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Bulletin<br />
des<br />
séances <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
<strong>du</strong><br />
Canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong><br />
Session prorogée de novembre 1953<br />
[\ l
<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
Session prorogée de novembre 1953<br />
Séance <strong>du</strong> 1 er février 1954<br />
Présidence : M. le député Marc Revaz, président.<br />
La séance est ouverte à 8 h. 15.<br />
M. le Président Revaz.<br />
Messieurs les mefhbres <strong>du</strong> Gouvernement,<br />
Messieurs les députés,<br />
Je déclare ouverte cette première séance de la session prorogée,<br />
convoquée selon l'usage et en conformité <strong>du</strong> règlement.<br />
Depuis que nous nous sommes séparés en novembre dernier,<br />
après la première semaine de la session qui a probablement battu<br />
en heures de séance tous les records, le pays a continué sa vie<br />
paisible dans l'ordre et le travail.<br />
Le corps électoral appelé aux urnes en décembre a accepté le<br />
projet de revision partielle des forces hydrauliques.<br />
Par contre, il a refusé le projet de modification des articles de<br />
la Constitution élaboré par notre Parlement à la suite de l'initiative<br />
dite pour une saine politique fiscale et financière. Certains<br />
opposants ont vu dans la suppression <strong>du</strong> referen<strong>du</strong>m obligatoire<br />
une atteinte aux droits populaires.<br />
D'autres, par contre, et probablement les plus nombreux, y ont<br />
vu un frein aux dépenses. Ils ont exprimé la crainte de voir le<br />
régime des subventions modifié et le développement des régions<br />
les moins favorisées entravé.<br />
Le Parlement ne peut que s'incliner devant le verdict <strong>du</strong> peuple<br />
souverain. Cependant, d'après les résultats publiés, à peine le<br />
25 % des citoyens a daigné se rendre aux urnes et exprimer son<br />
opinion. Est-ce lassitude, manque d'esprit civique, défaut d'orientation<br />
et de propagande ? Nous ne nous prononcerons pas.<br />
3
Mais ce fait frappant et heureusement nouveau en <strong>Valais</strong> doit<br />
attirer l'attention des autorités qui ont la responsabilité des destinées<br />
<strong>du</strong> pays.<br />
Pour sa part, le Parlement se doit de continuer à travailler<br />
avec conscience et dévouement au développement <strong>du</strong> canton, l'intérêt<br />
général devant primer toutes les autres considérations.<br />
Qu'il le fasse avec la dignité qui, jusqu'à ce jour, a été l'apanage<br />
de notre <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>. Et sur ce point, nous n'avons rien à<br />
importer de l'étranger.<br />
Mais pour continuer dans cette voie, Messieurs les députés doivent<br />
avant tout éviter de faire des personnalités.<br />
Notre règlement est formel à ce sujet et votre président veillera<br />
jalousement à son application.<br />
Il est encore un autre point important pour le déroulement<br />
normal de nos délibérations. C'est celui des interventions étrangères<br />
à l'objet de la discussion.<br />
Les digressions, oiseuses la plupart <strong>du</strong> temps, prolongent inutilement<br />
les débats et créent dans la salle un véritable malaise.<br />
Nous faisons donc une recommandation pressante à tous les<br />
députés pour qu'ils évitent ces deux travers. Le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> s'en<br />
trouvera bien et le pays également.<br />
MM. les députés, le tractanda de cette semaine est assez chargé<br />
et je fais appel à votre bonne volonté pour m'aider à le liquider<br />
entièrement.<br />
Il y aura une séance de relevée mercredi après-midi. S'il y a<br />
nécessité nous en tiendrons encore une vendredi.<br />
La plupart des interpellations seront mises à l'ordre <strong>du</strong> jour<br />
cette semaine.<br />
Le Gouvernement s'est en outre déclaré d'accord de faire développer<br />
quelques motions.<br />
Nous espérons qu'il en restera le moins possible pour la session<br />
de mai prochain.<br />
Le bureau vous propose de commencer les séances à 8 h. 15.<br />
Y a-t-il une opposition ?<br />
Aucune opposition n'ayant lieu, l'ordre <strong>du</strong> jour est abordé.<br />
Assermentation de trois députés-suppléants.<br />
Il est passé à l'examen <strong>du</strong> projet de décret concernant l'aide<br />
au chemin de fer Martigny-Châtelard.<br />
Rapportent : Messieurs les députés Raymond Héritier et Léo<br />
Mathier.<br />
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MESSAGE<br />
concernant l'aide au chemin de fer Martigny-Châtelard<br />
pour le renouvellement de son matériel roulant<br />
Sion, le 23 décembre 1953.<br />
LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />
au<br />
GRAND CONSEIL<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les députés,<br />
La Compagnie <strong>du</strong> chemin de fer Martigny-Châtelard (MC )a été autorisée<br />
à exploiter sa ligne de chemin de fer par le <strong>Conseil</strong> fédéral le 20 décembre<br />
1901. Cette concession expire en 1981.<br />
Ce chemin de fer dessert la vallée <strong>du</strong> Trient et se prolonge ensuite en<br />
France jusqu'à Chamonix. Il était exploité saisonnièrement depuis 1906 et, dès<br />
1935, <strong>du</strong>rant toute l'année.<br />
L'exploitation de octobre à mai constituait un gros handicap pour la vallée<br />
<strong>du</strong> Trient <strong>du</strong>rant 6 mois de l'année, cette région étant privée de moyens de<br />
communication avec la vallée <strong>du</strong> Rhône.<br />
En date <strong>du</strong> 27 mai 1936, le <strong>Conseil</strong> fédéral accordait un subside de 50 %<br />
des frais d'exécution des travaux de protection contre les avalanches destinés<br />
à assurer pendant l'hiver l'exploitation de cette ligne. Le devis des travaux<br />
s'élevait à Fr. 330,000.— et -la part de la Confédération était limitée à Fr.<br />
165,000.— au maximum.<br />
Les travaux de protection contre les avalanches furent exécutés et, dès<br />
novembre 1937, le tronçon de Martigny à Châtelard était exploité sans interruption<br />
toute l'année.<br />
En 1943, une conférence réunit à Martigny les délégués <strong>du</strong> Canton des<br />
Communes et de la Compagnie <strong>du</strong> chemin de fer pour examiner une nouvelle<br />
requête présentée par cette dernière.<br />
Il s agissait de compléter les ouvrages de sécurité et de transformer certaines<br />
machines de façon à pouvoir circuler sur cette ligne à une vitesse plus<br />
grande.<br />
Les dépenses prévues étaient de Fr. 800,000.— et la Confédération prenait<br />
à sa charge le 50 % comme antérieurement.<br />
Il restait donc à la charge <strong>du</strong> Canton et des Communes Fr. 400,000.—. La<br />
répartition s'est faite comme précédemment entre ces deux derniers, soit : Fr.<br />
200,000.- au Canton et Fr. 200,000.- aux Communes.<br />
Les travaux correspondant à cette dépense furent exécutés entièrement.<br />
En date des 26 août et 14 octobre 1952, la Direction de la Compagnie <strong>du</strong><br />
chemin de fer M.C. adressait au Chef <strong>du</strong> Département fédéral des Postes et des<br />
chemins de fer une lettre demandant une aide de Fr. 2,250,000.— pour l'achat<br />
de trois compositions de train nécessaires au service direct Martigny-Chamonix<br />
et retour.<br />
A la suite de cette demande, le Département des Travaux publics a réuni<br />
à Martigny le 8 janvier 1953 les délégués <strong>du</strong> Département fédéral des Postes<br />
fct Chemins de fer, des Communes et de la Compagnie <strong>du</strong> chemin de fer M.C.<br />
pour leur soumettre et discuter la nouvelle requête de la Compagnie <strong>du</strong> dit<br />
chemin de fer.<br />
A cette réunion les Communes, sauf Finhaut, se sont déclarées en principe<br />
d'accord avec l'aide ; cet accord de principe étant cependant conditionné par le<br />
taux de participation' de chacune d'elles.<br />
5
A la suite de cet conférence, un tableau de répartition de frais entre les<br />
communes fut établi et soumis à celles-ci à l'occasion d'une séance qui eut<br />
lieu à Martigny-Ville le mardi 29 octobre 1953.<br />
A cette séance encore les communes firent certaines réserves au sujet de<br />
leur participation tout en se déclarant d'accord en principe avec le maintien <strong>du</strong><br />
chemin de fer.<br />
La Compagnie <strong>du</strong> chemin de fer ne pouvait pas désarmer et elle a continué<br />
d'intervenir auprès <strong>du</strong> Département fédéral des Postes et des Chemins de<br />
fer afin d'obtenir des Chemins de fer fédéraux, pour l'usine de Barberine, une<br />
indemnité spéciale correspondant à l'intérêt de cette entreprise, pour le chemin<br />
de fer <strong>du</strong> fait des grands travaux en cours dans la région.<br />
Une étude complémentaire fut faite pour examiner s'il n'était pas possible<br />
de ré<strong>du</strong>ire le premier devis établi. Ce nouveau devis pour l'acquisition des<br />
deux compositions de train au lieu de trois s'élève à Fr. 1,200,000.— les frais<br />
correspondants étant répartis entre les intéressés de la façon suivante :<br />
50 % à la Confédération, soit : Fr. 600,000- ;<br />
25 % au Canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>, soit : Fr. 300,000.- ;<br />
25 % aux Communes et à l'usine de Barberine des C.F.F., respectivement :<br />
For. 181,000.- aux Communes et Fr. 119,000.- aux C.F.F.<br />
Total : Fr. 300,000.-.<br />
Les Communes ont été d'accord d'accepter la répartition suivante :<br />
Martigny-Ville Fr. 45,000-<br />
La Bâtiaz 15,000.-<br />
Vernayaz 25,000.-<br />
Salvan 60,000.-<br />
Finhaut 30,000.-<br />
Trient 6,000.-<br />
Total : Fr. 181,000.-<br />
Nous proposons au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> d'approuver le projet de décret qui lui<br />
est soumis et octroyer, à la Compagnie <strong>du</strong> chemin de fer M.G, une subvention<br />
de Fr. 300,000.— pour l'aide à ce chemin de fer de façon à pouvoir réaliser la<br />
liaison Martigny-Chamonix.<br />
Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />
pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous<br />
recommander avec nous à la protection divine.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
BOTSCHAFT<br />
betreffend die Hilfeleistung an die Bahngesellschaft<br />
Martinach-Châtelard für die Erneuerung ihres Betriebsmaterials<br />
DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />
an den<br />
GROSSEN RAT<br />
Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
Die Bahngesellschaft Martinach-Châtelard wurde vom Bundesrat am 20.<br />
Dezember 1901 für den Betrieb dieser Linie ermächtigt. Diese Konzession läuft<br />
im Jahre 1981 ab.<br />
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Diese Bahn erschliesst das Trienttal und erstreckt sich alsdann nach Frankreich<br />
bis Chamonix. Der seit 1906 aufgenommene Saisonbetrieb ging ab 1935<br />
in einen Jahresbetrieb über.<br />
Der Betrieb vom Oktober bis Mai war für das Trienttal während 6 Monaten<br />
eine grosse Benachteiligung, indem diese Gegend da<strong>du</strong>rch jeglicher<br />
Verkehrsverbin<strong>du</strong>ngen mit dem Bottentale beraubt wurde.<br />
Am 27. Mai 1936 gewährte der Bundesrat einen Beitrag von 50 % an die<br />
Ausführungskosten von Lawinenschutzbauten, die dazu bestimmt waren, den<br />
Betrieb dieser Bahn auch während des Winters sicherzustellen. Der Kostenvoranschlag<br />
der Arbeiten belief sich auf Fr. 330,000.— und der Anteil des Bundes<br />
war auf den Höchstbetrag von Fr. 165,000.— begrenzt.<br />
Nach Erstellung der Lawinenschutzbauten konnte ab November 1937 das<br />
Teilstück Martinach-Chatelard ohne jeden Unterbruch betrieben werden.<br />
Im Jahre 1943 wurden die Vertreter des Kantons, der Gemeinden und der<br />
Bahngesellschaft zu einer Konferenz in Martinach eingeladen, um ein von dieser<br />
letzteren unterbreitetes Gesuch zu überprüfen.<br />
Es handelte sich darum, die Sicherheitsanlagen zu vervollständigen und<br />
gewisse Maschinen umzubauen, um auf dieser Linie mit einer grösseren Geschwindigkeit<br />
verkehren zu können.<br />
Die vorgesehenen Ausgaben beliefen sich auf Fr. 800,000.— und der Bund<br />
übernahm hievon, wie früher, 50 %.<br />
Zu Lasten des Kantons und der Gemeinden verblieben also noch Fr.<br />
400,000.—. Die Verteilung erfolgte zwischen diesen beiden letzteren wie früher,<br />
nämlich :<br />
Fr. 200,000.- Kanton und 200,000- Gemeinden.<br />
Die Arbeiten, welche dieser Ausgabe entsprechen, wurden vollständig<br />
ausgeführt.<br />
Am 26. August und 14. Oktober 1952 richtete die Direktion der Martinach-<br />
Châtelard-Bahn ein Schreiben an den Vorsteher des Eidg. Post- und Eisenbahndepartementes,<br />
mit dem Begehren um eine Hilfeleistung von Fr. 2,250,000.—<br />
zwecks Anschaffung von 3 Zugskompositionen, welche für den direkten Verkehr<br />
Martinach-Chamonix und zurück notwendig seien.<br />
Auf dieses Begehren hin berief hierauf das Baudepartement am 8. Januar<br />
1953 die Vertreter des Eidg. Post- und Eisenbahndepartementes, der Gemeinden<br />
und der Bahngesellschaft Martinach-Châtelard zu einer Zusammenkunft ein,<br />
um ihnen das neue Gesuch der oberwähnten Gesellschaft zu unterbreiten und<br />
mit ihnen zu besprechen. .<br />
Bei dieser Zusammenkunft haben sich die Gemeinden, mit Ausnahme von<br />
Finhaut, grundsätzlich mit der Hilfeleistung einverstanden erklärt ; diese prinzipielle<br />
Zustimmung wurde indessen noch von dem Beteiligungsansatz einer<br />
jeden Gemeinde abhängig gemacht.<br />
Auf diese Konferenz hin wurde eine Kostenverteilungstabelle zwischen den<br />
Gemeinden erstellt und diesen anlässlich einer Sitzung, welche am Dienstag,<br />
den 29. Oktober 1953 in Martinach-Stadt stattfand, unterbreitet.<br />
In dieser Sitzung machten die Gemeinden bezüglich ihrer Beteiligung<br />
neuerdings Vorbehalte, obwohl sie sich für die Aufrechterhaltung der Bahn<br />
grundsätzlich einverstanden erklärten.<br />
Die Bahngesellschaft Martinach-Châtelard liess sich aber nicht entmutigen<br />
und gelangte erneut an das Eidg. Post- und Eisenbahndepartement, um von den<br />
Schweizerischen Bundesbahnen für deren Kraftwerk Barberine eine Spezialentschädigung<br />
zu erhalten, entsprechend dem Interesse, das dieses Unternehmen<br />
an der Bahn im Hinblick auf die grossen, in dieser Gegend im Gange befindlichen<br />
Arbeiten hat.<br />
7
Die ganze Angelegenheit wurde einem neuen Studium unterzogen, um zu<br />
prüfen, ob es nicht möglich wäre, den ersten Kostenvoranschlag herabzusetzen.<br />
Der neue Kostenvoranschlag beläuft sich auf Fr. 1,200,000.— ; die diesbezüglichen<br />
Kosten wurden unter die Interessierten wie folgt verteilt :<br />
50 % zu Lasten des Bundes : Fr. 600,000.- ;<br />
25 % zu Lasten des Kantons : 300,000.- ;<br />
25 % zu Lasten der Gemeiden und des Kraftwerkes Barberine der Schweizerischen<br />
Bundesbahnen, bezw. Fr. 181,000.— zu Lasten der Gemeinden und Fr.<br />
119,000.— zu Lasten der Schweiz. Bundesbahnen.<br />
Total : Fr. 300,000.-.<br />
Die Gemeinden erklärten sich einverstanden, die Verteilung wie folgt anzunehmen<br />
:<br />
Martinach-Stadt Fr. 45,000.-<br />
La Bâtiaz 15,000.-<br />
Vernayaz 25,000-<br />
Salvan 60,000.-<br />
Finhaut 30,000.-<br />
Trient 6,000.-<br />
Wir schlagen der Hohen Versammlung vor, den ihr unterbreiteten Dekretsentwurf<br />
zu genehmigen und der Bahngesellschaft Martinach-Châtelard einen<br />
Beitrag von Fr. 300,000.— für die Hilfeleistung an diese Bahn zu gewähren, um<br />
so die Verbin<strong>du</strong>ng Martinach-Chamonix zu verwirklichen.<br />
Wir benützen diesen Anlass, um Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
die Versicherung unserer ehrfurchtsvollen Hochachtung zu erneuern<br />
und Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
M. Raymond Héritier, député, rapporteur français.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés,<br />
La commission, chargée de rapporter sur la demande d'aide<br />
financière au chemin de fer Martigny-Châtelard pour le renouvellement<br />
de son matériel roulant, composée de M. le député Joseph<br />
Maxit, président, M. le député Maurice Kaempfen, vice-président,<br />
de MM. les députés Léo Mathier, Edouard Luisier, André<br />
Glassey, Albert Riand et de votre serviteur, s'est réunie le 25<br />
janvier au Palais <strong>du</strong> Gouvernement. Elle a enten<strong>du</strong> un exposé de<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten et des explications de M.<br />
l'ingénieur Parvex. Elle s'est ensuite transportée à Martigny-Ville,<br />
accompagnée de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten et de M.<br />
Parvex, où elle a pris contact avec la Direction et l'Administration<br />
de la Compagnie. Une voiture la con<strong>du</strong>isit à Chamonix. Le wagon<br />
mis à notre disposition était d'aspect fort convenable et confortable.<br />
Mais il fallut vite déchanter. Dès le départ, les fenêtres<br />
battaient un tambour désordonné et le défaut de suspension im-<br />
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primait au véhicule des secousse« inquiétantes, dont nous n'eûmes,<br />
heureusement, pas trop à souffrir. Après la Bâtiaz, nous atteignîmes<br />
Vernayaz où commence la crémaillère. De là, on s'élève rapidement<br />
et la vue sur la plaine <strong>du</strong> Rhône est magnifique. L'usine<br />
de la Pissevache même paraît embellir le paysage. Le trajet jusqu'à<br />
Vallorcine est un perpétuel enchantement. Aux tunnels succèdent<br />
les forêts et la bruyère, les à-pic vous surprennent après<br />
une galerie et les hautes cimes remplacent les profondes vallées.<br />
On comprend que des hommes, amis de la nature et de ses beautés,<br />
aient entrepris la construction de cette ligne. A Vallorcine,<br />
nous laissons notre train à sa réputation sous le signe de l'arbalète,<br />
et nous empruntons une voiture française au confort plus calme.<br />
A Chamonix, la commission tint une nouvelle séance en présence<br />
de la Direction et de l'Administration de la Compagnie. Plusieurs<br />
questions leur furent posées qui suffirent à nous renseigner pleinement.<br />
Au retour, une dernière séance eut lieu dans le train. Au<br />
cours de cette réunion, l'attitude de la commission fut décidée à<br />
l'unanimité.<br />
Permettez-nous, Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />
de vous faire un bref historique de la Compagnie et de vous<br />
exposer les services qu'elle rend aux populations de la région.<br />
Les Chambres fédérales, malgré le préavis <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral,<br />
accordèrent, le 20 décembre 1901, la concession d'un chemin<br />
de fer Martigny-Châtelard à MM. Desfayes et consorts, pour le<br />
compte d'une société par actions à constituer. Cette concession<br />
fut cédée à la Compagnie <strong>du</strong> Martigny-Châtelard, ligne <strong>du</strong> <strong>Valais</strong><br />
à Chamonix, constituée en 1902.<br />
Longue de pins de 21 km. 500, jusqu'à Vallorcine, cette ligne<br />
a été mise en exploitation en 1906. Elle fut d'abord exploitée en<br />
été seulement. Cette situation maintenait la population de la<br />
vallée <strong>du</strong> Trient en dehors de tout contact direct avec la vallée<br />
<strong>du</strong> Rhône d'octobre à mai. Mais pour assurer la circulation des<br />
trains en hiver, il fallait procéder à d'importants travaux de protection<br />
contre les avalanches. Le 27 mai 1936, le <strong>Conseil</strong> fédéral<br />
accordait à la Compagnie un subside de 50 % des frais occasionnés<br />
par ces travaux, jusqu'à concurrence de Fr. 165,000.—. Terminés<br />
en 1937, la Compagnie put exploiter sa ligne sans interruption<br />
toute l'année dès novembre 1937. Les mesures prises étaient toutefois<br />
insuffisantes pour éviter des risques d'accidents. En 1943, la<br />
Compagnie sollicitait une subvention de Fr. 800,000.— pour compléter<br />
l'oeuvre de protection et pour la transformation de quelques<br />
machines afin d'en accélérer la vitesse. La Confédération intervint<br />
pour Fr. 400,000.— le canton pour Fr. 200,000 et les communes<br />
intéressées pour le même montant.<br />
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Aujourd'hui la Compagnie demande une aide de Fr. 1,200.000.—<br />
pour l'achat de deux trains. Elle s'engage à en acheter un troisième<br />
à ses frais. En outre, elle procédera à la revision et à l'amélioration<br />
<strong>du</strong> matériel ancien.<br />
Nous devons reconnaître que la Compagnie, à l'instar de nombreuses<br />
compagnies privées, a fait tout ce qui lui était possible<br />
pour l'entretien de «on matériel, et pour éviter de recourir aux<br />
pouvoirs publics. Elle a consenti de gros sacrifices financiers.<br />
Le capital social a été ramené en 1952 de Fr. 2,472,300.— à<br />
Fr. 700,000.— par la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> nombre ; d'actions ordinaires<br />
de 20,723 à 3000. Ces actions «ont actuellement cotées 1 franc. Cet<br />
assainissement a permis de procéder à un amortissement extraordinaire<br />
des installations, et à rembourser le capital obligataire.<br />
Le chemin de fer Martigny à Châtelard dessert actuellement La<br />
Bâtiaz, Vernayaz, Salvan, les Marécottes, le Trétien, Finhaut, Châtelard-Giétroz,<br />
Châtelard-Frontière et Vallorcine, soit une population<br />
de 4500 âmes environ. C'est vous dire, M. le Président et<br />
Messieurs les députés, l'intérêt qu'il y a de maintenir cette ligne<br />
en exploitation.<br />
La subvention de Fr. 1,200,000.— permettrait de rajeunir le<br />
matériel et d'assurer une exploitation rationnelle jusqu'à l'expiration<br />
de la concession, c'est-à-dire jusqu'en 1981. Elle serait répartie<br />
comme suit :<br />
50 % soit Fr. 600,000.— pour la Confédération<br />
25 % » Fr. 300,000.— pour le canton<br />
25 % » Fr. 300,000.— pour les communes et les CFF<br />
Ceux-ci prendraient à leur charge : Fr. 119,000.—<br />
Les communes de : Martigny-Ville » 45,000.—<br />
La Bâtiaz » 15,000.—<br />
Vernayaz » 25,000.—<br />
Salvan » 60,000.—<br />
Finhaut » 30,000.—<br />
Trient » 6,000.—<br />
Ces derniers 25 % seront tenus à la disposition de l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong><br />
<strong>Valais</strong> dès l'acceptation <strong>du</strong> décret par le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>. Nous<br />
avons pu nous assurer que chaque <strong>Conseil</strong> communal intéressé<br />
avait pris une décision définitive et qu'il s'était assuré les crédits<br />
nécessaires.<br />
La participation des CFF a été acquise grâce aux intérêts qu'ils<br />
ont <strong>du</strong> fait des gros travaux en cours dans la région de l'usine de<br />
Barberine. Le matériel roulant étant insuffisant, retarder l'octroi<br />
des subventions sollicitées, ce serait diminuer cet intérêt. Nous<br />
devrions alors reconsidérer la participation de l'<strong>Etat</strong> et des com-<br />
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munes. Or, l'acceptation <strong>du</strong> subventionnement par ces dernières<br />
n'a pas été sans quelques difficultés.<br />
Une aggravation de leurs charges se solderait certainement par<br />
un refus. Dans cette éventualité, il faudrait envisager une augmentation<br />
de la part de l'<strong>Etat</strong>. Nous ajoutons que, dès l'achat de ces<br />
trois nouveaux trains, le parcours Martigny-Chamonix et Chamonix-Martigny<br />
pourra s'effectuer sans changement à Vallorcine. Le<br />
trajet sera donc plus rapide, et par le fait même plus agréable et<br />
plus économique.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, la commission<br />
unanime, pour les raisons sommairement évoquées ci-dessus, vous<br />
recommande l'entrée en matière.<br />
Hr. L. Mathier, Abgeordneter, deutscher Berichterstatter.<br />
Herr Präsident, Herren Grossräte !<br />
Die abgeordnete Kommission, bestehend aus den Herren : Joseph<br />
Maxit, Präsident, Moritz Kämpfen, Vizepräsident und den<br />
Grossräten Léo Mathier, E<strong>du</strong>ard Luisier, André Glassey und Albert<br />
Riand, welche beauftragt wurde, das Gesuch für eine finanzielle<br />
Hilfe der Martigny-Châtêlard-Bahn zwecks Umgestaltung des Fahrparkes<br />
zu studieren, tagte am 25. Januar im Regierungsgebäude<br />
wo sie von Hrn. Staatsrat Anthamatten einen Antrag, sowie Erläuterungen<br />
von Hrn. Ing. Parvex entgegen nahm. In Begleitung von<br />
Hrn. Staatsrat Anthamatten und Hrn. Ing. Parvex wurden wir<br />
nach Martigny-Ville befördert, wo wir mit der Direktion des Verwaltungsrates<br />
in Verbin<strong>du</strong>ng gelangten. In Chamonix hielt die<br />
Kommission mit der Direktion des Verwaltungsrates eine weitere<br />
Konferenz ab, wo uns weitere Erklärungen gegeben wurden, welche<br />
uns vollkommen über diese Angelegenheit orientierten. Auf<br />
der Rückreise hielten wir eine letzte Konferenz und beschlossen<br />
einstimmig : Annahme.<br />
Bevor wir zum Antrag gelangen, möchten wir Ihnen kurz die<br />
geschichtliche Vergangenheit der Bahngesellschaft zur Orientierung<br />
unterbreiten.<br />
Trotz der Ansicht des Bundesrates, wurde am 20. Dezember<br />
1901, von den eidgenössischen Räten an die Herren Desfayes und<br />
Konsorten, handelnd für eine noch zu gründende Aktiengesellschaft<br />
die Konzession für den Bau der Martigny-Châtelard-Bahn<br />
erteilt. 1902 wurde diese Konzession an die Martigny-Châtelardgesellschaft<br />
übertragen. Von Martigny bis Vallorcine sind ca. 21<br />
km. 500. Die Bahn verbindet die Gemeinde Bâtiaz, Vernayaz, Salvan,<br />
Finhaut und Trient mit dem Rhonetal. Sie ist 1906 dem Betrieb<br />
übergeben worden und besteht nun 48 Jahre. Am Anfang konnte<br />
11
dieser Betrieb nur während den Sommermonaten aufrecht erhalten<br />
werden, so dass die Bevölkerung dieser Gegend während den<br />
übrigen Monaten mit dem Rhonetal ohne Verbin<strong>du</strong>ng war. Damit<br />
der Bahnverkehr während des ganzen Jahres funktionieren konnte,<br />
waren gewaltige Lawinenschutzverbauungen nötig. Am 27. Mai<br />
1936 bewilligte der Bundesrat eine Subvention von 50 % d. h.<br />
Fr. 165,000.— an die Kosten dieser Bauten. Diese Bauten wurden<br />
im Jahre 1937 beendigt, so dass der Jahresbetrieb bereits im<br />
November 1937 aufgenommen werden konnte. Leider waren diese<br />
Bauten ungenügend, um den Reisenden vollen Schutz zu bieten.<br />
Im Jahre 1943 stellte die Gesellschaft ein weiteres Subventionsgesuch<br />
im Betrage von Fr. 800,000.— um die Schutzvorrichtungen<br />
zu vervollständigen und das Bahnmaterial zu revidieren und zu<br />
verbessern. Die Eidgenossenschaft hat sich dann mit einem Betrage<br />
von Fr. 400,000.—, der Kanton mit Fr. 200,000.— und die<br />
interessierten Gemeinden mit Fr. 200,000.— beteiligt.<br />
Heute sucht diese Gesellschaft wieder eine finanzielle Hilfe<br />
von Fr. 1,200,000.— zwecks Anschaffung von 2 neuen Zügen. Die<br />
Gesellschaft erklärt sich bereit, die Kosten eines dritten Zuges<br />
auf ihr Konto zu übernehmen und das vorhandene Fahrmaterial<br />
zu revidieren. Immerhin müssen wir bestätigen, dass die Gesellschaft,<br />
nach Beispielen vieler Privatbahnen, um einen rationellen<br />
Betrieb zu führen, grosse finanzielle Leistungen vollbracht hat.<br />
Im Jahre 1952 re<strong>du</strong>zierte sie das Aktienkapital von<br />
Fr. 2,472,000.— auf Fr. 700,000.— und zwar <strong>du</strong>rch Verminderung<br />
von 20,723 Aktien zu Fr. 3,000, welche heute noch mit Fr. 1.—<br />
kotiert sind. Diese Bereinigung gestattete eine ausserordentliche<br />
Rückerstattung des obligatorischen Kapitals. Die Subvention von<br />
Fr. 1,200,000.— würde wie folgt verteilt :<br />
Bund 50 % Fr. 600,000.—<br />
Kanton 25 % Fr. 300.000.—<br />
SBB und Gemeinden 25 % Fr. 300,000.—<br />
12<br />
SBB und die Gemeindeverteilung :<br />
SBB<br />
Martigny-Ville<br />
La Bâtiaz<br />
Vernayaz<br />
Salvan<br />
Finhaut<br />
Trient<br />
Total<br />
Total Fr. 1,200,000.—<br />
Fr.<br />
»<br />
»<br />
»<br />
»<br />
»<br />
»<br />
Fr.<br />
119,000.—<br />
45,000.—<br />
15,000.—<br />
25,000.—<br />
60,000.—<br />
30,000.—<br />
6,000.—<br />
300,000.—
Sobald dieses Gesuch <strong>du</strong>rch ein Dekret vom Grossen Rat angenommen<br />
wird, werden die 25 % der SBB und Gemeinden zur Verfügung<br />
stehen. Die Beteiligung der SBB an diesen Kosten konnte<br />
nur erzielt werden, wegen den grossen Bauten, welche in der Umgebung<br />
des Barberinwerkes stattfinden. Eine Verzögerung der<br />
verlangten Subsidien würde nur die Interessen vermindern. Eine<br />
höhere Belastung der Gemeinden würde eine Verweigerung bevorstehen,<br />
so dass wir gezwungen wären den Kantonsbeitrag zu<br />
erhöhen.<br />
Wir möchten nur noch kurz bemerken, dass nach in Betriebsetzung<br />
von drei neuen Zügen die Fahrt Martigny-Chamonix ohne<br />
Umsteig in Vallorcine erfolgen könnte, somit wäre die Fahrt viel<br />
angenehmer und schneller und vorteilhafter.<br />
Herr Präsident und Herren Grossräte ! Die Kommission beantragt<br />
die Annahme dieses Gesuches.<br />
L'entrée en matière est votée.<br />
PROJET DE DECRET<br />
concernant l'aide au chemin de fer Martigny-Châtelard<br />
pour le renouvellement de son matériel roulant<br />
LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />
Vu la demande de la Compagnie <strong>du</strong> chemin de fer Martigny-Châtelard ;<br />
Vu la loi fédérale sur l'aide aux entreprises privées de chemin de fer et de navigation<br />
<strong>du</strong> 6 avril 1939 ;<br />
Vu la promesse de l'autorité fédérale de participer aux frais <strong>du</strong> renouvellement<br />
<strong>du</strong> matériel ;<br />
Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
décrète :<br />
Article premier. — Le renouvellement <strong>du</strong> matériel de la Compagnie <strong>du</strong><br />
chemin de fer M.C. destiné à assuré définitivement le service à l'année est<br />
déclaré d'utilité publique.<br />
Art. 2.— Le montant total de l'aide à apporter à la Compagnie <strong>du</strong> chemin<br />
de fer M.C. est de Fr. 1,200,000.— et se décompose comme suit :<br />
Fr. 600,000.— à la charge de la Confédération ;<br />
Fr. 300,000.- à la charge de l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> ;<br />
Fr. 300,000.— à la charge des Communes et de l'usine de Barberine<br />
C.F.F. respectivement Fr. 181,000.— à la charge des Communes et Fr. 119,000.—<br />
à la charge des C.F.F.<br />
Art. 3. — La part incombant aux communes et acceptée par elles est fixée<br />
comme suit :<br />
Martieny-Ville Fr. 45,000.-<br />
La Batiaz 15,000.-<br />
Vernayaz 25,000.-<br />
Salvan 60,000-<br />
Finhaut 30,000.-<br />
Trient 6,000.-<br />
Total : Fr. 181,000.-<br />
13
Art. 4. — Le paiement de la part de l'<strong>Etat</strong> se fera en 3 annuités de Fr.<br />
100,000.— qui seront prévues au budget des 3 années 1955, 1956 et 1957.<br />
Art. 5. — Les communes intéressées verseront leur quote-part au Département<br />
des finances.<br />
Art. 6. — Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est chargé de passer et d'exécuter les conventions<br />
ren<strong>du</strong>es nécessaires par le plan de rénovation technique.<br />
Art. 7. — Le présent décret n'étant pas d'une portée générale entre immédiatement<br />
en vigueur.<br />
Aainsi projeté en séance <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à Sion, le 23 décembre 1953.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
DEKRETSENTWURF<br />
betreffend die Hilfeleistung an die Bahngesellschaft<br />
Martinach-Châtelard für die Erneuerung ihres Betriebsmaterials<br />
DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />
Eingesehen das Begehren der Bahngesellschaft Martinach-Châtelard ;<br />
Eingesehen das Bundesgesetz vom 6. April 1939 über die Hilfeleistung an<br />
private Bahn- und Schiffahrtsunternehmungen ;<br />
Eingesehen das Versprechen der Bundesbehörde, sicji an den Kosten für die<br />
Erneuerung des Betriebsmaterials zu beteiligen ;<br />
Auf Antrag des Staatsrates,<br />
bes eh li eiS s t :<br />
Erster Artikel. — Die Erneuerung des Materials der Bahngesellschaft Martinach-Châtelard<br />
zwecks Sicherstellung des Jahresbetriebes wird als Werk öffentlichen<br />
Nutzens erklärt.<br />
Art. 2. — Der Totalbetrag dieser Hilfeleistung, welcher der Bahngesellschaft<br />
Martinach-Châtelard zugute kommen soll, beläuft sich auf Fr. 1,200,000.— und<br />
setzt sich wie folgt zusammen :<br />
Fr. 600,000.- zu Lasten des Bundes ;<br />
Fr. 300,000.- zu Lasten des Kantons ;<br />
Fr. 300,000.— zu Lasten der Gemeinden und des Kraftwerkes Barberine<br />
der Schweizerischen Bundesbahnen, bezw.<br />
Fr. 181,000.— zu Lasten der Gemeinden und 119,000.— zu Lasten der<br />
Schweizerischen Bundesbahnen.<br />
Art. 3. — Der Anteil, welcher zu Lasten der Gemeinden geht und von diesen<br />
angenommen worden ist, setzt sich wie folgt zusammen :<br />
Martinach-Stadt Fr. 45,000.-<br />
La Bâtiaz 15,000.-<br />
Vernayaz 25,000.-<br />
Salvan 60,000.-<br />
Finhaut 30,000.-<br />
Trient 6,000.-<br />
14<br />
Total: Fr. 181,000.-
Art. 4. — Die Auszahlung des Kantonsbeitrages erfolgt in 3 Jahresraten von<br />
je Fr. 100,000.— ; diese Beträge sind im Kostenvoranschlag der Jahre 1955, 1956<br />
und 1957 vorzusehen.<br />
Art. S. — Die interessierten Gemeinden zahlen ihren Anteil beim kantonalen<br />
Finanzdepartement ein.<br />
Art. 6. — Der Staatsrat ist beauftragt, die Vereinbarungen, welche <strong>du</strong>rch den<br />
technischen Erneuerungsplan notwendig geworden sind, zu erstellen und auszuführen.<br />
Art. 7. — Gegenwärtiges Dekret tritt, weil nicht von allgemeiner Tragweite,<br />
sofort in Kraft.<br />
So entworfen in der Staatsratssitzung vom 23. Dezember 1953.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
Le décret est voté en première et deuxième lecture sans opposition.<br />
Examen <strong>du</strong> projet de décret prolongeant la <strong>du</strong>rée de validité<br />
des décrets <strong>du</strong> 15 novembre 1938 sur les routes touristiques.<br />
Rapportent : MM. les députés Adolphe Défago et Hermann<br />
Borter.<br />
MESSAGE<br />
prolongeant la <strong>du</strong>rée de validité des décrets <strong>du</strong> 15 novembre<br />
1938 relatifs à la correction des routes touristiques Troistorrents-Champéry,<br />
Sion-Les Haudères, Sierre-Ayer, Sierre-Montana,<br />
La Souste-Loèche-les-Bains et aux travaux destinés à lutter<br />
contre le chômage<br />
LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />
au<br />
GRAND CONSEIL<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les députés,<br />
Nous avons l'honneur de soumettre à la Haute-Assemblée un projet de décret<br />
pour la continuation des travaux d'aménagement des routes touristiques Troistorrents-Champéry,<br />
Sion-Les Haudères, Sierre-Ayer, Sierre-Montana, La Souste-<br />
Loéche-les-Bains.<br />
En date <strong>du</strong> 25 février 1938, le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> approuvait le décret d'aménagement<br />
des différentes routes citées ci-dessus.<br />
Les travaux, commencés à ce moment-là, ne sont pas encore terminés <strong>du</strong> fait<br />
que les crédits à disposition et le manque de main-d'œuvre n'ont pas permis de<br />
les réaliser.<br />
Ce décret d'une validité de 5 ans a été prolongé régulièrement jusqu'au<br />
1" janvier 1954.<br />
Comme les travaux ne sont pas encore terminés, il est nécessaire de prolonger<br />
la <strong>du</strong>rée de validité de ces décrets, et cela pour un temps indéterminé<br />
15
jusqu'à ce que le programme soit réalisé, car il est inutile de présenter tous les<br />
cinq ans une demande de prolongation au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>.<br />
Depuis de nombreuses années, les crédits affectés à chacune de ces routes<br />
touristiques s'élèvent à Fr. 100,000.— par an et nous nous sommes bornés à corriger<br />
les endroits les plus mauvais et à créer des places de croisement de façon<br />
à faciliter le plus possible la circulation.<br />
Ce mode de faire continue pour le moment, tout au moins <strong>du</strong>rant cette<br />
période de manque de main-d'œuvre ; il sera toujours possible, si les nécessités<br />
de circulation le demandent et si la situation financière de l'<strong>Etat</strong> et des Communes<br />
le permet, d'accélérer les corrections suivant les besoins.<br />
Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les Députés<br />
pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous recommander<br />
avec nous à la protection divine.<br />
Sion, le 16 octobre 1953.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
BOTSCHAFT<br />
betreffend die Verlängerung der Gültigkeitsdauer der Dekrete<br />
vom 15. November 1938 betreffend den Ausbau der Touristenstrassen<br />
: Troistorrents-Champéry, Sitten-Les Haudères, Siders-<br />
Ayer, Siders-Montana, Susten-Leukerbad sowie die Arbeiten<br />
zur Bekämpfung der Arbeitslosigkeit<br />
DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />
an den<br />
GROSSEN RAT<br />
Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
Wir beehren uns, Ihnen einen Dekretsentwurf betreffend die Weiterführung<br />
der Ausbauarbeiten an den Touristenstrassen Troistorrents-Champéry, Sitten-Les<br />
Haudères, Siders-Ayer, Siders-Montana, Susten-Leukerbad, zur Genehmigung zu<br />
unterbreiten.<br />
Am 25. Februar 1938 genehmigte der Grosse Rat das Ausbaudekret der<br />
verschiedenen oberwähnten Strassen.<br />
Die Arbeiten, welche in diesem Augenblicke begonnen wurden, konnten<br />
nicht vollendet werden, weil es teils an den notwendigen Krediten, teils aber an<br />
genügend Arbeitskräften fehlte.<br />
Dieses Dekret, welches eine Gültigkeitsdauer von 5 Jahren hatte, musste<br />
regelmässig bis zum 1. Januar 1954 verlängrt werden.<br />
Indem diese Arbeiten noch nicht beendigt sind, ist es notwendig, die<br />
Gültigkeitsdauer dieser Dekrete nochmals zu verlängern und zwar für eine<br />
unbestimmte Dauer, bis das Programm verwirklicht sein wird ; denn es hat keinen<br />
Sinn, alle 5 Jahre dem Grossen Rate ein neues Verlängerungsgesuch zu unterbreiten.<br />
Seit mehreren Jahren belaufen sich die Beträge, die jeder dieser Touristenstrassen<br />
zugeteilt wurden, auf Fr. 100,000.— jährlich und wir haben uns darauf<br />
beschränkt, die dringendsten Arbeiten auzuführen und Ausweichstellen zu<br />
schaffen, um so die Abwicklung des Verkehrs so gut als möglich zu gestatten.<br />
16
Mit diesem System muss nun weitergearbeitet werden, wenigstens wahrend<br />
der Zeit, wo es an Arbeitskräften fehlt. Nachher wird immerhin möglich sein —<br />
wenn es die Verkehrsbedingungen erfordern und die finanzielle Lage des<br />
Staates und der Gemeinden dies gestatten — die Ausbauarbeiten je nach Bedarf<br />
zu beschleunigen.<br />
Wir benützen diesen Anlass, um Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
die Versicherung unserer ehrfurchtsvollen Hochachtung zu erneuern und<br />
Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
M. Ad. Défago, rapporteur français.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, la commission<br />
chargée de rapporter sur le projet de décret prolongeant la <strong>du</strong>rée<br />
de validité des décrets sur les routes touristiques est constituée<br />
comme suit :<br />
MM. Francis Germanier, président<br />
Hermann Borter, vice-président<br />
Ernest Regotz<br />
Alfred Rey<br />
Max Crittin<br />
Edouard Roten<br />
Louis Lonfat<br />
Adolphe Défago<br />
MM. Hermann Borter et Défago ont été désignés comme rapporteurs.<br />
La commission s'est réunie au palais <strong>du</strong> Gouvernement le<br />
samedi 31 octobre dernier. Elle siège au complet sous la présidence<br />
de M. Germanier et elle est assistée des ingénieurs de l'<strong>Etat</strong><br />
MM. Parvex et Welti.<br />
Les données <strong>du</strong> message, fort explicites, n'ont donné lieu à<br />
aucune observation. La commission s'est ralliée à ses considérations<br />
lesquelles consacrent un état de fait préétabli par des<br />
décrets renouvelés périodiquement tous les 5 ans.<br />
La modification apportée est celle concernant le non-renouvellement<br />
périodique de 5 ans des décrets en vigueur. Considérant<br />
qu'il est inutile de présenter tous les 5 ans une demande de<br />
prolongation au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, la commission a admis le point<br />
de vue <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et, à l'unanimité, elle a l'honneur de<br />
proposer à la Haute Assemblée l'entrée en matière.<br />
17
Hr. Borter, deutscher Berichterstatter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Die Kommission setzt<br />
sich zusammen aus den<br />
Herren Francis Germanier, Präsident<br />
Hermann Borter, Vize-Präsident<br />
Emil <strong>Grand</strong><br />
Alfred Rey<br />
Max Crittin<br />
Edouard Roten<br />
Louis Lonfat<br />
Adolphe Défago<br />
Herr Défago und der Sprechende wurden als Berichterstatter<br />
bezeichnet.<br />
Die Kommission hat sich am 31. Oktober 1953 im Regierungsgebäude<br />
versammelt.<br />
Den Beratungen wohnten die Ingenieure Parvex und Welti bei.<br />
Die Botschaft des Staatsrates, welche ergänzt wurde <strong>du</strong>rch<br />
weitere eingehende Erläuterungen von Seiten von Herrn Parvex,<br />
erklärt sie über das Wesentliche des vorliegenden Dekretes einverstanden.<br />
Es erübrigt sich deswegen <strong>du</strong>rch einen langen Berichtskommission<br />
bereits Bekanntes zu wiederholen. Wir haben <strong>du</strong>rch<br />
dieses Dekret nicht Ausgaben zu beschliessen sondern müssen wir<br />
die Gültigkeitsdauer desselben verlängern. Bis anhin ist das Dekret<br />
vom 15. November 1938 jeweilen um 5 Jahre verlängert worden.<br />
Nach der heutigen Arbeitsmarktlage und mit Rücksicht auf<br />
die finanzielle Lage unseres Kantons, werden die nötigen Ausbauarbeiten<br />
an den zur Diskussion stehenden Touristenstrassen kaum<br />
in den nächsten 5 Jahren restlos bewältigt werden. Die Verlängerung<br />
der Gültigkeitsdauer des Dekretes vom Jahre 1938 für weitere<br />
5 Jahre hat zur Folge, dass der Grosse Rat nach Ablauf dieser<br />
Zeit erneut eine Verlängerung beschliessen müsste. Dies wäre<br />
unnötigen Zeitaufwand.<br />
Die Kommission ist deswegen, einstimmig mit dem hohen<br />
Staatsrat, der Ansicht, dass die Verlängerung der Gültigkeitsdauer<br />
auf unbestimmte Zeit, bezw. bis zur Vollen<strong>du</strong>ng der auszuführenden<br />
Arbeiten angebracht ist. Sie beantragt daher Eintreten auf<br />
den Entwurf.<br />
L'entrée en matière est votée.<br />
18
PROJET DE DECRET<br />
prolongeant la <strong>du</strong>rée de validité des décrets <strong>du</strong> 15 novembre<br />
1938 relatifs à la correction des routes touristiques Troistorrents-Champéry,<br />
Sion-Les Haudères, Sierre-Ayer, Sierre-Montana,<br />
La Souste-Loèche-les-Bains et aux travaux destinés à lutter<br />
contre le chômage<br />
LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />
Vu l'article 6 des décrets <strong>du</strong> 15 novembre 1938 ;<br />
Considérant que les travaux prévus pour une période de 5 ans avec échéance<br />
fixée au 1 er janvier 1954 n'ont pu être exécutés en totalité ;<br />
Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
décrète :<br />
La <strong>du</strong>rée de validité des décrets <strong>du</strong> 15 novembre 1938 concernant :<br />
1. la route Troistorrents-Champéry,<br />
sur le territoire des communes de Monthey, Troistorrents, Val d'Illiez,<br />
Champéry ;<br />
2. la route Sion-Les Haudères,<br />
sur le territoire des communes de Sion, Vex, Hérémence, Saint-Martin,<br />
Evolène ;<br />
3. la route Sierre-Montana,<br />
sur le territoire des communes de Sierre, Veyras, Venthône, Mollens,<br />
Rendogne, Montana, Ckermignon ;<br />
4. la route Sierre-Ayer,<br />
sur le territoire des communes de Sierre, Chippis, Chandolin, Saint-Luc,<br />
Vissoie, Ayer ;<br />
5. la route La Souste-Loèche-les-Bains,<br />
sur le territoire des communes de Loèche, Albinen, Inden, Loèche-les-<br />
Bains est prolongée jusqu'à l'achèvement des travaux à exécuter.<br />
Ainsi projeté en séance <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à Sion, le 16 octobre 1953.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'Etal :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
DEKRETSENTWURF<br />
betreffend die Verlängerung der Gültigkeitsdauer der Dekrete<br />
vom 15. November 1938 betreffend den Ausbau der Touristen-<br />
Strossen : Troistorrents-Champéry, Sitten-Les Haudères, Siders-<br />
Ayer, Siders-Montana, Susten-Leukerbad sowie die Arbeiten<br />
zur Bekämpfung der Arbeitslosigkeit<br />
DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />
Eingesehen den Artikel 6 der Dekrete vom 15. November 1938 ;<br />
Erwägend, dass die für eine Periode von 5 Jahren vorgesehenen Arbeiten<br />
innert festgelegten Frist bis am 1. Januar 1954 nicht vollständig ausgeführt<br />
werden konnten ;<br />
Auf Antrag des Staatsrates,<br />
beschliesst :<br />
19
Die Gültigkeitsdauer der Dekrete vom 15. November 1938 betreffend :<br />
1. die Strasse Troistorrents-Champéry,<br />
auf Gebiet der Gemeinden Monthey, Troistorrents, Val d'Illiez und<br />
Champéry ;<br />
2. die Strasse Sitten-L.es Haudères,<br />
auf Gebiet der Gemeinden Sitten, Vex, Hérémence, Saint-Martin und<br />
Evolène ;<br />
3. die Strasse Siders-Montana,<br />
auf Gebiet der Gemeinden Siders, Veyras, Venthône, Mollens, Randogne,<br />
Montana und Chermignon ;<br />
4. die Strasse Siders-Ayer,<br />
auf Gebiet der Gemeinden Siders, Chippis ,Chandolin, Saint-Luc, Vissoie<br />
und Ayer ;<br />
5. die Strasse Susten-Leukerbad,<br />
auf Gebiet der Gemeinden Leuk, Albinen, Inden und Leukerbad ; wird<br />
bis zur Vollen<strong>du</strong>ng der auszuführenden Arbeiten verlängert.<br />
So entworfen in der Staatsratssitzung vom 16. Oktober 1953.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
M. le député Vouilloz propose une prolongation de 5 ans.<br />
M. Anthamatten, Chef <strong>du</strong> Département des travaux publics,<br />
propose un minimum de 10 ans.<br />
M. le député Vouilloz se rallie à ce point de vue, de même<br />
que la Haute Assemblée.<br />
Le décret est voté en première et seconde lecture sans opposition.<br />
Examen <strong>du</strong> projet de décret concernant la correction <strong>du</strong> torrent<br />
de la Monderèche sur le territoire de la commune de Sierre.<br />
Rapportent : MM. les députés Basile Zuchuat et Victor Andereggen.<br />
MESSAGE<br />
concernant la correction <strong>du</strong> torrent de la Monderèche,<br />
sur le territoire de la commune de Sierre<br />
Sion, le 16 octobre 1953.<br />
LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />
au<br />
GRAND CONSEIL<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les députés,<br />
Nous avons l'honneur de vous soumettre un projet de décret concernant la<br />
correction de la Monderèche sur le territoire de la commune de Sierre, dans la<br />
section comprise entre Muraz-Villa.<br />
20
Les eaux que débite la Monderèche à Venthône proviennent à l'origine des<br />
névés <strong>du</strong> Tothorn, dont elles s'écoulent pour former la Boverèche ; ce cours d'eau<br />
reçoit en amont de Mollens le débit tributaire <strong>du</strong> torrent <strong>du</strong> Tzatelard venu de<br />
Pépinet. A partir <strong>du</strong> village de Mollens, la Boverèche change de nom en se<br />
scindant en deux ; elle devient la Sinièze d'une part et la Monderèche de l'autre.<br />
De ce point de division, la Monderèche se dirige vers le sud en direction <strong>du</strong><br />
hameau <strong>du</strong> Moulin en bor<strong>du</strong>re de vergers que ses eaux arrosent, entaille ensuite<br />
une dépression étroite et rapide dans le vignoble et les prés qui alternent leurs<br />
parchets venant, toujours plus, étrangler les berges ; le torrent s'aère un peu avant<br />
d'aboutir sur le plateau de Muraz où ses eaux actionnaient, il y a quelques années<br />
encore, la turbine d'un moulin. En quittant la lèvre inférieure de la terrasse de<br />
Muraz, la Monderèche habillée de maçonneries construites par la commune de<br />
Sierre sous la juridiction d'anciennes lois sur les eaux, traverse de façon dissimulée<br />
le bourg de Sierre et s'en va rejoindre le canal <strong>du</strong> Devin vers la côte 530.<br />
Les terrains qui supportent et encadrent le ht de la Monderèche sont constitués<br />
par des matériaux d'anciens éboulements et par des alluvions de provenance<br />
morainique. Des blocs isolés et parsemés constituent des noyaux de résistance<br />
à l'érosion des eaux qui fixent le lit <strong>du</strong> torrent en formant seuils ou éperons<br />
naturels.<br />
Le bassin versant de la Monderèche s'étend sur 4 km. 2 dont 2 situés en<br />
amont <strong>du</strong> point le plus bas de la correction projetée ; la longueur de son cours<br />
est de 3 km. ; le débit liquide spécifique maximum est de 0,6 m 3 /sec. par km 2 ,<br />
imposant au torrent un débit pointe de 2,4 mVsec.<br />
Ce torrent est endigué parjes travaux successifs des entreprenants propriétaires<br />
bordiers qui ont toujours plus éten<strong>du</strong> leurs cultures sur les pentes <strong>du</strong> torrent.<br />
Jugulé par des murs-digues, hérissé de plantes arborescentes, le torrent<br />
fut obligé de suivre un Ht imposé. Ces ouvrages de défense ne répondent plus à<br />
ce que l'on pourrait attendre d'une protection efficace pour éviter les érosions.<br />
L'administration communale de Sierre, désireuse de créer une voie d'accès<br />
au nord de Muraz, se voit dans l'obligation d'emprunter le cours <strong>du</strong> torrent pour<br />
permettre la réalisation de cette œuvre.<br />
Dans ce but, la correction prévoit la création d'un chenal maçonné constitué<br />
en béton et en maçonnerie, sur une longueur de 130 m. environ. La partie supérieure<br />
de ce chenal sera recouverte par une dalle en béton armé. La superstructure<br />
(dalle) ainsi que les terrassements nécessaires à l'établissement de la route<br />
projetée ne sont pas compris dans le devis estimatif des travaux et seront entièrement<br />
à la charge de la commune de Sierre. Ces travaux ne bénéficieront donc<br />
pas de la subvention prévue par la loi sur les cours d'eau.<br />
Dans la partie aval de Muraz, où la Monderèche se dirige sur le hameau<br />
de Villa, des seuils transversaux de fixation ont déjà été créés sur la base d'un<br />
décret précédent prévoyant la correction de la Monderèche et <strong>du</strong> Bras-Noir. Les<br />
travaux que nous projetons sont donc à considérer comme complément de ces<br />
ouvrages de stabilisation et sont prévus de la façon suivante.<br />
Etablissement de seuils transversaux en maçonnerie avec quelques mursdigues<br />
nécessités par la protection des rives contre l'érosion et s'échelonnant<br />
depuis l'aval immédiat de Muraz jusqu'à la partie couverte de la Monderèche au<br />
lieudit : « Champ de foire ».<br />
Le devis estimatif de ces travaux, essentiellement pour la correction <strong>du</strong> torrent,<br />
s'élève à Fr. 80,000.-.<br />
Nous nous permettons d'insister sur la nécessité de cette correction et vous<br />
proposons d'allouer pour l'exécution de ce travail la subvention de 25 % des<br />
dépenses effectives selon la loi sur les cours d'eau <strong>du</strong> 6 juillet 1932.<br />
21
Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les Députés,<br />
pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous recommander<br />
avec nous à la Protection divine.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
BOTSCHAFT<br />
betreffend die Verbauung der Monderèche,<br />
auf Gebiet der Gemeinde Siders<br />
DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />
an den<br />
GROSSEN RAT<br />
Herr Präsident,<br />
Herren Abgeordnete,<br />
Wir beehren uns, Ihnen einen Dekretsentwurf betreffend die Verbauung der<br />
Monderèche, auf Gebiet der Gemeinde Siders, in Abschnitt Muraz-Villa, zur<br />
Genehmigung zu unterbreiten.<br />
Die Abflussmenge, welche die Monderèche in Venthône aufweist, fliesst von<br />
den Firnen des Tothorns und bildet vorerst die Boverèche ; dieser Wasserlauf<br />
erhält oberhalb Mollens den Zufluss der Tzatelard, welche vom Pépinet<br />
herkommt. Von Mollens an ändert die Boverèche ihren Namen, indem sie sich<br />
teilt : aus ihr entsteht die Sinièze einerseits und die Monderèche anderseits.<br />
Von diesem Trennpunkt an fliesst die Monderèche in südlicher Richtung<br />
gegen den Weiler Moulin hin, an Obstgärten vorbei, zu deren Bewässerung ihr<br />
Wasser benutzt wird, rinnt dann <strong>du</strong>rch eine enge und steile Vertiefung dem<br />
benachbarten, sich immer wieder ablösenden Rebgelände und Wiesenland<br />
hinunter, die die Uferböschungen immer mehr und mehr einschnüren. Der Bach<br />
entzieht sich seiner Einklüftung kurz vor seinem Auslaufen in die Ebene von<br />
Muraz, wo er, vor einigen Jahren noch, ein Mühlrad trieb. Die untere Lippe<br />
der Terrasse von Muraz verlassend, <strong>du</strong>rchfliesst die Monderèche in einem<br />
ausgemauerten Bachbett, das von der Gemeinde Siders unter der Gerichtsbarkeit<br />
der früheren Gesetze über die Wasserläufe erstellt wurde, unsichtbar den Flecken<br />
von Siders, um sich alsdann auf der Kote 530 mit dem Kanal von Devin zu<br />
vereinigen.<br />
Der Baugrund, welcher das Bett des Monderèche trägt und einrahmt, besteht<br />
aus alten Schutt- und Geröllmassen sowie aus Moränenanschwemmaterial.<br />
Alleinstehende und zerstreute Steinblöcke stellen der Erosionskraft des Wassers<br />
kräftigen Widerstand entgegen und bestimmen weitgehend den Flusslauf, indem<br />
sie natürliche Schwellen und Sporne bilden.<br />
Das Einzugsgebiet der Monderèche hat eine Fläche von 4 km. 2, wovon sich<br />
zwei oberhalb des untersten Punktes der projektierten Verbauung befinden ; die<br />
Länge ihres Laufes beträgt 3 km ; die höchste spezifische flüssige Abflussmenge<br />
beträgt 0,6 mVsec pro km 2 , was einer flüssigen Abflussmenge von 2,4 m 3 /sec<br />
gleichkommt.<br />
Dieser Bach wurde von den angrenzenden Grundeigentümern nach und<br />
nach eingedämmt ; auf diese Weise konnten sie ihre Kulturen an den Abhängen<br />
des Wildbaches immer mehr ausdehnen. Eingeschnürt <strong>du</strong>rch die Mauerdämme,<br />
eingezwängt <strong>du</strong>rch staudenartige Pflanzen, wurde der Bach gezwungen, das<br />
festgelegte Bachbett zu <strong>du</strong>rchfliessen. Diese Schutzbauten stellen nun nicht mehr<br />
22
das dar, was man von einem wirksamen Schutz gegen Erosionen erwarten sollte.<br />
Die Gemeindeverwaltung von Siders, welche nördlich von Muraz die<br />
Erstellung einer Zufahrtsstrasse vorsieht, sieht sich veranlasst, den Flusslauf<br />
dieses Baches zu benutzen, wenn sie diese Arbeiten ausfuhren will.<br />
In der Verbauung ist demnach die Erstellung einer gemauerten Rinne,<br />
welche aus Beton und Mauerwerk errichtet wird, auf einer Länge von ungefähr<br />
130 m, vorgesehen. Der obere Teil der Rinne würde mit einer Decke aus<br />
Eisenbeton zugedeckt. Der Oberbau (Decke) sowie die zur Erstellung der<br />
projektierten Strasse notwendigen Erdarbeiten sind im Kostenvoranschlag nicht<br />
einbegriffen und gehen vollständig zu Lasten der Gemeinde Siders. Diese<br />
Arbeiten kämen also nicht in den Genuss der gemäss Gesetz über die Wasserläufe<br />
vorgesehenen Subventionen.<br />
Im Abschnitt unterhalb von Muraz, wo die Monderèche gegen den Weiler<br />
Villa hinfliesst, wurden bereits auf Grund eines früheren Dekretes, welches die<br />
Verbauung der Monderèche und der Bras-Noir vorsah, querlaufende Befestigungsschwellen<br />
errichtet. Die Arbeiten, die wir projektieren, sind also als Ergänzung<br />
gedacht und sind wie folgt vorgesehen :<br />
Errichtung von Querschwellen in Mauerwerk mit einigen Mauerdämmen,<br />
welche notwendig sind für den Schutz der Ufer gegen die Erosion und die sich<br />
unmittelbar von Muraz bis zum zugedeckten Teil der Monderèche beim sog.<br />
Ort « Champ de foire » abstufen.<br />
Der Kostenvoranschlag dieser Arbeiten beläuft sich, ausschliesslich für die<br />
Verbauung des Baches, auf Fr. 80,000.—.<br />
Wir erlauben uns, die Hohe Versammlung auf die dringende Notwendigkeit<br />
dieser Arbeiten hinzuweisen und schlagen ihr die Annahme dieses Dekretes vor.<br />
Wir benützen diesen Anlass, um Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
die Versicherung unserer ehrfurchtsvollen Hochachtung zu erneuern und<br />
Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />
M. B. Zuchuat, rapporteur français.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
Rapport de la commission concernant la correction <strong>du</strong> torrent<br />
de la Monderèche, sur le territoire de la commune de Sierre<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, la commission<br />
désignée par le bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> est composée de M. Marcel<br />
Papilloud, président, de MM. Victor Andereggen, vice-président,<br />
Edouard Luisier, Alexandre Chanton et Basile Zuchuat.<br />
Elle a tenu séance à Sierre le 5 novembre 1953. MM. Edouard<br />
Luisier et Alex. Chanton étaient excusés et n'assistaient pas aux<br />
délibérations.<br />
M. Victor Andereggen et votre serviteur sont désignés comme<br />
rapporteurs.<br />
Les débats de la commission furent précédés d'une séance<br />
d'information à laquelle était représentée l'administration communale<br />
de Sierre par M. Elie Zwissig, président, et M. Dulex, direc-<br />
23
teur des services in<strong>du</strong>striels. Le Département des travaux publics<br />
avait délégué M. Favre, <strong>du</strong> service des eaux.<br />
Après avoir enten<strong>du</strong> un rapport très détaillé sur la correction<br />
<strong>du</strong> torrent de la Monderèche, qui commence au nord <strong>du</strong> village<br />
de Muraz et se termine à l'entrée de Villa, et après une visite<br />
sur les lieux, nous avons pu constater la nécessité de cette œuvre,<br />
tant au point de vue protection des propriétés qui bordent le lit<br />
actuel de la Monderèche qu'au point de vue de l'urbanisme.<br />
La commission au complet a tenu une nouvelle séance à Sion,<br />
le 11 novembre 1953.<br />
Elle a délibéré sur l'entrée en matière et sur les différents<br />
articles <strong>du</strong> projet de décret.<br />
Pour les motifs que nous venons de vous exposer et vu le<br />
message <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, la commission unanime vous propose<br />
l'entrée en matière.<br />
Hr. V. Andereggen, deutscher Berichterstatter.<br />
Bericht der Grossratskommission betreffend die Verbauung<br />
der Monderèche, auf Gebiet der Gemeinde Siders<br />
Diese Kommission wurde vom Bureau des Grossen Rates wie<br />
folgt zusammengesetzt :<br />
Herren Marcel Papilloud, Präsident<br />
Viktor Andereggen, Vize-Präsident<br />
Basile Zuchuat<br />
Edouard Luisier<br />
Alexandre Chanton<br />
Die Sitzung wurde am 5. November 1953 in Siders abgehalten.<br />
Die Herren Luisier und Chanton hatten sich entschuldigt und<br />
waren abwesend.<br />
Herr Basile Zuchuat und der Sprechende wurden als Berichterstatter<br />
bezeichnet.<br />
Den Verhandlungen ging eine Orientierungssitzung voran.<br />
Die Gemeinde Siders war <strong>du</strong>rch ihren Präsidenten, Herrn Elie<br />
Zwissig und Herrn F. Dulex, Direktor des städtischen Elektrizitätswerkes,<br />
vertreten.<br />
Das Baudepartement, Abteilung Wasseramt, hatte Herrn Antoine<br />
Favre, Techniker, delegiert.<br />
Nach einem eingehenden Bericht über die Verbauung der<br />
Monderèche, welche sich vom Eingang von Muraz bis eingangs<br />
Villa erstreckt, überzeugte sich die Kommission <strong>du</strong>rch eine Ortsbesichtigung<br />
von der Dringlichkeit dieser'Arbeiten, sei es in bezug<br />
auf den Schutz der angrenzenden Liegenschaften, sei es hinsichtlich<br />
Städtebau.<br />
24
Die Kommission fand sich dann vollzählig am 11. November<br />
1953 erneut zu einer Sitzung ein.<br />
Es wurde auf Eintreten der verschiedenen Artikel des Dekretsentwurfes<br />
beraten.<br />
In Anbetracht der oberwähnten Erläuterungen sowie auf<br />
Grund der Botschaft des Staatsrates schlägt die Kommission einstimmig<br />
vor, auf das Dekret einzutreten.<br />
L'entrée en matière est votée.<br />
PROJET DE DECRET<br />
concernant la correction <strong>du</strong> torrent de la Monderèche,<br />
sur le territoire de la commune de Sierre<br />
LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />
En exécution de la loi _<strong>du</strong> 6 juillet 1932 sur les cours d'eau ;<br />
Vu la demande de la commune de Sierre ;<br />
Vu les plans et devis dressés par le Département des travaux publics et des<br />
forêts et approuvés par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ;<br />
Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
décrète :<br />
Article premier. — Les travaux de correction de la Monderèche, sur le territoire<br />
de la commune de Sierre" sont déclarés d'utilité publique.<br />
Art. 2. — Les frais de ces travaux sont évalués à Fr. 80,000.— et incombent<br />
à la commune de Sierre sur le territoire de laquelle ils seront exécutés.<br />
Art. 3. — L'<strong>Etat</strong> contribue à l'exécution de cette œuvre par une subvention<br />
de 25 % des dépenses effectives, conformément aux dispositions de l'art. 20<br />
de la loi précitée.<br />
Art. 4. — Le paiement de ce subside s'effectuera au fur et à mesure de<br />
l'avancement des travaux par annuités de Fr. 10,000.—, au maximum.<br />
Art. 5. — Les travaux seront exécutés sous la direction et la surveillance<br />
<strong>du</strong> Département des travaux publics et des forêts.<br />
Art. 6. — La commune de Sierre devra faire l'avance des parts contributives<br />
de l'<strong>Etat</strong> et de la Confédération.<br />
Art. 7. — Le présent décret n'étant pas d'une portée générale entre immédiatement<br />
en vigueur.<br />
Ainsi projeté en séance <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, à Sion, le 16 octobre 1953.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
DEKRETSENTWURF<br />
betreffend die Verbauung der Monderèche,<br />
auf Gebiet der Gemeinde Siders<br />
DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />
In Ausführung des Gesetzes vom 6. Juli 1932 über die Wasserläufe ;<br />
Eingesehen das Begehren der Gemeinde Siders ;<br />
25
Eingesehen die vom Baudepartement ausgearbeiteten und vom Staatsrat<br />
genehmigten Pläne und Kostenvoranschläge ;<br />
Auf Antrag des Staatsrates,<br />
beschliefsst :<br />
Erster Artikel. — Die Verbauungsarbeiten der Mondèreche, auf Gebiet der<br />
Gemeinde Siders, werden als Werk öffentlichen Nutzens erklärt.<br />
Art. 2. — Die Kosten dieser auf Fr. 80,000.— veranschlagten Arbeiten gehen<br />
zu Lasten der Gemeinde Siders, auf deren Gebiet sie ausgeführt werden.<br />
Art. 3. — Der Staat beteiligt sich an der Ausführung dieses Werkes, gemäss<br />
den Bestimmungen des Art. 20 vorgenannten Gesetzes, mit einer Beisteuer von<br />
25 % der wirklichen Ausgaben.<br />
Art. 4. — Die Auszahlung dieses Beitrages erfolgt unter Voraussetzung<br />
entsprechender Arbeitleistung in Jahresraten von höchstens Fr. 10,000.—.<br />
Art. 5. — Die Arbeiten stehen unter der Leitung und Aufsicht des Baudepartementes.<br />
Art. 6. — Die Gemeinde Siders hat für die Bundes- und Kantonsbeiträge<br />
die Vorschüsse zu leisten.<br />
Art. 7. — Gegenwärtiges Dekret tritt, weil nicht von allgemeiner Tragweite,<br />
sofort in Kraft.<br />
So entworfen in der Staatsratssitzung vom 16. Oktober 1953.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. BOTEN<br />
' A l'art. 4, M. le député G. Pqpraudin conteste l'opportunité<br />
d'une limitation à un maximum.<br />
M. le député Papilloud répond à cette intervention en «'opposant<br />
à cette proposition.<br />
M. le député P. Claivaz estime qu'il faut uniformiser la pratique<br />
dans le versement des subventions. Il appuie M. G. Perraudin.<br />
M. Anthamatten, Chef <strong>du</strong> Département des travaux publics,<br />
répond qu'on ne saurait être trop rigide. On doit laisser aux communes<br />
la latitude d'échelonner les travaux sur plusieurs années.<br />
Il accepte la suggestion Perraudin pour autant que les travaux<br />
soient achevés.<br />
Par 58 voix contre 34, la proposition Perraudin est repoussée.<br />
Le projet de décret est voté en premiers débats.<br />
La commission propose l'urgence.<br />
M. le député André Perraudin demande s'il n'y a pas contradiction<br />
entre la déclaration <strong>du</strong> Gouvernement et celle de la commission.<br />
Le représentant <strong>du</strong> Gouvernement, M. Anthamatten, fait valoir<br />
que les travaux sont en voie... d'achèvement.<br />
M. le député Broccard demande la modification de l'article 4<br />
pour la suppression de l'expression « au maximum ».<br />
26
M. le député C. Héritier émet des doutes sur l'exactitude <strong>du</strong><br />
nombre de voix.<br />
M. le Président M. Revaz proteste et déclare avoir autant confiance<br />
aux membres <strong>du</strong> bureau qu'à l'appréciation de M. le député<br />
C. Héritier.<br />
M. le député G. Perraudin appuie la proposition Broccard.<br />
M. le député Fux propose de renvoyer la seconde lecture à<br />
une iséance ou session ultérieure.<br />
M. le Chef <strong>du</strong> Département des travaux publics s'oppose au<br />
renvoi.<br />
M. le député Fux retire sa proposition.<br />
M. le député Travelletti appuie le Gouvernement à propos de<br />
la teneur de l'art. 4. Il ne faudrait pas aboutir à cette situation<br />
que l'<strong>Etat</strong> verse à une commune plus que le montant de la subvention<br />
totale.<br />
M. le député P. Claivaz propose de dire : « après l'achèvement<br />
des travaux, le montant de... ».<br />
M. le député L. Guntern trouve que l'on discute dans le vide,<br />
pour le cas particulier.<br />
M. le député G. Perraudin maintient sa proposition en ce sens<br />
que soit supprimée la mention « au maximum ».<br />
M. le Président Papilloud ne fait pas obstruction et l'expression<br />
est supprimée, vu que les travaux sont en voie d'achèvement.<br />
Il ne saurait être question de généraliser un tel procédé.<br />
M. le Président Anthamatten s'explique encore une fois et le<br />
décret est soumis au vote.<br />
Le décret est voté en seconds débats.<br />
II est passé à l'examen <strong>du</strong> projet de décret concernant la correction<br />
de l'Almagellerbach, sur le territoire de la commune de<br />
Saas-Almagell.<br />
Rapportent : MM. les députés Lucien Lathion et Hermann<br />
Biderbost.<br />
MESSAGE<br />
concernant la correction de l'Almagellerbach,<br />
sur le territoire de la commune de Saas-Almagell<br />
Sion, le 16 octobre 1953.<br />
LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />
au<br />
GRAND CONSEIL<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les députés,<br />
Nous avons l'honneur de vous soumettre un projet de décret concernant la<br />
correction de l'Allmagellerbach, sur le territoire de la commune de Saas-Almagell.<br />
27
L'Almagellerbach prend sa source au pied <strong>du</strong> massif <strong>du</strong> Portjengrat, coule<br />
ensuite vers l'ouest pour se jeter dans la Viège au nord de Saas-Almagell.<br />
Dans la partie supérieure, le bassin est complètement dénudé. Il en résulte,<br />
lors des précipitations atmosphériques importantes, des crues subites provoquant<br />
dans la plaine des dégâts relativement grands soit à la route de Stalden à Saas-<br />
Almagell, soit aux prairies avoisinantes.<br />
La cause <strong>du</strong> débordement provient surtout <strong>du</strong> fait que le torrent fait un<br />
coude assez brusque à - l'endroit où il rejoint la route et de ce fait, pendant les<br />
crues lorsqu'il charrie des matériaux, ceux-ci ont tendance à s'arrêter dans cette<br />
courbe provoquant ainsi un exhaussement <strong>du</strong> lit et ensuite un débordement des<br />
eaux.<br />
Le 21 juillet 1953, à 11 h. 30, une débâcle causée par la rupture de la<br />
moraine retenant un petit lac d'alpage, a provoqué une inondation au nord et<br />
au sud de la route de Saas-Almagell, sur une largeur d'environ 300 mètres; formant<br />
un cône de déjection qui s étendait depuis la base des rochers jusqu'à la<br />
Viège.<br />
Nous avons étudié la correction <strong>du</strong> torrent et dans ce but, nous avons prévu,<br />
sur la rive gauche, une digue composée <strong>du</strong> côté intérieur d'une maçonnerie<br />
brute à pierre sèche constituée surtout de gros blocs, tandis que <strong>du</strong> côté extérieur<br />
nous avons prévu un remblayage avec des matériaux plus fins, afin de<br />
rendre la digue étanche.<br />
Cette solution, qui est la plus économique, présente en outre l'avantage de<br />
la plus grande sécurité.<br />
Le montant de ces travaux s'élève à Fr. 60,000.—.<br />
Nous nous permettons donc de vous demander l'apport de votre aide et<br />
vous recommandons l'acceptation <strong>du</strong> projet de décret.<br />
Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les Députés,<br />
pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous recommander<br />
avec nous à la Protection divine.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
BOTSCHAFT<br />
betreffend die Verbauung des Almagellerbaches,<br />
auf Gebiet der Gemeinde Saas-Almagell<br />
DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />
an den<br />
GROSSEN RAT<br />
Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
Wir beehren uns, Ihnen einen Dekretsentwurf betreffend die Verbauung<br />
des Almagellerbaches, auf Gebiet der Gemeinde Saas-Almagell, zur Genehmigung<br />
zu unterbreiten.<br />
Der Almagellerbach hat seine Quelle am Fusse des Portjegratmassivs, fliesst<br />
in westlicher Richtung und ergiesst sich alsdann nördlich von Saas-Almagell<br />
in die Vispe.<br />
Im oberen Teil ist das Becken vollständig kahl. Daraus ergibt sich, dass<br />
bei grösseren atmosphärischen Niederschlägen der Bach anschwillt und in der<br />
Talebene verhältnismässig grosse Schäden anrichtet, sei es an der Strasse Stalden<br />
- Saas-Almagell, sei es an den angrenzenden Weiden.<br />
28
Die Ursache dieser Ueberschwemmungen rührt daher, dass der Bach an<br />
der Stelle, wo er an der Strasse vorbeiführt, einen jähen Bogen macht und die<br />
Tendenz hat, das während des Hochwassers mitgeführte Material in dieser Kurve<br />
anzutragen und das Bachbett zu erhöhen und da<strong>du</strong>rch über das Ufer zu treten.<br />
Am 21. Juli 1953, um 11.30 Uhr hat der Zusammenbruch, einer Moräne,<br />
die einen kleinen Alpsee festhielt, nördlich und südlich der Strasse von Saas-<br />
Almagell, auf einer Breite von ungefähr 300 m. eine Ueberschwemmung hervorgerufen<br />
und dabei einen Schuttkegel gebildet, welcher sich vom Fusse des Felsens<br />
bis zur Vispe ausdehnte.<br />
Wir haben die Verbauung dieses Baches einem Studium unterzogen und<br />
haben dabei auf dem linken Ufer die Erstellung eines Dammes vorgesehen, bestehend<br />
innerseits aus einem groben Trockenmauerwerk und ausserseits aus<br />
einer Aufschüttung mit feinem Material, um so den Damm wasserdicht zu machen.<br />
• Diese Lösung, welche wirtschaftlich sehr günstig ist, bietet auch die grösstmöglichste<br />
Sicherheit.<br />
Die Kosten dieser Arbeiten belaufen sich auf Fr. 60,000.—.<br />
Wir möchten Sie also ersuchen, Ihre Hilfeleistung zu gewähren und diesen<br />
'Dekretsentwurf zu genehmigen.<br />
Wir benützen diesen Anlass, um Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
die Versicherung unserer ehrfurchtsvollen Hochachtung zu erneuern und<br />
Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />
M. L. Lathion, rapporteur français.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
Rapport sur le projet de décret concernant la correction<br />
<strong>du</strong> torrent de Saas-Almagell<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, la commission<br />
chargée de rapporter sur ledit décret est composée de MM. les<br />
députés Hermann Biderbost, président, Emile Torrent, vice-président,<br />
Alphonse Torrent, Joseph Ro<strong>du</strong>it et Lucien Lathion. Ont été<br />
désignés comme rapporteurs : M. Biderbost, président, et votre<br />
serviteur.<br />
Elle s'est ren<strong>du</strong>e sur les lieux le 30 octobre écoulé ; l'accompagnaient<br />
M. Favre, représentant le Département des travaux<br />
publics, et M. le président de la commune de Saas-Almagell.<br />
M. FavTe fit l'exposé de la situation. L'Almagellerbach est un<br />
petit torrent aux eaux non limoneuses ; son lit est le roc mis à nu<br />
sur tout le parcours. Ses eaux s'échappaient d'un petit lac retenu<br />
par un barrage morainique. La rupture de ce barrage a causé<br />
l'inondation <strong>du</strong> 21 juillet 1953 ; aujourd'hui tout est nettoyé et<br />
tout danger paraît écarté pour l'avenir.<br />
Le Département des travaux publics intervint immédiatement<br />
pour déblayer la route et rouvrir un lit au torrent, ce qui a déjà<br />
occasionile de grosses dépensée.<br />
29
Après cet exposé, des membres de la commission firent l'observation<br />
suivante : N'aurait-il pas mieux valu ouvrir au torrent<br />
un lit en ligne droite <strong>du</strong> pied <strong>du</strong> mont au passage sous route,<br />
ce qui serait la continuation directe <strong>du</strong> cours d'eau dévalant la<br />
pente ? Ce faisant, plus de coude (cause <strong>du</strong> débordement suivant<br />
le message), la longueur <strong>du</strong> lit serait de beaucoup diminuée et<br />
on aurait évité que le torrent longe la route sur environ 80 à<br />
100 mètres.<br />
M. le Président de Saas-Almagell intervient pour s'opposer à<br />
cette proposition, prétextant que les terrains sur lesquels coulaient<br />
et coulent actuellement les eaux sont propriété communale,<br />
tandis qu'avec la correction proposée il faudrait sacrifier des propriétés<br />
privées, prés et jardins, si précieux chez eux.<br />
Dans une séance qui suivit, la commission, tout en retenant<br />
les observations faites sur place relatives à la direction à donner<br />
au torrent, retient les observations de M. le président d'Almagell,<br />
reconnaît la valeur <strong>du</strong> terrain cultivable sur le territoire de cette<br />
commune à surface utile si ré<strong>du</strong>ite.<br />
Considérant, d'autre part, l'assurance donnée par le représentant<br />
<strong>du</strong> département, qu'à vue humaine pareil événement n'est<br />
plus à craindre, la commission, malgré l'unanimité pour le redressement<br />
<strong>du</strong> cours, ne s'oppose pas à l'entrée en matière.<br />
Hr. Biderbost, deutscher Berichterstatter.<br />
Bericht der Kommission betreffend die Verbauung<br />
des Almagellerbaches auf Gebiet der Gemeinde Saas-Almagell<br />
Die Kommission bestehend aus den Herren : Emile Torrent,<br />
Vize-Präsident, Alphonse Torrent, Joseph Ro<strong>du</strong>it, Lucien Lathion<br />
und dem Sprechenden, von denen die letztgenannten mit der<br />
Berichterstattung beauftragt wurden, nahm am 30. Oktober 1953<br />
eine Besichtigung dieses Projektes vor.<br />
Herr Favre, Adjunkt des kantonalen Wasserwirtschaftsamtes<br />
begleitete und orientierte uns an Hand der Pläne und des Kostenvoranschlages<br />
eingehend über die bereits ausgeführten und noch<br />
auszuführenden Arbeiten. Auch Herr Gemeindepräsident Anthamatten<br />
gab uns über die Stellungnahme der Gemeindeverwaltung<br />
von Saas-Almagell den gewünschten Aufschluss.<br />
Wie Sie der Botschaft des Staatsrates entnehmen können, wird<br />
diese Verbauung besonders <strong>du</strong>rch die Ueberschwemmung vom<br />
21. Juli 1953 zur dringenden Notwendigkeit. Der Bach verliess<br />
damals infolge Ausbruch eines Alpsees sein Bett, wälzte Steine<br />
und Geröll <strong>du</strong>rch die schönsten Wiesen der Gemeinde, verschüttete<br />
die Strasse nach Saas-Grund und ergoss sich dann in die Vispe.<br />
30
Schon der Umstand, dass Saas-Almagell mitten im Hochsommer<br />
von jedem Verkehr vollständig abgeschnitten war, bedingte,<br />
dass sofort ein Bachbett ausgebaggert und der wilde Bergbach<br />
wieder eingedämmt, die Strasse geräumt und der Verkehr möglichst<br />
unverzüglich wieder hergestellt wurde. Das rasche Vorgehen<br />
des kantonalen Wasserwirtschaftsamtes und der Gemeindeverwaltung<br />
von Saas-Almagell verdient auch unserseits Anerkennung und<br />
Dank. Trotzdem kann es die Kommission nicht unterlassen, hier<br />
eine Kritik anzubringen. Wir hätten es sehr begrüsst, wenn vom<br />
Fusse des Felsens, wo der Bach das Tal erreicht, bis zur Strassenbrücke,<br />
in gerader Linie, ein vollständig neues Bachbett erstellt<br />
worden wäre. Dies hätte damals keine bedeutende Mehrkosten<br />
verursacht, wohl aber eine ziemliche Fläche Kulturboden erschlossen,<br />
der in Saas-Almagell rar und sehr begehrt ist. Ferner wäre<br />
der jähe Bogen, den die Botschaft des Staatsrates erwähnt, weggefallen<br />
und mit ihm eine gefährliche Stelle für eine neue Ueberschwemmung.<br />
Wie wir den Ausführungen von Herrn Gemeindepräsident Anthamatten<br />
entnehmen konnten, verlangte die Gemeindeverwaltung<br />
ausdrücklich die Wiederherstellung des alten Bachbettes, um langwierigen<br />
Schwierigkeiten, "die man <strong>du</strong>rch die Verschiebung des<br />
Bachbettes befürchtete, aus dem Wege zu gehen. Die Kommission<br />
hätte es sehr begrüsst, wenn die eidgenössischen und kantonalen<br />
Instanzen, die sich mit diesem Projekte befassten, die Schwierigkeiten<br />
nicht gescheut und diese Katastrophe zu einer einwandfreien<br />
Korrektion des Bachbettes benützt hätte. Es muss noch beigefügt<br />
werden, dass auch die Strassenbrücke, welche über diesen Wildbach<br />
führt, einem starken Anschwellen des Baches nicht Rechnung<br />
trägt, denn sie gleicht mehr einer Staumauer, als einem<br />
Durchlass. Im Projekt ist auch der Umbau dieser Brücke vorgesehen.<br />
Nachdem mindestens : /4 der vorgesehenen Korrektion aus den<br />
eingangs erwähnten Gründen unverzüglich ausgeführt werden<br />
mussten und die Erstellung eines vollständig neuen Bachbettes<br />
heute grosse Mehrauslagen verursachen würde, überdies sich die<br />
Gemeindeverwaltung von Saas-Almagell einer nachträglichen Aenderung<br />
des Bachbettes mit allen ihr rechtlich zur Verfügung stehenden<br />
Mitteln widersetzen würde, kam die Kommission einstimmig<br />
zum Beschlüsse, Ihnen Eintreten auf das Dekret zu beantragen.<br />
L'entrée en matière est admise.<br />
31
PROJET DE DECRET<br />
concernant la correction de l'Almagellerbach,<br />
sur le territoire de la commune de Saas-Almagell<br />
LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />
En exécution de la loi <strong>du</strong> 6 juillet 1932 sur les cours d'eau ;<br />
Vu la demande de la commune de Saas-Almagell ;<br />
Vu les plans et devis dressés par le Département des travaux publics et<br />
des forêts et approuvés par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ;<br />
Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
décrète :<br />
Article premier. — Les travaux de correction de l'Almagellerbach, sur le<br />
territoire de la commune de Saas-Almagell, sont déclarés d'utilité publique.<br />
Art. 2. — Les frais de ces travaux sont évalués à Fr. 60,000.— et incombent<br />
à la commune de Saas-Almagell sur le territoire de laquelle ils seront exécutés.<br />
Art. 3. — L'<strong>Etat</strong> contribue à l'exécution de cette œuvre par une subvention<br />
de 25 % des dépenses effectives, conformément aux dispositions de l'art. 20 de<br />
la loi précitée.<br />
Art. 4. — Le paiement de ce subside s'effectuera au fur et à mesure de<br />
l'avancement des travaux par annuités de Fr. 8500.— au maximum.<br />
Art. 5. — Les travaux seront exécutés sous la direction et la surveillance <strong>du</strong><br />
Département des travaux publics et des forêts.<br />
Art. 6. — La commune de Saas-Almagell devra faire l'avance des parts contributives<br />
de l'<strong>Etat</strong> et de la Confédération.<br />
Art. 7. — Le présent décret n'étant pas d'une portée générale entre immédiatement<br />
en vigueur.<br />
Ainsi projeté en séance <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, à Sion le 16 octobre 1953.<br />
DEKRETSENTWURF<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
betreffend die Verbauung des Almagellerbaches,<br />
auf Gebiet der Gemeinde Saas-Almagell<br />
DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />
In Ausführung des Gesetzes vom 6. Juli 1932 über die Wasserläufe ;<br />
Eingesehen das Begehren der Gemeinde Saas-Almagell ;<br />
Eingesehen die vom Baudepartement ausgearbeiteten und vom Staatsrat<br />
genehmigten Pläne und Kostenvoranschläge ;<br />
Auf Antrag des Staatsrates,<br />
beschliesst :<br />
Erster Artikel. — Die Korrektionsarbeiten des Almagellerbaches, auf Gebiet<br />
der Gemeinde Saas-Almagell, werden als Werk öffentlichen Nutzens erklärt.<br />
Art. 2. — Die Kosten dieser auf Fr. 60,000.— veranschlagten Arbeiten gehen<br />
zu Lasten der Gemeinde Saas-Almagell, auf deren Gebiet sie ausgeführt werden.<br />
32
Art. 3. — Der Staat beteiligt sich an der Ausführung dieses Werkes mit<br />
einer Beisteuer von 25 % der wirklichen Ausgaben, gemäss den Bestimmungen<br />
des Art. 20 vorgenannten Gesetzes.<br />
Art. 4. — Die Auszahlung dieses Beitrages erfolgt unter Voraussetzung entsprechender<br />
Arbeitsleistung in Jahresraten von höchstens Fr. 8500.—.<br />
Art. 5. — Die Arbeiten stehen unter der Leitung und Aufsicht des Baudepart<br />
ementes.<br />
Art. 6. — Die Gemeinde Saas-Almagell hat die Vorschüsse für die Bundesund<br />
Kantonsbeiträge zu leisten.<br />
Art. 7. — Gegenwärtiges Dekret tritt, weil nicht von allegmeiner Tragweite,<br />
sofort in Kraft.<br />
So entworfen in der Staatsratssitzung vom 16. Oktober 1953.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. BOTEN<br />
M. le député Copt demande des explications au sujet de<br />
l'annuité prévue dans le décret.<br />
M. le député Ed. Morand demande que l'on dise si les travaux<br />
sont ou non en voie d'exécution...<br />
M. le Chef <strong>du</strong> département Anthamatten répond que certains<br />
travaux sont commencés.<br />
Pour répondre à M. le député Copt sur le montant de l'annuité,<br />
il admet de le mettre à 7500 fr.<br />
Le décret est voté en premiers débats sans opposition.<br />
M. le député Biderbost, président de la commission, demande<br />
l'urgence.<br />
M. le député André Perraudin propose de verser les subsides<br />
en une seule fois à la fin des travaux.<br />
M. le député Bumann propose de laisser le montant de<br />
Fr. 8500.—.<br />
Sur explication de M. le Chef <strong>du</strong> département, M. le député<br />
André Perraudin retire sa proposition.<br />
M. le député Bumann retire également la sienne.<br />
Le décret est voté en seconds débats.<br />
Examen <strong>du</strong> projet de décret modifiant celui <strong>du</strong> 13 mai 1944<br />
concernant la participation financière de l'<strong>Etat</strong> à l'établissement<br />
d'hôpitaux, de cliniques et d'infirmeries de district et d'arrondissement.<br />
Rapportent : MM. les députés Victor Ruppen et Alois<br />
Gertschen.<br />
33
MESSAGE<br />
accompagnant le projet de décret modifiant celui <strong>du</strong> 13 mai<br />
1944 concernant la participation financière de l'<strong>Etat</strong> à l'établissement<br />
d'hôpitaux, de cliniques et d'infirmeries de district<br />
et d'arrondissement<br />
Sion, le 9 octobre 1953.<br />
LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />
au<br />
GRAND CONSEIL<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les députés,<br />
Le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, par décret <strong>du</strong> 20 novembre 1913, a fixé à Fr. 20,000.— le<br />
crédit maximum à porter annuellement au budget comme contribution aux frais<br />
de construction et de première installation des hôpitaux, de cliniques et d'infirmeries<br />
de district et d'arrondissement.<br />
Par décret provisoire <strong>du</strong> 13 mai 1944, l'article premier, alinéa 2 <strong>du</strong> décret<br />
<strong>du</strong> 20 novembre 1913 fut modifié et ce crédit porté au maximum à Fr. 50,000.—<br />
pour une <strong>du</strong>rée de dix ans.<br />
De 1945 à 1949 inclusivement, le montant budgeté et payé a été de<br />
Fr. 50,000.— conformément au décret.<br />
Lorsqu'en 1950 a été étudié le versement de subventions pour la construction<br />
des derniers bâtiments, il a été constaté que si le montant prévu annuellement<br />
au budget était de Fr. 50,000.— les sommes <strong>du</strong>es ne seraient versées dans<br />
leur ensemble que dans une quinzaine d'années. Cette notion impliquait que<br />
<strong>du</strong>rant ce temps aucune construction ou transformation nouvelle ne serait envisagée<br />
et que l'<strong>Etat</strong> se refuserait à participer aux frais de nouveaux établissements.<br />
En 1951, par suite des travaux entrepris à Sion et à Viège, il a fallu prévoir<br />
une augmentation de la somme budgetée. C'est ainsi qu'à côté <strong>du</strong> crédit ordinaire<br />
ramené à Fr. 30,000.— il avait été porté un supplément extraordinaire de<br />
Fr. 143,500.-.<br />
En 1952, le budget et le compte ont comporté le versement de Fr. 143,500.—.<br />
Enfin, pour l'année en cours, la participation de l'<strong>Etat</strong> a été de Fr. 150,000.—<br />
et le projet de budget pour 1954 prévoit la même somme. Celle-ci sera encore<br />
nécessaire <strong>du</strong>rant quelques années, vu que le solde des engagements <strong>du</strong>s à ce<br />
jour se monte à Fr. 675,742.15, répartis comme suit :<br />
Hôpital régional de Sion Fr. 279,324.35<br />
Hôpital de Viège Fr. 360,361.80<br />
Préventorium Clairval, Finhaut Fr. 36,056.—<br />
Il y aura lieu de tenir compte d'autre part des agrandissements prévus à<br />
Brigue et à Sierre.<br />
Cette participation annuelle de Fr. 150,000.— s'avère nécessaire et notre<br />
canton peut être déjà trop heureux de n'avoir pas à subsidier, pour l'instant <strong>du</strong><br />
moins, les comptes d'exploitation de nos établissements hospitaliers, ce qui est<br />
actuellement le cas dans la quasi totalité de nos cantons confédérés. L'effort que<br />
nous faisons en <strong>Valais</strong> pour la lutte contre les maladies, pour les soins aux malades,<br />
est très faible en proportion des réalisations d'autres cantons. Nos établissements<br />
hospitaliers ont besoin et ceci le plus rapidement possible des sommes<br />
qui leur sont promises.<br />
34
Il s'impose cependant de régulariser la situation <strong>du</strong> point de vue légal car<br />
aux termes des décrets en vigueur c'est une somme de Fr. 50,000.— au maximum<br />
qui devrait figurer au budget.<br />
Du point de vue pratique aussi, pour la stabilité <strong>du</strong> budget et pour que les<br />
administrations ayant des projets en portefeuille sachent à quoi s'en tenir et sur<br />
quel crédit elles peuvent compter, il est nécessaire de s'en tenir à des dispositions<br />
légales précises.<br />
Nous osons espérer que les membres de la Haute Assemblée accorderont à<br />
ce projet une attention bienveillante.<br />
Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les Députés,<br />
pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous recommander<br />
avec nous à la Protection divine.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
BOTSCHAFT<br />
zum Dekrets-Entwurf betreffend die Abänderung des Dekretes<br />
vom 13. Mai 1944 über die finanzielle Beteiligung des Staates<br />
an der Errichtung von Spitälern, Kliniken und Krankenhäusern<br />
der Bezirke und Kreise<br />
Sitten, den 9. Oktober 1953.<br />
DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />
an den<br />
GROSSEN RAT<br />
Herr Präsident,<br />
Herren Grossräte,<br />
Der Grosse Rat hat mit Dekret vom 20. November 1913 den alljährlich im<br />
Voranschlag vorzusehenden Kredit als Beitrag an die Kosten des Baues und der<br />
erstmaligen Einrichtung der Spitäler, Kliniken und Krankenhäuser der Bezirke<br />
und Kreise auf höchstens Fr. 20,000.— festgesetzt.<br />
Der Artikel 1. Abs. 2 des Dekretes vom 20. November 1913 wurde <strong>du</strong>rch<br />
das provisorische Dekret vom 13. Mai 1944 abgeändert und der Kredit auf<br />
höchstens Fr. 50,000- für 10 Jahre erhöht.<br />
Von 1945 bis 1949 inbegriffen, wurden gemäss Dekret jeweilen Fr. 50,000.—<br />
in den Voranschlag aufgenommen und ausbezahlt.<br />
Als im Jahre 1950 die Ausrichtung des Beitrages an die zuletzt ausgeführten<br />
Arbeiten einer näheren Prüfung unterzogen wurde, musste fesgestellt werden,<br />
dass mit einem jährlichen Kredit von Fr. 50,000.— die geschuldeten Beträge erst<br />
innert 15 Jahren ausbezahlt werden könnten. Die Folge davon wäre, dass während<br />
dieser Zeit kein Neubau oder Umbau in Aussicht genommen und der Staat<br />
einen Beitrag an die Kosten von neuen Anstalten verweigern würde.<br />
Im Jahre 1951 wurden an den Spitälern in Sitten und Visp Arbeiten<br />
ausgeführt und es musste eine Erhöhung des veranschlagten Betrages vorgesehen<br />
werden. So wurde neben dem auf Fr. 30,000.— re<strong>du</strong>zierten ordentlichen Beitrag<br />
ein ausserordentlicher Beitrag von Fr. 143,500.— vorgesehen.<br />
Im Jahre 1952 wurden Fr. 143,500.— in den Voranschlag aufgenommen und<br />
ausbezahlt.<br />
35
Für das laufende Jahr betrug die finanzielle Beteiligung des Staates<br />
Fr. 150,000.— und der Voranschlag für 1954 sieht den gleichen Beitrag vor.<br />
Dieser Betrag wird noch für einige Jahre benötigt, da die bis heute geschuldeten<br />
Beiträge sich noch auf Fr. 675,742,15, belaufen. Diese verteilen sich wie folgt :<br />
Spital Sitten Fr. 279,324.35<br />
Spital Visp 360,361.80<br />
Präventorium Clairval, Finhaut 36,056.—<br />
Es wird noch der in Aussicht genommenen Vergrösserung der Spitäler in<br />
Brig und Siders Rechnung getragen werden müssen.<br />
Ein jährlicher Beitrag von Fr. 150,000.— erweist sich als notwendig. Unser<br />
Kanton kann sich mehr als glücklich schätzen, dass er, wenigstens bis heute,<br />
nicht noch an die Betriebskosten unserer Heilanstalten beizutragen hatte, was fast<br />
in allen Kantonen der Fall ist. Die Leistungen unseres Kantons für die<br />
Bekämpfung der Krankheiten und für die Krankenpflege nehmen sich gegenüber<br />
denjenigen der andern Kantone sehr bescheiden aus. Unsere Heilanstalten<br />
benötigen die ihnen in Aussicht gestellten Beträge so rasch wie möglich.<br />
Die Lage muss jedoch gesetzlich geregelt werden, denn laut den in Kraft<br />
stehenden Dekreten sollte jeweilen ein Höchstbetrag von Fr. 50,000.— in den<br />
Voranschlag aufgenommen werden.<br />
Man muss sich aber auch in praktischer Hinsicht an genaue gesetzliche<br />
Bestimmungen halten können, damit die Verwaltungen, die Arbeiten auszuführen<br />
beabsichtigen, wissen, woran sie sind und auf welche Beiträge sie zählen können.<br />
Wir hoffen, die hohe Versammlung werde diesem Dekrets-Entwurf ein<br />
wohlwollendes Verständnis entgegenbringen.<br />
Wir benützen diesen Anlass, um ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
die Versicherung unserer ehrfurchtsvollen Hochachtung zu erneuern und<br />
Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />
M. V. Ruppen, rapporteur français.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
Monsieur le President et Messieurs, la commission <strong>du</strong> projet<br />
de décret modifiant celui de mai 1944 concernant la participation<br />
financière de l'<strong>Etat</strong> à l'établissement d'hôpitaux, de cliniques<br />
et d'infirmeries de district et d'arrondissement s'est réunie le 16<br />
novembre en présence <strong>du</strong> Chef <strong>du</strong> Département de l'hygiène publique,<br />
M. le Dr Schnyder, et <strong>du</strong> Chef de service, M. le Dr Calpini.<br />
Elle était composée de MM. les députés Broccard, président,<br />
Gertschen, vice-président et rapporteur, Stoffel, Burdevet et Ruppen,<br />
rapporteur.<br />
La commission a pris connaissance des projets adoptés déjà<br />
et dont le solde des subventions cantonales à verser s'élève à<br />
Fr. 675,742.15.<br />
La commission a pris également connaissance des projets<br />
en cours dont la part cantonale des subventions s'élèvera à<br />
Fr. 1,088,102.—.<br />
36
Le total des subventions se montera ainsi à Fr. 1,763,844^15.<br />
Les subventions jouent un rôle important pour ces établissements.<br />
Cependant il importe non moins que le versement de ces<br />
subventions ne soit pas trop retardé afin de ne pas charger les<br />
frais généraux de ces établissements, ce qui risquerait d'augmenter<br />
le prix de pension.<br />
A cet effet il y a lieu d'établir un plan de paiement qui permette<br />
de verser les subventions dans un délai de 7 ans au moins<br />
après la fin des travaux de construction, ce qui porte à 10 ans<br />
environ le nombre d'années nécessaires pour effectuer les versements<br />
des subventions.<br />
La commission vous invite donc, d'accord avec le Gouvernement<br />
et la Commission des finances, à accepter les modifications<br />
qui seront signalées lors de la lecture <strong>du</strong> projet de décret et vous<br />
propose en conséquence l'entrée en matière.<br />
Hr. A. Gertschen, deutscher Berichterstatter.<br />
Herr Präsident und Herren ! Die Kommission zur Behandlung<br />
des Dekretes betreffend die Abänderung des Dekretes vom 13. Mai<br />
1944 über finanzielle Beteiligung des Staates an der Errichtung<br />
von Spitälern und Kliniken, setzt sich zusammen aus den Herren<br />
Dr. L. Broccard, als Präsident, Sylvain Burdevet, Otto Supersaxo,<br />
vertreten <strong>du</strong>rch Herrn Theo<strong>du</strong>l Stoffel, Viktor Ruppen, Alois<br />
Gertschen.<br />
Die beiden letztgenannten wurden als Berichterstatter bestimmt.<br />
Die Kommission versammelte sich am 6. November im Regierungshause.<br />
Die Mitglieder waren alle anwesend. Herr Staatsrat<br />
Dr. Schnyder, war verhindert an den Beratungen teilzunehmen,<br />
wurde aber <strong>du</strong>rch Herrn Kantonsarzt Dr. Calpini vertreten.<br />
Das Dekret welches uns beschäftigt, sieht eine Abänderung des<br />
Dekretes vom 13. Mai 1944, betreffend Beteiligung des Staates<br />
an der Errichtung von Spitälern, Kliniken und Krankenhäusern<br />
der Bezirke und Kreise vor.<br />
Wie aus der Botschaft des Staatsrates hervorgeht, hat der<br />
Grosse Rat mit Dekret vom 20. November 1913 bschlossen, den<br />
jährlichen Beitrag für die Subventierung für Errichtung von Spitälern<br />
usw. auf Fr. 20,000.— festzusetzen.<br />
Mit provisorischem Dekret vom 13. Mai 1944 wurde dieser<br />
Beitrag auf Fr. 50,000.— erhöht.<br />
Durch die Entwicklung im Ausbau und Vergrösserung der<br />
bestehenden Spitäler und Kliniken, sowie <strong>du</strong>rch die Errichtung<br />
neuer, notwendiger Spitäler erwies sich in der Folge auch der<br />
Betrag von Fr. 50,000.— als viel zu niedrig. Mit einem Beitrag<br />
37
von Fr. 50,000.— pro Jahr, würde es 35 Jahre dauern die heutigen<br />
Subventions-Ansprüche erfüllen zu können.<br />
Angesichts dieser Sachlage wurde im Budget 1952 ein Betrag<br />
von Fr. 143,500.— aufgenommen. Für das laufende Jahr beträgt<br />
die finanzielle Beteiligung rund Fr. 150,000.—.<br />
Dieser Entwicklung bei der Subventionierung der Spitäler<br />
muss nun <strong>du</strong>rch ein neues Dekret Rechnung getragen werden.<br />
Die geschuldeten Beträge bis heute belaufen sich auf<br />
Fr. 675,742.15 verteilt wie folgt :<br />
Spital Sitten Fr. 279,324.—<br />
Spital Visp » 360,362.—<br />
Präventorium Finhaut . . . . » 36,056.15<br />
dazu kommen die neuen Projekte :<br />
Absonderungshaus des Spitals Brig » 271,250.—<br />
Spital Siders » 667,500.—<br />
Spital Martigny » 125,000.—<br />
Spital Monthey » 19,352.—<br />
Präventorium Illiez » 5,000.—<br />
Fr. 1,763,844.15<br />
Angesichts dieser Entwicklung ist eine Erhöhung der jährlichen<br />
Quoten unerlässlich. Nach Ansicht der einstimmigen Kommission<br />
ist auch der vorgeschlagene Betrag von Fr. 150,000.—<br />
noch ungenügend und sollte auf rund Fr. 200,000.— erhöht werden,<br />
um die übernommenen Verpflichtungen in einer angemessenen<br />
Frist einzuhalten, resp. zu erfüllen.<br />
Wenn wir die eingegangenen Verpflichtungen mit jährlichen<br />
Quoten von Fr. 200,000.— tilgen, benötigt dies immer noch eine<br />
Dauer von 9-10 Jahren, während sich mit einem Jahresbeitrag von<br />
nur Fr. 150,000.— die Dauer der Amortisation auf 12 Jahre verlängern<br />
würde.<br />
Vergrösserungen und Verbesserungen unserer Spitäler sind im<br />
Interesse unserer Volksgesundheit und drängen sich auch <strong>du</strong>rch<br />
die ständige Zunahme der Bevölkerung auf.<br />
Durch allzu niedrige Beiträge hemmen wir aber die notwendige<br />
Entwicklung auf diesem Gebiet und wir machen <strong>du</strong>rch den<br />
ausserordentlichen langfristigen Abzahlungsmo<strong>du</strong>s der Subventionsbeiträge,<br />
den Wert dieser Subventionen beinahe illusorisch,<br />
weil <strong>du</strong>rch die auflaufenden Zinsen für die Vorschüsse, die die<br />
Anstalt leisten muss, ein wesentlicher Teil der Subvention aufgebraucht<br />
wird. Da<strong>du</strong>rch aber steigern sich die Kosten der Anstalt<br />
und die Folgen sind Erhöhung der Pensionspreise für unsere<br />
Kranken.<br />
38
Bei den <strong>du</strong>rchwegs bescheidenen finanziellen Verhältnissen<br />
unserer Bevölkerung haben wir ein eminentes Interesse den Aufenthalt<br />
in unsern Krankenhäusern zu möglichst bescheidenen<br />
Preisen zu ermöglichen.<br />
Wir wollen nie vergessen, dass schliesslich unsere Spitäler und<br />
Kliniken für die Kranken da sind und nicht umgekehrt.<br />
Der Staat kann eine finanzielle Anstrengung in der Subventionierung<br />
dieser Spitäler und Kliniken umsomehr rechtfertigen, als<br />
unser Kanton im Gegensatz zu vielen andern Kantonen an die<br />
Verwaltung der Spitäler keine Beiträge bezahlen muss und<br />
da<strong>du</strong>rch eine grosse finanzielle Entlastung geniesst.<br />
Aus all diesen Erwägungen beantragt Ihnen die Kommission<br />
einstimmig auf das Dekret einzutreten. Unter Art. 1 werden wir<br />
Ihnen die Erhöhung des jährlichen Beitrages beantragen.<br />
L'entrée en matière est proposée.<br />
M. le député P. de Roten demande s'il n'est pas mieux de soumettre<br />
au peuple un projet définitif plutôt que des modifications<br />
successives.<br />
M. le Dr Schnyder, Chef <strong>du</strong> Département de police et de Vhygièrae,<br />
donne raison en principe à M. de Roten ; cependant il ne<br />
peut s'y résoudre en ce moment pour des questions pratiques<br />
immédiates.<br />
L'entrée en matière est votée.<br />
PROJET DE DECRET<br />
modifiant celui <strong>du</strong> 13 mai 1944 concernant la participation<br />
financière de l'<strong>Etat</strong> à l'établissement d'hôpitaux, de cliniques<br />
et d'infirmeries de district et d'arrondissement<br />
LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />
Vu l'accroissement de la population valaisanne qui a obligé les administrations<br />
des hôpitaux de district et d'arrondissement à entreprendre ou à prévoir<br />
l'augmentation <strong>du</strong> nombre de lits et l'agrandissement des bâtiments existants ;<br />
Vu le renchérissement enregistré dans le coût des constructions ;<br />
Vu les articles 20 et 30, chiffre 3 de la Constitution cantonale ;<br />
Vu le décret <strong>du</strong> 13 mai 1944 modifiant celui <strong>du</strong> 20 novembre 1913 ;<br />
Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
décrète :<br />
Article premier. — Le crédit maximum prévu à l'article 1 <strong>du</strong> décret <strong>du</strong> 13<br />
mai 1944 est porté de Fr. 50,000— à Fr. 150,000— pour une <strong>du</strong>rée de cinq ans<br />
dès et y compris l'exercice 1954.<br />
Art. 2. — Le présent décret n'étant pas d'une portée permanente ne sera<br />
pas soumis à la votation populaire.<br />
39
Il entre immédiatement en vigueur.<br />
Ainsi projeté en <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à Sion, le 9 octobre 1953.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> : ,<br />
N. ROTEN<br />
GESETZESENTWURF<br />
betreffend die Abänderung des Dekretes vom 13. Mai 1944<br />
über die finanzielle Beteilung des Staates an der Errichtung<br />
von Spitälern, Kliniken und Krankenhäusern der Bezirke<br />
und Kreise<br />
DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />
Eingesehen, dass infolge der Zunahme der Walliser Bevölkerung die<br />
Verwaltungen der Bezirks- und Kreisspitäler sich gezwungen sahen, eine<br />
Erhöhung der Anzahl Betten und die Vergrösserun" der bestehenden Gebäude<br />
in Angriff oder in Aussicht zu nehmen ;<br />
Eingesehen die Verteuerung der Baukosten ;<br />
Eingesehen die Artikeln 20 und 30, Ziffer 3 der Kantonsverfassung ;<br />
Eingesehen das Dekret vom 13. Mai 1944, welches dasjenige vom 20. Januar<br />
1913 abändert ;<br />
Auf Antrag des Staatsrates :<br />
beschliesst :<br />
Erster Artikel. — Der im Artikel 1 des Dekretes vom 13. Mai 1944 vorgesehene<br />
Höchstbetrag von Fr. 50,000.— wird von 1954 an, das Verwaltungsjahr<br />
1954 inbegriffen, für die Dauer von 5 Jahren auf Franken 150,000.— erhöht.<br />
Art. 2. — Da dieses Dekret nur von vorübergehender Tragweite ist, wird<br />
es nicht der Volksabstimmung unterbreitet und tritt sofort in Kraft.<br />
So entworfen im Staatsrate zu Sitten, den 9. Oktober 1953.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
A l'article premier la commission propose de porter le chiffre<br />
de Fr. 50,000.— à 150,000.— et 200,000.— et de prévoir une<br />
<strong>du</strong>rée de 10 ans.<br />
M. le député de Roten croit qu'il faut se montrer prudent à<br />
cause des dispositions constitutionnelles, le décret <strong>du</strong> 20 novembre<br />
1913 ayant été adopté par le peuple. Ici, il ne s'agissait pas<br />
de consultation populaire.<br />
M. le Chef <strong>du</strong> Département Dr Schnyder fait valoir qu'en 1944<br />
on a procédé de la même façon.<br />
M. le député de Roten ne voit pas d'inconvénient à voter<br />
l'article, mais demandera la votation populaire à la discussion<br />
générale.<br />
40
A l'art. 2, il en fait ainsi.<br />
M. le député Broccard s'oppose à la proposition de Roten,<br />
<strong>du</strong> moins dans le sens indiqué par son collègue.<br />
M. le député J. Luisier estime l'objection de M. de Roten<br />
tardive.<br />
M. le député Travelletti croit fondée l'opinion de M. de Roten.<br />
La prorogation de 1944 s'est faite en vertu des pouvoirs éten<strong>du</strong>s<br />
<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
Aujourd'hui on peut, sans inconvénient, consulter le peuple.<br />
Toutefois, une loi sur l'hygiène étant à l'étude, et d'autre part le<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> étant prié de revoir cette question jusqu'aux<br />
seconds débats, M. de Roten est requis de retirer sa proposition.<br />
Il en est fait ainsi et M. de Roten se réserve de revenir sur<br />
cette question en deuxième lecture.<br />
Le décret est voté en première lecture.<br />
Examen <strong>du</strong> projet de décret concernant la lutte contre la tuberculose.<br />
Rapportent : MM. les députés Arlettaz et Salzgeber.<br />
MESSAGE<br />
accompagnant le projet de décret concernant l'exécution<br />
des prescriptions fédérales de la lutte contre la tuberculose<br />
LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />
au<br />
GRAND CONSEIL<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les députés,<br />
Le décret cantonal d'exécution de la loi fédérale <strong>du</strong> 13 juin 1928 sur la<br />
lutte contre la tuberculose actuellement en vigueur date <strong>du</strong> 19 novembre 1932.<br />
Il reprend l'essentiel des mesures arrêtées dans l'ordonnance fédérale <strong>du</strong> 20 juin<br />
1930 tout spécialement. Depuis lors, la lutte contre la tuberculose s'est développée,<br />
son organisation s'est précisée, les méthodes de détection elles-mêmes de<br />
même que les soins se sont développés. Aussi le décret de 1932 ne contient-il<br />
plus les dispositions générales destinées à donner une base légale moderne à la<br />
lutte contre la tuberculose dans notre canton. C'est la raison pour laquelle le<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a décidé de présenter à la Haute Assemblée le texte d'un décret<br />
nouveau plus compatible avec les exigences nouvelles.<br />
GENERALITES<br />
L'autorité compétente, selon la loi fédérale de 1928 serait le Département<br />
chargé de l'hygiène publique, tandis que l'organe chargé de l'exécution serait la<br />
Ligue <strong>Valais</strong>anne pour la lutte contre la tuberculose. Il est clair en l'occurrence<br />
ue le Département chargé de l'hygiène publique dans sa tâche de surveillance<br />
oit rester en contact avec d'autres départements, tels que celui de l'Instruction<br />
publique tout spécialement.<br />
41
Le décret en question tient compte <strong>du</strong> système d'organisation actuellement<br />
en vigueur en <strong>Valais</strong>. Il précise le rôle de certains organes, tels que la Ligue<br />
<strong>Valais</strong>anne pour la lutte contre la tuberculose, de même que certaines méthodes<br />
de détection ou de prévention nouvelles. Il détermine également les bases essentielles<br />
d'activité des ligues de district.<br />
La loi qui intro<strong>du</strong>it le timbre tuberculose a permis la création de la Ligue<br />
<strong>Valais</strong>anne pour la lutte contre la tuberculose et lui donne les moyens financiers<br />
nécessaires pour lui permettre de développer de plus en plus son activité. Cette<br />
Ligue est actuellement en pleine organisation. Elle a arrêté un programme<br />
d'action qui peut se résumer dans les quelques mots suivants : précision des méthodes<br />
de détection et de prévention par la création d'un service médical, réorganisation<br />
de la radiophotographie, organisation de la vaccination contre la tuberculose,<br />
organisation et développement de services de post-cures. Les sommes<br />
mises à disposition de la Ligue cantonale suffiront tout juste d'ici peu à couvrir<br />
les engagements financiers que nécessite une telle activité.<br />
Le décret spécifie plus loin quel est le but des sanatoria, préventoria, etc.<br />
et quelles sont leurs conditions essentielles d'exploitation. Il importait en effet de<br />
déterminer d'une manière plus précise le genre de malades qui peuvent être réunis<br />
dans chacun de ces établissements, mais il est clair qu'il n'est pas possible de<br />
faire une discrimination trop précise, la décision définitive devant rester <strong>du</strong> ressort<br />
<strong>du</strong> médecin spécialisé.<br />
La lutte contre la tuberculose, qui présente avant tout un caractère médical,<br />
se double de plus en plus d'un aspect social. Le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> a donné l'an dernier<br />
son accord à ce que les crédits nécessaires soient attribués à la construction<br />
d'un service social, qui placé à côté <strong>du</strong> Sanatoriam <strong>Valais</strong>an, étendra son activité<br />
parmi tous les malades tuberculeux valaisans. Le décret en question détermine<br />
dans les grandes lignes le but de ce Service et comment il sera dirigé.<br />
DETECTION ET PREVENTION<br />
Le décret présenté donne des précisions sur les méthodes nouvelles, radiophotographie,<br />
vaccination par le B.C.G., cuti-réactions. La radiophotographie est<br />
en général facultative. Par contre, dans des cas donnés (par exemple recherche<br />
d'une source d'infection dans le cas d'une épidémie grave ou pour certains groupements<br />
de population), cet examen peut être appliqué d'une manière obligatoire<br />
; mais dans ce cas, un examen radioscopique privé peut se substituer à<br />
celui radiophotographique. De même, la vaccination reste absolument libre ; le<br />
décret prévoit seulement qu'elle est recommandée dans des cas déterminés.<br />
Il est prévu que le Service radiophotographique, actuellement attaché au Service<br />
de l'hygiène publique, sera remis à la Ligue cantonale dès que cette dernière<br />
aura pu s'organiser et disposera pour le moins d'une partie importante des sommes<br />
destinées à l'achat dappareils nouveaux.<br />
POST-CUBES<br />
Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> signale l'importance qu'il attache au développement <strong>du</strong><br />
Service social en faveur des malades tuberculeux valaisans. C'est ce service placé<br />
sous la direction de la Ligue cantonale qui sera chargé de mener à bien toutes<br />
les activités para-médicales et sociales de post-cures. Il s'agit là d'un élément<br />
nouveau de la lutte contre la tuberculose, qui jusqu'à ce jour a été négligé. Il<br />
est pourtant très important de le préciser car la lutte contre la tuberculose ne<br />
consiste pas seulement à assurer des soins mais bien aussi à veiller à ce que les<br />
effets d'une cure suivie par nos malades en sanatorium ne soient pas contrecarrés<br />
totalement par les exigences d'un retour à la vie. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> espère bien<br />
que l'évolution de ce Service social permettra notamment de diminuer le nombre<br />
des risques tout en épargnant aux malades consolidés de graves soucis et de profondes<br />
désillusions.<br />
42
PROTECTION DE L'ENFANCE<br />
Un chapitre tout particulier a été attribué à cette question, car la Ligue<br />
cantonale devra, en collaboration avec les départements intéressés, les médecins<br />
scolaires et le corps médical, préciser toujours mieux son activité en faveur de<br />
l'enfance. Dans ce domaine, nos ligues ont déjà exécuté un travail remarquable,<br />
spécialement par l'intermédiaire de leurs infirmières visiteuses.<br />
MESURES FINANCIERES<br />
Ces dispositions n'apportent pas de grandes innovations. Dans le fond, elles<br />
reprennent les dispositions <strong>du</strong> décret actuellement en vigueur tout en en précisant<br />
les limites. Le décret de 1952 attribuait aux ligues <strong>du</strong> 5 au 33 % de leurs dépenses<br />
nettes. Le nouveau texte prévoit un montant de 25 %. Il est absolument indispensable<br />
d'assurer aux ligues de district des subventions fixes, car actuellement<br />
leurs dirigeants ne peuvent que difficilement établir un budget étant donné qu'ils<br />
ignorent à l'avance quelle sera la part réelle <strong>du</strong> canton, alors que <strong>du</strong> côté de la<br />
Confédération les normes sont bien précisées : 33 % des dépenses pour ce qui est<br />
de la lutte médicale et para-médicale, 25 % des dépenses pour ce qui est de<br />
l'organisation administrative des ligues. Devant le développement de leurs activités,<br />
les ligues de district voient leurs dépenses augmenter et il est nécessaire que<br />
le subventionnement assuré tienne compte de cette évolution. Ainsi les ligues se<br />
verraient dans l'ensemble assurer la couverture d'environ 50 % de leurs frais,<br />
le 50 % restant devant être trouvé auprès des communes ou fourni par la générosité<br />
<strong>du</strong> public. Il ne faut pas oublier ici que les ligues de district jouent indirectement<br />
dans le système sanitaire <strong>du</strong> canton un rôle très important dans l'évolution<br />
de l'hygiène. Tout en s'occupant" de lutter contre la tuberculose, les infirmières<br />
des ligues sont appelées à remplir de temps à autre le rôle d'assistantes ou d'infirmières<br />
d'hygiène sociale. Elles forment actuellement le noyau de toute une activité<br />
qui ira certainement se développant au cours des années à venir et il y a<br />
lieu d'en tenir compte.<br />
Les subventions versées aux pavillons, préventoria et colonies de vacances<br />
rentrent dans le cadre des subventions actuelles, 5 à 12 % des dépenses nettes.<br />
Le décret prévoit 4 % pour les pavillons et 8 % pour les préventoria et les colonies<br />
de vacances. Il y a lieu de préciser que pour ces deux dernières catégories,<br />
le montant n'est pas calculé sur les dépenses nettes, étant donné que ces établissements<br />
peuvent être appelés à recevoir des ressortissants d'autres cantons, mais<br />
bien sur la base <strong>du</strong> coût d'une journée par personne domiciliée en <strong>Valais</strong> ou ressortissante<br />
de notre canton.<br />
Le décret en question a été également présenté et accepté par les organes<br />
intéressés, tout particulièrement par la Ligue cantonale qui elle-même groupe en<br />
son sein les représentants <strong>du</strong> corps médical. Dans l'ensemble, tout en recherchant<br />
