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Édition 2002-09-01 (PDF document) - les nouvelles de roumanie

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SOMMAIRE<br />

Vie internationale<br />

Voisins<br />

Politique<br />

Economie<br />

Equipement<br />

Social<br />

Dernière heure<br />

Actualité<br />

Société<br />

Vie quotidienne<br />

Evénements<br />

Faits divers, Insolite<br />

Enseignement<br />

Minorités, Santé<br />

Environnement, Religion<br />

Sports<br />

Connaissance<br />

et découverte<br />

Cinéma, Littérature<br />

Livres<br />

Mémoire, Histoire<br />

Médias, Patrimoine<br />

Echanges<br />

Tourisme<br />

Francophonie<br />

Humour, Internet<br />

Infos pratiques<br />

Coup <strong>de</strong> coeur<br />

2 à 5<br />

6 et 7<br />

8 à 17<br />

18 à 20<br />

21<br />

22 à 24<br />

25<br />

26 à 28<br />

29<br />

30 et 31<br />

32 à 35<br />

36<br />

37<br />

38<br />

39<br />

40 et 41<br />

42 et 43<br />

44<br />

45<br />

46 et 47<br />

48<br />

49<br />

50 et 51<br />

52<br />

Lettre d’information bimestrielle<br />

Numéro 13 - Septembre - Octobre <strong>2002</strong><br />

Les<br />

NOUVeLLes<br />

<strong>de</strong><br />

ROUMANIe<br />

Faux pas sur le chemin<br />

<strong>de</strong> l'Europe et <strong>de</strong> l'OTAN<br />

Bucarest est suspendu au sort qui doit être fait à ses candidatures à l'OTAN<br />

et à l'Union Européenne. La première doit donner sa réponse à Prague, le<br />

22 novembre. La secon<strong>de</strong>, préciser le calendrier d'adhésion - sans doute<br />

au premier janvier 2007 - lors du sommet <strong>de</strong> Copenhague <strong>de</strong> la mi-décembre.<br />

Depuis près <strong>de</strong> trois ans, tous <strong>les</strong> efforts du pays sont consacrés à préparer ces<br />

échéances qui ancreront définitivement la Roumanie à l'Occi<strong>de</strong>nt. Une ar<strong>de</strong>nte obligation<br />

qui a mobilisé l'ensemble <strong>de</strong> ses énergies ces <strong>de</strong>rniers mois et est <strong>de</strong>venue une<br />

cause nationale, la population, à 85 %, souhaitant une réponse positive. Toutes <strong>les</strong><br />

chances semblent être <strong>de</strong> son côté, ce qui n'était pas le cas voici encore un an. Mais<br />

l'envie <strong>de</strong> trop vouloir bien faire conduit Bucarest à commettre <strong>de</strong>s bévues.<br />

Sans-doute sûr <strong>de</strong> compter sur la bienveillance européenne, alimentée par <strong>de</strong> nombreux<br />

contacts et déclarations, et estimant la solidarité continentale acquise, le gouvernement<br />

roumain s'est consacré à convaincre <strong>les</strong> USA <strong>de</strong> sa crédibilité, sachant que<br />

ceux-ci ne faisaient pas dans le sentiment et qu'avec eux c'était du donnant-donnant.<br />

Ainsi, <strong>de</strong>puis le 11 septembre, Bucarest s'est aligné peu à peu sur Washington.<br />

Candidate à la chasse aux terroristes, qui ne la menacent en rien, la Roumanie est partie<br />

leur faire la guerre en Afghanistan… ce qui constitue son premier engagement<br />

armé <strong>de</strong>puis 1945. Et elle se déclare prête à récidiver contre l'Irak, alors que, <strong>de</strong> Brest<br />

à Vladivostok, l'Europe condamne une action militaire préventive contre ce pays.<br />

A l'ONU, la Roumanie s'est jointe à la position isolée américaine soutenant le jusqu'au<br />

boutisme du gouvernement Sharon dans la crise du Proche-Orient. Mais, plus<br />

grave, cédant aux pressions <strong>de</strong>s USA, et sans consulter ses alliés européens, Bucarest<br />

a été le premier pays à signer un <strong>document</strong> aboutissant à reconnaître l'impunité <strong>de</strong>s<br />

soldats américains en cas <strong>de</strong> crimes <strong>de</strong> guerre, ouvrant la porte à d'autres ralliements<br />

et bafouant ainsi l'autorité <strong>de</strong> la Cour Pénale Internationale naissante, que l'Europe a<br />

porté dans ses bras pour constituer un début d'ordre <strong>de</strong> la Justice dans le mon<strong>de</strong>.<br />

La réplique ne s'est pas faite attendre : la Roumanie a failli à ses <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> futur<br />

membre <strong>de</strong> l'UE, et Bruxel<strong>les</strong> a invité <strong>les</strong> autres pays candidats à l'adhésion à ne pas<br />

suivre son exemple. Alors que l'été a été marqué par le feuilleton <strong>de</strong>s mendiants tsiganes,<br />

abondamment exploité par <strong>les</strong> médias occi<strong>de</strong>ntaux, certaines voix <strong>de</strong>mandant<br />

le rétablissement <strong>de</strong>s visas Schengen pour <strong>les</strong> Roumains et s'interrogeant sur le bienfondé<br />

<strong>de</strong> sa candidature à l'UE, Bucarest aurait pu se dispenser <strong>de</strong> ce faux-pas.<br />

Henri Gillet


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

2<br />

SUCEAVA<br />

BAIA<br />

MARE<br />

<br />

IASI<br />

ORADEA<br />

<br />

TARGU<br />

<br />

ARAD<br />

MURES<br />

CLUJ BACAU <br />

<br />

VASLUI<br />

<br />

DEVA<br />

<br />

<br />

TIMISOARA<br />

<br />

SIBIU<br />

BRASOV<br />

<br />

GALATI <br />

SINAIA BRAILA <br />

<br />

PITESTI <br />

TULCEA<br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

CONSTANTA<br />

<br />

Développement:<br />

la Roumanie a reçu<br />

270 M€ <strong>de</strong> l'UE en 2000<br />

L'ai<strong>de</strong> publique au développement<br />

accordée à travers le mon<strong>de</strong> par<br />

l'Union européenne, hors ai<strong>de</strong>s<br />

bilatéra<strong>les</strong> fournies par chaque pays<br />

membre, a augmenté <strong>de</strong> 21,1% à 6<br />

milliards d'euros (40 milliards <strong>de</strong> F)<br />

en 20<strong>01</strong>. En 2000, elle avait déjà progressé<br />

<strong>de</strong> 13,4% en termes réels, à 5<br />

milliards d'euros.<br />

Cette augmentation s'inscrit dans<br />

le cadre plus large <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong><br />

relations extérieures <strong>de</strong> l'Union<br />

européenne (environ 11,7 milliards<br />

d'euros - 77 milliards <strong>de</strong> F - en 2000)<br />

qui visent à soutenir <strong>les</strong> efforts <strong>de</strong>s<br />

pays candidats à l'entrée dans<br />

l'Union, <strong>les</strong> ai<strong>de</strong>r à maintenir la stabilité<br />

dans <strong>les</strong> régions voisines et leur<br />

fournir <strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong> au développement.<br />

L'Union Européenne occupe une<br />

place <strong>de</strong> choix parmi <strong>les</strong> donneurs du<br />

fait <strong>de</strong> la portée mondiale <strong>de</strong> son<br />

action et <strong>de</strong>s moyens spécifiques que<br />

lui fournissent ses accords <strong>de</strong> partenariat<br />

régionaux pour relier <strong>les</strong> questions<br />

commercia<strong>les</strong> et politiques à la<br />

coopération pour le développement.<br />

Parmi <strong>les</strong> principaux bénéficiaires<br />

<strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong> publique <strong>de</strong> l'UE en 2000<br />

(hors ai<strong>de</strong>s bilatéra<strong>les</strong> accordées par<br />

chaque pays membre) figurent, en<br />

premier lieu, la Pologne avec 800 M€<br />

(5,25 milliards <strong>de</strong> F), suivie par la<br />

République Tchèque (380 M€, 2,5<br />

milliards <strong>de</strong> F), la Roumanie (270 M€,<br />

1,8 milliards <strong>de</strong> F) et la Yougoslavie<br />

incluant le Kosovo, avec 250 M€ (1,6<br />

milliards <strong>de</strong> F).<br />

Suivent le Maroc, avec 230 M€, la<br />

Bosnie-Herzégovine (225 M€), la<br />

Hongrie (215 M€), la Slovaquie (210<br />

M€), <strong>les</strong> Etats d'ex-Yougoslavie (190<br />

M€) et l'Egypte (150 M€).<br />

Vie internationale<br />

Actualité<br />

OTAN : Bucarest veut s'attirer<br />

<strong>les</strong> bonnes grâces <strong>de</strong> Washington<br />

L'adhésion du pays à l'Organisation Atlantique <strong>de</strong>vrait être entérinée à la minovembre,<br />

lors du sommet <strong>de</strong> Prague. Dans l'attente, Bucarest ne sait plus<br />

quoi entreprendre pour se montrer sous le jour le plus favorable aux<br />

Américains, <strong>les</strong> véritab<strong>les</strong> déci<strong>de</strong>urs, et se livre à une danse du ventre indécente, alors<br />

que <strong>les</strong> pays <strong>de</strong> l'Union Européenne lui ont signifié leur soutien. Ainsi, cet été, d'importantes<br />

manœuvres nava<strong>les</strong> <strong>de</strong> l'OTAN se sont déroulées en Mer Noire, avec comme<br />

point d'appui le port <strong>de</strong> Constantsa, qui pourrait <strong>de</strong>venir une base importante dans<br />

cette région. Treize pays, 5000 militaires, 40 navires, 20 avions y ont participé.<br />

Trois semaines plus tard, une balise "espion" <strong>de</strong> fabrication russe trouvée dans <strong>les</strong><br />

parages mettait l'état-major <strong>de</strong> l'armée roumaine dans tous ses états. L'ancien "grandfrère"<br />

considèrerait-il déjà la Roumanie comme faisant partie du camp adverse ?<br />

Enquête faite dans <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux jours, il s'avérait que le mystérieux engin, soigneusement<br />

décortiqué, n'était qu'une simple bouée <strong>de</strong> guidage <strong>de</strong> la marine bulgare, qui avait<br />

dérivé <strong>de</strong>puis la zone frontalière.<br />

Tribunal international : rupture <strong>de</strong> la solidarité européenne<br />

Fin juillet, répondant aux sollicitations pressantes <strong>de</strong>s Américains, le ministre <strong>de</strong>s<br />

Affaires étrangères, Mircea Geoana, a signé à Washington le premier accord bi-latéral<br />

reconnaissant aux soldats américains le privilège <strong>de</strong> ne pas pouvoir être poursuivis<br />

<strong>de</strong>vant la Cour Pénale Internationale, en opposition avec pratiquement le reste <strong>de</strong> la<br />

planète... Ce geste provoque <strong>de</strong>s difficultés entre Bucarest et l'Union Européenne,<br />

Bruxel<strong>les</strong> ne pouvant admettre qu'un <strong>de</strong> ses futurs membres ait une position diamétralement<br />

opposée à la sienne sur un sujet aussi sensible. Seul Israël en a fait autant.<br />

L'UE a mis en gar<strong>de</strong> <strong>les</strong> autres pays candidats à l'adhésion, soumis au forcing <strong>de</strong>s<br />

USA, qualifié <strong>de</strong> chantage, et qui ont déclaré qu'ils n'accor<strong>de</strong>raient plus d'assistance<br />

militaire aux pays refusant <strong>de</strong> signer un tel type d'accord. Elle leur a <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> ne<br />

pas suivre le "mauvais exemple" roumain, qui rompt avec la solidarité du continent.<br />

Cette affaire met aussi dans une mauvaise situation la Roumanie face à l'opinion<br />

publique internationale qui dénonce l'hégémonie et <strong>les</strong> prétentions américaines à ne<br />

vouloir qu'en faire à leur tête. A vouloir trop complaire, Mircea Geoana a commis un<br />

faux pas à trois mois <strong>de</strong>s décisions importantes que l'UE doit prendre pour fixer le<br />

calendrier d'adhésion <strong>de</strong> la Roumanie à l'UE. Toutefois, pour entrer en vigueur, ce<br />

traité doit être entériné par le Parlement. Il est fort à parier que le dossier va traîner en<br />

longueur au-<strong>de</strong>là du sommet <strong>de</strong> Prague… et peut-être se perdre dans un tiroir.<br />

Moyen-Orient, Irak : alignement sur <strong>les</strong> USA<br />

La danse du ventre<br />

La Roumanie s'est à nouveau démarquée <strong>de</strong> l'UE sur la question du Proche-<br />

Orient, se rapprochant <strong>de</strong>s positions ultra-minoritaires défendues par <strong>les</strong> USA et Israël<br />

à l'ONU. Plus encore... pour montrer sa bonne volonté à l'égard <strong>de</strong>s Américains, le<br />

prési<strong>de</strong>nt Iliescu a proposé au prési<strong>de</strong>nt Bush <strong>de</strong>s bases arrières pour <strong>les</strong> forces américaines<br />

et même l'envoi d'un contingent à leurs côtés si, d'aventure, il décidait d'envahir<br />

l'Irak pour mettre un terme au régime <strong>de</strong> Sadam Hussein... alors que l'ensemble<br />

<strong>de</strong>s autres alliés, hormis la Gran<strong>de</strong> Bretagne, se tiennent pru<strong>de</strong>mment en retrait.<br />

Sur un autre chapitre, le gouvernement roumain a même laissé entendre que le<br />

dossier <strong>de</strong>s adoptions internationa<strong>les</strong>, bloqué pour l'instant dans l'attente d'une nouvelle<br />

législation, pourrait être rapi<strong>de</strong>ment réouvert, faisant ainsi suite à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

autorités américaines qui subissent la pression <strong>de</strong>s organisations et <strong>de</strong> leurs concitoyens<br />

souhaitant adopter <strong>de</strong>s enfants blancs. Qualifiée <strong>de</strong> servilité par certains commentateurs,<br />

cette attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Bucarest montre surtout la frénésie <strong>de</strong>s autorités roumaines<br />

à vouloir réussir leur examen <strong>de</strong> passage <strong>de</strong> Prague… au point d'en oublier que<br />

l'avenir <strong>de</strong> leur pays se trouve bel et bien en Europe et non Outre-Atlantique.


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Vie internationale<br />

Pour la première fois <strong>de</strong>puis la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale,<br />

la Roumanie est engagée dans une opération<br />

militaire. Il s'agit <strong>de</strong><br />

l'Afghanistan, où une unité combattante<br />

<strong>de</strong> 405 hommes a été envoyée<br />

pour prendre part au "nettoyage" <strong>de</strong>s<br />

poches <strong>de</strong> résistance <strong>de</strong>s Talibans,<br />

aux côtés <strong>de</strong>s forces américaines.<br />

Jusqu'ici, Bucarest s'était contentée<br />

<strong>de</strong> participer à <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong><br />

maintien <strong>de</strong> la paix, comme au<br />

Kosovo.<br />

Il s'agit là d'un changement d'attitu<strong>de</strong><br />

radical <strong>de</strong> la part du prési<strong>de</strong>nt<br />

Iliescu qui, alors qu'il était dans l'op-<br />

position, voici maintenent trois ans,<br />

avait vertement condamné <strong>les</strong> facilités<br />

accordées aux Alliés par le prési<strong>de</strong>nt<br />

Constantinescu, lequel avait<br />

autorisé le survol du pays par leur aviation. En se joignant<br />

ainsi, <strong>de</strong> facto, à la lutte contre le régime <strong>de</strong> Milosevic, la<br />

Roumanie s'était attirée la reconnaissance <strong>de</strong> l'OTAN, à<br />

laquelle elle postulait.<br />

"Chouchoutés"<br />

dans <strong>les</strong> médias et par <strong>les</strong> autorités<br />

Les médias roumains ren<strong>de</strong>nt compte régulièrement du<br />

comportement <strong>de</strong> leurs soldats en Afghanistan, <strong>de</strong>venus <strong>de</strong>s<br />

Actualité<br />

Afghanistan: <strong>de</strong>s soldats roumains<br />

combattent aux côtés <strong>de</strong>s Américains<br />

Première opération militaire <strong>de</strong>puis 1945 pour Bucarest<br />

Chaque année, le Programme<br />

<strong>de</strong>s Nations Unies pour le<br />

Développement (PNUD) établit<br />

un classement concernant le niveau<br />

<strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s presque 200 pays que compte<br />

la planète, basé sur trois critères: <strong>les</strong> ressources,<br />

l'espérance <strong>de</strong> vie, le niveau d'éducation.<br />

En 20<strong>01</strong>, l'organisation internationale<br />

a noté une baisse pour <strong>les</strong> ex-pays <strong>de</strong><br />

l'Est, particulièrement sensible pour la<br />

Russie et l'Ukraine qui chutent <strong>de</strong> 20<br />

places, et la République <strong>de</strong> Moldavie (-<br />

30 places).<br />

La Roumanie, 63ème, se situe juste<br />

<strong>de</strong>rrière la Bulgarie, mais n'a toujours pas<br />

rejoint le niveau qu'elle occupait avant<br />

1990. La Slovénie occupe le premier rang<br />

en Europe Centrale et Orientale (29ème),<br />

<strong>de</strong>vançant la République Tchèque<br />

(33ème), la Hongrie (35ème), la<br />

La première intervention <strong>de</strong> l’armée roumaine<br />

en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> ses frontières <strong>de</strong>puis 1945 a donné<br />

naissance à une certaine imagerie et a provoqué un<br />

choc <strong>de</strong>s cultures... le bataillon “Neagoe Basarab” étant<br />

transformé en “Scorpions Rouges” par <strong>les</strong> Américains.<br />

Slovaquie (36ème), la Pologne (37ème).<br />

Les rares héritages<br />

positifs <strong>de</strong> l’ancien régime<br />

Le classement plutôt flatteur <strong>de</strong>s<br />

anciens satellites <strong>de</strong> l'URSS, qui <strong>de</strong>vancent<br />

<strong>les</strong> pays d'Amérique latine, d'Asie,<br />

du Moyen-Orient et d'Afrique, peut être<br />

considéré comme étant dû à un <strong>de</strong>s rares<br />

héritages positifs du régime communiste<br />

concernant <strong>les</strong> domaines <strong>de</strong> l'éducation et<br />

<strong>de</strong> la santé. La Norvège se situe au premier<br />

rang, suivie du Canada, <strong>de</strong> la<br />

Belgique, <strong>de</strong> l'Australie.<br />

Les Etats-Unis sont sixièmes, le<br />

Japon, neuvième, la Suisse, onzième, la<br />

France, douzième. Les quinze membres<br />

<strong>de</strong> l'Union Européenne figurent dans <strong>les</strong><br />

28 premières places. A contrario, <strong>les</strong> 24<br />

<strong>de</strong>rnières places sont occupées par <strong>de</strong>s<br />

héros, lancés à la poursuite <strong>de</strong> Ben La<strong>de</strong>n. Certains journaux<br />

ont envoyé <strong>de</strong>s "correspondants <strong>de</strong> guerre" sur le "front", le<br />

portrait d'une très jolie reportrice du<br />

"Gardianul" ("Le Gardien") faisant<br />

rêver d'aventures <strong>les</strong> lecteurs.<br />

"Ziua" ("Le Jour"), lui, a promis<br />

dix millions <strong>de</strong> lei (300 E, 2000 F)<br />

aux soldats qui lui enverraient <strong>les</strong><br />

meilleurs reportages sur leur vie quotidienne<br />

et <strong>les</strong> opérations militaires,<br />

indifféremment <strong>de</strong> leurs gra<strong>de</strong>s.<br />

Le gouvernement a remis <strong>de</strong>s<br />

cartes <strong>de</strong> téléphone gratuites par<br />

satellite permettant à ces militaires <strong>de</strong><br />

joindre un quart d'heure par semaine<br />

leurs famil<strong>les</strong>. Des vacances à la Mer<br />

Noire et dans <strong>les</strong> stations <strong>de</strong> montagne<br />

leur ont été promises à leur<br />

retour ou pendant <strong>les</strong> permissions.<br />

En accueillant sur place <strong>les</strong> soldats roumains, <strong>les</strong><br />

Américains n'ont pas fait <strong>de</strong> détails. Ne comprenant rien aux<br />

subtilités <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong> la Roumanie que tentaient <strong>de</strong> leur<br />

expliquer un officier, ils ont rebaptisé <strong>de</strong>rechef le bataillon<br />

Neagoe Basarab - du nom d'un voivo<strong>de</strong> lettré du XVIème<br />

siècle, auteur du premier livre paru en roumain - ..."The red<br />

scorpions" ("Les scorpions rouges").<br />

Les jeunes soldats roumains ont ainsi pu découvrir que la<br />

guerre n'était pas seulement l'affrontement par <strong>les</strong> armes, mais<br />

aussi le choc <strong>de</strong>s cultures.<br />

Niveau <strong>de</strong> vie : la Roumanie au 63ème rang mondial<br />

pays <strong>de</strong> l'Afrique sub-saharienne. Le<br />

Sierra Leone est classé <strong>de</strong>rnier, <strong>de</strong>vancé<br />

par le Niger et le Burundi.<br />

Le PNUD, qui estime que le développement<br />

humain est compromis par la<br />

tendance à la baisse <strong>de</strong> la démocratisation<br />

dans le mon<strong>de</strong>, adresse également <strong>de</strong>s<br />

mises en gar<strong>de</strong> aux "grands" du mon<strong>de</strong>,<br />

comme le G8 ou à <strong>de</strong>s institutions du<br />

genre FMI, Organisation Mondiale du<br />

Commerce, Banque Mondiale, pour le<br />

déficit <strong>de</strong> leur fonctionnement démocratique,<br />

constatant que "le pouvoir est<br />

concentré dans <strong>les</strong> mains <strong>de</strong>s plus<br />

riches".<br />

Il suggère <strong>de</strong>s réformes pour la représentativité<br />

<strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> la communauté<br />

mondiale et l'abandon du droit <strong>de</strong><br />

veto <strong>de</strong>s membres permanents du Conseil<br />

<strong>de</strong> Sécurité (USA, Russie, Chine,<br />

Gran<strong>de</strong>-Bretagne, France).<br />

223


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

224<br />

<br />

<br />

BAIA MARE<br />

SUCEAVA<br />

ORADEA TARGU IASI <br />

MURES<br />

<br />

ARAD<br />

<br />

<br />

BACAU FOCSANI<br />

<br />

<br />

<br />

TIMISOARA SIBIU<br />

BRASOV GALATI <br />

<br />

TULCEA<br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

<br />

<br />

CLUJ<br />

VASLUI<br />

DEVA<br />

<br />

PITESTI BRAILA<br />

<br />

<br />

<br />

SATU MARE<br />

TURDA <br />

200 000 Roumains<br />

refoulés aux frontières<br />

Combien <strong>de</strong> Roumains sont partis<br />

à l'étranger <strong>de</strong>puis la suppression<br />

<strong>de</strong>s visas Schengen ? Le chiffre <strong>de</strong><br />

trois millions était avancé en juillet,<br />

prenant en compte <strong>les</strong> courts séjours.<br />

Une lectrice nous signale avoir franchi<br />

une frontière près <strong>de</strong> Satu Mare,<br />

au printemps, et avoir dénombré près<br />

<strong>de</strong> 50 cars bondés dans la file d'attente,<br />

soit 2500 personnes.<br />

200 000 personnes n'apportant<br />

pas <strong>de</strong> garanties suffisantes (assurances,<br />

manque <strong>de</strong> moyens financiers)<br />

avaient été refoulés par <strong>les</strong><br />

douaniers roumains, au cours du premier<br />

semestre, montrant ainsi un renforcement<br />

<strong>de</strong>s contrô<strong>les</strong>.<br />

Pendant la même pério<strong>de</strong>, 4600<br />

citoyens roumains subissaient le<br />

même sort aux frontières <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong><br />

l'UE (2500 par l'Autriche, 1000 par la<br />

Grèce, 700 par l'Italie, 75 par<br />

l'Allemagne…), soit près <strong>de</strong> la moitié<br />

moins que l'année précé<strong>de</strong>nte.<br />

Avant la vague <strong>de</strong>s "mendiants",<br />

une quarantaine <strong>de</strong> Roumains en<br />

situation illégale ou délinquants<br />

avaient été rapatriés <strong>de</strong>puis le début<br />

<strong>2002</strong>, au lieu <strong>de</strong> 450 l'année précé<strong>de</strong>nte,<br />

la Roumanie n'apparaissant<br />

plus dans la liste <strong>de</strong>s dix pays dont<br />

<strong>les</strong> ressortissants à l'étranger ont<br />

commis le plus <strong>de</strong> délits en Europe.<br />

Obsédée par son entrée dans<br />

l'U.E., la Roumanie traite en priorité<br />

la question <strong>de</strong> la migration avec un<br />

durcissement <strong>de</strong>s conditions d'octroi<br />

<strong>de</strong> visas aux ressortissants <strong>de</strong> pays à<br />

fort potentiel migratoire qui voudraient<br />

en faire une plaque tournante vers<br />

l'Occi<strong>de</strong>nt et la ré instauration du<br />

passeport obligatoire pour <strong>les</strong><br />

Moldaves.<br />

Vie internationale<br />

Actualité<br />

Pieds bots, membres déformés ou jambes amputées : <strong>de</strong>puis Pâques, <strong>de</strong>s<br />

mendiants lour<strong>de</strong>ment handicapés se sont installés aux feux rouges <strong>de</strong> nombreuses<br />

agglomérations françaises, à Lyon, Paris, Nantes, dans l'Est <strong>de</strong> la<br />

France et le Midi. Ces victimes d'un trafic organisé <strong>de</strong>puis la Roumanie sont <strong>de</strong>venues<br />

le feuilleton <strong>de</strong> l'été pour l'ensemble <strong>de</strong>s médias français. Souvent mineures, et même<br />

enfants, el<strong>les</strong> rejoignent la cohorte <strong>de</strong> voleurs à la tire, <strong>de</strong> prostituées, <strong>de</strong> détrousseurs<br />

<strong>de</strong> parcmètres, qui, ces <strong>de</strong>rnières années, ont défrayé la chronique. Exploitées par <strong>de</strong>s<br />

réseaux qui ajoutent à leur registre d'autres formes <strong>de</strong> trafic d êtres humains et <strong>de</strong><br />

biens, dont le passage clan<strong>de</strong>stin <strong>de</strong>s frontières, elle vivent dans <strong>de</strong>s conditions miséreuses,<br />

ont été recrutées, mais aussi parfois enlevées et estropiées volontairement,<br />

dans <strong>les</strong> régions <strong>les</strong> plus pauvres du pays (Braila, Galati, Maramures, Focsani, Vaslui)<br />

ou cel<strong>les</strong> plus proches <strong>de</strong> la frontière occi<strong>de</strong>ntale (Satu Mare, Ora<strong>de</strong>a, Arad,<br />

Timisoara). Leur nombre en France est estimé entre un à <strong>de</strong>ux milliers.<br />

Des frontières prises <strong>de</strong> vitesse<br />

La suppression <strong>de</strong>s visas Schengen a accéléré le phénomène, chaque Roumain<br />

pouvant désormais séjourner légalement trois mois consécutifs par pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> six<br />

mois. Des réseaux organisés constitués essentiellement, sinon exclusivement, par <strong>de</strong>s<br />

Tsiganes, se sont engouffrés dans cette facilité, prenant <strong>de</strong> vitesse <strong>les</strong> contrô<strong>les</strong> aux<br />

frontières. Mendier à Paris est d'un autre rapport qu'à Craiova… Fin juin, un autocar<br />

a été bloqué avec plus d'une vingtaine d'handicapés à bord : <strong>les</strong> douaniers roumains<br />

n'ont pu s'opposer toutefois à leur passage car, officiellement, ils allaient se faire opérer<br />

en France ou récupérer <strong>de</strong>s prothèses. Quelques jours plus tard, c'est un pasteur<br />

pentecôtiste (église protestante américaine), d'origine tsigane, qui était arrêté alors<br />

qu'il emmenait <strong>de</strong>s enfants, également en France. Vérification faite, il avait été déjà<br />

condamné à six ans <strong>de</strong> prison pour <strong>de</strong>s faits similaires.<br />

Conséquence : après <strong>les</strong> enfants abandonnés, <strong>les</strong> chiens errants <strong>de</strong> Bucarest, la<br />

Roumanie a fait à nouveau l'actualité à son détriment. Les titres réducteurs <strong>de</strong>s journaux<br />

ont transformé, sans nuances, <strong>les</strong> Roumains en mendiants ou voleurs. Au point<br />

qu'il leur <strong>de</strong>vient souvent insupportable <strong>de</strong> révéler leur nationalité, redoutant le regard<br />

que l'on va poser sur eux, evitant même parfois <strong>de</strong> parler roumain entre eux.<br />

Un amalgame vite pratiqué<br />

La vague <strong>de</strong> mendiants tsiganes<br />

feuilleton <strong>de</strong> l'été en France<br />

Un nouveau mauvais coup<br />

pour l'image <strong>de</strong> la Roumanie<br />

L'amalgame entre quelques centaines <strong>de</strong> trafiquants, leurs victimes, auxquel<strong>les</strong> ils<br />

n'hésitent pas à faire miroiter qu'el<strong>les</strong> bénéficieront d'un traitement médical en France<br />

ou ailleurs, et l'ensemble <strong>de</strong> la population roumaine a été promptement fait, en omettant<br />

presque toujours <strong>de</strong> souligner la réalité : ces délinquants sont pour la plupart <strong>de</strong>s<br />

Tsiganes qui ne reculent <strong>de</strong>vant aucun forfait, dont celui d'exploiter la misère <strong>de</strong>s<br />

membres <strong>de</strong> leur propre communauté et d'exiger qu'ils leur rapportent 100 € chacun<br />

par jour. Ils roulent en Merce<strong>de</strong>s neuves, immatriculées dans la région parisienne où<br />

ils <strong>de</strong>meurent le plus clair <strong>de</strong> leur temps pour surveiller leurs affaires et où ils vivent<br />

bien, et se font construire <strong>de</strong>s palais à couper le souffle dans <strong>les</strong> quartiers rési<strong>de</strong>ntiels<br />

<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s vil<strong>les</strong> roumaines… alors qu'ils n'on aucun revenu officiel.<br />

Subitement pris <strong>de</strong> scrupule, <strong>les</strong> journaux français oublient <strong>de</strong> mentionner leur origine<br />

ethnique. Par crainte d'être taxés <strong>de</strong> racisme ? Mais ils n'hésitent pas à coller une<br />

image infamante à la Roumanie. Au point que certaines voix s'élèvent dans<br />

l’Hexagone pour réclamer le rétablissement <strong>de</strong>s visas Schengen pour <strong>les</strong> Roumains à<br />

la fin <strong>de</strong> l'année et remettent en cause leur appartenance à l'Europe.<br />

(Lire également en page 25)


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Actualité<br />

Candidature à l'Union Européenne<br />

Vie internationale<br />

Jean-Pierre Raffarin veut éviter pour la Roumanie<br />

<strong>les</strong> mauvais exemp<strong>les</strong> <strong>de</strong> la Grèce et du sud <strong>de</strong> l'Italie<br />

Le Premier ministre<br />

français.<br />

L'Union Européenne a mis 1,25<br />

M€ (8,20 MF) dans la corbeille<br />

du gouvernement roumain<br />

pour l'ai<strong>de</strong>r à mo<strong>de</strong>rniser son administration,<br />

la professionnaliser, améliorer<br />

<strong>les</strong> compétences et procé<strong>de</strong>r à la décentralisation,<br />

ce projet étant mené en coopération<br />

avec la France et l'Italie.<br />

Voici un an, alors qu'il<br />

n'était pas encore le<br />

Premier ministre <strong>de</strong> la<br />

France, Jean-Pierre Raffarin, plaidait<br />

pour que l'essentiel <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s<br />

européennes soit redéployé vers <strong>les</strong><br />

PECO (Pays d'Europe Centrale et<br />

Orientale). Dans la préface d'un<br />

ouvrage d'universitaires intitulé<br />

"Unifier la gran<strong>de</strong> Europe", le futur<br />

chef du gouvernement écrivait que<br />

"l'Europe <strong>de</strong>vait réorienter l'essen-<br />

tiel <strong>de</strong>s subsi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la PAC (Politique Agricole Commune), <strong>de</strong>s<br />

ai<strong>de</strong>s régiona<strong>les</strong> et socia<strong>les</strong> vers l'Europe <strong>de</strong> l'Est, (…) sauf à<br />

ruiner le principe <strong>de</strong> solidarité européenne".<br />

M. Raffarin disait aussi vouloir éviter que <strong>les</strong> ai<strong>de</strong>s<br />

européennes aux futurs membres <strong>de</strong> l'Union Européenne<br />

soient investies à fonds perdus, comme ce fut le cas, en gran<strong>de</strong><br />

partie, pour la Grèce et le Mezzogiorno du sud <strong>de</strong> l'Italie,<br />

qui ont peu évolué, du fait "d'une société civile peu entreprenante<br />

et d'un système institutionnel défaillant et fortement corrompu,<br />

contrairement à l'Irlan<strong>de</strong> et le Portugal qui ont accompli<br />

<strong>de</strong>s progrès spectaculaires".<br />

Il convient donc pour M. Raffarin "<strong>de</strong> ne pas répéter <strong>les</strong><br />

mêmes erreurs et <strong>de</strong> ne pas déverser l'ai<strong>de</strong> communautaire<br />

dans un véritable tonneau <strong>de</strong>s Danaï<strong>de</strong>s", estimant que plusieurs<br />

pays <strong>de</strong> l'Est, baptisés "pays du second groupe", au rang<br />

<strong>de</strong>squels figurent la Roumanie, mais aussi la Bulgarie, la<br />

Slovaquie, la Lituanie et la Lettonie, se trouvent aujourd'hui<br />

L’UE souhaite <strong>de</strong>s fonctionnaires apolitiques et compétents à Bucarest<br />

Le gouvernement roumain a fait l'acquisition d'un<br />

immeuble <strong>de</strong> sept étages dans le centre <strong>de</strong><br />

Bruxel<strong>les</strong>, pour un montant <strong>de</strong> 5,6 M€ (37 MF) en<br />

prévision <strong>de</strong> son entrée dans l'UE. Le bâtiment, d'une superficie<br />

totale <strong>de</strong> 3200 m2, accueillera <strong>les</strong> 80 membres <strong>de</strong> la délégation<br />

permanente roumaine, chargée <strong>de</strong> négocier l'adhésion,<br />

ainsi que <strong>les</strong> nombreux experts <strong>de</strong> Bucarest qui font la navette<br />

avec la capitale européenne. Il sera indépendant <strong>de</strong> l'ambassa<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Roumanie en Belgique et <strong>de</strong> sa représentation auprès <strong>de</strong><br />

Le chef <strong>de</strong> la Délégation <strong>de</strong> l'UE en<br />

Roumanie, Jonathan Scheele, a affirmé<br />

qu'il y a avait trop <strong>de</strong> résistance au changement<br />

dans l'administration roumaine,<br />

pointant du doigt sa politisation, <strong>de</strong>s<br />

fonctionnaires étant nommés pour services<br />

rendus... ou à venir, ce qui entraîne<br />

une incompétence notoire <strong>de</strong> nombreux<br />

dans une situation comparable à la Grèce et le sud <strong>de</strong> l'Italie,<br />

voici quelques années.<br />

"Construire un système juridique sûr<br />

et une administration performante"<br />

Le futur Premier ministre préconisait "<strong>de</strong> verser à ces pays<br />

<strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s favorisant la création d'un système juridique sûr,<br />

d'une administration performante afin <strong>de</strong> leur permettre <strong>de</strong><br />

former <strong>de</strong>s élites entreprenantes et une main d'œuvre qualifiée,<br />

sans <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> il ne saurait y avoir une dynamique <strong>de</strong> projets<br />

susceptib<strong>les</strong> <strong>de</strong> <strong>les</strong> faire entrer dans la <strong>de</strong>uxième phase d'adhésion,<br />

celle <strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong> massive définie pour <strong>les</strong> Etats du " premier<br />

groupe", à savoir la Hongrie, la République Tchèque, la<br />

Pologne, l'Estonie, la Slovénie".<br />

Pour ces <strong>de</strong>rniers pays, Jean-Pierre Raffarin, contrairement<br />

au souhait <strong>de</strong> Bruxel<strong>les</strong>, proposait d'octroyer "<strong>de</strong>s dérogations<br />

à la libre concurrence afin <strong>de</strong> laisser le temps à leurs<br />

systèmes <strong>de</strong> productions <strong>de</strong> se mettre au diapason", dérogations<br />

qui s'appliqueraient ensuite aux pays du second groupe et<br />

donc <strong>de</strong> la Roumanie.<br />

Depuis ces propos, Jean-Pierre Raffarin qui déclarait<br />

encore voici un an que "la PAC ne <strong>de</strong>vait pas faire achopper le<br />

processus européen", ajoutant que "la crise <strong>de</strong> la politique<br />

agricole commune ne venait pas <strong>de</strong> l'Est mais d'un modèle <strong>de</strong><br />

développement condamné à évoluer <strong>de</strong> toutes façons", est<br />

<strong>de</strong>venu le chef d'un gouvernement… qui a exclu toute réforme<br />

en profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la PAC avant 2006, alors que Bruxel<strong>les</strong> voulait<br />

s'y attaquer dès juillet.<br />

services, doublée <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> communication,<br />

d'absence d'esprit <strong>de</strong> coopération<br />

et <strong>de</strong> confiance.<br />

Présent, l'ambassa<strong>de</strong>ur d'Italie a<br />

enfoncé le clou: "Un pays à l'administration<br />

inefficace et corrompue ne peut<br />

pas se développer et réfrène <strong>les</strong> projets<br />

d'investissements" a-t-il insisté.<br />

Sept étages à Bruxel<strong>les</strong> pour préparer l'adhésion<br />

l'OTAN, et est appelé à <strong>de</strong>venir le siège <strong>de</strong> la délégation roumaine<br />

auprès <strong>de</strong> l'UE, quand ce pays en sera membre.<br />

Jusqu'ici, la Roumanie était représentée auprès <strong>de</strong>s autorités<br />

européennes par une mission <strong>de</strong> 20 membres, qui occupait <strong>de</strong>s<br />

bureaux loués sur un étage dans un autre immeuble.<br />

Les pays candidats à l'UE s'efforcent actuellement <strong>de</strong> trouver<br />

<strong>de</strong>s locaux pour leurs représentations à Bruxel<strong>les</strong>, entrant<br />

parfois en concurrence pour leur acquisition, ce qui a été le cas<br />

pour la Roumanie avec la Hongrie.<br />

225


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

226<br />

<br />

DEVA<br />

<br />

TIMISOARA<br />

<br />

<br />

SIBIU<br />

<br />

BRASOV<br />

SUCEAVA<br />

<br />

<br />

BAIA MARE<br />

ORADEA<br />

<br />

TARGU<br />

ARAD<br />

CLUJ<br />

<br />

MURES<br />

<br />

PIATRA<br />

NEAMT<br />

IASI <br />

BACAU<br />

HORE- <br />

BRAILA <br />

<br />

PITESTI <br />

TULCEA<br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

CONSTANTA<br />

<br />

Les Roumains<br />

d'Ukraine<br />

réclament le respect<br />

<strong>de</strong> leurs droits à Kiev<br />

Les Roumains vivant en Ukraine<br />

ont <strong>de</strong>mandé à Bucarest d'intervenir<br />

auprès <strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong> Kiev pour<br />

faire respecter <strong>les</strong> engagements<br />

qu'el<strong>les</strong> avaient pris à leur égard,<br />

voici maintenant plus <strong>de</strong> trois ans, à<br />

la suite <strong>de</strong> discussions avec le gouvernement<br />

roumain. Un lycée en<br />

langue roumaine <strong>de</strong>vait être ouvert et<br />

un pont construit sur la Tisza pour<br />

faciliter le déplacement <strong>de</strong>s populations<br />

séparées et frontalières du<br />

Maramures, souvent unies par <strong>de</strong>s<br />

liens familiaux.<br />

Des panneaux d'indications<br />

bilingues <strong>de</strong>vaient également être<br />

installés dans <strong>les</strong> communes ukrainiennes<br />

disposant d'une population<br />

roumaine supérieur à 20 %. Aucune<br />

<strong>de</strong> ces promesses n'a été tenue pour<br />

l'instant, et <strong>de</strong>s voix se font entendre<br />

au sein <strong>de</strong> la communauté roumaine<br />

d'Ukraine, qui comprend un peu plus<br />

<strong>de</strong> 500 000 personnes, pour inviter<br />

Bucarest à suspendre <strong>les</strong> droits <strong>de</strong>s<br />

Ukrainiens en Roumanie, par mesure<br />

<strong>de</strong> rétorsion.<br />

A l'occasion <strong>de</strong> la Secon<strong>de</strong> Guerre<br />

mondiale, l'URSS s'était emparée <strong>de</strong><br />

la partie septentrionale <strong>de</strong> la<br />

Bucovine, avec la ville <strong>de</strong> Cernauti, et<br />

<strong>de</strong> la Bessarabie, qui avaient été<br />

intégrées à l'Ukraine, alors que le<br />

nord <strong>de</strong> la Moldavie constituait un<br />

autre état <strong>de</strong> l'Union Soviétique. Ces<br />

<strong>de</strong>ux pays sont <strong>de</strong>venus indépendants<br />

avec la chute <strong>de</strong> l'URSS, ce<br />

qui a entraîné la séparation <strong>de</strong> plus<br />

<strong>de</strong> quatre millions <strong>de</strong> Roumains avec<br />

leur pays d'origine.<br />

Voisins<br />

Actualité<br />

UE : la Hongrie au même<br />

niveau que le Portugal, lors<br />

<strong>de</strong> son adhésion en 1986<br />

L'office statistique <strong>de</strong> l'Union européenne - Eurostat - vient <strong>de</strong> publier son<br />

nouvel "Annuaire statistique sur <strong>les</strong> pays candidats et <strong>les</strong> pays <strong>de</strong> l'Europe<br />

du sud-est". C'est l'occasion d'évoquer quelques faits et chiffres caractéristiques<br />

du rapport UE-Hongrie. Toutefois, si <strong>les</strong> indices portant sur <strong>les</strong> données démographiques<br />

et économiques ou encore sur le niveau <strong>de</strong> vie témoignent, dans l'ensemble,<br />

d'un écart incontestablement significatif, il ne faut pourtant pas perdre <strong>de</strong> vue<br />

que d'une part le terme "moyenne <strong>de</strong> l'UE" cache <strong>de</strong>s disparités importantes au sein <strong>de</strong>s<br />

Quinze et, <strong>de</strong> l'autre, que <strong>les</strong> chiffres indiqués pour la Hongrie, aussi faib<strong>les</strong> qu'ils puissent<br />

paraître, sont en général bien au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la moyenne <strong>de</strong>s pays candidats.<br />

PIB : un quart <strong>de</strong> la moyenne <strong>de</strong> l'UE<br />

Les pays candidats<br />

représentent<br />

45% <strong>de</strong> la population<br />

<strong>de</strong> l'UE (celle-ci<br />

compte plus <strong>de</strong> 370<br />

millions d'habitants),<br />

mais seulement<br />

7% <strong>de</strong> son<br />

PIB. Parmi eux, la<br />

Hongrie - avec sa<br />

population <strong>de</strong> 10<br />

millions - a un PIB<br />

par habitant représentant<br />

à peu près le<br />

Le Parlement <strong>de</strong> Budapest, sur <strong>les</strong> bords du Danube.<br />

quart <strong>de</strong> la moyenne<br />

européenne. L'économie hongroise accuse une croissance nettement supérieure à celle<br />

<strong>de</strong> l'Union, avec un taux <strong>de</strong> croissance moyen <strong>de</strong> son PIB <strong>de</strong> 3,3 % pour <strong>les</strong> années<br />

1995-1999 (contre 2,4% dans l'UE) et un taux <strong>de</strong> 5,2% en 2000 (la moyenne <strong>de</strong>s<br />

Quinze étant <strong>de</strong> 3,3% ).<br />

La démographie <strong>de</strong> la Hongrie est marquée par une très faible fécondité (avec une<br />

diminution nette <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> 4,8 pour mille habitants, contre un accroissement<br />

net <strong>de</strong> 2,6 dans l'U.E.). L'espérance <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s Hongrois (67,2 ans) et <strong>de</strong>s Hongroises<br />

(75,7 ans) est nettement inférieure à celle <strong>de</strong> leurs voisins <strong>de</strong> l'UE (74,9 ans pour <strong>les</strong><br />

hommes et 81,2 ans pour <strong>les</strong> femmes).<br />

Fuite <strong>de</strong>s cerveaux<br />

Le taux <strong>de</strong> chômage est <strong>de</strong> 6,6% en Hongrie (contre 8,2% dans l'U.E.), la productivité<br />

<strong>de</strong> l'économie hongroise est évaluée à 58% <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l'UE (avec <strong>de</strong>s écarts<br />

considérab<strong>les</strong> parmi <strong>les</strong> Quinze, où la productivité la plus faible, au Portugal, n'atteint<br />

que 55% <strong>de</strong> la moyenne européenne). En ce qui concerne le sujet hautement sensible<br />

<strong>de</strong> la différence entre <strong>les</strong> rémunérations, <strong>les</strong> chiffres sont concluants : <strong>les</strong> salariés <strong>de</strong>s<br />

pays candidats considérés dans leur ensemble ne perçoivent que 42% <strong>de</strong> la moyenne<br />

<strong>de</strong> l'UE (<strong>les</strong> Hongrois, avec leurs salaires <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong> l'UE sont parmi <strong>les</strong> mieux<br />

rémunérés).<br />

Néanmoins, <strong>les</strong> conséquences <strong>de</strong> ces différences <strong>de</strong> niveau <strong>de</strong> vie conduisent à <strong>de</strong>s<br />

interprétations différentes. La plupart <strong>de</strong>s analystes s'accor<strong>de</strong>nt à dire qu'el<strong>les</strong> n'entraîneront<br />

pas une ruée vers l'ouest d'une main d'œuvre bon marché, mais plutôt le "drainage<br />

<strong>de</strong>s cerveaux" <strong>de</strong>s nouveaux membres vers l'UE actuelle, ce qui constitue le problème<br />

le plus inquiétant.


