La reconversion sportive - Gymnase Auguste Piccard

GYMNASE AUGUSTE PICCARD
TRAVAIL DE MATURITE EN EDUCATION PHYSIQUE
ET SPORTIVE PRESENTE PAR :
MORISOD ELODIE 3MS1
La reconversion sportive
Quelle vie après le sport de haut niveau ?
Lausanne, le 12 novembre 2007
Maître conseiller : Roland Schürch

Morisod Elodie la reconversion sportive
Table des matières
1. Introduction 1
1.1 Motivation 1
1.2 Approche du sujet 1
1.3 Enjeux 2
1.4 Démarche 2
2. Le sport de haut niveau 4
2.1 Qu’est-ce que le sport de haut niveau ? 4
2.2 L’arrêt du sport de haut niveau 6
2.3 Des options pour une carrière post-sportive 8
2.4 Des problèmes liés à la reconversion 11
2.5 Les critères de réussite de la reconversion 12
2.6 Résumé 13
3. Aide pout la reconversion sportive 14
3.1 Réinsertion sportive, métier exercé par David Orlando 14
3.2 Gesport (Jacques Raymond) 17
4. Analyse des interviews 18
5. Conclusion 28
6. Bibliographie 31
7. Annexes 32

Morisod Elodie la reconversion sportive
1. Introduction
1.1 Motivations
Je pratique moi-même un sport de compétition. Parfois c’est dur. On laisse tomber
d’autres petits loisirs pour se consacrer uniquement au sport. On doit faire quelques
sacrifices. Mais si on aime ça, cela ne pose aucun problème.
Et, en ce moment, je suis en plein doute. Les résultats ne suivent pas, pourtant je
continue de m’entraîner durement. Des milliers de questions tourbillonnent dans ma
tête. Je me demande comment cela se passerait si j’arrêtais le sport, qu’est-ce que
je ferais. Bon, il est vrai que la question de la reconversion est un peu exagérée dans
mon cas car, au fond de moi, je sais que je ne vais pas arrêter le sport maintenant !
J’ai besoin d’avoir la sensation de me surpasser, d’avoir cette montée d’adrénaline
juste avant le début de ma compétition. Mais je trouvais le thème de la reconversion
sportive passionnant.
Bref, tout en me posant des questions, je me suis demandé comment les sportifs de
haut niveau ont pu arrêter leur passion. Et pourquoi ils l’ont fait. Et puis de plus en
plus de questions se bousculaient dans ma tête. Ce sujet m’est devenu de plus en
plus intéressant. J’aimerais vraiment connaître ce que devient un sportif après
l’arrêt de son sport. Comment il vit cette « deuxième vie ».
De plus, j’avais l’occasion de côtoyer quelques personnes célèbres, ce qui me
réjouissait beaucoup.
1.2 Définitions, approche du sujet
La reconversion c’est un changement de métier, d’activité professionnelle.
En ce qui concerne la reconversion sportive, il arrive un temps où l’athlète doit
arrêter son sport, et cela pour différentes raison :
- Trop vieux pour continuer
- Envie de faire autre chose
- Blessure
- Manque de résultats
Aussi, la reconversion peut être plus ou moins difficile selon la raison et selon le
caractère de l’athlète.
En effet, si le moment a été choisi, la reconversion a pu être préparée et
psychologiquement, c’est plus facile pour le sportif.
En revanche, s’il a dû arrêter brusquement, soit sur une blessure, soit par le manque
de résultats, cela lui tombe un peu sur la tête, sans qu’il ne s’y attende. Dans ce cas,
tous ses projets et rêves sportifs s’effondrent et il devra trouver de nouveaux
objectifs dans un autre domaine.
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1.3. Enjeux
Le but de mon travail est de comprendre comment se passe une reconversion chez
des sportifs de compétition. :
- Si elle est bien vécue.
- Ou si, au contraire, elle est difficile et comporte des étapes douloureuses.
En effet, certains athlètes éprouvent des difficultés à gérer leur carrière
post-sportive et traversent des moments pénibles : dépression, alcoolisme,
toxicomanie ou encore échec professionnel. De plus, leurs mérites sombrent parfois
rapidement dans l’oubli. C’est un coup dur pour les sportifs qui ont été sur le devant
de la scène pendant quelque temps.
A l’inverse, si l’athlète est capable d’être autonome, d’avoir une position active visà-vis
de ce qui concerne son avenir et de ne pas tout miser sur le sport, il vivra une
transition plus facile, même s’il y aura toutefois quelques périodes douloureuses.
J’aimerais donc savoir comment vivent les athlètes après leur sport.
Les principales questions que je me pose sont :
- Comment vivent-ils sans la compétition ?
- Ont-ils des regrets, des manques ou alors gardent-ils leurs moments
magiques gravés à tout jamais dans leur mémoire ?
- Ont-ils un diplôme ou ont-ils abandonné leurs études au profit du sport ?
- Sont-ils conscients qu’ils devront arrêter un jour ou l’autre leur sport ?
- Savent-ils que le sport est éphémère ? Qu’une blessure peut briser tous
leurs rêves et qu’ils devront travailler pour vivre ?
- Une reconversion se passe-t-elle mieux si elle a été programmée ?
- Est-ce que cette « deuxième » vie est meilleure ?
1.4 Démarche
Pour mener à bien mon travail, j’ai tout d’abord consulté des bibliothèques,
notamment celle de Macolin, ainsi que des sites internet.
J’ai donc lu des livres pour m’informer clairement de ce qu’était une reconversion.
Je me suis également rendue au CIO pour essayer d’obtenir la cassette, dont
l’émission consacrée à la reconversion est passée sur la tsr en mi-juin. Je n’ai
malheureusement pas pu l’avoir.
Ensuite, pour ce travail, il me semblait utile d’interviewer des sportifs qui ont
aujourd’hui arrêté leur sport pour une raison quelconque. J’ai donc rédigé des
questions et cherché des athlètes que je pourrais interroger.
Cependant, à ce moment, j’ai rencontré quelques problèmes. En effet, certains
athlètes ne se prêtent pas aux jeux des questions et répondent seulement par oui ou
par non alors que les réponses pourraient être vraiment développées. Un athlète m’a
même raccroché au nez sans que j’aie eu le temps de me présenter.
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Ce qui a aussi été difficile était de pouvoir atteindre les sportifs. En effet, malgré le
fait qu’ils ne sont plus actifs dans leur sport, ils sont toujours autant occupés et
difficilement joignables.
J’ai également été voir une personne, David Orlando, qui a pratiqué un sport et qui,
maintenant, s’occupe de la réinsertion des athlètes dans leur « nouvelle vie ». Et
finalement, afin que mon étude soit la plus complète possible, j’ai rencontré Jacques
Reymond, fondateur de Gesport, une société pour s’occuper des reconversions
sportives.
Fig. 1 Michael Jordan
articulo.mercadolibre.com.mx
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2. Le sport de haut niveau
2.1. Qu’est-ce que le sport de haut niveau ?
Le sport de haut niveau est un sport qui se pratique à une échelle internationale. Le
sportif de haut niveau est confronté aux meilleurs du monde dans sa discipline. Il se
prépare à affronter une vie compliquée, ardue et même parfois ingrate, jusque vers
l’âge de quarante ans si tout va bien.
Pratiquer le sport de haut niveau, c’est apprendre à faire des concessions, même
lorsque l’athlète est jeune. C'est-à-dire qu’il devra limiter le nombre de sorties entre
amis le soir et le week-end, éviter certains aliments et parfois, faire des régimes
Le sport de haut niveau c’est aussi parfois devoir abandonner ses études car l’athlète
ne peut ou n’arrive pas à mener de front une carrière sportive et une carrière scolaire.
Souvent, les projets de vie familiale sont reportés dans le temps. Lorsque le sportif se
consacre uniquement à la performance, l’idée de fonder une famille, d’avoir des
enfants ne lui effleure pas l’esprit.
Et c’est enfin savoir résister à la tentation de tricher, de se doper pour être le
meilleur.
Pourtant le sport de haut niveau est un métier magnifique, certes dur, éprouvant, mais
l’athlète vit de sa passion. Il se lève pour l’exercer, a du temps libre lorsque son
entraînement est terminé, et peut obtenir des soins, des massages. Parfois il est
presque un assisté.
Ce métier est beau à voir pour les spectateurs et téléspectateurs lorsque les athlètes
sont propres. Il appelle sans cesse à relever des défis et à repousser ses limites.
Le sport de haut niveau représente l’excellence sportive. Il est reconnu par des textes
et des chartres. Il y a quatre critères qui le désignent 1 :
- reconnaissance du caractère de haut niveau des disciplines sportives
- compétitions de référence
- liste des sportifs de haut niveau
- filière d’accès au sport de haut niveau
Il comprend des sportifs reconnus et désignés par les directeurs techniques nationaux.
Les victoires remportées dans cette profession sont très différentes des succès gagnés
en entreprises ou dans d’autres domaines. En effet, elles sont plus intenses, plus
émotionnelles et beaucoup plus médiatisées. Elles glorifient l’athlète et lui
permettent de se forger une identité. Elles marquent le sportif plus durablement et
plus émotionnellement que d’autres formes de réussite. Prenons l’exemple d’un
champion olympique. Lors du podium, le drapeau de son pays s’élève dans les airs et
flottent pendant que l’hymne national résonne. Il le chante comme tout le public de
ce pays. C’est un moment inoubliable, d’une intense émotion !
1 La vie après le sport de haut niveau Helmut Diegel 1997
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Autre exemple : à l’hôpital, lorsqu’un chirurgien réussit brillamment une opération
difficile, il ne sera pas couronné d’une médaille, ni n’entendra l’hymne de son pays
retentir. Peut-être en parlera-t-on dans les journaux. Toutefois, son succès lui
procurera des émotions intenses, mais pas les mêmes qu’un champion olympique !
Aussi, pour certains athlètes, cet univers du sport est un lieu de pouvoir, de célébrité.
C’est un monde luxueux. Les athlètes de haut niveau ont des sponsors qui leur offrent
toute sorte de belles choses comme des voitures de sport, de belles montres ou encore
d’importantes primes. Ils sont également souvent invités à des galas, à des soirées.
« Dans ce monde, les relations sociales leur ouvrent des portes qui restent fermées à
tous ceux qui ne sont pas des vedettes sportives. » 1
En résumé pour un jeune sportif, le sport de haut niveau se définit par une
participation au championnat national (championnats suisses, de France, d’Espagne,
etc.) Pour pouvoir y participer, il faut atteindre une limite demandée par la fédération
(en sport individuel notamment) donc c’est déjà un certain niveau !
Pour un athlète plus âgé presque professionnel, il se caractérise par une participation
à des championnats européens, mondiaux et olympiques.
Mais comme toute bonne chose, il a une fin.
Fig. 2 Carl Lewis
www.telegraph.co.uk/.../100mrecord/upix100.xml.
1
La vie après le sport de haut niveau
1997
Helmut Diegel
La vie après le sport en France Catherine Louveau & Pascal Duret
L’arrêt de carrière sportive de haut niveau Yannick Stephan, Jean Bilard & G. Ninot
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2.2 L’arrêt du sport de haut niveau
La profession de sportif d’élite est d’une durée, certes très variable mais toujours très
limitées en comparaison à d’autres activités professionnelles.
L’arrêt d’une carrière amène l’athlète dans une nouvelle vie qui peut avoir des
répercussions psychologiques.
Le sportif peut prendre du poids ou perdre de la masse corporelle. Cela peut entraîner
une baisse de confiance en lui. Son corps vieillit et se modifie mais ses compétences
ne changent pas. L’athlète doit donc essayer de trouver un métier qu’il aime et où il
peut mettre en avant ses capacités et son expérience de vie. Il retrouverait de
l’estime de soi. Mais cela prendra plus ou moins de temps selon le sportif !
Il existe trois sortes d’arrêt :
L’arrêt forcé par le manque de résultat
L’arrêt sur blessure
La décision d’arrêter par l’athlète lui-même
2.2.1 L’arrêt forcé par le manque de résultats
La performance est l’objectif principal chez le sportif compétiteur. Ainsi un athlète est
capable d’accepter de s’entraîner plusieurs heures par semaine pendant des mois pour
atteindre la victoire. Cependant dans certains cas et malgré tous ces efforts, les
objectifs sportifs ne suivent pas et une baisse inexpliquée des performances apparaît.
Si l’athlète n’obtient plus de bons résultats, il ne sera plus intéressant ni pour son
club, ni pour sa fédération, ni pour ses sponsors. Sa carrière, là, s’arrête relativement
abruptement, d’autant plus s’il n’y était pas préparé.
Ce cas de figure est surtout observé dans des sports individuels comme la natation,
l’athlétisme, le patinage ou le ski. En effet, dans un sport individuel, l’athlète est seul
face à ses exploits. Il ne pourra donc pas nier une baisse de résultats et n’aura alors
plus l’occasion de participer à un grand championnat car il faut obtenir une limite pour
y concourir (c’est-à-dire un temps précis pour une course ou une distance précise pour
un saut, un lancer). Tandis que dans un sport d’équipe comme le football, si un athlète
est moins en forme il passera plus facilement inaperçu. Il pourra toujours jouer dans
une grande équipe mais toutefois son temps de jeu diminuera.
D’avoir arrêté sa carrière par manque de résultats laisse supposer une grosse
désillusion, une baisse de son estime de soi. Il faudra beaucoup de courage et
certainement l’appui de la famille, de vrais amis pour arriver à tirer un bilan positif du
travail accompli durant toutes ces années.
2.2.2 L’arrêt sur blessure
Ennemie jurée de tous les athlètes, la blessure peut frapper à n’importe quel moment,
quelle que soit l’attention portée par le sportif à l’alimentation, à la récupération ou
encore à la préparation physique. Quand un athlète est en compétition, il est le héros.
Une fois blessé, il n’intéresse plus personne, et est vite oublié pour les médias.
L’arrêt de carrière sportive de haut niveau Yannick Stephan, Jean Bilar & G. Ninot
http://www-aps.ujf/grenoble.fr/acaps/Actes/Oral/stephan.pdf
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Morisod Elodie la reconversion sportive