à préciser les méthodes de travail intro<strong>du</strong>ites ou à intro<strong>du</strong>ire en <strong>Valais</strong>, ce décret<br />
vise à garder tout le caractère de souplesse nécessaire pour que la lutte contre<br />
une telle maladie conserve avant tout son aspect essentiellement humain et tienne<br />
compte des conditions de vie si diverses dans nos régions.<br />
Nous osons espérer que ce projet rencontrera auprès de chacun de vous<br />
l'accueil le plus bienveillant.<br />
Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les députes,<br />
pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous recommander<br />
avec nous à la Protection divine.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
43
BOTSCHAFT<br />
zum kantonalen Vollziehungsdekret betreffend die<br />
eidgenössischen Vorschriften über die Tuberkulosebekämpfung<br />
DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />
an den<br />
GROSSEN RAT<br />
Herr Präsident,<br />
Herren Grossräte,<br />
Das heute in Kraft stehende Vollziehungsdekret zum Bundesgesetz vom<br />
13. Juni 1928 über die Tuberkulosebekämpfung stammt vom Jahre 1932. Es<br />
übernimmt im wesentlichen besonders die <strong>du</strong>rch die Bundesverordnung vom<br />
20. Juni 1930 beschlossenen Massnahmen. Seither ist die Tuberkulosebekämpfung<br />
fortgeschritten, ihre Organisation ausgebaut worden und die verschiedenen<br />
Verfahren zur Ermittlung des Tuberkulose und die Krankenpflege haben ebenfalls<br />
eine Entwicklung erfahren. Das Dekret von 1932 enthält auch keine allgemeinen<br />
Bestimmungen zum Aufbau der Tuberkulosebekämpfung im Wallis auf einer<br />
neuzeitlichen gesetzlichen Grundlage. Der Staatsrat hat deshalb beschlossen, der<br />
Hohen Versammlung ein neues Dekret zu unterbreiten, das mit den heutigen<br />
Anforderungen in besserm Einklang steht.<br />
ALLGEMEINES<br />
Das Hygienedepartement ist die zuständige Behörde, während die Walliser<br />
Liga zu Bekämpfung der Tuberkulose mit der Ausführung betraut ist. Selbstverständlich<br />
muss das Hygienedepartement mit andern Departementen, so namentlich<br />
mit dem Erziehungsdepartement in Verbin<strong>du</strong>ng bleiben.<br />
Das Dekret trägt der heutigen Organisation der Tuberkulosebekämpfung im<br />
Wallis Rechnung. Es umschreibt die Aufgabe gewisser Organe wie z.B. der<br />
Walliser Liga sowie einige neue Ermittlungs- und Vorbeugungsverfahren. Es<br />
bestimmt ebenfalls die wesentlichen Grundlagen der Tätigkeit der Bezirksligen.<br />
Dank dem Gesetze über die Schaffung eines kantonalen Fonds für die<br />
Tuberkulosebekämpfung konnte die Walliser Liga ins Leben gerufen werden<br />
und ihr die nötigen Mittel zur Ausübung ihrer Tätigkeit zur Verfügung gestellt<br />
werden. Die Liga ist gegenwärtig mitten in der Organisationsarbeit. Sie hat ein<br />
Aktionsprogramm aufgestellt, welches kurz zusammengefasst werden kann<br />
wie folgt : Ausbau der Ermittlungs- und Vorbeugungsverfahren <strong>du</strong>rch Schaffung<br />
eines ärztlichen Dienstes, Reorganisation des Schirmbildverfahrens,<br />
Organisation der Impfung gegen die Tuberkulose, Organisation und Ausbau der<br />
Nachfürsorgestellen. Die der Liga zur Verfügung stehenden Kredite werden aber<br />
über kurzem gerade zur Deckung der Ausgaben ausreichen, die <strong>du</strong>rch dieses<br />
Aktionsprogramm bedingt werden.<br />
Das Dekret umschreibt ferner den Zweck und die wesentlichen Betriebsbedingungen<br />
der Sanatorien, der Präventorien usw. Es musste nämlich näher<br />
bestimmt werden, welche Kranken in den einzelnen Anstalten versorgt werden<br />
können. Eine ganz genaue Unterschei<strong>du</strong>ng wird allerdings nicht möglich sein,<br />
weil letzten Endes der Tuberkulosearzt zu entscheiden hat.<br />
Die Tuberkulosebekämpfung, die in erster Linie ein medizinisches Problem<br />
ist, wird immer mehr und mehr auch zu einer sozialen Frage. Der Grosse Rat hat<br />
letztes Jahr die nötigen Kredite zur Erstellung eines Gebäudes für den Fürsorgedienst,<br />
der alle Walliser Tuberkulosekranken zu betreuen haben wird,<br />
bewilligt. Das Dekret umschreibt in grossen Zügen, welches der Zweck des<br />
Sozialfürsorgedienstes ist und wie dieser Dienst geleitet werden soll.<br />
44
ERMITTLUNG UND VORBEUGUNG<br />
Das Dekret enthält nähere Angaben über die neuen Ermittlungs- und<br />
Vorbeugungsmethoden, Schirmbildverfahren, B.C.G.-Impfung und Tuberkulin-<br />
Reaktion. Das Schirmbildverfahren ist im allgemeinen fakultativ. In gewissen<br />
Fällen z.B. für bestimmte Bevölkerungsgruppen und wenn bei einer gefährlichen<br />
Epidemie nach dem Infektionsherd geforscht werden muss, kann es als obligatorisch<br />
erklärt werden. In diesem Fall kann aber eine private Durchleuchtung<br />
an die Stelle des obligatorischen Schirmbildverfahrens treten. Die Impfung ist<br />
ebenfalls nicht obligatorisch. Das Dekret sieht nur vor, dass sie in bestimmten<br />
Fällen zu empfehlen ist. Es ist vorgesehen, den gegenwärtig dem Gesundheitsamt<br />
angegliederten Schirmbilddienst der Liga zu übertragen sobald ihre Organisation<br />
ausgebaut sein und sie über einen bedeutenden Teil der zum Ankauf von neuen<br />
Apparaten nötigen Gelder verfügen wird.<br />
NACHFUERSORGE<br />
Der Staatsrat unterstreicht die Bedeutung, die er dem Ausbau des Sozialfürsorgedienstes<br />
zugunsten der Walliser Tuberkulosekranken beimisst. Es wird<br />
Sache des unter der Leitung der Liga stehenden Dienstes sein, die ärztliche und<br />
soziale Nachfürsorge zu organisieren. Es handelt sich dabei um einen neuen<br />
Gesichtspunkt der Tuberkulosebekämpfung, welcher bis heute vernachlässigt<br />
worden ist. Die Tuberkulosebekämpfung besteht nicht allein darin, dem<br />
Kranken die nötige Pflege angedeihen zu lassen, sondern auch dafür zu sorgen,<br />
dass der Kurerfolg der Entlassenen nicht in Frage gestellt wird. Der Staatsrat<br />
ist der Hoffnung der Sozialfürsorgedienst werde <strong>du</strong>rch seine Tätigkeit dazu<br />
beitragen, die Zahl der Rückfälle zu vermindern und den Kurentlassenen schwere<br />
Sorgen und grosse Enttäuschungen zu ersparen.<br />
SCHUTZ DER KINDER<br />
Dieser Frage wurde ein ganzes Kapitel gewidmet, denn die kantonale Liga<br />
wird im Verein mit beteiligten Departementen, den Schulärzten und der Aerzteschaft<br />
im allgemeinen sich ganz besonders der Kinder annehmen müssen. Unsere<br />
Ligen haben auf diesem Gebiete <strong>du</strong>rch Vermittlung der Fürsorgerinnen bereits<br />
wertvolle Arbeit geleistet.<br />
FINANZIELLE VORKEHREN<br />
Das Dekret bringt in dieser Beziehung keine grossen Neuerungen. Es übernimmt<br />
im Grunde die bisherigen Bestimmungen mit einigen Abänderungen. Das<br />
Dekret von 1932 gewährte den Ligen einen Beitrag von 4 bis 33 % ihrer tatsächlichen<br />
Ausgaben. Der neue Text sieht einen solchen von 25 % vor. Die Bezirksligen<br />
müssen auf einen festen Beitrag zählen können. Es ist ihnen heute kaum<br />
mehr möglich, ein Budget aufzustellen, solange sie über die Höhe des kantonalen<br />
Beitrages im unklaren sind, während der Bund feste Beiträge vorsieht, nämlich<br />
33 % an die Ausgaben für die medizinische und paramedizinische Tuberkulosebekämpfung<br />
und 25 % an die Verwaltungskosten der Ligen.<br />
Die Entwicklung der Tätigkeit der Bezirksligen hat immer grössere Ausgaben<br />
zur Folge ; sie müssen deshalb auch auf höhere und feste Beiträge zählen können.<br />
Die Beiträge werden die Ausgaben der Ligen bis zu ungfähr 50 % decken und<br />
die verbleibenden 50 % müssten von den Gemeinden oder <strong>du</strong>rch freiwillige<br />
Spenden aufgebracht werden. Dabei darf man aber nicht übersehen, dass die<br />
Bezirksligen in der Entwicklung der Hygiene in unserm Kanton eine wichtige<br />
Rolle spielen. Neben der Tuberkulosebekämpfung haben die Krankenpflegerinnen<br />
der Ligen nicht selten als Fürsorgerinnen der Sozialhygiene aufzutreten. Sie<br />
bilden heute den Mittelpunkt einer Tätigkeit, die sich im Laufe der kommenden<br />
Jahre ganz sicher entwickeln wird und welcher man Rechnung tragen muss.<br />
45
Den Absonderungshäusern, den Präventorien und den Ferienkolonien werden<br />
im Rahmen der heutigen Bestimmungen Beiträge von 5 bis 12 % ihrer tatsächlichen<br />
Ausgaben ausgerichtet. Das Dekret sieht für Absonderungshäuser 5 % und<br />
für Präventorien und Ferienkolonien 8 % vor. Es ist zu bemerken, dass für diese<br />
beiden letzteren Institutionen der Beitrag nicht auf Grund der tatsächlichen<br />
Ausgaben berechnet wird, weil sie Angehörige anderer Kantone aufnehmen<br />
können, sondern auf Grund der Kosten pro Pflegetag der im Wallis wohnsässigen<br />
oder im Wallis heimatberechtigen Personen.<br />
Das Dekret ist den an der Tuberkulosebekämpfung beteiligten Organen,<br />
namentlich der kantonalen Tbc-Liga, in welcher auch die Aerzteschaft vertreten<br />
ist, unterbreitet und auch gutgeheissen worden. Es bezweckt im allgemeinen die<br />
im Wallis bereits eingeführten oder noch einzuführenden Arbeitsmethoden näher<br />
zu umschreiben, anderseits will es aber vor allem die menschliche Seite der Tuberkulosebekämpfung<br />
sowie den so verschiedenartigen Lebensbedingungen unseres<br />
Kantons Rechnung tragen.<br />
Wir hoffen, dass Sie den Dekrets-Entwurf wohlwollend prüfen und genehmigen<br />
werden.<br />
Wir benützen diesen Anlass, um Sie mit uns dem Machtschutze Gottes zu<br />
empfehlen und bitten Sie, Herr Präsident und Herren Grossräte, die Versicherung<br />
unserer vorzüglichen Hochachtung entgegenzunehmen.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
M. Arlettaz Albert, rapporteur français.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />
La commission appelée à étudier le projet de décret cantonal<br />
concernant l'exécution des mesures d'application de la loi fédérale<br />
sur la lutte contre la tuberculose, a siégé toute la journée <strong>du</strong> 29<br />
janvier 1954.<br />
La commission était composée comme suit :<br />
MM. J. Moulin, président,<br />
Maurice Salzgeber, vice-président,<br />
Léon Lauwiner, membre,<br />
Paul Berthousoz, membre,<br />
Albert Arlettaz, membre.<br />
M. Berthousoz s'est fait excuser.<br />
La commission a nommé M. Salzgeber, vice-président de la commission,<br />
rapporteur pour le texte allemand et votre serviteur pour<br />
le texte français.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>, Dr Schnyder, Chef <strong>du</strong> département,<br />
nous a fait l'honneur d'assister à nos délibérations. Nous avons eu<br />
le plaisir d'avoir pu compter sur la collaboration de M. le Dr Calpini,<br />
chef <strong>du</strong> service de l'hygiène.<br />
46
La lutte contre la tuberculose est en évolution continue. Des<br />
découvertes, l'application de méthodes thérapeutiques nouvelles,<br />
font que les moyens de l'entreprendre sont chaque jour plus précis<br />
et plus efficaces. La loi fédérale contre la tuberculose <strong>du</strong> 13 juin<br />
1928, peut certainement s'adapter encore aux circonstances <strong>du</strong><br />
moment. Sur le plan cantonal, le décret <strong>du</strong> 19 novembre 1932, en<br />
reprend les dispositions essentielles. Il faut cependant reconnaître<br />
que devant le développement de la thérapeutique moderne, la législation<br />
la mieux faite, nécessite incontestablement une certaine<br />
réadaptation. Il s'avère donc indispensable que les dispositions cantonales<br />
d'application s'inspirent des découvertes les plus récentes<br />
dans le domaine de la lutte contre la tuberculose.<br />
Depuis quelques années déjà, un gros effort a été entrepris pour<br />
adapter tout notre système aux nécessités et aux conceptions <strong>du</strong><br />
moment. Cet effort s'est concrétisé par la création d'une Ligue<br />
cantonale et par l'adoption d'une loi fournissant à cette ligue les<br />
moyens financiers nécessaires. Il s'agit maintenant d'établir d'une<br />
manière plus précise son cadre d'action, ses compétences exactes<br />
et, par la même occasion, celles des autorités chargées de veiller<br />
à l'application de la loi fédérale sur la lutte contre la tuberculose.<br />
Le projet de décret qui vous est soumis, apporte donc un vent<br />
nouveau, tout particulièrement dans le domaine de la prévention<br />
et dans celui de la réhabilitation. Il importait en effet, tout en précisant<br />
les méthodes à utiliser, tout en cherchant à perfectionner<br />
l'armature même de cette lutte, de trouver des solutions qui, en<br />
étant modernes, sachent respecter notre esprit, notre liberté et nos<br />
traditions. La tâche des personnes qui ont mené à fin cette étude<br />
n'a pas dû être facile, car, d'un côté, il s'agit, dans de tels textes<br />
législatifs, de respecter dans la mesure <strong>du</strong> maximum les droits les<br />
plus intangibles de la personne, mais, d'un autre côté, étant données<br />
les relations toujours plus étroites que la vie moderne nous<br />
impose, il fallait protéger avant tout, les exigences de la collectivité.<br />
Nous sommes heureux de vous dire, qu'à l'étude <strong>du</strong> projet que<br />
nous vous soumettons, nous devons constater que le texte présenté,<br />
tient compte de ces facteurs essentiels. Il a également le<br />
mérite, nous semble-t-il, de placer la lutte contre la tuberculose,<br />
dans le cadre général d'une organisation sanitaire que nous devons<br />
aussi préciser et qui devra en toute logique aboutir, nous le souhaitons,<br />
à la mise sur pied d'une loi sanitaire englobant tout ce qui<br />
touche à la protection de la santé dans nos familles et parmi chacun<br />
d'entre-nous.<br />
Le décret actuellement en vigueur, s'il correspondait aux nécessités<br />
<strong>du</strong> moment, pèche par une certaine imprécision, alors qu'il<br />
47
s'arrête un peu longuement à des détails jugés maintenant de moindre<br />
importance. Il est clair que lorsqu'il a été rédigé, il ne pouvait<br />
pas s'appuyer, comme à l'heure actuelle, sur des organes constitués,<br />
tels que le Service d'hygiène pour ce qui touche l'administration<br />
cantonale et la Ligue contre la tuberculose. La question des subventions<br />
elle-même était traitée d'une manière très variable et il<br />
s'agirait là de s'arrêter sur des normes beaucoup plus précises.<br />
D'autre part, la commission consultative qui, nous le croyons, n'a<br />
guère eu l'occasion de se réunir bien souvent, n'a plus <strong>du</strong> tout la<br />
même raison d'être.<br />
Le projet nouveau fixe donc principalement l'autorité de surveillance<br />
et celle d'exécution. Nous avons le plaisir de souligner<br />
qu'il innove essentiellement sous certains chapitres, tels que celui<br />
<strong>du</strong> Service social en faveur des malades valaisans tuberculeux et<br />
celui des méthodes modernes de détection et de prévention ; la<br />
radiophotographie, la vaccination contre la tuberculose. Nous soulevons<br />
également tout l'intérêt que présente la rédaction proposée<br />
de l'art. 10 qui précise d'une manière très heureuse les buts de<br />
nos différents établissements hospitaliers.<br />
Nous ne voudrions pas insister plus longuement sur un texte<br />
que chacun d'entre vous a eu l'occasion d'étudier et d'approfondir.<br />
Sur ces considérations, Monsieur le Président et Messieurs, la<br />
commission vous propose, l'entrée en matière.<br />
Hr. M. Salzgeber, deutscher Berichterstatter.<br />
Herr Präsident und Herren Abgeordnete !<br />
Die grossrätliche Kommission, die den Entwurf zu einem kantonalen<br />
Vollziehungsdekret zu den eidgenössischen Vorschriften<br />
über die Tuberkulosebekämpfung zu beraten hatte, setzt sich<br />
zusammen aus den Herren Nationalrat Josef Moulin, Präsident,<br />
Albert. Arlettaz, Paul Berthousoz, Leo Lauwiner und meiner Wenigkeit.<br />
Wir haben am 29. Januar 1954 im Regierungshause in Sitten<br />
getagt.<br />
Hr. Abgeordneter Berthousoz war verhindert an der Sitzung<br />
teilzunehmen und hat sich entschuldigt.<br />
Hr. Staatsrat Dr. Schnyder und Hr. Kantonsarzt Dr. Calpini<br />
waren bei den Beratungen zugegen.<br />
Hr. Dr. Calpini gab uns in kurzen Zügen vortrefflich Auskunft<br />
über die vom Hygiene-Departement unternommenen Arbeiten.<br />
Vorab aber begründete er in eindeutiger Weise die Notwendigkeit<br />
eines neuen Tuberkulose-Dekretes.<br />
48
Die Kommission anerkennt die grosse, nicht leicht gewesene,<br />
Arbeit, die der Aufstellung eines Dekret-Entwurfes vorausgegangen<br />
ist.<br />
Die Tuberkulosebekämpfung ist ein Problem, das, in der Hauptsache,<br />
auf 3 verschiedenen Gebieten gelöst werden muss :<br />
1. auf medizinischem<br />
2. sozialem und<br />
3. finanziellem.<br />
Das bestehende Dekret vom 19. November 1932 genügt den<br />
heutigen Verhältnissen in keinem dieser Punkte.<br />
Die moderne Medizin arbeitet heute auf dem Gebiet der Tuberkulose-Erkennung<br />
und Behandlung ganz anders als dies 1932 noch<br />
der Fall war.<br />
Das noch geltende Dekret von 1932 sieht, beispielsweise, noch<br />
vor, dass der Schularzt bei seiner Schulvisite Schüler und Lehrpersonal<br />
auf Tuberkulose untersucht.<br />
An Stelle der einfachen Untersuchung <strong>du</strong>rch den Arzt wendet<br />
man heute neue Ermittlungs- und Vorbeugungsmethoden : Tuberkulin-Reaktion,<br />
BCG-Impfung und Schirmbildaufnahmen an.<br />
Nach dem alten Dekret (1932) obliegt der Vollzug desselben<br />
einer Reihe von Amtsstellen, angefangen vom Departement des<br />
Innern bis zu den Gesundheitskommissionen der Gemeinden, sowie<br />
den Aerzten. Ein Apparat, der, begreiflicherweise, nicht immer<br />
zum marschieren zu bringen war.<br />
Im vorliegenden Dekretsentwurf ist das Hygiene-Departement<br />
zuständige Behörde, die die Anwen<strong>du</strong>ng der eidg. Vorschriften zu<br />
überwachen hat. Mit der Organisation der Tuberkulosebekämpfung<br />
wird aber die kantonale-Liga (Walliser Liga) beauftragt. Sie kommt<br />
mit ihrer Verästelung wie : Bezirksligen, Kranken- und Sozialfürsorgerinnen,<br />
Fürsorgestellen, Sozialdienst usw. überall hin und<br />
garantiert da<strong>du</strong>rch ein gutes Funktionieren.<br />
Weitgehend mitbestimmend für einen Erfolg bei der Tuberkulose-Bekämpfung<br />
ist die Hebung des hygienischen Zustandes in<br />
unsern Dörfern und bei der Bevölkerung.<br />
Die im Abschnitt V vorgesehenen Massnahmen mögen auf den<br />
ersten Blick als eine gewisse Härte angesehen werden. Sie entsprechen<br />
aber den Bundesverordnungen und sind für unsern Kanton<br />
sicher von grosser Wichtigkeit.<br />
Tuberkulose-Erkrankung ist an und für sich schon eine sehr<br />
harte Angelegenheit für den oder die Betroffenen. Wenn nun zur<br />
Härte der Krankheit sich noch diejenige der materiellen Not<br />
gesellt und eine Familie zu ruinieren droht, sollte alles getan werden,<br />
um das Schlimmste abzuwenden.<br />
49
Die Kommission unterstreicht die Notwendigkeit, dass, vor der<br />
2. Lesung des Dekretes, Mittel und Wege gesucht werden, damit<br />
in Fällen von absoluter Notlage, entstanden <strong>du</strong>rch die Krankheit<br />
selbst oder im Zusammenhang mit einer zwangsweisen Entfernung<br />
des Kranken, auf Grund gesetzlicher Bestimmungen, die noch ins<br />
Dekret aufzunehmen wären, Hilfe an die Betroffenen geleistet<br />
werden kann. Nachdem Herr Staatsrat Dr. Schnyder sich bereit<br />
erklärte nach einer Lösung in diesem Sinne zu suchen wurde seitens<br />
der Kommission von einem Antrag abgesehen.<br />
Die Möglichkeit der Lösung dieses Problems bestände auch<br />
darin, dass man der Liga ausreichende Mittel zur Verfügung steilen<br />
würde.<br />
Abschliessend sei festgestellt, dass das Dekret einen sehr notwendigen<br />
Schritt zur bessern Bekämpfung der Tuberkulose darstellt<br />
und von der Kommission, unter Vorbehalt der Korrekturen<br />
und Abänderungsanträge, die sie bei der artikelweisen Beratung<br />
anbringen wird, zur Annahme empfohlen wird.<br />
Herr Präsident und Herren Abgeordnete, wir beantragen, im<br />
Bewusstsein dringender Notwendigekeit, Eintreten.<br />
Discussion sur Ventrée en matière.<br />
M. Gérard Perraudin, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, c'est avec le sourire<br />
que j'entendais tout à l'heure l'ironique rapporteur de la commission<br />
nous dire qu'il n'insistait pas plus parce que certainement<br />
chacun d'entre nous avait pu approfondir et étudier ces dispositions.<br />
Je comprenais cette ironie en pensant que la commission ellemême<br />
n'avait pas pu étudier ce décret Comment l'aurait-elle fait ?<br />
Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, lui-même, n'a eu connaissance <strong>du</strong> projet qu'en<br />
séance <strong>du</strong> 26 janvier, la semaine passée. Il devait encore saisir<br />
la commission <strong>du</strong> projet et celle-ci l'examiner.<br />
Nous n'avons reçu le projet de décret et le message que le<br />
29 janvier au soir. Nous n'avons pas eu la possibilité de les étudier<br />
d'une manière suffisante. Il nous faut également prendre<br />
connaissance des lois et ordonnances fédérales.<br />
Vous admettrez que, dans ces conditions, nous sommes bien<br />
mal placés pour discuter aujourd'hui ce problème important. Je<br />
n'invoquerais pas l'article <strong>du</strong> règlement qui prévoit que projet de<br />
décret et message doivent être adressés aux députés au moins huit<br />
jours avant les débats, s'il s'agissait d'une correction de torrent<br />
ou de route. Mais il s'agit d'un problème important qui soulèvera<br />
les controverses qui se sont posées à l'occasion de la discussion<br />
50
de la loi Bircher. Il ne s'agit pas seulement d'un règlement d'application.<br />
Si vous lisez l'article 13 de ce décret, vous voyez que<br />
le Département de l'hygiène peut rendre l'examen radiographique<br />
obligatoire pour certains groupes de population et notamment<br />
pour les ouvriers des usines et des chantiers (chiffre 8). Mais c'est<br />
là une matière que le législateur fédéral a réservé au <strong>Conseil</strong><br />
fédéral. L'art. 8 de la loi fédérale le prévoit en ces termes : « Le<br />
<strong>Conseil</strong> fédéral arrête les mesures de prophylaxie qui doivent être<br />
appliquées chez les artisans, dans les exploitations in<strong>du</strong>strielles et<br />
commerciales, les entreprises de transports et les locaux publics. »<br />
Or, le <strong>Conseil</strong> fédéral n'a pas légiféré en la matière. Il n'a pas<br />
édicté d'ordonnance sur ce point.<br />
Il ne s'agit donc pas simplement d'un décret d'application de<br />
la loi fédérale, il s'agit bel et bien de la création d'un droit nouveau,<br />
d'un droit cantonal.<br />
C'est dire que ce décret a une extrême importance, et je suis<br />
étonné de ne pas entendre de réflexion au sujet <strong>du</strong> dernier article<br />
qui prévoit que le décret ne sera pas soumis à la votation<br />
populaire.<br />
Je ne puis croire que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et notre Bureau puissent<br />
vouloir <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> un travail mal fait. Ce serait pourtant<br />
à quoi nous serions exposés, si l'on obligeait l'Assemblée à<br />
discuter d'un projet que ces membres n'ont pas étudié.<br />
Je me demande comment le Bureau a pu fixer au premier jour<br />
de la session la discussion d'un objet aussi important et le faire<br />
au moment où les députés et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> lui-même n'étaient<br />
pas encore saisis <strong>du</strong> projet.<br />
Je ne crois pas, Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />
que les conditions soient réalisées pour que l'Assemblée puisse<br />
aujourd'hui débattre cet objet. Je propose donc formellement que<br />
ce débat soit renvoyé à un autre jour de cette session prorogée.<br />
M. le Président Revaz.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, les observations<br />
de M. le député Perraudin sont en partie exactes, nous n'avons<br />
reçu ces documents que vendredi soir. Je me demande également<br />
comment le Bureau a pu mettre cet objet à l'ordre <strong>du</strong> jour, le<br />
premier jour de la session. Cet objet figurait déjà dans les tractanda<br />
de la session de novembre. L'ordre <strong>du</strong> jour a tout d'abord<br />
été fixé par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et ensuite par le Bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong>. Mais nous ne pouvions pas savoir à ce moment-là que<br />
les députés n'auraient pas une semaine avant les documents pour<br />
étudier le projet.<br />
51
C'est pourquoi je me suis mis en rapport avec le président de<br />
la commission pour savoir si nous ne pouvions pas modifier cet<br />
ordre <strong>du</strong> jour et remettre cette discussion à plus tard. M. le président<br />
de la commission, M. le député Moulin, est appelé cette<br />
semaine à Berne et il m'a prié de laisser l'objet à l'ordre <strong>du</strong> jour<br />
afin que nous puissions en délibérer et voter l'entrée en matière,<br />
quitte à reprendre la discussion des articles à la fin de la semaine.<br />
Je pense que, dans ces conditions, M. le député Perraudin<br />
pourra se déclarer d'accord.<br />
M. Gérard Perraudin, député.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, si Messieurs<br />
les députés croient pouvoir débattre l'entrée en matière et discuter<br />
ensuite les articles en fin de semaine, je n'y vois aucun inconvénient.<br />
M. Moulin, président de la commission.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je m'attendais<br />
certainement à cette observation, j'ai dû également la faire moimême,<br />
c'est que le projet a été distribué trop tard pour que les<br />
députés puissent en prendre connaissance et puissent en délibérer<br />
utilement déjà dès la première journée.<br />
Comme on l'a dit, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a seulement approuvé ce<br />
décret en séance de mardi dernier et les membres de la commission<br />
l'ont reçu « par exprès » le lendemain, de telle sorte que nous<br />
avons quand même pensé, étant donnée l'urgence qu'il y a à adapter<br />
notre législation en matière de lutte contre la tuberculose aux<br />
nécessités nouvelles, devoir convoquer la commission pour délibérer<br />
et nous avons consacré à cet examen une journée entière.<br />
La commission estime qu'elle a accompli son devoir, elle a<br />
reçu toutes les informations et examiné tous les articles de ce<br />
projet. Comme je devais m'absenter à partir d'aujourd'hui jusqu'à<br />
vendredi, j'avais demandé à M. le Président d'inscrire cet objet à<br />
l'ordre <strong>du</strong> jour de façon qu'on puisse se prononcer aujourd'hui<br />
sur l'entrée en matière, quitte à renvoyer la discussion des articles<br />
à la séance de vendredi. Je pense que d'ici là MM. les députés<br />
auront le temps de se pencher sur ce problème très important, je<br />
le reconnais, un problème qui nous tient à cœur, et nous ne voudrions<br />
pas faire un travail bâclé.<br />
Je dois ajouter que ce projet a été étudié longuement par le<br />
service cantonal de l'hygiène en collaboration avec la Ligue cantonale,<br />
en collaboration avec le corps médical, en collaboration<br />
également avec les sociétés d'assurance, soit caisses-maladie et<br />
caisses de secours mutuel.<br />
52
Je n'ai rien à objecter si on vote aujourd'hui l'entrée en<br />
matière, et si la discussion ne se prolonge pas à ce sujet, je pourrai<br />
également donner quelques renseignements à la Haute Assemblée<br />
sur la façon dont la législation actuelle prévoit la lutte contre<br />
la tuberculose et aussi sur les modifications qui sont proposées.<br />
La lutte contre la tuberculose a été menée spécialement grâce<br />
à l'initiative privée. Je dois reconnaître que l'initiative est venue<br />
en sorte d'en bas, ce sont les districts et les communes qui ont<br />
créé des ligues pour dépister et combattre cette terrible maladie.<br />
Les résulats sont heureusement satisfaisants. Dans notre canton<br />
également, où cependant les conditions d'hygiène ne sont pas très<br />
favorables, les conditions de nourriture de la population non plus,<br />
nous enregistrons une forte régression de la mortalité et des cas<br />
de tuberculose.<br />
Malheureusement nous devons constater qu'il y a encore une<br />
partie de la population qui n'est pas. assurée contre la maladie<br />
d'abord, puisque l'assurance-maladie obligatoire n'a pas été décrétée,<br />
et parmi les assurés contre la maladie, il y a encore une assez<br />
grande proportion qui ne sont pas assurés contre la tuberculose,<br />
c'est-à-dire que certaines caisses-maladie n'ont pas encore fait le<br />
pas de décider la réassurance contre la tuberculose.<br />
Pour ce qui concerne les malades qui sont assurés contre la<br />
tuberculose, vous savez qu'ils touchent une indemnité minimum<br />
de 6 francs par jour pour les a<strong>du</strong>ltes et 4 francs par jour pour<br />
les enfants. On peut dire, d'une façon générale, qu'avec l'apport<br />
des ligues, les frais de sana sont couverts. Ce qui n'est pas couvert,<br />
c'est le manque à gagner surtout lorsqu'il s'agit d'un père<br />
ou d'une mère de famille ou d'un fils qui doit subvenir à l'entretien<br />
des siens. Sous ce rapport-là, il est à souhaiter que la loi<br />
fédérale en tienne compte. En ce moment, elle est en préparation.<br />
Il s'agit de la revision de l'assurance-maladie. Toutefois ce projet<br />
n'a pas encore été approuvé par le <strong>Conseil</strong> fédéral, ni par les<br />
Chambres fédérales, et encore moins par le peuple. La nouvelle<br />
législation n'est pas encore prête à être appliquée, il se passera<br />
donc bien quelques années, je pense, avant qu'elle soit sous toit.<br />
En conséquence, je crois qu'il est de notre devoir de parer<br />
au plus pressé et de prendre les dispositions que nous estimons<br />
nécessaires pour mener à bien la lutte contre la tuberculose.<br />
Pour toutes ces raisons, je prie donc la Haute Assemblée de<br />
bien vouloir voter aujourd'hui l'entrée en matière, quitte à reprendre<br />
dans la séance de vendredi prochain la discussion détaillée<br />
<strong>du</strong> projet.<br />
53
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Schnyder.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, je suis le premier<br />
à regretter que ce texte n'ait pas pu être envoyé aux députés,<br />
non seulement une semaine avant la session mais quelques<br />
semaines auparavant. Il existe cependant un fait dont je ne suis<br />
pas responsable : mon chef de service a été victime d'un grave<br />
accident, ce qui m'a privé pendant quelques semaines de son<br />
appui. De ce fait, ne pouvant prendre contact avec lui dans une<br />
affaire aussi spécialisée, je ne voulais pas définitivement soumettre<br />
ce projet au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
D'autre part, nous avons un grand avantage : le président de<br />
la commission n'est pas étranger à l'élaboration de ce décret.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler national et député Moulin est en même temps<br />
président de la Ligue cantonale de la lutte contre la tuberculose.<br />
Il est demeuré en contact permanent avec moi-même et mes services<br />
pour la mise au point de ce décret.<br />
Je suis d'avis que nous devons nous borner aujourd'hui à voter<br />
l'entrée en matière et réserver pour la fin de la semaine la discussion<br />
des articles pour permettre à MM. les députés d'étudier<br />
à fond les dispositions <strong>du</strong> projet.<br />
La loi créant le fonds cantonal pour la lutte contre la tuberculose<br />
<strong>du</strong> 18 novembre 1950 met à disposition de la ligue cantonale<br />
des montants importants. Il faut donc qu'elle ait les compétences<br />
nécessaires pour utiliser cet argent et assumer les tâches<br />
prévues par ce décret.<br />
M. Vouilloz, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je crois qu'il y a<br />
une procé<strong>du</strong>re un peu dangereuse qui nous est proposée par le<br />
président de la commission et par le Gouvernement, de dire, nous<br />
allons voter aujourd'hui l'entrée en matière puis la discussion des<br />
articles sera renvoyée à plus tard.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, il ne s'agit pas<br />
de tel ou tel détail dans un article, il s'agit d'une position de<br />
principe et, tout à l'heure, j'ai été douloureusement surpris d'entendre<br />
dans la bouche <strong>du</strong> rapporteur français de la commission<br />
nous dire que tout le respect que nous devions avoir à la personne<br />
humaine devait tout de même passer en second plan devant<br />
la défense de la collectivité.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, cela me rappelle<br />
une parole que nous lisons dans les Saintes Ecritures où il<br />
est dit « qu'il est bon qu'un homme meure pour sauver les autres »,<br />
cet homme n'a jamais paru devant l'opinion de deux mille ans<br />
d'histoire comme étant le porte-parole de la sagesse.<br />
54
Je crois que le texte qui nous est présenté aujourd'hui et que<br />
nous avons lu d'une manière assez rapide puisque nous l'avons<br />
reçu tardivement, laisse l'impression qu'on veut reprendre ici sur<br />
le terrain cantonal, par la bande, la loi Bircher qui a été si magnifiquement<br />
repoussée par l'ensemble <strong>du</strong> peuple et l'unanimité des<br />
cantons.<br />
Quand je vois, par exemple, à l'article premier que le Département<br />
de l'hygiène peut prendre toutes mesures propres à combattre<br />
la tuberculose, je suis tout à fait tranquille que nous donnons<br />
là par trop de pouvoir au titulaire actuel <strong>du</strong> Département<br />
de l'hygiène, qui lui aura bien le souci de défendre le respect de<br />
la personne humaine, mais nous donnons à l'<strong>Etat</strong> un pouvoir discrétionnaire,<br />
absolu, que la loi Bircher elle-même n'accordait pas<br />
au <strong>Conseil</strong> fédéral.<br />
Si je prends plus loin : « on peut ordonner ceci », « on peut<br />
ordonner cela », qu'en cas d'épidémies « on peut forcer ceci »,<br />
« on peut forcer cela », Monsieur le Président et Messieurs les<br />
députés, je vous avoue, qu'en ayant une très grande sympathie<br />
pour son distingué président, je suis inquiet devant ce texte légal.<br />
Puisque l'assurance nous est donnée par la bouche même de<br />
M. Moulin que la tuberculose est en régression dans le pays,<br />
pour tout le travail qui a été fait par les ligues antituberculeuses,<br />
faut-il changer ce qui existe puisque le résultat est bon ?<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je trouve ce texte très<br />
lourd et je ne voudrais pas qu'on mette à la fin de la semaine le<br />
<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> devant le fait accompli que l'entrée en matière est<br />
votée et que par conséquent il n'y a plus que des petites questions<br />
de détail sur tel article ou tel texte à modifier. Je crois que la<br />
discussion sur l'entrée en matière doit aussi être renvoyée à la<br />
fin de la semaine de manière que MM. les députés puissent parler<br />
entre eux, puissent parler avec des médecins, puissent s'informer<br />
autour d'eux et avoir une opinion un peu mieux assise que celle<br />
qui a l'air de régner dans cette salle pour prendre une décision<br />
extrêmement grave.<br />
M. Morand, député.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, j'appuie la<br />
proposition de M. le député Vouilloz qui consiste à renvoyer la<br />
discussion sur l'entrée en matière à la fin de la semaine.<br />
M. Moulin, président de la commission.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je ne veux pas<br />
avoir l'air d'imposer aujourd'hui une discussion immédiate. Puisque<br />
MM. les députés désirent être renseignés davantage sur ce<br />
55
sujet, je suis d'accord qu'on rouvre encore une fois vendredi prochain<br />
une discussion sur l'entrée en matière. Je ne veux pas user<br />
ici de moyens dictatoriaux.<br />
Je puis également rassurer M. le député Vouilloz qui trouve<br />
que le texte est quelque peu impératif, nous ne voulons pas modifier<br />
la pratique existante mais simplement encore l'améliorer.<br />
Nous voulons adapter cette loi aux nécessités nouvelles ; nous<br />
avons prévu des articles nouveaux notamment en ce qui concerne<br />
la radiophotographie, l'assistance sociale ; ce sont des moyens nouveaux<br />
qui font partie <strong>du</strong> processus de lutte contre la tuberculose.<br />
J'estime que la liberté de chacun a tout de même une limite,<br />
c'est lorsqu'elle devient un danger pour le prochain. Lorsqu'un<br />
tuberculeux bacillaire ne veut pas se laisser soigner, ni prendre<br />
des mesures pour éviter la contagion, il est tout de même <strong>du</strong><br />
devoir de la société de prendre les mesures utiles pour mettre cet<br />
indivi<strong>du</strong>-là hors d'état de nuire à son entourage. Et je ne pousserai<br />
pas le respect de sa liberté jusqu'à l'empêcher de nuire à<br />
son prochain.<br />
J'estime qu'il est inutile de m'étendre davantage sur le sujet<br />
et, en conclusion, je suis d'accord de rouvrir ce débat sur l'entrée<br />
en matière vendredi prochain.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Schnyder.<br />
D'accord !<br />
Le projet est ainsi renvoyé.<br />
Il est donné lecture d'un postulat Augustin Clavien sur l'économie<br />
viti-vinicole et d'une interpellation sur le prix de la vendange<br />
1953.<br />
La séance est levée à 12 heures.<br />
56
Séance <strong>du</strong> 2 février 1954<br />
Présidence : M. Marc Revaz, Président.<br />
La séance est ouverte à 8 h. 15.<br />
Le premier objet à l'ordre <strong>du</strong> jour est le développement de la<br />
motion Clovis Luyet.<br />
M. le député Clovis Luyet.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />
Lors de la session ordinaire <strong>du</strong> mois de novembre 1952, j'ai eu<br />
l'honneur de déposer sur le bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> la motion<br />
suivante :<br />
Le Haut <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité à présenter au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
un projet de loi de protection ouvrière «'appliquant :<br />
1. au personnel des exploitations agricoles,<br />
2. au personnel occupé comme domestiques, servantes et journaliers,<br />
c'est-à-dire à toutes les personnes non au bénéfice des dispositions<br />
de la loi <strong>du</strong> 18 janvier 193.3, sous lettres b et c de l'article 2.<br />
Au cours de l'exercice de ma fonction de secrétaire ouvrier,<br />
j'ai eu à plusieurs reprises l'occasion de constater qu'il y a une<br />
certaine anarchie, dans les professions énumérées ci-dessus, pour<br />
lesquelles le législateur de la loi de protection ouvrière de 1933<br />
n'a pas daigné s'en occuper sérieusement.<br />
Je n'ai pas la prétention de donner des leçons à qui que ce<br />
soit ; cependant, j'estime que les réalisations qui ont été obtenues<br />
pour d'autres professions, méritent de l'être aussi pour les travailleurs<br />
de l'agriculture, les domestiques, servantes et journaliers qui<br />
sont certainement les plus mal lotis et les plus besogneux.<br />
Il y a exactement vingt ans que la loi de protection ouvrière<br />
a été votée par le peuple valaisan. Son règlement d'exécution n'a<br />
vu le jour qu'en 1937. Ce retard est la cause principale des difficultés<br />
d'application de cette loi au cours des premières années<br />
de son existence. En son temps, le député Dellberg fut le premier<br />
à demander au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> la création d'un service social cantonal<br />
devenu, par la suite, service de protection ouvrière. Cet<br />
office a travaillé et travaille actuellement en étroite collaboration<br />
avec les organisations professionnelles. Ce n'est, certes, pas dû au<br />
hasard que notre canton a été épargné des graves conflits sociaux ;<br />
mais la loi de protection ouvrière a permis de maintenir la paix,<br />
tout en apportant, par le canal des contrats collectifs, les améliorations<br />
sociales que vous connaissez, lesquelles contribuent à relever<br />
le niveau matériel des masses travailleuses dan l'intérêt géné-<br />
57
ai <strong>du</strong> canton. Elle apporte de l'ordre dans les métiers et un progrès<br />
réjouissant dans la formation professionnelle.<br />
En complément des considérations d'ordre général indiquées<br />
ci-dessus, le but de ma motion, c'est d'abord d'inviter le Départemant<br />
de l'in<strong>du</strong>strie et <strong>du</strong> commerce à préparer un contrat-type<br />
pour ces professions et à rédiger un texte de loi annulant les<br />
restrictions prévues à l'art. 2, lettres b et c, et à compléter celles-ci<br />
par des articles appropriés.<br />
A ce propos, je signale que le rapport <strong>du</strong> Secrétariat des paysans<br />
suisses de 1951, se rapportant aux conditions de travail dans<br />
les exploitations agricoles, serait d'une grande utilité pour le<br />
législateur valaisan. Dans la liste que je possède, je constate<br />
que 15 cantons, y compris deux de Suisse romande, ont déjà<br />
des contrats-types de travail pour domestiques agricoles, de ferme<br />
et de ménage.<br />
D'autre part, la loi fédérale sur l'amélioration de l'agriculture<br />
et le maintien de la population paysanne (loi sur l'agriculture, <strong>du</strong><br />
3 octobre 1951, acceptée par le peuple suisse, à une écrasante<br />
majorité, le 30 mars 1952) dit expressément à la page 25, titre<br />
sixième, chapitre premier de l'article 96, ce qui suit :<br />
Le contrat de travail<br />
1. Les cantons doivent régler pour leur territoire les conditions<br />
d'engagement dans l'agriculture en établissant des contrats-types<br />
de travail conformément à l'article 324 <strong>du</strong> code des obligations.<br />
2. Le contrat-type de travail fixera en particulier les obligations<br />
de l'employeur, de l'employé, la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> travail et <strong>du</strong> repos<br />
de l'employé, ses vacances, le paiement <strong>du</strong> salaire en cas de<br />
maladie, ainsi que la dissolution des rapports de service ; il<br />
contiendra des dispositions spéciales sur les conditions de travail<br />
des femmes et des jeunes gens.<br />
3. L'employeur remettra à l'employé, au début des rapports de<br />
service, un exemplaire <strong>du</strong> contrat-type de travail.<br />
Au surplus, je suis en possession <strong>du</strong> procès-verbal de la conférence<br />
tenue, mercredi 1 er octobre au Bernerhof, à Berne, par<br />
les délégués de tous les cantons, sur les tâches qu'impose aux cantons,<br />
le titre sixième de la loi sur l'agriculture relatif aux conditions<br />
d'engagement dans l'agriculture.<br />
Je relève que le canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> était représenté à cette conférence<br />
par le Chef <strong>du</strong> département, M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Troillet,<br />
qui n'a pas jugé utile de faire des suggestions alors que son<br />
collègue, M. Barrelet, de Neuchâtel, appuyait la proposition de<br />
M. Landis prévoyant que les départements cantonaux de l'agri-<br />
58
culture pourraient, une fois qu'ils auraient en mains les propositions<br />
énoncées par la Confédération, les étudier de concert<br />
avec l'Union suisse des paysans. D'autre part, puisqu'il n'existe<br />
pas de dispositions fédérales d'exécution, le travail des cantons<br />
s'en trouvera simplifié ; mais ceux-ci ne doivent pas attendre de<br />
la Confédération qu'elle établisse des dispositions ou une ordonnance<br />
en la matière. Dans le contrat-type cantonal, il suffira de<br />
régler les points prévus à l'article 96, alinéa 2, L. A.<br />
Depuis le dépôt de ma motion, les bruits les plus fantaisistes<br />
ont été répan<strong>du</strong>s dans le public. C'est ainsi que des personnes<br />
bien pensantes trouvaient normal que ma motion touche les ouvriers<br />
agricoles et les domestiques de campagne.<br />
En revanche, le secteur <strong>du</strong> personnel de maison devait, selon<br />
eux, rester en dehors <strong>du</strong> cadre de la loi. Je ne prétends pas<br />
innover lorsque je demande d'inclure les employées de maison<br />
dans le champ d'application de la loi. J'ai dans mes dossiers le<br />
texte d'un projet de contrat-type établi par le service cantonal<br />
de protection ouvrière, en date <strong>du</strong> 16 avril 1946. Ce projet qui<br />
contenait plus de 28 articles est resté à l'état embryonnaire et<br />
n'a jamais pu déployer ses. effets bienfaisants sur cette masse laborieuse,<br />
si souvent brimée, sans qu'elle ait pu faire valoir ses droits.<br />
Les motifs <strong>du</strong> sommeil léthargique de ce projet me sont inconnus.<br />
A la session prorogée de juin 1953, le député Closuit a développé<br />
une interpellation concernant l'engagement des ouvriers<br />
italiens. Cette interpellation avait été déposée <strong>du</strong> fait que l'engagement<br />
de la main-d'œuvre italienne avait provoqué quelques difficultés.<br />
Un grand nombre d'Italiens et Italiennes s'étant ren<strong>du</strong>s<br />
en Italie pour les votations, ne sont pas revenus chez leur ancien<br />
employeur, et cela à une période où les travaux agricoles pressaient.<br />
D'autre part, j'estime que la main-d'œuvre saisonnière doit<br />
être tenue sur un pied d'égalité avec la main-d'œuvre suisse,<br />
comme il est prévu dans le contrat de réciprocité entre l'Italie<br />
et la Suisse. Ce qui est appliqué dans l'in<strong>du</strong>strie <strong>du</strong> bâtiment et<br />
<strong>du</strong> génie civil doit l'être dans l'agriculture.<br />
Je me pose la question de savoir ce qu'il adviendrait de la<br />
main-d'œuvre <strong>du</strong> pays si certains employeurs seraient autorisés<br />
à payer la main-d'œuvre étrangère meilleur marché que la nôtre ?<br />
Si j'insiste sur ces faits, c'est dans le but d'accélérer la procé<strong>du</strong>re<br />
pour que notre canton, qui est bien avancé dans les questions<br />
sociales depuis quelques années, ne reste pas, dans ce secteur, le<br />
dernier de la colonne.<br />
En conclusion, je prie le Département de l'intérieur de charger<br />
ses services de la préparation d'un contrat-type ainsi que <strong>du</strong> texte<br />
de la loi, dans le sens de la motion, et de présenter à la Haute<br />
59
Assemblée un projet fixant les détails et les modalités pour la<br />
protection de ces travailleurs.<br />
Au vu de ce qui précède, je vous prie, Monsieur le Président<br />
et Messieurs les députés, d'accepter la motion que j'ai eu l'honneur<br />
de développer.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert.<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les députés,<br />
Parmi tous les devoirs qui incombent à un <strong>Etat</strong> moderne, il<br />
en est un qui est particulièrement grave et impérieux. C'est celui<br />
de protéger la vie, la santé, la dignité des citoyens qui par leur<br />
travail assurent leur existence et celle de leur famille ainsi que<br />
la prospérité de la communauté tout entière.<br />
La motion de M. le député Luyet nous donne ce matin l'occasion<br />
de nous pencher sur ce problème qui tient particulièrement<br />
à cœur au Chef <strong>du</strong> Département de l'intérieur ainsi qu'à ses collègues<br />
<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
Comme M. le député Luyet l'a justement relevé, presque toutes<br />
les catégories d'employés bénéficient d'une protection légale<br />
plus éten<strong>du</strong>e et plus précise que celle des articles 319 à 362 <strong>du</strong><br />
Code fédéral des obligations. La plupart des travailleurs ont leurs<br />
droits sauvegardés par des lois, des ordonnances, des arrêtés, des<br />
contrats-types et des contrats collectifs spéciaux et adaptés aux<br />
nécessités de chaque profession ou de chaque groupe de profession.<br />
C'est ainsi que les ouvriers des usines trouvent une protection<br />
efficace et précise dans la loi sur les fabriques, tandis que dès<br />
1937 la condition des autres salariés est régie par la loi de protection<br />
ouvrière <strong>du</strong> 18 janvier 1933. Cette loi, qui a joué un si<br />
grand rôle dans le développement social de notre canton, laisse<br />
cependant hors de son champ d'application certaines catégories<br />
de travailleurs dont deux très nombreuses et très importantes, à<br />
savoir le personnel de l'agriculture et les employés de maison.<br />
M. Luyet nous demande de préparer un projet de loi de protection<br />
ouvrière à leur intention.<br />
Le problème est important aussi bien par le nombre de<br />
citoyens, patrons ou employés qu'il touche, que par les conséquences<br />
à longue échéance qu'il comporte pour les uns et pour<br />
les autres. Il mérite donc toute notre attention.<br />
Nous devons tout d'abord répondre à une question de principe.<br />
Est-il nécessaire pour les professions de l'agriculture et <strong>du</strong><br />
service domestique de compléter par des dispositions spéciales les<br />
dispositions <strong>du</strong> Code des obligations ? Si oui, nous devrons ensuite<br />
60
vérifier que les moyens préconisés par M. le député Luyet sont<br />
bien ceux qui permettent d'atteindre le plus efficacement notre<br />
but.<br />
I. D'autres dispositions que celles <strong>du</strong> Code des obligations sontelles<br />
nécessaires ?<br />
Les articles 319 à 362 <strong>du</strong> Code des obligations ne donnent<br />
guère d'indications précises qu'en matière de délai de congé, de<br />
terme de paiement <strong>du</strong> salaire et de droit au certificat. La jurisprudence<br />
a aussi déterminé la portée des articles 335 et 344 relatifs<br />
au paiement <strong>du</strong> salaire ainsi qu'à la fourniture de l'entretien<br />
et des soins en cas de maladie ou d'empêchement majeur. Les<br />
autres articles énoncent des principes importants, certes, mais ils<br />
renvoient à l'usage local ou bien sont trop vagues pour qu'ils<br />
aient une influence sérieuse sur les conditions de vie des salariés<br />
dont nous nous occupons ce matin.<br />
D'aucuns ont estimé que cela suffisait. Ils invoquent en outre<br />
que les professions de caractère agricole ou domestique comportent,<br />
dans la majorité des cas, la participation plus ou moins complète<br />
<strong>du</strong> salarié à la vie familiale. On a donc exprimé la crainte<br />
qu'en traçant des règles -précises on porte atteinte à l'harmonie<br />
de relations amicales fondées sur la confiance et la compréhension<br />
mutuelles. A cela s'ajoute, en ce qui touche l'agriculture, la crainte<br />
de ne pouvoir établir de règle applicable à une profession soumise<br />
non seulement aux exigences d'un marché difficile et rapidement<br />
variable, mais aussi et surtout aux caprices imprévisibles de la<br />
nature. Toutes ces craintes exprimées fréquemment méritent de<br />
retenir notre attention.<br />
Il y aurait intérêt, à ce sujet, de voir ce qui se passe actuellement<br />
entre employeurs et employés. Nous verrons alors s'il y a<br />
lieu de compléter la réglementation existante.<br />
C'est un fait qu'il existe encore de nombreuses exploitations<br />
agricoles où l'employé, le domestique ou la servante ont une situation<br />
qui se rapproche en bien des points de celle des fils ou des<br />
filles de la maison. Non seulement ils mangent à la table de<br />
famille, mais ils savent que s'ils participent au rude effort commun,<br />
ils auront aussi part dans une mesure équitable à la récompense.<br />
Il existe aussi des maîtresses de maison qui comprennent<br />
le rôle magnifique qu'elles ont à jouer auprès des jeunes filles<br />
qui viennent chez elles se préparer par les travaux <strong>du</strong> ménage à<br />
leur tâche future d'épouses et de mères. Il existe également des<br />
maîtresses de maison qui comprennent la nécessité d'assurer à<br />
leur personnel, qu'il s'agisse de jeunes volontaires ou de vieux<br />
employés, une vie qui soit autre chose qu'un long effort presque<br />
ininterrompu.<br />
61
Mais il y a également le revers de la médaille. M. le député<br />
Luyet vient de nous en entretenir et nous devons reconnaître que<br />
dans trop de cas, les choses se passent bien telles qu'il nous les a<br />
décrites. Du reste, la difficulté qu'on a de trouver <strong>du</strong> personnel<br />
suisse pour l'agriculture et le service domestique nous montre que<br />
tout ne va pas pour le mieux dans ces professions.<br />
Il y a évidemment le problème <strong>du</strong> salaire. L'usine, le bureau,<br />
le chantier paient beaucoup plus, en tous cas pour le personnel<br />
masculin. Sur ce point, nous ne devons, au reste, guère nous faire<br />
d'illusions pour l'avenir et il faut se dire bien franchement que<br />
dans l'agriculture, tout au moins, nous ne pouvons pas envisager<br />
de combler ces prochaines années l'écart qui existe entre les salaires<br />
de la campagne et ceux des chantiers, par exemple.<br />
Mais il n'y a pas que cette question. Ni dans l'agriculture, ni<br />
dans le service de maison, le temps de travail n'est limité de façon<br />
quelconque. C'est ainsi que nous voyons de petites bonnes faire<br />
régulièrement des journées de 13 à 14 heures de travail. On trouve<br />
aussi des domestiques de campagne auxquels la saison d'hiver<br />
n'apporte pas la relâche à laquelle ils auraient bien droit, après<br />
les labeurs intenses de l'été et de l'automne.<br />
Presque partout, les vacances payées sont entrées dans les<br />
mœurs. Nous constatons même chez nous que la plupart des contrats<br />
collectifs assurent aux employés une <strong>du</strong>rée de vacances supérieure<br />
au minimum légal. Seuls encore les employés agricoles et<br />
<strong>du</strong> service domestique se voient refuser un droit acquis pratiquement<br />
à tous les autres.<br />
Nous avons parlé tout à l'heure des articles 335 et 344 <strong>du</strong><br />
Code des obligations qui prévoient, en cas de maladie, le paiement<br />
<strong>du</strong> salaire, de l'entretien et des soins pendant le temps relativement<br />
court. Ce temps est proportionnel à la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> service<br />
antérieur, très court après quelque temps, assez long après plusieurs<br />
années. Tout va bien si la maladie est de. courte <strong>du</strong>rée,<br />
mais survienne une affection plus grave,<br />
62<br />
— si l'employé est depuis peu de temps en service, il devra<br />
bientôt subvenir lui-même à ses frais de guérison, à moins<br />
qu'il n'ait eu la sagesse et la possibilité de conclure une<br />
assurance ;<br />
— si l'employé, au contraire, a de longues années de service<br />
derrière lui, c'est souvent l'employeur qui, au bout d'un<br />
certain temps, n'a plus les moyens de payer et, en cas de<br />
communauté domestique, d'entretenir et de soigner <strong>du</strong>rant<br />
des mois un élément impro<strong>du</strong>ctif.
Dans l'un et l'autre cas, le travailleur risque de devoir finalement<br />
recourir à l'assistance privée ou publique avec toutes les<br />
conséquences malheureuses morales et financières que cela comporte.<br />
Dans les autres professions, on pare généralement à ces risques<br />
par le moyen de l'assurance dont les frais sont répartis entre le<br />
patron et l'employé.<br />
Dans l'agriculture, la majorité des patrons s'en tiennent encore<br />
au système <strong>du</strong> code que nous devons considérer comme nettement<br />
insuffisant et ne correspondant plus aux conceptions sociales d'aujourd'hui.<br />
II. Quels moyens devons-nous choisir ?<br />
Si nous sommes, je l'espère, d'accord sur le but à atteindre, il<br />
s'agit de trouver les moyens d'y parvenir.<br />
Il existe théoriquement trois moyens de compléter les règles<br />
<strong>du</strong> Code des obligations en matière de contrats de travail : la loi,<br />
le contrat-type et le contrat collectif.<br />
1. La loi trace le cadre dans lequel doivent s'inscrire les contrats<br />
indivi<strong>du</strong>els ainsi que les conventions collectives de travail.<br />
Reprenant les dispositions <strong>du</strong> Code des obligations, elle les précise<br />
et les complète en tenant compte des particularités des diverses<br />
professions auxquelles elle doit s'appliquer.<br />
2. Le contrat collectif signé entre gens d'une même profession<br />
permet d'entrer dans des détails que ne saurait réglementer le<br />
législateur. Le contrat collectif reprend certains articles de la loi,<br />
les précise lorsqu'ils ont un caractère dispositif et, fait très important,<br />
fixe les salaires. Généralement, le contrat collectif établit<br />
aussi la procé<strong>du</strong>re à suivre en cas de conflit, instituant des commissions<br />
paritaires qui tranchent les différends sous réserve de<br />
recours à l'Office cantonal de conciliation ou, dans quelques cas,<br />
aux tribunaux ordinaires.<br />
3. Il existe un troisième instrument de réglementation qui peut<br />
partiellement suppléer à l'absence de loi ou de contrat collectif,<br />
c'est le contrat-type. Etabli par l'autorité executive, après consultation<br />
des milieux économiques et professionnels intéressés, le<br />
contrat-type règle les rapports de travail entre patrons et employés<br />
d'une profession donnée, sous réserve des conventions contraires<br />
passées dans la forme écrite.<br />
De ces trois moyens, nous devons d'emblée éliminer le contrat<br />
collectif, car dans les professions en cause, nous ne pouvons pas<br />
mettre en présence les organisations professionnelles suffisamment<br />
fortes pour mettre sur pied un contrat collectif et surtout pas<br />
pour en obtenir la déclaration de force obligatoire générale.<br />
63
Restent donc la loi et le contrat-type.<br />
Je crois, Monsieur le Président et Messieurs, que si nous entreprenons<br />
la tâche difficile de donner un statut à notre personnel<br />
agricole et à nos employés de maison, nous ne devons pas craindre<br />
d'envisager la solution la plus efficace, et cette solution c'est<br />
la loi.<br />
Une loi de protection ouvrière adaptée aux nécessités de l'agriculture<br />
et <strong>du</strong> service domestique, une loi discutée par le parlement<br />
puis adoptée par le peuple, voilà à notre avis le moyen le<br />
meilleur de rendre le sort des salariés de ces deux branches de<br />
notre économie, plus humain et plus juste.<br />
Mais il importe ici de ne pas se bercer d'illusions et de ne pas<br />
cacher les difficultés qu'offre la réalisation d'un tel projet. Nous<br />
n'avons pour l'instant presque aucune expérience dans la réglementation<br />
des professions qui nous préoccupent aujourd'hui.<br />
Nous devons en effet prendre toutes les précautions pour ne<br />
pas intro<strong>du</strong>ire dans la loi des dispositions qui s'avéreraient bientôt<br />
inapplicables parce que purement théoriques et ne cadrant pas<br />
avec les conditions réelles. En outre, on peut imaginer que la mise<br />
au point de la loi suscitera de longues controverses qui seront<br />
fructueuses, nous l'espérons, mais ne hâteront pas l'entrée en<br />
vigueur des dispositions pourtant de jour en jour plus nécessaires.<br />
Et c'est ici que nous nous proposons de faire intervenir, à titre<br />
de solution transitoire, les contrats-types. Plus rapidement promulgués,<br />
plus facilement modifiables aussi, si le besoin s'en fait<br />
sentir, les contrats-types nous semblent pour l'avenir immédiat, la<br />
solution d'attente. Ils nous permettront de faire les précieuses<br />
expériences dont nous avons besoin pour mettre au point une loi<br />
juste tout en faisant entrer dans les mœurs le principe d'une réglementation<br />
pour des professions qui n'en ont point connu jusqu'à<br />
présent.<br />
Du reste, comme M. Luyet l'a justement relevé, la loi fédérale<br />
sur l'agriculture nous oblige, à son article 96, d'établir un contrattype<br />
pour les professions agricoles. De bon ou de mauvais gré,<br />
nous ne pouvons pas nous dérober à ce devoir.<br />
Quant au service de maison, le Département de l'intérieur a<br />
préparé dès 1946 un premier projet de contrat-type qui a été soumis<br />
aux associations intéressées. Ce projet a été repris et adapté<br />
aux conditions actuelles et nous nous proposons, après avoir consulté<br />
à nouveau les associations professionnelles, de le soumettre<br />
au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
64
Voilà notre programme : pour l'avenir immédiat, les contratstypes,<br />
puis dans quelques années, la loi. Nous rencontrerons de<br />
grandes difficultés d'ordre pratique car les professions en cause<br />
sont de toutes celles qui se prêtent le moins à l'établissement de<br />
règles quelconques. Nous en sommes parfaitement conscients, mais<br />
nous croyons aussi que les exigences <strong>du</strong> travail dans l'agriculture<br />
et dans le service domestique peuvent tout de même se concilier<br />
avec les exigences de la justice sociale. Cette conciliation est <strong>du</strong><br />
reste indispensable si nous voulons sauver des professions qui<br />
devraient être parmi les plus belles, mais dont les jeunes, par suite<br />
des mauvaises conditions actuelles, se désintéressent de plus en<br />
plus.<br />
C'est dans ce sens, Monsieur le Président et Messieurs, que<br />
nous acceptons les suggestions de M. le député Luyet en le priant<br />
de bien vouloir transformer sa motion en postulat, étant donné<br />
que nous ne pouvons élaborer immédiatement une loi sur la<br />
matière, c'est-à-dire avant de tirer un enseignement d'un régime<br />
transitoire basé sur les contrats-types.<br />
M. le député Luyet.<br />
Monsieur le Président, - Messieurs les députés, tout d'abord je<br />
remercie sincèrement M. le Chef <strong>du</strong> Département de l'agriculture<br />
d'avoir étudié le problème d'une façon aussi approfondie. Le rapport<br />
qu'il vient de nous faire est très intéressant.<br />
Cependant, je suis un peu sceptique quant à la question des<br />
postulats. J'ai l'habitude des grands congrès syndicaux où de nombreux<br />
postulats sont déposés. Le postulat, en langage syndicaliste,<br />
frise la corbeille à papier. On met le postulat dans un tiroir, un<br />
peu de poussière le recouvre et ensuite on le jette dans les oubliettes.<br />
Voilà ce que je pense des postulats.<br />
En 1946, le service de protection ouvrière, par son chef de<br />
service, M. Roger Bonvin, avait établi un contrat-type pour le personnel<br />
de maison. Depuis lors, nous n'en avons plus enten<strong>du</strong> parler.<br />
Je demande à M. le Chef <strong>du</strong> département comment il prévoit<br />
ces contrats-types. Pour les contrats-types de l'agriculture, nous<br />
avons une loi de 1952 qui dit à l'article 96 :<br />
« Les cantons doivent régler sur leur territoire les conditions<br />
d'engagement dans l'agriculture en établissant des contrats-types<br />
de travail conformément à l'art. 324 <strong>du</strong> Code des obligations. »<br />
Je suis d'accord, nous devons tout d'abord faire une expérience.<br />
Mais, si ma motion doit tout simplement se transformer<br />
en postulat, comment le Département de l'intérieur ou le Gouvernement<br />
valaisan veulent-ils imposer pour le personnel de maison<br />
le contrat-type ? Il est bien enten<strong>du</strong> qu'il est difficile d'élaborer<br />
65
une loi pour ce personnel — de par ma fonction de secrétaire<br />
ouvrier je suis mieux placé que quiconque pour le savoir — mais<br />
je voudrais qu'on puisse imposer les contrats-types pour le personnel<br />
de maison.<br />
La première partie de ma motion peut être considérée comme<br />
liquidée si j'accepte la formule <strong>du</strong> contrat-type imposé par la loi<br />
de l'agriculture de 1952, mais la deuxième partie reste lettre<br />
morte. J'aimerais que le Chef <strong>du</strong> département me donne une assurance<br />
à ce sujet.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je remercie aussi M. le<br />
député Luyet. Ainsi que lui-même vous l'a dit, la question des<br />
contrats-types dans l'agriculture recevra une solution très rapide,<br />
puisque dans le courant de cette année, nous serons appelé à<br />
Berne pour recevoir des instructions nécessaires à ce sujet. Je<br />
crois qu'une séance est déjà prévue pour le mois prochain.<br />
Il va de soi que pour les contrats-types pour le personnel de<br />
maison il n'en est pas de même. Comme je vous l'ai dit tout à<br />
l'heure, nous manquons d'expérience dans la matière et je dois<br />
avouer que je suis fort embarrassé aujourd'hui pour donner à<br />
M. le député Luyet des indications précises sur la manière dont<br />
ils seront élaborés. Nous pensions avec notre service de protection<br />
ouvrière prendre contact avec les organisations syndicales, discuter<br />
avec elles et tirer des conclusions.<br />
Je puis donner l'assurance à M. le député Luyet que nous nous<br />
occuperons très sérieusement de cette question et que nous tâcherons<br />
de lui donner satisfaction dans la mesure de nos possibilités.<br />
M. le député Luyet.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, en terme parlementaire,<br />
ce ne serait pas diplomatique de ma part de ne pas vouloir transformer<br />
ma motion en postulat, surtout que je connais personnellement<br />
M. le nouveau Chef <strong>du</strong> Département de l'agriculture et<br />
que je lui fais confiance. Je suis certain que nous pourrons arriver<br />
à une solution satisfaisante. Dans ces conditions, je suis tout<br />
à fait d'accord de transformer ma motion en postulat.<br />
Le postulat est donc accepté par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et le <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong>.<br />
Le second objet à l'ordre <strong>du</strong> jour appelle le développement de<br />
la motion de M. le député Paul de Courten.<br />
66
M. le député Paul de Courten.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés,<br />
Nos autorités ont toujours considéré le travail non comme une<br />
marchandise, mais comme une fonction sociale qui crée des obligations<br />
réciproques entre ceux qui la remplissent et la société.<br />
C'est la notion chrétienne <strong>du</strong> travail.<br />
La nature de l'homme ne supporte pas un travail ininterrompu.<br />
Dans le cours <strong>du</strong> 19 e siècle et spécialement depuis le commencement<br />
<strong>du</strong> 20°, la cadence dans le travail est devenue plus<br />
rapide, tandis que le nombre des fêtes chômées était ré<strong>du</strong>it.<br />
Plus le principe de la division <strong>du</strong> travail reçoit une application<br />
complète, plus l'ouvrier est occupé à la répétition <strong>du</strong> même geste,<br />
prolongé <strong>du</strong>rant toute une vie dans une atmosphère qui peut<br />
hâter la dégénérescence de l'ouvrier in<strong>du</strong>striel.<br />
Pour l'intérêt <strong>du</strong> rendement de son activité et pour celui de<br />
l'entreprise, l'ouvrier doit bénéficier de vacances.<br />
Des raisons non seulement de santé, mais des arguments purement<br />
humains exigent que_ l'ouvrier puisse <strong>du</strong>rant quelques jours<br />
se libérer des liens de son travail pour se retrouver lui-même,<br />
retrouver les choses de la vie et retrouver les siens. C'est le moyen<br />
de remettre l'homme en équilibre, afin qu'il s'applique, une fois<br />
ses devoirs professionnels remplis et suivant la parole de Sa Sainteté<br />
Pie XII, à un développement plus complet de ses facultés<br />
humaines.<br />
L'expérience a prouvé la nécessité pour la législation in<strong>du</strong>strielle<br />
de poser certains principes et de fixer certaines règles<br />
communes.<br />
La réglementation <strong>du</strong> droit aux vacances en est assurément <strong>du</strong><br />
nombre, elle qui garantira un contrôle par l'autorité avec facilité<br />
de recours. Notre canton a été un des premiers à reconnaître le<br />
principe des vacances payées des salariés.<br />
La loi valaisanne de 1933 sur la protection ouvrière et son<br />
règlement de 1945 régissent le droit aux vacances des employés<br />
et ouvriers, pour autant que leur entreprise n'est pas soumise à<br />
la loi fédérale sur le travail dans les fabriques. Le principe est<br />
que les vacances sont un élément intégrant <strong>du</strong> salaire.<br />
Toutefois, comme il y a dans notre canton 116 établissements<br />
soumis à la loi sur les fabriques, il y en a autant qui échappent<br />
à cette réglementation.<br />
La loi fédérale, en effet, ne prescrit rien à cet égard. Mais<br />
empressons-nous de reconnaître que grâce à la compréhension<br />
sociale dans notre canton, la plupart des contrats ou règlements<br />
67
de travail connaissent aujourd'hui les vacances. Ainsi 27 établissements<br />
donnent des vacances en vertu d'un contrat collectif à collectivité<br />
unilatérale (contrat collectif d'entreprise) ; 53 donnent<br />
des vacances en vertu d'un contrat collectif à collectivité bilatérale<br />
(contrat collectif professionnel) ou d'une convention nationale ;<br />
9 donnent des vacances en vertu de règlements de travail communaux,<br />
cantonaux ou fédéraux (ateliers fédéraux, services in<strong>du</strong>striels,<br />
etc.) ; 25 établissements donnent des vacances en vertu de<br />
règlements de travail édictés par la direction des entreprises, et<br />
enfin 2 ne donnent pas de vacances, sauf après une activité de<br />
plusieurs années.<br />
Il y a donc, tout en rendant hommage aux efforts accomplis,<br />
un manque d'uniformité et d'égalité ; un risque même subsiste,<br />
spécialement en temps de crise, de voir certaines catégories d'ouvriers<br />
privés de leurs vacances.<br />
Mais le canton peut-il soumettre à ces vacances légales les<br />
entreprises soumises à la loi sur les fabriques ?<br />
L'art. 34 de la Constitution fédérale donne à la Confédération<br />
le droit d'édicter des prescriptions uniformes sur le travail des<br />
enfants dans les fabriques et sur la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> travail qui pourra<br />
être imposée aux a<strong>du</strong>ltes.<br />
Dans son message relatif à la première loi de 1877 sur le travail<br />
dans les fabriques, le <strong>Conseil</strong> fédéral explique que la Constitution<br />
veut seulement par là organiser certains rapports spéciaux<br />
concernant les fabriques. Il est également dit dans ce message<br />
que la Confédération ne s'occupe nullement de toutes les questions<br />
ayant trait aux ouvriers de fabriques et que celles qui ne<br />
sont pas réglées par la loi fédérale rentrent dans le domaine de<br />
la législation cantonale.<br />
La loi de 1914 sur les fabriques n'a pas modifié la réglementation<br />
fondamentale de l'ancienne loi.<br />
Enfin une décision <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral <strong>du</strong> 14 novembre 1945,<br />
relative à un recours dans le canton de Bâle-Ville, dit clairement<br />
que la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> travail des a<strong>du</strong>ltes dans les fabriques dont il est<br />
question dans la Constitution ne concerne pas les vacances.<br />
Par conséquent et contrairement à la croyance <strong>du</strong> législateur<br />
valaisan en 1933 et <strong>du</strong> Gouvernement encore en 1945, les cantons<br />
peuvent créer une législation sur les vacances même pour les<br />
entreprises qui sont soumises à la loi sur les fabriques.<br />
Ce droit des cantons étant établi, hâtons-nous d'ajouter que<br />
c'est le problème de l'octroi des vacances aux jeunes gens qui<br />
suscite avec raison de plus en plus d'intérêt.<br />
Les ouvriers dont île développement physique n'est pas encore<br />
achevé ont besoin, plus que d'autres, de la protection de l'<strong>Etat</strong>,<br />
68
spécialement dans notre canton où la jeunesse doit gagner sa vie<br />
très tôt.<br />
Dans la première moitié <strong>du</strong> 19 e siècle nous trouvions des<br />
enfants même au-dessous de 10 ans qui travaillaient dans l'in<strong>du</strong>strie<br />
sans contrôle sur la <strong>du</strong>rée de leurs services.<br />
Le mérite de l'évolution <strong>du</strong> droit des jeunes gens aux vacances<br />
revient avant tout aux cantons.<br />
La Confédération s'est bornée à régler les vacances dans le<br />
domaine <strong>du</strong> droit relatif aux fonctionnaires fédéraux dans la loi<br />
<strong>du</strong> 6 mars 1920 sur la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> travail concernant l'exploitation<br />
des chemins de fer et autres entreprises de transports et communications<br />
et pour les apprentis par la loi <strong>du</strong> 26 juin 1930 sur la<br />
formation professionnelle (laquelle prévoit au moins 6 jours de<br />
vacances).<br />
Il est vrai qu'un projet de loi fédérale sur le travail, de décembre<br />
1950, renforce la protection des .ouvriers jusqu'à 18 ans révolus<br />
; il prévoit 18 jours ouvrables de vacances, mais ce n'est qu'un<br />
projet.<br />
Certains cantons ont prévu les vacances des jeunes gens par<br />
des dispositions ayant un.caractère de protection des travailleurs<br />
ou de développement de la formation professionnelle ; d'autres<br />
cantons, à savoir Glaris, Zoug, Soleure, Bâle, Neuchâtel, Vaud,<br />
Genève, Zurich, Schwyz, St-Gall, Argovie, ont édicté des dispositions<br />
spéciales en faveur des vacances d'une <strong>du</strong>rée de 12 à 18<br />
jours pour les jeunes gens.<br />
En <strong>Valais</strong>, la loi d'exécution de la loi fédérale sur la formation<br />
professionnelle ne fait que reprendre sans plus les vacances de<br />
6 jours prévues pour les apprentis dans la loi fédérale.<br />
Quant à la loi sur la protection ouvrière de 1933, elle prévoit<br />
une semaine de vacances payées pour une année de service chez<br />
le même employeur sans disposition spéciale pour les jeunes gens.<br />
Comme cette loi ne s'applique ni aux maisons particulières,<br />
ni aux exploitations agricoles, ni au personnel des maisons hospitalières,<br />
ni surtout pas aux entreprises, ateliers et fabriques soumis<br />
à la loi fédérale, il s'ensuit que la plupart de nos jeunes<br />
ouvriers ne sont pas protégés par une réglementation légale des<br />
vacances.<br />
Nous savons cependant que seule une jeunesse saine assure le<br />
maintien d'un peuple fort.<br />
Nous avons ainsi l'honneur de prier le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> de soumettre<br />
aux délibérations de la Haute Assemblée un projet de loi<br />
étendant à tous les salariés la réglementation des vacances avec<br />
l'application <strong>du</strong> principe progressif par rapport aux années de<br />
69
service ; projet qui réglementera encore les vacances des ouvriers<br />
au-dessous de vingt ans.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />
Dans les vingt ans qui nous séparent de l'époque où fut votée<br />
notre loi de protection ouvrière, les conditions économiques et<br />
les conceptions sociales ont considérablement évolué.<br />
Aussi, nous ne devons pas nous étonner si dans des milieux<br />
divers on estime que certaines dispositions de la loi <strong>du</strong> 18 janvier<br />
1933 doivent être revisées et adaptées aux circonstances actuelles.<br />
C'est sur le problème des vacances payées que M. le député<br />
de Courten nous invite à nous pencher aujourd'hui. Il nous<br />
demande :<br />
— d'une part, d'étendre aux fabriques la réglementation établie<br />
en matière de .vacances par la loi de protection<br />
ouvrière ;<br />
— d'autre part, d'intro<strong>du</strong>ire dans notre législation la progression<br />
de la <strong>du</strong>rée des vacances en fonction de la <strong>du</strong>rée<br />
d'activité ainsi que le paiement de vacances prolongées aux<br />
salariés âgés de moins de 20 ans.<br />
Nous allons examiner l'une et l'autre question.<br />
A. L'extension aux fabriques des dispositions légales sur les<br />
vacances payées.<br />
Force nous est de constater avec M. de Courten que ni les lois<br />
cantonales, ni la loi fédérale <strong>du</strong> 18 juin 1914 n'imposent une obligation<br />
d'assurer des vacances au personnel des établissements<br />
valaisans classés comme fabriques.<br />
Nous constatons aussi que, dan« presque tous les cas, l'initiative<br />
privée a paré à l'absence de réglementation. C'est ainsi que<br />
d'après une enquête effectuée en 1953 et citée tout à l'heure par<br />
M. de Courten, sur 116 établissements classés comme fabriques<br />
en <strong>Valais</strong>, deux maisons seulement ne donnent pas de vacances,<br />
sauf après une longue période d'activité.<br />
Face à cette situation, on peut se demander si l'intervention<br />
<strong>du</strong> législateur est bien nécessaire. Nous pensons que oui. Voici<br />
pourquoi :<br />
Nous ne devons pas oublier que les progrès sodaux de ces<br />
dernières années furent acquis pour une bonne part grâce à<br />
l'heureuse prospérité que nous avons connue et que nous connaissons<br />
encore. Mais en cas de dépression, ne serait-il pas à craindre<br />
que certains patrons, moins consciencieux que d'autres de leurs<br />
70
devoirs, ne se laissent tenter par une ré<strong>du</strong>ction des avantages<br />
justement accordés ? Et, par le jeu d'une concurrence accrue, ce<br />
phénomène ne risquerait-il pas d'être contagieux ? Le danger n'est<br />
guère à redouter, il est vrai, pour les maisons où les vacances<br />
sont le fruit des conventions collectives. Il est par contre réel<br />
dans une partie des entreprises où l'institution dépend <strong>du</strong> seul<br />
bon vouloir des employeurs.<br />
Vous conviendrez, d'autre part, Messieurs, qu'il y a une certaine<br />
anomalie à ce que les commerces, les petits ateliers, même<br />
ceux qui sont per<strong>du</strong>s au fond des vallées, soient légalement tenus<br />
d'accorder des vacances alors que des entreprises beaucoup plus<br />
importantes — nous en avons deux exemples — puissent impunément<br />
refuser ce même droit à leurs employés.<br />
Aussi, Monsieur le Président et Messieurs, sommes-nous disposés<br />
à examiner favorablement la proposition de M. de Courten<br />
sur ce point.<br />
B. Uintro<strong>du</strong>ction de vacances selon une norme progressive<br />
ainsi que de vacances prolongées pour les moins de 20 ans.<br />
La loi de protection ouvrière <strong>du</strong> 18 janvier 1933 prévoit un<br />
minimum de 6 jours de vacances payées par an, quel que soit<br />
l'âge <strong>du</strong> salarié.<br />
Ici également, nous devons constater que l'évolution de ces<br />
vingt dernières années a con<strong>du</strong>it toutes les professions organisées<br />
ainsi que la plupart des entreprises à dépasser sensiblement la<br />
norme prévue par la loi. C'est ainsi que dans les entreprises <strong>du</strong><br />
bâtiment et <strong>du</strong> génie civil, dans celles de la menuiserie et charpente<br />
comme dans celles de la plâterie et peinture, les ouvriers<br />
reçoivent une indemnité de vacances égale à 4 % de leur salaire,<br />
ce qui représente sensiblement le gain de deux semaines de travail.<br />
D'autres professions ont adopté le système progressif et font<br />
croître la <strong>du</strong>rée des vacances en fonction de la <strong>du</strong>rée d'activité<br />
dans l'entreprise ou le métier. Et, fait cligne d'être relevé, le<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a lui-même admis le principe des vacances progressives<br />
en établissant les contrats-types des ouvriers de cave et<br />
des infirmières. Alors que ces dernières bénéficiaient au début de<br />
leur activité de 3 semaines de vacances annuelles, elles ont droit<br />
à 4 semaines après 4 ans de travail dans la profession. Pour les<br />
ouvriers de cave, la règle tracée par le Gouvernement est la suivante<br />
: dès la première année dans l'entreprise : 6 jours ouvrables ;<br />
dès la cinquième : 12 jours ; dès la vingtième : 18 jours. Nous<br />
n'avons malheureusement pas de statistique précise sur les entreprises<br />
qui, soumises à la loi de protection ouvrière, ne sont cependant<br />
pas assujetties à un contrat collectif. Nous pouvons toutefois<br />
71
affirmer que si le minimum légal de 6 jours est très généralement<br />
respecté, une bonne part des employeurs accordent les vacances,<br />
au moins aux anciens employés, sur la base de 2 semaines par an,<br />
soit un jour par mois d'activité.<br />
Qu'en est-il des fabriques ? Quoique n'étant pas légalement<br />
astreintes à le faire, nous constatons que les trois quarts d'entre<br />
elles ont consenti, soit par contrat collectif, soit par leur règlement<br />
interne, à donner au moin« 6 jours de vacances dès la première<br />
ou la seconde année d'activité. Ce minimum croît progressivement<br />
jusqu'à 12 ou 18 jours. Quant au quart restant, composé<br />
de petites entreprises occupant peu de personnel, on peut dire<br />
que le minimum de 6 jours est généralemnt accordé. Certains<br />
employeurs paient une <strong>du</strong>rée plus longue en particulier aux<br />
anciens ouvriers. Comme nous l'avons relevé précédemment, deux<br />
entreprises seulement n'accordent pas de vacances sauf après de<br />
nombreuses années.<br />
Comme vous le voyez, Messieurs, le système progressif s'est<br />
déjà fortement implanté dans nos mœurs.<br />
En revanche, les moins de 20 ans sont loin d'avoir bénéficié<br />
chez nous de progrès aussi sensibles. Sauf quelques rares exceptions,<br />
ils ne jouissent d'aucun régime de faveur. Les apprentis<br />
eux-mêmes, qui sont soumis à une loi fédérale et à une loi cantonale<br />
d'application, ne sont pas mieux servis pour l'instant.<br />
* * *<br />
Monsieur le Président et Messieurs, de l'examen de la situation<br />
actuelle, tant dans les fabriques que dans les autres établissements,<br />
nous pensons pouvoir tirer les conclusions suivantes :<br />
1. Les dispositions de notre loi de protection ouvrière en<br />
matière de vacances payées ne correspondent plus aux conceptions<br />
actuelles. En effet,<br />
— toutes les professions organisées,<br />
—• la grande majorité des établissements classés comme fabriques,<br />
— ainsi qu'une bonne part des maisons qui n'ont pas de contrat<br />
collectif,<br />
appliquent soit le minimum de 12 jours, soit le plus souvent le<br />
système progressif.<br />
L'évolution qui est intervenue est, à notre point de vue, tout<br />
à fait normale : si la rationalisation <strong>du</strong> travail et le machinisme<br />
ont supprimé certains efforts physiques, on exige en revanche des<br />
salariés, plus d'attention, de rapidité, de précision.<br />
72
Et si, pour des raisons économiques, il n'était pas possible<br />
d'accorder à tous une norme plus élevée, il serait équitable d'accorder<br />
des vacances prolongées au moins, aux plus âgés, à ceux<br />
qui depuis des années sont fidèles à leur tâche.<br />
De nouvelles dispositions légales dans ce sens n'alourdiraient<br />
pas les charges de la plupart des entreprises. Elles auraient cependant<br />
pour effet de garantir, comme nous l'avons dit tout à l'heure,<br />
les avantages acquis, tout en forçant les employeurs moins progressistes<br />
à faire enfin le sacrifice justifié que la plupart de leurs<br />
concurrents ont accepté depuis longtemps.<br />
2. Quant aux vacances des moins de 20 "ans, nous devons<br />
avouer que ni l'<strong>Etat</strong>, ni le secteur privé ne s'en sont pas beaucoup<br />
occupés jusqu'à maintenant. Ce n'est pas un motif pour rester<br />
en arrière, au contraire.<br />
Onze cantons confédérés au moins ont pris des mesures importantes<br />
dans ce domaine en intro<strong>du</strong>isant les vacances annuelles<br />
obligatoires de 12 à 18 jours ouvrables. Les é<strong>du</strong>cateurs comme<br />
les médecins reconnaissent que les adolescents ont besoin de plus<br />
de détente que les a<strong>du</strong>ltes : leur corps en formation demande <strong>du</strong><br />
grand air et de l'exercice- dont il manque plus ou moins dans la<br />
plupart des professions.<br />
En outre, à l'âge où non seulement le corps mais l'esprit se<br />
forment, nous devons veiller à ce que nos jeunes ne voient pas<br />
dans leur métier un esclavage, mais bien une tâche noble et enrichissante.<br />
Pour y parvenir, nous devons leur accorder non seulement<br />
un repos hebdomadaire et journalier suffisant, mais, chaque<br />
année, une détente prolongée que la législation actuelle ne suffit<br />
pas à leur donner.<br />
Nous sommes donc en principe d'accord avec MM. Paul de<br />
Courten et consorts, aussi bien sur l'application aux fabriques de<br />
la réglementation en matière de vacances que sur l'intro<strong>du</strong>ction<br />
<strong>du</strong> système progressif ainsi que des vacances prolongées pour les<br />
moins de 20 ans.<br />
Nous ne saurions en revanche nous prononcer aujourd'hui sur<br />
les modalités d'exécution. Les mesures à envisager doivent faire<br />
l'objet d'une étude approfondie, en collaboration avec les organisations<br />
patronales et ouvrières.<br />
(Applaudissements.)<br />
Le postulat de M. le député de Courten est accepté par la<br />
Haute Assemblée et est transmis au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pour y donner<br />
la suite utile.<br />
73
L'ordre <strong>du</strong> jour appelle ensuite le décret concernant l'ouverture<br />
d'un crédit de Fr. 20,000,000.— destiné à l'amélioration et<br />
au développement <strong>du</strong> réseau routier.<br />
Rapportent : MM. les députés Alfred Rey et Hermann Borter.<br />
MESSAGE<br />
complémentaire à celui <strong>du</strong> 8 octobre 1953, concernant<br />
l'ouverture d'un crédit en vue de l'aménagement de la route<br />
cantonale St-Gingolph-Brigue et des routes alpestres<br />
LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />
au<br />
GRAND CONSEIL<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les députés,<br />
A la session <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> <strong>du</strong> mois de novembre 1953, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
présentait un projet de décret concernant l'ouverture d'un crédit de Fr. 20 millions<br />
en vue de financer les travaux de rénovation de la route cantonale et des<br />
routes alpestres, décret qui fut adopté en premiers débats le 11 novembre 1953.<br />
Lors des discussions qui eurent lieu à ce sujet, plusieurs députés firent observer<br />
que si l'on affectait le crédit de Fr. 20 millions uniquement au financement<br />
de la route cantonale et des routes alpestres, Je décret risquerait de rencontrer<br />
une forte opposition lors de la votation populaire dans certaines régions non<br />
immédiatement intéressées aux routes précitées. Ils proposaient de mettre à disposition<br />
une somme de Fr. 4 à 5 millions pour l'amélioration ou la construction<br />
des routes touristiques, communales et forestières afin d'englober d'une façon<br />
plus large l'intérêt de la population à l'exécution de ces travaux.<br />
Pour tenir compte de ces observations et des avis émis par différents milieux<br />
de notre canton, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> propose certaines modifications <strong>du</strong> décret<br />
adopté en premiers débats.<br />
Le crédit total qui sera couvert par voie d'emprunt ne doit pas dépasser le<br />
montant maximum de Fr. 20 millions pour ne pas hypothéquer trop fortement<br />
les charges de l'<strong>Etat</strong> de façon à pouvoir faire un effort financier dans d'autres<br />
domaines économiques <strong>du</strong> canton. Mais tenant compte, d'une part, des derniers<br />
renseignements obtenus des services fédéraux au sujet de l'augmentation <strong>du</strong> montant<br />
des droits d'entrée sur la benzine qui a passé de Fr. 100 à 120 millions et<br />
qui rapportera une somme supplémentaire à l'<strong>Etat</strong> et, d'autre part, <strong>du</strong> fait que<br />
sous l'effet des engagements financiers pour le réseau routier, qui influenceront<br />
favorablement, pour notre canton, l'échelle de répartition <strong>du</strong> montant réservé aux<br />
cantons de montagne financièrement faibles, il est possible de ré<strong>du</strong>ire à Fr. 16<br />
millions le crédit prévu pour îles travaux d'aménagement de la route cantonale<br />
et des routes alpestres et de réserver Fr. 4 millions pour la rénovation et la<br />
construction des routes touristiques, communales et forestières.<br />
La répartition prévue pour ce groupe sera de Fr. 2 millions pour la rénovation<br />
des routes touristiques et de Fr. 2 millions pour la construction des routes<br />
communales et forestières.<br />
Nous espérons servir ainsi les intérêts de toutes les régions de notre canton.<br />
Le programme 'des travaux de ces différentes œuvres pourra être établi chaque<br />
année d'entente avec la commission permanente <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> prévue à<br />
cet effet.<br />
74
Nous proposons à la Haute Assemblée d'examiner favorablement le projet<br />
de décret allouant un crédit de Fr. 20 millions pour l'aménagement de notre<br />
réseau routier et de d'adopter en deuxièmes débats avec les modifications qui y<br />
ont été apportées.<br />
Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />
pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous recommander<br />
avec nous à la protection divine.<br />
Ainsi adopté en <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, à Sion, le 26 janvier 1954.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
BOTSCHAFT<br />
als Ergänzung zu derjenigen vom 8. Oktober 1953 betreffend<br />
die Eröffnung eines Kredites von 20 Millionen Franken<br />
für die Verbesserung und den Ausbau des Strassennetzes<br />
DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />
an den<br />
GROSSEN RAT<br />
Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
In der Session des Grossen Rates vom Monat November 1953 unterbreitete<br />
der Staatsrat einen Dekretsenitwurf betreffend die Eröffnung eines Kredites von<br />
Fr. 20 Millionen zur Finanzierung des Ausbaues der Kantonsstrasse und der<br />
Alpenstrassen ; dieses Dekret wurde in der Sitzung vom 11. November 1953 in<br />
erster Lesung angenommen.<br />
Bei der Behandlung desselben wiesen verschiedene Abgeordnete auf den<br />
Umstand hin, dass, wenn der Kredit von Fr. 20 Millionen ausschliesslich für die<br />
Kantonsstrasse und die Alpenstrassen vorgesehen werde, das Dekret bei der<br />
Volksabstimmung in Gegenden, welche nicht unmittelbar an den oberwähnten<br />
Strassen interessiert seien, auf starken Widerstand stossen werde. Sie machten<br />
daher den Vorschlag, eine Summe von Fr. 4 bis 5 Millionen für die Verbesserung<br />
oder den Bau von Touristen-, Gemeinde- und Forststrassen zur Verfügung zu<br />
stellen, um so das Interesse der Bevölkerung an der Ausführung dieser Arbeiten<br />
auf einer weitern Basis zu erfassen.<br />
Um diesen Bemerkungen und den in verschiedenen Kreisen unseres Kantons<br />
geäusserten Ansichten Rechnung zu tragen, schlägt der Staatsrat gewisse Abänderungen<br />
des in erster Lesung angenommenen Dekretes vor.<br />
Der Gesamtkredit, welcher <strong>du</strong>rch eine Anleihe gedeckt wird, darf den Betrag<br />
von Fr. 20 Millionen nicht übersteigen, um so den Staat nicht zu stark zu belasten<br />
und damit für diesen noch die Möglichkeit bestehe, auch anderen Wirtschaftsgebieten<br />
unseres Kantons seine finanziellen Aufgaben erfüllen zu können. Dem<br />
Umstände Rechnung tragend, dass laut den letzten Mel<strong>du</strong>ngen, die uns von den<br />
eidgenössischen Behörden zugegangen sind in bezug auf die Zunahme der Zolleinnahmen<br />
auf den Benzin, welche von Fr. 100 auf 120 Millionen angestiegen<br />
sind und aus welcher dem Staate eine zusätzliche Einnahme zugute kommen wird<br />
und erwägend, dass, anderseits, die für den Strassenausbau investierten Gelder<br />
bei der Verteilung den verhältnismässigen Anteil unseres Kantons an dem für<br />
die finanzschwachen Kantone vorbehaltenen Betrag günstig beeinflussen werden,<br />
wird es möglich, den für die Ausbauarbeiten der Kantonsstrasse und der Alpen-<br />
75
Strassen vorgesehene Betrag auf Fr. 16 Millionen herabzusetzen und Fr. 4 Millionen<br />
für die Erneuerung und den Bau von Touristen-, Gemeinde, und Forststrassen<br />
vorzusehen.<br />
Die hiefür vorgesehene Verteilung wird Fr. 2 Millionen für die Erneuerung<br />
der Touristenstrassen und Fr. 2 Millionen für den Bau von Gemeinde- und Forststrassen<br />
betragen.<br />
Wir hoffen damit den Interessen sämtlicher Gegenden unseres Kantons<br />
gerecht worden zu sein.<br />
Das Arbeitsprogramm dieser verschiedenen Werke kann jedes Jahr in<br />
Vereinbarung mit der hiefür vorgesehenen ständigen Grossratskommission erstellt<br />
werden.<br />
Wir schlagen der Hohen Versammlung vor, den ihr unterbreiteten Dekretsentwurf,<br />
welcher einen Kredit von Fr. 20 Millionen für den Ausbau unseres<br />
Strassennetzes vorsieht, wohlwollend zu überprüfen und ihn in zweiter Lesung<br />
mit den darin angeführten Abänderungen zu genehmigen.<br />
Wir benützen diesen Anlass, um Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
die Versicherung unserer ehrfurchtsvollen Hochachtung zu erneuern<br />
und Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
M. Alfred Rey, rapporteur français.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />
La commission chargée d'étudier le décret concernant l'ouverture<br />
d'un crédit de 20 millions destiné à l'amélioration et au développement<br />
<strong>du</strong> réseau routier, présidée par M. le député Francis<br />
Germanier, se compose de MM. les députés<br />
Ernest Regotz Louis Lonfat<br />
Emile <strong>Grand</strong> Adolphe Défago<br />
Max Crittin Franz Imhof<br />
Edouard Roten Camille Sierro<br />
et de ses rapporteurs MM. Hermann Borter et Alfred Rey.<br />
La commission s'est réunie par deux fois à Sion, soit les 23<br />
et 28 janvier. S'excusèrent MM. les députés Ernest Regotz et Max<br />
Crittin pour la dernière séance. M. le Chef <strong>du</strong> Département des<br />
travaux publics se mit à disposition avec MM. les ingénieurs Parvex<br />
et Welti pour compléter les renseignements dont la commission<br />
avait besoin pour éclairer le problème.<br />
De ces délibérations, d'entente entre la commission et le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong>, le texte <strong>du</strong> décret tel qu'adopté en premier débat<br />
subit quelques modifications.sensibles. Les unes élargissent le sens<br />
et la portée <strong>du</strong> décret, les autres n'apportent qu'un complément<br />
rédactionnel.<br />
76
Alors que l'ancien texte ne parlait d'un emprunt allant jusqu'à<br />
20 millions que pour financer les travaux de rénovation de la<br />
route cantonale et des routes alpestres, le nouveau texte englobe<br />
en plus les routes touristiques et la construction de nouvelles routes<br />
communales et forestières. Il prévoit d'affecter 4 millions des<br />
20 millions dans un but complémentaire à celui primitivement<br />
prévu.<br />
Il peut paraître paradoxal qu'une même commission qui, hier,<br />
jugeait qu'il fallait ouvrir un crédit de 20 millions pour la réalisation<br />
de travaux de rénovation sur les seules routes cantonales<br />
et alpestres, trouve tout à coup que l'on peut sans autre distraire<br />
4 millions de ce crédit pour les attribuer à d'autres fins. On peut<br />
aussi se demander pourquoi cette commission, lorsqu'elle se rallia<br />
à l'idée de compléter l'éten<strong>du</strong>e <strong>du</strong> décret, ne proposa pas une<br />
augmentation de 4 millions <strong>du</strong> montant total de l'emprunt, puisqu'il<br />
fallait 4 millions pour couvrir des dépenses supplémentaires.<br />
Dans ces circonstances, il serait aussi permis de penser que le<br />
chiffre de 20 millions présenté en premier débat ne représente<br />
qu'une vague approximation de la réalité et que de la sorte il se<br />
laisse facilement amputer sans bouleverser les projets. Cependant,<br />
à la lumière de nouveaux faits et de nouvelles considérations, le<br />
texte remanié qui vous est présenté aujourd'hui, Messieurs les<br />
députés, se justifie.<br />
En ce qui concerne la portée même <strong>du</strong> décret, lors des premiers<br />
débats, certaines voix s'étaient faites entendre demandant<br />
un élargissement <strong>du</strong> champ d'application.<br />
La commission et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ont fait leur cette suggestion<br />
pour diverses raisons. Et d'abord on ne pourra plus parler<br />
de régions délaissées puisque tout le réseau routier cantonal sera<br />
compris dans le décret. De plus, par suite des constructions de<br />
barrages, l'<strong>Etat</strong> a dû engager plus d'argent qu'il ne pouvait normalement<br />
le faire pour la construction de routes s'y rapportant.<br />
Pensons aux routes d'Anniviers, de la Lienne, etc. Il ne pouvait<br />
pas refuser sa part, alors que des sociétés privées lui offraient des<br />
millions comme participation.<br />
Cet accaparement de crédit ne va pas sans désavantage envers<br />
d'autres projets en cours, et mettrait même nos autorités dans<br />
l'impossibilité pour quelque temps (trois ans selon M. le <strong>Conseil</strong>ler<br />
d'<strong>Etat</strong> Anthamatten) d'accepter de nouveaux projets.<br />
Par l'octroi de 4 millions aux routes touristiques et aux routes<br />
communales et forestières, une situation normale pourra être rétablie.<br />
L'<strong>Etat</strong> sera de nouveau à même de rattraper certains retards<br />
dans ses versements aux communes et de voir l'avenir. Ceci ne<br />
77
peut que servir l'évolution économique de notre canton. Les charges<br />
des communes se verront allégées et certains projets urgents<br />
qui auraient dû être remis pourront être exécutés. L'extension <strong>du</strong><br />
décret aux routes touristiques et à la construction de nouvelles<br />
routes communales et forestières se base donc sur des motifs probants.<br />
Mais de ce fait nous ne nous trouvons plus que devant 16<br />
millions pour exécuter le programme de la route cantonale et des<br />
routes alpestres. Or ce programme, dans l'état actuel, prévoit bien<br />
une part cantonale de 20 millions en chiffre rond.<br />
D'autre part ce même programme devient plus précis. Les travaux<br />
à exécuter en 1954 sont maintenant connus.<br />
Je vous donne quelques chiffres sur la part <strong>du</strong> programme de<br />
1954 :<br />
Tronçon Niedergesteln-Visp 1,850,000.—<br />
» Mörel-Oberwald 500,000.—<br />
» Gletsch-Muttbach 200,000.—<br />
» Simplon 1,200,000.—<br />
dont pour Eggen . 600,000.—<br />
Gabi 300,000.—<br />
Riederwald-Schallberg 300,000.—<br />
Pour les routes alpestres il est prévu pour :<br />
Tronçon <strong>Grand</strong>-St-Bernard 390,000.—<br />
» La Forclaz 2,250,000.—<br />
» Monthey-Morgins 390,000.—<br />
» St-Gingolph-St-Maurice 200,000.—<br />
» St-Maurice-Brigue 4,700,000.—<br />
En plus, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> doit présenter au <strong>Conseil</strong> fédéral<br />
un projet de 5 ans pour approbation. A vue humaine, il faut donc<br />
les 20 millions.<br />
Mais entre la première lecture et ce jour il s'est pro<strong>du</strong>it certains<br />
faits dont on doit tenir compte.<br />
L'encaissement des droits sur la benzine par la Confédération<br />
pour l'année 1953 montre une augmentation de 20 % sur l'année<br />
précédente. Par suite de l'augmentation constante de la motorisation<br />
on peut raisonnablement admettre que cet encaissement ira<br />
pluôt encore en augmentant. Par suite de la répartition moitié<br />
moitié entre la Confédération et les cantons de ce droit, la part<br />
cantonale se verra donc augmentée au bas mot de 10 %.<br />
Si nous reportons cette recette supplémentaire de 10 % sur le<br />
plan de 20 millions, nous pouvons admettre une diminution de<br />
dépense à charge <strong>du</strong> décret de 2 millions.<br />
78
Il ne resterait donc plus que 2 millions à trouver pour en<br />
venir aux 16 millions proposés.<br />
Durant les prochaines cinq années, des travaux importants<br />
seront faits sur des parcours dont l'entretien coûtait énormément<br />
au canton. Par suite de ces travaux et de l'exécution progressive<br />
de tout le programme, les frais d'entretien de la route cantonale<br />
et des routes alpestres iront en baissant de plus en plus. La commission<br />
croit qu'il sera possible de récupérer ainsi le solde de<br />
2 millions pendant la période de dix ans prévue pour le décret et<br />
les travaux. Le budget ordinaire pourra donc les couvrir par un<br />
genre d'autofinancement.<br />
La ré<strong>du</strong>ction de 20 millions à 16 millions se comprend donc<br />
pour les motifs indiqués. Nous ne pouvons que nous en réjouir<br />
puisque de la sorte le décret gagnera en éten<strong>du</strong>e et en utilité.<br />
Concernant le programme lui-même des travaux, <strong>du</strong> côté ouvrier<br />
on pourrait peut-être souhaiter de ne pas trop en pousser<br />
l'exécution afin de garder de l'occupation pour notre main-d'œuvre<br />
lorsque les années seront moins bonnes. Toutefois il ne faut pas<br />
oublier que certaines parties <strong>du</strong> canton verront prochainement de<br />
gros chantiers se fermer. En outre le volume actuel et prévisible<br />
des possibilités de travail met notre canton à l'abri <strong>du</strong> souci <strong>du</strong><br />
plein-emploi encore pour bien des années et fait de nous presque<br />
des privilégiés.<br />
Ce bref rapport ne prétend pas résoudre toutes les questions<br />
que pose le décret. Il reflète cependant les mobiles qui ont poussé<br />
la commission et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à admettre la teneur qui est<br />
présentée en ce moment.<br />
Il est certain que d'autres objections que celles'soulevées peuvent<br />
être présentées. Mais il ne faudrait pas oublier que la Haute<br />
Assemblée possédera un organisme de contrôle sur l'application<br />
<strong>du</strong> décret.<br />
Messieurs les députés, une sécurité nous est donnée par la<br />
nomination d'une commission permanente spéciale parlementaire<br />
qui aura pour mission d'examiner chaque année le programme et<br />
l'exécution des travaux. II serait logique de penser que nous pouvons<br />
avoir confiance en nous-mêmes et en nos représentants au<br />
sein de nos commissions, donc également en ceux qui nous représenteront<br />
dans la future commission permanente.<br />
Les motifs d'ordre économique général qui militent en faveur<br />
d'une acceptation <strong>du</strong> décret ne seront pas évoqués, l'ayant été<br />
en suffisance lors <strong>du</strong> premier débat.<br />
Messieurs les députés, en conclusion, la commission à l'unanimité<br />
des membres présents, vu les besoins généraux <strong>du</strong> réseau<br />
79
outier cantonal en entier, vu la possibilité de contrôle parlementaire<br />
permanent, vu les avances financières fédérales, vous propose<br />
l'entrée en matière, sur le texte qui vous est présenté.<br />
Hr. Abgeordneter H. Borter, deutscher Berichterstatter.<br />
Bericht betreffend Eröffnung eines Kredites von 20 Millionen<br />
Franken für die Verbesserung und den Ausbau des Strassennetzes<br />
Die Kommission setzt sich zusammen aus den Herren :<br />
Francis Germanier, Präsident Emil <strong>Grand</strong><br />
Max Crittin Ernst Regotz<br />
E<strong>du</strong>ard Roten Franz Imhof<br />
Louis Lonfat Camille Sierro<br />
Adolf Défago<br />
und den beiden Berichterstattern Alfred Rey und dem Sprechenden.<br />
In zwei Vormittagssitzungen vom 23. Januar und vom<br />
28. Januar Hessen wir uns vom Chef des Baudepartementes und<br />
Herrn Ing. Parvex eingehend über das Dekret orientieren.<br />
Herr Präsident, meine Herren ! Die Notwendigkeit dieses<br />
Dekretes wurde in der ersten Lesung vom November 1953 nicht<br />
bestritten. Unsere Kommission befasste sich hauptsächlich mit den<br />
aufgeworfenen Fragen der letzten Session. Der hohe Staatsrat<br />
selbst wünschte, den Kredit nicht über 20 Millionen zu eröffnen<br />
und schlug vor, 2 Millionen für den Ausbau der Touristen-Strassen<br />
und 2 Millionen für den Bau neuer Gemeinde- und Forst-<br />
Strassen zu verwenden.<br />
Meine Herren, Sie werden wohl fragen, woher diese Einsparungen<br />
von 4 Millionen kommen, aber anhand des provisorischen<br />
Programmes von der Periode 1954 bis 1963 Hessen wir uns überzeugen,<br />
dass die Krediteröffnung ein Schema sei, in dessen Rahmen<br />
die verantwortlichen Instanzen (Staatsrat, Baudepartement<br />
und die ständige grossrätliche Kommission) dafür sorgen, dass das<br />
Geld gute Früchte bringt.<br />
Zu Ihrer Orientierung sei bemerkt, was für das Jahr 1954 im<br />
Oberwallis vorgesehen ist :<br />
80<br />
Niedergesteln-Visp Fr. 1,850,000.—<br />
Mörel-Oberwald Bitumenbelag . . . . » 500,000.—<br />
Gletsch-Muttbach » 200,000.—<br />
Simplon, Total » 1,200,000.—<br />
davon Eggen . . . Fr. 600,000.—<br />
Dorf-Gabi . . . . » 300,000.—<br />
Riederwald-Schallberg » 300,000.—
Für den Ausbau im Unterwallis haben Sie soeben detailliert<br />
vom Berichterstatter gehört, resümierend :<br />
Grosser St. Bernhard pro 1954 . . . . Fr. 390,000.—<br />
Forclaz » 2,250,000.—<br />
Monthey-Morgins » 390,000.—<br />
St-Gingolph-St-Maurice » 200,000.—<br />
St-Maurice-Brigue » 4,700,000.—<br />
Die ausgeschiedenen 4 Millionen sollen dazu dienen, um die<br />
Verbin<strong>du</strong>ngen der Bergdörfer mit dem Tale zu verbessern (Subventionierung<br />
der Luftseilbahnen usw.).<br />
Ferner sind grosse Projekte von Forstwegen zu verwirklichen,<br />
die auf 85 % Bundessubventionen warten und eben nicht erstellt<br />
werden können, bevor der Kanton Hand anschlägt.<br />
Es wurde uns verraten, dass unser Kanton eine Zinsausfallentschädigung<br />
erhält für den raschen und forcierten Ausbau der<br />
grossen Alpenstrassen. Ferner nehmen die Benzinzolleinnahmen<br />
eher zu, sodass mit einem grösseren Anteil zu rechnen ist.<br />
Und nun zur Frage, wieweit diese Strassen unsern Landsleuten<br />
nutzen. Lange diskutierten wir in unserer Kommission, warum wir<br />
all diese Arbeiten momentan in Angriff nehmen, da doch schon<br />
mehr als 3000 italienische Arbeiter in unserem Kanton arbeiten.<br />
Wir wissen aber, dass unsere Walliser lieber in der Nähe ihrer<br />
Familie ihr Brot verdienen als auf den grossen Baustellen. Und so<br />
erlaubt dieses Schema uns anhand der jährlich aufzustellenden<br />
Bauvorhaben auch unserer Arbeiterschaft die Existenz zu sichern.<br />
Ein Hauptgrund dieses Dekret anzunehmen bleibt nach wie<br />
vor, dass wir die grossen Subventionen für unsere Strassen nicht<br />
verlieren !<br />
Einmal wird <strong>du</strong>rch den lebhafteren Tourismus Gastgewerbe<br />
und Hôtellerie profitieren und mit ihnen Handel und Gewerbe<br />
und selbst die Landwirtschaft wird ihre Pro<strong>du</strong>kte (Fleisch und<br />
Milch) besser an den Mann bringen. Wer mit offenen Augen<br />
unsere wirtschaftliche Lage der letzten Jahre verfolgte, muss<br />
gestehen, dass der Tourismus unserem lieben Wallis viel, viel zu<br />
verdienen gab.<br />
Aus diesen und anderen Ueberlegungen ist die Kommission<br />
einstimmig der Ueberzeugung, dass wir Ihnen, Herren Grossräte,<br />
dieses Dekret zur Annahme empfehlen können und müssen Sie<br />
nur beglückwünschen, dass Sie in Ihrem Bezirke für die gute<br />
Sache eintreten.<br />
L'entrée en matière est proposée et acceptée.<br />
81
Titre et considérants.<br />
DECRET<br />
concernant l'ouverture d'un crédit de Fr. 20,000,000.—<br />
destiné à l'amélioration et au développement <strong>du</strong> réseau routier<br />
LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />
Vu la nécessité de procéder, sans délai, à l'amélioration de la route cantonale<br />
Saint-Gingolph - Brigue, des routes alpestres, et des routes touristiques et à la<br />
construction de nouvelles routes communales et forestières ;<br />
Vu l'arrêté <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral <strong>du</strong> 10 juillet 1953 concernant l'aménagement<br />
des principales artères <strong>du</strong> réseau routier national ;<br />
Vu les dispositions de la loi <strong>du</strong> l or février 1933 concernant la classification,<br />
la construction et l'entretien et la police des routes, de la loi <strong>du</strong> 18 mai 1927<br />
concernant la construction de routes et chemins reliant les villages de montagne à<br />
la plaine et de la loi forestière <strong>du</strong> 11 mai 1910 concernant l'exécution de la<br />
loi fédérale <strong>du</strong> 11 octobre 1902 ;<br />
Vu de programme décennal de travaux élaboré par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> comportant<br />
une dépense de Fr. 20,000,000.— à la charge <strong>du</strong> canton ;<br />
Vu l'impossibilité de faire face à cette dépense au moyen des recettes ordinaires<br />
sans compromettre l'équilibre <strong>du</strong> budget ;<br />
Vu les articles 30, chiffre 4, et 44, chiffre 13, de la Constitution cantonale ;<br />
Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
décrète :<br />
Pas d'observation.<br />
Titel und Erwägungen.<br />
DEKRET<br />
betreffend die Eröffnung eines Kredites<br />
von 20 Millionen Franken<br />
für die Verbesserung und den Ausbau des Strassennetzes<br />
DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />
Eingesehen die Notwendigkeit, dass die Verbesserung der Kantonsstrasse<br />
St. Gingolph-Brig, der Alpen- und Touristenstrassen sowie der Bau neuer<br />
Gemeinde- und Forststrassen unverzüglich in Angriff genommen wird ;<br />
Eingesehen den Bundesratsbeschluss vom 10. Juli 1953 betreffend den<br />
Ausbau der Hauptverkehrsadern des nationalen Strassennetzes ;<br />
Eingesehen die Bestimmungen des Gesetzes vom 1. Februar 1933 über die<br />
Klassifikation, den Bau, den Unterhalt und die Polizei der Strassen, des Gesetzes<br />
vom 18. Mai 1927 betreffend den Bau von Strassen und Wegen, welche die<br />
Bergdörfer mit dem Tale verbinden sowie des Forstgesetzes vom 11. Mai 1910<br />
betreffend die Ausführung des Bundesgesetzes vom 11. Oktober 1902 ;<br />
Eingesehen den vom Staatsrat ausgearbeiteten Zehnjahresarbeitsplan, welcher<br />
eine Ausgabe von Fr. 20 Millionen zu Lasten des Kantons vorsieht ;<br />
Eingesehen die Unmöglichkeit, diese Ausgabe aus den gewöhnlichen Einnahmen<br />
zu bestreiten, ohne dabei das Gleichgewicht des Budgets zu gefährden ;<br />
Eingesehen den Artikel 30, Ziffer 4, und den Artikel 44, Ziffer 13, der<br />
Kantonsverfassung ;<br />
Auf Antrag des Staatsrates,<br />
beschliesst :<br />
Keine Bemerkung.<br />
82
M. le député Gérard Perraudin.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je pose une question et<br />
fais une remarque au sujet des titre et considérants.<br />
Un considérant parle de l'impossibilité de faire face à cette<br />
dépense au moyen des recettes ordinaires sans compromettre<br />
l'équilibre <strong>du</strong> budget. Lors des premiers débats, nous avions<br />
demandé au Chef <strong>du</strong> Département des finances quelles étaient les<br />
possibilités <strong>du</strong> canton sous la nouvelle loi fiscale. Le Chef <strong>du</strong><br />
département nous avait dit : « L'année fiscale n'est pas encore<br />
écoulée et nous ne sommes pas encore en mesure de dire quel<br />
sera le rendement de la loi fiscale. » (On nous propose un emprunt.<br />
N'est-il pas juste de se demander s'il faut emprunter ?)<br />
J'espère que maintenant, à défaut <strong>du</strong> Chef <strong>du</strong> Département des<br />
finances qui n'est pas là pour discuter avec nous de ce projet<br />
d'emprunt de 20 millions, le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> voudra<br />
bien donner à la Haute Assemblée des éclaircissements à ce sujet.<br />
Nous désirons savoir quel a été le rendement de la nouvelle loi<br />
fiscale <strong>du</strong>rant l'année 1953. C'est une question à laquelle il faut<br />
répondre avant de discuter emprunt.<br />
Concernant le premier considérant, je suis heureux de constater<br />
que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a changé d'avis sur l'urgence qu'il y a<br />
à faire des travaux en <strong>Valais</strong> en matières autres que la route cantonale<br />
et les routes alpestres. Alors que lors des premiers débats,<br />
on nous disait officiellement que les routes communales, forestières<br />
et touristiques pouvaient attendre, on entend maintenant la<br />