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Priorité aux dépenses d'alimentation<br />

Quant à la répartition du budget <strong>de</strong>s ménages, on constate<br />

qu'en Hongrie la part consacrée à l'alimentation (25%) est nettement<br />

plus importante que dans l'UE (17%). Par conséquent,<br />

<strong>les</strong> famil<strong>les</strong> hongroises dépensent moins pour le logement<br />

(20%, le chiffre pourtant le plus élevé parmi <strong>les</strong> pays candidats)<br />

et surtout pour <strong>les</strong> loisirs (6,8%) que leurs homologues<br />

dans l'U.E. (21% pour le logement et quelque 10% pour <strong>les</strong><br />

loisirs). Le nombre <strong>de</strong>s voitures pour mille habitants est <strong>de</strong><br />

236 en Hongrie (contre 461 dans l'UE), mais la sécurité routière<br />

ne bénéficie malheureusement pas <strong>de</strong> cette moindre <strong>de</strong>nsité.<br />

Le nombre <strong>de</strong> tués dans <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la route est <strong>de</strong><br />

11,9 pour 100 mille habitants en Hongrie (contre 10,6 pour la<br />

moyenne européenne).<br />

Rush sur <strong>les</strong> téléphones mobi<strong>les</strong> et Internet<br />

En Hongrie, un habitant sur <strong>de</strong>ux est abonné au téléphone<br />

mobile (72 abonnements pour 100 habitants dans l'UE),<br />

leur nombre s'étant accru <strong>de</strong> 61% entre 2000 et 20<strong>01</strong> (tandis<br />

que la croissance n'était que <strong>de</strong> 15% dans l'UE). Les dépenses<br />

liées aux télécommunications (268 € par habitant) sont bien<br />

inférieures à la moitié <strong>de</strong> ce que <strong>les</strong> habitants <strong>de</strong> l'UE consacrent<br />

à ce domaine (753 € ), même si el<strong>les</strong> représentent plus du<br />

double <strong>de</strong> la moyenne observée dans <strong>les</strong> pays candidats.<br />

Seuls 10 Hongrois sur 100 possè<strong>de</strong>nt un ordinateur personnel,<br />

ce qui place la Hongrie en huitième position parmi <strong>les</strong><br />

pays candidats (la moyenne <strong>de</strong> l'UE étant, par ailleurs, <strong>de</strong> 30<br />

ordinateurs pour 100 habitants). Le nombre <strong>de</strong>s internautes<br />

hongrois (14 internautes pour 100 habitants) correspond à la<br />

moitié <strong>de</strong> la moyenne européenne, mais ils est en pleine croissance<br />

(+ 107% en 2000/20<strong>01</strong>, contre 33% dans l'UE et 39% en<br />

moyenne dans <strong>les</strong> pays candidats). Les dépenses liées aux<br />

Devenu<br />

Premier<br />

ministre,<br />

l’ex-roi Siméon<br />

vient <strong>de</strong> fêter<br />

ses 65 ans.<br />

Un peu plus d'un an après la<br />

victoire <strong>de</strong> son parti et son<br />

élection comme Premier<br />

ministre, <strong>les</strong> Bulgares atten<strong>de</strong>nt toujours<br />

<strong>de</strong> voir se concrétiser <strong>les</strong> promesses <strong>de</strong><br />

l'ancien roi Siméon et ne cachent pas leur<br />

impatience, ni leur mécontentement.<br />

L'ex-souverain, revenu au pouvoir après<br />

plus d'un <strong>de</strong>mi-siècle d'exil, avait promis<br />

<strong>de</strong> changer la vie <strong>de</strong> ses compatriotes<br />

dans <strong>les</strong> 800 premiers jours <strong>de</strong> son gouvernement.<br />

Mais à la moitié du terme, <strong>les</strong><br />

Bulgares n'ont pas vu leur pouvoir d'achat<br />

augmenter, ni <strong>les</strong> améliorations<br />

annoncées se produire. Le niveau du chômage<br />

est toujours <strong>de</strong> 17 % et 13 % <strong>de</strong>s<br />

famil<strong>les</strong> vivent sous le seuil <strong>de</strong> pauvreté,<br />

d'après la Banque Mondiale.<br />

Les investissements étrangers<br />

se font toujours attendre<br />

Le gouvernement a bien relevé le<br />

niveau du salaire minimum et celui <strong>de</strong>s<br />

allocations d'ai<strong>de</strong>s pour <strong>les</strong> plus démunis,<br />

mais <strong>les</strong> investissements stratégiques promis,<br />

venant <strong>de</strong> l'étranger, se font toujours<br />

attendre, <strong>de</strong> même que <strong>les</strong> privatisations<br />

rapi<strong>de</strong>s. A la décharge <strong>de</strong> Simeon, il faut<br />

Actualité<br />

technologies <strong>de</strong> l'information sont parmi <strong>les</strong> plus élevées parmi<br />

<strong>les</strong> postulants à l'adhésion (135 € par habitant, en troisième<br />

position <strong>de</strong>rrière <strong>les</strong> Slovènes et <strong>les</strong> Tchèques), mais el<strong>les</strong> ne<br />

constituent qu'un sixième <strong>de</strong>s sommes qui leur sont consacrées<br />

par <strong>les</strong> habitants <strong>de</strong> l'U.E..<br />

Parmi <strong>les</strong> trois premiers candidats à l'UE<br />

Si ces chiffres confortent parfois un certain scepticisme à<br />

l'égard <strong>de</strong> l'élargissement (du moins pour ce qui est <strong>de</strong> la viabilité<br />

économique et sociale d'un élargissement immédiat), une<br />

étu<strong>de</strong> récemment publiée par le groupe <strong>de</strong> recherches <strong>de</strong> la<br />

Deutsche Bank insiste sur le fait que <strong>les</strong> écarts révélés par <strong>les</strong><br />

statistiques, quoi qu'ils soient considérab<strong>les</strong>, importent moins<br />

que le processus <strong>de</strong> convergence ininterrompu que <strong>les</strong> PECO<br />

(Pays <strong>de</strong> l'Europe Centrale et Orientale) poursuivent <strong>de</strong>puis<br />

maintenant plus <strong>de</strong> dix ans par rapport à l'UE.<br />

Or, la Hongrie - d'après <strong>les</strong> 16 indicateurs <strong>de</strong> convergence<br />

observés par <strong>les</strong> analystes - figure parmi <strong>les</strong> trois premiers<br />

pays candidats dont l'économie témoigne <strong>de</strong> la capacité<br />

d'adaptation la plus forte et la plus dynamique par rapport à<br />

l'U.E.. Le niveau <strong>de</strong> convergence atteint par la Hongrie<br />

(73,2%, <strong>de</strong>rrière la Slovénie et la République Tchèque avec<br />

leurs 75,6% et 74,6%) n'est que légèrement inférieur à celui du<br />

Portugal au moment <strong>de</strong> son adhésion, en 1986, (74,4%).<br />

Il n'en reste pas moins que <strong>de</strong> tel<strong>les</strong> comparaisons sont<br />

arbitraires dans la mesure où el<strong>les</strong> ne tiennent compte ni <strong>de</strong><br />

l'effet d'une adhésion en masse, ni du niveau d'intégration<br />

beaucoup plus avancé au sein <strong>de</strong> l'UE qu'il ne l'était voici 20<br />

ans. Et encore, il ne s'agit que du volet économique du processus<br />

l'élargissement, lequel comporte toujours <strong>de</strong> nombreux<br />

points d'interrogation sur le plan <strong>de</strong>s conséquences politicoinstitutionnel<strong>les</strong>.<br />

Hajnalka Vincze, Le Journal Francophone <strong>de</strong> Budapest<br />

Bulgarie : l'ex roi Simeon au pied du mur<br />

<strong>de</strong>vant l'impatience <strong>de</strong> ses compatriotes<br />

toutefois souligner que ses ambitions <strong>de</strong><br />

réforme se sont heurtées aux exigences<br />

du Fonds Monétaire International, lequel<br />

a imposé <strong>de</strong>s mesures draconiennes<br />

d'austérité à la Bulgarie, en 1997. La<br />

refonte fiscale radicale envisagée a dû<br />

être abandonnée, alors que le prix <strong>de</strong> l'électricité<br />

bondissait et que croissait toute<br />

une série <strong>de</strong> taxes indirectes.<br />

Du coup, Simeon, qui vient <strong>de</strong> fêter<br />

ses 65 ans, a vu sa cote <strong>de</strong> popularité chuter<br />

<strong>de</strong> 77 % à 54 %, ces <strong>de</strong>rniers mois.<br />

Cependant, faute d'alternative, l'existence<br />

du gouvernement ne paraît pas menacée<br />

et la population se résigne à accor<strong>de</strong>r une<br />

secon<strong>de</strong> chance à son ancien souverain.<br />

Celui-ci a laissé entendre qu'il ne briguerait<br />

pas un nouveau mandat <strong>de</strong> Premier<br />

ministre dans trois ans.<br />

227


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

228<br />

<br />

<br />

<br />

BAIA MARE<br />

SATU MARE<br />

SUCEAVA<br />

<br />

ORADEA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

<br />

IASI<br />

ARAD<br />

CLUJ <br />

BACAU <br />

DEVA<br />

<br />

<br />

TIMISOARA<br />

<br />

<br />

SIBIU<br />

BRASOV<br />

GALATI<br />

<br />

PITESTI <br />

BRAILA <br />

<br />

TULCEA<br />

CRAIOVA<br />

<br />

TIAGU MURES<br />

CONSTANTA<br />

Seul le maire <strong>de</strong><br />

Bucarest surnage<br />

dans le naufrage<br />

<strong>de</strong> l'opposition<br />

Les gran<strong>de</strong>s manœuvres d'automne<br />

mettent cruellement en relief l'absence<br />

<strong>de</strong> l'opposition sur la scène<br />

politique. Le PNL en voie <strong>de</strong> phagocytage<br />

par le PSD, il ne reste plus<br />

qu'un parti, le PD (Parti Démocrate),<br />

ou plutôt un homme, son chef, Traian<br />

Basescu, pour s'opposer à la main<br />

mise du parti gouvernemental sur <strong>les</strong><br />

rouages du pays. Le pouvoir s'emploie<br />

méthodiquement à faire le vi<strong>de</strong><br />

autour du maire <strong>de</strong> Bucarest, seul<br />

danger qu'il redoute, s'efforçant par<br />

tous <strong>les</strong> moyens <strong>de</strong> le déconsidérer.<br />

Des tentatives ont lieu pour donner<br />

naissance à <strong>de</strong> nouveaux partis. Des<br />

jeunes se sont regroupés pour proposer<br />

une alternative aux politiciens corrompus.<br />

L'ancien prési<strong>de</strong>nt<br />

Constantinescu appuie la constitution<br />

d'un parti <strong>de</strong> centre-droit, baptisé<br />

URR (Union pour la Reconstruction<br />

<strong>de</strong> la Roumanie). Mais quel crédit<br />

accor<strong>de</strong>r à ces démarches quand on<br />

constate que le parti phare <strong>de</strong> la victoire<br />

<strong>de</strong> 1996, le PNTCD (Parti<br />

National Paysan Chrétien<br />

Démocrate), ne recueille plus que 2<br />

% d'intentions <strong>de</strong> votes et ne sert<br />

guère plus que <strong>de</strong> marchepied à son<br />

actuel prési<strong>de</strong>nt, l'ancien Premier<br />

ministre Victor Ciorbea (1996-1998)<br />

pour relancer sa carrière ?<br />

Faute d'alternative crédible, il n'est<br />

pas étonnant <strong>de</strong> voir le lea<strong>de</strong>r ultranationaliste<br />

Corneliu Vadim Tudor se<br />

situer toujours haut dans <strong>les</strong> intentions<br />

<strong>de</strong> vote (19 %), et son parti, le<br />

PRM (Parti <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Roumanie),<br />

représenter la <strong>de</strong>uxième force politique<br />

du pays (21%).<br />

<br />

Vie politique<br />

Actualité<br />

Même si 58 % <strong>de</strong>s Roumains estiment que leur pays va dans une mauvaise<br />

direction, la moitié d'entre eux s'apprêteraient à voter pour le parti<br />

gouvernemental, le PSD (Parti Social Démocrate), en cas d'élections<br />

législatives. Il est vrai que <strong>les</strong> électeurs ne sont pas à un paradoxe près puisqu'ils mettent<br />

largement en tête Ion Iliescu (30 %) dans leurs intentions <strong>de</strong> vote pour la prési<strong>de</strong>nce<br />

<strong>de</strong> la République...<br />

alors que celui-ci n'a plus<br />

le droit <strong>de</strong> se présenter,<br />

ayant effectué <strong>de</strong>ux mandats.<br />

Le prési<strong>de</strong>nt actuel<br />

<strong>de</strong>vance largement le<br />

Premier ministre Adrian<br />

Nastase (19 %) et le Le<br />

Pen roumain, Corneliu<br />

Vadim Tudor (19 % également).<br />

Faut-il voir dans<br />

ces indications contradictoires,<br />

l'expression du<br />

fameux fatalisme auquel<br />

cè<strong>de</strong>nt volontiers <strong>les</strong><br />

Roumains, mécontents <strong>de</strong><br />

leur sort... mais s'en<br />

contentant ?<br />

Les nombreux son-<br />

dages parus pendant l'été<br />

montrent que le temps <strong>de</strong>s<br />

gran<strong>de</strong>s manœuvres politiques<br />

a commencé, même<br />

si le pays est à peine à mi-course <strong>de</strong> l'échéance <strong>de</strong> quatre ans qui sépare <strong>les</strong> élections<br />

généra<strong>les</strong>, le prochain ren<strong>de</strong>z-vous étant fixé à fin 2004.<br />

Une arrogance qui irrite Ion Iliescu<br />

Les gran<strong>de</strong>s manœuvres<br />

politiciennes d'automne<br />

Les jours d'Adrian Nastase comme chef<br />

du gouvernement sont-ils comptés ?<br />

Le Premier ministre Adrian Nastase s’adressant au Prési<strong>de</strong>nt<br />

Ion Iliescu: “Très cher Nelu, vous n’avez pas besoin <strong>de</strong><br />

disparaître physiquement à tout prix... ça suffit politiquement !”<br />

Caricature <strong>de</strong> Vali, paru dans Jurnalul National du 28/08/<strong>2002</strong>.<br />

Le Premier ministre est certainement le personnage le plus en vue <strong>de</strong> l'arène politique.<br />

Décisions, annonces et effets d'annonces, ont contribué à dresser <strong>de</strong> lui le portrait<br />

d'un homme énergique, qui recueille le plus fort pourcentage d'opinions favorab<strong>les</strong><br />

dans l'opinion publique (43 %). Mais ses dix huit mois à la tête du gouvernement<br />

en ont fait aussi un personnage exposé que ses administrés peuvent déjà juger à<br />

l'aune <strong>de</strong> ses promesses, <strong>de</strong> leurs attentes et <strong>de</strong> leurs déceptions. Ainsi 52 % <strong>de</strong> ses<br />

concitoyens ne lui font pas confiance.<br />

Adrian Nastase espère renforcer son image par <strong>de</strong>ux succès <strong>de</strong> taille à venir: l'entrée<br />

<strong>de</strong> la Roumanie dans l'OTAN attendue lors du prochain sommet <strong>de</strong> Prague, début<br />

novembre, et la fixation du calendrier d'adhésion à l'Union Européenne qui <strong>de</strong>vrait<br />

être précisé en décembre à Copenhague, lors du sommet <strong>de</strong>s Quinze. La date <strong>de</strong> 2007<br />

sera sans-doute arrêtée et, dans l'attente, un statut particulier attribué à la Roumanie.<br />

Le Premier ministre paraît si sûr <strong>de</strong> son fait qu'il a annoncé qu'en cas d'échec à Prague,<br />

il démissionnerait. Ses détracteurs ont encore discerné là une manifestation naturelle<br />

<strong>de</strong> son arrogance que même le prési<strong>de</strong>nt Iliescu lui a reprochée publiquement.<br />

Sentant le danger, Adrian Nastase a tenté une manoeuvre <strong>de</strong> rapprochement avec<br />

son ancien mentor, lui proposant même <strong>de</strong> modifier la Constitution afin qu’il puisse<br />

briguer un nouveau mandat en 2004. Ion Iliescu a refusé sèchement.


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Le courant ne passe plus entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux hommes<br />

Entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux hommes, le courant ne passe plus guère.<br />

Adrian Nastase ne cache pas son agacement lorsque Ion<br />

Iliescu part dans <strong>de</strong>s considérations oiseuses lors <strong>de</strong>s conférences<br />

<strong>de</strong> presse communes qu'ils tiennent dans le cadre <strong>de</strong><br />

réunions internationa<strong>les</strong>. Ce <strong>de</strong>rnier se montre froissé <strong>de</strong>s tentatives<br />

<strong>de</strong> son poulain <strong>de</strong> le réduire à l'état <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nt “pot <strong>de</strong><br />

fleurs”, en voulant faire passer une réforme <strong>de</strong> la Constitution<br />

qui soumettrait l'élection du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République non<br />

plus au suffrage universel mais à l'aval du parlement.<br />

Ce projet reçoit la franche hostilité <strong>de</strong> l'opinion publique -<br />

près <strong>de</strong> 85 % <strong>de</strong>s Roumains y sont opposés - mais permettrait<br />

à Adrian Nastase <strong>de</strong> conserver en toute sécurité le pouvoir: le<br />

Premier ministre <strong>de</strong>viendrait l'homme fort du pays et serait<br />

issu du parti ayant remporté <strong>les</strong> élections, comme cela se fait<br />

en Espagne, Italie, Angleterre ou Allemagne, sans avoir à<br />

affronter directement sur son nom le verdict <strong>de</strong>s électeurs...<br />

Adrian Nastase veut une assurance tous risques<br />

Ce serait une assurance tous risques pour Adrian Nastase<br />

qui contrôle totalement le PSD, parti que lui a laissé en legs<br />

Ion Iliescu lorsqu'il est <strong>de</strong>venu prési<strong>de</strong>nt, et qui domine totalement<br />

la scène politique roumaine. Il est à noter que si le<br />

Premier ministre parvenait à ses fins, <strong>les</strong> Roumains ne choisiraient<br />

jamais directement leurs élus nationaux, <strong>les</strong> parlementaires<br />

étant désignés par scrutin <strong>de</strong> liste à la proportionnelle.<br />

Si cette manœuvre ne réussissait pas, Adrian Nastase a en<br />

poche un autre scénario: faire modifier la constitution pour<br />

permettre au futur Prési<strong>de</strong>nt, qui gar<strong>de</strong>rait dans ce cas tous ses<br />

pouvoirs actuels et qui, espère-t-il, ne serait autre que luimême,<br />

<strong>de</strong> rester membre du parti dont il est issu et ainsi <strong>de</strong><br />

pouvoir continuer à le diriger. Mais Adrian Nastase qui dispose<br />

d'une majorité au Parlement pour<br />

faire aboutir ses projets aura-t-il le<br />

temps <strong>de</strong> <strong>les</strong> réaliser ?<br />

Tout dépend du bon vouloir du<br />

Prési<strong>de</strong>nt qui peut changer quand il<br />

veut <strong>de</strong> Premier ministre. Il se murmure<br />

<strong>de</strong> plus en plus que Ion Iliescu<br />

attend l'échéance <strong>de</strong>s sommets <strong>de</strong><br />

Prague et <strong>de</strong> Copenhague pour se<br />

séparer <strong>de</strong> son ancien protégé. Coup<br />

Traian Basescu,<br />

seul véritable opposant<br />

à Adrian Nastase.<br />

sur coup, il vient <strong>de</strong> lui opposer trois<br />

fin <strong>de</strong> non-recevoir cinglantes et<br />

publiques sur <strong>de</strong>s projets qu’il<br />

avançait, dont celui d’élections législatives anticipées en mars.<br />

Un ministre <strong>de</strong>s Affaires étrangères<br />

qui monte dans <strong>les</strong> sondages<br />

Vieux renard, ayant surmonté <strong>les</strong> pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> disgrâce,<br />

survivant aux changements <strong>de</strong> régimes, d'alliances, le prési<strong>de</strong>nt<br />

septuagénaire aurait <strong>de</strong>ux cartes dans sa manche lui permettant<br />

<strong>de</strong> remplacer facilement Adrian Nastase.<br />

Son ministre <strong>de</strong>s Affaires étrangères, Mircea Geoana, un<br />

ancien énarque très apprécié au plan international, pourra légi-<br />

Actualité<br />

timement se targuer <strong>de</strong>s succès que son pays compte remporter<br />

cet automne. L'opinion publique lui<br />

en est déjà gré puisqu'elle le crédite du<br />

même taux <strong>de</strong> confiance que le Premier<br />

ministre (43 %) et en fait le seul politicien<br />

ayant un pourcentage <strong>de</strong> mauvaise<br />

opinion inférieur (35 %) à celui <strong>de</strong>s<br />

bonnes. Adrian Nastase n'a pas été dupe<br />

<strong>de</strong>vant la publication <strong>de</strong> ce sondage<br />

montrant sa percée, déclarant que "lui et<br />

ses amis avaient compris la significa-<br />

tion <strong>de</strong> la manœuvre". Depuis, il est<br />

vrai, la menace s'est un peu estompée,<br />

Mircea Geoana ayant commis un grave faux pas au sujet <strong>de</strong> la<br />

Cour Pénale Internationale (Voir en rubrique internationale).<br />

Les ambitions <strong>de</strong> Theodor Stolojan<br />

Mais un autre danger se précise pour le chef du gouvernement:<br />

la réapparition <strong>de</strong> Theodor Stolojan, ancien Premier<br />

ministre <strong>de</strong> Ion Iliescu (1991-1992) et qui a été un <strong>de</strong> ses<br />

concurrents lors <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>ntiel<strong>les</strong> <strong>de</strong> 2000 où il représentait<br />

le PNL (Parti National<br />

Libéral), terminant en quatrième<br />

position.<br />

Cet ancien haut fonctionnaire<br />

<strong>de</strong> la Banque Mondiale,<br />

froid et à l'aspect sérieux tranchant<br />

avec le profil habituel <strong>de</strong>s<br />

politiciens roumains, a profité<br />

<strong>de</strong> l'été pour faire main basse<br />

sur le PNL, évinçant son prési<strong>de</strong>nt<br />

déconsidéré, Valeriu<br />

Theodor Stolojan est <strong>de</strong>venu<br />

le nouveau lea<strong>de</strong>r<br />

du Parti Libéral.<br />

La cote <strong>de</strong> Mircea<br />

Geoana monte.<br />

Stoica, ancien ministre <strong>de</strong> la<br />

Justice, et installant une direction<br />

entièrement à sa main.<br />

Ses offres <strong>de</strong> service à Ion Iliescu n'ont pas tardé, Theodor<br />

Stolojan rappelant opportunément qu'il avait appelé à voter<br />

pour lui aux prési<strong>de</strong>ntiel<strong>les</strong> <strong>de</strong> 1996, lors <strong>de</strong> son échec contre<br />

Emil Constantinescu. L'alliance du Prési<strong>de</strong>nt avec <strong>les</strong><br />

Libéraux aurait l'avantage d'assurer au Prési<strong>de</strong>nt une majorité<br />

au Parlement, qu'il n'a pas officiellement, même si elle provoquerait<br />

à coup sûr <strong>de</strong>s remous au sein du PNL, qui se situait<br />

jusqu'ici dans l'opposition. La nomination <strong>de</strong> Theodor<br />

Stolojan, ancien du sérail, comme Premier ministre, ne rebuterait<br />

pas outre mesure sur <strong>les</strong> bancs <strong>de</strong> la majorité. Enfin, Petre<br />

Roman a amorcé un rapprochement avec Ion Iliescu, le divorce<br />

entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux hommes datant <strong>de</strong> 1991.<br />

"Nous sommes au pouvoir pour quinze ans"<br />

Fin juillet, la prééminence du PSD sur la vie politique a<br />

fait dire à un autre ancien Premier ministre, Nicolae Vacaroiu<br />

(1992-1996), actuellement prési<strong>de</strong>nt du Sénat et proche <strong>de</strong> Ion<br />

Iliescu, : "Nous sommes au pouvoir pour quinze ans", provoquant<br />

une certaine gêne parmi ses amis, mais montrant bien<br />

que <strong>les</strong> ex communistes dont sont issus <strong>les</strong> dirigeant actuels et<br />

leur parti avaient <strong>les</strong> choses en main.<br />

229


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

SATU MARE<br />

ORADEA<br />

<br />

<br />

<br />

SUCEAVA<br />

<br />

CLUJ TARGU MURES IASI<br />

ARAD<br />

<br />

<br />

BACAU<br />

<br />

<br />

TIMISOARA SIBIU <br />

BRASOV<br />

RESITA<br />

BRAILA <br />

T. SEVERIN PITESTI <br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

<br />

ALAXANDRIA<br />

CONSTANTA<br />

<br />

ZALAU<br />

<br />

M. CIUC<br />

<br />

HUNEDOARA<br />

<br />

SF. GHEORGHE<br />

<br />

22 10<br />

A savoir<br />

Salaires <strong>de</strong> ministres<br />

Une récente ordonnance a fixé <strong>les</strong><br />

salaires mensuels <strong>de</strong>s plus hauts personnages<br />

<strong>de</strong> l'Etat. Ainsi le Prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la République gagne-t-il 1370 €<br />

(9000 F), le Premier ministre et <strong>les</strong><br />

prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux Chambres, 1280<br />

€ (8400 F), <strong>les</strong> ministres et prési<strong>de</strong>nts<br />

d'institutions <strong>de</strong> l'Etat, 1100 € (7200<br />

F), <strong>les</strong> secrétaires d'Etat, sénateurs,<br />

députés, le maire et le préfet <strong>de</strong><br />

Bucarest, 1000 € (6500 F).<br />

In<strong>de</strong>mnités<br />

pour personnalités<br />

Le Sénat a adopté une loi présentée<br />

par un <strong>de</strong> ses membres,<br />

Adrian Paunescu, poète et favori <strong>de</strong><br />

Ceausescu, permettant aux personnalités<br />

marquantes <strong>de</strong>s sciences, <strong>de</strong><br />

la culture et du sport, <strong>de</strong> recevoir,<br />

tous <strong>les</strong> mois, une in<strong>de</strong>mnité égale au<br />

salaire moyen net, soit 110 € (720 F).<br />

Vingt Dacia pour <strong>de</strong>s<br />

mutilés <strong>de</strong> la "Révolution"<br />

Le gouvernement a acquis pour 75<br />

000 € (500 000 F) vingt véhicu<strong>les</strong><br />

Dacia neufs, modifiés par la firme<br />

"Romhandicap", pour <strong>les</strong> remettre à<br />

autant <strong>de</strong> grands b<strong>les</strong>sés <strong>de</strong> la<br />

"Révolution" <strong>de</strong> 1989, <strong>de</strong>venus invali<strong>de</strong>s<br />

à la suite <strong>de</strong> ces événements.<br />

Avancement<br />

Le ministre <strong>de</strong> la Défense, a<br />

annoncé au Premier ministre, Adrian<br />

Nastase qu'il <strong>de</strong>venait colonel <strong>de</strong><br />

réserve. Les subalternes déci<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong>s promotions <strong>de</strong> leurs supérieurs…<br />

Sondages<br />

Actualité<br />

Comme <strong>les</strong> pays occi<strong>de</strong>ntaux, la Roumanie a attrapé le virus <strong>de</strong>s sondages<br />

portant sur la cote <strong>de</strong> popularité <strong>de</strong>s politiciens, <strong>les</strong> intentions <strong>de</strong> vote, <strong>les</strong><br />

préoccupations <strong>de</strong>s citoyens. A raison d'une, <strong>de</strong>ux, voire trois parutions<br />

par mois, ces instruments <strong>de</strong> mesure donnent une idée <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> l'opinion publique.<br />

Voici ce qu'il en était au milieu <strong>de</strong> l'année, début juillet:<br />

Le PSD remporterait <strong>les</strong> élections<br />

En cas d'élections législatives, le PSD (Parti Social Démocrate du Premier<br />

ministre Adrian Nastase) remporterait la majorité absolue avec 50% <strong>de</strong>s voix, suivi du<br />

PRM (Parti <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Roumanie <strong>de</strong> l'ultra-nationaliste Corneliu Vadim Tudor, 21<br />

%), du PD (Parti Démocrate <strong>de</strong> Traian Basescu, maire <strong>de</strong> Bucarest, 10 %), du PNL<br />

(Parti National Libéral <strong>de</strong> Theodor Stolojan, 8 %), <strong>de</strong> l'UDMR (Union Démocratique<br />

<strong>de</strong>s Magyars <strong>de</strong> Roumanie <strong>de</strong> Marko Bela, 8 %), du PNTCD (Parti National Paysan<br />

Chrétien Démocrate <strong>de</strong> Victor Ciorbea, 2 %).<br />

En cas d'élections prési<strong>de</strong>ntiel<strong>les</strong>, Ion Iliescu, 30 %, aurait toutes chances d'être<br />

réélu, mais l'actuel prési<strong>de</strong>nt n'a pas le droit <strong>de</strong> se représenter. Corneliu Vadim Tudor<br />

obtiendrait 19 %, Adrian Nastase, 19 %, Theodor Stolojan, 12%, Traian Basescu, 11<br />

%, Mircea Geoana (ministre <strong>de</strong>s Affaires étrangères), 5 %, Emil Constantinescu<br />

(ancien Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République) 1 %.<br />

La cote <strong>de</strong> confiance... et <strong>de</strong> méfiance <strong>de</strong>s politiciens<br />

Adrian Nastase (43 % d'opinions favorab<strong>les</strong>, 52 % défavorab<strong>les</strong>, soit un sol<strong>de</strong><br />

négatif <strong>de</strong> - 9), Mircea Geoana (43 %, 35 %, soit + 8), Traian Basescu (42 %, 49 %,<br />

soit - 7), Ion Iliescu (41 %, 54 %, soit - 13), Theodor Stolojan (41 %, 50 %, - 9),<br />

Corneliu Vadim Tudor (25 %, 67 %, - 42), Teodor Me<strong>les</strong>canu, ancien prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

l'ApR, Alliance pour la Roumanie (25 %, 62 %, - 37), Valeriu Stoica, ancien prési<strong>de</strong>nt<br />

du PNL (12 %, 66 %, - 54), Nicolae Vacaroiu, prési<strong>de</strong>nt du Sénat et ancien Premier<br />

ministre <strong>de</strong> Ion Iliescu (11 %, 71 %, - 60), Marko Bela (9 %, 68 %, - 61).<br />

Le mécontentement <strong>de</strong>s Roumains<br />

58 % <strong>de</strong>s Roumains pensent que le pays va dans une mauvaise direction, 29 %<br />

sont d'un avis contraire. 46 % se déclarent mécontents ou très mécontents (12 %) <strong>de</strong><br />

leur vie, 21 % contents ou très contents (1 %). 45 % estiment que la vie est plus difficile<br />

que l'année <strong>de</strong>rnière, 37 % qu'elle est pareille, 17 % qu'elle est meilleure. 31 %<br />

pensent que ce sera encore pire l'année prochaine, 25 % i<strong>de</strong>ntique, 23 % mieux. 39 %<br />

déclarent ne pas avoir le strict nécessaire pour subsister, 39 % juste avoir <strong>de</strong> quoi<br />

vivre, 17 % mener une vie décente, 3 % se permettre quelques fantaisies, 1 % dépenser<br />

comme ils veulent.<br />

La pauvreté problème numéro un<br />

Les électeurs prêts à revoter Ion Iliescu…<br />

lequel n'a plus le droit <strong>de</strong> se représenter<br />

L'état <strong>de</strong> l'opinion<br />

22 % <strong>de</strong>s Roumains pensent que la pauvreté est le problème numéro un du pays,<br />

<strong>de</strong>vant le chômage (11 %), l'adhésion à l'OTAN (9 %), la corruption, la délinquance,<br />

le développement économique, <strong>les</strong> privatisations (chacun 7 %), le manque d'argent, le<br />

faible niveau <strong>de</strong>s salaires et <strong>de</strong>s pensions (chacun 6 %), l'intégration dans l'UE (3 %).<br />

En tête <strong>de</strong> leurs préoccupations personnel<strong>les</strong>, <strong>les</strong> Roumains mettent le manque<br />

d'argent et la faib<strong>les</strong>se <strong>de</strong> leurs revenus (30 %), suivis <strong>de</strong> la santé (15 %), la peur du<br />

chômage (10 %), la survie quotidienne (4 %), la famille (3 %). 2 % ont répondu qu'ils<br />

n'avaient aucun problème personnel. Enfin 48 % <strong>de</strong>s personnes interrogées estiment<br />

que le pays est actuellement plus corrompu que <strong>les</strong> cinq années précé<strong>de</strong>ntes... et il le<br />

sera encore davantage l'année prochaine pour 43 % d'entre-el<strong>les</strong>.


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Vie politique<br />

Le gouvernement a fait connaître <strong>les</strong> premiers<br />

chiffres du recensement <strong>de</strong> la population, <strong>de</strong> mars<br />

<strong>de</strong>rnier. Par rapport au précé<strong>de</strong>nt, datant <strong>de</strong> 1992, le<br />

pays a perdu un million d'habitants, soit 4,7 %, et ne compte<br />

plus que 21,7 millions <strong>de</strong> personnes, <strong>les</strong> femmes étant toujours<br />

légèrement plus nombreuses que <strong>les</strong> hommes. Les raisons évoquées<br />

pour expliquer cette chute <strong>de</strong> la démographie sont le<br />

sol<strong>de</strong> négatif <strong>de</strong> la croissance naturelle (plus <strong>de</strong> décès que <strong>de</strong><br />

naissances) et la forte hausse <strong>de</strong> l'émigration.<br />

Les départements <strong>les</strong> plus touchés par le dépeuplement<br />

sont le Caras Severin (Resita), Hunedoara, Teleorman<br />

(Alexandria), Brasov, et Mehedinti (Turnu-Severin). A contrario,<br />

<strong>les</strong> ju<strong>de</strong>ts d'Ilfov (environs <strong>de</strong> Bucarest) et <strong>de</strong> Iasi ont vu<br />

leur population légèrement augmenter. Cette baisse du nombre<br />

d'habitants touche <strong>de</strong> manière quasiment i<strong>de</strong>ntique <strong>les</strong><br />

Roumains <strong>de</strong> souche et <strong>les</strong> minorités, <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> représentent<br />

Campagne anti-corruption<br />

“A mon avis, <strong>les</strong> plus corrompus sont...<br />

Bonjour M. le Policier !... Bonjour,<br />

M. le Juge !... Ce sont donc, euh...<br />

ce sont <strong>les</strong> coiffeurs ! ”<br />

Caricature <strong>de</strong> Gazdaru paru<br />

dans “Gardianul” du 22/07/<strong>2002</strong>.<br />

Une commission sénatoriale<br />

s'est inquiétée <strong>de</strong> la mauvaise<br />

image que recueille la police<br />

dans le pays. Surnommés "curcani"<br />

("dindons"), <strong>les</strong> policiers roumains sont<br />

considérés par leurs compatriotes comme<br />

étant corrompus, ayant une attitu<strong>de</strong> arrogante,<br />

manquant <strong>de</strong> professionnalisme,<br />

conservant la réputation exécrable qu'ils<br />

avaient sous le régime communiste.<br />

Lancée au début <strong>de</strong><br />

l'année à grand renfort<br />

<strong>de</strong> publicité par Adrian<br />

Nastase, la campagne anti-corruption<br />

bat son plein, laissant cependant<br />

sceptique la population. Qu'il<br />

s'agisse <strong>de</strong> politiciens, <strong>de</strong> juges, <strong>de</strong><br />

policiers... c'est surtout la<br />

"Roumanie d'en bas" qui fait <strong>les</strong><br />

frais <strong>de</strong> cette volonté d'en finir<br />

avec une pratique quasi-institutionnelle,<br />

<strong>les</strong> principa<strong>les</strong> figures <strong>de</strong><br />

la société et <strong>de</strong> l'Etat étant épargnées.<br />

Ainsi, à la suite d'un contrôle<br />

dans la station Neptune, au bord<br />

<strong>de</strong> la Mer Noire, un garçon <strong>de</strong> café<br />

d'un grand hôtel a été mis en examen...<br />

parce qu'il n'avait pas réussi<br />

à justifier la provenance <strong>de</strong>s 28<br />

500 lei (un euro) qu'il avait dans<br />

la poche, <strong>les</strong> pourboires étant<br />

interdits dans l'établissement.<br />

Actualité<br />

Une perte d'un million d'habitants en dix ans<br />

Moins <strong>de</strong> 22 millions <strong>de</strong> Roumains<br />

Les sénateurs enquêtaient après la<br />

publication du rapport d'Amnesty<br />

International sur la situation <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong><br />

homme en 20<strong>01</strong>, le chapitre concernant la<br />

Roumanie dénonçant <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> violences<br />

physiques <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> la police,<br />

<strong>de</strong> mauvais traitements, <strong>de</strong>s incarcérations<br />

abusives. Les membres <strong>de</strong> la commission<br />

ont déploré l'utilisation disproportionnée<br />

<strong>de</strong> la force et <strong>de</strong>s violences<br />

10,5 % <strong>de</strong> la population (2,2 millions). Allemands, Serbes,<br />

Ukrainiens, Juifs, sont partis en nombre, le départ <strong>de</strong>s<br />

Hongrois concernant à lui seul 190 000 personnes. Par contre,<br />

le nombre <strong>de</strong> Turcs et, surtout, <strong>de</strong> Tsiganes (+ 135 000) a augmenté,<br />

ceux-ci étant estimés à 560 000 par <strong>les</strong> pouvoirs<br />

publics, mais à <strong>de</strong>ux millions selon leurs dires.<br />

Le maire <strong>de</strong> Cluj, Gheorghe Funar, s'est emparé <strong>de</strong> ce phénomène<br />

pour exiger le retrait <strong>de</strong>s panneaux et indications en<br />

langue hongroise dans sa ville, imposés lorsque <strong>les</strong> minorités<br />

représentent 20 % <strong>de</strong> la population... sous prétexte que Cluj ne<br />

comptait plus que 18,6 % <strong>de</strong> Magyars.<br />

Le recensement révèle aussi que <strong>les</strong> Hongrois représentent<br />

84 % <strong>de</strong> la population du ju<strong>de</strong>t <strong>de</strong> Harghita (Miercurea Ciuc),<br />

73 % <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> Covasna (Sfântu Gheorghe), et entre 20 et 40<br />

% <strong>de</strong> ceux du Mures (Târgu Mures), Satu Mare, Bihor<br />

(Ora<strong>de</strong>a) et Salaj (Zalau).<br />

Service militaire :<br />

rappel à l'ordre <strong>de</strong>s autorités<br />

dans l'attente d'une réforme<br />

Les rumeurs <strong>les</strong> plus diverses courent sur<br />

une prochaine réforme du service militaire,<br />

dont la durée <strong>de</strong>vrait être raccourcie<br />

ou qui pourrait même disparaître dans le cadre <strong>de</strong><br />

l'entrée <strong>de</strong> la Roumanie dans l'OTAN. Du coup, <strong>les</strong><br />

autorités ont dû rappeler à l'ordre <strong>les</strong> conscrits <strong>de</strong><br />

plus en plus nombreux à ne plus se présenter dans<br />

<strong>les</strong> casernes pour effectuer leur pério<strong>de</strong>, se basant<br />

sur <strong>de</strong> fausses informations indiquant qu'il ne s'agit<br />

plus d'une obligation.<br />

Les contrevenants ont été avertis qu'ils risquent<br />

d'écoper d'une peine <strong>de</strong> un à cinq ans <strong>de</strong> prison pour<br />

insoumission et d'une amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> 500 000 à 3 millions<br />

<strong>de</strong> lei (<strong>de</strong> 16 €-100 F à 96 €-600 F). La durée<br />

du service militaire que <strong>les</strong> garçons doivent effectuer<br />

quand ils atteignent l'âge <strong>de</strong> 20 ans est <strong>de</strong> douze<br />

mois, ramenée à six mois pour <strong>les</strong> étudiants ayant<br />

terminé leurs étu<strong>de</strong>s. Il existe un service civil pour<br />

<strong>les</strong> objecteurs <strong>de</strong> conscience.<br />

Des policiers mal aimés<br />

dans le cadre d'enquêtes, <strong>de</strong>mandant au<br />

ministre <strong>de</strong> l'Intérieur <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s<br />

mesures drastiques. Ils se sont également<br />

déclarés contre l'usage d'armes à feu par<br />

<strong>les</strong> policiers dans <strong>les</strong> lieux publics, sans<br />

qu'il y ait <strong>de</strong> danger immédiat. Les dysfonctionnements<br />

reprochés à la police ont<br />

été mis sur le compte du manque <strong>de</strong> formation<br />

professionnelle <strong>de</strong> ses cadres et <strong>de</strong><br />

sa faible dotation en moyens.<br />

22 11


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

22 12<br />

<br />

<br />

BAIA MARE<br />

SUCEAVA<br />

ORADEA<br />

<br />

IASI<br />

TARGU MURES<br />

BACAU<br />

ARAD<br />

CLUJ<br />

<br />

<br />

<br />

DEVA<br />

<br />

<br />

GALATI<br />

TIMISOARA SIBIU<br />

BRASOV<br />

<br />

<br />

BAILE<br />

BRAILA <br />

<br />

<br />

BOCS PITESTI <br />

TULCEA<br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

CONSTANTA<br />

"La Roumanie<br />

refuse l'expérience<br />

<strong>de</strong> ses enfants<br />

partis à l'étranger"<br />

Henri Gillet a rencontré longuement<br />

Jean-Pierre Moldovan dans sa<br />

mairie, une semaine avant sa révocation.<br />

Ayant pratiquement tout abandonné<br />

en France, pays qu'il chérit,<br />

vendu son entreprise pour se consacrer<br />

à sa ville natale, Bocsa, cet<br />

homme isolé paraissait marqué par la<br />

lutte <strong>de</strong> chaque jour qu'il mène et se<br />

montrait profondément ulcéré <strong>de</strong> voir<br />

que son pays refusait le concours,<br />

l'expérience et le savoir-faire <strong>de</strong> ses<br />

enfants partis à l'étranger.<br />

Prêt à en appeler à la Cour<br />

Européenne <strong>de</strong>s Droits <strong>de</strong><br />

l’Homme <strong>de</strong> Strasbourg<br />

Relevant également <strong>de</strong>s contradictions<br />

dans <strong>les</strong> textes qu'on lui<br />

opposait pour contester sa légitimité<br />

à cause <strong>de</strong> sa double nationalité - un<br />

tribunal roumain avait reconnu son<br />

droit à se présenter aux élections,<br />

avant le premier tour - il affirmait<br />

vouloir se battre jusqu'au bout si on<br />

le <strong>de</strong>stituait et se déclarait prêt à<br />

aller <strong>de</strong>vant la Cour Européenne <strong>de</strong>s<br />

Droits <strong>de</strong> l'Homme à Strasbourg.<br />

Depuis, Jean-Pierre (Ion-Petru,<br />

dans son pays) Moldovan a été remplacé<br />

dans ses fonctions par<br />

Chabbar Amhad, membre du PSD<br />

(Parti Social Démocrate au pouvoir).<br />

Pourtant, d'après une enquête <strong>de</strong><br />

"Romania Libera", le nouveau<br />

maire possè<strong>de</strong> également la double<br />

nationalité : syrienne et roumaine…<br />

<br />

Actualité<br />

Exclusif Limogé pour cause <strong>de</strong> double nationalité<br />

le maire franco-roumain <strong>de</strong> Bocsa<br />

voulait redonner espoir et dignité à sa ville natale<br />

Un retour qui dérangeait<br />

la nomenklatura et ses combines<br />

Jean-Pierre Moldovan, 48 ans, maire indépendant franco-roumain <strong>de</strong> Bocsa<br />

dans le Caras Severin, a été <strong>de</strong>stitué <strong>de</strong> ses fonctions, à la mi-juillet, par le<br />

ministre chargé <strong>de</strong> l'administration publique, Octav Cozmanca, pour motif <strong>de</strong><br />

double-nationalité, ce qui est interdit par l'article 16 <strong>de</strong> la constitution concernant <strong>les</strong><br />

charges électives et militaires. Toutes <strong>les</strong> décisions qui avaient été prises <strong>de</strong>puis son<br />

élection, voici <strong>de</strong>ux ans, ont été annulées.<br />

Cette mesure permet <strong>de</strong> mettre hors jeu un homme inclassable, revenu dans son<br />

pays après 26 années passés en France et fortune faite, pour ai<strong>de</strong>r à sa mo<strong>de</strong>rnisation.<br />

Mais <strong>les</strong> métho<strong>de</strong>s hors normes du nouveau maire pour redonner espoir et dignité à sa<br />

ville natale dérangeaient la nomenklatura locale et ses combines, et celle-ci n'a eu <strong>de</strong><br />

cesse d'œuvrer pour "avoir sa peau", comptant sur la complicité du pouvoir.<br />

C'est chose faite, bien qu'il existe quelques autres cas d'élus possédant une double<br />

nationalité en Roumanie, comme le maire d'Arad (américano-roumain), mais ceux-ci<br />

se sont vite recoulés dans le moule originel et ne dérangent pas… contrairement à l'exmaire<br />

<strong>de</strong> Bocsa, dont le parcours en fait un cas unique dans le pays.<br />

Portrait et interview d'un homme qui sort <strong>de</strong> l'ordinaire.<br />

"Francezul" en Roumanie… Roumain en France<br />

Ion-Petru Moldovan avait dix sept ans et <strong>de</strong>mi quand il décida <strong>de</strong> quitter la<br />

Roumanie, en 1972. "Je n'en pouvais plus <strong>de</strong> dire que le ciel était rouge quand<br />

il était bleu. Je n'acceptais plus le mensonge collectif et dirigé". L'ado<strong>les</strong>cent<br />

décidait <strong>de</strong> fuir à pied et en train par la Yougoslavie et <strong>de</strong> gagner l'Autriche. Mais le<br />

wagon dans lequel il se glissait avec un camara<strong>de</strong> partait vers la Hongrie. Arrêté à la<br />

frontière par la police yougoslave, il était remis aux autorités <strong>de</strong> son pays… contre un<br />

wagon <strong>de</strong> sel. A l'époque, c'était le prix convenu entre Ceausescu et Belgra<strong>de</strong> - qui<br />

manquait <strong>de</strong> ce produit - pour chaque candidat au départ vers l'Occi<strong>de</strong>nt rattrapé et<br />

reconduit en Roumanie.<br />

Réussite après <strong>de</strong>ux tentatives d'évasion<br />

Le pari fou <strong>de</strong> Jean-Pierre<br />

- "Ion Petru" - Moldovan<br />

Mineur, le jeune garçon échappa à une longue peine <strong>de</strong> prison et ne fût condamné<br />

qu'à quatre mois. Deux ans plus tard, en 1974, sa secon<strong>de</strong> tentative, mieux préparée,<br />

fût la bonne. Elle le conduisit cette fois ci en Italie et, <strong>de</strong> camps en arrestations, jusqu'en<br />

Suisse. Parvenant facilement à s'en échapper, Ion-Petru réussit à gagner la<br />

France et l'adresse qu'il avait à Vitry sur Seine. "Je suis arrivé un vendredi soir à 18<br />

heures" se souvient-il avec émotion, "<strong>de</strong>ux heures plus tard, j'avais une promesse<br />

d'embauche pour le lundi".<br />

Formé à l'école réputée <strong>de</strong> l'usine métallurgique <strong>de</strong> Bocsa, qui employait alors<br />

7000 personnes et était connue dans toute l'Europe, l'apprenti chaudronnier-sou<strong>de</strong>ur<br />

avait délibérément choisit un métier technique car il estimait qu'il lui serait d'un plus<br />

grand secours dans sa volonté <strong>de</strong> vivre en Occi<strong>de</strong>nt.<br />

Devenu Jean-Pierre, Ion-Petru, à peine vingt ans, s'intégra immédiatement.<br />

"J'aurais pu épouser la fille du patron, mais elle avait un côté "soixante-huitard" et<br />

féministe qui me déroutait". Trois mois après son arrivée, il se mettait en couple avec<br />

Jacqueline, jeune fille originaire d'Agen - sa femme <strong>de</strong>puis 28 ans - dont il a quatre<br />

enfants, 3 garçons et une fille, complètement français.


