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03.04.2013 Views

quarts provenaient des revenus des vacances et des honneurs. Ces exemples montrent que le patronage du roi pour les travaux d’utilité commune constituait une part de l’exercice de l’autorité publique qu’il partageait largement avec les évêques à l’intérieur de leur diocèse et les barons au sein de leurs honneurs et de leurs fiefs. Avec l’affaiblissement des pouvoirs centraux, le rôle des autorités ecclésiastiques dans la prise en charge des constructions d’utilité commune s’étaient en effet renforcé au cours des IX e -XII e siècles et notamment dans le domaine de l’assistance aux pauvres et aux démunis, espace d’exercice privilégié de l’une des principales vertus chrétiennes : la Charité. À partir du XII e siècle, cependant, avec l’essor commercial et urbain de l’occident, la place des laïcs devient de plus en plus prépondérante. 256

2- Le patronage royal des travaux d’utilité commune comme œuvres charitable Le patronage comme forme de protection d’un individu ou d’un groupe constitue, au Moyen Âge, un phénomène corollaire de l’affaiblissement des pouvoirs centraux. Contrairement au rapport seigneurial, cette relation de protection n’était pas nécessairement liée à la possession de la terre 128 . Dans cette partie, il s’agira d’analyser la participation des Plantagenêt aux travaux d’utilité commune comme un acte qui dépasse la simple relation de dominium pour s’inscrire dans un rapport de protection vis-à-vis de communautés, qu’elles soient religieuses ou laïques, comportant une dimension charitable. À ce titre, le patronage de travaux d’utilité commune peut être considéré comme un acte relevant de la piété ou de la bienfaisance. 2.1- Le patronage royal des institutions à vocation charitable : une œuvre de piété ? 2.1.1- Le patronage des institutions charitables et des établissements hospitaliers Phénomène corollaire de la croissance démographique et urbaine, l’essor des institutions hospitalières, hôtels-dieu et léproseries, entre 1100 et 1300, constitue une réponse à l’accroissement du nombre de pauvres, notamment en ville, et au problème de contagion qui nécessitait de les mettre l’écart du reste de la société 129 . Cependant, comme l’affirme François-Olivier Touati, il faut se garder de voir dans la création de léproseries à l’extérieur des villes un mouvement précurseur de ce que Michel Foucault appelle, pour l’époque moderne, le grand « enfermement ». Il s’agissait en effet plutôt de nouvelles formes de vie communautaire qui se considéraient à part, mais non pour autant « exclues » 130 . L’historiographie des formes de charité, qui s’est développée dès les années 1970, en même temps que les études sur la pauvreté et les formes de marginalité au Moyen Âge, ont posé le problème des pauvres et des infirmes comme 128 REYNOLDS, S., Fiefs and Vassals. The Medieval Evidence Reinterpreted, 1994, p. 341. 129 MOLLAT DU JOURDIN, M., Les Pauvres et la société médiévale, 1970 ; TOUATI, F. O., « Un dossier à rouvrir : l’assistance au Moyen Age », dans Fondations et oeuvres charitables au Moyen Âge, 1999, p. 23-38. 130 Ibid., p. 22-23 et chapitre 1 ; TOUATI, F. O., « Les léproseries au XIIe et XIIIe siècles: lieux de conversion? », dans Voluntate Dei leprosus. Les lépreux entre conversion et exclusion aux XIIe et XIIIe siècles, 1991, p. 1-32, cite FOUCAULT, M., Histoire de la folie à l'âge classique, 1992. 257

quarts provenaient des revenus des vacances et des honneurs. Ces exemples montrent<br />

que le patronage du roi pour les travaux d’utilité commune constituait une part de<br />

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