commission et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> dire à l'unanimité que la construction<br />
des routes touristiques, communales et forestières est<br />
urgente : « vu la nécessité de procéder, sans 'délai... ».<br />
Je constate avec satisfaction que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> avait fait<br />
son premier examen avec beaucoup de sérieux, puisqu'il a suffi<br />
d'un mois ou deux pour l'amener à changer d'avis sur les nécessités<br />
<strong>du</strong> canton. On dit « sans délai », mais on nous offre un programme<br />
de 10 ans. Il faudrait savoir à quoi s'en tenir. Est-ce le<br />
message qui nous trompe sur la <strong>du</strong>rée des travaux ou est-ce le<br />
budget et ce considérant qui disent vrai ? On nous propose un<br />
emprunt de 20 millions pour un programme de 10 ans. En réalité,<br />
la première année, avant même que l'emprunt soit définitivement<br />
voté, on escompte plus de 5 millions (voir budget 1954).<br />
On nous dit : « vu la nécessité de procéder sans délai... ». Je<br />
suppose, Monsieur le Chef <strong>du</strong> Département des travaux publics,<br />
que vous ne savez pas non plus que certains travaux projetés ont<br />
peut-être déjà été faits ? J'aimerais que vous nous donniez quelques<br />
éclaircissements sur l'exécution <strong>du</strong> programme et le rythme<br />
qui lui sera donné.<br />
83
M. le député Edouard Morand.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je me permets<br />
d'intervenir à nouveau, ainsi que je l'avais fait lors des premiers<br />
débats, concernant le considérant : « vu le programme décennal<br />
des travaux élaboré par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> comportant une dépense<br />
de Fr. 20,000,000.— à la charge <strong>du</strong> canton ».<br />
Si nous comprenons bien la situation, il n'y a pas un programme<br />
décennal de 20 millions. Il y a un programme de grands travaux<br />
dont approximativement Fr. 20,000,000.— tomberont à la<br />
charge <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. Je pense que personne, ni même le<br />
Département des travaux publics, ne peut affirmer aujourd'hui<br />
combien coûteront ces travaux. Nous savons par contre que le<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> veut s'assurer un crédit de 20 millions pour faire<br />
un certain travail dont le programme a été établi. Mais je pense<br />
que si nous laissons dans les considérants : « vu le programme<br />
décennal de 20 millions », nous lions en quelque sorte le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> à un programme qui comporterait véritablement une<br />
dépense de 20 millions, alors que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ne sait pas <strong>du</strong><br />
tout combien il va dépenser.<br />
Je pense que nous devons supprimer ce considérant et dire :<br />
« vu le programme des travaux élaboré par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ».<br />
La limite des 20 millions est imposée par le décret lui-même à<br />
l'article premier, puisqu'on parle d'un crédit de 20 millions. Lorsque<br />
ce crédit sera dépassé, le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> sera certainement<br />
pressenti à nouveau pour un nouveau crédit si cela est nécessaire.<br />
Dire dans le décret que le programme décennal comporte pour<br />
le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> une dépense de 20 millions, lie le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
pour l'avenir et je ne pense pas que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> désire être<br />
lié pour un programme de 10 ans de 20 millions. C'est la raison<br />
pour laquelle je fais la proposition de dire simplement : « vu le<br />
programme de travaux élaboré par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ».<br />
M. le député Louis Perraudin.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je crois que nous traitons<br />
ce décret sans être tous au clair. Personnellement, en examinant<br />
soit le premier projet, soit le texte qui nous est soumis pour les<br />
seconds débats, je me suis posé la question de savoir ce que signifiaient<br />
— je crois que c'est dans l'entrée en matière qu'il faut<br />
traiter ces questions, puisqu'il s'agit de l'ensemble de la question<br />
— ces mots : « le programme général adopté par le <strong>Conseil</strong> fédéral<br />
sera observé ». J'aimerais que M. le Chef <strong>du</strong> département nous<br />
dise, d'une façon convenable, précise et de façon à nous éclairer,<br />
en quoi consiste ce programme général adopté par le <strong>Conseil</strong> fédé-<br />
84
ai, auquel on nous invite aujourd'hui à donner notre adhésion<br />
sans que nous soyons fixés sur le contenu de ce programme général.<br />
M. le député Germanier fait observer que ce matin, in extremis<br />
— chose que je n'avais évidemment pas remarquée — ce programme<br />
général avait été affiché. Si c'est le cas, je constate que<br />
ce ne sont pas des procédés. Nous avons tout de même le droit<br />
d'être traités autrement qu'en enfants. Lorsque, traitant d'une<br />
question de 20 millions, l'on nous demande à nous, députés, de<br />
donner notre adhésion au programme général adopté par le <strong>Conseil</strong><br />
fédéral et qu'on nous présente ce programme, après le commencement<br />
de la séance à la salle des pas per<strong>du</strong>s, de telle façon<br />
qu'il n'y a qu'un député ou l'autre qui aient pu en prendre connaissance,<br />
alors que ceux qui sont « studieux », comme nous, sont<br />
assis à leur banc, j'estime que cela n'est pas <strong>du</strong> travail sérieux.<br />
Je regrette beaucoup, mais c'est — puisqu'on a dit que c'était<br />
nous qui ne prenions quelquefois pas le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> au sérieux<br />
— de la part <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ne pas prendre le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
au sérieux.<br />
Donc, sur ce point, je suis tout de même obligé de m'en référer,<br />
puisque je n'ai pas v.u le programme, aux déclarations que<br />
nous fera, je l'espère, tout à l'heure M. le Chef <strong>du</strong> Département<br />
des travaux publics. Je m'en excuse. Si on nous avait présenté ce<br />
programme assez tôt, j'aurais pu me passer d'intervenir.<br />
Comme nous sommes au titre et considérants, je reviens sur<br />
les mots : « sans délai ». J'en propose la suppression. Lors des premiers<br />
débats, on avait déjà discuté à ce sujet et une formule de<br />
compromis, proposée par M. le député Luisier de Fully, avait été<br />
acceptée. On avait mis à la place de « sans délai », « vu la nécessité<br />
d'accélérer la restauration de la route cantonale ». Il ne s'agissait,<br />
au surplus lors des premiers débats, que de la route cantonale.<br />
Or, maintenant, le décret se rapporte encore à des routes communales<br />
et forestières. Messieurs, lors des premiers débats, on a<br />
déclaré qu'il était peu indiqué en période de haute conjoncture<br />
de faire encore de gros travaux de ce genre, dans la mesure où<br />
ils n'étaient pas absolument nécessaires, soit à cause de Berne qui<br />
nous les imposait, soit pour d'autres raisons. Cet argument vaut<br />
d'autant plus pour le texte qui nous est soumis pour les seconds<br />
débats, puisqu'il ne s'agit pas seulement des grandes artères, mais<br />
encore des routes forestières et communales, qui certainement peuvent<br />
encore attendre. Je ne puis pas approuver cette politique<br />
qui consiste, de la part <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, à surcharger notre<br />
marché <strong>du</strong> travail, alors qu'il est déjà saturé. Je n'approuve pas<br />
la politique <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> qui consiste à venir nous dire que<br />
Berne a voulu ainsi. Lorsqu'aux premiers débats, nous avons pro-<br />
85
posé l'insertion dans le décret d'un texte disant que le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> interviendrait à Berne pour obtenir l'échelonnement des<br />
travaux, nous avons vu immédiatement la réaction de M. le Chef<br />
<strong>du</strong> département. Celui-ci a réagi, si j'ai bien psychanalysé — c'est<br />
toujours dangereux de psychanalyser — de cette façon : « Comment<br />
voulez-vous que nous allions à Berne dire d'attendre, alors<br />
que nous avons demandé d'accélérer. « Il faudrait savoir, encore<br />
une fois, si c'est Berne qui commet cette grave erreur de surcharger<br />
le marché <strong>du</strong> travail valaisan, alors qu'il est déjà surchargé,<br />
ou si c'est au contraire le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. Quoiqu'il en soit, que<br />
cette responsabilité incombe à Berne ou au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, je ne<br />
puis approuver cette politique. C'est la raison pour laquelle je<br />
vous prie, Monsieur le Président et Messieurs les députés, d'accepter<br />
dans les titre et considérants, la suppression de mots « sans<br />
délai ».<br />
L'attitude <strong>du</strong> groupe social-paysan, quant à cet objet, dépendra<br />
évidemment des votes d'aujourd'hui. Je sais bien que nous ne<br />
sommes pas le peuple ; le peuple votera comme il l'entendra.<br />
Quant à nous, si des choses qui nous paraissent raisonnables sont<br />
refusées, nous devrons évidemment, lors <strong>du</strong> vote, nous abstenir et<br />
laisser au Gouvernement et à ceux qui l'appuieront la responsabilité<br />
de cette politique.<br />
M. le député Clovis Luyet.<br />
Monsieur le Président et Messieurs,<br />
Dans le rapport de langue française, le rapporteur explique<br />
que ces travaux sont échelonnés sur une période de 10 ans. J'ai,<br />
par hasard, sous les yeux le tableau et je suis tout de même un<br />
peu étonné de cette déclaration. Il faudrait tout de même être<br />
prudent. Nous avons déjà passablement de main-d'œuvre étrangère<br />
chez nous et il ne faut pas qu'on soit obligé d'en commander<br />
encore des wagons.<br />
Dans ce tableau, nous voyons pour<br />
1954 Fr. 4,930,000.—<br />
1955 Fr. 6,100,000.—<br />
1956 Fr. 6,180,000.—<br />
1957 Fr. 3,500,000.—<br />
Pour 1960, il ne reste plus que Fr. 600,000.— et plus rien<br />
pour les années suivantes. Voilà l'échelonnement tel qu'il est<br />
prévu. Dans le cas particulier, j'appuie la proposition de M. le<br />
député Perraudin qui dit de supprimer les termes « sans délai »<br />
de façon à ce que la commission extra-parlementaire, désignée<br />
pour la surveillance et l'application de ces 20 millions, retarde<br />
86
ce qui n'est pas très urgent pour les années où nous risquons<br />
d'avoir <strong>du</strong> chômage.<br />
M. le député Francis Germanier, président de la commission.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, Messieurs,<br />
comme président de la commission, je dois dire aux deux<br />
derniers orateurs que la question <strong>du</strong> suremploi n'a pas échappé à<br />
la commission. Cette question a été longuement discutée entre<br />
nous et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. Nous avons dû constater que, dans le<br />
programme, tel qu'il va se dérouler pour l'exécution de ces travaux,<br />
nous n'appellerons pas de la main-d'œuvre étrangère, mais<br />
surtout de la main-d'œuvre indigène. Nous l'avons vu dans l'exécution<br />
des travaux déjà commencés sur la route de Martigny à<br />
Charrat et de Vétroz-Pont-de-la-Morge. Ce sont précisément les<br />
pères de famille, les paysans, les petits agriculteurs qui vont travailler<br />
sur ces nouveaux chantiers de l'<strong>Etat</strong>. Ce sont là des ouvriers<br />
qui, en aucun cas, ne peuvent s'absenter de leur famille pour travailler<br />
sur les grands chantiers en montagne. C'est de la maind'œuvre<br />
occasionnelle. Les petits agriculteurs, dont on plaint<br />
tellement le sort, pourront, à proximité de leur domicile, faire<br />
quelques journées sur ces chantiers. Ils travailleront 1 à 2 semaines<br />
et auront la possibilité de se faire relayer par d'autres. Nous<br />
estimons que c'est là une considération qui ne doit en rien retarder<br />
l'exécution de ces grands travaux.<br />
Je crois que M. le Chef <strong>du</strong> Département des finances, en répondant<br />
tout à l'heure aux demandes de M. le député Perraudin,<br />
pourra nous dire si aujourd'hui le tourisme et l'hôtellerie représentent<br />
en <strong>Valais</strong> un chiffre d'affaires supérieur ou non à celui<br />
de l'agriculture. Nous n'avons pas le droit, dans les circonstances<br />
actuelles, devant les menaces qni planent sur nous <strong>du</strong> dehors et<br />
au moment ou d'autres cantons prévoient de grandes artères qui<br />
évitent ni plus ni moins le <strong>Valais</strong> (artère en croix Genève-Rorschach<br />
et Bâle-Chiasso) de retarder l'exécution de notre route<br />
principale et d'éloigner de nous le tourisme et le développement<br />
de notre hôtellerie. Nous ne devons pas, <strong>du</strong> fait qu'il y a en ce<br />
moment très peu de représentants <strong>du</strong> tourisme et de l'hôtellerie<br />
dans cette salle, minimiser l'importance de cette branche économique<br />
dans le canton. Nous devons certainement nous appuyer sur<br />
d'autres considérations pour approuver ce projet.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />
Monsieur le Président, Messieurs,<br />
Je tiens tout d'abord à remercier M. le député Germanier,<br />
président de la commission, et MM. les rapporteurs.<br />
87
Ainsi que l'a dit M. le président Germanier, ce n'est pas le<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> qui veut absolument forcer l'exécution des travaux,<br />
mais nous sommes obligés de le faire.<br />
Voici les raisons au point de vue touristique. En regardant la<br />
carte géographique de l'Europe, nous voyons que le <strong>Valais</strong> est<br />
le pays de transit sur la grande artère internationale Paris-Milan.<br />
Pas plus tard qu'hier, je lisais dans un journal touristique le nombre<br />
de voitures étrangères qui sont entrées en Suisse :<br />
1952 1,000,087 automobiles<br />
1953 1,218,606 automobiles<br />
La France vient toujours en tête pour notre clientèle touristique.<br />
Environ 40 % des voitures étrangères venant en Suisse,<br />
sont des voitures françaises. En effet, elles sont au nombre de<br />
402,042. L'Allemagne vient avec 388,805 et l'Italie avec 218,000<br />
véhicules. Les voitures étrangères viennent donc de la France et<br />
de l'Allemagne. Le passage le plus important est le Mont-Cenis.<br />
Je l'ai fait il y a quelques années et je dois avouer que <strong>du</strong> côté<br />
italien cette route est aménagée depuis quelque 10 ans et que<br />
<strong>du</strong> côté français elle n'est pas non plus en mauvais état. Quant<br />
à nous, nous devons malheureusement constater que nous sommes<br />
très en retard, non seulement pour la route cantonale, mais pour<br />
les routes alpestres, notamment celle de la Forclaz, qui est en<br />
voie de réfection, et surtout pour celle <strong>du</strong> Simplon qui est dans<br />
un état pitoyable.<br />
Sur la carte de la Suisse, il convient de relever cette croix<br />
formée par les grandes artères Bâle-Chiasso et Genève-Rorschach.<br />
Il est donc très important au point de vue touristique que nous<br />
aménagions notre réseau routier.<br />
Le tourisme joue en <strong>Valais</strong> un rôle de tout premier ordre.<br />
Suivant les renseignements de l'office <strong>du</strong> tourisme, les recettes<br />
provenant de cette branche économique, s'élèvent à environ 70<br />
millions de francs. Mais il y a autre chose. Il ne faut pas oublier<br />
que les régions de montagne dépendent énormément de l'hôtellerie.<br />
La Confédération met à disposition pour 1953 et 1954 une<br />
subvention de Fr. 7,593,000.—• pour un volume de travaux de<br />
Fr. 12,303,000.—. Je tiens à dire à M. le député Luyet, que si nous<br />
poussons aujourd'hui à la réalisation de ces travaux, c'est que<br />
nous pensons à l'intérêt général <strong>du</strong> pays. La circulation augmente<br />
énormément en Suisse et dans notre canton. Pour illustrer, je me<br />
permets de vous citer quelques chiffres. Certains jours, plus de<br />
9000 voitures ont passé à Gletsch, plus de 6000 à Saint-Maurice<br />
et plus de 4000 à Sion. Le service des automobiles a délivré l'an<br />
88
dernier 11,200 plaques, ce qui représente une somme d'environ<br />
2 million«. Nous pouvons donc constater une évolution considérable<br />
dans notre canton.<br />
Je tiens à remercier très sincèrement nos représentants aux<br />
Chambres fédérales qui nous ont aidé pour l'obtention des crédits<br />
que Berne nous met aujourd'hui à disposition.<br />
M. le député Perraudin nous a dit qu'il n'était pas nécessaire,<br />
parce que nous avions obtenu de l'argent, de l'employer immédiatement.<br />
Mais la nécessité au point de vue touristique existe.<br />
Cet argent ne provient pas de la Caisse fédérale, mais des droits<br />
d'entrée sur la benzine et de l'importation des autos, c'est-à-dire<br />
des automobilistes eux-mêmes. On a importé l'an dernier environ<br />
40,000 voitures. Ainsi que l'ont dit les rapporteurs, ces droits<br />
qui se montent à Fr. 120,000.— ont pour la moitié été répartis<br />
entre les cantons. Il faut reconnaître que nous avons eu un grand<br />
succès à Berne. Nous avons même reçu l'autorisation d'accélérer<br />
les travaux urgents de réfection de la route cantonale et de la<br />
Forclaz et de dépasser le programme admis par les instances fédérales.<br />
En outre, la Confédération est d'accord de verser une<br />
partie des intérêts qui résultent de l'avance que le canton doit<br />
faire. Je crois qu'il y a lieu de tenir compte <strong>du</strong> bon esprit qui<br />
règne aujourd'hui à Berne.<br />
Nous obtenons donc pour les années 1953/54 Fr. 10,986,000.—.<br />
A titre de comparaison, le canton des Grisons, qui est dans une<br />
situation économique plus difficile que le nôtre, a obtenu pour<br />
les années 1953/54 environ Fr. 19,000,000.—.<br />
Notre route cantonale a été construite de 1830-à 1950. C'est<br />
encore l'ancienne route qui servait autrefois aux agriculteurs. Jusqu'en<br />
1927, cette route n'a pas été aménagée. Par un décret <strong>du</strong><br />
<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, on a voté un crédit de 2 millions et l'on s'est<br />
contenté de mettre une couche de gravier sur la chaussée. La<br />
dépense par m 2 comportait environ Fr. 2.— à 3.—. Aujourd'hui,<br />
ainsi qu'on procéderait avec un habit usagé, il faut le refaire.<br />
L'entretien de la route cantonale est très coûteux et il est préférable<br />
d'aménager les routes en mettant un tapis bitumeux qui,<br />
pour 15 à 20 ans, ne nécessitera plus d'entretien.<br />
Au point de vue économique, c'est une grosse erreur si nous<br />
ne profitons pas de l'argent qui est mis à notre disposition par<br />
la Confédération.<br />
M. le député Gérard Perraudin a demandé que le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> lui fasse part <strong>du</strong> résultat de l'application de la nouvelle<br />
loi fiscale. Je prierai M. le Chef <strong>du</strong> Département des finances de<br />
lui répondre.<br />
89
M. le député Morand a proposé la suppression <strong>du</strong> chiffre de<br />
Fr. 20,000,000.— Pratiquement, cela importe peu dans les titre<br />
et considérants.<br />
M. le député Louis Perraudin a soulevé la question <strong>du</strong> marché<br />
<strong>du</strong> travail. M. le Président Germanier lui a déjà répon<strong>du</strong>. Pour<br />
les travaux d'aménagement de notre route, nous avons toujours<br />
suffisamment de main-d'œuvre indigène. C'est sur les grands chantiers<br />
que nous trouvons des Italiens en masse. D'ailleurs les travaux<br />
en plaine nécessitent peu de main-d'œuvre, puisque ce sont<br />
les machines et les camions qui font le travail.<br />
Pour terminer, je vous dirai simplement que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
a longuement réfléchi s'il pouvait aller si loin. Vu la situation<br />
spéciale provenant de l'aide importante de la Confédération, nous<br />
estimons que nous pouvons le faire. Monsieur le Président et<br />
Messieurs, qui nous donne la garantie que nous pourrons ces prochaines<br />
années encore disposer de tels crédits ? Nous possédons<br />
aujourd'hui la garantie pour 1953/54. Nous savons que le <strong>Conseil</strong><br />
fédéral a proposé aux Chambres fédérales de prolonger le régime<br />
financier provisoire de 5 ans. C'est en effet ce dernier qui prévoit<br />
une rétrocession de 50 %. Qui peut nous donner la garantie que<br />
dans 5 ans nous pourrons encore disposer de 50 % ? Je crois<br />
que personne dans cette salle peut nous donner cette assurance.<br />
N'oubliez pas, Messieurs, que lors <strong>du</strong> vote pour l'augmentation de<br />
la rétrocession de 25 à 30 % au <strong>Conseil</strong> national, il n'y a eu que<br />
2 voix de majorité. Je crois que nous devons profiter de cet argent<br />
qui nous vient de Berne. Nous avons aujourd'hui différentes garanties<br />
de Berne et dans l'intérêt général <strong>du</strong> pays, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
après avoir bien délibéré, vous conseille d'adopter ce décret.<br />
M. Louis Perraudin nous a fait remarquer que ce n'était pas<br />
sérieux d'avoir abandonné 4 millions pour les routes communales<br />
et touristiques. Les routes touristiques se trouvent surtout dans<br />
les vallées latérales et les communes ont de lourdes charges financières<br />
à supporter pour l'entretien de ces dernières. Nous avons<br />
donc estimé qu'il était équitable de consacrer 4 millions à ces<br />
routes.<br />
Dans l'intérêt général <strong>du</strong> pays le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> vous recommande<br />
de voter ce crédit.<br />
Es ist unnütz, dass ich alles wiederhole, was ich bereits in französischer<br />
Sprache dargelegt habe. Der Staatsrat ist der Ansicht,<br />
dass aus verkehrspolitischen und touristischen Gründen der Grosse<br />
Rat diesen Kredit bewilligen sollte. Ferner lässt uns Bern grosse<br />
Subventionen zugute kommen. Wir müssen nämlich diese Ausgaben<br />
für die Instandsetzung der Kantonsstrasse machen. Wenn wir sie<br />
90
nicht heute machen, so müssen wir sie morgen an die Hand' nehmen.<br />
Unsere Strassen sind nämlich in einem sehr schlechten Zustand<br />
und müssen unbedingt renoviert werden.<br />
Aus diesen Ausführungen ist der Staatsrat der Ansicht, dass<br />
es im allgemeinen Interesse des Kantons liegt, wenn wir diesem<br />
Dekret zustimmen.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gard.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, M. le Président<br />
de la commission et M. le Chef <strong>du</strong> Département des travaux<br />
publics ont parfaitement bien résumé la situation et indiqué les<br />
véritables raisons qui sont à la base de ce décret.<br />
Cependant, M. le député Gérard Perraudin a posé une question<br />
relative au rendement de la loi fiscale et nous tenons à lui<br />
donner le renseignement qu'il a demandé. Nous ne le donnons pas<br />
seulement pour répondre à M. le député Perraudin, mais à l'intention<br />
<strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> qui évidemment doit savoir ce que cette<br />
loi a ren<strong>du</strong> en 1953. Nous pouvons donc vous dire, tout en réservant<br />
les détails car les comptes ne sont pas bouclés, que les prévisions<br />
budgétaires seront entièrement respectées et que dans l'en-<br />
6emble il y aura un léger dépassement de recettes de l'ordre de<br />
200 à 300,000.— francs sur les prévisions <strong>du</strong> budget.<br />
Au point de vue financier, les emprunts, que nous allons contracter<br />
sur la base <strong>du</strong> crédit que nous demandons au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
et au peuple, doivent être amortis conformément au projet<br />
de décret à raison de 5 % par année. Cela signifie qu'en 20 ans<br />
nous aurons amorti la dette qui aura servi à équiper le <strong>Valais</strong><br />
au point de vue routier, tout au moins en ce qui concerne la route<br />
cantonale, l'épine dorsale de notre réseau routier, les routes alpestres<br />
et en partie aussi les routes forestières et communales.<br />
Ce service de la dette nous pourrons l'assurer par le fait que<br />
notre part aux recettes fédérales va être augmentée selon les prévisions.<br />
Vous constatez que depuis 1952, le rendement des droits<br />
d'entrée sur la benzine a déjà passé de 100 à 120 millions et que<br />
d'autre part, le <strong>Valais</strong>, par l'exécution de ces travaux, obtiendra<br />
également une meilleure répartition en sa faveur de ces droits<br />
d'entrée.<br />
Par ailleurs, les économies très importantes que nous allons<br />
réaliser, au fur et à mesure de la rénovation <strong>du</strong> réseau routier,<br />
sur l'entretien de nos routes constitueront également un appoint<br />
pour le service de la dette.<br />
Par conséquent, nous pensons que le projet qui vous est soumis<br />
est sage. Il tient compte avant tout des nécessités de l'économie<br />
valaisanne dans son ensemble ; on a parlé <strong>du</strong> tourisme qui en est<br />
91
un des facteurs importants et, nous nous permettons de le dire,<br />
nous sommes surpris des réticences qui se manifestent à l'égard<br />
de ce projet.<br />
Je dois tout de même encore dire un mot à M. le député Louis<br />
Perraudin. Nous ne voudrions pas laisser le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> sous<br />
l'impression que nous sommes à la remorque de la Confédération<br />
et que, si nous entreprenons des travaux, c'est parce qu'on met<br />
de l'argent à notre disposition. Le fondement, la base, la raison<br />
majeure de la présentation de ce décret est cette volonté <strong>du</strong> Gouvernement<br />
de rénover le réseau routier et non pas le fait que nous<br />
pouvons obtenir de l'argent. Il y a urgence à améliorer notre réseau<br />
routier. Cette urgence existant, les intérêts économiques <strong>du</strong><br />
canton exigeant cette amélioration le plus rapidement possible,-il<br />
faut dès lors profiter évidemment des ressources dont nous pouvons<br />
disposer en ce moment. Voilà comment le problème doit se<br />
poser.<br />
En ce qui concerne le chômage, M. le député Luyet n'ignore<br />
pas qu'il y a à Berne un organisme qui veille précisément à ce que<br />
des travaux soient réservés pour des périodes de crise. M. le Dr<br />
Zipfel a, à maintes reprises, rappelé aux autres départements la<br />
nécessité qu'il y avait d'échelonner les travaux. Mais il a admis,<br />
en ce qui concerne l'amélioration <strong>du</strong> réseau routier, que les besoins<br />
de notre économie suisse étaient tels que l'on ne pouvait pas renvoyer<br />
ces travaux indéfiniment pour attendre un problématique<br />
chômage. En ce qui concerne notre canton en particulier, pour<br />
10 ans et même davantage, on peut penser, avec les projets qui<br />
sont en voie d'exécution et ceux dont nous entrevoyons la réalisation<br />
dans les prochaines années, que le chômage est bien éloigné<br />
et que nous n'avons pas à l'envisager.<br />
Vous serez d'accord qu'un renvoi de 10 à 15 ans pour l'amélioration<br />
de notre réseau routier ne se justifierait pas et serait<br />
insupportable pour l'économie valaisanne.<br />
C'est pourquoi nous disons, en accord avec le Président <strong>du</strong><br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et celui de la commission, qu'il n'y a aucun risque<br />
à courir au point de vue financier. Les engagements que nous prenons<br />
par ce décret sont parfaitement supportables et notre économie<br />
exige d'autre part la réalisation de ces améliorations.<br />
M. le député Dellberg.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je suis d'accord, jusqu'à<br />
présent, avec les idées émises par les représentants <strong>du</strong> Gouvernement.<br />
Je pense tout particulièrement au développement <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> ces<br />
dernières années. Le problème actuel des routes ressemble à peu<br />
92
de chose près à celui des années 1850-1880, époque où l'on parlait<br />
<strong>du</strong> développement des chemins de fer et où l'on rencontrait également<br />
de l'opposition. Vu l'importance économique des travaux<br />
prévus, je constate qu'il est d'une nécessité "absolue d'équiper<br />
notre réseau routier, afin de pouvoir assurer le transport aussi<br />
bien par voie routière que par voie ferrée.<br />
Le point de vue économique mis à part, le côté financier joue<br />
également un rôle important. Il convient de rappeler ici que de<br />
1951 à 1954, nous vivions sous un régime financier fédéral provisoire,<br />
dont il a été demandé le prolongement pour six nouvelles<br />
années. C'est précisément pour ces six ans que le canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong><br />
envisage des dépenses pour la route cantonale, pour les routes<br />
alpestres, touristiques, communales et forestières. Si vous prenez<br />
le tableau, vous voyez immédiatement que sur les 52 millions figurant<br />
aux dépenses, 49 millions sont prévus pour les années 1954/<br />
1959. Il ne restera donc que 3 millions à disposition dès 1959.<br />
Je comprends parfaitement le motif qui vous a guidés à établir<br />
votre programme suivant le principe énoncé dans le tableau. Vous<br />
vouliez profiter de la participation <strong>du</strong> canton aux droits d'entrée<br />
sur les carburants. C'est pourquoi vous avez, avec raison d'ailleurs,<br />
décidé d'exécuter ces travaux <strong>du</strong>rant les années 1954/1959.<br />
Il ressort <strong>du</strong> message en nos mains que la Confédération subventionne<br />
la route cantonale à raison de 40 à 50 %, les routes<br />
alpestres de 50 à 70 % • La plus grande partie de ces 52 millions<br />
sont donc pris en charge par la Confédération et je crois qu'il est<br />
de bonne politique de prévoir l'exécution des travaux le plus<br />
rapidement possible.<br />
Ainsi que l'a dit M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten, notre<br />
route date de cent ans et ne suffit plus aux exigences actuelles.<br />
Il en est de même pour toutes les routes <strong>du</strong> canton. C'est pourquoi,<br />
lors des premiers débats, j'ai fait remarquer que ces travaux<br />
auraient dû être exécutés vingt ou trente ans plus tôt. Trop longtemps,<br />
en effet, nous avons négligé la réfection de nos routes.<br />
Il y a enfin une question sociale qui se pose. Différents orateurs<br />
ont insisté pour que ce soit la main-d'œuvre indigène qui<br />
soit occupée à la réfection de notre réseau routier. Nous avons<br />
longtemps lutté pour obtenir un gain accessoire pour nos petits<br />
paysans de la montagne et pour ceux de la plaine ; nous avons<br />
demandé des routes et des travaux pour améliorer leur situation.<br />
Aujourd'hui ces travaux vont être exécutés, et ce gain accessoire<br />
sera le bienvenu dans de nombreuses familles.<br />
Au point de vue social, nous sommes très satisfait de la tournure<br />
que prend le développement des travaux prévus pour les<br />
années 1954 à 1959.<br />
93
Je tiens à rectifier l'erreur qu'a commise un orateur en disant<br />
que pour 1954 les dépenses s'élèveraient à 5 millions.<br />
La dépense pour la route cantonale et les routes alpestres est :<br />
our<br />
»<br />
»<br />
»<br />
»<br />
»<br />
iyò4<br />
1955<br />
1956<br />
1957<br />
1958<br />
1959<br />
de Fr. 9,600,000.—<br />
» » 11,000,000.—<br />
» » 9,000,000.—<br />
» » 6,500,000.—<br />
» » 9,000,000.—<br />
» » 4,000,000.—<br />
Les motifs pour lesquels ces travaux doivent être commencés<br />
rapidement vous sont connus.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, une autre question se pose.<br />
Dans le projet de décret, il est prévu un amortissement annuel de<br />
5 % par tranche d'emprunt. On s'est demandé, lors de la première<br />
lecture, s'il ne fallait pas porter ce 5 % à 10 %, afin d'amortir<br />
plus rapidement la dette et de permettre ensuite au Gouvernement<br />
d'entreprendre d'autres grands travaux dont la réalisation est<br />
urgente. Il y a notamment le« routes communales et forestières<br />
qui nécessitent 20 millions pour la réfection de 150 km. M. le <strong>Conseil</strong>ler<br />
d'<strong>Etat</strong> Anthamatten nous a affirmé que, dès le moment où<br />
ces 20 millions seront votés par le peuple, ce montant serait augmenté<br />
au moins d'un million en faveur de« six routes touristiques,<br />
pour lesquelles il n'est prévu au budget que 700,000 francs. Alors<br />
que pour la route de Sierre-Montana le montant budgété est de<br />
Fr. 100,000.—, nous pourrons disposer de 300,000 francs. Il en<br />
sera de même pour les routes de Loèche-Loèche-les-Bains, Sion-<br />
Evolène, Viège-Saas-Almagell, Sierre-Ayer, Troistorrents-Champéry.<br />
Je demande enfin qu'on s'occupe très rapidement de la question<br />
des logements. Nous avons voté une dépense de 20 millions<br />
pour cette action, dont Fr. 3,300,000.— sont supportés par le canton.<br />
Nous avons également voté des crédits très importants pour<br />
les maisons d'école...<br />
M. le Président Revaz.<br />
Je vous prie de résumer votre intervention...<br />
M. le député Dellberg.<br />
Ce que l'<strong>Etat</strong> a oublié dans l'élaboration de son programme,<br />
ce sont les grandes dépenses que nous avons encore à faire pour<br />
les hôpitaux, les égouts et les eaux potables. Des motions ont déjà<br />
été déposées dans cette salle. Malheureusement l'<strong>Etat</strong> n'y a pas<br />
donné suite. Il fait observer qu'il incombe aux communes d'entreprendre<br />
les démarches pour obtenir les subventions.<br />
94
Il était nécessaire que je fasse la comparaison ici entre la pose<br />
de la voie ferrée, il y a cent ans, et l'amélioration de notre réseau<br />
routier actuel.<br />
Quant à la question <strong>du</strong> chômage, je me rallie à la manière de<br />
voir <strong>du</strong> Gouvernement. Il ne faut pas oublier que non seulement<br />
l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> a établi un programme des grands travaux afin<br />
de pouvoir occuper la main-d'œuvre en cas de chômage, mais aussi<br />
les communes valaisannes.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je crois que le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
doit au pays d'accepter ce projet de 20 millions et d'aller de<br />
l'avant. D'ailleurs, comme l'a relevé M. le député Perraudin, les<br />
travaux de réfection ont déjà commencé sur certains tronçons.<br />
Je prie le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> de bien vouloir voter unanimement ce<br />
crédit de 20 millions. Je regrette seulement que le jury <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong> n'ait pas donné voix au chapitre au groupe social-paysan.<br />
On aurait pu augmenter la commission de deux membres et donner<br />
à ce groupe un représentant dans cette importante commission.<br />
Les députés de cette fraction ne sont pas orientés et ne connaissent<br />
pas le détail <strong>du</strong> programme des grands travaux. C'est pourquoi<br />
ils font opposition.<br />
M. le député Edmond Joris.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, j'estime que les<br />
présents débats n'ont pas été inutiles. Il faut reconnaître que les<br />
interventions de MM. les députés Perraudin et Luyet étaient légitimes<br />
et correspondaient à un besoin d'information dû au souci<br />
qu'ont ces porte-parole de défendre les intérêts économiques qu'ils<br />
représentent. Aussi, je remercie le président de la commission et<br />
les représentants <strong>du</strong> Gouvernement de nous avoir éclairé et rappelé<br />
que le présent décret répond vraiment à l'intérêt général et<br />
qu'il a un caractère urgent. Présentement, l'intérêt de l'agriculture<br />
est lié à celui de l'hôtellerie et <strong>du</strong> tourisme et une solidarité<br />
très étroite doit nous lier en cette matière, comme nous voudrions<br />
qu'elle existe lorsque des intérêts plus directs en faveur de l'agriculture<br />
ou des classes ouvrières seront posés ici au Parlement.<br />
C'est la raison pour laquelle j'estime que nous avons le devoir<br />
d'être unanimes et d'appuyer la commission et le Gouvernement<br />
en cette matière.<br />
M. le député Louis Perraudin.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, il est exact que<br />
nous n'avons pu étudier le problème dans son entier, puisque nous<br />
n avions pas la documentation. Mais quant à me rallier à la façon,<br />
95
un peu sommaire, avec laquelle les représentants <strong>du</strong> Gouvernement<br />
ont présenté la question d'urgence, je ne puis pas le faire.<br />
Nous avions tout de même, lors des premiers débats, la liste des<br />
travaux prévus. Je crois que n'importe, quel député qui prend la<br />
peine d'examiner cette liste aux pages 4 et 5 <strong>du</strong> premier message,<br />
constate que, s'il y a des points sur lesquels on peut sérieusement<br />
parler d'urgence, il y en a d'autres qui peuvent attendre. Par<br />
conséquent, lorsqu'on nous dit aujourd'hui que pour l'exécution<br />
rapide et sans délai des travaux, il y a les nécessités <strong>du</strong> tourisme,<br />
on fait ici un peu <strong>du</strong> glatus vocis, de l'éloquence vide. On essaie<br />
de caricaturer le groupe social-paysan indépendant sur la muraille,<br />
parce qu'il n'y a pas assez de décorations dans cette salle, pour<br />
faire accroire au peuple que le groupe social-paysan indépendant<br />
est contre le développement touristique <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>. Ce n'est pas<br />
<strong>du</strong> tout notre attitude. Nous n'avons jamais demandé, lors des premiers<br />
débats, au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, de perdre des subsides fédéraux.<br />
Nous passons ici pour des gens brutaux et sans nuances et, la<br />
plupart <strong>du</strong> temps, c'est nous qui avons des nuances que l'on ne<br />
remarque pas (rires). Nous avons, lors des premiers débats, fait<br />
simplement cette proposition d'adjonction. Nous avons demandé<br />
au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> de bien vouloir accepter l'insertion dans le<br />
décret d'un texte priant le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> de faire à Berne des<br />
démarches pour que, sans perte de subsides, on consente à échelonner<br />
les travaux de façon à les adapter à la situation <strong>du</strong> marché<br />
<strong>du</strong> travail en <strong>Valais</strong>.<br />
Je viens d'apprendre, par un hasard, que précisément M. Zipfel,<br />
que l'on a toujours cité aujourd'hui, voulait freiner. Je pense qu'il<br />
ne sera pas nécessaire de citer à la barre comme témoin la personne<br />
qui vient de me faire cette déclaration. M. Zipfel, donc,<br />
voulait freiner et on vient nous dire aujourd'hui que c'est à cause<br />
de la Confédération que nous devons accélérer les travaux. Il me<br />
semble que cette attitude de M. Zipfel, qui est responsable <strong>du</strong><br />
marché <strong>du</strong> travail et qui aurait souhaité freiner, et l'attitude <strong>du</strong><br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, il est difficile de les concilier.<br />
Je crois par conséquent, malgré les réflexions de MM. les Chefs<br />
des Départements des finances et des travaux publics, que l'on<br />
ne peut pas parler d'une urgence égale pour l'ensemble <strong>du</strong> plan<br />
qui nous est soumis. On répondra : « Evidemment, puisque c'est<br />
échelonné sur dix ans et que certains travaux seront exécutés tout<br />
de suite et d'autres dans 5 ou 10 ans. » Nous pensons que même<br />
ces précautions ne sont pas absolument suffisantes.<br />
Je dois, malgré tout, en rester à l'attitude qui avait été la<br />
nôtre, et qui consiste à regretter que l'on maintienne ces termes<br />
96
stricts : « sans délai » dans le décret. Il faut quand même se rappeler<br />
— ce chiffre m'a été donné par le chef d'un bureau de<br />
police — qu'il y a, certains étés„ 16,000 saisonniers dans notre<br />
canton. On nous dira que ces travaux ne se feront pas pendant<br />
l'été, mais en automne. Quoi qu'il en soit, nous avons une situation<br />
<strong>du</strong> marché <strong>du</strong> travail absolument surchargée et je pense que<br />
ce n'est pas une politique bien prudente et bien réfléchie, malgré<br />
toutes les réflexions <strong>du</strong> Gouvernement, que de vouloir ainsi tout<br />
bousculer. J'en reste donc à la proposition de supprimer les termes<br />
« sans délai », ayant la persuasion, par avance, que vous lui<br />
réserverez un enterrement de première classe.<br />
La proposition de M. le député Louis Perraudin tendant à<br />
supprimer les termes « sans délai » est repoussée par 86 voix<br />
contre 13.<br />
La proposition de M. le député Edouard Morand de dire à<br />
l'alinéa 4 : « Vu le programme de travaux élaboré par le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> » est acceptée par Je <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et la commission. Le<br />
<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> n'y fait pas d'opposition et le texte tel que proposé<br />
par M. Morand est accepté.<br />
Titre et considérants sont adoptés avec la modification proposée.<br />
Article premier. — Un crédit de Fr. 20,000,000.— qui sera couvert par un<br />
emprunt est mis à la disposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pour l'amélioration et le développement<br />
<strong>du</strong> réseau routier. Fr. 16,000,000.— seront affectés à l'amélioration<br />
et à la correction de la route cantonale Saint-Gingolph-Brigue et des routes alpestres,<br />
Fr. 2,000,000.— à l'aménagement des routes touristiques et Fr. 2,000,000.—<br />
à la construction de nouvelles routes communales et forestières.<br />
Pas d'observation.<br />
Erster Artikel. — Dem Staatsrat wird auf dem Anleihewege für die Verbesserung<br />
und den Ausbau des Strassennetzes ein Kredit von Fr. 20,000,000.— zur<br />
Verfügung gestellt. Davon sind Fr. 16,000,000.— für die Verbesserung und den<br />
Ausbau der Kantonsstrasse St. Gingolph-Brig und der Alpenstrassen, Fr.<br />
2,000,000.- für den Ausbau der Touristenstrassen und Fr. 2,000,000- für den<br />
Bau neuer Gemeinde- und Forststrassen zu verwenden.<br />
Keine Bemerkung.<br />
M. le député Clovis Luyet.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, après avoir ré<strong>du</strong>it le chiffre<br />
de 20 à 16 millions, on nous a dit qu'il y a encore 2 millions<br />
pour les routes communales et forestières et qu'ainsi il n'y aurait<br />
plus de régions délaissées.<br />
97
Monsieur le Président et Messieurs les députés, je suis certain<br />
que 2 millions pour les routes communales et forestière« sont nettement<br />
insuffisants, pour la hpnne et simple raison que, quand<br />
on aura payé les retards existant actuellement, il ne restera plus<br />
grand-chose pour faire de nouveaux travaux. Je crains qu'on ne<br />
crée une inégalité de traitement entre les régions de plaine et de<br />
montagne. Tout en admettant la nécessité de la correction de la<br />
route St-Gingolph-Brigue, j'estime qu'il y a urgence en certains<br />
endroits pour les routes communales et forestières. Dès que le<br />
crédit de 2 millions sera épuisé, que pourra-t-on faire pour ces<br />
régions ? C'est la raison pour laquelle je propose la modification<br />
suivante à l'article premier :<br />
« Un crédit de Fr. 20,000,000.— qui sera couvert par un emprunt<br />
est mis à la disposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pour l'amélioration<br />
et le développement <strong>du</strong> réseau routier :<br />
1. pour l'amélioration et la correction de la route cantonale<br />
St-Gingolph-Brigue et des routes alpestres ;<br />
2. pour l'aménagement des routes touristiques ;<br />
3. pour la construction de nouvelles routes communales et<br />
forestières. »<br />
M. le député Pierre Claivaz.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, M. le député<br />
Luyet vient de nous dire quelque chose d'excessivement intéressant.<br />
Effectivement, nous avons constaté, à maintes reprises, que<br />
l'<strong>Etat</strong> doit des sommes importantes aux communes. Je pense, malgré<br />
tout, que si nous faisons un emprunt de 20 millions et que<br />
nous réservons 4 millions pour les communes (routes communales<br />
et forestières), ce montant ne sera pas utilisé au payement des<br />
subsides arriérés. J'espère par conséquent que le compte de construction,<br />
qui figurera dans le budget extraordinaire, fera l'objet<br />
d'une étude de la part de la commission. Il est nécessaire que la<br />
totalité <strong>du</strong> montant de l'emprunt serve au financement des travaux<br />
à venir et non pas des travaux déjà exécuté«. Le budget<br />
ordinaire supportera les subsides <strong>du</strong>s pour les travaux déjà exécutés<br />
et le budget extraordinaire enregistrera les dépenses pour<br />
le« constructions nouvelles.<br />
Monsieur le député Francis Germanier, président de la commission.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, comme président de la<br />
commission, je m'oppose à la proposition de M. le député Luyet.<br />
Si une somme de 4 millions, sur ce crédit de 20 millions, a été<br />
98
affectée pour les routes touristiques, communales et forestières, il<br />
convient de relever que ces 4 millions sont extournés <strong>du</strong> but premier<br />
fixé par ce décret. Les routes touristiques, communales et<br />
forestières ne bénéficient pas de l'apport des ristournes des droits<br />
d'entrée sur la benzine et par conséquent ne pourraient pas faire<br />
partie <strong>du</strong> programme qui vous est présenté aujourd'hui pour obtenir<br />
cet apport de la Confédération. Cette somme de 4 millions<br />
sera affectée dans un compartiment tout à fait spécial <strong>du</strong> Département<br />
des travaux publics. Du moment que nous n'avons pas<br />
encore ce programme sous les yeux et que ce n'est qu'au dernier<br />
moment que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a, pour ménager l'opinion et mettre<br />
tout le monde d'accord, affecté cette somme à un but autre que<br />
celui prévu tout d'abord, j'espère que cette somme sera destinée<br />
à des constructions nouvelles et non à payer des arriérés aux communes.<br />
Ce vœu a déjà été exprimé au sein de la commission, mais<br />
pour le moment nous ne sommes pas à même de renseigner le<br />
<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> sur l'affectation de ces 4 millions. Je tiens à préciser<br />
que cette somme a été sortie <strong>du</strong> cadre proprement dit de<br />
ce décret et c'est pour cette raison que nous ne pouvons pas laisser<br />
planer le doute et l'incertitude. Si l'on ne fixe pas aujourd'hui<br />
le montant qui sera affecté aux routes touristiques, forestières et<br />
communales, nous risquons de prélever tout simplement 10 à 15<br />
millions selon les courants d'opinions et les interventions faites<br />
par les communes ou certaines régions de notre canton.<br />
Je propose donc purement et simplement le maintien <strong>du</strong> texte<br />
tel que proposé par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et la commission.<br />
M. le député Vouilloz.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je prends la parole non<br />
pas pour proposer la modification d'un texte, mais simplement<br />
pour préciser une chose.<br />
MM. les députés Claivaz et Germanier, président de la commission,<br />
nous disent que ces 4 millions seront affectés à des travaux<br />
nouveaux. Je ne voudrais pas qu'on tranche, sans autre, ici au<br />
<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, l'emploi que l'<strong>Etat</strong> devra faire de ces 4 millions.<br />
Il me semble assez logique que l'<strong>Etat</strong>, si on lui donne ce crédit<br />
de 4 millions, puisse s'en servir pour payer des dettes et le budget<br />
verra à affecter les montants voulus pour des travaux futurs. Je<br />
crois qu'il faudrait laisser la pleine liberté au Gouvernement de<br />
faire l'usage le plus adéquat de ces 4 millions qui sont mis à sa<br />
disposition. Il est logique qu'on emprunte pour payer une dette.<br />
On n'emprunte pas avant d'avoir la dette. Il est extrêmement utile<br />
pour les communes de pouvoir entrer en possession de ces arriérés.<br />
Je voudrais, en conséquence, que l'<strong>Etat</strong> puisse se servir des<br />
99
4 millions mis à sa disposition sans qu'il ait le sentiment d'être<br />
lié par un vœu qui a été émis par le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>.<br />
M. le député Clovis Luyet.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, M. le député Vouilloz<br />
vient de préciser qu'il fallait d'abord payer les dettes. Si pour<br />
payer les dettes on utilise ce crédit de 20 millions, il ne restera<br />
ensuite plus beaucoup d'argent et pourtant il y a encore des tronçons<br />
urgents à exécuter. Si le Chef <strong>du</strong> Département des travaux<br />
publics est d'accord avec le président de la commission, qui, lui,<br />
a confiance et assure que ces 2 millions seront consacrés aux nouvelles<br />
routes communales et forestières, je veux bien retirer ma<br />
proposition.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je tiens à répondre<br />
à M. le député Luyet. Nous avons au budget Fr. 1,100,000.—<br />
pour les routes communales. Aujourd'hui, nous sommes à jour.<br />
Toutes les annuités ont été payées aux communes et le montant<br />
de Fr. 1,100,000.— nous permet de faire face à nos obligations<br />
à l'égard des communes. Les 4 millions pour les routes touristiques,<br />
communales et forestières sont donc prévus pour la construction<br />
de nouvelles routes.<br />
L'article premier est adopté.<br />
Art. 2. — L'emprunt sera contracté par tranches au fur et à mesure des<br />
besoins.<br />
Pas d'observation.<br />
Art. 2. — Die Anleihe wird in Raten, je nach Fortschreiten der Arbeiten,<br />
aufgenommen.<br />
Keine Bemerkung.<br />
L'article 2 est accepté.<br />
Art. 3. — Les travaux feront l'objet d'un chapitre spécial <strong>du</strong> budget et des<br />
comptes. Avec le budget le <strong>Conseil</strong> d <strong>Etat</strong> présentera la liste des travaux prévus<br />
pour l'année suivante et, avec les comptes, un rapport sur les travaux exécutés.<br />
Le programme général adopté par le <strong>Conseil</strong> fédéral sera observé.<br />
Une commission permanente <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> examinera chaque année le<br />
programme et l'exécution des travaux.<br />
Pas d'observation.<br />
Art. 3. — Die Arbeiten sind im Kostenvoranschlag und in der Jahresrechnung<br />
in einem besondern Kapitel anzuführen. Mit dem Kostenvoranschlag hat der<br />
Staatsrat das Verzeichnis der für das folgende Jahr vorgesehenen Arbeiten und<br />
mit der Jahresrechnung einen Bericht über die ausgeführten Arbeiten vorzulegen.<br />
Das allgemeine vom Bundesrat genehmigte Bauprogramm ist einzuhalten. Eine<br />
100
ständige grossrätliche Kommission hat alljährlich das Bauprogramm sowie die<br />
Ausführung der Bauarbeiten zu überprüfen.<br />
Keine Bemerkung.<br />
M. le député Gérard Perraudin.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, cet article 3 prévoit que<br />
le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> présentera chaque année la liste des travaux prévus<br />
pour l'année suivante. On nous a présenté ce matin un programme<br />
d'aménagement de la route cantonale St-Gingolph-Brigue.<br />
Devons-nous admettre que ce programme résoud déjà la question ?<br />
Si ce devait être le cas, je devrais mettre en doute la bonne<br />
ordonnance de ce programme. Je vois, par exemple, que le tronçon<br />
vignoble Chamoson-Ardon sera réalisé en 1956/1957, alors que<br />
la déviation de Vétroz ne serait réalisée qu'en 1959/60 et 61. Et<br />
pourtant, à tous ceux qui connaissent ces deux tronçons de route,<br />
il paraît plus urgent de sortir la route de Vétroz que d'améliorer<br />
le trajet vignoble Chamoson-Ardon.<br />
Je pose donc cette question : le programme, distribué parcimonieusement<br />
à quelques députés, constitue-t-il le programme<br />
définitif fixant l'ordre d'urgence des travaux ou la commission<br />
et le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> auront-ils chaque année la possibilité de se<br />
prononcer sur l'exécution de tel ou tel travail avant tel autre ?<br />
M. le député Torrent.<br />
Monsieur le Président, Messieurs, j'ai eu l'occasion de déposer<br />
sur le bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> une interpellation sur les travaux<br />
et je propose à l'article 3 l'adjonction suivante :<br />
« Les travaux feront l'objet d'un chapitre spécial <strong>du</strong> budget et<br />
des comptes. Avec le budget, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> présentera la liste<br />
des travaux prévus pour l'année suivante et, avec les comptes, un<br />
rapport sur les travaux exécutés.<br />
Le programme général adopté par le <strong>Conseil</strong> fédéral sera<br />
observé.<br />
Une commission permanente <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> examinera chaque<br />
année le programme, l'adjudication et l'exécution des travaux.<br />
»<br />
M. Louis Perraudin.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je me permets<br />
de reprendre ici la proposition que j'avais faite lors des premiers<br />
débats. Cette proposition consistait dans la désignation d'une commission<br />
d'experts proposés par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et désignés par<br />
le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, ayant pour mission d'examiner les projets, de<br />
préaviser sur leur admission et d'en surveiller la réalisation. Nous<br />
101
ajoutions que cette commission devrait comprendre un technicien<br />
au moins.<br />
Au premier abord, on pourrait penser que la commission et le<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> sont quelque peu entrés dans nos vues, puisque<br />
le nouveau texte prévoit qu'une commission établira chaque année<br />
le programme de l'exécution des travaux.<br />
Mais nous avons déjà dit, lors des premiers débats, que ce<br />
n'était pas <strong>du</strong> tout la même chose. Nous avons insisté sur le fait<br />
que le contrôle parlementaire n'existe guère qu'à posteriori. Et<br />
nous souhaitions aussi, pour une œuvre aussi importante que celle<br />
qui est soumise aujourd'hui au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> — et qui sera soumise<br />
au peuple — que le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> ait tout de même le droit<br />
de se prononcer, après avis d'experts, d'une façon qui soit plus<br />
étudiée et plus détaillée.<br />
On a posé tout à l'heure la question de savoir si la liste des<br />
travaux, qui figure sur le plan que l'on a distribué aujourd'hui<br />
à quelques députés et qui, non chiffrée et sans trop d'explications,<br />
figurait déjà dans le premier message, lierait le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
et permettrait au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> d'aller de l'avant sans autre<br />
forme de procès. La question pour moi est quelque peu théorique,<br />
parce que je pense que si le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a des fonds à sa<br />
disposition et si 'les bureaux techniques peuvent préparer les projets<br />
de telle façon qu'ils soient soumis au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> une fois<br />
tous les préparatifs faits, le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> se trouvera quasiment<br />
devant le fait accompli. Si l'on ajoute par-dessus le marché ce<br />
qui se fait dans nos départements, on pourra chaque fois constater<br />
que le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> ne prendra pas vraiment, lui, une décision<br />
quant aux transformations à obtenir. Des problèmes de politique<br />
routière sont ainsi pratiquement soustraits, peut-on dire, à<br />
la décision <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>.<br />
Je lisais dans les Walliser Nachrichten, après les premiers<br />
débats concernant l'objet aujourd'hui en discussion, un article où<br />
il était question des réparations et des transformations de la route<br />
cantonale à l'entrée de Viège. On s'étonnait <strong>du</strong> fait qu'à gros frais,<br />
on faisait sauter le rocher <strong>du</strong> côté couchant, alors que l'<strong>Etat</strong> était<br />
propriétaire des terrains de l'Ecole d'agriculture. On suggérait que<br />
l'on établisse là un sens unique.<br />
Un sens unique n'a rien de scandaleux pour une route internationale.<br />
On peut penser qu'on aurait ren<strong>du</strong> service à tout une<br />
partie de la population valaisanne si dans le Bas-<strong>Valais</strong>, dans la<br />
région de Martigny à Riddes-St-Pierre de Gages (les points de<br />
jonction doivent être précisés évidemment), on avait accepté la<br />
formule d'une double voie au lieu d'un élargissement aussi grand<br />
de la chaussée existante. Les communes de Fully et de Leytron<br />
102
sont des communes très importantes et l'on aurait pu, de ce côté<br />
<strong>du</strong> Rhône, utiliser les voies d'accès déjà existantes en les aménageant,<br />
les élargissant et les améliorant pour faire un sens unique.<br />
Voilà par exemple un problème qui est soulevé dans le pays. Il y<br />
a des techniciens qui souhaitent l'aménagement de la route cantonale<br />
dans la région de Martigny-Riddes-St-Pierre de Clages en une<br />
double voie.<br />
Cette question sera soustraite à l'examen <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
puisqu'on nous présente un projet déjà en exécution, Messieurs,<br />
puisque, comme vous le savez, entre Saxon et Riddes, on élargit<br />
déjà la route. On nous présente un projet déjà en exécution, enlevant<br />
ainsi au corps législatif valaisan le droit de fixer les grandes<br />
lignes de la politique routière cantonale.<br />
Je ne suis guère parlementariste. Je voue au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> —<br />
comme à moi-même, lorsque j'y suis — un respect modéré, mais<br />
j'estime que les grandes questions relèvent <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> et<br />
que l'on n'a pas le droit de les lui escamoter ou d'une façon<br />
habile de faire passer des projets qui, au point de vue de l'étude,<br />
ne renferment que quelques éléments.<br />
Pouvons-nous avoir pleine confiance ?<br />
Nous avons dit lors des premiers débats que nous voulions<br />
aider le Département des travaux publics qui nous paraissait insuffisamment<br />
outillé, n'ayant à sa disposition que deux ingénieurs.<br />
On nous a répon<strong>du</strong> : « Ce sont des bureaux privés qui font le travail.<br />
» Il faudrait encore savoir si ces bureaux privés font vraiment<br />
bien le travail. Je me suis laissé dire en particulier qu'un ingénieur<br />
de ces bureaux privés, qui a beaucoup de travail pour l'<strong>Etat</strong>, a<br />
lamentablement échoué à ses examens d'ingénieur.<br />
Nous désirions aussi cette commission d'experts parce que nous<br />
voulions qu'on ne dépense pas notre argent dans des projets de<br />
luxe. Nous pensons simplement à notre région de Sierre. D'autres<br />
peuvent penser à leur région. Nous avons, lors des premiers<br />
débats, fait observer que jeter 500,000 fr. par les fenêtres pour<br />
faire une ligne droite à l'entrée couchant de Sierre au lieu d'améliorer<br />
la route existante n'était pas une politique routière qui tient<br />
compte <strong>du</strong> fait que l'on ne doit pas dépenser exagérément.<br />
Tout dernièrement, un de mes collègues me racontait qu'un<br />
ingénieur privé établissait les plans <strong>du</strong> raccordement entre Miège<br />
et la route de Montana. Sur ce parcours, il avait prévu un pont<br />
à un endroit où la rivière était particulièrement difficile à traverser.<br />
Ce député, homme de bon sens, lui a fait observer que ceci<br />
aller coûter un argent fou. Le coût s'élève à Fr. 270,000.—. Sur<br />
quoi l'ingénieur a répon<strong>du</strong> : « Ce sera le plus beau pont de la<br />
région ! »<br />
103
Nous avons dit que si nous voulions une commission d'experts,<br />
nous voulions qu'il y ait là un expert technique de valeur, mais<br />
aussi des hommes de bon sens qui s'opposent à cette façon dispendieuse<br />
d'utiliser en matière routière les deniers publics. Quant à<br />
moi, lorsque montant à Lens ou passant ailleurs, je vois si souvent<br />
ces magnifiques murs de moellons qui sont d'une architecture<br />
valant quatre fois le Colisée de Rome, je me dis que certains<br />
Messieurs ne pensent qu'à leur spécialité technique et à faire<br />
beau, oubliant que l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> a besoin d'argent.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, on a commis<br />
des erreurs. Vous savez, ceux qui sont automobilistes, qu'on entre<br />
dans la « gouille », lorsqu'on s'embarque par un jour de pluie<br />
entre Martigny et Vernayaz. Il est possible que tel accident mortel<br />
ait été causé par ce fait. Il s'agit d'une erreur au point de vue<br />
« horizontale », l'écoulement de l'eau n'est pas assuré. Un phénomène<br />
analogue se retrouve entre Evionnaz et Vernayaz, entre<br />
Evionnaz et St-Maurice et entre Vétroz et Pont-de-la-Morge. Entre<br />
Vétroz et Pont-de-la-Morge, les travaux de réfection sont en cours.<br />
On nous a dit : « Ce n'est pas l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> qui paie, c'est la<br />
Stuag. » Je veux le croire, mais je me suis laissé dire que lorsqu'il<br />
y a eu cette erreur à Chamoson concernant le réservoir d'irrigation,<br />
on a fait semblant de faire payer. On n'a peut-être pas fait<br />
semblant — mais celui qui avait commis l'erreur n'a laissé que<br />
ses honoraires. La réparation et la remise en état pour le surplus<br />
ont été comptabilisées, Messieurs, non pas dans les affaires chamosardes,<br />
mais dans les comptes <strong>du</strong> tunnel <strong>du</strong> Prabé. (Bruits.)<br />
Je dois vous dire qu'il y a des tours de passe-passe dans la comptabilité<br />
de l'<strong>Etat</strong> qui ne peuvent pas être soutenus. Moi-même<br />
comme avocat, dans une question secondaire c'est enten<strong>du</strong>, puisqu'il<br />
s'agit d'un alpage, j'ai constaté qu'un tour de passe-passe de<br />
ce genre se faisait dan« la comptabilité de l'<strong>Etat</strong>. Je dis que dans<br />
ces conditions nous avons tout de même le droit d'y voir un peu<br />
clair et de faire attention.<br />
Il y a maintenant une question qui a son importance. Vous<br />
savez combien coûte la construction. Or, depuis un certain temps,<br />
le système de la libre concurrence entre entrepreneurs paraît joliment<br />
liquidé. L'association cantonale des entrepreneurs a pris des<br />
dispositions avec mesures à l'appui (très fortes amendes) pour<br />
éviter le fonctionnement complet de la libre concurrence quant<br />
aux soumissions pour les travaux publics. Les prix d'adjudications<br />
sont pratiquement fixés, lors d'une conférence, par le groupe<br />
d'entrepreneurs «'interessant à ces travaux. Tel est le résultat des<br />
mesures et des décisions prises par l'association des entrepreneurs.<br />
Les entrepreneurs non membres de l'association des entre-<br />
104
preneurs, doivent déposer leurs soumissions, a-t-on dit, deux jours<br />
à l'avance. La personne, entrepreneur à ses heures, qui m'a expliqué<br />
cela, se demandait comment et pourquoi il fallait que les<br />
entrepreneurs non membres de l'association des entrepreneurs et<br />
qui ne participaient pas à cette conférence lors de laquelle le prix<br />
normal est fixé, devaient déposer leur prix deux jours à l'avance.<br />
Cette fixation des prix normaux par les entrepreneurs n'est pas<br />
normale. Les prix normaux devraient être fixés par les services<br />
de l'<strong>Etat</strong> en éliminant les prix exagérément hauts ou les prix exagérément<br />
bas.<br />
Il y a aussi la question des devis. Vous savez les variations<br />
qui peuvent exister. Il suffit d'être avocat pour savoir combien<br />
il peut y avoir de divergences lorsqu'il s'agit de calculer les quantités<br />
de terrassement ou les quantités de minage, etc. Cela peut<br />
avoir de graves conséquences quant aux prix et quant au rendement<br />
pour l'entrepreneur. Or, Messieurs, c'est dans ce canton <strong>du</strong><br />
<strong>Valais</strong> le secret de polichinelle que pendant des années les conseils<br />
communaux — il m'est arrivé, comme conseiller, de me l'entendre<br />
dire — se sont, lorsqu'il s'agissait de choisir le bureau<br />
technique pour les travaux publics, régulièrement enten<strong>du</strong> répondre<br />
: « Il faut aller chez Ruchenstein, parce que cela va mieux<br />
pour les subsides. » C'est le secret de polichinelle dans le canton<br />
<strong>du</strong> <strong>Valais</strong> que pendant des années, M. Ruchenstein a travaillé<br />
avec tel chef de service <strong>du</strong> département d'une façon particulièrement<br />
cordiale..<br />
M. le Président Revaz (l'interrompant).<br />
J'ai dit au début de la session que je n'admettrai pas ici des<br />
interventions particulières et je vous demande de rester dans la<br />
généralité.<br />
M. le député Louis Perraudin.<br />
Je dis donc que pour toutes ces questions générales et à la<br />
fois particulières... Il est facile de rester dans le général, car on<br />
n'attaque jamais personne, mais il est plus utile d'entrer dans le<br />
particulier, parce qu'on met de l'ordre dans la maison quand il<br />
est nécessaire d'en mettre. Et les possibilités de corruption — ne<br />
serait-ce que de corruption pas très importante — existent, Monsieur<br />
le Chef <strong>du</strong> département. Nous pensons par conséquent, Monsieur<br />
le Chef <strong>du</strong> département et Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>,<br />
qu à votre service et pour vous aider dans votre activité, cette<br />
commission d'experts était nécessaire, soit pour la préparation<br />
générale des travaux, soit pour la mise au point des projets, soit<br />
pour le contrôle de l'exécution à tous les points de vue. Pour<br />
105
cela, nous ne nous contentons pas d'une commission parlementaire,<br />
parce que cette commission nous paraît nettement insuffisante.<br />
C'est dans ce sens que je reprends la proposition que nous<br />
avions faite aux premiers débats. Evidemment, il appartient au<br />
<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> de savoir si, oui ou non, il veut l'accepter.<br />
M. le député Dellberg.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, en ma qualité de vice-président<br />
de la commission des travaux publics et de conseiller municipal,<br />
je dois dire à mon collègue Perraudin, en ce qui concerne<br />
le tronçon à l'intérieur de la ville de Sierre auquel il fait allusion<br />
à deux reprises, que ces travaux n'ont pas encore été décidés par<br />
le <strong>Conseil</strong>, ni votés par l'assemblée primaire. Il n'y a pas de décret<br />
à ce sujet.<br />
Si vous examinez le tableau que M. le député Perraudin possède,<br />
vous y trouvez 3 tronçons décrétés, soit :<br />
Garage <strong>du</strong> Rhône — Beausite<br />
Garage Triverio — Glarey<br />
Glarey — Pont CFF total Fr. 1,300,000.—<br />
Le tronçon auquel il est fait allusion n'est donc pas compris<br />
dans ce programme des grands travaux. Les affirmations de M. le<br />
député Perraudin ne correspondent pas à la réalité.<br />
M. le député Biollaz.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je n'entends pas intervenir<br />
sur les dispositions de l'art. 3, mais nous avons enten<strong>du</strong> tout<br />
à l'heure des propos qui, à mon avis, révèlent une très sérieuse<br />
gravité.<br />
Je dois revenir sur l'intervention de M. le député Louis Perraudin.<br />
Il y a d'abord dans la déclaration de M. le député Perraudin<br />
une confusion voulue ou involontaire, qui est de nature à<br />
semer des troubles dans les esprits. D'abord, il confond Département<br />
des travaux publics et Département de l'intérieur, service<br />
des améliorations foncières. Il a affirmé tout à l'heure et indirectement<br />
mis en cause la commune de Chamoson — c'est pour cela<br />
que j'interviens — que les réparations des déficiences <strong>du</strong> réservoir<br />
d'accumulation d'eau d'irrigation de la commune avaient été<br />
finalement virées sur le compte des travaux <strong>du</strong> Prabé. Je lui<br />
laisse la responsabilité de cette affirmation. Je pense que M. le<br />
député Perraudin devrait alors demander l'institution d'une commission<br />
d'enquête. Si scandale il y a, il importe que le pays en<br />
soit exactement informé et que les responsables soient poursuivis<br />
pour sanction.<br />
106
•<br />
Par contre, j'affirme de mon côté un autre fait. Monsieur le<br />
Président, je vous prie de m'excuser cette digression, mais je crois<br />
qu'elle est nécessaire car on argumente en cette salle toutes espèces<br />
de propos au sujet desquels on se garde bien d'apporter des<br />
précisions. M. l'ingénieur Schnyder, non pas M. Ruchenstein incriminé<br />
par M. Perraudin tout à l'heure, M. Schnyder, dis-je, auteur<br />
<strong>du</strong> projet et responsable de l'exécution des travaux d'ad<strong>du</strong>ction<br />
d'eau pour l'irrigation <strong>du</strong> vignoble, et en particulier de la création<br />
<strong>du</strong> bassin d'accumulation, s'est vu contraint de procéder à la réfection,<br />
à ses frais. Ceci représentait pour M. l'ingénieur Schnyder<br />
la bagatelle approximative de Fr. 30,000.—.<br />
M. le député Perraudin (l'interrompant).<br />
Et le reste ?<br />
M. le député Biollaz.<br />
Ce chiffre est celui que j'ai constamment enten<strong>du</strong> articuler<br />
et le seul qui ait été porté à ma connaissance.<br />
En ce qui concerne l'autre ingénieur incriminé, M. l'ingénieur<br />
Ruchenstein, il s'agissait de travaux dépendant <strong>du</strong> Département<br />
des travaux publics en partie. Pour le canal Sion-Riddes entre les<br />
communes de Chamoson et Leytron, il y a eu, à un moment donné,<br />
un fonctionnement insuffisant et M. Ruchenstein a dû supporter<br />
Fr. 15,000.—.<br />
Je pense que ces précisions sont utiles. M. Perraudin a certainement<br />
des sources précises et je trouve qu'il faut aller jusqu'au<br />
bout et exiger la désignation d'une commission d'enquête<br />
afin que toute la clarté soit faite, mais qu'on ne vienne pas ici<br />
articuler des faits incontrôlables par des affirmations sommaires,<br />
d'où toute justification raisonnable fait défaut. On accuse gratuitement.<br />
En un tournemain on fait d'un honnête homme un agent<br />
de corruption aux plus funestes desseins, aux pires machinations<br />
comptables, etc.<br />
M. le Président Revaz.<br />
Je pense que la Haute Assemblée en a assez des digressions<br />
de ce matin. Nous sommes, Messieurs, à l'article 3 et nous allons<br />
nous prononcer sur les deux propositions qui nous sont faites par<br />
MM. les députés Perraudin et Torrent.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je crois, M. le député Torrent,<br />
que M. Jacquod vous a très bien répon<strong>du</strong>. Une commission<br />
permanente <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> examinera chaque année le pro-<br />
107
gramme d'exécution des travaux. Cette commission, qui sera désignée<br />
par le bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, constituera en quelque sorte<br />
une sous-commission de la commission des finances et pourra voir<br />
tout ce qui se passe. C'est pour cette raison que je trouve que<br />
M. le député Torrent pourrait retirer sa proposition d'adjonction.<br />
M. le député Perraudin, je suis obligé de protester de ma dernière<br />
énergie lorsque vous dites qu'il y a de la corruption au<br />
Département des travaux publics. Je vous prends au mot et vous<br />
demande de prouver ce que vous avancez si vous en avez le courage.<br />
(Applaudissements.) Vous êtes juriste, apportez donc cette<br />
preuve. Je n'accepte pas ce reproche. C'est la dix-septième année<br />
que je suis au Département des travaux publics et je ne connais<br />
pas le moindre cas de corruption dans mon département. Nous<br />
avons eu une fois une affaire avec un secrétaire, mais le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> l'a immédiatement congédié. Je n'accepte pas cette accusation<br />
faite par un juriste.<br />
D'autre part, M. le député Perraudin, vous nous priez de composer<br />
une commission d'experts. Monsieur le Président et Messieurs,<br />
des experts... mais qui doit être désigné comme expert ?<br />
Nos ingénieurs sont aussi des experts pour d'autres cantons.<br />
Regardez donc un peu aussi le travail qui se fait au Département<br />
des travaux publics. La route de la Forclaz nous a valu<br />
des compliments non seulement de la Suisse, mais de l'Europe.<br />
C'est une des plus belles routes alpestres qui existe aujourd'hui<br />
en Europe. Regardez les ponts sur le Rhône que nous avons<br />
construits avec M. l'ingénieur Sarrasin, ce spécialiste <strong>du</strong> béton.<br />
Nous pouvons confier des travaux à un bureau d'ingénieur spécialisé<br />
(de Kalbermatten) de la place de Sion. Regardez le tracé<br />
de la route de la Forclaz pour lequel nous recevons des compliments<br />
de toutes parts, malgré ce saut de 6 mètres (rires). D'une<br />
façon générale, à part quelques exceptions, les travaux sont bien<br />
exécutés.<br />
M. Perraudin a soulevé la question de l'entrée de Sierre et M.<br />
le député Dellberg lui a répon<strong>du</strong>. Ce sont des experts fédéraux qui<br />
estiment qu'il faut tracer une ligne droite. Quant à la déviation de<br />
Vétroz, je crois savoir que la commune n'est pas encore d'accord.<br />
Je crois que vous pouvez faire confiance au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> qui se<br />
donne beaucoup de peine pour examiner ces projets.<br />
Les projets sont soumis tout d'abord aux services techniques et<br />
discutés ensuite avec les différentes communes. En outre, il ne faut<br />
pas oublier que pour les routes alpestres et la route cantonale nous<br />
ne pouvons pas exécuter de travaux sans les soumettre à Berne. Le<br />
Palais fédéral est plein de spécialistes.<br />
108
Monsieur le Président et Messieurs, je vous demande de ne pas<br />
accepter la proposition de M. Louis Perraudin qui serait un acte<br />
de méfiance vis-à-vis <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et des services techniques<br />
<strong>du</strong> Département des travaux publics.<br />
M. le député Francis Germanier, président de la commission.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, tout à l'heure, M. le député<br />
Gérard Perraudin a dit qu'on avait mis à l'article 3 un texte qui<br />
ne correspondait à rien, puisque le Département des travaux publics<br />
nous soumet aujourd'hui déjà un programme détaillé jusqu'en<br />
1963. Il faut bien s'entendre sur ce programme tel qu'il est présenté.<br />
Il s'agit d'un schéma et je n'ai pas encore vu une seule commission,<br />
même pas une commission d'experts, travailler à la solution<br />
d'un problème sans que des services techniques, juridiques ou<br />
autres présentent un texte à étudier et à modifier lors des discussions<br />
qui ont cours.au sein de ces commissions. C'est aujourd'hui<br />
un programme purement schématique qui nous est présenté. Certains<br />
points de ce programme vraisemblablement disparaîtront,<br />
d'autres seront éten<strong>du</strong>s, etc.<br />
Il ne faut pas se formaliser pour le programme tel qu'il est<br />
soumis. Il était indispensable que, devant les revendications qui<br />
ont été faites par les membres de la commission, les services techniques<br />
<strong>du</strong> Département des travaux publics nous présentent au<br />
moins un aperçu où, quand et comment on voulait employer la<br />
somme de 52 millions affectée à l'aménagement <strong>du</strong> réseau routier.<br />
La commission a délibéré sur la question soulevée par M. le<br />
député Broccard lors de la dernière session déjà, à savoir si nous<br />
voulions une commission d'experts pour surveiller les travaux. A<br />
l'unanimité, la commission a repoussé cette proposition pour les<br />
raisons déjà données par M. le Chef <strong>du</strong> Département des travaux<br />
publics, à savoir que les experts travaillent à des tarifs fort élevés.<br />
Ces travaux nécessiteraient probablement une commission d'experts<br />
en permanence, des bureaux techniques continuellement sur<br />
pied pour viser, surviser et contrôler les travaux et ne feraient<br />
qu'augmenter le coût des travaux sans cependant offrir plus de<br />
garanties qu'une commission parlementaire.<br />
Nous avons estimé qu'il pouvait se recruter au sein <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong> une commission de 9, 11 ou 13 membres de personnes capables,<br />
suffisamment versées dans les questions techniques pour<br />
exercer, sur les services techniques <strong>du</strong> Département des travaux<br />
publics, le contrôle nécessaire et indispensable que le peuple réclame<br />
pour l'emploi de cette somme de Fr. 52,000,000.—.<br />
M. le député Torrent vient de me déclarer qu'après avoir enten<strong>du</strong><br />
les explications de M. le Chef <strong>du</strong> Département des travaux<br />
109
publics, il retirait sa proposition. J'ai donc ainsi fixé la position de<br />
la commission à propos de ces deux propositions.<br />
La proposition de M. le député Louis Perraudin est repoussée<br />
par 100 voix contre 7.<br />
Art. 4. — Le pro<strong>du</strong>it de l'emprunt ne pourra être affecté à des œuvres autres<br />
que celles prévues par le présent décret.<br />
Art. 4. — Der Ertrag dieser Anleihe ist ausschliesslich für die im gegenwärtigen<br />
Dekret angeführten Arbeiten zu verwenden.<br />
L'article 4 est accepté.<br />
Art. 5. — Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> veillera à conclure l'emprunt aux meilleures<br />
conditions. Un amortissement minimum de 5 % sera prévu pour chaque tranche.<br />
Art. 5. — Der Staatsrat hat dafür zu sorgen, dass die Anleihe zu den vorteillhaftesten<br />
Bedingungen abgeschlossen wird. Es ist eine Abschreibung von<br />
mindestens 5 % jeder Rate vorzusehen.<br />
M. le député Pierre Claivaz.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je me permet« de vous proposer<br />
la modification suivante à l'article 5 <strong>du</strong> présent décret :<br />
« Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> veillera à conclure l'emprunt aux meilleures<br />
conditions. Le pro<strong>du</strong>it de la péréquation financière et des droits<br />
d'entrée sur la benzine sera affecté au remboursement de l'emprunt<br />
au prorata des montants payés par le budget ordinaire et par<br />
le compte spécial de construction. L'amortissement sera dans tous<br />
les cas de 5 % au minimum par tranche d'emprunt. »<br />
Voici maintenant les raisons pour lesquelles je vous fais cette<br />
proposition.<br />
En 1952, le canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> a reçu, à titre de péréquation<br />
financière et de droits d'entrée sur la benzine, un montant de<br />
Fr. 2,880,000.—. Dans le budget de 1953 le montant prévu est de<br />
Fr. 2,950,000.—, et dans celui de 1954 de Fr. 2,850,000.—.<br />
Il s'agit avant tout de déterminer pour quelles raisons et sur<br />
quelles bases la Confédération verse des montants aussi importants<br />
au canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>. La Confédération calcule la répartition des<br />
droits d'entrée sur la benzine et le pro<strong>du</strong>it de la péréquation financière<br />
sur la base des travaux exécutés par le Département des travaux<br />
publics d'une part, et sur la base de la longueur des routes<br />
d'autre part. Or, je constate, en prenant le budget de 1954, que le<br />
Département des travaux publics, service des ponts et chaussées, a<br />
prévu une dépense totale pour les routes de Fr. 18,700,000.—. Le<br />
compte de construction à lui seul accuse une dépense de<br />
Fr. 13,100,000.—. Le compte d'entretien atteint le montant de<br />
Fr. 5,680,000.—. Il serait, à mon sens, injuste de ne pas utiliser<br />
110
un montant qui est versé par la Confédération, à titre de péréquation<br />
financière et des droits d'entrée sur la benzine, sur la base des<br />
constructions qui sont faites <strong>du</strong>rant l'année 1954, à l'amortissement<br />
de l'emprunt que l'<strong>Etat</strong> a l'intention de conclure. Garder ces montants<br />
dans le budget ordinaire, c'est les détourner <strong>du</strong> but pour lequel<br />
ils sont versés. Pratiquement, les frais d'entretien des routes<br />
seraient payés par les 2 millions prélevés à titre de taxes par le<br />
service des automobiles et par les 3 millions versés à titre de<br />
péréquation financière et de droit d'entrée sur la benzine. Les<br />
subsides fédéraux et la participation des communes aux frais d'entretien<br />
constitueraient un bénéfice net qui améliorerait le budget<br />
général de l'<strong>Etat</strong>.<br />
La conclusion qui s'impose est que les subsides versés pour<br />
l'entretien doivent servir à l'entretien et que les subsides versés<br />
pour la construction doivent être affectés à l'amortissement de<br />
l'emprunt.<br />
Hr. Abgeordneter Peter von Roten.<br />
Herr Präsident und sehr geehrte Herren ! Ich möchte Hrn.<br />
Abgeordneten Claivaz hier vollständig unterstützen. Ich hatte nämlich<br />
Gelegenheit den Staatsrat seinerzeit darauf aufmerksam zu<br />
machen. Wir stehen jetzt vor der Tatsache, dass der Staat für die<br />
Strassen, die fast einzig von den Automobilisten benutzt werden,<br />
viele Millionen ausgibt. Gewisse Beträge (Zölle und Automobilschilder)<br />
werden von den Automobilisten selbst bezahlt und ergeben<br />
im Jahr ungefähr einen Betrag von 2 Millionen Franken. Der<br />
Anteil des Kantons Wallis am Finanzausgleich ergibt ca. 3 Millionen<br />
Franken. Es ist also <strong>du</strong>rchaus logisch, dass diese Einnahmen,<br />
welche von den Automobilisten bezahlt werden, nicht in das gewöhnliche<br />
Budget, sondern in ein Spezialkonto eingetragen werden<br />
müssen. Die Einnahmen und Ausgaben für die Automobilisten<br />
würden sich somit gegenseitig decken und man würde vermeiden,<br />
dass die Staatskasse einerseits auf dem Rücken der Automobilisten<br />
Geschäfte machen könnte, oder anderseits, dass die Allgemeinheit<br />
für die Automobilisten die Strassen gratis bauen sollte.<br />
Ich glaube, dass dieser Vorschlag, der <strong>du</strong>rch einen Automobilisten<br />
gemacht wird, auch von den Nicht-Automobilisten unterstützt<br />
und ins Gesetz aufgenommen werden sollte.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, à première vue, la proposition<br />
de M. le député Claivaz paraît acceptable.<br />
Je dois cependant lui dire que le compte de construction dépend<br />
bien <strong>du</strong> Département des travaux publics, mais que le Gou-<br />
111
vernement entier est responsable de la gestion financière. Ce que<br />
vous nous proposez, M. le député Claivaz, bouleverse tout notre<br />
budget. Nous aurions trop d'argent dans notre département, si l'on<br />
y comptabilisait les sommes qui nous reviennent de par la péréquation<br />
financière (2 à 3 millions), les subventions ordinaires et<br />
les taxes sur les automobiles (2 millions). Si ces montants figuraient<br />
au Département des travaux publics, je serais l'homme le<br />
plus heureux <strong>du</strong> canton (rires).<br />
Je prie donc M. le député Claivaz de retirer sa proposition dans<br />
l'intérêt général <strong>du</strong> pays. Vous êtes vice-président de la commission<br />
des finances et vous devez savoir que l'on ne peut pas perdre<br />
de vue la situation générale <strong>du</strong> pays. J'accepte votre proposition<br />
pour étude et nous en discuterons avec la commission des<br />
finances. Accepter aujourd'hui votre proposition nous mettrait<br />
dans une situation vraiment impossible.<br />
M. le député Franz Imhof, président de la commission des<br />
finances.<br />
Monsieur le Président, Messieurs, la proposition de M. le viceprésident<br />
de la commission des finances a, à première vue, quelque<br />
chose d'attrayant et présente, sur le plan général <strong>du</strong> budget, une<br />
idée réaliste. Si nous l'adoptions, nous pourrions, théoriquement<br />
parlant, faire abstraction de l'emprunt de Fr. 20,000,000.—, puisque<br />
par le transfert de comptes préconisés, nous disposerions <strong>du</strong><br />
montant nécessaire aux amortissements annuels. Mais ainsi que<br />
vient de le relever M. le Président <strong>du</strong> Gouvernement, cette solution<br />
consisterait à alléger le compte de construction des routes.<br />
Par contre, le budget dans son ensemble accuserait un déficit de<br />
5 millions.<br />
On doit dès lors se demander quel serait pratiquement le bénéfice<br />
d'une telle opération.<br />
C'est un fait que nous comptabilisons aujourd'hui sur le compte<br />
de différents départements (finances, police, etc.) des recettes qui<br />
spécifiquement reviendraient au Département des travaux publics.<br />
On peut évidemment opiner pour une autre présentation <strong>du</strong><br />
budget que celle qui est actuellement admise. A ce propos, je vous<br />
rappelle qu'il y a quelques années en arrière, nous avions un budget<br />
ordinaire et un budget extraordinaire. Ce dernier comprenait<br />
précisément les dépenses résultant d'oeuvres spéciales et notamment<br />
des travaux publics. Or, à un moment donné, le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
a estimé qu'il n'était pas indiqué de procéder plus longtemps<br />
de cette façon étant donné que ce mode de faire empêchait une<br />
vue d'ensemble de la situation de l'<strong>Etat</strong>. Des voix se sont élevées<br />
112
ici à différentes reprises pour exiger l'universalité <strong>du</strong> budget et<br />
l'on s'est félicité d'avoir atteint ce but.<br />
Aujourd'hui certaines tendances se manifestent en faveur <strong>du</strong><br />
retour à l'ancienne méthode. Pour ma part, je considère, sans avoir<br />
étudié la question à fond, que pour la facilité <strong>du</strong> contrôle et la<br />
clarté des comptes, il est préférable de maintenir l'universalité <strong>du</strong><br />
budget. De toute manière, une modification <strong>du</strong> système actuel devrait<br />
être examinée avec soin et d'entente avec le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
Je conclus en disant que la proposition de M. le député Claivaz<br />
peut être acceptée pour étude mais je prie M. le vice-président de<br />
la commission des finances de ne pas la lier à ce décret. La question<br />
pourra au besoin être reprise en temps opportun notamment<br />
dans le sens d'une attribution plus concrète à chaque département<br />
des recettes lui revenant.<br />
M. le député Claivaz.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je tiens tout<br />
d'abord à apporter quelques précisions qui me paraissent absolument<br />
indispensables sur le financement des œuvres exécutées par<br />
le Département des travaux publics. Ensuite je demanderai au<br />
Chef <strong>du</strong> département une- déclaration sur la façon dont les droits<br />
d'entrée sur la benzine sont répartis.<br />
La Confédération verse des contributions au Département des<br />
travaux publics sous les quatre formes ci-après :<br />
— un montant annuel de Fr. 150,000.— pour la suppression<br />
des droits de péages ;<br />
— la répartition des droits d'entrée sur la benzine qui donne<br />
environ un montant de Fr. 850,000.— par année ;<br />
— un montant de 2 millions qui est versé à titre de péréquation<br />
financière ;<br />
— enfin tous les subsides ordinaires de la Confédération qui<br />
sont liés à l'exécution de chaque œuvre. Ces subsides sont imputés<br />
dans les comptes <strong>du</strong> Département des travaux publics en diminution<br />
de la dépense totale.<br />
La question que je voudrais poser au Chef <strong>du</strong> département des<br />
travaux publics est la suivante : « N'est-il pas exact que ces 3 millions<br />
normaux de la péréquation financière et des droits d'entrée<br />
sur la benzine sont versés sur la base des travaux qui sont exécutés<br />
dans le canton et sur la base de la longueur <strong>du</strong> réseau routier ? »<br />
M. le Chef <strong>du</strong> Département des travaux publics pourrait-il nous<br />
dire quels sont les montants que l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> reçoit pour les<br />
constructions à titre de péréquation et de droits d'entrée sur la<br />
benzine ? Sur la base de ces renseignements, chaque député pourra<br />
113
se rendre compte si le 5 %, que vous nous proposez d'amortir par<br />
année, correspond à ce que l'<strong>Etat</strong> reçoit annuellement de la Confédération<br />
pour les travaux que nous exécutons.<br />
J'estime pour ma part injuste de porter au budget général des<br />
montants que nous avons reçus de la Confédération dans un but<br />
déterminé. Même si le Chef <strong>du</strong> Département des finances a de la<br />
peine à équilibrer son budget, même si l'<strong>Etat</strong> doit faire appel à<br />
d'autres ressources pour équilibrer ses comptes, il faut que la<br />
volonté de la corporation qui donne les subsides, soit respectée.<br />
Dès que j'aurai enten<strong>du</strong> la réponse de M. le Chef <strong>du</strong> Département<br />
des travaux publics, je pourrai lui dire si je retire ma proposition<br />
ou si, au contraire, je la maintiens.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />
Monsieur le Président, Messieurs, M. Claivaz, je dois vous dire<br />
que vos déclarations sont exactes. Actuellement, on discute beaucoup<br />
de péréquation financière, et lorsqu'un canton est dans une<br />
situation financière difficile, il en bénéficie. Ainsi que vient de<br />
le dire M. le député Claivaz, la péréquation se base sur la longueur<br />
des routes classées. Il est évidemment juste que nous touchions<br />
cet argent pour les routes dont l'entretien est très coûteux.<br />
M. Claivaz, vous êtes un spécialiste en la matière et vous savez<br />
que nous devons équilibrer le budget cantonal. Si tout cet argent<br />
était comptabilisé dans le Département des travaux publics, j'aurais<br />
beaucoup trop d'argent et je ne saurais pas comment le dépenser.<br />
Il y a encore d'autres œuvres (eau potable et améliorations<br />
foncières) qui sont très nécessaires et il serait très difficile de tout<br />
accaparer pour les routes. Le Département des travaux publics ne<br />
peut pas, à lui seul, ramasser toute cette manne fédérale. Je crois,<br />
M. le député que nous devons aussi penser aux autres œuvres pour<br />
réaliser une bonne politique dans l'intérêt général <strong>du</strong> pays.<br />
M. le député Claivaz, vous avez raison, mais vous devez quand<br />
même retirer votre proposition ! (rires).<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gard.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, je considère<br />
que M. le Président de la commission des finances a parfaitement<br />
expliqué la situation, de même que M. le Président <strong>du</strong> Gouvernement<br />
qui prie très aimablement le motionnaire de retirer sa proposition.<br />
Si cette proposition ne devait pas être retirée, le Gouvernement<br />
devrait demander le renvoi de l'article. Il est inadmissible que<br />
nous puissions, au pied levé, accenter une telle proposition. Il<br />
114
y a plus. M. le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> vous a qualifié de spécialiste<br />
des questions financières et comptables, M. le député. Il<br />
faut toujours se méfier un peu de ceux qui sont trop spécialisés !<br />
(rires).<br />
Ne mêlons pas les questions. Ici nous posons les principes<br />
selon lesquels le crédit est accordé au Gouvernement pour la réalisation<br />
de ces travaux. La façon, dont les montants disponibles<br />
figurent au budget, est fixée d'entente entre la commission des<br />
finances et le Gouvernement. Je pose en principe, comme vous,<br />
M. le député, que le pro<strong>du</strong>it des droits provenant des véhicules à<br />
moteur, je dis bien en principe, doit être affecté aux dépenses des<br />
routes. Si nous poussons ce principe à l'extrême, M. le député, il<br />
ne suffira pas de couvrir les dépenses des travaux effectués par le<br />
Département des travaux publics, mais aussi toutes les autres dépenes<br />
que l'<strong>Etat</strong> doit assurer en faveur des routes. Je prends,<br />
comme premier exemple, l'activité que déploie en ce moment le<br />
<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> qui, depuis plusieurs heures, délibère sur cette question<br />
! Ne pensez-vous pas que cette dépense est faite dans l'intérêt<br />
de la route ? Dans l'intérêt de la circulation ? Et la police de la<br />
route ? D'autres dépenses le sont également. L'administration générale<br />
de l'<strong>Etat</strong> est tout de même, dans une certaine partie, quelle<br />
qu'en soit la fraction, affectée à ces travaux et il n'est pas admissible<br />
que des parois étanches soient instituées entre les divers<br />
départements de l'administration cantonale comme vous entendez<br />
le faire ici. Sérieusement, reprenons la question. En principe, nous<br />
sommes d'accord avec vous que, dans toute la mesure <strong>du</strong> possible,<br />
le pro<strong>du</strong>it provenant de l'automobile soit affecté au Département<br />
des travaux publics. Ceci est une question à régler dans le cadre de<br />
la gestion entre la commission et le Gouvernement.<br />
D'autre part, je voudrais ajouter que nous demandons aujourd'hui<br />
au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> un crédit en prévision des dépenses qui ne<br />
pourront pas être couvertes par le budget. Le Département des finances<br />
est le premier à souhaiter que la conclusion de la première<br />
tranche d'emprunt soit retardée le plus possible et qu'on utilise<br />
avant tout les disponibilités provenant des versements de la Confédération.<br />
Il n'est pas exclu que l'on puisse, pour une année ou<br />
deux, retarder la conclusion d'un emprunt en utilisant le pro<strong>du</strong>it<br />
de ces droits.<br />
Par conséquent, vous constatez, M. le député, que nous sommes<br />
animés des mêmes bons sentiments, mais il y a là une question de<br />
procé<strong>du</strong>re à respecter. Je pense que votre proposition pourra être<br />
reprise dans le cadre de la gestion et au moment de l'établissement<br />
des budgets futurs.<br />
115
Hr. Abgeordneter Othmar Julen.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete, ich möchte beantragen,<br />
dass man den Text von Art. 5 beibehält, wie er von der Kommission<br />
und dem Hohen Staatsrat vorgeschlagen ist. Er gibt uns alle<br />
erforderlichen Garantien und es ist festgesetzt, dass eine jährliche<br />
Amortisation von 5 % auf das neue Anleihen stattfinden muss.<br />
Die Frage, die von Herrn Abgeordneten Claivaz aufgeworfen<br />
wurde, haben wir ja bereits anlässlich der Budget-Beratung besprochen.<br />
Wenn wir den Bericht der Kommission zur Hand nehmen,<br />
so können wir daraus ersehen, dass auf diese Einnahmen (Benzinzoll<br />
und Finanzausgleich des Bundes) bereits hingewiesen worden<br />
ist. Wir haben im Augenblicke der Budget-Beratung darauf hingewiesen,<br />
dass nicht eine Abänderung des Budgets für das Jahr 1954<br />
vorgesehen und beantragt wird. Für ein anderes Mal wird die<br />
Finanzkommission die Frage überprüfen, ob diese verschiedenen<br />
Einnahmen nicht in das Baudepartement gebucht werden sollten<br />
um ein klares Bild zu erhalten.<br />
Ich will Sie aber noch darauf aufmerksam machen, dass das<br />
Baudepartement gleichwohl mit einem Ausgabeüberschuss von<br />
Fr. 7,500,000.— abschliessen wird, auch wenn diese verschiedenen<br />
Einnahmen im Baudepartement gebucht werden. Wir dürfen nicht<br />
vergessen, dass die grossen Ausgaben, die für unser Strassennetz<br />
gemacht werden müssen, auf dem Wege des ordentlichen Budgets<br />
nicht gedeckt werden können. Dafür ist eben dieses Anleihen notwendig.<br />
Ohne dieses Anleihen ist es unmöglich die projektierten<br />
Verbesserungen unseres Strassennetzes zu verwirklichen. Ich bin<br />
der Ansicht, dass wir während den nächsten Jahren noch rascher<br />
vorgehen müssen als es heute vorgesehen ist, denn die Entwicklung<br />
nimmt derart zu, dass wir von einem Jahre zum andern vor<br />
neue Tatsachen gestellt werden.<br />
Ich möchte daher beantragen den Text des Art. 5, wie er im<br />
Dekrets-Entwurf vom Staatsrat und der Kommission vorgeschlagen<br />
wird, anzunehmen.<br />
Hr. L. Guntern, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Der deutsche Text ist<br />
im 2. Satz nicht ganz klar. Was ist mit der Abschreibung von 5 %<br />
gemeint ? Soll das heissen, dass die Anleihe innert 20 Jahren zu<br />
tilgen ist ? Darüber sollte man Klarheit haben.<br />
Hr. Abgeordneter Borter, deutscher Berichterstatter.<br />
Herr Präsident und Herren ! Ich möchte auf die Anfrage von<br />
Herrn Abgeordneten Guntern nur erwähnen, dass die Kommission<br />
116
diesbezüglich diskutiert hat. Es ist aber vom Bund aus vorgesehen,<br />
dass jede Arbeit pro Tranche entschädigt wird. Es wird nicht,<br />
wenn zum Beispiel das Teilstück Riederwald ausgebaut wird, das<br />
Teilstück ausbezahlt, bevor die ganze Abschlussrechnung gemacht<br />
wird. Es kann verkommen, dass nicht jedes Jahr abgerechnet wird,<br />
wenn sich zum Beispiel der Strassenbau auf zwei Jahre erstreckt.<br />
Darum hat man vorgesehen pro Rate abzurechnen.<br />
M. le député Pierre Claivaz.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, si l'intérêt général <strong>du</strong> canton<br />
<strong>du</strong> <strong>Valais</strong> est en jeu, je retire ma proposition.<br />
Hr. Staatsrat Anthamatten.<br />
Herr Präsident und Herren ! Herr Berichterstatter Borter hat<br />
bereits Herrn Guntern aufgeklärt. Wir nehmen nicht das gesamte<br />
Darlehen gleichzeitig auf, sondern nur das was uns erforderlich ist.<br />
L'article 5 est donc accepté tel que proposé par la commission<br />
et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
Art. 6. — Le présent décret sera soumis à la votation populaire pour entrer<br />
en vigueur dès son acceptation.<br />
Ainsi adopté en deuxièmes débats en <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, à Sion, le<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> :<br />
M. REVAZ<br />
A. THEYTAZ - Dr L. STOFFEL<br />
Les secrétaires :<br />
N.B. — Ce texte nouveau a été adopté par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et la Commission.<br />
Art. 6. — Das gegenwärtige Dekret ist dem Volk zur Abstimmung zu unterbreiten<br />
und tritt sofort nach seiner Annahme in Kraft.<br />
So angenommen in zweiter Lesung in der Sitzung des Grossen Rates<br />
vom<br />
Der Präsident des Grossen Rates :<br />
M. REVAZ<br />
Die Schriftführer :<br />
A. THEYTAZ - Dr. L. STOFFEL<br />
N.B. — Dieser neue Text ist vom Staatsrat und von der Kommission angenommen<br />
worden.<br />
L'article 6 est accepté sans discussion.<br />
La discussion est ouverte sur l'ensemble <strong>du</strong> projet de décret.<br />
M. le député Vouilloz.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, tout à l'heure, il<br />
y a eu une si longue discussion à l'article 3, avec de telles digressions<br />
qu'on n'en est pas resté à l'essentiel, et je prie l'Assemblée<br />
de m'accorder quelques minutes pour revenir à l'article 3.<br />
117
Il n'y a pas d'opposition.<br />
M. le député Vouilloz.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, le décret qui nous est soumis<br />
consiste à contracter un emprunt de 20 millions. Pour ce faire,<br />
nous allons soumettre au peuple la question de savoir si celui-ci<br />
accepte de mettre à la disposition <strong>du</strong> Gouvernement un crédit de<br />
20 millions pour les routes. J'espère bien qu'après toutes les bonnes<br />
raisons qui ont été données dans cette salle et que nous répéterons<br />
dans le public, le peuple valaisan votera oui a cette demande.<br />
Je trouve anormal, vu que la question consiste à mettre à la<br />
disposition <strong>du</strong> Gouvernement un crédit de 20 millions, qu'on ajoute<br />
à l'article 3, sur lequel j'ai demandé de revenir — proposition que<br />
vous avez eu l'amabilité d'accepter — « une commission permanente<br />
<strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> examinera chaque année le programme<br />
et l'exécution des travaux ».<br />
Messieurs, si nous voulons qu'une commission parlementaire<br />
particulière examine le travail <strong>du</strong> Département des travaux publics,<br />
il s'agit de modifier le règlement <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, alors que la<br />
question qu'on pose au peuple est de savoir s'il accorde un crédit<br />
de 20 millions au Gouvernement. Il ne s'agit pas de lui demander<br />
de venir, par un vote populaire, fixer le règlement <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>.<br />
Nous sommes pleinement compétents pour légiférer dans cette<br />
matière. Il y a une commission des finances qui examine la gestion<br />
générale de l'<strong>Etat</strong>. Je ne vois pas comment cette commission permanente,<br />
décidée par le décret voté par le peuple, aurait alors la<br />
mission exclusive de contrôler l'emploi de ce crédit de 20 millions<br />
pour l'aménagement des routes. Y aura-t-il divergence de vues<br />
entre la commission de gestion et cette commission prévue à l'article<br />
3 ? et si oui, laquelle l'emportera ? Messieurs, je propose qu'on<br />
supprime cet alinéa. Si le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> veut modifier son règlement,<br />
il est compétent pour le faire et l'on n'a pas à mettre cette<br />
question dans un décret qu'on soumet au peuple.<br />
M. le député Dellberg.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je vous prie de ne pas<br />
admettre la proposition de M. le député Vouilloz. Cette commission<br />
parlementaire a un rôle très important à jouer. Il s'agit ici<br />
d'une dépense spéciale de 20 millions. Aujourd'hui déjà nous sentons<br />
une certaine résistance <strong>du</strong> côté des électeurs. On se méfie<br />
<strong>du</strong> Gouvernement, car n'oublions pas que le problème des routes<br />
118
donne lieu à des critiques depuis plus de vingt ans. Si nous voulons<br />
faire adopter ce décret de 20 millions, nous devons absolument<br />
maintenir cette commission parlementaire <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>.<br />
Je vous prie de ne pas accepter la proposition de M. le député<br />
Vouilloz.<br />
M. le député Germanier, président de la commission.<br />
Monsieur le Président, Messieurs, la commission maintient son<br />
point de vue et je crois que M. le député Vouilloz devra bien<br />
retirer sa proposition en tenant compte que, dans cette salle, tous<br />
les députés sont tombés d'accord sur le principe. Si discussion et<br />
divergence de vues il y a eu, c'est uniquement sur le point de<br />
savoir si en toute sécurité le peuple pouvait dire oui à un emprunt<br />
d'une telle envergure.<br />
M. le député Vouilloz n'ignore pas que nous avons eu de longues<br />
discussions au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> au sujet des dépassements de<br />
crédits pour les routes, de devis dépassés et d'études mal faites<br />
qui ont fait chuchoter pas mal l'opinion publique. Nous en avons<br />
enten<strong>du</strong> tout à l'heure l'écho par M. le député Perraudin et je<br />
crois que M. le député Vouilloz ne se refusera pas, <strong>du</strong> moment<br />
qu'il est un chaud partisan <strong>du</strong> projet, à laisser dans ce décret<br />
cette clause de garantie que le peuple réclame aujourd'hui. Ce<br />
n'est pas un acte de méfiance pour le Gouvernement, mais tout<br />
simplement un baume d'apaisement pour l'opinion publique, si<br />
l'on sait que les députés n'ont pas voulu par cet article 3 instaurer<br />
une tutelle sur le Gouvernement, mais simplement un organe<br />
de sécurité et de contrôle qui donne toutes les garanties pour<br />
l'emploi de cet argent. Nous le faisons pour le budget et je n'ai<br />
pas encore vu un seul député demander qu'on supprime la commission<br />
permanente des finances, qui serait une tutelle intolérable<br />
pour l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> fait que ces messieurs les députés se permettent<br />
de mettre le nez dans tous les comptes concernant la gestion. Je<br />
prie donc, sur ces considérations, M. le député Vouilloz de ne pas<br />
maintenir sa proposition.<br />
Le Gouvernement ne s'exprime pas.<br />
M. le député Vouilloz.<br />
Monsieur le Président, pourrait-on connaître l'avis <strong>du</strong> Gouvernement<br />
?<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Dr Schnyder.<br />
Le Gouvernement est ici aligné. (Rires.)<br />
119
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, à première vue,<br />
le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> semblerait pouvoir accepter la proposition de<br />
M. le député Vouilloz, mais il s'agit ici d'un arrangement entre la<br />
commission des finances et celle qui s'est occupée de ce crédit de<br />
20 millions. Je crois qu'il n'est pas normal de revenir aujourd'hui<br />
sur les grandes discussions que nous avons eues.<br />
J'ai eu tout d'abord aussi l'impression qu'on voulait mettre le<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> sous tutelle, mais un arrangement est intervenu<br />
entre la commission des finances et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. J'estime<br />
qu'il faut maintenir l'article 3 tel que proposé et je prie M. Vouilloz<br />
de retirer sa proposition.<br />
M. le député Vouilloz.<br />
Monsieur le Président, Messieurs, la fin de l'exposé de M. le<br />
président de la commission m'a un peu surpris. Je crois qu'il ne<br />
m'a pas très bien compris. Je ne veux pas dire que, lorsqu'on<br />
instaure dans le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> une commission des finances, on<br />
veuille par là marquer une méfiance envers le Gouvernement. Je<br />
voulais signaler que notre règlement <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> prévoit les<br />
nominations des commissions et nous pouvons donc très bien, dans<br />
le cadre <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, décider qu'une commission surveillera<br />
d'une manière plus spéciale les travaux <strong>du</strong> Gouvernement sans<br />
mettre un tel texte dans un décret qui est soumis au peuple. Je<br />
crois qu'on fait là une confusion des différents pouvoirs. Le <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong> est absolument compétent pour modifier son règlement.<br />
Au lieu de le modifier, nous mettons dans ce texte une disposition<br />
qui relève <strong>du</strong> règlement <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>.<br />
Cependant, je ne tiens pas <strong>du</strong> tout à mettre la chicane sur ce<br />
point, et les arguments d'ordre référendaire qu'ont soulignés<br />
MM. les députés Dellberg et Germanier sont dignes d'être retenus.<br />
C'est possible que vis-à-vis <strong>du</strong> peuple ce soit une garantie qui<br />
l'engage à voter oui. Pour le succès que nous voulons à ce décret,<br />
je retire ma proposition.<br />
Hr. Abgeordneter Paul-Eugen Burgener.<br />
Herr Präsident, geehrte Herren ! Wir stehen vor der Annahme<br />
des Dekretes wonach der Staatsrat ermächtigt wird eine Anleihe<br />
von Fr. 20,000,000.— zum Ausbau und zur Verbesserung des Strassennetzes<br />
aufzunehmen. Diese Arbeit wird in mehrere Lose aufgeteilt<br />
und für jedes Los werden viele Eingaben von Unternehmern<br />
beim Staatsrat einlaufen. Bezüglich dieser Eingaben erlaube<br />
ich mir auf eine Frage, die vorhin von Herrn Perraudin aufgeworfen<br />
wurde, zurückzukommen. Er behauptete, dass die Mitglie-<br />
120
der des Walliser-Baumeisterverbandes ihre Eingaben, bevor sie an<br />
das Baudepartement gelangen, zuerst dem Verband unterbreiten<br />
müssen. Dort werden die Eingaben mit den höchsten und den<br />
niedrigsten Preisen ausgeschieden und nur mehr die mittleren<br />
in Berücksichtigung gezogen und dem Baudepartement vorgelegt.<br />
Wenn dem wirklich so ist, so finde ich, dass Herr Abgeordneter<br />
Perraudin Recht hatte, als er erklärte, es bestehe keine Freiheit<br />
mehr unter den Unternehmern. Durch dieses Vorgehen werden<br />
zudem die Arbeiten natürlich ganz merklich verteuert. Angenommen,<br />
es werde eine Arbeit ausgeschrieben und es laufen Eingaben<br />
von Fr. 350, 400, 450, 500 und 700,000.— ein ; die Eingaben<br />
von Fr. 350 und 400,000.— wie jene von Fr. 700,000.— werden<br />
einfach ausgeschieden und es fallen nur mehr die mittleren Eingaben<br />
in Betracht. Dies ist im Augenblicke, wo wir über das 20<br />
Millionen-Dekret abstimmen eine unbefriedigende Lage, so dass<br />
es sich ohne Zweifel lohnt die Behauptungen des Abgeordneten<br />
Louis Perraudin näher zu prüfen. Ich mache mir folgende Ueberlegung.<br />
Wenn ein Unternehmer eine Eingabe ausarbeitet, so tut<br />
er dies auf Grund seiner Erfahrungen und Sachkenntnisse und er<br />
errechnet danach das Total der Baukosten derart, dass er auch<br />
bei massigen Preisen noch einen Gewinn herausschlagen kann.<br />
Wenn er nun bei der Vorprüfung der Eingabe <strong>du</strong>rch den Verband<br />
wegen zu niedriger Preise ausscheidet, schädigt man dem Staat.<br />
Ich bitte das Baudepartement und den Staatsrat diese Frage zu<br />
prüfen. Es handelt sich hier um eine Angelegenheit die wir im<br />
Grossen Rat aufgreifen müssen. Wenn wir es nämlich hier nicht<br />
tun, wird die nachher im Volk breitgeschlagen. Ich glaube, dass<br />
wir hier saubere und klare Stellung beziehen müssen.<br />
M. le député Louis Perraudin.<br />
Monsieur le Président, Messieurs, je me permettrai de déclarer<br />
à M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten, non seulement par politesse,<br />
que je reconnais sa droiture personnelle. Je ne cherche même<br />
pas à le mettre sous tutelle. Mais je sais, Monsieur le <strong>Conseil</strong>ler<br />
d'<strong>Etat</strong> — c'est un point spécial qui ne prendra pas long — qu'une<br />
compagnie d'électricité a offert 20,000 francs à un fonctionnaire<br />
qui les a refusés. Par conséquent, comme M. le député Biollaz,<br />
nous avons le droit de le dire ici. C'est la seule réflexion que<br />
j'avais à faire.<br />
Je tiens à lire au nom <strong>du</strong> groupe social-paysan une déclaration<br />
concernant notre vote :<br />
« Le groupe social-paysan indépendant regrette de devoir s'abstenir<br />
pour le vote <strong>du</strong> décret relatif à l'emprunt de vingt millions.<br />
Il est partisan de l'amélioration de notre réseau routier.<br />
121
» Il ne peut toutefois, par un vote affirmatif, paraître approuver<br />
une politique financière nettement insuffisante.<br />
» Il n'a pas obtenu par ailleurs les sécurités demandées par<br />
lui quant au plan et à l'exécution des travaux (commission d'expert«<br />
en vue d'éviter le renouvellement d'erreurs assez fréquemment<br />
constatées en <strong>Valais</strong> en matière routière).<br />
» Il convient aussi de ne pas réserver quasiment toute l'action<br />
constructive <strong>du</strong> canton exclusivement aux moyens de communication<br />
et il convient de réserver certains de ces travaux pour une<br />
période économiquement moins favorable (prix de l'œuvre moins<br />
élevé, occupation de la main-d'œuvre indigène, etc.). »<br />
Voilà les raisons pour lesquelles, à regret, et sans opposition<br />
contre le développement routier, le groupe social-paysan s'abstiendra.<br />
Hr. Abgeordneter Peter von Roten.<br />
Herr Präsident und Herren ! Ich möchte nur noch eine Frage<br />