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

"J'ai été un bon contribuable français"<br />

Jean-Pierre gravit vite <strong>les</strong> échelons. Chef d'équipe, chef<br />

<strong>de</strong> chantier, travaillant pour Bouyghues. Après un intermè<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans, où il s'essaye à l'hôtellerie en Auvergne, il déci<strong>de</strong>,<br />

à 32 ans, <strong>de</strong> se mettre à son compte, à Ormesson sur Marne,<br />

dans la région parisienne. Son entreprise prospère. Il fait <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>vantures <strong>de</strong> magasin en aluminium,<br />

<strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s pour <strong>de</strong>s<br />

chaînes d'hôtel, <strong>de</strong>s restaurants,<br />

travaille pour l'immobilier, a <strong>de</strong>s<br />

clients importants comme le<br />

numéro un du transport <strong>de</strong> fonds,<br />

la Brink's.<br />

Sa technique : faire beaucoup<br />

<strong>de</strong> sous-traitance et travailler<br />

toujours avec son équipe<br />

<strong>de</strong> 4-5 personnes. Jacqueline<br />

tient la comptabilité et est la<br />

mémoire <strong>de</strong> l'entreprise. "J'ai été<br />

un bon contribuable français. Il<br />

m'est arrivé <strong>de</strong> payer jusqu'à 800<br />

000 F (120 000 €) rien que<br />

d'impôts sur <strong>les</strong> bénéfices".<br />

Devenu citoyen français en<br />

1978, Jean-Pierre n'imagine pas<br />

alors retourner en Roumanie. "J'avais la haine, non pas <strong>de</strong><br />

mon pays, mais <strong>de</strong> ce qui arrivait à mes compatriotes, <strong>de</strong> ce<br />

que le régime en faisait". La France est <strong>de</strong>venue son pays. Il<br />

s'y plait, d'autant plus que <strong>les</strong> Roumains y sont bien accueillis.<br />

Il aime prendre l'apéritif avec ses amis, aller au restaurant et au<br />

théâtre avec sa femme, accompagner ses enfants sur <strong>les</strong> terrains<br />

<strong>de</strong> sport le dimanche.<br />

"Payer pour perdre<br />

sa nationalité… et la retrouver"<br />

Mais la "révolution" <strong>de</strong> décembre 1989 lui renvoie son<br />

pays natal au visage. Il y revient vite au volant d'un camion<br />

d'ai<strong>de</strong> humanitaire pour Resita, le chef-lieu du Caras Severin,<br />

distant d'une vingtaine <strong>de</strong> kilomètres <strong>de</strong> Bocsa, frété par la<br />

paroisse roumaine orthodoxe <strong>de</strong> Paris, dont il est un membre<br />

très actif.<br />

Surpris par <strong>les</strong> évènements, Jean-Pierre Moldovan s'était<br />

en fait résigné, quelques mois auparavant, à abandonner sa<br />

nationalité roumaine. C'était le prix qu'avait exigé l'ambassa<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Roumanie à Paris pour lui donner l'autorisation <strong>de</strong> retourner<br />

embrasser sa mère à Bocsa. La procédure étant partie, il n'y<br />

a avait plus moyen <strong>de</strong> l'arrêter. Jean-Pierre n'était plus<br />

Roumain, mais le re<strong>de</strong>vint rapi<strong>de</strong>ment… "Je ne sais pas s'il<br />

existe un autre pays où il faut payer pour perdre sa nationalité…<br />

et repayer pour la retrouver", confie-t-il aujourd'hui,<br />

désabusé, sans s'attar<strong>de</strong>r sur le sujet.<br />

"Grand-Père, ne t'en fais pas…<br />

Un jour el<strong>les</strong> seront à moi ces terres"<br />

L'enfant du pays retrouve son frère, sa famille, qu'il ai<strong>de</strong><br />

Jean-Pierre Moldovan a reçu longuement Henri Gillet dans<br />

son bureau <strong>de</strong> la mairie <strong>de</strong> Bocsa. Quelques jours plus tard,<br />

le maire franco-roumain, cas unique dans son pays, était <strong>de</strong>stitué<br />

pour “cause <strong>de</strong> double nationalité”... et remplacé par un maire<br />

syrien-roumain, comme l’a révélé le journal “Romania libera”.<br />

Actualité<br />

à vivre <strong>de</strong>puis. Pour ses copains d'enfance, revu avec émotion,<br />

il est <strong>de</strong>venu "Francezul", le Français. En France, il est "le<br />

Roumain".<br />

Mais, surtout, il découvre sa fille née après son départ<br />

d'une liaison et qu'il n'a jamais vue. Il marche en sa compagnie<br />

sur <strong>les</strong> collines dominant Bocsa, se souvenant <strong>de</strong> son grandpère.<br />

Alors qu'il était enfant, celui-ci l'avait emmené sur ces<br />

lieux et, retenant difficilement<br />

ses larmes, lui avait montré <strong>les</strong><br />

terres qui lui avaient appartenues<br />

jusqu’à la collectivisation.<br />

Simple paysan, dur à la<br />

tâche, il avait réussi à constituer<br />

une exploitation conséquente,<br />

champ après champ, vache<br />

après vache, que <strong>les</strong> communistes<br />

lui avaient volée. "Grand-<br />

Père, ne t'en fais pas…Un jour<br />

el<strong>les</strong> seront à moi ces terres !"<br />

s'était-il exclamé du haut <strong>de</strong> ses<br />

onze ans.<br />

Un incessant racket<br />

C'est à sa fille roumaine<br />

qu'il confie la charge <strong>de</strong> réaliser<br />

sa promesse. Mais on lui met sans arrêt <strong>de</strong>s bâtons dans <strong>les</strong><br />

roues. Les titres <strong>de</strong> propriété prouvant que <strong>les</strong> terrains sont<br />

bien à lui ont disparu ou sont dissimulés. Chaque fois qu'il<br />

veut racheter une terre, le prix est double. Jean-Pierre<br />

Moldovan est soumis à un incessant racket. Peu à peu, il réussit<br />

cependant à réunir le patrimoine <strong>de</strong> son grand-père et même<br />

à l'agrandir.<br />

Il veut servir d'exemple en montrant qu'un esprit entrepreneur<br />

et travailleur au service d'une agriculture mo<strong>de</strong>rne peut<br />

ai<strong>de</strong>r à développer la région. Il fait venir <strong>de</strong>s tracteurs et<br />

d'autres matériels. "Travailler chez moi, ne plaît pas à tout le<br />

mon<strong>de</strong>. Huit heures, c'est huit heures, comme en France…et<br />

non pas une heure ou <strong>de</strong>ux comme autrefois".<br />

Révolté par la bêtise<br />

Sa volonté se heurte à <strong>de</strong>s résistances. La vigne qu'il a<br />

plantée après l'avoir fait venir <strong>de</strong> France brûle une nuit mystérieusement.<br />

En 1999, Jean-Pierre Moldovan invite à ses frais<br />

en France, le maire <strong>de</strong> Bocsa, prototype <strong>de</strong> l'élu communiste à<br />

l'ancienne, lui fait visiter <strong>de</strong>s exploitations mo<strong>de</strong>rnes pour lui<br />

faire comprendre tout l'intérêt qu'il y a à développer ce secteur<br />

et à motiver <strong>les</strong> paysans en redonnant <strong>les</strong> terres confisquées.<br />

Peine perdue.<br />

Alors, révolté par la bêtise, six mois avant <strong>les</strong> élections<br />

municipa<strong>les</strong> <strong>de</strong> 2000, à 48 ans, contre l'avis <strong>de</strong> sa femme, <strong>de</strong><br />

ses enfants, <strong>de</strong> tous ses amis, Jean-Pierre Moldovan, dont<br />

l'avenir matériel est assuré, déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> retourner au pays pour<br />

briguer le poste <strong>de</strong> maire <strong>de</strong> Bocsa. Il cè<strong>de</strong> son affaire en<br />

France où il ne conserve plus désormais qu'une maison, faisant<br />

le pari qu'il réussira à changer le <strong>de</strong>stin <strong>de</strong> sa ville, comme il a<br />

changé le sien.<br />

22 13


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

"Les investisseurs étrangers sont très surpris<br />

parce qu'on ne leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> pourboires"<br />

- Quels sont vos résultats ?<br />

- JPM : J'ai consacré mon temps jusqu'ici à régler <strong>les</strong><br />

<strong>de</strong>ttes laissées par le maire précé<strong>de</strong>nt, 150 000 € (1 MF). C'est<br />

fait. Maintenant, je peux penser à faite rénover <strong>les</strong> canalisations<br />

<strong>de</strong> la ville qui ren<strong>de</strong>nt l'âme. Je me suis battu pour faire<br />

avancer <strong>les</strong> restitutions <strong>de</strong>s terres et <strong>de</strong>s maisons. Ce n'est pas<br />

facile. En dix ans, on n'en avait rendu que 10 %. J'ai bon espoir<br />

d'avoir tout bouclé d'ici la fin <strong>de</strong> l'année et chaque <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur<br />

spolié <strong>de</strong>vrait avoir retrouvé ses titres <strong>de</strong> propriété.<br />

J'essaie <strong>de</strong> faire venir <strong>de</strong>s entreprises étrangères. Environ<br />

800 emplois sont en cours <strong>de</strong> création, dans le domaine du<br />

bois, <strong>de</strong> la confection, <strong>de</strong> la mécanique <strong>de</strong> précision. Des<br />

Italiens, <strong>de</strong>s Espagnols, <strong>de</strong>s Allemands. Ils sont très surpris<br />

parce que, non seulement on ne leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas <strong>de</strong> "pourboires",<br />

mais on <strong>les</strong> ai<strong>de</strong>. Ils me considèrent comme faisant<br />

partie <strong>de</strong> leur mon<strong>de</strong> et <strong>les</strong> discussions se passent maintenant<br />

en français. J'avais aussi un entrepreneur français, mais j'ai<br />

senti qu'on essayait <strong>de</strong> le berner… alors je lui ai conseillé<br />

d'arrêter et je lui ai trouvé un autre endroit en Roumanie pour<br />

s'installer.<br />

"Effectivement, il faudra une génération<br />

avant que <strong>les</strong> choses ne changent vraiment"<br />

- Comment jugez-vous vos concitoyens ?<br />

- JPM : Ils m'intriguent et je n'arrive pas à comprendre<br />

leur comportement. Pourquoi ne veulent-ils pas évoluer ?<br />

L'étrange<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> américaine<br />

Au cours d'une visite à<br />

Tblilissi, le Prési<strong>de</strong>nt<br />

Iliescu a fait une étrange<br />

révélation en remerciant son<br />

hôte, le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Georgie,<br />

Edouard Chevardnadze, pour son<br />

rôle dans la "Révolution" <strong>de</strong> 1989.<br />

Alors ministre <strong>de</strong>s Affaires<br />

étrangères <strong>de</strong> l'URSS, celui-ci avait<br />

très fortement conseillé à Mihail<br />

Gorbatchev <strong>de</strong> rompre avec la "doctrine<br />

Brejnev", le convainquant <strong>de</strong><br />

ne pas intervenir militairement dans<br />

ce pays satellite pour ai<strong>de</strong>r au renversement<br />

<strong>de</strong> Ceausescu... ainsi que<br />

le suggérait le prési<strong>de</strong>nt américain<br />

George Bush (père <strong>de</strong> l'actuel prési<strong>de</strong>nt),<br />

inquiet <strong>de</strong> la tournure <strong>de</strong>s<br />

évènements et qui aurait craint que<br />

Ceausescu ne prépare une bombe<br />

atomique.<br />

Actualité<br />

Pourquoi se contentent-ils <strong>de</strong> stagner, <strong>de</strong> limiter leur horizon,<br />

<strong>les</strong> capacités <strong>de</strong> leur esprit ? Effectivement, il faudra que passe<br />

une génération avant que <strong>les</strong> choses ne changent vraiment.<br />

Mais j'ai confiance.<br />

- Pourquoi vous êtes vous embarqué dans cette aventure?<br />

- JPM : C'est un défi que<br />

je me suis imposé ou, plutôt,<br />

qui s'est imposé. J'avais une<br />

belle vie en France et je<br />

gagnais en un jour mon salaire<br />

actuel <strong>de</strong> maire. Mais j'étais<br />

aussi heureux <strong>de</strong> retrouver<br />

Bocsa, <strong>de</strong> me rapprocher <strong>de</strong> la<br />

nature. Je vais à la chasse et çà<br />

n'a rien à voir avec la Sologne<br />

: ici, c'est vraiment sauvage.<br />

Je sais que c'est dur pour ma<br />

femme qui m'a accompagné.<br />

Elle parle maintenant le roumain<br />

et retourne souvent à<br />

Le centre ville <strong>de</strong> Bocsa,<br />

commune <strong>de</strong> 18 000 habitants.<br />

Paris. Moi, mon cœur est partagé. Je suis décidé à rester, à me<br />

battre et à œuvrer, simplement comme maire <strong>de</strong> ma ville. Mais<br />

un autre pays comme la France, çà n'existe pas.<br />

Des amis français ou allemands viennent souvent me voir,<br />

ils me soutiennent. Tous me font la même remarque : "Tes cheveux<br />

ont blanchi".<br />

(Interview réalisée le 9 juillet à Bocsa, une semaine<br />

avant la <strong>de</strong>stitution <strong>de</strong> Jean-Pierre Moldovan).<br />

A savoir<br />

Du temps pour effacer le passé<br />

Octav Cozmânca, ministre <strong>de</strong> l'Administration<br />

publique, a reconnu que l'ordonnance par<br />

laquelle le gouvernement enjoignait aux communes<br />

<strong>de</strong> faire disparaître <strong>de</strong>s édifices ou symbo<strong>les</strong> du<br />

régime pro-fasciste du maréchal Antonescu et <strong>de</strong> débaptiser<br />

<strong>de</strong>s rues portant son nom, était inapplicable dans<br />

l'immédiat, cette mesure appartenant aux élus locaux.<br />

"Cela prendra du temps, mais nous y arriverons" a indiqué<br />

le ministre. La décision d'effacer ces traces d'un passé<br />

Octav Cozmânca<br />

controversé avait été prise en vue <strong>de</strong> faciliter l'entrée du<br />

pays dans l'OTAN, le gouvernement répondant ainsi à la<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s autorités américaines, el<strong>les</strong>-mêmes soumises à la pression <strong>de</strong> leur lobby juif.<br />

Révolutionnaires<br />

Les membres du PNTCD (Parti National Paysan Chrétien Démocrate) <strong>de</strong> l'ancien<br />

prési<strong>de</strong>nt Constantinescu, titulaires d'une carte <strong>de</strong> "Révolutionnaire" délivrée<br />

pour leur participation aux évènements <strong>de</strong> décembre 1989 ont décidé <strong>de</strong> la<br />

rendre. Leur vice-prési<strong>de</strong>nt, Ioan Caramitru, a déploré que ce titre et la loi qui l'accompagnaient,<br />

faits pour permettre aux révolutionnaires <strong>de</strong> faire entendre leur voix dans la démocratie<br />

naissante n'ait servi que <strong>de</strong> paravent "à <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> "camara<strong>de</strong>s" pour abriter<br />

leur passé, détournant l'esprit initial <strong>de</strong> décembre 1989".<br />

22 15


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

22 14<br />

SUCEAVA<br />

BAIA<br />

<br />

MARE<br />

<br />

<br />

ORADEA<br />

<br />

TARGU IASI <br />

CLUJ MURES<br />

ARAD<br />

ALBA IULIA<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

TIMISOARA<br />

DEVA<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

BACAU<br />

<br />

GALATI<br />

BRASOV<br />

<br />

BRAILA <br />

<br />

BOCSA PITESTI <br />

TULCEA<br />

<br />

CRAIOVA<br />

BUCAREST<br />

<br />

CONSTANTA<br />

<br />

Une campagne<br />

à l'américaine…<br />

mais sans promesses<br />

"Je me suis présenté pour faire<br />

respecter la loi, face à <strong>de</strong>s communistes<br />

et à <strong>de</strong>s escrocs". En une<br />

phrase lapidaire, Jean-Pierre<br />

Moldovan résume le thème <strong>de</strong> sa<br />

campagne pour s'emparer <strong>de</strong> la mairie<br />

<strong>de</strong> Bocsa, sa ville natale, au premier<br />

semestre 2000.<br />

Aidé seulement par <strong>de</strong>ux ou trois<br />

copains d'école, il a dépensé sans<br />

compter, ne cachant pas qu'il a mené<br />

une véritable "campagne à l'américaine"<br />

: casquettes, t-shirts, badges, briquets<br />

à son effigie… "Je n'ai rien promis,<br />

sinon que je rendrais toutes <strong>les</strong><br />

terres, que je serai juste et que je<br />

ferai respecter la loi, <strong>les</strong> droits et <strong>les</strong><br />

valeurs <strong>de</strong> chacun".<br />

En face <strong>de</strong> lui, se présentaient 19<br />

candidats… "Mais j'étais le seul <strong>de</strong><br />

Bocsa et indépendant ". Sa candidature<br />

dérangeant, on lui fit un procès<br />

avant <strong>les</strong> élections sur sa double<br />

nationalité franco-roumaine."Je l'ai<br />

gagné, mais j'ai été contraint <strong>de</strong> commencer<br />

le processus d'abandon <strong>de</strong> la<br />

nationalité française".<br />

Jean-Pierre Moldovan rate <strong>de</strong> peu<br />

l'élection au premier tour… "On m'a<br />

volé 800 voix". Mais au second tour,<br />

c'est un véritable raz <strong>de</strong> marée.<br />

Le franco-roumain l'emporte avec<br />

75 % <strong>de</strong>s suffrages. Bocsa, 18 000<br />

habitants, où le chômage est important,<br />

le combinat métallurgique n'employant<br />

plus que 700 ouvriers au lieu<br />

<strong>de</strong> 7000 autrefois, avait soif <strong>de</strong> changement<br />

et <strong>de</strong> nouveau, et la population<br />

se montrait dégoûtée par <strong>les</strong><br />

élus véreux impliqués dans <strong>les</strong><br />

affaires <strong>de</strong> corruption.<br />

Exclusif<br />

Actualité<br />

- Henri Gillet : Quel premier objectif aviez-vous en<br />

<strong>de</strong>venant le maire <strong>de</strong> votre commune natale ?<br />

- Jean-Pierre Moldovan : Redonner leur dignité aux gens pour qu'ils re<strong>de</strong>viennent<br />

<strong>de</strong> vrais citoyens. Leur faire comprendre qu'ils avaient <strong>de</strong>s droits qui <strong>de</strong>vaient être<br />

respectés. J'ai montré moi-même l'exemple. Je n'ai pas crié, je ne me suis pas énervé<br />

<strong>de</strong>vant <strong>les</strong> situations diffici<strong>les</strong>. Ma porte est toujours ouverte, même chez moi. Dans<br />

la rue, je m'arrête pour écouter <strong>les</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s et je fais en sorte qu'on leur apporte toujours<br />

une réponse. Si ce n'est pas possible, je l'explique.<br />

J'ai rappelé longuement au personnel <strong>de</strong> la mairie qu'on était là pour ai<strong>de</strong>r nos<br />

concitoyens. Je lui ai imposé la conscience professionnelle, le respect, la serviabilité,<br />

la politesse. Ce sont <strong>de</strong>s choses élémentaires en France, mais en Roumanie on ne <strong>les</strong><br />

connaît pas. Les fonctionnaires répon<strong>de</strong>nt n'importe comment, <strong>de</strong> façon grossière,<br />

traitent <strong>les</strong> gens <strong>de</strong> manière inadmissible. Si un Tsigane avait <strong>de</strong>ux jours <strong>de</strong> retard<br />

pour payer une taxe, on lui coupait l'ai<strong>de</strong> familiale immédiatement… et on prenait sur<br />

celle <strong>de</strong> son frère. J'ai fait comprendre qu'on pouvait attendre le versement <strong>de</strong> sa pension<br />

du mois suivant. J'ai interdit toute pratique illicite, sous peine d'être immédiatement<br />

mis à la porte. Si je surprend un fautif, il n'y coupera pas. C'est fini <strong>les</strong> paquets<br />

<strong>de</strong> café ou <strong>les</strong> poulets qu'on est obligé <strong>de</strong> donner sous la table pour un papier qu'on<br />

doit vous délivrer normalement .<br />

"J'ai mis un terme aux magouil<strong>les</strong>"<br />

- Quel<strong>les</strong> mesures avez-vous été amené à prendre pour cette remise en ordre ?<br />

- JPM : J'ai réduit le personnel communal <strong>de</strong> 25 %. Il était beaucoup trop nombreux,<br />

ne servait parfois qu'à faire le café, manquait souvent <strong>de</strong> professionnalisme,<br />

comptait une armée <strong>de</strong> directeurs et <strong>de</strong> petits chefs. Il y en avait ainsi un pour la bibliothèque<br />

alleman<strong>de</strong>. J'ai "viré" le secrétaire <strong>de</strong> mairie qui régnait sur celle-ci <strong>de</strong>puis<br />

longtemps et en avait fait un lieu <strong>de</strong> combines.<br />

Exemple : j'ai fait la chasse aux bergers dont <strong>les</strong> troupeaux envahissaient illégalement<br />

la commune, sans payer <strong>de</strong> taxes, détruisant <strong>les</strong> cultures, provoquant la colère<br />

<strong>de</strong>s paysans. On a dénombré jusqu'à 8000 têtes… et la mairie, avec laquelle ils étaient<br />

en cheville, ne percevait que 600 taxes ! Où est passé le reste ? Alors, j'ai fait venir<br />

<strong>de</strong>ux 4x4 <strong>de</strong> France, dotés <strong>de</strong> puissants projecteurs, j'ai équipé <strong>les</strong> policiers <strong>de</strong> téléphones<br />

mobi<strong>les</strong>. On a procédé à <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> filet nocturnes dans la montagne, barrant<br />

<strong>les</strong> routes. Je n'ai pas loupé <strong>les</strong> contrevenants . Pas question <strong>de</strong> transiger sur <strong>les</strong><br />

amen<strong>de</strong>s. Pour l'instant, on a réussi à faire partir 2000 moutons.<br />

- Mais vous vous faites <strong>de</strong>s ennemis ?<br />

Une semaine avant sa <strong>de</strong>stitution,<br />

J.P. Moldovan nous parlait <strong>de</strong> son pays,<br />

<strong>de</strong> son défi, <strong>de</strong>s obstac<strong>les</strong> rencontrés<br />

"Ce qui <strong>les</strong> ennuie,<br />

c'est que je ne suis pas<br />

comme <strong>les</strong> autres"<br />

- JPM : Oh oui ! On me cherche toujours <strong>de</strong>s poux dans la tête, pour tenter <strong>de</strong> me<br />

<strong>de</strong>stituer par exemple, parce qu'ils ne peuvent rien trouver d'autre contre moi. Ma<br />

venue dérange beaucoup <strong>de</strong> mon<strong>de</strong> car j'ai mis un terme aux magouil<strong>les</strong>. Ceux qui<br />

sont en faute, puissants ou non, doivent payer leurs P.V.. Je n'accepte aucun compromis.<br />

Ce qui <strong>les</strong> ennuie, c'est que je ne suis pas comme eux. Les "milliardaires" (ndlr<br />

: en lei) ont essayé <strong>de</strong> me corrompre ; çà me faisait rire… car je suis plus riche qu'eux.<br />

Ceci dit, si la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est juste, je suis prêt à ai<strong>de</strong>r <strong>les</strong> gens.


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

22 16<br />

BAIA MARE<br />

SUCEAVA<br />

<br />

<br />

TARGU<br />

<br />

ORADEA MURES<br />

<br />

IASI<br />

<br />

ARAD CLUJ<br />

<br />

BACAU<br />

HUNEDOARA<br />

<br />

<br />

GALATI<br />

<br />

TIMISOARA SIBIU<br />

BRASOV<br />

<br />

BRAILA <br />

<br />

TULCEA<br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

CONSTANTA<br />

<br />

<br />

Le<br />

<br />

P. NEAMT<br />

<br />

PITESTI <br />

Le gouvernement<br />

a fixé le nombre<br />

<strong>de</strong> fêtes léga<strong>les</strong><br />

Le gouvernement a adopté un<br />

projet <strong>de</strong> loi fixant définitivement à 8<br />

jours le nombre <strong>de</strong> fêtes léga<strong>les</strong><br />

fériées et payées, et arrêtant le montant<br />

<strong>de</strong>s amen<strong>de</strong>s à verser par <strong>les</strong><br />

entreprises en cas <strong>de</strong> son non-respect<br />

(<strong>de</strong> 1500 à 3000 €, 10 000 à<br />

20 000 F). Il s'agit du 1er et 2 janvier,<br />

<strong>de</strong>s dimanche et lundi <strong>de</strong><br />

Pâques, du 1er mai, du 1er<br />

décembre (Fête nationale, commémorant<br />

la "Gran<strong>de</strong> assemblée" <strong>de</strong><br />

Alba Iulia du 1er décembre 1918,<br />

jour <strong>de</strong> la naissance <strong>de</strong> la "Gran<strong>de</strong><br />

Roumanie", avec le rattachement <strong>de</strong><br />

la Transylvanie, puis <strong>de</strong> la<br />

Bucovine), <strong>de</strong>s 25 et 26 décembre.<br />

Deux autres jours seront déclarés<br />

fériés, en fonction du calendrier <strong>de</strong>s<br />

fêtes religieuses chrétiennes, pour<br />

<strong>les</strong> personnes affirmant appartenir à<br />

ces confessions.<br />

Cette année, un mois avant<br />

Pâques, qui tombait le dimanche 5<br />

mai, le gouvernement avait décrété<br />

un "pont" national, entre le 1er mai<br />

et le 6 mai (7 mai pour <strong>les</strong> fonctionnaires<br />

et <strong>les</strong> éco<strong>les</strong>).<br />

Publicité sur l'alcool<br />

A la suite <strong>de</strong> la publication <strong>de</strong><br />

chiffres montrant la croissance <strong>de</strong> la<br />

consommation <strong>de</strong> boissons alcoolisées<br />

chez <strong>les</strong> jeunes, le CNA<br />

(Conseil National <strong>de</strong> l'Audiovisuel) a<br />

décidé que leur publicité sur <strong>les</strong><br />

écrans et <strong>les</strong> on<strong>de</strong>s ne serait plus<br />

autorisée que <strong>de</strong> 22 h à 5 h du<br />

matin.<br />

Régions<br />

Actualité<br />

Idées extravagantes du maire <strong>de</strong> Piatra Neamt, Ion Rotaru, délire obsessionnel<br />

xénophobe à l'encontre <strong>de</strong>s Hongrois <strong>de</strong> Gheorghe Funar, maire <strong>de</strong> Cluj,<br />

l'Amérique promise aux<br />

habitants d'Arad par son maire<br />

baptiste, Doru Popa, lequel profite<br />

<strong>de</strong> sa position pour noyauter<br />

son administration par <strong>de</strong>s coreligionnaires...<br />

<strong>les</strong> gran<strong>de</strong>s vil<strong>les</strong><br />

roumaines regorgent <strong>de</strong> personnages<br />

étonnants qu'el<strong>les</strong> ont<br />

portés à leur tête, parfois pittoresques,<br />

souvent affairistes,<br />

représentant <strong>les</strong> intérêts <strong>de</strong><br />

clans et se comportant au quoti-<br />

dien comme <strong>de</strong> véritab<strong>les</strong><br />

potentats locaux.<br />

120 000 habitants festoient aux frais du maire<br />

Les Roumains sont habitués aux dérapages et aux combines <strong>de</strong> leurs édi<strong>les</strong>.<br />

Pourtant, le dimanche 14 juillet <strong>de</strong>rnier, le maire <strong>de</strong> Bacau <strong>les</strong> a laissés bouche bée.<br />

Elu voici <strong>de</strong>ux ans, Dumitru Sechelariu, a convié ce jour- là toute la population à venir<br />

fêter son 44ème anniversaire dans le parc central <strong>de</strong> la ville. Dix tonnes <strong>de</strong> saucisses,<br />

un wagon <strong>de</strong> vin <strong>de</strong> Feteasca, <strong>de</strong>s cuves remplies <strong>de</strong> bière, avaient été commandés.<br />

L'accès au centre-ville avait été interdit à la circulation pour permettre l'accès plus<br />

rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s colonnes <strong>de</strong> camions transportant l'infrastructure <strong>de</strong> l'immense fête, baptisée<br />

"le dimanche <strong>de</strong> la générosité": barbecues, bonbonnes <strong>de</strong> gaz, machines à fabriquer<br />

la glace, pain, tab<strong>les</strong>, chaises, nappes, couverts, fleurs, etc... Les habitants du<br />

quartier avaient été priés d'aller garer ailleurs leurs voitures.<br />

A dix heures du matin, tout était en place et le maire, entouré <strong>de</strong> sa famille, d'adjoints<br />

et <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s du corps, pouvait faire peu après son apparition, fendant la foule<br />

sur plus d'un kilomètre et accueilli par un chœur d'enfants lui chantant "E haiduc si e<br />

vestit" ("C'est un homme d'honneur et il est très connu"). Cent vingt mille personnes<br />

ont participé aux agapes, buvant et mangeant aux frais du maire jusqu'à une heure<br />

avancée <strong>de</strong> la nuit, assistant à un <strong>de</strong>s plus impressionnants spectac<strong>les</strong> <strong>de</strong> chansons et<br />

<strong>de</strong> musique qui puisse être offert à travers le pays, avec la présence d'une vingtaine <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>s ve<strong>de</strong>ttes nationa<strong>les</strong> ou <strong>de</strong> groupes réputés, comme Monica Anghel, Marcel<br />

Pavel, Voltaj... La journée s'est achevée par un discours du maire et un feu d'artifice.<br />

Un sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la ville à son nom<br />

A Bacau, Dumitru Sechelariu<br />

avait convié toute la population<br />

à fêter son 44ème anniversaire<br />

14 juillet d'un maire mégalomane<br />

D. Sechelariu, ici en compagnie <strong>de</strong> sa femme et <strong>de</strong> sa<br />

fillette, avait commandé dix tonnes <strong>de</strong> saucisses, un<br />

wagon <strong>de</strong> vin, <strong>de</strong>s cuves <strong>de</strong> bière pour son anniversaire.<br />

Dumitru Sechelariu affirme avoir entièrement payé <strong>de</strong> sa poche <strong>les</strong> 3 milliards <strong>de</strong><br />

lei (100 000 €, 650 000 F) qu'a coûtés son anniversaire. Son salaire <strong>de</strong> maire, 15 millions<br />

<strong>de</strong> lei ( 500 E, 3300 F) ne suffisant pas, cet ancien chauffeur <strong>de</strong> taxi a dû puiser<br />

dans l'immense fortune qu'il s'est constituée avec ses amis <strong>de</strong> la ville. L'élu, qui se voit<br />

maire à vie <strong>de</strong> Bacau, a bâti sa popularité sur le club <strong>de</strong> football, le FCM Bacau, qu'il<br />

a réussi à propulser en première division nationale. Estimant regrettable que l'on ne<br />

reconnaisse le mérite <strong>de</strong>s hommes que lorsqu'ils sont morts, il a déjà fait baptiser à son<br />

nom le grand sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la ville.<br />

A ses détracteurs, dont Ion Iliescu qui a estimé "impardonnable et indécent" son<br />

comportement <strong>de</strong> "nabab", Dumitru Sechelariu n'a qu'une réponse à apporter: "Cela<br />

vous dérange que je sois un maire aimé".


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Vie politique<br />

Corneliu Vadim Tudor a,<br />

une nouvelle fois, fait<br />

honte à ses collègues parlementaires<br />

et créé un nouveau scandale<br />

en envoyant une lettre insultante<br />

à l'ambassa<strong>de</strong>ur américain pour s'indigner<br />

<strong>de</strong> son absence lors <strong>de</strong> l'inauguration<br />

à Cluj <strong>de</strong> la statue <strong>de</strong> Woodrow<br />

Wilson, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s USA lors <strong>de</strong> la<br />

Corneliu Vadim Tudor<br />

Première Guerre mondiale et initiateur<br />

<strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s Nations. Michael Guest avait décliné<br />

l'invitation <strong>de</strong> Gheorghe Funar, maire <strong>de</strong> Cluj et bras droit <strong>de</strong><br />

C.V. Tudor à la tête du PRM (Parti <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Roumanie) à<br />

participer au festival américain organisé à cette occasion, pour<br />

Etat mental<br />

<strong>de</strong>s parlementaires<br />

Les députés membres <strong>de</strong> la<br />

Commission <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong><br />

l'Homme du Parlement ont donné<br />

un avis favorable à la proposition <strong>de</strong> loi <strong>de</strong><br />

leur collègue PSD (Parti Social-Démocrate <strong>de</strong><br />

Adrian Nastase), Cristian Sandache, visant à<br />

soumettre <strong>les</strong> candidats à <strong>de</strong>s fonctions<br />

publiques éligib<strong>les</strong> à un examen psychologique<br />

et psychiatrique, <strong>de</strong>stiné à déterminer<br />

leur capacité à remplir leur mandat et placé<br />

sous le contrôle d'un collège <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins et<br />

psychologues. Un projet vivement contesté<br />

par le député UDMR (Union Démocratique<br />

<strong>de</strong>s Magyars <strong>de</strong> Roumanie), Gyorgy Tokay,<br />

lequel a déclaré que "seuls <strong>les</strong> électeurs<br />

étaient aptes à déterminer si leurs représentants<br />

étaient fous".<br />

Des juges méritants<br />

Le prési<strong>de</strong>nt Iliescu a décerné<br />

l'ordre et la médaille du Mérite<br />

Judiciaire à une importante promotion<br />

<strong>de</strong> juges et procureurs, provoquant <strong>de</strong>s<br />

controverses. Le pouvoir et la nomenklatura<br />

sont impliqués dans <strong>de</strong> nombreuses affaires et<br />

la magistrature est considérée comme l'administration<br />

la plus corrompue du pays, avec la<br />

douane et la police. L'intérêt <strong>de</strong> ces décorations<br />

dépasse très largement la seule fierté <strong>de</strong><br />

<strong>les</strong> arborer: el<strong>les</strong> permettent à leur titulaire <strong>de</strong><br />

bénéficier <strong>de</strong> réductions d'impôts sur le revenu<br />

pouvant aller jusqu'à 50 % et d'une majoration<br />

<strong>de</strong> 20 % <strong>de</strong>s salaires.<br />

Actualité<br />

L’outrage <strong>de</strong> Corneliu Vadim Tudor<br />

à l’ambassa<strong>de</strong>ur américain Michael Guest<br />

ne pas cautionner son attitu<strong>de</strong> xénophobe vis à vis <strong>de</strong> ses administrés<br />

d'origine hongroise. Dans sa missive, adressée à<br />

"Madame l' Ambassadrice Michaela Guest", le lea<strong>de</strong>r ultranationaliste<br />

déclarait comprendre "que<br />

le fait d'avoir ses règ<strong>les</strong> pouvait l'avoir<br />

amenée à renoncer à se déplacer".<br />

Arrivé voici un an à Bucarest, juste<br />

après que l'homosexualité ait été dépénalisée<br />

en Roumanie, l'ambassa<strong>de</strong>ur<br />

américain n'a jamais caché qu'il était<br />

lui-même homosexuel et s'est installé<br />

dans l'ambassa<strong>de</strong> avec son compagnon<br />

lequel était présent lors <strong>de</strong> sa cérémo-<br />

Michael Guest<br />

nie d'investiture.<br />

Daniela Rosca était<br />

le mé<strong>de</strong>cin personnel du<br />

Prési<strong>de</strong>nt Emil Constantinescu.<br />

La maîtresse du Prési<strong>de</strong>nt<br />

Pour couper court aux fuites émanant<br />

<strong>de</strong> l'actuel pouvoir et aux<br />

allusions faites directement par le<br />

Premier ministre, Adrian Nastase, visant à<br />

discréditer l'ancien prési<strong>de</strong>nt Emil<br />

Constantinescu, et à la pression médiatique<br />

qui s'exerçait sur elle, Daniela Rosca, 47<br />

ans, a convoqué une conférence <strong>de</strong> presse au<br />

cours <strong>de</strong> laquelle elle a reconnu avoir été sa<br />

maîtresse pendant trois <strong>de</strong>s quatre années où<br />

il occupait le palais <strong>de</strong> Cotroceni.<br />

Mé<strong>de</strong>cin, faisant partie <strong>de</strong> l'équipe<br />

médicale du prési<strong>de</strong>nt, vivant avec sa mère<br />

et elle-même mère d'un garçon <strong>de</strong> 17 ans, cette belle gran<strong>de</strong> femme d'un mètre<br />

quatre vingt avait libre accès à son bureau et a déclaré avoir été l'objet d'une cour<br />

assidue pendant une année, avant <strong>de</strong> lui cé<strong>de</strong>r, recevant poèmes et déclarations<br />

enflammées. Elle a mis elle-même fin "avec élégance" à cette relation "empreinte<br />

<strong>de</strong> tendresse et d'amour".<br />

Charrettes indésirab<strong>les</strong> dans la capitale<br />

Mi-juillet, la police <strong>de</strong><br />

plusieurs secteurs <strong>de</strong><br />

Bucarest a effectué<br />

plusieurs <strong>de</strong>scentes sur <strong>les</strong> grands<br />

axes <strong>de</strong> la capitale pour confisquer<br />

<strong>de</strong>s charrettes et leurs chevaux, au<br />

total une centaine, <strong>les</strong>quels sont<br />

interdits <strong>de</strong> circulation dans la ville.<br />

Ces véhicu<strong>les</strong>, dépourvus <strong>de</strong> toute<br />

signalisation et estimés dangereux,<br />

ne seront pas restitués à leurs propriétaires, <strong>de</strong>s Tsiganes le plus souvent, qui<br />

avaient déjà fait l'objet <strong>de</strong> nombreux avertissements ainsi que d'amen<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

l'ordre <strong>de</strong> 1 à 3 millions <strong>de</strong> lei (30 à 90 €, 200 à 600 €), non acquittées faute <strong>de</strong><br />

domicile fixe, <strong>de</strong> papiers d'i<strong>de</strong>ntité et <strong>de</strong> ressources <strong>de</strong>s contrevenants.<br />

22 17


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

22 18<br />

ARAD<br />

<br />

<br />

TIMISOARA<br />

ORADEA<br />

<br />

TURNU<br />

SEVERIN<br />

<br />

<br />

<br />

BAIA MARE<br />

SUCEAVA<br />

<br />

TARGU MURES<br />

<br />

IASI<br />

BACAU<br />

<br />

SIBIU<br />

<br />

BRASOV<br />

GALATI<br />

<br />

BRAILA <br />

<br />

TULCEA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

CONSTANTA<br />

<br />

<br />

PITESTI <br />

CLUJ<br />

CRAIOVA<br />

26 sociétés<br />

privatisées en <strong>2002</strong>,<br />

dont Petrom<br />

Pour <strong>2002</strong>, le ministère <strong>de</strong><br />

l'Industrie et <strong>de</strong>s Ressources envisage<br />

<strong>de</strong> privatiser 26 sociétés: 3 du<br />

secteur du pétrole et <strong>de</strong>s gaz (Petrom<br />

et <strong>les</strong> 2 Distrigaz), 2 du domaine <strong>de</strong><br />

l'électricité (<strong>les</strong> succursa<strong>les</strong> Banatouest<br />

et Dobroudja-sud <strong>de</strong> la compagnie<br />

Electrica), 13 sociétés <strong>de</strong> l'industrie<br />

<strong>de</strong> la défense et 8 firmes du secteur<br />

<strong>de</strong> l'activité auxiliaire.<br />

La privatisation <strong>de</strong> la plus gran<strong>de</strong><br />

compagnie <strong>de</strong> Roumanie, la SNP<br />

Petrom, en est actuellement au sta<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> la sélection <strong>de</strong>s offres déposées<br />

par <strong>les</strong> 12 consortiums et banques<br />

d'investissements. Petrom est coté à<br />

la Bourse <strong>de</strong>s Valeurs <strong>de</strong> Bucarest, et<br />

représente une capitalisation boursière<br />

d'environ un milliard d'euros.<br />

80 % <strong>de</strong> la sidérurgie<br />

au secteur privé<br />

En 2000, la production d'acier <strong>de</strong><br />

la Roumanie était <strong>de</strong> 4,5 millions <strong>de</strong><br />

tonnes, contre 13,4 millions <strong>de</strong><br />

tonnes en 1989, et elle ne dépassait<br />

pas 4,75 millions <strong>de</strong> tonnes en 20<strong>01</strong>.<br />

L'industrie sidérurgique roumaine<br />

comprend aujourd'hui une trentaine<br />

d'entreprises, dont 7 gran<strong>de</strong>s usines<br />

intégrées, quatre entreprises <strong>de</strong><br />

tuyaux laminés et trois <strong>de</strong> tuyaux<br />

soudés. Depuis la privatisation <strong>de</strong><br />

Si<strong>de</strong>x Galati, en novembre 20<strong>01</strong>, le<br />

secteur sidérurgique dépend du secteur<br />

privé à 80 %. Fin mars, sur 33<br />

entreprises sidérurgiques, 20 avaient<br />

été privatisées. L'année passée, la<br />

Roumanie a exporté <strong>de</strong>s produits<br />

sidérurgiques pour 600 M€ (4 milliards<br />

<strong>de</strong> F) d'acier.<br />

Economie<br />

Actualité<br />

Une surprenante étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux économistes tchèques remet en cause <strong>les</strong><br />

schémas décrivant la situation économique <strong>de</strong>s ex pays <strong>de</strong> l'Est, <strong>les</strong>quels<br />

ont accrédité l'idée que ceux-ci se sont singularisés par une forte inflation<br />

et une croissance réduite pendant leur pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> transition. Pour <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux chercheurs,<br />

<strong>les</strong> standards <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> ces pays sont plus élevés que ne le laissent apparaître <strong>les</strong> statistiques<br />

officiel<strong>les</strong>.<br />

Randall Filer et Jan Honousek soulignent que ces <strong>de</strong>rnières n'ont pas pris en<br />

compte un critère essentiel : l'amélioration conséquente <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s biens et <strong>de</strong>s<br />

services. Autrement dit, si <strong>les</strong> prix augmentent, c'est que <strong>les</strong> produits proposés sont<br />

incomparablement meilleurs... et l'on ne peut, par exemple, attribuer la différence<br />

entre <strong>les</strong> tarifs <strong>de</strong>s communications téléphoniques d'aujourd'hui et cel<strong>les</strong> d'hier à la<br />

seule inflation, sans prendre en compte la mo<strong>de</strong>rnisation du réseau, la généralisation<br />

<strong>de</strong> l'automatisation à la place du manuel, l'équipement <strong>de</strong>s foyers en téléphones, l’apparition<br />

<strong>de</strong>s mobi<strong>les</strong>...<br />

La qualité a un coût<br />

Inflation surestimée et croissance<br />

sous évaluée: le pavé dans la mare<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux économistes tchèques<br />

Les standards <strong>de</strong> vie à l'Est plus élevés<br />

que ne l'indiquent <strong>les</strong> statistiques ?<br />

Autre cas <strong>de</strong> figure, typiquement tchèque, présenté par <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux économistes pour<br />

conforter leur argumentation: <strong>les</strong> Skoda, produites désormais par Wolkswagen, n'ont<br />

plus rien à voir avec <strong>les</strong> voitures datant <strong>de</strong> l'ancien régime. Selon une enquête, 72 %<br />

<strong>de</strong>s automobilistes tchèques ne voudraient plus <strong>de</strong> ces véhicu<strong>les</strong> d'un autre âge, attribuant<br />

la différence <strong>de</strong> prix entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux modè<strong>les</strong> au gain qualitatif.<br />

Les exemp<strong>les</strong> pourraient être multipliés à l'envie: le savon est plus cher, mais c'est<br />

du vrai savon, il est parfumé et dure beaucoup plus longtemps. La bière est <strong>de</strong>venue<br />

d'une qualité comparable à celle <strong>de</strong>s autres pays, parce qu'elle est fabriquée sous licence<br />

étrangère. Beurre, café, bananes, oranges ont fait leur réapparition, mais leurs prix<br />

ne peuvent être comparés car ils n'étaient pas présents auparavant dans <strong>les</strong> magasins.<br />

Ils pèsent cependant sur l'indice <strong>de</strong>s prix à la consommation.<br />

Finalement, la meilleure référence pour évaluer le niveau véritable <strong>de</strong> l'inflation<br />

serait d'observer l'évolution du prix <strong>de</strong>s produits courants (oeufs, lait, légumes,<br />

fruits...) que l'on trouve sur le marché local: ce sont ceux qui ont le moins augmenté.<br />

Evi<strong>de</strong>mment, la ménagère qui n'a pas vu grossir en proportion le contenu <strong>de</strong> son portemonnaie<br />

pense tout autre chose.<br />

Inflation en Roumanie : 10 à 20 % en 2000 au lieu <strong>de</strong> 43 % ?<br />

En conclusion, <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux économistes affirment que la qualité a un prix et qu'elle<br />

ne peut être rendue responsable <strong>de</strong> la vraie inflation. Sur cette base, en prenant le cas<br />

<strong>de</strong> la Roumanie, ils estiment que celle-ci doit être située entre 10 et 20 % pour l'année<br />

2000, au lieu <strong>de</strong>s 43 % figurant dans <strong>les</strong> statistiques. De la même façon, ils attribuent<br />

à l'amélioration <strong>de</strong> la qualité plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong> l'augmentation <strong>de</strong>s prix dans la<br />

Tchécoslovaquie <strong>de</strong>s années 90.<br />

Randal Filer et Jan Honousek en déduisent que la croissance <strong>de</strong>s ex pays <strong>de</strong> l'Est<br />

a été sous-estimée et s'est révèlée plus rapi<strong>de</strong> que ce qu'il est admis généralement,<br />

après l'effondrement <strong>de</strong>s systèmes en place. A leurs yeux, après une ou <strong>de</strong>ux années<br />

<strong>de</strong> déclin, celle-ci est repartie aussitôt <strong>de</strong> manière soli<strong>de</strong>, Roumanie et Bulgarie, encore<br />

affligées <strong>de</strong> régimes post communistes à cette époque, faisant exception.<br />

Et <strong>de</strong> suggérer que la politique monétaire mise en place dans la majorité <strong>de</strong>s expays<br />

<strong>de</strong> l'Est pour endiguer une inflation moins redoutable qu'il n'y paraissait, a été<br />

beaucoup trop restrictive et <strong>de</strong> ce fait s'est révélée un frein au développement.


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Economie<br />

L'Institut d'Etu<strong>de</strong>s Economiques Comparées <strong>de</strong><br />

Vienne estime que la croissance <strong>de</strong> sept pays<br />

d'Europe <strong>de</strong> l'Est - Pologne, Hongrie, République<br />

Tchèque, Slovaquie, Slovénie, Bulgarie et Roumanie - est en<br />

train <strong>de</strong> ralentir, du fait d'un recul <strong>de</strong>s investissements étrangers<br />

dû au climat économique mondial. Tous ces pays misent<br />

sur l'apport <strong>de</strong> capitaux extérieurs pour se développer.<br />

L'Institut table sur une croissance moyenne du produit<br />

intérieur brut <strong>de</strong> 1,9 % en <strong>2002</strong>. La Roumanie ferait un peu<br />

mieux (+ 3 %), mais loin <strong>de</strong>s 5 % annoncés par son gouvernement,<br />

bien que sa production industrielle ait augmenté <strong>de</strong> 3 %<br />

L'Agence internationale d'évaluation<br />

financière Fitch<br />

Ratings a amélioré le qualificatif<br />

accordé à la Roumanie pour la <strong>de</strong>tte<br />

à long terme en <strong>de</strong>vises en le portant à ''B<br />

plus'', contre ''B'' ainsi que celui pour <strong>les</strong><br />

crédits en monnaie nationale, ''B minus'',<br />

contre ''B plus''.<br />

Cette réevaluation a été décidée à la<br />

Augmentation du salaire<br />

minimum : feu vert du FMI<br />

Actualité<br />

Croissance ralentie prévoit un institut autrichien<br />

Contrairement à sa réputation <strong>de</strong> "cerbère" <strong>de</strong>s<br />

finances publiques, insensible aux souffrances<br />

<strong>de</strong>s populations <strong>de</strong>s pays au chevet duquel il est<br />

appelé, le FMI (Fonds Monétaire International) a accepté<br />

que le gouvernement roumain procè<strong>de</strong> à une augmentation<br />

<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 45 % du salaire minimum brut au premier janvier<br />

prochain, lequel passera à 2,5 millions <strong>de</strong> lei (75 €, 500 F).<br />

Le représentant du FMI, Neven Mates, venu négocier l'attribution<br />

d'une tranche supplémentaire <strong>de</strong> prêt à Bucarest, a<br />

conditionné son accord à une surveillance très attentive afin<br />

d'éviter tout dérapage macro-économique, pouvant entraîner<br />

à la fois une hausse <strong>de</strong> l'inflation et un ralentissement du<br />

développement économique.<br />

Ai<strong>de</strong> à l'exportation<br />

Apartir du 1er janvier prochain, <strong>les</strong> exportateurs<br />

vont bénéficier <strong>de</strong> fonds gouvernementaux<br />

pour compenser la majoration <strong>de</strong>s impôts sur<br />

<strong>les</strong> profits, actuellement <strong>de</strong> 6 %, mais qui doivent passer à<br />

12,5 % en 2003, puis à 25 % en 2004, conformément à<br />

l'harmonisation avec la législation européenne. Ce surplus<br />

<strong>de</strong>vrait être retourné aux exportateurs sous forme d'ai<strong>de</strong>s<br />

respectant la réglementation internationale.<br />

En <strong>2002</strong>, l'Etat a consacré 45 ME (300 MF) à la promotion<br />

<strong>de</strong>s exportations, somme qui <strong>de</strong>vrait être <strong>de</strong> 70 ME<br />

(450 MF) en 2003.<br />

suite <strong>de</strong>s résultats obtenus l'année <strong>de</strong>rnière<br />

dans <strong>les</strong> domaines <strong>de</strong>s réformes et <strong>de</strong> la<br />

croissance <strong>de</strong>s réserves internationa<strong>les</strong>,<br />

rapporte le “Financial Times”.<br />

Selon Fitch, la Roumanie a enregistré<br />

en 20<strong>01</strong> ses meilleurs résultats <strong>de</strong>puis le<br />

début du processus <strong>de</strong> transition. La<br />

croissance économique, la diminution <strong>de</strong><br />

l'inflation et du déficit budgétaire, le<br />

sur <strong>les</strong> six premiers mois <strong>de</strong> l'année. Il pronostique un redémarrage<br />

<strong>de</strong> l'activité en 2003, si le climat <strong>de</strong>s affaires s'améliore<br />

dans l'UE. Ce mouvement toucherait plus particulièrement<br />

la Slovaquie et la Slovénie, engagées dans un important<br />

processus <strong>de</strong> privatisation, attractif pour <strong>les</strong> investisseurs. La<br />

Roumanie et la Bulgarie resteraient au même niveau (+ 3 %).<br />

Les économistes viennois estiment, par ailleurs, que l'inflation<br />

est sous contrôle dans la région, son taux se situant<br />

entre + 3 % et + 7 %. La Roumanie ferait exception, enregistrant<br />

+ 25 % en <strong>2002</strong> (+ 22 % prévu par le gouvernement),<br />

après + 35 % en 20<strong>01</strong> (+ 30 % d'après Bucarest).<br />

“Des progrès… mais doit mieux faire”<br />

financement sans problèmes du déficit du<br />

compte courant sont quelques-uns <strong>de</strong>s<br />

arguments avancés par l'agence pour<br />

motiver sa décision d'améliorer ses notes,<br />

tout en soulignant que <strong>de</strong>s interrogations<br />

subsistent encore sur l'engagement <strong>de</strong>s<br />

réformes structurel<strong>les</strong>. "Des progrès…<br />

mais doit mieux faire" commente en<br />

quelques sorte Fitch.<br />

La Roumanie frappe<br />

à la porte <strong>de</strong> l'OCDE<br />

Une délégation gouvernementale a "planché", début<br />

juillet, <strong>de</strong>vant une commission <strong>de</strong> l'OCDE, organisme<br />

auquel la Roumanie aspire à adhérer. Cette<br />

démarche vise à conforter la politique <strong>de</strong> Bucarest qui entend<br />

situer le pays <strong>de</strong> plein pied dans le mon<strong>de</strong> occi<strong>de</strong>ntal, avec ses<br />

candidatures à l'Union Européenne et à l'OTAN.<br />

Vieille <strong>de</strong> quarante ans et basée à Paris, l'Organisation pour<br />

la Coopération et le Développement Economique est un "club"<br />

très fermé ne regroupant que <strong>les</strong> pays <strong>les</strong> plus développés et dont<br />

ne sont membres que 30 Etats: <strong>les</strong> pays membres <strong>de</strong> l'UE, la<br />

Suisse, <strong>les</strong> Etats Unis, le Canada, le Japon, l'Australie. Seu<strong>les</strong> y<br />

figurent <strong>de</strong>s anciens pays <strong>de</strong> l'Est, la Hongrie, la Pologne, la<br />

République Tchèque et la Slovaquie.<br />

Jusqu'ici, la Roumanie n'a obtenu qu'un strapontin dans <strong>de</strong>s<br />

sous-groupes <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> l'organisation internationale, dans <strong>les</strong><br />

domaines <strong>de</strong> l'agriculture, la métallurgie et la construction navale.<br />

Bucarest souhaite obtenir une place à part entière à l'échelon<br />

supérieur, <strong>les</strong> comités <strong>de</strong> travail, étape avant <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir membre<br />

à part entière.<br />

Près d'un million d'entreprises créées<br />

D'après la Chambre <strong>de</strong> Commerce et d'Industrie<br />

Roumaine, au 31 juillet <strong>2002</strong>, 941 000 sociétés et<br />

entreprises avaient été créées <strong>de</strong>puis 1990, 160 000<br />

ayant disparu. 98 % d'entre el<strong>les</strong> avaient <strong>de</strong>s capitaux entièrement<br />

privés et 51 % exerçaient une activité commerciale.<br />

22 19


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

<br />

<br />

BAIA MARE<br />

<br />

SUCEAVA<br />

ORADEA<br />

<br />

<br />

CLUJ <br />

NADLAC<br />

<br />

ARAD DEVA<br />

TARGU IASI<br />

MURES<br />

COVASNA<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

TIMISOARA<br />

LUGOJ<br />

<br />

SIBIU BRASOV<br />

GALATI<br />

<br />

22 20<br />

PITESTI <br />

FETESTI CERNAVODA<br />

CALAFAT<br />

<br />

BUCAREST<br />

<br />

<br />

<br />

GIURGIU CONSTANTA<br />

Mobilisation<br />

contre la sécheresse<br />

et la désertification<br />

Les pouvoirs publics ont décidé <strong>de</strong><br />

lancer un programme national <strong>de</strong><br />

lutte contre la sécheresse et la<br />

désertification <strong>de</strong>s sols dans le pays,<br />

phénomènes qui se sont aggravés<br />

ces <strong>de</strong>rnières années. Actuellement,<br />

2 % <strong>de</strong>s terres arab<strong>les</strong> sont<br />

considérées comme souffrant <strong>de</strong><br />

sécheresse extrême, 28 % <strong>de</strong> sécheresse<br />

très sévère, et 10 % <strong>de</strong> sécheresse<br />

sévère, 60 % étant épargnées.<br />

Au cours <strong>de</strong>s vingt <strong>de</strong>rnières<br />

années, le débit <strong>de</strong>s rivières a baissé<br />

<strong>de</strong> moitié en montagne et <strong>de</strong> 30 %<br />

dans <strong>les</strong> plaines, tandis que la<br />

moyenne <strong>de</strong>s températures grimpait<br />

<strong>de</strong> 2 à 3 <strong>de</strong>grés.<br />

Le programme prévoit <strong>de</strong> reboiser<br />

<strong>les</strong> zones particulièrement affectées,<br />

d'intensifier la rénovation <strong>de</strong>s<br />

systèmes d'irrigation, hors d'état <strong>de</strong><br />

fonctionner <strong>de</strong>puis l'abandon <strong>de</strong>s<br />

fermes collectives, d'utiliser <strong>de</strong>s<br />

semences adaptées au climat et <strong>de</strong><br />

développer une agriculture plus<br />

conforme à l'état <strong>de</strong>s terres, souvent<br />

exploitées à la limite du supportable.<br />

La BCR, 397ème<br />

banque mondiale<br />

Première banque du pays, la BCR<br />

(Banque Commerciale Roumaine) a<br />

été classée 397 ème banque du<br />

mon<strong>de</strong> par la revue financière britannique<br />

"The Banker", sur 1000<br />

banques commercia<strong>les</strong> analysées,<br />

effectuant un saut <strong>de</strong> 150 places en<br />

un an. La BCR occupe la cinquième<br />

place <strong>de</strong>s banques <strong>de</strong>s ex pays <strong>de</strong><br />

l'Est.<br />

Economie<br />

En août, le prix du litre <strong>de</strong> Super<br />

atteignait <strong>les</strong> 24 000 lei, un plein<br />

représentant l’équivalent <strong>de</strong> 500 € .<br />

Actualité<br />

En un an, le litre<br />

d'essence a augmenté<br />

<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> moitié<br />

Moins <strong>de</strong> 15 000 lei, en juillet<br />

20<strong>01</strong>, près <strong>de</strong> 24 000 lei ( 0,7 €,<br />

4,5 F) en juillet cette année... le<br />

litre <strong>de</strong> super a augmenté <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 % en<br />

un an, alors que l'inflation était moitié moindre<br />

sur la même pério<strong>de</strong>. Déjà hors <strong>de</strong> prix, l'essence<br />

est <strong>de</strong>venue inaccessible à <strong>de</strong> nombreux<br />

automobilistes roumains, en s'alignant peu à<br />

peu sur <strong>les</strong> tarifs <strong>de</strong>s pays occi<strong>de</strong>ntaux et voi-<br />

sins, comme la Hongrie, <strong>de</strong>venant une <strong>de</strong>s principa<strong>les</strong> ressources fisca<strong>les</strong> <strong>de</strong> l'Etat.<br />

Pour mesurer ce qu'il en coûte à un Roumain, à comparaison égale avec le niveau<br />

<strong>de</strong> vie occi<strong>de</strong>ntal (multiplier par 15 le niveau <strong>de</strong>s prix, ce qui représente la différence<br />

<strong>de</strong> salaires pour une même profession, qualification et ancienneté), il suffit d'imaginer<br />

la réaction d'un Belge ou d'un Français obliger <strong>de</strong> payer son litre d'essence 10 € (65<br />

F), ou son plein 500 € (3250 F).<br />

Cette situation conduit <strong>les</strong> automobilistes roumains à utiliser avec parcimonie leur<br />

véhicule ou à faire payer leurs passagers et à jouer volontiers <strong>les</strong> taxis collectifs sur la<br />

route, en prenant en stop leurs compatriotes... Elle conduit aussi <strong>de</strong>s stations services<br />

peu regardantes à déclarer asséchées leurs pompes quelques jours avant <strong>les</strong> augmentations<br />

annoncées, afin d'empocher la différence sur leurs stocks restants.<br />

Une enquête du journal "Gardianul" montre que, par rapport à son pouvoir<br />

d'achat, le Roumain est l'Européen qui paie le plus cher son litre d'essence. Ainsi le<br />

paie-t-il 0,70 € alors que son salaire brut moyen est <strong>de</strong> 150 €, ce qui lui permet d'en<br />

acheter 215 litres par mois. Pour <strong>les</strong> Hongrois, ces niveaux sont respectivement: 0,88<br />

€ le litre, 350 € le salaire moyen brut, 429 le nombre <strong>de</strong> litres correspondant.<br />

République Tchèque: 0,87 €/l, 370 €, 460 l. Croatie: 0,87 €/l, 585 €, 726 l. Pologne:<br />

0,92 €/l, 520 €, 604 l. Slovénie: 0,89 €/l, 823 €, 990 l... France: 1 €, 1800 €, 1800 l.<br />

Voitures étrangères : <strong>les</strong> normes<br />

Euro 3 menacent le marché <strong>de</strong> l'occasion<br />

L'imposition <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l'année <strong>de</strong>s sévères normes écologiques et<br />

techniques Euro 3 concernant l'état <strong>de</strong>s voitures a fortement handicapé le<br />

marché d'importation <strong>de</strong>s véhicu<strong>les</strong> d'occasion. Dorénavant, <strong>les</strong> automobi<strong>les</strong><br />

achetées à l'étranger doivent être <strong>de</strong> fabrication récente pour pouvoir être immatriculées,<br />

ce qui augmente considérablement leur prix et raréfie aussi bien l'offre que<br />

la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Friands <strong>de</strong> voitures étrangères, <strong>les</strong> Roumains se tournent donc vers <strong>de</strong>s<br />

véhicu<strong>les</strong> <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>, voire troisième ou quatrième main, déjà immatriculés dans le<br />

pays, et échappant ainsi à la nouvelle réglementation, mais leurs prix ont doublé.<br />

Autre effet pervers <strong>de</strong> cette mesure gouvernementale: ces voitures qui ont beaucoup<br />

roulé sur <strong>les</strong> routes roumaines, dont certaines pièces ont été remplacées par <strong>de</strong>s<br />

équipements <strong>de</strong> moindre qualité se révèlent beaucoup plus dangereuses et polluantes<br />

que cel<strong>les</strong> importées directement, autrement plus fiab<strong>les</strong> et qui n'ont connu que <strong>les</strong><br />

routes occi<strong>de</strong>nta<strong>les</strong>.<br />

Devant l'effondrement du marché, certaines entreprises spécialisées ont été<br />

amenées à cesser leur activité, alors que, à Arad, le plus grand centre <strong>de</strong> voitures d'occasion<br />

<strong>de</strong> l'Ouest du pays est au bord <strong>de</strong> la faillite. Les professionnels estiment que le<br />

gouvernement aurait été mieux inspiré <strong>de</strong> ne pas se précipiter à appliquer <strong>les</strong> recommandations<br />

<strong>de</strong> Bruxel<strong>les</strong> et aurait mieux fait <strong>de</strong> suivre l'exemple <strong>de</strong> la Hongrie qui n'a<br />

pas souscrit aux normes Euro 3, jugeant plus efficace <strong>de</strong> mettre en place une réglementation<br />

concernant l'état technique effectif <strong>de</strong> chaque véhicule.