Lorsqu’un sportif doit cesser son activité sur une blessure, il vivra une période
extrêmement douloureuse. Apprendre qu’il ne pourra plus concourir entraine une
baisse de moral inévitable un sentiment de gâchis, un goût d’inachevé. Après s’être
battu pendant des années, savoir qu’il ne pourra pas aller au bout de ses possibilités
est très difficile à accepter. Cet arrêt du sport peut entraîner un grand vide dans la vie
de l’athlète, surtout s’il avait tout investi dedans. Il se retrouvera du jour au
lendemain avec beaucoup de temps libre. Il ne saura pas forcément comment
l’occuper. Le changement de rythme sera brutal pour lui.
Le sportif, en manque de mouvements et de stress, peut sombrer dans une déprime
comme un toxicomane privé de sa drogue.
Des chercheurs ont constaté que lorsqu’un athlète se retire involontairement de la
compétition, il ressent un sentiment de faillite. C’est un échec pour lui. Cette phase
est appelée « drop-out ». Elle peut durer plus ou moins longtemps selon le sportif
concerné (de quelques semaines à des années).
C’est lors de cet arrêt qu’une grande différence se fait sentir dans la reconversion
entre ceux qui se sont préparés à une telle éventualité et ceux qui l’ont négligée.
Daniel Defago, ancien skieur, parle en ces termes :
J’ai préparé ma fin de carrière car mes parents m’ont toujours appris qu’il fallait faire
une formation avant de se lancer dans une carrière sportive. Je suis content de l’avoir
fait car j’ai vu que tout pouvait basculer en très peu de temps. Maintenant j’ai des
projets et des objectifs autres que dans le sport.
Fig. 3 Gail Devers
www.southcn.com/sports/star4/devers/.
2.2.3 La décision d’arrêter par l’athlète lui-même
Peut-être a-t-il déjà des projets pour son avenir, ou peut-être n’a-t-il rien. Quoi qu’il
en soit, ce choix n’a pas été des plus faciles à prendre. L’athlète doit être conscient
qu’il perdra tous ses privilèges de sportif reconnu, qu’il ne vivra plus les grands
moments d’émotions que procure la compétition. Mais ce sera certainement moins
difficile que dans les deux autres cas, parce qu’il aura pris lui-même la décision
d’arrêter. Il aura le sentiment d’avoir été au bout de ses capacités. Il pourra tirer un
bilan positif par rapport à ses objectifs et ainsi s’appuyer sur cette satisfaction pour
accepter l’arrêt et la perte des privilèges.
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Morisod Elodie la reconversion sportive

Préparer, programmer sa reconversion durant sa vie sportive facilite l’arrêt. Cela veut
dire que l’athlète est conscient que le sport s’arrêtera un jour, qu’il ne pourra pas
vivre uniquement de cela et qu’il y aura une autre vie après le sport. C’est un choix
mûrement réfléchi.
2.3 Des options pour une carrière post-sportive
Il y en a trois 1 :
Couper tous les ponts avec le sport
Avoir un métier mais rester en contact avec le sport
Son métier est dans le sport (professeur de sport ou entraîneur)
2.3.1 Couper tous les ponts avec le sport
Certains anciens athlètes ne désirent plus collaborer avec le sport. Ils veulent
« prendre leur distance » du moins pendant quelque temps.
Selon Helmut Diegel, cela concernerait les sportifs qui possèdent un diplôme
universitaire ou professionnel.
Mais selon les athlètes que j’ai interrogés, tous me répondent qu’avoir un papier ne
sert presque à rien. Car en se lançant dans une carrière sportive pendant plusieurs
années, ils n’étudient plus. Le fait d’avoir obtenu un papier en terminant leurs études
ou leur apprentissage ne leur garantit pas un emploi à la fin de leur carrière sportive.
Ils devront tout d’abord revoir les aspects que demande ce travail, s’il correspond
toujours à leurs envies.
Je pense qu’il y a deux catégories d’athlètes désirant couper tous les ponts avec le
sport :
1) Ceux qui n’ont jamais vécu de victoires, jamais réussi à vraiment obtenir de
résultats probants. Ils sont un peu « dégoûtés » de s’être toujours autant entraînés que
les autres, même souvent plus, sans jamais voir le fruit de leurs efforts. Ils n’ont plus
la volonté de persévérer. Ils ont été « descendus » par les médias, peut-être même
laissés tomber par leurs entraîneurs et par leurs camarades d’entraînements. Certains
qui se trouvent dans ce cas préfèrent oublier leurs expériences avec le sport et se
lancer dans un tout autre domaine !
Ces athlètes ont vécu des moments douloureux pendant leur carrière. Ils ont dû
affronter les railleries, les critiques et les mauvaises langues. Et ils ont surmonté cela
pour continuer à se battre pendant les entraînements. Mais c’est beaucoup d’énergie
dépensée pour peu de résultats concrets. Et ils souhaitent en arrêter là avec le sport.
2) Ceux qui n’ont plus envie d’être dans le milieu sportif parce qu’ils considèrent avoir
tout donné dans leur sport et désirent passer à autre chose, tourner définitivement la
page. Christophe Bonvin, ancien footballeur, est un exemple de ce cas :
Je ne voulais plus travailler dans le domaine du sport. J’ai vraiment quitté ce milieu
pour me consacrer uniquement à ma deuxième passion qui est le vin.
1 La vie après le sport de haut niveau Helmut Diegel 1997
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Morisod Elodie la reconversion sportive