aufwerfen, die im Kanton Wallis von einer gewissen Bedeutung<br />
ist und auf die ich in diesem Saale schon oft hingewiesen habe.<br />
Wie ich aus dem Munde des Vorstehers des Baudepartementes<br />
hörte, wurde eigentlich das heutige Strassentracé mit sehr wenig<br />
Kosten erstellt : es wurde einfach Gravier über die alte Landstrasse<br />
geschüttet. Diejenigen unter uns, die Autofahrer sind,<br />
haben feststellen müssen, dass die Strasse im Unterwallis, beziehungsweise<br />
bis Siders, dort wo sie auf der Sonnenseite ist, im<br />
Winter in einem viel besseren Zustand ist als im Oberwallis, wo<br />
sie auf der Schattenseite ist. Wenn man nun so bedeutende<br />
Beträge in den Ausbau der Strassen stellt wäre die Idee von Herrn<br />
Abgeordneten Perraudin doch studierenswert, das alte Tracé<br />
der Landstrasse als Einbahntracé beizubehalten und für die entgegengesetzte<br />
Richtung ein neues Tracé auszudenken, das dann auf<br />
der Sonnenseite wäre und den grossen Vorteil hätte im Winter<br />
bedeutend besser zu sein. Ich weiss, dass ich hier eine Frage aufwerfe,<br />
die technisch gewisse Schwierigkeiten darbietet, die aber<br />
von einer derartigen Bedeutung ist, dass sie meiner Ansicht nach<br />
nicht ohne weiteres übergangen werden kann. Man investiert viel,<br />
viel Geld in die Pfynwaldstrasse, die in Gottes Namen im Winter<br />
immer in schlechtem Zustand sein wird. Man könnte vielleicht mit<br />
dem gleichen Geld oder mit weniger Geld sich eine Strassenverbin<strong>du</strong>ng<br />
über Salgesch-Leuk-Gampel machen, die bedeutend<br />
besser wäre. Ich möchte daher dem Hohen Staatsrat und dem<br />
Baudepartement diese prinzipielle Frage stellen, ob diese schon<br />
einmal mit dem nötigen Ernst behandelt wurde und ob er nicht<br />
122
der Meinung sei, dass es für den Unterhalt der Strasse von grossem<br />
Vorteil wäre.<br />
Le décret est accepté en seconds débats.<br />
La séance est close à 12 h. 15.<br />
Séance <strong>du</strong> 3 février 1954<br />
Présidence : M. le Président Revaz.<br />
La séance est ouverte à 8 h. 15.<br />
L'ordre <strong>du</strong> jour appelle l'examen <strong>du</strong> projet de décret sur<br />
l'état civil.<br />
Rapportent : MM. les députés Taramarcaz et Venetz.<br />
MESSAGE<br />
accompagnant le projet de décret sur l'état civil<br />
Sion, le 16 octobre 19S3.<br />
AU GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les députés,<br />
Le 1 er juin 1953, le <strong>Conseil</strong> fédéral a adopté le texte d'une nouvelle ordonnance<br />
sur l'état civil. Elle remplace celle <strong>du</strong> 18 mai 1928 et entrera en vigueur<br />
le 1 er janvier 1954.<br />
L'ordonnance de 1928 avait intro<strong>du</strong>it des innovations importantes dont la<br />
création <strong>du</strong> registre fédéral des familles fut la principale. Il s'est révélé au cours<br />
de 25 ans de pratique que certaines dispositions de l'ordonnance étaient insuffisantes<br />
en sorte qu'il a été nécessaire de les adapter à la pratique et aux exigences<br />
nouvelles. L'ordonnance <strong>du</strong> 1" juin 1953 a comblé ces lacunes et contient<br />
les dispositions d'exécution requises par la loi fédérale <strong>du</strong> 29 septembre 1952<br />
sur l'acquisition et la perte de la nationalité suisse.<br />
Notre canton avait édicté le 15 mai 1931 un décret sur le service de l'état<br />
civil qui fut revisé le 24 janvier 1945 sur des points tout à fait secondaires relatifs<br />
au tarif des émoluments. Au début de 1950, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a chargé le<br />
Département de justice de la surveillance de l'état civil qui autrefois dépendait<br />
<strong>du</strong> Département de l'intérieur.<br />
Ce transfert de pouvoir et les modifications prévues par la nouvelle ordonnance<br />
<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral exigent la revision de notre décret sur le service de<br />
l'état civil.<br />
Le projet que nous avons l'honneur de vous soumettre propose quelques<br />
innovations et tend à l'ajustement <strong>du</strong> traitement des officiers de l'<strong>Etat</strong> civil. II<br />
prévoit que les questions de caractère purement administratif et le tarif des<br />
émoluments feront l'objet de décisions spéciales <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
Le projet comprend 32 articles.<br />
123
Le chapitre premier traite de l'organisation des offices de l'état civil, de<br />
la nomination et de la formation des officiers de l'état civil et de leurs devoirs<br />
en général.<br />
La disposition prévoyant que l'arrondissement de l'état civil correspond<br />
dans la règle à la circonscription paroissiale disparaît dans le texte <strong>du</strong> premier<br />
article. Cette disposition qui date de 1876 est dépassée, à notre avis, surtout<br />
depuis l'intro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> registre des familles. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> veillera à diminuer,<br />
si possible, le nombre des petits arrondissements et ne permettra le partage<br />
d'un arrondissement que dans le cas de nécessité.<br />
L'art. 3, al. 2 spécifie que la femme est éligible comme officier de l'état<br />
civil. Il confirme un état de fait qui existe depuis quelques années et qui est<br />
conforme à la pratique sur le terrain fédéral.<br />
L'article 4, al. 3 fixe la limite d'âge à 70 ans.<br />
Art. 5. — Le mode de nomination actuel ne satisfait pas. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
ne choisit pas le candidat, il confirme celui qui est présenté. Nous prévoyons<br />
la mise au concours public des postes devenus vacants. La commune sera enten<strong>du</strong>e<br />
comme cela se pratique maintenant.<br />
Les articles 6 et 7 ont trait à l'instruction des officiers de l'état civil. Autrefois,<br />
ces fonctionnaires n'avaient qu'à enregistrer des naissances, des décès et<br />
des mariages. Depuis la création <strong>du</strong> registre des familles, ils sont appelés à<br />
appliquer de nombreuses dispositions relatives au droit des personnes et de<br />
famille et au droit de cité. On exige d'eux des notions claires dans ce domaine.<br />
C'est pourquoi il est absolument nécessaire d'organiser des cours d'instruction.<br />
L'art. 7 donnera à l'autorité de surveillance la possibilté d'organiser ces cours.<br />
Les art. 10 et 11 <strong>du</strong> chapitre II désignent l'autorité cantonale de surveillance<br />
immédiate. Les questions de détail seront traitées dans le règlement d'exécution.<br />
Le chapitre III (art. 12 à 15) règle la question des traitements. Le traitement<br />
fixe est porté de 40 à 45 centimes par personne. Les officiers de l'état<br />
civil réclament depuis quelque temps déjà l'ajustement de leur traitement. Le<br />
moment est venu de tenir compte dans une certaine mesure de leur revendication.<br />
La nouvelle ordonnance leur imposera des obligations qui n'existaient pas jusqu'à<br />
présent, notamment en matière de communications.<br />
L'art. 13 prévoit un modique supplément de traitement pour les officiers<br />
de l'état civil dans l'arrondissement desquels se trouvent des établissements hospitaliers.<br />
En <strong>Valais</strong> comme ailleurs, la population a de plus en plus tendance<br />
à se faire soigner dans les hôpitaux et les maternités. Les statistiques constatent<br />
que 50 % environ des naissances et des décès inscrits dans les registres des arrondissements<br />
de Brigue, Viège, Sierre, Sion, Martigny, Saint-Maurice et Monthey<br />
concernent des personnes qui ne sont pas domiciliées dans ces arrondissements.<br />
Un travail supplémentaire important incombe de ce fait aux officiers de l'état<br />
civil en question. Il est donc juste de leur accorder une petite rémunération spéciale<br />
pour ce travail.<br />
Quant au tarif des émoluments pour les opérations effectuées dans un intérêt<br />
privé, il fera l'objet d'un arrêté spécial <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> soumis à la sanction<br />
<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral. Il convient de prévoir un arrêté administratif qui puisse être<br />
modifié sans qu'il soit nécessaire d'alerter l'autorité législative, comme cela a<br />
été le cas en 1945. Les modifications d'un tarif sont fréquentes, ainsi par exemple<br />
dans le cas de création d'une nouvelle formule ou de réimpression <strong>du</strong> livret de<br />
famille, etc. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> tiendra compte des normes appliquées dans les<br />
autres cantons.<br />
Le chapitre IV détermine les prestations de l'<strong>Etat</strong> et des communes. Les<br />
frais résultant des cours d'instruction seront partagés entre l'<strong>Etat</strong> et la commune.<br />
Le chapitre IV contient les dispositions diverses.<br />
124
Aux termes de l'art. 23, les bourgeois ont l'obligation de tenir un double<br />
<strong>du</strong> registre des familles bourgeoises, remplaçant l'ancien registre des bourgeois.<br />
Afin de prévenir, en cas de sinistre, la destruction simultanée de l'original et<br />
<strong>du</strong> double <strong>du</strong> registre, il est interdit de conserver le double dans le même bâtiment<br />
que l'original.<br />
Art. 24. — La nouvelle ordonnance fédérale ne prescrit plus le registre des<br />
publications de mariage. Comme il s'agit en réalité d'un répertoire et non pas<br />
d'un registre, l'autorité fédérale a laissé aux cantons le soin de régler cette<br />
question.<br />
L'art. 25 exprime une vérité connue, mais comme les divergences dans les<br />
différents registres sont assez fréquentes, il n'est certainement pas inutile de<br />
préciser que l'inscription figurant au registre des naissances doit faire règle en<br />
ce qui concerne le nom et les prénoms d'une personne.<br />
Art. 26. — Il existe dans notre canton un certain nombre de noms patronymiques<br />
à l'orthographe variable et incertaine. Il en résulte parfois de graves<br />
ennuis pour les intéressés et les officiers de l'état civil ne savent plus à quoi s'en<br />
tenir. L'art. 26 permettra d'éliminer peu à peu ces difficultés. Dans les cas compliqués,<br />
on appliquera l'art. 25.<br />
L'art. 27 consacre un état de fait. Les précédents décrets ne spécifiaient<br />
pas par qui le permis d'inhumer devait être délivré.<br />
Art. 28. — En droit valaisan, seuls les notaires ont en principe qualité pour<br />
instrumenter les actes authentiques. L'art. 50 L. A. <strong>du</strong> CCS dispose que l'officier<br />
de l'état civil <strong>du</strong> lieu de naissance de l'enfant peut aussi constater en la forme<br />
authentique la reconnaissance de l'enfant naturel. Nous pensons que cette disposition<br />
ne doit pas être éten<strong>du</strong>e à d'autres officiers de l'état civil, sans modification<br />
préalable de la loi, comme l'avaient fait les décrets de 1931 et de 1945.<br />
L'art. 29 est la simple répétition de l'art. 112 de l'ordonnance fédérale. La<br />
reconnaissance de l'enfant naturel par sa mère est une institution étrangère au<br />
droit suisse. L'acte de reconnaissance dressé en pareil cas n'a pas le caractère<br />
d'un acte authentique. Rien ne s'oppose donc à ce qu'il soit dressé par un officier<br />
de l'état civil autre que celui <strong>du</strong> lieu de naissance de l'enfant.<br />
L'art. 30 prévoit que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> édictera un règlement d'exécution.<br />
Ce règlement sera élaboré, si possible, cette année encore, pour être soumis à<br />
l'approbation <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral. Il contiendra les dispositions d'exécution d'ordre<br />
purement administratif.<br />
Le chapitre VI énonce les dispositions finales. A l'occasion des nominations<br />
périodiques de 1953, le <strong>Conseil</strong> fédéral a avisé les officiers de l'état civil que la<br />
limite d'âge serait fixée à 70 ans à partir <strong>du</strong> 31 décembre 1954. C'est pourquoi<br />
l'entrée en vigueur de l'art. 4, al. 3 est retardée {usa u'à. cette date.<br />
En espérant que la Haute Assemblée voudra bien adopter le projet qui<br />
lui est présenté, nous vous assurons, Monsieur le Président et Messieurs, de<br />
notre haute considération et saisissons cette occasion pour vous recommander<br />
avec nous à la protection divine.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
125
BOTSCHAFT<br />
zum Entwurf eines Dekretes über das Zivilstandswesen<br />
Sitten, den 16. Oktober 1953.<br />
AN DEN GROSSEN RAT DES KANTONS WALLIS<br />
Herr Präsident,<br />
Herren Abgeordnete !<br />
Der fiundesrat hat am 1. Juni 53 eine neue Verordnung über das Zivilstandswesen<br />
erlassen, welche die Verordnung vom 18. Mai 1928 ersetzt und am 1. Januar<br />
1954 in Kraft treten wird.<br />
Die Verordnung aus dem Jahre 1928 hatte wichtige Neuerungen eingeführt,<br />
von denen insbesondere das Familienregister zu erwähnen ist. Während ihrer<br />
25jährigen Geltungsdauer zeigte es sich, dass manche Vorschriften unzulänglich<br />
waren, so dass es sich schliesslich notwendig erwies, die Verordnung auszubauen<br />
und sie zugleich dem Rundesgesetz vom 29. September 1952 über den Erwerb<br />
und den Verlust des Schweizerbürgerrechts anzupassen.<br />
Unser Kanton hatte am 15. Mai 1931 ein Dekret über den Zivilstandsdients<br />
erlassen, das am 24. Januar 1945 in bezug auf den Gebührentarif revidiert wurde.<br />
Anfangs 1950 übertrug der Staatsrat das bisher in der Zuständigkeit des Departements<br />
des Innern liegende Zivilstandswesen dem Justizdepartement.<br />
Diese Zuständigkeitsübertragung sowie die in der neuen Zivilstandsverordnung<br />
vorgesehenen Aenderungen zwingen zur Revision unseres Zivilstandsdekretes.<br />
Die Vorlage führt einige Neuerungen ein und zielt auf die Anpassung des<br />
Gehaltes der Zivilstandsbeamten hin. Fragen von rein verwaltungsrechtlicher<br />
Natur und Gebühren sollen in besonderen Beschlüssen des Staatsrates behandelt<br />
werden.<br />
Die Vorlage umfasst 32 Artikel.<br />
Das erste Kapitel behandelt die Organisation der Zivilstandsämter, die<br />
Ernennung und die Ausbil<strong>du</strong>ng der Zivilstandsbeamten sowie deren Aufgaben<br />
im allgemeinen.<br />
Die Bestimmung, wonach der Zivilstandskreis in der Regel mit dem<br />
Gebiet der Pfarrei übereinstimmt, fällt dahin. Diese aus dem Jahre 1876<br />
datierende Bestimmung ist u.E. überholt, jedenfalls seit der Schaffung des<br />
Familienregisters. Der Staatsrat wird danach trachten, die Anzahl der kleinen<br />
Zivilstandskreise zu vermindern. Die Teilung eines bestehenden Kreises soll nur<br />
im Notfalle bewilligt werden.<br />
Der Art. 3 sieht die Wählbarkeit der Frauen vor und bestätigt damit einen<br />
mehjährigen Tatbestand.<br />
Der Art. 4, Abs. 3 setzt die Altersgrenze der Beamten auf das erfüllte 70.<br />
Altersjahr fest.<br />
Art. 5. — Der gegenwärtige Wahlmo<strong>du</strong>s ist unbefriedigend. Die Ernennungsbehörde<br />
bestätigt in der Regel lediglich den vorgeschlagenen Kandidaten, hat<br />
meistens keine Auswahl. Frei gewordene Stellen sollen nun ausgeschrieben<br />
werden. Die Gemeindeverwaltung wird, wie bisher vor der Wahl, angehört<br />
werden.<br />
Die Art. 6 u. 7 befassen sich mit der Ausbil<strong>du</strong>ng der Zivilstandsbeamten.<br />
Früher hatten diese Beamten <strong>du</strong>rchwegs nur Geburten, Todesfälle und Trauungen<br />
einzutragen. Seit der Einführung des Familienregisters haben sie zahlreiche<br />
Bestimmungen über das Personen- und Familienrecht sowie über das Bürgerrecht<br />
anzuwenden. Man muss von ihnen genaue Kenntnisse auf diesen Gebieten<br />
verlangen. Es wird daher dringend notwendig periodische Instruktionskurse<br />
126
<strong>du</strong>rchzuführen. Gemäss Artikel 7 wird es der Aufsichtsbehörde möglich sein,<br />
solche Kurse zu veranstalten.<br />
In den Art. 10 und 11 (II. Kapitel) werden die kantonalen Aufsichtsbehörden<br />
bezeichnet. Die Oberaufsicht obliegt dem Staatsrat. Die unmittelbare Aufsicht<br />
wird dem Justizdepartement zugewiesen. Detailfragen werden ins Ausführungsreglement<br />
verwiesen.<br />
Das III. Kapitel (Art. 12 bis 15) regelt die Gehaltsfrage. Das feste Gehalt<br />
wird von 40 auf 45 Rappen pro Einwohner erhöht. Die Anpassung des Gehaltes<br />
wird von den Zivilstandsbeamten seit Jahren begehrt. Die Zeit ist gekommen,<br />
ihrem Begehren zu entsprechen. Die kommende Zivilstandsverordnung wird<br />
ihnen neue Aufgaben aufbürden, insbesondere auf dem Gebiete der amtlichen<br />
Mitteilungen.<br />
Art. 13 sieht eine kleine Sonderzulage vor für die Beamten in deren Kreis<br />
sich Spitäler befinden. In unserm Kanton wie anderorts nimmt die Bevölkerung<br />
die Anstaltspflege immer mehr in Anspruch. Die Statistiken ergeben, dass etwa<br />
50 % der in den Kreisen von Brig, Visp, Siders, Sitten, Martinach, St. Maurice<br />
und Monthey registrierten Geburten und Todesfälle Personen betreffen, die nicht<br />
in diesen Kreisen wohnhaft sind. Diese Registrierung und die damit verbundenen<br />
Mitteilungen verursachen den in Frage kommenden Beamten eine bedeutende<br />
Mehrarbeit. Es geziemt sich ihnen dafür eine Sonderentschädigung auszurichten.<br />
Der Gebührentarif für Verrichtungen, die in einem privaten Interesse vorgenommen<br />
werden, soll Gegenstand eines besondern Staatsratsbeschlusses bilden.<br />
Derartige Bestimmungen sind aus technischen Gründen im Dekret auszuschalten,<br />
da sie jedesmal wenn ein neues Formular eingeführt oder auch wenn das<br />
Familienbüchlein neu gedruckt wird, ergänzt oder abgeändert werden müssen.<br />
Der Staatsrat wird sich in diesem Beschlüsse, welcher der Genehmigung des<br />
Bundesrates unterhegt, an die in andern Kantonen angewendeten Normen halten.<br />
Im IV. Kapitel werden die Leistungen des Staates und der Gemeinde<br />
bestimmt. Die Kosten der Instruktionskurse sollen je zur Hälfte vom Staat und<br />
von den Gemeinden übernommen werden.<br />
Das V. Kapitel enthält verschiedene Bestimmungen.<br />
Nach Art. 23 werden die Bürgerschaften verpflichtet ein Doppel des<br />
Familienregisters zu führen. Das Doppel ersetzt das ehemalige Bürgerregister und<br />
soll nicht im gleichen Gabäude aufbewahrt werden, in dem das Originalregister<br />
untergebracht ist, damit soll verhütet werden, dass Original und Doppel, bei<br />
Brand, gleichzeitig zerstört werden.<br />
Art. 24. — In der neuen Zivilstandsverordnung wird die Führung des Verzeichnisses<br />
der auswärtigen Verkün<strong>du</strong>ngen nicht mehr vorgeschrieben. Es ist<br />
dem kantonalen Recht vorbehalten, dies vorzuschreiben.<br />
Art. 25 spricht eine bekannte Wahrheit aus, die hier aber nicht ohne<br />
Grund in Erinnerung gebracht wird. Es kommt nicht selten vor, dass der<br />
Familienname und die Vornamen einer Person in den verschiedenen Registern<br />
ungleich geschrieben sind. Man soll diesfalls wissen, dass die Einschreibung im<br />
Geburtsregister, bis zum Beweise des Irrtums, massgebend ist.<br />
Art. 26. — Es gibt in unserm Kanton eine ganze Anzahl von Familiennamen,<br />
deren Schreibart veränderlich und unsicher ist. Diese unstete Rechtschreibart<br />
verursacht den Namenträgern mitunter grosse Unannehmlichkeiten und den Zivilstandsbeamten<br />
viel Kopfzerbrechen.<br />
Der Art. 26 bezweckt diese Schwierigkeiten nach und nach zu beheben.<br />
In schwierigeren Fällen wird Artikel 25 Anwen<strong>du</strong>ng finden.<br />
Art. 27. — Die Bestattungsbewilligung ist von jeher <strong>du</strong>rch den Zivilstandbeamten<br />
ausgestellt worden, der den Tod in seinem Register eingetragen<br />
hat. Die frühern Dekrete bestimmten jedoch nicht, von wem diese Bewilligung<br />
auszustellen sei.<br />
127
Art. 28. — Nach Walliser Recht ist eigentlich nur der Notar Urkundsperson.<br />
Im Artikel 50 EG zum ZGB wird jedoch bestimmt, dass die öffentliche Beurkun<strong>du</strong>ng<br />
der Anerkennung eines ausserehelichen Kindes auch <strong>du</strong>rch den Zivilstandsbeamten<br />
des Geburtsortes des Kindes vorgenommen werden kann. Durch<br />
die früheren Dekrete ist diese Bestimmung auf andere Zivilstandsbeamte ausgedehnt<br />
worden. Wir halten dies für unzulässig und dem EG zum ZGB widersprechend.<br />
Der Art. 29 wiederholt den Wortlaut des Artikels 112 der neuen Zivilstandsverordnung.<br />
Die Anerkennung des ausserehelichen Kindes <strong>du</strong>rch die Mutter<br />
ist dem Schweiz. Rechte fremd. Die Urkunde ist diesfalls nicht eine öffentliche<br />
Urkunde. Sie darf somit auch von einem andern Zivilstandsbeamten als demjenigen<br />
des Geburtsortes des Kindes errichtet werden.<br />
Art. 30 beauftragt den Staatsrat mit dem Erlass eines Ausführungsreglementes.<br />
Dasselbe soll, wenn möglich, noch dieses Jahr ausgearbeitet und<br />
dem Bundesrat zur Genehmigung vorgelegt werden. Die Bestimmungen verwaltungsrechlicher<br />
Natur sollen darin aufgenommen werden.<br />
Das VI. Kapitel enthält die Schlussbestimmungen. Bei den diesjährigen<br />
periodischen Ernennungen hat der Staatsrat den Zivilstandsbeamten mitgeteilt,<br />
dass die 70jährigen am 31. Dezember 1954 vom Amte zurücktreten müssen. Aus<br />
diesem Grunde soll die Bestimmung des Artikels 4, Abs. 3 diesem Zeitpunkt<br />
in Kraft treten.<br />
Wir hoffen, dass die Hohe Versammlung diese Vorlage genehmigen wird<br />
und benützen diesen Anlass, um Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
die Versicherung unserer ehrerbietigen Hochachtung zu erneuern und Sie, samt<br />
uns, dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
M. R. Taramarcaz, rapporteur français.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, la commission chargée de<br />
rapporter sur cet objet se compose de<br />
MM. Paul de Courten, président<br />
Otto Venetz, vice-président<br />
Pierre Corthey,<br />
Raymond Héritier<br />
et votre serviteur, membres.<br />
Elle a désigné M. Venetz comme rapporteur de langue allemande<br />
et votre serviteur pour la langue française.<br />
Elle a siégé les 31 octobre et 11 novembre 1953.<br />
Sa première séance a été honorée de la présence de M. le <strong>Conseil</strong>ler<br />
d'<strong>Etat</strong> Dr Schnyder, Chef <strong>du</strong> Département de justice, et<br />
de ses distingués collaborateurs MM. Volken et Perraudin <strong>du</strong> service<br />
cantonal de l'état civil et <strong>du</strong> contentieux.<br />
Donnant suite au message <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, la commission a<br />
discuté ce décret article par article et l'a adopté dans son ensemble<br />
sans y apporter de grandes modifications. Toutefois, elle vous<br />
propose d'en alléger le texte en supprimant un certain nombre de<br />
128
dispositions déjà comprises dans la loi d application <strong>du</strong> C. C.-S. ou<br />
dans la nouvelle ordonnance fédérale sur le service de l'état civil.<br />
C'est notamment le cas des points 1, 2 et 3 de l'article 10 au chapitre<br />
II et 5 de l'article 16 ainsi que le dernier point de l'article<br />
21 <strong>du</strong> chapitre IV.<br />
L'article 12 <strong>du</strong> chapitre III fixant le traitement a fait l'objet<br />
d'un échange de vues plus approfondi ; les organes de l'Association<br />
cantonale des officiers de l'état civil ayant fait parvenir une<br />
lettre-requête demandant l'adaptation de celui-ci aux conditions<br />
d'existence actuelles et cela depuis un certain nombre d'années.<br />
Après mûr examen, tenant compte d'une part de la hausse<br />
générale <strong>du</strong> coût de la vie et des différentes obligations supplémentaires<br />
imposées par la nouvelle ordonnance fédérale en la<br />
matière, ainsi que par le présent décret, la commission unanime<br />
a estimé juste de vous prier de porter à Fr. 0.50 par personne<br />
domiciliée dans l'arrondissement d'après le dernier recensement<br />
fédéral, le chiffre de base des traitements.<br />
Enfin, la nécessité <strong>du</strong> présent décret répondant à une obligation<br />
immédiate, la commission vous prie aussi de voter l'entrée<br />
en matière.<br />
PROJET DE DECRET<br />
sur l'état civil<br />
LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />
Vu les articles 39 et suivants <strong>du</strong> CCS et 52 <strong>du</strong> Titre Final de ce code ;<br />
Vu les articles 64 et 65 de la loi d'application <strong>du</strong> CCS <strong>du</strong> 15 mai 1912 ;<br />
Vu l'ordonnance <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral sur l'état civil <strong>du</strong> 1 er juin 1953 ;<br />
Vu le message <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> 16 octobre 1953 ;<br />
Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
décrète :<br />
CHAPITRE PREMIER<br />
ORGANISATION ET NOMINATIONS<br />
Article premier. — Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> délimite les arrondissements de l'état<br />
civil et désigne le siège de chaque office.<br />
Il peut réunir deux ou plusieurs arrondissements lorsque les circonstances<br />
le permettent ou diviser exceptionnellement un arrondissement dont l'éten<strong>du</strong>e ou<br />
la population rendrait cette division nécessaire.<br />
Pas d'observation.<br />
DEKRET<br />
über das Zivilstandswesen<br />
(Entwurf des Staatsrates)<br />
DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />
Eingesehen die Artikel 39 und folgende des Zivilgesetzbuches und Art. 52<br />
des Schlusstitels dieses Gesetzbuches ;<br />
129
Eingesehen die Artikel 64 und 65 des Einführungsgesetzes zum Zivilgesetzbuche<br />
;<br />
Eingesehen die Verordnung des Bundesrates über das Zivilstandswesen vom<br />
1. Juni 1953;<br />
Eingesehen die Botschaft vom 16. Oktober 1953 ;<br />
Auf Antrag des Staatsrates,<br />
beschliesst :<br />
I. KAPITEL<br />
ORGANISATION UND ERNENNUNGEN<br />
Erster Artikel. — Der Staatsrat umschreibt die Zivilstandskreise und bezeichnet<br />
den Amtssitz.<br />
Er kann zwei oder mehrere Kreise zusammenlegen wenn die Verhältnisse<br />
es gestatten oder ausnahmsweise einen Kreis teilen wenn dessen Umfang oder<br />
Bevölkerung diese Teilung notwendig macht.<br />
Keine Bemerkung.<br />
M. J. Zimmermann, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, permettez-moi<br />
de faire une proposition en ce qui concerne cet article premier.<br />
Je voudrais que le premier alinéa soit modifié en ce sens qu'il<br />
soit indiqué : « Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> délimite les arrondissements de<br />
l'état civil et désigne le siège de chaque office qui correspond,<br />
en règle générale, à la circonscription communale. » Jusqu'à maintenant<br />
c 'était la circonscription paroissiale qui déterminait le<br />
siège et l'éten<strong>du</strong>e des arrondissements d'état civil. Il est normal<br />
de supprimer cet état de chose mais on devrait, je crois, préciser<br />
que dorénavant cela correspondra à la commune.<br />
En effet, c'est là une manière d'affirmer, et de sauvegarder<br />
s'il en est besoin, l'autonomie communale et son importance qu'on<br />
a tendance actuellement à minimiser. D'autre part, au point de<br />
vue pratique, cette adjonction se légitime <strong>du</strong> fait que nombre<br />
d'autres articles de la loi parlent de la commune et non pas de<br />
l'arrondissement. Il en est ainsi, par exemple, de l'article 12,<br />
deuxième alinéa : « la moitié <strong>du</strong> traitement annuel est à la charge<br />
de l'<strong>Etat</strong> et la moitié à la charge de la commune » ; article 13 :<br />
« l'officier d'état civil perçoit de la commune un émolument d'un<br />
franc cinquante pour chaque feuillet » ; article 14 : « ce supplément<br />
est pour la moitié à la charge de l'<strong>Etat</strong> et pour la moitié à<br />
la charge de la commune... ». La commune joue donc dans toute<br />
la loi un rôle important pour déterminer en particulier, nous<br />
venons de le voir, les émoluments de l'officier d'état civil. C'est<br />
pourquoi je propose cette adjonction à l'alinéa 1 de l'article premier.<br />
Par contre, je crois que l'alinéa 2 de cet article est absolument<br />
superflu. Si l'alinéa 1 dit que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> délimite les arrondissements,<br />
il est inutile de dire « il peut réunir des arrondisse-<br />
130
ments, il peut en diviser d'autres » ; c'est là précisément délimiter<br />
les arrondissements, pour les faire plus grands ou plus petits.<br />
M. de Courten, président de la commission.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, ainsi que l'a fait remarquer<br />
M. le député Zimmermann, la circonscription paroissiale était<br />
une notion dépassée. Et c'est le motif pour lequel nous y avons<br />
renoncé. Si M. Zimmermann n'avait pas inséré dans sa proposition<br />
les mots « dans la règle », nous serions obligé d'en proposer<br />
le rejet.<br />
Effectivement vous avez, de par la topographie, des communes<br />
qui doivent être divisées en plusieurs arrondissements d'état civil.<br />
Je pense spécialement aux communes composées d'une agglomération<br />
principale en plaine avec des hameaux à la montagne.<br />
Ces hameaux ont parfois une église, des écoles et ils forment une<br />
paroisse. A ce moment-là nous ne pouvons pas supprimer ces offices<br />
d'état civil. Cela heurterait les traditions et apporterait des<br />
complications.<br />
Quant au second alinéa, j'estime qu'il faut le conserver. Il<br />
donne une précision aux mots « dans la règle ».<br />
Je crois que nous pourrions accepter le texte <strong>du</strong> premier<br />
alinéa tel que M. Zimmermann l'a proposé ; mais il ne faut pas<br />
supprimer le second alinéa qui explique les mots « dans la règle »<br />
et leur donne tout leur sens.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Schnyder.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, il faut excuser mon retard<br />
mais j'ai été retenu à mon bureau par des visiteurs qui tenaient<br />
absolument à parler au <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>...<br />
En ce qui concerne l'article premier, nous vous rappelons<br />
qu'au siècle passé, jusqu'à l'élaboration de la loi fédérale sur<br />
l'état civil, c'était les desservants de paroisse qui tenaient les<br />
livres de l'état civil dans les paroisses. Il restait à identifier les<br />
cercles des paroisses avec les cercles de l'état civil. Pour la partie<br />
allemande <strong>du</strong> canton, c'est encore aujourd'hui la règle. Par exemple,<br />
l'état civil de Brigue englobe les communes de Brigue et Glis,<br />
qui dans certaines questions, comme par exemple celle qui concerne<br />
le Pont de Napoléon, ne sont pas toujours d'accord, mais<br />
pour l'état civil nous n'avons aucune difficulté.<br />
Je me réserve, si vous admettez aujourd'hui une exception à<br />
cette règle, d'y revenir à la seconde lecture car il s'agit ici de<br />
décrets techniques où il est très dangereux d'opérer des changements<br />
au pied levé parce qu'on ne se rend pas toujours compte<br />
de l'état de fait et des dispositions légales. Il est clair que sous<br />
131
certains rapports il peut paraître normal que la commune soit<br />
identique à l'arrondissement bien que des cas tout à fait spéciaux<br />
puissent se pro<strong>du</strong>ire.<br />
Il n'est pas nécessaire de modifier cet article, on peut y<br />
apporter des changements sans pour autant trop charger le règlement.<br />
Le second alinéa me paraît absolument indispensable et je<br />
regrette de devoir demander qu'on le maintienne.<br />
Cette exception doit être prévue bien qu'on ne fasse rien<br />
sans demander l'avis des communes. Mais on ne peut pas lier les<br />
communes par une règle qui peut ne pas se révéler pratique à<br />
l'avenir.<br />
Hr. von Roten, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich möchte hier nur<br />
eine Bemerkung machen. Ich glaube, es hat hier keinen Sinn dieses<br />
Dekret übermässig zu belasten und im zweiten Satz hineintun<br />
was im ersten Satz steht.<br />
Ich finde, dass der Absatz 2 überflüssig ist, da ja der Staatsrat<br />
auf Grund von Absatz 1 alle Kompetenzen hat.<br />
Ich glaube als Liebhaber der Einfachheit werden wir den Antrag<br />
von Herrn Zimmermann unterstützen, der nun klarer und<br />
einheitlicher ist.<br />
M. le Président Revaz.<br />
Messieurs les députés, nous nous trouvons en présence d'une<br />
proposition de M. le député Zimmermann au premier alinéa qui<br />
demande l'adjonction : « qui, dans la règle, correspond à la circonscription<br />
communale ». Cette proposition est acceptée par la<br />
commission et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
Une deuxième proposition de M. le député Zimmermann tend<br />
à supprimer le deuxième alinéa. La commission en propose le<br />
maintien, ainsi que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
M. le député Zimmermann maintient-i'l sa proposition ?<br />
M. Zimmermann, député.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, je ne veux pas<br />
me battre pour ce texte qui n'a en soi aucune importance. J'estime<br />
qu'il n'a rien à faire dans la loi, il l'encombre inutilement. Si la<br />
commission tient à maintenir cet alinéa en estimant que la loi est<br />
plus claire, je ne veux pas insister.<br />
L'article premier est ainsi accepté avec la modification proposée<br />
au premier alinéa. Le deuxième alinéa est maintenu tel que<br />
libellé.<br />
132
Art. 2. — Il y a pour chaque arrondissement un officier de l'état civil et un<br />
suppléant.<br />
Le suppléant assure l'expédition des affaires en cas d'empêchement, d'absence<br />
ou de décès <strong>du</strong> principal.<br />
Si l'officier de l'état civil et le suppléant sont empêchés, l'autorité de surveillance<br />
désigne un suppléant extraordinaire.<br />
Pas d'observation.<br />
Art. 2. — Für jeden Kreis werden ein Zivilstandsbeamter und ein Stellvertreter<br />
gewählt.<br />
Der Stellvertreter besorgt die Geschäftsführung bei Verhinderung, Abwesenheit<br />
oder Tod des Beamten.<br />
Ist sowohl der Zivilstandsbeamte als sein Stellvertreter verhindert, so<br />
bezeichnet die Aufsichtsbehörde einen ausserordentlichen Stellvertreter.<br />
Keine Bemerkung.<br />
L'article 2 est adopté.<br />
Art. 3. — Tout citoyen suisse laïque qui a l'exercice des droits civils, n'est<br />
pas privé des droits civiques et a son domicile dans l'arrondissement est éligible<br />
comme officier de l'état civil ou suppléant.<br />
La femme est éligible, sous réserve des conditions prévues au précédent<br />
alinéa.<br />
Pas d'observation.<br />
Art. 3. — Wählbar zum Zivilstandsbeamten oder zum Stellvertreter ist jeder<br />
handlungsfähige und im Kreise wohnhafte Schweizerbürger weltlichen Standes,<br />
der nicht in den bürgerlichen Ehren und Rechten eingestellt ist.<br />
Die Frauen sind unter Vorbehalt der vorstehenden Voraussetzungen<br />
wählbar.<br />
Keine Bemerkung.<br />
M. A. Theytaz, député.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, en ce qui concerne l'article<br />
3, il y a lieu de faire la remarque suivante :<br />
Nous constatons que la disposition, sauf l'alinéa 2, est la repro<strong>du</strong>ction<br />
exacte de l'article 11 de l'ordonnance fédérale sur l'état<br />
civil qui prévoit le mode d'éligibilité.<br />
Or, à l'article 4, nous constatons que c'est le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
qui nomme les officiers d'état civil. Je ne vois donc pas Ja nécessité<br />
de maintenir l'article 3 qui prévoit quels sont les citoyens<br />
qui sont éligibles. Il suffit que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> se conforme à<br />
l'ordonnance fédérale et applique l'article 11 tel qu'il est prévu<br />
dans l'ordonnance fédérale, <strong>du</strong> moment que les citoyens n'ont pas<br />
à se prononcer sur les candidats-officiers d'état civil. Je propose<br />
donc la suppression de l'article 3, en tout cas en ce qui concerne<br />
le premier alinéa.<br />
En ce qui concerne la possibilité de désigner une femme comme<br />
officier d'état civil, je ne veux pas entrer en discussion, je<br />
133
suis dans l'impossibilité d'indiquer si l'on doit ou non laisser cette<br />
disposition dans cet article ou s'il faut la faire figurer à l'article<br />
suivant.<br />
Hr. Salzgeber, Grossrat.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich sehe nicht warum<br />
wir da nun plötzlich in die Gesetzgebung die Gleichberechtigung<br />
der Frau einbauen sollen, bevor dass diese Frage überhaupt im<br />
Prinzip entschieden ist. Ich glaube, wenn wir zu diesem Entscheid<br />
kommen sollen, da müssen wir bei der Verfassungsrevision beginnen,<br />
anstatt hier zum vorherein tropfenweise die Gleichberechtigung<br />
der Frau in die Gesetzgebung aufzunehmen. Es würde mich<br />
interessieren aus welchem Grund der hohe Staatsrat sich veranlasst<br />
gesehen hat, hier diesen Passus aufzunehmen. Wir wissen<br />
wohl, dass heute bereits schon Frauen Dienst bei Zivilstandsämter<br />
versehen. Das ist absolut in Ordnung, wenn der Staatsrat in Ausnahmefällen,<br />
wirklich berechtigt, zu einer solchen Wahl schreitet,<br />
so finden wir da Nichts außergewöhnliches. Ich möchte hier lediglich<br />
nur das bestreiten, oder das beanstanden, dass man das gesetzlich<br />
einbaut bevor die Unterlagen geschaffen sind. Ich beantrage<br />
daher Streichen des zweiten Absatzes.<br />
Hr. P. von Roten, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich bin mit dem Vorschlag<br />
von Herrn Grossrat Salzgeber einverstanden den zweiten<br />
Absatz zu streichen, nicht aus den gleichen Erwägungen heraus,<br />
sondern aus entgegengesetzten Erwägungen denn nach meiner<br />
Ansicht ist es selbstverständlich, dass die Frauen als Zivilstandsbeamte<br />
wählbar sind. Wird der Absatz 2 beibehalten besteht die<br />
Gefahr, dass für alle andern Beamtungen die Frauen ausgeschlossen<br />
werden, weil es im betreffenden Gesetz nicht ausdrücklich<br />
gesagt ist. Wir haben kein einziges Gesetz, das verbietet, die<br />
Frauen als Beamte zu wählen. Alle Schweizerbürger, welche die<br />
Bedingungen erfüllen sind wählbar, sei es die Radikalen, die<br />
Sozialisten usw.<br />
Ich sehe nicht ein, warum man eine gesetzliche Selbstverständlichkeit<br />
für die Frauen in das Gesetz einbauen sollte.<br />
M. Carrupt, député.<br />
Concernant cet article, je suis très content d'entendre dire par<br />
M. de Roten que les radicaux étaient aussi éligibles et en état<br />
d'être élus. Mais je voudrais attirer l'attention, sans faire une proposition,<br />
sur le point suivant : Qui est prévu comme chef d'état<br />
134
civil ? Nous envisagions, surtout dans les grandes communes, que<br />
ce soit le président de la commune qui soit nommé officier d'état<br />
civil. Je base cette proposition sur les considérations suivantes :<br />
Il m'est arrivé d'assister à des mariages civils comme témoin, et<br />
j'ai été frappé <strong>du</strong> manque de personnalité de l'officier qui présidait<br />
à cette manifestation. Je me suis dit que l'<strong>Etat</strong> et les communes<br />
devraient quand même reviser leur manière de voir, et avoir<br />
d'abord un officier d'état civil qui soit une personnalité, qui en<br />
impose aux gens qui viennent pour cet acte important. Il en va<br />
de même pour le local. J'ai vu des locaux absolument défectueux<br />
qui enlèvent si on peut dire toute considération, tout plaisir, dans<br />
cet acte essentiel de la vie.<br />
J'ai vu pratiquer ce mode de faire dans des cantons comme le<br />
Tessin, où c'est le maire qui préside aux mariages. En France,<br />
c'est également le maire qui préside aux mariages. Donc, je ne<br />
fais pas une proposition mais je demande à la commission que<br />
pour les seconds débats on étudie cette question.<br />
M. le député de Courten.<br />
Monsieur le Président, et Messieurs les députés, en ce qui concerne<br />
la solennité à mettre dans les opérations d'état civil, cette<br />
question n'a pas échappé à l'auteur de l'ordonnance, puisqu'il est<br />
précisément prévu dans un des articles que les communes doivent<br />
veiller à ce qu'une salle convenable soit mise à disposition pour<br />
l'exercice de ces fonctions. M. le député Carrupt fait une suggestion<br />
pour les seconds débats ; je pense que chacun se rend compte<br />
que l'accepter sans autre est difficile. En ce qui concerne l'article<br />
3 : « qui peut être officier d'état civil », je crois que M. Theytaz,<br />
en acceptant que l'officier d'état civil soit pris dans l'arrondissement,<br />
pourrait renoncer à sa proposition. Il faut le prévoir<br />
dans l'ordonnance. D'autre part, l'éligibilité des femmes : le principe<br />
est déjà appliqué. Il y a certains arrondissements où l'on a<br />
de la peine à trouver des officiers d'état civil, si ce n'est pas<br />
l'institutrice qui est nommée. Et il y a déjà dans notre canton<br />
des institutrices qui fonctionnent comme officiers d'état civil. Un<br />
député s'est posé la question de savoir si, l'ordonnance fédérale<br />
prévoyant que l'officier d'état civil doit avoir l'exercice des droits<br />
civiques, la femme pouvait être élue ? Cette question a été résolue<br />
par un professeur qui n'est autre que M. le Dr Blumenstein de<br />
l'Université de Berne. Et celui-ci dit : « Der Begriff des Bürgers<br />
wird sowohl in der Bundesverfassung als auch in der kantonalen<br />
Staatsverfassung weitergezogen : Bürger ist der Angehörige des<br />
Staates, und es kommen ihm in dieser Eigenschaft eine ganze<br />
Reihe von Rechten und Pflichten zu, und denen die politischen<br />
135
Stimmberechtigung lediglich eine besondere Art bildet. » Donc,<br />
Blumenstein nous dit que sans aucun doute la femme doit être<br />
considérée comme citoyen suisse, qu'à côté <strong>du</strong> droit de vote il y a<br />
d'autres droits et d'autres obligations. La femme étant ainsi considérée<br />
comme citoyen suisse, elle peut être, conformément à<br />
l'ordonnance fédérale, choisie comme officier d'état civil. Elle est<br />
même appelée à rendre service dans l'exercice de cette fonction.<br />
M. le Dr Schnyder, <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés,<br />
Cette partie est importante si vous voulez maintenir la solution<br />
que nous avons adoptée et jugée nécessaire. Le règlement<br />
fédéral prévoit ceci : « Tout citoyen suisse laïque qui a l'exercice<br />
des droits civils et n'est pas privé des droits civiques est éligible<br />
comme officier d'état civil ou suppléant. » Il dit ensuite : « Les<br />
cantons peuvent poser d'autres conditions d'éligibilité. » Notre<br />
ancien règlement prévoyait le domicile dans l'arrondissement... Si<br />
nous faisons abstraction de cet article, nous pourrions alors choisir<br />
comme officier d'état civil de Sion une personne domiciliée<br />
à Conthey. Alors, voulons-nous supprimer cette disposition, oui<br />
ou non ? Jusqu'à maintenant elle s'est révélée utile pour régler<br />
certains cas. Lorsque l'officier d'état civil quittait une commune<br />
pour aller habiter dans une autre commune, cela donnait toujours<br />
lieu à des discussions. Par cette disposition, le cas est tranché. Le<br />
premier alinéa doit être maintenu.<br />
En ce qui concerne le second alinéa, qui a trait à l'éligibilité<br />
de la femme, nous l'avons bien examiné. Dans le cas particulier,<br />
il s'agissait de la veuve d'un officier d'état civil qui, depuis de<br />
longues années, pendant la maladie de son mari, remplissait effectivement<br />
cette fonction et faisait tout le travail. Avant de nommer<br />
cette veuve qui se révélait une employée exemplaire, nous<br />
avons consulté d'autres cantons. Nous avons de même consulté la<br />
Centrale de Berne. On a mis à notre disposition un avis de<br />
droit <strong>du</strong> professeur Blumenstein, pour le canton de Berne, et vous<br />
verrez ainsi les raisons pour lesquelles nous avons tenu à insérer<br />
cette disposition dans notre règlement. Voici ce qu'il est dit in<br />
fine : « Wägt man daher die Gründe, welche für und gegen eine<br />
Wählbarkeit der Frauen als Zivilstandsbeamte im Kanton Bern<br />
sprechen, gegen einander ab, so muss festgestellt werden, dass<br />
jedenfalls kein absolut zwingender Grund gegen eine solche Wählbarkeit<br />
spricht. Ihre Bejahung wird auch nicht <strong>du</strong>rch irgendwelche<br />
haltbaren Argumente technischer, rechtlicher oder polizeilicher<br />
Art ausgeschlossen. »<br />
136
Le professeur Blumenstein est donc arrivé à la fin de son<br />
préavis de 4 page« à la conclusion qu'il n'y a pas de raison absolue<br />
pour exclure l'éligibilité de la femme. Il a cependant prévu<br />
les objections qui pourraient être soulevées. Nous avons alors<br />
estimé qu'il serait plus prudent, puisque l'occasion nous en est<br />
donnée, de liquider cette question par une disposition positive<br />
<strong>du</strong> règlement. Pour tranquilliser ceux qui voient déjà des femmes<br />
à la tête de l'Office de l'état civil dans tous les arrondissements,<br />
nous pouvons leur dire que ces nominations ne se feront que dans<br />
des cas exceptionnels. Il y a eu le cas de petites communes où<br />
nous n'avons trouvé personne pour remplir cette fonction et où<br />
nous avons dû demander à un vieux fonctionnaire, qui avait<br />
atteint l'âge de 70 ans, de demeurer encore un certain temps à<br />
son poste. On pourrait aussi biffer cet alinéa et inscrire au protocole<br />
que la femme est éligible dans certains cas, mais je n'en<br />
vois pas la raison. Pourquoi ne pas reconnaître ouvertement que<br />
dans le canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> on n'est pas antiféministe, qu'on peut<br />
nommer une femme dans des cas extraordinaires. Je ne veux certes<br />
pas être plus féministe qu M. le député de Roten, car dans<br />
la règle c'est un homme qui sera nommé parce que personnellement<br />
j'estime que le rôle de la femme est encore au foyer. On<br />
aurait ainsi une situation claire et nette, tout en n'étant ni féministe,<br />
ni antiféministe. Je vous prie donc d'accepter l'article tel<br />
qu'il vous est présenté.<br />
Hr. Guntern, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Wenn wir die Frage<br />
etwas näher ansehen, bekommt man persönlich den Eindruck,<br />
dass das Amt eines Zivilstandsbeamten, den wir bei uns, wenigstens<br />
im Wallis noch ein bischen als zivilen Pfarrherrn betrachten,<br />
degradiert wird zur blossen Beamtung, ähnlich eines Staatsbeamten,<br />
eines Gemeindebeamten und dass damit die Würde des<br />
Zivilstandsbeamten weitgehend in Misskredit gerät. Meine Herren,<br />
es ist nach meiner Auffassung eine Selbstverständlichkeit, dass als<br />
Zivilstandsbeamter eine Person gewählt werden muss, die ein bestimmtes<br />
Ansehen in ihrem Zivilstandskreise hat. Ich möchte da<br />
die Ansicht vom Abgeordneten Carrupt vollständig unterstützen.<br />
Es ist nicht gleichgültig wer diese Funktion ausübt, speziell mit<br />
Rücksicht auf den Akt der zwischen den Heiratspartnern abgeschlossen<br />
wird, und wenn wir Katholiken nicht die höchste Würde<br />
im Zivilakt erblicken sondern im Religiösen, wenn uns der religiöse<br />
Akt weit über dem zivilen auch steht, so dürfen wir doch<br />
nicht vergessen, dass auch der zivile Akt dem Bürger, als Bürger-<br />
137
pflicht etwas anders ist als eine blosse Beamtung. Demzufolge<br />
glaube ich, ist es nicht glücklich, dass wir hier nun den Antrag<br />
machen, und in einem Dekret, in einem Gesetz, die Bestimmung<br />
aufnehmen, dass die Frau dem Mann gleichgestellt wird. Ich<br />
glaube wir haben andere Funktionen, die der Frau viel besser<br />
anstehen als diejenige eines Zivilstandsbeamten und in der Botschaft<br />
des Staatsrates wird klar gesagt warum der Staatsrat dazu<br />
kommt, diesen Passus, diese Bestimmung in das Dekret aufzunehmen.<br />
Wir haben nun Fälle, einzelne Fälle wo die Frau als Zivilstandsbeamter<br />
funktioniert. Kein Mensch hat sich an diesen Wahlen<br />
gestossen, es liegen spezielle Ursachen vor. Kein Mensch hat<br />
sich daran gestossen, aber es ist doch ein weiter Weg von einem<br />
Einzelfall, von einem Ausnahmefall zur Verallgemeinerung. Und,<br />
man sagt uns, es ist selbstverständlich, dass das nicht die Begel<br />
sein soll, dass das Ausnahme bleiben wird. Das mag sein, es kann<br />
aber auch das Gegenteil eintreten sofern die Beaktion von Seiten<br />
des männlichen Geschlechtes nicht einmal energisch eingreift.<br />
Ich glaube also, es ist angezeigt, dass wir dieses Alinea streichen,<br />
und dem Zivilstandsbeamten die Würde erhalten, die das Amt als<br />
solches verdient ! Ich habe überdies <strong>du</strong>rch andere Vorschläge,<br />
andere Abänderungsvorschläge vermehrt den Eindruck, dass diese<br />
Würde etwas verloren geht. Man schlägt uns vor, dass das Alter<br />
begrenzt wird auf 70 Jahre, ich sehe nicht ein warum ein Zivilstandsbeamter<br />
mit 70 Jahren geistig und körperlich bereits unfähig<br />
sein sollte, sein Amt weiterzuführen, damit bekundet man<br />
unzweideutig den Willen das Amt eines Zivilstandsbeamten zu<br />
einem eigentlich Funktionärenamt zu degradieren. Ich glaube dass<br />
wir mit dem vorgeschlagenen Text klar zum Ausdruck bringen<br />
was wir wollen. Es bestätigt sich das auch noch darin, dass man<br />
den Posten einfach in kleinlicher Konkurrenz ausschreibt, das ist<br />
der beste Beweis, dass der Zivilstandbeamte ein eigentlicher Beamter<br />
werden soll der vielfach sehr schlecht bezahlt ist, nicht genügend<br />
bezahlt um mit dieser Beamtung irgendwie leben zu können,<br />
aber auf der andern Seite doch genau so gestellt ist wie<br />
irgend ein anderer Beamte. Aus diesen Erwägungen heraus unterstütze<br />
ich den Antrag, dass dieser Passus betreffend die Wählbarkeit<br />
der Frau gestrichen wird.<br />
M. Theytaz, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, j'estime que l'article<br />
3 devrait être supprimé, mais comme M. le Chef <strong>du</strong> département<br />
n'est pas tout à fait disposé à entrer dans ces vues, je<br />
pense que d'ici aux seconds débats un peu plus de clarté se fera<br />
138
et dans cette salle et au sein de la commission et au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
pour que vraiment on ne confonde pas la question d'une votation,<br />
c'est-à-dire une consultation de citoyens dans une commune pour<br />
nommer l'officier d'état civil et les compétences qui sont dévolues<br />
au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pour la nomination.<br />
M. le Président Revaz.<br />
M. le député Theytaz retire donc sa proposition de suppression<br />
<strong>du</strong> premier alinéa. Il reste la proposition de M. le député<br />
Salzgeber, appuyé par M. de Roten, et je pense aussi par M. Guntern,<br />
de biffer le deuxième alinéa. La commission et le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong>, par contre, vous demandent le maintien de ce second alinéa<br />
concernant l'éligibilité de la femme. Messieurs, nous allons voter.<br />
Par 69 voix contre 30 vous avez maintenu le texte de la commission<br />
et <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. L'article 3 est ainsi liquidé.<br />
Art. 4. — Les officiers de l'état civil et les suppléants sont nommés par le<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pour une période de quatre ans.<br />
Les nominations intervenues au cours d'une période législative sont valables<br />
pour le reste de cette période.<br />
Toutefois, la fonction prefld fin au 31 décembre de l'année civile dans<br />
laquelle le titulaire a atteint l'âge de 70 ans révolus.<br />
Pas d'observation.<br />
Art. 4. — Die Zivilstandsbeamten und Stellvertreter werden <strong>du</strong>rch den<br />
Staatsrat für eine Periode von vier Jahren gewählt.<br />
Die im Laufe einer Legislaturperiode erfolgte Wahl gilt bis zum Schluss<br />
dieser Periode.<br />
Die Beamtung hört jedoch am 31. Dezember des Kalenderjahres auf, in<br />
dem der Amtsinhaber das 70. Altersjahr vollendet hat.<br />
Keine Bemerkung.<br />
M. Dussex, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, vous avez voté<br />
hier, pour les communes, sans même qu'elles aient un mot à dire,<br />
(les dépenses qui sont d'un ordre assez considérable.<br />
Or, presque dans tous les décrets, dans toutes les lois, les<br />
communes reçoivent des charges sans qu'elles puissent dire un<br />
seul mot. Et dans ce décret, où l'<strong>Etat</strong> prend à sa charge la<br />
surveillance, ce qui est normal, il s'arroge encore le droit de<br />
nommer les officiers d'état civil. Je suppose que s'il a la surveillance,<br />
il n'a pas besoin de nommer les officiers d'état civil, ou<br />
alors il n'est pas capable d'assumer la surveillance. J'estime donc<br />
qu'il faut laisser aux communes leur droit et même l'augmenter,<br />
car jusqu'à présent les communes soumettaient à l'<strong>Etat</strong> le titulaire<br />
139
qui avait été désigné. Je suis d'avis que les communes doivent<br />
rester autonomes dans ce domaine et je fais la proposition ferme<br />
que ce soit les communes qui nomment le titulaire et non le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong>.<br />
M. Clavien, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je regrette de ne<br />
pas pouvoir partager le point de vue de mon collègue Dussex. Je<br />
suis tout à fait d'accord que les communes doivent conserver leur<br />
autonomie. Cependant, l'importance de la fonction des officiers<br />
d'état civil est telle qu'on ne peut laisser entièrement aux communes<br />
le soin de nommer ce titulaire, parce qu'il risque de changer<br />
aussi souvent que change la majorité <strong>du</strong> conseil communal.<br />
Nous avons déjà fait des expériences très fâcheuses, dans ce<br />
domaine, lors de la nomination des teneurs des registres d'impôts.<br />
Je suis, depuis de nombreuses années, teneur des registres d'impôts<br />
de la commune de Miège, et j'ai souvent l'occasion de m'entretenir<br />
avec des collègues de communes qui changent de titulaires à chaque<br />
période administrative. Nous voyons de gros inconvénients à<br />
ces changements. Souvent, même les lois fiscales ne sont pas intégralement<br />
appliquées. Il m'a été donné de constater que dans une<br />
commune, plusieurs années après l'entrée en vigueur <strong>du</strong> décret<br />
des finances de 1921 qui prévoit que les immeubles agricoles ne<br />
paient l'impôt cantonal qu'aux deux tiers de la taxe cadastrale, le<br />
principe n'avait jamais été appliqué parce que le teneur des registres<br />
avait changé et qu'on ne lui avait donné aucune instruction.<br />
Il en va de même pour l'officier d'état civil. Il convient que<br />
le titulaire soit maintenu à son poste aussi longtemps que possible.<br />
Par contre, je proposerai de modifier le dernier alinéa <strong>du</strong><br />
même article qui limite à 70 ans d'âge révolus la fonction d'officier<br />
d'état civil et de ramener à 65 ans révolus. Il est aujourd'hui<br />
généralement admis que l'homme prend sa retraite à 65 ans. L'admission<br />
à la caisse d'assurance vieillesse et survivants est fixée à<br />
65 ans. Dans l'in<strong>du</strong>strie, un peu partout, la fin des fonctions <strong>du</strong><br />
personnel est arrêtée à l'âge de 65 ans. Il appartient à l'<strong>Etat</strong> de<br />
donner l'exemple et dans le meilleur esprit civique de prévoir,<br />
dans la règle, la limite d'âge à 65 ans.<br />
M. Travelletti, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, c'est avec une<br />
grande satisfaction que j'ai enten<strong>du</strong> M. le député Dussex défendre<br />
l'autonomie communale. En effet, plusieurs fois dans cette salle je<br />
suis intervenu dans la même direction. Mais sur un point particulier,<br />
je ne puis partager l'avis de M. le député Dussex. L'officier<br />
140
d'état civil doit être élu par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et cela pour plusieurs<br />
raisons. Tout d'abord, il s'agit d'une fonction importante ;<br />
je crois savoir que dans quelques cantons, c'est le peuple lui-même<br />
qui élit les officiers d'état civil. D'autre part, et M. le député<br />
Clavien l'a relevé, il y a également des raisons pratiques : les majorités<br />
changent au conseil communal et, si l'on adoptait la thèse<br />
de M. Dussex, avec les majorités on changerait l'officier d'état<br />
civil. On supprimerait ainsi la continuité qui est nécessaire à<br />
l'exercice de cette fonction. En outre, il n'est pas toujours facile<br />
pour le conseil communal de choisir un officier d'état civil. Bien<br />
des conseillers communaux ont été heureux à l'occasion, que ce<br />
soit le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> lui-même qui tranche le problème. Enfin,<br />
comment le député Dussex entrevoit-il la nomination de l'officier<br />
d'état civil dans un arrondissement comme Martigny où l'officier<br />
d'état civil exerce ses fonctions dans 5 communes ? Faudra-t-il<br />
réunir les cinq conseils communaux ? Ceci démontre que, à côté<br />
de l'argument principal qui relève de la fonction elle-même, il y<br />
a des arguments d'ordre pratique qui nous empêchent de nous<br />
rallier à la proposition faite par M. le député Dussex.<br />
Je ne veux pas me batailler sur les mots que l'on utilise dans<br />
un décret. Cependant l'expression suivante figurant à l'alinéa 2<br />
ne me paraît pas heureuse : « les nominations intervenues au cours<br />
d'une période législative ». Du moment que la nomination relève<br />
<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, il est sans doute préférable de parler de « période<br />
administrative ».<br />
Hr. Fux, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident und Herren Grossräte ! Ich stelle den Antrag,<br />
dass beigefügt werde « nach Anhören der Gemeinden ». Dieser<br />
Grundsatz soll im Gesetz verankert sein.<br />
M. Défago, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, permettez que je<br />
vienne émettre ici une observation qui est absolument personnelle,<br />
qui peut-être ne sera pas partagée par l'ensemble des députés. Je<br />
regrette de n'être pas tout à fait de l'opinion de M. le député Clavien,<br />
qui, lui, propose de ramener l'âge de 70 à 65 ans. J'aimerais,<br />
au contraire, émettre une autre idée et dire ceci : s'il y a cependant<br />
des personnes qui à 70 ans sont encore en bonne forme, il<br />
me semble qu'il ne serait pas juste de les enlever. Je ferai simplement<br />
une suggestion, c'est que pour les seconds" débats, on veuille<br />
bien prévoir une disposition qui permette de garder certains fonctionnaires<br />
fort méritants et non pas avoir l'air de les exclure totalement.<br />
Je sais qu'à l'<strong>Etat</strong> on en a évincé un certain nombre,<br />
141
dans certaines catégories, pour des raisons d'ordre administratif.<br />
Mais ici, dans le cas donné, j'ai l'impression qu'on devrait pouvoir<br />
admettre pour certains titulaires surtout dans les endroits où il<br />
y en a peu, qu'ils puissent continuer leurs fonctions au vu de leurs<br />
mérites. Telle est la suggestion que je me permets d'émettre ici à<br />
titre purement personnel.<br />
M. G. Perraudin, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs, je ne suis pas <strong>du</strong> même avis<br />
que M. le député Défago. Sans doute peut-on garder sa bonne<br />
forme passé 70 ans, mais celui qui voit l'image de certains préfets<br />
demeurés en fonction plus longtemps admettra qu'il est préférable<br />
de changer plus tôt.<br />
Une exception pourrait être prévue pour le cas où l'on ne<br />
trouverait pas dans la commune un officier d'état civil capable,<br />
en dessous de cet âge. Nous pouvons laisser la porte ouverte à<br />
l'exception en disant : « dans la règle la fonction prend fin à l'âge<br />
de 65 ans révolus. » Intro<strong>du</strong>isons ces mots « dans la règle » et<br />
nous laissons ainsi la possibilité de faire exception à la règle.<br />
Il est plus sage d'arrêter à 65 ans les fonctions d'officier d'état<br />
civil. C'est l'âge de la retraite et de l'assurance vieillesse. Il ne<br />
faut pas oublier qu'il y a dans les villages des jeunes qui attendent<br />
parfois avec beaucoup de patience que certains fonctionnaires<br />
âgés se retirent.<br />
M. le Dr Schnyder, <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je crois qu'il faut<br />
sérier les questions. D'abord la question des nominations. M. le<br />
député Dussex vous faites erreur quand vous dites qu'on va priver<br />
les communes <strong>du</strong> droit de choisir les officiers d'état civil. Les<br />
officiers d'état civil ont toujours été nommés par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
Jusqu'à 1931, les communes seules en assumaient tous les frais.<br />
A ce moment-là, un partage est intervenu et l'<strong>Etat</strong> a pris la moitié<br />
des frais de l'état civil à sa charge et a estimé que les communes,<br />
premières bénéficiaires de l'ordre dans leurs livres, pouvaient en<br />
payer la moitié. Je vous prie donc de ne pas priver le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> de ce droit qui n'est pas toujours un plaisir. Je pourrais<br />
vous citer des cas assez ennuyeux où j'aurais préféré n'avoir pas<br />
de compétence. Mais il faut savoir prendre ses responsabilités et<br />
nous les avons prises.<br />
En ce qui concerne l'âge, Messieurs, il y en a qui veulent que<br />
l'on fixe sa limite à 65 ans. Il fut un temps où l'on a forcé les<br />
employés d'<strong>Etat</strong> à prendre leur retraite à 60 ans. Pour ces derniers,<br />
la limite d'âge a été fixée à 65 ans mais les dignitaires,<br />
142
préfets, médecins de districts, etc. restaient souvent en fonctions<br />
jusqu'à passé 80 ans. Nous avons même des officiers d'état civil<br />
qui ont plus de 80 ans. Allez dire à l'un, vous personnellement :<br />
« Vous êtes encore assez vert pour rester officier d'état civil », à<br />
l'autre : « Cela suffit ! » C'est pourquoi le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a pris<br />
une décision générale de ne maintenir tous ces dignitaires en fonction<br />
que jusqu'à l'âge de 70 ans. Pour l'année 1954, on a prévu<br />
une période de transition : ceux qui ont été nommés peuvent rester<br />
en fonctions jusqu'au 31 décembre 1954. Pour l'avenir, la limite<br />
d'âge sera donc de 70 ans.<br />
Je vous prie de rester aux 70 ans. M. Guntern a fait une<br />
remarque, je crois, qu'on devrait avoir des gens dignes, comme<br />
officiers d'état civil. Un fonctionnaire de 80 ans pourrait très bien<br />
présider aux mariages. S'il n'y avait que les mariages, je serais<br />
entièrement d'accord avec vous, on pourrait même prendre le plus<br />
vieux <strong>du</strong> village. Pour ce qui concerne l'instance de nomination,<br />
il est à prendre en considération que le droit de l'état civil est<br />
tellement compliqué aujourd'hui que nous devons demander aux<br />
titulaires de suivre des cours, et avec la nouvelle loi fédérale sur<br />
le droit de cité, les questions sont devenues tellement complexes<br />
que ce n'est ni dans l'intérêt de la commune ni dans l'intérêt de<br />
l'<strong>Etat</strong>, ni dans l'intérêt des intéressés de changer trop souvent.<br />
Il est à relever que, par exemple, pour le teneur <strong>du</strong> registre d'impôts,<br />
trop souvent il est arrivé que lors d'une nouvelle majorité,<br />
pas même politique, mais de famille dans les communes, les titulaires<br />
aient changé, ce qui n'était pas dans l'intérêt de la commune,<br />
souvent c'était plutôt désastreux. Je vous prie d'accepter<br />
l'article tel qu'il est conçu.<br />
M. le député Varone.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je m'excuse de<br />
prendre la parole pour une affaire de ce genre, mais au sujet de<br />
l'âge je voudrais simplement rappeler que je suis l'auteur d'une<br />
motion qui a été déposée en mai dernier et par laquelle je demandais<br />
précisément que l'état fixe, dans un arrêté, à 70 ans la limite<br />
d'âge pour tous les employés dont la nomination dépend de l'<strong>Etat</strong><br />
ou <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>. Messieurs, un décret fixe l'âge à 65 ans pour<br />
les employés d'<strong>Etat</strong>. Il y en a un autre qui fixe, pour la magistrature<br />
judiciaire, la limite d'âge à 70 ans. Si cette motion devait être<br />
acceptée, nous ne pourrions pas demander une exception dès aujourd'hui<br />
déjà pour les officiers d'état civil. Je crois par conséquent<br />
qu'il est sage d'accepter la limite d'âge pour les officiers<br />
d'état civil également à 70 ans.<br />
143
M. Glassey, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, M. le Chef <strong>du</strong><br />
département nous a donné une explication tout à l'heure au sujet<br />
des nominations des officiers d'état civil. Il a très bien dit qu'il<br />
avait des difficultés pour ces nominations. Si je le comprends bien,<br />
il s'agit là d'une certaine pléthore de postulants et le choix se<br />
révèle difficile. Il est bien enten<strong>du</strong> que si nous laissons subsister<br />
l'âge de 70 ans révolus, certains suppléants seront toujours des<br />
sous-ordres de l'officier d'état civil et n'auront guère la possibilité<br />
de passer eux-mêmes premiers titulaires.<br />
J'estime donc qu'on devrait porter l'âge à 65 ans, <strong>du</strong> moment<br />
que nous avons dans toutes les communes en général des jeunes<br />
qui sont qualifiés pour occuper ce poste. Je soutiens donc la proposition<br />
de M. Clavien et je demande à ce qu'on fixe la limite<br />
d'âge à 65 ans révolus.<br />
M. Dussex, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, quand M. le<br />
député Clavien nous dit que la majorité change souvent dans les<br />
communes et que par conséquent le titulaire pourrait être changé,<br />
je pense que cela peut arriver. Mais si les conseils communaux<br />
avaient un peu de réflexion, cela n'arriverait certainement pas.<br />
Je crois que si le Chef <strong>du</strong> département, autorité de surveillance,<br />
usait de son pouvoir, s'en servait d'une manière sérieuse, cela<br />
n'arriverait pas. On n'a pas dans les communes un choix suffisant<br />
pour changer de titulaire chaque 4 ans. Mais il est évident que<br />
si le Chef <strong>du</strong> département prévoit un relâchement dans son droit<br />
de surveillance, les communes se permettront de semblables fantaisies.<br />
M. le député Travelletti a soulevé le problème des arrondissements.<br />
Mais puisqu'actuellement, comme il l'a relevé tout à l'heure,<br />
on arrive très bien à s'entendre dans les arrondissements, pour<br />
la nomination d'un officier d'état civil, il n'y a aucune raison<br />
motivant la destruction de cet accord dans l'avenir. Il est évident<br />
que la nomination d'un officier d'état civil par l'<strong>Etat</strong> ne va pas<br />
mettre la commune sous tutelle, mais si nous continuons à chaque<br />
instant à laisser partir par bribes les pouvoirs de cette autorité,<br />
il n'en restera plus rien.<br />
M. le Chef <strong>du</strong> département nous a dit que c'était en fait l'<strong>Etat</strong><br />
qui nommait actuellement les officiers d'état civil. C'est exact,<br />
mais c'est malgré tout la proposition de la commune qui est prise<br />
en considération. D'autre part, dernièrement, pour la commune<br />
de Sion, le Gouvernement, soit l'autorité de surveillance, a refusé<br />
144
de prendre position parce que précisément le conseil communal<br />
n'avait pas présenté «on candidat. Si c'était l'<strong>Etat</strong> qui nommait,<br />
il aurait très bien pu mettre ce poste au concours.<br />
Si la nomination de l'officier d'état civil était faite d'une<br />
façon correcte, par mise au concours avec des critères nettement<br />
détaillés, ]&. crois que nous pourrions laisser au conseil communal<br />
la compétence de désigner l'officier d'état civil, c'est pourquoi je<br />
maintiens ma proposition.<br />
M. G. Perraudin, député.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, deux mots encore au sujet<br />
de Fâge-limite.<br />
Contrairement à M. le député Varone, j'espère bien que sa<br />
motion sera refusée sur ce point. Dernièrement encore, la loi sur<br />
l'AVS a été modifiée en ce sens que l'on ne paie plus de cotisations<br />
à partir de 65 ans, même si l'on continue à avoir un revenu<br />
<strong>du</strong> fait de son travail. Si l'on généralisait le principe que prône<br />
M. le député Varone en maintenant les gens en activité jusqu'à<br />
70 ans, les bases financières de l'AVS ne seraient-elles pas mises<br />
en péril ? N'y aurait-il pas une moins-value considérable des cotisations<br />
AVS ?<br />
En proposant que l'âge-limite soit fixé à 65 ans, nous ne poussons<br />
pas le cri : « Place aux jeunes ! » puisque, comme on vient<br />
de le dire, les suppléants attendent si longtemps avant de devenir<br />
« principaux ». C'est presque déjà : « Place aux vieux ! » Le bon<br />
sens veut qu'à 65 ans on laisse à de plus jeunes l'occasion de<br />
tenir un rôle dans la société. Notre proposition de fixer en principe<br />
à 65 ans l'âge-limite et de laisser la porte ouverte à l'exception<br />
n'est-elle pas celle de la raison ?<br />
M. Meizoz, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je me permets<br />
de suggérer pour concilier les opinions divergentes qui se sont<br />
manifestées d'ajouter à l'alinéa 1, ceci : « L'officier d'état civil<br />
et son suppléant sont nommés par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pour une <strong>du</strong>rée<br />
de 4 ans, sur préavis de l'autorité municipale ». Je vous prie<br />
donc d'ajouter à l'alinéa 1 : « sur préavis de l'administration communale<br />
». Je pense que ma proposition pourrait être admise sans<br />
autre et la discussion se continuer sur les articles suivants.<br />
M. de Courten, président de la commission.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, la commission<br />
accepte de changer le mot « législatif » par le mot « administratif<br />
». Pour le surplus, elle s'en tient au texte. M. le député Carrupt<br />
145
nous a souligné l'importance de l'officier d'état civil. Actuellement<br />
l'officier d'état civil doit suivre des cours, faire un stage. La pratique<br />
nous a prouvé que dans certaines régions l'officier d'état<br />
civil était très souvent changé, non pas dans le désir que la fonction<br />
soit mieux remplie, mais pour d'autres motifs qui y sont absolument<br />
étrangers. Nous avons même eu une remarque dans un cas<br />
par l'inspecteur fédéral qui ne comprenait pas pourquoi un titulaire<br />
extrêmement capable avait été remplacé par un qui l'était<br />
moins. Alors que la pratique a démontré que, d'une façon générale,<br />
il n'y avait pas de heurts entre les communes et l'<strong>Etat</strong>, que<br />
les communes n'avaient pas été violentées, qu'au contraire bien<br />
souvent l'<strong>Etat</strong> avait résolu des difficultés locales dans le sens désiré<br />
par la commune. Vu aussi toute l'importance de cette charge,<br />
les dépenses qu'elle appela pour la formation d'un bon officier<br />
d'état civil, nous avons estimé qu'il fallait aussi lui assurer sa stabilité.<br />
En ce qui concerne l'âge de 70 ans, il faut reconnaître que,<br />
dans certains cas, un officier d'état civil qui a atteint les 65 ans<br />
remplit encore à satisfaction sa charge et nous serions dans l'embarras<br />
de trouver un suppléant aussi capable et même un suppléant<br />
qui s'intéresse à la fonction.<br />
M. le Dr Schynder, <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je m'excuse<br />
d'allonger encore ce débat, mais je veux encore répondre à l'intervention<br />
de M. le député Varone en lui faisant remarquer que le<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a pris une décision générale, limitant toutes les<br />
fonctions : officier d'état civil, teneur des registres d'impôts, chefs<br />
de section, préfets, médecins d'école, médecins de districts, à 70<br />
ans, pour couper court une bonne fois à toutes ces distinctions.<br />
En ce qui concerne la proposition de M. le député Fux et d'autres<br />
députés d'entendre ou de prendre l'avis de la commune, avant la<br />
nomination, cette disposition est contenue dans l'article 5, troisième<br />
alinéa. Nous sommes tout à fait d'accord, et nous nous garderons<br />
bien de nommer quelqu'un sans avoir demandé l'avis de<br />
la commune, tout en nous réservant la possibilité de ne pas suivre<br />
cet avis.<br />
Il est passé au vote :<br />
Par 44 voix contre 42, l'article 4 a été maintenu tel que proposé<br />
par la commission et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
Par 62 voix contre 20, la proposition de M. le député Dussex<br />
a été repoussée.<br />
146
M. de Courten, président de la commission.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je crois que la<br />
proposition de M. Meizoz ne modifie en rien l'esprit de l'ordonnance,<br />
cependant que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> nomme, une fois les communes<br />
enten<strong>du</strong>es, ou sur leur préavis, il y a une nuance sur laquelle<br />
je laisse le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> se prononcer.<br />
M. Vouiïloz, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je crois que le<br />
texte tel qu'il nous est soumis est meilleur que la proposition présentée<br />
par M. le député Meizoz. En effet l'article 4 dit que les<br />
officiers d'état civil sont nommés par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, l'article 5<br />
parle de la repourvue d'un poste. A l'article 4, il est dit que l'officier<br />
d'état civil est nommé tous les 4 ans pour chaque période<br />
administrative. Si l'on met dans cet article 4 la proposition qui<br />
nous est maintenant présentée, il faudrait que, chaque 4 ans. avant<br />
de procéder aux nominations, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> demande le préavis<br />
de la commune ou des communes intéressées. Je crois que ce<br />
serait là une complication. L'article 5 parle de la repourvue <strong>du</strong><br />
poste. Lorsque l'officier d'état civil a atteint la limite d'âge, ou<br />
lorsqu'il meurt, alors à la repourvue <strong>du</strong> poste, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
entend la commune. Je crois que c'est donc préférable d'en rester<br />
au texte tel que proposé à l'article 4 et à l'article 5 : « lors de la<br />
repourvue » prévoir que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> demande l'avis de la<br />
commune.<br />
M. le Président Revaz.<br />
Je crois que nous sommes tous d'accord quant au fond. Vu<br />
que nous discutons cet objet en premiers débats seulement, la<br />
proposition de M. le député Meizoz pourrait être retenue pour les<br />
seconds débats. Il s'agit simplement d'une question de procé<strong>du</strong>re.<br />
M. Meizoz, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, nous sommes<br />
d'accord quant au fond ; cependant, « sur préavis » n'exprime pas<br />
tout à fait la même chose qu'« enten<strong>du</strong> » ou « entendre » comme<br />
indiqué dans le texte initial. C'est la raison pour laquelle — même<br />
si je pouvais intervenir au second débat — il me semble préférable<br />
de liquider cette question aujourd'hui même. En insérant à<br />
l'art. 4 « sur préavis de l'autorité communale », le texte en serait<br />
beaucoup plus clair et empêcherait toute fausse interprétation.<br />
147
M. le Dr Schnyder, <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, demander le<br />
préavis à chaque renouvellement, c'est une complication pour<br />
nous qui n'apporte rien aux communes. Nous avons employé la<br />
formule : « Si vous ne répondez pas, on doit présumer que vous<br />
êtes d'accord », parce que rares sont les communes qui répondent.<br />
On attribuerait aux communes des droits qu'elles n'utilisent jamais.<br />
Il est clair qu'une commune peut toujours intervenir et nous<br />
rendre attentif à tel ou tel fait. Depuis deux ans nous surveillons<br />
ces fonctionnaires de près, je dis depuis deux ans parce qu'auparavant<br />
les officiers d'état civil relevaient <strong>du</strong> Département de l'intérieur.<br />
Demander tous les 4 ans des préavis qui habituellement ne<br />
sont pas fournis, c'est exiger des communes un travail inutile.<br />
D'une façon générale, les secrétaires communaux n'aiment pas<br />
écrire. Nous savons par expérience qu'ils ne sont pas pressés de<br />
répondre.<br />
M. Meizoz, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je ne veux pas<br />
allonger ce débat, cependant je veux simplement répondre à M. le<br />
Chef <strong>du</strong> département qu'il commet une petite erreur d'interprétation.<br />
Il y a un instant, il nous assurait que le fait de demander<br />
et de nommer chaque quatre ans l'officier d'état civil sur préavis<br />
de la commune serait cause de grandes difficultés, selon les modifications<br />
intervenues dans la composition de l'autorité municipale.<br />
Or cette conception ne répond pas à la nôtre. Un officier d'état<br />
civil assurant objectivement et correctement son service n'aurait<br />
rien à craindre d'un préavis communal. Pour notre part, nous<br />
entendons que l'autorité communale puisse préaviser en cas de<br />
nomination d'un nouveau titulaire. Je maintiens ma proposition<br />
et je pense que la solution la plus simple serait de passer au vote.<br />
M. le Président Revaz.<br />
La commission et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> maintiennent le texte tel<br />
que prévu au premier alinéa de l'article 4. Une adjonction « sur<br />
préavis de l'autorité communale » est proposée par M. le député<br />
Meizoz.<br />
Vote : par 51 voix contre 38 vous avez accepté l'adjonction<br />
« sur préavis de l'autorité communale ».<br />
L'article 4 est ainsi liquidé.<br />
Hr. Fux, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Die deutsche Uebersetzung<br />
stimmt nicht mit dem französischen Text überein ; denn<br />
148
Herr Meizoz schlägt vor « préavis de la commune », was nicht<br />
Vorschlag heissen will oder Proposition. Folglich handelt es sich<br />
nicht darum, dass die Gemeinde einen Vorschlag mache, sondern<br />
sie soll ein Gutachten oder ihre Vormeinung abgeben.<br />
Art. 5, — Lorsqu'un poste devient vacant, l'autorité de surveillance le met<br />
au concours public.<br />
Les postulants doivent faire des offres de service manuscrites.<br />
Avant de procéder à la nomination, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> entend l'autorité communale.<br />
Pas d'observation.<br />
Art. 5. — Die frei gewordene Stelle wird von der Aufsichtsbehörde ausgeschrieben.<br />
Die Bewerber haben ihre Anmel<strong>du</strong>ng. handschriftlich einzureichen.<br />
Der Staatsrat hört die Gemeindebehörde an bevor er zur Wahl schreitet.<br />
Hr. von Roten, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich glaube es wäre einfacher<br />
zu sagen, die freigewordene Stelle wird vom Staatsrat ausgeschrieben,<br />
dann wüsste man sofort um wen es sich handelt. Ich<br />
stelle den Antrag das Wort « Aufsichtsbehörde » <strong>du</strong>rch « Justizdepartement<br />
» zu ersetzen.<br />
M. de Courten, président de la commission.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, avant de remplacer<br />
« autorité de surveillance » par « Département de justice », je<br />
voudrais faire observer ceci. Auparavant c'était le Département<br />
de l'intérieur et non pas le Département de justice qui avait sous<br />
sa surveillance les officiers d'état civil. Or, les répartitions des<br />
charges sont d'ordre interne et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pourrait, pour<br />
des raisons d'opportunité, à un moment donné, dire que le service<br />
des officiers d'état civil relève de nouveau <strong>du</strong> Département de<br />
l'intérieur ou d'un autre. A ce moment-là, le gouvernement serait<br />
arrêté par le texte voté par le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> qui prévoit que<br />
l'autorité de surveillance est le Département de justice. C'est<br />
pourquoi je crois que le terme général, si M. le député Roten est<br />
d'accord, « autorité de surveillance » serait, dans le cas particulier,<br />
mieux indiqué. Pour le moment c'est le Département de justice<br />
qui exerce la surveillance de ces offices, plus tard cela peut<br />
être un autre département.<br />
M. le Président Revaz.<br />
La commission est d'accord de maintenir le texte « autorité de<br />
surveillance ».<br />
149
Art. 6. — L'officier de l'état civil nouvellement nommé doit faire un stage<br />
dans le bureau d'un autre arrondissement, si l'autorité de surveillance le juge<br />
nécessaire. Les frais de stage sont à la charge de l'<strong>Etat</strong>.<br />
L'officier de l'état civil est tenu d'initier son suppléant.<br />
Pas d'observation.<br />
Art. 6. — Wenn die Aufsichtsbehörde es als notwendig erachtet, so hat der<br />
neugewählte Zivilstandsbeamte zur Einführung während einer bestimmten Zeit<br />
auf einem anderen Zivilstandsamte zu arbeiten. Die Kosten dieses Praktikums<br />
sind zu Lasten des Staates.<br />
Der Zivilstandsbeamte hat seinen Stellvertreter in sein Amt einzuführen.<br />
Keine Bemerkung.<br />
Art. 7. — Dans la règle, l'autorité de surveillance organise chaque année un<br />
cours d'instruction pour les officiers de l'état civil.<br />
Pas d'observation.<br />
Art. 7. — Die Aufsichtsbehörde veranstaltet, in der Regel alljährlich, einen<br />
Instruktionskurs für die Zivilstandsbeamten.<br />
Keine Bemerkung.<br />
Hr. Borter, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich gratuliere dem<br />
Staatsrat und der Kommission, dass sie einen Instruktionskurs für<br />
unsere Zivilstandsbeamten vorgesehen haben. Ich möchte dann bei<br />
dieser Gelegenheit gerade die Anregung machen, dass man unsern<br />
Zivilstandsbeamten nahelegt, dass sie den Akt einer Eheschliessung<br />
etwas feierlicher und vornehmer gestalten, auch wie es vielleicht<br />
in andern Kantonen geschieht, denn ich begreife, dass wir<br />
in unserm Kanton auf die Eheschliessung <strong>du</strong>rch die Kirche mehr<br />
Wert legen und hören da die Instruktionen die notwendig sind.<br />
Es ist doch etwas « pitoyable », wenn man hie und da sieht, dass<br />
diese Eheschliessung, in einem etwas schäbigen, traurigen Raum,<br />
vorgenommen wird, wobei der Zivilstandbeamte wenn es gut geht<br />
noch in einer gewöhnlichen Werkstattbluse amtet. Ich finde, bei<br />
diesem Akt, wird den beiden Eheleuten auf den Weg mitgegeben,<br />
was für ihr späteres Leben von grosser Bedeutung ist. Und darum<br />
möchte ich doch bitten, dass man diesbezüglich diesem Akt auch<br />
mehr Augenmerk schenkt und die Zivilstandbeamten aufmerksam<br />
macht, dass es sich nicht bloss um einen Kaufvertrag, sondern,<br />
eben um das Schliessen eines Bundes für das Leben handelt.<br />
Hr. Guntern, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich weiss nicht recht<br />
wie der Art. 7 interpretiert wird. Man sieht vor, dass jährlich in<br />
der Regel ein Instruktionskurs stattfinden soll, für die Zivilstandsbeamten.<br />
Aber, ist das so gedacht, dass jährlich in der Regel sämt-<br />
150
liehe Zivilstandsbeamten einberufen werden zu einem Kurs. Mir<br />
scheint das würde viel zu weit führen und wäre sicherlich nicht<br />
notwendig. Dagegen ist die Frage offen, ist damit gemeint, es<br />
wären nur diejenigen einberufen die entweder ihrer Sache nicht<br />
gewachsen sind oder aber jene die neu als Zivilstandsbeamten<br />
gewählt werden. Aber allgemein jährlich einen Instruktionskurs<br />
einzuführen, da, meine Herren, denke ich, dass man dies nicht<br />
aufzwingen kann. Ich glaube nicht, dass dieser Artikel in dem<br />
Sinne interpretiert werden kann, sonst glaube ich, geht man zu<br />
weit. Oder aber wir haben da Zivilstandsbeamte, die tatsächlich<br />
nichts verstehen und nicht begreifen. Ich möchte anfragen, ob die<br />
Sache wirklich so gemeint ist, dass man jährlich jeden Zivilstandsbeamten<br />
zum Instruktionskurs einberufen will.<br />
Hr. Dr. Schnyder, Staatsrat.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordenete ! Hier sind zwei Bemerkungen<br />
anzubringen :<br />
Erstens heisst es « In der Regel », so dass wir nicht gezwungen<br />
sind, Instruktionskurse abzuhalten, wenn keine Notwendigkeit<br />
vorliegt.<br />
Zweitens wird zu unterscheiden sein die gewöhnliche Instruktion<br />
und der Fall einer Instruktion bei Aenderungen der Gesetzgebung<br />
und der Weisungen von Bern.<br />
Wir haben keinen Grund, die Zivilstandsbeamten zu nutzlosen<br />
Kursen einzuberufen.<br />
Hr. Guntern, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich stelle den Antrag<br />
das Wort « jährlich » <strong>du</strong>rch « periodisch » zu ersetzen.<br />
M. Défago, député.<br />
Messieurs, j'aimerais qu'on ajoutât également au texte qui<br />
vient d'être donné, qui est très juste, qui est très conforme, le<br />
libellé suivant : « ainsi que les suppléants ».<br />
M. Crettenand, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, j'approuve la<br />
proposition qui a été faite par M. Défago. Il me semble que la<br />
fonction de suppléant, qui doit justement remplacer le titulaire,<br />
est aussi importante. Et j'étais même tenté de proposer à l'article<br />
6 : « l'officier d'état civil et le suppléant nouvellement nommés<br />
doivent faire un stage dans le bureau d'un autre arrondissement<br />
», parce que le suppléant étant le remplaçant, il doit être<br />
traité de la même façon. Et pratiquement il arrive ceci, c'est que<br />
151
l'officier d'état civil, quelquefois, craint que son suppléant ne<br />
devienne trop spécialiste, et à ce moment-là il se refuse de lui<br />
donner les instructions voulues. Ainsi j'approuve la proposition<br />
de M. Défago qui est de faire bénéficier le suppléant des cours<br />
d'instruction prévus pour l'officier d'état civil.<br />
M. Jacques Zimmermann, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je pense que la<br />
proposition de M. Défago et de M. Crettenand est en réalité superflue,<br />
le deuxième alinéa de l'article 6 règle précisément la situation<br />
des suppléants. Il est évident que si l'officier d'état civil<br />
nouvellement nommé doit faire un stage dans un bureau de l'arrondissement<br />
voisin, c'est parce qu'il ne peut pas le faire chez<br />
lui où il n'y a pas de titulaire ; par contre le suppléant le fait<br />
précisément, ce stage d'initiation, auprès de l'officier d'état civil<br />
de son arrondissement. Et je crois que ce serait augmenter sans<br />
grand profit, soit les frais soit les dérangements que de soumettre<br />
le suppléant au cours d'instruction prévu par l'autorité de surveillance,<br />
puisque l'article 6 prévoit précisément au 2 e alinéa que<br />
l'officier d'état civil est là pour instruire son suppléant.<br />
M. de Courten, président de la commission.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, à la réflexion je<br />
crois que la proposition de M. le député Défago a toute sa valeur.<br />
Effectivement il ne faut pas oublier que le suppléant est un officier<br />
instrumentant et pour instrumenter il doit être aussi capable<br />
que son principal ; il doit recevoir la même formation, c'est-à-dire<br />
suivre les cours. Je suis d'accord avec la suggestion de M. le<br />
député Défago, bien que dans l'application j'ai l'impression que<br />
le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> aurait pris les mesures pour convoquer les uns<br />
et les autres.<br />
M. Morand, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, le terme « périodiquement<br />
» proposé par M. le député Guntern est un peu vague.<br />
Périodiquement, cela veut dire tous les dix ans, tous les vingt<br />
ans, une période cela n'a pas de limite. Je crois donc qu'il faudrait<br />
supprimer les mots « dans la règle » et dire : « l'autorité de<br />
surveillance organise un cours d'instruction pour les officiers<br />
d'état civil et leurs suppléants chaque fois que le besoin s'en fait<br />
sentir ». Quand ? Quand il y a de nouvelles nominations et quand<br />
il y a des changements dans la législation. L'autorité de surveillance<br />
décidera quand le besoin s'en fera sentir, mais « périodiquement<br />
» ne veut absolument rien dire.<br />
152
M. le Dr Schnyder, <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je veux répondre<br />
à M. le député Morand. Il est clair que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, même<br />
s'il est dit « périodiquement », n'organisera pas des cours de répétition<br />
si le besoin ne s'en fait pas sentir. Ces cours auront lieu<br />
si les circonstances l'exigent.<br />
En ce qui concerne les suppléants, je vous prierai provisoirement<br />
de laisser cette question de côté, elle pourra être reprise<br />
pour les seconds débats, parce qu'une disposition de ce genre<br />
occasionnerait des frais considérables. Prenez la commune de<br />
Bellwald, celle de Gluringen, d'Inden, qui sont de toutes petites<br />
communes, où les charges sont déjà très grandes, où le suppléant,<br />
en l'espace de 20 ans, ne fonctionna peut-être qu'une seule fois ;<br />
alors, instruire ce suppléant comme le principal, cela n'est certainement<br />
pas nécessaire. Habituellement, lorsque le principal est<br />
empêché, il instruit lui-même, dans le cas particulier, son suppléant.<br />
Si le principal est malade ou empêché pour une plus longue<br />
<strong>du</strong>rée, et si le suppléant doit fonctionner, c'est nous qui donnerons<br />
au suppléant les instructions nécessaires. Mais je vous prie<br />
pour les premiers débats-de faire abstraction des suppléants dans<br />
cet article, cela ne peut que nous créer des difficultés.<br />
M. le député Défago.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je suis d'accord<br />
de supprimer le mot « suppléant » à condition formelle que le<br />
texte soit revu pour les seconds débats.<br />
M. le Président Revaz.<br />
M. le député Défago a retiré sa proposition et il est enten<strong>du</strong><br />
que le texte sera repris aux seconds débats.<br />
Hr. P.-E. Burgener, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich unterstütze den Antrag<br />
von Herrn Abgeordneten Morand.<br />
Hr. L. Guntern, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich bin mit dem Antrag<br />
Morand einverstanden und ziehe den von mir gestellten Antrag<br />
zurück.<br />
L'article 7 est ainsi liquidé.<br />
Art. 8. — L'officier de l'état civil et le suppléant sont assermentés par le<br />
préfet <strong>du</strong> district ; celui-ci peut déléguer ce pouvoir au président ou au viceprésident<br />
de la commune de domicile de l'intéressé.<br />
Pas d'observation.<br />
153
Art. 8. — Der Zivilstandsbeamte und der Stellvertreter werden <strong>du</strong>rch den<br />
Regierungsstatthalter des Bezirkes beeidet, welcher diese Befugnis an den<br />
Gemeindepräsidenten oder Vizepräsidenten des Wohnortes des Beamten abtreten<br />
kann.<br />
Keine Bemerkung.<br />
M. Travelletti, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, il est prévu dans<br />
cet article que le préfet peut déléguer ses pouvoirs au président<br />
ou au vice-président. Ce texte ne peut être accepté dans la rédaction<br />
proposée. En effet, le préfet doit déléguer ses pouvoirs au<br />
président de la commune. Si, pour des circonstances quelconques,<br />
le président ne peut fonctionner, c'est automatiquement le viceprésident<br />
qui le remplace. Pourquoi mentionner dans un décret<br />
ce qui va de soi ? D'autre part, si le préfet désigne le vice-président<br />
pour assermenter l'officier d'état civil, alors que le président<br />
est dans la commune, il pourrait surgir un conflit de compétence.<br />
L'article 8 est accepté avec cette modification, admise par la<br />
commission et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
Art. 9. — Les attributions et les devoirs des officiers de l'état civil sont ceux<br />
déterminés par le code civil suisse, par la loi cantonale d'application de ce code<br />
et par la législation spéciale sur l'état civil.<br />
Ces fonctionnaires ont l'obligation de se conformer aux instructions des<br />
autorités fédérales et cantonales de surveillance.<br />
Pas d'observation.<br />
Art. 9. — Die Befugnisse und Pflichten der Zivilstandsbeamten sind im<br />
Schweiz. Zivilgesetzbuch, im Einführungsgesetz zum ZGB. und in der besonderen<br />
Gesetzgebung über das Zivilstandswesen umschrieben.<br />
Diese Beamten sind überdies verpflichtet, die Weisungen der Aufsichtsbehörden<br />
des Bundes und des Kantons zu befolgen.<br />
Keine Bemerkung.<br />
M. P. de Roten, député.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, je propose que<br />
l'on biffe purement et simplement cet article 9 qui est tout à fait<br />
superflu. Je fais une proposition formelle dans le sens d'une<br />
suppression.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Dr Schnyder.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, ces articles ont<br />
en vue plutôt la formation des fonctionnaires, leur rappelant ce<br />
à quoi ils doivent s'en tenir : il est donc en soi possible de biffer<br />
le premier alinéa tandis que le second me paraît indispensable.<br />
154
Il faut préciser que les officiers de l'état civil n'ont pas seulement<br />
à suivre la loi mais les autorités ont encore le droit de leur<br />
envoyer des circulaires. Il existe par exemple tout un livre de<br />
formules et il est nécessaire qu'on puisse, pour obtenir une certaine<br />
uniformité, donner des instructions.<br />
M. P. de Roten, député.<br />
Messieurs les députés, je suis d'accord qu'on biffe le premier<br />
alinéa et qu'on maintienne l'alinéa 3 pour faire plaisir à M. le<br />
<strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Dr Schnyder. (Rires.)<br />
Commission et <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> sont d'accord ; l'article 9 est<br />
ainsi adopté.<br />
Les débats sont interrompus pour passer à l'objet suivant à<br />
l'ordre <strong>du</strong> jour : interpellation de M. le député Gattlen sur les<br />
bâtiments scolaires.<br />
Hr. Gattlen, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident des Grossen Rates ! Herren Abgeordnete ! Herren<br />
Staatsräte ! In der Junisession 1953 habe ich mir erlaubt, eine<br />
Interpellation einzureichen mit folgendem Wortlaut : Die Unterzeichneten<br />
ersuchen den Grossen Rat, er möge prüfen, ob die<br />
zusätzliche Subvention für Schulhausbauten zu erhöhen sei und<br />
nach wohlwollender Prüfung einen Mehrbeitrag gewähren.<br />
Interpellanten : Herren Abgeordnete C. Gattlen und Mitunterzeichner.<br />
Meine sehr verehrten Herren ! Es kommt mir fast vor wie eine<br />
Ironie des Schicksals, dass ich als ausgedienter zwangsweise aus<br />
dem Schulamt ausgestossener Schulmeister hier die finanziellen<br />
Belange für den Schulhaus-Neubau zu vertreten. Allein, ich fühle<br />
mich hiezu verpflichtet und gezwungen <strong>du</strong>rch die Tatsache, dass<br />
meine und viele andere finanzschwache Tal- und Berggemeinden<br />
sich heute vor die unaufschiebbare Aufgabe gestellt sehen, an<br />
Stelle eines alten, morschen und windschiefen Schullokals ein den<br />
heutigen Anforderungen entsprechendes Schulhaus bauen zu müssen,<br />
ein Schulhaus bauen zu müssen in einer Zeit höchster Materialpreise<br />
und nie gekannter Arbeitslöhne.<br />
Mit der heute in Aussicht gestellten Unterstützung von kaum<br />
50 % des Voranschlages werden diese Gemeinden eine Schuldenlast<br />
übernehmen müssen, von der sie sich auf Jahrzehnte hinaus<br />
nicht mehr erholen werden.<br />
Wir z. B. mussten letztes Jahr den Steuerfuss von 8 auf 12 %0<br />
erhöhen ; in leicht absehbarer Zeit werden es 15 %0 und 16 %0 sein<br />
155
und wenn wir dann noch irgend ein soziales Werk <strong>du</strong>rchführen<br />
wollen, dann dürfen wir mit der Gemeinde Bellwald mit ihren<br />
2 Dutzend %0 brüderlich uns die Hand reichen. Der Kampf ums<br />
Dasein wird dann ein noch viel härterer sein.<br />
Meine Herren ! Die Bergbevölkerung ist ja naturbedingt schon<br />
das Aschenbrödel unseres Volkes : lange strenge Winter wechseln<br />
mit einer allzu kurzen Vegetationsperiode. Verderbenbringende<br />
Winde fegen über unsere Fluren, in den Monaten Juli und August<br />
sengende Sonne, wenig oder gar keine Niederschläge, anhaltende<br />
Trockenheit und dazu ungenügende Bewässerungsmöglichkeit.<br />
Wir bewohnen ein Gebiet mit meist flachgründigem, steinigem,<br />
magern Boden mit wenig Ertragsfähigkeit. Und wir ringen und<br />
zwingen und schmeicheln diesem magern Erdreich bescheidene<br />
Erträge ab — oder auch gar keine — Ziehen wir dann die Erntebilanz,<br />
so verbleibt uns über Berechnung der Arbeitslöhne und<br />
Düngung vielleicht etwas Weniges für den allseitigen Steuerbatzen.<br />
Trotz alldem harrt die alte Garde unserer Bevölkerung in zäher<br />
Verbissenheit und Schollentreue auf dem Erbe 'der Väter aus. Und<br />
wir arbeiten und schaffen, werken und schuften bis die tätige Hand<br />
bei harter Arbeit erlahmt und bis wir hinüber gerufen werden zur<br />
grossen Armee.<br />
Meine Herren ! Nicht so schollenverbunden und heimattreu<br />
denkt die heutige junge Generation ! Nur zu oft hören wir aus<br />
ihrem Munde das Klagelied : die Landwirtschaft rentiert sich nicht<br />
mehr ! Die Arbeit ist mir zu lange dauernd, zu mühsam, zu unrentabel.<br />
Junge Leute verlassen ihre Bergheimat ; sie machen sich in<br />
der Talsohle sesshaft oder tauchen unter im Getriebe der Grossstadt.<br />
Diese Entvölkerung unserer Berggebiete hat längst begonnen<br />
und sie wird katastrophale Ausmasse annehmen, wenn nicht '<strong>du</strong>rch<br />
besondere Hilfe das Los der Bergler erleichtert wird ! Ich bin der<br />
festen Ueberzeugung, dass Kanton und Bund einen Samariterdienst<br />
idealster Art leisten, wenn sie den finanzschwachen Gemeinden<br />
<strong>du</strong>rch grössere Hilfe es ermöglichen, ein menschenwürdiges Schulhaus<br />
zu bauen, in dem Lehrpersonal und Kinder sich nach langem<br />
beschwerlichem Schulweg geborgen fühlen, Mit mehr Freude und<br />
Begeisterung werden sie sich dem Unterricht widmen, so dass auch<br />
das Kind unserer 6-Monatschule etwas mehr Rüstzeug ins Leben<br />
mitbekommt.<br />
Weil wir mit der 6-Monatschule das Staatsbudget weniger belasten<br />
als Gemeinden mit 7-8 und 9-monatiger Schuldauer, so möchte<br />
ich die Herren Vertreter der Talsohle bitten, in grossherziger<br />
Weise die gebefreudige Hand zu öffnen für das Kind vom Berge.<br />
Meine Herren ! Was mich zu berechtigen scheint, eine grössere<br />
156
Unterstützung zu verlangen, das ist die erfreuliche Tatsache, dass<br />
heute grössere Beträge vom Bund an die Bergkantone für das<br />
Schulwesen verabfolgt werden.<br />
Ich möchte es an dieser Stelle nicht unterlassen, unseren Herren<br />
Vertretern im National- und Ständerate ein Kränzchen der<br />
Dankbarkeit zu winden dafür, dass sie sich energisch ins Zeug<br />
gelegt haben für die Verwirklichung der Idee, es sei den Gebirgskantonen<br />
der Beitrag für das Schulwesen nicht nach der Gesamtbevölkerung,<br />
sondern nach der Zahl der Schulkinder zu bemessen.<br />
Meine Herren, ich erlaube mir nun, meine Motion zu präzisieren<br />
<strong>du</strong>rch formellen Antrag folgendermassen :<br />
1. Die Bundesbeiträge für das Schulwesen sind vor allem für<br />
die Sanierung und den Neubau von Schulhäusern zu verwenden.<br />
2. Der Kanton erhöht seinen Beitrag so, dass finanzschwache<br />
Gemeinden mindestens 10 % mehr erhalten, als es heute<br />
vorgesehen ist.<br />
Wir werden so die Möglichkeit schaffen, dass alle Gemeinden<br />
dieses soziale Werk <strong>du</strong>rchzuführen vermögen, ohne finanziell daran<br />
zugrunde gehen zu müsse« ! Und nun meine Herren Grossräte von<br />
der Furka bis zum Leman und Herren Staatsräte von Brig bis<br />
St-Maurice, ich bitte Sie alle recht inständig, das heute « geflügelte<br />
Wort » : « Hilfe für die Bergbevölkerung » <strong>du</strong>rch eine praktische<br />
Tat im Sinne meiner Motion wahr zu machen zum Wohle<br />
und zur Freude unserer Bergbevölkerung und damit auch zum<br />
Segen für unser liebes Walliserland !<br />
(Applaus.)<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gross.<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les députés,<br />
M. le député Gattlen demande au Gouvernement de proposer<br />
au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> une augmentation de la subvention différentielle<br />
accordée aux communes pour la construction des bâtiments scolaires.<br />
L'interpellant a déclaré que la plupart des œuvres d'utilité<br />
publique bénéficiaient d'une contribution supérieure à celle qui<br />
était allouée pour les bâtiments scolaires, ceci grâce à l'addition<br />
des subventions fédérales et cantonales.<br />
Et M. Gattlen a ajouté que la subvention fédérale à l'école<br />
primaire venant d'être augmentée de façon sensible, il était indiqué<br />
d'utiliser ce montant pour les bâtiments scolaires.<br />
L'honorable interpellant demande deux choses : que le subside<br />
fédéral pour l'école primaire soit utilisé en premier lieu pour les<br />
157
âtiments scolaire«, que le taux de la subvention différentielle<br />
accordée aux constructions scolaires soit augmenté de 10 %.<br />
Messieurs les députés, pour éclairer le débat, je voudrais mentionner<br />
les bases légales qui permettent actuellement de subventionner<br />
les bâtiments scolaires. C'est d'abord l'article 69 de la loi<br />
de 1946 sur l'école primaire. Cet article dit ceci : « Il est en outre<br />
accordé aux communes dont la situation précaire et les ressources<br />
limitées rendraient trop lourde la charge des réalisations prévues<br />
à l'article 67, une subvention supplémentaire pouvant s'élever,<br />
suivant une échelle différentielle, jusqu'à 30 % de la dépense<br />
effectuée. Je précise que cette subvention supplémentaire vient<br />
s'ajouter à la subvention de base de 30 % qui est accordée à toutes<br />
les communes. En application de cet article 69, le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
a voté le 3 septembre 1951 un décret qui a fixé les normes<br />
suivant lesquelles ce subventionnement différentiel devrait être<br />
institué. Et enfin, le 19 août 1953, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a pris la décision<br />
mettant en vigueur le subventionnement différentiel.<br />
Voici quelques brèves indications sur cette décision.<br />
Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a tenu à appliquer la loi dans son esprit,<br />
c'est-à-dire que les communes les plus prétéritées reçoivent des<br />
subventions importantes, suffisantes, tandis que les communes<br />
dont la situation financière est bonne ne reçoivent pas de subvention<br />
différentielle. C'est ainsi que 27 communes ne recevront rien,<br />
37 communes recevront moins de 10 %, 70 communes qui se trouvent<br />
dans une situation financière moyenne toucheront de 10 à<br />
19 %, 32 communes qui se trouvent dans des situations plus difficiles<br />
toucheront de 20 à 29,8 % et enfin 4 communes : Bellwald,<br />
Martisberg, Bratsch et Binn, atteignent le maximum de 30 %.<br />
Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, étant donné que les bases à disposition<br />
n'étaient pas absolument sûres, a, en outre, arrêté que cette décision<br />
était prise à titre provisoire, qu'il serait procédé à une vérification<br />
complète des éléments de calcul et qu'ensuite seulement<br />
une décision définitive serait prise. Cette décision demandera <strong>du</strong><br />
temps, mais si des communes ne reçoivent pas, sur la base de la<br />
décision provisoire <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, la subvention à laquelle<br />
elles auraient droit, elles recevront à ce moment-là la différence<br />
dont elles auront été frustrées. Voilà, Messieurs, la situation.<br />
Avant de me déterminer sur le fond de l'interpellation, je<br />
voudrais encore donner quelques renseignements, à titre de comparaison.<br />
Est-il d'abord exact que la plupart des œuvres d'utilité publique<br />
touchent davantage que les constructions scolaires, en additionnant<br />
les subventions fédérales et cantonales ? C'est juste pour<br />
158
un certain nombre d'œuvres dépendant <strong>du</strong> Département des travaux<br />
publics. Par contre, j'ai dans mon dossier certaines indications<br />
concernant les subsides alloués par le Département de l'intérieur<br />
et je trouve que, pour les améliorations foncières par exemple,<br />
nous avons des subventions fédérales et cantonales qui, additionnées,<br />
font 40 à 45 %. Pour les eaux potables, en plaine, on<br />
ne touche rien ; à la montagne, on touche de 20 à 40 %. Voilà<br />
quelques exemples qui montrent que d'autres œuvres ne sont pas<br />
mieux traitées, malgré les subventions fédérales.<br />
Que se passe-t-il dans les autres cantons ? Je ne veux pas faire<br />
une statistique bien longue. Voyons la situation dans quelques<br />
cantons dont la situation correspond approximativement à la<br />
nôtre. Par exemple, dans le canton des Grisons, les constructions<br />
scolaires touchent un subside de 15 à 20 %. Le crédit annuel était<br />
jusqu'à maintenant de 20,000 francs, au budget ; il sera porté à<br />
100,000 francs. Nous sommes loin de l'effort que nous faisons<br />
chez nous.<br />
Dans le canton de Schwyz, le subside actuel est de 3 %, plus<br />
500 francs par bâtiment. Dans le canton de Lucerne, crai est beaucoup<br />
plus riche que le canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>, le subside est de 5 à<br />
20 % et, dans des cas exceptionnels, peut aller jusqu'à 30 %.<br />
Le canton de Berne, également plus riche que le <strong>Valais</strong>, verse<br />
des subsides ordinaires de 5 à 50 % et un subside différentiel de<br />
là 12 %. Ce canton a donc un maximum légèrement supérieur<br />
au nôtre mais part d'un minimum bien inférieur, puisqu'il est de<br />
5 %, contre 30 % chez nous.<br />
Et enfin, dans le canton de Fribourg, la subvention va de 10<br />
à 30 %.<br />
Messieurs, je ne crois pas que, dans la situation actuelle, nous<br />
puissions dire qu'une augmentation <strong>du</strong> subside soit justifiée.<br />
Je serais certes extrêmement heureux de pouvoir, au nom <strong>du</strong><br />
Gouvernement, prendre une autre position. Le Gouvernement<br />
n'ignore pas les difficultés que M. le député Gattlen vient de nous<br />
exposer avec beaucoup de feu, beaucoup de conviction, beaucoup<br />
de clarté, difficultés qui assaillent tout particulièrement nos<br />
régions de montagne. Ces difficultés sont de toute sorte. Il est<br />
absolument exact que certaines communes, nous le reconnaissons<br />
sans ambages, même avec une subvention maximum de 60 %,<br />
auront beaucoup de peine à créer des bâtiments scolaires convenables.<br />
Mais je ne crois pas que ce soit une raison suffisante<br />
pour modifier la loi. Je crois par contre que c'est une raison qui<br />
devra inciter le Gouvernement et le Parlement à étudier le plus<br />
rapidement possible le problème, déjà maintes fois évoqué, de la<br />
péréquation financière entre les communes.<br />
159
Je voudrais souligner que notre canton fait déjà un effort considérable.<br />
Au budget 1954, nous avons un crédit de 450,000 francs<br />
pour les subventions ordinaires aux bâtiments scolaires, et un<br />
crédit de 150,000 francs pour le subventionnement différentiel.<br />
Ce montant de 450,000 francs, sur la base de la situation actuelle,<br />
sera considérablement trop faible. J'avais demandé un montant<br />
bien supérieur, mais les nécessités <strong>du</strong> budget ont empêché le Gouvernement<br />
de donner suite à cette demande. Les demandes des<br />
communes pour de nouveaux bâtiments scolaires se multiplient.<br />
Ces constructions sont nécessaires, soit qu'on n'ait plus de place<br />
dans les bâtiments actuels, ensuite de l'augmentation <strong>du</strong> nombre<br />
des enfants, comme à Sion, par exemple, soit que les bâtiments<br />
actuels, indignes de notre canton, soient des taudis qui mettent<br />
en danger la santé de nos enfants. Nous serons obligés de faire<br />
face à ces demandes et les charges <strong>du</strong> canton, dans ce domaine,<br />
augmenteront encore considérablement ces prochaines années.<br />
Je crois donc qu'il serait difficile de faire plus. Le subside<br />
fédéral pour l'école primaire a augmenté d'environ 100,000 francs,<br />
c'est absolument exact. Il est actuellement de 328,800 francs. Messieurs,<br />
uniquement pour les bâtiments scolaires, nous avons déjà<br />
au budget 600,000 francs. Ce poste atteindra très rapidement le<br />
million. Le subside fédéral pour l'école primaire — et il n'est pas<br />
destiné uniquemnt aux bâtiments scolaires — sera donc englouti<br />
plusieurs fois par cette seule rubrique.<br />
Malgré mon désir d'aller le plus vite possible de l'avant et<br />
d'aller le plus loin qu'il est concevable d'aller, je suis donc bien<br />
obligé de constater que l'effort que nous faisons est déjà considérable.<br />
Et maintenant, autre chose. En droit, le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> ne<br />
serait pas compétent pour augmenter la subvention différentielle.<br />
Nous sommes ici en présence d'une loi. Cette loi devrait être<br />
modifiée et nous devrions aller de nouveau devant le peuple.<br />
Je ne pense pas que la situation, telle que je l'ai décrite, justifie<br />
de modifier la loi.<br />
Je conclus en priant la Haute Assemblée de faire confiance au<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pour appliquer la loi dans un esprit social, de façon<br />
à favoriser au maximum possible les communes dont la situation<br />
est précaire.<br />
Je tiens, en terminant, à remercier très sincèrement M. le<br />
député Gattlen d'avoir attiré l'attention de la Haute Assemblée<br />
sur le problème des bâtiments scolaires. Il est absolument certain<br />
que l'effort que nous avons à faire dans ce domaine est considérable.<br />
Je l'ai déjà dit, il y a des cas où la santé de nos enfants est<br />
en jeu. Il y a même des cas où leur sécurité est peut-être menacée.<br />
160
Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ira donc de l'avant puisque la loi lui en<br />
donne maintenant les moyens, et il le fera dans l'esprit le plus<br />
social possible.<br />
(Applaudissements.)<br />
Hr. C. Gattlen, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident und Herren Abgeordnete ! Ich danke dem Präsidenten<br />
des Grossen Rates, dass er mir erlaubt hat, in diesem<br />
ehrwürdigen Saale die finanzielle Notlage der Bergbevölkerung<br />
aufzudecken. Den Worten unseres Herrn Erziehungs-Chefs glaube<br />
ich entnehmen zu dürfen, dass für die armen Gemeinden, auch<br />
für unsere, das vom Gesetz vorgeschriebene Maximum von 60 %<br />
erreicht werden kann. Es wäre doch möglich, dass die Vertreter<br />
der andern Departemente auf das Geleise « Schulwesen » etwas<br />
abschieben könnten, dass für den Schulhausbau mehr geleistet<br />
werden dürfte.<br />
La parole est ensuite donnée à M. le député Louis Perraudin<br />
pour le développement de sa motion concernant la formation professionnelle.<br />
M. Louis Perraudin, député.<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>,<br />
Messieurs les députés,<br />
Dans une conférence à la Vallensis, constituant un peu son<br />
testament politique — qu'il a dû faire trop tôt — l'ancien conseiller<br />
d'<strong>Etat</strong> M. Oscar de Chastonay disait, en présence de l'animation<br />
de notre vie économique par les grands barrages : « Je vois<br />
grand pour le <strong>Valais</strong>. »<br />
Nous prenons déjà conscience, ne serait-ce que par les résultats<br />
fiscaux, que cet avenir <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> ne pourra être assuré sans notre<br />
effort et notre courage.<br />
Mais il est clair que ce nouvel aspect de notre vie économique<br />
amènera de nouvelles occasions de travail « permanentes ». Or,<br />
maintenant déjà, le <strong>Valais</strong> fournit insuffisamment aux usines existantes,<br />
à nos garages et ateliers, les cadres techniques. Comme<br />
autrefois nous avons importé comptables et directeurs de banques<br />
à Brigue, Sierre, Martigny et Sion, les entreprises valaisannes doivent<br />
s'adresser au dehors, au point de vue technique, pour leurs<br />
contremaîtres et chefs d'usines.<br />
Il importe que la jeunesse valaisanne ait l'occasion de se préparer<br />
d'urgence pour occuper notamment les postes que les usines<br />
