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des forteresses et des ponts – qui servaient alors principalement à bloquer les rivières<br />

contre la remontée des drakkars 19 .<br />

Si la capacité des rois anglo-saxons à faire appliquer les obligations de<br />

construction de ponts et d’enceintes, ainsi que le service militaire, contraste alors avec<br />

l’incapacité des derniers carolingiens à contenir la fragmentation de leur autorité<br />

publique et sa dissolution dans la féodalité, dans l’Angleterre du début du XIII e siècle,<br />

cependant, la situation est nettement plus ambiguë. En témoigne l’article 23 de la<br />

Magna Carta de 1215 qui stipule « qu’aucune ville ni aucun homme ne peut être<br />

contraint de construire des ponts sur les rivières à l’exception de ceux sur lesquels<br />

reposaient les antiques obligations » 20 . L’introduction du système féodal en Angleterre<br />

fait en effet partiellement disparaître ces obligations qui pesaient toujours sur certaines<br />

communautés. Ainsi, sur l’ensemble des chartes d’Henri II, on peut recenser plus de 80<br />

exemptions ou confirmations d’exemption de pontage, par exemple, taxe prélevée sur<br />

les usagers des ponts destinée à financer son entretien 21 . De nombreux documents<br />

comme ceux qui entourent la reconstruction du pont de Rochester montent toutefois que<br />

ces obligations, si elles étaient l’objet de nombreuses contestations n’avaient pas<br />

vraiment disparues. La « liste de l’œuvre du pont de Rochester », qui apparaît dans le<br />

Textus R<strong>of</strong>fensis, un cartulaire du début du XII e siècle de la cathédrale de Rochester,<br />

enregistrait toujours au XII e siècle les obligations des différentes juridictions du Kent<br />

pour l’entretien de la superstructure en bois du pont de Rochester 22 . Nicholas Brooks<br />

s’interroge en particulier sur les raisons qui ont fait que seul le lathe 23 d’Aylesford<br />

19 BROOKS, N., « The development <strong>of</strong> military obligations in eighth- and ninth-century England », dans<br />

England before the Conquest: studies in primary sources presented to Dorothy Whitelock, 1971, p. 69-84,<br />

il relève plusieurs chartes dans lesquelles il trouve de manière récurrente l’expression pontis arcisve<br />

coaedificatione ; BROOKS, N., Communities and warfare, 700-1400, 2000. Cette utilisation est<br />

également employée par Charles le Chauve à Pîtres (Pont de l’arche) à la fin du IX e siècle.<br />

20 HOLT, J. C., Magna Carta, 1961, p. 322-323: nec villa nec homo distringatur facere pontes ad<br />

riparias nisi qui ab antiquo et de iure facere debent (Articles c.11 ; Charte de 1225 c.15). Cette clause a<br />

souvent été interprétée comme un cas spécifique de réparation des ponts lorsque le roi venait chasser au<br />

faucon, et que les Plantagenêt utilisèrent probablement comme une manière ponctuelle de lever des fonds.<br />

Selon David Harrison, c’est le terme ad riparias (sur les bordures de la rivières) qui constitue la clé de<br />

cette interprétation. HARRISON, D. F., The Bridges <strong>of</strong> Medieval England, 2004, p. 193.<br />

21 Acta Plantagenêt, par exemple: 1801H, 1585H, 955H, 2634H, etc.<br />

22 BROOKS, N., « Church, crown and community : public work and seigneurial responsibilities at<br />

Rochester bridge », dans Warriors and churchmen in the high middle ages : essays presented to Karl<br />

Leyser, 1992, p. 1-20; BROOKS, N., « Rochester bridge, AD 43-1381 », dans Traffic and politics : the<br />

construction and management <strong>of</strong> Rochester Bridge, AD 43-1993, 1994, p. 1-40 cite SAWYER, P. (éd.),<br />

Textus R<strong>of</strong>fensis. Rochester Cathedral Library manuscript A. 3. 5, 1957. Les registres postérieurs des<br />

XIIIe et XIVe siècles indiquent que les piliers du pont étaient en pierre et sans doute d’origine romaine.<br />

23 Subdivision du Shire, issue des anciennes divisions territoriales antiques et anglo-saxonne. On parle de<br />

lathe dans le Kent, de riding dans le Yorkshire, de rape dans le Sussex, et de hundred ou de wapentake<br />

par ailleurs. GENET, J.-P., Les îles britanniques au Moyen âge, 2005, p. 287.<br />

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