2.3.2 Avoir un métier mais rester en contact avec le sport
On peut observer que couramment, beaucoup d’anciens athlètes de haut niveau ont de
la peine à quitter le monde du sport. Ils restent le plus souvent en contact avec cet
univers en devenant entraîneur dans leur club. D’une part, ils ont de la peine à se
séparer de cette grande famille du sport. Souvent ils ont vécu plus longtemps et
partagé plus de choses avec elle qu’avec leur propre famille ! Et d’autre part, le sport
reste indissociable à leur vie. Lorsque l’athlète a baigné dans ce monde pendant des
années, qu’il a eu du plaisir à concourir, à s’entraîner, il a envie de montrer, de
transmettre ce qu’il a acquis aux jeunes. Pouvoir communiquer sa passion à des jeunes
athlètes, partager son expérience avec eux est un moyen de rester vivant dans le
domaine du sport. Devenir entraîneur est une expérience merveilleuse. De plus, voir
ses athlètes progresser, voire peut-être même gagner, lui procurera des sentiments
assez proches que ceux qu’il avait connu pendant sa carrière sportive.
Les athlètes qui préfèrent garder le sport comme hobby, qui travaillent la journée et
le soir entraînent une équipe ou un groupe, peut-être avaient-ils poursuivi leurs études
et avaient trouvé un métier qui leur convient, ou peut-être avaient-ils envie de se
lancer dans une deuxième carrière toute nouvelle tout en gardant un pied dans le
sport ?
2.3.3 Son métier est de rester dans le sport
Les athlètes ayant leur métier dans le sport sont souvent ceux qui ont eu plus de peine
à quitter ce milieu que ceux qui le gardent comme hobby.
En tant qu’entraîneurs, ce sont la plupart du temps, les meilleurs athlètes qui restent
dans le monde du sport. Car, en effet, comme l’illustre Erika Hess, ancienne skieuse
de 1977 à 1987 :
Le fait que les jeunes ont un entraîneur qui s’appelle Erika Hess, William Besse ou
encore Pirmin Zurbriggen, est beaucoup plus intéressant que s’il s’appelait X ou Y.
Pour les autres le sport est simplement quelque chose de sacré, de vital qu’ils ne
pouvaient quitter. Souvent, dans cette situation, les athlètes n’ont pas suivi de
formations adéquates ou ont oublié ce qu’ils ont appris à cause du décalage qui s’est
créé. Pour ces raisons, cela peut être difficile de trouver un emploi. S’ils ont été à un
bon niveau, les athlètes peuvent se voir offrir une place de travail dans le club, la
fédération ou la société auxquels ils ont appartenu.
Et dans ce milieu, plusieurs domaines peuvent s’ouvrir à eux. En effet, ils peuvent
travailler en tant que professeur de sport, arbitre, entraîneur professionnel ou encore
masseur professionnel.
Daniel Hediger, ancien fondeur, illustre très bien ce modèle 2.2.3
Oui je travaille toujours dans le domaine du sport. Je n’ai jamais arrêté. J’ai travaillé
à plusieurs niveaux. J’ai même repris une fois un cadre national, le cadre B de 1994 à
1995. Mais c’était une trop grosse charge par rapport à ma famille et à mon travail de
militaire. Sinon, j’ai toujours travaillé dans le club de ski-de-fond à Bex. Et
maintenant, j’ai repris un poste plus administratif comme chef nordique de ski
romand.
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Morisod Elodie la reconversion sportive

2.4 Les problèmes liés à la reconversion
Si certains sportifs réussissent très bien leur reconversion, n’oublions pas que d’autres
ont des difficultés à se réintégrer dans une nouvelle vie.
En effet, étant athlètes professionnels, énormément de portes s’ouvrent à eux. Ils
voyagent à l’étranger, ont des contacts sociaux faciles, vivent des expériences
culturelles extraordinaires et découvrent de merveilleuses émotions. Et lorsque tout ce
petit monde presque surréaliste s’arrête, beaucoup d’athlètes traversent des périodes
obscures, ce qui est compréhensif. Ils doivent apprendre à perdre leurs privilèges, ce
qui n’est pas évident. De plus, certains échouent dans leur nouvelle profession.
Lorsqu’ils ont trouvé une nouvelle activité, ils doivent s’habituer aux changements de
mode de vie. Ils ont un nouvel horaire à tenir ainsi que des habitudes à prendre et à
perdre. Ils passent leurs journées dans un autre monde que celui du stade ou du
terrain. Ils devront le plus souvent évoluer vers une activité plus intellectuelle que
sportive. Et il est vrai qu’aujourd’hui, trouver un emploi est ardu et certains sportifs
sous-estiment cette difficulté. Il y a dix ans, certains présidents de club employaient
les sportifs dans leurs entreprises.
Maintenant, peu d’entre eux s’identifient à une équipe et les dirigeants se sentent
moins concernés. Certains négligent leur formation de base pour tenter leur chance au
plus haut niveau. D’autres ont fait un apprentissage ou des études mais l’oublient
ensuite durant la carrière sportive à cause du décalage qui s’est formé. Pendant ce
temps, leur profession a évolué et ils sont complètement dépassés lorsqu’ils souhaitent
réintégrer le monde du travail. Les sportifs n’ont peut-être pas le temps de suivre des
formations continues et lorsqu’ils souhaitent revenir dans la vie active, ils sont
déconnectés de la réalité. Dans leurs clubs, ils sont « chouchoutés », trop entourés,
voire assistés alors que le monde du travail est sans pitié. D’autres tombent en
dépression, dans l’alcoolisme ou dans la toxicomanie. Ceux-ci veulent rester connus
des médias car c’est très dur de basculer dans l’anonymat du jour au lendemain. Ou
alors, ils sont totalement désemparés et rongés par l’anxiété et donc se réfugient dans
l’alcool et la drogue
Le recours à de tels produits permet de fuir leur propre réalité, de se donner du
courage ainsi que de noyer leurs sentiments négatifs.
D’autres problèmes peuvent être lié au fait que les sportifs n’ont tout simplement pas
choisi le moment d’arrêter le sport et là, leur reconversion sera beaucoup plus
difficile. Ils ne sont pas reconnus au niveau social. En effet, la réadaptation sociale et
affective ne se fait pas sans complication. Un grand effort psychologique doit être
fourni pour ne pas tomber dans une crise identitaire.
Pour y arriver, un travail de remise en question doit être réalisé. Le sportif doit
accepter ses propres limites et ses défaillances, admettre d’abandonner sa passion,
avec ses rêves inachevés, comme celui de n’avoir peut-être pas laissé de trace dans les
mémoires par ses performances.
Ce changement de cap peut être soutenu par la fixation de nouveaux objectifs. Au
niveau financier, ils vont tomber d’un salaire à rien du tout. C’est également pour cela
qu’ils seront dépressifs. 1
1 Selon l’entretien du 1 er octobre 2007 avec Jérôme Nanchen, psychologue sportif
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Morisod Elodie la reconversion sportive

C’est comme si le ciel leur tombait sur la tête. Pour quelques-uns même, leurs mérites
disparaissent rapidement aux yeux des journalistes.
De nombreux problèmes personnels peuvent encore survenir : la peur de tomber dans
le train-train quotidien, la nostalgie, la solitude. Tous ces problèmes doivent être
résolus soit par le sportif lui-même, soit avec l’aide de son entourage ou d’un
psychologue.
Si un athlète a vraiment beaucoup de difficultés à refaire sa vie après le sport, il peut
se rendre chez un psychologue ou chez un conseiller en réinsertion qui l’aiderait à
trouver une voie dans laquelle il pourrait se diriger. Mais comme l’a dit David Orlando,
ancien footballeur travaillant aujourd’hui en tant que conseiller en réinsertion
Si un athlète a joué 10-12 ans au foot, il ne doit pas se dire qu’une place de travail va
lui tomber dessus et qu’il sera assuré pendant 20 ans. Non. Il devra la chercher luimême.
Il doit être conscient que c’est lui seul qui obtiendra des solutions. Il doit se
remettre en question et trouver ce qu’il veut faire.
Donc effectivement les psychologues et les conseillers lui seront d’une aide précieuse,
mais ils ne lui donneront pas de réponses toutes faites car ils ne peuvent pas décider à
sa place !
Toutefois, je note qu’aucun de mes interviewés n’a sollicité l’aide de spécialistes pour
résoudre ses problèmes. Chacun les a en effet résolus lui-même, tout en spécifiant
avoir été bien soutenu par son entourage.
Fig. 4 Pirmin Zurbriggen
www.discesalibera.it
2.5 Les critères de réussite de la reconversion
Trois auteurs Roland Seiler, Jürg Schmid et Guido Schilling ont élaboré des critères de
réussite d’une reconversion. Ces critères doivent être mis en avant pour assurer la
qualité d’une reconversion. Ils peuvent être utilisés ou non par les sportifs. Ceux-ci
décident eux-mêmes s’ils veulent en prendre un ou deux pour éventuellement les aider
dans leur nouvelle vie à venir. Ils sont libres de choisir. Mais le sportif doit être
conscient que sa carrière peut s’arrêter d’un jour à l’autre.
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Morisod Elodie la reconversion sportive