161
électriques mettront à disposition. Le« pères de famille valaisans<br />
doivent savoir, serait-ce par quelque propagande, que, dans cette<br />
direction, leurs enfants, doués des qualités requises, ont un avenir<br />
assuré.<br />
Je n'ai pas demandé aux journalistes de faire à cette motion<br />
de la propagande parce qu'ils sont plutôt habitués à une mauvaise<br />
propagande.<br />
Mais je voudrais relever quand même qu'au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> de<br />
Zurich, une motion de ce genre a été développée et que le journal<br />
socialiste Volksrecht, en rendant compte, dans deux numéros,<br />
avait publié des articles moyens en disant : « Wie und wo sich zum<br />
Technik ausbilden ? » de façon précisément que les pères de famille<br />
et la jeunesse elle-même aient leur attention attirée sur ces nouvelles<br />
possibilités professionnelles et que les seules délibérations<br />
d'un parlement cantonal sur la question puissent déjà avoir une<br />
utilité dans le sens des propositions que nous nous sommes permis<br />
de soulever.<br />
Messieurs les députés, nous avons besoin déjà et nous aurons<br />
besoin plus encore :<br />
1. de mécaniciens-électriciens à la Lonza, à Chippis, à la Ciba,<br />
dans les usines de la Dixence, <strong>du</strong> Mauvoisin, de la Gougra et<br />
dans les autres ;<br />
2. (Téletriciens-installateurs et de lignards (car la grande ligne <strong>du</strong><br />
consortium transportant nos forces hors <strong>du</strong> canton — construite<br />
exclusivement par des Suisses-allemands — devra être entretenue<br />
; et chaque usine aura besoin d'un groupe de lignards pour<br />
l'entretien de ses lignes).<br />
Nous avons et nous aurons besoin :<br />
3. de constructeurs aux ateliers Giovanola et ailleurs ;<br />
4. de mécaniciens-automobiles. Car les automobilistes savent, pour<br />
les payer de leur poche, les insuffisances de nos garages. Nombre<br />
de nos garages actuellement, même l'AIAG, importent des<br />
mécaniciens-automobiles italiens ou allemands. On ne trouve<br />
que difficilement en <strong>Valais</strong> des mécaniciens-automobiles bien<br />
formés. Or l'augmentation <strong>du</strong> trafic automobile engage le gouvernement<br />
à dépenser pour les routes les millions que vous savez.<br />
Il faut que, sur ce point aussi, nous complétions notre équipement<br />
technique et artisanal.<br />
Ce tableau de nos nécessités et des possibilités d'avenir est<br />
sommaire et sans doute incomplet. Il suffira pour que nous comprenions<br />
tous la nécessité d'une action rapide, prochaine, pour la<br />
formation professionnelle dans ce sens de la jeunesse valaisanne.<br />
Quelle doit être cette action ?<br />
162
Nous avions- pensé à une école technique valaisanne, à une<br />
sorte de technicum. Nous reconnaissons d'emblée que c'était une<br />
erreur. Renseignements pris, le technicum de Genève exige par an<br />
plu« de 700,000 francs ; et Genève dépense par an plus de 2 millions<br />
de francs pour son école des arts et métiers, technicum compris.<br />
Le technicum de Fribourg coûte annuellement à l'<strong>Etat</strong>, sans<br />
parler des prestations de la ville, environ 300,000 francs.<br />
Au surplus, il faut relever que la Suisse allemande se tire<br />
d'affaire avec trois technicums (Winterthour," Berthoud et Bienne).<br />
C'est dire que la préparation technique peut être obtenue sans la<br />
réalisation d'un technicum en <strong>Valais</strong>, la Suisse romande étant au<br />
surplus plus complètement outillée en écoles de ce genre.<br />
Les chiffres indiqués sont tels que, sans parler de la difficulté<br />
de trouver des professeurs, nous devons nous abstenir. Nos trois<br />
collèges classiques sont, ma foi, là où ils sont et la capitale n'entendra<br />
pas se laisser déposséder de ce réservoir sinon d'humanistes,<br />
en tout cas de clercs et de juristes.<br />
Comme dit la chanson montagnarde,<br />
Po pecca nontre arzin,<br />
N'in preu de bravé zins,<br />
N'fn onze curiatzons<br />
Et n'in die prairatzons. 1 )<br />
Mais il nous faut, dans cette époque de progrès technique, des<br />
techniciens. Comment leur montrer la voie et leur permettre de<br />
s'y engager ?<br />
On peut penser à un atelier-école de la <strong>du</strong>rée d'un certain nombre<br />
de mois, jusqu'à une année. Durant ce temps, on verrait si le<br />
jeune homme est apte. Et les employeurs viendraient là se ravitailler<br />
en apprentis et en futurs professionnels. L'ouverture de cet<br />
atelier pourrait peut-être se faire en collaboration avec l'une de<br />
nos usines, Chippis par exemple.<br />
On doit penser aussi à des bourses et à des prêts d'honneur.<br />
Nous savons que le système peut présenter des dangers de favoritisme.<br />
Mais il est possible aussi — et nécessaire — de confier l'octroi<br />
de ces faveurs à un organisme dépolitisé, professionnel.<br />
Des contacts aussi de l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> et des responsables de<br />
notre formation professionnelle avec des technicums suisses, permettront<br />
peut-être de trouver des arrangements de nature à favoriser<br />
notre équipement technique artisanal en <strong>Valais</strong> de la branche.<br />
x ) Pour manger notre argent<br />
Assez de braves gens<br />
Nous avons onze notaires<br />
Nous avons dix curés.<br />
163
Car les <strong>Valais</strong>ans, à ce point de vue aussi, valent leurs confédérés.<br />
Il suffit qu'ils puissent se former. Et il faut ajouter qu'une<br />
certaine préparation à l'apprentissage est nécessaire dès l'école<br />
primaire.<br />
Messieurs les députés,<br />
« Pères conscrits », selon la formule <strong>du</strong> Sénat romain ! — car<br />
il nous faut parfois nous prendre au sérieux... — nous sommes<br />
tous chargés, que nous ayons ou non des fils, d'une certaine responsabilité<br />
paternelle envers la jeunesse valaisanne. Les grands<br />
barrages terminés, il faudra procurer <strong>du</strong> travail. Certains jeunes<br />
<strong>Valais</strong>ans auront — et nous les en féliciterons — le courage de se<br />
joindre à la cinquième Suisse, américaine ou africaine. Le proverbe<br />
allemand dit que ceux que Dieu veut favoriser, il les envoie<br />
dans le vaste monde.<br />
Mais la grande partie de notre jeunesse demeurera au pays. Et<br />
nous cherchons tous à équiper ce vieux pays, toujours moins vieux,<br />
par de nouvelles in<strong>du</strong>stries. La présence, ici ou même ailleurs, de<br />
<strong>Valais</strong>ans d'initiative dans la technique moderne est de nature —<br />
plus que tous les bureaux — à promouvoir chez nous le développement<br />
de la petite in<strong>du</strong>strie.<br />
C'est par nos efforts courageux et attentifs aux nécessités nouvelles<br />
que le <strong>Valais</strong> pourra être grand.<br />
C'est avec intérêt que nous entendrons, sur la question soulevée,<br />
les explications et les projets de M. le Chef de notre instruction<br />
publique.<br />
M. Gross, <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>.<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les députés,<br />
J'ai écouté avec intérêt le développement de la motion de<br />
M. le député Perraudin. M. Perraudin a, somme toute, fait, de<br />
façon succinte, le tour <strong>du</strong> problème qui nous préoccupe et je<br />
crois qu'il a eu raison de le faire. Sa motion est une manifestation<br />
de plus de l'intérêt croissant et de plus en plus généralisé<br />
que la formation professionnelle suscite dans notre canton. Cet<br />
intérêt nous réjouit beaucoup, car avec lui augmenteront certainement<br />
nos possibilités de réalisation. Il s'est déjà manifesté à<br />
maintes reprises dans cette enceinte et au dehors, et la motion<br />
déposée par M. Perraudin en est la dernière manifestation. Il y a<br />
quelques années, en 1949 sauf erreur, un député de Sion, M. Berclaz,<br />
avait déjà déposé un postulat demandant la création d'une<br />
école des arts et métiers. Dernièrement, le 8 novembre 1953, une<br />
organisation syndicale importante <strong>du</strong> canton a adressé au <strong>Conseil</strong><br />
164
d'<strong>Etat</strong> un mémoire demandant également la création d'une école<br />
des arts et métiers. Un de ces jours derniers, ici à Sion, une<br />
importante conférence qui réunissait les délégués de la plus<br />
grande partie des communes <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> romand, a enten<strong>du</strong> une<br />
conférence intéressante. Au cours de la discussion qui a suivi<br />
cette conférence, on a souligné la nécessité d'améliorer la formation<br />
des cadres techniques dans le canton et d'en augmenter le<br />
nombre. Cet intérêt que l'on porte à la formation professionnelle<br />
m'autorise aujourd'hui à être un peu long, afin de pouvoir étudier<br />
l'ensemble <strong>du</strong> problème, préciser la situation actuelle, voir<br />
quelles sont les possibilités et enfin esquisser le programme que<br />
j'envisage de réaliser, Messieurs, avec votre appui.<br />
II est peut-être bon de préciser d'abord quel est le but de la<br />
formation professionnelle. Ce but, pour dire les choses simplement,<br />
est de deux ordres : il s'agit en premier lieu d'augmenter<br />
le nombre des apprentis, d'augmenter le nombre de nos jeunes<br />
gens qui auront une formation qualifiée, qui ne seront plus des<br />
manœuvres sans emploi assuré ni capacité précise et souvent sans<br />
joie de vivre, mais qui seront des ouvriers ayant de la joie à leur<br />
travail. En second lieu,, car le nombre est loin d'être suffisant<br />
en soi, il s'agit d'améliorer la qualité de cette main-d'œuvre. Nous<br />
avons à nous occuper d'une part de la formation des ouvriers<br />
qualifiés, et d'autre part de la formation des cadres. Et lorsque<br />
je parle des cadres, l'on peut envisager l'ensemble des situations<br />
des professions techniques, d'une part les cadres inférieurs, c'està-dire<br />
ls contremaîtres, et d'autre part les cadres supérieurs, c'està-dire<br />
les techniciens et même les ingénieurs.<br />
Concernant les ouvriers qualifiés, je voudrais d'abord, en quelques<br />
mots, vous exposer la situation actuelle. Nos apprentis font<br />
leur apprentissage chez des patrons, dans la pratique réelle <strong>du</strong><br />
métier, et en même temps ils fréquentent, un jour par semaine,<br />
pendant sept mois, l'école professionnelle qui leur donne les connaissances<br />
techniques théoriques et des leçons sur la pratique des<br />
affaires : correspondance, calcul, comptabilité. Mon prédécesseur<br />
a ren<strong>du</strong> ce mode de formation beaucoup plus efficace par toute<br />
une série d'innovations judicieuses. D'abord sélection par des<br />
cours spéciaux qui offrent le maximum de sécurité en orientation<br />
professionnelle, contribuent à propager l'idée de l'apprentissage<br />
et à faire connaître les métiers dans les milieux qui jusqu'ici les<br />
ignoraient. Ensuite, encouragement des parents par des bourses<br />
aux familles gênées. Encouragement des patrons par des conditions<br />
équitables, par la compréhension de leurs difficultés et la<br />
reconnaissance pour le service qu'ils rendent au pays. Surveillance<br />
et direction meilleures de l'apprentissage pratique. Il ne faut pas<br />
165
abandonner l'apprenti à son patron sans exercer une surveillance<br />
suffisante. Réforme complète de l'enseignement professionnel par<br />
le groupement des apprentis en des centres d'enseignement par<br />
métier et par année d'apprentissage, avec enseignement donné<br />
par un praticien <strong>du</strong> métier. Mise au point des examens de fin<br />
d'apprentissage, expérience très intéressante et concluante avec<br />
des ateliers-écoles, préparation aux examens de maîtrise fédérale.<br />
Les résultats de tous ces moyens mis en action par mon prédécesseur<br />
et par le Service de la formation professionnelle, ont été,<br />
quant au nombre, l'augmentation de 460 apprentis en 1936 à 1810<br />
en 1952. Et pour la qualité, la note moyenne de nos apprentis a<br />
passé de 2,5 à 1,8, ce qui constitue également une amélioration<br />
sensible.<br />
Je n'ai nullement la prétention d'affirmer que tout est pour<br />
le mieux dans le meilleur des mondes, loin de là. Il existe encore<br />
des lacunes. Il y a par exemple la difficulté de placement, qui<br />
<strong>du</strong> reste nous a déjà été signalée à diverses reprises. Cette difficulté<br />
de placement est la conséquence évidente de l'augmentation<br />
en flèche <strong>du</strong> nombre des apprentis. Mais il n'en reste pas moins,<br />
qu'il y aura lieu d'y remédier. Une autre lacune, et sur laquelle<br />
je reviendrai, est que la formation générale de base de nos jeunes<br />
gens n'est pas suffisante. Je m'empresse d'ajouter que cette situation<br />
n'est pas <strong>du</strong> tout spéciale au <strong>Valais</strong>. Elle est générale en<br />
Suisse et dans le monde. Mais ce n'est naturellement pas une raison<br />
pour l'accepter chez nous, car elle constitue un handicap pour<br />
nos ouvriers et spécialement pour ceux qui voudraient avancer,<br />
devenir contremaîtres. La formation technique de nos apprentis<br />
est bien meilleure, mais il nous manque encore trop de ces éléments<br />
excellents, qu'il serait possible de voir avancer, pour former<br />
nos cadres techniques inférieurs ou supérieurs. Voilà la situation<br />
que j'ai voulu exposer sans fard, avec ses ombres et ses<br />
lumières.<br />
Je voudrais maintenant aborder brièvement la question de<br />
Yécole des métiers. Je précise, école des métiers destinée à former<br />
des ouvriers qualifiés. Je reviendrai plus tard sur l'idée d'un technicum<br />
destiné à former les cadres supérieurs, que le motionnaire<br />
a <strong>du</strong> reste abondonnée. L'opinion qu'il est nécessaire de créer<br />
chez nous une école des métiers est encore répan<strong>du</strong>e dans de<br />
nombreux milieux, qui s'intéressent de façon active et intelligente<br />
à la formation professionnelle, mais qui ne se sont pas encore<br />
clairement ren<strong>du</strong> compte des motifs pour lesquels une école des<br />
métiers est absolument inutile et inopportune en <strong>Valais</strong>. Afin que<br />
l'on sache exactement de quoi il s'agit, je voudrais d'abord préciser<br />
ce qu'est une école des métiers. Une école des métiers, c'est<br />
166
une institution qui remplace à la fois le patron d'apprentissage<br />
et l'école professionnelle. L'école des métiers est munie d'ateliers<br />
où l'apprenti fait son apprentissage pratique, en même temps qu'il<br />
suit des leçons de dessin, de technologie et d'instruction générale.<br />
Théorie et pratique, l'apprenti reçoit tout à l'école. L'école des<br />
métiers de Lausanne, par exemple, est équipée pour les professions<br />
suivantes : mécaniciens-électriciens, mécaniciens sur automobiles,<br />
menuisiers-ébénistes et radio-électriciens, c'est-à-dire pour<br />
quatre professions. Messieurs, nous nous occupons en <strong>Valais</strong> d'environ<br />
60 professions. L'effectif total des élèves de l'école des<br />
métiers de Lausanne est de 158 apprentis pour 1952. Je rappelle<br />
que nous en avons plus de 1800 en <strong>Valais</strong>. Le programme d'apprentissage<br />
est le même que celui de l'apprenti formé chez un<br />
patron, la <strong>du</strong>rée de l'apprentissage aussi. Au terme de sa formation,<br />
l'élève de l'école des métiers subit le même examen de fin<br />
d'apprentissage que l'apprenti ordinaire et obtient le même certificat<br />
fédéral de capacité. Voilà ce qu'est une école des métiers.<br />
Faisons, si vous le voulez bien, une brève comparaison entre les<br />
avantages et les inconvénients que l'école des métiers présente,<br />
par rapport à la formation chez le patron, qui est seule connue<br />
chez nous, et qui <strong>du</strong> reste, dans l'ensemble de la Suisse, forme le<br />
95 % des apprentis.<br />
L'apprenti qui est formé chez un patron bénéficie de divers<br />
avantages. On constate d'abord que son temps de travail est plus<br />
rapide que celui de l'élève de l'école des métiers et l'on doit penser<br />
que cela est dû au fait que, chez le patron, il s'agit malgré<br />
tout de pro<strong>du</strong>ire, que l'affaire tourne, qu'il y ait donc un certain<br />
rendement. L'apprenti ne peut pas consacrer une demi-journée à<br />
un travail qui devrait se faire en une demi-heure. Par contre, dans<br />
l'école des métiers, comme c'est l'<strong>Etat</strong> qui paie, rien ne presse.<br />
L'intérêt, dans l'école des métiers, est moins vif que chez le<br />
patron, parce que chez le patron, l'apprenti a un travail pratique,<br />
il sait à quoi servira le travail qu'il fait, que ce travail sera placé<br />
dans telle maison, chez telle personne qui sera contente ou qui<br />
sera mécontente. Par contre, dans l'école des métiers, on fait <strong>du</strong><br />
travail qui est uniquement un travail d'exercice. Chez le patron,<br />
l'apprenti a facilement plus d'initiative, plus de savoir-faire, parce<br />
qu'il est plongé dans la réalité concrète d'un métier avec toutes<br />
les difficultés que cela comporte. Par contre, à l'école des métiers,<br />
on fait des exercices conventionnels à l'abri de tous les aléas, de<br />
tous les risques. Voilà toute une série de raisons qui donnent<br />
l'avantage à la formation chez le patron sur la formation dans<br />
une école des métiers.<br />
167
Par contre, naturellement, la formation dans l'école des<br />
métiers présente aussi un certain nombre d'avantages. Il est naturel<br />
que la formation théorique, dans une telle école, soit plus<br />
exacte, plus sûre, plus poussée. Et alors, si le jeune homme a le<br />
caractère voulu, il pourra peut-être, dans certains cas, avancer<br />
plus facilement jusqu'à l'échelon de contremaître. En résumé, si<br />
l'on compare les deux formations, disons qu'elles ont chacune<br />
leurs avantages et leurs inconvénients, mais qu'il n'est en tous<br />
cas pas possible d'affirmer que la formation dans une école des<br />
métiers soit supérieure à la formation chez un patron.<br />
Examinons maintenant un autre aspect <strong>du</strong> problème : la question<br />
des frais. Et ici je voudrais vous donner un exemple tout à<br />
fait concret. Je serais heureux que vous reteniez au moins l'essentiel<br />
de ces chiffres, qui vous montreront l'impossibilité de créer<br />
chez nous une école des métiers. Reprenons l'exemple de l'école<br />
de Lausanne. En 1952, la situation à l'école des métiers de Lausanne<br />
était la suivante : Nombre d'élèves : 158. Dépenses nettes :<br />
pour l'<strong>Etat</strong> Fr. 127,226.— ; pour la Confédération : Fr. 62,039.— ;<br />
pour la ville de Lausanne : Fr. 223,741.— ; total des dépenses en<br />
1952 pour cette école de 158 élèves : Fr. 413,006.—. A ce chiffre,<br />
il y a lieu d'ajouter, pour le calcul qui intéresse le <strong>Valais</strong>, car<br />
nous devrions construire et équiper une école des métiers, l'intérêt<br />
des capitaux, 3 % d'environ 2 millions et demi, Fr. 75,000.— ;<br />
intérêt pour environ Fr. 1,200,000.— de machines : Fr. 36,000.— ;<br />
entretien et vétusté 1 % sur les bâtiments : Fr. 25,000.— ; 3 % sur<br />
les machines : Fr. 36,000.—. Total de ces charges supplémentaires<br />
: Fr. 172,000.—. Nous arriverions ainsi à une dépense annuelle<br />
totale de Fr. 585,000.—, c'est-à-dire de Fr. 3650.— par apprenti<br />
pour la collectivité. Comparativement à ce chiffre de Fr. 3650.—,<br />
la formation de l'apprenti chez le patron a coûté en 1952, dans<br />
le canton de Vaud, Fr. 152.— par apprenti, et dans le canton <strong>du</strong><br />
<strong>Valais</strong> Fr. 130.— par apprenti. Donc, uniquement pour la collectivité,<br />
pour les pouvoirs publics, 130 francs contre 3600 francs<br />
que cela nous coûterait avec l'école des métiers.<br />
Mais il y a encore autre chose. Pour l'apprenti lui-même,<br />
•l'école des métiers coûte beaucoup plus cher, car à l'école des<br />
métiers, il ne reçoit rien et il doit payer un écolage, pour 3 % ans,<br />
d'environ Fr. 250.—. Par contre, chez le patron, il touche un<br />
modeste salaire qui l'un dans l'autre peut être évalué pour 3% ans<br />
à Fr. 2750.—. Cela nous donne une différence de trois mille francs<br />
de plus à la charge de l'apprenti pour la formation acquise dans<br />
une école des métiers. C'est dire que cette formation sera une<br />
formation réservée aux familles aisées, et que les classes modestes<br />
en seront exclues. En résumé, la formation à l'école des métiers<br />
168
coûte à la communauté 24 fois plus cher que chez un patron<br />
d'apprentissage, et à l'apprenti Fr. 3000.— de plus. Je précise<br />
qu'en Suisse, 48,688 apprentis sont formés actuellement chez des<br />
patrons, contre 2463 seulement, c'est-à-dire le 5 %, dans une école<br />
des métiers. Je conclus donc que nous n'avons pas d'intérêt à une<br />
école des métiers, que ce soit pour le nombre, que ce soit pour<br />
la qualité des apprentis à former. Ce ne serait pas un remède non<br />
plus à cette lacune de base qu'est la formation générale, car, une<br />
fois en apprentissage, l'apprenti a autre chose à faire, il doit<br />
apprendre son métier. Et enfin, les frais exorbitants et hors de<br />
proportion avec l'intérêt que représente une telle école, nous<br />
empêchent de songer à une telle solution.<br />
Ceci ne veut pas dire que nous devions en rester là et continuer<br />
sans aucune modification ce que nous avons fait jusqu'ici.<br />
Nous voulons, comme je l'ai déjà dit, augmenter le nombre des<br />
apprentis, et améliorer leur qualité. Que pourrions-nous faire<br />
pour augmenter le nombre des apprentis ? J'y ai déjà songé, et<br />
pense, Messieurs, aux possibilités suivantes. Il existe des patrons<br />
qui ne collaborent pas à la formation des jeunes pour des raisons<br />
diverses, ancienne expérience malheureuse, prévention ou indifférence,<br />
etc. Par des contacts personnels avec ces patrons, on<br />
peut espérer obtenir de la plupart d'entre eux leur adhésion à<br />
notre cause. D'où débouché nouveau pour des apprentis. Ensuite,<br />
chez de nombreux patrons qui s'intéressent déjà à la formation<br />
professionnelle, une augmentation de l'effectif normal d'apprentis<br />
qu'ils engagent sera ren<strong>du</strong>e possible par l'intervention des ateliersécoles<br />
qui combleront des lacunes inévitables. D'où encore ici des<br />
débouchés nouveaux. Et troisièmement, nous pourrons intensifier<br />
no« recherches de débouchés hors <strong>du</strong> canton où nous avons déjà<br />
abouti à des résultats intéressants. Par ces trois moyens conjugués<br />
nous pourrons augmenter encore d'une façon très appréciable le<br />
nombre des apprentis et partant de nos futurs ouvriers qualifiés.<br />
Pour l'amélioration de la qualité, la question de la culture<br />
générale n'est certes pas une question secondaire, et ce n'est non<br />
plus pas, hélas, une question qui pourra trouver sa solution très<br />
rapidement. Elle soulève en effet toute une série de problèmes<br />
importants qui se posent et qui sont déjà étudiés par mon département.<br />
Elle pose la question des programmes, la question <strong>du</strong> personnel<br />
enseignant, <strong>du</strong> choix de ce personnel, de sa formation, elle<br />
pose la question de la <strong>du</strong>rée de la scolarité. Messieurs, on pense<br />
encore, dans certaines régions de notre pays, que l'on peut donner<br />
en six mois ce qu'ailleurs on donne en neuf mois. Je ne crois<br />
pas que ce soit exact. Je crois que l'on fait des comparaisons fausses.<br />
On compare la crème, la fleur des écoles de six mois, le 2,<br />
169
V<br />
3, 4 % de ces écoles qui est envoyé dans les écoles secondaires,<br />
on les compare avec le 40, 50, 60 % des élèves des centres principaux,<br />
où alors il n'y a plus seulement la crème, il y a encore<br />
les élèves moyens et même des élèves médiocres. Quoi d'extraordinaire,<br />
Messieurs, que des élèves venant de la montagne après<br />
avoir suivi six mois de cours, mais qui sont les deux ou trois<br />
jeunes gens les plus qualifiés, les plus énergiques de la commune,<br />
quoi d'étonnant que ces jeunes gens atteignent bien vite et dépassent<br />
le niveau de jeunes gens qui ont peut-être suivi neuf mois<br />
d'école, mais qui, soit au point de vue de leurs capacités, soit au<br />
point de vue de leur énergie, sont dans la moyenne, quand ce<br />
n'est pas même dans la médiocrité ? Messieurs, ces arguments ne<br />
valent rien et je me permets de lancer pour la première fois ici<br />
devant cette Haute Assemblée, l'idée que, dans l'intérêt précisément<br />
de la cause de notre jeunesse qui nous est chère, il sera<br />
bien nécessaire, petit à petit, d'en venir à une prolongation de<br />
notre scolarité. Nous sommes de longtemps le dernier canton<br />
dans ce domaine. Nous voulons, je pense, comme nous le faisons<br />
dans tant d'autres domaines, aller aussi ici de l'avant. (Applaudissements.)<br />
Nous avons encore d'autres possibilités. Nous avons les écoles<br />
moyennes que la loi de 1946 a instituées. Ici, le Haut-<strong>Valais</strong> donne<br />
l'exemple. Le Haut-<strong>Valais</strong> sera bientôt doté de façon complète de<br />
ces écoles moyennes qui offrent de nombreux avantages : scolarité<br />
jusqu'à 16 ans, programmes adaptés, formation spéciale des<br />
maîtres, etc. Les jeunes gens en sortent avec un bagage plus complet,<br />
soit pour entrer en apprentissage, soit pour entrer dans le«<br />
écoles secondaires. Je crois que le développement de ces écoles<br />
moyennes sera aussi un des moyens pour améliorer la culture<br />
générale qui est nécessaire, si nous voulons finalement améliorer<br />
la qualité de nos ouvriers qualifiés et avoir des bases de recrutement<br />
suffisantes pour nos cadres.<br />
J'en viens, Messieurs, à la question des ateliers-écoles. Ces<br />
ateliers-écoles ont été une innovation très heureuse de mon prédécesseur.<br />
Ils ne remplacent nas le patron, mais servent à contrôler,<br />
à corriger et surtout à compléter ce qui se fait chez le patron.<br />
Un patron ne pourra en effet que rarement faire exécuter par<br />
son apprenti tous les divers travaux qui se présentent dans une<br />
profession. Il est donc nécessaire de pouvoir compléter la formation<br />
chez le patron par une organisation générale où l'apprenti,<br />
sous la con<strong>du</strong>ite de praticiens et de techniciens de valeur, viendra<br />
approfondir ses connaissances, les rendre plus solides et plus précises.<br />
Et j'ai bien l'intention de continuer dans cette voie. Les<br />
expériences qui ont été faites jusqu'à maintenant avec les ateliers-<br />
170
écoles se sont révélées tout à fait concluantes. Je crois que le<br />
moment est venu d'appliquer ce moyen supérieur
améliorer l'é<strong>du</strong>cation, la formation générale de nos jeunes. Mais<br />
des solutions positives et immédiates sont possibles. Il y aura lieu<br />
de reconnaître les besoins, d'établir dans quels domaines ils sont<br />
les plus urgents. On peut prévoir que ce sera dans les grands travaux<br />
publics, -le bâtiment, la mécanique et l'électricité. Si vous le<br />
permettez, je citerai, à titre d'exemple, un cours qui est déjà en<br />
marche, dont le but est de préparer à la maîtrise fédérale de<br />
comptable. C'est une réalisation qui nous promet le plus magnifique<br />
des succès. La propagande faite en faveur <strong>du</strong> cours a amené<br />
plus de 40 candidats, parmi lesquels, après sélection, 23 ont été<br />
admis au cours. Un programme de préparation complète et approfondie<br />
à la maîtrise de comptable fut élaboré par des experts en<br />
la matière, et nous fîmes appel à des professeurs de premier<br />
ordre. Les leçons se donnent une fois par semaine, le soir, entre<br />
19 et 22 heures, 30 semaines par année, <strong>du</strong>rant 3 ans. Nous avons<br />
demandé des professeurs qu'ils s'engagent à suivre indivi<strong>du</strong>ellement<br />
l'instruction de chaque participant et garantissent sa bonne<br />
préparation. Nous avons demandé des élèves qu'ils ne manquent<br />
aucune leçon, sauf raison majeure, et ne négligent aucun devoir à<br />
domicile, à peine d'exclusion pure et simple. Ces conditions, pour<br />
draconiennes qu'elles paraissent, ont été accueillies avec une vive<br />
satisfaction tant par les professeurs que par les participants, car<br />
elles sont la garantie certaine <strong>du</strong> succès. Du début de février 1953<br />
à ce jour, aucune défection ne s'est pro<strong>du</strong>ite. Ainsi, dans cette<br />
profession, où depuis vingt ans, deux seuls candidats de notre<br />
canton ont pu accéder à la maîtrise fédérale, nous aurons l'avantage,<br />
dans trois ans, de présenter aux examens supérieurs de nombreux<br />
<strong>Valais</strong>ans, très bien préparés, qui affronteront avec succès<br />
leurs difficiles épreuves, et se montreront effectivement aptes à<br />
remplir des fonctions supérieures.<br />
Sans doute, dans les domaines auxquels j'ai fait allusion tout<br />
à l'heure : travaux publics, bâtiment, mécanique, électricité, nous<br />
nous heurterons à des difficultés beaucoup plus sérieuses. Je ne<br />
me fais pas d'illusions à ce sujet, mais je ferai simplement tout<br />
mon possible. Pour chaque branche d'activité où les besoins s'avèrent<br />
pressants, j'envisage d'ores et déjà de prendre les mesures<br />
suivantes :<br />
1. Propagande appropriée pour recruter les candidats et sélection<br />
sur la base de la préparation et de l'activité antérieure.<br />
2. Elaboration, avec le concours de personnes expérimentées,<br />
d'un programme conforme aux besoins.<br />
3. Recherche de maîtres capables.<br />
4. Réalisation <strong>du</strong> minimum nécessaire de moyens matériels et<br />
techniques.<br />
172
Nous avons déjà quelques perspectives réjouissantes. Pour les<br />
travaux publics et le bâtiment, un projet est à l'étude avec la<br />
commission paritaire intéressée, qui dispose pour la formation<br />
professionnelle d'un fonds qui va en augmentant et qui est constitué<br />
par les finances réglementaires <strong>du</strong> registre professionnel.<br />
Pour la mécanique et l'électricité, nous sommes en pourparlers<br />
avec l'Aluminium S. A., à Chippis, où nous rencontrons toujours<br />
la plus bienveillante compréhension, en vue de l'agrandissement<br />
de notre atelier-école de mécanique et de la réalisation d'un équipement<br />
plus complet pour l'automobile et pour l'électricité. Voici<br />
ce que nous pouvons envisager et qui nous permettra dans un<br />
avenir relativement proche, de saluer les premiers succès.<br />
J'aborde, pour terminer, la question des techniciens. M. le<br />
député Perraudin me facilite la tâche, puisqu'il a lui-même abandonné<br />
l'idée d'un technicum. Il a souligné combien les frais d'une<br />
telle institution seraient démesurés. Même si nous consentions<br />
cette dépense, nous manquerions de garanties suffisantes quant<br />
aux moyens techniques dont nous disposerions et quant à la qualité<br />
des professeurs que nous pourrions engager.<br />
Sommes-nous donc dans l'impossibilité de faire quoi que ce<br />
soit à cet échelon ? Ce n'est pas le cas. M. le député Perraudin<br />
a déjà signalé quelques possibilités, dont je lui avais d'ailleurs fait<br />
moi-même mention, lors d'un entretien téléphonique que nous<br />
avons eu précisément au sujet de cette motion. Nous pourrions<br />
faire beaucoup mieux pour nos jeunes que de leur offrir un technicum<br />
de second ordre en <strong>Valais</strong>. Nous pourrions leur procurer<br />
les moyens de fréquenter nos meilleures écoles techniques suisses,<br />
par des prêts d'honneur sans intérêt, remboursables au fur et à<br />
mesure de leurs possibilités, lorsqu'ils auront achevé leurs études<br />
et commencé à travailler. Par des moyens de sélection judicieux,<br />
une organisation soignée de tout le système, nous fournirions<br />
ainsi au pays des cadres techniques de valeur, tout en réalisant<br />
une œuvre éminemment sociale avec un minimum de frais pour<br />
l'<strong>Etat</strong>. Je me réserve, Messieurs les députés, si vous le permettez,<br />
d'élaborer un projet sur cette intéressante question et d'en entretenir<br />
à nouveau votre Haute Assemblée. Permettez-moi seulement<br />
de vous présenter brièvement une première esquisse de ce qui<br />
serait possible.<br />
Ceci est évidemment une étude tout à fait sommaire, qui ne<br />
prétend rien résoudre, mais qui est de nature à vous donner une<br />
idée de ce qui pourrait se faire d'une part et ce que cela coûterait<br />
d'autre part. Nous pourrions admettre un effectif de 6 candidats<br />
techniciens par an, devant accomplir trois ans d'études<br />
après la fin de leur apprentissage. Ce nombre de 6 admissions<br />
173
annuelles serait maintenu pendant que les besoins le justifient, et<br />
ré<strong>du</strong>it par la suite selon les circonstances. Il faudrait envisager<br />
ces prêts d'honneur uniquement aux fils de familles non fortunées,<br />
cela va de soi. Celui qui peut, par ses propres moyens, faire<br />
face à la situation, ne doit pas mettre à contribution les ressources<br />
limitées de l'<strong>Etat</strong>. Ces prêts seraient remboursables lorsque<br />
les bénéficiaires auraient achevé leurs études et commencé à travailler.<br />
Comment opérer la sélection des candidats ? Cette action<br />
serait réservée aux fils de familles de situation précaire, sur la<br />
base de leur caractère et de leurs aptitudes professionnelles. Il y<br />
aurait évidemment ici une mise au point délicate à faire. Il s'agirait<br />
de prendre des mesures suffisamment précises et objectives<br />
pour éviter que l'on tombe dans un favoritisme quelconque. Combien<br />
coûterait une pareille action ? Si l'on admet qu'il est nécessaire<br />
à un jeune homme de débourser trois mille francs par an<br />
pendant le temps où il suit son technicum, une telle action coûterait<br />
3 X 3000.— = Fr. 9000.—. Le remboursement se ferait<br />
selon les possibilités des intéressés. S'il commençait dès la deuxième<br />
année d'activité, cela nous donnerait à peu près ceci :<br />
l re année : 6 techniciens = Fr. 18,000.— ;<br />
2 e » : 12 » = » 36,000.— ;<br />
3 e » : 18 » = » 54,000.— ;<br />
4 e » : 18 » = » 54,000.— ;<br />
la 5 e année on commence à rembourser, on tombe à Fr. 45,000.— ;<br />
la 6 e année les annuités de remboursement doublent, il ne reste<br />
plus que Fr. 36,000.— ; après la 7 e année, Fr. 27,000.— ; etc.<br />
Après la 10 e année, nous tomberions à zéro, le roulement se faisant<br />
entre les prêts nouveaux et les prêts remboursés. Dès ce<br />
moment nous n'aurions plus à supporter que les pertes qu'il faut<br />
bien envisager, puisqu'il s'agirait de prêts sans garanties. Ces pertes<br />
pourraient être <strong>du</strong>es, d'une part, au fait que, dans certains<br />
cas extrêmement rares, nous aurions accordé notre confiance à<br />
un jeune homme qui n'en était pas digne, et, d'autre part, à des<br />
malheurs, maladies ou circonstances spéciales, qui feraient que<br />
ce jeune homme serait dans l'impossibilité de rembourser. Et si<br />
l'on admet que ce serait environ le 20 % que nous perdrions de<br />
cette façon, à partir de la dixième année, avec Fr. 11,000.— par<br />
an, nous pourrions permettre à six jeunes gens de situation modeste<br />
par année d'étude, c'est-à-dire en permanence à dix-huit<br />
jeunes gens, d'accéder à une formation supérieure. Peut-être, Messieurs,<br />
que certains d'entre vous penseront que si ce système est<br />
bon pour les techniciens, il pourrait aussi l'être pour les ouvriers<br />
qualifiés ? Je pense en effet que cette question mérite d'être étudiée.<br />
Nous avons actuellement des bourses d'apprentissage. Elles<br />
174
emplissent un rôle utile, mais c'est un peu de la dispersion. On<br />
ne peut guère, par ce moyen, accorder une aide vraiment efficace.<br />
Par contre, on pourrait peut-être, par des prêts d'honneur,<br />
aider des apprentis particulièrement méritants et de condition<br />
modeste.<br />
Je conclus.<br />
Si M. le député Perraudin veut bien transformer sa motion en<br />
postulat, c'est sur 'la base de ce que je viens d'exposer que j'accepte<br />
ce postulat pour étude.<br />
Je voudrai« ajouter que, dans ce domaine de la formation professionnelle<br />
qui nous tient tant à cœur, nous pouvons considérer<br />
l'avenir avec confiance, nous voulons aller de l'avant.<br />
Je suis heureux de cette occasion qui m'a été offerte de faire<br />
un tour d'horizon. Si des notions ne sont pas encore claires, je<br />
vous prie, Messieurs, de venir me voir ou de consulter le Chef <strong>du</strong><br />
Service de la formation professionnelle et de demander toutes explications<br />
utiles, car il est évidemment de la plus haute importance<br />
que nous tirions tous à la même corde.<br />
Je suis heureux également d'avoir pu exposer mon programme.<br />
J'espère qu'avant trog longtemps il sera possible d'obtenir les<br />
moyens pour passer à l'exécution de ces projets, car je suis convaincu,<br />
comme vous l'êtes tous, Messieurs, que former notre jeunesse,<br />
lui donner les armes pour la vie, c'est la tâche essentielle,<br />
c'est la tâche sacrée dont dépend l'avenir <strong>du</strong> pays.<br />
Notre jeunesse est une belle jeunesse. Elle est intelligente, courageuse<br />
et généreuse. Je suis certain qu'elle répondra à l'effort<br />
que le pays fera en sa faveur.<br />
(Longs applaudissements.)<br />
M. Louis Perraudin, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, Messieurs<br />
les députés, je remercie le Chef <strong>du</strong> Département de l'instruction<br />
publique de l'exposé qu'il vient de nous présenter.<br />
Nous avons constaté qu'il a accordé à cette importante question<br />
une attention soutenue. J'avais particulièrement voulu attirer<br />
l'attention sur les besoins et les débouchés immédiats et je constate<br />
qu'ils ne lui ont pas échappé. Ma motion portait en particulier<br />
sur la nécessité de façon urgente et prochaine de préparer en<br />
<strong>Valais</strong>, pour que ce ne soit pas d'autres que des <strong>Valais</strong>ans qui occupent<br />
ces postes, les cadres techniques voulus pour les grandes<br />
usines qui vont s'ouvrir, pour l'entretien des lignes, pour aussi les<br />
autres branches techniques modernes dont j'ai parié au cours de<br />
ma motion.<br />
175
Je constate avec satisfaction que M. le Chef <strong>du</strong> département<br />
avait lui-même serré ces problèmes de près, je constate que ce<br />
problème des jeunes il l'examine avec un esprit jeune et je pense<br />
à cette parole de l'abbé Savoy : « Pendant qu'on n'a pas 40 ans,<br />
il faut vivre avec les plus de 40 ans pour acquérir quelque expérience<br />
; dès qu'on a passé 40 ans, il faut vivre avec les inoins de<br />
40 ans pour garder quelque jeunesse . »<br />
Je pense que M. le Chef <strong>du</strong> Département de l'instruction publique<br />
gardera dans l'action cette jeunesse, puisqu'il paraît parfaitement<br />
disposé de vivre avec les moins de 40 ans. C'est pour<br />
cette raison que j'estime pouvoir et devoir exprimer ma satisfaction<br />
et que j'accepte de transformer cette motion en un postulat.<br />
(Applaudissements).<br />
M. le Président Revaz.<br />
Le postulat étant accepté par de <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, nous pouvons<br />
faire l'économie d'une discussion générale. Je ne pourrais donc,<br />
au sens <strong>du</strong> règlement, ne donner la parole qu'à un député qui veut<br />
combattre la motion.<br />
Je constate qu'il n'y a personne dans cette salle qui combat<br />
cette motion. Nous pouvons ainsi la transmettre au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
pour la suite d'usage.<br />
M. Dellberg, député.<br />
Monsieur le Président, d'après le règlement, à l'article 66 il<br />
est prévu que le motionnaire développe sa motion après quoi la<br />
discussion générale est ouverte. Je pense qu'ici cette question est<br />
d'une très grande importance et M. le Chef <strong>du</strong> département a soulevé<br />
des questions qui doivent être discutées, même si cette motion<br />
a été transformée en postulat.<br />
Je vous prie alors de me donner la parole à ce sujet.<br />
M. le Président Revaz.<br />
Je ferai remarquer à M. le député Dellberg que si le texte<br />
« discussion générale est ouverte » figure dans le règlement ce<br />
n'est pas dans le sens que veut bien l'interpréter M. Dellberg. Le<br />
règlement dit que « le motionnaire développe sa motion, mais que<br />
si la motion n'est combattue ni par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, ni par aucun<br />
député, le premier signataire et le représentant <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
ont seuls le droit de prendre la parole. » Je pense que ce texte<br />
est suffisamment clair.<br />
Si nous ouvrons une discussion générale, nous en avons au<br />
moins pour une demi-heure, puisque tous les députés sont d'ac-<br />
176
cord avec le sens de la motion nous pouvons faire l'économie de<br />
cette discussion générale.<br />
Je pense ainsi interpréter exactement le règlement ce qui vous<br />
permettra d'aller dîner un peu plus tôt, Messieurs les députés.<br />
L'Assemblée accepte.<br />
Il est passé ensuite au développement de l'interpellation de<br />
M. le député Joseph Varone.<br />
M. Joseph Varone, député.<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
Messieurs les députés,<br />
Le 24 juin! 1953, j'ai déposé sur le bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> la<br />
motion suivante :<br />
« L'article premier <strong>du</strong> statut <strong>du</strong> lait impose aux cantons certaines<br />
mesures propres à garantir à la consommation un lait exempt<br />
de tuberculose et de la maladie de Bang.<br />
Etant donné que la prophylaxie vétérinaire dispose aujourd'hui<br />
d'un vaccin capable d'immuniser le bétail contre la maladie de<br />
Bang, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est-il d'accord de porter un arrêté rendant<br />
obligatoire, sur tout le territoire <strong>du</strong> canton, la vaccination <strong>du</strong><br />
jeune bétail contre la maladie de Bang ?<br />
Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est-il d'accord également de prévoir, dans<br />
ses futurs budgets, le montant nécessaire pour assurer la couverture<br />
de ces frais de vaccination en liaison avec les mesures financières<br />
que la Confédération pourrait prendre dans cette lutte ? »<br />
Cette motion s'est rapidement couverte de signatures ; elle a<br />
été patronnée par des représentants de tous les partis politiques<br />
représentés dans la Haute Assemblée, et ce facteur dit assez toute<br />
l'importance <strong>du</strong> sujet et de l'intérêt que les divers groupements<br />
économiques <strong>du</strong> pays accordent à la question traitée.<br />
Dans la plupart des régions de la Suisse, deux fléaux menacent<br />
notre cheptel bovin : la tuberculose bovine, contre laquelle la Confédération<br />
et les cantons mènent une campagne coûteuse par voie<br />
d'élimination <strong>du</strong> bétail réagissant, et enfin la maladie de Bang ou<br />
la brucellose mais plus communément connue chez nous sous la<br />
terminologie de l'avortement épizootique.<br />
Depuis le début de la lutte contre la tuberculose bovine, entreprise<br />
en 1945, jusqu'à ce jour, notre canton a dépensé la somme<br />
appréciable de 1,400,000 francs en chiffre rond. Si l'on tient<br />
compte que la subvention fédérale a été également de 1,400,000<br />
francs, c'est donc une dépense de près de 3 millions qui est tombée<br />
à la charge de la caisse de l'<strong>Etat</strong> et de la Confédération. Mais<br />
177
pour être juste et surtout complet, il faudrait également parler<br />
de« pertes importantes acceptées par les pro<strong>du</strong>cteurs qui ont subi<br />
l'assainissement proposé ; cependant là n'est pas le but de l'objet<br />
traité et si j'en parle c'est simplement pour tirer la leçon qui se<br />
dégage de ces chiffres, à savoir que dès que l'on est en présence<br />
d'une élimination forcée en face d'une maladie infectieuse, les<br />
caisses de l'<strong>Etat</strong> et des propriétaires doivent consentir souvent à<br />
des sacrifices financiers fort importants.<br />
Qu'en est-il de la maladie de Bang ? En 1937 déjà, M. Kästli,<br />
dans un de ses rapports, laissait entendre que, sur un cheptel de<br />
900,000 vaches laitières, il y avait au moins en Suisse 34,000 sujets<br />
atteints de l'avortement par le Bang, représentant en chiffre rond<br />
une perte pour le pro<strong>du</strong>cteur de 6 millions de francs. En 1945,<br />
M. Landis, de la Division fédérale de l'agriculture, évaluait cette<br />
même perte à plus de 9 millions de francs. Et depuis lors, à l'exception<br />
de quelques régions d'éleveurs où la lutte contre le Bang a<br />
déjà commencé, on peut admettre que la maladie a continué de<br />
se propager.<br />
Dans notre canton, et plus spécialement dans la zone de la race<br />
d'Hérens, la question de l'avortement épizootique inquiète à juste<br />
titre beaucoup de propriétaires qui voient leurs exploitations désorganisées<br />
par des avortements répétés et dont les dommages causés<br />
ne sont pas seulement représentés par la perte de veaux et <strong>du</strong> lait<br />
mais encore souvent par un fort pourcentage de vaches stériles.<br />
S'il y a un intérêt évident pour l'éleveur à tendre tous ses<br />
efforts vers la recherche d'un cheptel marchand, donc exempt de<br />
toutes maladies infectieuses, le nouveau statut <strong>du</strong> lait imposera<br />
également aux pro<strong>du</strong>cteurs de lait de nouvelles obligations qui<br />
vont le contraindre à soumettre sa marchandise à des contrôles<br />
répétés et sévères, car il n'est un secret pour personne que le<br />
Bang se communique aux êtres humains. D'une statistique qui m'a<br />
été communiquée par le Laboratoire cantonal, j'ai pu constater<br />
qu'en 1951 nous avions eu 28 cas de Bang humain en <strong>Valais</strong>, 30<br />
cas en 1952 et 22 cas pour le premier semestre de 1953, et cela<br />
sans tenir compte de ceux qui échappent à la statistique <strong>du</strong> Laboratoire<br />
cantonal.<br />
Devant ces faits qui intéressent la santé publique, nous n'avons<br />
pas le droit de rester passifs en face d'un état de chose qui va<br />
s'aggravant. Nous avons au contraire l'obligation stricte de mettre<br />
tout en œuvre pour améliorer nos méthodes de lutte. Nous savons<br />
que la prophylaxie vétérinaire dispose aujourd'hui d'un vaccin qui<br />
a fait ses preuves chez nous et à l'étranger et qui, inoculé au jeune<br />
bétail, lui assure une immunité sûre et <strong>du</strong>rable. D'ailleurs, le 20<br />
avril 1945, le Département fédéral de l'économie publique édictait<br />
178
des dispositions pour régler précisément les vaccinations <strong>du</strong> jeune<br />
bétail avec le Buck 19. La chose n'est donc pas nouvelle et le<br />
moment est venu où nous devons chercher nous aussi à tirer parti<br />
de cette méthode ; mais ici se pose la question essentielle : devonsnous<br />
nous contenter de recommander sous une forme plus ou<br />
moins impérative ces vaccinations, ou bien devons-nous les rendre<br />
obligatoires ? Pour ma part, j'estime que seul un travail d'ensemble<br />
et placé dès le début sous le contrôle <strong>du</strong> service vétérinaire<br />
cantonal peut avoir quelques chances de succès dans l'anéantissement<br />
que nous désirons obtenir. Notre canton élève bon an mal<br />
an, de dix à onze mille têtes de bétail bovin. Par la vaccination<br />
régulière et sans défaillance de ces jeunes bêtes, nous pouvons<br />
espérer assainir sûrement notre cheptel contre cette grave maladie<br />
qu'est le Bang.<br />
Cela étant, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est-il d'accord de porter un arrêté<br />
qui rendrait obligatoire la vaccination <strong>du</strong> jeune bétail par le<br />
Buck 19 sur tout le territoire <strong>du</strong> canton ?<br />
Reste la question financière.<br />
Par ordonnance <strong>du</strong> 23 février 1951, les pouvoirs fédéraux ont<br />
déjà édicté certaines mesures pour régler la répartition des dommages<br />
causés par les épizooties, et pour ce qui nous concerne nous<br />
trouvons à l'article 2 ce qui suit :<br />
« La Confédération alloue aux cantons un subside de 25 % des<br />
frais d'achat <strong>du</strong> vaccin Buck 19 destiné à la vaccination préventive<br />
contre l'avortement épizootique, si les cantons prennent également<br />
25 % et les propriétaires ou les organismes intéressés à la<br />
prophylaxie 50 % de ces frais à leur charge. »<br />
La mise en vigueur <strong>du</strong> nouveau statut <strong>du</strong> lait, qui impose en<br />
quelque sorte la lutte contre la maladie de Bang, devait forcément<br />
obliger les pouvoirs fédéraux à revoir et à renforcer l'ordonnance<br />
de 1951. C'est chose faite. Un arrêté <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral, qui date<br />
<strong>du</strong> 23 décembre 1953, avec entrée en vigueur le 1 er janvier 1954,<br />
oblige désormais la Confédération et les cantons à prendre des<br />
mesures pour prévenir, diagnostiquer et combattre l'avortement<br />
épizootique des bovidés. Cet arrêté, qui comporte 12 articles, prévoit<br />
les modalités de la lutte et l'article 7 détermine la participation<br />
financière de la Confédération à cette lutte. En voici la<br />
teneur :<br />
« La Confédération participe dans la mesure suivante aux frais<br />
qu'entraîne pour les cantons la lutte contre l'avortement épizootique<br />
des bovidés :<br />
a) 40 % des frais causés par l'abatage des animaux ;<br />
179
) 25 % des frais de vaccination préventive et de lutte au sens<br />
de l'article 7 de l'ordonnance <strong>du</strong> 23 février 1951 réglant la<br />
répartition des dommages causés par les épizooties et l'allocation<br />
de subsides en faveur de leur prophylaxie. »<br />
Dans la lutte que nous désirons voir mener par les pouvoirs<br />
publics, la Confédération a donc déterminé son effort ; il appartient<br />
dorénavant au canton à nous faire connaître le sien et la<br />
question que je pose sera ma conclusion :<br />
Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est-il d'accord de prévoir, dans ses futurs<br />
budgets, les montants nécessaires pour assurer sa participation aux<br />
frais, dans la lutte à entreprendre contre l'avortement épizootique,<br />
ceci en liaison avec les mesures décrétées par la Confédération ?<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, ainsi que M. le<br />
député Varone vient de nous le dire le nouveau statut <strong>du</strong> lait,<br />
entré en vigueur le 1 er janvier 1954, prévoit à l'article premier<br />
qu'on ne pourra, à l'avenir, mettre dans le commerce qu'un lait<br />
de consommation libre a"éléments nuisibles à la santé de l'homme<br />
et en particulier un lait garanti libre de bacilles de la tuberculose<br />
et <strong>du</strong> Bang (brucellose).<br />
Au point de vue tuberculose, l'assainissement de notre cheptel<br />
a progressé d'une façon réjouissante <strong>du</strong>rant l'exercice 1953, et<br />
nous devons malheureusement enregistrer un ralentissement momentané<br />
depuis le mois de novembre, étant donné que l'effectif<br />
qui nous est réservé par les autorités fédérales au point de vue<br />
élimination des bêtes réagissantes a été sensiblement ré<strong>du</strong>it pour<br />
les mois d'hiver. Nous pensons que, sauf événements imprévus,<br />
cette lutte se terminera en 1955. En effet, au 31 décembre 1953 :<br />
a) 118 communes avec 47,601 animaux sont considérées comme<br />
complètement assainies, c'est-à-dire que dans ces localités<br />
le nombre des réagissants n'excède pas le 0.5 à 1 % <strong>du</strong><br />
cheptel ;<br />
b) 21 communes avec 7090 animaux ont été acceptées <strong>du</strong>rant<br />
l'année 1953 et sont en bonne voie d'assainissement. Le<br />
nombre des réagissants y est inférieur au 5 %, sauf dans<br />
les communes de Viège, Naters, Val d'Illiez et Massongex ;<br />
c) il ne reste donc, fin 1953, que 31 communes avec 12,428<br />
animaux à contrôler et à assainir.<br />
Ces chiffres sont basés sur les rapports des caisses d'assurance<br />
<strong>du</strong> bétail de l'année 1952. Dans les communes où il n'existe pas de<br />
caisse d'assurance nous avons pris les chiffres <strong>du</strong> recensement<br />
fédéral de 1951. D'après le recensement partiel <strong>du</strong> printemps 1953,<br />
180
le cheptel bovin de notre canton aurait diminué d'environ % % •><br />
ce qui le ramènerait à environ 64,000 pièces. Il faut tenir compte<br />
de cette indication dans l'appréciation des chiffres mentionnés<br />
ci-dessus.<br />
Ce tableau nous laisse donc espérer que dans un proche avenir<br />
toute notre pro<strong>du</strong>ction laitière répondra aux exigences <strong>du</strong> nouveau<br />
statut <strong>du</strong> lait en ce qui concerne l'absence de germes tuberculeux<br />
dans le lait.<br />
Malheureusement, dans le domaine <strong>du</strong> Bang nos constatations<br />
ne sont pas aussi réconfortantes. L'avortement épizootique, par sa<br />
transmission fréquente de l'animal à l'homme, inquiète à juste titre<br />
nos médecins et nos autorités sanitaires et occasionne, chaque<br />
année, de gros ravages dans nos cheptels bovin, ovin et caprin.<br />
Les arrêtés <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral <strong>du</strong> 8 septembre 1935 et 29 décembre<br />
1941, de même que l'arrêté <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> 22 juin 1943,<br />
prévoyaient des mesures de prophylaxie contre l'avortement des<br />
bovidés.<br />
A la suite des nouvelles exigences <strong>du</strong> statut <strong>du</strong> lait, ces dispositions<br />
se révèlent insuffisantes. C'est pourquoi, la Confédération<br />
et les cantons doivent envisager les moyens propres à prévenir,<br />
diagnostiquer et combattre l'avortement épizootique. Ces mesures<br />
comprennent, selon l'arrêté <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral de décembre 1953 :<br />
a) l'examen des échantillons de lait mélangé provenant d'une<br />
même exploitation ;<br />
b) l'examen <strong>du</strong> lait de chaque vache appartenant à un troupeau<br />
dans lequel l'analyse des laits mélangés ou d'autres<br />
indices font suspecter la présence d'animaux dont le lait<br />
ou les arrière-faix contiennent des bacilles de Bang ;<br />
c) l'examen complémentaire d'échantillons de sang et d'arrièrefaix<br />
dans les exploitations contaminées ;<br />
d) l'isolement ou éventuellement l'abatage des animaux qui<br />
excrètent les bacilles de Bang ;<br />
e) la protection des animaux sains, notamment par la vaccination<br />
des jeunes et l'estivage hors de toute région contaminée,<br />
ainsi que le demande M. le député Varone.<br />
En date <strong>du</strong> 23 décembre 1953, le <strong>Conseil</strong> fédéral a pris un<br />
nouvel arrêté sur la lutte contre l'avortement épizootique des bovidés<br />
et celui-ci est entré en vigueur le 1 er janvier 1954. Pour mettre<br />
sur pied une ordonnance cantonale telle que le demande M. le<br />
député Varone, nous attendons les dispositions fédérales d'exécution<br />
qui paraîtront prochainement.<br />
Il est prévu une nouvelle réglementation de la vaccination préventive<br />
contre l'avortement à bacilles de Bang. Nous pensons que<br />
181
cette vaccination préventive est la première mesure à appliquer<br />
et à recommander dans notre canton.<br />
La Confédération participera aux frais occasionnés aux cantons<br />
en leur versant un subside de 25 %. Jusqu'à présent une telle<br />
subvention n'était accordée que pour l'acquisition <strong>du</strong> vaccin. Le<br />
projet envisage donc une extension de l'aide fédérale en ce sens<br />
que les frais découlant de la vaccination seront également subsidiés.<br />
Cependant l'Office vétérinaire fédéral pense qu'il ne sera pas<br />
possible pour l'instant de rendre cette vaccination obligatoire en<br />
précisant qu'il ne suffit pas de recourir à une vaccination préventive<br />
mais qu'il faut appliquer strictement toutes les méthodes<br />
d'hygiène et de prophylaxie, à défaut de quoi les vaccins ne donnent<br />
pas les résultats escomptés.<br />
En conclusion, nous répondons à M. le député Varone que notre<br />
département et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> sont bien conscients <strong>du</strong> danger<br />
que représente, au point de vue hygiène publique, la présence de<br />
bacilles de Bang sur le territoire de notre canton. Nous n'ignorons<br />
pas non plus que cette affection occasionne chaque année de grosses<br />
pertes à nos agriculteurs en désorganisant leur élevage et en<br />
détruisant leurs meilleures souches de repro<strong>du</strong>cteurs.<br />
C'est pourquoi, déjà en 1954, nous allons sur la base des dispositions<br />
fédérales organiser aussi la lutte contre l'avortement<br />
épizootique. Ceci exigera, Monsieur le Président et Messieurs, comme<br />
vous le pensez bien, pour les années futures, de nouveaux<br />
sacrifices financiers, mais les intérêts à sauvegarder sont tellement<br />
importants que nous ne pensons pas pouvoir nous laisser arrêter<br />
par cette perpective et que nous pouvons dire, en conclusion, à<br />
M. le député Varone, que nous acceptons les suggestions qu'il formule<br />
dans son interpellation.<br />
(Applaudissements.)<br />
M. Varone, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, j'aurais mauvaise<br />
grâce à ne pas être d'accord avec les solutions qui ont été émises<br />
par l'honorable Chef <strong>du</strong> Département de l'intérieur et je me déclare<br />
pleinement satisfait.<br />
M. le Président Revaz.<br />
Messieurs les députés, nous arrêtons ici nos délibérations.<br />
Avant de vous quitter, je voudrais vous dire que je viens d'apprendre<br />
ce matin que M. le député Broccard, notre collègue, a eu la<br />
douleur de perdre sa mère, je lui présente en votre nom nos sentiments<br />
de sympathie et de condoléance.<br />
La séance est levée à 10 h. 15.<br />
182
Séance de relevée <strong>du</strong> 3 février 1954<br />
Présidence : M. Marc Revaz, Président.<br />
La séance est ouverte à 14 h. 30.<br />
Le premier objet à l'ordre <strong>du</strong> jour appelle<br />
le projet de décret concernant l'octroi d'un subside cantonal<br />
en faveur de l'établissement d'une installation d'eau potable et<br />
d'hydrants au village de Simplon.<br />
Rapportent : MM. les députés Moret et Zanella.<br />
MESSAGE<br />
accompagnant le projet de décret concernant l'octroi d'un<br />
subside cantonal en faveur de l'établissement d'une installation<br />
d'eau potable et d'hydrants pour le village de Simplon<br />
LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />
au<br />
-GRAND CONSEIL<br />
Sion, le 27 octobre 1953.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />
Le village de Simplon, situé à 1480 m. d'altitude sur le versant sud <strong>du</strong><br />
col <strong>du</strong> Simplon, compte une population de 430 âmes. Tous les bâtiments <strong>du</strong><br />
village, habitations et ruraux, sont des constructions de pierre avec couverture<br />
d'ardoise.<br />
La localité n'est pas dotée d'une eau potable digne de ce nom ni d'une<br />
défense efficace contre le feu. Une petite source qui jaillit en amont de<br />
l'agglomération fournit l'eau au bassin public au centre <strong>du</strong> village ; en outre,<br />
quelques particuliers possèdent de petites installations d'eau privées. Quant à<br />
la defense contre le feu, elle est des plus aléatoires : un petit torrent qui traverse<br />
le village et qui en temps de sécheresse et de grand froid est presque<br />
à sec, est en effet la seule ressource.<br />
L'établissement d'une installation d'eau potable et d'hydrants pour le village<br />
est donc une nécessité absolue pour la salubrité publique et la sécurité<br />
des bâtiments.<br />
En 1944 déjà, la commune, consciente de cet état de chose, fit élaborer<br />
un projet d'hydrants et d'eau potable qui pour des raisons financières n'a pas<br />
pu être réalisé jusqu'à maintenant. Avec l'achèvement des travaux de forces<br />
motrices <strong>du</strong> Simplon, la situation financière de la commune s'est améliorée, ce<br />
qui lui permet enfin d'envisager la mise en chantier de son projet.<br />
La source de Breitlaub ou Furre à 1670 m. d'altitude, dans le vallon <strong>du</strong><br />
Sengbach, au nord <strong>du</strong> village, sera captée pour la nouvelle installation d'eau.<br />
Cette source d'excellente qualité a, <strong>du</strong>rant les mois d'été, un débit de plus de<br />
100 l./sec. et pendant l'hiver un débit de 30 à 40 l./sec. au minimum.<br />
La con<strong>du</strong>ite d'amenée au réservoir d'accumulation au-dessus <strong>du</strong> village<br />
comptera 1580 m. ; elle sera établie en tuyaux Mannesmann de 10 cm. de<br />
diamètre et débitera 23 l./sec. Le réservoir d'hydrants en béton armé aura une<br />
contenance de 200 m 3 . Quant au réseau de distribution, en tuyaux de fonte<br />
de 80-150 mm., il aura une longueur de 1200 m. ; 11 bornes d'hydrants seront<br />
183
judicieusement réparties dans le village pour assurer une défense efficace contre<br />
l'incendie.<br />
L'établissement de cette installation d'hydrants est d'autant plus nécessaire<br />
que le village de Simplon, étant donnée sa situation isolée, ne pourrait être<br />
secouru par des communes voisines en cas de sinistre.<br />
Le devis total de cette installation, établi par notre Service des améliorations<br />
foncières, est arrêté à Fr. 180,000.—.<br />
Nous recommandons l'octroi en faveur de ce projet d'eau potable et d'hydrants<br />
d'un subside cantonal de 15 % des frais effectifs, jusqu'au maximum de<br />
Fr. 27,000.—, conformément au décret que nous avons l'honneur de vous présenter.<br />
Nous nous plaisons à croire que vous voudrez bien approuver nos propositions<br />
et, dans cet espoir, nous nous permettons, Monsieur le Président et Messieurs<br />
les députés, de vous renouveler l'assurance de notre haute considération<br />
et de vous recommander avec nous à la protection divine.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
BOTSCHAFT<br />
zum Dekretsentwurf betreffend die Bewilligung<br />
eines Kantonsbeitrages an die Erstellung der Trinkwasserund<br />
Hydrantenversorgung des Dorfes Simplon<br />
DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />
an den<br />
GROSSEN RAT<br />
Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
Das auf 1480 m Meereshöhe auf der Sudrampe des Simplonpasses gelegene<br />
Dorf Simplon zählt 430 Seelen. Sämtliche Gebäude des Dorfes, sowohl die<br />
Wohnhäuser, wie die Ställe und sonstigen Oekonomiegebäude sind Steinbauten<br />
mit Plattendächer.<br />
Das eng ineinander gebaute Dorf hat noch keine einwandfreie Trinkwasserversorgung<br />
und vor allem noch keine Hydrantenversorgung.<br />
Eine kleine Quelle, die unmittelbar über dem Dorf entspringt, speist den<br />
einzigen Dorfbrunnen. Daneben haben einige Häuser private Wasserversorgun-<br />
en. Der Feuerschutz hingegen ist absolut ungenügend. Hiefür steht nur der<br />
f<br />
leine Dorfbach zur Verfügung, der bei anhaltender Trockenheit oder grosser<br />
Kälte fast vollständig versiegt.<br />
Die Erstellung einer einwandfreien Trinkwasser- und Hydrantenversorgung<br />
für Simplondorf ist denn auch eine dringende Notwendigkeit.<br />
Bereits im Jahre 1944 hat die Gemeindeverwaltung ein diesbezügliches<br />
Projekt ausarbeiten lassen, doch konnte dieses infolge der prekären Finanzlage<br />
der Gemeinde nicht zur Ausführung gebracht werden. Mit der Vollen<strong>du</strong>ng<br />
des Elektrizitätswerkes Gondo hat sich nun die Finanzlage der Gemeinde<br />
wesentlich verbessert, so dass das schon seit 10 Jahren projektierte Werk nun<br />
endlich verwirklicht werden kann.<br />
Die auf 1670 m Meereshöhe gelegene Breitlaub- oder Furrequelle im<br />
Sengbachtobel nördlich dem Dorf Simplon wird das nötige Wasser liefern.<br />
Die Ergiebigkeit dieser vorzüglichen Quelle beträgt im Sommer 100 Seklit.<br />
und im Winter noch mindestens 30-40 Seklit.<br />
184
Die Zuleitung zum Sammelreservoir überhalb dem Dorfe hat eine Länge<br />
von 1580 m. Für diese Leitung sind 100 mm Mannesmannröhren vorgesehen,<br />
die 23 1/sec. liefern wird. Das armierte Betonreservoir soll mindestens 200 m 3<br />
fassen. Für das Verteilungsnetz, das eine Gesamtlänge von 1200 m hat, werden<br />
Gussröhren verwendet werden. Dieses wird 11 Hydrantenstöcke speisen.<br />
Der von unserem Meliorationsamt revidierte Voranschlag für dieses Wasserversorgungs-<br />
und Hydrantenprojekt beträgt Fr. 180,000.—.<br />
Die Ausführung dieses Werkes ist umso dringender als das weitabgelegene<br />
Dorf Simplon im Brandfall kaum auf fremde Hilfe zählen kann und für den<br />
Feuerschutz allein auf seine eigenen Schutzmassnahmen angewiesen ist.<br />
Wir beantragen an diese Trinkwasser- und Hydrantenversorgungsanlage<br />
einen Kantonsbeitrag von 15 % der effektiven Baukosten bis zum Höchstbetrage<br />
von Fr. 27,000.— zu gewähren gemäss den Bestimmungen des Dekretsentwurfes,<br />
den wir die Ehre haben, Ihnen zu unterbreiten.<br />
In der Erwartung, dass Sie unserem Vorschlage die Zustimmung erteilen<br />
werden, benützen wir die Gelegenheit Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
die Versicherung unserer vorzüglicher Hochachtung zu erneuern und<br />
Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
M. le député Antoine'Moret, rapporteur français.<br />
Rapport de la commission sur le projet de décret concernant<br />
l'octroi d'un subside cantonal en faveur de l'établissement<br />
d'une installation d'eau potable et d'hydrants pour le village<br />
de Simplon<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, la commission<br />
6us-mentionnée est composée comme suit : MM. Ulrich Imboden,<br />
président, Antoine Moret, vice-président, Alphonse Ballet, Michel<br />
Crettenand, Aloïs Zanella. M. Aloïs Zanella et celui qui vous parle<br />
ont été désignés comme rapporteurs.<br />
La commission s'est réunie le 9 novembre au bureau cantonal<br />
des améliorations foncières.<br />
M. l'ingénieur Huber orienta la commission sur le projet d'installation<br />
d'une con<strong>du</strong>ite d'eau potable et d'hydrants et lui donna<br />
connaissance <strong>du</strong> message <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
La commission constate que le village de Simplon, qui compte<br />
430 habitants, n'est desservi jusqu'à présent en eau potable que<br />
par une fontaine publique alimentée par une petite source. Un<br />
petit torrent qui traverse le village et qui en temps de sécheresse<br />
et de grand froid est presque à sec, est la seule ressource pour<br />
la lutte contre le feu. D'autre part, de par sa situation isolée, le<br />
village de Simplon ne pourrait être secouru en temps voulu en<br />
cas de sinistre.<br />
185
Pour les motifs exposés, la commission reconnaît l'urgente<br />
nécessité de procéder sans retard à la réalisation de ces installations<br />
et vous propose à l'unanimité d'accepter le décret tel que<br />
présenté par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
Hr. Abgeordneter Alois Zanella, deutscher Berichterstatter.<br />
Bericht der Kommission, eingesetzt zur Beratung des Dekretes,<br />
betreffend die Bewilligung eines Kantonsbeitrages<br />
an die Erstellung der Trinkwasser- und Hydrantenversorgung<br />
von Simplondorf<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Die Kommission, welche<br />
sich mit der Beratung des Dekretsentwurfs betreffend die Bewilligung<br />
eines Kantonsbeitrages an die Erstellung der Trinkwasserund<br />
Hydrantenversorgung von Simplondorf zu befassen hatte, war<br />
zusammengesetzt wie folgt : Herren Ulrich Imboden, Präsident,<br />
Antoine Moret, Vize-Präsident, A. Balet, M. Crettenand, A. Zanella.<br />
Herr A. Moret und der Sprechende wurden zu Berichterstattern<br />
bestimmt.<br />
Die Kommission versammelte sich am 9. November im Bureau<br />
des kantonalen Meliorationsamtes und wurde von Herrn Ing.<br />
Huber eingehend über die projektierte Wasser- und Hydrantenversorgung<br />
von Simplondorf orientiert. Sie konnte sich davon<br />
überzeugen, dass die Trinkwasserversorgung des ca. 430 Einwohner<br />
zählenden Simplondorfes aus einem einzigen Dorfbrunnen besteht,<br />
was ohne Zweifel ungenügend ist. Für den Feuerschutz steht nur<br />
der kleine Dorfbach zur Verfügung, der bei grosser Kälte oder<br />
anhaltender Trockenheit fast vollständig versiegt.<br />
Die Kommission erhielt sodann Einsicht in die Ausführungspläne<br />
der projektierten Anlage und ist sich einig, dass dieselbe<br />
eine einwandfreie Trinkwasser- und Hydrantenversorgung garantiert.<br />
Die isolierte Lage von Simplondorf in einem Brandfalle<br />
rechtfertigt die Erstellung einer neuen Anlage in vollem Umfang.<br />
Deshalb schlägt Ihnen die Kommission Annahme des Dekretes, so<br />
wie es Ihnen vom hohen Staatsrat unterbreitet wird, vor.<br />
Titre et considérants.<br />
PROJET DE DECRET<br />
concernant l'octroi d'un subside cantonal<br />
en faveur de l'établissement d'une installation d'eau potable<br />
et d'hydrants pour le village de Simplon<br />
186<br />
LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />
Vu la demande de la commune de Simplon ;<br />
Considérant l'utilité de l'œuvre dont il s'agit ;
Vu les dispositions de la loi <strong>du</strong> 13 novembre 1917 concernant les subventions<br />
pour améliorations foncières ;<br />
Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
décrète :<br />
Titel und Erwägungen.<br />
DEKRETSENTWURF<br />
betreffend die Bewilligung eines Kantonsbeitrages<br />
an die Erstellung der Trinkwasser- und Hydrantenversorgung<br />
von Simplondorf<br />
DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />
Eingesehen das Begehren der Gemeinde Simplondorf ;<br />
Erwägend die Notwendigkeit dieser Arbeiten ;<br />
Kraft der Bestimmungen des Gesetzes vom 13. November 1917 betreffend<br />
Beiträge für Bodenverbesserungen ;<br />
Auf Antrag des Staatsrates,<br />
beschliesst :<br />
Le titre et considérants sont acceptés.<br />
Article premier. — L'établissement d'une installation d'eau potable et<br />
d'hydrants pour desservir le village de Simplon est reconnu d'utilité publique<br />
et mis au bénéfice des dispositions de la loi <strong>du</strong> 13 novembre 1917.<br />
Art. 2. — Le coût des travaux est arrêté à Fr. 180,000.—, selon devis<br />
approuvé par le Service cantonal des améliorations foncières.<br />
Art. 3. — Le canton participe à ces travaux par un subside de 15 % des<br />
frais effectifs et de Fr. 27,000.— au maximum.<br />
Erster Artikel. — Die Erstellung der Trinkwasser- und Hydrantenversorgung<br />
von Simplondorf wird als Werk öffentlichen Nutzens erklärt und den<br />
Bestimmungen des Gesetzes vom 13. November 1917 betreffend Beiträge für<br />
Bodenverbesserungen unterstellt.<br />
Art. 2. — Die mutmasslichen Kosten dieser Arbeiten werden, gemäss dem<br />
vom kantonalen Amt für Bodenverbesserungen gutgeheissenen Kostenvoranschlag,<br />
auf Fr. 180,000.- festgesetzt.<br />
Art. 3. — Der Kanton wird sich an den effektiven Baukosten mit einem<br />
Beitrag von 15 %, bis zum Höchstbetrage von Fr. 27,000.— beteiligen.<br />
M. le député Candide Héritier.<br />
Monsieur le Président, Messieurs, la subvention de 15 % que<br />
le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> nous propose d'accorder pour ces installations<br />
d'eau potable à la commune de Simplon est nettement insuffisante.<br />
C'est pourquoi, je vous propose de porter cette subvention au"<br />
moins à 40 % des frais effectifs et de Fr. 72,000.— au maximum.<br />
J'entends motiver ma proposition ainsi. J'estime que l'<strong>Etat</strong> doit<br />
prendre à sa charge une part plus importante des frais, de telle<br />
façon que cette petite commune de montagne, isolée, puisse tout<br />
de même, par après, continuer à se développer dans les divers<br />
187
secteurs de l'économie. Sans une aide conséquente de l'<strong>Etat</strong>, ces<br />
petites communes de montagne risquent de voir leur .situation<br />
financière compromise à tout jamais. J'estime que l'<strong>Etat</strong> se doit<br />
de faire un effort un peu plus conséquent et plus sérieux dans ce<br />
domaine, afin que les communes, qui ne disposent que d'installations<br />
insuffisantes ou défectueuses, puissent tout de même envisager<br />
la construction d'installations modernes. Il faut qu'elles puissent<br />
le faire sans crainte de courir à une aventure financière. Jusqu'ici,<br />
je crois qu'il est indiqué de le souligner ici, l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong><br />
n'a pas fait entièrement son devoir dans ce domaine et une partie<br />
de notre population consomme actuellement encore une eau qui<br />
bactériologiquement est mauvaise. Je pourrais, sur ce point particulier,<br />
vous citer des faits précis et typiques qui prouvent que<br />
nous avons encore dans notre canton un énorme travail à faire<br />
de ce côté-là. Evidemment, l'<strong>Etat</strong> ne peut pas tout faire dans ce<br />
domaine ; l'<strong>Etat</strong> ne peut pas assurer la sécurité aux populations<br />
de montagne, mais il peut contribuer à remédier à cet état de<br />
choses dans une certaine mesure en mettant à la disposition de«<br />
communes des subventions assez importantes pour que celles-ci<br />
puissent améliorer, par étapes, leur réseau d'installations d'eau potable.<br />
Ceci est valable non seulement pour la commune de Simplon,<br />
mais pour l'ensemble des communes valaisannes.<br />
Comme cette question revêt une extrême importance et dont<br />
la solution apportera incontestablement aux populations de la<br />
montagne un peu de sécurité et de bien-être, j'espère que le <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong> qui a fait preuve d'une très, très grande générosité en<br />
faveur <strong>du</strong> tourisme, voudra bien accorder cette subvention augmentée<br />
que je vous propose.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, j'ai écouté avec beaucoup<br />
d'intérêt la suggestion de M. le député Héritier. Celui-ci nous<br />
propose de fixer le taux de subvention à 40 %. Je tiens tout de<br />
suite à lui dire que ceci est contraire aux dispositions légales et<br />
que nous ne pouvons pas dépasser le 20 %.<br />
Je vais immédiatement lui donner la raison pour laquelle nous<br />
nous sommes arrêtés à 15 %. Vous aurez également à vous prononcer<br />
demain ou après-demain sur un projet identique concernant<br />
le village de Versegères (Bagnes). Là aussi, nous proposons<br />
le 15 %, tandis que pour d'autres communes nous irons jusqu'au<br />
maximum. Si nous n'avons pas voulu, dans ces deux cas, porter<br />
le taux au maximum, c'est que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a voulu tenir<br />
compte de la situation financière de ces communes et surtout <strong>du</strong><br />
fait qu'elles vont encaisser, à très brève échéance, d'importantes<br />
188
edevances hydrauliques. C'est surtout pour cette raison que nous<br />
avons abaissé le taux et que nous nous sommes contentés de 15<br />
au lieu de 20 %.<br />
M. le député Héritier nous dit que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> n'a peutêtre<br />
pas toujours fait son devoir concernant les ad<strong>du</strong>ctions d'eau.<br />
A ce propos, il y a lieu de relever que les projets d'ad<strong>du</strong>ction<br />
d'eau ne sont subsidiés par le canton que depuis 2 ou 3 ans seulement.<br />
Autrefois, la législation ne permettait pas de les subventionner.<br />
Il y aussi une question de crédit. Nous sommes très limités dans<br />
les crédits et nous sommes tout de même forcés d'assurer une certaine<br />
répartition entre les communes valaisannes qui veulent bien<br />
exécuter des travaux.<br />
Il ne faut pas oublier non plus que la distribution d'eau proprement<br />
dite est une source de recettes pour les communes. Les<br />
communes peuvent encaisser une certaine taxe auprès des consommateurs.<br />
Pour toutes ces raisons, je vous propose, Monsieur le Président<br />
et Messieurs, de bien vouloir maintenir le taux de 15 %.<br />
M. le député Candide' Héritier.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je regrette de ne pas pouvoir<br />
retirer ma proposition. L'honorable Chef <strong>du</strong> Département de<br />
l'intérieur a invoqué tout à l'heure les dispositions légales. Si ma<br />
mémoire est bonne, je crois savoir que, pas plus tard qu'hier, on<br />
n'a pas tenu compte des dispositions légales. J'estime que, dans ce<br />
cas, il n'y a pas lieu non plus de tenir compte de dispositions<br />
légales qui datent de 1917. Ce sont des dispositions surannées. Je<br />
ne comprends pas pourquoi on accorde des subventions qui sont<br />
de l'ordre de 50 % par exemple pour la correction d'un chemin<br />
muletier, tandis qu'on n'accorde qu'une subvention dérisoire de<br />
15 % pour l'installation d'eau potable. J'estime que ma proposition<br />
est fondée et je la maintiens.<br />
La proposition de M. le député Candide Héritier est soumise<br />
au vote. Elle est repoussée par 69 voix contre 6.<br />
Art. 4. — Le subside cantonal sera versé au fur et à mesure de l'avancement<br />
des travaux, selon les crédits disponibles et par annuités de Fr. 13,500.—<br />
au maximum.<br />
Art. 5. — Le présent décret, n'étant pas d'une portée générale, entre immédiatement<br />
en vigueur.<br />
Ainsi projeté en <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, à Sion, le 17 octobre 1953.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
189
Art. 4. — Der Kantonsbeitrag wird im Verhältnis des Fortschreitens der<br />
Arbeiten, nach Massgabe der zur Verfügung stehenden Kredite und in Jahresraten<br />
von höchstens Fr. 13,500.— ausbezahlt.<br />
Art. 5. — Das vorliegende Dekret tritt, weil nicht von allgemeiner Tragweite,<br />
sofort in Kraft.<br />
So entworfen im Staatsrate zu Sitten, den 27. Oktober 1953.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
Le décret est voté en premiers débats.<br />
La commission, par son rapporteur français propose l'urgence.<br />
Celle-ci est admise et le décret est voté en seconds débats.<br />
Le second objet à l'ordre <strong>du</strong> jour appelle le<br />
projet de décret concernant la correction <strong>du</strong> chemin muletier<br />
Aproz-Coor, en seconds débats.<br />
Rapportent : MM. les députés Victor Ruppen et Alwin Gemmet.<br />
M. le député Victor Ruppen, rapporteur français.<br />
La commission nommée par l'<strong>Etat</strong> et composée par MM. Gemmet,<br />
président, Albert Favre, Marc Constantin, Berthousoz (excusé),<br />
Ruppen, rapporteur, s'est réunie au palais <strong>du</strong> Gouvernement le<br />
2 février 1954.<br />
A la demande de la commune de Nendaz, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
présentait à la session <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> <strong>du</strong> mois de novembre<br />
1952 un projet de décret concernant la correction <strong>du</strong> chemin<br />
muletier Aproz-Coor.<br />
Ce décret fut accepté en premiers débats en date <strong>du</strong> 13 novembre<br />
1952.<br />
A la suite d'une discussion au sein de la commission, il fut<br />
demandé aux organes <strong>du</strong> Département des travaux publics de se<br />
mettre en relations avec le Service fédéral des améliorations foncières<br />
afin de savoir s'il n'était pas possible de considérer ce<br />
chemin comme route reliant les villages de montagne à la plaine<br />
et, de ce fait, obtenir la subvention fédérale pour la construction<br />
de cette œuvre.<br />
Après une visite des lieux en présence des autorités cantonales<br />
et communales, le Service fédéral des améliorations foncières<br />
s'opposa à considérer cette communication comme route reliant<br />
les villages de montagne à la plaine. Par contre, il se déclara<br />
d'accord de subventionner la construction de cette œuvre en considérant<br />
ce chemin comme route agricole à la condition que la<br />
190
commune procède au remaniement parcellaire de la région intéressée.<br />
Le service fédéral des amélioration« foncières nous a confirmé<br />
par écrit les déclarations qu'il avait faites sur place.<br />
Comme l'administration communale de Nendaz s'était opposée<br />
à procéder à tout remaniement parcellaire de la région intéressée,<br />
il n'était plus possible d'obtenir une subvention fédérale.<br />
Pour cette raison nous vous proposons de maintenir le texte<br />
<strong>du</strong> décret tel que présenté en premiers débats, et demandons à<br />
la Haute Assemblée de bien vouloir entrer en matière.<br />
Hr. Abgeordneter Alwin Gemmet, deutscher Berichterstatter.<br />
Die Kommission welche beauftragt wurde, das Dekret betreffend<br />
des Saumweges Aproz-Coor-Biolay in zweiter Lesung zu studieren<br />
besteht aus dem Sprechenden als Präsident, Herrn Arnold<br />
Jean, als Vize-Präsident, vertreten <strong>du</strong>rch Herrn Albert Favre,<br />
Herrn Alphonse Balet, vertreten <strong>du</strong>rch Herrn Marc Constantin,<br />
und den Herren Viktor Ruppen und Paul Berthousoz.<br />
Herr Viktor Ruppen und der Sprechende wurden zu Berichterstattern<br />
bestimmt.<br />
Anlässlich der Diskussion des vorliegenden Dekretes in erster<br />
Lesung stellte sich die Frage ob die in Frage stehende Strasse<br />
nicht so klassiert werden könnte, um in den Genuss einer zusätzlichen<br />
eidgenössischen Subvention zu gelangen. Die Kommission<br />
für die zweite Lesung gab sich dann auch reichlich Mühe für die<br />
Gemeinde Nendaz eine möglichst vorteilhafte Lösung zu finden.<br />
In einer Sitzung am 12. November 1953 wurde das kantonale<br />
Baudepartement beauftragt, die eventuellen Subventionsmöglichkeiten<br />
zusammen mit den eidgenössischen Instanzen abzuklären.<br />
Es ergab sich jedoch folgendes Bild. Eine Klassierung als Verbin<strong>du</strong>ngsstrasse<br />
einer Berggemeinde mit dem Tale, wie sie von der<br />
Gemeinde Nendaz angestrebt wurde, konnte nicht in Frage kommen,<br />
da die hiezu nötigen Bedingungen nicht vollständig erfüllt<br />
waren. Die Gemeinde Nendaz hat nämlich bereits eine Verbin<strong>du</strong>ngsstrasse<br />
und die betreffenden Weiler sind, wenn nicht <strong>du</strong>rch<br />
diese Strasse erreichbar, so doch keine selbständigen Gemeinden.<br />
Die Kommissionsminderheit, zu der auch der Sprechende gehörte,<br />
war mit dem Baudepartement der Meinung, wir können nicht im<br />
Unterwallis mit Ausnahmefällen eine zweite Etappe beginnen,<br />
bevor die erste im Oberwallis abgeschlossen ist. Diese Art von<br />
Subventionierung wurde dehalb von kantonalen und eidgenössischen<br />
Instanzen abgelehnt. Eine Subventionierung als landwirtschaftlicher<br />
Fluhrweg kam deshalb nicht in Frage, weil hiermit<br />
bekanntlich eine Güterzusammenlegung verbunden werden muss<br />
191
zu der sich die Gemeinde nicht entschliessen konnte. Es blieb uns<br />
also lediglich der Subventionierungsmo<strong>du</strong>s offen, wie er bereits<br />
in erster Lesung angenommen wurde, das heisst die Subventionierung<br />
als Saumweg. Da die Arbeiten unbedingt ausgeführt werden<br />
müssen, weil der bestehende Maultierweg ein unleugbares starkes<br />
Hindernis für die Erschliessung und Nutzbarmachung des Bodens<br />
bedeutet, hat die Kommission, die gestern im Konferenzsaal nebenan<br />
tagte, einstimmig beschlossen, der Hohen Versammlung Eintreten<br />
auf das Dekret wie es in erster Lesung am 13. November<br />
1952 angenommen wurde vorzuschlagen.<br />
Titres et considérants.<br />
DECRET<br />
concernant la correction <strong>du</strong> chemin muletier Aproz-Coor-Bioley<br />
sur le territoire de la commune de Nendaz<br />
(adopté en premiers débats le 13 novembre 1952)<br />
LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />
Vu la demande de la Commune de Nendaz ;<br />
Vu le développement de l'arboriculture dans la région de Coor et Bioley ;<br />
Considérant l'impossibilité de circuler avec des véhicules sur le chemin<br />
muletier actuel ;<br />
En application des dispositions de la loi <strong>du</strong> l or février 1933 sur la classification,<br />
la construction, l'entretien et la police des routes ;<br />
Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
décrète :<br />
Titel und Erwägungen.<br />
DEKRET<br />
betreffend die Korrektion des Saumweges Aproz-Coor-Bioley,<br />
auf Gebiet der Gemeinde Nendaz<br />
(angen. in 1. Lesung am 13. November 1952)<br />
DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />
Eingesehen das Begehren der Gemeinde Nendaz ;<br />
Eingesehen die Entwicklung der Baumzucht in der Gegend von Coor und<br />
Bioley ;<br />
Erwägend die Unmöglichkeit, auf dem gegenwärtigen Saumweg mit Fahrzeugen<br />
zu verkehren ;<br />
In Anwen<strong>du</strong>ng der Bestimmungen des Gesetzes vom 1. Februar 1933 über<br />
die Klassifikation der Strassen, deren Bau und Unterhalt und Polizei ;<br />
Auf Antrag des Staatsrates,<br />
beschliesst :<br />
Les titres et considérants sont acceptés.<br />
Article premier. — La correction <strong>du</strong> chemin muletier Aproz-Coor-Bioley sur<br />
le territoire de la commune de Nendaz est déclarée d'utilité publique.<br />
192
Art. 2. — Le coût de ces travaux suivant le devis établi par le Département<br />
des Travaux publics s'élève à Fr. 250,000.—.<br />
Art. 3. — Conformément à l'article 39 de la loi précitée, l'<strong>Etat</strong> contribue aux<br />
frais effectifs de ces travaux à raison de 50 %.<br />
Art. 4. — La part des frais à la charge de l'<strong>Etat</strong> sera payée par annuités<br />
de Fr. 25,000.— au maximum, pour autant que les ressources financières disponibles<br />
le permettront.<br />
Erster Artikel. — Die Korrektion des Saumweges Aproz-Coor-Bioley, auf<br />
Gebiet der Gemeinde Nendaz, wird als Werk öffentlichen Nutzens erklärt.<br />
Art. 2. — Die Kosten dieser Arbeiten belaufen sich, gemäss dem vom Baudepartement<br />
ausgearbeiteten Kostenvoranschlag, auf Fr. 250,000.—.<br />
Art. 3. — Gemäss Artikel 39 vorgenannten Gesetzes beteiligt sich der Staat<br />
an den wirklichen Ausgaben dieser Korrektion mit einer Beisteuer von 50 %.<br />
Art. 4. — Die Auszahlung des Staatsbeitrages erfolgt in Jahresraten von<br />
höchstens Fr. 25,000. — und insofern der Staat über die hiezu nötigen Mittel<br />
verfügt.<br />
A l'article 4 la commission propose de biffer le membre de<br />
phrase : « pour autant que les ressources financières disponibles<br />
le permettent ».<br />
Die Kommission beantragt folgenden Satzteil zu streichen :<br />
« und insofern der Staat über die nötigen Mittel verfügt ».<br />
La modification proposée par la commission est acceptée.<br />
Art. 5. — Les travaux seront dùigés par le Département des Travaux publics<br />
et terminés dans un délai de 5 ans.<br />
Art. 6. — La Commune de Nendaz est autorisée à réaliser l'œuvre dans un<br />
délai plus court en faisant l'avance des frais incombant à l'<strong>Etat</strong>.<br />
Art. 7. — Le présent décret n'étant pas d'une portée générale entre immédiatement<br />
en vigueur.<br />
Ansi adopté en premiers débats en <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, à Sion, le 13 novembre<br />
1952.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> :<br />
Franz IMHOF<br />
Les Secrétaues :<br />
Al. THEYTAZ - Dr Leo STOFFEL<br />
Art. 5. — Die Arbeiten stehen unter der Leitung des Baudepartementes und<br />
sind in einer Frist von 5 Jahren zu vollenden.<br />
Art. 6. — Die Gemeinde Nendaz ist ermächtigt, die Arbeiten in einer kürzeren<br />
Frist auszuführen, indem sie für den Staat die Vorschüsse leistet.<br />
Art. 7. — Gegenwärtiges Dekret tritt, weil nicht von allgemeinen Tragweite,<br />
sofort in Kraft.<br />
So angenommen in erster Lesung, in der Sitzung des Grossen Rate vom<br />
13. November 1952.<br />
Der Präsident des Grossen Rates :<br />
Franz IMHOF<br />
Die Schriftführer :<br />
A. Theytaz - P.E. Burgener i.V.<br />
193
Le décret ne rencontre aucune opposition.<br />
Il est voté en seconds débats, avec la modification proposée<br />
par la commission.<br />
L'objet suivant à l'ordre <strong>du</strong> jour est<br />
le développement de Vinterpellation Torrent.<br />
M. le député Emile Torrent.<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>,<br />
Messieurs les députés,<br />
Au début de la session de novembre 1953 nous avons eu l'honneur<br />
de déposer sur le bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> l'interpellation<br />
suivante ayant pour but :<br />
a) de permettre aux membres <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> de mieux<br />
connaître le régime des adjudications ;<br />
b) d'éviter des dépassements de crédits et de faire respecter<br />
les budgets ;<br />
c) de mieux protéger les finances cantonales.<br />
Ces dernières années l'opinion publique s'est émue devant les<br />
gros dépassements de crédits par le Département des travaux<br />
publics.<br />
Malgré plusieurs interventions, aucune amélioration ni modification<br />
<strong>du</strong> système des adjudications n'ont été apportées.<br />
Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> n'est-il pas de l'avis que des mesures de<br />
contrôle s'imposent ? Est-il prêt à faire nommer parmi les membres<br />
de cette assemblée une commission dite « Commission de contrôle<br />
des adjudications des travaux d'<strong>Etat</strong> » ? Cette commission<br />
aurait pour tâche :<br />
1. de contrôler les adjudications en prenant comme base l'arrêté<br />
<strong>du</strong> 26 juillet 1951 ;<br />
2. de contrôler les situations finales de chaque adjudication ;<br />
3. de faire rapport au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> lors de l'examen <strong>du</strong><br />
budget annuel <strong>du</strong> Département des travaux publics.<br />
La commission serait composée de 5 ou 7 membres au prorata<br />
des effectifs des partis. En outre, les certaines critiques que l'on<br />
considère comme fondées dans la plupart des milieux des arts et<br />
métiers nous incitent à demander au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, et ceci d'une<br />
façon impérative, de rendre publique l'ouverture des soumissions.<br />
En déposant cette interpellation, nous cherchons l'intérêt <strong>du</strong><br />
canton.<br />
Les dépassements de crédits ont à notre avis quatre causes<br />
principales :<br />
1. l'insuffisance dans l'étude des projets ;<br />
194
2. la sous-estimation volontaire de la part <strong>du</strong> maître de l'œuvre<br />
<strong>du</strong> coût de l'ouvrage projeté, ceci pour le faire accepter<br />
par l'opinion ;<br />
3. l'adjudication fréquente des travaux à des entreprises ayant<br />
au départ des prix catastrophiques ;<br />
4. la tendance qu'a l'<strong>Etat</strong> de faire de la politique avec les<br />
adjudications.<br />
Les dépassements proviennent surtout de classification de<br />
terrains faite à la légère, d'ouvrages- d'art non prévus ou devises<br />
trop bas, de modification de types de maçonnerie en cours d'exécution,<br />
de murs dépassant de beaucoup les dimensions indiquées<br />
dans le projet. Souvent aussi le transport de matériel de remblais<br />
s'effectuant sur des distance« bien supérieures. En résumé, de<br />
l'imprévu sous toutes ses formes.<br />
Nous nous sommes permis de demander à plusieurs entreprises<br />
de grande et moyenne importance leur avis sur les imprévus.<br />
Il nous fut répon<strong>du</strong> que pour un travail bien étudié et calculé,<br />
les imprévus peuvent varier de 8 à 10 % au maximum. Donc, pour<br />
un ouvrage adjugé à Fr. 500,000.— le décompte final devrait se<br />
situer entre Fr. 450,000.^— et 550,000.—. Or nous avons assisté<br />
dans cette salle à des débats sur cet objet portant sur des chiffres<br />
bien supérieurs en pour cent de ce qui est normal. Le <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong> n'a-t-il pas voté à plusieurs reprises des crédits supplémentaires<br />
pour combler le gouffre créé par le dépassement de<br />
crédit ?<br />
Il est de notre devoir de poser au Chef <strong>du</strong> Département des<br />
travaux publics une question :<br />
« Votre personnel technique est-il qualifié, oui ou non ? »<br />
On sait que tous les travaux non prévus au cahier des charges<br />
reviennent trop cher s'ils sont faits en régie. L'entreprise aura<br />
tendance à chercher toutes les occasions d'exécuter des travaux<br />
de ce genre parce qu'ils laissent un bénéfice assuré. Même si les<br />
travaux en excédent se réfèrent à des prix unitaires indiqués au<br />
cahier des charges, l'entreprise est fondée à exiger une modification<br />
de prix lorsque l'imprévu dépasse un certain montant. Il est<br />
évident que cet imprévu modifie et renchérit le coût de l'ouvrage.<br />
On saisit donc tout l'intérêt qu'il y a à étudier les projets consciencieusement,<br />
de façon à éliminer dans toute la mesure <strong>du</strong> possible<br />
la part de l'imprévu. Le temps consacré à l'étude sérieuse<br />
d'un projet reviendra toujours beaucoup meilleur marché que les<br />
modifications faites au projet en cours d'exécution.<br />
La seconde cause importante <strong>du</strong> dépassement, à savoir l'adjudication<br />
à des entreprises peu qualifiées, réside dans le fait qu'on<br />
195
confie trop volontiers les travaux au soumissionnaire le meilleur<br />
marché. Une soumission trop bon marché est en général une soumission<br />
mal étudiée ; surtout si elle provient d'une entreprise peu<br />
connue qui n'offre pas de solides garanties. Nous ne voulons évidemment<br />
pas créer un monopole en faveur de quelques gros entrepreneurs<br />
; mais les services d'<strong>Etat</strong> seraient bien inspirés, avant<br />
d'adjuger un travail, de s'assurer de la situation financière <strong>du</strong><br />
soumissionnaire et de voir si son offre a été sérieusement étudiée.<br />
Quand une entreprise est déficitaire, que se passe-t-il quand<br />
elle abandonne l'ouvrage qui doit être remis à une autre entreprise<br />
à des conditions nouvelles ? Le maître de l'œuvre s'évertue<br />
à boucher les trous soit par des travaux en régie ou par des suppléments<br />
dont l'utilité est souvent discutable. D'où il résulte<br />
qu'une adjudication à des prix ridicules est toujours ruineuse<br />
pour l'<strong>Etat</strong>. Quant au système qui consiste à combler les déficits<br />
d'une entreprise par des suppléments, il est plus déplorable encore<br />
parce qu'il est malhonnête en soi. Il abolit le sentiment de la<br />
responsabilité chez l'entrepreneur, le pousse à soumissionner trop<br />
bas pour arracher l'adjudication, quitte à se rattraper ensuite par<br />
toutes sortes de moyens peu scrupuleux : malfaçon dans la qualité<br />
<strong>du</strong> travail, fraude sur les quantités et les qualités et toutes les<br />
ressources de la chicane. Les plus connues de ces malfaçons sont :<br />
les murs qui n'ont pas la section prévue, derrière une façade correcte<br />
on met <strong>du</strong> vulgaire blocage sans ciment ou insuffisamment<br />
dosé. Il est facile également d'exiger des suppléments pour qualification<br />
de terrain, soi-disant rocheux, lorsque quelques malencontreux<br />
cailloux se trouvent mêlés à la terre.<br />
Le métier de surveillant n'est pas facile avec un mauvais entrepreneur.<br />
Il lui faudrait être partout à la fois et avoir une autorité<br />
morale plus grande que ce n'est le cas la plupart <strong>du</strong> temps.<br />
La question des dépassements de crédits s'est déjà posée au<br />
<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> il y a déjà vingt-cinq ou trente ans. Des mesures<br />
avaient été prises qui avaient rétabli une situation normale. Ces<br />
mesures sont :<br />
1. étude consciencieuse <strong>du</strong> projet ;<br />
2. adjudication des travaux à des entreprises offrant une<br />
garantie financière et morale suffisante et présentant des<br />
soumissions bien étudiées ;<br />
3. application stricte <strong>du</strong> cahier des charges.<br />
Il faut que l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> et plus spécialement le Département<br />
des travaux publics comprennent qu'il ne sont pas une institution<br />
philanthropique, mais les gérants de l'intérêt public. Les<br />
routes sont construites pour le public, non pour faire vivre et<br />
196
enrichir des entreprises. Celles-ci ont le droit de faire des bénéfices,<br />
mais en retour elles ont le devoir de présenter une exécution<br />
correcte des tâches qui leur sont confiées. L'<strong>Etat</strong>, en s'acquittant<br />
avec fermeté de son rôle de maître de l'œuvre, gagnera en<br />
crédit moral non seulement dans le public, mais chez les entrepreneurs<br />
eux-mêmes. Il ne doit pas oublier non plus qu'il est responsable<br />
de l'argent <strong>du</strong> contribuable, qu'il ne doit pas considérer<br />
celui-ci comme un vulgaire placement à fond per<strong>du</strong>.<br />
Le contribuable valaisan paie de lourds impôts qui grèvent<br />
péniblement le budget familial. Il a le droit d'exiger que ses sacrifices<br />
ne soient pas vains. Que l'<strong>Etat</strong> mette autant de conscience<br />
dans la gestion des deniers publics qu'il met d'âpreté à percevoir<br />
son tribut.<br />
Af. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Ânthamatten.<br />
Monsieur le Président et Messieurs,<br />
Je m'excuse tout d'abord de ne pas pouvoir entrer dans tous<br />
les détails soulevés par M. le député Torrent. J'avais demandé à<br />
M. le député Torrent de-me remettre le texte de son interpellation,<br />
afin que je puisse lui répondre sur tous les points, mais il me l'a<br />
refusé. Il pose des questions techniques auxquelles j'aurais peutêtre<br />
pu répondre, si j'avais pu me documenter.<br />
Il y a d'abord la question des dépassements de crédits. J'ai<br />
déjà dit plusieurs fois dans cette salle que cette question relevait<br />
autrefois <strong>du</strong> Département de l'intérieur. Une commission <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong>, présidée par M. le Dr Antoine Favre, avait été désignée<br />
et s'était ren<strong>du</strong>e sur place afin de nous faire rapport sur toutes<br />
ces routes. Cette question ne concerne pas le Département des travaux<br />
publics et je n'ai eu que la grande tâche d'y mettre un point<br />
final.<br />
Une seule fois, <strong>du</strong>rant la guerre de 1939/45, le Département des<br />
travaux publics a omis de demander un crédit suffisant pour la<br />
correction de la route de Granges-Lens-Icogne et le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
a dû, à cette occasion, accorder un crédit supplémentaire.<br />
Mode de procéder pour l'adjudication des travaux par le service<br />
des ponts et chaussées. La mise en soumission de tous les<br />
travaux est faite par la voie <strong>du</strong> « Bulletin officiel » et les entrepreneurs<br />
sont invités, en règle générale, à déposer leur soumission<br />
environ 15 jours après cette publication.<br />
Sur l'enveloppe les entrepreneurs doivent indiquer qu'il s'agit<br />
d'une soumission de façon que le secrétariat sache qu'il ne doit<br />
pas ouvrir ces plis.<br />
197
Les offres sont ensuite rassemblées et un ou deux jours après<br />
le délai fixé pour la rentrée des soumissions, celles-ci sont ouvertes<br />
de la façon suivante :<br />
Le Chef de service avec Fingénieur-adjoint ou un autre technicien<br />
<strong>du</strong> département (toujours à deux) établissent un protocole<br />
d'ouverture des soumissions sur lequel sont inscrits le nom de<br />
l'entrepreneur et le montant total que celui-ci a calculé.<br />
Ce protocole est signé par les deux employés qui ont procédé<br />
à l'ouverture des offres et ensuite chaque soumission est vérifiée.<br />
Lorsque ces vérifications sont terminées, s'il s'agit de routes<br />
intéressant directement une commune, le département demande à<br />
cette commune son préavis pour l'adjudication. Dans les autres<br />
cas, comme pour la route cantonale ou les routes alpestres et<br />
même les routes touristiques, <strong>du</strong> fait que toute une série de communes<br />
sont intéressés aux travaux, aucun préavis n'est demandé<br />
car nous aurions certainement des préavis différents de la part<br />
des communes ce qui ne ferait que compliquer inutilement l'adjudication.<br />
Quant à l'adjudication elle-même, elle est faite par le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> sur le préavis de notre département qui est basé sur l'arrêté<br />
<strong>du</strong> 26 juillet 1951 concernant l'adjudication des travaux et fournitures<br />
subventionnées par l'<strong>Etat</strong>.<br />
La teneur de l'article 9 <strong>du</strong> dit arrêté est la suivante :<br />
« 1. L'autorité adjudicatrice choisit librement entre les soumissionnaires<br />
en tenant compte des éléments d'appréciation suivants :<br />
a) prix permettant à un entrepreneur expérimenté et diligent de<br />
fournir un travail irréprochable, tout en assurant à ses ouvriers<br />
le salaire et les prestations sociales prévus au contrat collectif<br />
de la profession et à lui-même le juste bénéfice auquel il peut<br />
prétendre ;<br />
b) garantie de bienfacture, de solvabilité et de correction en affaires,<br />
offertes par l'entrepreneur ;<br />
c) satisfaction donnée par celui-ci lors de travaux précédents ;<br />
d) rotation équitable entre concurrents ;<br />
e) préférence à accorder, toutes conditions équivalentes, aux entrepreneurs<br />
de la région.<br />
2. Un avis d'adjudication est envoyé au Service <strong>du</strong> registre<br />
professionnel et aux associations patronales intéressées.<br />
3. Peuvent être prises en considération des offres anormalement<br />
basses, lorsque les soumissionnaires sont en mesure de justifier<br />
leurs prix par des circonstances spéciales, indépendantes des<br />
salaires payés ou des conditions de travail imposées aux ouvriers.<br />
198
Dans ce cas, une clause spéciale se rapportant à ces circonstances<br />
est insérée dans le contrat d'adjudication. »<br />
L'article 10 dit ceci :<br />
« Sont écartées les offres :<br />
a) qui ne répondent pas aux conditions de la mise en soumission ;<br />
b) qui ne sont pas accompagnées de la déclaration de la caisse<br />
sociale professionnelle ;<br />
c) qui trahissent l'inexpérience ou le défaut de connaissances <strong>du</strong><br />
soumissionnaire ;<br />
d) qui doivent être considérées comme un acte avéré de concurrence<br />
déloyale. »<br />
Il est tenu compte de la rotation équitable entre les concurrents<br />
pour autant que les offres ne soient pas trop différentes<br />
les unes des autres.<br />
La décision <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est ensuite communiquée à l'entreprise<br />
adjudicatrice qui vient signer le cahier des charges, prendre<br />
possession des plans et fournir l'analyse des prix de sa soumission.<br />
Calcul des prix par VAssociation valaisanne des entrepreneurs.<br />
Pour des travaux importants, l'Association valaisanne des entrepreneurs<br />
fait une séance des calculs à laquelle sont invités tous<br />
les entrepreneurs intéressés.<br />
Cette séance a lieu le jour précédant la rentrée des soumissions.<br />
A cette séance les entrepreneurs ne sont pas obligés d'assister.<br />
Chaque entrepreneur pouvant garder sa liberté à condition<br />
cependant de déposer sa soumission sous pli cacheté au bureau<br />
de l'Association valaisanne des entrepreneurs avant la séance de<br />
calculs. La séance des calculs a pour but d'examiner les prix<br />
d'unité et chaque entrepreneur a l'obligation de justifier les siens.<br />
Après ce calcul, les soumissions sont adaptées sur la base des<br />
nouveaux prix calculés.<br />
Sur la requête de l'Association valaisanne des entrepreneurs,<br />
pour éviter des fuites qui s'étaient pro<strong>du</strong>ites à la suite de ces<br />
séances de calculs, le Département a demandé aux entrepreneurs<br />
qui ne font pas partie de cette association, de déposer leur offre<br />
avant la séance de calculs.<br />
Nous pouvons en outre affirmer que, dans les autres cantons,<br />
ce mode de faire est appliqué également pour tous les travaux<br />
importants.<br />
Voilà comment les choses se passent chez nous.<br />
Je tiens à relever que ce n'est pas un département qui procède<br />
à l'adjudication, mais bien le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> qui en prend l'entière<br />
responsabilité.<br />
199
M. le député Torrent nous reproche de faire de la politique<br />
lors des adjudications. Monsieur le député Torrent, là-dessus je<br />
ne suis pas <strong>du</strong> tout d'accord avec vous. Je dois vous dire que les<br />
entrepreneurs ont aujourd'hui un appétit très grand. Autrefois,<br />
lorsqu'on attribuait un travail de 50 ou 100,000 francs à un entrepreneur,<br />
il était content et nous remerciait ; aujourd'hui, il n'est<br />
même pas content lorsqu'on lui adjuge des travaux pour 1 million !<br />
Lors d'une adjudication, il y a lieu de tenir compte <strong>du</strong> prix,<br />
des capacités techniques, de la situation financière et <strong>du</strong> caractère.<br />
Lorsque les prix sont raisonnables, nous adjugeons généralement<br />
au plus bas. Je tiens à vous dire que les grandes entreprises<br />
suisses ont aujourd'hui leur siège en <strong>Valais</strong> et nous présentent<br />
des soumissions parfois excessivement basses et éliminent ainsi<br />
les entrepreneurs <strong>du</strong> pays. Je suis obligé de reconnaître qu'au<br />
point de vue bienfacture <strong>du</strong> travail, ces grandes entreprises sont<br />
d'une façon générale très bien équipées et nous donnent plus<br />
de satisfaction. Il y a aujourd'hui des entrepreneurs valaisans<br />
qui sont inscrits au registre de profession, mais qui ne possèdent<br />
pas la maîtrise fédérale. Si nous les mettons en face de certains<br />
grands travaux, l'expérience voulue et les connaissances techniques<br />
leur font défaut. Par suite de mauvaises expériences que<br />
nous avons faites avec une entreprise valaisanne qui n'était pas à<br />
la hauteur de sa tâche, Berne nous a formellement interdit d'adjuger<br />
les travaux pour les routes alpestres à n'importe qui. C'est<br />
évident, par ailleurs, que nous avons aussi fait de très bonnes<br />
expériences avec les entreprises valaisannes. Il suffit pour s'en<br />
rendre compte de voir les routes de la Furka et de la Forclaz où<br />
98 % des travaux ont été exécutés par des entreprises valaisannes.<br />
M. Torrent soulève une question de détail. Aujourd'hui le<br />
Département des travaux publics ne laisse pas poser une seule<br />
pierre sans surveillance. Il y a partout des surveillants, mais parfois<br />
l'on se heurte à des faits imprévisibles et il faut construire<br />
soit un mur supplémentaire, soit faire des sondages, etc. Tous les<br />
devis sont soumis à Berne et je crois que, d'une façon générale,<br />
il y a peu de dépassements de crédits pour les routes. Les travaux<br />
sont surveillés par des techniciens qui sont sur place et font tous<br />
les jours des relevés pour l'établissement de décomptes. Je regrette<br />
de ne pas pouvoir entrer dans tous les détails, mais je tiens à<br />
dire que tous les travaux sont très bien surveillés. Nous avons<br />
actuellement trois ingénieurs dans notre département qui y sont<br />
respectivement depuis 30, 10 et 3 ans. Nous avons en outre un<br />
spécialiste pour les questions <strong>du</strong> revêtement, M. le voyer principal<br />
Gaspard Bovier, qui est souvent appelé comme expert dans<br />
les autres cantons. Personnellement, je n'ai pas <strong>du</strong> tout l'impres-<br />
200
sion que le personnel <strong>du</strong> Département des travaux publics n'est<br />
pas à la hauteur de sa tâche. Nous n'en avons pas la preuve.<br />
M. le député Torrent nous a fait remarquer qu'il nous manquait<br />
des techniciens. En effet, il nous manque des techniciens<br />
sur toute la ligne. J'ai signé la semaine dernière quinze diplômes<br />
d'avocats et notaires, mais il est aujourd'hui presque impossible<br />
de trouver un technicien en <strong>Valais</strong> ou en Suisse. Nous ne trouvons<br />
plus d'ingénieur en génie civil ni de géomètre. Nous ne pouvons<br />
pas prendre en main les remaniements parcellaires faute de<br />
personnel. Il faut aujourd'hui presque rendre hommage aux ingénieurs<br />
qui restent à l'administration cantonale, car ils auraient<br />
l'occasion de se faire engager pour 10,000 francs de plus par an.<br />
Voilà comment la situation se présente aujourd'hui.<br />
J'espère que M. le député Torrent sera satisfait de ma réponse.<br />
M. le député Emile Torrent.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je me déclare partiellement<br />
satisfait en ce sens qu'une commission a été nommée pour<br />
l'emprunt des 20 millions. Pour le reste, ce sont évidemment des<br />
suppositions. Il faudrait-tâcher de faire taire l'opinion publique<br />
et établir si faute il y a oui ou non. C'est dans ce sens que je me<br />
déclare satisfait.<br />
C'est ensuite le tour de M. le député Duchoud de développer<br />
son interpellation sur la déviation de la route cantonale à St-Gingolph.<br />
M. le député Raoul Duchoud.<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs,<br />
Par lettre adressée au Bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, nous avions<br />
déposé pour la session de novembre l'interpellation suivante :<br />
Nous avons l'honneur de demander au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> de quelle<br />
façon il envisage la liaison, par sens unique, entre la Savoie et le<br />
<strong>Valais</strong>, à St-Gingolph. De quelle manière entend-il sauvegarder<br />
les intérêt primordiaux de St-Gingolph-<strong>Valais</strong> en respectant les<br />
libertés communales ?<br />
Vu l'urgence de cette question, nous nous sommes permis de<br />
demander que cette interpellation puisse être développée à la dite<br />
session. Par suite des tractanda trop chargés ce fut retardé. Nous<br />
nous permettons cependant de remercier M. le Président <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong> de l'inscrire à cette session prorogée ; ayant été habitué,<br />
dans de précédentes sessions, à plusieurs reprises, de voir poser<br />
sur nos interventions un monumental Carron en guise de stèle<br />
funéraire.<br />
201
Chacun connaît la situation de St-Gingolph (<strong>Valais</strong>, Savoie),<br />
entité bourgeoisiale et paroissiale, mais formant deux communautés<br />
politique«, une française, une suisse. Si les intérêts collectifs<br />
convergent, souvent leurs intérêts communaux et particuliers<br />
divergent.<br />
St-Gingolph a connu pendant la guerre le système <strong>du</strong> rideau<br />
de fer. On constate, avec stupéfaction, que cette situation continue<br />
alors que l'on demande de faciliter le tourisme et la circulation<br />
!<br />
En effet, la localité possède trois ponts et plusieurs ponceaux.<br />
Le pont <strong>du</strong> quai, près de la future route internationale étudiée,<br />
est fermé par un portail de fer la majeure partie de l'année,<br />
ouvert sporadiquement pendant la saison : cela facilite sans doute<br />
le tourisme !<br />
Le pont supérieur, ouvert pendant la journée de travail, vient<br />
d'être l'année dernière orné d'un superbe portail, fourni par<br />
l'administration des douanes suisses, et fut placé, sans doute par<br />
ironie ou altruisme, sur le territoire français.<br />
Fermé le dimanche, cela oblige, soit à la sortie des offices de<br />
l'église paroissiale se trouvant en France, soit pour tous les usagers,<br />
d'utiliser le pont route internationale, d'où engorgement des<br />
voitures avec des piétons, alors que... c'est ahurissant, tous les<br />
ponceaux, de St-Gingolph à Novel, sont libres à la circulation.<br />
Avant tout, soit pour le tourisme, soit pour faciliter le travail<br />
des urbains, il serait absolument nécessaire que les hautes autorités<br />
compétentes rétablissent la liberté de circulation antérieure<br />
