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Pour réparer les murs de la ville, Jean publie également en 1210 une autorisation pour
prendre les pierres et le bois des maisons des juifs afin d’alimenter le chantier 122 . Puis,
le 2 mai 1215, alors que les barons menacent Londres – dont la capture leur assure la
victoire – Jean ordonne à son forestier d’Havering qu’il fournisse au maire et aux
citoyens de Londres tout le bois dont ils auront besoin pour enceindre la cité de Londres
et la fortifier 123 . Deux jours plus tard, le 4 mai, il leur donne 200 marcs « pour fortifier
notre cité de Londres » 124 . Pour obtenir le soutien des Londoniens, le 9 mai, Jean leur
concède la libre élection de leur maire annuellement et confirme leurs libertés, ce qui
n’empêche pas une part des citoyens d’ouvrir la ville aux barons révoltés 125 . Après sa
défaite Jean doit accepter de renoncer à fortifier la ville et la Tour, qui sont alors
confiées aux mains de l’archevêque de Canterbury, Étienne Langton 126 . Dans une lettre
qu’il envoie aux Londoniens, Jean demande que l’argent initialement alloué aux
fortifications soit finalement dépensé pour les gages de ses agents 127 .
Si l’urgence militaire tend à accentuer l’aide royale pour la construction des
défenses des principales villes de l’empire Plantagenêt, la guerre n’est pas, en réalité, le
principal facteur d’instigation de ces chantiers. Parce qu’elles étaient des villes royales,
ducales et comtales de l’empire, il importait que Rouen, Londres et Poitiers véhiculent
l’image d’un bon gouvernement, miroir de la puissance édilitaire des princes.
Cependant, les Plantagenêt ne se sont pas limités à ces principaux centres de leurs
empire : nombres de villes bénéficièrent également des financements royaux pour
réparer, reconstruire, voire bâtir leurs défenses communes.
Globalement en trente années de règne, les dépenses d’Henri II pour les
constructions d’utilité commune en Angleterre n’ont pas excédé £600 et plus des trois-
122 RICHARDSON, H. G., The English Jewry under Angevin kings, 1983Ibid., p. 170. cite PR 13 Jean, p.
105; ROUND, J. H., Feudal England : historical studies on the XIth and XIIth centuries, 1964, p. 552-7,
123 Rot. Lit. Claus. I. 1204-1224, 1833, p. 198 : Viridariis de foresta de Havering etc. Sciatis quod
mandavimus sub festinacione quod habere faciant Baillis Hugoni de Neville de foresta de Havering
Majori et civibus nostris Londonie mairenum ad licias faciendas in foresta propinquiori London et ad
alia qua eis fuerint necessaria ad eandem civitatem claudendam et firmandam et vobis mandamus quod
sine dilactione hoc fieri faciatis per visum vostrum et duorum proborum hominum. T. ut supra apud
Wallingeford ii die Maii.
124 Ibid., p. 198 : W. Thesaurario et G. et R. camerariis salutem. Liberate de thesauro nostro Majori et
baronibus nostris de Londonie ducentum marcas ad Civiitatem nostram Londinie firmandam. T. me ipso
apud Radinges iiii die Maii.
125 STUBBS, W. et DAVIS, H. W. C., Select Charters and Other Illustrations of English Constitutional
History from the Earliest Times to the Reign of Edward the First, 1913, p. 311-12.
126 BROOKE, C. N. L. et KEIR, G., London, 800-1216 the Shaping of a City, 1975, p. 54-55
127 Rot. Lit. Claus. I. 1204-1224, 1833, p. 122 : nous vous mandons que sur les deniers que nous vous
avons confié pour fortifier votre cité, £17 soient données à notre cher et fidèle Thomas de Galeway…
(Majori Londonie etc. Mandamus vobis quod de denariis quos vobis comodavimus ad civitatem vostram
firmandam habere faciatis XVIII libratas dilecto et et fideli nostro Thome de Galeweya…)
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