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe Actualité<br />

Equipement<br />

Les travaux pour la construction <strong>de</strong> l'autoroute<br />

Nadlac (poste frontière avec la Hongrie)-Bucarest<br />

<strong>de</strong>vraient commencer à la fin <strong>de</strong> l'année avec la<br />

mise en chantier du tronçon Nadlac-Arad, qui sera suivie <strong>de</strong><br />

celui reliant Timisoara à Lugoj et Deva. A terme, cette autoroute<br />

assurera la liaison entre la Hongrie, le réseau européen et<br />

Constantsa (850 km), traversant tout le pays . Il s'agit du plus<br />

gros investissement consenti pour un équipement par la<br />

Roumanie, <strong>de</strong>puis la réalisation du canal entre le Danube et la<br />

Mer Noire, sous le régime communiste.<br />

Le lancement <strong>de</strong>s travaux avait été retardé par l'ancien<br />

ministre <strong>de</strong>s Transports, Traïan Basescu, aujourd'hui maire <strong>de</strong><br />

Ferro-routage désormais possible d'Autriche<br />

en Roumanie et bientôt jusqu'en Bulgarie<br />

Le seul terminal combiné rail-route <strong>de</strong> Roumanie vient d'ouvrir à la<br />

gare <strong>de</strong> Glogovat, près d'Arad. Il assure la liaison avec Wels, en<br />

Autriche, permettant aux camions TIR <strong>de</strong> traverser ce pays et la<br />

Hongrie, pour 500 € (3300 F), sur 22 plate-formes, leurs chauffeurs prenant<br />

place dans un wagon normal. La liaison sera prolongée prochainement jusqu'à<br />

Calafat, sur le Danube, où un autre terminal doit être construit, ce qui offrira<br />

aux poids lourds la possibilité <strong>de</strong> traverser également ainsi la Roumanie jusqu'à<br />

la frontière <strong>de</strong> la Bulgarie. L'équipement <strong>de</strong> Glogovat a coûté 1,5 M€ (10 MF).<br />

Une première tentative <strong>de</strong> développer le ferro-routage jusqu'à Arad avait<br />

échoué, la ligne étant fermée pour non-rentabilité.<br />

2022 : date butoir pour<br />

boucher <strong>les</strong> trous <strong>de</strong>s routes<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> ses négociations en vue d'adhérer à l'UE, la<br />

Roumanie a obtenu <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transition pour se mettre aux<br />

normes européennes. Ainsi pour la réfection <strong>de</strong> ses routes et en vue<br />

<strong>de</strong> boucher leurs trous, afin qu'el<strong>les</strong> soient adaptées au trafic international, a-telle<br />

obtenu un délai <strong>de</strong> grâce jusqu'en 2022. Dans son schéma routier, <strong>les</strong> autoroutes<br />

Nadlac-Bucarest-Constantsa et Bucarest-Giurgiu (porte d'entrée en<br />

Bulgarie) sont considérées comme <strong>de</strong>s priorités. La Roumanie a également jusqu'en<br />

2<strong>01</strong>1 pour adapter et mo<strong>de</strong>rniser son réseau ferroviaire et sera épaulée<br />

pendant ce délai par l'Espagne et la Suè<strong>de</strong>, tandis que la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> transition<br />

dans le domaine aérien court jusqu'en 20<strong>09</strong>.<br />

Inauguration du pont routier <strong>de</strong> Cernavoda<br />

Le Premier ministre Adrian Nastase a inauguré le pont routier <strong>de</strong><br />

Cernavoda (sud-est), sur le canal Danube-Mer Noire. Sa réalisation<br />

permet le rétablissement <strong>de</strong>s liens routiers entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux rives du<br />

Danube, entre la ville <strong>de</strong> Cernavoda et la centrale nucléaire, d'une part, et la<br />

gare et l'autoroute Fetesti-Cernavoda, d'autre part.<br />

A cet endroit, <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux rives étaient séparées <strong>de</strong>puis la construction du<br />

canal Danube-mer Noire, creusé par <strong>de</strong>s forçats politiques sous le régime communiste.<br />

Le canal Danube-Mer Noire est traversé aussi par un autre pont mixte<br />

routier-ferroviaire a Cernavoda et par 3 autres ponts routiers a Medgidia,<br />

Basarabi et Agigea.<br />

Prochain début <strong>de</strong>s travaux<br />

<strong>de</strong> l'autoroute Nadlac-Arad<br />

Bucarest, qui estimait que son pays disposait <strong>de</strong> suffisamment<br />

<strong>de</strong> routes réhabilitées pour lui permettre d'absorber le trafic<br />

routier. Des rivalités portant sur le tracé définitif opposant <strong>les</strong><br />

ju<strong>de</strong>ts, leurs élus, qui tous voulaient voir l'autoroute passer sur<br />

leur territoire, ont également contrarié l'avancement du dossier,<br />

si bien que <strong>les</strong> Hongrois se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt aujourd'hui s'ils<br />

doivent réaliser le tronçon Szeged-Naldac ou plutôt se greffer<br />

sur <strong>les</strong> autoroutes yougoslaves. Cette <strong>de</strong>rnière solution, rendue<br />

possible avec la fin du conflit dans la région, a la préférence<br />

<strong>de</strong>s transporteurs européens car elle permettrait <strong>de</strong> rejoindre<br />

plus rapi<strong>de</strong>ment la Grèce et la Turquie et <strong>de</strong> faire ainsi <strong>de</strong>s économies<br />

<strong>de</strong> carburant, la distance étant plus courte.<br />

La Roumanie<br />

pourra importer <strong>de</strong><br />

l'électricité moins chère<br />

Apartir du 1er février 2003, le<br />

système <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> l'électricité<br />

<strong>de</strong> Roumanie fonctionnera<br />

selon <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> <strong>de</strong> l'Union Européenne. Son<br />

interconnexion avec le système européen <strong>de</strong><br />

transport <strong>de</strong> l'électricité (UCTE) coûtera 500<br />

M€ (3,3 milliards <strong>de</strong> F) mais lui permettra, à<br />

l’avenir, d'importer <strong>de</strong> l'électricité qui lui<br />

reviendra moins cher.<br />

Pour se conformer aux standards UCTE,<br />

la Société Transelectrica a besoin d'investissements<br />

supérieurs a 450 M€ d'ici 2005. 65<br />

M€ (425 MF) ont déjà été investis en vue <strong>de</strong><br />

la mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> certaines stations <strong>de</strong><br />

transformation se trouvant sur <strong>les</strong> routes <strong>de</strong><br />

transport <strong>de</strong> l'électricité <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l'UE et<br />

<strong>de</strong>s Etats <strong>de</strong>s Balkans.<br />

Depuis le 1er février <strong>de</strong>rnier, le système<br />

énergétique national roumain (SEN) est branché<br />

sur la <strong>de</strong>uxième zone <strong>de</strong> l'UCTE, qui<br />

comprend cinq Etats <strong>de</strong>s Balkans.<br />

Franchise :<br />

<strong>de</strong>s entreprises<br />

prêtes à investir<br />

Une quarantaine <strong>de</strong> firmes<br />

européennes importantes seraient<br />

prêtes à investir en Roumanie, si<br />

le système <strong>de</strong> franchise <strong>de</strong> leur marque y était<br />

développé. Parmi el<strong>les</strong>, <strong>de</strong>s entreprises<br />

françaises comme <strong>les</strong> produits cosmétiques<br />

"Fruit & Passion", <strong>les</strong> parfums "Beauty<br />

Success", <strong>les</strong> vêtements pour enfants<br />

"Jacady", le maroquinier "Envy".<br />

21


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

22<br />

<br />

<br />

BAIA MARE<br />

SUCEAVA<br />

ORADEA<br />

<br />

<br />

TARGU IASI<br />

MURES<br />

ARAD CLUJ <br />

<br />

<br />

<br />

SIBIU<br />

BACAU<br />

DEVA <br />

<br />

TIMISOARA<br />

BRAILA<br />

BRASOV<br />

TARGU<br />

<br />

<br />

<br />

JIU<br />

<br />

TG. CARBUNESTI<br />

TULCEA<br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

CONSTANTA<br />

"Merci aux députés<br />

<strong>de</strong> nous mettre un<br />

pied dans la tombe"<br />

Gheorghe Ciurlogea (Târgu<br />

Jiu), 68 ans, ancien officier, invali<strong>de</strong>:<br />

"Ils veulent tout avoir et ne laissent<br />

rien aux autres. J'ai une pension <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux millions <strong>de</strong> lei (60 €, 400 F).<br />

Les médicaments me coûtent 1,5 millions...<br />

Devinez ce que je peux manger<br />

avec le reste ?".<br />

Maria Barboi (Târgu Jiu), 73<br />

ans, retraitée du combiné sidérurgique<br />

<strong>de</strong> Hunedoara: "Je touche un<br />

million (30 €, 200 F), je vis seule. Je<br />

n'ai plus <strong>de</strong> quoi payer le gaz. Je vais<br />

me débrancher pour l'hiver et acheter<br />

un poêle. Les députés, ils ont tout<br />

le chauffage qu'ils veulent, eux. Je<br />

suis mala<strong>de</strong>, mais j'ai la chance que<br />

le mari <strong>de</strong> ma fille travaille dans un<br />

hôpital <strong>de</strong> Bucarest et m'envoie <strong>les</strong><br />

médicaments. Merci, Messieurs <strong>les</strong><br />

parlementaires <strong>de</strong> nous mettre un<br />

pied dans la tombe"...<br />

<br />

Actualité<br />

Les parlementaires s'octroient<br />

Social<br />

<strong>de</strong>s pensions confortab<strong>les</strong><br />

en vue <strong>de</strong> leurs vieux jours<br />

La colère <strong>de</strong>s retraités contre<br />

<strong>les</strong> privilèges <strong>de</strong>s députés et sénateurs<br />

Les parlementaires ont décidé, début<br />

juillet, <strong>de</strong> s'attribuer une pension <strong>de</strong><br />

retraite double <strong>de</strong> celle qu'un<br />

citoyen ordinaire peut toucher au maximum.<br />

Normalement, la retraite, qui est calculée sur la<br />

durée <strong>de</strong> cotisation, l'âge, le salaire, ne peut pas<br />

dépasser trois points, soit 6 millions <strong>de</strong> lei (180<br />

€, 1200 F), le point valant un million <strong>de</strong> lei. A<br />

une énorme majorité <strong>les</strong> Roumains sont très<br />

loin <strong>de</strong> percevoir cette somme. Députés et<br />

sénateurs ont assuré leurs vieux jours en s'attribuant<br />

d'office l'équivalent <strong>de</strong> six points.<br />

Cette mesure a provoqué <strong>de</strong> vives réactions<br />

parmi <strong>les</strong> retraités, dont beaucoup vivent<br />

dans un état <strong>de</strong> pauvreté extrême. Leurs associations<br />

représentatives, qui venaient <strong>de</strong> signer<br />

un "pacte <strong>de</strong> non-agression" avec le gouvernement,<br />

sont restées silencieuses, mais plusieurs<br />

journaux, dont "A<strong>de</strong>varul" ("La Vérité"), ont recueilli <strong>les</strong> commentaires révoltés <strong>de</strong><br />

simp<strong>les</strong> personnes âgées, qui forment également un témoignage sur la situation réelle<br />

<strong>de</strong> cette catégorie <strong>de</strong> la population, la plus éprouvée du pays, alors que 58 % <strong>de</strong>s<br />

Roumains vivent avec moins <strong>de</strong> un dollar par jour..<br />

Mais, ces réactions en disent aussi long sur la considération <strong>de</strong>s Roumains à l'égard<br />

<strong>de</strong> leurs élus. Parc automobile du Parlement renouvelé en Merce<strong>de</strong>s, Sénat et<br />

Chambre <strong>de</strong>s députés équipés <strong>de</strong> grands écrans plats <strong>de</strong> télévision, leurs membres<br />

logés au grand Hôtel Bucuresti quant ils sont en session, dans l'attente <strong>de</strong> la construction<br />

projetée d'un immeuble luxueux, avec piscine et sauna, pour <strong>les</strong> recevoir ultérieurement,<br />

in<strong>de</strong>mnités dix fois supérieures au salaire moyen... <strong>les</strong> griefs à l'égard <strong>de</strong>s<br />

représentants du Peuple sont nombreux et le ressentiment est grand.<br />

"Sans l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s enfants, on mourrait <strong>de</strong> faim"<br />

Andrei Ion (Brasov) est suffoqué par cette décision. "Ce sont <strong>de</strong>s bandits. J'ai 64<br />

ans et, après 40 ans <strong>de</strong> travail, je dois vivre avec ma femme avec 1,4 millions <strong>de</strong> lei<br />

(43 €, 280 F). J'ai seulement la peau sur <strong>les</strong> os. J'ai eu la tuberculose et j'ai été interné<br />

à l'hôpital plusieurs mois. Il fallait me ramener à la maison pour que je prenne un<br />

bain et avoir à manger... parce que là-bas, il n'y avait rien, seulement <strong>les</strong> médicaments.<br />

Quand ma pension arrive, il y en a la moitié qui part tout <strong>de</strong> suite pour payer<br />

le gaz, le courant et l'eau. Il ne nous reste que 400 000 lei (12 €, 80 F) pour manger".<br />

Elena Botezatu (Brasov), 71 ans, femme <strong>de</strong> service pendant 40 ans. Retraitée en<br />

décembre 1989, elle s'est fait renverser par un trolleybus le jour même où <strong>les</strong><br />

Ceausescu étaient fusillés, et boîte bas <strong>de</strong>puis. Veuve, sans personne pour l'ai<strong>de</strong>r, elle<br />

vit seule avec sa pension <strong>de</strong> 1,1 millions <strong>de</strong> lei (34 €, 220 F): "J'ai renoncé <strong>de</strong>puis<br />

longtemps à la télévision, au frigidaire, au téléphone, à la radio. Ma pension ne suffit<br />

pas à payer le loyer et l'entretien. J'ai reçu un avis m'annonçant qu'on va me couper<br />

le gaz, parce que je ne l'ai pas réglé <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux mois; çà fait longtemps que je<br />

ne sais plus quel est le goût <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong>. Mes voisins m'ai<strong>de</strong>nt comme ils peuvent,<br />

mais ils sont vieux, pauvres, et mala<strong>de</strong>s comme moi... Je suis fatiguée, je reste <strong>de</strong>s<br />

jours à pleurer et je prie Dieu pour qu'il me rappelle à lui. Ces députés ne pensent<br />

qu'à eux. Ils sont sans cœur".


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

"Est-ce que ces Messieurs<br />

savent que je vis avec 700 000 lei ?”<br />

Gheorghe Dragomir (Brasov), 76 ans, ancien procureur,<br />

vit avec sa femme et 2,3 millions <strong>de</strong> lei par mois (70 €, 460 F):<br />

"C'est une cochonnerie, une offense honteuse à tous ceux qui<br />

n'ont pas <strong>les</strong> moyens <strong>de</strong> vivre dans ce pays. Mais qu'est ce<br />

qu'on peut attendre d'autre <strong>de</strong> leur part ? Heureusement que<br />

nous avons <strong>de</strong>s enfants qui nous ai<strong>de</strong>nt pour l'alimentation et<br />

nous donnent quelques billets. Sans eux, on mourrait <strong>de</strong> faim,<br />

car notre pension ne suffit même pas à payer le loyer et l'entretien".<br />

Florea Georgescu (Bucarest), 74 ans, a travaillé 30 ans<br />

dans une fabrique <strong>de</strong> bouteil<strong>les</strong>: "Ce n'est pas bien ce que font<br />

<strong>les</strong> députés. Ils se paient <strong>de</strong>s voyages à l'étranger, <strong>de</strong>s limousines,<br />

et ne pensent pas aux autres. Hier au marché Matache<br />

(quartier pauvre), <strong>les</strong> retraités commentaient tous leurs comportements<br />

à l'encontre <strong>de</strong>s simp<strong>les</strong> citoyens. Je <strong>de</strong>vrais pourtant<br />

être content. Je touche moins d'un million <strong>de</strong> lei (30 €, 200<br />

F) et le gouvernement m'a augmenté <strong>de</strong> 54 000 lei (1,7 €, 11F),<br />

le mois <strong>de</strong>rnier. Je suis plein <strong>de</strong> <strong>de</strong>ttes, pour le "bloc", <strong>les</strong><br />

médicaments, au magasin du coin. L'hiver, sans le chauffage,<br />

c'est le cauchemar".<br />

Ion Voicu (Bucarest),<br />

62 ans, jeune retraité <strong>de</strong><br />

l'automobile, s'estime être<br />

un privilégié avec sa pension<br />

<strong>de</strong> 3,5 millions <strong>de</strong> lei<br />

(107 €, 700 F). Il n'en<br />

condamne pas moins la<br />

décision <strong>de</strong>s parlementaires:<br />

"Ce n'est pas correct.<br />

Ils sont <strong>de</strong>s citoyens<br />

comme <strong>les</strong> autres. On ne<br />

doit pas changer la loi<br />

pour eux".<br />

Elisabeta Marinescu<br />

(Târgu Carbunesti, Gorj),<br />

73 ans: "Pourquoi ont-ils besoin <strong>de</strong> tous ces millions ? Est-ce<br />

que ces Messieurs savent que je vis avec une pension <strong>de</strong> 700<br />

000 lei (21 €, 140 F) ? Il ne me reste rien entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ttes et le<br />

loyer. J'ai dû vendre le téléviseur pour acheter un cochon.<br />

Heureusement que je vis à la campagne et que je peux manger<br />

<strong>les</strong> légumes du jardin".<br />

"La vérité, c'est qu'il n'y a<br />

personne pour conduire le pays"<br />

Petre Mora (Craiova), 73 ans, a travaillé toute sa vie à<br />

l'usine "7 Novembre" et a terminé chef d'équipe en 1990: "Ma<br />

pension est <strong>de</strong> 1,9 millions <strong>de</strong> lei (27 €, 180 F). C'est très difficile<br />

et puis il y a <strong>les</strong> impôts. Nous n'avons pas à faire à <strong>de</strong>s<br />

parlementaires, mais à <strong>de</strong>s "connards". Ce ne sont que <strong>de</strong>s<br />

profiteurs qui ne pensent qu'à leur porte-monnaie et à leurs<br />

affaires. Ils ne font rien pour le pays, ni pour ceux qui ont voté<br />

en leur faveur. Ils disent<br />

que nous, <strong>les</strong> vieux, on<br />

est <strong>de</strong>s nostalgiques <strong>de</strong><br />

Ceausescu. C'est faux. Il<br />

est bien là où il est. La<br />

vérité, c'est qu'il n'y a<br />

personne pour conduire<br />

le pays".<br />

Actualité<br />

Constantin Baicu<br />

(Craiova), 78 ans, a travaillé<br />

40 ans dans un<br />

théâtre: "Je vis avec 2<br />

millions <strong>de</strong> lei (60 €, 400<br />

F) et j'ai toujours l'épée<br />

<strong>de</strong> Damoclès au-<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong> la tête. Va-t-on me couper l'eau, l'électricité, le téléphone,<br />

me débrancher le chauffage ? J'ai entendu dire que le gouvernement<br />

ne voulait pas que <strong>les</strong> dépenses d'entretien dépassent<br />

un salaire moyen (3,5 millions <strong>de</strong> lei, 106 €, 700 F)... C'est une<br />

honte! Avec quoi veulent-ils qu'on vive ? Tout est un désastre<br />

dans ce pays et je ne sais pas ce qui va en sortir".<br />

Ion Busuioc (Craiova), 66 ans, a été professeur <strong>de</strong> mathématiques<br />

pendant 40 ans dans un lycée <strong>de</strong> la ville: "J'ai une<br />

pension <strong>de</strong> 2,5 millions <strong>de</strong> lei (76 €, 500 F) pour ma femme et<br />

moi. Qu'est-ce qu'il nous reste après avoir payé l'entretien <strong>de</strong><br />

l'appartement ? Tout juste <strong>de</strong> quoi manger. On est passé <strong>de</strong>s<br />

cuisses <strong>de</strong> poulet aux pattes qu'on met dans la soupe.<br />

Termoficarea (entreprise fournissant le chauffage) nous a<br />

coupé l'eau chau<strong>de</strong>. Au début, on avait un appartement <strong>de</strong><br />

quatre pièces. On l'a vendu pour un trois pièces, afin <strong>de</strong> payer<br />

moins <strong>de</strong> charges, puis on l'a changé à nouveau pour un <strong>de</strong>ux<br />

pièces. Les députés ? Ce sont nos élus... mais une fois au<br />

Parlement, ils font ce qu'ils veulent et se fichent bien <strong>de</strong> nos<br />

votes".<br />

A 84 ans, Maria touche 4 € par mois et travaille<br />

dans <strong>les</strong> champs pour une poignée <strong>de</strong> “patates”<br />

Maria Stefurac (Manzatesti, Iasi), 84 ans, a travaillé 30<br />

ans dans une coopérative agricole et perçoit 131 374 lei (4 €,<br />

26 F) par mois. En juin, elle a reçu une in<strong>de</strong>mnité supplémentaire<br />

<strong>de</strong> 6526 lei (0,2 €, 1,3 F): "Avec ma pension, j'acheté <strong>de</strong><br />

l'huile et du sucre, je paie la lumière et le percepteur quand il<br />

vient à la maison pour <strong>les</strong> taxes. Quand j'ai <strong>de</strong>s forces, je travaille<br />

dans <strong>les</strong> champs pour une poignée <strong>de</strong> patates et<br />

quelques épis <strong>de</strong> maïs. J'ai beaucoup <strong>de</strong> chance, car Dieu me<br />

maintient en santé".<br />

Elena Andries (Manzatesti, Iasi), 74 ans: "Toute ma vie<br />

j'ai travaillé à la coopérative. Je m'occupais <strong>de</strong> la petite récolte,<br />

<strong>les</strong> tomates et <strong>les</strong> poivrons. Je restais toute la journée <strong>les</strong><br />

pieds dans l'eau, jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Ensuite, on<br />

m'a mis à la gran<strong>de</strong> récolte, le maïs, sous le soleil <strong>de</strong> plomb.<br />

J'ai fait un infarctus et on a dû m'emmener à l'hôpital. L'Etat<br />

me verse aujourd'hui une pension <strong>de</strong> 267 114 lei (8 €, 53 F) et<br />

j'ai reçu, en juin, une prime <strong>de</strong> 12 720 lei (0,34 €, 2,2 F)".<br />

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Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

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BUCAREST<br />

CONSTANTA<br />

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L'oubli<br />

pour <strong>les</strong> vétérans<br />

<strong>de</strong> l'Armée royale<br />

Des milliers d'officiers <strong>de</strong> l'Armée<br />

royale, vétérans <strong>de</strong> la Secon<strong>de</strong><br />

Guerre mondiale, envoyés sur le front<br />

<strong>de</strong> l'Est contre <strong>les</strong> Soviétiques entre<br />

1941 et 1944, puis contre <strong>les</strong><br />

Allemands à la fin du conflit, il ne<br />

reste plus qu'une dizaine <strong>de</strong> survivants,<br />

tous octogénaires, dont un<br />

général <strong>de</strong> corps d'armée, Ilie<br />

Moreanu.<br />

Parce qu'ils ont combattu l'URSS<br />

et qu'ils n'ont pu poursuivre ensuite<br />

leur carrière, ces soldats touchent<br />

aujourd'hui une pension misérable,<br />

très nettement inférieure à celle <strong>de</strong>s<br />

officiers d'après 1945, servant le nouveau<br />

régime, alors que leurs états <strong>de</strong><br />

service sont incomparablement supérieurs.<br />

Un véritable cauchemar<br />

sous <strong>les</strong> communistes<br />

Pourtant, ces vétérans ont vécu un<br />

véritable cauchemar après la prise du<br />

pouvoir par <strong>les</strong> communistes et l'épuration<br />

menée d'une main <strong>de</strong> fer par<br />

Walter Roman, le père <strong>de</strong> l'ancien<br />

Premier ministre Petre Roman.<br />

Arrêtés, battus, torturés, déportés,<br />

affamés, tous leurs biens confisqués,<br />

ils ont été condamnés aux travaux<br />

forcés et envoyés dans <strong>les</strong> mines <strong>de</strong><br />

plomb ou d'uranium, où certains ont<br />

passé une vingtaine d'années.<br />

En dépit <strong>de</strong>s décennies <strong>de</strong> sacrifices,<br />

puis <strong>de</strong> souffrances, ces survivants<br />

sont oubliés et le ministre <strong>de</strong>s<br />

Armées, Ioan Mircea Pascu, n'a pas<br />

jugé bon <strong>de</strong> <strong>les</strong> recevoir, malgré <strong>les</strong><br />

sept mémoires qu'ils lui avaient<br />

adressés.<br />

Social<br />

Actualité<br />

Salaire minimum brut :<br />

73 € au 1er janvier,<br />

100 € un an plus tard<br />

Après <strong>de</strong>ux mois <strong>de</strong> manifestations, entrecoupées <strong>de</strong> négociations, <strong>les</strong> syndicats<br />

indépendants du pouvoir, emmenés notamment par Bogdan Hossu<br />

(CNS Cartel Alfa), ont obtenu en juillet la signature par le Premier<br />

ministre d'un important accord portant sur le niveau <strong>de</strong>s salaires et <strong>les</strong> conditions <strong>de</strong><br />

travail. La mesure la plus spectaculaire concerne le salaire minimum brut qui passera<br />

à 2,5 millions <strong>de</strong> lei (73 €, 475 F) au 1er janvier prochain - soit environ 48 € (315 F)<br />

net, contre 38 € (250 F) actuellement - puis à 100 € (655 F), le 1er janvier 2004.<br />

D'autre part, <strong>les</strong> impôts et cotisations <strong>de</strong>s salariés, retenus à la source, vont être<br />

réduits <strong>de</strong> 10 %, 3 % étant affectés à la création d'emplois. D'après le calcul du<br />

ministre <strong>de</strong>s Finances, ces mesures <strong>de</strong>vraient conduire à une augmentation du pouvoir<br />

d'achat, hors inflation, <strong>de</strong> 12 % dans un premier temps, puis <strong>de</strong> 3 % en 2003.<br />

L'accord prévoit également l'augmentation <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> pensions<br />

pour le calcul <strong>de</strong>s retraites ou allocations <strong>de</strong> chômage et <strong>de</strong> maladie, <strong>de</strong>s clauses garantissant<br />

certains emplois en cas <strong>de</strong> privatisation et l'annulation <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> privatisation<br />

si <strong>les</strong> dispositions socia<strong>les</strong> prévues ne sont pas respectées, <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong><br />

reconversion professionnelle pour ceux qui n'en bénéficient pas. Les inspecteurs du<br />

travail seront incités à durcir leurs contrô<strong>les</strong> dans la lutte contre le travail au noir, <strong>les</strong><br />

amen<strong>de</strong>s étant augmentées parallèlement. Des mesures seront prises contre la corruption<br />

et le gouvernement s'est engagé à atténuer <strong>les</strong> répercussions <strong>de</strong>s hausses <strong>de</strong>s prix<br />

<strong>de</strong> l'énergie et du transport par <strong>de</strong>s mesures socia<strong>les</strong> touchant <strong>les</strong> catégories défavorisées,<br />

notamment quand il fait froid.<br />

Droits syndicaux bafoués<br />

La CISL (Confédération Internationale <strong>de</strong>s Syndicats Libres) dénonce "l'absence<br />

<strong>de</strong> véritab<strong>les</strong> négociations collectives et <strong>les</strong> discriminations syndica<strong>les</strong><br />

pratiquées dans <strong>les</strong> ex-pays <strong>de</strong> l'Est, au rang <strong>de</strong>squels, la Croatie, la<br />

Roumanie, la Hongrie, le Belarus, la Russie, la Georgie et la République <strong>de</strong><br />

Moldavie". L'organisation estime que l'introduction <strong>de</strong> l'économie <strong>de</strong> marché permet<br />

<strong>de</strong> créer l'insécurité <strong>de</strong> l'emploi (70 % <strong>de</strong>s employés travaillent en contrat à durée<br />

déterminée en Croatie), conduisant à une répression syndicale larvée et à l'apparition<br />

<strong>de</strong> plus en plus fréquente <strong>de</strong> syndicats "jaunes" soutenus par <strong>les</strong> employeurs.<br />

La moitié <strong>de</strong>s foyers pourraient rester sans chauffage<br />

L'hiver s'annonce ru<strong>de</strong><br />

pour <strong>les</strong> habitants <strong>de</strong> la capitale<br />

Intimidation ou réelle volonté d'en finir avec <strong>les</strong> mauvais payeurs ? RADET,le<br />

fournisseur d'énergie thermique, avait commencé en juillet à débrancher 600<br />

immeub<strong>les</strong> <strong>de</strong> la capitale du système d'eau chau<strong>de</strong> et <strong>de</strong> chauffage, leurs occupants,<br />

n'ayant pas réglé leurs factures <strong>de</strong>puis trois mois, ayant cinq jours pour s'en<br />

acquitter ou <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r un échéancier. A la fin <strong>de</strong> l'hiver, <strong>les</strong> impayés <strong>de</strong> la compagnie<br />

se montaient à plus <strong>de</strong> 15 M€ (100 MF).<br />

RADET affirme que la moitié <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> la capitale ont <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ttes à son<br />

égard d'au moins un trimestre. La situation ne pouvait que s'aggraver avec la forte augmentation<br />

enregistrée ces <strong>de</strong>rniers mois et cel<strong>les</strong> à venir du coût <strong>de</strong> l'énergie. Les<br />

seu<strong>les</strong> dépenses liées à l'entretien d'un studio à Bucarest sont estimées à 1,6 millions<br />

<strong>de</strong> lei (48 €, 320 F) par mois, 2 millions <strong>de</strong> lei (60 €, 400 F) pour un petit appartement<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux personnes, 3,5 millions <strong>de</strong> lei (105 €, 700 F, soit un salaire moyen) pour un<br />

appartement <strong>de</strong> quatre personnes. De nombreux retraités vivent avec seulement un à<br />

<strong>de</strong>ux millions <strong>de</strong> lei.


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Dernière heure<br />

Les ministres français <strong>de</strong> l'Intérieur et à l'Exclusion,<br />

Nicolas Sarkozy et Dominique Versini, ont signé à<br />

Bucarest <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> collaboration pour contrôler<br />

l'immigration roumaine, mais d'autres mesures restent à<br />

adopter, notamment sur la prise en charge <strong>de</strong>s mineurs. C'est<br />

d'ailleurs autour <strong>de</strong> ces jeunes que <strong>de</strong>vraient se poursuivre <strong>les</strong><br />

négociations. La prochaine étape se déroulera le 4 octobre à<br />

Paris, lors <strong>de</strong> la visite du Premier ministre roumain Adrian<br />

Nastase.<br />

Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin prendra part ce<br />

jour-là à une table ron<strong>de</strong> réunissant <strong>de</strong>s ONG françaises et roumaines<br />

chargées <strong>de</strong> travailler ensemble pour rapatrier et<br />

réinsérer <strong>les</strong> victimes roumaines <strong>de</strong> trafics. Les autorités<br />

françaises se sont déclarées prêtes à participer au financement<br />

<strong>de</strong>s opérations visant au retour et à la réinsertion <strong>de</strong>s jeunes,<br />

femmes prostituées ou handicapés roumains.<br />

Les accords signés à Bucarest ont débouché sur un protocole<br />

<strong>de</strong> collaboration renforcée, notamment policière. Une<br />

dizaine <strong>de</strong> fonctionnaires <strong>de</strong> haut niveau <strong>de</strong>s douanes et <strong>de</strong> la<br />

police viendront ai<strong>de</strong>r leurs collègues roumains dans <strong>les</strong> prochaines<br />

semaines, à Bucarest et dans d'autres régions du pays.<br />

En échange, <strong>de</strong>s policiers roumains viendront à Paris pour col-<br />

Le moratoire imposé par la<br />

Roumanie sur <strong>les</strong> adoptions<br />

internationa<strong>les</strong> pourrait être<br />

levé le 1er octobre à condition que le<br />

Parlement adopte d'ici là le projet <strong>de</strong> loi<br />

que va lui soumettre en urgence le gouvernement<br />

pour réformer le système<br />

d'adoption, conformément aux normes<br />

internationa<strong>les</strong>.<br />

Le moratoire gelant <strong>les</strong> adoptions<br />

internationa<strong>les</strong> avait été institué pour une<br />

Philippe Etienne, nouvel<br />

ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> France à Bucarest<br />

Philippe Etienne <strong>de</strong>vait prendre ses fonctions<br />

d'ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> France en Roumanie à la miseptembre,<br />

remplaçant Pierre Ménat, en poste<br />

<strong>de</strong>puis cinq ans à Bucarest, ancien conseiller <strong>de</strong> Jacques<br />

Chirac à l'Elysée, appelé à diriger le service Europe du quai<br />

d'Orsay, à Paris.<br />

Il s'agit du premier poste d'ambassa<strong>de</strong>ur pour Philippe<br />

Etienne, camara<strong>de</strong> <strong>de</strong> promotion du nouveau ministre <strong>de</strong>s<br />

Affaires étrangères français, Dominique <strong>de</strong> Villepin, dont il<br />

a été autrefois le directeur adjoint <strong>de</strong> cabinet. Philippe<br />

Etienne, ancien directeur du Centre culturel français <strong>de</strong><br />

Moscou, était <strong>de</strong>rnièrement ministre-conseiller à la représentation<br />

<strong>de</strong> la France auprès <strong>de</strong> l'Union Européenne à<br />

Bruxel<strong>les</strong>.<br />

pério<strong>de</strong> d'au moins un an, le 1er octobre<br />

20<strong>01</strong>, à la suite <strong>de</strong>s nombreux scanda<strong>les</strong><br />

et abus qu'el<strong>les</strong> avaient déclenchés (trafics,<br />

pots <strong>de</strong> vins, commissions) ce qui<br />

avait conduit <strong>les</strong> autorités européennes et<br />

le Parlement <strong>de</strong> Strasbourg à intervenir<br />

auprès <strong>de</strong> Bucarest pour qu'il y soit mis<br />

bon ordre.<br />

Parallèlement, certains gouvernements,<br />

dont celui <strong>de</strong> Paris, avaient incité<br />

la Roumanie à se montrer compréhensive<br />

Actualité<br />

Les biens <strong>de</strong>s délinquants opérant en<br />

France pourront être saisis en Roumanie<br />

Immigration sous contrôle<br />

laborer avec la police française, afin <strong>de</strong> permettre un suivi.<br />

Le gouvernement roumain s'est engagé à ce que ses délinquants<br />

en France qui réinvestissent leurs fonds en Roumanie<br />

puissent y voir leurs biens saisis. Cette mesure vise surtout <strong>les</strong><br />

réseaux <strong>de</strong> proxénètes ou qui exploitent <strong>les</strong> enfants et handicapés,<br />

essentiellement <strong>de</strong>s Tsiganes qui se font construire <strong>de</strong><br />

splendi<strong>de</strong>s maisons et roulent en Merce<strong>de</strong>s. 7,5% <strong>de</strong>s délinquants<br />

arrêtés <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l'année dans la zone sous<br />

contrôle <strong>de</strong> la préfecture <strong>de</strong> police <strong>de</strong> Paris sont d'origine roumaine,<br />

à 90 % tsigane.<br />

Les autorités françaises vont également ai<strong>de</strong>r Bucarest à<br />

mieux contrôler ses frontières, notamment grâce à une assistance<br />

informatique. Dès le 15 septembre prochain, <strong>de</strong>s policiers<br />

français ai<strong>de</strong>ront Bucarest à détecter <strong>les</strong> faux papiers ou<br />

à assurer la sûreté aéroportuaire.<br />

L'accord prévoit aussi la mise en oeuvre <strong>de</strong> vols pour <strong>les</strong><br />

personnes en situation irrégulière, <strong>les</strong> clan<strong>de</strong>stins, affrétés<br />

auprès <strong>de</strong> la compagnie roumaine Tarom et financés par la<br />

France. Des policiers roumains seront au départ afin <strong>de</strong> vérifier<br />

l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s individus, à charge pour eux <strong>de</strong> déceler si <strong>les</strong><br />

Tsiganes expulsés proviennent vraiment <strong>de</strong> Roumanie ou d'un<br />

pays voisin.<br />

Vers la reprise <strong>de</strong>s adoptions internationa<strong>les</strong><br />

dans l'examen <strong>de</strong>s cas d'adoptions en<br />

cours, obtenant certaines dérogations.<br />

Mais la pression la plus forte pour mettre<br />

un terme au moratoire a été exercée par<br />

Washington, poussé par <strong>les</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<br />

insistantes <strong>de</strong>s associations d'adoption<br />

américaines, à la recherche d'enfants<br />

blancs. Un vœu qui semble avoir été<br />

entendu par Bucarest, soucieux <strong>de</strong> ne pas<br />

déplaire aux USA, à la veille <strong>de</strong> l'examen<br />

<strong>de</strong> sa candidature à l'OTAN.<br />

Les vacances scolaires <strong>2002</strong>-2003<br />

Les élèves roumains reprennent la classe le lundi 16<br />

septembre pour 35 semaines d'école (175 jours<br />

ouvrab<strong>les</strong>), répartis sur <strong>de</strong>ux semestres : du 16 septembre<br />

au 20 décembre <strong>2002</strong>, du 6 janvier au 13 juin 2003 ( <strong>les</strong><br />

élèves <strong>de</strong> la classe VIII, passant l'examen <strong>de</strong> capacitate - équivalent<br />

brevet - terminant une semaine plus tôt).<br />

Vacances <strong>de</strong> Noël <strong>2002</strong> -2003: du vendredi soir 20 décembre<br />

au lundi matin 5 janvier (<strong>de</strong>ux semaines). Les enfants du primaire<br />

bénéficient d'une semaine supplémentaire <strong>de</strong> congés à l'occasion<br />

<strong>de</strong> la Toussaint (du vendredi soir 1er novembre au lundi<br />

matin 11 novembre).<br />

Vacances <strong>de</strong> Pâques : du vendredi soir 18 avril au lundi<br />

matin 5 mai (<strong>de</strong>ux semaines).<br />

Vacances d'été : du vendredi soir 13 juin au lundi matin 15<br />

septembre (trois mois). Rentrée 2003 : lundi 15 septembre.<br />

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Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe SSociété<br />

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BUCAREST<br />

CONSTANTA<br />

Quatre possibilités<br />

pour émigrer<br />

Quatre possibilités s'offrent aux<br />

Roumains désireux <strong>de</strong> travailler à l'étranger<br />

: s'inscrire dans le cadre <strong>de</strong><br />

programmes proposés par <strong>les</strong> pays<br />

cherchant <strong>de</strong> la main d'œuvre, ce qui<br />

passe généralement par une interview<br />

et une sélection… avec le risque<br />

<strong>de</strong> corruption inhérent; s'adresser à<br />

une agence <strong>de</strong> placement roumaine,<br />

qu'il faudra payer; rechercher <strong>les</strong><br />

annonces sur Internet; se débrouiller<br />

par soi-même, quitte à tomber dans<br />

le travail illégal.<br />

En Europe, l'Allemagne propose<br />

25 000 postes chaque année, dans le<br />

cadre d'accords bi-latéraux, dont un<br />

contingent pour <strong>les</strong> Roumains d'origine<br />

alleman<strong>de</strong>. Les candidats doivent<br />

subir une interview, être qualifiés et<br />

parler l'allemand. Des programmes<br />

sont réservés aux jeunes <strong>de</strong> 18 à 35<br />

ans, pour <strong>les</strong> métiers <strong>de</strong> cuisinier,<br />

serveur, assistantes médica<strong>les</strong> et du<br />

bâtiment, avec <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> 12 à<br />

18 mois. Par ailleurs, 22 000<br />

Roumains sont employés saisonniers<br />

dans l'agriculture (3 mois par an) ou<br />

dans <strong>les</strong> parcs <strong>de</strong> loisirs (9 mois).<br />

La Roumanie a signé également<br />

<strong>de</strong>s accords portant sur <strong>de</strong>s quotas et<br />

<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail, avec la<br />

Hongrie (mais ce pays intéresse peu<br />

<strong>les</strong> Roumains), le Luxembourg, le<br />

Portugal et l'Espagne (sans contingentement<br />

pour ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers), la<br />

Suisse, pays très prisé où on peut<br />

travailler dans <strong>les</strong> famil<strong>les</strong>, <strong>les</strong> maisons<br />

<strong>de</strong> retraite et <strong>les</strong> hôpitaux.<br />

Angleterre, Grèce, Italie s'en<br />

remettent à la sélection individuelle,<br />

laissant la décision aux employeurs<br />

ou, comme en France, à l'Inspection<br />

du Travail.<br />

<br />

Vie quotidienne<br />

Tout comme quinze cents autres jeunes, Viorica a pris le chemin <strong>de</strong>s USA<br />

pour l'été. La jeune femme, 25 ans, mariée <strong>de</strong>puis un an, qui n'est jamais<br />

allée plus loin qu'à la préfecture <strong>de</strong> son département, Craiova, s'est envolée<br />

pour Los Ange<strong>les</strong> à la mi-juin avec son cousin et <strong>de</strong>ux autres étudiantes. Elle espérait<br />

travailler pendant cinq mois en Amérique et ramener 6-7000 dollars. Pour obtenir le<br />

visa, s'assurer, trouver un emploi, Viorica a dû verser 1000 dollars à une agence spécialisée,<br />

mais cette somme atteint parfois le double. Elle a également acheté son billet<br />

d'avion aller-retour (700 dollars). La jeune femme ne <strong>de</strong>vait savoir qu'une fois sur<br />

place quel genre <strong>de</strong> travail on lui proposait. Sans-doute un emploi dans un parc d'attractions<br />

en Californie.<br />

Mihaï, son mari, espère, lui, une place en France. Vétérinaire principal dans un<br />

abattoir, <strong>de</strong>puis dix ans, il ne gagne toujours que 120 € (780 F) par mois. Un stage<br />

rémunéré <strong>de</strong> sept mois dans la région parisienne pour participer à la mo<strong>de</strong>rnisation<br />

d'exploitations agrico<strong>les</strong> lui a été proposé.<br />

Une quarantaine <strong>de</strong> postes sont disponib<strong>les</strong> mais <strong>les</strong> candidats sont nombreux.<br />

Pour s'assurer <strong>de</strong> la bienveillance <strong>de</strong>s fonctionnaires du ministère roumain <strong>de</strong> l'agriculture,<br />

chargé <strong>de</strong> superviser <strong>les</strong> dossiers <strong>de</strong> candidatures, chacun a dû verser sous la<br />

table 1200 dollars, "tarif" qui n'assure cependant pas d'être retenu. C'est quitte ou<br />

double.<br />

Mais Mihaï, angoissé dans l'attente<br />

<strong>de</strong> la réponse, a décidé <strong>de</strong> tenter l'aventure.<br />

Il n'en peut plus <strong>de</strong> vivre chez <strong>les</strong><br />

parents <strong>de</strong> Viorica et <strong>de</strong> ne pas avoir <strong>les</strong><br />

moyens <strong>de</strong> disposer d'un logement indépendant.<br />

Son visage exprime la désespérance<br />

<strong>de</strong>s jeunes qui ne croient plus en<br />

l'avenir, s'enten<strong>de</strong>nt dire, comme leurs<br />

parents au temps du communisme, qu'ils<br />

sont "une génération sacrifiée", travaillant<br />

pour leurs enfants. C'est surtout<br />

<strong>de</strong> son pays, <strong>de</strong>s magouil<strong>les</strong> quotidiennes, <strong>de</strong> la corruption qui fait comme une secon<strong>de</strong><br />

peau à ses habitants, <strong>de</strong> l'impossibilité <strong>de</strong> vivre honnêtement, que Mihaï est fatigué.<br />

"Je ne reviendrai que pour me faire enterrer"<br />

Tout juste mariés, Viorica prend le<br />

chemin <strong>de</strong>s USA et Mihaï celui <strong>de</strong> Paris<br />

L'irrésistible tentation<br />

du départ <strong>de</strong>s jeunes<br />

De nombreux étudiants<br />

sont tentés par un départ à l’étranger.<br />

Le jeune vétérinaire veut respirer "comme tout le mon<strong>de</strong>, dans un pays qui marche<br />

normalement" comme lui ont décrit ses innombrab<strong>les</strong> amis installés à l'étranger. Il<br />

veut partir et ne jamais revenir... "sauf pour me faire enterrer", précise-t-il.<br />

Viorica n'est pas <strong>de</strong> son avis. Parlant couramment l'anglais et le français, ayant<br />

achevé <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> marketing, c'est le chômage qui la pousse à partir. Elle espère<br />

que cet "exil" sera provisoire et surtout formateur pour lui permettre <strong>de</strong> trouver un bon<br />

emploi à son retour.<br />

C'est l'argent collecté lors <strong>de</strong> son mariage qui va donc permettre au jeune couple<br />

<strong>de</strong> partir et <strong>de</strong> se séparer plusieurs mois, voire un an, ce qui fait soupirer <strong>les</strong> parents<br />

qui n'ont <strong>de</strong> cesse <strong>de</strong> se lamenter sur <strong>les</strong> trop nombreux divorces et sur l'état d'un pays<br />

qui perd inexorablement sa jeunesse. "On veut nous faire croire que nous sommes<br />

encore près <strong>de</strong> 23 millions d'habitants, mais je suis sûr que nous sommes déjà moins<br />

<strong>de</strong> 20 millions" hausse <strong>les</strong> épau<strong>les</strong>, Ionel, le père <strong>de</strong> Viorica, ajoutant, désignant du<br />

menton le gouvernement et la nomenklatura "ici, tout est combine, même leur recensement...<br />

Ils gonflent <strong>les</strong> chiffres pour avoir <strong>de</strong> plus grosses subventions <strong>de</strong> l'Europe<br />

et s'en mettre plein <strong>les</strong> poches au passage".