à 1939 et alors nous ne nous trouverons plus devant un rideau<br />
de fer ou de bois.<br />
Pendant deux mois (juillet-août), la circulation automobile est<br />
intense. Les postes de douane, à St-Gingolph-France et Suisse, ont<br />
un travail plus que pénible, et malgré toute leur bonne volonté,<br />
qui est indéniable, dans les deux sens de la route cantonale et<br />
nationale, une interminable colonne se forme pour les automobiles.<br />
Tout de suite l'idée d'un sens unique, presque nécessaire pendant<br />
les trois mois d'été, s'impose et s'avère indéniablement logique<br />
afin de décongestionner l'artère principale.<br />
Voilà la genèse de l'histoire. La commune française arrive à<br />
finir son quai. Ce quai a été construit comme chemin vicinal, soit<br />
40 % aux frais de la dite commune avec les charges inhérentes.<br />
Cette municipalité réussit, avec beaucoup d'entregent, à faire<br />
classer ce chemin vicinal comme route nationale, mais à la condition<br />
d'avoir un débouché adéquat.<br />
Tout de suite, nous ne savons pas par quelle affinité l'administration<br />
des douanes couva le poussin. Sans s'intéresser aux<br />
202
intérêts locaux, elle entra en lice, considérant le projet de dérivation<br />
par le quai comme normal ; elle engloutit quelque 60,000<br />
francs pour l'achat et la démolition de l'unique scierie <strong>du</strong> village<br />
et clôtura de superbes barrières de bois le terrain acheté en bor<strong>du</strong>re<br />
de la future artère.<br />
Le Département des travaux publics, avec sa bonacité habituelle,<br />
entreprit immédiatement des projets dans le sens désiré.<br />
Après ce préambule qui, nous le croyons, situe la question,<br />
étudions les possibilités les meilleures afin de la résoudre.<br />
Le projet de liaison internationale est étudié dans les règles<br />
de la facilité.<br />
Ses avantages : Il facilite la solution française permettant à la<br />
commune de St-Gingolph-France de se débarrasser <strong>du</strong> fardeau de<br />
son chemin vicinal, qui alors deviendra route nationale.<br />
Il facilitera à l'administration des douanes de justifier la<br />
légèreté de l'emploi de quelque 60,000 francs à la démolition<br />
d'une petite in<strong>du</strong>strie locale nécessaire à sa situation.<br />
Enfin, notre Département des travaux publics aura œuvré pour<br />
demander ultérieurement^ une fois de plus, une augmentation de<br />
crédits pour ce projet qui, pour lui, s'avère le moins coûteux,<br />
mais qui ne l'est que relativement.<br />
Désavantages : Ce projet entraîne, d'une part, la disparition<br />
<strong>du</strong> quai actuel de St-Gingolph-<strong>Valais</strong>, <strong>du</strong> port et des pavillonsterrasses<br />
en bor<strong>du</strong>re de la route cantonale.<br />
De plus, il nécessitera la construction d'un gros mur de soutènement<br />
dont la beauté s'alliera sans doute avec celle <strong>du</strong> paysage !<br />
Nous serions heureux que M. Zermatten, de la protection des<br />
sites, daigne en juger. Un des plus jolis coins de St-Gingolph,<br />
avec son quai tranquille et ombré, son petit port paresseux, sa<br />
plage idéale, en plein centre, améliorée par la société de développement<br />
renaissante, ce paysage enchanteur disparaîtrait. De<br />
même ce projet aura sans doute des répercussions pour l'Hôtel<br />
Bellevue, dont la partie annexe semble être dans la zone d'expropriation.<br />
Il est vraisemblable qu'alors l'administration des douanes<br />
achètera, comme cela s'est fait précédemment, le dit Hôtel Bellevue.<br />
Ainsi un revenu de moins à la commune, car, Monsieur le<br />
Président, Messieurs, les douanes sont un <strong>Etat</strong> dans l'<strong>Etat</strong>, ne<br />
payant pas d'impôts pour leurs bâtiments alors qu'elles louent à<br />
leurs agents des appartements. Les propriétaires d'immeubles locatifs<br />
sont assujettis à l'impôt. C'est le privilège féodal rénové.<br />
Nous nous permettons cette parenthèse, afin de vous souligner<br />
cette souveraineté para j démocratique.<br />
203
Jamais, nous l'espérons, le parlement valaisan n'acceptera une<br />
solution pareille.<br />
D'autre part, parlons techniquement, le Département des travaux<br />
publics a-t-il envisagé l'énorme quantité d'enrochements<br />
nécessaire pour gagner <strong>du</strong> terrain sur le lac, un déplacement probable<br />
<strong>du</strong> débarcadère ? Le tracé envisagé nécessitera un élargissement<br />
partiel et obligatoire à la sortie <strong>du</strong> village, avec expropriations<br />
vers les Serves.<br />
De combien seront dépassés les 400,000 francs prévus par le<br />
Département des travaux publics ?<br />
Et les résultats tangibles : La sortie des voitures de Suisse<br />
demande, dans les meilleures conditions, une minute pour trois<br />
voitures, soit au grand maximum 180 voitures à l'heure, alors<br />
qu'aux heures de pointe il s'en présente 300 à 400. L'embouteillage,<br />
au lieu d'être sur la route cantonale, se trouvera sur le quai.<br />
Rendez-vous compte, Monsieur le Président, Messieurs, de la<br />
situation.<br />
Un débarquement d'un bateau sur le quai actuel, amputé de<br />
son tiers, de plusieurs centaines de passagers, devant une colonne<br />
infernale de voitures, avançant par à-coups, klaxonnantes et pétaradantes.<br />
Heureux s'il n'y a aucun accident, mais aussi quel « bonheur<br />
» pour les touristes goûtant le repos, dans ce coin si calme<br />
actuellement !<br />
Le choix de ce paradis promis sera sans doute connu.<br />
C'est la solution facile pour l'administration des douanes et<br />
le Département des travaux publics et pour la commune de St-Gingolph-France,<br />
mais à nous, <strong>Valais</strong>ans de St-Gingolph, il nous restera<br />
nos yeux pour verser des larmes de reconnaissance pour les<br />
soins dévoués de nos administrations.<br />
Il résulte donc que pour conserver l'esthétique de son village,<br />
si nécessaire à son tourisme, St-Gingolph trouvera une majorité<br />
locale, allant des conservateurs aux socialistes en passant par les<br />
radicaux, qui appuiera, pour une fois, la demande de la municipalité<br />
d'une route à sens unique par le haut <strong>du</strong> village.<br />
Jugeons des possibilités : Par la France, une superbe artère,<br />
la route de Novel, amène 'la circulation, par la droite, à la proximité<br />
de la frontière ; ce serait la sortie de France. Les administrations<br />
des douanes suisses et françaises «'entendant comme déjà<br />
fait ailleurs, pourraient construire un seul bâtiment, d'où facilite<br />
de travail (bâtiment qui serait nécessaire même par le quai).<br />
Ce projet a été étudié dernièrement, pour la forme, je crois.<br />
Mais, au lieu d'envisager la solution pour la sortie de St-Gingolph<br />
par un passage sous-voie, tracé aléatoire <strong>du</strong> Département<br />
des travaux publics, n'y aurait-il pas lieu de concevoir une route<br />
204
suivant la voie de chemin de fer en amont, afin de déboucher au<br />
passage à niveau ? La dénivellation serait moins forte. Les frais<br />
nécessités par la tranchée ou tunnel, vers les Serves, seraient compensés<br />
par ceux <strong>du</strong> passage sous voie et de l'expropriation de la<br />
ligne des Serves qui deviendrait inutile. D'autant plus que, Monsieur<br />
le Président et Messieurs, il résulte de la discussion de ces<br />
jours précédents, ces fonds nécessaires ne sont pas soutirés au<br />
contribuable valaisan, puisqu'en additionnant ristourne sur la<br />
benzine, subventions en la matière, péréquation, taxe automobile,<br />
etc., l'<strong>Etat</strong> y trouve une subséquente somme lui permettant d'équilibrer<br />
son budget.<br />
Cette solution offre de multiples avantages :<br />
1. D'abord, élimination des ennuis <strong>du</strong> projet par le quai.<br />
2. Elle facilite le raccordement de la nouvelle route cantonale<br />
avec la route de montagne de St-Gingolph-<strong>Valais</strong>, permettant<br />
ainsi aux camions transportant <strong>du</strong> bois d'éviter le danger<br />
actuel, dans les rues étroites <strong>du</strong> vieux village.<br />
La commune, trop pauvre pour effectuer cet exutoire de la<br />
route de montagne, verrait alors s'ouvrir devant elle une ère<br />
d'une vingtaine d'années de possibilités de constructions d'immeubles,<br />
ère améliorant son budget.<br />
De la sorte, en respectant les franchises communales, la Confédération<br />
et le canton auront œuvré pour le bien de tous, l'intérêt<br />
général et l'intérêt local ; en agissant de cette manière, le<br />
résultat cherché pour un sens unique serait acquis, en donnant<br />
des possibilités de développement à la commune, compensant ainsi<br />
l'insuffisance de ses ressources.<br />
Nous espérons donc, M. le Président, Messieurs, que le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong>, sans œillères autocratiques, prendra en considération le<br />
vœu d'une population fermement attachée à son patrimoine communal.<br />
(Applaudissements.)<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />
Monsieur le Président et Messieurs,<br />
Dès 1948, les démarches furent entreprises avec les autorités<br />
suisses et françaises pour examiner le problème de la déviation<br />
de la route cantonale à St-Gingolph.<br />
A la suite d'une inspection des lieux, un projet et une variante<br />
furent établis par le Département des travaux publics pour faciliter<br />
la circulation à cet endroit.<br />
Du côté français, la déviation était déjà amorcée le long <strong>du</strong><br />
lac et la commune de St-Gingolph-France attendait, avant d'achever<br />
les travaux, qu'une solution soit décidée <strong>du</strong> côté suisse.<br />
205
Durant ces dernières années, diverses réclamations nous sont<br />
parvenues soit <strong>du</strong> Département de police de notre canton, soit de<br />
la direction <strong>du</strong> 5 e arrondissement des douanes suisses au sujet des<br />
difficultés de circulation <strong>du</strong>rant la forte saison.<br />
D'après le rapport <strong>du</strong> commandant de la police cantonale en<br />
1953, des arrêts de 60 et même 90 minutes étaient nécessaires<br />
aux véhicules pour traverser la frontière.<br />
Après de nombreuses démarches auprès <strong>du</strong> Département fédéral<br />
de l'intérieur, il a été possible d'obtenir de celui-ci le classement<br />
comme route principale de la route Monthey-St-Gingolph.<br />
Ce classement permettra d'obtenir de la part de la Confédération<br />
une subvention minimum de 35 %.<br />
Comme la circulation augmente d'année en année, et sur la<br />
demande des douanes et <strong>du</strong> Département cantonal de police, nous<br />
avions cru nécessaire de convoquer à St-Gingolph une conférence<br />
à laquelle prirent part les délégués suivants, en date <strong>du</strong> 14 octobre<br />
1953 :<br />
Pour la France : MM. le Sous-préfet de Thonon, le Maire de<br />
St-Gingolph et les ingénieurs départementaux.<br />
Pour la Suisse : M. Riickli, inspecteur fédéral des travaux<br />
publics à Berne.<br />
L'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> était représenté par : celui qui vous parle,<br />
MM. le Préfet de Courten, Gollut, commandant, Parvex, ingénieur.<br />
Les douanes étaient représentées par : MM. Borgeaud, directeur<br />
de l'arrondissement de Lausanne, Châtelan, inspecteur fédéral.<br />
La commune de St-Gingolph était représentée par : M. le président<br />
Forney et 5 conseillers communaux.<br />
Celui qui vous parle ouvre la séance et salue les délégué«<br />
présents.<br />
Il propose d'accepter la solution N° 1, c'est-à-dire, celle qui<br />
correspond approximativement au chemin existant entre le quai<br />
et la route cantonale actuelle.<br />
Ce chemin serait élargi à 8 m. comme <strong>du</strong> côté français, avec<br />
un trottoir de 3 m. le long <strong>du</strong> quai et 2 m. sur le raccordement.<br />
Les délégués français, soit M. le Sous-préfet, soit M. Morel,<br />
ingénieur <strong>du</strong> département, comme aussi M. Zenoni, maire de<br />
St-Gingolph, insistent pour que, <strong>du</strong> côté suisse, on prévoie un<br />
raccordement correspondant à celui amorcé en France sur la rive<br />
gauche de la Morge qui fait limite entre les deux pays.<br />
En revanche, les délégués de la commune de St-Gingolph-Suisse<br />
désireraient voir le projet de route se développer au-dessus <strong>du</strong><br />
village pour venir ensuite se raccorder à la route de Novel. Le<br />
206
président, comme les conseillers, défendent âprement cette solution.<br />
L'inspecteur fédéral, M. Riickli, estime, après avoir visité les<br />
lieux, avec tous les membres présents, que la solution par le haut<br />
<strong>du</strong> village ne peut pas être prise en considération pour le moment,<br />
soit au point de vue technique, soit au point de vue financier.<br />
Il se rallie à la solution N° 1 proposée par le Département des<br />
travaux publics, car celle-ci, qui est la plus économique, pourra<br />
pendant longtemps servir au trafic-frontière puisqu'elle permettra<br />
d'établir le sens unique au passage de celle-ci.<br />
M. Borgeaud, directeur des douanes, de son côté, insiste également<br />
pour qu'une solution rapide soit décidée si l'on ne veut pas<br />
nuire au trafic frontalier dont dépendent les intérêts touristiques<br />
de notre canton.<br />
Après une discussion prolongée, on arrive aux conclusions suivantes<br />
:<br />
Le Département des travaux publics étudiera, malgré les difficultés<br />
énormes représentées par la jonction de la route actuelle<br />
avec un passage sous-voie ou sur voie, la solution proposée par<br />
la commune de St-Gingolph-Suisse par le haut <strong>du</strong> village.<br />
Cette étude sommaire est destinée à démontrer à la population<br />
de St-Gingolph les difficultés rencontrées pour réaliser cette solution,<br />
difficultés ayant pour conséquence d'augmenter considérablement<br />
le coût de cette déviation.<br />
D'autre part, si cette solution devait se réaliser, elle demande<br />
à être continuée <strong>du</strong> côté français.<br />
A ce sujet, nous pensons qu'il serait difficile pour ne pas dire<br />
impossible d'arriver à une entente <strong>du</strong> fait que les Français ont<br />
déjà construit en partie leur route le long <strong>du</strong> lac.<br />
Pour St-Gingolph-Suisse, la solution qui paraît logique est<br />
celle correspondant au projet N° 1, et si la commune veut développer<br />
une zone de construction dans le haut <strong>du</strong> village, elle<br />
aurait un intérêt évident à construire non pas une route internationale,<br />
mais une route d'intérêt local qui sera beaucoup plus<br />
appréciée par les propriétaires établis le long de cette nouvelle<br />
artère.<br />
Une remarque s'impose, en outre, au sujet de la déviation prévue<br />
au projet N" 1.<br />
Cette déviation est nécessitée par la douane, ce qui représente<br />
un cas particulier pour la commune de St-Gingolph lorsqu'il s'agira<br />
d'appliquer la loi <strong>du</strong> 1 er février 1933 sur la classification, la construction,<br />
l'entretien et la police des routes.<br />
En effet, si la douane n'existait pas à cet endroit, on peut<br />
dire que la route actuelle suffirait à une circulation normale.<br />
207
Si la déviation devient nécessaire, la cause est à attribuer aux<br />
formalités de frontière.<br />
En conséquence, si ce projet est soumis au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, il y<br />
aura lieu de tenir compte, pour fixer la participation de la commune<br />
de St-Gingolph, de l'intérêt minime que cette déviation présente<br />
pour celle-ci.<br />
D'autre part, la Confédération ayant comme devoir de maintenir<br />
les postes-frontières, devra, de son côté, songer non seulement<br />
à verser une subvention ordinaire, mais à la compléter par une<br />
subvention extraordinaire en tenant compte des nécessités des<br />
douanes.<br />
Voilà, Monsieur le Président et Messieurs, comment la situation<br />
se présente. Si nous avions aujourd'hui une même manière<br />
de voir entre les administrations communales de St-Gingolph-Suisse<br />
et St-Gingolph-France, la situation serait évidemment beaucoup<br />
plus simple. Mais nous nous trouvons malheureusement devant des<br />
avis tout à fait opposés. La Suisse veut passer en haut et la France<br />
en bas. Ce que M. le député Duchoud semble oublier en préconisant<br />
la solution par en haut, c'est que, d'après les plans, il faut<br />
passer deux fois sous la voie des CFF. D'après le projet que le<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a en mains, la solution par en haut, non seulement<br />
rencontre l'opposition formelle de la France, mais coûte en tous<br />
cas le double que celle par en bas. Ceci est certain. J'espère que<br />
la Confédération nous allouera pour cette route qui sert pour le<br />
trafic douanier une subvention de 50 %.<br />
Je tiens à rassurer M. le député Duchoud en lui disant que,<br />
vu le cas tout à fait spécial, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> se déplacera in corpore<br />
jusqu'à St-Gingolph. Nous ferons ainsi un certain honneur à<br />
la commune qui aura l'occasion de nous exposer 'les différentes<br />
variantes et nous verrons ensuite quelles solutions envisager. Cette<br />
question deviendra donc encore une fois devant le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
pour l'acceptation <strong>du</strong> décret y relatif.<br />
J'espère que la décision qui sera prise donnera quand même<br />
satisfaction à la commune de St-Gingolph, dernière mais sympathique<br />
commune <strong>du</strong> canton. Malheureusement, la commune de<br />
St-Gingo'lph désire beaucoup, mais ne peut rien payer. Voilà la<br />
situation. Il va de soi que lorsqu'on exige quelque chose, il faut<br />
aussi y collaborer par un apport financier.<br />
M. le député Raoul Duchoud.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je remercie M. le Chef <strong>du</strong><br />
département de la gentillesse avec laquelle il a bien voulu me répondre<br />
et je me déclare satisfait jusqu'à la prochaine visite.<br />
208
L'ordre <strong>du</strong> jour appelle enfin la continuation de l'examen <strong>du</strong><br />
décret sur l'état civil.<br />
Les délibérations sont reprises au chapitre II.<br />
CHAPITRE II<br />
AUTORITES ET SURVEILLANCE<br />
Art. 10. — Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est l'autorité cantonale supérieure de surveillance.<br />
Il est l'autorité compétente :<br />
1. pour autoriser le changement de nom (art. 30 CCS) ;<br />
2. pour déclarer la capacité de mariage (tact. 96, al. 2 CCS) ;<br />
3. pour permettre l'adoption (art. 267, al. 2 CCS) ;<br />
4. pour connaître des plaintes contre les officiers de l'état civil ;<br />
5. pour prononcer la destitution de l'officier de l'état civil ou <strong>du</strong> suppléant<br />
et l'exclure d'une réélection ;<br />
6. pour punir les contraventions en matière d'état civil ;<br />
7. pour statuer sur les recours contre les décisions de l'autorité cantonale<br />
inférieure de surveillance.<br />
La commission propose de supprimer les chiffres 1, 2 et 3,<br />
vu que ces dispositions sont déjà contenues dans le décret d'exécution<br />
de l'ordonnance fédérale sur l'état-civil.<br />
Elle propose en outre de dire sous chiffre 6 « pour réprimer »<br />
au lieu de « pour punir ».<br />
Les points 4, 5, 6 et 7 deviennent 1, 2, 3 et 4.<br />
IL KAPITEL<br />
KANTONALE AUFSICHTSBEHOERDEN<br />
Art. 10. — Die obere Aufsichtsbehörde ist der Staatsrat. Er ist die zuständige<br />
Behörde :<br />
1. für die Bewilligung der Namensänderung (Art. 30 ZGB) ;<br />
2. für die Erklärung der Ehemündigkeit (Art. 96, Abs. 2 ZGB) ;<br />
3. für die Ermächtigung zur Kindesannahme (Art. 267, Abs. 2 ZGB) ;<br />
4. für die Beurteilung der gegen die Zivilstandsbeamten gerichteten<br />
Beschwerden ;<br />
5. für die Amtsenthebung oder die Ausschliessung eines Beamten oder<br />
Stellvertreters von der Wiederwahl ;<br />
6. für die Ahn<strong>du</strong>ng der Uebertretungen in Zivilstandssachen ;<br />
7. für die Entschei<strong>du</strong>ng im Beschwerdeverfahren gegen Verfügungen der<br />
untern Aufsichtsbehörde.<br />
Die Kommission beantragt die Ziffern 1, 2 und 3 wegzulassen,<br />
weil diese im Ausführungsdekret zur eidgenössischen Verordnung<br />
über den Zivilstandsdienst geregelt sind.<br />
Die Ziffern 4, 5, 6 und 7 werden 1, 2, 3 und 4.<br />
Hr. Abgeordneter Peter von Roten.<br />
Herr Präsident, Herren Grossräte ! Ich möchte nur die Frage<br />
aufwerfen, ob es gut ist den Staatsrat zur Beurteilung der gegen<br />
die Zivilstandsbeamten gerichteten Beschwerden zuständig zu erklären.<br />
Es handelt sich da nämlich normalerweise um Bagatellen-<br />
Fälle : ein Zivilstandsbeamter hat vielleicht einen Namen falsch ge-<br />
209
schrieben oder eine falsche Gebühr verlangt. Es wäre angebrachter,<br />
wenn solche Kleinigkeiten an das zuständige Departement gelangen<br />
würden. Dies wäre <strong>du</strong>rchaus genügend und würde uns die<br />
Garantie einer fähigen und gerechten Beurteilung geben. Wenn<br />
man meinen Antrag annehmen würde, würde man dem Staatsrat ein<br />
bischen Arbeit abnehmen.<br />
M. le député Aloys Theytaz.<br />
Monsieur le Président, Messieurs, ce matin, je suis intervenu<br />
à l'article 3 pour demander au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> de bien vouloir supprimer<br />
cette disposition, étant donné qu'il était question d'éligibilité,<br />
c'est-à-dire que les officiers d'état civil seraient désignés par<br />
les citoyens d'un arrondissement, ce qui n'est pas le cas d'après<br />
le sens général de ce décret.<br />
A l'art. 10, nous trouvons une même disposition, sous chiffre<br />
5 : « pour prononcer la destitution de l'officier de l'état civil ou<br />
<strong>du</strong> suppléant et l'exclure d'une réélection ».<br />
Je pense qu'ici M. le Chef <strong>du</strong> Département de justice voudra<br />
bien me faire le plaisir au moins de supprimer cette adjonction :<br />
« et l'exclure d'une réélection », <strong>du</strong> moment qu'il s'agit d'une nomination<br />
par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
M. le député Paul de Courten.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, l'art. 10 fait l'objet<br />
d'une proposition de modification par la commission pour le<br />
motif suivant. La loi d'application <strong>du</strong> Code civil suisse a fixé<br />
déjà la plupart des compétences <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à l'art. 44. Par<br />
conséquent, nous estimions superflu, même dangereux, de prévoir<br />
dans une ordonnance, et avec des termes différents, des compétences<br />
qui sont déjà fixées dans une loi.<br />
En ce qui concerne la compétence pour prononcer la destitution<br />
de l'officier de l'état civil ou <strong>du</strong> suppléant par le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong>, nous avons estimé que nous devions la laisser au <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong>, puisque lui-même représente l'instance de nomination. Nous<br />
ne pouvions pas laisser destituer par le département une personne<br />
dont la nomination relevait <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
Quant à la proposition de M. le député Theytaz, je suis d'accord<br />
avec lui de supprimer « et l'exclure d'une réélection ».<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gard.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong><br />
Schnyder, Chef <strong>du</strong> Département de justice et police étant absent<br />
en ce moment, je tiens à dire que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est parfaitement<br />
d'accord avec la proposition faite par M. le député Theytaz.<br />
210
M. le député Peter von Roten.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je pense que M. le Président<br />
de la commission n'a pas très bien compris ma question.<br />
J'avais proposé de reporter le chiffre 4 de l'art. 10 à l'article<br />
suivant. Le chiffre 4 prévoit en effet que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est<br />
l'autorité de surveillance compétente pour connaître les plaintes<br />
contre les officiers d'état civil. Or, il me semble que c'est donner<br />
trop d'importance à ces plaintes qui peuvent être faites contre les<br />
officiers d'état civil et que c'est beaucoup plus normal d'attribuer<br />
cette fonction au département, avec droit de recours éventuel au<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. Ce n'est pas très indiqué de déranger tout le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> pour une faute d'orthographe ou une taxe mal perçue.<br />
Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a suffisamment de travail et n'a pas trop de<br />
loisirs. Je crois qu'il serait donc sage de mettre ce chiffre 4 à<br />
l'article suivant et de charger le département de trancher les plaintes<br />
déposées contre les officiers d'état civil.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gard.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, nous ne pouvons pas accepter<br />
la proposition de M.* le député de Roten. Entendons-nous : la<br />
surveillance inférieure est assurée par le département. Si des défaillances<br />
sont constatées par l'organe de surveillance et peuvent<br />
entraîner des sanctions, ces défaillances seront signalées par le<br />
département à l'autorité de nomination, qui prendra alors des décisions<br />
et des sanctions pouvant aller jusqu'à la destitution. S'il y<br />
a plainte émanant d'un tiers, nous estimons que ces plaintes doivent<br />
également aller à l'autorité de nomination qui fera procéder<br />
à une enquête par l'autorité de surveillance inférieure, si elle le<br />
juge utile.<br />
Je prie M. le député de Roten de ne pas insister sur ce fait,<br />
car nous estimons que c'est la procé<strong>du</strong>re normale. Il appartient à<br />
l'autorité de nomination de connaître les plaintes contre les officiers<br />
d'état civil.<br />
M. le député Peter von Roten.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je remercie le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> de bien vouloir faire ce travail en plus de celui qu'il a déjà.<br />
Je retire volontiers ma proposition, mais je croyais lui rendre service<br />
en le déchargeant de cette tâche.<br />
L'article 10 est accepté avec les modifications apportées par la<br />
commission et la suppression proposée au chiffre 5 par M. le député<br />
Aloys Theytaz.<br />
211
Art. 11. — Le chef <strong>du</strong> Département de justice et l'autorité cantonale inférieure<br />
de surveillance.<br />
Il exerce, sauf disposition contraire de la loi ou <strong>du</strong> présent décret, toutes les<br />
attributions que l'ordonnance <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral sur l'état civil ou le présent<br />
décret réservent à l'autorité cantonale de surveillance.<br />
Le chef <strong>du</strong> Département de justice est l'autorité compétente :<br />
1. pour demander la rectification judiciaire d'une inscription (art. 50, al.<br />
3 O.E.C.) ;<br />
2. pour recevoir, en qualité d'autorité cantonale de surveillance en matière<br />
de tutelle, l'avis de naissance d'un enfant naturel et l'avis de découverte<br />
d'un enfant trouvé (art. 125, al. 1 et 3 O.E.C.) ;<br />
3. pour recevoir et transmettre aux offices intéressés les communications de<br />
l'autorité judiciaire prévues à l'article 130 O.E.C.) ;<br />
4. pour faire les communications prescrites par l'article 131 O.E.C. ;<br />
5. pour recevoir et transmettre aux offices compétents les communications<br />
énoncées à l'article 132, chiffres 1, 2 et 3 O.E.C. ;<br />
6. pour autoriser le mariage des étrangers (art. 168 et 172 O.E.C.).<br />
Art. 11. — Der Vorsteher des Justizdepartementes ist die untere Aufsichtsbehörde.<br />
Sofern das Gesetz oder dieses Dekret nichts anderes verfügen, übt er alle<br />
Amtsbefugnisse aus, welche kraft der Verordnung des Bundesrates oder dieses<br />
Dekretes der kantonalen Aufsichtsbehörde zustehen.<br />
Der Vorsteher des Justizdepartementes ist die zuständige behörde :<br />
1. für die Einreichung des Begehrens auf Berichtigung <strong>du</strong>rch den Richter<br />
(Art. 50, Abs. 3 ZVO) ;<br />
2. für die Entgegennahme, als kantonale Aufsichtsbehörde im Vormundschaftswesen,<br />
der Anzeige betreffend die Geburt eines ausserehelichen<br />
oder die Auffin<strong>du</strong>ng eines ausgesetzten Kindes (Art. 125, Abs. 1 und 3<br />
ZVO) ;<br />
3. für die Entgegennahme der in Art. 130 ZVO vorgesehenen Mitteilungen<br />
der Gerichte und deren Weiterleitung an die zuständigen Aemter ;<br />
4. für die Vornahme der <strong>du</strong>rch Art. 131 ZVO vorgeschriebenen Mitteilungen<br />
;<br />
5. für die Entgegennahme der in Art. 132, Ziff. 1, 2 und 3 vorgesehenen<br />
Mitteilungen und deren Weiterleitung an die zuständigen Amtsstellen ;<br />
6. für die Bewilligung der Trauung von Ausländern (Art. 168 und 172<br />
ZVO).<br />
Hr. Abgeordneter Peter von Roten.<br />
Herr Präsident und Herren ! Ich möchte hier eine kleine Auskunft<br />
verlangen. Wir haben in Art. 5 das Wort « Justizdepartement<br />
» <strong>du</strong>rch « Aufsichtsbehörde » ersetzt. Dies geschah aus dem<br />
Grunde weil man das Gesetz elastisch machen wollte und man<br />
diese ganze Angelegenheit sei es dem Justizdepartement oder dem<br />
Departement des Innern übergeben könne. In Art. 11 sagt man<br />
nun, dass die Aufsichtsbehörde das Justizdepartement sei. Ich<br />
frage mich nun, ob man nicht auch hier sagen sollte « ist das mit<br />
dem Zivilstandenswesen betraute Departement ». Ich mache daraus<br />
keine Prestige-Sache, aber ich glaube man sollte diese zwei Fragen<br />
miteinander koordinieren.<br />
212
Hr. Staatsrat Dr Oskar Schnyder.<br />
Herr Präsident, Herren Grossräte ! Ich möchte Herrn Grossrat<br />
Dr Peter von Roten ersuchen keinen Antrag zu stellen. Dieser<br />
Art. 11 fasst alles zusammen, was die Aufsichtsbehörde angeht.<br />
Wenn wir nun diese Funktion später einmal z. B. dem Departement<br />
des Innern übergeben wollen, so kann der Grosse Rat die<br />
Stelle « der Vorsteher des Justizdepartementes » leicht in « den Vorsteher<br />
des Departementes des Innern » umändern. Es ist dies die<br />
einfachste Technik. So haben wir einen Schlüssel, der für das<br />
ganze Gesetz gilt. Ich glaube, Herr Grossrat von Roten kann sich<br />
damit einverstanden erklären.<br />
L'article 11 est adopté tel que proposé par la commission.<br />
CHAPITRE HI<br />
TRAITEMENT ET EMOLUMENTS<br />
Art. 12. — L'officier de l'état civil perçoit un traitement annuel calculé à<br />
raison de 45 centimes par personne domiciliée dans l'arrondissement d'après le<br />
dernier recensement fédéral. Ce traitement ne sera toutefois pas inférieur à<br />
Fr. 100.-.<br />
La moitié <strong>du</strong> traitement annuel est à la charge de l'<strong>Etat</strong> et la moitié à la<br />
charge de la commune ou des communes formant l'arrondissement.<br />
La commission propose de porter le chiffre de 45 centimes<br />
à 50 centimes par personne domiciliée dans l'arrondissement.<br />
III.. KAPITEL<br />
GEHAELTER UND GERUEHREN<br />
Art. 12. — Der Zivilstandsbeamte bezieht ein Jahresgehalt von 45 Rappen<br />
auf den Kopf der gemäss der letzten Volkszählung im Zivilstandskreise wohnhaften<br />
Bevölkerung. Das Mindestgehalt beträgt 100 Franken.<br />
Die Häflte des Gehaltes ist zu Lasten des Staates, die Hälfte zu Lasten<br />
der Gemeinde oder der Gemeinden, die den Zivilstandskreis bilden.<br />
Die Kommission beantragt das Jahresgehalt auf Fr. 0.50 statt<br />
0.45 pro Kopf der Bevölkerung festzusetzen.<br />
M. le député Travelletti.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je ne ferai pas<br />
pour l'instant une proposition formelle de revenir au texte qui<br />
a été présenté par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. Je voudrais cependant relever,<br />
une fois de plus, le danger qu'il y a d'accueillir trop facilement<br />
les demandes formulées par les intéressés et tendant à obtenir<br />
une augmentation de salaire. Lors de l'entrée en matière, le<br />
rapporteur français nous a, en effet, parlé d'une demande de l'association<br />
des officiers d'état civil. On a un peu trop tendance,<br />
chez nous, à comparer son propre revenu avec le gain réalisé sur<br />
les chantiers par certains ouvriers. Une telle comparaison ne<br />
prouve rien, car les salaires élevés, gagnés sur des chantiers, sont<br />
213
dûs à des circonstances économiques momentanées et à des conditions<br />
de travail pénibles et dangereuses. Le traitement que reçoit<br />
l'officier d'état civil est, en règle générale, un revenu accessoire<br />
et, de ce fait, indépendant des fluctuations économiques.<br />
Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a fixé le traitement à 45 centimes par âme<br />
de population domiciliée dans l'arrondissement. Le« deux rapporteurs<br />
nous ont dit qu'il y avait une augmentation de travail. Mais<br />
cette augmentation de travail n'a pas dû échapper au <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong>. Sauf erreur, le traitement actuel est de 30 centimes par<br />
âme de population. Une augmentation de 50 % me paraît suffisante.<br />
Il résulte, d'autre part, <strong>du</strong> rapport que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> s'est<br />
rallié à l'avis de la commission. Or, deux membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> affirment le contraire. Il serait utile que des précisions<br />
soient données sur ce point par le Chef <strong>du</strong> département.<br />
Sans vouloir pour l'insant m'opposer au chiffre proposé, j'aimerais<br />
être mieux orienté sur les motifs qui ont incité la commission<br />
à augmenter le chiffre fixé dans le projet de décret. J'aimerais<br />
surtout connaître des arguments qui ont échappé aux membres<br />
<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, car ces derniers me paraissent être très bien<br />
placés pour apprécier sainement cet objet. Le rapport des commissaires<br />
ne m'a pas convaincu.<br />
M. le député Albert Dussex.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, ce matin je suis intervenu<br />
pour demander que ce soit la commune qui nomme l'officier<br />
d'état civil. Je prétendais que celui qui payait devait pouvoir<br />
nommer. Or je propose de modifier cet article, où l'on dit que<br />
la moitié <strong>du</strong> traitement annuel est à la charge de l'<strong>Etat</strong> et la<br />
moitié à la charge de la commune ou des communes formant<br />
l'arrondissement, en ce sens qu'il conviendrait de mettre les % à<br />
la charge de l'<strong>Etat</strong> et % à la charge de la commune ou des communes<br />
formant l'arrondissement. J'estime que c'est normal, puisque<br />
l'<strong>Etat</strong> s'est réservé tous les droits, qu'il supporte aussi une<br />
plus grande partie des charges.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Schnyder.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je ne voudrais<br />
pas laisser planer le doute sur la manière dont les choses se présentent.<br />
Il est exact que le Département de justice avait proposé<br />
50 centimes. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a ré<strong>du</strong>it cette indemnité à 45 centimes<br />
par âme de population et n'est pas revenu sur cette décision.<br />
D'autre part, nous avons versé ces années passées 40 centimes<br />
par âme de population aux officiers d'état civil. Après un<br />
214
second examen, en tenant compte <strong>du</strong> renchérissement pour les<br />
années 1952 et 1953, ce traitement fixe a ensuite été augmenté<br />
de 8 % pour la part de l'<strong>Etat</strong>. Nous avons invité les communes<br />
d'en faire autant pour la part qui leur incombe, mais nous n'avons<br />
pas pu le leur imposer sans un décret.<br />
En ce qui concerne la participation des communes, je dois<br />
vous dire que jusqu'en 1931 les communes ont payé la totalité<br />
des émoluments aux officiers d'état civil. C'est seulement à partir<br />
de ce moment que l'<strong>Etat</strong> assume la moitié des frais. Il serait évidemment<br />
beaucoup plus simple de faire supporter la totalité par<br />
l'<strong>Etat</strong>, mais nous ne sommes ici pas seulement les représentants<br />
des communes, mais avant tout les représentants de l'ensemble<br />
<strong>du</strong> canton. Chaque montant que vous prélevez de la Caisse d'<strong>Etat</strong><br />
nous empêche d'accomplir d'autres œuvres dans l'intérêt de la<br />
collectivité. Il faut dans ce domaine trouver un terrain d'entente<br />
et je crois que la répartition des frais en parts égales entre l'<strong>Etat</strong><br />
et les communes est la meilleure des solutions. Le fait que l'<strong>Etat</strong><br />
assure la nomination et la surveillance n'est pas un avantage, mais<br />
une charge.<br />
M. le député de Courten, président de la commission.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, Messieurs les<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, la commission s'en tient au texte tel qui vous<br />
a été proposé par Messieurs les rapporteurs. Ceci pour les motifs<br />
suivants. Il serait inexact et incomplet de dire que la commission<br />
a modifié ses propositions sur la demande de l'association des<br />
officiers d'état civil. Nous avons su, tout d'abord, qu'il y avait<br />
une certaine hésitation et que précisément le département responsable<br />
estimait que le montant de 50 centimes paraissait raisonnable.<br />
En apprenant cela, nous avons essayé par une enquête de<br />
nous rendre compte exactement <strong>du</strong> travail des officiers d'état civil.<br />
D'après les renseignements qui nous été donnés par des personnes<br />
non intéressées, nous croyons que si l'officier d'état civil remplit<br />
sa tâche comme il le doit et avec tout le sérieux que la nouvelle<br />
ordonnance exige, le montant de 50 centimes n'est pas exagéré.<br />
Certains grands bureaux d'état civil ont, d'après les statistiques,<br />
le 50 % des personnes non domiciliées qui intéressent l'officier<br />
d'état civil soit pour leur naissance, soit pour leur décès.<br />
En ce qui concerne la répartition des charges, je dois vous déclarer<br />
qu'il est facile de dire : l'<strong>Etat</strong> doit payer. Mais je crois que,<br />
dans le cas particulier, ce serait une erreur. Vous avez pu vous<br />
rendre compte que l'officier d'état civil était payé en proportion<br />
<strong>du</strong> nombre de personnes domiciliées dans l'arrondissement. Or, en<br />
acceptant la proposition de notre collègue Dussex, vous décharge-<br />
215
iez avant tout les grandes communes, lesquelles «ont dans une<br />
bonne situation, qui bénéficient de la haute conjoncture et d'une<br />
rentrée d'impôts très importants. Il faut précisément laisser à<br />
l'<strong>Etat</strong> des ressources pour parer un peu, en bon père de famille,<br />
à ces inégalités de fortune. Je connais un district où une localité<br />
reçoit des impôts en abondance et peut faire énormément d'œuvres<br />
d'utilité publique, alors que d'autres communes ont une rentrée<br />
d'impôts suffisant tout juste à couvrir les frais d'administration<br />
courante. C'est le motif pour lequel nous ne pouvons pas admettre<br />
la proposition Dussex.<br />
M. le député Travelletti.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, j'ai écouté avec<br />
beaucoup d'intérêt les explications complémentaires que vient de<br />
donner le président de la commission, mais je regrette de lui dire<br />
que ces explications ne m'ont pas convaincu. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a<br />
examiné le problème et il s'est rallié à un chiffre de 45 centimes<br />
par âme de population ; je crois être en bonne compagnie en vous<br />
faisant la proposition d'accepter ce chiffre de 45 centimes.<br />
En ce qui concerne la demande des intéressés, j'ai cru avoir<br />
enten<strong>du</strong>, de la bouche <strong>du</strong> rapporteur français, que l'association<br />
des officiers d'état civil avait adressé une requête à la commission.<br />
En plein accord avec le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, je propose d'accepter<br />
le chiffre de 45 centimes.<br />
M. le député Dussex.<br />
Monsieur le Président, Messieurs, je me rallie à la proposition<br />
de M. le député Travelletti, car j'estime en effet que 45 centimes<br />
c'est largement suffisant. Si je prends par exemple ce que coûte<br />
l'officier d'état civil de Sion et le travail qu'il fait, je vous assure<br />
qu'il est bien payé !<br />
Pour en revenir à ma proposition, que j'ai l'honneur de maintenir,<br />
j'ai pu comprendre qu'on croyait que j'intervenais pour la<br />
commune de Sion. Ce n'est pas <strong>du</strong> tout le cas, car mon intention<br />
n'est pas de faire économiser 2 à 300 francs à dite commune.<br />
J'estime que c'est un principe : celui qui commande doit payer.<br />
Je maintiens ma proposition.<br />
Il est passé au vote sur la proposition Dussex sur la répartition<br />
des charges entre l'<strong>Etat</strong> et les communes.<br />
Par 37 voix contre 14, le texte <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est maintenu.<br />
Par 42 voix contre 15, les 45 centimes sont maintenus.<br />
Art. 13. — L'officier de l'état civil perçoit, en outre, de la commune, un<br />
émolument de Fr. 1.50 pour chaque feuillet qu'il ouvre au registre des familles<br />
et, de la bourgeoisie, un émolument de Fr. 1.— par feuillet ouvert au double de<br />
216
ce registre. La tenue à jour de l'original et <strong>du</strong> double <strong>du</strong> registre est comprise<br />
dans ces émoluments.<br />
Art. 13. — Der Zivilstandsbeamte bezieht überdies von der Einwohnergemeinde<br />
für die Führung des Familienregisters eine Vergütung von Fr. 1.50 und<br />
von der Bürgergemeinde eine solche von Fr. 1.— für jedes im Familienregister<br />
und im Doppel desselben eröffnete Blatt. Die spätere Nachführung ist in diesen<br />
Vergütungen inbegriffen.<br />
L'article 13 est accepté.<br />
Art. 14. — Les officiers de l'état civil dans l'arrondissement desquels se<br />
trouve un hôpital ou une maternité, touchent un supplément de traitement de<br />
Fr. 2.— pour chaque naissance ou décès se pro<strong>du</strong>isant dans ces établissements,<br />
lorsqu'il s'agit de personnes non domiciliées dans l'arrondissement.<br />
Ce supplément est pour la moitié à la charge de l'<strong>Etat</strong> et pour la moitié à<br />
la charge de la commune dans laquelle est situé l'établissement hospitalier.<br />
Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> désigne les établissements donnant droit à ce supplément.<br />
Art. 14. — Die Zivilstandsbeamten, in deren Kreis sich ein Spital oder eine<br />
Entbin<strong>du</strong>ngsanstalt befindet, erhält eine zusätzliche Entschädigung von Fr. 2.—<br />
für jede Geburt und jeden Todesfall, die in einer solchen Anstalt stattfinden<br />
und Personen betreffen, die nicht in ihrem Kreise wohnhaft sind.<br />
Diese Zulage wird zur Hälfte vom Staate und zur Hälfte von derjenigen<br />
Gemeinde getragen, auf deren Gebiet die Anstalt liegt.<br />
Der Staatsrat bezeichnet die Anstalten, die zum Bezüge dieser zusätzlichen<br />
Entschädigung berechtigen.<br />
L'article 14 est accepté.<br />
Art. 15. — Les officiers de l'état civil ont droit à des émoluments déterminés<br />
pour les opérations faites dans un intérêt privé.<br />
Le tarif des émoluments fait l'objet d un arrêté spécial <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
Art. 15. — Die Zivilstandsbeamten haben Anspruch auf bestimmte Gebühren<br />
für die Verrichtungen, die sie in einem privaten Interesse vornehmen.<br />
Diese Gebühren werden vom Staatsrat <strong>du</strong>rch einen besondern Tarif festgesetzt.<br />
L'article 15 est accepté.<br />
CHAPITBE IV<br />
PRESTATIONS DES COMMUNES ET DE L'ETAT<br />
Art. 16. — La commune <strong>du</strong> siège de l'office de l'état civil est tenue aux prestations<br />
suivantes :<br />
1. elle fournit une salle convenable pour la célébration des mariages et des<br />
locaux appropriés pour les autres opérations et les archives ;<br />
2. elle fournit le matériel de bureau nécessaire ;<br />
3. elle fait apposer, en un endroit approprié, un tableau muni d'une grille<br />
et d'une serrure, destiné à l'affichage des actes de publication de mariage<br />
;<br />
4. elle pourvoit à l'éclairage, au chauffage et au nettoyage des locaux<br />
de l'office ;<br />
5. elle supporte la moitié des frais résultant des cours d'instruction.<br />
La commission propose la suppression <strong>du</strong> chiffre 5.<br />
217
IV. KAPITEL<br />
LEISTUNGEN DER GEMEINDEN UND DES STAATES<br />
Art. 16. — Die Gemeinde des Sitzes eines Zivilstandskreises ist zu folgenden<br />
Leistungen verpflichtet :<br />
1. sie stellt für die Vornahme der Trauungen ein würdiges Lokal und für<br />
die übrigen Verrichtungen und die Archivierung der Akten zweckdienliche<br />
Räume zur Verfügung ;<br />
2. sie bestreitet die Bureauauslagen ;<br />
3. sie lässt an zweckmässiger Stelle einen mit Gitter und Schloss versehenen<br />
Anschlagkasten anbringen, in welchem die Verkündakten veröffentlicht<br />
werden ;<br />
4. sie sorgt für die Beleuchtung, Heizung und Reinigung der Diensträume ;<br />
5. sie trägt die Hälfte der aus der Abhaltung von Instruktionskursen entstehenden<br />
Kosten.<br />
Die Kommission beantragt Ziffer 5 zu streichen.<br />
M. le député Aloys Theytaz.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, à l'art. 16, sous<br />
chiffre 2, nous constatons que la commune <strong>du</strong> siège de l'office<br />
d'état civil est tenue à fournir le matériel de bureau nécessaire.<br />
Il importe de déterminer ici quel est ce matériel. Faut-il s'en<br />
tenir à ce que dit l'ordonnance fédérale : « Les cantons veillent à<br />
ce que les offices soient pourvus <strong>du</strong> matériel nécessaire (registres,<br />
formules, sceaux, encre de bonne qualité) », ou peut-on demander<br />
à une commune comme Sierre, Sion ou autres villes importantes<br />
de mettre à disposition de l'officier d'état civil une machine à<br />
écrire ?<br />
J'aimerais que M. le Chef <strong>du</strong> Département de justice nous<br />
rassure sur ce point de façon que l'on puisse dire, à l'avenir, si<br />
les communes doivent encore quelques rubans de machine ou la<br />
location d'une machine à écrire.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Schnyder.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je tiens à répondre<br />
à M. le député Theytaz qu'une machine à écrire et d'autres<br />
extravagances ne sont pas comprises dans le matériel de bureau.<br />
L'officier d'état civil doit inscrire tout à la main et pour les<br />
extraits il possède des formules que l'on peut très bien remplir à<br />
la main. Uniquement pour un officier d'état civil, dont l'écriture<br />
était quelque peu illisible, nous avons demandé que les extraits<br />
soient faits à la machine.<br />
En ce qui concerne le chiffre 5, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> n'est pas<br />
revenu sur sa décision, mais je me déclare prêt, pour les seconds<br />
débats, d'étudier le coût maximum que comportent les cours d'instruction<br />
pour les petites communes. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> maintient<br />
donc sa première proposition et n'admet pas la suppression <strong>du</strong><br />
chiffre 5.<br />
218
M. le député de Courten, président de la commission.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, je me rallie à<br />
la proposition <strong>du</strong> Chef <strong>du</strong> département et la commission renonce<br />
à la suppression <strong>du</strong> chiffre 5.<br />
L'article 16 est donc accepté tel que proposé par le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong>.<br />
Art. 17. — La salle des mariages doit être située dans un bâtiment d'administration<br />
publiaue. L'autorité de surveillance peut toutefois permettre des exceptions.<br />
Art. 17. — Das Trauungslokal soll sich in einem öffentlichen Gebäude<br />
befinden. Ausnahmen bedürfen der Bewilligung der Aufsichtsbehörde.<br />
L'article 17 est accepté.<br />
Art. 18. — Si l'officier de l'état civil fournit lui-même les locaux de service,<br />
la commune lui doit une indemnité équitable dont l'autorité de surveillance fixera<br />
définitivement le montant, en cas de différend.<br />
Art. 18. — Muss der Zivilstandsbeamte eigene Räume zur Verfügung stellen,<br />
so leistet die Gemeinde eine angemessene Entschädigung, die im Streitfall<br />
von der Aufsichtsbehörde endgültig Destimmt wird.<br />
L'article 18 est adopié.<br />
Art. 19. — Le choix et l'aménagement des locaux sont soumis à l'agrément de<br />
l'autorité de surveillance.<br />
Art. 19. — Die Wahl und die Ausstattung der Lokale unterhegen der<br />
Genehmigung der Aufsichtsbehörde.<br />
L'article 19 est adopté.<br />
Art. 20. — La part <strong>du</strong> traitement fixe <strong>du</strong>e par la commune ainsi que les<br />
frais résultant des prestations mentionnées à l'article 16, chiffres 2, 4 et 5, et à<br />
l'article 18 sont avancés par la commune <strong>du</strong> siège de l'arrondissement et répartis<br />
ensuite entre les communes formant l'arrondissement au prorata <strong>du</strong> chiffre de<br />
leur population.<br />
Art. 20. — Der von der Gemeinde geschuldete Gehaltsanteil sowie die Auslagen,<br />
die sich aus den im Art. 16, Ziff. 2, 4 und 5 und im Art. 18 erwähnten<br />
Leistungen ergeben, werden von der Gemeinde des Amtssitzes vorgeschossen<br />
und alsdann unter den Gemeinden, die den Zivilstandskreis bilden, im Verhältnis<br />
zur Bevölkerung verteilt.<br />
L'article 20 est adopté.<br />
Art. 21. — L'<strong>Etat</strong> fournit aux offices les registres, les répertoires, les formules<br />
et le sceau officiel.<br />
Toutefois le registre des familles destiné à la bourgeoisie doit être payé par<br />
la caisse bourgeoisiale à l'<strong>Etat</strong> qui le fournit au prix coûtant.<br />
L'<strong>Etat</strong> supporte la moitié des frais résultant des cours d'instruction.<br />
Art. 21. — Der Staat liefert die Register, die Verzeichnisse, die Formulare<br />
und den Amtsstempel.<br />
219
Für die Bände des Familienregisterdoppels, die für die Bürgergemeinde<br />
bestimmt sind, hat letztere dem Staate den Erstehungspreis zu bezahlen.<br />
Der Staat trägt die Hälfte der aus der Abhaltung von Instruktionskursen<br />
entstehenden Kosten.<br />
M. le député Amacker.<br />
Monsieur le President, Messieurs les députés, d'après l'art. 16<br />
et l'art. 21 j'estime donc que l'<strong>Etat</strong> supporte tous les frais des<br />
cours d'instruction, puisque l'art. 16 prévoit que l'<strong>Etat</strong> paie la<br />
moitié des frais et l'art. 21 qu'il paie l'autre moitié !<br />
Je pense donc que ce dernier alinéa est superflu.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Schnyder.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, l'art. 16 prévoit<br />
ce que les communes doivent payer et l'art. 21 ce que l'<strong>Etat</strong><br />
doit payer. Il y a donc lieu de maintenir cette disposition.<br />
Les délibérations sont interrompues ici.<br />
La séance est levée à 16 h. 40.<br />
Séance <strong>du</strong> 4 février 1954<br />
Présidence : M. le député Marc Revaz, Président.<br />
La séance est ouverte à 8 h. 15.<br />
Dépôt d'un postulat et de deux interpellations.<br />
MM. les députés Mathier et consorts ont déposé sur le bureau<br />
<strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> un postulat pour la construction d'un hôpital<br />
antirhumatismal à Loèche-les-Bains.<br />
M. le député P. Werner dépose une interpellation sur une question<br />
de mobilisation.<br />
M. le député G. Perraudin dépose une interpellation sur l'action<br />
hanneton en 1953.<br />
Il est ensuite passé à l'ordre <strong>du</strong> jour.<br />
Examen <strong>du</strong> projet de décret concernant la correction de la<br />
route communale Turtig-Rarogne.<br />
220<br />
Rapportent : MM. les députés E. Massy et P. Werner.
MESSAGE<br />
concernant la correction de la route communale Turtig-Rarogne<br />
Sion, le 16 octobre 1953<br />
LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />
au<br />
GRAND CONSEIL<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les députés,<br />
Nous avons l'honneur de soumettre à la Haute Assemblée, pour approbation,<br />
un projet de décret concernant la correction de la route communale Turtig-<br />
Rarogne sur le territoire de la commune de Rarogne, tronçon village de Rarogne -<br />
route cantonale.<br />
La route communale Turtig-Rarogne est de plus en plus fréquentée. Partant<br />
<strong>du</strong> village de Rarogne et aboutissant au hameau de Turtig, elle traverse<br />
la route cantonale et la voie ferrée des CFF tout en desservant les deux stations<br />
inférieures des téléphériques Rarogne-Unterbäch et Rarogne-Eischoll.<br />
Ces points de concentration <strong>du</strong> trafic provoquent une circulation intense de<br />
piétons et de véhicules à moteur sur cette route étroite et non bitumée. Ne correspondant<br />
plus au trafic qu'elle subit, elle est d'un entretien coûteux et offre<br />
maints désagréments à ses usagers.<br />
Le Département des travaux publics propose donc sa réfection, son élargissement<br />
et la pose d'un revêtement anti poussière.<br />
Cette correction, devisée à Fr. 155,000.— par le Département des travaux<br />
publics se ferait par étapes dans un délai de 10 ans.<br />
Les annuités versées par le canton se montent à Fr. 25,000.—. Le subventionnement,<br />
conformément à la loi sur la matière, se faisant à raison de 50 %<br />
pour les intérieurs de localités et 70 % pour les extérieurs.<br />
L'exécution par étapes est dictée par des raisons d'urgence et pour sauvegarder<br />
l'allée de peupliers situés le long de cette artère. Cette allée reformée,<br />
on attaquera le côté ouest.<br />
La correction de cette chaussée nous permettra, d'autre part, d'aménager<br />
un accès convenable à la route cantonale actuellement en chantier au carrefour<br />
de Turtig.<br />
Vu l'intérêt et l'urgence de ce travail, nous espérons que le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
examinera avec bienveillance le projet de décret qui lui est soumis.<br />
Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les députés<br />
pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous recommander<br />
avec nous à la protection divine.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
221
BOTSCHAFT<br />
betreffend die Korrektion der Gemeindestrasse Turtig-Raron<br />
DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />
an den<br />
GROSSEN RAT<br />
Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
Wir beehren uns, Ihnen einen Dekretsentwurf betreffend die Korrektion<br />
der Gemeindestrasse Turtig-Raron, Teilstück JCantonsstrasse St. Gingolph-Brig -<br />
Dorf Raron, auf Gebiet der Gemeinde Raron, zur Genehmigung zu unterbreiten.<br />
Die Gemeindestrasse Turtig-Raron wird sehr stark befahren. Sie führt vom<br />
Dorfe Raron aus, überquert das Geleise der Schweizerischen Bundesbahnen und<br />
endigt im Weiler Turtig ; gleichzeitig erschliesst sie die beiden Talstationen der<br />
Luftseilbahnen Raron-Unterbäch und Raron-Eischoll.<br />
Dieser Umstand bedingt auf dieser engen und nichtbitumierten Strasse eine<br />
starke Frequenz <strong>du</strong>rch Motorfahrzeuge und Fussgänger. Sie genügt den heutigen<br />
Anforderungen nicht mehr und verursacht stets einen kostspieligen Unterhalt<br />
und den Strassenbenützern zahlreiche Unannehmlichkeiten.<br />
Das Baudepartement schlägt daher deren Ausbesserung, Verbreiterung und<br />
den Auftrag eines staubfreien Belages vor.<br />
Diese Korrektion, welche mit Fr. 155,000.— veranschlagt ist, wird etappenweise<br />
in einer Frist von 10 Jahren ausgeführt.<br />
Die Jahresraten, die vom Staat ausbezahlt werden, belaufen sich auf je<br />
Fr. 25,000.—. Gemäss einschlägigem Gesetz beteiligt sich der Staat an den wirklichen<br />
Kosten dieser Arbeiten mit einer Beisteuer von 50 % für die innerorts<br />
und mit einer solchen von 70 % für die ausserorts ausgeführten Arbeiten.<br />
Die etappenweise Ausführung der Arbeiten ist bedingt, einerseits <strong>du</strong>rch<br />
die Dringlichkeit und anderseits <strong>du</strong>rch die Erhaltung der Pappelallee, die sich<br />
längs dieser Strasse erhebt. Wenn diese einmal erneuert ist, wird man die Westseite<br />
in Angriff nehmen können.<br />
Diese Arbeiten gestatten im weiteren auch die Schaffung einer entsprechenden<br />
Einfahrt in die Kantonsstrasse bei Turtig, welche gegenwärtig im Ausbau<br />
begriffen ist.<br />
In Anbetracht der dringenden Notwendigkeit hoffen wir, dass die Hohe<br />
Versammlung dieses Begehren mit Wohlwollen überprüfen und den ihr unterbreiteten<br />
Dekretsentwurf genehmigen werde.<br />
Wir benützen diesen Anlass, um Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
die Versicherung unserer ehrfurchtsvollen Hochachtung zu erneuern<br />
und Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />
M. Massy, rapporteur français de la commission.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, la commission<br />
chargée d'étudier le projet de correction de la route Turtig-Rarogne<br />
s'est ren<strong>du</strong>e sur les lieux pour étudier le projet qui vous est<br />
présenté.<br />
222
De cette étude sur le terrain il en résulte que la commission<br />
partage entièrement le point de vue <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et de ses<br />
services techniques.<br />
Vu le développement commercial et in<strong>du</strong>striel <strong>du</strong> bourg de<br />
Rarogne, vu l'exploitation d'une carrière à proximité de l'agglomération,<br />
vu surtout la mise en exploitation <strong>du</strong> téléférique Unterbäch-Eischoll,<br />
la commission est aussi d'avis que cette correction<br />
se révèle nécessaire, atten<strong>du</strong> que la largeur de 3 m. ne correspond<br />
plus aux besoins actuels. Presque tout le trafic passe par cette<br />
artère. Il faut penser aussi aux inconvénients <strong>du</strong> débouché de la<br />
petite route sur la route cantonale ; de nombreux accidents ont<br />
marqué ce carrefour d'un point noir. Le projet présenté a en vue<br />
un élargissement et on espère par là diminuer les risques d'accidents.<br />
Au vu des faits précités, la commission à l'unanimité vous propose<br />
d'accepter le décret tel qu'il vous est présenté et de voter<br />
l'entrée en matière.<br />
Elle demande également que les travaux puissent commencer<br />
au plus tôt.<br />
Hr. Plus Werner, deutscher Berichterstatter.<br />
Herr Präsident und Herren ! Die Kommission welche eingesetzt<br />
wurde, betreffend die Korrektion der Gemeindestrasse Turtig-<br />
Raron, setzt sich zusammen aus den Herrn :<br />
Daniel Hildbrand, Präsident<br />
• Louis Fournier, Vize-Präsident<br />
Edouard Revaz<br />
Euchariste Massy<br />
Pius Werner<br />
Die Kommission trat am 28. Januar 1954 nachmittags 14.00 Uhr<br />
im Bahnhofbuffet Raron zusammen. Als Vertreter der Gemeinde<br />
waren anwesend die Herrn von Roten Gemeindepräsident und<br />
Theler Julius Burgerrat. Das Baudepartement war vertreten <strong>du</strong>rch<br />
die Herren Laub und Vouilloz. Als Berichterstatter wurden bestimmt<br />
: Massy Euchariste und der Sprechende. Nach Einsichtnahme<br />
der vorgelegten Pläne und Anhören der Gemeindevertreter<br />
wurde eine Begehung vorgenommen. Es musste festgestellt werden,<br />
dass diese Strasse den heutigen Anforderungen nicht mehr entspricht.<br />
Die zunehmende Belastung der Strasse ist zurückzuführen,<br />
einmal <strong>du</strong>rch die Ausbeutung des Steinbruches welcher sich westlich<br />
des Dorfes Raron befindet und da<strong>du</strong>rch diese Strasse mit den<br />
schwersten Camions befahren wird ; dann <strong>du</strong>rch die Erstellung der<br />
beiden Luftseilbahnen Raron-Eischoll und Raron-Unterbäch mit<br />
223
Talstationen im Turtig, wickelt sich fast der Gesamtverkehr auf<br />
der genannten Verbin<strong>du</strong>ngsstrasse ab. Der immer zunehmende Verkehr<br />
gibt auch für die <strong>du</strong>rch einige schwere Unfälle bekannte<br />
Einmün<strong>du</strong>ng in die Kantonsstrasse zum Bedenken Anlass. Das<br />
vorgelegte Projekt sieht dann eine bessere Abrun<strong>du</strong>ng und eine<br />
sogenannte Verkehrsinsel vor, sodass doch mit einer bedeutenden<br />
Gefahrsminderung gehofft werden kann.<br />
In Anbetracht der oberwähnten Gründe ersucht die Kommission<br />
'die hohe Versammlung dieses Dekret anzunehmen, wie es der<br />
hohe Staatsrat vorlegt, mit dem Ersuchen, das Baudepartement<br />
möge mit dem ersten Teilstück d. h. Haus Escher bis Rhonebrücke<br />
auf einer Länge von 635 m mit den Arbeiten sofort beginnen.<br />
L'entrée en matière est adoptée.<br />
PROJET DE DECRET<br />
concernant la correction de la route communale Turtig-Rarogne<br />
LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />
A la demande de la commune de Rarogne ;<br />
Considérant l'état défectueux de la route Turtig-Rarogne, les dangers qui<br />
en résultent pour la circulation des véhicules à moteur et la nécessité d'établir<br />
un raccord convenable entre cette route et la route cantonale dont la correction,<br />
à cet endroit, est actuellement en cours ;<br />
En application des dispositions de la loi <strong>du</strong> 1 er février 1933 sur la classification,<br />
la construction, l'entretien et la police des routes ;<br />
Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
décrète :<br />
Article premier. — La correction de la route communale Turtig-Rarogne<br />
sur le tronçon village-route cantonale est déclarée d'utilité publique.<br />
Art. 2. — Le coût des travaux à exécuter suivant devis établi par le Département<br />
des travaux publics s'élève à Fr. 155,000.—.<br />
Art. 3. — Conformément aux art. 19 et 21 de la loi précitée, l'<strong>Etat</strong> contribue<br />
aux frais effectifs de ces travaux à raison de 50 % pour la section à l'intérieur<br />
de la localité et de 70 % pour la section à l'extérieur de la localité.<br />
Art. 4. — La part des frais à la charge de l'<strong>Etat</strong> sera payée par annuités<br />
de Fr. 25,000.-.<br />
Art. 5. — Les travaux seront dirigés par le Département des travaux publics<br />
et terminés dans un délai de 10 ans.<br />
Art. 6. — La commune de Rarogne est autorisée à exécuter l'oeuvre dans<br />
un délai plus court en faisant l'avance des frais incombant à l'<strong>Etat</strong>.<br />
Art. 7. — Le présent décret, n'étant pas d'une portée générale, entre immédiatement<br />
en vigueur.<br />
Ainsi projeté en séance <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à Sion, le 16 octobre 1953.<br />
224<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN
DEKRETSENTWURF<br />
betreffend die Korrektion der Gemeindestrasse Turtig-Raron<br />
DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />
Eingesehen den schadhaften Zustand der Strasse Turtig-Raron sowie die<br />
Gefahren, die sich für den Motorfahrenzeugverkehr daraus ergeben und die<br />
Notwendigkeit, diese Strecke zwischen der Kantonsstrasse St. Gingolph-Brig, die<br />
an dieser Stelle gegenwärtig im Ausbau begriffen ist, und Raron entsprechend<br />
auszubauen ;<br />
In Anwen<strong>du</strong>ng der Bestimmungen des Gesetzes vom 1. Februar 1933 über<br />
die Klassifikation, den Bau, den Unterhalt und die Polizei der Strassen ;<br />
Auf Antrag des Staatsrates,<br />
beschliesst :<br />
Erster Artikel. — Der Ausbau der Gemeindestrasse Turtig-Raron, Teilstück<br />
Kantonsstrasse St. Gingolph-Brig - Dorf Raron, wird als Werk öffentlichen Nutzens<br />
erklärt.<br />
Art. 2. — Die Kosten dieser Arbeiten belaufen sich, gemäss dem vom Baudepartement<br />
erstellten Kostenvoranschlag, auf Fr. 155,000.—.<br />
Art. 3. — Gemäss Art. 19 und 21 vorgenannten Gesetzes beteiligt sich der<br />
Staat an den wirklichen Kosten dieses Ausbaues mit einer Beisteuer von 50 %<br />
für die innerorts und mit einer solchen von 70 % für die ausserorts ausgeführten<br />
Arbeiten.<br />
Art. 4. — Die Auszahlring des Staatsbeitrages erfolgt in Jahresraten von<br />
höchstens Fr. 25,000.-.<br />
Art. 5. — Die Arbeiten stehen unter der Leitung des Baudepartementes und<br />
sind in einer Frist von 10 Jahren zu vollenden.<br />
Art. 6. — Die Gemeinde Raron ist ermächtigt, diese Arbeiten in einer kürzeren<br />
Frist auszuführen, indem sie für den Staat die Vorschüsse leistet.<br />
Art. 7. — Gegenwärtiges Dekret tritt, weil nicht von allgemeiner Tragweite,<br />
sofort in Kraft.<br />
So entworfen in der Staatsratssitzung vom 16. Oktober 1953.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
A l'article 5, la commission propose de ré<strong>du</strong>ire le délai à 5 ans.<br />
Le décret est voté en première lecture avec l'amendement proposé<br />
par la commission.<br />
M. le député de Roten demande l'urgence, elle est admise.<br />
Le décret est voté en deuxième lecture.<br />
Examen <strong>du</strong> projet de décret concernant l'irrigation des champs<br />
de la commune d'Orsières.<br />
Rapportent : MM. les députés H. Parchet et A. Gemmet.<br />
225
MESSAGE<br />
accompagnant le projet de décret concernant l'octroi d'un<br />
subside cantonal en faveur d'une installation d'irrigation des<br />
champs de la commune d'Orsières, situés sur la rive gauche<br />
de la Dranse, entre Somlaproz et la limite communale<br />
de Sembrancher<br />
LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />
au<br />
GRAND CONSEIL<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />
Les terrains agricoles sis sur le coteau de la rive gauche de la Dranse, terrains<br />
délimités au Nord par la limite communale de Sembrancher, à l'Est par la<br />
route <strong>du</strong> Saint-Bernard et la route <strong>du</strong> Val de Ferret, au Sud par le torrent de<br />
Champex et à l'Ouest par le bisse de Sembrancher, ont une superficie de 380 ha.<br />
environ.<br />
Les prés de ce coteau sont arrosés par le bisse de Sembrancher qui a sa prise<br />
au torrent de Champex, à 200 mètres de sa sortie <strong>du</strong> lac de Champex. Pour les<br />
champs, par contre, qui ont une surface de quelque 160 ha., il n'existe pas de<br />
moyen d'arrosage à part une exception constituée par quelques champs en bor<strong>du</strong>re<br />
de la route Orsières-Somlaproz, ceux-ci étant arrosés avec l'eau de la<br />
con<strong>du</strong>ite d'eau potable d'Orsières.<br />
Depuis quelques années, on a intro<strong>du</strong>it dans la commune d'Orsières la culture<br />
de la fraise, la seule qui soit rémunératrice pour les agriculteurs de la montagne.<br />
Sur nos coteaux ensoleillés, cette culture n'est cependant pas possible sans<br />
une installation d'irrigation permettant d'arroser les plantations tous les huit à<br />
dix jours.<br />
Aussi les propriétaires de ces champs, au nombre de 230, soit les habitants<br />
des cinq hameaux de Somlaproz, Biollaz, Chez-les-Reuses, Verlonnaz, Sous-la-Lex<br />
et une partie de la population d'Orsières, ont-ils décidé à une très forte majorité<br />
de doter l'ensemble des champs <strong>du</strong> coteau d'une installation d'irrigation par<br />
aspersion.<br />
L'eau nécessaire à cette irrigation sera fournie, pour la zone supérieure <strong>du</strong><br />
coteau qui compte 100 ha, par le bisse de Sembrancher et pour la zone inférieure<br />
de 60 ha., par une très forte source jaillissant à 1050 m. d'altitude au-dessus<br />
<strong>du</strong> hameau de Somlaproz.<br />
Pour la zone supérieure, 4 prises d'eau pour les secteurs de Biollaz, Chez-les-<br />
Reuses, Verlonnaz et Sous-la-Lex, sont prévues dans le bisse de Sembrancher.<br />
Chaque secteur a son propre réseau de distribution dont les longueurs sont de<br />
5200, 2800, 2200 et 6850 m. Tous ces réseaux seront en tuyaux d'acier de 70 à<br />
150 m/m de diamètre.<br />
Aux Secteurs de Biollaz et de Sous-la-Lex, la différence de niveau entre le<br />
haut et le bas <strong>du</strong> parchet est de 250 et de 300 m. respectivement, ce qui nécessitera<br />
la construction de 4 chambres de coupe-pression, deux dans chaque parchet.<br />
Dans les travaux concernant la zone supérieure est également comprise la<br />
réfection <strong>du</strong> bisse de Sembrancher de sa prise, au torrent de Champex, jusqu'au<br />
contour de la Croix, soit sur une longueur de 1175 m. Sur ce tronçon, les tuyaux<br />
en ciment ordinaires posés il y a une trentaine d'années sont à remplacer par des<br />
tuyaux en ciment imprégnés plus résistants.<br />
Pour la zone inférieure, les travaux suivants sont envisagés :<br />
226
La pose d'une con<strong>du</strong>ite en ciment de 30 et 25 cm. à flanc de coteau, soit<br />
de la source jusqu'en dessous <strong>du</strong> hameau de Verlonnaz, d'une longueur de<br />
3420 m. avec réseau de distribution de 4600 m. de longueur, en tuyaux eternit<br />
et acier. La source devant fournir l'eau pour cette zone est utilisée actuellement<br />
pour l'arrosage des prés sis au sud de la route <strong>du</strong> val de Ferret. Ces prés seront<br />
arrosés à l'avenir avec l'eau de la Dranse, ce qui nécessitera la pose d'une con<strong>du</strong>ite<br />
d'amenée de 525 m. en tuyaux de ciment de 30 cm.<br />
Le devis total pour l'irrigation de la zone supérieure est arrêté à<br />
Fr. 550,000.- et celui de la zone inférieure à Fr. 300,000.-.<br />
Le devis total de l'ensemble de ce projet d'irrigation s'élève donc à<br />
Fr. 850,000.-.<br />
Sur la base de ce devis, nous proposons à la Haute Assemblée l'octroi en<br />
faveur de l'œuvre projetée d'un subside cantonal de 30 % des frais effectifs,<br />
jusqu'au maximum de Fr. 255,000.—.<br />
Ce subside sera versé au fur et à mesure de l'avancement des travaux et<br />
par annuités ne dépassant pas Fr. 40,000.—. L'exécution <strong>du</strong> projet doit donc être<br />
répartie sur un délai de 6 ans.<br />
Nous nous plaisons à croire que vous voudrez bien approuver nos propositions<br />
et, dans cet espoir, nous nous permettons, Monsieur le Président et Messieurs<br />
les députés, de vous renouveler l'assurance de notre haute considération et<br />
de vous recommander avec nous à la Protection divine.<br />
BOTSCHAFT<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
zum Dekretsentwurf betreffend die Bewilligung eines Kantonsbeitrages<br />
an die Beregnung der Aecker in der Gemeinde<br />
Orsières auf der linken Talseite, von Somlaproz bis an die<br />
Gemeindegrenze von Sembrancher<br />
DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />
an den<br />
GROSSEN RAT<br />
Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
Das landwirtschaftlich benutze Areal in der Gemeinde Orsières auf der<br />
linken Talseite der Dranse von der Gemeindegrenze gegen Sembrancher bis<br />
zum Weiler Somlaproz hat eine Gesamtfläche von rund 380 ha.<br />
Die Weisen dieses Hanges werden <strong>du</strong>rch die Wasserleitung von Sembrancher<br />
bewässert, deren Fassung am Champexbach liegt, 200 m. unterhalb dessen<br />
Ausfluss aus dem Champexsee.<br />
Für die rund 160 ha Ackerland dieses Gebietes besteht heute mit kleinen<br />
Ausnahmen noch keine Bewässerungsmöglichkeit. Bewässert werden allein <strong>du</strong>rch<br />
die Trinkwasserleitung von Orsières einige Aecker längs der Strasse in's Ferrettal.<br />
Schon seit mehreren Jahren bestehen in der Gemeinde grössere Erdbeerpflanzungen,<br />
die schöne Erträge abwerfen. Indessen sind diese Kulturen an den<br />
trockenen Sonnenhängen ohne Bewässerungsinstallationen nicht möglich. Erdbeerpflanzungen<br />
müssen regelmässig mindestens alle 8-10 Tage gründlich befeuchtet<br />
werden.<br />
227
Die 230 Grundeigentümer der linken Talseite der Gemeinde Orsières, es<br />
sind dies in erster Linie die Einwohner der Weiler Somlaproz, Biollaz, Chezles-Reuses,<br />
Verlonnaz und Sous-la-Lex, sowie die Hälfte der Einwohner von<br />
Orsières haben denn auch mit grossem Mehr beschlossen ihr gesamtes Ackerareal<br />
mit einer Beregnungsanlage auszurüsten.<br />
Das hiezu nötige Wasser wird für die obere Zone von 100 ha der bestehenden<br />
Wasserleitung von Sembrancher entnommen und für die untere Zone<br />
von 60 ha einer riesigen Quelle, die auf 1050 m. überhalb dem Weiler Somlaproz<br />
entspringt.<br />
Die obere Zone ist in 4 Sektoren entsprechend den 4 dortigen Weilern<br />
unterteilt. Jeder Sektor hat seine eigene Wasserfassung. Das Verteilungsnetz<br />
der verschiedenen Sektoren hat eine Gesamtlänge von 17,050 m., für Biollaz<br />
5200 m., Chez-les-Reuses 2800 m., Verlonnaz 2200 m. und Sous-la-Lex 6850 m.<br />
Als Material für dieses Leitungsnetz sind ausschliesslich Mannesmannröhren<br />
von 70 bis 150 mm. Durchmesser vorgesehen. In den Sektoren Biollaz und<br />
Sous-la-Lex beträgt die Höhendifferenz zwischen den obersten und den untersten<br />
Aeckern 250 resp. 300 m. Dies verlangt die Einschaltung von je 2 Druckbrechern<br />
in den beiden Gebieten.<br />
Im Projekt für die obere Zone ist ebenfalls die Korrektion der bestehenden<br />
Wasserleitung von Sembrancher von der Wasserfassung bis zur Strassenkehre<br />
la Croix mit einer Gesamtlänge von 1175 m. inbegriffen. Die heutige Zementrohrleitung<br />
auf dieser Strecke, die vor 30 Jahren verlegt wurde, ist defekt und<br />
soll <strong>du</strong>rch eine dauerhaftere imprägnierte Zementrohrleitung ersetzt werden.<br />
In der unteren Bewässerungszone sind folgende Arbeiten vorgesehen :<br />
1. Hangleitung mit imprägnierten 30 cm. und 25 cm. Röhren von der Quelle<br />
bis unterhalb dem Weiler Verlonnaz auf eine Gesamtlänge von 3420 m.<br />
2. Verteilungsnetz von dieser Hangleitung aus total 4600 m. mittelst Eternitund<br />
Stahlrohren. Das für diese Beregnung abgeleitete Quellwasser, das heute<br />
für die Berieselung der Wiesen in der Talebene zwischen der Ferrettalstrasse<br />
und der Dranse verwendet wird, muss <strong>du</strong>rch Dransewasser ersetzt werden.<br />
Dies erfordert eine Rohrleitung von der Dransefassung bis an den Westausgang<br />
des Weilers Somlaproz von 525 m.<br />
Der Kostenvoranschlag für dieses umfassende Ackerberegnungsprojekt beträgt<br />
für die obere Zone Fr. 550.000 und für die untere Zone Fr. 300,000, total<br />
Fr. 850,000.<br />
Auf Grund dieses Kostenvoranschlages beantragen wir der Hohen Versammlung<br />
die Gewährung eines Kantonsbeitrages von 30 % der effektiven Baukosten<br />
bis zum Höchstbetrage von Fr. 255,000.<br />
Dieser Beitrag wird nach Massgabe des Fortschnittes der Arbeiten, im<br />
Rahmen der verfügbaren Kredite und in Jahresraten von höchstens Fr. 40,000<br />
ausbezahlt. Für die Ausführung des Gesamtwerkes ist demnach ein Termin von<br />
mindestens 6 Jahren vorgesehen.<br />
In der Erwartung, dass_ Sie unserem Vorschlage die Zustimmung erteilen<br />
werden, benützen wir die Gelegenheit Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
die Versicherung unserer vorzüglichen Hochachtung zu erneuern und<br />
Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />
228<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN
M. H. Parchet, rapporteur français.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, la commission<br />
chargée de rapporter sur ce projet de décret est composée de<br />
MM. Louis Pralong, président, Franz Wyesen, Albert Zermatten,<br />
Albert Riand, Augustin Clavien, Alwin Gemmet et Hyacinthe Parchet.<br />
Ces deux derniers membres fonctionnent comme rapporteurs.<br />
La commission s'est réunie le 11 novembre à l'hôtel <strong>du</strong> gouvernement<br />
et s'est ensuite ren<strong>du</strong>e sur place pour examiner l'utilité <strong>du</strong><br />
projet. Vu certains changements apportés entre temps au projet<br />
initial, elle s'est réunie une deuxième fois <strong>du</strong>rant la présente session.<br />
Après avoir enten<strong>du</strong> les renseignements donnés par M. Huber,<br />
<strong>du</strong> service des améliorations foncières, et par le représentant de la<br />
commune d'Orsières, M. le député Joris, président, la commission<br />
reconnaît que ce projet répond aux exigences de la loi <strong>du</strong> 14<br />
novembre 1929 sur l'amélioration des moyens d'irrigation. Elle a<br />
reconnu d'autre part le bien-fondé et la nécessité des travaux projetés<br />
qui permettront un meilleur rendement de cette région de la<br />
montagne qui ne peut vivre sans compléter son gain par des cultures<br />
intensives pour lesquelles une meilleure irrigation est indispensable.<br />
Tout d'abord, il avait été question de ne présenter qu'un projet<br />
partiel ne comprenant que la zone inférieure au-dessus de la Dranse.<br />
Mais, pratiquement, cette solution a dû être abandonnée car elle<br />
soulevait de trop nombreuses difficultés spécialement dans la formation<br />
<strong>du</strong> consortage des propriétaires qui est maintenant constitué.<br />
'<br />
La commission unanime vous propose l'entrée en matière et<br />
l'adoption de ce projet de décret.<br />
H. Alwin Gemmet, deutscher Berichterstatter.<br />
Die Kommission die mit dem Studium des Dekretes betreffend<br />
die Bewilligung eines Kantonsbeitrages an die Bewässerung der<br />
Aeker in der Gemeinde Orsieres auf der linken Talseite von Somlaproz,<br />
beauftragt wurde setzt sich zusammen aus den Herren :<br />
Louis Pralong, Präsident, der sprechende als Vize-Präsident sowie<br />
die Herren Grossräte Franz Wyssen, A. Zermatten, H. Parchet, A.<br />
Riand, A. Clavien.<br />
Herr H. Parchet und der Sprechende wurden zu Berichterstattern<br />
gewählt.<br />
Die Kommission versammelte sich am 11. November 1953 im<br />
Regierungsgebäude zu Sitten.<br />
Nachdem wir vom Dekretsentwurf und von der Botschaft des<br />
Staatsrates Kenntnis genommen hatten, begaben wir uns unter<br />
229
der Führung von Herrn Ing. Huber an Ort und Stelle um die<br />
auszuführenden Arbeiten anzusehen.<br />
Wir hatten Gelegenheit uns zu überzeugen, dass die rund 160<br />
Ha Land, die in den letzten Jahren bereits teilweise in rentablen<br />
Erdbeerpflanzungen umbebaut wurden bis zu kleinen Ausnahmen<br />
über keine Bewässerungsnetz verfügt. Da die Erdbeerpflanzungen<br />
alle 8-10 Tage bewässert werden müssen, ist eine Weiterentwicklung<br />
dieser Kulture nur möglich, wenn die nötigen Berieselungsanlagen<br />
gebaut werden. Da wir der Gemeinde Orsières diese Entwicklungsmöglichkeit<br />
nicht vorenthalten dürfen, schlägt Ihnen die<br />
Kommission einstimmig vor, auf das vorliegende Dekret einzutreten.<br />
L'entrée en matière est votée.<br />
PROJET DE DECRET<br />
concernant l'octroi d'un subside cantonal en faveur d'une<br />
installation d'irrigation des champs de la commune d'Orsières,<br />
situés sur la rive gauche de la Dranse, entre Somlaproz et la<br />
limite communale de Sembrancher<br />
. LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />
Vu la demande de la commune d'Orsières ;<br />
Considérant l'utilité de l'œuvre dont il s'agit ;<br />
En vertu des dispositions de la loi <strong>du</strong> 14 novembre 1929 sur l'amélioration<br />
des moyens d'irrigation ;<br />
Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
décrète :<br />
Article premier. — L'irrigation par aspersion des champs situés sur le coteau<br />
rive gauche de la Dranse, entre Somlaproz et la limite de Sembrancher, commune<br />
d'Orsières, est déclarée œuvre d'utilité publique et mise au bénéfice des dispositions<br />
de la loi <strong>du</strong> 14 novembre 1929 sur l'amélioration des moyens d'irrigation.<br />
Art. 2. — Le coût estimatif des travaux est fixé à Fr. 850,000.— selon devis<br />
approuvé par le Service cantonal des améliorations foncières.<br />
Art. 3. — Le canton participe au coût effectif des travaux par un subside<br />
de 30 % et de Fr. 255,000.— au maximum. Les dépassements ne sont pas subventionnés.<br />
Art. 4. — Le subside cantonal sera versé en 6 annuités de Fr. 40,000.— et<br />
une annuité de Fr. 15,000.—, dans la mesure où les crédits disponibles le permettront.<br />
Les travaux seront exécutés par étapes, suivant les instructions <strong>du</strong> Service<br />
cantonal des améliorations foncières.<br />
Art. 5. — Le présent décret n'étant pas d'une portée générale entre immédiatement<br />
en vigueur.<br />
Ainsi projeté en <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, à Sion, le 15 janvier 1954.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
230
DEKRETSENTWURF<br />
betreffend die Bewilligung eines Kantonsbeitrages an die<br />
Bewässerung der Aecker in der Gemeinde Orsières auf der<br />
linken Talseite, von Somlaproz bis an die Gemeindegrenze<br />
von Sembrancher<br />
DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />
Eingesehen das Begehren der Gemeinde Orsières ;<br />
Erwägend die Notwendigkeit dieser Arbeiten ;<br />
Kraft der Bestimmungen des Gesetzes vom 14. November 1929 über die<br />
Verbesserung der Bewässerungsanlagen ;<br />
Auf Antrag des Staatsrates,<br />
beschliesst :<br />
Erster Artikel. — Die Bewässerung der Aecker auf dem linken Berghang<br />
von Somlaproz bis an die Gemeindegrenze von Sembrancher in der Gemeinde<br />
Orsières wird als Werk öffentlichen Nutzens erklärt und den Bestimmungen des<br />
Gesetzes vom 14. November 1929 über die Verbesserung der Bewässerungsanlagen<br />
unterstellt.<br />
Art. 2. — Die mutmasslichen Baukosten dieses Werkes werden gemäss vom<br />
kantonalen Meliorationsamt gutbeheissenen Kostenvoranschlag auf Fr. 850,000.—<br />
festgesetzt.<br />
Art. 3. — Der Kanton wird sich an den effektiven Baukosten mit einem<br />
Beitrag von 30 %, bis zum "Höchstbetrage von Fr. 255,000.— beteiligen. An die<br />
Kostenvoranschlagüberschreitung werden keine Beiträge ausgerichtet.<br />
Art. 4. — Der Kantonsbeitrag wird im Verhältnis des Fortschreitens der<br />
Arbeiten, nach Massagbe der zur Verfügung stehenden Kredite und in 6 Jahresraten<br />
von höchstens Fr. 40,000.— und einer Jahresrate von Fr. 15,000.— ausbezahlt.<br />
Die Arbeiten werden in Etappen gemäss den Weisungen des kantonalen<br />
Meliorationsamtes ausgeführt.<br />
Art. 5. — Das vorhegende Dekret tritt, weil nicht von allgemeiner Tragweite,<br />
sofort in Kraft.<br />
So entworfen im Staatsrate zu Sitten, den 15. Januar 1954.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
A l'art. 4, il est proposé de supprimer le dernier membre de<br />
phrase « dans la mesure » etc.<br />
Le décret est voté en première lecture avec cette modification.<br />
M. le député Copt demande l'urgence qui est admise.<br />
Le décret est voté en seconde lecture sans opposition.<br />
Examen <strong>du</strong> projet de décret concernant rétablissement d'eau<br />
potable à Versegères et Prarreyer.<br />
Rapportent : MM. les députés H. Parchet, A. Gemmet.<br />
231
MESSAGE<br />
accompagnant le projet de décret concernant l'octroi d'un<br />
subside cantonal en faveur de l'établissement d'une installation<br />
d'eau potable et d'hydrants pour les villages deVersegères<br />
et Prarreyer, dans la commune de Bagnes<br />
LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />
au<br />
GRAND CONSEIL<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />
Les villages de Versegères et de Prarreyer dans la commune de Bagnes sont<br />
situés sur la rive gauche de la Dranse, Prarreyer à 2 km. et Versegères à 2.5<br />
km. en amont <strong>du</strong> chef-lieu, le Châble. Versegères a une population de 350 âmes<br />
tandis que Prarreyer en compte 160. Tous deux sont construits en grande partie<br />
en bois.<br />
Actuellement, l'alimentation en eau potable de ces deux localités est assurée<br />
par des réseaux indépendants. Chaque village dispose en propre d'une source<br />
et possède son réservoir et son réseau de distribution.<br />
Ces réseaux de distribution ont été établis dans la seule préoccupation<br />
d'assurer l'amenée de l'eau à domicile et d'alimenter les fontaines publiques. • Ils<br />
ne se prêtent absolument pas à la défense contre l'incendie, qu'ils soient considérés<br />
<strong>du</strong> point de vue pression ou <strong>du</strong> point de vue calibre. De plus, dans les<br />
deux villages, la quantité d'eau qui peut être mise à disposition pour combattre<br />
le feu est nettement insuffisante.<br />
La défense contre le feu doit donc faire l'objet d'un ouvrage entièrement<br />
nouveau pour les deux villages. Celui-ci comprendra les travaux suivants :<br />
1. Captation de 5 sources dans la combe de Versegères, çntre 1150 et 1200 m.<br />
d'altitude, soit 3 sur la rive gauche et 2 sur la rive droite. Le débit total<br />
de ces sources d'excellente qualité est de 600 l./min. <strong>du</strong>rant les mois d'été<br />
d'été et de 300 l./min. pendant l'hiver.<br />
2. Con<strong>du</strong>ite d'amenée jusqu'au réservoir, en tuyaux Mannesmann de 70 et 80<br />
mm., soit une longueur de 1385 m.<br />
3. Réservoir d'accumulation de 200 m 3 de contenance, à 960 m. d'altitude.<br />
4. Réseau de distribution partant <strong>du</strong> réservoir pour desservir les deux localités,<br />
réseau pour lequel seront utilisés 2260 m. de tuyaux de fonte de 125, 100<br />
et 80 mm. de diamètre avec 13 bornes d'hydrants.<br />
La pression statique aux différentes bornes d'hydrants varie de 5.5 à 11.5<br />
atm.<br />
Le trop-plein <strong>du</strong> réservoir sera con<strong>du</strong>it au réservoir d'eau potable actuel de<br />
Versegères afin d'augmenter le débit de l'installation d'eau potable qui sera<br />
maintenue.<br />
Le devis de ce projet d'hydrants et d'eau potable, approuvé par notre<br />
Service des améliorations foncières, est arrêté à Fr. 150,000.—.<br />
Cette installation d'eau est d'une grande nécessité pour la sécurité des deux<br />
agglomérations de Versegères et de Prarreyer. Aussi nous recommandons en faveur<br />
de ce travail l'octroi d'un subside cantonal de 15 % des frais effectifs, jusqu'au<br />
maximum de Fr. 22,500.— conformément au décret que nous avons l'honneur<br />
de vous présenter.<br />
Nous nous plaisons à croire que vous voudrez bien approuver nos propositions<br />
et, dans cet espoir, nous nous permettons, Monsieur le Président et Mes-<br />
232
sieurs les députés, de vous renouveler l'assurance de notre haute considération<br />
et de vous recommander avec nous à la protection divine.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
BOTSCHAFT<br />
zum Dekretsentwurf betreffend die Bewilligung eines Kantonsbeitrages<br />
für die Erstellung der Trinkwasser- und Hydrantenversorgung<br />
der Dörfer Versegères und Prarreyer<br />
in der Gemeinde Bagnes<br />
DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />
an den<br />
GROSSEN RAT<br />
Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
Die Dörfer Versegères und Prarreyer in der Gemeinde Bagnes liegen auf der<br />
linken Talseite, Prarreyer 2 km. und Versegères 2.5 km. taleinwärts des Hauptortes<br />
Châbles.<br />
Versegères hat eine Bevölkerung von 350 Seelen und Prarreyer von 160.<br />
In beiden Dörfern sind die Mehrzahl der Wohnhäuser und Oekonomiegebäude<br />
Holzbauten.<br />
Versegères, Prarreyer und Lourtier sind heute die einzigen Dörfer in der<br />
Gemeinde Bagnes, die noch keinen Feuerschutz <strong>du</strong>rch Hydranten haben.<br />
Versegères und Prarreyer besitzen zur Zeit getrennte Trinkwasserversorgungen.<br />
Jedes Dorf verfügt über eine eigene Quelle, hat ein eigenes kleines Reservoir<br />
und ein eigenes Leitungsnetz. Diese Anlagen haben den alleinigen Zweck<br />
die Wohnhäuser mit Trinkwasser zu versorgen und ein paar öffentliche Brunnen<br />
zu speisen. Für den Feuerschutz sind indessen beide Anlagen unbrauchbar ;<br />
die Leitungen sind zu klein, die Wasserdrücke zu gering und die zur Verfügung<br />
stehenden Wassermengen für eine Feuerbekämpfung absolut ungenügend.<br />
Für einen wirksamen Feuerschutz der beiden Dörfer muss daher eine vollständig<br />
neue Anlage erstellt werden unabhängig von den bestehenden Leitungsnetzen.<br />
Diese Anlage umfasst folgende Arbeiten :<br />
1. Fassung von 5 Quellen im Versegèrestobel auf 1150-1200 m. Meereshöhe,<br />
davon 3 auf der linken und 2 auf der rechten Bachseite. Die Ergiebigkeit<br />
dieser 5 Quellen beträgt zusammen während den Sommermonaten 600 Minlit.<br />
und im Winter noch mindestens 300 Minlit.<br />
2. Zuleitung zum Sammelreservoir von 1385 m. Gesamtlänge mittels Mannesmannröhren<br />
von 70 und 80 mm.<br />
3. Feuerreservoir von 200 m a in armiertem Beton auf Kote 960 m. ü. M.<br />
4. Verteilungsnetz für Versegères und Prarreyer, total 2260 m. Gussröhren von<br />
125, 100 und 80 mm.<br />
5. Hydrantenstöcke'; 7 für Versegères-Les Places und 6 für Prarreyer-Martinet.<br />
Der hydrostatische Druck an den verschiedenen Hydrantenstöcken beträgt<br />
minimal 5.5 Atm. und maximal .1.1.5 Atm.<br />
Der Ueberlauf aus dem Feuerreservoir fliesst in das 60 m. tiefer liegende<br />
Trinkwasserreservoir von Versegères, wo<strong>du</strong>rch die heute während den Wintermo-<br />
233
naten absolut ungenügende Trinkwasserversorgung dieses Dorfes bedeutend verbessert<br />
wird.<br />
Die Kosten dieser für den Feuerschutz der Dörfer Versegeres und Prarreyer<br />
dringend nötigen Trinkwasser- und Hydrantenanlage sind auf Fr. 150,000.— voranschlagt.<br />
Wir beantragen an dieses notwendige Werk, das wir Ihnen zur Genehmigung<br />
zu unterbreiten die Ehre haben, einen Kantonsbeitrag von 15 % bis zum Höchstbetrage<br />
von Fr. 22,500.— gemäss den Bestimmungen der Dekrete zu gewähren.<br />
In der Erwartung, dass Sie unserem Vorschlage die Zustimmung erteilen<br />
werden, benützen wir die Gelegenheit Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
die Versicherung unserer vorzüglichen Hochachtung zu erneuern und Sie<br />
samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
M. Parchet, rapporteur français de la commission.<br />
Monsieur le Président et Messieurs,<br />
La commission chargée de rapporter sur cet objet est la même<br />
que celle qui a étudié le projet d'irrigation d'Orsières. Elle a siégé<br />
le 11 novembre dernier et s'est ren<strong>du</strong>e sur place pour visiter les<br />
villages de Versegères et Prarreyer et se rendre compte de la nécessité<br />
des installations projetées.<br />
Après avoir enten<strong>du</strong> M. Huber <strong>du</strong> service des améliorations<br />
foncières et le représentant de la commune de Bagnes elle a constaté<br />
que les plans avaient été bien établis et que les travaux projetés<br />
sont d'une urgente nécessité car le réseau actuel de distribution<br />
est nettement insuffisant. Il ne permet pas de desservir en<br />
eau potable les habitations et n'offre aucune possibilité de défense<br />
contre le feu.<br />
Le subventionnement proposé est conforme à la loi sur les<br />
améliorations foncières et à l'arrêté <strong>du</strong> 6 mars 1951 sur les subventions<br />
aux dépenses occasionnées par la lutte contre le feu.<br />
La commission unanime vous propose l'entrée en matière et<br />
l'adoption de ce projet de décret.<br />
Hr. A. Gemmet, deutscher Berichterstatter.<br />
Herr Präsident und Herren !<br />
Die Kommission, die mit dem Studium des Dekretes betreffend<br />
die Bewilligung eines Kantonsbeitrages an die Erstellung der Trinwasser<br />
und Hydrantenanlage der Dörfer Versegères und Prarreyer<br />
auf Gebiet der Gemeinde Bagnes beauftragt wurde, ist dieselbe<br />
wie sie bestimmt war für die Wasserversorgung von Orsières.<br />
Hr. Parchet und der Sprechende wurden zu Berichtersttatern<br />
gewählt.<br />
234
Die Kommission versammelte sich am 11 November 1953 im<br />
Regierungsgebäude zu Sitten.<br />
Nachdem wir vom Dekretsentwurf und von der Botschaft des<br />
Staatsrates Kenntnis genommen hatten begaben wir uns unter Führung<br />
von Herrn Ing. Huber auf den Platz der auszuführenden Arbeiten.<br />
Die Notwendigkeit, diese Arbeiten auszuführen, konnte nicht<br />
bestritten werden. Die beiden erwähnten Weiler entbehren jeglicher<br />
Feuerbekämpfung. Im Brandfalle wären sämtliche Gebäude<br />
den blinden Gewalten ausgeliefert. Die Gemeinde Bagnes, die nun<br />
die Möglichkeit hat, diese unhaltbaren Zustände zu beheben, muss<br />
deshalb in ihrem Vorhaben unterstützt werden.<br />
Die Kommission schlägt deshalb der hohen Versammlung einstimmig<br />
vor, auf das vorliegende Dekret einzutreten.<br />
L'entrée en matière est votée.<br />
PROJET DE DECRET<br />
concernant l'octroi d'un subside cantonal en faveur de<br />
l'établissement d'une installation d'eau potable et d'hydrants<br />
pour les villages de Versegères et de Prarreyer,<br />
commune de Bagnes<br />
LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />
Vu la demande de la commune de Bagnes ;<br />
Considérant l'utilité de l'œuvre dont il s'agit ;<br />
Vu les dispositions de la loi <strong>du</strong> 13 novembre 1917 concernant les subventions<br />
pour améliorations foncières ;<br />
Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
d é or è t e :<br />
Article premier. — L'établissement d'une installation d'eau potable et d'hydrants<br />
pour desservir les villages de Versegères et de Prarreyer est reconnu<br />
d'utilité publique et mis au bénéfice des dispositions de la loi <strong>du</strong> 13 novembre<br />
1917.<br />
Art. 2. — Le coût de ces travaux est arrêté à Fr. 150,000.— selon devis<br />
approuvé par le Service cantonal des améliorations foncières.<br />
Art. 3. — Le canton participe à ces travaux par un subside de 15 % des<br />
frais effectifs et de Fr. 22,500— au maximum.<br />
Art. 4. — Le subside cantonal sera versé au fur et à mesure de l'avancement<br />
des travaux, selon les crédits disponibles et par annuités de Fr. 10,000.— au<br />
maximum.<br />
Art. 5. — Le présent décret, n'étant pas d'une portée générale, entre immédiatement<br />
en vigueur.<br />
Ainsi projeté en <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, à Sion, le 27 octobre 1953.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
235
DEKRETSENTWURF<br />
betreffend die Bewilligung eines Kantonsbeitrages an die<br />
Erstellung der Trinkwasser- und Hydrantenversorgung der<br />
Dörfer Versegères und Prarreyer, Gemeinde Bagnes<br />
DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />
Eingesehen das Begehren der Gemeinde Bagnes ;<br />
Erwägend die Notwendigkeit dieser Arbeiten ;<br />
Kraft der Bestimmungen des Gesetzes vom 13. November 1917 betreffend<br />
Beiträge für Bodenverbesserungen ;<br />
Auf Antrag des Staatsrates,<br />
beschliesst :<br />
Erster Artikel, — Die Erstellung der Trinkwasser- und Hydrantenversorgung<br />
der Dörfer Versegères und Prarreyer, Gemeinde Bagnes, wird als Werk<br />
öffentlichen Nutzens erklärt und den Bestimmungen des Gesetzes vom 13. November<br />
1917 betreffend Beiträge für Bodenverbesserungen unterstellt.<br />
Art. 2. — Die mutmasslichen Kosten dieser Arbeiten werden, gemäss dem<br />
vom kantonalen Amt für Bodenverbesserungen gutgeheissenen Kostenvoranschlag,<br />
auf Fr. 150,000- festgesetzt.<br />
Art. 3. — Der Kanton wird sich an den effektiven Baukosten mit einem<br />
Beitrag von 15 %, bis zum Höchstbetrage von Fr. 22,500.— beteiligen.<br />
Art. 4. — Der Kantonsbeitrag wird im Verhältnis des Fortschreitens der<br />
Arbeiten, nach Massgabe der zur Verfügung stehenden Kredite und in Jahresraten<br />
von höchstens Fr. 10,000.— ausbezahlt.<br />
Art. 5. — Das vorhegende Dekret tritt, weil nicht von allgemeiner Tragweite,<br />
sofort in Kraft.<br />
So entworfen im Staatsrate zu Sitten, den 27. Oktober 1953.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
L'article 4 est modifié comme suit : suppression <strong>du</strong> membre de<br />
phrase «.selon les crédits disponibles ».<br />
Le décret est voté en première et seconde lecture sans opposition.<br />
Le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> reprend la discussion des articles <strong>du</strong> projet<br />
de décret sur l'état civil.<br />
CHAPITRE V<br />
DISPOSITIONS DIVERSES<br />
Art. 22. — Les registres sont tenus en langue française dans les districts de<br />
Sierre, Sion, Hérens, Conthey, Martigny, Entremont, Saint-Maurice et Monthey.<br />
Ils sont tenus en langue allemande dans les districts de Conches, Brigue,<br />
Viège, Rarogne et Loèche.<br />
236
Art. 23. — Le registre des familles est tenu par l'officier de l'état civil en<br />
double exemplaire.<br />
Le second exemplaire est destiné à l'autorité bourgeoisiale et tient lieu de<br />
registre des bourgeois. Il ne doit en aucun cas être conservé dans le même bâïiment<br />
que le registre original.<br />
Au commencement de chaque année, l'autorité bourgeoisiale remet le double<br />
à l'officier de l'état civil qui le met à jour jusqu'à fin janvier en y portant toutes<br />
les inscriptions effectuées dans l'original pendant l'année précédente.<br />
Art. 24. — L'officier de l'état civil tient un répertoire des publications de<br />
mariage.<br />
Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> peut prescrire d'autres répertoires (art. 27 O.E.C.).<br />
Pas d'observation.<br />
V. KAPITEL<br />
VERSCHIEDENE BESTIMMUNGEN<br />
Art. 22. — Die Register werden in französischer Sprache geführt in den<br />
Bezirken Siders, Sitten, Ering, Gundis, Martinach, Entremont, St-Maurice und<br />
Monthey.<br />
Sie werden in deutscher Sprache geführt in den Bezirken Goms, Brig,<br />
Visp, Raron und Leuk.<br />
Art. 23. — Das Familienregister wird vom Zivilstandsbeamten in zwei<br />
Exemplaren geführt.<br />
Das zweite Exemplar ist für die Bürgergemeinde bestimmt und ersetzt das<br />
frühere Bürgerregister. Es darf in keinem Falle im gleichen Gebäude aufbewahrt<br />
werden, in welchem das Original untergebracht ist.<br />
Zu Beginn des Jahres hinterlegt die Bürgergemeinde ihr Doppel beim<br />
Zivilstandsbeamten, der es bis Ende des Monats Januar nachführt, indem er<br />
sämtliche Eintragungen, die während des verflossenen Jahres im Original vorgenommen<br />
wurden, darin nachträgt.<br />
Art. 24. — Der Zivilstandsbeamte führt ein Verzeichnis der auswärtigen<br />
Verkündakten.<br />
Der Staatsrat kann die Führung weiterer Verzeichnisse anordnen (Art. 27<br />
ZVO).<br />
Keine Bemerkung.<br />
Les articles 22 à 24 sont adoptés.<br />
Art. 25. — Chacun porte le nom et les prénoms qui sont inscrits dans son<br />
acte de naissance (art. 43 O.E.C.).<br />
S'il est démontré que le nom ou les prénoms inscrits sont le résultat d'une<br />
erreur, il y a lieu à rectification conformément à l'article 45 CCS.<br />
Pas d'observation.<br />
Art. 25. — Jedermann trägt den Namen und die Vornamen, die in seiner<br />
Geburtsurkunde angegeben sind.<br />
Ist erwiesen, dass dieser Name oder diese Vornamen die Folgen eines<br />
Irrtums sind, so ist die Berichtigung nach Art. 45 ZGB vorzunehmen.<br />
Keine Bemerkung.<br />
Hr. von Roten, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident und Herren Abgeordnete ! Ich möchte vorschlagen<br />
Art. 25 und 26 gleichzeitig zu behandeln, denn es werden<br />
237
hier doch einige Fragen aufgeworfen, die von einem gewissen<br />
Interesse sind, nämlich zu fragen wie und wann sich die Regierung<br />
einzelne Korrekturen eines Namens gefallen lassen muss.<br />
L'Assemblée accepte tacitement.<br />
Art. 26. — Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> peut déterminer, après enquête publique,<br />
l'orthographe officielle d'un nom de famille dont la forme est variable et incertaine.<br />
Le droit au nom demeure réservé ; les intéressés peuvent le faire valoir.<br />
Pas d'observation.<br />
Art. 26. — Ist die Rechtschreibung eines Familiennamens veränderlich und<br />
unsicher, so kann sie vom Staatsrat, nach erfolgter öffentlicher Ausrufung,<br />
bestimmt werden.<br />
Das Recht auf den Namen bleibt vorbehalten und kann von Interessenten<br />
geltendgemacht werden.<br />
Keine Bemerkung.<br />
Hr. P. von Roten, Abgeordneter.<br />
Meine Herren ! Ich möchte vorschlagen, diese zwei Artikel<br />
noch einmal zurückzuweisen, damit Sie «ich über deren Tragweite<br />
genau Rechenschaft geben können und damit man nicht da irgend<br />
eine Praxis einführe, die eigentlich nicht nötig ist.<br />
Es ist in einigen Worten gesagt. Das Departement hat festgestellt,<br />
dass einige Namen nicht gleich geschrieben werden z. B.<br />
Namen aus unserer Gemeinde, wie der Name Breggy. Es gibt Breggy<br />
mit y und Breggi mit i. Nun gibt diese doppelte Schreibart<br />
Komplikationen. Wir wollen das vereinheitlichen ! Man verfasst<br />
einen Aufruf an alle Bregy oder Bregi und einige Zeit später<br />
wird dann eine Verordnung erlassen, dass der Name Breggy mit<br />
y zu schreiben sei. Aehnliche Veröffentlichungen sind bei andern<br />
Namen zu befürchten. Ich möchte nun nicht etwa die gute Meinung<br />
des Departementes diesbezüglich bezweifeln. Das Departement ist<br />
sicher guten Willens wenn es ein bischen einheitlich handelt,<br />
aber ich glaube wir gehen bei diesen Vereinheitlichungen gerade<br />
gegen den eigentlichen Zweck der Namensgebung ; denn was ist<br />
der eigentliche Zweck des Namens wenn nicht eben der, dass sich<br />
die einzelnen Indivi<strong>du</strong>en voneinander unterscheiden. Zum Beispiel<br />
in unserer Gegend gibt es sehr viele Familien Breggy, was wäre<br />
da vorteilhafter als dass es eben Breggy mit y und Breggi mit i<br />
gäbe. Dann wüsste man sofort genau, wie es mit den Familien<br />
Karlen zum Beispiel der Fall ist, die Familien Karlen mit K weiss<br />
man kommen aus Törbel und die Familie Carlen mit C kommt aus<br />
Goms. Ich sehe gar nicht ein warum ein Einheitsname sein sollte.<br />
Die Leute haben das Bedürfnis sich <strong>du</strong>rch ihre Namen voneinander<br />
zu unterscheiden, besonders bei Namen, die eine derart zahl-<br />
238
eiche « Anhängerschaft » haben wie zum Beispiel der Name Bregy,<br />
um bei diesem Beispiel zu bleiben. In Deutschland ist denn das<br />
vor Jahren bei den Familiennamen Müller oder Meyer und Schultze<br />
derart ausgedehnt worden, dass man behördlicherweise gezwungen<br />
wurde, die Namen zu Serien. Man sagt Meyer 1, Meyer 2,<br />
Meyer 3, und hat dann die Leute so unterschieden, dass man sie<br />
numerieren musste, und die einzelnen Familien Meyer je nach der<br />
Herkunft einfach Meyer 1, Meyer 2, Meyer 3 nannte.<br />
Ich glaube daher nicht, dass die Tendanz welche das Departement<br />
hier an den Tag legt, die Schreibungsweise, vereinheitlichen,<br />
gegenüber der Funktion der Name ein Unterschei<strong>du</strong>ngsmerkmal<br />
des Menschen sei, dass man diese Tendenz unterstützen<br />
solle.<br />
Ich möchte daher beantragen die Diskussion dieses Artikels<br />
zurückzuweisen.<br />
Hr. Staatsrat Dr. Schnyder.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Wenn sie den Artikel<br />
so wie er ist nicht annehmen wollen, dann würde ich beantragen<br />
Ihnen für die zweite Lesung noch weitere Auskünfte einzuholen<br />
und weitere Studien zu machen. Aber dieses kleine Dekret nocheinmal<br />
für diese Session an den Staatsrat zurückzuweisen, das<br />
ist sicher nicht gegeben. Warum kommen wir zu diesen Namensfestlegungen<br />
? Nicht darum weil sich seinerzeit verschiedene Familien<br />
getrennt haben und nun getrennt schreiben. Gegen das haben<br />
wir eigentlich Nichts. Wenn Sie diesen Artikel, so wie er vorliegt,<br />
nicht annehmen wollen, so wurde ich Ihnen den Antrag stellen,<br />
deswegen dieses kleine Dekret nicht an den Staatsrat zurückzuweisen.<br />
Sie können ja bei der zweiten Lesung darauf zurückkommen.<br />
Wie kommt es zu dieser Festlegung der Schreibweise eines<br />
Familiennamens ?<br />
Gewisse Namen, nehmen wir Bregy, Varonier, wurden mit der<br />
Zeit in den verschiedenen Gemeinden, oft auch innerhalb derselben<br />
verschieden geschrieben.<br />
Die junge Generation hat nun angefangen, ihren Namen in<br />
den verschiedenen Orten gleich zu schreiben (z. B. die erwähnten<br />
Bregy, Varonier und andere wie Schnyder und so weiter). Diese<br />
einheitliche Schreibweise wird im Rechtsverkehr, in der Schule<br />
und im Militär angewandt, widerspricht aber in vielen Fällen dem<br />
Eintrag in den Zivilstandsregistern. Durch die vorgesehene Verfügung<br />
des Staatsrates erhält nun der Zivilstandsbeamte die Möglichkeit,<br />
all diesen Leuten die Auszüge in der neuen, einheitlichen<br />
Schreibweise auszustellen.<br />
239
Es handelt sich nicht darum, etwa die Schreibweise aller<br />
Schmid zu vereinheitlichen oder aller Karlen, wenn diese Namen<br />
in Uebereinstimmung mit dem Eintrag im Zivilstandsregister an<br />
verschiedenen Orten und für verschiedene Familien verschieden<br />
geschrieben werden.<br />
Wohin man kommt, wenn man nicht etwas Ordnung hallt,<br />
zeigt uns der Fall von Brüdern Pollinger, von denen einer nach<br />
Leuk und die andern nach St. Nikiaus zogen. In Leuk wurde der<br />
Name Pollinger ohne ersichtlichen Grund plötzlich zu Polling,<br />
was zu Schwierigkeiten führen musste.<br />
Ich möchte also Herrn Grossrat Peter von Roten ersuchen,<br />
«einen Antrag fallen zu lassen. Ich bin bereit, mit ihm die Frage<br />
zu diskutieren, ob hier noch Sicherungen eingebaut werden sollten.<br />
•M. de Courten, président de la commission.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, cette question<br />
soulevée par M. le député de Roten a évidemment toute sa valeur.<br />
Dans la pratique nous nous rendons compte que les personnes<br />
sont très susceptibles sur l'orthographe de leur nom ; nous avons<br />
eu à nous occuper de gens qui avaient recouru, parce qu'il y avait<br />
un i à leur nom et qu'à un moment donné on avait voulu le leur<br />
faire orthographier avec y.<br />
Cependant nous devons dire que dans la pratique c'est précisément<br />
avec une grande largeur d'esprit que le département a toujours<br />
considéré ces cas ; et lorsqu'il est intervenu c'était plutôt<br />
à la demande des intéressés, lesquels demandaient que l'on fixe<br />
une fois pour toutes l'orthographe de leur nom. C'était pour rendre<br />
service aux porteurs <strong>du</strong> nom eux-mêmes que l'<strong>Etat</strong> intervenait.<br />
L'<strong>Etat</strong> a prévu dans son ordonnance l'autorité compétente pour la<br />
fixation <strong>du</strong> nom patronymique, parce qu'il fallait désigner l'autorité<br />
compétente pour le faire. Précisément dans un cas pareil à<br />
celui cité par M. le député de Roten, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> avait maintenu<br />
les deux orthographes en disant : « Il y a une fa-mille originaire<br />
de tel lieu, une seconde famille de tel autre lieu ; les deux<br />
orthographes sont maintenues pour distinguer ces deux origines. »<br />
C'est en tout cas dans ce sens, je suppose, que M. le Chef <strong>du</strong> Département<br />
de justice est d'accord d'appliquer l'ordonnance, c'està-dire<br />
avec la largeur de vues qui a régné jusqu'à maintenant.<br />
Hr. Peter von Roten, Abgeordneter.<br />
Ich ziehe meinen Antrag zurück.<br />
Art. 27. — Le permis d'inhumer est délivré par l'officier de l'état civil qui<br />
a inscrit le décès.<br />
240
Dans les cas exceptionnels, le Président de la commune peut autoriser l'inhumation<br />
d'un corps avant la déclaration à l'état civil ; il pourvoit alors à ce que<br />
celle-ci ait lieu le plus tôt possible (art. 86 O.E.C.).<br />
Pas d'observation.<br />
Art. 27. — Die Bestattungsbewilligung wird vom Zivilstandsbeamten ausgestellt,<br />
welcher den Tod eingetragen hat.<br />
In Ausnahmefällen kann der Gemeindepräsident die Bestattung vor der<br />
Anzeige bewilligen ; er sorgt dann dafür, dass die Anzeige sobald als möglich<br />
erfolgt (Art. 86 ZVO).<br />
Keine Bemerkung.<br />
Hr. Guntern, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich möchte nicht einen<br />
formellen Antrag stellen, aber ich möchte den Herrn Departementsvorsteher<br />
ersuchen, die Frage zu prüfen, ob der Absatz 2<br />
dieses Artikels nicht ergänzt werden sollte. Es heisst da : In Notfällen<br />
kann der Gemeindepräsident die Bestattung vor der Anzeige<br />
bewilligen. Welcher Gemeindepräsident ? Wir haben nun<br />
Fälle, wie zum Beispiel bei uns in Brig, da der Tod in Brig eintritt,<br />
die Bestattung findet in Glis, in der Gemeinde Glis statt.<br />
Welcher Gemeindepräsident ist nun berechtigt, diese Bestattung<br />
zu bewilligen ?<br />
Nach meiner Auffassung muss hier eine Ergänzung vorgenommen<br />
werden, in dem Sinne, dass man entweder sagt : « Der Gemeindepräsident,<br />
wo der Tod eingetreten ist oder aber der Gemeindepräsident<br />
wo die Bestattung stattfindet. » Möchte vor<br />
einem direkten Antrag absehen, aber bitte bis zur zweiten<br />
Lesung diese Frage zu prüfen.<br />
Hr. Staatsrat Dr. Schnyder.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Die Intervention von<br />
Herrn Grossrat Guntern scheint auf den ersten Blick gerechtfertigt.<br />
Bei der Aufstellung dieses Dekretes ist es uns nicht aufgefallen<br />
dass es hier Schwierigkeiten geben könnte. Wenn der<br />
Betreffende in Turtmann wohnt und stirbt, dann gibt es keine<br />
Schwierigkeiten. Aber schon wenn er in Brig wohnt, und in Glis<br />
beerdigt werden muss, dann kann es Schwierigkeiten geben, und<br />
ich bin bereit selbstverständlich diese Frage bis zur zweiten Lesung<br />
zu prüfen. Man muss dann vielleicht den Artikel etwas länger<br />
fassen, und verschiedene Möglichkeiten vorsehen.<br />
Art. 28. — Seuls les notaires et l'officier de l'état civil <strong>du</strong> lieu de naissance<br />
de l'enfant ont qualité pour dresser acte authentique de la reconnaissance d'un<br />
enfant naturel par le père (art. 103 O.E.C, et 47 et 50 LA <strong>du</strong> CCS).<br />
Pas d'observation.<br />
•<br />
241
Art. 28. — Einzig die Notare und der Zivilstandsbeamte des Geburtsortes<br />
des Kindes sind befugt, die öffentliche Beurkun<strong>du</strong>ng der Anerkennung eines<br />
ausserehelichen Kindes <strong>du</strong>rch den Vater vorzunehmen (Art. 103 ZVO, 47 und<br />
50 EG zum ZGB).<br />
Keine Bemerkung.<br />
M. Travelletti, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je propose de<br />
supprimer le mot « seuls » au commencement de l'article 28. Dans<br />
cet article nous indiquons les officiers publics qui ont qualité en<br />
vertu <strong>du</strong> décret de recevoir un acte de reconnaissance. Il est par<br />
conséquent inutile de mentionner « seuls » les notaires et l'officier<br />
d'état civil. D'autre part, je vous propose d'ajouter à ce texte :<br />
« ou le grand-père ». En effet, dans le code civil il est prévu qu'eii<br />
l'absence <strong>du</strong> père de l'enfant, le grand^père a également qualité<br />
pour procéder à la reconnaissance.<br />
L'article 28 est accepté avec les modifications proposées.<br />
Art. 29. — Dans les cas prévus à l'article 102, alinéa 4 O.E.C., la reconnaissance<br />
d'un enfant naturel par sa mère peut être constatée par l'officier de l'état<br />
civil <strong>du</strong> lieu de naissance de l'enfant, <strong>du</strong> lieu d'origine ou de domicile de la<br />
mère (art. 112 O.E.C.).<br />
Art. 30. — Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est chargé d'édicter les dispositions complémentaires<br />
propres à assurer l'application <strong>du</strong> présent décret et l'exécution des prescriptions<br />
fédérales sur l'état civil.<br />
Pas d'observation.<br />
Art. 29. — Zur Beurkun<strong>du</strong>ng der Anerkennung ausserehelicher Kinder <strong>du</strong>rch<br />
ihre Mutter im Sinne des Art. 102, Abs. 4 ZVO ist wahlweise der Zivilstandsbeamte<br />
des Geburtsortes des Kindes, sowie des Heimatortes und des Wohnsitzes<br />
der Mutter zuständig (Art. 112 ZVO).<br />
Art. 30. — Der Staatsrat ist beauftragt, die zur Ausführung dieses Dekretes<br />
und der bundesrechtlichen Vorschriften über das Zivilstandswesen erforderlichen<br />
zusätzlichen Bestimmungen zu erlassen.<br />
Keine Bemerkung.<br />
Les articles 29 et 30 sont adoptés sans discussion.<br />
Art. 31. — Les infractions au présent décret sont réprimées par le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong>.<br />
Sont applicables les sanctions prévues aux articles 181 et 182 de l'ordonnance<br />
<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral <strong>du</strong> 1 er juin 1953.<br />
Pas d'observation.<br />
Art. 31. — Zuwiderhandlungen gegen dieses Dekret werden vom Staatsrat<br />
geahndet.<br />
Zur Anwen<strong>du</strong>ng gelangen die in den Art. 181 und 182 der Verordnung des<br />
Bundesrates vom 1. Juni 1953 vorgesehenen Strafen.<br />
242<br />
Keine Bemerkung.
