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Becket en France 53 . C’est donc à partir des fonds de l’archevêché de Canterbury
qu’Henri II effectue le financement des remparts, ne faisant que poursuivre l’œuvre
initiée et financée par le chapitre de la cathédrale, la surveillance des travaux restant
alors attribuée au prieur de Saint-Augustin. Selon Sheppard Frere, Sally Stow et Paul
Benett, la construction de ces murs de près de 3 km avait vraisemblablement débuté dès
le milieu du XII e siècle, incluant des faubourgs situés à l’extérieur des murs romains
(voir plan 5.1). Le tracé reste vraisemblablement le même jusqu’en 1363, lorsque les
citoyens entreprennent de réparer les murs qui étaient alors sérieusement délabrés 54 . Le
roi n’a participé à ces travaux qu’en tant que custos de l’archevêché et donc comme
substitut de la principale autorité publique de la ville. Canterbury qui possédait un
château royal aurait pu pourtant faire l’objet d’un patronage royal, mais Henri II tire
sans doute profit de la vacance de l’archevêque pour se présenter comme patron des
travaux tout en ne versant pas un sou des revenus de la Couronne. Toutefois, il semble
qu’à la faveur de ces travaux, Henri II ait instauré un office de portier à Canterbury.
Pendant toute la vacance, les pipe rolls enregistrent en effet un paiement de 50s. au
portario archiepiscopi auquel se substitue un portario civitatis Cantuarie à partir de
1175, gagé de 20s. et chargé de faire la justice comtale (quia facit justiciam
comitatus) 55 .
Quelques années plus tard, de 1169 à 1172 puis en 1185, le financement du pont
de Newark sur la Trent semble reposer sur le même principe. Les pipe rolls enregistrent
cependant de faibles sommes in operatione pontis de Niwerch sur les revenus de
l’évêché de Lincoln alors en vacance (1166-1172) 56 . Il ne s’agissait alors sans doute que
des dépenses d’entretien, puisque la construction du pont remontait au début dès années
1130, lorsque l’évêque Alexandre « le magnifique » (1123-1148) obtint l’autorisation
d’Henri I er d’y construire un château en pierre ainsi que de détourner le King’s Highway
vers le pont qu’il faisait construire sur la Trent 57 . La construction d’un nouveau pont sur
la Trent constituait un ouvrage important dans la mesure où il ouvrait une nouvelle
route, à la jonction de Fosse Way et de la grande route du nord. Elle faisait ainsi de
Newark un lieu de passage et de commerce (une foire s’y tenait pendant cinq jours) qui
53 PR. 7 H.II, p. 6; P.R. 13 H.II, p. 196, 202, P.R. 14 H.II, p. 153.
54 Ibid., p. 21.
55 PR 13 H.II., p. 201 ; PR 15 H.II., p. 165 ; 16 H.II., p. 161 ; 18 H.II., p. 139 ; 21 H.II., p. 208 ; 22 H.II.,
p. 205; 23 H.II., p. 202, etc.
56 5s. 3d. en 1169, 3s. 9d. en 1170 et 3s. 10d. en 1172 ; PR 15 H.II., p. 45, PR 16 H.II., p. 152 ; PR 18
H.II., p. 96.
57 ARNOLD, A. et MCMILLAN, V., « The development of Newark-on-Trent 1100-1750 as
demonstrated through its tree-ring dates », Vernacular architecture, 35 (2004), p. 50-62
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