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Douze millions <strong>de</strong> Roumains vivent éparpillés dans<br />

le mon<strong>de</strong>. Parfois tout près, en ex-Yougoslavie, en<br />

Hongrie ou en Ukraine, parfois très loin, comme<br />

en Australie (50 000) ou aux USA (plus <strong>de</strong> un million). Si<br />

beaucoup ont refait leur vie, coupant même avec leurs origines,<br />

d'autres ressentent longtemps le mal du pays, le nostalgique<br />

"dor" <strong>de</strong>s poèmes qui déchire le cœur. "Mi-e dor <strong>de</strong><br />

tara" soupirent-ils quand leurs pensées s'éva<strong>de</strong>nt vers la terre<br />

natale. Dans un courrier adressé au journal "Romania<br />

Libera", Nick Sava, un Roumain d'une trentaine d'années, installé<br />

<strong>de</strong>puis près <strong>de</strong> dix ans en<br />

Amérique du Nord, s'explique sur le<br />

mal-être <strong>de</strong>s déracinés.<br />

"Est-ce que j'ai le mal du pays ?<br />

Sans aucun doute… D'autant plus<br />

qu'il ne m'en revient à l'esprit que <strong>les</strong><br />

bons moments. Que la mémoire est<br />

sélective ! Ce que je ressentais<br />

comme laid, sale, immoral, s'est peu<br />

à peu estompé. Je me souviens <strong>de</strong><br />

mes parents, <strong>de</strong> mes voisins, <strong>de</strong>s<br />

repas en famille, <strong>de</strong>s parties <strong>de</strong><br />

cartes ou d'échecs avec <strong>les</strong> amis ou<br />

<strong>les</strong> collègues. J'en avais <strong>de</strong>s<br />

dizaines. Ici, ils ne sont plus qu'une<br />

petite douzaine, mais çà me va”<br />

"S'adapter, ne veut pas dire nier<br />

ses origines, sa culture, son histoire…"<br />

Certains me parlent avec émotion <strong>de</strong>s paysages magnifiques<br />

qu'ils ont laissé <strong>de</strong>rrière eux, <strong>de</strong>s montagnes, <strong>de</strong>s lacs,<br />

<strong>de</strong> la mer et s'exclament volontiers : quel beau pays on a…<br />

dommage qu'il soit habité par <strong>les</strong> Roumains ! Ce n'est pas mon<br />

avis. Les splen<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> la nature existent partout. C'est en tant<br />

que Roumains que <strong>les</strong> nôtres nous apparaissent plus bel<strong>les</strong>.<br />

Alors, ici, pour défouler un peu notre mélancolie, nous<br />

vivons avec <strong>de</strong>s "ersatz". J'écoute seulement <strong>de</strong> la musique<br />

populaire roumaine, Farcasu, Zamfir, Maria Tanase, mais aussi<br />

nos grands musiciens, Enescu, Porumbescu.<br />

Je relis <strong>les</strong> auteurs classiques, mais j'ai l'impression que la<br />

littérature du pays, comme le temps, s'est arrêté <strong>de</strong>puis mon<br />

départ. Je consulte la presse nationale sur le Net et me régale<br />

<strong>de</strong>s cancans <strong>de</strong> la vie politique à Bucarest.<br />

Entre amis, pour nous mettre un peu <strong>de</strong> baume au cœur,<br />

nous faisons <strong>de</strong>s repas roumains, mais <strong>les</strong> produits que nous<br />

achetons sont souvent serbes, hongrois, polonais, allemands, et<br />

ce n'est pas "ca la mama acasa" (comme à la maison).<br />

Est-ce qu'il s'agit d'un signe d'inadaptation à ma nouvelle<br />

vie ? S'adapter ne veut pas dire nier ses origines, sa culture,<br />

son histoire. Ai-je honte d'être Roumain ? Malgré la réputation<br />

que certains nous font, je ne cache pas mon origine, à la différence<br />

d'autres. Récemment, j'ai vu une mère répriman<strong>de</strong>r sa<br />

SSociété<br />

Eparpillés dans le mon<strong>de</strong>, <strong>les</strong> "déracinés" sont souvent déchirés entre<br />

Vie quotidienne<br />

la nostalgie <strong>de</strong> la terre natale et le rejet <strong>de</strong> l'univers qu'ils ont quitté<br />

"Mi-e dor <strong>de</strong> Romania"... le mal du pays qui vous tarau<strong>de</strong><br />

fille parce qu'elle s'était exprimée dans notre langue <strong>de</strong>vant ses<br />

invités. Est-ce que je suis un raté ? Même si mon bureau n'est<br />

pas en centre-ville et que je ne roule pas en Merce<strong>de</strong>s, j'ai<br />

plutôt une bonne situation.<br />

"Après cinq ans d'absence,<br />

ma première visite m'a vite ouvert <strong>les</strong> yeux"<br />

Bien sûr, nous rêvons tous <strong>de</strong> revoir le pays. Mais ce n'est<br />

pas facile en Amérique, avec 7-8 jours <strong>de</strong> congés par an. Ce<br />

n'est pas comme en Allemagne ou<br />

en France. Il faut persua<strong>de</strong>r son<br />

patron <strong>de</strong> vous laisser partir un<br />

mois, éventuellement sans salaire,<br />

et votre femme doit en faire autant<br />

<strong>de</strong> son côté.<br />

Nous avons pourtant réussi au<br />

bout <strong>de</strong> cinq ans. J'avais imaginé ce<br />

moment longtemps à l'avance et,<br />

dans l'avion, je me disais, comme<br />

tous : finalement, pourquoi ne resterais-je<br />

pas définitivement ? Mais<br />

cette première visite ma vite ouvert<br />

<strong>les</strong> yeux. Je suis retombé immédiatement<br />

dans l'univers dont j'étais<br />

sorti. Des fonctionnaires, <strong>de</strong>s employés <strong>de</strong>s postes, <strong>de</strong>s ven<strong>de</strong>uses<br />

<strong>de</strong> magasin, <strong>de</strong>s élus, <strong>de</strong>s policiers, arrogants, méprisants,<br />

vous considérant "comme <strong>de</strong> la mer<strong>de</strong>" (en français dans<br />

le texte)… <strong>de</strong>venant tout à coup servi<strong>les</strong>, obséquieux, quand<br />

ils découvrent la couleur <strong>de</strong> vos billets.<br />

Il n'y a pas d'amour <strong>de</strong> mon pays au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la dignité.<br />

Je ne pourrais pas vivre ainsi, courbé <strong>de</strong>vant la toute-puissance,<br />

même si ce n'est que celle <strong>de</strong> la "dame-pipi" qui vous réclame<br />

<strong>de</strong>s lei. Je veux marcher droit sur mes <strong>de</strong>ux pieds.<br />

Lors du voyage retour, alors que le pays me manque, j'ai<br />

compris que je ne pouvais plus être <strong>de</strong> ces gens là. Mais où est<br />

ma place… Dans un avion ? Qui suis-je… Un déraciné ?<br />

Des paysages qui font chavirer<br />

le coeur <strong>de</strong>s Roumains établis à l’étranger.<br />

"Vingt ou trente ans pour que le pays s'en sorte"<br />

Silviu Brucan (ancien idéologue "éclairé" du parti communiste)<br />

s'était montré finalement bien optimiste, ou peut-être<br />

trop humain, quand, en 1990, ne voulant pas jeter <strong>les</strong><br />

Roumains dans <strong>les</strong> bras du désespoir, il leur a <strong>de</strong>mandé vingt<br />

ou trente ans pour que le pays s'en sorte. A l'époque, on l'a<br />

accusé <strong>de</strong> noircir la situation.<br />

“Je souhaite que mes compatriotes <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s<br />

hommes, non pas plus riches, plus intelligents… mais<br />

meilleurs, plus tolérants, plus honnêtes. Je suis jeune, j'ai le<br />

temps d'attendre une génération. Alors pourquoi pas ? Quand<br />

sonnera l'heure <strong>de</strong> la retraite, je reviendrai avec ma femme.<br />

Nous achèterons une petite maison dans une clairière, et à<br />

l'ombre du grand noyer nous parlerons <strong>de</strong> nos enfants".<br />

27


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

28<br />

<br />

<br />

BAIA MARE<br />

SUCEAVA<br />

ORADEA<br />

<br />

<br />

TARGU IASI<br />

ARAD CLUJ <br />

MURES<br />

<br />

BACAU<br />

<br />

AIUD <br />

TARGU<br />

<br />

TIMISOARA<br />

<br />

DEVA<br />

<br />

SIBIU<br />

OCNA<br />

<br />

BRAILA<br />

BRASOV<br />

PITESTI <br />

<br />

<br />

TULCEA<br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

CONSTANTA<br />

<br />

Un travail<br />

au bout du mon<strong>de</strong><br />

Le Canada sélectionne <strong>les</strong> candidats<br />

à l'émigration. Les plus appréciés<br />

sont ceux ayant une formation<br />

supérieure : informaticiens, électroniciens,<br />

chimistes, bio-chimistes, agronomes,<br />

géologues, ingénieurs dans<br />

le domaine du pétrole, l'exploitation<br />

minière, la métallurgie, la mécanique,<br />

la confection, la marine. Sont<br />

aussi recherchés <strong>les</strong> sylviculteurs et<br />

<strong>les</strong> cuisiniers.<br />

Aux USA, la donne a complètement<br />

changé <strong>de</strong>puis le 11 septembre.<br />

Si la loterie "green card" permet<br />

toujours à 2000 Roumains, tirés<br />

au sort, <strong>de</strong> bénéficier chaque année<br />

d'un visa <strong>de</strong> travail, ne sont plus<br />

guère proposés que <strong>de</strong>s emplois <strong>de</strong><br />

babby-sitter, mécaniciens autos,<br />

chauffeurs <strong>de</strong> poids lourds, barman,<br />

travailleurs non qualifiés sur <strong>les</strong><br />

plate-formes pétrolières, éventuellement<br />

<strong>de</strong> web-<strong>de</strong>signer et d'ingénieur<br />

en automatisme.<br />

En Australie, seuls <strong>les</strong> candidats<br />

<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 45 ans sont acceptés.<br />

On recherche <strong>de</strong>s informaticiens,<br />

web-<strong>de</strong>signers, <strong>de</strong>s électroniciens,<br />

<strong>de</strong>s neuro-chirurgiens, radiologues,<br />

spécialistes en échographie, <strong>de</strong>s<br />

assistantes médica<strong>les</strong>, <strong>de</strong>s assistantes<br />

socia<strong>les</strong>, <strong>de</strong>s pharmaciens,<br />

<strong>de</strong>s enseignants… mais aussi <strong>de</strong>s<br />

maquilleurs et <strong>de</strong>s coiffeurs.<br />

La Nouvelle Zélan<strong>de</strong> présente<br />

l'avantage <strong>de</strong> reconnaître <strong>les</strong><br />

diplômes sans avoir à repasser<br />

d'examens, mais il faut avoir 3-5 ans<br />

d'expérience et parler couramment<br />

l'anglais. Y sont appréciés <strong>les</strong> ingénieurs,<br />

<strong>les</strong> mé<strong>de</strong>cins, <strong>les</strong> <strong>de</strong>ntistes,<br />

<strong>les</strong> assistantes médica<strong>les</strong> et <strong>les</strong> couturiers.<br />

Vie quotidienne<br />

SSociété<br />

Un échappatoire<br />

à la pauvreté ou à la Justice<br />

Plus <strong>de</strong> 400 Roumains se sont engagés<br />

dans la Légion Etrangère<br />

9000 candidats se présentent<br />

chaque année pour s’engager dans<br />

la Légion Etrangère,<br />

dont 500 Roumains<br />

Dirigés vers le Quartier Viennot<br />

d'Aubagne, près <strong>de</strong> Marseille, par l'un<br />

<strong>de</strong> ses seize centres <strong>de</strong> recrutement<br />

sur le territoire français auprès <strong>de</strong>squels ils sont<br />

tenus <strong>de</strong> se présenter personnellement, <strong>les</strong> volontaires<br />

roumains sont plutôt nombreux à vouloir<br />

s'engager dans la Légion Etrangère. Actuellement<br />

416 d'entre eux font partie <strong>de</strong> ce corps qui compte<br />

7867 hommes au total, ce qui représente un peu<br />

plus <strong>de</strong> 5 % <strong>de</strong>s effectifs. 69 d'entre-eux sont<br />

<strong>de</strong>venus sous-officiers, aucun n'a réussi encore à<br />

passer à l'échelon supérieur. Or seulement 10 %<br />

<strong>de</strong>s 9000 candidats annuels réussissent à passer<br />

avec succès <strong>les</strong> tests draconiens, physiques et psychiques,<br />

qu'ils ont à subir... ce qui laisse supposer<br />

que 500 Roumains se présentent chaque année.<br />

Morts pour la France à Dien Bien Phu<br />

ou mercenaires aux Comores<br />

Désespérés par leur sort personnel, l'absence <strong>de</strong> perspectives socia<strong>les</strong>, <strong>les</strong> volontaires<br />

sont attirés par la sol<strong>de</strong>: 1000 € par mois, <strong>les</strong> six premiers mois, et jusqu'à 4000<br />

€ pour un adjudant qui a douze ans <strong>de</strong> carrière. Mais certains trouvent là le moyen d'échapper<br />

à <strong>de</strong>s poursuites judiciaires dans leur pays, la Légion se montrant peu regardante<br />

sur <strong>les</strong> motivations <strong>de</strong> ses soldats à la rejoindre. Ainsi <strong>de</strong>s jeunes arrêtés à<br />

Bucarest pour cambriolage et condamnés à trois ans <strong>de</strong> détention, ont-ils réussi à s'éva<strong>de</strong>r<br />

et à s'enrôler. Un garçon <strong>de</strong> 22 ans <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> Prahova a préféré s'enfuir et<br />

s'engager plutôt que <strong>de</strong> risquer la prison pour un vol <strong>de</strong> poulets.<br />

Si la discipline <strong>de</strong> fer <strong>de</strong> ce "corps d'élite" permet souvent à ses membres <strong>de</strong><br />

retrouver, par la suite, un chemin plus droit, le résultat n'est pas pour autant assuré.<br />

Après sa pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> cinq ans, un légionnaire originaire <strong>de</strong> Brasov a été arrêté par la<br />

police <strong>de</strong> sa ville où il était retourné, et trouvé en possession <strong>de</strong> trois Kalachnikov et<br />

270 cartouches. Ancien repris <strong>de</strong> justice, il était également recherché par la Belgique,<br />

pays où il s'était établi après la Légion, pour meurtre et tentative <strong>de</strong> meurtre.<br />

En décembre 20<strong>01</strong>, trois anciens légionnaires roumains ont été tués dans une tentative<br />

<strong>de</strong> coup d'état aux Comores, un autre étant b<strong>les</strong>sé. Ils s'étaient enrôlés comme<br />

mercenaires. Mais le <strong>de</strong>stin <strong>de</strong> ces soldats est parfois plus honorable. Nombre <strong>de</strong><br />

Roumains ont fui leur pays au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale, notamment<br />

pour ne pas avoir <strong>de</strong> compte à rendre au régime communiste sur leur engagement dans<br />

l'Armée royale, n'ayant comme alternative que <strong>de</strong> s'engager dans la Légion. Certains<br />

sont morts pour la France, dont trois à Dien Bien Phu.<br />

Un chemin vers la nationalité française<br />

Les candidats effectuent souvent la même démarche. Ils s'adressent à l'ambassa<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> France à Bucarest qui leur fournit <strong>les</strong> renseignements: adresses, conditions (17 à 40<br />

ans, contrat <strong>de</strong> cinq ans, la connaissance du français n'est pas obligatoire), perspectives<br />

(possibilité <strong>de</strong> prolonger le contrat <strong>de</strong> six mois, un an, ou plus, d'apprendre un<br />

métier, <strong>de</strong> percevoir sa pension directement dans son pays, après 15 ans <strong>de</strong> service).<br />

Avec un argument <strong>de</strong> poids supplémentaire: la possibilité <strong>de</strong> solliciter la nationalité<br />

française au bout <strong>de</strong> trois ans et <strong>de</strong>mi d'engagement.


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Evénements<br />

L'institution pénitentiaire roumaine est quasiment en<br />

état <strong>de</strong> faillite, avec <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ttes qui se chiffrent à 3<br />

M€ (20 MF). Ce secteur ne fait pas partie <strong>de</strong>s priorités<br />

gouvernementa<strong>les</strong> et aucun espoir d'amélioration n'est<br />

prévisible. Pourtant, une récente tentative d'évasion à la prison<br />

<strong>de</strong> Piatra Neamt, faisant un mort parmi <strong>les</strong> détenus et qui a<br />

failli aboutir à la prise en otage <strong>de</strong>s gardiens et à un soulèvement<br />

<strong>de</strong>s prisonniers a attiré l'attention <strong>de</strong> l'opinion publique<br />

sur ce problème.<br />

Le manque <strong>de</strong> fonds, et non l'augmentation <strong>de</strong> la délinquance,<br />

a conduit à une surpopulation dans <strong>les</strong> prisons, faute<br />

<strong>de</strong> nouvel<strong>les</strong> constructions ou <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation, qui classe le<br />

pays au <strong>de</strong>rnier rang européen pour <strong>les</strong> conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s<br />

détenus, avec une place pour <strong>de</strong>ux. Si <strong>les</strong> prisons d'Arad (1250<br />

places, 1650 détenus), Aiud (1750 places, 2500 détenus) s'en<br />

sortent relativement bien, Bacau accueille 1800 prisonniers<br />

pour 450 places et Jilava (Bucarest), 3300 pour 1400.<br />

L'administration pénitentiaire compte un gardien pour 8 à<br />

12 détenus, alors que cette proportion est <strong>de</strong> un pour <strong>de</strong>ux dans<br />

<strong>les</strong> centres <strong>de</strong> haute sécurité en Europe <strong>de</strong> l'Ouest, et <strong>de</strong> un<br />

pour cinq autrement. Les salaires sont dérisoires et le recrutement<br />

<strong>de</strong>s gardiens se fait à un faible niveau professionnel<br />

(dans l'UE, 80 % <strong>de</strong>s gardiens ont reçu une formation et une<br />

spécialisation).<br />

L'administration n'a pas <strong>les</strong> moyens d'acquérir <strong>de</strong>s véhicu<strong>les</strong><br />

pour le transfert <strong>de</strong>s prisonniers dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong><br />

sécurité suffisantes et doit se contenter <strong>de</strong> fourgons d'un autre<br />

Les automobilistes sont assaillis<br />

par <strong>les</strong> “aurolaci” qui, d’autorité, lavent<br />

leur parebrise ou gar<strong>de</strong>nt leur voiture.<br />

Gare du Nord, à Bucarest,<br />

quartier où se regroupent <strong>de</strong><br />

nombreux "aurolaci" -<br />

enfant <strong>de</strong>s rues qui "sniffent" un vernis<br />

doré appelé "aurolac" - le stationnement<br />

<strong>de</strong>s voitures est régenté par un chef <strong>de</strong><br />

ban<strong>de</strong>, qui reste dans l'ombre et confie à<br />

ses adjoints la charge <strong>de</strong> percevoir une<br />

taxe auprès <strong>de</strong>s automobilistes.<br />

Le "roi <strong>de</strong>s aurolaci", ainsi qu'on<br />

l'appelle désormais, en référence au "roi<br />

<strong>de</strong>s mendiants" <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s vil<strong>les</strong>, au<br />

Moyen-Age, trouve à ses clients un<br />

âge. Le dénuement<br />

est aussi grand lorsqu'on<br />

évoque la<br />

question du personnel<br />

médical qualifié,<br />

en très large sous<br />

effectif, et ses<br />

conséquences sont<br />

tragiques au niveau<br />

<strong>de</strong> l'hygiène et <strong>de</strong> la<br />

santé.<br />

SSociété<br />

La Roumanie au <strong>de</strong>rnier rang européen<br />

avec une place pour <strong>de</strong>ux détenus<br />

Les prisons pratiquement en état <strong>de</strong> faillite<br />

Pour essayer <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s fonds, plusieurs établissements<br />

ont sollicité mairies et préfectures afin qu'el<strong>les</strong> proposent<br />

<strong>de</strong>s emplois à <strong>de</strong>s détenus offrant toutes garanties, mais<br />

cette démarche n'a été suivie d'aucun effet.<br />

Ai<strong>de</strong> suisse pour la formation <strong>de</strong>s gardiens<br />

Seu<strong>les</strong> notes optimistes dans ce paysage d'abandon et<br />

d'oubli: un troisième centre <strong>de</strong> rééducation pour <strong>les</strong> jeunes, en<br />

milieu fermé, a vu le jour, le premier en Moldavie, alors qu'un<br />

autre était mo<strong>de</strong>rnisé.<br />

D'autre part, le ministère <strong>de</strong> la Justice suisse a offert son<br />

concours pour la mise en place <strong>de</strong> cours <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> gardiens<br />

qui se dérouleront à Târgu Ocna, par pério<strong>de</strong>s d'un an,<br />

dans le cadre <strong>de</strong> l'Ecole militaire d'administration pénitentiaire.<br />

Des stages sont également organisés en France.<br />

Gare du Nord, le "roi <strong>de</strong>s aurolaci" veille sur<br />

<strong>les</strong> voitures en stationnement et fait régner l'ordre<br />

emplacement pour stationner, assure le<br />

gardiennage <strong>de</strong> la voiture et, éventuellement,<br />

son lavage, moyennant une somme<br />

<strong>de</strong> 0,6 € (4 F).<br />

Totalement illégale, cette pratique se<br />

déroule au grand jour, sans aucun problème<br />

jusqu'ici et, semble-t-il, à la satisfaction<br />

<strong>de</strong>s usagers. La police ferme <strong>les</strong><br />

yeux, le "roi" ayant assimilé <strong>les</strong> comportements<br />

royaux, lui remettant chaque<br />

semaine une enveloppe <strong>de</strong> un million <strong>de</strong><br />

lei (30 €, 200 F), doublée lorsqu'il y a <strong>de</strong>s<br />

fêtes. Ce système a tendance à s'étendre<br />

aux 21 parkings <strong>de</strong> la capitale, gérés par<br />

la mairie mais contrôlés <strong>de</strong> plus en plus<br />

par <strong>les</strong> "aurolaci" qui n'écopent que<br />

d'amen<strong>de</strong>s infimes, vu leur insolvabilité.<br />

Une taxe rentable<br />

Par ailleurs, si la gare du Nord a été<br />

La prison <strong>de</strong> Bacau accueille 1800 détenus<br />

et n’a une capacité que <strong>de</strong> 450 places.<br />

débarrassée <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>s vagabonds<br />

qui l'avaient envahie dans <strong>les</strong> années suivant<br />

la "Révolution", la transformant en<br />

une sorte <strong>de</strong> "cour <strong>de</strong>s mirac<strong>les</strong>" dont <strong>les</strong><br />

images avaient frappé <strong>les</strong> téléspectateurs<br />

du mon<strong>de</strong> entier, ses usagers sont aujourd'hui<br />

l'objet d'une autre forme <strong>de</strong> racket.<br />

Désormais, pour y avoir accès, il faut<br />

montrer patte blanche aux vigi<strong>les</strong> postés à<br />

ses treize entrées en présentant son billet<br />

<strong>de</strong> train ou un ticket <strong>de</strong> quai qu'ils délivrent<br />

pour 4000 lei (0,15 €, 0,80 F)...<br />

souvent sans reçus ou bien sans rendre la<br />

monnaie.<br />

Les voyageurs pressés ou <strong>les</strong> provinciaux<br />

peu au fait <strong>de</strong> la réglementation<br />

sont <strong>les</strong> principa<strong>les</strong> victimes <strong>de</strong> ces indélicatesses<br />

qui peuvent rapporter jusqu'à<br />

15 millions <strong>de</strong> lei (450 €, 3000 F) par<br />

mois à leurs auteurs... soit quatre fois le<br />

salaire d'un professeur.<br />

29


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

30<br />

ORADEA<br />

<br />

<br />

BAIA MARE<br />

SUCEAVA<br />

<br />

TARGU<br />

IASI<br />

ARAD<br />

CLUJ <br />

<br />

<br />

ALBA IULIA<br />

MURES<br />

<br />

<br />

OCNA<br />

BACAU<br />

<br />

SF. GHEORGHE<br />

DEVA<br />

<br />

TIMISOARA<br />

<br />

MURES<br />

<br />

<br />

<br />

SIBIU<br />

BRAILA<br />

BRASOV<br />

HATEG<br />

<br />

<br />

TULCEA<br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

CONSTANTA<br />

Adina représentera<br />

la Roumanie<br />

au concours<br />

<strong>de</strong> "Miss Univers"<br />

Adina Dumitru représentera son<br />

pays au concours <strong>de</strong> " Miss Univers",<br />

après s'être vue décerner le trophée<br />

<strong>de</strong> "Miss Roumanie <strong>2002</strong>", lors d'un<br />

show qui s'est déroulé à l'hôtel<br />

Mariott <strong>de</strong> Bucarest. Cette jeune fille<br />

<strong>de</strong> Tulcea, 17 ans, 1m 73 pour <strong>de</strong>s<br />

mensurations <strong>de</strong> 90/62/90, a été désignée<br />

par un jury, <strong>de</strong>vançant Alina<br />

Ciucur <strong>de</strong> Bucarest, première dauphine,<br />

qui concourra pour le titre <strong>de</strong><br />

"Miss Europe", Dana Iutes <strong>de</strong> Galati,<br />

<strong>de</strong>uxième dauphine, et Ramona Sturz<br />

<strong>de</strong> Timisoara, prix du public.<br />

Avant <strong>de</strong> défiler en maillot <strong>de</strong> bain,<br />

puis en tenue <strong>de</strong> soirée, <strong>les</strong> 34<br />

concurrentes s'étaient présentées en<br />

costumes traditionnels.<br />

La plus belle femme<br />

mariée du mon<strong>de</strong><br />

sera élue à Bucarest<br />

Le 15 décembre prochain,<br />

Bucarest accueillera le concours Miss<br />

mon<strong>de</strong> <strong>2002</strong>, version femme mariée.<br />

Les représentantes <strong>de</strong> 50 pays sont<br />

attendues et la manifestation <strong>de</strong>vrait<br />

être retransmise par la télévision dans<br />

une centaine <strong>de</strong> pays… du moins<br />

c'est ce qu'espère le maire <strong>de</strong> la capitale,<br />

Traian Basescu, qui en attend<br />

<strong>de</strong>s retombées médiatiques pour sa<br />

ville. Les candidates ont été sélectionnées<br />

pour leur beauté, leur réalisation<br />

personnelle et professionnelle…<br />

et doivent impérativement être<br />

mariées avant le 13 décembre.<br />

<br />

Faits divers<br />

SSociété<br />

Geishas roumaines<br />

pour le Japon<br />

La police <strong>de</strong> Brasov a arrêté un Japonais <strong>de</strong> 52 ans, en cheville avec <strong>de</strong>uxcompatriotes<br />

établis à Bacau et Bucarest, qui s'apprêtait a faire passer dans<br />

son pays plus d'une cinquantaine <strong>de</strong> jeunes roumaines, toutes majeures,<br />

recrutées dans ces vil<strong>les</strong>. Ces jeunes fil<strong>les</strong> étaient <strong>de</strong>stinées à <strong>de</strong>venir "dames <strong>de</strong> compagnies",<br />

c'est à dire "geishas" dans <strong>de</strong>s établissements nocturnes. Leurs profils, mensurations,<br />

photos en maillot <strong>de</strong> bain ou dénudées étaient envoyés régulièrement par<br />

fax ou Internet à leurs propriétaires qui pouvaient ainsi faire leur choix. Une agence<br />

d'imprésario <strong>de</strong> Brasov, créée pour la circonstance avec la complicité d'une Roumaine<br />

<strong>de</strong> 22 ans, qui avait déjà officié au Japon, était chargée <strong>de</strong> la sélection.<br />

Le réseau ayant été démantelé avant qu'aucune jeune fille ne s'envole pour le<br />

"Pays du Soleil levant" et aucun contrat n'ayant été signé, ni d'argent perdu ou versé,<br />

le Japonais en cause a été simplement expulsé <strong>de</strong> Roumanie.<br />

Après la Turquie, la Grèce, <strong>les</strong> pays <strong>de</strong> l'ex-Yougoslavie où <strong>de</strong>s troupes <strong>de</strong> l'OTAN<br />

sont stationnées, <strong>les</strong> pays <strong>de</strong> l'Union Européenne où el<strong>les</strong> sont <strong>de</strong> plus en plus nombreuses,<br />

<strong>les</strong> jeunes Roumaines, victimes <strong>de</strong> la pauvreté et <strong>de</strong>s mafias est-européennes<br />

- l'Albanie figurant au premier rang - intéressent maintenant le "marché" asiatique, en<br />

attendant celui du Moyen-Orient.<br />

Six mille enfants d'Europe <strong>de</strong> l'Est<br />

vendus chaque année<br />

Environ six mille enfants <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l'Est sont vendus chaque année à <strong>de</strong>s<br />

trafiquants occi<strong>de</strong>ntaux qui <strong>les</strong> obligent à se prostituer, vendre <strong>de</strong> la drogue,<br />

à mendier ou commettre d'autres méfaits, rapporte le quotidien britannique<br />

"The Guardian", citant une étu<strong>de</strong> d'organisations caritatives présentée lors d'un<br />

congrès à Rome. On estime à <strong>de</strong>ux millions d'enfants <strong>les</strong> victimes annuel<strong>les</strong> <strong>de</strong> ce<br />

genre <strong>de</strong> trafic dans le mon<strong>de</strong>, appelé en Roumanie "trafic <strong>de</strong> carne vie" ("trafic <strong>de</strong><br />

vian<strong>de</strong> vivante").<br />

La police roumaine a retrouvé la trace <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 500 mineurs <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux sexes qui<br />

lui ont avoué qu'ils avaient été racolés ou enlevés par <strong>de</strong>s réseaux d'exploitation d'enfants,<br />

<strong>de</strong> prostitution, <strong>de</strong> pédophilie et <strong>de</strong> pornographie, opérant notamment en France,<br />

Italie, Grèce, Autriche et Allemagne. Le gouvernement roumain a décidé d'intensifier<br />

sa lutte contre ce banditisme, ces <strong>de</strong>rniers mois, envoyant notamment <strong>de</strong>s officiers <strong>de</strong><br />

police dans <strong>les</strong> ambassa<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s pays où ce problème est le plus criant, afin d'assurer<br />

la liaison avec <strong>les</strong> autorités loca<strong>les</strong>.<br />

Un cambrioleur redoutable<br />

libéré...pour cause <strong>de</strong> "pauvreté"<br />

Au cours d'une enquëte sur la corruption au sein <strong>de</strong> la Justice et <strong>de</strong> l'administration<br />

pénitentière, le journal "Evinementul Zilei" ("L'Evènement<br />

du jour") a découvert qu'un <strong>de</strong>s cambrioleurs <strong>les</strong> plus redoutab<strong>les</strong> du<br />

pays, Niculae Mandache, avait été libéré par une juge <strong>de</strong> Bucarest, voici <strong>de</strong>ux ans...<br />

pour cause <strong>de</strong> "pauvreté", afin qu'il puisse survenir aux besoins <strong>de</strong> sa<br />

famille.Mandache venait d'être condamné à sept ans <strong>de</strong> prison après que la police eut<br />

découvert dans une <strong>de</strong> ses maisons - un véritable petit palais transformé en caverne<br />

d'Ali-Baba - <strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong> tableaux <strong>de</strong> valeur, <strong>de</strong>s objets d'art <strong>de</strong> collection, <strong>de</strong> nombreux<br />

bijoux, tous volés chez <strong>de</strong>s artistes, <strong>de</strong>s ve<strong>de</strong>ttes, <strong>de</strong>s politiciens, <strong>de</strong>s footballeurs.<br />

Le cambrioleur disposait également d'un carnet comportant <strong>les</strong> adresses <strong>de</strong> 400<br />

rési<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> luxe à dévaliser.<br />

Bien que Mandache habite à <strong>de</strong>ux pas d'un commissariat, <strong>les</strong> policiers interrogés<br />

par <strong>les</strong> journalistes ont déclaré qu'ils n'avaient jamais entendu parler <strong>de</strong> lui et qu'ils<br />

ignoraient son existence. Les libérations anticipées <strong>de</strong> criminels contre pots <strong>de</strong> vins<br />

sont un <strong>de</strong>s scanda<strong>les</strong> qui défraient régulièrement <strong>les</strong> chroniques <strong>de</strong>s journaux.


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Insolite<br />

SSociété<br />

Exaspération pour cause <strong>de</strong> dinosaures à Totesti<br />

La découverte par <strong>de</strong>s scientifiques roumains, belges<br />

et français, d'un site contenant <strong>de</strong>s fossi<strong>les</strong> <strong>de</strong> dinosaures,<br />

dans la commune <strong>de</strong> Totesti, près <strong>de</strong> Hateg,<br />

a fortement perturbé la vie <strong>de</strong> ses habitants. Onze nids <strong>de</strong> dinosaures,<br />

contenant une quarantaine d'œufs et <strong>de</strong> fragments <strong>de</strong><br />

coquil<strong>les</strong> avaient été trouvés au début <strong>de</strong> l'année.<br />

Depuis, <strong>de</strong> nombreux villageois se sont transformés en<br />

chasseurs <strong>de</strong> fossi<strong>les</strong>, à la recherche d'œufs ou d'ossements,<br />

qui se négocient très chers, se rabattant le cas échéant sur <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> Kogaoidon, mammifère primitif <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> du<br />

Crétacé supérieur, dont on peut obtenir quelques centaines<br />

d'euros pour un exemplaire.<br />

Cependant, <strong>de</strong>puis l'annonce <strong>de</strong> la découverte, toutes<br />

La beauté peut attendre le nombre <strong>de</strong>s années<br />

sortes <strong>de</strong> groupes, mal<br />

acceptés par <strong>les</strong> habitants,<br />

se joignent aux<br />

recherches et opèrent<br />

pour leur propre<br />

compte. Certains sont<br />

en cheville avec une<br />

filière <strong>de</strong> trafiquants<br />

bien organisés, qui<br />

s'occupe <strong>de</strong> vendre <strong>les</strong><br />

Emilia Mihaï était la plus belle fille, et la plus élégante, <strong>de</strong> son village,<br />

admiré par tous <strong>les</strong> hommes. Mais <strong>les</strong> années passant, la fatigue<br />

et <strong>les</strong> soucis aidant car elle avait dû élever ses frères, <strong>les</strong> premières<br />

ri<strong>de</strong>s sont apparues sur son visage, la désespérant. Son mari, qui l'aimait beaucoup<br />

tentait <strong>de</strong> la réconforter. Après la "Révolution" <strong>de</strong> 1989, <strong>de</strong>venue vieille,<br />

Emilia entendit parler <strong>de</strong> chirurgie esthétique. Prenant son courage à <strong>de</strong>ux<br />

mains ( "le cœur dans <strong>les</strong> <strong>de</strong>nts" - "a-si lua inima in dinti"), elle en parla à son<br />

époux qui lui dit <strong>de</strong> faire tout ce qu'elle pouvait pour rester belle pour lui. Le<br />

couple économisa sou après sou pendant <strong>de</strong>s années, puis prit le bus pour se<br />

rendre dans une clinique <strong>de</strong> Bucarest. Il dût vite déchanter <strong>de</strong>vant le prix <strong>de</strong> l'intervention.<br />

Voici <strong>de</strong>ux ans, le mari d'Emilia est décédé, mais a exigé par écrit, comme<br />

<strong>de</strong>rnière volonté, que sa femme se fasse opérer coûte que coûte ("faire le diable<br />

en quatre", "a face pe dracu-n patru"). Malgré <strong>les</strong> remontrances <strong>de</strong> son entourage,<br />

la traitant <strong>de</strong> folle, lui disant qu'elle était trop vieille, Emilia a encore épargné<br />

sur sa retraite <strong>de</strong> 1,5 millions <strong>de</strong> lei (48 €, 300 F)… et, à 80 ans, s'est fait<br />

faire un lifting dans le service <strong>de</strong> chirurgie plastique <strong>de</strong> l'hôpital <strong>de</strong> Bacau.<br />

La Sainte Vierge pour éteindre le feu<br />

Des centaines <strong>de</strong> croyants <strong>de</strong>s ju<strong>de</strong>ts d'Alba Iulia et voisins, se<br />

sont rendus en pélérinage à Ocna Mures, où la tension est<br />

vive entre églises orthodoxe et gréco-catholique, promenant<br />

dans <strong>les</strong> différentes églises <strong>de</strong> la ville dont el<strong>les</strong> se disputent la propriété<br />

l'icône sur bois <strong>de</strong> la Vierge Marie, provenant du monastère <strong>de</strong><br />

Dragomiresti, dans le Maramures. Ils espéraient ainsi apaiser <strong>les</strong> passions<br />

entre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux communautés <strong>de</strong> fidè<strong>les</strong> et sauver leurs relations…<br />

comme l'icône avait éteint <strong>les</strong> flammes du monastère, seule rescapée d'un<br />

incendie qui l'avait complètement détruit en 1948.<br />

Depuis l’annonce <strong>de</strong> la découverte<br />

<strong>de</strong>s oeufs, <strong>les</strong> champs sont envahis par<br />

<strong>de</strong>s “fouineurs” étrangers à la commune.<br />

fossi<strong>les</strong> en France ou en Allemagne. Quant aux agriculteurs,<br />

ils sont furieux <strong>de</strong>vant l'afflux <strong>de</strong> "touristes" qui piétinent leurs<br />

champs et endommagent <strong>les</strong> cultures.<br />

Ciorba pour<br />

le livre <strong>de</strong>s records<br />

Josezf Lengyel, un homme d'affaires<br />

<strong>de</strong> Sfântu Gheorghe, dans le département<br />

à forte minorité hongroise <strong>de</strong><br />

Covasna, <strong>de</strong>vrait entrer dans la prochaine édition<br />

du "Guiness book" pour avoir confectionné<br />

la plus gran<strong>de</strong> ciorba <strong>de</strong> poissons du<br />

mon<strong>de</strong>, à l'occasion <strong>de</strong> la fête du saint patron<br />

<strong>de</strong> la ville. Cette énorme soupe <strong>de</strong> 1000 litres,<br />

a été préparée selon une recette à la fois roumaine<br />

et hongroise, à partir <strong>de</strong> 500 kg <strong>de</strong><br />

truites, élevées dans une <strong>de</strong>s plus gran<strong>de</strong>s<br />

fermes pisico<strong>les</strong> du pays, basée à Prejmer, et<br />

<strong>de</strong> 200 kg <strong>de</strong> légumes et d'épices. Partagée<br />

entre <strong>les</strong> convives, elle est revenue à 600 €<br />

(4000 F), soit 20 mille lei le litre.<br />

"Chien <strong>de</strong> Pâques"<br />

Ala veille <strong>de</strong> Pâques, le ministre <strong>de</strong><br />

l'Agriculture a fait procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s<br />

contrô<strong>les</strong> sur <strong>les</strong> marchés pour vérifier<br />

que la vian<strong>de</strong> vendue était bien <strong>de</strong> l'agneau… et non<br />

du chien comme cela arrive parfois. Pour justifier sa<br />

méfiance et ces mesures <strong>de</strong> précaution, le ministre,<br />

sans-doute victime d'une mésaventure, s'est exclamé:<br />

"Il n'y a qu'en Roumanie qu'on peut trouver une souris<br />

dans une bouteille <strong>de</strong> vin !".<br />

Menteur comme un pêcheur<br />

La revue "Pescuitul in România" ("La pêche en Roumanie") et le fabricant d'artic<strong>les</strong> <strong>de</strong><br />

pêche GIPO ont lancé un concours du plus gros poisson auprès <strong>de</strong>s lecteurs, baptisé<br />

"Lingurita <strong>de</strong> aur" dont le premier prix est une cuillère en or <strong>de</strong> 12 grammes. Les<br />

pêcheurs doivent apporter la preuve <strong>de</strong> leur prise à l'ai<strong>de</strong> d'une photo ou d'une vidéo. Mais <strong>les</strong> organisateurs<br />

ont prévenu que le vainqueur <strong>de</strong>vrait passer au détecteur <strong>de</strong> mensonge, métho<strong>de</strong> utilisée<br />

habituellement aux USA lors <strong>de</strong>s concours <strong>de</strong> pêche, paraît-il. Ce test <strong>de</strong> vérité sera cependant épargné<br />

au gagnant du second concours… récompensant celui qui aura attrapé le plus petit poisson.<br />

22 31


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe SSociété<br />

32<br />

<br />

<br />

BAIA MARE<br />

SUCEAVA<br />

ORADEA<br />

<br />

<br />

TARGU IASI<br />

ARAD CLUJ <br />

MURES<br />

<br />

<br />

<br />

BACAU<br />

DEVA <br />

TIMISOARA<br />

<br />

SIBIU<br />

<br />

BRAILA<br />

BRASOV<br />

PITESTI <br />

<br />

<br />

TULCEA<br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

CONSTANTA<br />

<br />

Premier <strong>de</strong>gré : un<br />

"bâton <strong>de</strong> maréchal"<br />

qui coûte cher<br />

Après au moins douze ans <strong>de</strong> service,<br />

environ 80 % <strong>de</strong>s enseignants<br />

obtiennent leur "Gradul I", assurant<br />

ainsi leur situation mais aussi mettant<br />

un terme à l'évolution <strong>de</strong> leur carrière.<br />

Pour s'y préparer, il leur aura fallu<br />

<strong>de</strong>ux bonnes années et la rédaction<br />

d'une thèse <strong>de</strong> 50 pages sur un<br />

thème pédagogique ou relevant <strong>de</strong><br />

leur spécialisation, assurée sous la<br />

direction d'un professeur d'université.<br />

A chaque visite qu'il lui rend,<br />

l'impétrant remettra à son directeur<br />

<strong>de</strong> thèse un petit ca<strong>de</strong>au - paquet <strong>de</strong><br />

café, flacon <strong>de</strong> parfum - et <strong>de</strong>vra bien<br />

sûr payer son déplacement jusqu'à la<br />

préfecture du ju<strong>de</strong>t où il se trouve. Au<br />

total, 30 à 45 € (200 à 300 F) à<br />

chaque voyage pour un salaire <strong>de</strong><br />

120-135 € (800-900 F) net, primes<br />

comprises.<br />

La soutenance s'effectuera dans<br />

l'établissement où il enseigne, <strong>de</strong>vant<br />

une commission <strong>de</strong> trois membres<br />

dont il aura pris en charge <strong>les</strong> frais<br />

<strong>de</strong> déplacement (transport, restaurant,<br />

goûter, cafés)… assortis <strong>de</strong><br />

ca<strong>de</strong>aux. Le succès étant au ren<strong>de</strong>zvous,<br />

la journée se terminera convivialement.<br />

Inspecteurs et collègues,<br />

au total une trentaine <strong>de</strong> personnes<br />

invitées par l'heureux lauréat, fêteront<br />

l'événement au cours d'un repas pour<br />

la préparation duquel il aura mobilisé<br />

sa famille et ses amis.<br />

Souvent il aura fallu emprunter<br />

pour financer une journée qui aura<br />

coûté l'équivalent <strong>de</strong> quatre à cinq<br />

mois <strong>de</strong> salaire, et l'augmentation <strong>de</strong><br />

10 à 15 % obtenue en contrepartie<br />

sera consacrée pendant trois ans à<br />

amortir <strong>les</strong> frais.<br />

Enseignement<br />

Douze ans d'inspections et d'examens<br />

Enseignants : un parcours<br />

<strong>de</strong> combattant pour assurer son avenir<br />

Salaires <strong>de</strong> misère, manque <strong>de</strong> considération, absences <strong>de</strong> perspectives, inspections<br />

tatillonnes… l'abattement domine chez <strong>les</strong> instituteurs, issus <strong>de</strong>s<br />

lycées pédagogiques, <strong>les</strong> professeurs et directeurs d'établissements scolaires,<br />

sortis <strong>de</strong> l'Université, et la menace d'une grève générale se fait <strong>de</strong> plus en plus<br />

précise, comme celle qui a affecté tout l'enseignement pendant plus <strong>de</strong> six semaines<br />

en janvier-février 2000, aboutissant après <strong>de</strong> longues négociations à la promesse <strong>de</strong><br />

revalorisation <strong>de</strong> la profession qui s'est transformée aujourd'hui en espoirs déçus.<br />

Malgré le chômage ambiant, la terrible crise économique qui conduit <strong>de</strong> nombreux<br />

jeunes à s'exiler, <strong>les</strong> vocations se font rares. Le prestige d'un métier qui assurait<br />

la considération <strong>de</strong>s concitoyens s'est envolé, le respect qu'il inspirait auprès <strong>de</strong>s<br />

élèves prend le même chemin, suivant là l'exemple <strong>de</strong>s pays occi<strong>de</strong>ntaux. Pour autant,<br />

<strong>de</strong>venir enseignant relève toujours du même parcours <strong>de</strong> combattant.<br />

Pendant <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux premières années <strong>de</strong> sa carrière, le débutant est placé sous l'assistance<br />

<strong>de</strong> son directeur d'établissement, qui assiste à certains cours, <strong>les</strong> commente,<br />

lui donne ses conseils. Dès la fin <strong>de</strong> la première année, il passe son "Titularizare", examen<br />

qui lui assure son poste, mais rien n'est acquis avant le "Definitivat", véritable<br />

"Sésame" pour entrer définitivement dans l'enseignement.<br />

Le jeune enseignant, qu'il se <strong>de</strong>stine à être instituteur ou professeur, y postule dès<br />

la fin <strong>de</strong> sa secon<strong>de</strong> année, recevant la longue visite, baptisée "spéciale" d'un inspecteur<br />

- quatre heures - au terme <strong>de</strong> laquelle sera rédigée un rapport adressé à<br />

l'Université, lui permettant ou non <strong>de</strong> passer au mois d'août suivant son examen. Dans<br />

plus <strong>de</strong> 90 % <strong>de</strong>s cas, le succès est assuré et permet <strong>de</strong> décrocher un poste <strong>de</strong> titulaire<br />

dans une école choisie suivant le rang obtenu. En cas d'échec, le "Defenitivat" peutêtre<br />

présenté pendant trois années consécutives.<br />

L'enseignant <strong>de</strong>vra patienter pendant cinq ans, une autre inspection spéciale <strong>de</strong><br />

quatre heures et encore un examen, pour décrocher son "Gradul II" (<strong>de</strong>uxième <strong>de</strong>gré)<br />

qui lui assurera une petite augmentation. A nouveau cinq ans plus tard, et après douze<br />

ans <strong>de</strong> service, le "Gradul I" (premier <strong>de</strong>gré) assure en quelque sorte son "bâton <strong>de</strong><br />

maréchal" au professeur qui verra son salaire croître <strong>de</strong> 10 à 15 %, ne sera plus importuné<br />

par <strong>les</strong> inspections, sauf cas spécial (plaintes <strong>de</strong>s parents, récriminations) et, en<br />

principe, placé sous le contrôle d'un directeur qui, le plus souvent, s'en dispensera.<br />

55 € en début <strong>de</strong> carrière,<br />

140 € au moment <strong>de</strong> la retraite<br />

Qu'il soit instituteur, professeur <strong>de</strong> collège ou <strong>de</strong> lycée, un enseignant débute<br />

avec un salaire net, primes comprises, <strong>de</strong> 1,8 millions <strong>de</strong> lei (55 €, 360<br />

F), qui passera à 3 millions <strong>de</strong> lei (92 €, 600 F) en milieu <strong>de</strong> carrière, lorsqu'il<br />

aura atteint la quarantaine, pour aboutir à 4,5 millions <strong>de</strong> lei (140 €, 900 F) au<br />

moment du départ à la retraite. Il doit assurer 18 heures <strong>de</strong> cours par semaine.<br />

Le système <strong>de</strong> primes est varié et représente jusqu'à 80-90 % du salaire <strong>de</strong> base.<br />

Il englobe <strong>les</strong> heures supplémentaires. On dénombre :<br />

- la prime d'ancienneté, qui augmente tous <strong>les</strong> cinq ans<br />

- la prime <strong>de</strong> responsabilité, attribuée au directeur ou au professeur principal d'une<br />

classe<br />

- la prime d'isolement (40 % du salaire <strong>de</strong> base), lorsque le poste implique l'éloignement<br />

du titulaire <strong>de</strong> son domicile<br />

- la prime <strong>de</strong> stress, pour <strong>les</strong> difficultés du métier<br />

- le salaire au mérite. Il ne s'applique que pendant un an, pour 7 % du personnel,<br />

le directeur <strong>de</strong> l'établissement s'arrangeant pour faire tourner <strong>les</strong> bénéficiaires.<br />

- la "prime du ministre" : + 15 % pendant quatre ans… moins l'enveloppe qu'il<br />

aura fallu verser pour l'obtenir, soit environ un an d'augmentation.