Hr. P. von Roten, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich schlage für Artikel<br />
31 folgenden Text vor : Zuwiderhandlungen gegen dieses Dekret<br />
werden vom Justizdepartement geahndet, unter Vorbehalt<br />
des Rekurses an den Staatsrat.<br />
M. de Courten, président de la commission.<br />
Monsieur le President, Messieurs les députés, c'est un avis<br />
tout personnel, 'mais déjà hier, lorsque M. le député de Roten<br />
s'étonnait que les plaintes aillent directement au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
j'étais plutôt de son avis. Pourquoi, en ce qui concerne l'état<br />
civil, tout porter au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ? J'ai senti que le représentant<br />
<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> n'était pas de cet avis, je n'ai pas voulu<br />
m'y opposer, mais je crois que nous pourrions donner la main à<br />
la proposition de M. de Roten. Si M. le Chef <strong>du</strong> département<br />
n'est pas aujourd'hui disposé à accepter cette suggestion, nous<br />
pourrions renvoyer à la commission pour les seconds débats la<br />
proposition de M. de Roten. En ce qui me concerne, je suis enclin<br />
à l'admettre, d'autant plus que l'ordonnance fédérale prévoit la<br />
possibilité d'un recoure. Nous sommes donc tenus d'avoir une<br />
seconde instance qui est celle <strong>du</strong> recours.<br />
M. le Dr Schnyder, <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je dois donner<br />
raison à M. de Roten : il s'agit souvent d'une petite amende de<br />
cent sous, de dix francs, etc. pour l'annonce tardive d'une naissance,<br />
d'une mort, etc., mais je ne voulais pas m'arroger des<br />
droits en faisant au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> la proposition de prononcer<br />
ces amendes en premier lieu, mais pratiquement cela se passe<br />
ainsi : je fais rapport au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. Dans 99 % des cas il<br />
entérine mes propositions, c'est sûr, ce sont de petits cas, et alors<br />
je trouve que l'inculpé a quand même le sentiment qu'il y a une<br />
instance de recours dans le canton. Je suis tout à fait d'accord<br />
d'accepter la proposition de M. de Roten, ce qui évitera <strong>du</strong> travail<br />
au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. On indiquera alors chaque fois qu'ils ont<br />
le droit de recourir au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
L'article 31 est accepté avec la modification proposée.<br />
CHAPITRE VI<br />
DISPOSITIONS FINALES<br />
Art. 32. — Ce décret entrera en vigueur le 1 er janvier 1954 après approbation<br />
par le <strong>Conseil</strong> fédéral. Il remplace celui <strong>du</strong> 24 janvier 1945 sur le service de<br />
l'état civil.<br />
243
Toutefois, la disposition de l'artiole 4, 3° alinéa, ne sera pas applicable avant<br />
le 1 er janvier 1955.<br />
Ainsi projeté en <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, le 16 octobre 1953.<br />
Au nom <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
Le Président :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
La commission propose de supprimer le membre de phrase :<br />
« le 1 er janvier 1954 ».<br />
Pas d'autre observation.<br />
VI. KAPITEL<br />
SCHLUSSBESTIMMUNGEN<br />
Art. 32. — Dieses Dekret tritt nach der Genehmigung <strong>du</strong>rch den Bundesrat<br />
mit Wirkung ab 1. Januar 1954 in Kraft. Es ersetzt das Dekret vom 24. Januar<br />
1945 über den Zivilstandsdienst.<br />
Die Bestimmung des Art. 4, Abs. 3, wird jedoch erst ab 1. Januar 1955 zur<br />
Anwen<strong>du</strong>ng gelangen.<br />
So entworfen im Staatsrate zu Sitten am 16. Oktober 1953.<br />
In Namen des Staatsrates,<br />
Der Präsident :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
Die Kommission beantragt « mit Wirkung ab 1. Januar 1954 »<br />
zu streichen.<br />
Sonst keine Bemerkung.<br />
L'article 32 est adopté.<br />
Discussion generale.<br />
M. G. Perraudin, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, le chiffre 5 de<br />
l'article 29 de l'ordonnance fédérale prévoit que le droit cantonal<br />
peut autoriser la publication des naissances, des décès, des publications<br />
et des célébrations de mariages. Le droit fédéral laisse<br />
donc au droit cantonal le soin de régler la chose. Dans le décret<br />
qui nous est présenté, je ne vois rien à ce sujet. Pratiquement<br />
cela se fait déjà, <strong>du</strong> moins dans les communes-villes. Les journaux<br />
publient les naissances, les mariages, les décès. L'ordonnance fédérale<br />
laissant aux cantons le soin de régler l'affaire, il convient de<br />
légiférer à ce sujet. Je propose donc d'ajouter un article dans les<br />
dispositions diverses, chapitre V — qui dirait ceci : « La publication<br />
des naissances légitimes, des décès, des publications et des<br />
célébrations de mariages sont autorisées. »<br />
244
M. Rausis, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, vous me permettrez<br />
quelques considérations générales sur le décret qui vient<br />
d'être voté. Je me suis abstenu, comme membre de l'honorable<br />
corporation des officiers 'de l'état civil, d'intervenir à ce débat.<br />
Les quelques observations que je veux faire s'adressent donc surtout<br />
au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, à l'intention de la deuxième commission,<br />
éventuellement aux membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
On a manifesté dans cette salle de l'étonnement que l'Association<br />
des officiers d'état civil se soit adressée à la commission <strong>du</strong><br />
<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>. Je pense bien que l'association n'a pas rompu<br />
avec la tradition en ,1e faisant. Nous avons enten<strong>du</strong> ici des voix<br />
autorisées parlant pour les ouvriers, parlant pour les employés,<br />
les fonctionnaires, parlant pour les magistrats.- Je crois donc que<br />
notre association est strictement restée dans son rôle, en défendant<br />
ses adhérents. Et, Messieurs, on a cru que l'association<br />
demandait des émoluments excessivement élevés. Je regrette de<br />
dire que cette opinion est erronée. Si en 1930 les émoluments<br />
servis étaient de 30 centimes par habitant, il est normal qu'en<br />
1953, si nous tenons compte de l'index <strong>du</strong> coût de la vie qui est<br />
d'environ 170, il est normal, dis-je, que l'émolument servi atteigne<br />
50 centimes. Si nous considérons d'autre part les salaires<br />
payés en 1930 et ceux payés aujourd'hui, nous verrons que<br />
l'indemnité de 50 centimes n'est pas <strong>du</strong> tout surfaite et est<br />
encore inférieure à ce que l'association aurait pu demander. Mais<br />
les officiers d'état civil sont des hommes raisonnables. On a augmenté<br />
leur tâche dans des conditions très importantes et ici, quoique<br />
président de commune, je voudrais dire à l'adresse de mes<br />
collègues que les communes ne sont pas fondées à demander à<br />
ce que l'<strong>Etat</strong> prenne plus que le 50 % <strong>du</strong> traitement à sa charge<br />
parce que l'officier d'état civil œuvre spécialement dans l'intérêt<br />
des communes. Il doit, à leur intention, tenir le registre des bourgeois<br />
en deux exemplaires, et si vous avez bien regardé ce qu'il<br />
en est, vous voyez qu'au début de chaque année il doit mettre au<br />
net l'exemplaire qui est destiné à l'administration bourgeoisiale.<br />
Et ce sont, dans certains offices d'état civil, quelques centaines<br />
d'inscriptions que cet officier fait à titre gratuit, je ne dis pas<br />
bénévole, mais à titre gratuit, parce qu'il a conscience qu'il doit<br />
tenir ces registres absolument en ordre. On s'est ému également<br />
sur le coût -des cours qu'on devrait donner aux officiers de l'état<br />
civil. Eh bien, je peux à cet égard rassurer complètement le <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong>, et les présidents de commune aussi puisque l'officier<br />
d'état civil qui vous parle, qui est en fonction depuis plus de<br />
245
vingt ans, n'a jamais été convoqué à un cours. Il est donc bien<br />
certain que ces cours, si le passé est garant de l'avenir, ne grèveront<br />
pas les finances cantonales ni communales. Je dis cependant<br />
que ces cours sont nécessaires, mais ce ne sont pas des cours de<br />
quelques journées ; il suffirait, lors d'une réunion des officiers de<br />
l'état civil <strong>du</strong> canton, que l'autorité de surveillance vienne et<br />
pendant quelques heures nous entretienne des dispositions légales<br />
qui se modifient régulièrement. Nous avons eu en 1953 l'entrée<br />
en vigueur de la loi sur la nationalité et cette seule loi a coûté<br />
un énorme travail à tous les offices de l'état civil <strong>du</strong> canton. Je<br />
pense donc que le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> mal informé et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
mal orienté reviseront leur manière de voir. Nous aurons alors<br />
pour le deuxième décret des dispositions qui ne léseront pas les<br />
officiers de l'état civil.<br />
M. Travelletti, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je suis très heureux<br />
que l'appareil à enregistrer transcrive fidèlement les paroles<br />
prononcées dans cette salle. En effet, je n'ai jamais préten<strong>du</strong> que<br />
l'Association des officiers d'état civil n'avait pas le droit d'adresser<br />
un mot ou une proposition à la commission <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
chargée d'étudier un projet de décret. J'ai simplement relevé la<br />
tendance qui existe d'accueillir un peu trop facilement les demandes<br />
d'augmentation de salaire. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a étudié ce projet<br />
de décret, il a examiné le traitement en fonction <strong>du</strong> travail<br />
et de la responsabilité des officiers d'état civil ; nous aurions, me<br />
semble-t-il, mauvaise grâce de ne pas le suivre dans cette voie.<br />
Ces Messieurs les officiers d'état civil, d'ailleurs très sympathiques,<br />
voudront bien convaincre en premier lieu le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> bien-fondé de leur demande. A ce moment-là il nous<br />
sera possible de les suivre.<br />
M. de Courten, président de la commission.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je me suis prononcé<br />
hier et je ne veux pas y revenir, si ce n'est uniquement<br />
pour vous apporter de nouveaux renseignements. Le traitement<br />
des officiers d'état civil était de 35 centimes en 1934, il a été<br />
ré<strong>du</strong>it à 30 centimes en 1935, puis par deux augmentations successives<br />
de 5 centimes, pendant et après la guerre, il a été porté<br />
à 40 centimes. Actuellement, avec le renchérissement de la vie, le<br />
traitement doit représenter 43,8 centimes. En ce qui concerne les<br />
obligations supplémentaires, elles ressortent de la nouvelle ordonnance<br />
sur le service de l'état civil concernant des communications<br />
nouvelles. Il y a par exemple des communications assez fréquen-<br />
246
tes avec la caisse de compensation, les récentes dispositions fédérales<br />
concernant le droit de cité et la tenue <strong>du</strong> registre des familles<br />
bourgeoises qui augmentent le« écritures. Je vous donne ces<br />
renseignements, de façon que vous soyez objectivement informés.<br />
Le décret est voté en premiers débats.<br />
Il est passé ensuite au développement de l'interpellation de<br />
M. le député C. Héritier, concernant une subvention supplémentaire<br />
à la Maison Blanche à Sion.<br />
M. Candide Héritier, député.<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les membres <strong>du</strong> Gouvernement,<br />
Messieurs les députés,<br />
A la dernière session <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, lors de la discussion<br />
sur le budget de l'<strong>Etat</strong>, je me suis fait un devoir de vous demander<br />
de prévoir au budget une subvention supplémentaire de 2000<br />
francs à la Maison Blanche.<br />
Tout en exprimant une chaleureuse sympathie à l'égard de<br />
cette Maison de relèvement pour alcooliques, la commission des<br />
finances n'a pas pu admettre ma proposition parce qu'elle n'avait<br />
pas été présentée dans la forme prévue par le règlement <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong>. C'est pourquoi, j'ai déposé un postulat demandant au<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> de bien vouloir examiner la possibilité de porter<br />
la subvention annuelle, accordée à la Maison Blanche, de 8 à<br />
10,000 francs.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, lors de la session<br />
<strong>du</strong> mois de mai 1953, la direction de la Maison Blanche, qui<br />
déploie ses bienfaits depuis une dizaine d'années déjà, a eu l'heureuse<br />
idée de mettre à notre disposition une excellente revue<br />
illustrée. Dans cette revue, qui porte un titre significatif, le Révérend<br />
Père Paul-Marie, après avoir fait l'historique de cette œuvre<br />
qui a vu le jour grâce au généreux appui de feu Monseigneur<br />
Bieler et de l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>, a exposé les difficultés financières<br />
auxquelles s'est heurtée la direction ces dernières années.<br />
C'est ainsi que nous avons appris que l'on avait dû faire appel<br />
à la générosité de personnes privées et que l'on avait ainsi réussi<br />
à boucler les comptes sans de trop gros déficits.<br />
Mais il n'en reste pas moins vrai que l'exercice 1952 s'est<br />
soldé par un déficit de 3000 fr., et que l'on n'a pas pu améliorer<br />
les conditions de logement.<br />
La revue que je vous ai citée affirme que « les pensionnaires<br />
sont obligés pour lire, se récréer, entendre une conférence, voir<br />
247
un film, écouter la radio, de se tenir dans le réfectoire : pièce<br />
sombre et trop exiguë, où 20 hommes sont littéralement entassés<br />
», et plus loin, cette même revue note encore : « Nous avons<br />
déjà dit que nous n'étions pas en mesure, faute de place, d'appliquer<br />
à nos malades les traitements spéciaux que réclame leur<br />
état. Qui ne voit les avantages immenses que procureraient les<br />
modestes installations qui nous font défaut. Les plans sont établis<br />
depuis 6 ans, 20,000 francs auraient suffi pour les réaliser. Un<br />
subside avait même été inscrit au budget de l'<strong>Etat</strong>, mais fut annulé<br />
par la suite. Il s'agissait d'un subside de chômage qui n'avait plus<br />
sa raison d'être.<br />
» Et nous attendons encore, et nous attendons toujours !<br />
N'arriverons-nous pas à trouver cette somme ? Le présent rapport<br />
réussira-t-il à toucher les cœurs et à susciter les actes de générosité<br />
qui nous permettraient d'aller de l'avant ?<br />
» En nous aidant, vous travaillerez au relèvement et au salut<br />
d'un grand nombre de malheureux et de leurs familles. C'est avec<br />
nous, le pays tout entier qui vous dira merci. »<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, si j'ai tenu à<br />
citer ce passage, c'est pour bien vous démontrer la nécessité qu'il<br />
y a, pour l'<strong>Etat</strong> et les communes, d'accorder une aide suffisante<br />
à la Maison Blanche de telle façon qu'elle puisse continuer l'œuvre<br />
entreprise en faveur des malades de l'alcoolisme.<br />
Il ne faut pas oublier que la Maison Blanche est la seule<br />
maison catholique <strong>du</strong> genre en Suisse romande ; bien dirigée et<br />
dotée des améliorations nécessaires, elle fera certainement honneur<br />
au canton.<br />
Au moment même où le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> va être appelé à se<br />
prononcer sur le décret qui permettra au Département de l'hygiène<br />
et à la Ligue de prendre des mesures efficaces contre la<br />
tuberculose, j'espère que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> voudra bien également<br />
accorder une aide plus efficace à cette institution qui lutte contre<br />
l'alcoolisme. Car l'alcoolisme est un fréquent allié et pourvoyeur<br />
de la tuberculose. A eux deux, ils sont les principaux semeurs<br />
de ruines et de misères<br />
L'alcool est le grand ennemi de la santé et <strong>du</strong> bonheur <strong>du</strong><br />
peuple, il est 'le grand obstacle au travail efficace. Il faut donc<br />
le combattre toujours et partout.<br />
Pour cela, il serait souhaitable que notre canton édicté une loi<br />
spéciale sur l'internement des alcooliques. Mais en attendant, je<br />
pense qu'il vaut mieux encourager, soutenir et développer ce qui<br />
existe plutôt que de prendre des dispositions légales dont l'application<br />
entraînera certainement, pour l'<strong>Etat</strong>, des dépenses beaucoup<br />
plus importantes.<br />
248
Comme, au début, la subvention cantonale s'élevait à<br />
Fr. 15,000.—, subvention qui fut ré<strong>du</strong>ite, par la suite, à<br />
Fr. 8000.—, je pense que je ne fais preuve d'aucune exagération<br />
en demandant cette modeste augmentation de Fr. 2000.—.<br />
Bien qu'une telle subvention supplémentaire ne soit pas prévue<br />
au budget de 1954, j'espère que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> consentira<br />
à augmenter cette subvention cette année déjà.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gard, Chef <strong>du</strong> Département des finances.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés,<br />
La réponse à donner à l'interpellation de M. le député Héritier<br />
incombe au Département des finances atten<strong>du</strong> que c'est ce dernier<br />
qui gère la dîme de l'alcool. Par ailleurs, la Maison Blanche est<br />
placée sous la surveillance <strong>du</strong> Département de l'hygiène.<br />
Nous avons donc l'honneur de vous donner quelques renseignements<br />
préliminaires sur la dîme de l'alcool et sur son organisation.<br />
La dîme représente le dixième de la part <strong>du</strong> canton au bénéfice<br />
de la régie de l'alcool.<br />
Le 18 octobre 1949,. le <strong>Conseil</strong> fédéral a pris un arrêté modifiant<br />
l'attribution par les cantons de cette somme. Cet arrêté<br />
comporte à l'article premier un plan de répartition d'après lequel<br />
le canton établit un rapport sur l'emploi de la dîme et communique<br />
ce rapport pour approbation au <strong>Conseil</strong> fédéral.<br />
Ce nouveau plan comporte 8 rubriques dans le cadre desquelles<br />
nous devons établir la répartition des subventions :<br />
1. Encouragement de la lutte contre l'alcoolisme en général ;<br />
2. Information de la population sur l'alimentation rationnelle et<br />
les dangers de l'alcoolisme, soutien des recherches sur les ravages<br />
de l'alcool, encouragement de foyers et bibliothèques populaires,<br />
de salles de lecture, de homes pour jeunes gens et<br />
d'efforts en matière d'é<strong>du</strong>cation populaire ;<br />
3. Encouragement de l'utilisation non alcoolique des fruits et des<br />
raisins ;<br />
4. Secours à des détenus ou internés en danger d'alcoolisme après<br />
leur libération ;<br />
5. Entretien de voyageurs pauvres dans des établissements sans<br />
alcool ;<br />
6. Soutien de dispensaires anti-alcooliques et d'établissements pour<br />
buveurs ; internement d'alcooliques dans des asiles, homes et<br />
maisons d'hospitalisation ;<br />
7. Placement, soins et entretien d'enfants négligés pour cause d'alcoolisme<br />
dans la famille, d'enfants abandonnés et de jeunes<br />
malfaiteurs ;<br />
249
8. Soutien d'asiles et établissements privés recevant des alcooliques<br />
ou des personnes en danger d'alcoolisme.<br />
C'est dans le cadre de la rubrique 8 qu'une subvention est<br />
versée à la Maison Blanche dirigée par le Père Paul-Marie et contrôlée<br />
par un comité de bienfaisance sous les auspices <strong>du</strong> Département<br />
de l'hygiène.<br />
Nous avons donc dû, dès 1949, nous conformer à ce plan et<br />
la répartition que nous faisons de la dîme de l'alcool varie entre<br />
32,000 et 40,000 francs et est soumise à l'approbation <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong><br />
fédéral.<br />
En ce qui concerne la Maison Blanche, l'œuvre a été créée par<br />
le Père Paul-Marie en 1942, à un moment où notre asile de Pramont<br />
n'existait pas.<br />
Sur la dîme de l'alcool, un fonds avait déjà été constitué en<br />
vue <strong>du</strong> subventionnement d'asiles pour buveurs.. C'est ce qui a<br />
permis, la première année, pour faciliter le départ, de verser<br />
25,000, puis 20,000 francs à l'œuvre. Dans la suite, cette subvention,<br />
en raison de l'obligation de répartir le pro<strong>du</strong>it de la dîme<br />
à toutes les œuvres luttant contre l'alcoolisme a été ré<strong>du</strong>ite, ainsi<br />
que l'a relevé l'honorable motionnaire à 15,000 francs et en 1946,<br />
1947 et 1948 à 14,000 francs, ce qui représentait encore à l'époque<br />
environ le 50 % <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de la dîme.<br />
En 1949, il fallut se conformer à la nouvelle ordonnance fédérale<br />
et depuis lors le subside a été régulièrement, ainsi que cela<br />
vient d'être dit, de Fr. 8000.— par année. L'œuvre a eu, au début,<br />
énormément de difficulté à assurer l'équilibre de ses comptes. Le<br />
domaine comporte une exploitation agricole ; il a fallu créer des<br />
chemins, planter des arbres : abricotiers et autres arbres fruitiers.<br />
Pendant quelques années, l'entreprise eut beaucoup de peine à<br />
vivre.<br />
Actuellement, le Père Paul-Marie, en tout cas pour cette année<br />
1953, a réussi à équilibrer complètement ses comptes grâce aux<br />
subventions diverses qu'il reçoit et au subside <strong>du</strong> canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>.<br />
L'honorable interpellant avait signalé à la session de novembre,<br />
à la suite de la remise par le Père Paul-Marie de son rapport de<br />
gestion, que cet établissement arrivait à son dixième anniversaire.<br />
Mais entre temps le Chef <strong>du</strong> Département de l'hygiène avait<br />
demandé au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> de faire à cette occasion un versement<br />
supplémentaire à l'œuvre et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> avait décidé d'attribuer<br />
provisoirement un montant supplémentaire de 500 francs qui<br />
pourrait être augmenté suivant le résultat de la régie des alcools<br />
pour 1953. C'est d'ailleurs ce qui a été fait, le résultat ayant été<br />
favorable puisque le montant de la dîme a atteint 41,000 francs<br />
250
environ. L'œuvre recevra donc 1000 francs en plus de la subvention<br />
habituelle. Ce supplément sera le bienvenu parce que, si l'établissement<br />
a équilibré ses comptes, le Père Paul-Marie nous a signalé<br />
qu'il avait dû acheter cette année une installation de cuisine<br />
toute nouvelle, cuisinière électrique qui lui coûtait un peu plus<br />
de 2000 francs. Cette dépense, avec les dons recueillis et le montant<br />
que nous lui avons attribué, pourra être entièrement couverte.<br />
Le directeur de l'œuvre, le Père Paul-Marie, s'est d'ailleurs<br />
montré reconnaissant de l'appui reçu de l'<strong>Etat</strong>.<br />
Il y a quelques années, nous avons créé à Pramont un établissement<br />
pour l'internement administratif ; il y là-haut un certain<br />
nombre d'alcooliques que les communes font interner administrativement.<br />
Le résultat de la création de cet établissement est<br />
de décharger dans une mesure considérable la Maison Blanche.<br />
Dans cette dernière maison, ne sont reçus que les malades qui<br />
veulent bien volontairement s'y présenter. Cet établissement est<br />
moins un établissement de réé<strong>du</strong>cation, un établissement de prévention<br />
surtout, qu'un asile pour buveurs qui ne sont point récupérables,<br />
la plus grande partie des hommes qui sont là-haut — il<br />
y a quelques femmes également — sont des personnes d'un certain<br />
âge qui ne sont guère réé<strong>du</strong>cables.<br />
La façon d'ailleurs dont l'établissement est con<strong>du</strong>it au point<br />
de vue réé<strong>du</strong>cation ne permettrait guère de remettre ces gens<br />
dans le circuit.<br />
Nous voudrions relever ici que le Père Paul-Marie ne s'est<br />
pas seulement préoccupé de ces buveurs âgés, mais il a créé à<br />
Molignon l'établissement de Saint-Raphaël où il reçoit uniquement<br />
des enfants, des prédélinquants ou des enfants abandonnés<br />
dont nous avons également à nous occuper aux termes de l'ormalheureusement<br />
des enfants d'alcooliques. Nous versons donc<br />
également un subside à l'œuvre de Saint-Raphaël.<br />
Ainsi que vous l'avez vu par l'énumération des œuvres auxquelles<br />
la subvention ou le montant de la dîme doit aller, ces<br />
œuvres sont nombreuses ; il n'y a pas que l'internement des buveurs<br />
invétérés, il y a également d'autres œuvres auxquelles il<br />
faut songer et auxquelles il nous faut attribuer une part <strong>du</strong> subside.<br />
Je dois vous signaler que les dispensaires sont cités également<br />
dans la liste ; il s'agit de dispensaires anti-alcooliques qui doivent<br />
jouer dans la lutte contre l'alcoolisme, le même rôle que jouent<br />
les dispensaires antituberculeux déjà organisés dans notre canton.<br />
En ce moment, un comité d'initiative a mis sur pied un projet<br />
de création de dispensaires antialcooliques en <strong>Valais</strong> ; ce comité<br />
est à l'œuvre et prévoit l'ouverture en 1954 d'un premier dispensaire<br />
à Sion, dispensaire qui pourra ensuite essaimer dans d'au-<br />
251
très régions <strong>du</strong> canton. La dépense pour ce projet de dispensaire<br />
comporte, pour la première année, 17,500 fr. et pour le deuxième<br />
étage 32,000 fr. Le dispensaire n'étant pas encore en exploitation,<br />
nous avons prélevé sur la dîme de cette année un montant<br />
provisoire de 1800 francs que nous mettons en réserve pour subventionner<br />
cette œuvre dès le moment où elle sera définitivement<br />
mise sur pied.<br />
En vue de décharger les communes elles-mêmes qui doivent<br />
assumer une partie des frais pour l'internement administratif dans<br />
l'établissement cantonal, nous versons également une subvention<br />
à Pramont.<br />
Nous pouvons donc assurer M. le député Héritier que la lutte<br />
contre l'alcoolisme dans son ensemble a toute l'attention <strong>du</strong> Gouvernement,<br />
en particulier <strong>du</strong> Département de l'hygiène et également<br />
<strong>du</strong> Département qui doit subventionner ces œuvres.<br />
Nous continuerons donc à nous en préoccuper et je peux ajouter,<br />
pour terminer, que, très spontanément, le Père Paul-Marie, à<br />
la suite de l'intervention de M. le député Héritier, lui a écrit une<br />
lettre dont nous n'avons pas le texte mais dont le Père Paul-Marie<br />
nous a remis un extrait ; il déclare en résumé ceci :<br />
« En distribuant sa brochure sur la Maison Blanche à MM. les<br />
députés, le Père Paul-Marie n'avait d'autre intention que de renseigner<br />
ces Messieurs dans l'espoir que quelques-uns lui tendraient<br />
un coup de main, ou que les communes dont MM. les députés sont<br />
d'ordinaire les autorités dirigeantes verseraient un subside. De<br />
fait, trois députés ont envoyé leur obole et trois communes également<br />
ont fourni un subside appréciable : Sion Fr. 500.—, Riddes<br />
Fr. 200.— et Collombey-Muraz Fr. 60.—.<br />
» Le Père Paul-Marie estime que toute demande de crédit<br />
doit être adressée d'abord au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et, par celui-ci, au<br />
<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, surtout s'il s'agit de la Maison Blanche qui est<br />
visitée chaque année par une commission de patronage et de surveillance<br />
nommée par l'<strong>Etat</strong>. »<br />
Et, enfin, il dit ceci :<br />
» Le Père Paul-Marie a ses entrées libres à l'<strong>Etat</strong> et y a toujours<br />
été reçu avec sympathie et une grande compréhension pour<br />
ses projets. M. Gard, en particulier, mis en cause par M. Héritier,<br />
a prouvé le vif intérêt qu'il portait à la Maison Blanche en allant<br />
sur place se rendre compte des nécessités et possibilités de l'œuvre,<br />
ce qu'il fit également pour St-Raphaël. M. Héritier pourrait,<br />
ce semble, rendre mieux service à la cause dont il s'est fait le<br />
défenseur, en obtenant des communes un subside régulier pour<br />
252<br />
la Maison Blanche, comme cela se pratique dans les autres cantons.<br />
»<br />
Nous pouvons assurer M. le député Héritier que nous continuerons<br />
à soutenir cette œuvre ; il nous demande d'augmenter le<br />
subside à 10,000 francs pour l'année prochaine. La répartition se<br />
fait toujours pour un exercice qui va <strong>du</strong> 1 er juillet d'une année<br />
au 30 juin de l'année suivante ; nous ignorons le montant qui<br />
nous sera attribué et ne pouvons faire aucune promesse dans ce<br />
sens.<br />
Nous avons procédé à cette répartition tout récemment ; la<br />
décision <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> vient d'être prise au début de janvier,<br />
nous avons à cette occasion réparti le subside provenant de l'exercice<br />
1952/1953.<br />
La répartition est faite ; le montant versé au Père Paul-Marie<br />
pour la Maison Blanche est donc de 9000 francs pour cette année.<br />
Quant au montant de 10,000 francs que vous réclamez, il ne<br />
nous est pas possible de vous donner aujourd'hui un engagement<br />
formel à ce sujet car nous ignorons quels seront les bénéfices <strong>du</strong><br />
prochain exercice, mais nous retenons votre vœu pour y donner<br />
suite dans la mesure où nous le pourrons sans prétériter les autres<br />
institutions auxquelles nous devons venir en aide.<br />
Il s'est également créé à Sion, il y a deux ans, un établissement<br />
pour la mise en valeur des déchets de fruits, soit pour la<br />
fabrication de jus de fruits. On se doit d'aider l'agriculture en<br />
même temps que de lutter contre l'alcoolisme en tâchant de mettre<br />
à la disposition des familles des jus de pommes, de poires, de<br />
raisins, etc., boissons saines et sans alcool. Nous devons donc soutenir<br />
ce centre de pasteurisation prévu sous chiffre 3 de la liste<br />
des œuvres à subventionner.<br />
Donc, dans la mesure où les prochains résultats nous le permettront,<br />
nous veillerons à poursuivre et si possible à améliorer<br />
notre aide à la Maison Blanche, et comme le souhaite le Père<br />
Paul-Marie, sur un plan plus vaste, à doter le canton d'une loi<br />
efficace contre l'alcoolisme.<br />
Nous transmettrons ce dernier vœu à notre collègue <strong>du</strong> Département<br />
de l'hygiène.<br />
Nous pensons, par ces explications, avoir donné satisfaction à<br />
M. le député Héritier.<br />
(Longs applaudissements.)<br />
M. C. Héritier, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, j'ai enten<strong>du</strong> avec<br />
intérêt les explications que vient de nous donner l'honorable Chef<br />
253
<strong>du</strong> Département des finances et je me déclare entièrement satisfait<br />
de sa réponse.<br />
(Applaudissements.)<br />
L'ordre <strong>du</strong> jour appelle l'interpellation de M. de Roten sur<br />
le suffrage féminin.<br />
M. Pierre de Roten, député.<br />
Herr Grossratspräsident,<br />
Herren Staatsräte,<br />
Herren Grossräte,<br />
Ich muss Sie bitten, nach den Diskussionen materiellen und<br />
technischen Inhaltes, die wir heute vormittag gehabt haben,<br />
Ihren Geist ein bischen zu erheben zu einer etwas höheren Frage,<br />
zu der man nur Stellung nehmen kann, wenn man sich doch Mühe<br />
gibt, eine gewisse Höhe in der Diskussion zu wahren.<br />
Ich will hier nicht die Geschichte der ganzen Frauenstimmrechtsbewegung<br />
in der Schweiz wiederholen, ich werde nur den<br />
Schlusspunkt aufzeichnen, der <strong>du</strong>rch die letzte Abstimmung in<br />
Genf eigentlich herauskristallisiert worden ist und der sich folgendermassen<br />
darstellt.<br />
Die Frauenstimmrechtsbewegung befindet sich zur Zeit in der<br />
Schweiz in einer etwas unmöglichen — demokratisch unmöglichen<br />
— Situation, deren klarste und krasseste Darstellung das<br />
Ergebnis der letzten Genfer Abstimmung über diese Frage bietet.<br />
In Genf haben sich zuerst die Frauen über die Einführung<br />
des Stimmrechtes geäussert :<br />
35,972 waren dafür<br />
6,346 waren dagegen.<br />
Als dann die Männer über die Einführung des Frauenstimmrechts<br />
abstimmten, war das Resultat ebenso eindeutig, nur umgekehrt<br />
:<br />
17,967 Nein gegen<br />
13,133 Ja.<br />
Aus diesen vier Resultaten, die für die Stimmung in der<br />
Schweiz symptomatisch sind, gilt es für uns, die Konsequenzen<br />
zu ziehen :<br />
I. — Die erste Konsequenz ist, dass einem negativen Männermehr<br />
jede moralische, politische und auch rechtliche Bedeutung<br />
fehlt, wenn er in derartigem Gegensatz steht zum vorausgehenden<br />
Entscheid der Frauen. Wir reden hier vorderhand nicht von einer<br />
254
formellen Legitimität sondern von einer höhern, politisch-moralischen<br />
Legitimität, ohne die ein demokratisches Staatswesen nicht<br />
auskommen kann. Das « Nein » der Männer nach dem « Ja » der<br />
Frauen in einer Sache, die nur die Frauen angeht, ist ein derartiger<br />
Affront gegen die primitivsten demokratischen Spielregeln,<br />
dass man eine Analogie dazu am ehesten in dem Veto einer Besetzungsmacht<br />
erblicken könnte. Begreiflicherweise stellen sich<br />
daher die frauenrechtlerischen Kreise die Frage, wie das Ziel —<br />
die Gleichberechtigung — erreicht werden könnte, ohne <strong>du</strong>rch<br />
den formellen Engpass einer Männerabstimmung <strong>du</strong>rch zu müssen.<br />
IL — Wir haben uns diese Frage ganz konkret für die Verhältnisse<br />
im Kanton Wallis gestellt und sind dabei zu folgendem<br />
Resultat gekommen : Weder die Verfassung noch das Gesetz<br />
schliessen im Wallis die Frauen von den politischen Rechten aus.<br />
Im Gegenteil : unsere Verfassung redet überall nur von « Volk »<br />
und von « Volksabstimmung », womit rein grammatikalisch gesehen<br />
sicher das gesamte Volk und nicht nur die Männer zu verstehen<br />
sind. Auch unser kantonales Wahlgesetz vom Jahre "1938<br />
schliesst die Frauen von der Ausübung der politischen Rechte<br />
nicht aus. In seinem Art. 8 zählt es abschliessend auf, wer von<br />
der Ausübung der politischen Rechte ausgeschlossen sei : die<br />
Zuchthäusler, Armengenössigen, Bevormundeten usw. nach ganz<br />
bestimmten Kriterien und Voraussetzungen.<br />
Wir können daraus den Schluss ziehen, dass der bisherige Ausschluss<br />
der Frauen von den politischen Rechten kein schriftliches<br />
Recht darstellt, sondern reines Gewohnheitsrecht. (Wir haben<br />
nicht in allen schweizer Kantonen dieselbe gesetzliche Regelung.<br />
Basel-Stadt zum Beispiel schliesst die Frauen verfassungsmässig<br />
von allen politischen Rechten aus. Dort ist die politische Gleichberechtigung<br />
nur auf dem Weg einer Verfassungsänderung zu<br />
erreichen !)<br />
Wir können und müssen daraus den Schluss ziehen, dass bei<br />
uns im Wallis dieses Gewohnheitsrecht <strong>du</strong>rch ein neues Gewohnheitsrecht<br />
geändert werden kann, ohne dass wir im mindesten<br />
irgendeine Verfassungs- oder Gesetzesänderung vorzunehmen hätten.<br />
Wir müssen uns nur die Frage stellen, auf welchem Weg<br />
dieses neue Gewohnheitsrecht Recht werden kann, mit andern<br />
Worten, welches die Behörde ist, die unser Wahlgesetz anwendet.<br />
Die Antwort findet sich in unserm Wahlgesetz selbst : 50 Tage<br />
vor jeder Wahl oder Abstimmung hat der Gemeinderat einer jeden<br />
Gemeinde die Stimmliste aufzustellen und zu veröffentlichen.<br />
Innert zehn Tagen nach dieser Veröffentlichung kann jeder, der<br />
behauptet, zu Unrecht nicht auf dieser Liste zu stehen, verlangen,<br />
auf die Liste gesetzt zu werden, und es ist dann am Gemeinderat,<br />
255
erstinstanzlich über dieses Begehren zu entscheiden mit Rekursrecht<br />
an den Staatsrat.<br />
Jene Frauen also, die an einer Wahl oder Abstimmung teilnehmen<br />
wollen,' sollen innert der zehntägigen Anfechtungsfrist<br />
das Gesuch stellen, auf die Wahlliste aufgenommen zu werden,<br />
und es liegt dann in der Kompetenz des Gemeinderates jeder einzelnen<br />
Gemeinde, ob er beim bisherigen Gewohnheitsrecht bleibend<br />
das Begehren der Frau ablehnen, oder ob er mutig eine<br />
neue Praxis einschlagend, sie auf die Stimmregister eintragen will.<br />
Wir verlegen den Entscheid in dieser Sache vom anonymen<br />
Männer-Volk auf die Gemeinderäte in den einzelnen Gemeinden.<br />
Dabei sind wir uns bewusst, dass wir damit in die Hand der<br />
Gemeindebehörden einen wichtigen Entscheid legen. Aber nicht<br />
wir legen ihn in diese Hände, sondern der Gesetzgeber hat das<br />
getan.<br />
III. — Man wird nun vielleicht einwenden, der Weg, den wir<br />
hier vorschlagen, sei keineswegs neu und sei vom Bundesgericht<br />
schon abgelehnt worden. Das ist nicht wahr. Das Bundesgericht<br />
hat wohl einmal entschieden, es sei nicht willkürlich, wenn man<br />
eine Frau nicht auf die Stimmlisten eintrage, hingegen hat es sich<br />
überhaupt nie zur Frage geäussert, ob eine Frau <strong>du</strong>rch die Verwaltungsorgane<br />
einfach auf Grund der bestehenden Gesetze auf<br />
die Stimmregister gesetzt werden könne.<br />
IV. — Der Vorteil des von uns angedeuteten Weges gegenüber<br />
dem bisherigen springt in die Augen. In erster Linie werden<br />
da<strong>du</strong>rch nur jene Frauen, die es selber wünschen, auf die Stimmlisten<br />
gesetzt — d. h. in den « Schmutz der Politik gezerrt » wie<br />
unsere Gegner, die selber so gerne in diesem Schmutze sind, es<br />
sagen. Damit fällt zum vorne herein jenes Argument weg, das die<br />
Männerrechtler so gern bringen : das Frauenstimmrecht brächte<br />
die ganze politische Struktur des Landes ins Wanken und treibe<br />
die Frauen aus dem Haushalt. Denn bei unserm Vorschlage wird<br />
ja normalerweise die politische Gleichberechtigung nur von einer<br />
Anzahl Frauen verlangt werden, die entweder <strong>du</strong>rch ihre Bil<strong>du</strong>ng<br />
oder <strong>du</strong>rch ihre persönliche Stellung dazu besonders geeignet<br />
sind. Vielleicht wird auch einmal bei einer Wahl oder Abstimmung,<br />
welche die Interessen der Frauen besonders berührt, die<br />
Wahlbeteiligung der Frauen stärker sein. Jedenfalls aber wird für<br />
die Männer kein Grund bestehen, Angstträume zu haben über den<br />
Einbruch der weiblichen Horden in ihr politisches Revier. Dann<br />
trägt aber dieser Weg auch der Natur des Stimmrechtes Rechnung.<br />
Wir reklamieren ja nicht das Stimmrecht für die Frauen<br />
aus blöder Gleichmacherei, sondern weil wir finden, in einer De-<br />
256
mokratie solle jeder, der es wolle, zu einer Wahl oder einer Vorlage<br />
sein Wort zu sagen haben.<br />
Endlich ist aber dieser Weg auch viel begehbarer, weil es<br />
genügt, in einem Gemeinderat eine Mehrheit zu überzeugen, d. h.<br />
je nach dem 3 oder 4 oder 5 Männer, die man mit Namen nennen<br />
kann, statt dass man wie bisher ein anonymes Männerstimmvolk<br />
zu beeinflussen hatte, das halb gutartig, halb zynisch den Argumenten<br />
zuhörte, und dann vielleicht am Abstimmungstag beim<br />
Skifahren oder noch im Bett war.<br />
Gegenüber einem kleinen Kollegium lassen sich viel leichter<br />
systematische Ueberzeugungskünste anwenden, und es hiesse die<br />
Entschlossenheit der Frauen unterschätzen, wenn sie es nicht fertig<br />
brächten, drei, vier, fünf oder sechs noch so rabiate Antifeministen<br />
auf ihre Seite zu bringen.<br />
Das Wallis hat hier eine Gelegenheit, in der ganzen Schweiz<br />
bahnbrechend zu sein, da unsere Gesetze von unsern Vorfahren<br />
weise und elastisch gemacht wurden.<br />
Das Wallis hat als einziger Stand der Schweiz früher einmal<br />
die politischen Rechte der Frauen gekannt ; möge es als erster<br />
Kanton der Schweiz seinen Frauen diese Rechte wieder geben.<br />
Das ist das Wesen meiner heutigen Interpellation, die ich mir<br />
gestatten werde ganz kurz auf französisch zu wiederholen.<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les députés,<br />
Je me permets de vous expliquer en quelques mots le sens de<br />
mon intervention au sujet <strong>du</strong> suffrage féminin.<br />
Comment sortir de l'impasse ?<br />
La situation actuelle <strong>du</strong> féminisme en Suisse est caractérisée<br />
le plus nettement par les résultats des deux derniers votes de<br />
Genève :<br />
Les femmes ont dit<br />
35,972 fois oui<br />
6,346 fois non<br />
Mais les hommes ont voté<br />
17,967 fois non<br />
13,133 fois oui<br />
Est-il logique que 17,000 citoyens puissent priver 36,000<br />
citoyennes de leurs droits politiques ? Cette constatation n'appelle<br />
pas d'autres commentaires, elle est suffisamment éloquente.<br />
On ne peut se méprendre sur le sens de ces deux votes : les<br />
femmes, elles, veulent l'égalité des droits politiques ; les hommes,<br />
eux, préfèrent en majorité garder ce privilège pour eux seuls. Ce<br />
257
ésultat qui s'est exprimé clairement et en chiffres à Genève correspondra<br />
à peu près à la mentalité de toute la Suisse.<br />
Devant cette situation, il est normal que les femmes se redemandent<br />
une fois de plus si vraiment les droits politiques ne peuvent<br />
leur être accordés que par les hommes, c'est-à-dire par un<br />
vote affirmatif des hommes.<br />
Or, à moins de se placer à priori sur un point de vue d'inégalité,<br />
il est assez malaisé de voir comment on peut justifier<br />
moralement un vote masculin sur la question.<br />
I. — En se plaçant sur le plan juridique ou moral, il est évident<br />
que les femmes n'auront pas le droit de vote de par l'attribution<br />
qui pourrait leur en être faite par les hommes. Une telle<br />
conception des hommes concédant les droits politiques aux femmes<br />
comme les rois donnaient autrefois telle ou telle parcelle de<br />
la souveraineté à un féodal est tout à fait inconciliable avec notre<br />
conception de l'<strong>Etat</strong>, dont la base est le peuple, c'est-à-dire l'ensemble<br />
des citoyens et non seulement des électeurs. Admettre que<br />
les hommes peuvent attribuer ou refuser les droits politiques aux<br />
femmes signifie que les hommes pourraient les leur retirer de<br />
nouveau. Or une telle idée est absolument inconcevable. Le principe<br />
démocratique veut que le « peuple » approuve soit tacitement<br />
soit explicitement une loi. Or quel « peuple » doit approuver<br />
la loi disant que les hommes et les femmes formeront à l'avenir<br />
le « peuple » ? Sans aucun doute un « peuple » composé des hommes<br />
et des femmes, et non seulement un « peuple » composé des<br />
hommes.<br />
On a malheureusement admis, jusqu'à maintenant, que c'était<br />
le « peuple-hommes » qui devait approuver une telle modification.<br />
Mais cette croyance provient de ce que l'on a surestimé le facteur<br />
purement chronologique par rapport au facteur moral ou politique.<br />
En chronologie pure on peut soutenir que les hommes doivent<br />
voter le suffrage féminin puisque au moment <strong>du</strong> vote les<br />
femmes n'auraient pas encore ce droit. Mais c'est là une considération<br />
tout à fait artificielle et formaliste qui ne résiste pas à<br />
un examen moral et politique. Car le dilemme qui se poserait<br />
serait celui-ci : Est-ce le « peuple » d'avant le vote ou le peuple<br />
d'après et selon le vote qui doit approuver une loi ? Je penche<br />
pour ce dernier, car ce qui importe c'est la légitimité matérielle<br />
d'une loi et non sa légitimité formelle. Or cette légitimité matérielle<br />
n'est là que si la loi correspond à la volonté <strong>du</strong> « peuple »<br />
qui sera régi par elle, c'est-à-dire <strong>du</strong> « peuple » après le vote.<br />
Sinon on arriverait au résultat peu satisfaisant de ne jamais savoir<br />
au juste si la loi sous laquelle on vit correspond à la volonté <strong>du</strong><br />
258
« peuple » puisqu'elle n'aurait été adoptée que par un « peuple »<br />
entièrement différent, c'est-à-dire composé uniquement d'hommes.<br />
Ces considérations peuvent sembler très abstraites. Elles s'imposent<br />
toutefois à quiconque se pose la question, comment l'égalité<br />
politique des femmes en Suisse peut être réalisée.<br />
Et il est consolant pour tout partisan <strong>du</strong> féminisme de se dire<br />
que le peu de progrès fait en Suisse dans le domaine <strong>du</strong> suffrage<br />
féminin s'explique par cette erreur initiale dans la position de la<br />
question. Il n'y a qu'un « peuple » qui puisse moralement- et juridiquement<br />
refuser ou adopter le suffrage féminin, c'est le peuplé<br />
composé des hommes et des femmes. Les 21 votes masculins intervenus<br />
dans les cantons peuvent impressionner un formaliste <strong>du</strong><br />
droit. Un observateur juste se dira tout simplement que l'on a<br />
mal posé la question vingt et une fois.<br />
II. — Mais il y a plus : en <strong>Valais</strong> aucune loi n'exclut les femmes<br />
des droits politiques. (Ce n'est pas ainsi dans tous les cantons.<br />
La Constitution et la loi électorale de Bâle, par exemple,<br />
excluent formellement les femmes des droits politiques.) La Constitution<br />
valaisanne parle <strong>du</strong> « peuple » et de la « votation populaire<br />
», ce qui, <strong>du</strong> moinS à première vue, englobe aussi les femmes.<br />
Le texte allemand parle de « Volk », ce qui est tout aussi général.<br />
La loi électorale, elle, parle d'électeurs et de « citoyens ». Ces mots<br />
« électeurs » et « citoyens » ne signifient pas nécessairement des<br />
mâles. D'innombrables textes législatifs employent les mots « débiteur<br />
», « créancier », « acheteur », « vendeur », « emprunteur »,<br />
« prêteur », « donateur », « bailleur », « fermier » pour les deux<br />
sexes et il ne serait jamais venu à l'idée de quelqu'un de dire<br />
que les règles <strong>du</strong> Code des obligations ne s'appliquent pas aux<br />
dames puisque les textes ne mentionnent nulle part les « vendeuses<br />
», « acheteuses », « créancières » et « débitrices » !<br />
Il s'en suit que si la femme est exclue en droit valaisan des<br />
droits politiques, cette exclusion repose non sur <strong>du</strong> droit écrit<br />
mais uniquement sur <strong>du</strong> droit coutumier. Ce détail est absolument<br />
important car si une loi écrite ne peut être modifiée que par une<br />
loi écrite, une loi coutumière, elle, peut être modifiée par une<br />
nouvelle coutume, par une nouvelle jurisprudence !<br />
La situation pour la femme en <strong>Valais</strong> est donc la suivante :<br />
notre loi électorale prévoit que 50 jours avant une votation ou<br />
une élection le conseil communal doit établir et publier la liste<br />
électorale. Dans les dix jours qui suivent cette publication les<br />
citoyens qui estiment que par erreur ils n'ont pas été portés sur<br />
cette liste peuvent demander au conseil communal à y être portés.<br />
Il faut donc que dans ces dix jours après la publication des listes<br />
259
électorales les femmes demandent par un écrit motivé à être portées<br />
sur les listes électorales. Ce sera alors au conseil communal<br />
de chaque commune de faire le premier pas courageux et de porter<br />
une femme sur la liste électorale.<br />
On reprochera peut-être à ce chemin d'être injuste en disant :<br />
« ou toutes ou aucune ! » Mais ce reproche tombe à faux. Car en<br />
premier lieu on peut dire que la femme qui ne fait pas la demande<br />
d'être électrice ne subit aucune injustice si elle n'est pas admise<br />
à voter.<br />
On pourra aussi dire qu'inégalité il y a puisque dans certaines<br />
communes le conseil admettra les électrices tandis que dans d'autres<br />
il ne les admettra pas. Cela est vrai, mais chaque admission<br />
d'une seule femme sur une liste électorale sera un peu d'injustice<br />
en moins, ce qui vaut bien une petite inégalité. Chaque femme<br />
qui est en moins privée des droits politiques rétablit un peu<br />
l'injustice existante qui sera complètement supprimée le jour où<br />
toutes les femmes qui en font la demande seront admises sur les<br />
listes électorales. Ce chemin que nous indiquons tient compte de<br />
la dignité indivi<strong>du</strong>elle de chaque personne humaine. Ce que les<br />
féministes veulent ce n'est pas faire entrer par fournées les femmes<br />
dans la vie politique, mais qu'aucune femme ne se voie refuser<br />
le droit de dire son mot uniquement parce qu'elle est femme.<br />
On nous opposera peut-être que le Tribunal fédéral a déjà<br />
condamné cette procé<strong>du</strong>re. Ce n'est pas vrai. Le Tribunal fédéral<br />
a eu à se prononcer une fois sur un recours de droit public fait<br />
par une femme à laquelle on refusait l'inscription dans le registre<br />
électoral. La recourante fut, il est vrai, déboutée, mais la question<br />
avait été examinée par le Tribunal fédéral uniquement sous l'angle<br />
de l'arbitraire. C'est-à-dire que le Tribunal fédéral a dit que le<br />
refus de porter une femme dans le registre électoral n'était pas<br />
arbitraire puisque cela avait toujours été pratiqué comme cela en<br />
Suisse. Mais le Tribunal fédéral ne s'est jamais prononcé sur la<br />
question positive s'il serait anticonstitutionnel de porter une femme<br />
sur les registres électoraux. Et cet arrêté <strong>du</strong> Tribunal fédéral<br />
date d'ailleurs de l'an de grâce 1887 et l'on peut supposer que<br />
l'air <strong>du</strong> palais de Mont-Repos en 1954 sera tout de même un peu<br />
plus féministe qu'en 1887. Ce chemin nous reste donc grand ouvert<br />
et je crois que nous devrions nous hâter de le prendre.<br />
Il présente en effet un autre grand avantage psychologique :<br />
les hommes ne voient plus en esprit comme un raz-de-marée une<br />
mer de jupons se déverser dans les enceintes politiques, mais peuvent<br />
constater que celles qui demandent à dire leur mot en politique<br />
sont telles et telles femmes intelligentes, travailleuses et<br />
débrouillardes, celles en un mot que nous admirons le plus. Il pré-<br />
260
sente un autre avantage, pratique celui-là. Inutile désormais de<br />
persuader de la justesse de nos revendications toute une masse<br />
d'hommes, tantôt cynique tantôt vulgaire, tantôt désintéressée.<br />
Dans chaque commune on sait que ceux qu'il importe de conquérir<br />
ce sont les conseillers communaux. Il y en aura cinq, sept,<br />
neuf, ou plus, mais toujours un nombre qui reste à la portée de<br />
la persuasion humaine. C'est sur ces conseillers que l'on dirigera<br />
à l'avenir les batteries de notre persuasion. Gagner 20,000 électeurs<br />
c'est une tâche surhumaine. Gagner trois, quatre ou sept conseillers<br />
c'est la tâche qui reste dans la limite des forces de chacun.<br />
Le moment est d'ailleurs aujourd'hui absolument propice pour<br />
notre plan : le <strong>Conseil</strong> fédéral n'a-t-il pas dans une ordonnance <strong>du</strong><br />
26 janvier de cette année, et se basant sur un arrêté <strong>du</strong> 29 septembre<br />
1934, décrété que les femmes seraient aussi mobilisées dans<br />
le service de protection aérien ?<br />
C'était jusqu'à présent l'argument-massue de ceux qui ne voulaient<br />
pas intro<strong>du</strong>ire le suffrage féminin par la voie de l'interprétation<br />
que dans ce cas le service militaire pourrait aussi être ren<strong>du</strong><br />
obligatoire pour les femmes en vertu de l'art. 18 de la Constitution<br />
qui dit que « tout* Suisse » est astreint au service militaire.<br />
Or, que voyons-nous si ce n'est qu'un service militaire restreint<br />
est intro<strong>du</strong>it justement pour les femmes en vertu de cet art. 18<br />
de la Constitution !<br />
Si donc le Département militaire ne craint pas la méthode<br />
interprétative pour astreindre les femmes au service militaire,<br />
pourquoi les femmes ne feraient-elles pas de même pour arriver<br />
enfin à leurs droits politiques ?<br />
III. — Il faut donc que les organisations féministes de notre<br />
canton étudient la composition de nos conseils communaux. Dans<br />
quelle commune aurons-nous le plus de chance ? Sera-ce dans une<br />
grande ou dans une petite ? Cette commune-là pourrait être fière :<br />
elle figurerait au Livre d'Or <strong>du</strong> mouvement féministe et aurait<br />
prouvé que le fédéralisme, l'indépendance ne sont pas encore de<br />
vains mots en <strong>Valais</strong>.<br />
Il faudrait aussi qu'un mémoire-type soit élaboré, que chaque<br />
femme n'aurait qu'à copier et à déposer au greffe communal.<br />
Nous terminons ce « bref » exposé par le souhait ardent qu'il<br />
se trouve dans chaque commune au moins une demi-douzaine de<br />
femmes vaillantes qui demanderont à la prochaine élection à être<br />
portées sur les listes électorales et qu'il se trouvera un nombre<br />
de conseils communaux pour oser innover et je leur dis : « De<br />
l'audace, et encore de l'audace ! »<br />
261
Voilà, Messieurs, le sens de mon intervention ; ce n'est pas une<br />
modification de la loi que je vous propose, bien que ce soit une<br />
motion que j'aie déposée, mais c'est plutôt, si je puis m'exprimer<br />
ainsi, une modification de la loi « coutumière » que je suggère à<br />
ceux d'entre vous qui font partie de conseils communaux et qui<br />
seront appelés à trancher les demandes que des femmes soumettront<br />
à votre autorité et à votre décision.<br />
(Longs applaudissements.)<br />
M. le Président Revaz.<br />
Messieurs les députés, avant de donner la parole au représentant<br />
<strong>du</strong> Gouvernement, je voudrais d'abord apporter une précision.<br />
M. le député de Roten, au commencement de cette session, m'a<br />
demandé de bien vouloir lui laisser développer son interpellation<br />
concernant le suffrage féminin. Mais je constate qu'il a parlé de<br />
motion.<br />
Je pense donc que M. de Roten est d'accord avec le Président<br />
et que nous pouvons considérer son intervention comme une<br />
interpellation.<br />
Evidemment on parle depuis bien des années d'une motion,<br />
déjà en 1945. Je demande à M. de Roten s'il veut considérer son<br />
intervention comme une interpellation, cela permettrait à l'Assemblée<br />
de demander, si elle le désire, la discussion générale.<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert.<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les députés,<br />
Un peu partout en Suisse, sur le plan fédéral comme sur le<br />
plan cantonal, la question <strong>du</strong> droit de vote et de l'éligibilité des<br />
femmes est à l'ordre <strong>du</strong> jour.<br />
La seconde guerre mondiale, comme l'avait fait la première, a<br />
donné à cette question un regain d'actualité.<br />
Intro<strong>du</strong>it en Suède vers le milieu <strong>du</strong> siècle dernier déjà, le<br />
suffrage féminin est accueilli en Angleterre et en Allemagne après<br />
1918. Dans la suite, c'est la France, longtemps réfractaire, qui a<br />
franchi le pas. La Suisse est aujourd'hui, avec l'Espagne, le seul<br />
pays d'Europe où les femmes ne jouissent pas encore <strong>du</strong> droit de<br />
vote. Si attachés que soient les Suisses à leurs anciennes traditions,<br />
l'exemple de pays voisins ne pouvait les laisser indifférents. C'est<br />
pourquoi partisans et adversaires <strong>du</strong> suffrage féminin s'affrontent.<br />
Un nombre considérable d'arguments militent en faveur ou<br />
contre ce suffrage. Le <strong>Conseil</strong> fédéral, les Chambres fédérales se<br />
sont occupés <strong>du</strong> problème. Dans plusieurs cantons, le parlement<br />
262
et les électeurs se sont déjà prononcés. La" question est aujourd'hui<br />
officiellement posée en <strong>Valais</strong>.<br />
Les raisons que l'on allègue pour combattre le suffrage féminin<br />
sont en résumé les suivantes :<br />
1. La femme a sa place naturelle au foyer. Son rôle est d'être<br />
épouse, mère de famille et maîtresse de maison. C'est en dirigeant<br />
convenablement son ménage et en donnant une bonne<br />
é<strong>du</strong>cation à ses enfants qu'elle sera le plus utile au pays.<br />
2. La tâche de l'homme est différente de celle de la femme. L'homme<br />
pourvoit à l'entretien de la famille, la protège contre les<br />
dangers extérieurs et la représente. La femme s'occupe de l'intérieur.<br />
L'ingérance de la femme dans les affaires politiques serait<br />
un motif de discorde entre les époux.<br />
3. La femme n'est pas faite pour la politique. Elle se laisse trop<br />
guider par le sentiment et ne s'intéresse guère aux questions<br />
abstraites.<br />
4. Les Suissesses, même si elles ne jouissent pas <strong>du</strong> droit de vote,<br />
ne sont nullement dépourvues de droits. Au point de vue professionnel,<br />
elles disposent de nombreuses possibilités. Les fonctions<br />
élevées que beaucoup d'entre elles occupent en sont la<br />
preuve. Même au point de vue politique, elles peuvent jouer<br />
un rôle grâce à leur influence sur leur mari, leurs fils et leurs<br />
frères.<br />
5. Il n'est nullement indispensable que la Suisse imite les pays<br />
voisins. Jusqu'à présent notre pays a été bien dirigé et il n'y a<br />
aucune raison de ne pas continuer à faire confiance aux hommes.<br />
Sans expérience politique, investies <strong>du</strong> droit de vote, les<br />
femmes ne manqueraient pas d'aller grossir la masse des électeurs<br />
inconscients.<br />
6. Le droit de vote n'est pas seulement une prérogative mais aussi<br />
une charge. Or, la femme d'aujourd'hui a déjà suffisamment de<br />
tâches à remplir et elle préfère laisser à l'homme les devoirs<br />
<strong>du</strong> citoyen.<br />
A ces arguments, les défenseurs <strong>du</strong> suffrage féminin rétorquent<br />
en substance ce qui suit :<br />
1. Il y a déjà longtemps que l'activité de la femme suisse dépasse<br />
le cadre <strong>du</strong> ménage. Plus de la moitié des femmes âgées de plus<br />
de 20 ans gagnent leur vie par leur travail et le tiers environ<br />
des personnes qui exercent une activité professionnelle sont des<br />
femmes. L'économie suisse ne pourrait plus se passer <strong>du</strong> travail<br />
de la femme. Celle-ci assume des responsabilités, des charges<br />
et des obligations. Il est dès lors juste qu'elle ait son mot à<br />
dire dans les affaires publiques.<br />
263
2. La femme a, surtout pendant les années de guerre, pris l'habitude<br />
de s'intéresser à des questions antérieurement réservées<br />
aux hommes. Les services éminents qu'elle a ren<strong>du</strong>s dans une<br />
foule de domaines prouvent ses capacités.<br />
3. Comme maîtresse de maison et mère de famille, la femme ne<br />
peut se désintéresser des lois dont l'influence se répercute sur<br />
les détails de sa vie journalière, la sécurité et la prospérité de<br />
son ménage, l'é<strong>du</strong>cation de ses enfants. Ce n'est pas en limitant<br />
ses préoccupations au cercle étroit de la famille, mais en s'intéressant<br />
aux questions qui regardent l'ensemble de la société,<br />
que la femme sera en mesure de faire de ses enfants non pas<br />
des égoïstes mais des hommes et des citoyens.<br />
4. La Suisse est l'un des deux seuls pays d'Europe où les femmes<br />
ne possèdent pas encore le droit de vote. Or, partout où il a<br />
été intro<strong>du</strong>it, le suffrage féminin a donné de bons résultats.<br />
Ni la paix <strong>du</strong> ménage ni la dignité de la femme n'en ont souffert.<br />
La physionomie des partis n'en a guère été modifiée. Les<br />
femmes sont en général favorables aux progrès sociaux.<br />
5. De même qu'ils collaborent dans le sein de la famille, l'homme<br />
et la femme doivent collaborer en matière politique et sociale.<br />
Le fait qu'ils voient et jugent les choses sous un angle différent<br />
n'est pas une raison d'écarter sans autre l'opinion de la femme.<br />
Les questions qui intéressent toute la population doivent être<br />
traitées en tenant compte de l'opinion de l'ensemble de cette<br />
dernière.<br />
6. L'octroi des droits politiques à la femme est un postulat de la<br />
justice, de la dignité humaine, de la démocratie et de la sagesse<br />
politique. Les grandes tâches sociales de l'avenir ne sauraient<br />
être abordées sans la collaboration de la femme.<br />
Que faut-il penser de ces arguments ? Leur valeur respective<br />
est différemment appréciée selon la mentalité, l'é<strong>du</strong>cation, le<br />
milieu social, les conditions d'existence, etc.<br />
C'est ainsi que, là où la famille n'a pas encore été démembrée<br />
au profit de l'indivi<strong>du</strong> et où son chef garde toute son ancienne<br />
autorité, le vote des femmes s'imposera avec moins de force que<br />
là où il n'y a plus « ni chefs ni épouses mais uniquement des indivi<strong>du</strong>s<br />
égaux, indépendants les uns des autres, mus chacun par leurs<br />
propres pensées et vivant chacun leur vie particulière ». Dans une<br />
société organisée de la sorte, le suffrage féminin est non seulement<br />
logique, mais nécessaire.<br />
Par ailleurs il est incontestable que l'évolution des mœurs, qui<br />
enlève la femme à son foyer et l'oblige à travailler à l'égal de<br />
264
l'homme pour subvenir à son entretien ou à celui <strong>du</strong> ménage, évolution<br />
qui est l'un des principaux arguments en faveur <strong>du</strong> suffrage<br />
féminin, est moins prononcée en <strong>Valais</strong> que dans les grandes villes<br />
et les régions in<strong>du</strong>strielles. Aujourd'hui comme autrefois, en dehors<br />
de quelques exceptions, le <strong>Valais</strong> reste un pays agricole où la femme,<br />
tout en se soumettant à un <strong>du</strong>r labeur, reste avant tout épouse<br />
et mère de famille. Les femmes exerçant une profession libérale y<br />
sont peu nombreuses. Dans les usines la main-d'œuvre reste surtout<br />
masculine. Les assemblées féminines sont plutôt rares et lorsque<br />
nos épouses, nos mères et nos filles se rencontrent, elles parlent<br />
moins des grands problèmes que de leurs propres affaires.<br />
C'est pourquoi les <strong>Valais</strong>annes, à part de nombreuses exceptions,<br />
j'en conviens, sont peut-être moins impatientes que d'autres<br />
d'obtenir les droits politiques.<br />
Mais cette circonstance n'est pas déterminante. Les révolutions<br />
en effet, même les plus salutaires, se font en général par la volonté<br />
de quelques chefs. La masse se borne à regarder faire et à s'adapter<br />
tant bien que mal à la situation nouvelle.<br />
Aussi ne voyons-nous pas pourquoi le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, et sur<br />
l'initiative de ce dernier, l'ensemble des électeurs <strong>du</strong> canton, n'accorderaient<br />
pas le droit de vote aux <strong>Valais</strong>annes avant qu'elles<br />
ne le demandent à cor et à cri. (Applaudissements.) L'essentiel est<br />
que la réforme paraisse utile. Or, bien qu'il soit difficile de se<br />
rendre compte à priori des conséquences de l'octroi <strong>du</strong> droit de<br />
vote aux femmes, nous n'en sommes pas moins persuadé que le<br />
suffrage féminin, <strong>du</strong> moins en matière de votations, constitue un<br />
facteur de progrès. Lorsque l'occasion leur en sera donnée, les<br />
<strong>Valais</strong>annes ne manqueront pas de remplir leurs devoirs de citoyennes<br />
avec conscience et dignité.<br />
Au surplus, il faut bien le reconnaître, le féminisme, que ce<br />
soit par la volonté tenace de ses partisans ou les mérites de la<br />
femme, triomphe presque partout dans le monde et il ne tardera<br />
pas à gagner la partie en Suisse également. Il serait vain dans ces<br />
conditions de le combattre en <strong>Valais</strong>, sous prétexte que les mœurs<br />
y ont moins évolué qu'ailleurs et que nos femmes ne le réclament<br />
point.<br />
La seule question qui se pose à notre avis est celle de savoir<br />
si notre canton doit prendre les devants et prêcher d'exemple en<br />
accordant sans plus tarder aux <strong>Valais</strong>annes les droits politiques<br />
en matière cantonale et communale, ou s'il est préférable d'attendre<br />
que la question soit résolue sur le terrain fédéral.<br />
Il s'agit là moins d'une question de principe que d'une question<br />
pratique.<br />
265
Tout d'abord il existe plusieurs degrés dans l'acquisition des<br />
droits politiques. Il y a le droit de vote en matière de votations<br />
qui permettrait à la femme d'avoir son mot à dire dans toutes les<br />
questions intéressant la collectivité au sujet desquelles le peuple<br />
est consulté ; il y a le droit de vote en matière d'élections, qui<br />
entraînerait la participation directe de la femme aux luttes politiques<br />
et qui, de ce fait, est tout particulièrement combattu par les<br />
adversaires <strong>du</strong> suffrage féminin. Il y a enfin Véligibilité, qui mettrait<br />
la femme sur le même pied que l'homme, dans le domaine<br />
politique, et lui permettrait de revendiquer n'importe quelle<br />
charge.<br />
Il y a beaucoup de partisans <strong>du</strong> suffrage féminin en matière<br />
de votations, qui préféraient voir la femme rester à l'écart des<br />
luttes politiques. D'autres sont d'avis que la femme devrait aussi<br />
pouvoir voter en matière d'élections, car l'exercice de ce droit ne<br />
l'empêcherait nullement de remplir ses devoirs naturels. Par contre,<br />
ils ne voudraient pas qu'elle ait la possibilité de briguer les<br />
charges politiques qui, à leur avis, devraient rester l'apanage de<br />
l'homme.<br />
Etant données ces différentes manières de le résoudre, on peut<br />
se demander s'il serait opportun de poser d'ores et déjà le problème<br />
sur le terrain cantonal, pour arriver peut-être à une solution<br />
autre que celle qui sera adoptée sur le terrain fédéral.<br />
Ne serait-il pas souhaitable que la femme jouisse des droits<br />
politiques pour les affaires cantonales dans la même mesure que<br />
pour les affaires fédérales ?<br />
D'autre part, le suffrage féminin est inconciliable avec le texte<br />
actuel de notre Constitution. Il faudra donc modifier cette dernière,<br />
puis la loi électorale, ce qui demandera un certain temps.<br />
M. le député Pierre de Roten prétend que, <strong>du</strong> point de vue<br />
constitutionnel et légal, rien ne s'oppose à ce que, dans notre canton,<br />
le droit de vote soit reconnu aux femmes. Seule la tradition<br />
réserverait ce droit aux hommes.<br />
Juridiquement toutefois cette thèse n'est guère soutenable.<br />
En réalité le droit de vote est réservé aux hommes par la Constitution<br />
de 1907 et la loi électorale de 1938 aussi bien que par la<br />
tradition. «<br />
L'art. 88 de cette Constitution, qui est la base des droits politiques,<br />
a la teneur suivante : « Le citoyen peut exercer ses droits<br />
politiques à l'âge de vingt ans révolus.<br />
» Tout électeur est éligible aux fonctions publiques. »<br />
Notre Constitution reconnaît donc le droit de vote aux citoyens.<br />
Or le mot « citoyen » ne s'applique pas indifféremment aux hommes<br />
et aux femmes. II y a un correspectif féminin qui est « citoyen-<br />
266
«e». Le citoyen, d'après le Larousse, est celui qui habite une cité,<br />
qui jouit <strong>du</strong> droit de cité, tandis que, toujours d'après le Larousse,<br />
la citoyenne est celle qui jouit de ces mêmes prérogatives.<br />
M. le député de Roten, bien que féministe convaincu — c'est<br />
tout à son honneur — ne serait certainement pas d'accord que je<br />
l'appelle « citoyenne ». Aussi bien ne peut-il prétendre que, en<br />
accordant le droit de vote et celui d'être élu aux citoyens, le législateur<br />
l'a, par le fait même, accordé aux citoyennes.<br />
La loi électorale <strong>du</strong> 1 er juillet 1938 dispose, elle aussi, à ses<br />
art. 2 et 3, que « sont électeurs en matière cantonale et communale<br />
les citoyens suisses âgés de 20 ans révolus et domiciliés dans<br />
la commune depuis trois mois ».<br />
Le raisonnement à propos de ces articles est donc le même.<br />
Il en résulte que, pour accorder le droit de vote aux femmes, dans<br />
notre canton, il faut modifier la Constitution et la loi électorale<br />
de 1938.<br />
Au reste, même si le droit de vote n'était réservé aux hommes<br />
que par une tradition immémoriale, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ne saurait<br />
rompre tout d'un coup, de sa propre autorité, cette tradition.<br />
Le peuple valaisan, qui vient de montrer une fois de plus le<br />
20 décembre écoulé combien il est attaché à ses droits, quel prix<br />
il accorde au referen<strong>du</strong>m obligatoire, n'admettrait pas que l'on<br />
reconnaisse aux femmes le droit de vote par un tour de passepasse.<br />
Et il aurait raison.<br />
Je suis d'ailleurs convaincu que les femmes elles-mêmes ne<br />
voudraient pas de cette procé<strong>du</strong>re, c'est-à-dire d'entrer dans le<br />
corps électoral par la porte de service. Si nos épouses, nos filles<br />
et nos sœurs doivent un jour voter dans notre canton, il faut que<br />
cela se fasse par le libre consentement <strong>du</strong> souverain, c'est-à-dire<br />
jusqu'à nouvel ordre, des électeurs.<br />
L'octroi <strong>du</strong> droit de vote aux femmes est une question de<br />
justice. Ce droit existe aujourd'hui dans la plupart des pays civilisés<br />
et il n'est pas à ma connaissance qu'il ait donné lieu à des<br />
abus ni à un bouleversement de l'ordre établi. Il n'est nullement<br />
question, comme l'affirment d'aucuns, d'intervertir les tâches naturelles<br />
de l'homme et de la femme. Il s'agit simplement de permettre<br />
aux femmes d'avoir leur mot à dire dans les affaires <strong>du</strong> pays,<br />
qui les intéressent au même titre que 'les hommes. A l'heure où<br />
un très grand nombre de femmes doivent gagner leur vie et, souvent<br />
même, celle de la famille par leur travail professionnel et<br />
où elles reçoivent une instruction égale à la nôtre, il paraît non<br />
seulement injuste, mais illogique de leur refuser le droit de vote.<br />
Pour l'heure, il s'agit toutefois de savoir comment s'y prendre<br />
pour le leur accorder.<br />
267
Si elles le possèdent depuis longtemps dans les pays voisins,<br />
cela est dû, chacun le sait, au fait que le Parlement a pu le leur<br />
accorder sans recourir à une votation populaire.<br />
Dans maints cantons suisses le Parlement s'est montré aussi<br />
généreux que ceux de France, d'Italie, etc. Mais le peuple masculin<br />
s'est jusqu'ici montré irré<strong>du</strong>ctible dans le vote secret. C'est ce<br />
qui s'est passé à Genève en 1952.<br />
Qu'il y ait une part d'égoïsme dans cette attitude, cela est<br />
incontestable, reconnaissons-le, parce que l'homme se refuse à<br />
abandonner l'une de ses dernières prérogatives.<br />
Le peuple <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> est, chacun le sait, plus traditionaliste<br />
qu'aucun autre et il paraît improbable que, à l'heure actuelle, il<br />
se résoudrait à accorder aux femmes le droit de vote qu'elles<br />
réclament.<br />
Il convient donc d'agir pour le moment par la propagande<br />
afin d'avoir dans un avenir qui ne soit pas trop éloigné à obtenir<br />
une modification de la Constitution et de la loi électorale.<br />
Cette question a marqué une nette évolution ces dernières<br />
années. Il s'agit d'accélérer cette évolution.<br />
En conclusion, Monsieur le Président et Messieurs, le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> ne peut accepter le point de vue de M. le député de Roten<br />
concernant une interprétation extensive de nos dispositions constitutionnelles<br />
dans le sens qu'il le désire.<br />
Il regrette de ne pouvoir sans autre donner satisfaction à<br />
M. de Roten et implicitement faire plaisir à ces dames malgré son<br />
grand désir de leur être agréable.<br />
(Longs applaudissements.)<br />
M. de Roten, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je constate que<br />
M. le Chef <strong>du</strong> département est pleinement d'accord quant au fond<br />
de la question et je crois que la plupart de ceux qui sont dans<br />
cette salle reconnaîtront avec nous l'utilité <strong>du</strong> principe et de son<br />
opportunité.<br />
Le différend qui existe entre nous est une question de procé<strong>du</strong>re.<br />
Je voudrais brièvement répondre à M. le Chef <strong>du</strong> Département<br />
de l'intérieur que l'argument qu'il a invoqué en faveur de<br />
sa thèse — une modification de la Constitution serait indispensable<br />
— n'est pas pertinent. La Constitution emploie indifféremment<br />
le mot « citoyen » ou « bourgeois » au masculin, mot qui<br />
s'applique tantôt aux hommes, tantôt aux femmes. Nous avons<br />
une disposition qui dit : « Sont bourgeois d'une commune les<br />
filles, les enfants de... ».<br />
268
Cette disposition s'applique donc aussi bien à l'élément féminin<br />
qu'à l'élément masculin.<br />
Nous avons les notions : liberté de droit de religion, de droit<br />
de presse, pour lesquelles le texte des Constitutions tant fédérale<br />
que cantonale ne prévoit que « citoyen » ou « Bürger » en allemand.<br />
C'est une des particularités de la langue française évidemment<br />
d'avoir la même expression pour « homme » dans le sens<br />
d'être humain et de mâle. Nous avons eu des exemples frappants<br />
à ce sujet : celui de la nomination de femmes au poste d'officier<br />
d'état civil, au poste de préposé aux poursuites, etc. Bien que le<br />
texte de la 'loi ne parle que de « citoyens », évidemment si le texte<br />
avait formellement prévu un homme, il aurait fallu dire en allemand<br />
« ein Mann », tandis que la terminologie française permet<br />
les deux interprétations.<br />
Je suis 'd'accord avec M. le Chef <strong>du</strong> département que l'on peut<br />
de bonne foi s'en tenir à l'ancienne interprétation, mais je prétends<br />
aussi que de toute bonne foi et avec de meilleures raisons,<br />
on peut admettre une nouvelle interprétation.<br />
Herr Präsident und meine Herren ! Ganz kurz möchte ich<br />
Herrn Staatsrat Lampert antworten und berichtigen, dass auch<br />
Spanien das Frauen-Stimmrecht hat, dass also die Schweiz das<br />
einzige Land ist in Europa, das es nicht hat. Dann möchte ich zu<br />
seiner juristischen Begrün<strong>du</strong>ng folgendes ausführen :<br />
Es stimmt, dass die Verfassung, sei es die Kantonsverfassung,<br />
sei es die Bundesverfassung, das Wort « Bürger » in verschiedenen<br />
Sinnen braucht, in gewissen fällen, ist das Wort « Bürger » traditionnellerweise<br />
nur auf die Männer ausgedehnt worden, wie z. B.<br />
im Fall des Stimmrechtes oder im Falle des Militärdienstes während<br />
in den andern Fällen ist das Wort « Bürger » auf alle Einwohner<br />
ausgedehnt worden z. B. in Fällen der Glaubens- und Gewissensfreiheit,<br />
in Niederlassungsfreiheit, des ordentlichen Richters<br />
am Wohnsitzes usw. In allen diesen Fällen ist der Text der<br />
Verfassung, der sprachlich sich nur auf die Männer bezieht ununterschiedlich<br />
auf die Männer und auf die Frauen ausgedehnt worden.<br />
Ich glaube daher, dass man sehr gut gläubig die bisherige<br />
Interpretation beibehalten kann, ich glaube auch, dass man ebenso<br />
gut und mit ebenso gutem rechtlichem Gewissen eine neue Interpretation,<br />
die bessere Gründe für sich hat, einführen kann.<br />
(Applaudissements.)<br />
M. le Président Revaz.<br />
Messieurs les députés, l'interpellation de M. le député de Roten<br />
est ainsi liquidée.<br />
Nous passons maintenant à l'objet suivant : naturalisations.<br />
269
Rapportent : MM. les députés H. Amacker et P. Werner.<br />
La nationalité valaisanne est accordée à<br />
Alberto Nichini, à son épouse et à son fils ;<br />
Giovanni Battiston, à son épouse et à son fils ;<br />
Giosin Facchin et à sa famille ;<br />
Louis Giovanola et à sa famille ;<br />
Hans van Schagen.<br />
Le cas de M. Joseph-Camille-Alfred Gattoni est renvoyé, après<br />
intervention de M. le député Vouilloz, par M. le Chef <strong>du</strong> Département<br />
de justice et police et par MM. les députés M. Corthey, L.<br />
Guntern, M. Solioz, président de la commission. Le renvoi de ce<br />
cas a été demandé par M. le député Guntern.<br />
Dépôts d'interpellations, de postulat.<br />
M. le député Ch. Dellberg dépose une interpellation tendant à<br />
indiquer dans le décret <strong>du</strong> 15 novembre 1938 sur la route touristique<br />
de Loèche-les-Bains, le chemin de fer LLB comme intéressé<br />
et l'aménagement de la chaussée.<br />
MM. les députés Parchet et consorts déposent un postulat sur<br />
la colonisation intérieure agricole.<br />
M. le député P. de Roten dépose une interpellation pour obtenir<br />
l'envoi aux députés-suppléants <strong>du</strong> matériel législatif (textes et<br />
messages).<br />
La séance est levée à 12 h. 30.<br />
Séance <strong>du</strong> 5 février 1954<br />
Présidence : M. Marc Revaz, Président.<br />
La séance est ouverte à 8 h. 30.<br />
Le premier objet à l'ordre <strong>du</strong> jour appelle les pétitions.<br />
M. le député Victor Solioz, président de la commission, déclare<br />
que dame Paula Bayard a déposé une pétition tendant à l'interprétation<br />
<strong>du</strong> vote <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> lors de son premier recours<br />
en grâce. La date <strong>du</strong> dépôt est le 3 février. Or cette pétition aurait<br />
dû être déposée au début de la session de novembre.<br />
Il propose la non-entrée en matière, la commission n'étant<br />
d'ailleurs pas en état de rapporter.<br />
270
M. le député von Roten expose le contenu de cette pétition<br />
et demande de passer à l'objet.<br />
M. le Président Revaz conteste ce point de vue.<br />
Il est passé à l'examen <strong>du</strong> projet de décret sur l'aide financière<br />
au chemin de fer Furka-Oberalp.<br />
Rapportent : MM. les députés Edouard Morand et Othmar Julen.<br />
MESSAGE<br />
accompagnant le projet de décret concernant l'aide financière<br />
à accorder au chemin de fer Furka-Oberalp (FO) pour la couverture<br />
des déficits d'exploitation et le renouvellement de son<br />
matériel roulant pour la période de 1950 à 1960 y compris<br />
LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />
au<br />
GRAND CONSEIL<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les députés,<br />
Nous avons l'honneur de soumettre à l'approbation de la Haute Assemblée<br />
un projet de décret concernant l'aide financière à accorder au chemin de fer<br />
Furka-Oberalp pour la couverture des déficits d'exploitation pour la période<br />
allant de 1950 à 1960 compris et le renouvellement de son matériel roulant.<br />
Depuis la dernière guerre, les frais d'exploitation de ce chemin de fer ont<br />
constamment augmenté tandis que les recettes sont loin d'atteindre la courbe<br />
ascendante des dépenses, malgré l'augmentation <strong>du</strong> nombre de voyageurs et <strong>du</strong><br />
tonnage des marchandises transportées.<br />
Comme causes principales de l'exploitation déficitaire de cette entreprise<br />
de transport nous mentionnons en premier lieu l'exploitation d'hiver sur le tronçon<br />
Brigue-Oberwald et Realp-Andermatt-Sedrun qui provoque l'usure et la<br />
détérioration <strong>du</strong> matériel roulant d'une manière excessive, d où il résulte de<br />
gros frais de réparation.<br />
De plus, ces tronçons relativement longs, situés dans des régions où les<br />
chutes de neige sont très abondantes, exigent de gros frais de déblaiement des<br />
neiges, tandis que le trafic des voyageurs est très ré<strong>du</strong>it pendant la saison<br />
d'hiver.<br />
Pendant la bonne saison cette ligne est, de plus, fortement concurrencée<br />
par l'auto, concurrence qui ne peut être endiguée que par le partage <strong>du</strong> trafic<br />
entre la route et le rail, problème très difficile à résoudre à cause de la position<br />
intransigeante prise par les deux groupes intéressés.<br />
Dans un rapport à l'assemblée générale des actionnaires, le <strong>Conseil</strong> d'administration<br />
de ce chemin de fer a insisté tout spécialement sur le nombre insuffisant<br />
des locomotives électriques.<br />
Etant donnée leur utilisation excessive <strong>du</strong>rant l'exploitation d'été et d'hiver,<br />
des avaries dans la partie électrique sont très fréquentes.<br />
Cet état de choses aurait pu provoquer des perturbations fréquentes dans<br />
l'exploitation si l'on n'avait pu faire appel à des locomotrices <strong>du</strong> Viège-Zermatt<br />
ou <strong>du</strong> chemin de fer de Schöllenen.<br />
Dans ces conditions, la commande d'une nouvelle locomotrice électrique<br />
et d'un avant-train de réserve ne peut plus être différée.<br />
271
Etant obligé de renouveler partiellement le matériel roulant, mais privé de<br />
toutes ressources disponibles, le <strong>Conseil</strong> d'administration de cette ligne a<br />
demandé l'aide financière <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral pour l'achat de ce nouveau matériel<br />
ainsi que pour la couverture des déficits d'exploitation.<br />
Par lettre <strong>du</strong> 25 février 1953, le Département fédéral des postes et des<br />
chemins de fer a fait savoir aux gouvernements cantonaux des Grisons, d'Uri<br />
et <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> que la Confédération était disposée à mettre à disposition <strong>du</strong> F. O.,<br />
à titre exceptionnel, la somme de Fr. 900,000.— nécessaire à l'achat d'une locomotrice<br />
électrique et d'un avant-train de réserve, vu que cette ligne dessert<br />
trois cantons montagnards financièrement faibles, en soumettant en même temps<br />
à leurs gouvernements une nouvelle convention valable pour la période de 1950<br />
à 1960 y compris.<br />
D'après cette convention, les gouvernements de ces trois cantons devaient<br />
s'engager :<br />
1. à verser au F. O. pour les années 1952, 1953 et 1954 une contribution<br />
annuelle de Fr. 120,000.-;<br />
2. à contribuer pour le 40 % au déficit d'exploitation des années 1955 à<br />
1960;<br />
3. à prolonger en faveur <strong>du</strong> F. O. l'exemption de l'impôt cantonal et communal<br />
pour les années 1958 à 1960 y compris.<br />
A part ces prestations, les trois cantons intéressés avaient à participer au<br />
déficit d'exploitation des années 1950 et 1951. La part de ces cantons aux<br />
déficits résultant des comptes d'exploitation s'élevait pour 1950 à Fr. 136,733.—<br />
et pour 1951 à Fr. 117,740.-.<br />
En vertu d'une décision <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, les communes de la région<br />
intéressée ont toujours été appelées à participer pour le 50 % à l'aide financière<br />
accordée par le canton aux entreprises de transport.<br />
Sur la base de la convention proposée, le Département des travaux publics<br />
a engagé des pourparlers avec les communes intéressées.<br />
Antérieurement à ces pourparlers, les communes des districts de Conches,<br />
de Rarogne oriental et de Brigue avaient déjà admis en principe dans une<br />
conférence tenue à Fiesch leur participation à la couverture des déficits des<br />
années 1950 et 1951 mais demandaient l'établissement d'une nouvelle échelle<br />
de répartition entre les districts et les communes.<br />
La commission spéciale chargée de l'élaboration de cette nouvelle échelle<br />
n'a pu amener une solution définitive.<br />
Plus tard, dans la discussion de la nouvelle convention qui a été soumise<br />
aux représentants des communes dans une conférence à Brigue, une partie des<br />
délégués n'a pas cru pouvoir s'engager pour une <strong>du</strong>rée aussi longue fixée dans<br />
le projet de convention.<br />
De ce fait, la proposition de la Confédération pour l'aide financière à<br />
accorder au F. O. devenait ca<strong>du</strong>que, même si la Confédération, les cantons<br />
d'Uri et des Grisons et l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>, chacun pour leur part, se prononçaient<br />
en faveur de la dite convention.<br />
Le 22 janvier 1954 une entrevue eut lieu au Palais <strong>du</strong> Gouvernement à<br />
Sion entre les représentants <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'administration <strong>du</strong> F. O. composé de<br />
MM. Steiner, ancien directeur <strong>du</strong> service fédéral des transports et président<br />
<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'administration <strong>du</strong> F. O., Berne ;<br />
Condrau, vice-président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'administration <strong>du</strong> F.O., Disentis ;<br />
Dr W. Griitter, vice-directeur de l'administration fédérale des finances,<br />
Berne ;<br />
M. Kämpfen, <strong>Conseil</strong>ler national, Brigue ;<br />
Schneller, directeur d'exploitation <strong>du</strong> F. O., Brigue,<br />
et une délégation <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> valaisan.<br />
272
En dérogation au projet de convention cité ci-haut, la contribution annuelle<br />
en faveur <strong>du</strong> F. O. pour la période de 1950 à 1960 compris serait fixée à<br />
Fr. 300,000.—, dont la Confédération supporterait le 60 %, les cantons et les<br />
communes de la région intéressée le solde, soit le 40 %.<br />
La répartition de cette somme se ferait donc de la manière suivante :<br />
Confédération 60% de Fr. 300,000.- Fr. 180,000.-<br />
Cantons<br />
Répartition entre les cantons :<br />
40 % de Fr. 300,000.- Fr. 120,000.-<br />
Canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> 60,50 % de Fr. 120,000.- Fr. 72,600.-<br />
Canton d'Uri 15,00 % de Fr. 120,000.- Fr. 18,000.-<br />
Canton des Grisons 24,50 % de Fr. 120,000.- Fr. 29,400.-<br />
Fr. 120,000.-<br />
Répartition entre l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> et les trois districts intéressés :<br />
<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> 50*% de Fr. 72,600.- Fr. 36,300.-<br />
Districts<br />
dont, selon entente,<br />
50 % de Fr. 72,600.- Fr. 36,300.-<br />
le district de Brigue prendra à sa charge le 50 % ou Fr. 18,150.—<br />
celui de Rarogne oriental le 10 % ou Fr. 3,630.—<br />
celui de Conches le 40 % ou Fr. 14,520.-<br />
Si les communes intéressées n'arrivent pas à s'entendre sur la répartition<br />
de la part incombant à leur district, cette reparution sera faite par le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong>, appliquant par analogie les dispositions des articles 11 et 12 de la loi<br />
<strong>du</strong> 1 er février 1933 sur la classification, la construction, l'entretien et la police<br />
des routes.<br />
Considérant que sans cette aide financière le maintien de l'exploitation<br />
d'hiver serait, à notre avis, menacé, et que, vu les difficultés qui existent dans<br />
cette haute vallée pour l'ouverture de la route à la circulation, toute la région<br />
de Brigue à Oberwald serait de ce fait privée d'une communication permanente<br />
avec la plaine pour une bonne partie de l'hiver.<br />
Nous prions la Haute Assemblée, en nous fondant sur les dispositions des<br />
articles 17, premier alinéa, de la Constitution cantonale, d'approuver le projet<br />
de décret que nous lui présentons.<br />
Au vu des gros avantages qu'offre l'exploitation d'hiver de cette ligne pour<br />
la population de la contrée, nous espérons que votre Assemblée ne refusera pas<br />
l'octroi de l'aide financière sollicitée par cette entreprise de transport.<br />
Considérant, par ailleurs, que les mesures proposées ont un caractère<br />
d'urgence et n'ont pas une portée générale et permanente, nous vous saurions<br />
f<br />
ré de discuter le projet que nous vous soumettons en deux débats au cours<br />
e la présente session prorogée.<br />
Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les<br />
députés, pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous<br />
recommander avec nous à la protection divine.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chanceher d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
273
BOTSCHAFT<br />
betreffend die an die Furka-Oberalp-Bahn zu gewährende Hilfe<br />
zur Deckung der Betriebsfehlbeträge und die Erneuerung des<br />
Rollmaterials während der Zeitperiode<br />
von 1950 bis und mit 1960<br />
DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />
an den<br />
GROSSEN RAT<br />
Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
Wir beehren uns, Ihnen einen Dekretsentwurf betreffend die Gewährung<br />
einer Hilfeleistung an die Furka-Oberalp-Bahn zur Deckung der Betriebsfehlbeträge<br />
und die Erneuerung des Rollmaterials während der Zeitperiode von<br />
1950 bis und mit 1960 zur Genehmigung zu unterbreiten.<br />
Seit dem letzten Weltkrieg sind die Betriebskosten infolge Erhöhung der<br />
Löhne und der Materialpreise beständig angestiegen, während die Einnahmen<br />
die steigende Kurve der Ausgaben bei weitem nicht erreichen konnten, trotzdem<br />
die Zahl der Reisenden und der Güterverkehr ebenfalls zugenommen hat.<br />
Als Hauptgrund der defizitären Betriebsergebnisse dieser Transportanstalt<br />
heben wir in erster Linie den Winterbetrieb auf der Strecke Brig-Oberwald und<br />
Realp-Andermatt-Sedrun hervor, welcher das Rollmaterial stark abnützt und<br />
beschädigt, woraus grosse Kosten an Reparaturen entstehen.<br />
Ueberdies verursachen diese verhältnismässig langen Betriebsstrecken, die<br />
in einer Gegend hegen, die häufig <strong>du</strong>rch reichliche Schneefälle und Lawinen<br />
heimgesucht wird, für den Schneebruch äusserst hohe Ausgaben, denen nur ganz<br />
bescheidene Einnahmen aus dem Reise- und Güterverkehr im Winter gegenüberstehen.<br />
Während der Sommerzeit ist diese Bahn zudem einer starken Konkurrenz<br />
<strong>du</strong>rch das Automobil ausgesetzt, die nur <strong>du</strong>rch eine Verkehrsteilung zwischen<br />
Strasse und Schiene behoben werden könnte, indessen aber schwierig zu lösen<br />
ist, da die zwei Interessengruppen Strasse und Schiene sich allzu sehr in ihrer<br />
Haltung versteift haben.<br />
In einem Berichte an die Generalversammlung der Aktionäre hat der Verwaltungsrat<br />
dieser Bahn nochmals in ganz besonderer Weise auf den ungenügenden<br />
Bestand der elektrischen Lokomotiven hingewiesen.<br />
Da diese während des Sommer- und Winterbetriebes über das normale<br />
Mass stark beansprucht werden, seien zahlreiche Defekte am elektrischen Teil<br />
derselben unvermeidlich. Dies hätte unausbleiblich zu Verkehrsstörungen geführt,<br />
wenn dies nicht <strong>du</strong>rch den Einsatz von Fahrzeugen der Visp-Zermatt- oder<br />
Schöllenen-Bahn hätte vermieden werden können.<br />
Unter diesen Umständen könne die Beschaffung einer weiteren elektrischen<br />
Lokomotive und eines Reservedrehgestelles nicht mehr länger hinausgeschoben<br />
werden.<br />
Unter dem Zwange, das Rollmaterial teilweise erneuern zu müssen und<br />
da es anderseits an den nötigen Mitteln fehlte, sah sich der Verwaltungsrat veranlasst,<br />
um Ausrichtung eines Beitrages für Anschaffung einer elektrischen Lokomotive<br />
und eines Reservedrehgestelles und zur Deckung der laufenden Betriebsdefizite<br />
an den Bundesrat zu gelangen.<br />
Mit Schreiben vom 25. Februar 1953 liess das Eidg. Post- und Eisenbahndepartement<br />
den Kantonsregierungen von Graubünden, Uri und Wallis die Mitteilung<br />
zukommen, dass der Bund geneigt wäre, den Betrag von Fr. 900,000.—<br />
zur Anschaffung einer elektrischen Lokomotive und eines Reservedrehgestelles<br />
274
der Bahn zur Verfügung zu stellen, in Anbetracht dessen, dass drei finanzschwache<br />
Gebirgskantone <strong>du</strong>rch diese Bahn bedient werden und unterbreitete<br />
gleichzeitig den drei Kantonsregierungen eine für den Zeitraum 1950 bis und mit<br />
1960 gültige Vereinbarung.<br />
Auf Grund dieser Vereinbarung hätten die drei Kantone folgende Verpflichtungen<br />
übernehmen sollen :<br />
1. Einzahlung an die Furka-Oberalp-Bahn für die Jahre 1952/53/54 eines<br />
jährlichen Beitrages von Fr. 120,000.—.<br />
2. Beteiligung mit 40 % an den Betriebsfehlbeträgen der Jahre 1955 bis<br />
und mit 1960.<br />
3. Verlängerung der kantonalen und kommunalen Steuerfreiheit zugunsten<br />
der Furka-Oberalp-Bahn für die Jahre 1958 bis und mit 1960.<br />
Nebst diesen Leistungen hätten die 3 Kantone sich noch an der Deckung<br />
der Betriebsdefizite der Jahre 1950 und 1951 zu beteiligen. Der Anteil der Kantone<br />
an diesen Betriebsdefiziten betrug für das Jahr 1950 Fr. 136,733.— und<br />
für 1952 Fr. 117,740.-.<br />
Durch Beschluss des Grossen Rates des Kantons Wallis sind die im Bahnbereich<br />
liegenden Gemeinden stets verpflichtet worden, sich mit 50 % an der<br />
vom Kanton an die Transportanstalten gewährten Hilfeleistung zu beteiligen.<br />
Auf Grund dieser vorgeschlagenen Vereinbarung wurden vom kantonalen<br />
Baudepartement Verhandlungen mit den Gemeindevertretern der interessierten<br />
Gegend aufgenommen.<br />
Vorgängig dieser Beratung hatten die Gemeindevertreter in der Konferenz<br />
vom 6. November 1952 in Fiesch einer Beteiligung an der Defizitsdeckung der<br />
Jahre 1950 und 1951 grundsätzlich zugestimmt. Die Gemeinden verlangten aber<br />
damals einen neuen Verteilungsschlüssel unter den Bezirken und Gemeinden.<br />
Die hiefür eingesetzte Sonderkommission konnte sich bis heute auf eine<br />
neue Verteilungsskala unter den Bezirken nie einigen.<br />
Bei einer späteren Behandlung des neuen Vereinbarungsentwurfes, dessen<br />
Inhalt den Gemeindevertretern anlässlich der Konferenz in Brig zur Kenntnis<br />
gebracht wurde, glaubte ein Teil der Gemeindedelegierten wegen der darin festgesetzten<br />
Gültigkeitsdauer darauf nicht eintreten zu können.<br />
Der Vorschlag des Bundes für die Hilfeleistung an die Furka-Oberalp-Bahn<br />
fiel infolge dieses Widerstandes dahin, trotzdem der Bund, die Kantone Uri,<br />
Graubünden und Wallis je für seinen Anteil sich einverstanden erklärt hatten.<br />
Am 22. Januar 1954 fand im Regierungsgebäude in Sitten zwischen einem<br />
Ausschuss des Verwaltungsrates der Furka-Oberalp-Bahn, bestehend aus den<br />
Herren Steiner, a. Direktor des Eidg. Amtes für Verkehr und Präsident des Verwaltungsrates,<br />
Bern, Condrau, Vize-Präsident des Verwaltungsrates, Disentis,<br />
Dr. W. Grütter, Vize-Direktor der Eidg. Finanzverwaltung, Bern, Kämpfen,<br />
Nationalrat, Brig, sowie Betriebsdirektor Schneller, Brig, und einer Delegation<br />
des Staatsrates eine Zusammenkunft statt.<br />
In Abweichung zum oberwähnten Vereinbarungsentwurf würde nun der<br />
Beitrag der jährlichen Hilfeleistung an die Furka-Oberalp-Bahn für die Jahre<br />
1950 bis und mit 1960 Fr. 300,000.- betragen, wovon 60% vom Bunde und<br />
40 % von den drei interessierten Kantonen und deren Gemeinden übernommen<br />
würden.<br />
Die Verteilung dieser Summe würde sich wie folgt ergeben :<br />
Bund : 60 % von Fr. 300,000.- = Fr. 180,000.-<br />
Kantone : 40 % von Fr. 300,000.- = Fr. 120,000.-<br />
Wallis : 60 % von Fr. 120,000.- = Fr. 72,600.-<br />
Uri : 15 % von Fr. 120,000.- = Fr. 18,000.-<br />
Graubünden : 24 % von Fr. 120,000.- = Fr. 29,400.-<br />
275
Die Verteilung zwischen dem Kanton Wallis und den interessierten Bezirken<br />
:<br />
Kanton 50% von Fr. 72,600.- = Fr. 36,300.-<br />
Bezirke : 50 % von Fr. 72,600.- = Fr. 36,300.-<br />
wovon nach getroffener Vereinbarung der Bezirk<br />
Brig : 50 % von Fr. 36,300.- = Fr. 18,150.-<br />
Oestl. Raron : 10 % von Fr. 36,300.- = Fr. 3,630.-<br />
Goms : 40 % von Fr. 36,300.- = Fr. 14,520.übernehmen<br />
wird.<br />
Die Verteilung der Bezirksanteile unter die Gemeinden der betreffenden<br />
Bezirke wird — falls keine Einigung unter den Gemeinden Zustandekommen<br />
sollte — <strong>du</strong>rch den Staatsrat in sinngemässer Anwen<strong>du</strong>ng der Verfügungen der<br />
Art. 11 und 12 des Gesetzes vom 1. Februar 1933 über die Klassifikation, den<br />
Bau, den Unterhalt und die Polizei der Strassen vorgenommen.<br />
In Anbetracht dessen, dass ohne diese finanzielle Hilfeleistung die Aufrechterhaltung<br />
des Winterbetriebes u. E. in Frage gestellt würde und dass vorkommendenfalls<br />
die ganze Gegend von Brig bis Oberwald einer beständigen Verbin<strong>du</strong>ng<br />
mit der Talebene verlustig gehen würde, da wenigstens während des<br />
Hochwinters infolge der bestehenden klimatischen Verhältnisse es sehr schwierig<br />
wäre, die Strasse für den Verkehr offenzuhalten, ersuchen wir die Hohe Versammlung,<br />
indem wir uns auf die Bestimmungen des Art. 17, Absatz 1, der<br />
Kantonsverfassung stützen, dem ihr unterbreiteten Dekretsentwurf zuzustimmen.<br />
Angesichts der Vorteile, die die Bevölkerung dieser Gegend in der Aufrechterhaltung<br />
des Winterbetriebes findet, dürfen wir annehmen, dass die Hohe<br />
Versammlung der Furka-Oberalp-Bahn die anbegehrte finanzielle Hilfe nicht<br />
verweigern wird.<br />
Im übrigen aber, in Anbetracht dessen, dass die vorgeschlagenen Massnahmen<br />
wohl dringlicher Natur jedoch weder von allgemeiner noch dauernder<br />
Tragweite sind, wären wir Ihnen dankbar, wenn Sie diesen Dekretsentwurf im<br />
Laufe der gegenwärtigen verlängerten Grossratssitzung in zwei Lesungen <strong>du</strong>rchberaten<br />
würden.<br />
Wir benützen diesen Anlass um Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />
die Versicherung unserer ehrfurchtsvollen Hochachtung zu erneuern<br />
und Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
M. le député Edouard Morand, rapporteur français.<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les députés,<br />
C'est déjà la Commission des finances, présidée par M. le député<br />
Imhof, qui à la session de mai 1953 avait été chargée d'examiner<br />
un message concernant l'aide financière à apporter au chemin de<br />
fer de la Furka.<br />
Ce message avait été soumis à la Haute Assemblée et approuvé<br />
par elle.<br />
276
A cette occasion, la situation de cette compagnie et les raisons<br />
qui militent en faveur d'un appui financier ont déjà été exposées.<br />
Il est donc inutile que nous revenions dans le détail.<br />
Le nouveau message qui vous est présenté à cette session rappelle<br />
d'ailleurs les motifs justifiant en l'occurrence une intervention<br />
des pouvoirs publics.<br />
Grosso modo, il s'agit de ceci : La compagnie de chemin de fer<br />
de la Furka doit assurer l'exploitation de sa ligne en hiver et cela<br />
lui occasionne à la fois une usure accélérée de son matériel et<br />
des déficits d'exploitation, vu le trafic ré<strong>du</strong>it <strong>du</strong>rant cette saison.<br />
En été, elle connaît une forte concurrence de la route. Celle-ci<br />
lui enlève des transports et, par là, des revenus qui pourraient<br />
compenser les déficits de l'hiver.<br />
Le résultat final est que cette compagnie ne peut continuer à<br />
assurer les transports en hiver sans une aide financière.<br />
Il y a bien, <strong>du</strong>rant cette saison, la route, mais l'ouverture de<br />
celle-ci est quasi impossible, si ce n'est en engageant des frais<br />
beaucoup plus importants encore que le montant des contributions<br />
sollicitées.<br />
Comme on ne peut songer à isoler la population de la vallée<br />
de Conches <strong>du</strong> reste <strong>du</strong> monde pendant une partie de l'année, le<br />
bien-fondé de la requête présentée par la compagnie est donc<br />
reconnu.<br />
.Personne ne le conteste d'ailleurs.<br />
Par contre, où cela devient compliqué, c'est lorsqu'il s'agit de<br />
fixer le montant à payer et la répartition des frais.<br />
Pour ce qui est <strong>du</strong> montant à payer, vous aviez admis, Messieurs<br />
les députés, en session de mai, que le canton signe une<br />
convention prévoyant les prestations suivantes :<br />
a) verser pour les années 1952 à 1954 une contribution annuelle<br />
de Fr. 120,000.— ;<br />
b) contribuer, pour les années 1955 à 1960, pour le 40 % au<br />
déficit d'exploitation, la Confédération prenant à sa charge<br />
le 60 % ;<br />
c) prolonger pour les années 1958 à 1960 les exemptions fiscales<br />
<strong>du</strong> canton et des communes, convenues jusqu'à fin<br />
1957.<br />
Des deux premières prestations, le <strong>Valais</strong> aurait pris à sa<br />
charge le 60,5 %, le solde se répartissant entre les cantons d'Uri<br />
et des Grisons.<br />
Mais comme le canton entendait récupérer auprès des communes<br />
le 50 % de ses propres prestations, il se mit en relation avec<br />
celles-ci pour obtenir de chacune d'elles un engagement formel.<br />
277
Il se heurta à un refus quant au montant à payer. C'est surtout<br />
la deuxième clause qui fit l'objet de fortes oppositions, soit<br />
celle prévoyant la prise en charge d'une partie <strong>du</strong> déficit, car les<br />
communes n'avaient aucune garantie que ce déficit ne devienne<br />
pas beaucoup plus important au cours des prochaines années.<br />
C'est la raison pour laquelle, au cours de la séance de janvier<br />
1954 dont vous parle le message, on a abandonné l'idée d'une participation<br />
financière pouvant varier avec le déficit, ce qui, soit<br />
dit en passant, est aussi bien à l'avantage <strong>du</strong> canton que des communes.<br />
On sait maintenant que l'aide financière porte sur des montants<br />
fixés d'avance pour dix ans, soit chaque année Fr. 300,000.—,<br />
respectivement Fr. 120,000.— pour les trois cantons, et respectivement<br />
Fr. 72,600.— pour le <strong>Valais</strong>, montant à partager à parts<br />
égales entre le canton et les communes.<br />
Sur ce point, soit celui de la somme à payer, il semble que<br />
l'accord est total.<br />
Il reste la question de la répartition intercommunale.<br />
C'est ici que les communes commencent à se faire des politesses,<br />
les unes voulant laisser à d'autres l'honneur de payer<br />
davantage.<br />
Pour parvenir à cette répartition, on entend procéder en deux<br />
échelons.<br />
Tout d'abord à l'échelon <strong>du</strong> district, selon les pourcentages<br />
indiqués dans le message, soit :<br />
District de Brigue 50 %<br />
District de Rarogne-Oriental 10 %<br />
District de Conches 40 %<br />
L'accord a été obtenu pour la répartition entre districts.<br />
Par contre, dans le cadre des districts, l'entente n'est pas<br />
encore intervenue.<br />
C'est ici que nous trouvons la raison d'être <strong>du</strong> décret qui<br />
vous est présenté.<br />
Car on peut se demander, en effet, pourquoi le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
nous présente aujourd'hui un décret accompagné d'un message,<br />
alors qu'en mai 1953, il ne nous a présenté qu'un message auquel<br />
la Haute Assemblée avait donné son approbation.<br />
Si l'on en est venu au décret, c'est uniquement pour avoir une<br />
base légale permettant au canton d'imposer aux communes un<br />
système de répartition, pour le cas où il n'y ait pas accord entre<br />
elles. Du même coup, le décret rendra légal le principe de la<br />
participation communale.<br />
278
Ce système de répartition est celui qui est prévu à l'art. 7 <strong>du</strong><br />
projet que vous avez sous les yeux. Comme vous le voyez, le canton<br />
entend fixer cette répartition en appliquant par analogie les<br />
art. 11 et 12 de la loi <strong>du</strong> 1 er février 1933 sur les routes.<br />
A noter qu'à l'examen des articles, la commission, d'accord<br />
avec le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, vous proposera de modifier cet article 7<br />
en prévoyant que la répartition n'interviendra comme elle est<br />
prévue qu'à défaut d'entente entre les communes, car le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> ne désespère pas d'obtenir cette entente, soit un engagement<br />
formel de chaque commune sur le montant à payer par elle.<br />
La commission estime que cette entente est souhaitable ; elle<br />
serait en tout cas préférable à la coercition.<br />
Mais la commission a aussi enten<strong>du</strong> M. le Chef <strong>du</strong> Département<br />
des travaux publics nous exposer qu'une décision est urgente,<br />
car nos dissensions commencent à nous couvrir de ridicule à l'extérieur<br />
<strong>du</strong> canton et risquent tout bonnement de faire abandonner<br />
l'idée d'une aide fédérale au chemin de fer de la Furka.<br />
C'est pourquoi elle n'hésite pas à estimer que ce décret est<br />
nécessaire car, comme cela a déjà été dit, il donnera une base<br />
légale à la participation financière des communes et à la répartition,<br />
entre elles, de cette participation.<br />
L'aspect juridique <strong>du</strong> problème n'a pas échappé à la commission<br />
et celle-ci s'est notamment demandé si, à défaut d'une loi<br />
cantonale générale permettant au canton d'appeler les communes<br />
intéressées à participer à des actions d'aide aux chemins de fer<br />
privés, on pouvait dans un décret de portée restreinte et ne s'appliquant<br />
qu'à un cas particulier, prévoir cette obligation.<br />
La commission en est arrivée à la conclusion que les bases<br />
constitutionnelles invoquées dans les considérants pouvaient être<br />
admises comme suffisantes pour donner à ce décret sa validité.<br />
Voilà pourquoi nous vous proposons, Messieurs les députés,<br />
de voter l'entrée en matière sur ce décret.<br />
Hr. Abgeordneter Othmar Julen, deutscher Berichterstatter.<br />
Herrn Präsident, Herren Abgeordnete,<br />
Die Finanzkommission, unter dem Vorsitz von Herrn Präsident<br />
Imhof, hatte bereits in der Frühjahrs-Session 1953 Gelegenheit<br />
der Hohen Versammlung eine Botschaft betreffend die Betriebsbeiträge<br />
der Furka-Oberalpbahn zu unterbreiten. Wir haben anlässlich<br />
dieser Gelegenheit bereits eingehend auf die Situation hingewiesen,<br />
so dass es sich erübrigt heute nochmals darauf hinzuweisen.<br />
Sie wissen, dass die Lage der Privatbahnen im Kanton Wallis,<br />
so weit es sich nicht um Bahnen handelt die <strong>du</strong>rch bedeutende<br />
Fremdenkurorte alimentiert werden, ziemlich prekär ist. Wir hat-<br />
279
ten vor einigen Jahren für die Bahn Monthey-Champéry eine<br />
bedeutende Hilfeleistung beschlossen und im Laufe dieser Session<br />
ebenfalls für die Bahn Martigny-Châtelard. Die Furka-Oberalpbahn<br />
befindet sich in einer weit ungünstigeren Situation als die übrigen<br />
Privatbahnen, weil ihr nicht nur die Mittel fehlen um die technische<br />
Erneuerung der Bahn vorzunehmen, sondern weil sie sogar<br />
mit Defizit abschliesst.<br />
Im Sommer hat die Furka-Oberalpbahn verhältnissmässig<br />
schöne Einnahmen, aber sie ist <strong>du</strong>rch die Strasse sehr stark konkurrenziert.<br />
Dagegen hat aber die Furka-Oberalpbahn während<br />
des Winters einen sehr kleinen Verkehr indem sie ausschliesslich<br />
nur der Talbevölkerung der Bezirke östlich Raron und Goms<br />
dient und sich daselbst auch kein Fremdenverkehr entwickelt.<br />
Das sind die Ursachen deretwegen der Verwaltungsrat der<br />
Furka-Oberalpbahn an die Behörden gelangen musste, damit mit<br />
öffentlichen Mitteln geholfen werde, um den Betrieb der Furka-<br />
Oberalpbahn speziell in der Wintersaison aufrecht erhalten zu<br />
können und sicherzustellen. Die Bahn ist im Winter fast die einzige<br />
Verbin<strong>du</strong>ngsmöglichkeit für die Bevölkerung von Goms. Die<br />
gewaltigen Schneefälle verunmöglichen, besonders im oberen<br />
Goms, die Strasse offen zu halten.<br />
In der Frühjahrs-Session 1953 hatte der Grosse Rat die Botschaft<br />
des Staatsrates genehmigt und den Staatsrat ermächtigt im<br />
Sinne der Botschaft eine Vereinbarung zur Sicherung des Winterbetriebes<br />
der Furka-Oberalpbahn abzuschliessen und die nötigen<br />
Kredite jährlich in das Budget aufzunehmen. Es wurde dabei folgendes<br />
vorgesehen :<br />
1. Einzahlung an die FOB für die Jahre 1952, 1953 und 1954<br />
eines jährlichen Beitrages von Fr. 120,000.—.<br />
2. Beteiligung mit 40 % an den Betriebsfehlbeträgen der Jahre<br />
1955 bis und mit 1960.<br />
3. Verlängerung der kantonalen und kommunalen Steuerfreiheit<br />
zugunsten der FOB für die Jahre 1958 bis und mit<br />
1960.<br />
Die Praxis des Kantons geht dahin, dass 50 % der Beiträge<br />
von den Gemeinden übernommen werden müssen. Dies hat nun<br />
auch zu Schwierigkeiten geführt um die Botschaft, die in der<br />
Frühjahrs-Session 1953 angenommen wurde zu verwirklichen. Speziell<br />
Punkt 2, der dem Staat die Verpflichtung auferlegt die Betriebsfehlbeträge<br />
für die Jahre 1955 bis und mit 1960 zu übernehmen,<br />
ohne dass dabei jedoch ein maximaler Betrag genannt<br />
wurde, ist auf Widerstand gestossen. Die Gemeinden haben sich<br />
mit Recht gefragt, wie sie auf eine Verpflichtung eingehen könnten,<br />
von der sie nicht wissen wie hoch sie zu stehen kommt. Das<br />
280
ist hauptsächlich der Grund, warum heute eine zweite Botschaft<br />
vorgelegt wird. Der Dekretsentwurf wird erlauben eine gesetzliche<br />
Grundlage zu schaffen.<br />
Der neue Dekretsentwurf der uns zur Beratung unterbreitet<br />
wird sieht nun vor, dass der FOB für die Zeitperiode von 1950<br />
bis 1960 eine jährliche Hilfeleistung von Fr. 300,000.— ausgerichtet<br />
wird. Von diesem Betrag übernimmt der Bund 60 %, das heisst<br />
Fr. 180,000.—. Für den Fall, dass das Defizit höher sein sollte,<br />
wird der Mehrbetrag ebenfalls vom Bund übernommen, so dass<br />
weder Kanton noch Gemeinden hie<strong>du</strong>rch belastet werden. Es ist<br />
nun vorerst eine Verteilung zwischen den 3 interessierten Kantonen<br />
(Wallis, Uri und Graubünden) vorgesehen, die ebenfalls aus<br />
dem Dekret hervorgeht :<br />
60,5 % für den Kanton Wallis<br />
15 % für den Kanton Uri<br />
