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devait entièrement assumer la charge des réparations du pont à Rochester et sur le lien
entre les responsabilités qui pesaient sur les ponts à l’époque romaine et certains
territoires anglo-saxons 24 . La persistance ou la disparition de ces obligations
résulteraient en effet de la formation des divisions territoriales des royaumes anglo-
saxons. Ainsi le système des hundreds, qui émergea par l’assimilation de regiones
romaines, pourrait avoir conservé les obligations antiques contrairement à celui des
shires qui se forma dans le royaume de Mercie 25 . Nombre de hundreds conservaient en
effet l’obligation de réparer les ponts comme l’indique par exemple une entrée dans le
pipe roll de 1172. Cette année, alors qu’Henri II est en possession des revenus de
l’évêché d’Ely, il ordonne au pontenarius 26 d’Ely de réparer tous les ponts du
hundred 27 . On peut s’interroger sur la singularité de cette mention dans les pipe rolls et
donc sur son lien avec les revenus de l’évêché d’Ely. Le fait que la division territoriale
soit le hundred et non le diocèse indique-t-elle que l’évêque d’Ely ne fut jamais
exempté des obligations qui pesaient sur le hundred dont il est le seigneur ? 28 Que ces
obligations soient toujours d’actualité au XII e siècle dans le Cambridgeshire n’est pas
très surprenant. Dans ce pays de tourbières (fen), l’entretien des ponts qui constituaient
des infrastructures de communication cruciales constituait en effet une nécessité pour
tous les habitants.
Avec l’essor du marché de la terre et la mobilité des tenures, le fait que ces
obligations ne portent plus systématiquement sur le sol, mais se soient largement
« personnalisées » se traduit par la nécessité, au milieu du XIII e siècle, d’établir des
commissions d’enquête pour enregistrer sur qui devaient reposer les antiques
24 BROOKS, N., « Rochester bridge, AD 43-1381 », dans Traffic and politics : the construction and
management of Rochester Bridge, AD 43-1993, 1994, p. 1-40.
25 BELL, A., « The Organization of Public Work in Society and by the State in Early Medieval England c.
800 – c. 1300 », unpublished PhD, Oxford, 2002, p.118, 148. cite le Statute of Bridges datant de l’année
1530-31 (Henri VIII) qui éclaircit cette hypothèse : in many partes of this realme it can not be knowen or
proved what Hundrede, Riddynge, Wapentake, Citie, Borough, Towne, or Parishe, nor what person or
body politic ought of right to make…bridges, CALEY, J. et al. (eds.), The Statutes of the Realm. From
original records, etc. (1101-1713.), 1810, III, p. 321.
26 Voir infra pour la définition du terme.
27 PR 18 H.II., p. 116 : 40s. pontenario de Ely pro pontibus reficiendis in hundredis de Ely.
28 Une charte d’Henri II de 1154-1158 suggère en effet que le Hundred était bien la possession de
l’évêque et que les barons qui y tenaient des terres lui devaient le service militaire et étaient justiciables
par l’évêque : Acta Plantagenêt (2846H): omnibus baronibus qui terras tenent in hundr(edis) episcopi de
Ely salutem. Precipio vobis quod veniatis ad placita hundredorum episcopi Elyens' per summonitionem
seruientum eiusdem episcopi ita bene … et sicut venire debetis, ne placita vel rectitudines ecclesie
remaneant pro penuria iudicantium.
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