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En 1171, il faut un peu plus de £12 « pour faire un nouveau moulin » à Orford sous la
supervision de Godwin Bigot et des clercs Ranulf et Ade et exactement £13 2s. 11d. en
1200 pour faire un nouveau moulin à Thornbury dans le Gloucestershire sous la
supervision de maître Swein, de Guillaume de Falaise, Ade de Kington et de Robert le
prévôt 39 . La difficulté pour calculer le coût réel des moulins provient du fait que la
plupart des dépenses pour les moulins sont inclues dans toute une série de travaux, c’est
le cas notamment à Verneuil, ville neuve fondée par Henri I er aux frontières de la
Normandie, où les ducs avaient à charge l’ensemble des travaux communs 40 . En 1195,
Richard y fait ainsi « élever les murs de la ville, préparer la chaussée, faire un moulin à
l’extérieur de la ville et à l’intérieur, une grange, deux cheminées (?), et un pont en face
de la nouvelle porte » 41 . Selon Astride Lemoine-Descourtieux, ces deux nouveaux
moulins étaient sans doute ceux qui se trouvaient à l’embouchure de l’Iton et au sortir
du canal dérivé de l’Avre, connus par la suite sous le nom de « moulin des murailles » 42
et « moulin de la tour grise » 43 . Ces deux moulins viennent s’ajouter à celui qui existait
déjà et qu’Henri II avait fait réparer en 1180, après l’incendie provoqué par le passage
des troupes capétiennes. En 1198, le nouveau moulin est également reconstruit pour les
mêmes raisons 44 . Les réparations enregistrées dans les pipe rolls sont en effet souvent
liées aux déprédations de la guerre : c’est le cas par exemple en 1175, où £6 sont
nécessaires pour « refaire le moulin qui avait été brûlé à Colebrige par les armées
écossaises » 45 .
Si la plupart des mentions sont des réparations, la construction des moulins
constituait un phénomène encore en expansion à la fin du XII e siècle. Selon Henry
Darby, en 1086 il y avait au moins 6082 moulins enregistrés en Angleterre et ils seront
39 PR 17 H.II, p. 4; PR 2 Jean, p. 128.
40 BAUDUIN, P., « Bourgs castraux et frontière en Normandie aux XIe-XIIe siècles : l’exemple du
département de l’Eure », dans Château et territoires. Limites et mouvances. Première rencontre
d’archéologie et d’histoire en Périgord, 1995, p. 27-42.
41 MRSN, I, p. 239, £530 4s. in operationibus murorum castri de Vernoleo et accato calcis et uno
molendintum extra villam et intus et granariis et duabus camusis et ponte versus portam novam faciendis.
42 En 1199, Jean concède ses droits sur le premier moulin à Guillaume de l’Etang, « ainsi que la demeure
et ses dépendances dans la ville construite sur le mur en face du chemin de l’étang… », Rot. Chart.,
p. 16 : concedimus ei et heredibus suis et confirmamus locum quandam molendinum apud Vernolium cum
molendino in illo loco ab eo constructo et quandam domus cum pertinentis in eadem villa edificatam
supra murum versus calceam stagni et viginti libratam redditus andegav’.
43 LEMOINE-DESCOURTIEUX, A., « La ville fortifiée de Verneuil s/ Avre », Annales de Normandie:
Construire, reconstruire, aménager le château en Normandie (2004), p. 51-70
44 MRSN, I, p. 84: £19 16s. in reficiendis molendinis Vernolii combustis per guerram; II, p. 311: £61 10s.
in reficiendis molendinis combustis et prostratis per Gerram.
45 PR 21 H.II., p. 183 : in reficiendis molendini quod combustum fuit apud Colebridge per Werram
Scottorum.
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