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leur dominium et de leur imperium. Le chapitre 2 sera ainsi consacré à la manière dont
les Plantagenêt ont renforcé leur puissance royale en se saisissant des châteaux mais
aussi des fondations de leurs vassaux, qui constituaient le véritable enjeu de leur
fidélité. Le renforcement de la potestas regis sera appréhendé dans le cadre de
l’évolution des pratiques juridiques ; c’est en effet par l’affirmation du droit de
reddibilité des châteaux que les Plantagenêt ont été à la conquête de leur pouvoir.
L’affirmation de la puissance royale sur les lieux de l’empire n’a cependant pas
uniquement concerné les châteaux féodaux. L’enjeu que représente le contrôle des
établissements monastiques et des réseaux ecclésiastiques a été déterminant dans la
capacité des Plantagenêt à territorialiser leur pouvoir. Plutôt que de traiter de manière
autonome la politique « religieuse » des Plantagenêt à travers leur patronage
architectural, objet de recherche bien exploré 35 , il s’agira au contraire d’insérer leurs
rapports vis-à-vis des constructions monastiques et ecclésiastiques au cœur des
stratégies de contrôle de l’espace et de territorialisation du pouvoir.
Si la potestas regis s’est renforcée dans le cadre d’une affirmation et d’une
normalisation des relations féodo-vassaliques à l’échelle de l’empire, elle s’est dans le
même temps transformée, en se « politisant », c'est-à-dire en avançant sa dimension
« publique », comme mode de justification. Le chapitre 3 sera ainsi consacré à
l’affirmation de cette dimension publique de l’action des Plantagenêt en matière de
construction. Nous discuterons ainsi de la pertinence du concept des « travaux publics »
appliqué à la réalité du XII e siècle, en analysant les multiples niveaux d’intervention des
Plantagenêt en ce qui concerne les constructions qui sortent du cadre de la relation
féodale. Le patronage des communautés urbaines et charitables et de leurs constructions
(remparts, ponts ou hôpitaux) sera ainsi abordé de même que l’essor d’une juridiction
royale sur certaines infrastructures relevant des prérogatives de la Couronne et de la
revendication du monopole de la guerre publique dans le conflit qui oppose Plantagenêt
et Capétiens.
À la suite de ces deux chapitres consacrés au renforcement de la puissance
territoriale des Plantagenêt à l’échelle de leur empire, le chapitre 4 s’attachera à montrer
35 HALLAM, E. M., « Aspects of the monastic patronage of the English and French royal houses, c.
1130-1270"; HALLAM, E. M., « Henry II as a founder of monasteries », Journal of Ecclesiastical
History, 28: 2 (1977), p. 113-132; GRANT, L., « Le patronage architectural d'Henri II et de son
entourage », C.C.M., 37 (1994), p. 73-84; GRANT, L., Architecture and Society in Normandy, 1120-
1270, 2005; ANDRAULT-SCHMITT, C., « Le mécénat architectural en question: les chantiers de Saint-
Yrieix, Grandmont et le Pin à l'époque de Henri II », dans La cour Plantagenêt, 1154-1204, 2000, p. 235-
279.
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