1) La mise en valeur d’une nouvelle orientation de la vie, de nouvelles
activités. Les anciens athlètes désirent mettre leurs qualités respectives en
avant. Ils auront également un but, un objectif, tout comme lorsqu’ils
concouraient.
2) Le moment choisi pour prendre sa retraite du sport de compétition joue un
rôle important dans la réussite de la reconversion. L’athlète juge lui-même
ce moment idéal.
3) Parfois le fait d’aller voir un psychologue sportif ou un conseiller en
réinsertion est nécessaire pour la réussite chez certains athlètes. Mais la
plupart du temps, le soutien de la famille, de la compagne/du compagnon
ainsi que des amis est le plus important. En effet, ce sont eux qui montrent
le plus de compréhension face aux difficultés de la reconversion. Mais en
cas de problèmes majeurs, les athlètes doivent avoir la possibilité de se
retourner vers n’importe quel psychologue ou conseiller qui les aideront à
mieux maitriser leur situation.
4) Etre capable de s’intégrer dans une nouvelle activité dans laquelle
l’athlète est compétent. Sa vie doit continuer à avoir un sens. En effet, la
polyvalence favorise l’interruption du sport. C’est le fait de ne pas voir que
pas son sport, de ne pas avoir que ce domaine dans la vie. il faut avoir une
autre activité à côté.
5) Etre content de la vie qui s’offre à lui ainsi que de son nouvel emploi,
malgré les exigences que demandent ces deux aspects, comme celle
imposée par le travail, l’épanouissement personnel ou encore l’esprit
d’indépendance. Il faut accepter ces exigences et être heureux tout
simplement d’être en vie et en bonne santé.
6) Le sentiment d’avoir été au bout de ses capacités. L’athlète évalue sa
carrière positivement par rapport à ses objectifs, et donc, peut s’appuyer
sur cette satisfaction pour accepter l’arrêt et la perte.
7) Préparer, programmer la reconversion durant sa carrière facilite aussi
l’arrêt. Cela signifie que le sportif est conscient que le sport s’arrêtera un
jour. Il ne pourra pas vivre uniquement de cela. Il connaît cette réalité.
Ces critères ne garantissent pas une réussite totale et immédiate. Ils ont simplement
été mis en place pour aider le sportif à réussir au mieux sa reconversion.
De plus, certains de ces critères n’aideront en rien l’athlète qui s’est blessé et qui
ressent un sentiment d’échec.
La vie après le sport de haut niveau Helmut Diegel 1997
Carrière post-sportive en Suisse Roland Seiler, Jürg Schmid & Guido Schilling
http://www.convention-sport.com/tous%20les%20metiers%20du%20sport/le-sportif/legislation-sportif/reconversion.htm
http://www.chanvre-info.ch/info/fr/Le-sport-rend-il-fou-Non-pas-le.html
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Morisod Elodie la reconversion sportive

2.6. Résumé
Selon certains auteurs, les sportifs ayant le mieux réussi leur reconversion sont ceux
qui possèdent une formation scolaire ou professionnelle lorsqu’ils ont mis un terme à
leur carrière.
Pourtant c’est une période difficile et longue pour certains anciens athlètes. Autant le
physique que le psychique prennent un coup. Beaucoup de sportifs ont alors élaboré
des mesures d’encouragement pour pouvoir passer plus rapidement cette phase assez
douloureuse.
1) Etre capable de gérer soi-même son nouveau parcours et de pouvoir le
contrôler, d’en apercevoir l’évolution et de décider de sa fin.
2) Savoir ses compétences pour pouvoir commencer un nouvel emploi et
l’exercer avec succès.
3) Ces mesures ne doivent pas prendre en compte la période du retrait du
sport de compétition mais tout l’ensemble de la carrière.
4) Si vraiment c’est trop dur, faire appel à des psychologues ou à des
conseillers en réinsertion pour pouvoir commencer une nouvelle vie avec
un nouveau travail où l’athlète peut exceller.
Fig. 5 Pelé
www.pilka.pl/index.php?mid=26&show=79.
Carrière post-sportive en Suisse Roland Seiler, Jürg Schmid & Guido Schilling
-13-
Morisod Elodie la reconversion sportive

3. Aides pour la reconversion
3.1 Réintégrer des sportifs dans la vie de tous les jours, un métier
exercé par David Orlando, ex footballeur.
3.1.1 Le métier
Ce métier exige de nombreuses compétences. Tout d’abord, aimer les gens, ainsi
qu’aimer aller à la rencontre des entreprises est essentiel pour exercer cet emploi. En
effet, le contact avec les clubs, les sportifs, est primordial. Si les conseillers en
réinsertion veulent avoir des clients ils ont besoin d’aller rencontrer des clubs dans
lesquels des athlètes seraient en phase d’arrêt. S’ils n’apprécient pas cela, ils auront
de la peine à aimer ce métier. Aussi, la timidité fait défaut à ce travail. La qualité
requise ici est, au contraire, l’ouverture aux sportifs qui ont des difficultés. Et donc, le
caractère joue un grand rôle pour exceller dans cet emploi. Il ne doit pas être trop
fragile mais bien trempé car un athlète qui a des problèmes à rentrer dans une
nouvelle vie n’est pas toujours simple à gérer. Enfin, il faut également avoir des
qualités de psychologue pour pouvoir comprendre le client, pour l’écouter, le
conseiller et le soutenir dans ses démarches. C’est la compétence la plus importante.
En effet, le conseiller doit avoir le sens de l’écoute, ainsi que des relations humaines
mais aussi une bonne connaissance des comportements humains pour réussir. Et enfin,
ils devront être aptes à analyser les réponses des questionnaires remplis par les
sportifs.
Parlons ensuite un peu du métier lui-même. Il consiste à recevoir des athlètes issus de
n’importe quel sport. Ils ont programmé leur fin de carrière d’ici un à deux ans et
voudraient voir où ils se situent, quelles envies ils ont pour commencer une nouvelle
vie.
Les conseillers en réinsertion vont essayer de leur ouvrir des portes pour leur future
carrière professionnelle. Parfois, ce sont des voies auxquelles ils n’avaient pas songé.
En effet, bon nombre d’entre eux viennent consulter ces conseillers car ils ne savent
pas ce qu’ils veulent faire après leur carrière sportive. Ils veulent réussir leur
reconversion mais ne connaissent pas le chemin par où passer.
Beaucoup, pour ne pas dire tous les athlètes, se posent un jour ou l’autre cette
question fatale :
Que vais-je faire après ma carrière sportive ?
Ceux qui osent se lancer dans l’inconnu viennent les consulter.
Souvent, les athlètes qui ont une petite idée où se diriger demandent aux conseillers
« j’ai ce papier-ci et j’aimerais parvenir à cela. Est-ce que j’ai la possibilité pendant
les deux ans de carrière qu’il me reste de suivre des cours du soir pour pouvoir ensuite
exercer ce métier ? »
D’autres ne savent absolument pas ce qu’ils veulent faire plus tard. Ils sont perdus. Et
quelques-uns encore ont une brève idée. A ceux-là, les conseillers leur donnent des
questionnaires à remplir.
-14-
Morisod Elodie la reconversion sportive

Ensemble, petit à petit, ils construisent les jalons de la future vie du sportif. L’aide du
conseiller est précieuse, car le départ dans la nouvelle vie active est difficile, souvent
angoissante même. Par des questions de plus en plus orientées, précises, des profils se
dessinent. Les athlètes professionnels sont très encadrés, presque assistés parfois. Ils
démarrent dans la vie active sans vrais repères, sans garantie de réussite et sans
entraîneurs. Ils se retrouvent seuls face à de nouvelles responsabilités.
3.1.2 La réussite ou l’échec
La première étape consiste à remplir des questionnaires précis qui vont permettre aux
conseillers de leur trouver un stage.
Les athlètes vont donc se lancer dans une nouvelle aventure pendant deux semaines,
un mois. Ils découvriront et exerceront à l’essai un métier qu’ils sont aptes à
pratiquer, selon les réponses données dans les questionnaires. Ils suivront donc chacun
un stage, apprendront de nouvelles choses et à la fin devront eux aussi analyser leur
expérience.
Si la formation a plu, l’athlète va ensuite essayer de trouver une place fixe. A ce
stade, les conseillers en réinsertion vous diront que leur travail est terminé. Ils sont
parvenus à orienter le sportif là où il désirait aller (alors que peut-être au début, il
n’était pas totalement conscient de cette voie qui pouvait s’ouvrir à lui). Seul, il
n’aurait peut-être pas pu accomplir tout cela.
Et enfin, lorsqu’il a décroché sa place, la réinsertion est réussie si l’ancien athlète en
se levant le matin, est content d’aller travailler. Ce n’est pas si facile lorsqu’il a eu la
chance de vivre de sa passion pendant plusieurs années. Etre content de son métier,
ou tout simplement, être heureux d’avoir obtenu un emploi est une preuve de réussite
dans la reconversion.
Mais il existe également très souvent des athlètes qui n’apprécient pas le stage, alors
que par les questionnaires, ils semblaient prédisposés pour ce métier. Fréquemment, il
s’agit là de la crainte de changer d’orientation, la peur de l’inconnu. Le sportif ne
vivra plus de son hobby. Il aura plus de contraintes. C’est une vie complètement
différente qui s’ouvre devant lui. S’il n’apprécie pas la formation, c’est peut-être qu’il
n’est pas encore prêt à se lancer dans ce nouveau monde. Pourtant le sport s’arrête un
jour ou l’autre. Et il devra redescendre sur terre et prendre conscience des réalités de
la vie. Mais cela dépend souvent du caractère des gens. Certains sont plus aptes à le
faire tout de suite, alors que pour d’autres, cela prendra plus de temps. A ce stade la
réinsertion a échoué.
Mais l’espoir de la réussite reste toujours là !
-15-
Morisod Elodie la reconversion sportive

