(quelques) chiffres - A.HAUSER SA

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Dans l’atelier de charpente, on travaille en équipe: Jean-Louis avec son père Théodore, tandis que Maurice Meier reste sous les ordres d’Otto.En 1946, alors âgé de 19 ans, Jean-Louis passe son permis de conduire chez Varrin. A cette époque, les semaines de travail sont longues;fréquemment,Jean-Louis travaille le samedi et même le dimanche après-midi quand, de 14 à 16 heures, il est affairé sur la planche à dessin. Les matinées se déroulent sans pause. On croque juste un morceau de pain, parfois accompagné d’une tranche de lard apportée de Châtillon par Joseph Rossé. Il faut parfois se lever tôt, par exemple lorsque le niveau de la Birse est haut: on en profite Agrandissement de l’usine Petermann à Moutier, 1932 18 pour déverser les copeaux de la raboteuse dans la rivière! L’opération est menée en toute discrétion par Théo et son fils Jean-Louis, aux environs de 5 heures du matin… Souvenir particulier, une livraison effectuée pendant la guerre marque le jeune Jean-Louis, alors apprenti. Le 8 septembre 1944, un transport est à réaliser jusqu’au lotissement de la Fondation Bechler à Sous-Raimeux. Le matériel est posé sur un char tiré par un cheval de la ferme Gosteli, sise à l’emplacement de l’actuelle Migros. Jean-Louis est accompagné de Fritz Büschi. Ils parviennent à la hauteur du garage Bucher lorsque 4 chasseurs américains ouvrent des tirs en rafale sur un train de
munitions (qui, en fait, n’en contient pas…) Jean- Louis et Fritz se réfugient d’abord sous le char, pour se protéger des douilles qui tombent comme des grêlons, mais le cheval s’emballe et s’enfuit avec le chargement! Le passage sous-voie leur offre finalement une meilleure protection… Pendant ce temps, Théodore (son père), Otto et Pierre Cuttat sont déjà sur le chantier; ils trouvent quant à eux refuge dans la cave du bâtiment en construction. Otto constate après coup que les murs de la cave voisine, épais de 25 centimètres, sont entièrement traversés par les balles des mitrailleuses… leur choix a été le bon! Les tirs touchent cependant les fils à haute tension de la ligne ferroviaire. M. Sprunger, qui tente d’écarter un des fils rompus, trouve la mort par électrocu- Imhof <strong>SA</strong> à Moutier, avant 1932 tion. Membre du club alpin, Jean-Louis apprécie le ski et les sorties en montagne. Dans l’atelier familial, il lui arrive de fabriquer des skis en bois avec des carres métalliques, opération rendue possible grâce à la toupie (machine portant un outil tranchant en rotation).La musique étant également une affaire de famille,il pratiquera l’accordéon et la guitare.A cette époque,il se produit au sein d’un groupe qui répète au «coin du Moulin» ou à la rue de l’Hôtel-de-Ville, dans les locaux qui accueilleront plus tard la boulangerie Bürki. Le groupe, dont font partie Jean- Pierre Bassi (trompette) et Jean-Marie Livinalli (basse),se produit dans différents dancings.Membre du «Hot Club de Bienne», Jean-Louis interprète alors le répertoire des bals de l’époque, notamment la valse musette. Il pratique également la boxe avec Fortunato Crea, père d’Aldo. Ces nombreux loisirs n’enthousiasment pas toujours Théo père qui perd parfois patience… Par le fait qu’il soit le plus âgé des petitsfils, Jean-Louis était pressenti comme le successeur de l’entreprise. L’entente devient toutefois difficile avec le grand-père,toujours exigeant à l’excès… Ces tensions poussent Jean-Louis à envisager une carrière différente, ce qui l’incite en 1950 à quitter Moutier pour un retour aux sources: Bâle. La construction en 1964 du chalet de son frère Willy, à la Montagne de Moutier, lui redonnera finalement l’occasion de collaborer à la planification d’un ouvrage en Prévôté. Willy, quant à lui également empreint de l’esprit de réalisateur hérité de son grand-père, tombe sous le charme de la fée électricité et fonde sa propre entreprise. La passion du génie électrique est telle que son activité de bureau d’études est encore intense à l’heure actuelle… ● Propos recueillis par Claude Hauser auprès de Jean-Louis Hauser 19
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