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littoral, dans le domaine appelé « terres de la comtesse » (terra Comitisse). Par un
nouvel acte de fondation, daté du 4 novembre 1197, à Talmont, que l’on ne connaît que
par un vidimus de 1333 353 , Richard leur donna également l’usage du bois nécessaire
pour construire leur demeure et pour se chauffer.
Le 6 mai 1190, à Fontenay-le-Comte, une nouvelle charte enregistre la fondation
d’un prieuré bénédictin à Saint-André de Gourffailles. Par cet acte dont l’original est
également perdu et n’est connu que par une copie du XIII e siècle, Richard donnait aux
moines la terre dite de la Léproserie (terram que vocatum Leproraria) ainsi que « le
bois dont ils ont besoin dans le Bois de Sernay, pour construire leur église et leur
maison, pour se chauffer et pour toutes les autres choses qu’il est nécessaire de
faire » 354 . La communauté bénédictine fut cependant rapidement rattachée à l’abbaye
d’Absie 355 .
Enfin, dans un acte daté du 8 mai 1190 à Cognac, Richard fondait l’abbaye
cistercienne de Charron, comme filiale de La Grâce-Dieu de Benon, une abbaye ducale
fondée par Guillaume X d’Aquitaine. Cette fondation est connue par une charte de
fondation et la confirmation d’Aliénor datée de mai 1199 à Niort, lorsque la duchesse
reprend la tête du duché, à la mort de son fils, pour assurer sa succession. Elle consacre
à cette époque près de la moitié de ses chartes à confirmer les actes de Richard afin de
s’imposer comme la nouvelle maîtresse de l’Aquitaine et de garantir la reconnaissance
des actes de son fils par ses successeurs 356 . Dans la charte de fondation, Richard donnait
également aux cisterciens qu’il installait dans l’île de Maguelone et dans le lieu de Les
Palles, le « bois dont ils auraient besoin pour construire et réparer leurs édifice et pour
les autres usages de l’abbaye, là où ils le veulent dans la forêt d’Argenson de même que
353 GUÉRIN, P., « Recueil des documents concernant le Poitou contenus dans les registres de la
chancellerie de France », Archives historiques du Poitou, 11 (1881), p. 407-412 : Insuper dedimus ei in
parte nostra dicti nemoris usum lignorum ad construendas domos suas proprie et ad comburendum, et ad
alia sibi necessaria facienda, et pasturagium propriis animalibus suis.
354 FILLON, B. M., « Extraits des archives historiques de la ville de Fontenay-le-Comte"Ibid., 1 (1872),
p. 117-142 notamment p. 120-121: Dedimus etiam in bosco nostro Serniaci usum lignorum ad
construendas ecclesiam et domos et ad comburendum et ad alia sibi necessaria faciendum.
355 BESSE, J. M., Abbayes et prieurés de l'ancienne France. Recueil historique des Archevêchés,
Evêchés, Abbayes et Prieurés de France, 1910, p. 161.
356 HIVERGNEAUX, M., « Aliénor d'Aquitaine: le pouvoir d'une femme à la lumière de ses chartes
(1152-1204) », dans La cour Plantagenêt, 1154-1204, 2000, p. 63-87, cite SAINTE-MARTHE, D. (éd.),
Gallia Christiana, 1739-1877, II, Instrumenta ecclesiae Pictavensis, col. 389-390, n° X, (Niort mai
1199) : Sciatis nos concessisse et praesenti carta confirmasse abbatiae de Gratia Sanctae Mariae, quae
est filia abbatiae Gratie-Dei, donum quod eidem abbatiae fecit Otho nepos noster, tunc dux Aquitainie et
comes Pictavensis, quam fundavit, karissimus filius noster Richardus Dei gratia quondam venerabilis rex
Angliae.
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