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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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l’Occident féodal se sont construites à partir du système métrique moderne, c’est que la<br />

carte n’est peut-être pas au fond l’outil le plus approprié pour représenter des territoires<br />

qui se chevauchent, qui se recouvrent et s’émancipent de la contiguïté… 386<br />

Pour Denis Retaillé, ce constat vaut également pour l’espace contemporain, qu’il<br />

considère comme un espace fondamentalement mobile et donc largement incompatible<br />

avec la cartographie, dans la mesure où elle consiste précisément à fixer ce<br />

mouvement 387 . Dénonçant les fictions géographiques telles que le territoire, la frontière,<br />

les aires culturelles, etc., il propose de replacer au centre les notions de déplacement, de<br />

mutation (pour réintroduire le temps) et de mobilité. Selon Denis Retaillé, ce n’est<br />

qu’après avoir pris conscience de la possible illusion des constructions géographiques,<br />

que l’on pourra représenter un seul plan l’organisation de lieux inter-reliés à différents<br />

niveaux, mais ce plan ne saurait être une forme fixe. C’est pourquoi, il propose<br />

l’intégrale comme forme théorique permettant de représenter l’espace mobile car elle a<br />

une fonction de multiplication et non d’addition d’objets localisés 388 (illustration 1.11).<br />

Comment en effet représenter la vie d’itinérance des rois médiévaux autrement que par<br />

l’addition des lieux de résidences, c’est-à-dire de leur fixité ? Parce que la cartographie<br />

des trajets des itinéraires des Plantagenêt serait illisible telle quelle, tant les trajets se<br />

superposent, nous proposerons, en suivant les pistes de réflexions de Denis Retaillé de<br />

représenter en plan les séquences de trajets en fonctions de leur fréquentation (voir<br />

chapitre 5). Comment également représenter l’inter-spatialité, c'est-à-dire la rencontre<br />

entre des phénomènes d’échelle, de substance et de métrique différente, sans avoir<br />

recours à l’emboîtement et l’interface mais à la cospatialité ? En attendant l’exploration<br />

de ces réflexions épistémologiques sur la représentation spatiale permette de se « libérer<br />

de l’impératif cartographique » 389 , la médiation symbolique en l’homme et son espace<br />

que représente la représentation en plan apparaît encore nécessaire ! Tous les problèmes<br />

que posent la « crise » de la cartographie ne peuvent bien évidemment être abordés ici,<br />

seuls trois points ont été choisis afin de montrer certaines des alternatives<br />

cartographiques possibles : l’échelle, la délimitation et la hiérarchisation.<br />

386<br />

TORRICELLI, G. P., « La carte (prospective) comme médiation symbolique (ch.7) », dans Ces<br />

territorialités qui se dessinent, 2002, p. 145-160.<br />

387<br />

RETAILLÉ, D., « Malaise dans la géographie: l'espace est mobile », dans Territoires, territorialité,<br />

territorialisation. Controverses et perspectives, 2009, p. 97-114.<br />

388<br />

Reprend et développe le modèle publié dans DURAND, M.; LÉVY, J. et RETAILLÉ, D., Le monde,<br />

espaces et systèmes, 1993.<br />

389<br />

RETAILLÉ, D., « Malaise dans la géographie: l'espace est mobile », dans Territoires, territorialité,<br />

territorialisation. Controverses et perspectives, 2009, p. 97-114.<br />

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