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Enseignement<br />

Directeurs et enseignants doivent<br />

participer à d’incessantes réunions<br />

et remettre d’innombrab<strong>les</strong> rapports.<br />

Pa uvres<br />

directeurs<br />

d'éco<strong>les</strong> !<br />

Non seulement,<br />

aujourd'hui ils doivent<br />

prési<strong>de</strong>r et animer,<br />

une quinzaine<br />

<strong>de</strong> commissions (discipline, professeurs, administration, sécurité,<br />

activités éducatives…), en fixer <strong>les</strong> plannings et en assurer<br />

<strong>les</strong> compte - rendus, il leur faut aussi s'occuper <strong>de</strong> faire<br />

repeindre <strong>les</strong> murs <strong>de</strong>s sal<strong>les</strong> <strong>de</strong> classe, rentrer le bois pour le<br />

chauffage, prévoir <strong>de</strong>s mesures contre l'incendie et la sécurité<br />

routière aux abords <strong>de</strong> l'école… et bien sûr s'assurer que le<br />

financement nécessaire sera là.<br />

Ils <strong>de</strong>vront également composer avec <strong>les</strong> parents, <strong>de</strong> plus<br />

en plus exigeants, suivant le modèle occi<strong>de</strong>ntal, tout en <strong>les</strong> sollicitant<br />

pour améliorer l'ordinaire <strong>de</strong>s élèves : <strong>de</strong>s décorations<br />

par ci, <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>aux et <strong>de</strong>s napperons par là, pour rendre <strong>les</strong><br />

classes plus gaies…<br />

Tout cela pour un supplément <strong>de</strong> salaire <strong>de</strong> 25 %, certes<br />

avec une décharge d'enseignement allant d'un quart à trois<br />

quarts du plein temps, et la possibilité d'effectuer six heures<br />

supplémentaires. La charge est si peu séduisante que, dans certains<br />

ju<strong>de</strong>ts, on ne compte plus que 15 candidats pour 50<br />

postes mis en concours tous <strong>les</strong> quatre ans auprès <strong>de</strong>s enseignants<br />

ayant déjà au moins huit ans d'ancienneté.<br />

Les maîtres mots : plannings et commissions<br />

Le plan <strong>de</strong> "management", qui lui sera réclamé d'office à<br />

chaque inspection pour vérification et conformité, lui procurera<br />

sans-doute le plus <strong>de</strong> sueur. Dans ce <strong>document</strong> englobant<br />

toute la vie <strong>de</strong> son établissement pour l'année à venir, le direc-<br />

teur ne doit oublier aucun détail. Budget, ressources, investissements<br />

prévus, figurent aux côtés <strong>de</strong>s formations continues<br />

envisagées pour <strong>les</strong> enseignants, <strong>de</strong>s mesures prises pour la<br />

sécurité, <strong>de</strong>s activités éducatives, culturel<strong>les</strong>, artistiques, sportives<br />

mises en place.<br />

Planning et commissions sont <strong>les</strong> maîtres mots définissant<br />

sa tâche. Le planning éducatif sera détaillé dans un <strong>document</strong><br />

à part: participation <strong>de</strong>s élèves à <strong>de</strong>s concours, manifestations,<br />

visites d'expositions, colonies <strong>de</strong> vacances, débats. Des plannings<br />

techniques spéciaux détaillent <strong>les</strong> mesures <strong>de</strong> sécurité,<br />

d'hygiène, etc… Le directeur doit veiller à la mise en place <strong>de</strong><br />

commissions par matières (roumain, français, maths…) ou<br />

activités, et charger un responsable d'en organiser le planning<br />

sur l'année, avec réunion tous <strong>les</strong> mois et compte rendu.<br />

Solidaires <strong>de</strong> leurs enseignants<br />

SSociété<br />

Dans certains ju<strong>de</strong>ts, on ne compte plus que<br />

quinze candidats pour cinquante postes<br />

Des directeurs d'éco<strong>les</strong> submergés<br />

par leurs charges et responsabilités<br />

Bien sûr, le directeur visera le planning que chaque enseignant<br />

aura établi pour l'année et chaque classe, établira leur<br />

fiche <strong>de</strong> "encadrare" où figureront profil, activités, ancienneté,<br />

promotions et salaire <strong>de</strong> l'intéressé.<br />

Enfin, il délivrera sa note annuelle, à partir d'un barème<br />

prenant en compte la régularité, la ponctualité, l'investissement<br />

personnel dans <strong>de</strong>s activités supplémentaires, etc… pour<br />

aboutir à une cotation sur 100 points.<br />

Moins <strong>de</strong> 60 points est considéré comme insuffisant et<br />

peut empêcher d'avoir une promotion. Entre 60 et 80 points,<br />

c'est bien, et c'est très bien au-<strong>de</strong>ssus… ce qui est le cas <strong>de</strong> 95<br />

% <strong>de</strong>s enseignants, même si cette note n'est pas toujours<br />

méritée. Mais vue la faib<strong>les</strong>se <strong>de</strong>s salaires, le manque <strong>de</strong><br />

considération <strong>de</strong> la profession, la crises <strong>de</strong>s vocations, rares<br />

sont <strong>les</strong> directeurs, qui se sentent solidaires, à vouloir accabler<br />

encore plus leurs collègues.<br />

Dès la rentrée, <strong>les</strong> professeurs dressent une feuille<br />

<strong>de</strong> route précise <strong>de</strong> leur enseignement pour l’ensemble <strong>de</strong> l'année<br />

Les enseignants, particulièrement<br />

le professeur principal<br />

d'une classe, n'échappent pas<br />

aux contraintes réglementaires. Chacun<br />

doit dresser quatre ou cinq plannings <strong>de</strong><br />

ses activités, tout au long <strong>de</strong> l'année. Le<br />

plus important est le projet didactique,<br />

véritable feuille <strong>de</strong> route par laquelle est<br />

indiquée dès le début <strong>de</strong> l'année scolaire,<br />

avec une gran<strong>de</strong> précision, ce qui figurera<br />

au programme. Ainsi, par exemple, dès<br />

septembre, il faut prévoir que le vendredi<br />

14 mai, le cours <strong>de</strong> français portera sur<br />

l'histoire du "Petit chaperon rouge".<br />

Ce travail est encore plus astreignant<br />

pour <strong>les</strong> débutants qui, pour chaque cours<br />

(50 minutes), doivent rédiger trois ou<br />

quatre pages, ce qui leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> trois<br />

bonnes heures, et ensuite noter <strong>les</strong> réactions<br />

<strong>de</strong>s élèves.<br />

Après chaque cours le professeur<br />

signera un registre, le "Condica <strong>de</strong> presenta",<br />

en indiquant son contenu et <strong>les</strong><br />

changements éventuels. Tout cela est<br />

théorique et n'est pas respecté à la lettre.<br />

Parfois, on vient signer pour la semaine<br />

entière… mais il faut se souvenir <strong>de</strong> ce<br />

qu'on a enseigné quelques jours plus tôt.<br />

Les enseignants sont cependant pru<strong>de</strong>nts<br />

car ils se savent à la merci d'une<br />

inspection et se doutent que la "Condica<br />

<strong>de</strong> presenta" sera le premier <strong>document</strong><br />

vérifié… sachant que, aux yeux <strong>de</strong>s inspecteurs,<br />

"<strong>les</strong> enseignants sont <strong>de</strong>s<br />

fainéants". Une réputation qui n'a rien à<br />

envier à celle dont ceux-ci disposent dans<br />

le corps enseignant, où ils ne sont guère<br />

tenus en estime. "Les inspecteurs sont <strong>de</strong>s<br />

intouchab<strong>les</strong> et corrompus, et ils n'ont<br />

pas changé leur mentalité <strong>de</strong>puis <strong>les</strong><br />

communistes" y réplique-t-on, exemp<strong>les</strong><br />

à l'appui.<br />

22 33


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

34<br />

<br />

BAIA<br />

<br />

MARE SUCEAVA<br />

IASI<br />

ORADEA <br />

ARAD<br />

<br />

BACAU<br />

<br />

<br />

<br />

TIMISOARA SIBIU<br />

COVASNA<br />

BRASOV<br />

GALATI<br />

BRAILA <br />

<br />

TULCEA<br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

CONSTANTA<br />

BUCAREST <br />

<br />

<br />

NIKOPOL <br />

<br />

Eco<strong>les</strong>,<br />

BOTOSANI <br />

SATU<br />

MARE<br />

ZALAU<br />

<br />

<br />

P. NEAMT <br />

CLUJ<br />

VASLUI<br />

ALBA IULIA <br />

<br />

FOCSANI<br />

PITESTI <br />

CALARASI<br />

Le vent <strong>de</strong> la<br />

contestation<br />

commence à se lever<br />

chez <strong>les</strong> enseignants<br />

Les choses commencent à bouger<br />

dans <strong>les</strong> relations entre inspecteurs<br />

et enseignants, <strong>les</strong> premiers adoptant<br />

un profil plus bas. Quelques professeurs<br />

ne sont plus décidés à s'en<br />

laisser compter, marcher sur <strong>les</strong><br />

pieds, subir <strong>de</strong>s remarques<br />

déplacées et réagissent vivement<br />

aux observations qui leur sont faites.<br />

On a même vu, dans certains cas,<br />

<strong>de</strong>s inspecteurs mis tout bonnement<br />

à la porte d'une école. L'esprit <strong>de</strong><br />

1968 n'a pas encore soufflé sur l'enseignement<br />

en Roumanie, mais on<br />

n'en est pas loin.<br />

Dans un tout petit village <strong>de</strong> Salaj<br />

(Zalau), l'institutrice seule en poste<br />

avait dû affronter trois inspecteurs<br />

venus passer au peigne fin toutes<br />

ses activités scolaires et son administration<br />

<strong>de</strong> l'école. Elle s'était vu<br />

vivement reprocher l'autorisation<br />

donnée au maire afin <strong>de</strong> couper <strong>de</strong>s<br />

frênes appartenant au domaine scolaire<br />

et <strong>les</strong> débiter en rondins pour<br />

chauffer la classe, alors qu'il faisait<br />

-20° <strong>de</strong>hors.<br />

Ecopant d'un "Insuffisant", la jeune<br />

femme n'était pas autorisée à passer<br />

son examen <strong>de</strong> premier <strong>de</strong>gré pendant<br />

trois ans, mais <strong>de</strong>vant ses protestations<br />

et l'indignation du maire,<br />

son appréciation avait été transformée,<br />

six mois plus tard, en "Très<br />

bien". Elle pouvait ainsi postuler au<br />

"Gradul I”… mais, comme par<br />

hasard, l'inspectorat a oublié <strong>de</strong> faire<br />

le nécessaire pour qu'elle puisse<br />

s'inscrire.<br />

Enseignement<br />

SSociété<br />

Dans <strong>de</strong> nombreuses éco<strong>les</strong>, collèges et lycées <strong>de</strong> Roumanie, on guette le<br />

mardi avec appréhension. C'est ce jour là que risque <strong>de</strong> débarquer, sans<br />

crier gare, une équipe <strong>de</strong> près d'une dizaine d'inspecteurs pour une inspection<br />

générale. Le lundi, ces censeurs venus du chef lieu du département sont traditionnellement<br />

en réunion.<br />

Hiérarchie mal-aimée <strong>de</strong>s enseignants qui lui reprochent son comportement suffisant,<br />

inchangé <strong>de</strong>puis l'époque du communisme, le corps <strong>de</strong>s inspecteurs est l'objet <strong>de</strong><br />

critiques acerbes car trop <strong>de</strong> ses membres, remplissant mal leur tâche, regardant à<br />

peines <strong>les</strong> <strong>document</strong>s fournis, limitent leurs interventions à <strong>de</strong>s observations systématiques,<br />

<strong>de</strong>s critiques. "Quelque soit l'effort fait par <strong>les</strong> professeurs, ce ne sera jamais<br />

bien" se lamentent souvent ceux qui ont à subir leurs foudres.<br />

Une inspection générale dans un établissement a lieu environ tous <strong>les</strong> cinq ans et,<br />

en principe, est annoncée quinze jours auparavant. C'est la plus mauvaise nouvelle que<br />

peuvent recevoir le directeur et <strong>les</strong> enseignants, qui doivent fournir à l'avance tous<br />

leurs <strong>document</strong>s. La troupe d'inspecteurs, avec un chef à sa tête, s'installe alors pour<br />

<strong>de</strong>ux semaines dans l'école, vérifiant tous <strong>les</strong> dossiers, fouillant <strong>les</strong> papiers. Même si<br />

souvent ce contrôle est fait par <strong>de</strong>ssus la jambe, "on" trouvera toujours "la petite bête"<br />

pour pointer du doigt une défaillance, mais surtout pour montrer qu' "on" n'est pas<br />

dupe, qu'"on" ne nous la fait pas… et que "c'est nous <strong>les</strong> chefs".<br />

Restaurant à payer et petits ca<strong>de</strong>aux à offrir<br />

Pendant quinze jours,<br />

une dizaine d'inspecteurs débarquent<br />

et s’installent en territoire conquis<br />

collèges et lycées :<br />

la hantise <strong>de</strong> l'inspection générale<br />

Les inspecteurs vont dans <strong>les</strong> classes, assistent aux cours, discutent avec le professeur,<br />

parlent avec <strong>les</strong> élèves, rencontrent <strong>les</strong> parents, se ren<strong>de</strong>nt à la mairie pour voir<br />

la municipalité. Pendant toute cette pério<strong>de</strong>, il faudra <strong>les</strong> héberger s'ils ne retournent<br />

pas au chef-lieu, leur payer le restaurant, le gas-oil pour le mini-bus qui <strong>les</strong> a amenés,<br />

leur offrir <strong>de</strong>s ca<strong>de</strong>aux.<br />

Une inspection générale peut coûter 300 € (2000 F) <strong>de</strong> sa poche, soit plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

salaires mensuels, au directeur qui sera le plus souvent amené à prendre en charge ces<br />

frais. A son terme, dans <strong>les</strong> jours suivants, un procès-verbal sera dressé, attribuant <strong>de</strong>s<br />

appréciations allant d' "Insuffisant" à "Très bien". Deux ou trois inspecteurs reviendront<br />

dans l'établissement, présentant leurs rapports <strong>de</strong>vant l'ensemble <strong>de</strong>s enseignants,<br />

leur <strong>de</strong>mandant leur avis… dont ils se moquent éperdument. Mais le directeur<br />

sera chargé <strong>de</strong> faire un plan <strong>de</strong> travail pour redresser "tout ce qui ne va pas".<br />

Formation, hygiène, comptabilité passées aussi à la loupe<br />

Toutes <strong>les</strong> inspections ne sont cependant pas aussi redoutées et draconiennes.<br />

Trois ou quatre fois au cours <strong>de</strong> l'année, parfois moins, <strong>les</strong> établissements reçoivent la<br />

visite d'un inspecteur territorial, qui compulse <strong>les</strong> <strong>document</strong>s sur place, pendant une<br />

heure ou <strong>de</strong>ux. Des inspections thématiques ont également lieu, portant sur la discipline<br />

enseignée, mais aussi sur l'application du plan <strong>de</strong> formation professionnelle <strong>de</strong>s<br />

enseignants, sur <strong>les</strong> mesures d'hygiène, sur la comptabilité, qui est vérifiée plusieurs<br />

fois dans l'année…<br />

Pour mener ces tâches à bien, l' "Inspectorat” , dirigé par l'inspecteur général du<br />

département et ses <strong>de</strong>ux adjoints, dispose d'un corps d'inspecteurs, issus <strong>de</strong> l'enseignement,<br />

après avoir passé un concours : <strong>de</strong>ux ou trois inspecteurs techniques et<br />

administratifs, <strong>de</strong>s inspecteurs par discipline (roumain, français, mathématiques,<br />

etc…) qui, en plus, ont en charge un secteur du ju<strong>de</strong>t et <strong>de</strong>viennent ainsi également,<br />

inspecteurs territoriaux.


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Enseignement<br />

Près <strong>de</strong> 85 %<br />

(84,6 %) <strong>de</strong>s<br />

140 000 candidats<br />

au baccalauréat<br />

ont été admis, lors <strong>de</strong> la<br />

session <strong>de</strong> fin juindébut<br />

juillet. Les 25<br />

000 "recalés" avaient<br />

une secon<strong>de</strong> chance, lors <strong>de</strong> l'examen <strong>de</strong> rattrapage du mois<br />

d'août, ce qui <strong>de</strong>vait porter le taux <strong>de</strong> réussite à 92 %. Les<br />

meilleurs résultats ont été obtenus dans <strong>les</strong> ju<strong>de</strong>ts (départements)<br />

moldaves <strong>de</strong> Botosani (97,2 % <strong>de</strong> reçus) et Neamt<br />

(96,46 %), <strong>les</strong> plus faib<strong>les</strong> dans le Maramures(67 %).<br />

Les "mauvais élèves" (moins <strong>de</strong> 80 % d'admis) sont au<br />

nombre <strong>de</strong> 14: Iasi (79,7 %),Vrancea (79,4 %), Cluj (79,1%),<br />

Vaslui (79 %), Covasna, Dimbovita (78,9 %), Calarasi (78,1<br />

%), Brasov (78 %), Gorj (77,3 %), Tulcea (76,8 %), Satu Mare<br />

(75,1 %), Prahova (74,3 %), Galati (72,3 %).<br />

A Bucarest (89,4 %), <strong>les</strong> lycées <strong>les</strong> plus prestigieux (Tudor<br />

Vianu, Sava, Mihai Viteazul, Dimitrie Cantemir) ont été souvent<br />

dépassés par <strong>de</strong>s établissements anonymes, comme le<br />

Cantines fermées<br />

Plusieurs cantines pour étudiants ont été fermées par <strong>les</strong> autorités à travers<br />

tout le pays, à la suite d'un contrôle <strong>de</strong>s autorités sanitaires, à la<br />

fin <strong>de</strong> l'année universitaire. Ainsi dans quatre d'entre el<strong>les</strong>, à Cluj, on<br />

a trouvé <strong>de</strong> la vaisselle dégradée, <strong>de</strong>s fours rouillés, <strong>de</strong>s aliments altérés qui<br />

étaient cependant servis sur <strong>les</strong> tab<strong>les</strong>. Une véritable misère qui affectait aussi<br />

<strong>de</strong>s cantines <strong>de</strong> Brasov et Craiova. Quelques dizaines d'autres, à Bucarest, Iasi<br />

et dans le ju<strong>de</strong>t <strong>de</strong> Prahova, ont été sanctionnées par <strong>de</strong>s amen<strong>de</strong>s.<br />

Un verre <strong>de</strong> lait<br />

pour chaque élève tous <strong>les</strong> jours<br />

Le Premier ministre a décidé, à partir <strong>de</strong> cette rentrée, <strong>de</strong> faire bénéficier<br />

chaque jour <strong>les</strong> 2,8 millions d'élèves du primaire et du secondaire<br />

d'un verre <strong>de</strong> lait et d'un petit pain, afin <strong>de</strong> lutter contre la malnutrition<br />

et <strong>les</strong> problèmes <strong>de</strong> santé rencontrés chez <strong>les</strong> enfants <strong>de</strong> famil<strong>les</strong> pauvres.<br />

Par cette mesure, Adrian Nastase entend aussi donner un coup <strong>de</strong> pouce aux<br />

agriculteurs pour relancer la production <strong>de</strong> lait qui a chuté <strong>de</strong> moitié alors que<br />

celle <strong>de</strong>s boissons non alcoolisées a doublé.<br />

Première mondiale<br />

pour une jeune mathématicienne<br />

Elève en onzième (équivalent <strong>de</strong> la première) au collège national<br />

Mihai Viteazul <strong>de</strong> Bucarest, Ana Caraiani est la première fille au<br />

mon<strong>de</strong> à avoir obtenu la médaille d'or aux olympia<strong>de</strong>s internationa<strong>les</strong><br />

<strong>de</strong> mathématiques, organisées cet été à Glasgow (Ecosse) en présence <strong>de</strong>s<br />

représentants <strong>de</strong> 82 pays. Elle partage cette médaille avec un autre Roumain,<br />

Virgil Petrea, élève au collège Unirea <strong>de</strong> Focsani. La Roumanie, qui a également<br />

brillé aux olympia<strong>de</strong>s d’informatique, a terminé huitième par équipe, la<br />

Chine se classant en tête, suivie <strong>de</strong> la Russie et <strong>de</strong>s Etats Unis.<br />

SSociété<br />

Des chiffres parfois trop beaux pour ne pas être suspects<br />

Baccalauréat: 85 % <strong>de</strong> réussite<br />

collège économique "Viilor", qui a obtenu 100 % <strong>de</strong> réussite.<br />

Bien sûr, ces résultats font douter du sérieux <strong>de</strong> la correction,<br />

bien que le ministère se soit senti obligé <strong>de</strong> le certifier.<br />

Même si celle-ci n'est plus effectuée par <strong>les</strong> professeurs <strong>de</strong>s<br />

lycées voisins - à charge <strong>de</strong> revanche pour leurs établissements<br />

- mais confiée à <strong>de</strong>s centres regroupés, chacun essaie d'obtenir<br />

<strong>les</strong> meilleurs résultats... et, parfois, tous <strong>les</strong> moyens sont bons.<br />

Ainsi, encore cette année, <strong>de</strong>s professeurs ont été suspendus<br />

pour tricherie organisée... Voici encore peu, il était <strong>de</strong> pratique<br />

fréquente d'inviter au restaurant <strong>les</strong> examinateurs venus<br />

d'établissements extérieurs surveiller <strong>les</strong> épreuves, un professeur<br />

du "crû", profitant <strong>de</strong> leur absence pour écrire <strong>les</strong> bonnes<br />

réponses au tableau...<br />

Les notes obtenues au baccalauréat ont une gran<strong>de</strong> importance,<br />

car la moyenne compte pour l'admission dans <strong>les</strong> universités.<br />

Mais ce système s'étant montré déficient et ayant<br />

entraîné une baisse du niveau <strong>de</strong>s étudiants, <strong>de</strong> nombreux établissements<br />

d'enseignement supérieur sont revenus au traditionnel<br />

examen d'entrée, lequel se déroule fin juillet ou en<br />

août. Le ministre a d'ailleurs appelé à la généralisation du<br />

retour à cette sélection.<br />

88 % <strong>de</strong>s étudiants<br />

<strong>de</strong> la capitale<br />

prêts à partir à l'étranger<br />

Une enquête effectuée par<br />

l'Université <strong>de</strong> Bucarest parmi un<br />

échantillon représentatif <strong>de</strong> l'ensemble<br />

<strong>de</strong> ses étudiants montre que 15 %<br />

d'entre eux ne disposent pas du strict nécessaire<br />

pour vivre, 20 % ayant par ailleurs un<br />

revenu inférieur à un million <strong>de</strong> lei (30 €, 200<br />

F). Un pour cent peut se considérer privilégié<br />

avec 7 millions <strong>de</strong> lei (210 €, 1400 F).<br />

La moitié <strong>de</strong>s étudiants ne peuvent se<br />

payer <strong>les</strong> livres dont ils ont besoin et, bien sûr,<br />

aucun spectacle, distraction et excursion... ce<br />

qui était très facile sous le régime communiste.<br />

37 % travaillent pour pouvoir continuer à<br />

étudier et seulement 3 % se consacrent à <strong>de</strong>s<br />

activités associatives, même si c'est seulement<br />

un peu.<br />

Ils ne sont également que 3 % à estimer<br />

qu'ils trouveront un emploi correspondant à<br />

leur qualification, ce qui explique que 88 %<br />

d'entre eux expriment leur désir <strong>de</strong> partir à l'étranger<br />

à la fin <strong>de</strong> leurs étu<strong>de</strong>s pour s'assurer<br />

un meilleur avenir et un salaire décent. Seule<br />

note réconfortante <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>: seulement<br />

20 % <strong>de</strong>s candidats au départ comptent s'établir<br />

définitivement hors <strong>de</strong> la Roumanie, le<br />

reste espérant y revenir.<br />

22 35


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

22 36<br />

BAIA MARE<br />

SUCEAVA<br />

<br />

ORADEA<br />

CAMPULUNG <br />

DEJ <br />

ARAD CLUJ <br />

<br />

HUNEDOARA<br />

<br />

<br />

BISTRITA<br />

IASI<br />

TARGU<br />

<br />

MURES BACAU<br />

<br />

TIMISOARA<br />

<br />

ADJUD<br />

<br />

<br />

SIBIU<br />

BRASOV GALATI <br />

PITESTI <br />

BRAILA <br />

<br />

TULCEA<br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

CONSTANTA<br />

<br />

Maternités:<br />

la relation jeunes<br />

mères - nouveaux nés<br />

encouragée<br />

Introduit en 1995, le système permettant<br />

aux jeunes mamans <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r<br />

leur nouveau né auprès d'el<strong>les</strong>,<br />

24 heures sur 24, dans <strong>de</strong>s<br />

chambres communes spécialement<br />

équipées, se développe.<br />

Actuellement, vingt maternités l'ont<br />

adopté à travers le pays: Bucarest et<br />

Buftea dans sa banlieue, Timisoara,<br />

Cluj, Iasi, Constantsa, Brasov,<br />

Ora<strong>de</strong>a, Adjud. Outre la pratique <strong>de</strong><br />

l'allaitement naturel, cette possibilité<br />

favorise la relation entre la mère et le<br />

nouveau-né, et a permis dans plusieurs<br />

cas <strong>de</strong> prévenir la tentation <strong>de</strong><br />

l'abandon. Le ministère <strong>de</strong> la Santé<br />

et <strong>de</strong> la Famille a donné 300 lits pour<br />

encourager cette initiative et la firme<br />

Procter & Gamble Romania a fourni<br />

75 tab<strong>les</strong> à langer.<br />

Maman à 50 ans<br />

Aurelia Petrea, 51 ans, a fêté en<br />

juillet le premier anniversaire <strong>de</strong> son<br />

fils, Vasile. Cette quinquagénaire<br />

était <strong>de</strong>venue, à 50 ans, en 20<strong>01</strong>, la<br />

plus vieille maman <strong>de</strong> Roumanie en<br />

donnant naissance à son bébé après<br />

une fécondation in vitro et un traitement<br />

<strong>de</strong> six mois, appliqué avec<br />

succès par le professeur Ioan<br />

Munteanu, chef <strong>de</strong> la clinique universitaire<br />

d'obstétrique et <strong>de</strong> gynécologie<br />

<strong>de</strong> Timisoara.<br />

Minorités<br />

SSociété<br />

Le premier fast-food tsigane au mon<strong>de</strong> doit ouvrir ses portes à Cluj, en<br />

octobre. L'établissement, baptisé "Roma fast-food", se situe au sein <strong>de</strong> la<br />

faculté <strong>de</strong> sociologie <strong>de</strong> l'université Babes Bolyai et sera tenu par dix étudiants<br />

tsiganes. Acceptant toute clientèle, il proposera <strong>de</strong>s préparations spécifiques à<br />

la communauté rom. Le projet est né <strong>de</strong> l'idée du lea<strong>de</strong>r <strong>de</strong> l'organisation estudiantine<br />

"Romano Suno", Marian Guga, lors d'un séminaire réunissant <strong>de</strong>s Tsiganes et consacré<br />

à la création d'emplois par leurs propres soins.<br />

La banque Mondiale a accordé une ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> 12 000 € ( 80 000 F) pour assurer le<br />

démarrage du restaurant. Les salaires versés aux étudiants-serveurs constitueront une<br />

sorte <strong>de</strong> bourse, <strong>de</strong>stinée à payer leurs étu<strong>de</strong>s. Environ 60 Tsiganes fréquentent l'université<br />

Babes Bolyai <strong>de</strong> Cluj, soit le plus fort contingent <strong>de</strong> toute la Roumanie.<br />

Les échecs <strong>de</strong> la "discimination positive"<br />

dans <strong>les</strong> différentes universités du pays<br />

A Cluj, <strong>de</strong>s étudiants<br />

ouvrent le premier<br />

fast-food tsigane du mon<strong>de</strong><br />

Pour faciliter l'intégration <strong>de</strong> ces étudiants, le ministère <strong>de</strong> l'Education et <strong>de</strong> la<br />

Recherche a mis en place une politique <strong>de</strong> "discrimination positive", voici trois ans,<br />

au niveau national. A la différence <strong>de</strong>s autres minorités, <strong>les</strong> Tsiganes disposent <strong>de</strong> 390<br />

places réservées dans différentes universités du pays (Bucarest, Cluj, Bacau, Brasov,<br />

Craiova, Iasi, Constantsa, Galati, Ora<strong>de</strong>a, Pitesti, Timisoara), auxquel<strong>les</strong> ils peuvent<br />

postuler du moment qu'ils obtiennent une moyenne à l'examen d'entrée au moins égale<br />

à 5 sur 10. Pour <strong>les</strong> autres étudiants, le seuil requis se situe, habituellement, souvent à<br />

plus <strong>de</strong> 9.<br />

Malgré cette facilité, seulement 60 % <strong>de</strong>s places qui sont <strong>de</strong>stinées aux Tsiganes<br />

sont occupées, vu leur bas niveau scolaire, le reliquat étant redistribué aux étudiants<br />

roumains. Pour autant, ceux qui réussissent ne sont pas assurés <strong>de</strong> pouvoir mener leurs<br />

étu<strong>de</strong>s jusqu'au bout.<br />

Leur faible formation, leur manque <strong>de</strong> travail et <strong>de</strong> rigueur, leur comportement, en<br />

font souvent l'objet <strong>de</strong> fab<strong>les</strong> au sein <strong>de</strong>s universités et leurs professeurs souhaiteraient<br />

souvent leur départ. Mais, soutenus par leurs organisations, ces étudiants dénoncent<br />

auprès du ministère "la discrimination" dont ils se déclarent victimes, leurs représentants<br />

<strong>de</strong>mandant à ce qu'ils soient reçus aux examens.<br />

Le Conseil <strong>de</strong> l'Europe pointe du doigt<br />

la discrimination contre <strong>les</strong> Tsiganes<br />

La Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI), organe<br />

du Conseil <strong>de</strong> l'Europe <strong>de</strong> Strasbourg, spécialisé dans la lutte contre le<br />

racisme, a publié cinq nouveaux rapports sur le racisme, la xénophobie,<br />

l'antisémitisme et l'intolérance, concernant l'Estonie, la Géorgie, l'Irlan<strong>de</strong>, l'Italie et la<br />

Roumanie. L'ECRI constate une évolution positive dans l'ensemble <strong>de</strong> ces pays<br />

membres du Conseil <strong>de</strong> l'Europe. Dans le même temps, <strong>les</strong> rapports font aussi état<br />

d'éléments qui <strong>de</strong>meurent préoccupants, dont <strong>les</strong> suivants en ce qui concerne la<br />

Roumanie :<br />

"Des problèmes subsistent à la suite du manque d'application <strong>de</strong>s dispositions<br />

léga<strong>les</strong> (notamment dans le domaine pénal) pour lutter contre le racisme et la discrimination<br />

et quant au climat <strong>de</strong> l'opinion dans le pays. La communauté rom/tsigane<br />

reste particulièrement défavorisée dans tous <strong>les</strong> domaines et est victime d'un niveau<br />

important <strong>de</strong> discrimination ; le problème du comportement <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> l'ordre<br />

envers <strong>les</strong> membres <strong>de</strong> ce groupe minoritaire n'a notamment pas encore été entièrement<br />

résolu".


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Environnement<br />

Pas question d'éperonnages sauvages <strong>de</strong> bateaux,<br />

d'actions commandos, <strong>de</strong> militants enchaînés... et<br />

déchaînés, <strong>de</strong> démonstrations violentes et agressives:<br />

pour sa première opération en Europe Centrale et <strong>de</strong><br />

l'Est, "Greenpeace" a choisi symboliquement la Roumanie,<br />

mais aussi la manière douce, privilégiant discussion et persuasion.<br />

L'association écologique savait que toute provocation <strong>de</strong><br />

sa part, vouant aux gémonies la société <strong>de</strong> consommation,<br />

serait fort mal interprétée dans un pays où plus <strong>de</strong> 40 % <strong>de</strong> la<br />

population vit sous le seuil <strong>de</strong> pauvreté.<br />

Baptisée "Apa curata <strong>2002</strong>" ("Eau propre <strong>2002</strong>"), l'opération<br />

est partie début juillet <strong>de</strong> Baia Mare pour un mini-tour <strong>de</strong><br />

la Roumanie <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux semaines, passant par Cluj, Dej, Satu<br />

Mare. Tout au long <strong>de</strong> leur trajet, <strong>les</strong> militants ont incité <strong>les</strong><br />

habitants à venir <strong>les</strong> rejoindre pour débarrasser <strong>de</strong> leurs<br />

ordures et autres déchets <strong>les</strong> rives <strong>de</strong>s lacs, rivières. Ils invitaient<br />

également la population à faire tester la qualité <strong>de</strong> l'eau<br />

<strong>de</strong> leur robinet dans le camion accompagnateur. Le but <strong>de</strong><br />

l'opération était d'informer et <strong>de</strong> faire prendre conscience au<br />

public <strong>de</strong> l'importance du milieu.<br />

Les patrons étaient également invités à venir discuter, l'as-<br />

Promeneurs et touristes, font<br />

souffrir l'un <strong>de</strong>s plus beaux<br />

massifs montagneux du pays,<br />

le Rarau (Câmpulung Moldovenesc). Les<br />

sites <strong>de</strong> pique-nique, <strong>les</strong> chemins, sont<br />

jonchés <strong>de</strong> détritus et <strong>les</strong> panneaux indi-<br />

Religion<br />

Les obligations imposées par l'Eglise orthodoxe et<br />

figurant sur le calendrier religieux annuel affiché<br />

dans <strong>de</strong> nombreux foyers sont encore bien suivies<br />

dans certaines régions, notamment en Bucovine et à la campagne.<br />

Ainsi l'Eglise définit <strong>les</strong> pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> jeûne traditionnel,<br />

où l'on doit s’abstenir <strong>de</strong> consommer <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong> et <strong>de</strong> boire<br />

<strong>de</strong> l'alcool: sept semaines avant et jusqu'à Pâques, trois jours<br />

avant la Pentecôte, <strong>de</strong>ux semaines avant le 15 août et<br />

l'Assomption (à partir du 31 juillet), six semaines avant et jusqu'à<br />

Noël (à partir du 15 novembre).<br />

Mais on doit jeûner également la veille <strong>de</strong> "Boboteaza"<br />

(jour du baptême du Christ), fête qui survient le 6 janvier, à la<br />

Saint Jean Baptiste, qui est célébrée le 29 août et lors <strong>de</strong><br />

l'Elévation <strong>de</strong> la Sainte Croix (14 septembre), ainsi que chaque<br />

mercredi et vendredi tout au long <strong>de</strong> l’année. Au total, un fidèle<br />

respectueux <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> l'Eglise jeûnera pen-<br />

dant 190 jours sur 365, soit plus d'un jour sur <strong>de</strong>ux.<br />

Pas <strong>de</strong> mariage le mercredi et le vendredi<br />

SSociété<br />

Greenpeace a choisi la Roumanie<br />

et la manière douce pour sa première<br />

opération dans <strong>les</strong> ex pays <strong>de</strong> l'Est<br />

sociation écologiste souhaitant coopérer avec eux pour trouver<br />

<strong>de</strong>s solutions aux problèmes environnementaux, énormes dans<br />

<strong>les</strong> domaines miniers, <strong>de</strong> l'industrie chimique et du papier.<br />

Plomb et chlore dans l'eau potable <strong>de</strong> Cluj<br />

Le bureau viennois <strong>de</strong> Greenpeace, qui a conçu "Apa<br />

curata <strong>2002</strong>" avait été choqué <strong>de</strong> voir qu'après le grave acci<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la mine d'or <strong>de</strong> Baia Mare, entraînant la pollution d'une<br />

partie du Danube, voici près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans, aucune mesure<br />

n'avait été prise. Son responsable, Herwig Schuster, a déclaré<br />

"avoir très peur qu'un tel évènement ne se reproduise et qu'encore<br />

une fois, la Roumanie se trouve sous <strong>les</strong> feux <strong>de</strong> la<br />

rampe". Ainsi, symboliquement, l'opération <strong>de</strong> juillet a-t-elle<br />

concerné le bassin supérieur <strong>de</strong> la Tisza, là où la catastrophe <strong>de</strong><br />

début 20<strong>01</strong> s'était déroulée.<br />

Les analyses effectuées par l'association ont montré que<br />

l'eau potable <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Cluj contenait du plomb et trop <strong>de</strong><br />

chlore. Dans plusieurs zones <strong>de</strong> ce ju<strong>de</strong>t ainsi que dans celui<br />

<strong>de</strong> Bistrita où est pratiquée l'agriculture intensive, <strong>les</strong> teneurs<br />

en nitrate dépassaient <strong>de</strong> 5 % la limite supérieure admise.<br />

Montagnes <strong>de</strong> déchets dans le massif du Rarau<br />

cateurs, le marquage <strong>de</strong>s sentiers <strong>de</strong> randonnée,<br />

disparaissent parfois sous <strong>de</strong>s tas<br />

d'ordures qui cachent <strong>les</strong> indications, <strong>les</strong><br />

avertissements, obligeant <strong>les</strong> services <strong>de</strong><br />

sécurité à <strong>les</strong> dégager. Peine perdue...<br />

Quelques heures plus tard, ils sont recou-<br />

verts. Deux séances <strong>de</strong> nettoyage ont eu<br />

lieu avant <strong>les</strong> vacances mais, un mois<br />

plus tard, début juillet, le massif était<br />

dans le même état, malgré <strong>les</strong> nombreux<br />

appels au civisme et à la protection <strong>de</strong> la<br />

nature lancés par <strong>les</strong> autorités.<br />

Plus d'un jour sur <strong>de</strong>ux<br />

<strong>de</strong> jeûne pour <strong>les</strong> pratiquants<br />

Les futurs coup<strong>les</strong> <strong>de</strong>vront également tenir compte du<br />

calendrier <strong>de</strong> l'Eglise pour s'unir. Là, il ne s'agit plus d'une<br />

indication mais d'une obligation, <strong>les</strong> prêtres refusant <strong>de</strong> célébrer<br />

<strong>les</strong> cérémonies pendant <strong>les</strong> pério<strong>de</strong>s prohibées, <strong>les</strong>quel<strong>les</strong><br />

correspon<strong>de</strong>nt aux pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> jeûnes, parfois élargies. Pas <strong>de</strong><br />

mariages donc le mercredi et le vendredi, mais aussi pendant<br />

huit semaines du 15 novembre au 6 janvier, et huit autres<br />

semaines autour <strong>de</strong> Pâques, s'achevant le dimanche suivant la<br />

Résurrection. La Pentecôte et <strong>les</strong> quinze jours précé<strong>de</strong>nts le 16<br />

août sont également proscrits... ce qui explique le nombre<br />

considérable <strong>de</strong> cortèges nuptiaux que <strong>les</strong> touristes peuvent<br />

croiser dans <strong>les</strong> villages le <strong>de</strong>rnier samedi <strong>de</strong> juillet.<br />

22 37


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

22 38<br />

<br />

<br />

BAIA MARE<br />

ORADEA<br />

SUCEAVA<br />

CLUJ TARGU<br />

<br />

ARAD<br />

<br />

<br />

DEVA<br />

MURES<br />

IASI<br />

<br />

M. CIUC<br />

<br />

<br />

TIMISOARA<br />

VALE-<br />

<br />

<br />

SIBIU<br />

BRASOV<br />

GALATI<br />

<br />

BRAILA <br />

PITESTI <br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

MAMAIA <br />

<br />

CONSTANTA<br />

Championne<br />

olympique<br />

et bachelière<br />

Multiple championne du mon<strong>de</strong> et<br />

olympique <strong>de</strong> gymnastique, Andreea<br />

Raducan, 18 ans, a passé avec<br />

succès le baccalauréat, ainsi que <strong>les</strong><br />

50 autres élèves du centre d'entraînement<br />

national <strong>de</strong> Deva, lequel a<br />

formé <strong>de</strong>s générations <strong>de</strong> championnes<br />

et a assuré la réputation <strong>de</strong><br />

la Roumanie dans ce sport.<br />

Considérée comme la successeur<br />

<strong>de</strong> Nadia Comaneci, la jeune fille a<br />

obtenu une moyenne générale <strong>de</strong><br />

9,13 sur 10, chutant en mathématiques<br />

où elle n'a obtenu que 7,5,<br />

mais se rattrapant en anglais (10),<br />

langue qu'elle pratique au cours <strong>de</strong><br />

ses déplacements, et bien sûr en<br />

sports (10), où elle a dû se livrer à<br />

trois exercices: poutre, sol, barre<br />

fixe... le jury du bac ne pouvant<br />

décemment la noter moins que celui<br />

<strong>de</strong>s J.O. <strong>de</strong> Sydney, voici <strong>de</strong>ux ans.<br />

Pour s'inscrire à l'Université <strong>de</strong> Sport<br />

<strong>de</strong> Timisoara, où elle commence <strong>les</strong><br />

cours à cette rentrée, Andreea a<br />

bénéficié d'un passe-droit: le ministre<br />

<strong>de</strong> la Jeunesse et du Sport l'a dispensée<br />

du concours d'entrée, ce qui<br />

lui a permis <strong>de</strong> passer <strong>de</strong>ux<br />

semaines sur le littoral <strong>de</strong> la Mer<br />

Noire, en compagnie <strong>de</strong>s autres<br />

gymnastes <strong>de</strong> l'équipe nationale.<br />

Pour l'amour<br />

<strong>de</strong> son chien<br />

L'attaquant roumain du club turc<br />

Beksitas, Daniel Pancu, a refusé une<br />

offre avantageuse pour être transféré<br />

au club chinois Yu Nan, car dans ce<br />

pays on consomme <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

chien et il ne voulait pas se séparer<br />

du sien auquel il est très attaché.<br />

Sports<br />

SSociété<br />

Championnat d'Europe d'athlétisme<br />

Grosse déception à Munich<br />

La Roumanie n'est revenue qu'avec <strong>de</strong>ux médail<strong>les</strong><br />

du championnat d'Europe d'Athlétisme, <strong>de</strong> Munich.<br />

L'or pour Ionela Târlea (notre photo), sur 400<br />

mètres haies, et l'argent pour Gabriela Szabo sur 1500 mètres.<br />

La contre-performance <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> championne, dominée par<br />

une athlète turque inconnue, Surreya Ayhan, qui ne s'était<br />

jamais distinguée sur cette distance, donne la mesure <strong>de</strong> la<br />

déception enregistrée par l'équipe roumaine, dirigée par la prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la Fédération,<br />

l'ancienne championne olympique du saut en hauteur, Iolanda Balas.<br />

La Roumanie se classe quatorzième et quatrième <strong>de</strong>s ex pays <strong>de</strong> l'Est, alors que<br />

l'année précé<strong>de</strong>nte, aux championnats du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> Budapest, elle avait terminé 7ème,<br />

au premier rang <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l'Est et <strong>de</strong>s pays francophones, empochant 7 médail<strong>les</strong>,<br />

dont 3 en or, 2 d'argent et une en bronze.<br />

Pour atténuer sa désillusion, l'équipe roumaine peut avancer l'absence <strong>de</strong> plusieurs<br />

<strong>de</strong> ses ve<strong>de</strong>ttes : Violeta Beclea Szekely, la gran<strong>de</strong> rivale <strong>de</strong> Gabriela Szabo, Lidia<br />

Simon, championne du mon<strong>de</strong> et vice-championne olympique du marathon, la lanceuse<br />

<strong>de</strong> disque Nicoleta Grasu et Monica Iagar. Elle peut aussi tabler sur <strong>les</strong> espoirs<br />

<strong>de</strong> victoires que représentent <strong>les</strong> performances <strong>de</strong> plusieurs <strong>de</strong> ses athlètes : 3 places<br />

<strong>de</strong> 4ème (Mihaela Botezan au 10 000 m, Oana Pantelimon au saut en hauteur, Mihaela<br />

Gandila au triple saut), 2 places <strong>de</strong> 5ème (Cristina Stef Iovan, 20 km marche, Cristina<br />

Nicolau, triple saut). Une nouvelle fois, <strong>les</strong> fil<strong>les</strong> sauvent l'honneur… le premier athlète<br />

masculin étant Gheorghe Guset qui termine 7ème au lancer du poids.<br />

Près <strong>de</strong>s monts Bucegi, la plus haute<br />

piste <strong>de</strong> patinage <strong>de</strong> vitesse d'Europe<br />

La plus haute piste <strong>de</strong> patinage <strong>de</strong> vitesse d'Europe, en extérieur, <strong>de</strong>vrait être<br />

inaugurée en août, à Piatra Arsa, dans <strong>les</strong> monts Bucegi. Située à 2000<br />

mètres d'altitu<strong>de</strong>, elle aura une longueur <strong>de</strong> 333 mètres, ce qui est inférieur<br />

aux 400 mètres prévus par <strong>les</strong> règlements olympiques, mais permettra toutefois d'organiser<br />

<strong>de</strong>s compétitions nationa<strong>les</strong> et internationa<strong>les</strong>.<br />

Jusqu'ici, <strong>les</strong> championnats <strong>de</strong> Roumanie se déroulaient sur la seule piste existante,<br />

à Miercurea Ciuc, et avaient dû être plusieurs fois annulés, faute <strong>de</strong> glace. Les<br />

membres <strong>de</strong> l'équipe nationale <strong>de</strong>vaient partir s'entraîner en Allemagne, à Inzell.<br />

Maintenant, ils pourront se préparer chez eux, ainsi que <strong>les</strong> douze clubs existant dans<br />

le pays, l'été sur <strong>de</strong>s rollers utilisab<strong>les</strong> sur la piste en béton qui, dès <strong>les</strong> premiers froids,<br />

en octobre, sera recouverte naturellement <strong>de</strong> glace jusqu'en mai, après avoir été<br />

inondée. Le coût <strong>de</strong> cet équipement est estimé à 270 000 € (1,75 MF), supporté par le<br />

Ministère <strong>de</strong>s sports et la Fédération Internationale <strong>de</strong> Patinage. Une seule autre piste<br />

en altitu<strong>de</strong> existe sur le continent, en Russie, à 1750 m, mais elle n'est pas utilisée.<br />

Calgary, au Canada, dispose également d'une piste située à 2000 m.<br />

Mauvais coups et bonne conduite<br />

Libéré pour bonne conduite après neuf mois <strong>de</strong> prison et avoir exécuté la<br />

moitié <strong>de</strong> sa peine, le rugbyman Constantin Mersoiu, condamné pour<br />

homici<strong>de</strong>, a été requalifié en équipe nationale et a rejoint immédiatement<br />

son club, le Steaua Bucarest, pour une tournée en France au mois d'août. C'est la première<br />

fois qu'un membre d'une sélection roumaine peut la réintégrer après avoir été<br />

jugé et reconnu coupable ou bien être l'auteur d'actes <strong>de</strong> violence.<br />

Constantin Mersoiu avait été appelé par sa mère en pleine nuit, car son concubin,<br />

connu pour sa brutalité, la battait durement, ainsi que sa fille, et lui avait administré<br />

une correction mortelle..