3.1.3 Conclusion
La réinsertion, l’acceptation du changement de vie prend du temps. L’athlète ne vivra
plus les mêmes émotions, les mêmes sensations qu’avant mais il en découvrira de
nouvelles, de différentes.
Pour pouvoir bien réussir sa reconversion, l’athlète doit tout d’abord revenir sur terre.
Il doit descendre de sa planète « sport » et accepter de se fixer de nouveaux objectifs
de vie. Certains y arriveront plus rapidement que d’autres. Pendant sa carrière de
sportif professionnel, il est important de ne pas oublier les réalités de la vie. La
réinsertion se prépare et, souvent, elle réussit mieux chez les athlètes qui sont
conscients que la durée d’une carrière est relativement courte, mais que la vie après
le sport sera beaucoup plus longue et qu’il faudra aussi travailler pour bien la réussir.
3.2 Gesport
3.2.1 Le métier
C’est une société privée créée en 1996 par Jacques Reymond et Rémy Siegrist pour
aider les sportifs dans leur reconversion. Elle est mise à la disposition des athlètes de
n’importe quel sport. Gesport travaille sous forme de mandats. Selon les besoins, elle
travaille avec des partenaires spécialisés. D’autre part, elle organise et surveille le
suivi des stages dans les entreprises. Les sponsors peuvent jouer un rôle important
dans le partenariat.
Les principaux objectifs de ce concept sont :
* Conseiller les athlètes tout au long de leur carrière sportive afin de
faciliter leur réinsertion dans la vie professionnelle.
* Les maintenir et les développer au niveau de la formation ou de la
profession tout au long de la carrière sportive.
* Les développer pour atteindre des objectifs professionnels réalistes.
* Les aider activement à chercher un emploi au moyen de méthodes
existantes du type « Gestion de transition de carrière »
La méthode de ce concept est la suivante :
* Un bilan de compétences est effectué pendant la carrière.
* Des cibles professionnelles réalistes sont identifiées.
*On va évaluer des besoins en formation, par les aptitudes, les
connaissances et les comportements.
* Un plan de formation est créé en collaboration avec l’athlète et son
club. Ce plan se caractérise par des cours du soir, des centres de
formation individuels, des cours privés, des cours formels durant les
pauses sportives ainsi que des stages d’entreprises.
* Un bilan des progrès réalisés est régulièrement effectué.
Cette approche est basée sur une relation à long terme entre le sportif et le conseiller.
Chaque sportif choisit librement à quel moment il veut commencer son programme.
Toutefois, l’âge d’entrée dans le programme aura une influence sur les choix
professionnels futurs.
Morisod Elodie la reconversion sportive
-16-

3.2.2 Les avantages
En suivant ce concept, l’athlète prend en charge sa carrière post-sportive. En effet,
cette deuxième carrière est souvent une préoccupation cachée de l’athlète. Il essaie
d’y penser le moins possible. Pourtant elle doit être préparée pour être bien réussie.
Ce concept a pour effet de stabiliser la solidité mentale du sportif. Il le rend
également plus performant du fait qu’il n’aura plus besoin de se soucier de son avenir.
Il sera en cours de formation !
De plus, l’athlète subira moins de pression de la part de son entourage au sujet de son
avenir post-sportif.
Et enfin, il prendra conscience de la réalité du monde du travail et essaiera d’enrichir
son réseau de contacts afin de trouver un employeur.
Fig. 6 Jacques Reymond & Erika Reymond-Hess St-Légier
Photo : Elodie Morisod
-17-

Morisod Elodie la reconversion sportive
4. Analyse des interviews
Ces analyses permettent de mieux comprendre comment se passe une reconversion
chez un sportif. Comment y fait-il face ? Et pourquoi certains athlètes ont plus de
facilités que d’autres ?
En effet, pour chaque sportif, la reconversion n’est pas la même. Les athlètes auront
donc un point du vue différent sur cet arrêt selon ce qu’ils ont vécu. Et peut-être, des
solutions pourront se trouver dans leurs propos pour conseiller des sportifs en phase de
reconversion.
4.1 La préparation d’une carrière post-sportive
Les athlètes interviewés ont-ils préparé leur reconversion ?
Ont-ils réfléchi à ce qu’il pourrait y avoir après le sport ?
Ou alors ont-ils pensé uniquement au sport sans se projeter dans une vie postsportive
?
Selon Jérôme Nanchen, psychologue du sport, le fait de préparer sa carrière, de
l’anticiper facilite la reconversion. Cela permet aux sportifs de prendre conscience
que le sport est éphémère, qu’il s’arrêtera un jour ou l’autre. Observons ici si les
athlètes que j’ai interrogés on préparé leur reconversion ou non, et quelles en sont les
conséquences.
4.1.1 Interprétation du graphique
Concernant ce graphique, l’axe horizontal représente les 13 sportifs de haut niveau
que j’ai interviewés. Et l’axe vertical indique le nombre de points que je leur ai
attribué. Chaque athlète a été noté différemment selon ses options :
Cinq points pour les athlètes ayant terminé leur école obligatoire (scolarité
normale).
Quatre points pour ceux qui ont suivi l’université, même si cela était dur de
concilier sport et études.
Trois points pour ceux qui ont obtenu un diplôme (un CFC ou un diplôme de
commerce), c'est-à-dire qu’ils ont mené à terme leur apprentissage ou leur école,
par n’importe quel moyen.
Deux points pour ceux qui ont fait des bilans de compétences, suivis des cours en
parallèle avec leur sport.
Un point pour ceux qui ont fait des stages pendant leur carrière sportive.
-18-
Morisod Elodie la reconversion sportive

scores 14
12
10
8
6
4
2
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
Graphique 1
4.1.2 Analyse
Stages (1pt)
Bilans de compétences, cours (2pts)
Diplômes (CFC, maturité,..) (3pts)
Université (4pts)
Ecole obligatoire finie (5pts)
nombre de sportifs
Ce sondage n’a qu’une valeur indicative, vu le nombre d’athlètes interrogés. Je
constate que la plupart des sportifs préparent leur carrière post-sportive. Cependant,
quatre athlètes m’ont révélé ne pas l’avoir préparée si ce n’est d’avoir été au bout de
leurs études ou de leur apprentissage.
Deux de ces quatre athlètes n’étaient que semi-pro. Ils avaient donc un métier à côté
de leur carrière sportive car ils ne pouvaient pas vivre uniquement de leur sport. Ces
deux sportifs étaient déjà dans la vie active d’un individu « normal ». Ils n’ont donc
pas eu besoin de se poser des questions, de faire des stages pour éventuellement
connaître leurs autres compétences dans un nouveau domaine, pendant leur carrière
sportive. Ce qui explique pourquoi ils n’ont pas préparé leur reconversion.
Cinq athlètes sur six qui ont obtenu un diplôme dans une quelconque branche (sans
avoir fait l’université) n’ont pas poursuivi dans le domaine commencé. En effet, ils
sont partis dans de toutes autres directions. Ils ont simplement été au bout de leur
apprentissage ou de leur école pour avoir ce papier pour être rassuré si jamais le sport
de haut niveau de marchait pas.
Cependant, les apprentissages ou les études ne leur ont pas été très utiles.
Les chiffres de 1 à 13 sont dans l’ordre des sportifs interrogés (voir les interviews)
-19-
Morisod Elodie la reconversion sportive

Au terme de sa carrière sportive, l’athlète s’oriente souvent dans une autre direction.
S’il veut reprendre sa profession, il se retrouve en décalage par rapport à celui qui
vient de terminer la formation. Souvent, les techniques ont évolué, et le métier n’est
plus tout à fait le même.
Je m’aperçois également que Philippe Roux n’a pas été au bout de son apprentissage
car il est entré dans l’équipe suisse et a décidé de s’y consacrer. Toutefois, il avait
préparé sa reconversion sans papier. Il a seulement acheté un magasin de sport à l’âge
de 21 ans avec l’argent gagné en ski. Je me dis alors que peut-être était-ce plus facile
avant pour se lancer dans une telle aventure ! En tout cas, il a eu l’audace d’essayer
de vivre sur sa réputation et son nom, et heureusement pour lui, les affaires vont très
bien au jour d’aujourd’hui.
A l’aide de ces interviews, je peux alors affirmer que tous ces athlètes étaient
conscients du fait qu’ils ne vivront pas toute leur vie de leur sport, que leur carrière
était éphémère. En effet, elle peut durer plus ou moins longtemps selon le sport
pratiqué et selon la capacité physique (une blessure est vite là !) Et être conscient de
cela est un point clé pour réussir sa carrière post-sportive (point 2.5.7 p.12). Et même
si certains athlètes m’ont dit ne pas avoir préparé leur « deuxième » carrière durant
leurs années de sport (je pense ici à Anita Protti ainsi que William Besse), ils ont
toutefois obtenu un diplôme. En effet, Anita a été au bout de son apprentissage de
commerce et William a terminé son apprentissage d’électricien.
En ayant préparé sa reconversion, la vie après le sport semble être un peu plus facile à
débuter. Je peux certifier cela car aucun des athlètes interrogés n’ont vécu de
véritables problèmes lorsqu’il a fallu faire le pas entre le sport et la vie de tous les
jours.
Tous vivent très bien leur carrière post-sportive. Ils sont tous très satisfaits d’avoir pu
vivre pendant quelque temps de leur passion. Ils considèrent cela comme un privilège
qui leur a été donné. Ils étaient tous conscients que ce monde presque irréel allait
s’arrêter un jour. Ils avaient les pieds sur terre. C’est pour cela que personne n’a eu
de gros problèmes à s’adapter à la vie normale.
4.2 Aides sollicitées par les sportifs
Lors de la reconversion, plusieurs problèmes peuvent survenir comme nous l’avons vu
en pages 10 et 11.
Comment les athlètes que j’ai interrogés surmontent-ils cet arrêt ?
Ont-ils eu besoin de l’aide d’un psychologue ou d’un conseiller ?
Ou l’aide de leur entourage leur a suffit ?
4.2.1 Interprétation du graphique
Concernant ce graphique, l’axe horizontal représente les 13 sportifs de haut niveau
que j’ai interviewés. Et l’axe vertical indique le nombre de points que je leur ai
attribué. Chaque athlète a été noté différemment selon ses options :
Cinq points pour les athlètes qui ont été aidés par des psychologues sportifs, par
des conseillés en réinsertion ou par leur médecin.
-20-
Morisod Elodie la reconversion sportive

scores
14
12
Quatre points pour l’aide de la famille.
Trois points pour l’aide amicale.
Deux points pour les sportifs qui pensent qu’eux-mêmes ont joué un rôle
important dans leur reconversion, qu’eux seuls ont trouvé des solutions pour
avancer dans la suite.
Un point pour ceux qui auraient voulu bénéficier d’une aide psychologique mais
qui n’en ont pas eue.
10
8
6
4
2
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
Graphique 2
4.2.2 Analyse
Aucune mais en auraient voulu (1pt)
Eux-mêmes (2pts)
Amis (3pts)
Famille (4pts)
Psychologues, conseillés,… (5pts)
nombre de sportifs
De tous les athlètes interviewés, seuls trois se sont faits aidés par d’autres personnes
que leur famille ou leurs amis. En effet, Daniel Defago s’est fait énormément aidé par
son médecin avec qui il s’entendait très bien. Celui-ci lui a donné la possibilité
d’exercer des stages. Erika Hess, elle, a été aidée par son mari qui travaille dans la
réinsertion des athlètes. Il lui a été d’un grand soutien. Et David Orlando a été aidé
par des sociétés prévues pour cela lorsqu’il a fait des bilans de compétences.
Je constate que le plus grand soutien de tous les athlètes reste la famille. En effet, la
famille est quelque chose de sacré. C’est elle, surtout, qui voit au quotidien tout le
travail accompli par les sportifs, et ce, dès leur plus jeune âge : l’enchaînement des
entraînements, des camps, les sacrifices, les privations, les petites blessures, les
déceptions ou encore les joies. Elle peut mesurer à sa juste valeur ce qui ce cache
derrière le sportif, mais aussi ce qui l’attend après sa carrière.
-21-
Morisod Elodie la reconversion sportive

