Douleur - MedQual
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L’efficacité des opiacés dans le traitement des coliques néphrétiques a été comparée à<br />
celle des AINS. Les deux classes de médicaments semblent avoir un effet analgésique<br />
semblable dans cette affection. L’utilisation des opiacés s’accompagne de beaucoup<br />
plus d’effets indésirables (surtout des vomissements plus fréquents). 74<br />
4. Les analgésiques et anti-inflammatoires non stéroïdiens à usage<br />
topique<br />
Les preuves de l'efficacité de la plupart des analgésiques topiques sont limitées et peu<br />
convaincantes 75,76<br />
. La capsaïcine se montre efficace en cas de neuropathie diabétique<br />
et de neuropathie post-herpétique 77,78<br />
. Dans des affections douloureuses du système<br />
locomoteur, un certain effet favorable a également été démontré 79 . Des inconvénients<br />
sont cependant possibles, comme la survenue très fréquente d'une sensation de<br />
brûlure après application, un long délai d'apparition d’efficacité (en moyenne après 2<br />
semaines) et la nécessité d’appliquer le produit fréquemment (conseil d’application: 4<br />
fois par jour) 77 . Nous ne sélectionnons aucun analgésique topique.<br />
Une méta-analyse démontre l’efficacité des anti-inflammatoires topiques dans<br />
l’arthrose après deux semaines de traitement mais après 4 semaines, cet effet ne<br />
semble pas plus important qu’un placebo 80 . Dans une explication de cette métaanalyse<br />
81 , on invoque un biais de publication possible par une surreprésentation des<br />
études indiquant un effet positif. De ce fait, les conclusions de cette méta-analyse<br />
peuvent être mises en doute, surtout du fait que les études reprises dans cette métaanalyse<br />
étaient de faible qualité 25<br />
. Dans la méta-analyse mentionnée ou dans la<br />
littérature concernant un gel contenant du diclofénac 82-84<br />
, une efficacité supérieure à<br />
deux semaines n’a pas été démontrée. Les grandes quantités de gel utilisées, la<br />
fréquence d’administration (4 fois/jour), et le lien évident de l’étude avec le fabricant<br />
du produit font que ce traitement est non seulement cher et coûteux en temps et que<br />
l’on peut douter de la valeur objective des résultats.<br />
Il n’existe pas de preuve qui justifie une utilisation chronique de ces médicaments. Il<br />
n’existe pas non plus d’études comparatives sur l’effet des anti-inflammatoires<br />
topiques en cas d’affections aiguës du système locomoteur versus applications de<br />
glace, repos, bandages, mise en surélévation ou paracétamol 85<br />
. Il existe bien quelques<br />
rares études comparatives sur l’utilisation du diclofénac versus AINS mais la qualité de<br />
ces études ne permet pas d’en tirer des conclusions valables.<br />
Les AINS, appliqués sur la peau, peuvent provoquer des réactions locales avec<br />
démangeaisons et sensation de brûlure. Ils peuvent également être résorbés et<br />
provoquer des effets systémiques. Occasionnellement, des effets indésirables très<br />
graves sont signalés, plus particulièrement dans la sphère rénale et chez les personnes<br />
âgées 86<br />
.<br />
Le fait que la sécurité des AINS par voie orale ait été remise en question n’est donc pas<br />
une raison pour commencer à utiliser des anti-inflammatoires topiques. Nous ne<br />
sélectionnons aucun AINS topique.<br />
158 <strong>Douleur</strong> et inflammation