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Cinéma<br />

En racontant l'histoire <strong>de</strong> sa grand-mère, une réalisatrice<br />

américaine <strong>de</strong> Boston, âgée <strong>de</strong> 28 ans et d'origine<br />

roumaine, Irène Lusztig a obtenu le grand prix<br />

<strong>2002</strong> du Festival du film <strong>document</strong>aire <strong>de</strong> la Nouvelle<br />

Angleterre (USA). "La Reconstitution", titre <strong>de</strong> son film, relate<br />

le parcours d'un groupe <strong>de</strong> "gangsters" <strong>de</strong>s années cinquante,<br />

célèbre à Bucarest et connu sous le nom <strong>de</strong> "Ban<strong>de</strong> à<br />

Ioanid", dévalisant <strong>les</strong> banques. Formé <strong>de</strong> cinq hommes et une<br />

femme, intellectuels juifs et anciens communistes <strong>de</strong> la première<br />

heure, en rupture avec le régime, il s'était notamment<br />

attaqué à un camion blindé transportant un million <strong>de</strong> lei - une<br />

somme colossale à l'époque - en septembre 1959, sans-doute<br />

dans l'espoir <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s fonds pour fuir à l'étranger ou alimenter<br />

la Résistance anti-communiste.<br />

Fusillés malgré <strong>les</strong> promesses<br />

Arrêté peu après, <strong>les</strong> membres du groupe avaient été<br />

Le cinéaste français Alexandre<br />

Arcady a présenté son longmétrage<br />

"Entre chiens et<br />

loups" en avant-première à Bucarest, fin<br />

juin. Le film <strong>de</strong>vrait paraître simultanément<br />

sur <strong>les</strong> écrans français et roumains<br />

au cours <strong>de</strong> l'automne. "Entre chiens et<br />

loups" est un film d'action, dans le genre<br />

Littérature<br />

L'Union <strong>de</strong>s Ecrivains Roumains a décerné ses prix<br />

pour l'année 20<strong>01</strong>, consacrant plusieurs grands noms<br />

<strong>de</strong> la littérature nationale.<br />

Prose : Dumitru Tepeneag pour Maramures (éditions<br />

Dacia) et Petru Cimpoesu pour Simion Liftnicul, roman pour<br />

anges et Moldaves (éditions Compania)<br />

Poésie : Adrian a lui Gheorghe (L'ange déchu, éditions<br />

Timpul)<br />

Dramaturgie : Matei Visniec (L'histoire du communisme<br />

racontée aux mala<strong>de</strong>s mentaux, éditions Aula)<br />

Débutants : Nicolae Clivet (Ion Grosan, éditions Aula),<br />

Daniel Cristea Enache (Concert d'ouverture, éditions <strong>de</strong> la<br />

Fondation Culturelle Roumaine), Radu Neculau (Les philosophies<br />

thérapeutiques <strong>de</strong>s pays mo<strong>de</strong>rnes).<br />

Par ailleurs, le comité directeur <strong>de</strong> l'Union <strong>de</strong>s Ecrivains a<br />

Connaissance eet ddécouverte<br />

Une jeune réalisatrice américaine d'origine<br />

roumaine raconte l'histoire tragique <strong>de</strong> ses grands-parents<br />

Des intellectuels juifs en rupture <strong>de</strong> ban<br />

à l'assaut <strong>de</strong>s banques du régime communiste<br />

condamnés à mort, sauf la grand-mère <strong>de</strong> la réalisatrice,<br />

Monica Alfan<strong>de</strong>ry Sevianu, condamnée à la prison à vie parce<br />

qu'elle avait <strong>de</strong>ux enfants qui seraient restés orphelins.<br />

A la fin du procès, on avait assuré <strong>les</strong> hommes <strong>de</strong> la vie<br />

sauve s'ils collaboraient à la réalisation d'un film <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong><br />

dénonçant leurs actions en jouant leur propre rôle, ce qui<br />

avait ainsi donné naissance à la réalisation <strong>de</strong> la première version<br />

<strong>de</strong> "La Reconstitution". Aussitôt le tournage terminé,<br />

oubliant leurs promesses, <strong>les</strong> communistes firent fusiller <strong>les</strong><br />

cinq prisonniers, dont le grand-père d'Irène Lusztig. Sa grandmère<br />

fût finalement libérée en 1964 et réussit à émigrer en<br />

Israël, où elle mourut en 1977.<br />

Pour réaliser son film, la jeune réalisatrice s'est appuyée<br />

sur <strong>les</strong> images du <strong>document</strong> <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong>, a séjourné sept<br />

mois à Bucarest, apprenant le roumain, fouillant <strong>les</strong> archives<br />

<strong>de</strong> la Securitate, rencontrant <strong>de</strong>s témoins <strong>de</strong> l'époque dont le<br />

cameraman personnel du dictateur Gheorghiu Dej qui avait été<br />

chargé <strong>de</strong>s prises <strong>de</strong> vue du film <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong>.<br />

"Entre chiens et loups" sur <strong>les</strong> écrans cet automne<br />

thriller, qui se déroule en Roumanie. Le<br />

scénario est basé sur une série d'assassinats<br />

politiques et évoque un climat<br />

délétère sur fond <strong>de</strong> collaboration entre<br />

partis extrémistes et mafia. Les rô<strong>les</strong><br />

principaux sont tenus par Richard Berry,<br />

qui interprète un tueur mala<strong>de</strong> du cancer,<br />

et Said Thaghmaoui, autre tueur, psycho-<br />

pathe obsédé par le suici<strong>de</strong>. De nombreux<br />

seconds rô<strong>les</strong> ont été confiés à <strong>de</strong>s acteurs<br />

roumains.<br />

Tourné en neuf semaines à Bucarest,<br />

par une température <strong>de</strong> 40-45°, cette coproduction<br />

franco-roumaine a permis à<br />

Alexandre Arcady <strong>de</strong> retrouver la terre<br />

natale <strong>de</strong> son père, originaire d'Arad.<br />

Dumitru Tsepeneag, Nicolae Mano<strong>les</strong>cu,<br />

Ana Blandiana primés par l'Union <strong>de</strong>s Ecrivains<br />

décidé d'accor<strong>de</strong>r son prix national <strong>de</strong> littérature à Nicolae<br />

Mano<strong>les</strong>cu et son prix pour l'ensemble d'une oeuvre à la poétesse<br />

Ana Blandiana.<br />

Agé <strong>de</strong> 63 ans, professeur <strong>de</strong> lettres à l'Université <strong>de</strong><br />

Bucarest et directeur, <strong>de</strong>puis 1990, <strong>de</strong> l'importante revue<br />

"Romaniei Literare", Nicolae Mano<strong>les</strong>cu est considéré comme<br />

le plus important critique littéraire <strong>de</strong>puis la fin <strong>de</strong> la Secon<strong>de</strong><br />

Guerre mondiale et a écrit plusieurs ouvrages <strong>de</strong> théorie qui font<br />

référence.<br />

Le premier recueil d'Ana Blandiana, née en 1942 à<br />

Timisoara, est paru alors qu'elle avait 17 ans, et lui valut quatre<br />

ans d'interdiction <strong>de</strong> publication. La poétesse, gran<strong>de</strong> figure <strong>de</strong><br />

la littérature roumaine contemporaine, n'en avait pas fini avec<br />

ses ennuis avec le régime communiste, son œuvre étant une<br />

réponse à son aberration.<br />

22 39


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

22 40<br />

CERNAUTI<br />

<br />

BAIA<br />

<br />

MARE<br />

ORADEA<br />

<br />

BISTRITA <br />

SUCEAVA<br />

TARGU <br />

MURES IASI<br />

ARAD<br />

<br />

CLUJ <br />

<br />

BACAU<br />

DEVA<br />

SIGHISOARA<br />

<br />

<br />

GALATI<br />

TIMISOARA SIBIU<br />

BRASOV<br />

<br />

HOBITA TÂRGU JIU<br />

BRAILA <br />

<br />

PITESTI <br />

<br />

<br />

CRAIOVA<br />

BUCAREST<br />

<br />

TULCEA<br />

CONSTANTA<br />

<br />

"L'ami Cioran"<br />

Cioran, est l'ami qui sera accompagné<br />

jusqu'à son agonie, jusqu'à sa<br />

mort survenue en 1995, après <strong>de</strong><br />

longs mois d'errance mentale, par<br />

Sanda Stolojan qui en aura été<br />

durant toutes ces années d'exil la<br />

confi<strong>de</strong>nte <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s idées philosophiques<br />

comme <strong>de</strong>s potins <strong>les</strong> plus<br />

mesquins en circulation dans la communauté<br />

roumaine <strong>de</strong> Paris. "Une<br />

fois qu'il a prophétisé, on change <strong>de</strong><br />

registre, avec lui la conversation<br />

prime, on suit son humeur, on joue le<br />

jeu. On retombe dans le "small talk"<br />

et on attend <strong>les</strong> bons mots pour rire<br />

ensemble".<br />

Au rang <strong>de</strong>s prophéties, arrive en<br />

premier celle qui annonce la fin <strong>de</strong> la<br />

France comme en témoigne ce passage<br />

du journal: "Puis, il revient sur<br />

son obsession plus apocalyptique<br />

que jamais, l'afflux d'émigrés dans<br />

Paris lui inspire <strong>de</strong>s visions <strong>de</strong> fin du<br />

mon<strong>de</strong>". Pour ce qui est <strong>de</strong> son<br />

passé en Roumanie, il se fait "<strong>de</strong><br />

plus en plus expansif, il se risque à<br />

parler <strong>de</strong> son passé légionnaire, pour<br />

rétablir la vérité...".<br />

Au total, l'ami Cioran est pour<br />

Sanda Stolojan "un ami chaleureux,<br />

bavard, dynamisant, humoriste,<br />

sincèrement entraînant. Mais il est<br />

bardé d'une formidable armure <strong>de</strong>rrière<br />

laquelle j'entrevois, <strong>de</strong> temps à<br />

autre, une culture <strong>de</strong> mauvais<br />

bacil<strong>les</strong> qui peut vous épouvanter...<br />

Son pessimisme est le scepticisme<br />

d'un homme <strong>de</strong> droite...".<br />

Sanda STOLOJAN, Au balcon <strong>de</strong><br />

l'exil roumain à Paris, Editions<br />

L'Harmattan, sept 1999, 345 pages. Du<br />

même auteur, La Roumanie revisitée<br />

(Journal 1990-1996), Editions<br />

L'Harmattan, août 20<strong>01</strong>, 386 pages, 28 €.<br />

Livres<br />

Connaissance eet ddécouverte<br />

L'exil roumain à Paris et le retour au pays<br />

évoqués par l'écrivaine Sanda Stolojan<br />

Une épreuve accrue par<br />

une image périmée <strong>de</strong> la France<br />

C'est au début <strong>de</strong>s années 60 que Sanda Stolojan et son mari s'installent à<br />

Paris pour fuir la persécution politique en Roumanie. Mais ce n'est qu'à<br />

partir <strong>de</strong> 1975 que débute le journal publié <strong>de</strong> cette roumaine, fille <strong>de</strong><br />

diplomate, interprète (elle accompagnera De Gaulle en Roumanie en 1968), traductrice<br />

<strong>de</strong> conférences et écrivaine.<br />

Jusqu'en 1996, date à laquelle s'achève le second tome du journal qui couvre <strong>les</strong><br />

années d'après décembre 89, ce sont ainsi un peu plus <strong>de</strong> vingt ans <strong>de</strong> la vie roumaine<br />

à Paris qui sont évoqués sous la plume d'une femme qui a fréquenté tout ce que cet<br />

exil a culturellement <strong>de</strong> plus huppé (Cioran, Elia<strong>de</strong>, Ionesco et bien d'autres...).<br />

Mais l'intérêt <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux volumes ne rési<strong>de</strong> pas seulement dans la rencontre avec<br />

ce mon<strong>de</strong> culturel. Lire la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l'évolution mentale à l'œuvre chez l'exilée<br />

qu'est Sanda Stolojan est tout autant passionnant. Le passage <strong>de</strong> Roumanie à Paris est<br />

déjà en soi une épreuve, y compris pour <strong>de</strong>s Roumains francophi<strong>les</strong>. Mais la difficulté<br />

est encore plus gran<strong>de</strong> lorsque la société du pays d'accueil, en l'occurrence la France,<br />

connaît une évolution rapi<strong>de</strong>. Tout cela Sanda Stolojan le laisse superbement entrevoir.<br />

Tout comme sont évoquées, dans ces pages douloureuses, <strong>les</strong> luttes contre le totalitarisme<br />

qui s'étend alors, non seulement sur la Roumanie, mais aussi sur toute<br />

l'Europe <strong>de</strong> l'Est. Reste le sujet central du <strong>de</strong>uxième volume: le retour au pays après<br />

la chute du Conducator, et près <strong>de</strong> trente ans d'éloignement.<br />

Une certaine méfiance à l'égard d'Elia<strong>de</strong><br />

Des trois célèbres littérateurs roumains exilés à Paris après-guerre, c'est incontestablement<br />

Cioran qui a la plus grosse côte auprès <strong>de</strong> Sanda Stolojan. Elia<strong>de</strong>, le plus<br />

souvent aux Etats-Unis, est rapi<strong>de</strong>ment traité dans le journal, suscitant parfois même,<br />

chez son observatrice, comme une sorte <strong>de</strong> méfiance: "Elia<strong>de</strong> est à Paris. Il est couvert<br />

<strong>de</strong> gloire en tant qu'auteur <strong>de</strong> x volumes, traduits dans x langues. Sa réussite, à<br />

en juger par sa renommée, semble parfaite - peut-être l'est-elle trop..." .<br />

Ionesco est admiré mais n'est cité que <strong>de</strong> loin en loin. Et visiblement il n'appartient<br />

pas à la sphère affective et spirituelle <strong>de</strong> l'auteur. Des gens comme le romancier<br />

Vintila Horia, <strong>les</strong> Roumains <strong>de</strong> passage Dinu (Constantin) Noica ou Nicolae<br />

Steinhardt sont assurément mieux ressentis. Vintila Horia, qui a quitté la France pour<br />

l'Espagne après le prix Goncourt obtenu en 1960, mais auquel il a dû renoncer pour<br />

cause <strong>de</strong> révélations sur son passé légionnaire en Roumanie avant-guerre, fait <strong>de</strong> fréquents<br />

passages à Paris. Sanda Stolojan apprécie cet "homme pur, droit, sans rupture<br />

intérieure, seulement avec une sainte indignation contre le communisme, l'athéisme<br />

occi<strong>de</strong>ntal, le jacobinisme français "…<br />

En 1981, <strong>les</strong> Roumains ont voté à 95% pour Giscard<br />

La gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong> l'exil roumain penche sérieusement à droite dès lors qu'il se<br />

situe sur l'échiquier politique français. La peur du communisme continue <strong>de</strong> le hanter<br />

même loin <strong>de</strong> Roumanie. En 1981, Sanda Stolojan fait cette remarque au moment <strong>de</strong>s<br />

élections prési<strong>de</strong>ntiel<strong>les</strong> qui verront François Mitterrand l'emporter. "Les Roumains<br />

ont voté à 95% pour Giscard. L'Exil est inquiet. Certains sont carrément hystériques,<br />

craignant la venue d'un régime <strong>de</strong> démocratie populaire en France. Une femme veut<br />

se suici<strong>de</strong>r. Un réfugié veut sortir dans la rue et tuer quelques socialistes ".<br />

L'auteur elle-même ne cache pas ses réticences envers <strong>les</strong> idéologies gauchisantes.<br />

Ainsi lorsqu'elle s'engage, dans <strong>les</strong> années 70, auprès <strong>de</strong> Dumitru Tsepeneag<br />

dans l'aventure <strong>de</strong>s Cahiers <strong>de</strong> l'Est qui <strong>de</strong>vaient initialement soutenir la résistance<br />

politique <strong>de</strong> l'exil roumain mais qui virèrent rapi<strong>de</strong>ment en publication littéraire et


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

esthétique: "Je me suis embarquée dans un projet qui m'entraîne<br />

malgré moi vers une certaine intelligentsia dont l'esprit<br />

gauchisant m'est en réalité antipathique".<br />

"Notre liberté est plus gran<strong>de</strong><br />

dans une société multi-culturelle"<br />

C'est que le décalage culturel est une épreuve <strong>de</strong>s plus diffici<strong>les</strong><br />

à surmonter pour un grand nombre <strong>de</strong><br />

ces intellectuels roumains, intellectuels<br />

arrivés en France tout imprégnés <strong>de</strong>s valeurs<br />

nationa<strong>les</strong> et religieuses propres à leur pays<br />

d'origine et munis d'une image périmée <strong>de</strong> ce<br />

qu'est alors <strong>de</strong>venue la France. Ils ne comprennent<br />

bien souvent pas immédiatement <strong>les</strong><br />

<strong>de</strong>rnières évolutions <strong>de</strong> la société française.<br />

Et ce n'est parfois qu'au prix d'un long cheminement<br />

dans le pays d'accueil qu'ils commencent<br />

à en appréhen<strong>de</strong>r véritablement le<br />

fonctionnement.<br />

"Ce qui m'oppressait il y a vingt ans”,<br />

écrit Sanda Stolojan en 1984, - “le co<strong>de</strong>, <strong>les</strong><br />

usages (ces usages qui avaient servi <strong>de</strong><br />

modèle au "mon<strong>de</strong>" du Petit Paris bucares-<br />

tois, aujourd'hui englouti) - est mort <strong>de</strong> luimême.<br />

J'ai trouvé ma place, je suis une<br />

étrangère francisée... Avec le temps, <strong>les</strong><br />

choses se sont décantées, nous avons appris à appliquer <strong>les</strong><br />

"usages", c'est-à-dire à savoir situer <strong>les</strong> gens, à connaître <strong>les</strong><br />

habitu<strong>de</strong>s, le langage, <strong>les</strong> nuances <strong>de</strong> cette société".<br />

Et même <strong>les</strong> visions d'apocalypse qui hantaient Cioran (et<br />

bien d'autres Roumains) quant à l'invasion <strong>de</strong>s émigrés en<br />

France finissent par s'estomper au profit d'une nouvelle compréhension<br />

du phénomène: "Pour nous, reconnaît l'auteur en<br />

1989, en tant que "métèques", notre liberté est plus gran<strong>de</strong><br />

dans une société française <strong>de</strong>venue une société multi-culturelle,<br />

en voie d'européanisation".<br />

Le rappel <strong>de</strong> la peur et la suspicion : la Securitate<br />

Cependant, même dans le meilleur cas d'intégration, la<br />

Roumanie ne lâche pas si facilement que ça celui ou celle <strong>de</strong><br />

ses enfants qui tente <strong>de</strong> vivre loin d'elle. Avant même d'être<br />

<strong>de</strong>venue la prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la Ligue pour la Défense <strong>de</strong>s Droits<br />

<strong>de</strong> l'Homme en Roumanie (LDHR) <strong>de</strong> 1984 à 1990, Sanda<br />

Stolojan s'engage dans l'action en faveur <strong>de</strong> ceux qui souffrent<br />

sous la dictature.<br />

Avec pour conséquence, la confrontation inéluctable avec<br />

la Securitate: "Vivre en exil à Paris aujourd'hui c'est encourir<br />

ce genre <strong>de</strong> rencontre voilée <strong>de</strong> menaces, par un inconnu, <strong>de</strong>stinée<br />

à décourager nos actions. Ils voudraient qu'on se tienne<br />

tranquil<strong>les</strong>, qu'on ne se préoccupe plus <strong>de</strong> la Roumanie <strong>de</strong>venue<br />

leur propriété réservée... Ce rappel soudain <strong>de</strong> la peur<br />

dans laquelle nous avons vécu là-bas m'a atterrée...".<br />

Il résulte <strong>de</strong> cette surveillance plus ou moins feutrée sur<br />

l'exil roumain un climat <strong>de</strong> suspicion en son sein propre à<br />

toutes <strong>les</strong> calomnies, d'autant que <strong>les</strong> éléments troub<strong>les</strong> aptes à<br />

<strong>les</strong> faire circuler ne manquent pas: "L'Exil c'est aussi cela, un<br />

L’église orthodoxe <strong>de</strong> Paris<br />

a été un haut lieu <strong>de</strong> l’exil roumain.<br />

Connaissance eet ddécouverte<br />

panier <strong>de</strong> crabes obscurs contre <strong>les</strong>quels il faut se défendre<br />

lorsque leurs intrigues dépassent <strong>les</strong> bornes" .<br />

"Les gens <strong>de</strong> là-bas et ceux d'ici<br />

ont évolué différemment"<br />

Avec <strong>les</strong> événements <strong>de</strong> décembre 89, une page <strong>de</strong> l'exil<br />

roumain se tourne: "l'exil est en train <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir un chapitre<br />

d'histoire". Le retour au pays <strong>de</strong>vient possible.<br />

Mais dans quel pays? Trente ans <strong>de</strong><br />

séparation ont forcément créé un fossé: "Les<br />

gens <strong>de</strong> là-bas et ceux d'ici ont évolué différemment,<br />

nos chemins se sont séparés. Je<br />

suis une occi<strong>de</strong>ntale qui aime le reflet <strong>de</strong> la<br />

Roumanie intemporelle... La Roumanie temporelle,<br />

actuelle est loin <strong>de</strong> moi...<br />

Aujourd'hui, c'est la Roumanie qui me paraît<br />

un autre pays, un lieu à moitié étranger...".<br />

Les différents séjours effectués sur place<br />

confirment <strong>les</strong> dégâts occasionnés par la politique<br />

du dictateur en même temps qu'ils attestent<br />

<strong>de</strong>s nouveaux rapports sociaux qui se<br />

mettent alors en place: "J'ai été frappée par<br />

la pauvreté visible, une pauvreté généralisée,<br />

face à laquelle s'enrichissent <strong>les</strong> détenteurs<br />

du pouvoir et <strong>de</strong> l'argent ".<br />

Un constat qui reste tout aussi inquiétant<br />

en janvier 1993, lorsqu'il se base sur une observation plus<br />

détaillée <strong>de</strong> la réalité roumaine: "<strong>les</strong> anciens hauts responsab<strong>les</strong><br />

du parti communiste à la retraite restent chez eux et font<br />

<strong>de</strong>s affaires à la manière <strong>de</strong>s hommes d'affaires occi<strong>de</strong>ntaux,<br />

par téléphone, par fax, ils achètent, ven<strong>de</strong>nt, trafiquent, car ils<br />

détiennent l'argent et ils connaissent <strong>les</strong> hommes en place, et<br />

pour cause... Mais ils sont obligés <strong>de</strong> verser tant pour cent à<br />

la Securitate qui est <strong>de</strong>rrière eux sous diverses dénominations<br />

(police, Service Roumain d'Informations, etc.). Une maffia au<br />

sens propre s'est installée. Un pouvoir occulte <strong>de</strong>rrière <strong>les</strong><br />

autorités visib<strong>les</strong>, qui tient en main la société. Celle-ci a beau<br />

gesticuler, dénoncer... elle est impuissante face à ces redoutab<strong>les</strong><br />

forces" .<br />

La Roumanie continuera à exister<br />

Faut-il dès lors désespérer ? Sanda Stolojan, bien qu'accablée<br />

par ce qu'elle a vu et compris, préfère malgré tout miser<br />

sur l'avenir: "Etre réaliste, attendre que <strong>les</strong> hommes <strong>de</strong> ce pays<br />

acquièrent d'autres qualités, <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s, un esprit différent.<br />

Attendre que la nouvelle classe s'enrichisse, après quoi on<br />

pourra instaurer un régime démocratique".<br />

Sans doute, l'évolution vers la démocratie ira-t-elle un peu<br />

plus chaotiquement que cela. Mais quoi qu'il en soit <strong>de</strong> l'avenir,<br />

il n'est pas impossible <strong>de</strong> penser avec Sanda Stolojan que<br />

" la Roumanie, qui est là <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s sièc<strong>les</strong>, avec ses misères,<br />

ses aventuriers et ses braves gens, continuera à exister, éternel<br />

faubourg <strong>de</strong> l'Europe, d'où jailliront <strong>de</strong> temps en temps <strong>de</strong>s<br />

gens exceptionnels...". Et sans doute aussi <strong>de</strong> nouveaux<br />

exilés...<br />

Bernard CAMBOULIVES<br />

22 41


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

SATU <br />

<br />

SIGHET<br />

<br />

<br />

MARE<br />

BAIA MARE SUCEAVA<br />

ORADEA<br />

<br />

TARGU MURES IASI<br />

ARAD<br />

CLUJ <br />

BACAU<br />

<br />

DEVA <br />

<br />

<br />

<br />

TIMISOARA SIBIU<br />

BRASOV<br />

<br />

GALATI<br />

<br />

BRAILA <br />

<br />

PITESTI <br />

TULCEA<br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

CONSTANTA<br />

<br />

22 42<br />

Le prix Nobel<br />

et la Roumanie<br />

face à leurs passés<br />

A l'invitation du Prési<strong>de</strong>nt Iliescu,<br />

qui l'a fait grand officier <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong><br />

"L'étoile <strong>de</strong> Roumanie" (" Steaua<br />

României ") Elie Wiesel a séjourné<br />

trois jours en Roumanie, fin juillet.<br />

L'écrivain américain, prix Nobel <strong>de</strong> la<br />

Paix en 1986, a été également reçu à<br />

l'Académie <strong>de</strong> Roumanie, en <strong>de</strong>venant<br />

membre d'honneur. Mais le<br />

moment le plus fort du voyage <strong>de</strong> cet<br />

homme <strong>de</strong> 74 ans a été le déplacement<br />

qu'il a effectué dans le<br />

Maramures, en compagnie <strong>de</strong> Ion<br />

Iliescu et <strong>de</strong>s ambassa<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>s<br />

USA et d'Israël, pour retrouver <strong>les</strong><br />

lieux où il est né, en 1928, et où il a<br />

grandi, à Sighetu-Marmatiei.<br />

Dans cette ville, Elie Wiesel a<br />

visité le monument <strong>de</strong> l'Holocauste,<br />

le cimetière juif et le mémorial aux<br />

victimes du communisme, puis il a<br />

inauguré le Musée juif dans la maison<br />

même où il est né et a passé son<br />

enfance.<br />

Tenant une conférence <strong>de</strong> presse,<br />

l'écrivain a précisé également le rôle<br />

qu'avait joué la Roumanie dans<br />

l'Holocauste : "La Roumanie n'a pas<br />

envoyé <strong>de</strong> Juifs dans <strong>les</strong> camps <strong>de</strong><br />

concentration allemands. Ce sont <strong>les</strong><br />

Hongrois <strong>de</strong> Horthy qui ont conduit<br />

600 000 Juifs <strong>de</strong> leur pays et <strong>de</strong><br />

Transylvanie à Auschwitz, non pas<br />

<strong>les</strong> Roumains. Mais ceux-ci sont responsab<strong>les</strong><br />

pour ce qui s'est passé en<br />

Transnistrie (plus <strong>de</strong> 15 000 Juifs en<br />

ont été chassés), en Bucovine, en<br />

Bessarabie du Nord, à Bucarest, pour<br />

<strong>les</strong> pogroms <strong>de</strong> Iasi… La Roumanie<br />

doit affronter <strong>de</strong> manière plus précise<br />

son passé. Une nation a besoin <strong>de</strong><br />

vérité".<br />

Mémoire<br />

Elie Wiesel est retourné dans sa ville natale<br />

en compagnie du Prési<strong>de</strong>nt Iliescu.<br />

Connaissance eet ddécouverte<br />

L'écrivain américain d'origine<br />

juive et d'expression française<br />

Elie Wiesel vient <strong>de</strong> retrouver<br />

sa ville natale, Sighetu Marmatiei, au<br />

cours d'un bref séjour en Amérique.<br />

S'appuyant sur ses mémoires, Tous <strong>les</strong><br />

fleuves vont à la mer, parues en 1994<br />

aux Editions du Seuil, Bernard<br />

Camboulives, dans son livre "Journal <strong>de</strong><br />

Roumanie - La richesse sous <strong>les</strong> gravats"<br />

évoque <strong>les</strong> liens entre l'écrivain et<br />

cette ville du Maramures:<br />

Elie Wiesel est né en 1928 à Sighet, "Shetl typique, village et cité d'accueil pour<br />

<strong>les</strong> Juifs <strong>de</strong>puis… <strong>de</strong>puis 1640, préten<strong>de</strong>nt <strong>les</strong> historiens. Quand mon père y est né,<br />

elle faisait fièrement partie <strong>de</strong> l'empire austro-hongrois et s'appelait Marmarossziget.<br />

Quand j'y vins au mon<strong>de</strong>, elle portait orgueilleusement le nom <strong>de</strong> Sighetu Marmatiei<br />

et appartenait au royaume <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Roumanie. Quand je l'ai quittée, elle était<br />

re<strong>de</strong>venue Marmarosszighet, ville hongroise au patriotisme bruyant".<br />

A dix-sept ans, rescapé d'Auschwitz, où toute sa famille a péri, Elie Wiesel est à<br />

Paris où il apprend le français et le métier <strong>de</strong> journaliste. Découvert en 1957 grâce à<br />

François Mauriac, il <strong>de</strong>vient écrivain et s'engage dans une œuvre vouée au souvenir<br />

<strong>de</strong>s victimes <strong>de</strong> l'Holocauste et à la survie <strong>de</strong>s rescapés. Il s'installe ensuite aux Etats-<br />

Unis… Il reçoit le prix Nobel <strong>de</strong> la Paix en 1986…<br />

Dans Tous <strong>les</strong> fleuves vont à la mer, Elie Wiesel évoque ce mardi 16 mai 1944<br />

où sa famille est raflée par <strong>les</strong> troupes SS alleman<strong>de</strong>s qui ont envahi le Maramures et<br />

la région quelques semaines plus tôt. La communauté juive, qui sera toute déportée<br />

vers <strong>les</strong> camps <strong>de</strong> la mort, ne s'effraie pas outre mesure dans un premier temps, s'attendant<br />

bien à <strong>de</strong>s exactions <strong>de</strong>s Nyilas, nazis hongrois, mais, ainsi que le dit le père<br />

<strong>de</strong> l'écrivain "Nous <strong>les</strong> connaissons, ce sont nos concitoyens, nos voisins, nos clients".<br />

"Il m'a fallu attendre vingt ans"<br />

En mai 1944, Elie Wiesel et sa famille<br />

avaient été raflés par <strong>les</strong> Allemands<br />

Retour à Sighetu Marmatiei<br />

- "Tous <strong>les</strong> Juifs <strong>de</strong>hors ! hurlent <strong>les</strong> gendarmes.<br />

Nous voilà dans la rue (…). Ma petite sœur a soif. Ma grand-mère aussi. El<strong>les</strong> ne<br />

se plaignent pas. Moi oui (…). Où que mes pas me portent, une part <strong>de</strong> moi est restée<br />

dans la rue, face à ma maison béante, attendant l'ordre du départ. Je regar<strong>de</strong>, je<br />

regar<strong>de</strong> ma petite sœur avec son sac à dos si encombrant, si lourd (…). Pendant <strong>de</strong>s<br />

années je n'ai cessé <strong>de</strong> penser au retour dans la ville qui m'a vu naître. J'en étais<br />

obsédé. Il m'a fallu attendre vingt ans. C'était la nuit. La ville dormait. La maison dormait.<br />

Elle n'avait pas changé : même portail, même jardin, même puits. Et si nos voisins<br />

juifs étaient toujours là ? Et mes sœurs ? (…). J'anticipe : <strong>de</strong>s inconnus habitent<br />

ma maison. Ils n'ont jamais entendu mon nom. A l'intérieur, rien n'a été transformé.<br />

Ce sont <strong>les</strong> mêmes meub<strong>les</strong>, le même poêle en faïence que mon père put acheter grâce<br />

à un emprunt. Les lits, <strong>les</strong> tab<strong>les</strong>, <strong>les</strong> chaises : ce sont <strong>les</strong> nôtres, au même endroit.<br />

- Bon, en avant. Restons ensemble, dit ma mère (…).<br />

Nous voilà à la gare. Les wagons à bestiaux nous atten<strong>de</strong>nt. Ces trains nocturnes<br />

qui traversent le continent dévasté (…). Ils symbolisent la solitu<strong>de</strong>, la détresse, la progression<br />

inexorable vers l'agonie et la mort <strong>de</strong>s multitu<strong>de</strong>s juives (…). Pourquoi <strong>les</strong> at-on<br />

laissés rouler imperturbablement vers la Pologne ? Pourquoi n'a-t-on pas bombardé<br />

<strong>les</strong> lignes <strong>de</strong> chemin <strong>de</strong> fer conduisant à Birkenau ? (…). Et le rétrécissement<br />

<strong>de</strong> notre univers se poursuivit. Pour nous, le pays se réduisit à une ville, la ville à une<br />

rue, la rue à une maison, la maison à une chambre, la chambre à un wagon scellé, la<br />

wagon à une cave bétonnée et là <strong>de</strong>dans (…)."


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Histoire<br />

La Cour Pénale Internationale est<br />

entrée en fonction le 1er juillet <strong>de</strong>rnier,<br />

sans la participation <strong>de</strong>s Etats<br />

Unis qui en récusent le principe. Paradoxe... c'est<br />

un citoyen américain qui en avait lancé l'idée au<br />

début <strong>de</strong>s années 1970, pendant la guerre du<br />

Vietnam.<br />

Mais Benjamin Ferencz, 82 ans, professeur<br />

à l'Université "Pace" <strong>de</strong> New-York, n'est justement<br />

pas un citoyen comme <strong>les</strong> autres. Né<br />

Roumain en 1920, dans un petit village proche<br />

<strong>de</strong> Satu Mare, il avait quitté son pays pour<br />

l'Amérique, dès l'âge <strong>de</strong> dix mois, avec sa famille.<br />

Celle-ci, juive, essentiellement d'origine hongroise<br />

bien que la mère <strong>de</strong> Benjamin Ferencz,<br />

parla le Roumain, craignait le climat anti-juif<br />

régnant déjà à l'époque. Le jeune homme avait suivi <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> droit à la prestigieuse université <strong>de</strong> Harvard, décrochant son<br />

diplôme d'avocat en 1943, juste avant <strong>de</strong> partir à la guerre.<br />

Procureur au procès <strong>de</strong> Nuremberg<br />

A son retour, à l'âge <strong>de</strong> 25 ans, Benjamin Ferencz avait été<br />

inclus dans l'équipe <strong>de</strong> juristes <strong>de</strong> son pays chargée <strong>de</strong> préparer<br />

le procès <strong>de</strong>s criminels <strong>de</strong> guerre nazis à Nuremberg. Il en<br />

<strong>de</strong>vint le procureur-adjoint pour <strong>les</strong> USA et fut amené à<br />

condamner à la pendaison <strong>de</strong>s personnages aussi célèbres que<br />

Goering, Himmler, Ribbentrop...Tout en côtoyant le non<br />

moins sinistre procureur soviétique, Vychinski, chargé <strong>de</strong>s<br />

Dans <strong>les</strong> sous-sols <strong>de</strong>s musées <strong>de</strong> Bucarest,<br />

on peut encore voir <strong>de</strong>s témoignages<br />

<strong>de</strong> cette époque <strong>de</strong> la marche forcée<br />

<strong>de</strong> la Roumanie vers le communisme.<br />

Ici, le dictateur Gheorghiu-Dej<br />

aux cotés <strong>de</strong> son maître, Staline.<br />

Voici 50 ans, le journal "Le<br />

Mon<strong>de</strong>", dans un article<br />

signé André Pierre, rendait<br />

compte <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong> la Roumanie et<br />

<strong>de</strong> sa russification, à marche forcée:<br />

Connaissance eet ddécouverte<br />

Un Américain originaire <strong>de</strong> Satu Mare<br />

a eu l'idée <strong>de</strong> la Cour Pénale Internationale<br />

Benjamin Ferencz a été invité<br />

par Kofi Annan à la cérémonie<br />

marquant la naissance <strong>de</strong> la<br />

Cour Pénale Internationale.<br />

"La campagne <strong>de</strong> russification se<br />

poursuit systématiquement dans toutes<br />

<strong>les</strong> démocraties populaires. A tous <strong>les</strong><br />

<strong>de</strong>grés <strong>de</strong> l'enseignement, la langue russe<br />

est obligatoire.<br />

La culture russe a priorité sur toutes<br />

<strong>les</strong> autres, et on l'impose par la presse et<br />

la radio, par la littérature, le théâtre, le<br />

cinéma, <strong>les</strong> arts plastiques. Le peuple<br />

russe n'est-il pas le peuple élu, qui a le<br />

droit et le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>r tous <strong>les</strong> autres<br />

sur la voie du communisme ?<br />

Le russe, langue <strong>de</strong> Lénine et <strong>de</strong><br />

Staline, est appelé à <strong>de</strong>venir la langue<br />

commune du nouvel "Imperium" dont le<br />

centre est Moscou, tandis que <strong>les</strong> idiomes<br />

<strong>de</strong>s satellites seront réduits au rôle <strong>de</strong><br />

simple dialectes locaux.<br />

La russification est relativement facile<br />

dans <strong>les</strong> pays <strong>de</strong> race et <strong>de</strong> langue<br />

basses oeuvres du stalinisme, et qui fut aussi<br />

envoyé par son maître en Roumanie, au len<strong>de</strong>main<br />

<strong>de</strong> la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale, sa mission<br />

y étant <strong>de</strong> faire place nette pour <strong>les</strong> communistes.<br />

L'influence d'un avocat roumain<br />

Devenu un juriste connu et réputé,<br />

Benjamin Ferencz entama ensuite une carrière<br />

d'avocat qu'il interrompit en 1970 afin <strong>de</strong> militer<br />

pour la paix et la création d'une justice pénale<br />

internationale. Il reprenait ainsi une idée qui<br />

avait germé en lui quand il était étudiant à<br />

Harvard, à la lecture d'ouvrages écrits en<br />

français par un avocat et diplomate roumain<br />

Vespasian V. Pella, tels que La criminalité <strong>de</strong>s Etats, La loi<br />

criminelle <strong>de</strong> l'avenir.<br />

L'inspirateur <strong>de</strong> la Cour Pénale Internationale a été invité<br />

par le Secrétaire Général <strong>de</strong>s Nations Unies, Kofi Annan, a<br />

participé aux manifestations célébrant sa naissance, la veille<br />

du 1er juillet. Peu <strong>de</strong> temps auparavant, Benjamin Ferencz<br />

était retourné à Czolt, son village natal, en compagnie <strong>de</strong> sa<br />

femme, également originaire <strong>de</strong> la région. Il y a retrouvé exactement<br />

<strong>les</strong> conditions <strong>de</strong>s années 1920 que sa mère lui avaient<br />

décrites, quand il était enfant. Des petites maisons, sans eau<br />

courante, sans électricité, sans toilettes. Peut-être se sera-t-il<br />

<strong>de</strong>mandé si <strong>les</strong> responsab<strong>les</strong> <strong>de</strong> cette situation n 'étaient-ils pas,<br />

eux aussi, passib<strong>les</strong> <strong>de</strong> la CPI ?<br />

Voici cinquante ans, le journal "Le Mon<strong>de</strong>" décrivait<br />

la marche forcée <strong>de</strong> la Roumanie vers la russification<br />

slave : en Bulgarie, en Pologne, en<br />

Tchécoslovaquie. Elle l'est beaucoup<br />

moins dans un pays <strong>de</strong> vieille civilisation<br />

latine tel que la Roumanie. Bien qu'il ait<br />

subi au cours <strong>de</strong>s sièc<strong>les</strong> l'influence<br />

slave, notamment dans son vocabulaire,<br />

le roumain appartient à la famille <strong>de</strong>s<br />

langues romanes et est très loin du russe.<br />

Mais <strong>les</strong> communistes ont entrepris <strong>de</strong><br />

"délatiniser" la Roumanie, <strong>de</strong> détacher le<br />

peuple roumain <strong>de</strong>s autres nations latines<br />

et <strong>de</strong> lui faire oublier ses origines.<br />

C'est ainsi que sont aujourd'hui<br />

anéantis tous <strong>les</strong> efforts qu'avaient fait<br />

<strong>les</strong> Roumains à l'époque mo<strong>de</strong>rne, <strong>de</strong>puis<br />

la proclamation <strong>de</strong> leur indépendance<br />

nationale en 1877, pour protéger leur<br />

civilisation latine et nouer <strong>de</strong>s liens<br />

étroits avec <strong>les</strong> pays occi<strong>de</strong>ntaux, en premier<br />

lieu avec la France."<br />

22 43


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

22 44<br />

<br />

<br />

BAIA MARE<br />

SUCEAVA<br />

ORADEA<br />

<br />

<br />

CLUJ TARGU MURES IASI<br />

ARAD<br />

SIMERIA<br />

<br />

M. CIUC<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

TIMISOARA DEVA SIBIU<br />

BRASOV<br />

GALATI<br />

<br />

PITESTI <br />

BRAILA <br />

<br />

<br />

PLOIESTI TULCEA<br />

CRAIOVA<br />

CONSTANTA<br />

BUCAREST<br />

<br />

Une première qui<br />

a fait tâche d'huile<br />

dans toute l'Europe<br />

L'idée <strong>de</strong> basculer Radio-Delta sur<br />

son réseau FM est une première<br />

pour RFI, la radio internationale <strong>de</strong><br />

langue française, qui jusqu'alors, en<br />

Roumanie comme ailleurs, n'utilisait<br />

que <strong>les</strong> on<strong>de</strong>s courtes. Aujourd'hui,<br />

RFI ne compte pas moins <strong>de</strong> 82 stations<br />

FM <strong>de</strong> par le mon<strong>de</strong>.<br />

L'objectif <strong>de</strong>s promoteurs <strong>de</strong> Delta<br />

RFI FM était triple : transmettre <strong>de</strong>s<br />

programmes en français, diffuser <strong>de</strong>s<br />

émissions en roumain produites sur<br />

place, et faire <strong>de</strong> la station une radioécole,<br />

tant au plan technique que<br />

dans <strong>les</strong> domaines <strong>de</strong> la programmation<br />

et <strong>de</strong> l'information. Sept ans<br />

durant, RFI a suivi pas à pas l'expérience,<br />

apportant son ai<strong>de</strong>, son<br />

savoir-faire, ses compétences.<br />

Filiale à part entière<br />

<strong>de</strong> RFI <strong>de</strong>puis 1997<br />

En 1997, une étape décisive était<br />

franchie. RFI décidait <strong>de</strong> faire <strong>de</strong><br />

Delta 93.5 une filiale à part entière et<br />

<strong>de</strong> lui accor<strong>de</strong>r <strong>les</strong> moyens financiers<br />

nécessaires à l'installation <strong>de</strong> la station<br />

dans un studio bien équipé, tout<br />

proche <strong>de</strong>s locaux <strong>de</strong> la Foire-<br />

Exposition <strong>de</strong> la capitale roumaine.<br />

Par ce geste, RFI prouvait sa<br />

détermination. Aujourd'hui encore,<br />

elle ne compte que trois autres<br />

filia<strong>les</strong> <strong>de</strong> ce type, Radio Paris-<br />

Lisbonne au Portugal, RFI Sofia en<br />

Bulgarie et RMC Moyen Orient qui<br />

émet sur l'est <strong>de</strong> la Méditerranée.<br />

Toutefois, RFI souhaite développer<br />

cette politique sur toute l'Europe afin<br />

d'y constituer un espace médiatique<br />

francophone.<br />

Connaissance eet ddécouverte<br />

Médias Delta RFI 93.5 FM :<br />

la radio qui parle aussi<br />

français à Bucarest<br />

Née au sein <strong>de</strong> l'université <strong>de</strong> Bucarest au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la chute du communisme,<br />

Radio Delta RFI 93.5 FM, filiale <strong>de</strong> la radio internationale<br />

française fait croître son audience grâce à une programmation bilingue,<br />

alliant <strong>les</strong> musiques <strong>les</strong> plus mo<strong>de</strong>rnes à <strong>de</strong>s sessions d'information couvrant l'ensemble<br />

<strong>de</strong> l'actualité. Mariant le roumain et le français, elle accompagne jeunes et<br />

francophones <strong>de</strong> la capitale. Dans "La gazette <strong>de</strong> la presse francophone", diffusée tous<br />

<strong>les</strong> <strong>de</strong>ux mois dans 200 pays et régions du mon<strong>de</strong>, Serge Hirel évoque l'aventure <strong>de</strong><br />

cette radio pas comme <strong>les</strong> autres.<br />

En 1990, l'idée est venue aux coopérants français sur place d'ai<strong>de</strong>r ceux qui envisageaient<br />

<strong>de</strong> se lancer dans l'aventure <strong>de</strong>s médias. Un projet <strong>de</strong> station FM se bâtissait<br />

au sein <strong>de</strong> la Faculté d'électronique <strong>de</strong> l'Université Polytechnique <strong>de</strong> Bucarest. RFI l'a<br />

immédiatement soutenu.<br />

17 h 30 d'émissions quotidiennes assurées par 20 jeunes Roumains<br />

A Bucarest, la station comprend vingt jeunes, tous Roumains, aidés par une douzaine<br />

<strong>de</strong> pigistes. La programmation mélange musique et informations durant <strong>les</strong><br />

17h30 d'émissions quotidiennes. Deux tranches d'informations, <strong>de</strong> 6 h 30 à 9 h le<br />

matin et <strong>de</strong> 17 h 30 à 19 h le soir, sont assurées conjointement par <strong>les</strong> 8 journalistes<br />

locaux et, <strong>de</strong>puis Paris, par ceux <strong>de</strong> la rédaction roumaine <strong>de</strong> la maison mère. Au total,<br />

25 professionnels.<br />

Les journalistes <strong>de</strong> Bucarest assurent aussi <strong>les</strong> bulletins d'information diffusés à<br />

chaque heure pile, plusieurs magazines thématiques, notamment sur la culture et la<br />

société, <strong>de</strong>ux entretiens par jour avec <strong>de</strong>s personnalités du mon<strong>de</strong> politique et artistique,<br />

enfin, <strong>de</strong> 23 h à minuit, une sélection <strong>de</strong>s évènements du jour. Même si la majeure<br />

partie <strong>de</strong> ces émissions d'information sont en roumain, le français occupe une place<br />

confortable à l'antenne. Les émissions <strong>de</strong> la rédaction parisienne <strong>de</strong> RFI sont reprises<br />

en direct chaque jour, à 8 h pour un journal <strong>de</strong> 20 minutes, et le soir <strong>de</strong> 20 h à 23 h.<br />

Quand aux programmes musicaux, sans ignorer <strong>les</strong> "tops" internationaux, ni <strong>les</strong><br />

jeunes talents roumains, il met l'accent sur la chanson francophone qui occupe 30 %<br />

<strong>de</strong> la programmation. La nuit, Delta RFI FM relaie le fil musical <strong>de</strong> sa maison-mère.<br />

Un Roumain sur quatre comprend le français<br />

La recette fonctionne, la station finançant 30 % <strong>de</strong> son budget annuel <strong>de</strong> 300 000<br />

€ (2 MF) grâce à la publicité, ce qui constitue le meilleure résultat <strong>de</strong>s filia<strong>les</strong> <strong>de</strong> RFI.<br />

Un récent sondage révélant qu'un Roumain sur quatre comprend le français, encourage<br />

la radio à persévérer. La Roumanie se classe en effet au premier rang <strong>de</strong>s pays francophones<br />

où le français n'est pas la langue nationale.<br />

Patrimoine<br />

Sibiu <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

la protection <strong>de</strong> l'UNESCO<br />

Le maire <strong>de</strong> Sibiu, Klaus Johannis, d'origine alleman<strong>de</strong>, a <strong>de</strong>mandé à ce que<br />

sa ville figure sur la liste du patrimoine mondial <strong>de</strong> l'UNESCO, au titre <strong>de</strong>s<br />

sites protégés. Pour préparer son dossier <strong>de</strong> candidature, Sibiu a bénéficié<br />

<strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong> d'architectes allemands et <strong>de</strong> l'appui du ministre <strong>de</strong> l'Intérieur allemand, Otto<br />

Schilly qui, après une visite <strong>de</strong> la ville, a déclaré avoir bon espoir <strong>de</strong> voir la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

aboutir. Sibiu, au caractère architectural germanique marqué, est considérée comme<br />

l'une <strong>de</strong>s plus bel<strong>les</strong> cités <strong>de</strong> Roumanie. Jusqu'ici, seulement <strong>de</strong>ux autres sites du pays,<br />

également fortement marqués par la présence alleman<strong>de</strong>, la ville médiévale <strong>de</strong><br />

Sighisoara et l'église fortifiée <strong>de</strong> Biertan, ont bénéficié <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong> l'UNESCO.