Les amis sont aussi très importants. Ils ont partagé beaucoup de moments, heureux ou
malheureux, non seulement avec le sportif, mais aussi avec l’homme.
David Orlando, qui s’est lui-même fait conseiller, pense que l’athlète lui-même doit
trouver des solutions pour s’en sortir. Les psychologues et conseillers pourront l’aider
à l’orienter mais ne lui donneront aucune certitude.
Pour Christophe Bonvin, si l’athlète est vraiment prêt à se retirer du milieu sportif, il
n’aura pas besoin de toutes ces aides qui l’encadreront pendant un certain temps.
L’entourage familial et amical lui suffira. Cette thèse est confirmée par tous les
athlètes qui m’on répondu que leur reconversion était programmée. En effet, ceux-ci
étaient prêts à quitter ce monde pour rentrer dans la vie de tous les jours sans avoir
besoin d’encadrements spéciaux. Ils se sont simplement contentés de leur entourage !
Anita Protti, pour qui la reconversion n’a pas été programmée, trouve que c’est une
catastrophe qu’il n’y ait personne pour les aider spontanément. Elle pense qu’un
concept devrait être mis en place pour s’occuper directement d’athlètes de haut
niveau étant contraints d’arrêter leur sport pour quelques raisons. Elle affirme qu’ils
ne sont pas beaucoup de sportifs de haut niveau en Suisse et que cet encadrement
serait tout à fait réalisable dans plusieurs régions. Et enfin, elle avoue que les sportifs
d’élite n’ont pas seulement un côté fort mais également un côté fragile qui ne se voit
pas forcément car l’athlète ne désire pas le montrer. Il pourrait donc y avoir des
personnes spécialisées pour s’inquiéter de ces athlètes !
Je peux affirmer que le soutien familial et amical est primordial pour repartir dans la
vie « normale ». En effet, il facilite la vie après le sport (point 2.5.3 p.12). Mais, pour
avoir ce soutien, les athlètes ne devront pas laisser tomber leurs amis, leur famille au
profit du sport.
4.3 Professions des athlètes
Il existe bon nombre de professions dans le monde entier. Mais est-ce que toutes ces
professions sont ouvertes pour un sportif d’élite ?
Les athlètes que j’ai questionnés ont-ils bénéficié d’ouvertures grâce au sport ?
Ou alors ont-ils dû reprendre une formation depuis le début ?
4.3.1 Interprétation du graphique
Concernant ce graphique, l’axe horizontal représente les 13 sportifs de haut niveau
que j’ai interviewés. Et l’axe vertical indique le nombre de points que je leur ai
attribué. Chaque athlète a été noté différemment selon ses options :
Quatre points pour les athlètes qui sont restés dans leur sport.
Trois points pour ceux qui sont restés dans le domaine du sport mais dont ils ne
pratiquaient pas auparavant.
Deux points pour ceux qui ont un métier tout autre que le sport mais qui sont
restés en contact avec celui-ci en entraînant un équipe par exemple..
Un point pour ceux qui ont quitté le milieu de sport.
-22-
Morisod Elodie la reconversion sportive

8
scores
7
6
5
4
3
2
1
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
Graphique 3
4.3.2 Analyse
Restés dans leur sport (4pts)
Restés dans le sport mais différent (3pts)
Métier + entraîneur (2pts)
Quittés le milieux sportif (1pt)
nombre de sportifs
4 athlètes sur 13, soit 30% ne travaillent plus du tout dans le domaine du sport. C’est
un faible pourcentage. Mais, ils n’ont pas coupé tous les ponts avec le sport. Bien au
contraire, ils continuent de s’y intéresser, d’en pratiquer pour le plaisir entre amis, de
suivre des matches.
Cela montre peut-être qu’avoir été sportif de haut niveau donne envie ainsi que la
possibilité de rester plus facilement dans le milieu sportif.
Je constate également que la plupart des sportifs 6 sur 13, soit 46% sont restés dans
leur sport. Ceux-ci ont, grâce à leur sport, eu des portes qui se sont ouvertes plus
facilement pour rester dans ce domaine.
4.4 Les problèmes de la reconversion
De nombreux problèmes peuvent survenir au moment de la reconversion sportive,
comme nous l’avons vu en pages 10 et 11
Les athlètes que j’ai interrogés ont-ils vécu ces problèmes ?
Si oui, comment les ont-ils affrontés ?
-23-
Morisod Elodie la reconversion sportive

4.4.1 Analyse
Aucun des athlètes que j’ai interrogés n’a eu de véritables problèmes lors de sa
reconversion. Tous la vivent très bien.
A part Philippe Roux qui regrette d’avoir manqué le podium aux Jeux Olympiques pour
10 centièmes et Daniel Hediger qui regrette d’avoir débuté sa carrière trop tard, les
autres sportifs n’ont aucun regret. Au contraire, ils sont tous très satisfaits d’avoir eu
la chance de vivre de leur passion. Ils considèrent cela comme un privilège qui leur a
été donné. Ils étaient tous conscients que ce monde presque irréel allait s’arrêter un
jour. Ils avaient les pieds sur terre. C’est pour cela que personne n’a eu de gros
problèmes à s’adapter à la vie normale.
Cependant, je trouve cette conception du monde sportif quelque peu trop facile, trop
simple. En effet, le fait qu’aucun athlète n’ai vécu de difficultés lors de leur
reconversion me semble peu objectivable. Alors, pour approfondir cette question, je
suis allée voir un psychologue du sport, Jérôme Nanchen, qui m’a informé sur les
différents soucis qu’un sportif peut rencontrer sur le chemin de sa reconversion.
Il m’en a proposé trois :
1) Les problèmes liés au psychisme
Il est vrai que le psychisme chez un sportif et un individu « normal » n’est
pas le même.
En effet, l’athlète de haut niveau a l’habitude des médias, de passer dans
les journaux, à la télévision ou à la radio. Les gens aux alentours lui
reconnaissent une identité de sportif. Et, souvent, la fin de carrière signifie
le fait de passer d’un statut de champion à quelqu’un d’anonyme.
Physiquement, c’est difficile. L’athlète devra se reconstruire une nouvelle
identité en tant que Monsieur Tout-Le-Monde. Ce n’est pas évident de
retrouver l’anonymat du jour au lendemain. C’est pourquoi le sportif peut
connaître des moments de dépression lors de ce passage à la vie
« normale ».
2) Les problèmes liés à au moment de l’arrêt
Cette difficulté peut être plus ou moins grande selon trois critères :
- si le moment d’arrêter a été choisi ou non
- la rapidité avec laquelle se sont faites les choses
- l’âge auquel l’interruption a eu lieu.
En effet, si un jeune athlète de 20 ans se blesse gravement, la transition
sera plus dure pour lui que pour un sportif de 30-35 ans, car pour lui, sa
carrière est bientôt terminée. Pour le jeune, tous ses projets, ses rêves
sportifs à long terme s’effondrent. Il devra tout reprendre à zéro et se créer
de nouveaux projets dans un autre domaine, mais il aura peut-être plus de
facilité à reprendre une formation professionnelle.
3) Les problèmes liés à la transition avec une nouvelle profession
Là, les difficultés se posent lorsqu’il n’y a pas eu une formation suffisante de
base. Ou alors, lorsque le sportif ne s’est pas pris lui-même en charge
pendant sa carrière et n’a fait ni bilans de
-24-
Morisod Elodie la reconversion sportive

4.4.2 Conclusion
compétences, ni cours continus. A ce stade, l’athlète est pris au dépourvu.
De plus, il est peut-être très éloigné de sa formation de base et il y a un
énorme décalage à combler. Ou alors il n’est plus motivé, soit parce que son
sport lui a ouvert des portes, soit à cause de ce décalage formé. Le fait que
10-15 ans se sont écoulés, ce qu’il a fait ne lui correspond peut-être plus. Il
n’a plus été en contact avec ce métier pendant sa carrière sportive et la
formation acquise n’est pas pertinente pour la suite.
Il devra alors en reprendre une depuis le début, ce qui signifie « retomber »
dans l’adolescence. Et cela, tout le monde n’est capable, ni n’a envie de le
faire. Surtout si l’athlète a entre 30 et 40 ans.
Fig.7 Jérôme Nanchen, psychologue du sport
http://www.cdpsport.ch/index.php?cmd=MenuPresentations
Cette conclusion n’a pas de réelle valeur scientifique ; elle est plutôt indicative car je
n’ai pu interviewer seulement treize athlètes de haut niveau en Suisse. Et, d’après les
résultats obtenus, je peux affirmer, avec l’appui de Monsieur Nanchen, que cette
réussite dans la reconversion des sportifs suisses est due au fait que, dans ce pays, il
n’y a pas une vraie culture du sport comme dans la plupart des autres pays. Les
athlètes retombent alors de moins haut lorsqu’ils arrêtent.
En effet, en Suisse, les sportifs ne sont pas idolâtrés. Ils ne sont pas autant médiatisés
qu’ailleurs dans le monde.
Prenons le cas de Roger Federer, qui est une vraie star dans le monde entier. Il est
tout de même numéro 1 mondial depuis quatre ans ! En Suisse, il est certes médiatisé,
mais c’est incomparable avec le Japon, par exemple, où il représente un pur
phénomène. Dans ce pays, il est un véritable idole. Il doit être accompagné de gardes
du corps et déclenche des ruées humaines partout où il va. Les Japonais accourent
dans la rue pour le voir, pour le toucher.
-25-
Morisod Elodie la reconversion sportive