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Echanges<br />

La vie <strong>de</strong> Roland Decosterd a<br />

basculé en 1999, quand il a<br />

découvert la Roumanie. A 52<br />

ans, cet artisan menuisier-charpentier<br />

suisse d'Aigle, dans le canton <strong>de</strong> Vaud,<br />

décidé à tenter l'aventure, avait signé un<br />

contrat <strong>de</strong> six mois comme "formateur <strong>de</strong><br />

formateurs" dans une école du bâtiment à<br />

Ploiesti. Mais très vite d'autres tâches<br />

l'avaient appelé et il s'était attelé à<br />

construire un étage supplémentaire à ce<br />

centre <strong>de</strong> formation.<br />

De fil en aiguille, Roland Decosterd<br />

est <strong>de</strong>venu l'exécuteur sur place <strong>de</strong>s travaux<br />

décidés par <strong>de</strong>s association suisses, notamment <strong>de</strong> la<br />

région <strong>de</strong> Berne, et en quelque sorte leur homme <strong>de</strong> confiance.<br />

Il dresse ou fait dresser <strong>les</strong> plans, achète <strong>les</strong> terrains, monte <strong>les</strong><br />

dossiers et assure le suivi avec l'administration, cherche sur<br />

place <strong>les</strong> entreprises, <strong>les</strong> encadre si besoin, surveille <strong>les</strong> travaux<br />

jusqu'à leur achèvement.<br />

"Les commissions, ce n'est pas 5 %, mais 40 %"<br />

Ainsi a-t-il assuré le déménagement et la réinstallation à<br />

Simeria d'un superbe pavillon scolaire <strong>de</strong> la région <strong>de</strong><br />

Fribourg, <strong>de</strong> 550 m2, comprenant quatre classes, <strong>de</strong>s douches,<br />

vestiaires, sanitaires. Actuellement, le Vaudois démarre dans<br />

la même localité le chantier d'une salle polyvalente <strong>de</strong> 600 m2,<br />

modulable pour faire <strong>de</strong>s sal<strong>les</strong> <strong>de</strong> conférence, disposant d'un<br />

amphithéâtre, d'une cafétéria, et qui servira <strong>de</strong> centre pédagogique<br />

pour 250 enfants handicapés. Un donateur suisse a fourni<br />

800 000 € (5 MF) pour sa réalisation. Au cours <strong>de</strong> ses interventions,<br />

Roland Decosterd a même été amené à faire endiguer<br />

une rivière qui rognait peu à peu un terrain dévolu à une<br />

construction.<br />

L'artisan a dû se conformer aux réalités du pays, mais el<strong>les</strong><br />

le font souvent bouillir. "Ici, <strong>les</strong> commissions sous la table, ce<br />

n'est pas 5 % comme chez nous…mais 40 % ! Il y a <strong>les</strong> prix<br />

pour <strong>les</strong> Roumains, puis pour <strong>les</strong> étrangers… puis pour <strong>les</strong><br />

Suisses". Mais, expérience aidant, Roland n'hésite plus à taper<br />

du poing sur la table : "Débrouillez-vous, on n'a plus d'argent"<br />

lance-t-il fréquemment à ses interlocuteurs, prêt à en changer<br />

s'il trouve plus sérieux. Ainsi a-t-il déniché <strong>de</strong>rnièrement un<br />

architecte local qui lui a réalisé <strong>de</strong>s plans pour 750 € (4800 F)<br />

au lieu <strong>de</strong>s 4500 € (30 000 F) <strong>de</strong>mandés par ailleurs.<br />

"Ici, la ponctualité n'a rien à voir<br />

avec l'horlogerie suisse"<br />

Sa profon<strong>de</strong> amitié pour <strong>les</strong> Roumains ne l'empêche<br />

cependant pas <strong>de</strong> discerner leurs défauts, qui l'irritent d'autant<br />

plus qu'ils sont à l'opposé du caractère<br />

suisse : ici la ponctualité n'a rien à voir<br />

avec l'horlogerie genevoise. Les engagements<br />

ne sont pas souvent tenus. Il faut<br />

attendre <strong>de</strong>s semaines <strong>de</strong>s choses promises<br />

pour le len<strong>de</strong>main. Le manque <strong>de</strong><br />

constance est permanent. Un chantier est<br />

déserté, alors qu'il faut le mettre hors<br />

d'eau, parce que <strong>les</strong> uns et <strong>les</strong> autres sont<br />

partis finir leur maison ou nourrir leurs<br />

cochons.<br />

Le manque <strong>de</strong> discipline, <strong>de</strong> rigueur,<br />

se retrouve dans la qualité du travail :<br />

"c'est <strong>de</strong> l'à peu près, fait à la va-vite",<br />

constate Roland qui a observé "que chacun veut <strong>de</strong>venir riche<br />

tout <strong>de</strong> suite, par n'importe quel moyen, sans effort".<br />

Pourtant le Suisse ne renonce pas. Affaire <strong>de</strong> caractère et<br />

d'opiniâtreté aussi : "Je suis intransigeant sur le résultat.<br />

Quand çà ne va pas, je fais démonter et recommencer". Sa disponibilité,<br />

sa bienveillance, <strong>les</strong> multip<strong>les</strong> petits services qu'il<br />

rend aux uns et autres font plus aisément accepter ses exigences.<br />

Mais Roland a également su parler aux jeunes : "C'est<br />

<strong>de</strong>s bosseurs si on sait <strong>les</strong> prendre. Ils sont sur le chantier dès<br />

7 h 30 et resteront<br />

jusqu'à la tombée <strong>de</strong><br />

la nuit s'il faut finir".<br />

A leur contact, l'artisan<br />

proche <strong>de</strong> la<br />

retraite retrouve une<br />

secon<strong>de</strong> jeunesse :<br />

"J'ai plein <strong>de</strong> choses<br />

à leur apprendre, et<br />

quant on voit le<br />

résultat… c'est fan-<br />

tastique" !<br />

Cinq mille kilomètres par an<br />

en vélo, à travers <strong>les</strong> Carpates<br />

Connaissance eet ddécouverte<br />

A 52 ans, l'artisan menuisier du canton <strong>de</strong> Vaud a découvert une autre<br />

vie en Roumanie, formant <strong>les</strong> jeunes et surveillant <strong>les</strong> chantiers<br />

Roland Decosterd : "Même si <strong>les</strong> réalités du pays me font<br />

souvent bouillir, on peut y obtenir <strong>de</strong>s résultats fantastiques"<br />

Roland Decosterd : “Les jeunes<br />

sont <strong>de</strong>s bosseurs si on sait <strong>les</strong> prendre.”<br />

Un <strong>de</strong>s chantiers menés par le Suisse.<br />

Roland, qui retourne une fois par mois en Suisse - c'est à<br />

une journée <strong>de</strong> voiture - est heureux en Roumanie. "J'aime le<br />

climat. Les étés sont <strong>de</strong> vrais étés. On mange bien, la vie est<br />

bon marché pour moi. Surtout, <strong>les</strong> gens sont spontanés,<br />

accueillants, chaleureux".<br />

L'artisan débor<strong>de</strong> <strong>de</strong> projets. Il a entrepris, cette fois à titre<br />

personnel, <strong>de</strong> fabriquer <strong>de</strong>s caisses en bois pour que <strong>les</strong> vignerons<br />

suisses présentent aussi bien leurs bouteil<strong>les</strong> que dans le<br />

Bor<strong>de</strong>lais. Amateur <strong>de</strong> bicyclette, Roland Decosterd a aussi<br />

repéré <strong>les</strong> routes sans trous du pays et effectue bon an, mal an,<br />

5000 km à travers <strong>les</strong> Carpates, bien décidé à faire partager sa<br />

passion aux Roumains en développant ce sport <strong>de</strong> randonnée.<br />

22 45


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

22 46<br />

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BAIA MARE<br />

SUCEAVA<br />

ORADEA<br />

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TARGU IASI<br />

ARAD CLUJ <br />

MURES<br />

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BACAU<br />

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HUNEDOARA<br />

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TIMISOARA<br />

SIBIU<br />

PITESTI <br />

SIGHISOARA<br />

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BRAILA<br />

BRASOV<br />

<br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

MAMAIA <br />

<br />

CONSTANTA<br />

"Au pays <strong>de</strong>s<br />

villages roumains"<br />

Le gui<strong>de</strong> touristique<br />

remarquable d'OVR<br />

Un gui<strong>de</strong> lumineux sur le Retea<br />

Turistica vient <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> presse et<br />

ce, grâce à Martine Bovon-Demoulin,<br />

Prési<strong>de</strong>nte d'OVR International, aidée<br />

<strong>de</strong> son mari.<br />

Les villages appartenant au<br />

réseau <strong>de</strong> tourisme chez l'habitant<br />

d'OVR y sont clichés en quadrichromie<br />

et décrits en 1 feuillet rectoverso.<br />

Le gui<strong>de</strong> a l'avantage, au fil<br />

d'un itinéraire à peine suggéré, <strong>de</strong><br />

présenter la diversité <strong>de</strong>s paysages<br />

et villages roumains. De quoi appâter<br />

le candidat touriste et le convaincre<br />

<strong>de</strong> sillonner <strong>les</strong> campagnes roumaines.<br />

De quoi aussi donner à tous <strong>les</strong><br />

amis <strong>de</strong> la Roumanie un remarquable<br />

outil sur lequel s'appuyer lorsqu'il<br />

s'agit <strong>de</strong> promouvoir ce pays auprès<br />

<strong>de</strong> tout un chacun .<br />

Ce gui<strong>de</strong> se présente sous la<br />

forme d'une far<strong>de</strong> afin qu'il puisse<br />

être facilement réactualisé Un fichier<br />

reprenant <strong>les</strong> coordonnées <strong>de</strong>s lecteurs<br />

leur permet d’être informés rapi<strong>de</strong>ment<br />

<strong>de</strong>s nouveautés et ajouts.<br />

Vendu au prix <strong>de</strong> 15 €, il est disponible<br />

auprès <strong>de</strong> la permanence<br />

d'OVR à Charleroi.<br />

Mentionner sur le virement "Gui<strong>de</strong>: Au<br />

pays <strong>de</strong>s villages roumains". N° <strong>de</strong><br />

Compte OVR CFB/DGB 523-0800288-16.<br />

Si vous désirez vous le procurer par<br />

voie postale, indiquer votre adresse et<br />

participer aux frais d'envoi en versant 15 €<br />

+ 4 € soit 19 €. Comman<strong>de</strong>s à adresser à<br />

OVR Charleroi, 1 bd Général Michel,<br />

6000 Charleroi (Belgique).<br />

Tourisme<br />

Connaissance eet ddécouverte<br />

Neptun-Olimp trop chère,<br />

sommée <strong>de</strong> baisser ses prix<br />

Parce que, début juillet, le taux d'occupation <strong>de</strong>s hôtels n'était que <strong>de</strong> 38 %,<br />

contre 80% à Mamaia, à la même époque, le ministre du Tourisme a baissé<br />

autoritairement <strong>de</strong> 30 % le prix <strong>de</strong>s chambres <strong>de</strong>s hôtels une ou <strong>de</strong>ux étoi<strong>les</strong><br />

<strong>de</strong> la station Neptun-Olimp, sur la Mer Noire, jugeant qu'elle pratiquait <strong>de</strong>s tarifs trop<br />

élevés, pour un service jugé <strong>de</strong> "qualité inférieure".<br />

En général, ce sont <strong>les</strong> stations au nord <strong>de</strong> Constantsa qui sont <strong>les</strong> plus chères. Cet<br />

été, à Mamaia, un appartement au Savoy, coûtait 270 E (1750 F) la nuit, et <strong>de</strong>s hôtels<br />

comme l'Union ou Carmen, proposaient <strong>de</strong>s chambres à 45 E ou 28 E (300 F ou 180<br />

F). On pouvait cependant trouver à se loger pour 15 E (100 F) à l'Hôtel Prahova <strong>de</strong><br />

Neptun, 6-7 E (40 F), avec un nombre indifférent <strong>de</strong> personnes, chez <strong>les</strong> particuliers<br />

<strong>de</strong> Constantsa affichant le panneau "<strong>de</strong> cazare" (chambre à louer). Des jeunes <strong>de</strong><br />

Costineti louaient <strong>de</strong>s petits cabanons avec <strong>de</strong>ux lits pour 3 E (20 F). On pouvait planter<br />

sa tente dans <strong>les</strong> jardins <strong>de</strong> certaines maisons pour 0,7 E (4,5 F) par personne et,<br />

plus original, pour <strong>les</strong> touristes n'ayant pas peur <strong>de</strong>s séjours communautaires, dormir<br />

dans un wagon lit désaffecté et aménagé pour 1,5 E (10 F) la nuit.<br />

Bonnes adresses<br />

"Le Yatch Club" (Intrarea Chefalului, en bordure <strong>de</strong> lac Tei, près <strong>de</strong> l'hôtel Caro,<br />

tel: 233 22 12). Si la gastronomie française vous manque vraiment, c'est l'adresse<br />

rêvée à Bucarest pour un prix raisonnable. L'établissement est tenu par l'ancien chef<br />

français du Sofitel. Le savoir faire, la présentation <strong>de</strong>s mets et le service sont bien présents<br />

et l'escalope <strong>de</strong> foie gras à 7 euros (46 F) accessible à toutes <strong>les</strong> bourses occi<strong>de</strong>nta<strong>les</strong>,<br />

comme l'ensemble <strong>de</strong> la carte et <strong>les</strong> alcools. Au bord même du lac Tei, le<br />

cadre est très agréable, particulièrement aux beaux jours... qui durent six mois à<br />

Bucarest, où l'on peut prendre son repas sous <strong>les</strong> parasols. Belle salle intérieure.<br />

Situé au sein d'un complexe privé sportif, comprenant tennis, voile, aire <strong>de</strong> bronzage,<br />

l'établissement est <strong>de</strong>stiné à la nomenklatura, classe arrogante, méprisante et<br />

voyante, et aux étrangers... Il n'est pas question <strong>de</strong> photographier <strong>les</strong> lieux, <strong>de</strong>s<br />

cerbères vous tombant immédiatement sur le poil. Oubliez ces inconvénients en réservant<br />

toute votre attention au délicieux tournedos<br />

au roquefort, enfin saignant et tendre,<br />

que vous aurez commandé. Compter pour<br />

un repas succulent, <strong>de</strong>ssert et vin compris,<br />

20 euros.<br />

"Caru cu bere" ("Le chariot à bière",<br />

strada Stavropoleus, 3-5, tel : 313 75 60,<br />

ouvert <strong>de</strong> 12 à 24 h). A ne manquer à aucun<br />

prix, non pas pour la cuisine, indigne d'un<br />

tel lieu, mais pour le cadre, style brasserie<br />

autrichienne du siècle <strong>de</strong>rnier qui permet<br />

d'imaginer la vie <strong>de</strong> la bourgeoisie dans la<br />

capitale à l'époque du roi. Contentez vous <strong>de</strong><br />

comman<strong>de</strong>r "o halba" (un <strong>de</strong>mi) pour moins<br />

d'un euro, et <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r. C'est splendi<strong>de</strong>.<br />

Restaurants à Bucarest<br />

"Bistro Atheneu", à proximité immédiate du Plazza Athénée Palace et du<br />

Théâtre "Athénée". Vaut principalement par son emplacement, son cadre, ses sal<strong>les</strong><br />

intimes et discrètes où l'on peut se retrouver en petits groupes dans le calme ou dans<br />

le suintement d'une fontaine. Cuisine sans grand relief, carte limitée, assez chère (10<br />

€ par personne). Mais on peut y passer quand même un moment agréable.


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Tourisme<br />

Caricaturistes et éditorialistes s'en donnent à cœur<br />

joie avec le ministre du Tourisme, Dan Matei<br />

Agathon, brocardant ses projets extravagants, le<br />

taxant d'amateurisme et d'incompétence. Les palmiers,<br />

importés <strong>de</strong> Grèce qu'il a fait installer sur <strong>les</strong> plages <strong>de</strong> la Mer<br />

Noire pour leur donner une apparence tropicale sont <strong>de</strong>venus<br />

<strong>de</strong>s sujets <strong>de</strong> plaisanteries qui ont fait le délice <strong>de</strong>s chroniques<br />

estiva<strong>les</strong> <strong>de</strong>s journaux. Certains ont avancé que le ministre<br />

s'apprêtait à faire réchauffer la Mer Noire pour transformer<br />

Mamaia, Neptun, Olymp, en riva<strong>les</strong> <strong>de</strong> Copacabana et <strong>de</strong>s<br />

plages <strong>de</strong>s Caraïbes. Plus sérieusement, <strong>de</strong>s journalistes ont<br />

souligné le côté dispendieux <strong>de</strong> l'opération et l'avenir plus<br />

qu'incertain <strong>de</strong> ces arbres <strong>de</strong>vant le ru<strong>de</strong> hiver qui <strong>les</strong> attend.<br />

Croisières <strong>de</strong> rêve... et infrastructures fantômes<br />

Bien que le littoral ne séduise pas trop <strong>les</strong> vacanciers occi<strong>de</strong>ntaux,<br />

qui préfèrent d'autres <strong>de</strong>stinations plus attractives<br />

(Grèce, Turquie, Tunisie...), Dan Matei<br />

Agathon s'est mis en tête, voici un an, d'y<br />

créer un énorme complexe balnéaire <strong>de</strong><br />

luxe, la station Europa, qui leur serait<br />

réservée. Le projet semble pour l'instant<br />

rester dans <strong>les</strong> limbes, car on en parle peu.<br />

Mais, pour <strong>les</strong> observateurs, il témoigne<br />

d'un manque <strong>de</strong> vision et <strong>de</strong> l'absence<br />

d'une politique <strong>de</strong> développement du tourisme<br />

à long terme, auxquels sont<br />

préférées <strong>les</strong> annonces mirobolantes et<br />

sans len<strong>de</strong>main, comme la création d'un<br />

parc aquatique pour ai<strong>de</strong>r à relancer l'activité<br />

économique dans le ju<strong>de</strong>t<br />

d'Hunedoara où se trouvent la vallée <strong>de</strong><br />

Jiu et ses milliers <strong>de</strong> mineurs réduits au<br />

chômage par la fermeture <strong>de</strong>s puits.<br />

Dernière idée lumineuse en date du<br />

ministre: inclure <strong>les</strong> ports du Danube et <strong>de</strong><br />

son <strong>de</strong>lta dans un programme <strong>de</strong> croisières<br />

européennes, qui permettrait à la<br />

Roumanie <strong>de</strong> rivaliser dans ce domaine avec Vienne,<br />

Budapest, Bratislava. Mais ces capita<strong>les</strong> sont dotées d'infrastructures<br />

portuaires, hôtelières et touristiques dont sont complètement<br />

dépourvues <strong>les</strong> rives roumaines du fleuve.<br />

Draculaland: quinze mille actionnaires<br />

qui commencent à se faire du souci<br />

Bien sûr, le projet le plus controversé <strong>de</strong> Dan Matei<br />

Aghaton, et qui prend aujourd'hui l'eau <strong>de</strong> toutes parts, <strong>de</strong>meure<br />

le fameux parc d'attractions "Draculaland" qui <strong>de</strong>vrait -<br />

"<strong>de</strong>vait" serait plus proche <strong>de</strong> la réalité - voir le jour près <strong>de</strong> la<br />

cité médiévale <strong>de</strong> Sighisoara. Cette perspective a provoqué<br />

une véritable levée <strong>de</strong> boucliers,<br />

allant <strong>de</strong>s écologistes,<br />

inquiets pour l'environnement,<br />

aux défenseurs du patrimoine<br />

architectural et culturel, jusqu'aux<br />

simp<strong>les</strong> citoyens, indignés<br />

qu'on puisse assimiler<br />

l'histoire <strong>de</strong> leur pays à celle<br />

d'un vampire qui n'existe que<br />

dans <strong>les</strong> imaginations. La vague<br />

<strong>de</strong> protestations soulevée par ce<br />

projet iconoclaste a amené à<br />

réagir défavorablement Ion<br />

Iliescu, le Patriarche Teoctist,<br />

l'UNESCO et même le prince<br />

<strong>de</strong> Gal<strong>les</strong>, qui visite fréquem-<br />

Connaissance eet ddécouverte<br />

Plages tropica<strong>les</strong> sur la Mer Noire, parcs d'attractions, séjours <strong>de</strong> luxe...<br />

Un ministre du Tourisme brocardé pour<br />

ses idées extravagantes et son amateurisme<br />

ment la région et s'est montré le plus virulent dans ses commentaires,<br />

aidant par là beaucoup à le décrédibiliser.<br />

Peut-être, d'ailleurs, ces réactions n'étaient<br />

el<strong>les</strong> pas nécessaires... l'amateurisme<br />

avec lequel a été monté le projet suffisant<br />

à le faire capoter. Pas d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> marché<br />

sérieuse, dossier bouclé à la va-vite<br />

pour une réalisation dans <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux ans (un<br />

projet comme Euro-Disney en <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

dix), pas d'étu<strong>de</strong> d'impact et d'analyse<br />

géologique, ce qui a conduit à abandonner<br />

le terrain pressenti, lequel s'était révélé<br />

finalement impropre à l'implantation. Pas<br />

<strong>de</strong> plan soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> financement, mais quinze<br />

mille actionnaires qui commencent à se<br />

faire du souci pour <strong>les</strong> 300 000 E (20 MF)<br />

qu'ils ont engagés.<br />

Vlad Tepes (l’Empaleur) à un <strong>de</strong> ses<br />

boyards : “Il y a encore beaucoup à faire<br />

jusqu’à l’ouverture. Pour l’instant,<br />

on en est aux étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> faisabilité.”<br />

Caricature <strong>de</strong> Terente<br />

(Evenimentul Zilei du 3/07/<strong>2002</strong>).<br />

Dan Matei Agathon pourrait ne<br />

pas survivre à un changement<br />

<strong>de</strong> gouvernement.<br />

Miser sur <strong>les</strong> beautés<br />

naturel<strong>les</strong> et l'agro-tourisme<br />

Dan Matei Agathon a déclaré mettre<br />

en jeu son portefeuille ministériel si<br />

"Draculaland" ne se faisait pas. Devant <strong>les</strong> critiques dont il<br />

fait l'objet jusqu'au sein <strong>de</strong> l'équipe gouvernementale, peutêtre<br />

n'aura-t-il pas à attendre cette échéance pour démissionner.<br />

Est-ce que cette opportunité sera enfin l'occasion pour <strong>les</strong><br />

pouvoirs publics <strong>de</strong> mettre en place une politique touristique<br />

cohérente, développant structures hôtelières et routières,<br />

misant sur l'agro-tourisme qui séduit nombre <strong>de</strong> ses visiteurs ?<br />

Pourtant jamais à court d’initiatives, le ministre du<br />

Tourisme semble maintenant manquer <strong>de</strong> souffle. Il a promis<br />

un séjour gratuit au bord <strong>de</strong> la Mer Noire à ceux qui lui donneraient<br />

<strong>de</strong>s “idées génia<strong>les</strong>”. La Roumanie dispose <strong>de</strong><br />

richesses et beautés naturel<strong>les</strong> qui suffisent au bonheur <strong>de</strong>s<br />

touristes. Nul n'est besoin d'inventer <strong>de</strong>s ersatz <strong>de</strong> pacotille…<br />

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Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

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BAIA MARE<br />

SUCEAVA<br />

ORADEA<br />

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TARGU<br />

ARAD<br />

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CLUJ<br />

MURES IASI<br />

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BACAU<br />

DEVA <br />

TIMISOARA<br />

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SIBIU<br />

<br />

BRASOV<br />

GALATI<br />

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BRAILA <br />

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TULCEA<br />

CRAIOVA<br />

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BUCAREST<br />

CONSTANTA<br />

<br />

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" <br />

PITESTI PLOIESTI<br />

Baisse d'un quart<br />

du nombre <strong>de</strong> lycéens<br />

apprenant le français<br />

Selon l'ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> France à<br />

Bucarest, "la Roumanie est le plus<br />

francophone <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> pays parmi<br />

ceux dont le français n'est pas la<br />

langue officielle, plus d'un Roumain<br />

sur quatre le parlant et plus d'un sur<br />

<strong>de</strong>ux le comprenant ". Pour Nicolae<br />

Dragulanescu "Il s'agit sans-doute là<br />

d'une évaluation un peu optimiste<br />

car, à ce jour, aucune estimation vraiment<br />

fiable n'a été faite à ce sujet ".<br />

Le professeur enchaîne : "Il<br />

n'empêche que <strong>les</strong> francophones<br />

roumains, qui sont aussi <strong>de</strong>s francophi<strong>les</strong><br />

convaincus, ont toujours été<br />

très fiers <strong>de</strong> leur appartenance à la<br />

Francophonie mondiale. Mais ils<br />

atten<strong>de</strong>nt que l'on dépasse le sta<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s déclarations d'usage et que l'on<br />

passe aux actes favorisant l'extension<br />

<strong>de</strong> l'usage du français en<br />

Roumanie, car ils savent bien que<br />

celui-ci est la <strong>de</strong>uxième langue<br />

maternelle ou secon<strong>de</strong> la plus parlée<br />

au sein <strong>de</strong> l'UE, avec ses 71 millions<br />

<strong>de</strong> locuteurs, <strong>de</strong>rrière l'allemand, 90<br />

millions, et avant l'anglais, 61 millions.<br />

Dépasser le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

déclarations d’usage<br />

Pourtant le français recule en<br />

Roumanie. Depuis 1993, le nombre<br />

<strong>de</strong> lycéens l'étudiant a baissé d'un<br />

quart et celui <strong>de</strong>s professeurs l'enseignant<br />

a reculé <strong>de</strong> 10 %. Certes la<br />

langue <strong>de</strong> Molière est encore prédominante,<br />

mais elle est désormais<br />

talonnée par l'anglais qui va la supplanter<br />

au cours <strong>de</strong> cette décennie,<br />

si rien n'est fait."<br />

Francophonie<br />

Connaissance eet ddécouverte<br />

Le cri d'alarme du professeur<br />

et francophile Nicolae Dragulanescu<br />

Si <strong>les</strong> Roumains sont bel et bien francophones - car dans ce pays, personne<br />

n'a jamais été obligé d'apprendre le français - la France ne fait pas grand<br />

chose pour <strong>les</strong> soutenir" estime Nicolae Dragulanescu, professeur à<br />

l'Institut Polytechnique <strong>de</strong> Bucarest et prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Ligue <strong>de</strong> Coopération Culturelle<br />

et Scientifique Roumanie-France qui lance un véritable cri d'alarme dans une tribune<br />

sur Internet, intitulée "Comment la Francophonie se meurt".<br />

Depuis 1993, la Roumanie est "membre <strong>de</strong> plein droit" <strong>de</strong> la Francophonie, une<br />

vaste communauté incluant aujourd'hui plus <strong>de</strong> 500 millions d'habitants - même si<br />

tous ne parlent pas français - dans 54 états. Ce statut lui a été octroyé uniquement<br />

pour tout ce que <strong>les</strong> Roumains ont bien voulu, su et pu faire, <strong>de</strong>puis à peu près trois<br />

sièc<strong>les</strong>. C'est ainsi qu'elle est <strong>de</strong>venue un pays où le français est "langue d'enseignement<br />

privilégiée", comme dans d'autres états <strong>de</strong> l'Europe Centrale et Orientale<br />

(Moldavie, Albanie, Bulgarie, Macédoine et Pologne)..."<br />

Bientôt plus <strong>de</strong> combat... faute <strong>de</strong> combattants<br />

"Pourtant, la promotion du français est largement insuffisante, se limitant au seul<br />

réseau culturel comprenant l'Institut français <strong>de</strong> Bucarest, <strong>les</strong> trois centres culturels<br />

<strong>de</strong> Timisoara, Cluj et Iasi et <strong>les</strong> cinq Alliances Françaises <strong>de</strong> Brasov, Constantsa,<br />

Craiova et Pitesti qui, le plus souvent, doivent se débrouiller seu<strong>les</strong>, avec leurs<br />

pauvres moyens. Les autres vil<strong>les</strong> et la Roumanie profon<strong>de</strong> sont laissées <strong>de</strong> côté. A<br />

Brasov, la bibliothèque municipale accueille une section française qui ne vit que<br />

grâce aux dons <strong>de</strong> livres fait par <strong>de</strong>s associations amies. Au même étage, le British<br />

Council reçoit <strong>de</strong>s dizaines d'étudiants, leur propose ordinateurs, CD roms, ouvrages<br />

<strong>les</strong> plus récents, médias <strong>les</strong> plus mo<strong>de</strong>rnes, fournis par le gouvernement britannique.<br />

"Bucarest Matin", le seul quotidien français <strong>de</strong> Beyrouth à Zurich, faute d'ai<strong>de</strong>,<br />

s'est transformé en hebdomadaire, peut-être la <strong>de</strong>rnière étape avant sa disparition...<br />

Notre Ligue culturelle ne compte presque plus <strong>de</strong> "combattants". Pour se battre pour<br />

le français, au moins faut-il s'y sentir encouragé. Le programme <strong>de</strong> coopération culturelle,<br />

scientifique, technique et institutionnelle élaboré par <strong>les</strong> gouvernements<br />

français et roumain pour <strong>les</strong> années 20<strong>01</strong>-2004 ne mentionne même pas <strong>les</strong> ONG qui<br />

agissent dans ce sens. Quand cel<strong>les</strong>-ci manifestent l'intention <strong>de</strong> s'ouvrir à la<br />

Francophonie à l'échelle mondiale, à l'Afrique - il existe <strong>de</strong>s compétences et <strong>de</strong>s<br />

enthousiasmes qui peuvent être très uti<strong>les</strong> en Roumanie - on leur dit <strong>de</strong> se limiter aux<br />

relations avec <strong>les</strong> autres pays <strong>de</strong> l'Est".<br />

Tout n'est pas perdu...<br />

Comment la Francophonie<br />

se meurt en Roumanie "<br />

"Tout n'est cependant pas perdu pour peu que <strong>les</strong> autorités françaises réagissent,<br />

et en premier lieu en faveur <strong>de</strong> l'enseignement. Pour attirer <strong>les</strong> jeunes Roumains, il<br />

faut doter <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> ou <strong>les</strong> médiathèques <strong>de</strong>s moyens mo<strong>de</strong>rnes dont disposent <strong>les</strong><br />

élèves apprenant l'anglais ou l'allemand. De même, <strong>les</strong> programmes <strong>de</strong> stages, <strong>de</strong><br />

bourses dans <strong>les</strong> pays francophones pour <strong>les</strong> étudiants doivent être développés, pour<br />

en faire, à leur retour au pays, <strong>de</strong>s ambassa<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> la langue française.<br />

Il faut aussi revigorer le corps professoral roumain <strong>de</strong> français, vieillissant, qui<br />

ne compte plus que 14 000 enseignants, dont beaucoup ne seront pas remplacés, faute<br />

<strong>de</strong> vocations et l'ai<strong>de</strong>r à renouveler ses métho<strong>de</strong>s, ses outils pédagogiques, agir <strong>de</strong><br />

sorte que, enfin, <strong>les</strong> professeurs <strong>de</strong> français puissent séjourner en France ou dans <strong>de</strong>s<br />

pays francophones afin <strong>de</strong> pouvoir améliorer leur maîtrise <strong>de</strong> la langue et raviver<br />

cette flamme qu'ils ont en eux. Cela aurait dû être fait <strong>de</strong>puis au moins une décennie.”<br />

Nicolae DRAGULANESCU


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Humour<br />

Dur métier<br />

Andreï Marga, ancien ministre <strong>de</strong><br />

l'Education nationale, re<strong>de</strong>venu professeur,<br />

se rend dans un restaurant, incognito.<br />

Il laisse un pourboire au serveur qui le<br />

remercie d'un "C'est très aimable,<br />

Monsieur le Ministre, mais il ne fallait<br />

pas. Je sais que la vie est dure pour <strong>les</strong><br />

enseignants".<br />

- Vous m'avez reconnu ?<br />

- Oui, Monsieur le Ministre, j'ai été<br />

professeur mais j'ai préféré changer <strong>de</strong><br />

métier.<br />

La même scène se répète, cette foisci<br />

chez le coiffeur qui se révèle être aussi<br />

un ancien collègue.<br />

Accablé, Andreï Marga regagne son<br />

ancien ministère pour récupérer <strong>de</strong>s dossiers.<br />

Sur le perron, il est arrêté par un<br />

mendiant qui tend sa sébille. Prenant <strong>les</strong><br />

<strong>de</strong>vants, il lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>:<br />

- Vous aussi, vous êtes un ancien professeur<br />

?<br />

- Pas du tout, Monsieur le Ministre,<br />

j'exerce toujours... mais je profite <strong>de</strong> la<br />

récréation pour arrondir mon salaire.<br />

Mondialisation<br />

Organisé au plan mondial, un sondage<br />

s'est terminé par un fiasco total. La<br />

Internet<br />

question posée était : "Je vous prie <strong>de</strong><br />

donner votre opinion sur le manque d'aliments<br />

dans le reste du mon<strong>de</strong>".<br />

- En Afrique, personne ne savait ce<br />

que voulait dire "aliments"<br />

- En Europe <strong>de</strong> l'Ouest, personne ne<br />

savait ce que voulait dire "manquer"<br />

- En Europe <strong>de</strong> l'Est, personne ne<br />

savait ce que voulait dire "opinion"<br />

- En Amérique du Sud, personne ne<br />

savait ce que voulait dire "Je vous prie"<br />

- Aux USA, personne ne savait ce<br />

que voulait dire "le reste du mon<strong>de</strong>".<br />

Sagesse<br />

Viorel s'emporte auprès <strong>de</strong> son ami<br />

Felix<br />

- Dans ce pays, c'est toujours pareil.<br />

Quand tu veux quelque chose, il faut<br />

attendre dix ans.<br />

- Ecoute, ne t'énerves pas. Fais<br />

comme moi. Les neuf premières années,<br />

je laisse filer... et je ne m'inquiète que la<br />

<strong>de</strong>rnière.<br />

Economies…<br />

<strong>de</strong> bouts <strong>de</strong> chan<strong>de</strong>lle<br />

Un journaliste fait un reportage sur<br />

<strong>les</strong> nombreuses famil<strong>les</strong> qui se sont<br />

débranchées du système <strong>de</strong> chauffage,<br />

Connaissance eet ddécouverte<br />

Blagues à la roumaine<br />

faute d'argent.<br />

- M. Pospescu, comment faites vous<br />

pour vous chauffer quand il fait froid<br />

- On se serre autour <strong>de</strong> la bougie<br />

- Mais quand il fait très froid ?<br />

- On se serre encore plus<br />

- Et quand il fait - 25 ° ?<br />

- Eh bien alors là, on allume la bougie.<br />

Devinette<br />

Tout fier, un Japonais rentre chez lui,<br />

tard le soir, après une longue journée <strong>de</strong><br />

travail. Il montre son poing serré à sa<br />

femme et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> :<br />

- Chérie, <strong>de</strong>vine ce que j'ai dans la<br />

main ?<br />

Sa femme réfléchit, imagine <strong>les</strong> rêves<br />

<strong>les</strong> plus fous, et lui répond :<br />

- Une télé<br />

- Non… <strong>de</strong>ux télés !<br />

Un Roumain rentre du travail à trois<br />

heures <strong>de</strong> l'après-midi, et pose la même<br />

question à son épouse :<br />

- Chérie, qu'est ce que je cache dans<br />

ma main ?<br />

Celle-ci, qui vient <strong>de</strong> faire la queue à<br />

l'économat <strong>de</strong>puis six heures du matin,<br />

pour rien, s'exclame :<br />

- Une pomme <strong>de</strong> terre<br />

- Non… <strong>de</strong>ux pommes <strong>de</strong> terre !<br />

La Roumanie hors <strong>de</strong>s sentiers battus<br />

Continuons notre bala<strong>de</strong> roumaine sur le net à travers <strong>les</strong> sites en langue française. Commençons par le site officiel du<br />

ministère du tourisme roumain http://www.mtromania.ro/. Ce site sort <strong>de</strong>s sentiers battus en présentant <strong>de</strong> nombreux<br />

endroits inédits, et si un randonneur se cache en vous, il y trouvera un nombre important <strong>de</strong> circuits pé<strong>de</strong>stres à travers<br />

la Roumanie, avec <strong>de</strong>scriptif du parcours, difficultés, temps estimé. Autre site roumain dédié au tourisme http://www.turism.ro/<br />

qui se cantonne plus à présenter <strong>les</strong> lieux <strong>les</strong> plus représentatifs du pays : Transylvanie, Mer Noire, Bucovine. Peu <strong>de</strong> photos, mais<br />

<strong>les</strong> textes <strong>de</strong> bonne facture se suffissent à eux mêmes .<br />

http://www.hartionline.ro/ro/harta/0.html vous permet <strong>de</strong> retrouver sur le net une carte routière détaillée <strong>de</strong> la Roumanie.<br />

Terminons cette bala<strong>de</strong> touristique par <strong>de</strong>ux sites personnel : le premier est celui d'un amoureux fou <strong>de</strong> la Roumanie, un véritable<br />

passionné, http://dacia.free.fr . La qualité <strong>de</strong>s très nombreuses photos, entre autre, mérite une visite. Revivez aussi le voyage d'un<br />

camping-cariste à travers la Bucovine avec http://membres.lycos.fr/jpcoisson/ .<br />

Abordons à présent un sujet totalement différent http://www.e-scoala.ro. Ce site qui se veut être une école virtuelle s'adresse<br />

plutôt aux personnes ayant <strong>de</strong> bonnes connaissances <strong>de</strong> la langue roumaine et voulant se perfectionner dans divers domaines<br />

(géographie, histoire, littérature, etc..). Enfin, pour terminer, retrouvez plus <strong>de</strong> 140 sites dédiés à la Roumanie sur l'annuaire<br />

Roumanie mania http://www.mylinea.com/<strong>roumanie</strong>-mania/.<br />

Alain DEFLINE<br />

Retrouvez tous ces liens avec Alain Defline sur le site<br />

http://la<strong>roumanie</strong>.<strong>de</strong>-France.org<br />

partenaire <strong>de</strong>s "Nouvel<strong>les</strong> <strong>de</strong> Roumanie"<br />

22 49


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

<br />

<br />

BAIA MARE<br />

SUCEAVA<br />

<br />

ORADEA<br />

<br />

<br />

VARSAND TARGU MURES IASI<br />

NADLAC<br />

CLUJ BACAU<br />

<br />

<br />

ARAD<br />

<br />

<br />

<br />

GALATI<br />

TIMISOARA SIBIU<br />

BRASOV<br />

<br />

22 50<br />

PITESTI <br />

CRAIOVA<br />

<br />

<br />

BUCAREST<br />

BRAILA <br />

<br />

TULCEA<br />

CONSTANTA<br />

Histoires vraies<br />

Billet, svp…<br />

Le contrôleur entre dans le compartiment.<br />

Les <strong>de</strong>ux voisins <strong>de</strong> Pavel<br />

n'ont pas <strong>de</strong> billet. Il <strong>les</strong> taxe <strong>de</strong> 50<br />

000 lei (1,8 €, 12 F) - la moitié du tarif<br />

- empochés discrètement. Pavel présente<br />

son titre <strong>de</strong> voyage en règle.<br />

Regard mauvais du contrôleur qui se<br />

voit privé d'une source <strong>de</strong> revenus<br />

mais ne renonce pas pour autant. Il<br />

détaille Pavel pour trouver la faille et,<br />

soudain, découvrant sa valise installée<br />

dans le porte-bagage s'exclame<br />

: "Elle ne fait pas <strong>les</strong> dimensions<br />

réglementaires. Elle est trop gran<strong>de</strong>,<br />

elle débor<strong>de</strong> <strong>de</strong> votre place. Vous<br />

<strong>de</strong>vez payer un supplément. C'est 50<br />

000 lei". Pavel l'envoie sur <strong>les</strong> roses.<br />

Le contrôleur bat en retraite et passe<br />

au compartiment suivant.<br />

A la pêche<br />

Georges adore la pêche. Son<br />

beau-frère roumain, directeur d'un<br />

important complexe dans la région<br />

d'Arad, se met en quatre pour lui fait<br />

plaisir. Un matin, une limousine avec<br />

chauffeur l'attend au pied <strong>de</strong> son<br />

immeuble. A l'arrière, où Georges<br />

prend place, un peu gêné, engoncé<br />

dans son parka et ses bottes, un<br />

paquet <strong>de</strong> gau<strong>les</strong> et tout le nécessaire<br />

pour pêcher.<br />

Arrivé sur <strong>les</strong> lieux, le chauffeur lui<br />

ouvre la portière, et <strong>les</strong> autres<br />

pêcheurs s'écartent respectueusement,<br />

le laissant se diriger vers le<br />

fauteuil qu'on lui a installé sous un<br />

parasol, au meilleur endroit… la sortie<br />

<strong>de</strong>s égouts <strong>de</strong> la ville. "Je me suis<br />

<strong>de</strong>mandé si on n'allait pas me chanter<br />

la Marseillaise quand j'ai sorti ma première<br />

brème" se rappelle le Français.<br />

<br />

A savoir<br />

Infos ppratiques<br />

La tentation est gran<strong>de</strong>, surtout pour <strong>les</strong> Français, d'inviter leurs amis roumains<br />

au restaurant pour <strong>les</strong> remercier <strong>de</strong> leur accueil. Mais il faut savoir,<br />

qu'aller au restaurant n'a jamais été une tradition établie en Roumanie, sauf<br />

pour <strong>de</strong>s circonstances particulières comme <strong>les</strong> repas <strong>de</strong> retrouvail<strong>les</strong> <strong>de</strong>s anciens<br />

camara<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la même promotion <strong>de</strong> la classe terminale, marquant <strong>les</strong> anniversaires<br />

ronds (10 ans, 20 ans, 30 ans).<br />

La principale raison en est que<br />

<strong>les</strong> restaurants ont mauvaise réputation:<br />

manque d'hygiène, nourriture<br />

médiocre, moins bonne qu'à la maison.<br />

Avec l'inflation, ils sont <strong>de</strong>venus<br />

en plus <strong>de</strong>s endroits hors <strong>de</strong><br />

portée <strong>de</strong>s bourses <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s<br />

Roumains. En <strong>les</strong> y invitant, on<br />

risque <strong>de</strong> <strong>les</strong> choquer, surtout si <strong>les</strong><br />

prix sont élevés, car vos amis mettront<br />

toujours en perspective la<br />

dureté <strong>de</strong> leurs conditions <strong>de</strong> vie et<br />

<strong>les</strong> dépenses inconsidérées que<br />

vous effectuez. Des patrons français<br />

se sont mordus <strong>les</strong> doigts <strong>de</strong> leur<br />

invitation à <strong>de</strong>s collaborateurs dans<br />

Invitation au restaurant :<br />

pas à n'importe quel prix<br />

Les Roumains n’ont pas l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> se rendre<br />

au restaurant : trop chers et qualité médiocre.<br />

Une invitation doit donc être présentée avec tact.<br />

<strong>de</strong>s grands restaurants. Le len<strong>de</strong>main, ces <strong>de</strong>rniers venaient leur réclamer une augmentation...<br />

ce qui est bien compréhensible.<br />

En outre, une invitation n'a souvent guère d'intérêt gastronomique. Les Roumains<br />

se ren<strong>de</strong>nt au restaurant pour y manger <strong>de</strong>s grilla<strong>de</strong>s, que l'on peut faire chez soi, et<br />

délaissent <strong>les</strong> plats traditionnels, <strong>les</strong> seuls pourtant ayant <strong>de</strong> l'intérêt. D'ailleurs, <strong>de</strong>vant<br />

le peu <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, la majorité <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> province n'en servent pas, hormis<br />

la délicieuse et aigrelette "ciorba <strong>de</strong> burta" (soupe <strong>de</strong> panse <strong>de</strong> vache), qu'il est<br />

difficile <strong>de</strong> faire à la maison, accompagnée <strong>de</strong> smântina (crême fraîche) et d'un ar<strong>de</strong><br />

iute (piment vert).<br />

Enfin, une invitation dans un restaurant <strong>de</strong> standing provoquera une gêne. Ce<br />

genre d'établissement ne reçoit pratiquement que la nomenklatura, cette classe dominante<br />

au luxe insolent, aux fortunes faites sur le dos <strong>de</strong> la population et <strong>de</strong>s intérêts du<br />

pays. Alors, autant ne pas provoquer <strong>de</strong>s crispations d'estomac chez vos amis, avant<br />

qu'ils ne se soient même installés à table.<br />

Ceci dit... Une invitation sympa, bien présentée, sans dépenses ostentatoires, peut<br />

se révéler un moment apprécié, tant <strong>les</strong> Roumains ont peu l'occasion et <strong>les</strong> moyens <strong>de</strong><br />

sortir. Mais attention à ce qu'elle ne soit pas source <strong>de</strong> dépenses pour eux, afin <strong>de</strong><br />

rendre la pareille ou d'offrir le vin...<br />

Un quart d'heure pour passer<br />

la frontière à Gyula-Varsand<br />

Après un an <strong>de</strong> fermeture pour travaux, côté hongrois, le poste frontalier <strong>de</strong><br />

Gyula-Varsand a rouvert ses barrières fin juillet. Sa rénovation, financée<br />

en gran<strong>de</strong> partie par l'UE, a coûté 2 M€ (13 MF) et en fait l'un <strong>de</strong>s points<br />

<strong>de</strong> passage <strong>les</strong> plus mo<strong>de</strong>rnes entre la Hongrie et la Roumanie. Situé à mi-chemin<br />

entre Ora<strong>de</strong>a et Arad, il peut traiter 70 camions par jour, 2000 voitures et 4-5000 personnes.<br />

Le contrôle <strong>de</strong>s passeports et <strong>de</strong> la douane s'effectue en un seul point <strong>de</strong><br />

chaque côté et il faut à peine un quart d'heure aux voyageurs n'ayant rien à déclarer<br />

pour transiter par <strong>les</strong> couloirs verts qui leur sont réservés dans chaque sens, côté<br />

Hongrois, comme à Nadlac.


Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

CHANGE*<br />

( en lei )<br />

Euro 32 722<br />

Franc 4 988<br />

Franc belge 811<br />

Franc suisse 22 283<br />

Dollar 33 215<br />

Dollar canadien 21 334<br />

Forint hongrois 133<br />

*Au 2 septembre <strong>2002</strong><br />

Les NOUVeLLes<br />

<strong>de</strong> ROUMANIe<br />

Numéro 13, septembre-octobre <strong>2002</strong><br />

Lettre d'information bimestrielle sur<br />

abonnement éditée par ADICA<br />

(Association pour le Développement<br />

International, la Culture et l’Amitié)<br />

association loi 19<strong>01</strong><br />

Siège social, rédaction :<br />

8 Chemin <strong>de</strong> la Sécherie<br />

44 300 Nantes, France<br />

Tel. : 02 40 49 79 94<br />

Fax: 02 40 49 79 49<br />

E-Mail : adica@wanadoo.fr<br />

Directeur <strong>de</strong> la publication<br />

Henri Gillet<br />

Rédactrice en chef<br />

Dolores Sîrbu-Ghiran<br />

Ont participé à ce numéro :<br />

Bernard Camboulives, Leonard<br />

Butucea, Nicolae Dragulanescu,<br />

Nichita Sîrbu, Philippe Gillet, Alain<br />

Defline, Frankie Blan<strong>de</strong>au,<br />

Autres sources : agences <strong>de</strong> presse<br />

et presse roumaines, françaises et<br />

francophones, télévisions roumaines,<br />

sites internet, fonds <strong>de</strong><br />

<strong>document</strong>ation ADICA<br />

Partenaires : Le Journal<br />

Francophone <strong>de</strong> Budapest,<br />

http://la<strong>roumanie</strong>.<strong>de</strong>-france.org<br />

Impression : Helio Nantes<br />

12 rue Félix Faure, BP 41 814<br />

44 <strong>01</strong>8, Nantes Cé<strong>de</strong>x 1<br />

Numéro <strong>de</strong> Commission paritaire:<br />

1102 G 8<strong>01</strong>72<br />

ISSN 1624-4699<br />

Dépôt légal: à parution<br />

Prochain numéro : novembre<br />

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Ce tarif est valable dans la limite <strong>de</strong> quatre personnes et ne peut être souscrit<br />

par <strong>les</strong> associations que dans un cadre strictement interne (Vous ne pouvez pas<br />

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Seule règle à respecter : le règlement global est effectué par une seule personne<br />

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numéro sera envoyé gratuitement.<br />

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Les NOUVeLLes <strong>de</strong> ROUMANIe<br />

52<br />

L'an II <strong>de</strong>s " Nouvel<strong>les</strong> <strong>de</strong> Roumanie "<br />

Une passion qui veut<br />

gar<strong>de</strong>r la tête froi<strong>de</strong><br />

Voici <strong>de</strong>ux ans, paraissait le premier numéro <strong>de</strong>s<br />

“Nouvel<strong>les</strong> <strong>de</strong> Roumanie". La passion, froi<strong>de</strong>,<br />

éprouvée par ses <strong>de</strong>ux fondateurs pour ce pays, a eu<br />

souvent du mal à résister à la pression <strong>de</strong>s évènements.<br />

Comment ne pas s'indigner du traitement imbécile que lui réservent<br />

<strong>les</strong> médias occi<strong>de</strong>ntaux ? Comment ne pas se révolter<br />

<strong>de</strong>vant la permanence d'un système et d'une société qui méprisent<br />

<strong>les</strong> citoyens ?<br />

Oui, il fallait gar<strong>de</strong>r la tête froi<strong>de</strong> pour bien parler <strong>de</strong> la<br />

Roumanie. Dire sans relâche ce qui la défigure. La comprendre dans sa fragilité, ses interrogations.<br />

L'aimer pour son authenticité et son génie. En essayant <strong>de</strong> ne pas se tromper… Ru<strong>de</strong> tâche.<br />

Pour saisir un pays, il faut le connaître. Un merveilleux instrument permet <strong>de</strong> l'explorer. Internet.<br />

Plus <strong>de</strong> 400 000 sites lui sont dédiés. Aux "Nouvel<strong>les</strong>", entre huit et dix heures par jour sont consacrées à leur découverte. Grâce<br />

à lui, une dizaine <strong>de</strong> journaux roumains, autant <strong>de</strong> magazines et revues, sont épluchés quotidiennement. Sans Internet, "Les<br />

Nouvel<strong>les</strong> <strong>de</strong> Roumanie" n'existeraient pas. Les chaînes <strong>de</strong> télévision roumaines captées par le satellite, et regardées chaque soir,<br />

le téléphone, dont l'importance se fait particulièrement sentir… lorsque sa facture arrive, complètent ce dispositif.<br />

Mille savoir-faire et près <strong>de</strong> vingt métiers différents<br />

Bien sûr, il ne fallait pas se limiter à donner une image virtuelle <strong>de</strong> la Roumanie,<br />

mais l'expliquer, la faire comprendre, ressentir. D'où <strong>de</strong>s voyages <strong>de</strong> plus en plus fréquents<br />

<strong>de</strong> l'équipe <strong>de</strong>s "Nouvel<strong>les</strong>" sur place. Quatre, l'an passé. Déjà sept, cette<br />

année. Quinze jours ou un mois pour la plupart, <strong>de</strong>ux mois pour le plus long… Et <strong>les</strong><br />

multip<strong>les</strong> rencontres, reportages, interviews, découvertes, qu'ils engendrent.<br />

Au fil <strong>de</strong>s numéros, la Roumanie et le magazine ont envahi la vie <strong>de</strong> leurs concepteurs.<br />

Les semaines sont passées à <strong>de</strong>ux fois 35 heures, <strong>les</strong> week-ends et <strong>les</strong> fêtes ont<br />

été oubliés. Depuis <strong>de</strong>ux réveillons, le champagne du Nouvel an sert surtout <strong>de</strong> pause<br />

Dolores Sîrbu-Ghiran et Henri Gillet<br />

dans le bouclage <strong>de</strong> la revue qui s'achève dans l'effervescence. En déplacement, la lecture<br />

<strong>de</strong>s journaux roumains et le suivi <strong>de</strong> l'actualité sont toujours <strong>de</strong> rigueur. L'ordinateur portable permet <strong>de</strong> grappiller sur <strong>les</strong><br />

moments libres, <strong>les</strong> longs trajets en train, <strong>les</strong> attentes aux aéroports, pour taper quelques artic<strong>les</strong>.<br />

Faire un journal <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mille savoir-faire. D'écrire à le poster, chaque sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> sa fabrication exige connaissance <strong>de</strong>s règlements,<br />

<strong>de</strong>s pratiques. Etre comptable, maquettiste, correcteur, journaliste, administrateur, surveiller <strong>les</strong> abonnements, répondre en<br />

roumain au téléphone, écrire en français et comprendre l'anglais sur Internet… au total, ce sont près <strong>de</strong> vingt métiers ou tâches,<br />

parfois très éloignés, que requiert la sortie d'un numéro. A partager à <strong>de</strong>ux…<br />

Une immense tendresse à l'égard d'une Roumanie qui irrite<br />

Evi<strong>de</strong>mment, ce n'est pas la pré-retraite tranquille envisagée au terme d'une carrière <strong>de</strong> journalisme, avec l'idée <strong>de</strong> faire un<br />

magazine comme passe-temps. Pour Henri Gillet, la passion du métier a vite repris le <strong>de</strong>ssus avec, enfin, ce rêve à portée <strong>de</strong> main<br />

: faire un journal à soi, professionnel, exigeant en qualité, déterminé à rendre compte <strong>de</strong> la réalité, même s'il faut prendre <strong>de</strong>s<br />

risques pour cela, et soucieux <strong>de</strong> l'expliquer. Avec l'indépendance et la liberté en prime. Un journal qui ne soit pas inodore, sans<br />

saveur, sans couleur, mais qui n'hésite pas à s'engager quand cela lui paraît nécessaire.<br />

Pour Dolores Sîrbu-Ghiran, la volonté était trop forte <strong>de</strong> faire découvrir son pays, injustement méconnu, avec ses travers s'il<br />

le faut, ses richesses, ses interrogations, et ainsi faire oublier <strong>les</strong> clichés réducteurs dont on l'affuble. Pour tous <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux, sans-doute<br />

une immense tendresse à l'égard d'une Roumanie qui <strong>les</strong> irrite autant qu'elle <strong>les</strong> émeut.<br />

C'était une aventure <strong>de</strong> se lancer dans "Les Nouvel<strong>les</strong>". Il fallait miser sur l'existence <strong>de</strong> lecteurs frustrés par le manque d'informations<br />

sur ce pays. Ils existent, même s'ils ne sont pas assez nombreux. Sans moyen financier, il ne fallait pas, non plus, trop<br />

écorner la mo<strong>de</strong>ste pré-retraite, qui supplée aux abonnements et permet à la revue et à ses créateurs <strong>de</strong> vivre. C'est en bonne voie.<br />

Mais l'aventure permet <strong>de</strong> soulever <strong>de</strong>s montagnes. Pendant la "révolution" <strong>de</strong> décembre 1989, Henri Gillet, en reportage pour<br />

son journal, avait été arrêté à l'orée d'un village par un groupe <strong>de</strong> révolutionnaires qui voulaient empêcher d'éventuels commandos<br />

<strong>de</strong> la Securitate d'y entrer. Parmi eux, une jeune femme, Dolores Sîrbu-Ghiran, qui pointait sur sa poitrine une kalachnikov plus<br />

intriguée que menaçante. De cette rencontre inattendue sont nées, quelques années plus tard, "Les Nouvel<strong>les</strong> <strong>de</strong> Roumanie".

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