Lorsque l’on dit que « nul n’est prophète en son pays » c’est souvent vrai. Cet exemple
le prouve bien.
De plus, la Suisse est un pays qui n’a pas une grande reconnaissance envers ses
sportifs. Il n’y a pas énormément de vraies filières pour les jeunes.
Je pense que les athlètes suisses qui parviennent à percer au niveau international
doivent leur réussite avant tout à leur travail et à leur persévérance. Et que ce travail
et la discipline qui en résultent, démontrent une force de caractère qui leur servira
aussi dans leur « deuxième » vie professionnelle.
La Suisse est également un pays qui respecte la vie privée des gens, tant pendant leur
carrière qu’après. On peut voir qu’elle accueille de nombreux grands athlètes comme
Michaël Schumacher, Amélie Mauresmo ou encore Alain Prost. Ils peuvent aller et venir
dans l’anonymat. Ils n’ont pas tous les jours journalistes et photographes qui les
attendent devant leur maison.
4.5 Les médias
Chez tous les athlètes interviewés, le fait de ne plus être confrontés aux médias s’est
très bien passé.
Chez David Orlando ainsi que Christophe Bonvin, il a tout de même fallu s’y préparer
mentalement. Christophe nous avoue également qu’à ce moment l’entourage familial
et amical a joué un rôle très important.
Toutefois, tous les athlètes disent qu’au début, ce n’est pas évident car ils se
retrouvent confrontés à eux-mêmes. Ils doivent accepter le fait de ne plus être
compétitifs et de ne plus avoir de résultats. Ceci prend un certain temps avant d’être
finalement admis.
Ce fut néanmoins pour tous un soulagement de ne plus être autant sollicités. Ils
avaient enfin un peu de liberté ainsi que de quiétude de ce côté-là.
4.6 La notoriété
La notoriété aide dans la reconversion sportive. Le nom a ouvert des portes à tous les
athlètes mais ils n’ont pas tous profité de cette issue.
En effet, les grandes entreprises cherchent à engager des athlètes dont le nom et
l’image sont connus. Les produits pourront se vendre plus facilement. Mais ils ne
regardent pas les compétences de l’athlète dans ce domaine. Après, c’est difficile
autant pour l’athlète que pour l’entreprise, car le sportif aura davantage à prouver
que quelqu’un d’autre. Le patron et les employés attendront de lui qu’il réussisse dans
cette orientation comme il a su réussir dans le sport. L’athlète de haut niveau est
effectivement attendu au contour.
L’athlète qui part dans un milieu totalement inconnu devra se battre plus que les
autres, pour obtenir sa place. C’est ce qu’a fait Anita Protti en partant dans le fitness.
En revanche, l’athlète qui décide de se lancer dans le commerce va profiter de son
nom. Il va vendre son image. C’est ce que fait Philippe Roux. Il a un magasin à son nom
à Verbier.
Mais l’athlète de haut niveau a tout de même un léger avantage sur une personne
normale. C’est que le sport lui a forgé une force de caractère qu’un individu ordinaire
n’a pas forcément.
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Morisod Elodie la reconversion sportive

4.7 Reconversion plus longue que la carrière
Ils sont tous conscients que la reconversion sera plus longue que leur carrière. Mais ils
ne se font aucun souci. Ils ont tous un emploi qui leur plaît, cela les aide beaucoup.
Une carrière, c’est éphémère. Elle peut durer plus ou moins longtemps. Et lorsqu’elle
s’arrête, il faut être capable de passer à autre chose, ce que tous les sportifs que j’ai
interviewé ont réussi avec succès !
Fig. 8 Yannick Noah
christopher-king.blogspot.com
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Morisod Elodie la reconversion sportive

6. Conclusion
Mais alors, quelle vie après le sport de haut niveau ?
A cette question, il existe maintes réponses possibles. En effet, tout dépend de la
reconversion du sportif.
Comment s’est-elle passée ?
L’a-t-il préparée ?
A-t-il choisi le moment d’arrêter ou était-ce un arrêt forcé ?
A-t-il eu des propositions d’emplois grâce à sa notoriété ?
Comme l’a démontré mon travail, chaque athlète répond différemment, car chaque
reconversion est unique.
Si je prends le cas des sportifs que j’ai interviewés, ils sont tous contents de leur
« seconde » carrière. Ils ont tous une famille et peuvent en profiter pleinement. Ils
exercent un métier qui leur plait. Ils ont tous gardé de bons souvenirs de cette
merveilleuse expérience, qu’est de pouvoir vivre de son sport. Et continuent tous de
garder le sport comme un hobby maintenant.
Tous jouissent de la vie.
Mais est-ce dû au fait qu’ils n’ont pas affronté les vrais problèmes de la reconversion ?
Cela a certainement joué un rôle, tout comme le fait d’être Suisse. Car, en effet, la
Suisse n’a pas une vraie culture du sport comme la plupart des autres pays. Ce qui
permet que les athlètes suisses gardent les pieds sur terre et facilite la reconversion.
De plus, ils se sont rapidement tous fixés de nouveaux objectifs ainsi que de nouveaux
défis.
Chaque athlète est libre de choisir la direction qu’il désire donner à sa vie.
Il n’y a pas vraiment une solution pour tel problème, assurant que la réinsertion se
passe dans de bonnes conditions. Toutefois, il existe des critères qui aident le sportif à
mieux réussir sa reconversion. Cependant, ils ne leur garantissent pas une réussite
totale.
L’athlète doit prendre sa reconversion très au sérieux, en étant conscient qu’une
blessure peut surgir à n’importe quel moment de sa carrière. Il doit alors pouvoir
bénéficier d’une sortie de secours, ou, du moins, avoir une petite ouverture dans
laquelle il pourrait éventuellement se diriger. L’athlète doit également toujours
garder dans un coin de sa tête qu’il y a une vie après le sport, qu’il existe quelque
chose après la carrière sportive. Cet état d’esprit est très important pour la confiance
de l’athlète en lui-même. Cette « deuxième » vie peut être plus ou moins confortable
selon différents points :
- selon l’argent gagné (et économisé) dans le sport pratiqué
- selon les problèmes qui ont pu être vécu lors de l’arrêt :
* l’âge
* le moment (choisi ou pas)
* l’échec de la carrière
* l’anonymat, la crise identitaire
* la dépression, la toxicomanie, l’alcoolisme
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Morisod Elodie la reconversion sportive

La transition n’est donc pas toujours évidente. Le sportif doit mettre un maximum
d’atouts de son côté pour réussir au mieux sa reconversion. Certes, il a la possibilité
d’aller chez des conseillers en réinsertion qui lui donneront l’occasion de faire des
stages ou de suivre des cours en parallèles. Mais le sportif doit tout de même être
conscient que finalement, c’est lui seul qui trouvera des solutions concernant sa
carrière post-sportive.
Il ne pourra pas compter uniquement sur des propositions que son club ou sa
fédération pourrait lui faire. Etre athlète de haut niveau ouvre parfois des portes sur
plusieurs domaines mais ce n’est pas parce qu’il a été un grand sportif des emplois lui
tomberont dessus. Il devra alors accepter de repartir de zéro, de redevenir Monsieur
Tout-Le-Monde, de se fixer des objectifs dans son nouveau milieu.
Comme je l’ai souvent cité, aucun des athlètes que j’ai interviewés n’a vécu de
véritables problèmes lors de la reconversion. Cela fausse quelque peu l’idée que je
m’étais faite sur ce sujet. Je pensais que le moment de la reconversion était très
difficile à vivre psychologiquement et que les répercussions sur leur vie future seraient
plus importantes.
Mais il est impossible de donner des certitudes sur la base de mes interviews (13
athlètes interrogés).
D’après les réponses de Monsieur Nanchen, je pense que le fait qu’il n’y ai pas de
concepts mis en place pour aider spontanément le sportif, ne l’encourage pas à se
rende pas chez un psychologue. Ou alors l’entourage familial et amical suffit
amplement, ce qui s’est confirmé chez les sportifs que j’ai interrogés.
Finalement, je trouve qu’il faudrait mettre en place un concept qui aiderait
spontanément un sportif à la fin de sa carrière et qu’il le suive pendant une année ou
deux jusqu'à ce qu’il soit adapté à sa nouvelle vie. C’est une part du marché qui
manque en Suisse. Il existe une ou deux sociétés, comme Gesport, qui aide les athlètes
pendant leur reconversion mais c’est un concept payant. De plus il ne va pas chercher
l’athlète. Il attend que ce dernier vienne.
La Suisse attend et veut des sportifs de haut niveau, des champions du monde ou des
champions olympiques. Elle fixe même des exigences très élevées lors de critères de
sélections. Mais elle ne fait pas grand-chose pour aider le sportif au début de sa
carrière. Il doit d’abord prouver seul qu’il est un futur champion.
Lorsque les victoires arrivent, l’athlète est vanté par les médias et soutenu par sa
fédération.
Mais dès que les résultats ne suivent plus, ou que survient une grosse blessure, il est
immédiatement oublié, voire même écarté des cadres.
Le sportif se retrouve alors seul, parfois au seuil de sa carrière, le corps blessé, l’esprit
meurtri au plus profond de lui-même, délesté de tous ses rêves.
C’est à ce moment qu’il a le plus besoin d’aide, de soutien pour trouver des ressources
qui lui permettront de reconstruire sa vie professionnelle.
Si le sportif était déjà soutenu, encadré pendant sa carrière, il aurait établi des liens
de confiance avec un conseiller ou un psychologue. Au moment de la rupture, il est
plus facile de se faire aider par quelqu’un qui connaît le chemin parcouru et l’histoire
de l’athlète. Je pense qu’une telle structure serait la bienvenue pour beaucoup de
sportifs et faciliterait l’entame de leur reconversion.
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Morisod Elodie la reconversion sportive

Ce travail a été très fructueux pour moi. Il m’a permis de me faire une idée plus
précise du chemin épineux à parcourir depuis le début d’une carrière sportive jusqu’à
l’entrée dans la « seconde » vie de l’athlète.
A la fin de ce travail, je ressens encore davantage d’admiration pour ces gens qui ont
tout sacrifié pour leur carrière sportive, mais qui ont eu l’intelligence et l’énergie pour
se construire une vie professionnelle riche et attrayante.
J’ai pu rencontrer des célébrités et partager avec eux des moments intenses, forts en
émotions.
Mais j’ai surtout entrevu des hommes et des femmes avec une grande force de
caractère, et en même temps sensibles et épanouis dans leur vie professionnelle et
familiale.
Fig. 9 Yann Thorpe
www.digitaljournal.com
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Morisod Elodie la reconversion sportive

6. Bibliographie
Ouvrages
- BLANCHET Baptiste & FRAIX-BURNET Thibaut, « Zidane, le Dieu qui
voulait juste être un homme. »
2006, éditions Ramsay.
- DIEGEL Helmut « La vie après le sport de haut niveau »
1998, éditions Roland Seiler, Georg Anders & Paul Irlinger
- FLEURIEL Sébastien „L’impensable reconversion des athlètes de haut
niveau“
Maison des sciences de l’Homme d’Aquitaine.
- LOUVEAU Catherine & DURET Pascal « La vie après le sport en France :
réussir l’insertion sociale et professionnelle quand on a été sportif de
haut niveau »
1998, éditions Roland Seiler, Georg Anders & Paul Irlinger.
- SEILER Roland, SCHMID Jürg & SCHILLING Guido „Accès aux carrières
post-sportives en Suisse“
1998 EPFZ/OFSPO
- STEPHAN Yannick, BILARD Jean & NINOT Grégory « L’arrêt de carrière
sportive de haut niveau : un phénomène dynamique et
multidimensionnel »
Revue science et motricité.
Sites internet
- http://www.aps.ujf.grenoble.fr/acaps/Actes/Oral/stephan.pdf
- http://www.chanvre-info.ch/info/fr/Le-sport-rend-fou-Non-pas-
le.html
- http://www.convention-sport.com/tous%20les%20metiers%20 du%20
sport/le-sportif/legislation-sportif/reconversion.htm
Morisod Elodie la reconversion sportive
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Remerciements
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidé et permis d’élaborer ce travail.
Je remercie tous les sportifs qui m’ont accordé un peu de leur temps pour une
interview. Grâce à eux, j’ai pu avancer dans mon travail.
David Orlando, Karin Hauser, Christophe Bonvin, Laurent Dufaux, Daniel Hediger, Anita
Protti, Philippe Roux, Daniel Defago, Patrick Buchs, Willam Besse, Jakob Hlasek, Laurent
Meuwly et Erika Hess.
Je remercie également Jacques Reymond, David Orlando et Jérôme Nanchen pour toutes
leurs connaissances sur la reconversion sportive.
Et finalement je remercie mes parents et mes proches pour leur aide et leur soutien
durant l’accomplissement de ce travail.
Morisod Elodie la reconversion sportive

7. Annexes
- Questionnaire des sportifs
- Questionnaire pour David Orlando
- Questionnaire pour Jérôme Nanchen
- Interview de David Orlando (ancien footballeur)
- Interview de Karin Hauser (ancienne basketteuse)
- Interview de Christophe Bonvin (ancien footballeur)
- Interview de Laurent Dufaux (ancien cycliste)
- Interview de Daniel Hediger (ancien fondeur)
- Interview d’Anita Protti (ancienne athlète)
- Interview de Philippe Roux (ancien skieur)
- Interview de Daniel Défago (ancien skieur)
- Interview de Patrick Buchs (ancien athlète)
- Interview de William Besse (ancien skieur)
- Interview de Jakob Hlasek (ancien tennisman)
- Interview de Laurent Meuwly (ancien athlète)
- Interview d’Erika Hess (ancienne skieuse)
- Interview de David Orlando (conseillé en réinsertion)
- Interview de Jérôme Nanchen (psychologue du sport)
Morisod Elode la reconversion sportive

Questions pour David Orlando conseillé en réinsertion
sportive :
1) En quoi consiste exactement votre métier ?
2) Pourquoi avez-vous choisi cette profession ?
3) Avez-vous seulement des sportifs comme clients ?
Et est-ce que vous les choisissez ?
Avez-vous plus d’hommes ou de femmes ? Ou est-ce pareil ?
S’il y a une différence sauriez-vous l’expliquer ?
4) Comment devient-on conseiller en réinsertion dans la vie professionnelle ?
Comment vous y prenez-vous avec vos clients ?
5) Sont-ils désemparés lorsqu’ils viennent vous voir ?
6) Comment peut-on dire qu’une réinsertion a réussi ?
7) Obtenez-vous de bons résultats ?
8) Après combien de temps considérez-vous que votre intervention est terminée ?
Y a-t-il un suivi plus tard ?

Morisod Elodie la reconversion sportive
Questions pour Jérôme Nanchen psychologue du sport :
1) Quel genre de problèmes peut rencontrer un sportif lors de sa reconversion ?
Et pourquoi est-il confronté à ces problèmes ?
Est-ce que des athlètes viennent vous voir pour des problèmes qu’ils ont
rencontrés durant leur reconversion ?
J’ai interviewé 13 athlètes. Aucun n’a eu de problèmes. Est-ce que c’est dû
au fait qu’en Suisse il n’y ait pas une vraie culture du sport comme dans les autres
pays et que donc, l’athlète retombe moins bas sur terre lorsqu’il arrête ?
2) De quoi dépend une reconversion pour qu’elle soit difficile ou facile ?
3) Si un athlète ne prépare pas sa reconversion durant sa carrière, vivra-t-il une
reconversion plus difficile que quelqu’un qui l’a préparée ?
Et pourquoi ?
4) Les athlètes que j’ai interrogés par rapport aux études ou aux apprentissages
m’ont répondu qu’ils avaient fait tel apprentissage mais qu’après être partis
pendant quelques années dans une carrière sportive, ils n’ont plus du tout
continué dans le domaine qu’ils avaient choisi. Comment l’expliquer ?
La carrière sportive change-t-elle autant un individu au point de changer ses
goûts ?
5) Pensez-vous qu’en Suisse les jeunes athlètes sont assez sensibilisés au fait
qu’une carrière est éphémère et qu’ils ne vivront pas toute leur vie de leur
sport ?
* si oui, comment sont-ils sensibilisés ?
* est-ce qu’on en parle chez vous ?
6) Pensez-vous qu’en fin de carrière les sportifs sont assez entourés ?
Est-ce qu’il existe en Suisse un concept aidant spontanément un athlète qui
arrête ou est-ce une part du marché qui manque ?
Si cela manque, ne pourrait-on pas en créer un ?
7) Avec votre expérience, qu’est-ce que vous voyez comme vie après le
sport de haut niveau en Suisse ?
Est-ce que c’est une vie plutôt confortable ?
Et comment l’expliquer ?
Morisod Elodie la reconversion sportive

Questions pour les sportifs :
1) Comment s’est passé votre fin de carrière ?
* est-ce qu’une blessure a accéléré votre reconversion ?
* ou était-elle programmée ?
2) En tant qu’ancien athlète vous étiez médiatisé. Comment s’est passé cette
transition ?
3) Avez-vous préparé votre reconversion durant votre carrière ?
* votre notoriété vous a-t-elle aidée dans votre reconversion ?
* travaillez-vous toujours dans le domaine du sport ?
* est-ce que votre sport vous a aidé dans votre travail actuel ?
* des personnes sont-elles intervenues lors de votre reconversion et de
quelles manières l’ont-elles fait ?
4) Comment vivez-vous votre reconversion maintenant ? Avez-vous des regrets ou
êtes-vous plutôt content ?
Qu’est-ce qui a été le plus dur lors de votre reconversion ?
Et qu’est ce qui vous a le plus manqué ?
Et au contraire depuis votre reconversion qu’elles sont les choses les plus faciles ?
(Par exemple plus de temps pour la famille)
Est-ce que vous êtes conscients que la reconversion sera plus longue que votre
carrière ? Vous faites-vous du souci pour cela ?
5) Avez- vous été confronté au dopage ?
Si oui est-ce que cela pose un problème dans votre vie actuelle ?
6) Pendant que vous pratiquiez votre sport avez-vous pu en vivre ?
Avez-vous été aidé par l’aide sportive suisse ou par des sponsors ?
Et aujourd’hui est-ce toujours une aide ?
7) Avez-vous fait des études ?
* si oui, les avez-vous continuées même avec le sport ?
* ou les avez-vous abandonnées pour vous consacrer uniquement au
sport ?
Si vous les avez continuées, est-ce plus faciles pour commencer sa vie après le
sport ?
8) Durant votre reconversion, avez-vous eu du soutien ?
* votre femme, vos enfants ?
* vos parents, frères et sœurs ?
* vos amis ?
9) Pensez-vous avoir fait de bons choix pour votre reconversion ?