24,5 % für den Kanton Graubünden<br />
Der Anteil des Kantons Wallis wird zu 50 % vom Staat und<br />
zu 50 % von den interessierten Gemeinden und Bezirken übernommen,<br />
das heisst :<br />
Bezirk Brig - 50 % von Fr. 72,600.— = Fr. 18,150.—<br />
Bezirk Oest-Raron 10 % von Fr. 72,600.— = Fr. 3,630.—<br />
Bezirk Goms 40 % von Fr. 72,600.— = Fr. 14,520.—<br />
In der Botschaft des Staatsrates ist angeregt worden das Dekret<br />
im Laufe dieser Verhandlungen in zwei Lesungen <strong>du</strong>rchzunehmen.<br />
Nach Anhörung des Herrn Departementsvorstehers und auf Grund<br />
der Beratungen in der Kommission schlagen wir allerdings vor,<br />
das Dekret in erster Lesung heute <strong>du</strong>rchzunehmen und im Laufe<br />
der Mai-Session 1954 zur zweiten Lesung zu schreiten. Das abgeänderte<br />
Dekret, das uns vorliegt, ist nämlich vom Staatsrat erst<br />
Ende Januar angenommen worden und die Gemeinden hatten bisher<br />
nicht die Möglichkeit dazu Stellung zu nehmen. Die Kommission<br />
hat es als angebracht erachtet, dass die Gemeinden vorerst<br />
unter sich vom Verteilungsschlüssel Kenntnis nehmen können. Aus<br />
diesem Grunde wird also dieses Dekret heute nur in erster Lesung<br />
<strong>du</strong>rchgenommen.<br />
Die Kommission wird Ihnen bei Art. 7 eine diesbezügliche<br />
Abänderung vorschlagen.<br />
Das vorliegende Dekret hat sodann auch den Zweck eine gesetzliche<br />
Basis zu schaffen um die Hilfeleistung an die FOB in die<br />
Wege zu leiten und <strong>du</strong>rchzuführen.<br />
Die Kommission hat sich anlässlich der Beratungen eingehend<br />
mit der Frage befasst, ob das vorliegende Dekret die gesetzliche<br />
Basis habe um eine Hilfeleistung an die FOB zu gewähren. Sie<br />
ist zum Schlüsse gekommen, dass dieselbe vorhanden sei.<br />
281
Da es «ich um eine dringende Hilfeleistung an diese Bahn<br />
handelt, die hauptsächlich der Bevölkerung des Bezirkes Goms<br />
dient und für die Aufrechterhaltung des Winterbetriebes ausserordentlich<br />
wichtig ist, beantragt Ihnen die Kommission auf das<br />
vorliegende Dekret einzutreten.<br />
La discussion sur l'entrée en matière n'est pas utilisée et cette<br />
dernière est votée.<br />
Titre et considérants.<br />
PROJET DE DECRET<br />
concernant l'aide financière à accorder au chemin de fer Furka-<br />
Oberalp (FO) pour la couverture des déficits d'exploitation et<br />
le renouvellement de son matériel roulant pour la période<br />
de 1950 à 1960 y compris<br />
LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />
Vu la demande <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'administration <strong>du</strong> chemin de fer de la Furka-<br />
Oberalp (FO) ;<br />
Vu la loi sur l'aide financière aux entreprises privées des chemins de fer et<br />
de navigation <strong>du</strong> 6 avril 1939 ;<br />
Vu la promesse de l'Autorité fédérale de participer aux frais de renouvellement<br />
<strong>du</strong> matériel roulant et à la couverture des déficits d'exploitation ;<br />
Vu les dispositions de l'article 17, alinéa 1, de la Constitution cantonale ;<br />
Considérant que dans le cas présent il ne s'agit que d'une aide temporaire<br />
n'ayant pas de portée générale ;<br />
Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />
décrète :<br />
La commission propose deux adjonctions :<br />
— à l'alinéa 2 : « vu la loi fédérale... »<br />
— à l'alinéa 4 : « ... et art. 30, ch. 3, de la Constitution cantonale<br />
».<br />
Titel und Erwägungen.<br />
DEKRETSENTWURF<br />
betreffend die Gewährung einer finanziellen Hilfe an die<br />
Furka-Oberalp-Bahn (FO) zur Deckung der Betriebsfehlbeträge<br />
für die Periode von 1950 bis und mit 1960 und zur Erneuerung<br />
des Rollmaterials<br />
DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />
Eingesehen das Gesuch des Verwaltungsrates der F. O. ;<br />
Eingesehen das Rundesgesetz vom 6. April 1939 über die Hilfeleistung<br />
an private Eisenbahn- und Schiffahrtsunternehmungen ;<br />
Eingesehen das Versprechen der Rundesbehörde, sich an den Kosten zur<br />
Erneuerung des Rollmaterials und an der Deckung der Retriebsfehlbeträge<br />
beteiligen zu wollen ;<br />
282
Eingesehen die Bestimmungen des Artikels 17, Alinea 1, der Kantonsverfassung<br />
;<br />
In Anbetracht, dass es sich im vorliegenden Fall nur um eine befristete<br />
Hilfe, der keine allgemeine und dauernde Tragweite zukommt, handelt ;<br />
Auf Antrag des Staatsrates,<br />
beschliesst :<br />
Die Kommission beantragt folgende Hinzufügung zu Alinea 4 :<br />
«...und Art. 30, Ziffer 3a, der Kantonsverfassung.»<br />
Les titre et considérants sont adopté«.<br />
Article premier. — Le renouvellement <strong>du</strong> matériel roulant <strong>du</strong> chemin de fer<br />
de la Furka-Oberalp destiné à assurer l'exploitation d'hiver est déclaré d'utilité<br />
publique.<br />
Erster Artikel. — Die Erneuerung des Rollmaterials der Furka-Oberalp-Bahn<br />
zwecks Aufrechterhaltung des Winterbetriebes wird als Werk öffentlichen Nutzens<br />
erklärt.<br />
L'article premier est accepté.<br />
Art. 2. — L'aide à accorder au chemin de fer de la Furka-Oberalp pour<br />
la période de 1950 à 1960 compris est fixée à une contribution annuelle de<br />
Fr. 300,000.-.<br />
Art. 2. - Die der F. O. für den Zeitabschnitt 1950 bis und mit 1960 zu<br />
gewährende Hilfe wird auf einen jährlichen Beitrag von Fr. 300,000.— festgesetzt.<br />
L'article 2 est adopté.<br />
Art. 3. — La répartition de cette somme se fera de la manière suivante :<br />
Confédération 60 % de Fr. 300,000.- Fr. 180,000.-<br />
Cantons intéressés 40% de Fr. 300,000.- Fr. 120,000-<br />
La part incombant aux cantons est répartie entre ceux-ci comme suit :<br />
Canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> 60,50 % de Fr. 120,000.- Fr. 72,600.-<br />
Canton d'Uri 15,00 % de Fr. 120,000.- Fr. 18,000.-<br />
Canton des Grisons 24,50% de Fr. 120,000.- Fr. 29,400.-<br />
Art 3. — Die Verteilung dieser Summe erfolgt auf folgende Art :<br />
Bund 60% von Fr. 300,000.- = Fr. 180,000-<br />
Kantone 40% von Fr. 300,000.- = Fr. 120,000.-<br />
Der den Kantonen zufallende Anteil wird wie folgt aufgeteilt :<br />
Kanton Wallis 60.50 % von Fr. 120,000.- = Fr. 72,600.-<br />
» Uri 15.00% von Fr. 120,000.- = Fr. 18,000.-<br />
» Graubünden 24.50 % von Fr. 120,000.- = Fr. 29,400.-<br />
L'article 3 est adopté.<br />
Art. 4. — La quote-part <strong>du</strong> canton sera versée par voie budgétaire.<br />
Art. 4. — Der Kantonsbeitrag wird alljährlich auf dem Budgetwege ausbezahlt.<br />
L'article 4 est accepté.<br />
283
Art. S. — La participation des districts de la région intéressée à la quotepart<br />
<strong>du</strong> canton est de 50 % et sera répartie, selon entente intervenue, de la façon<br />
suivante :<br />
District de Brigue 50 % de 36,300- 18,150.-<br />
District de Rarogne oriental 10 % de 36,300.- 3,630.-<br />
District de Conches 40 % de 36,300.- 14,520.-<br />
La commission propose de mettre un point après « 50 % » et<br />
de dire ensuite : « Elle est répartie, selon entente intervenue, de<br />
la façon suivante : »<br />
Art. 5. — Die Beteiligung der im Bahnbereich liegenden Bezirke an dem<br />
Beitrag des Kantons beträgt 50 % und ist gemäss getroffener Vereinbarung folgendermassen<br />
zu verteilen :<br />
Bezirk Brig 50 % von Fr. 72,600.- = Fr. 18,150.-<br />
» Oestl. Raron 10 % von Fr. 72,600.- = Fr. 3,630.-<br />
» Goms 40% von Fr. 72,600.- = Fr. 14,520.-<br />
Die Kommission macht darauf aufmerksam, dass statt<br />
Fr. 76,200.— Fr. 36,300.— gelesen werden müssen.<br />
L'article 5 est adopté avec les modifications apportées par la<br />
commission.<br />
Art. 6. — Les quotes-parts des districts seront supportées :<br />
pour le district de Brigue par les communes de Glis, Brigue et Naters ;<br />
pour le district de Rarogne par toutes les communes de celui-ci ;<br />
pour le district de Conches par toutes les communes de celui-ci.<br />
Art. 6. — Die Bezirksanteile sind für den Bezirk Brig von den Gemeinden<br />
Glis, Brig und Naters ;<br />
für den Bezirk Oestl. Raron von sämtlichen Gemeinden desselben ;<br />
für den Bezirk Goms von sämtlichen Gemeinden desselben, zu tragen ;<br />
L'article 6 est accepté.<br />
Art. 7. — La répartition entre les communes de chaque district se fera en<br />
conformité des dispositions des articles 11 et 12 de la loi <strong>du</strong> 1" février 1933<br />
sur la classification, la construction, l'entretien et la police des routes.<br />
La commission propose pour l'article 7 la rédaction suivante :<br />
« La répartition entre les communes de chaque district se fera<br />
selon entente entre les communes <strong>du</strong> district. A défaut d'entente,<br />
la répartition se fera en conformité des art. 11 et 12 de la loi<br />
<strong>du</strong> 1 er février 1933 sur la classification, la construction, l'entretien<br />
et la police des routes. »<br />
Au sein de la commission, l'idée a été émise que cette répartition,<br />
au lieu de se faire en appliquant par analogie les art. 11<br />
et 12 de la loi <strong>du</strong> 1 er février 1933 sur les routes, devrait se faire<br />
en s'inspirant <strong>du</strong> mode de calcul de la subvention différentielle<br />
accordée aux bâtiments scolaires prévu dans le décret <strong>du</strong> 3 septembre<br />
1951, ceci afin de permettre une répartition qui tienne<br />
mieux compte de tous les facteurs exprimant la capacité financière<br />
des communes.<br />
284
La grande majorité de la commission n'a toutefois pas retenu<br />
cette suggestion, car elle considère que nous ne sommes pas ici<br />
en présence de subventions à verser aux communes, mais de participation<br />
financière à leur demander. Par ailleurs, la majorité de<br />
la commission pense qu'un des critères pris en considération par<br />
la loi sur les routes, soit notamment le critère <strong>du</strong> degré d'intérêt<br />
à l'œuvre, ne se retrouve point dans le décret de 1951 sur le mode<br />
de calcul de la subvention différentielle. Or, ce critère est essentiel<br />
en l'occurrence. Enfin, il existe entre une route et un chemin<br />
de fer qui, en hiver, remplace la route, une analogie assez frappante<br />
pour justifier une telle solution.<br />
Art. 7. — Die Verteilung unter die Gemeinden eines jeden Bezirkes erfolgt<br />
in Gemässheit der Bestimmungen der Artikel 11 und 12 des Gesetzes vom<br />
1. Februar 1933 über die Klassifikation, den Bau, den Unterhalt und die Polizei<br />
der Strassen.<br />
Die Kommission beantragt folgende Redaktion für Art. 7 :<br />
« Die Verteilung unter die Gemeinden eines jeden Bezirkes<br />
wird <strong>du</strong>rch die Gemeinden selbst vorgenommen. Können sich die<br />
Gemeinden nicht einigen, erfolgt die Verteilung in Gemässheit der<br />
Bestimmungen der Art. 11 und 12 des Gesetzes vom 1. Februar<br />
1933 über die Klassiîikation, den Bau, den Unterhalt und die<br />
Polizei der Strassen. »<br />
In der Kommission wurde die Frage diskutiert, ob die Kosten<br />
unter den Gemeinden nicht in Gemässheit des Dekretes über die<br />
abgestuften Subventionen verteilt werden sollten. Die Mehrheit<br />
der Kommission hat einen solchen Antrag abgelehnt.<br />
Art. 8. — Les communes intéressées verseront leur quote-part annuellement<br />
au Département des finances selon les indications données par le Département<br />
des travaux publics.<br />
Art. 8. — Die beteiligten Gemeinden haben ihren Anteil alljährlich in<br />
Gemässheit der ihnen vom kant. Baudepartemente zugegangenen Weisungen<br />
an das Finanzdepartement zu entrichten.<br />
L'article 8 est adopté.<br />
Art. 9. — Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est chargé de passer et d'exécuter la convention<br />
ren<strong>du</strong>e nécessaire par le plan de rénovation technique.<br />
Art. 9. — Der Staatsrat ist beauftragt, die Vereinbarung, welche <strong>du</strong>rch den<br />
technischen Erneuerungsplan notwendig wird, aufzustellen und <strong>du</strong>rchzuführen.<br />
M. le député Clavien.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je voudrais<br />
demander au Département des travaux publics en quoi consiste<br />
cette convention que l'<strong>Etat</strong> doit passer en vertu de l'article 9. Si<br />
nous versons un subside, je ne vois pas pourquoi nous devons<br />
285
encore passer une convention. Quelles sont les bases de cette convention<br />
?<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, pour des œuvres<br />
d'intérêt privé, la Confédération passe toujours une convention<br />
avec les différents cantons. Des conventions existent pour le<br />
Viège-Zermatt, le Martigny-Châtelard, etc. Cette convention précise<br />
quelles sont les charges de la Confédération et des cantons et<br />
elle est toujours signée par le Chef <strong>du</strong> Département fédéral des<br />
postes et des chemins de fer et les cantons intéressés.<br />
Art. 10. — Le présent décret ayant un caractère d'urgence et n'étant pas<br />
d'une portée générale et permanente, entre immédiatement en vigueur.<br />
Ainsi projeté en séance <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à Sion le 26 janvier 1954.<br />
Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
N. ROTEN<br />
Art. 10. — Gegenwärtiges Dekret tritt, weil es dringlicher Natur nicht aber<br />
von allgemeiner und dauernder Tragweite ist, sofort in Kraft.<br />
So entworfen in der Staatsratssitzung zu Sitten, den 26. Januar 1954.<br />
Der Präsident des Staatsrates :<br />
K. ANTHAMATTEN<br />
Der Staatskanzler :<br />
N. ROTEN<br />
L'article 10 est accepté.<br />
Le présent décret est voté en première lecture.<br />
M. le Président Revaz.<br />
Messieurs les députés, M. le député Moulin, président de la<br />
commission concernant le décret cantonal d'application sur la loi<br />
fédérale contre la tuberculose est malheureusement alité et retenu<br />
chez lui. De ce fait, nous ne pourrons pas ce matin discuter le<br />
décret contre la tuberculose.<br />
Par contre, la commission qui a étudié la participation des<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> dans les conseils d'administration a siégé hier<br />
après midi. Cette commission serait d'accord de rapporter encore<br />
ce matin, si le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> est d'accord. Cet objet n'ayant pas<br />
été porté à l'ordre <strong>du</strong> jour, nous ne pourrons en discuter que si<br />
la Haute Assemblée le décide.<br />
286
M. le député Gérard Perraudin.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je suis extrêmement<br />
étonné de la manière dont on procède à l'égard de cet objet.<br />
Si vous vous souvenez, Messieurs les députés, lors de la dernière<br />
session déjà, cet objet était arrivé tout au bout de la session, à<br />
un moment où chacun de nous en avait assez de siéger. Je suppose<br />
que si cela a été fait ainsi, c'est que ce sujet était plutôt<br />
gênant pour le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
Aujourd'hui je constate qu'on vient nous proposer, malgré toutes<br />
les protestations de l'honorable Chef <strong>du</strong> Département de justice,<br />
au milieu de là matinée, de discuter ce matin encore de cet<br />
objet. Je crois qu'il s'agit d'une question suffisamment grave pour<br />
qu'on ne nous mette pas ainsi à brûle-pourpoint sur le sujet. Nous<br />
avons déjà suffisamment dit qu'il s'agissait ici <strong>du</strong> serment prêté<br />
par les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> et je ne crois pas que nous puissions<br />
résoudre heureusement le problème en agissant de la sorte. Je ne<br />
puis, pour mon compte, admettre que l'on porte à l'ordre <strong>du</strong> jour<br />
de ce matin cet objet.<br />
M. le Président Revaz.<br />
M. le député Gérard Perraudin n'est pas d'accord avec ma<br />
proposition et je vais la soumettre à la Haute Assemblée.<br />
Je voudrais faire remarquer cependant qu'il n'a jamais été<br />
dans l'intention <strong>du</strong> Président de la Haute Assemblée et <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> d'éluder un débat sur cet objet. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est tout<br />
à fait d'accord que nous examinions cette question.<br />
Je voudrais faire observer à M. le député Perraudin que je<br />
ne suis pas responsable de la maladie de M. le député Moulin.<br />
Du moment qu'un membre de la minorité fait entendre sa voix<br />
et prétend que nous voulons « escamoter » (ce terme n'est pas<br />
trop fort) un débat sur cette affaire, je suis d'accord, pour mon<br />
compte personnel, malgré ce que cela coûtera pour les finances<br />
<strong>du</strong> canton, de prévoir une séance spéciale pour cet objet demain<br />
matin.<br />
J'ouvre la discussion et je demande aux présidents de groupes<br />
de se prononcer.<br />
M. le député Meizoz.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, vu qu'il s'agit d'un objet<br />
d'une telle importance, il serait opportun de renvoyer cette discussion.<br />
Personnellement, j'aurais été prêt à discuter de cette<br />
affaire ce matin, mais après avoir enten<strong>du</strong> M. Perraudin, j'en<br />
reviens à son raisonnement et je pense qu'il est préférable de renvoyer<br />
cet objet à demain matin.<br />
287
M. le député Claivaz,<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je crois également pouvoir<br />
déclarer au nom <strong>du</strong> groupe radical que, vu l'importance de l'objet,<br />
il est préférable d'avoir le temps voulu et d'en discuter dans la<br />
matinée de demain.<br />
M. le député Gérard Perraudin.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je n'admets pas<br />
que l'on dise que nous mettons les finances de l'<strong>Etat</strong> en péril en<br />
faisant cette proposition: Je fais tout simplement remarquer à<br />
M. le Président <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> et au Bureau qu'il y a d'autres<br />
objets que l'on peut mettre à l'ordre <strong>du</strong> jour de ce matin. Hier<br />
déjà, on pouvait prévoir que la discussion sur le décret contre<br />
la tuberculose n'aurait pas lieu. Il y a, par exemple, à mettre à<br />
l'ordre <strong>du</strong> jour, Monsieur le Président, une interpellation dont la<br />
discussion d'urgence a été demandée par pas mal de députés. Il<br />
s'agit de la discussion sur la répartition des frais de l'action hanneton.<br />
Je suis disposé, pour mon compte, à développer cette interpellation<br />
ce matin pour économiser une perte de temps à l'<strong>Etat</strong>.<br />
M. le Président Revaz.<br />
Messieurs les députés, je tiens à répondre à M. le député Perraudin<br />
qu'une interpellation sur cet objet a été déposée par M. le<br />
député Dussex déjà au mois de novembre. C'est celle-ci qui sera<br />
développée en premier lieu. D'autre part, le texte de son interpellation<br />
est le suivant :<br />
« Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité à nous dire <strong>du</strong>rant cette session<br />
encore, vu l'urgence, s'il est exact qu'il projette de donner force<br />
obligatoire... »<br />
Habituellement, nous discutons dans cette salle sur des faits<br />
précis et non pas sur des interpellations concernant des projets<br />
<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. C'est pour cela que le Bureau ne mettra pas<br />
votre interpellation à l'ordre <strong>du</strong> jour de ce matin.<br />
Je vous propose par contre, Messieurs les députés, de développer<br />
l'interpellation de M. le député Clavien concernant le prix de<br />
la vendange. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est d'accord de répondre à cette<br />
question, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.<br />
M. le député René Jacquod.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je crois que la question<br />
de la présence des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> au sein des conseils d'administration<br />
a déjà été suffisamment débattue au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>. On<br />
est au courant de cette question. D'autre part, la commission, qui<br />
288
a été désignée pour examiner cette affaire, a siégé hier et a pris<br />
connaissance d'une façon approfondie <strong>du</strong> problème.<br />
Je pense qu'on aurait pu ce matin régler cette question, puisque<br />
nous n'avons pas suffisamment d'objets à l'ordre <strong>du</strong> jour. Mais<br />
puisque M. le député Perraudin a l'air de dire qu'on veut « escamoter<br />
ce débat », je crois qu'il faut tenir compte de son observation.<br />
En tant que président de la commission, je tiens à déclarer<br />
que nous ne voulons pas <strong>du</strong> tout « escamoter ce débat ». C'est<br />
pourquoi je vous demande, Monsieur le Président, d'accepter la<br />
proposition de M. Perraudin et de porter cet objet à l'ordre <strong>du</strong><br />
jour de demain matin. Nous pourrons faire ainsi toute la clarté<br />
désirable sur cette question.<br />
M. le député Dellberg.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je tiens à vous faire remarquer<br />
que nous n'avons pas encore reçu de message pour cet objet.<br />
D'autre part, c'est inexact de prétendre, comme vient de le faire<br />
M. le député Jacquod, que nous avons déjà discuté de cette question<br />
à la session de mai 1953. M. le Président Gross a fait un<br />
rapport au nom <strong>du</strong> Gouvernement et seuls les représentants des<br />
groupes ont pris la p'arole. Il n'y a pas eu de discussion. Je suis<br />
tout à fait d'accord de remettre cet objet à demain et je prie le<br />
Gouvernement de bien vouloir nous soumettre un message sur<br />
l'opportunité de la revision de l'art. 55 de la Constitution.<br />
M. le député Louis Perraudin.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, il ne serait peutêtre<br />
pas nécessaire de renvoyer cet objet à demain matin. Nous<br />
pouvons très bien faire une séance de relevée cet après-midi.<br />
Recours en grâce.<br />
MM. les députés Roger Crettol et Alfred Escher rapportent<br />
ensuite pour la commission des recours en grâce.<br />
La grâce est accordée à :<br />
— Rosette Beney<br />
— Georges Vernay<br />
— Félix Colley<br />
— Moritz Bovey<br />
—• Albert Dessimoz<br />
— Albert Riquen<br />
La grâce est refusée à Emilie Contor.<br />
289
L'objet suivant à l'ordre <strong>du</strong> jour appelle le développement de<br />
l'interpellation de M. le député Dr Leo Stoffel sur la main-d'œuvre<br />
<strong>du</strong> pays.<br />
Hr. Abgeordneter Dr. Leo Stoffel.<br />
Begrün<strong>du</strong>ng der Interpellation vom November 1952<br />
über die ausländischen Arbeitskräfte<br />
Im November 1952 hatte ich die Ehre folgende Interpellation<br />
zu hinterlegen.<br />
Leider komme ich erst heute dazu, diese Interpellation zu<br />
begründen. Ich glaube aber nicht, dass die Interpellation, das<br />
Problem der ausländischen Arbeitskräfte, an Aktualität verloren<br />
hat.<br />
Ich stelle keine Begehren in dem Sinne, dass den ausländischen<br />
Arbeitern die Einreise einfach verweigert werde und dass<br />
die bestehenden Arbeitsgelegenheiten ausschliesslich den einheimischen<br />
Arbeitskräften erhalten bleiben. Das ginge ganz sicher zu<br />
weit.<br />
Ich möchte mit meiner Interpellation nur dazu beitragen, dass<br />
man sich in bezug auf die Beschäftigung von ausländischen Arbeitern<br />
auf unsern Baustellen genau an das hält, was seinerzeit zwischen<br />
den Spitzenverbänden der Arbeitgeber und Arbeitnehmer<br />
abgemacht wurde und dass man die ausländischen Arbeiter doch<br />
nicht unbeschränkt auf unsern Baustellen zulässt. Eine gewisse<br />
Zurückhaltung in der Erteilung der Bewilligung, eine grössere<br />
Zurückhaltung als sie bis heute an den Tag gelegt wurde, wäre<br />
ganz sicher am Platze.<br />
Nach dem letzten Weltkrieg hat, wie das allgemein bekannt<br />
ist, wider alles Erwarten eine nie dagewesene Hochkonjunktur<br />
eingesetzt. Es war ein solcher Ueberfluss an Arbeitsgelegenheiten<br />
vorhanden, dass man in humorvoller Art und Weise sagte, Hr.<br />
Direktor Zipfel, der die notwendigen Vorkehren zu treffen hatte<br />
um der damals erwarteten Arbeitslosigkeit zu steuern, sei der<br />
einzige Arbeitslose !<br />
Die gute Beschäftigungslage dauerte weiter, so dass im Jahre<br />
1946 die In<strong>du</strong>strie und das Gewerbe mit dem Begehren an die<br />
Behörden gelangten, sie sollten zufolge Mangels an einheimischen<br />
Arbeitern ausländische Arbeitskräfte in unser Land hereinlassen.<br />
Abfänglich handelte es sich dabei fast ausschliesslich um italienische<br />
Arbeiter.<br />
Bevor die Bundesbehörden zu dieser kritischen Frage Stellung<br />
bezogen, wurden zur Wahrung des Arbeitsfriedens die Spitzenverbände<br />
der Arbeitgeber und der Arbeitnehmer zu einer Besprechung<br />
eingeladen. Es wurde folgendes abgemacht :<br />
290
1. Es sollen nur dort ausländische Arbeitskräfte zugelassen<br />
werden, wo die Stellen nicht <strong>du</strong>rch einheimische besetzt<br />
werden können.<br />
2. Die ausländischen Arbeitskräfte müssen zu den gleichen<br />
Lohn- und Arbeitsbedingungen beschäftigt werden, wie die<br />
einheimischen.<br />
3. Die einheimischen Arbeitskräfte dürfen <strong>du</strong>rch die ausländischen<br />
nicht konkurrenziert werden.<br />
Diese Bedingungen gelten heute noch und sollten strikte eingehalten<br />
werden.<br />
Unter den ausländischen Arbeitskräften sind drei Kategorien<br />
zu unterscheiden :<br />
a) Aufenthalter.<br />
b) Saisonarbeiter (Baugewerbe, Hôtellerie, Landwirtschaft).<br />
c) Grenzgänger.<br />
Die Zahl der ausländischen Arbeitskräfte ist seit dem Jahre<br />
1946, wo man mit diesem System begonnen hat, immer gestiegen<br />
und zwar ganz rapid. Es dürfte Sie interessieren wie viele ausländische<br />
Arbeiter in den letzten Jahren in die Schweiz eingelassen<br />
wurden um hier zu -arbeiten. Herr Bundesrat Bubattel gab in<br />
einer Antwort auf eine Interpellation von Hn. Nat. Ryser folgende<br />
Zahlen :<br />
1947<br />
1948<br />
1949<br />
1950<br />
1951<br />
1952<br />
1953<br />
=<br />
=<br />
=<br />
=<br />
=<br />
=<br />
=<br />
150,000.<br />
ungefähr<br />
86,000.<br />
75,000.<br />
136,000.<br />
150,000.<br />
162,272.<br />
gleich wie im Vorjahr.<br />
Aus welchen Ländern kommen diese Arbeiter ? Gemäss der<br />
Statistik aus dem Jahre 1952 waren es :<br />
28,000 aus Deutschland,<br />
91,000 aus Italien,<br />
5,700 aus Frankreich,<br />
21,000 aus Oesterreich,<br />
3,300 aus andern Ländern.<br />
Zuerst wurde die Einreisebewilligung von den Bundesbehörden<br />
erteilt. Heute sind die Kantone zuständig. Wir Grossräte möchten<br />
genaue Angaben haben über die Zahl der vom Kanton Wallis<br />
erteilten Einreisebewilligungen an ausländische Arbeiter.<br />
Die ausländischen Arbeitskräfte sollen zu den gleichen Arbeitsund<br />
Lohnbedingungen angestellt werden. Diese Bestimmung soll<br />
auch bei uns nicht restlos eingehalten werden. Ich gestatte mir<br />
291
auf folgende Tatsache aufmerksam zu machen : wir haben in der<br />
Schweiz viele Gesamtarbeitsverträge. In diesen Gesamtarbeitsverträgen<br />
sind fast überall Minimallöhne vorgesehen. Nun sind aber<br />
gerade auf den Baustellen im Kanton Wallis die effektiv bezahlten<br />
Löhne beträchtlich höher als die in den Gesamtarbeitsverträgen<br />
vorgesehenen. Ich habe mir sagen lassen, dass es Arbeitgeber<br />
gibt, welche sich damit begnügen, den Ausländern die Minimallöhne<br />
des Gesamtarbeitsvertrages auszubezahlen ! So werden die<br />
ausländischen Arbeitskräfte im Vergleich zu den einheimischen<br />
billiger und damit auch begehrter. Das ist aber nichts anderes als<br />
eine indirekte Konkurrenzierung der einheimischen Arbeiter.<br />
Diesem da und dort bestehenden Misstand kann nur <strong>du</strong>rch<br />
eine einwandfreie periodische Kontrolle der Löhne abgeholfen<br />
werden. Die Durchschnittslöhne der ausländischen Arbeiter eines<br />
Betriebes oder einer Baustelle müssen gleich hoch sein wie diejenigen<br />
der einheimischen Arbeiter. Dabei soll darauf geachtet werden,<br />
dass auch die Bestimmungen über die vorgesehene Arbeitszeit<br />
nicht verletzt werden. Gerade die ausländischen Arbeiter seien<br />
ohne weiteres bereit, mehr Ueberstundeii zu machen als unsere<br />
Gesetze zulassen. Auch das ist nicht angängig.<br />
Wie man mir gesagt hat, soll es im Kanton Wallis Baustellen<br />
geben, wo fast ausschliesslich ausländische Arbeiter tätig sind.<br />
Ich möchte niemanden verdächtigen und hier behaupten, dass<br />
diese Unternehmer auf ihren Bauplätzen die ausländischen Arbeiter<br />
vorziehen ! Ich möchte aber den hohen Staatsrat ersuchen<br />
genau zu kontrollieren, warum da und dort auf unsern Baustellen<br />
das ausländische Element übermässig vertreten ist ! Ich will nicht<br />
hoffen, dass diese Kontrolle ergibt, dass die schweizerischen Arbeiter<br />
von den betreffenden Arbeitgebern weggingen, weil diese nicht<br />
die zeitgemässen Lohn- und Arbeitsbedingungen eingehalten haben.<br />
Man wird mir sehr wahrscheinlich antworten, dass im Bewilligungsverfahren<br />
die Organe der Arbeitnehmerorganisationen ein<br />
gewisses Mitspracherecht hätten. Sie würden angefragt, ob sie für<br />
x eine Unternehmung soundsoviele Arbeiter zur Verfügung haben.<br />
Wird das verneint, dann gilt das betreffende Gesuch um Einlass<br />
von den ausländischen Arbeitern als bewilligt ! Man sollte aber<br />
kontrollieren, ob die anbegehrten Arbeiter für die betreffende<br />
Baustelle wirklich dringend benötigt werden.<br />
In diesem Zusammenhang möchte ich noch auf folgenden<br />
Punkt aufmerksam machen ! Sehr oft wird an Ausländer die Einreisebewilligung<br />
erteilt, weil es sich bei dem Gesuchsteller angeblich<br />
um einen Spezialisten handle, der nicht <strong>du</strong>rch eine einheimische<br />
Arbeitskraft ersetzt werden könne ! Hier ist Vorsicht am<br />
Platze. Es sind nicht alles Spezialisten, welche sich als solche aus-<br />
292
geben. Ich kenne einen Fall, wo ein Italiener sich als Koch in<br />
einem Hotel engagieren liess und behauptete von Beruf Koch zu<br />
sein. Es stellte sich aber gleich heraus, dass der Betreffende überhaupt<br />
nie als Koch tätig war.<br />
Aus landwirtschaftlichen Kreisen hörte man sodann klagen,<br />
dass Ausländer die Einreisebewilligung erteilt bekamen, um auf<br />
der Landwirtschaft beschäftigt zu werden, dass sie aber sogleich<br />
versuchten auf die Baustellen abzuwandern, wo begreiflicherweise<br />
höhere Löhne lockten. Auch in diesem Punkte sollte eine<br />
strenge Kontrolle <strong>du</strong>rchgeführt werden. Wer infolge falscher Angaben<br />
die Bewilligung zur Einreise erteilt bekam und wer sich<br />
nicht an das hält was er selbst versprochen hat, der verdient<br />
keine Rücksicht und hat unser Land zu verlassen !<br />
Der Kanton Wallis weist Jahr für Jahr einen ansehnlichen<br />
Geburtenüberschuss auf und glücklicherweise ist dem so ! Es<br />
muss daher für eine immer zunehmende Bevölkerung Beschäftigung<br />
gesucht werden ! Wir haben daher kein Interesse daran, dass<br />
sich Ausländer bei uns niederlassen und der einheimischen Bevölkerung<br />
die Beschäftigungsmöglichkeiten wegschnappen. Darum<br />
möchte ich die hohe .Regierung auch bitten, die Einreisebewilligungen<br />
an die Ausländer unter allen Umständen nur für so lange<br />
Zeit zu gewähren, dass der betreffende Ausländer nicht Anrecht<br />
auf Erteilung einer Niederlassungsbewilligung bekommt ! Es wäre<br />
wirklich bedauerlich, wenn plötzlich Tausende von ausländischen<br />
Arbeitern Anspruch auf Erteilung einer Niederlassungsbewilligung<br />
erheben könnten ! Es ist ja allgemein bekannt, dass gerade unsere<br />
Nachbaren im Süden, die mir persönlich <strong>du</strong>rchaus nicht unsympatisch<br />
sind, sich gerne bei uns niederlassen und sich später sogar<br />
einzubürgern wünschen. Ich glaube nicht zu übertreiben wenn<br />
ich behaupte, dass 70-80 % aller Einbürgerungsgesuche von italienischen<br />
Staatsangehörigen gestellt werden !<br />
Ich sehe voraus, dass in diesem Jahre viele Ausländer einreisen<br />
werden, um auf unsern Baustellen zu arbeiten. Die Instandstellung<br />
unserer Strassen wird für viele hiesige Arbeiter eine willkommene<br />
Beschäftigung bieten und diese Arbeiter fehlen auf den<br />
Bauplätzen der Stauwerke. Es ist bedauerlich, dass der Staat<br />
Wallis diese Arbeiten gerade in einer Zeit der Ueberbeschäftigung<br />
in Angriff nehmen muss. Der vom Ausbau der Strassen profitierende<br />
Fremdenverkehr und Tourismus sind aber für die wirtschaftschaftliche<br />
Entwicklung unseres Kantons so wichtig, dass man diesen<br />
Nachteil mit in Kauf nehmen muss. Schliesslich werden ja<br />
auch mit der Förderung des Fremdenverkehrs und des Tourismus<br />
für unsere Leute neue Arbeitsgelegenheiten geschaffen ! Die Regierung<br />
möge aber Massnahmen treffen, dass die Einreise von aus-<br />
293
ländischen Arbeitern so frühzeitig abgebaut werde, dass nicht<br />
unmittelbar nachher die Einheimischen arbeitslos werden. In<br />
Bezug auf die Beschäftigungslage kann man «ich ja für einige<br />
Monate wenigstens ein ungefähres Bild machen und dementsprechend<br />
Anordnungen treffen !<br />
Zum Schluss, Herr Präsident und Herren Grossräte, möchte<br />
ich die hohe Regierung ersuchen, in der Erteilung von Einreisebewilligungen<br />
an ausländische Arbeiter Mass zu halten ! Es sollte<br />
unter allen Umständen etwas gebremst werden. Aber wie, werden<br />
sie mir sagen ? Es gäbe ganz sicher wirksame Mittel, um die bei<br />
uns in Angriff genommenen Arbeiten etwas zu verzögern. Wie<br />
wäre es z. B. wenn man einem Arbeitgeber oder einer Baufirma,<br />
so bald die ausländischen Arbeitskräfte einen gewissen Prozentsatz<br />
erreicht haben, für die Anstellung von weiteren ausländischen<br />
Arbeitern überhaupt keine Bewilligung mehr erteilen würde ! Das<br />
wäre ganz bestimmt ein gutes und wirksames Mittel, um die Ausführung<br />
von vielen Arbeiten etwas zu verzögern.<br />
Es gibt auch in der Schweiz viele Volkswirtschaftler, auch<br />
solche aus Unternehmerkreisen, welche die ständige Aufblähung<br />
unseres in<strong>du</strong>striellen Pro<strong>du</strong>ktionsapparates mit grosser Sorge verfolgen.<br />
Es ist einfach nicht normal, dass die Schweiz auf die<br />
Dauer, ich möchte sagen « einen künstlichen Pro<strong>du</strong>ktionsapparat »<br />
unterhält, der mit dem einigen Volke nicht bewältigt werden kann.<br />
Das ist wirtschaftlich ungesund, weil ein solcher übersteigerter<br />
Pro<strong>du</strong>ktionsapparat viel krisenempfindlicher ist. Dabei ist für den<br />
Kanton Wallis beizufügen, dass diese übermässigen Arbeitsgelegenheiten<br />
nicht nur die ausländischen Arbeiter, sondern auch<br />
viele ausserkantonale Unternehmer und Handwerker ins Wallis<br />
locken. Diese werden aber dann hier bleiben, auch wenn die<br />
Hochkonjunktur einmal vorbei ist, wo die Unternehmer einander<br />
nicht mehr die Arbeiter, sondern die Arbeit als solche aus den<br />
Händen reissen werden. Auch unter diesem Gesichtspunkt gesehen<br />
ist es sicher nicht von Gutem, wenn in unserem Kanton zu<br />
viel auf einmal in Angriff genommen wird !<br />
Der Staatsrat hat die Möglichkeit etwas zu bremsen, dafür zu<br />
sorgen, dass gewisse Arbeiten in Reserve behalten werden können,<br />
indem er die Einreise von ausländischen Arbeitskräften auf ein<br />
vernünftiges Mass re<strong>du</strong>ziert ! Ich bitte den hohen Staatsrat, diesem<br />
für unsere angestammte Arbeiterschaft äusserst wichtigen<br />
Problem seine volle Aufmerksamkeit zu schenken. Regieren heisst<br />
eine Wirtschaftspolitik auf weite Sicht betreiben. Eine Exekutivbehörde,<br />
welche in ihrem Kanton wirklich regiert, muss den Mut<br />
haben, sogar der Hochfinanz zu sagen, was der wirtschaftlichen<br />
Entwicklung unseres lieben Wallis dienlich ist und was nicht,<br />
294
selbst dann, wenn diese sich anschickt in unserem Kanton riesige<br />
Summen an Geld zu investieren !<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gross.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés,<br />
Ainsi que M. le Président de la Haute Assemblée vous l'a déjà<br />
dit, M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert a dû s'absenter aujourd'hui.<br />
Il doit assister à Berne à une très importante assemblée et m'a<br />
prié de répondre à sa place à l'interpellation de M. le député<br />
Stoffel.<br />
Je dois d'emblée dire que l'honorable interpellant a bien fait<br />
de soulever le problème de la main-d'œuvre étrangère, bien que<br />
le Gouvernement ne puisse naturellement pas le suivre dans toutes<br />
ses considérations. Il est bon et sain que le Gouvernement puisse<br />
une bonne fois s'expliquer, car on entend de divers côtés des critiques.<br />
On dit que le Gouvernement permet une trop forte augmentation<br />
<strong>du</strong> volume des travaux, et ne pratique pas ainsi une politique<br />
économique et sociale saine, parce que gouverner c'est prévoir,<br />
et que le Gouvernement ne sait pas prévoir le jour où il y<br />
aura <strong>du</strong> chômage dans notre pays. Il est donc tout à fait juste<br />
que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> soit en mesure d'exposer ce qui est possible<br />
et ce qui ne l'est pas, dans le domaine de la main-d'œuvre étrangère<br />
; de démontrer que, ce qui est possible, il le fait, et de demander<br />
ensuite qu'on ne le charge pas de tout, même de la pluie et<br />
<strong>du</strong> beau temps.<br />
C'est dans ce sens que je remercie M. le député Stoffel d'avoir<br />
donné au Gouvernement l'occasion de s'expliquer brièvement.<br />
Je voudrais d'abord exposer la situation telle qu'elle se présente.<br />
Il est clair que le volume des salaires payés actuellement<br />
en <strong>Valais</strong> dans le domaine <strong>du</strong> génie civil a pris des proportions<br />
énormes. A titre de comparaison, je dirai que le volume total des<br />
salaires payés dans le canton s'élevait en<br />
1950 à Fr. 10 millions<br />
1952 » » 41 »<br />
1953 » » 45 »<br />
1954 vraisemblablement » » 50 »<br />
Les raisons de cette augmentation sont claires et connues de<br />
chacun.<br />
Je voudrais simplement préciser que, dans l'in<strong>du</strong>strie <strong>du</strong> bâtiment,<br />
la main-d'œuvre étrangère est contingentée. Ce contingent<br />
n'est pas fixé par le canton, mais par les instances fédérales compétentes.<br />
Par contre, il n'existe aucun contingent pour les travaux<br />
<strong>du</strong> génie civil.<br />
295
Seules font règle la situation effective <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> travail<br />
et les disponibilités en main-d'œuvre indigène.<br />
A titre de comparaison, je donne ci-après le nombre des saisonniers<br />
étrangers autorisés à travailler dans notre canton en<br />
1952. J'aurais préféré vous donner les chiffres de 1953, mais je<br />
n'ai pas pu me les procurer.<br />
In<strong>du</strong>strie <strong>du</strong> bâtiment, essentiellement dans<br />
le domaine <strong>du</strong> génie civil 3024 personnes<br />
In<strong>du</strong>strie métallurgique 183 »<br />
In<strong>du</strong>strie hôtelière 1259 »<br />
(dont 429 hommes et 830 femmes)<br />
Agriculture 1571 »<br />
(dont 704 hommes et 867 femmes)<br />
Sylviculture (bûcherons) 254 »<br />
Dans l'artisanat, par contre, on fait de moins en moins appel<br />
à la main-d'œuvre étrangère, grâce au développement constant et<br />
réjouissant de la formation professionnelle.<br />
Le manque de main-d'œuvre indigène ne se fait pas sentir<br />
également dans tous les domaines. La main-d'œuvre indigène fait<br />
particulièrement défaut dans les secteurs suivants :<br />
— mineurs et aides-mineurs de galeries<br />
— mineurs et aides-mineurs de carrière<br />
— maçons - boiseurs et coffreurs - charpentiers - forgerons<br />
— cimenteurs<br />
— tailleurs de pierre et paveurs<br />
— mécaniciens et machinistes - con<strong>du</strong>cteurs de pelles<br />
— mécaniciens pour autos et vélos<br />
— manœuvres - terrassiers pour les grands chantiers à l'altitude<br />
— vachers et domestiques de campagne<br />
—• personnel auxiliaire pour les cultures spéciales<br />
— personnel féminin et masculin de maison et personnel d'hôtel<br />
subalterne.<br />
Nous allons examiner maintenant si et dans quelle mesure le<br />
Gouvernement peut intervenir pour diminuer le volume actuel des<br />
travaux ou pour ralentir leur exécution.<br />
Les autorités fédérales compétentes estiment que l'équipement<br />
hydro-électrique <strong>du</strong> pays doit être poussé très rapidement. Cela<br />
est compréhensible, si on songe au déficit énorme qui existe actuellement<br />
en Suisse dans la pro<strong>du</strong>ction d'énergie électrique par<br />
rapport aux besoins <strong>du</strong> pays.<br />
Indépendamment de cette nécessité, il faut permettre de renter<br />
de façon suffisante et normale les capitaux considérables in-<br />
296
vestis par les sociétés dan« ces constructions. Si l'on avait imposé<br />
à ces sociétés un temps de construction plus lent, il aurait été à<br />
craindre qu'elles reculent devant des intérêts intercalaires astronomiques<br />
et aillent chercher, ailleurs plus de compréhension. Il<br />
faut se souvenir que d'autres régions que le <strong>Valais</strong> regrettent aujourd'hui<br />
amèrement d'avoir été peut-être trop exigeantes à<br />
l'égard de ces entreprises.<br />
D'autre part, <strong>du</strong> point de vue des finances <strong>du</strong> canton et'des<br />
communes intéressées, la mise en eau rapide des barrages en construction<br />
est aussi très souhaitable.<br />
Dans le domaine des constructions militaires nous ne pouvons<br />
absolument rien faire. Les travaux militaires sont toujours considérés<br />
comme urgent et le Département militaire fédéral et ses<br />
organes insistent constamment sur leur accélération.<br />
L'amélioration <strong>du</strong> réseau routier <strong>du</strong> canton est également<br />
d'une impérieuse nécessité pour l'avenir de notre tourisme et de<br />
notre hôtellerie. Je n'y insiste pas, vu que M. le Président <strong>du</strong><br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> l'a suffisamment démontré ces jours derniers.<br />
Nous nous trouvons enfin, Messieurs, devant cette situation<br />
que les maîtres d'ouvrages et les architectes fixent des délais<br />
d'exécution de plus en plus courts. Le Gouvernement est d'avis<br />
que ces délais sont parfois anormalement courts. Ce système est<br />
faux et a tout naturellement comme corollaire un nouvel alourdissement<br />
<strong>du</strong> marché <strong>du</strong> travail. Car les entrepreneurs, poussés<br />
par les délais et les sanctions prévues dans les cahiers des charges,<br />
ne peuvent échelonner sainement leurs travaux et font ainsi un<br />
appel parfois immodéré à la main-d'œuvre étrangère. Nous ne<br />
possédons malheureusement aucun moyen légal d'interdire ce<br />
tempo. Nous ne pouvons agir que par des recommandations.<br />
Pour tous ces motifs, l'action des instance* cantonales compétentes<br />
ne peut en fait que se borner à éliminer les abus qui pourraient<br />
se pro<strong>du</strong>ire. Ces abus sont rares. L'office cantonal <strong>du</strong> travail<br />
voue une attention particulière à ce problème. Il intervient<br />
énergiquement chaque fois que les ouvriers <strong>du</strong> pays ne sont pas<br />
engagés, alors qu'une entreprise utilise encore de la main-d'œuvre<br />
étrangère. Le chef de ce bureau a fait suffisamment ses preuves<br />
pour que le Gouvernement puisse rendre hommage à sa prévoyance<br />
et à son énergie.<br />
Toutes les demandes de main-d'œuvre étrangère de l'in<strong>du</strong>strie<br />
<strong>du</strong> bâtiment et <strong>du</strong> génie civil sont au reste examinées et préavisées<br />
par une commission paritaire restreinte, composée de deux représentants<br />
de l'Association valaisanne des entrepreneurs, de deux<br />
représentants des organisations syndicales ouvrières intéressées et<br />
<strong>du</strong> Chef de l'office cantonal <strong>du</strong> travail.<br />
297
Lorque c'est nécessaire, cette commission procède en outre à<br />
des visions locales.<br />
Enfin, chaque entrepreneur qui désire engager de la maind'œuvre<br />
étrangère doit signer l'engagement qui figure sur une formule<br />
spéciale.<br />
A noter aussi que tous les permis de séjour et de travail, accordés<br />
aux ouvriers étrangers, peuvent être révoqués si les circonstances<br />
l'exigent.<br />
C'est dire, Messieurs, que toutes les précautions sont prises<br />
pour assurer une protection aussi efficace que possible de la maind'œuvre<br />
<strong>du</strong> pays.<br />
Avant de terminer, je tiens à vous rendre attentifs à un dernier<br />
point très particulier au <strong>Valais</strong> et dont se plaignent souvent<br />
les entreprises. Il s'agit <strong>du</strong> manque de stabilité de la main-d'œuvre<br />
valaisanne. Il arrive souvent que les ouvriers valaisans quittent les<br />
chantiers <strong>du</strong>rant la bonne saison pour vaquer à leurs travaux agricoles<br />
personnels. Les entrepreneurs se plaignent de ce va et vient<br />
continuel qui désorganise leurs équipes. Le Gouvernement estime<br />
que cette difficulté est inhérente au <strong>Valais</strong>, où l'ouvrier est aussi<br />
petit agriculteur. Notre structure économique et sociale exige que<br />
l'on s'efforce de s'adapter à cette situation toute spéciale. Il serait<br />
profondément regrettable que l'ouvrier valaisan abandonne complètement<br />
la terre. En période de crise économique et de chômage,<br />
les répercussions de cet abandon seraient particulièrement douloureuses.<br />
Messieurs, je conclus. Le Gouvernement ne peut que regretter<br />
qu'il ne soit pas possible de diminuer le volume des travaux en<br />
cours ou d'en ralentir le rythme. Mais, il n'en reste pas moins<br />
que toutes les mesures sont prises, dans cette situation particulière,<br />
pour protéger au mieux la main-d'œuvre indigène.<br />
La politique <strong>du</strong> Gouvernement n'est pas ici en cause. Le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> fait en effet tout ce qui est possible. Je puis donner la<br />
garantie à l'honorable interpellant qu'il continuera à agir de la<br />
même façon à l'avenir.<br />
Hr. Abgeordneter Dr. Leo Stoffel.<br />
Herr Präsident, Herren Grossräte ! Ich danke Herrn Staatsrat<br />
Gross für seine Antwort auf meine Interpellation.<br />
Ich habe aber gar nicht behaupten wollen, dass unsere kantonalen<br />
Instanzen ihre Pflichten nicht erfüllen, sondern den Hohen<br />
Staatsrat ersucht, die Zahl der ausländischen Arbeiter auf ein<br />
vernünftiges Mass zu beschränken. Ich anerkenne ohne weiteres,<br />
dass unser kantonales Arbeitsamt seine Pflicht erfüllt, aber wenn<br />
man darauf hinweisen will, dass da und dort etwas besser gemacht<br />
298
werden könnte, sollte man das nicht missverstehen. Ich erkläre<br />
mich mit der erhaltenen Antwort teilweise befriedigt.<br />
M. le député Louis Perraudin.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, des conversations que j'ai<br />
enten<strong>du</strong>es tout à l'heure, il résulte qu'un certain nombre de députés<br />
préféreraient que la question de la présence des <strong>Conseil</strong>lers<br />
d'<strong>Etat</strong> dans les conseils d'administration soit examinée dans une<br />
séance de relevée cet après-midi. La commission qui a siégé hier<br />
avait d'ailleurs prévu la chose ainsi.<br />
Si nous siégeons dans une séance de relevée, on pourrait réaliser<br />
une économie sur les frais d'itinéraire. L'argument doit être<br />
sensible à M. le Président, puisque c'est lui qui l'a relevé tout à<br />
l'heure, lorsque nous avons parlé de cette question.<br />
Je fais la proposition que cette affaire soit traitée cet aprèsmidi<br />
et je demande qu'on soumette cette question au vote.<br />
M. le Président Revaz.<br />
Messieurs les députés, après avoir enten<strong>du</strong> les différents avis<br />
qui viennent d'être émis, nous décidons de siéger demain matin.<br />
A la demande de quelques députés <strong>du</strong> Bas-<strong>Valais</strong>, je vous proposerais,<br />
si mon avis était agréé, de commencer la séance à 9 heures<br />
au lieu de 8 h. 30, parce qu'un certain nombre de députés de la<br />
campagne ont une peine énorme à être à Sion à 8 h. 30.<br />
Nous avons décidé tout à l'heure de fixer la séance à demain<br />
matin et pour rien au monde je ne reviendrai sur cette décision.<br />
Je trouve qu'une séance, à laquelle on veut donner une telle importance,<br />
doit être tenue le matin.<br />
M. le député Louis Perraudin.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je demande que<br />
la question soit soumise au vote. La commission s'est déclarée<br />
prête pour ce matin. De ce fait elle est également prête pour cet<br />
après-midi. La question a d'ailleurs suffisamment été élucidée au<br />
sein de la commission.<br />
M. le Président Revaz.<br />
Messieurs les députés, M. le Président de la commission vient<br />
de m'informer qu'il refusait de siéger cet après-midi. Il a pris<br />
ses dispositions pour siéger demain matin.<br />
Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de procéder au vote. La<br />
décision a été prise et je ne vois pas pourquoi nous reviendrions<br />
sur cette décision.<br />
299
Il s'agit d'une motion d'ordre. Y a-t-il des députés qui veulent<br />
appuyer la proposition de M. le député Louis Perraudin ?<br />
M. le député Jules Luisier.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, il est exact comme l'a<br />
relevé M. le député Louis Perraudin que la commission avait<br />
décidé hier de demander au bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> de tenir<br />
une séance de relevée aujourd'hui pour liquider cette question.<br />
Mais nous avons ensuite enten<strong>du</strong> des interventions dans cette salle<br />
pour nous dire qu'il ne fallait pas bâcler cette affaire. Je crois<br />
qu'il faut dès lors nous rallier à la proposition <strong>du</strong> Président <strong>du</strong><br />
<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>. Il nous resterait ainsi encore un après-midi et une<br />
nuit — la nuit porte conseil — pour nous préparer à ce débat.<br />
Nous serons ainsi prêts, demain matin, pour débattre cette question<br />
d'une façon abondante et suffisante. Je me rallie donc à la<br />
proposition de M. le Président.<br />
La question est soumise au vote.<br />
Par 58 voix contre 9 la séance est maintenue pour le samedi<br />
matin.<br />
Puis M. le député Clavien développe son interpellation demandant<br />
au Gouvernement quelles sont les dispositions qu'il compte<br />
prendre pour la fixation <strong>du</strong> prix de la vendange.<br />
M. le député Clavien.<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs,<br />
Les premières années d'après-guerre ont été marquées par une<br />
grave crise vinicole dont les conséquences affectent aujourd'hui<br />
encore la situation de la famille vigneronne et risquent de compromettre<br />
son existence. Alors que la situation <strong>du</strong> marché en 1946<br />
était encore saine, on a de la peine à se représenter pourquoi elle<br />
s'est si rapidement aggravée. La cause principale en a été la faute<br />
impardonnable de M. le <strong>Conseil</strong>ler fédéral Stampfli qui, sur un<br />
coup de tête, décida l'importation en 1946 et 1947 de 27 millions<br />
de litres de vins blancs de qualité inférieure pour une partie desquels<br />
l'action de prise en charge de 1948 a dû intervenir. Ce n'est<br />
sans doute pas l'unique raison. M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Chaudet y<br />
ajoute une série d'erreurs commises en 1946 : abandon <strong>du</strong> contrôle<br />
des prix alors que ceux-ci n'étaient pas encore à la baisse, intransigeance<br />
de marchands et d'organisations qui croyaient que la<br />
situation <strong>du</strong> temps de guerre allait se prolonger.<br />
300
L'effondrement des prix à la pro<strong>du</strong>ction a été catastrophique.<br />
Les viticulteurs, mis sur les genoux, ont été obligés de crier grâce.<br />
Ils ont dû consentir une baisse de prix de leurs pro<strong>du</strong>its au<br />
moment où le coût de la vie était à son maximum. De plus, cette<br />
baisse, absorbée par les intermédiaires, n'a profité que dans une<br />
faible mesure aux consommateurs. Par voie de conséquence, l'écoulement<br />
des vins indigènes est demeuré insuffisant. Devant l'aggravation<br />
sans cesse grandissante de la situation matérielle des vignerons,<br />
diverses associations agricoles et tout spécialement l'Union<br />
des pro<strong>du</strong>cteurs valaisans, la première organisation syndicale paysanne<br />
en Suisse, attirèrent avec véhémence l'attention des pouvoirs<br />
publics sur les conséquences que pourrait avoir dans notre pays<br />
l'affaiblissement matériel et moral d'une classe des plus méritantes<br />
et proposèrent différentes mesures tant sur le plan fédéral<br />
que cantonal.<br />
Nous ne voulons pas revenir sur toutes les dispositions qui ont<br />
été prises par la Confédération dont quelques-unes profitèrent<br />
surtout aux importateurs qui ont fait usage de tous les moyens,<br />
même les plus malhonnêtes — voir scandale <strong>du</strong> procès des vins<br />
Schenk et consorts — pour recevoir une part plus grande de la<br />
manne fédérale qui ne leur était pas <strong>du</strong>e.<br />
En vue de donner quelque garantie aux vignerons, le contrôle<br />
des prix ayant été aboli, le Département fédéral de l'économie<br />
publique désigna une commission consultative chargée de fixer<br />
les prix indicatifs des moûts. Malheureusement, dans notre canton,<br />
les prix indicatifs n'ont pas été respectés sauf pour la fixation<br />
de la marge des intermédiaires. Par contre, dans le canton<br />
de Vaud, ces prix ont même été dépassés.<br />
Aussi la chute des prix à la pro<strong>du</strong>ction se fit chez nous en<br />
cascades bondissantes, alors que chez nos voisins elle fut beaucoup<br />
moins prononcée.<br />
Un petit tableau comparatif sur l'évolution des prix <strong>du</strong> fendant<br />
de la région de Sierre et de celle d'Aigle est très significatif.<br />
Prix pour 100 kg. de vendange<br />
Région de Sierre d'Aigle<br />
Année 1933 Fr. 92.— 75.—<br />
1941 92.— 105.—<br />
1946 152.— 210.—<br />
1948 68.— 120.—<br />
1952 86.— 145.—<br />
Il y a deux ans, le vigneron de Sierre touchait donc pour le<br />
fendant 7 % de moins qu'en 1933, tandis que celui d'Aigle en<br />
recevait 93 % en plus.<br />
30i
En 1950, le canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> saluait avec plaisir l'ouverture<br />
de la bourse des vins que le Département de l'agriculture avait<br />
réussi à créer après de laborieux et persévérants efforts. Les<br />
méthodes archaïques et peu dignes d'une économie chrétienne<br />
d'après lesquelles le commerçant en vins fixait les prix de la vendange<br />
longtemps après avoir pris possession de la marchandise,<br />
sans même consulter le vendeur, allaient prendre fin, disait-on.<br />
Une ère nouvelle d'étroite collaboration entre la pro<strong>du</strong>ction et<br />
le commerce devait apporter la vraie solution à ce douloureux<br />
problème. C'était mal connaître Fégoïsme de certains bénéficiaires<br />
des anciennes pratiques commerciales. La bourse des vins fonctionna<br />
normalement en 1950 ; mais elle vécut ce que vivent les<br />
roses. Dès l'année suivante, ceux qui en 1950 semblaient accepter<br />
que les prix établis pourraient être maintenus pour une longue<br />
<strong>du</strong>rée n'eurent aucune compréhension pour les revendications<br />
même les plus modestes des pro<strong>du</strong>cteurs. Pour les récoltes de<br />
1951 et 1952, les prix furent fixés unilatéralement pour les négociants<br />
en vins et les caves des pro<strong>du</strong>cteurs qui établirent des barèmes<br />
tout à fait différents. Non seulement le pro<strong>du</strong>cteur n'a pas<br />
touché son juste salaire, mais plus encore les prix ont été fixés<br />
au petit bonheur sans aucune logique et dans le plus grand désordre.<br />
Nous avons dressé un tableau comparatif des prix de la vendange<br />
1952 pour la région de Sierre établis par la Cave des pro<strong>du</strong>cteurs<br />
et les négociants en vins. C'est une véritable tour de<br />
Babel. D'un côté, les prix sont un peu plus élevés pour les qualités<br />
de faible sondage, tandis que de l'autre ce sont les qualités<br />
supérieures qui ont la faveur, avec des différences très appréciables<br />
allant jusqu'à Fr. 13.— les 100 kg. pour le Rhin à 96°. La<br />
Cave des pro<strong>du</strong>cteurs a payé les mêmes prix pour la dôle et le<br />
gamay, tandis que l'Union des négociants en vins établit une différence<br />
de Fr. 15.— les 100 kg. Dans les cafés, les consommateurs<br />
paient les mêmes prix pour ces rhins ou ces dôles. Cette situation<br />
devient insupportable et risque de provoquer des désordres que<br />
nul ne désire. Lors de la session de mai, M. le député Carrupt,<br />
s'appuyant sur le rapport annuel <strong>du</strong> distingué directeur de la<br />
Banque cantonale recommandait une meilleure entente entre les<br />
différentes organisations intéressées à l'économie viti-vinicole.<br />
M. le Chef <strong>du</strong> Département de l'agriculture nous avait promis de<br />
vouer tous ses efforts à la réalisation de cette entente.<br />
Les vendanges 1953 sont terminées depuis quatre mois et le<br />
vigneron valaisan attend toujours que soit fixé le prix de sa<br />
récolte. Dans le canton in<strong>du</strong>striel de Neuchâtel, une commission<br />
paritaire, réunie au début <strong>du</strong> mois de décembre sous la présidence<br />
<strong>du</strong> Chef <strong>du</strong> Département de l'agriculture, a fixé les prix<br />
302
de la vendange. Je me dois de vous donner connaissance d'une<br />
lettre de ce département qui vous fournira quelques éclaircissements<br />
sur ce qui se fait dans le pays de l'horlogerie :<br />
« La commission paritaire chargée d'obtenir une entente au<br />
sujet <strong>du</strong> prix de la vendange ne résulte pas d'un décret de l'autorité<br />
cantonale mais d'une entente interprofessionnelle ; elle siège<br />
toutefois sous la présidence <strong>du</strong> Chef <strong>du</strong> Département de l'agriculture<br />
et ses décisions sont généralement respectées par les membres<br />
des associations intéressées.<br />
» Les prix résultant des décisions prises par cette commission<br />
sont définitifs mais non obligatoires puisqu'ils ne résultent pas<br />
de dispositions cantonales ; c'est pourquoi nous recommandons<br />
toujours aux pro<strong>du</strong>cteurs de s'entendre avec leurs acheteurs, par<br />
convention écrite, de façon à ce que les prix résultant d'une décision<br />
de la commission paritaire soient pratiqués obligatoirement. »<br />
L'importance économique de la viticulture est combien plus<br />
considérable pour notre canton et mérite par conséquent que<br />
l'<strong>Etat</strong> lui voue toute sa sollicitude.<br />
Selon les paroles mêmes d'un éminent magistrat, « rendre la<br />
justice est un des devoirs les plus importants de l'<strong>Etat</strong> », je prie<br />
notre Haut <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> d'apporter la preuve que ces paroles<br />
ne sont pas de vains mots.<br />
(Applaudissements.)<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gross.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés,<br />
La question qui vient d'être soulevée par M. le député Clavien<br />
est évidemment une des plus importantes et aussi, hélas, des plus<br />
cruciales qui se posent en ce moment dans notre canton. Aussi,<br />
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert, Chef <strong>du</strong> département compétent,<br />
a-t-il beaucoup regretté de ne pas pouvoir répondre personnellement<br />
à cette interpellation. Il aurait en effet désiré pouvoir faire<br />
un tour complet <strong>du</strong> problème, de façon à bien le situer et à mettre<br />
de la clarté dans les idées. Car cette question — il est presque<br />
superflu de le dire — est, parmi tant d'autres, l'objet de ses préoccupations<br />
constantes. Je regrette d'autant plus que ce ne soit<br />
pas le Chef <strong>du</strong> Département de l'agriculture qui réponde à cette<br />
interpellation que, chargé moi-même au pied levé de cette mission,<br />
je ne suis malheureusement pas en mesure de me livrer à<br />
l'analyse approfondie, que la gravité <strong>du</strong> problème aurait cependant<br />
méritée. Je devrai me borner à quelques considérations essentielles<br />
et, surtout, à vous communiquer ce que M. le <strong>Conseil</strong>ler<br />
303
d'<strong>Etat</strong> Lampert m'a dit qu'il était d'accord d'entreprendre pour<br />
l'immédiat.<br />
Il est clair que le Gouvernement, et tout particulièrement le<br />
Chef <strong>du</strong> Département de l'agriculture connaissent bien, malheureusement<br />
trop bien, la situation anormale <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> vin. Le<br />
Gouvernement ne manque pas une occasion d'intervenir, lorsque<br />
cela est possible.<br />
Il est parfaitement exact, qu'il existe ainsi que l'a relevé l'honorable<br />
interpellant, une commission interprofessionnelle, qui a<br />
pour mission de discuter <strong>du</strong> prix de la vendange. Mais il est peutêtre<br />
nécessaire de préciser que, pas plus à Neuchâtel qu'en <strong>Valais</strong>,<br />
il n'existe de moyens légaux à disposition des autorités pour fixer<br />
le prix de la vendange.<br />
Le Gouvernement est prêt à accepter tous les reproches, s'il<br />
a négligé de faire ce qui eut été possible. Mais il ne peut pas accepter<br />
qu'on lui reproche de n'avoir pas fait ce qui était impossible,<br />
parce que la base légale fait défaut.<br />
Ceci ne signifie pas que le Gouvernement doive se contenter<br />
de soucis platoniques et de bonnes paroles. Si les moyens décisifs<br />
manquent, il y a tout de même certains moyens.<br />
Il y a d'abord le statut <strong>du</strong> vin. L'art. 14 <strong>du</strong> dit statut, qui vient<br />
d'entrer en vigueur le 1 er janvier 1954, prévoit la fixation de prix<br />
indicatifs. Ici il convient de ne pas se leurrer. Ces prix indicatifs<br />
ne sont pas des prix obligatoires et le Gouvernement n'a pas la<br />
possibilité de les fixer.<br />
L'article 14 <strong>du</strong> statut <strong>du</strong> vin dit ceci :<br />
« Le <strong>Conseil</strong> fédéral ou, suivant ses instructions, le Département<br />
de l'économie publique peut fixer des prix indicatifs par<br />
région pour les pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> vignoble, conformément aux articles<br />
29 et 31 de la loi sur l'agriculture. Les milieux intéressés ont la<br />
faculté de présenter des propositions. »<br />
« Les prix indicatifs sont des recommandations au sujet des<br />
prix équitables que devrait obtenir le pro<strong>du</strong>cteur. Ils doivent tenir<br />
compte de la qualité des pro<strong>du</strong>its, comme aussi de l'importance<br />
de la récolte, et être fixés de manière à permettre au pro<strong>du</strong>cteur<br />
d'obtenir dans une période décennale, un rendement brut moyen<br />
couvrant les frais de pro<strong>du</strong>ction au sens de l'article 29 de la loi<br />
sur l'agriculture. »<br />
« La commission de spécialistes (art. 36) doit être consultée<br />
avant la fixation des prix indicatifs. »<br />
Il y a évidemment ici un moyen d'agir en faveur des vignerons,<br />
mais il s'agit de prix qui seraient appliqués en cas de prise en<br />
charge ou qui devraient être payés par le commerce.<br />
304
C'est le <strong>Conseil</strong> fédéral qui est compétent et il doit, avant de<br />
prendre une décision, consulter la commission de spécialistes. Or,<br />
d'après les renseignements qui m'ont été donnés hier soir, cette<br />
commission de spécialistes n'est pas encore nommée aujourd'hui<br />
et, par conséquent, ces prix indicatifs ne peuvent encore être<br />
fixés.<br />
Il est inutile, je pense, de souligner que M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong><br />
Lampert ne perd en aucun moment cette question de vue et<br />
qu'elle n'échappera jamais à sa vigilante activité.<br />
Un second renseignement que je puis donner à la Haute Assemblée,<br />
c'est que la Confédération examine en ce moment une<br />
prise en charge des vins de la récolte de 1951 et éventuellement<br />
de la récolte de 1952. Une séance à ce sujet vient d'être convoquée<br />
et aura lieu la semaine prochaine sous les auspices <strong>du</strong> Département<br />
fédéral de l'économie publique. Cette séance aura pour<br />
mission essentielle d'examiner :<br />
—• le volume qu'il conviendra de donner à cette prise en<br />
charge,<br />
— l'affectation qui devra être donnée aux vins pris en charge<br />
(éventuellement rougissement des vins) et<br />
— enfin une participation éventuelle des cantons à cette action.<br />
Je dois — cela m'est permis puisque je ne suis que remplaçant<br />
et de ce fait beaucoup plus à l'aise •— rendre hommage au courage<br />
de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert, qui m'a prié de déclarer clairement<br />
à la Haute Assemblée, qu'en ce qui le concerne, il est entièrement<br />
d'accord de tenter à nouveau de réunir et de présider<br />
lui-même une commission interprofessionnelle (pro<strong>du</strong>cteurs, commerçants,<br />
coopérateurs) en vue de débattre le prix de la vendange.<br />
Il s'attachera à réaliser cette tâche. Cette réalisation ne dépend<br />
évidemment pas de lui seul. Elle dépend aussi de la possibilité de<br />
concilier et d'obtenir l'adhésion des différents groupes intéressés.<br />
Voilà, Messieurs, la situation telle qu'elle se présente. Je pense<br />
que vous serez tous d'accord avec le Gouvernement lorsqu'il dit<br />
qu'il serait non seulement vain, mais qu'il serait extrêmement néfaste<br />
et peu honnête de promettre l'impossible. Je répète ce que<br />
je disais au début : ce qui est possible sera fait, car le Gouvernement<br />
a suffisamment conscience de ses devoirs les plus élémentaires.<br />
Je voudrais, en terminant, saisir cette occasion pour assurer<br />
une fois de plus la Haute Assemblée que le Gouvernement, et particulièrement<br />
le Chef <strong>du</strong> Département de l'intérieur et de l'agriculture,<br />
dont le courage et la compétence font l'admiration de<br />
305
tous ceux qui veulent sincèrement voir clair, ne manqueront jamais<br />
de lutter pour le retour de notre agriculture à une situation<br />
normale et pour que le <strong>du</strong>r labeur des gens de notre terre trouve<br />
enfin sa légitime récompense.<br />
M. le député Clavien.<br />
Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, Messieurs les députés, je voudrais<br />
d'abord bien préciser qu'il n'a jamais été dans mon intention<br />
de demander au Département de l'intérieur l'impossible et surtout<br />
pas de fixer les prix <strong>du</strong> vin. Je suis parfaitement convaincu que<br />
là n'est pas sa tâche.<br />
Je me déclarerai satisfait lorsque<br />
— le Gouvernement aura convoqué les organisations intéressées<br />
à l'économie viti-vinicole,<br />
— ces différentes organisations seront créées sur des bases<br />
solides et <strong>du</strong>rables, et<br />
— qu'une convention interprofessionnelle sera créée pour établir<br />
une certaine sécurité dans le commerce des vins.<br />
J'ai cru comprendre dans les paroles de l'honorable Chef <strong>du</strong><br />
département qu'il craignait que certaines organisations ne répondent<br />
pas à son appel. Je regretterais sincèrement si cela devait<br />
correspondre à la réalité. Je répéterais alors ce mot <strong>du</strong> poète :<br />
« Nul ne peut se vanter de se passer des autres ». Mais je ne crois<br />
pas que le commerce refusera cette collaboration. J'ai eu, ces derniers<br />
jours, l'occasion de faire un petit voyage avec le président<br />
de l'Union des commerçants en vin et il me paraissait profondément<br />
chrétien et catholique. Ce serait justement l'occasion de<br />
réaliser, par l'exemple, l'œuvre catholique.<br />
Ce que j'ai demandé n'est pas nouveau ; ce n'est que la pensée<br />
même de l'Eglise catholique. En effet, dans l'encyclique « Divin<br />
Rédempteur » publiée en 1937, le Souverain Pontife reconnaît que<br />
ce sont les organisations professionnelles d'ouvriers, d'agriculteurs<br />
et d'ingénieurs qui devront intro<strong>du</strong>ire dans la société l'ordre nouveau<br />
qui devra établir un peu plus de justice.<br />
Vous trouverez peut-être étonnant qu'un représentant d'un<br />
mouvement qu'on a souvent qualifié d'être le parti <strong>du</strong> désordre et<br />
<strong>du</strong> communisme, vienne faire appel à la justice catholique. Mais<br />
je crois, Messieurs, que notre seul but ici est de construire et<br />
d'édifier l'édifice national sur des bases solides et chrétiennes.<br />
306<br />
La séance est levée à 12 h. 10.
Séance <strong>du</strong> 6 février 1954<br />
Présidence : M. le député Revaz, Président.<br />
La séance est ouverte à 8 h. 15.<br />
Messieurs les membres <strong>du</strong> Gouvernement, Messieurs les députés,<br />
je vous annonce que ce matin le seul objet à l'ordre <strong>du</strong> jour<br />
est la discussion <strong>du</strong> rapport de la commission chargée d'étudier<br />
la participation des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> aux conseils d'administration<br />
à but lucratif.<br />
Messieurs les députés, nous chercherons, ce matin, ensemble,<br />
avec objectivité, sans passion, la solution la plus conforme et la<br />
plus utile aux intérêts <strong>du</strong> canton.<br />
M. Vouilloz, député, rapporteur français.<br />
La commission chargée de rapporter sur l'appartenance des<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> aux conseils d'administration de sociétés à but<br />
lucratif se compose de MM. René Jacquod, président ; Léo Guntern,<br />
vice-président ; Adolphe Travelletti, Céleste Launaz, P. E.<br />
Burgener, Max Crittin, Jules Luisier, Jean Arnold, Charles Dellberg,<br />
Paul Meizoz, Louis Perraudin remplaçant le Dr Léon Broccard,<br />
Alfred Vouilloz. Elle s'est réunie au Palais <strong>du</strong> gouvernement<br />
jeudi 4 février ; elle a siégé de 14 h. à 17 h. 30.<br />
L'art. 55 de la Constitution cantonale stipule : « Les fonctions<br />
de <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> sont incompatibles avec celles de membres<br />
d'un conseil d'administration d'une société poursuivant un but<br />
financier. »<br />
Le Département fédéral de justice et police, à l'époque où le<br />
<strong>Conseil</strong> fédéral était autorité de recours en matière de droit public,<br />
estima qu'une compagnie de chemin de fer privée constituée en<br />
société anonyme pouvait être assimilée à une institution de droit<br />
public parce qu'elle était subordonnée à une concession. En conformité<br />
de cette interprétation, il fut toujours admis en <strong>Valais</strong><br />
que les membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pouvaient faire partie <strong>du</strong> conseil<br />
d'administration de chemins de fer privés, <strong>du</strong> conseil d'administration<br />
des Salines, <strong>du</strong> conseil d'administration de la Banque<br />
nationale, etc.<br />
Par analogie, de <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> estima que ses membres pouvaient<br />
faire partie <strong>du</strong> conseil d'administration des grandes entreprises<br />
hydro-électriques qui venaient exploiter les richesses naturelles<br />
de notre pays.<br />
Ce faisant, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> enfreignait-il les dispositions de<br />
l'art. 55 de la Constitution cantonale ? Sur le plan strictement<br />
juridique, la question peut être controversée à l'infini.<br />
307
Un point est établi : le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a toujours eu la conviction<br />
qu'il n'enfreignait pas la Constitution ; et l'interprétation<br />
qu'il donnait de l'art. 55 est partagée par un juriste qui fait autorité<br />
en la matière, le professeur Huber. Il est permis à chaque<br />
parlementaire et à chaque citoyen d'émettre un autre avis sur<br />
l'interprétation de l'article 55, mais il n'est pas décent d'accuser<br />
notre Gouvernement d'avoir sciemment violé la Constitution.<br />
La question fut portée devant l'opinion publique par des articles<br />
de presse qui n'exposèrent pas la question dans son intégrité :<br />
en effet, en ce qui concerne les grandes entreprises hydro-électriques<br />
telles que la <strong>Grand</strong>e-Dixence, les Forces motrices <strong>du</strong> Mauvoisin,<br />
les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> en charge n'ont pas été élus membres<br />
<strong>du</strong> conseil d'administration par .l'assemblée des actionnaires,<br />
mais désignés par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> dans le but bien arrêté de<br />
défendre les intérêts <strong>du</strong> canton, des communes, de nos entrepreneurs,<br />
artisans, commerçants, ouvriers.<br />
Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, bien que convaincu d'avoir agi dans l'intérêt<br />
général <strong>du</strong> canton et en respectant l'esprit de la Constitution,<br />
décida cependant de renoncer à se faire représenter par ses membres<br />
dans ces conseils d'administration, cela dans le but de faire<br />
cesser les critiques acerbes et souvent malveillantes dont ils étaient<br />
l'objet. Cette décision fut portée à la connaissance <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
en séance <strong>du</strong> 10 novembre 1952.<br />
Ce problème fut de nouveau débattu au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> à la<br />
session de mai 1953. M. le nouveau <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Marcel Gross<br />
donna connaissance de la consultation <strong>du</strong> professeur Huber et<br />
examina la question sous les trois aspects juridique, économique<br />
et politique au sens exact <strong>du</strong> terme. Il terminait en disant que le<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> désirait soumettre à la Haute Assemblée un projet<br />
de revision de la Constitution et qu'en attendant il demandait au<br />
<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> de rechercher avec lui une solution propre à sauvegarder,<br />
pendant la période transitoire, les intérêts permanents<br />
<strong>du</strong> canton. M. le député Travelletti, après avoir pris contact avec<br />
les présidents de groupes, proposait la constitution d'une commission<br />
qui étudierait le cas et ferait rapport.<br />
Cette commission a examiné jeudi le problème sous ses divers<br />
aspects. A l'unanimité elle estima que la question juridique controversée<br />
n'avait plus à être débattue : en novembre 1952, en mai<br />
1953, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> avait annoncé que ses membres se retireraient<br />
des conseils d'administration ; en en séance <strong>du</strong> 26 mai 1953<br />
le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> avait effectivement décidé que M. le <strong>Conseil</strong>ler<br />
Anthamatten ne siégerait plus à la <strong>Grand</strong>e Dixence et à l'Energie<br />
électrique <strong>du</strong> Simplon, et que M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Schnyder<br />
ne siégerait plus aux Forces motrices <strong>du</strong> Mauvoisin.<br />
308
La commission estima également que, pour la sauvegarde des<br />
intérêts <strong>du</strong> canton, il était utile que le Gouvernement délègue des<br />
représentants ou des observateurs auprès de ces conseils d'administration.<br />
Qu'il soit utile pour le pays que le Gouvernement ait un droit<br />
de regard dans de telles entreprises, cela tombe sous le sens. Le<br />
professeur Huber déjà écrit : « Il serait fou de nier qu'il soit dans<br />
l'intérêt <strong>du</strong> canton de se faire représenter au sein <strong>du</strong> conseil<br />
d'administration de sociétés dont il doit assurer le contrôle... Il<br />
suffit en effet de se rendre compte de l'importance des travaux<br />
en cours et de celle de l'exploitation ultérieure des usines pour<br />
conclure que l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> se nuirait considérablement s'il retirait<br />
les membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> qui font partie des conseils<br />
d'administration. »<br />
Cet intérêt n'a pas échappé aux autres cantons suisses. Nous<br />
trouvons dans le conseil d'administration de l'Electricité neuchâteloise<br />
un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> bernois, un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> fribourgeois,<br />
deux <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> neuchâtelois, dont M. Leuba qui<br />
assume 'la présidence <strong>du</strong> conseil d'administration et <strong>du</strong> comité de<br />
direction ;<br />
dans la société anonyme Aarenwerke, 7 <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> de<br />
Berne et d'Argovie ;<br />
dans la société anonyme Nordost'schweizerische Kraftwerke, 10<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> de Zurich, Argovie, Schaffhouse, Thurgovie,<br />
St-Gall ;<br />
dans la société anonyme des Forces motrices bernoises, 3 <strong>Conseil</strong>lers<br />
d'<strong>Etat</strong> ;<br />
dans la société anonyme des Forces motrices de l'Avençon, 2<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> ;<br />
dans la société anonyme Kraftwerke Birsfelden, 6 <strong>Conseil</strong>lers<br />
d'<strong>Etat</strong> ;<br />
dans la société anonyme Etzelwerk, à Einsiedeln, 3 <strong>Conseil</strong>lers<br />
d'<strong>Etat</strong> de Schwyz, Berne, Thurgovie ;<br />
dans la société anonyme Kraftwerke Oberhasli, 5 <strong>Conseil</strong>lers<br />
d'<strong>Etat</strong> ;<br />
dans la société anonyme Bündner Kraftwerke, 4 <strong>Conseil</strong>lers<br />
d'<strong>Etat</strong> ;<br />
dans la compagnie vaudoise des forces motrices de Joux, 3<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> ;<br />
dans la société anonyme Maggiakraftwerke, 5 <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong><br />
<strong>du</strong> Tessin et de Bàie.<br />
Si les gouvernements cantonaux sont à ce point représentés<br />
dans les grandes entreprises, ce n'est pas seulement pour assurer<br />
309
un rendement convenable aux capitaux qu'ils ont pu engager, mais<br />
surtout pour défendre les innombrables intérêts de leurs ressortissants<br />
en assurant une équitable répartition dans l'adjudication des<br />
travaux, dans le choix des ingénieurs et des techniciens, dans la<br />
livraison de toutes espèces de marchandises. Notre Gouvernement<br />
déclarait déjà en novembre 1952 avoir pu se rendre compte que<br />
sa présence dans les divers conseils d'administration des grandes<br />
entreprises hydro-électriques se révélait, dans cet ordre d'idées,<br />
de la plus grande utilité.<br />
Par qui le Gouvernement doit-il se faire représenter ? Sur ce<br />
point, l'opinion de la commission ne fut pas unanime. La plupart<br />
de ses membres estimèrent que la représentation la plus efficace<br />
était celle <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> lui-même, qu'une telle représentation<br />
était celle qui offrait le plus de garantie de ne pas être circonvenue<br />
par des compromissions, atten<strong>du</strong> que le <strong>Conseil</strong>ler<br />
d'<strong>Etat</strong> devait rendre compte de son activité au Parlement et, chaque<br />
quatre ans, devant le peuple.<br />
Sur le plan économique, il est évidemment utile que le Gouvernement<br />
soit représenté auprès
pouvait désigner l'un de ses membres au titre d'observateur ; 2<br />
commissaire« ont estimé que ces observateurs devaient être obligatoirement<br />
choisis en dehors des membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
La commission demande à la Haute Assemblée d'accepter ces<br />
postulats et la majorité (10 contre 2) invite la Haute Assemblée<br />
à interpréter le 3 e postulat dans le sens qui dit ci-devant.<br />
La commission vient de siéger à l'ouverture de cette séance et<br />
demande l'inscription au protocole de l'explication suivante :<br />
« Des exceptions peuvent être faites pour des sociétés qui ne<br />
poursuivent pas un but strictement privé. Le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> fixera<br />
la liste après rapport <strong>du</strong> Gouvernement. »<br />
Hr. P. E. Burgener, deutscher Berichterstatter.<br />
Herr Präsident !<br />
Herren Staatsräte !<br />
Sehr geehrte Herren Kollegen !<br />
Die Kommission, welche über die Zugehörigkeit der Staatsräte<br />
zu den Verwaltungsräten der Gesellschaften, die einen finanziellen<br />
Zweck verfolgen, Bericht zu erstatten hat, setzt sich zusammen<br />
aus den Herren René Jacquod, Präsident, Leo Guntern, Vize-Präsident,<br />
Adolf Travelletti, Albert Zengaffinen, Alfred Vouil'loz,<br />
Céleste Launaz, P. E. Burgener, Max Crittin, Jules Luisier, Jean<br />
Arnold, Charles Dellberg, Paul Meizoz und Dr. L. Broccard.<br />
Abgeordneter Zengaffinen war entschuldigt ; an Stelle von<br />
Herrn Dr. Broccard, nahm im Einverständnis mit dem Büro Abgeordneter<br />
Louis Perraudin an der Sitzung teil, die am Donnerstag<br />
vom 14 - 17.30 Uhr im Staatshaus stattfand. Als Berichterstatter<br />
beliebten die Herren Vouil'loz und der Sprechende.<br />
I<br />
Die Frage der Beteiligung der Staatsräte an Verwaltungsräten<br />
von Gesellschaften, die finanzielle Zwecke verfolgen, hat während<br />
der letzten zwei Jahre im Grossen Rat, in der Presse und in der<br />
Oeffentlichkeit zu lebhaften Auseinandersetzungen geführt.<br />
Um sich der oft scharfen und zum Teil <strong>du</strong>rchaus unsachlichen<br />
Kritik, die vor allem <strong>du</strong>rch die Verwaltungsratssitze der Staatsräte<br />
in den grossen Elektrizitätsgesellschaften heraufbeschworen<br />
wurde, zu entziehen, Hessen die Herren Staatsräte, an der Grossratssitzung<br />
vom 10. November 1952 <strong>du</strong>rch die Landesschreiber<br />
eine Erklärung verlesen, die ihren Verzicht auf diese Verwaltungsratssitze<br />
bekannt gab. In dieser Erklärung führten die Staatsräte<br />
weiter aus, dass sie diese Verwaltungsratssitze inne hatten, um die<br />
Interessen des Kantons, der Gemeinden sowie diejenigen unserer<br />
311
Unternehmen, Handwerker und Geschäftsleute wirksam verteidigen<br />
zu können. Sie äusserten zugleich ihre feste Ueberzeugung,<br />
dass der <strong>du</strong>rch die bittere Kritik veranlasste Rückzug au« den Verwaltungsräten<br />
nicht im wohlverstandenen Interesse unseres Kantones<br />
sei. Ferner wurde in der Erklärung nachdrücklich betont, dass<br />
der Staatsrat davon überzeugt sei, dass seine Mitgliedschaft in<br />
den Verwaltungsräten der Kraftwerkunternehmungen und der<br />
Eisenbahngesellschaften nicht im Widerspruch zu Sinn und Zweck<br />
von Art. 55, Abs. 3, der Kantonsverfassung stehe.<br />
II<br />
Um die ganze weitsichtige Frage der Mitgliedschaft der Staatsräte<br />
in den Verwaltungsräten der zahlreichen in Frage kommenden<br />
Gesellschaften einer gründlichen Prüfung zu unterziehen,<br />
wurde von Herrn Prof. Dr. Hans Huber, Inhaber des Lehrstuhles<br />
für Staatsrecht an der Hochschule Bern ein Gutachten eingeholt<br />
über die Auslegung des Art. 55, Abs. 3, der Kantonsverfassung<br />
vom 8. März 1907. Diese Verfassungsbestimmung lautet :<br />
« Die Amtsverrichtungen eines Staatsrates sind unvereinbar<br />
mit denjenigen eines Verwaltungsrates einer Gesellschaft, welche<br />
finanzielle Zwecke verfolgt. »<br />
Der nackte Wortlaut dieses Verfassungstextes führt ohne weiteres<br />
zum Schluss, dass die Staatsräte keinen Verwaltungsräten<br />
von Gesellschaften angehören dürfen, welche finanzielle Zwecke<br />
verfolgen. Es ist jedoch nicht nur für den Juristen eine Selbstverständlichkeit,<br />
sondern auch für den Laien mehr oder weniger<br />
leicht erkennbar, dass der blosse Wortlaut nicht genügt, um Sinn<br />
und Geist einer Verfassungsbestimmung auszuschöpfen, sondern<br />
dass bei der Auslegung von Rechtssätzen vor allem auch das Ziel<br />
ins Auge gefasst werden muss, welches der verfassungsgebenden<br />
Behörde vorschwebt.<br />
Nach Professor Huber verfolgte der Verfassungsgesetzgeber<br />
ein doppeltes Ziel :<br />
a) Arbeitskraft und Arbeitszeit der Mitglieder des Staatsrates<br />
sollen diesem Amt zugewandt werden ; die Mitglieder des<br />
Staatsrates sollen nicht zu sehr abgelenkt und abgehalten<br />
werden.<br />
b) Interessen und Verantwortungskollisionen sollen vermieden<br />
und es soll die Unabhängigkeit der Mitglieder des Staatsrates<br />
gestärkt werden.<br />
Nach eingehender Untersuchung der tatsächlichen und rechtlichen<br />
Verhältnisse gelangt Professor Huber zu folgenden Schlussfolgerungen<br />
:<br />
312
1. Gesellschaften mit einem finanziellen Zweck sind nur private<br />
Gesellschaften. Als solche kommen in Betracht :<br />
a) die Elektrizitätsgesellschaften nicht öffentlicher Natur,<br />
wie <strong>Grand</strong>e-Dixence, Forces Motrices <strong>du</strong> Val de Bagnes<br />
(Mauvoisin) usw. ;<br />
b) diejenigen Eisenbahngesellschaften, an denen der Staat<br />
nicht finanziell beteiligt ist ;<br />
c) die Sport-Toto-Gesellschaft.<br />
2. Von der Unvereinbarkeitsbestimmung des Art. 55, Abs. 3<br />
KV wird überdies nur die private, indivi<strong>du</strong>elle Zugehörigkeit<br />
eines Staatsratsmitgliedes zu einem Verwaltungsrat betroffen,<br />
nicht die Zugehörigkeit von Amtes wegen, oder<br />
Kraft Abordnung zur Wahrung staatlicher Interessen. Für<br />
solche Abordnung muss immerhin ein triftiges Bedürfnis<br />
vorliegen. Dieses Bedürfnis ist indessen für die Eisenbahnund<br />
Elektrizitätsgesellschaft unbedingt zu bejahen. Offen<br />
bleibt die Bedürfnisfrage für eine Abordnung des Staatsrates<br />
in das Organ des Sport-Toto.<br />
3. Dass die einem Verwaltungsrat als Staatsvertreter angehörenden<br />
Staatsräte dort nur eine beratende Stimme haben,<br />
wird <strong>du</strong>rch Art. 55, Abs. 3 KV nicht gefordert, mag aber<br />
u. U. genügen.<br />
4. Dass die einem Verwaltungsrat als Staatsvertreter angehörenden<br />
Staatsräte keine Taggelder und Tantiemen persönlich<br />
beziehen dürfen, sondern dass diese in die Staatskasse<br />
fallen, und diese Verwaltungsräte nur die Vergütung ihrer<br />
Auslagen aus der Staatskasse erhalten, wird <strong>du</strong>rch Art. 55,<br />
Abs. 3 KV ebenfalls nicht verlangt, ist aber eine saubere<br />
und einwandfreie gesetzgeberische Lösung.<br />
III<br />
Das Gutachten von Herrn Prof. Huber fand indessen unter<br />
den Grossräten nur teilweise Zustimmung, vor allem bei denjenigen,<br />
die in erster Linie den Wortlaut der Verfassungsbestimmung<br />
ins Auge fassten, und sich einer juristischen Auslegung des Verfassungstextes<br />
verschlossen. Es muss dann auch zugegeben werden,<br />
dass diese Grossräte ohne Zweifel einen grossen Teil der öffentlichen<br />
Meinung verkörpern, die nun eben einmal gewohnt ist, auf<br />
den Wortlaut rechtlicher Bestimmungen abzustellen.<br />
Um darum eine ganz klare und einwandfreie Lage zu schaffen,<br />
tat der Staatsrat <strong>du</strong>rch eine Botschaft an den Grossen Rat vom<br />
21. Mai 1953 seine Absicht kund, dem Grossen Rat einen Entwurf<br />
für die Revision des Art. 55, Abs. 3, der Kantonsverfassung vor-<br />
313
zulegen. Gleichzeitig ersuchte er den Grossen Rat um seine Mitarbeit,<br />
um für die Zwischenzeit eine Lösung zu finden, geeignet,<br />
die grossen auf dem Spiele stehenden Interessen des Kantons während<br />
des Baues der grossen Kraftwerke bestmöglichst zu wahren.<br />
Nach ausgiebiger Diskussion, wurde darauf in der Maisession<br />
vom Grossen Rate beschlossen, eine aus Mitgliedern sämtlicher<br />
Parteien zusammengesetzte Kommission zu bestimmen, die Auftrag<br />
erhielt, zur Frage der Aenderung von Art. 55, Abs. 3, der<br />
KV Stellung zu nehmen und Vorschläge für die gesuchte Uebergangslösung<br />
auszuarbeiten.<br />
Im Anschluss an die Grossratssession reichten die Staatsräte<br />
Anthamatten (für Dixence und ESS) und Dr. Schnyder (für Mauvoisin)<br />
ihre Demissionen als Verwaltungsräte ein, die darauf im<br />
Schweizerischen Handelsamtsblatt und im Amtsblatt des Kantons<br />
Wallis veröffentlicht wurden.<br />
IV<br />
In der Kommissionssitzung vom letzten Donnerstag waren sich<br />
sämtliche Abgeordnete darüber einig, dass — politisch gesehen<br />
— eine Aenderung von Art. 55, Abs. 3 KV, nicht zu umgehen ist,<br />
wenn den Staatsräten der Eintritt in Gesellschaften mit finanziellem<br />
Zweck offen bleiben soll, mag es sich dabei auch um solche<br />
Gesellschaften handeln, bei denen unverkennbar grosse öffentliche<br />
Interessen im Spiele sind. Der Staatsrat wird deshalb eingeladen<br />
werden, für die Novembersession 1954 eine umfassende<br />
Botschaft auszuarbeiten, welche die Frage der Zweckdienlichkeit<br />
einer Verfassungsrevision gründlich beantworten soll.<br />
Als Uebergangslösung empfiehlt die Kommission einhellig in<br />
die Verwaltungsräte der grossen Kraftwerkunternehmen wie Dixence,<br />
Mauvoisin, Gougra, Lienne, EES, vorläufig Beobachter zu entsenden,<br />
welche die öffentlichen Interessen bestmöglichst zu wahren<br />
haben. Die neueren Konzessionsverträge sehen diese Möglichkeit<br />
vor, und jene Gesellschaften, mit welchen diesbezüglich nichts<br />
vereinbart wurde, werden sich wohl kaum weigern, vom Staat<br />
abgeordnete Beobachter an den Sitzungen ihres Verwaltungsrates<br />
teilnehmen zu lassen da ihnen offensichtlich daran liegt, mit der<br />
obersten Behörde des Kantons in steter Fühlung zu bleiben und<br />
gemeinsame Probleme in regelmässiger Aussprache zu erörtern.<br />
Umstritten war an der Kommissionssitzung die Frage, ob in der<br />
Zwischenzeit, bis zu einer allfälligen Verfassungsänderung, den<br />
Staatsräten gestattet sein soll, diese Beobachterposten einzunehmen.<br />
10 Mitglieder der Kommission sprachen sich dafür aus. Sie<br />
führten als Gründe an :<br />
314
dass die Staatsräte ohne Zweifel den besten Ueberblick über<br />
die politischen, wirtschaftlichen und sozialen Verhältnisse und<br />
Probleme des Kantons besitzen, und deshalb mit grösster Sachkenntnis<br />
die in den Verwaltungsräten und Kraftunternehmen zu<br />
verfechtenden Interessen der Oeffentlichkeit zu überblicken vermögen<br />
;<br />
dass einem Staatsrate in den Verwaltungsräten der grossen<br />
Aktiengesellschaften, an welchen vorab die Grossin<strong>du</strong>strie und die<br />
Grossbanken beteiligt sind, kraft ihrer Stellung als oberste Verwaltungsbehörde<br />
des Kantons ein Gewicht und eine Bedeutung<br />
zukommt, die ein noch so tüchtiger und geachteter sonstiger Beobachter<br />
kaum je zu eflangen vermöchte ;<br />
dass die Staatsräte kraft ihres Amtes beim Verwaltungsrat<br />
dieser grossen Gesellschaften, die ihrerseits in vielfacher Hinsicht<br />
auf die Unterstützung und Mitarbeit des Staates angewiesen sind,<br />
die Interessen des Kantons, der Gemeinde, unserer Unternehmer,<br />
Gewerbetreibenden mit viel mehr Nachdruck und Aussicht auf<br />
Erfolg zu verteidigen vermögen als andere Beobachter ;<br />
dass von den Staatsräten jederzeit im Grossen Rate Bericht<br />
über ihre Tätigkeit in den genannten Verwaltungsräten eingeholt<br />
und Auskunft über alle Fragen verlangt werden kann, welche das<br />
Verhältnis zu diesen Gesellschaften berühren ;<br />
dass die Staatsräte schliesslich für ihre Tätigkeit in diesen Verwaltungsräten<br />
dem Grossen Rate Rechenschaft abzulegen haben<br />
und überdies alle 4 Jahre vor das Volk treten, um die Gutheissung<br />
ihrer Regierungstätigkeit zu erlangen.<br />
Die Kommissionsminderheit, die anschliessend ebenfalls berichten<br />
wird, wandte sich gegen die Zulassung der Staatsräte als<br />
Beobachter und wir überlassen es derselben, ihre Gründe darzulegen.<br />
Die Kommission legt abschliessend der hohen Versammlung<br />
folgende Postulate vor :<br />
1. Die Herren Staatsräte, welche noch in Gesellschaften mit<br />
finanziellen Zwecken dem Verwaltungsrat angehören, haben<br />
diese Sitze sofort aufzugeben.<br />
2. Der Staatsrat wird eingeladen, für die Novembersession 1954<br />
dem Grossen Rat eine Botschaft zu unterbreiten, betreffend<br />
die Revision von Art. 55, Abs. 3 KV.<br />
3. Der Staatsrat wird eingeladen, bei den Gesellschaften mit<br />
finanziellen Zwecken, bei denen es gegenwärtig gewichtige<br />
öffentliche Interessen zu wahren gilt, Beobachter abzuordnen,<br />
dies ohne den Wortlaut von Art. 55, Abs. 3 KV, zu<br />
verletzen.<br />
315
Der Staatsrat wird ferner eingeladen, in der Maisession 1954<br />
darüber Bericht zu erstatten, was er vorgekehrt hat, um die hier<br />
vorgesehene Uebergangslösung zu verwirklichen. Die Kommissionsmehrheit<br />
ersucht sie, diesen an den Staatsrat gerichteten<br />
Postulaten zuzustimmen.<br />
In das Protokoll soll zu Punkt 1 folgender Nachsatz aufgenommen<br />
werden :<br />
« Ausnahmen können gemacht werden, für Gesellschaften,<br />
welche keine streng privaten Interessen verfolgen. Der Grosse<br />
Rat wird die Liste dieser Gesellschaften nach Bericht des Staatsrates<br />
erstellen. »<br />
Hr. K. Dellberg, Abgeordneter,<br />
Herr Präsident und meine Herren !<br />
Die Frage über die wir heute zu berichten und zu beschliessen<br />
haben, ist von ausserordentlicher Wichtigkeit. Deshalb haben wir<br />
darauf gedrängt, dass auch der Minderheit Gelegenheit gegeben<br />
werde, ihren Bericht abzugeben, gemäss Reglement. Sie haben die<br />
Berichte der Mehrheit der Kommission gehört. Wir sind einverstanden<br />
mit Punkt 1 und 2, nicht mit Punkt 3. Die näheren Ausführungen<br />
werden Ihnen sagen, warum wir mit der Mehrheit nicht<br />
einig gehen können. Vorerst verweise ich auf Art. 55 der Verfassung<br />
welcher vorsieht : « Die Amtsverrichtungen eines Staatsrates<br />
sind unvereinbar mit denjenigen eines Verwaltungsrates einer Gesellschaft,<br />
welche finanzielle Zwecke verfolgt. » Dieser klare Wortlaut<br />
ist seinerzeit bei der Verfassungsrevision 1906-1907, Volksabstimmung<br />
1907, in die Verfassung eingegangen. Der Sinn und<br />
Zweck dieses Artikels 55, gab, im Grossen Rat, zu einer Diskussion<br />
Anlass, wie damals schon in der verfassungsgebenden Behörde<br />
für die Verfassungsrevision. Die Genesis dieser Bestimmung in<br />
Art. 55 unserer Verfassung ist die folgende : aus den Verhandlungsberichten<br />
der damaligen Zeit, vom 26. Februar 1906 über die<br />
Verfassungsrevision, stellen wir folgendes fest : 1. Art. 55, Abs. 3<br />
hat den Wortlaut den Sie jetzt kennen, den ich nicht wiederholen<br />
will. Und trotz alle dem, <strong>du</strong>rch diese klaren Bestimmungen, war<br />
damals ebenfalls ein Streit zwischen dem Präsidenten des Staatsrates,<br />
Herrn Bioley und dem Präsidenten der Kommission für die<br />
Verfassungsrevision, Herrn Grossrat Gustav Loretan von Leuk.<br />
Staatsrat Bioley erklärte zu diesem Text, den Sie kennen : « Der<br />
Wortlaut der Kommission entspricht nicht der Meinung des<br />
Staatsrates. Er geht zu weit. Der Antrag der Kommission will besagen,<br />
dass die Staatsräte nie Mitglieder irgendwelcher Verwaltungsräte<br />
sein könnten. » Und darauf antwortet im Namen der<br />
316
Kommission, deren Präsident Grossrat Dr. Gustav Loretan : « Kein<br />
Staatsrat darf Mitglied eines Verwaltungsrates und auch nicht Mitglied<br />
eines Verwaltungsrates einer Gesellschaft mit finanziellen<br />
Zwecken werden. Die Kommission hat das gewollt. » So Dr. Loretan.<br />
Französisch noch viel schärfer. Da führte Dr. Loretan aus :<br />
« Il faut, et la commission a voulu, qu'aucun <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> ne<br />
soit autorisé à faire partie ni d'un conseil d'administration, ni<br />
d'une société poursuivant un but financier. »<br />
Und der Grosse Rat damals gab der Kommission Recht. Der<br />
Antrag Gustav Loretan wurde in die Verfassung eingegliedert. Und<br />
trotzdem hatten wir früher wie heute, Ritzungen, Verfassungsverletzungen<br />
gegenüber diesen Artikel 55. Der Bericht des Staatsrates<br />
vom 10. November 1952 sagt hierüber : « Tatsächlich gehören seit<br />
mehreren Legislaturperioden, Mitglieder des Staatsrates dem Verwaltungsrat<br />
von Privatbahnen an, ohne dass deswegen jemals Kritik<br />
aufgehoben wäre. Trotzdem diese Gesellschaften ja einen finanziellen<br />
Zweck verfolgen, wenn sie ihn auch nicht immer erreichen.<br />
Aber leider sitzen heute noch, also am 6. Februar 1954,<br />
immer noch Staatsräte in Verwaltungsräten von Gesellschaften,<br />
welche finanzielle Zwecke verfolgen. Um die Staatsräte nicht persönlich<br />
betupfen zu müssen, mache ich nur diesen Hinweis. Aber<br />
tatsächlich sind heute noch 3 Staatsräte in Gesellschaften, welche<br />
finanzielle Zwecke verfolgen, und darum hat die Kommission, im<br />
Postulat 1, den Rücktritt aus allen diesen Verwaltungsräten verlangt.<br />
Damit ist gesagt, dass leider heute noch die Verfassung nicht<br />
beobachtet wird, dass heute noch Verfassungsverletzungen des<br />
Staatsrates Tatsachen sind. Am 10. November 1952, war hier im<br />
Grossen Rate eine lebhafte Aussprache über diesen Gegenstand.<br />
Der Staatsrat leitete sie ein, mit einer Erklärung, und zwar<br />
einer Erklärung vom 10. November. Aber nicht nur das ; zwei<br />
Tage vorher, am 8. November 1952, nahmen vier Staatsräte unseres<br />
Kantons, an der Sitzung der Delegiertenversammlung der konservativen<br />
Partei, hier in Sitten teil. Und vor dieser Delegiertenversammlung<br />
erklärten diese Staatsräte : « Wir treten zurück,<br />
nicht weil wir der Auffassung sind, wir hätten die Verfassung<br />
verletzt, aber nachdem Opposition entstanden ist, geben wir den<br />
Rücktritt aus diesen Gesellschaften. » So am 8. November 1952 !<br />
Wir werden nachher sehen, dass dieser Rücktrittsbeschluss des<br />
Staatsrates erst am 26. Mai 1953 ausgeführt wurde, und dass die<br />
Veröffentlichung der Rücktritte erst im Juli 53 erfolgte. Sofort<br />
erhob sich dann Grossrat Giroud und teilte mit, er hätte bereits<br />
im Februar 1952, zehn Monate früher, eine Interpellation eingereicht<br />
in der er Auskunft darüber veflangte, warum Staatsräte in<br />
den Kraftwerken von Mauvoisin, in den Kraftwerken der <strong>Grand</strong>e<br />
317
Dixence sässen, im klaren Widerspruch mit Artikel 55 der Verfassung.<br />
Der Staatsrat hat die Entwicklung dieser Interpellation<br />
nicht abgewartet, sondern hat am 8. November eine Erklärung,<br />
vor den konservativen Delegierten hier in Sitten abgegeben. Deshalb<br />
beschwerte sich hier Grossrat Giroud, und war der Meinung,<br />
es sei unangebracht, dass der Staatsrat, statt auf eine Interpellation<br />
die zuerst entwickelt werden sollte, zu antworten, bereits vorher<br />
in einer Parteiversammlung seinen Beschluss bekannt gab,<br />
zurückzutreten. Und nun meine Herren, bei dieser Gelegenheit<br />
führte Abgeordneter Tscherrig aus : « Herr Präsident und Herren<br />
Grossräte ! Die Erklärung des Staasrates über die Zugehörigkeit<br />
seiner Mitglieder ist allgemein begrüsst worden. Es wäre indessen<br />
wünschenswert, noch zu wissen, ob sich diese Erklärung nicht auch<br />
auf die Zugehörigkeit von Staatsräten zu Verwaltungsräten von<br />
andern Privatgesellschaften bezieht, die einen finanziellen Zweck<br />
verfolgen. Inbezug auf den Artikel 55 der Kantonsverfassung müssen<br />
eindeutige und klare Verhältnisse hergestellt werden. »<br />
Und Dr. Schnyder, als Staatsrat, antwortete damals : « Meine<br />
Herren, ich habe keine Kompetenz hier eine diesbezügliche Erklärung<br />
abzugeben. Die vorgelesene Erklärung hat Bezug auf die Verwaltungsratsitze<br />
bei den grossen Gesellschaften der Elektrizitätswirtschaft<br />
! Deshalbe wahrscheinlich, wegen dieser Inkompetenz,<br />
sind heute noch Staatsräte in kleineren Gesellschaften mit einem<br />
finanziellen Zweck, im Widerspruch mit Art. 55 der Verfassung.<br />
Herr Präsident, meine Herren ! Diese Frage kam damals noch<br />
nicht zur Ruhe. Wohl wurde diese Erklärung des Staatsrates am<br />
10. November hier verlesen und der Staatsrat erklärte damals in<br />
dieser Erklärung : « Wir werden uns aus den Verwaltungsräten<br />
zurückziehen. » Ich bitte Sie zu beobachten : « Wir werden uns aus<br />
den Gesellschaften zurückziehen », im November 1952. Bis zur<br />
Maisession 1953, hatte der Staatsrat sein im November 1952 gegebenes<br />
Wort noch nicht gehalten. Immer noch sassen damals seine<br />
Mitglieder in den Verwaltungsräten der grossen Kraftwerkgesellschaften<br />
wie auch in den Verwaltungsräten von Privatgesellschaften.<br />
Leider war es nicht so wie vorhin die Berichterstatter ausführten,<br />
dass diese Staatsräte von Amtes wegen diesen Gesellschaften<br />
angehörten, sondern diese Verwaltungsräte, diese Administrateure<br />
der <strong>Grand</strong>e Dixence, und der Mauvoisin, sind gewählt<br />
worden von der Generalversammlung dieser Gesellschaften. So<br />
zum Beispiel heisst es im Protokoll der Kraftwerkgesellschaft<br />
<strong>Grand</strong>e Dixence : « Dans une assemblée générale extraordinaire,<br />
<strong>du</strong> 24 octobre 1950, la société a nommé en qualité de nouveaux<br />
administrateurs sans signature, attention maintenant, M. Cyrille<br />
Pitteloud, président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>, de Vex, à Sion,<br />
318
M. Karl Anthamatten, Chef <strong>du</strong> Département des travaux publics<br />
<strong>du</strong> canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>, de Viège, à Sion. »<br />
Es ist <strong>du</strong>rchaus klar wer diese Herren gewählt hat, gewiss<br />
wahrscheinlich auf Vorschlag des Staatsrates, denn die Herren<br />
Staatsräte haben «ich selber delegiert, in diese Verwaltungsräte.<br />
Ich bitte Sie zu beobachten wie hier von Herrn Staatsratspräsidenten<br />
Pitteloud gesprochen wird, wie hier gesprochen wird vom<br />
Herrn Vorsteher des Baudepartementes des Kantons Wallis. Weil<br />
beim Abschied diese Herren nicht mehr als solche tituliert wurden,<br />
wie es hier bei der Grün<strong>du</strong>ng, bei der Aufnahme in die Verwaltungsräte,<br />
bei der Ernennung dieser Verwaltungsräte, der Fall<br />
war. Nun hat die Finanzkommission unseres Rates unter dem<br />
Vorsitz ihres Präsidenten, Grossrat Imhof, in der Maisession 53<br />
zu dieser Frage Stellung bezogen. Auf Seite 4 dieses Berichtes der<br />
Finanzkommission finden Sie diese Ausführungen. « Die Beratung<br />
der allgemeinen Verwaltung hat erneut das Problem der Vertretung<br />
der Mitglieder des Staatsrates innert Gesellschaften, die einen<br />
finanziellen Zweck verfolgen, zur Diskussion gestellt. Die<br />
Kommission ist einstimmig der Ansicht, dass die Bestimmungen<br />
der Verfassung respektiert werden müssen. » Und eine ganze Reihe<br />
weiterer Erklärungen im gleichen Sinn. Das war im Mai 1952.<br />
Und Eureka ! von der Finanzkommission von damals, dem Grossratspräsidenten<br />
Herr Imhof, aus Binn, fiel der erste Schuss. Nicht<br />
von der Kanzel, aber auf die Brust der Staatsräte, die immer noch<br />
nicht ihr Wort gehalten hatten. In der Botschaft des Staatsrates<br />
vom 22. Mai 1953, wurde ausgeführt : « So hat es der Staatsrat in<br />
der letzten Novembersession angesichts der äusserst scharfen Kritik<br />
und Pressepolemik für klug befunden, zur allgemeinen Beruhigung<br />
die Erklärung abzugeben, dass bis zum Ende der gegenwärtigen<br />
Verwaltungsperiode kein Staatsrat den Sitzungen der-Verwaltungsräte<br />
der Elektrizitätsgesellschaften beiwohnen werde. »<br />
Diese Darstellung entspricht den Tatsachen nicht. Am 10. November<br />
1952 erklärte der Staatsrat ausdrücklich : « Wir werden<br />
uns aus den Verwaltungsräten zurückziehen. » Das ist kein Halten<br />
des gegebenen Wortes ! Vielmehr ist ein Versuch der Irreführung<br />
des Grossen Rates.<br />
In Wirklichkeit gaben die Herren Staatsräte ihre Demission<br />
aus den Verwaltungsräten der <strong>Grand</strong>e Dixence und dem Kraftwerk<br />
Mauvoisin erst nach der diskussion der Botschaft des Staatsrates<br />
vom 22. Mai 1953.<br />
Und hier diese Botschaft vom 22. Mai, die ich hier vor mir<br />
habe, heisst es auf Seite 2 ausdrücklich : Die Regierung möchte<br />
deshalb unter keinen Umständen den Eindruck erwecken, als sei<br />
319
ihr einerseits ihre Handlungsweise <strong>du</strong>rch andere als die vorerwähnten<br />
Beweggründe eingegeben und als ob sie anderseits eine<br />
Auslegung der Verfassung befürworten wollte, die sich auf eine<br />
Mehrheit der Grossratsmitglieder stützt. Sie will es deshalb nicht<br />
nur dem Parlament, sondern dem Volke selbst überlassen, sich<br />
über diese Frage zu äussern und wird zu diesem Zwecke der<br />
Hohen Versammlung einen Entwurf zu einer Verfassungsrevision<br />
unterbreiten, der<br />
1. nach ihrer Ueberzeugung dem Geiste der gegenwärtigen Verfassungsbestimmung<br />
entspricht,<br />
2. nach ihrer Meinung die besonderen Interessen des Landes wahren<br />
soll.<br />
Meine Herren, diesen Bericht haben wir nicht erhalten und<br />
trotzdem hat es die Kommission für gut befunden, am Donnerstag<br />
zu sitzen und heute die Diskussion zu veranlassen, ohne dass wir<br />
im Besitz, der in Aussicht gestellten Botschaft des Staatsrates<br />
über die Opportunität der Verfassungsrevision sind. Ich denke<br />
auch, dass dies, in formeller Hinsicht, nicht in Ordnung ist, dass<br />
heute der grosse Rat hier in dieser Frage keine endgültige Beschlüsse<br />
fassen soll.<br />
Und nun, am 23. Mai, habe ich bereits ausgeführt, hat Herr<br />
Staatsrat Gross in der Hauptsache auf das Gutachten von Professor<br />
Huber abgestellt, Gutachten Professor Hubers aus dem bereits<br />
vorher der deutsche Berichterstatter einige Stellen zitiert hat.<br />
Aber vergessen wir doch nicht, Professor Huber wurde der<br />
Werdegang von Art. 55 der Verfassung nicht unterbreitet.<br />
Er hatte keine Kenntnis, von dem, was damals die Konstituante<br />
von 1906 beschlossen hatte über Art. 55. Und deshalb, weil<br />
er keine Kenntnis hatte, von der Entstehung des Art. 55... ging<br />
er mit seinem Gutachten von falschen Voraussetzungen aus. Der<br />
Gesetzgeber, beziehungsweise der Geber der Verfassung von 1907,<br />
wollte bewusst keine Vertreter des Staatsrates in den Verwaltungsräten<br />
überhaupt. Ich habe Ihnen vorhin die bezügliche Stelle aus<br />
den damaligen Verhandlungen vorgelesen. Meine Herren, gewiss,<br />
Herr Huber ist ja Professor des Rechtes usw. Aber wie wir nachher<br />
sehen, dass ein anderer Professor des Rechtes aus dem Wallis,<br />
der die Sache viel besser kennt als Herr Professor Huber, dem<br />
unsere Protokolle von 1906 nicht zur Verfügung standen, dass<br />
dieser Walliser zu andern Schlüssen gekommen ist.<br />
Herr Präsident, meine Herren, auf Seite 16 seines Berichtes<br />
schreibt Professor Huber :<br />
unter lit. / : « die privaten Elektr.-Unternehmungen <strong>Grand</strong>e<br />
Dixence, Forces motrices Val de Bagnes und Energie électrique<br />
<strong>du</strong> Simplon sind Gesellschaften mit einem finanziellen Zweck !<br />
320
Die Zugehörigkeit von Staatsräten zu deren V.-R. ist deshalb nur<br />
mit Art. 55, Absatz 3, vereinbar wenn er anders begründet werden<br />
kann, als mit der Behauptung diese Gesellschaften hätten keinen<br />
finanziellen Zweck... ».<br />
Herr Präsident, meine Herren, das sollte deutlich genug sein,<br />
selbst für unsere Herren Staatsräte.<br />
Ich frage mich nur, wieso unsere Herren Staatsräte, trotz<br />
Gutachten von Herrn Bundesrichter Favre und nun von Herrn<br />
Professor Huber, die zu ganz gegenteiligen Schlüssen kommen,<br />
warum trotzdem die Herren des Staatsrates sich für Professor<br />
Huber entschieden und nicht für den Walliser, den Bundesrichter<br />
und ehemaligen Professor des Rechtes !<br />
Meine Herren, könnte hier das Wort wiederholen und fragen :<br />
Erkläre mir, Graf Oerin<strong>du</strong>r, diesen Zwiespalt der Natur !<br />
Nun, auf all diese Diskussionen, das heisst nach diesen Erklärungen,<br />
im grossen Rate, und im Anschluss auf das Gutachten<br />
von Professor Huber, auf die grosse Rede von Herrn Staatsrat<br />
Gross, hat dann am 22. Juni 1953 der Grosse Rat die Kommission<br />
gewählt, die Sie kennen, die heute vor Ihnen steht und<br />
Bericht erstattet. Aber in der Zeit, vom Mai, wo hier die Diskussion<br />
stattfand, bis zur Demission 'der Staatsräte bei den Kraftwerken<br />
von Mauvoisin und der <strong>Grand</strong>e Dixence, hat die Walliserpresse<br />
und nicht die oppositionnelle, aber die gut konservative<br />
Presse, hier eingegriffen und ihre Meinung ausgedrückt. Und<br />
wenn nun Volkswille, Gotteswille sein soll, dann hören wir was<br />
die konservative Presse des Welschwallis und des Oberwallis zu<br />
dieser Frage sagte : Meine Herren, das Gottesgericht über die<br />
Verfassungsverletzenden Staatsräte, <strong>du</strong>rch die konservative Presse,<br />
angefangen vom « Nouvelliste » bis zum « Volksfreund » und « Walliserbote<br />
», ist ausserordentlich interessant. « Hier fiel der Schuss<br />
nicht aus dem Goms, aber der erste Schuss fiel aus dem « Nouvelliste<br />
», im « Nouvelliste » vom 20. Mai 1953, also vor der Fraktionserklärung<br />
im Grossen Rate, vom 23. Mai 1953. In einem<br />
sehr deutlichen Artikel erklärt hier ein « M. » Korrespondent,<br />
wahrscheinlich der Alt-Grossratspräsident und Präsiderit der Finanzkommission,<br />
Cyrille Michelet, in seinem Artikel « A propos<br />
d'un projet de l'article 55 », dass die Staatsräte kein Recht hätten<br />
die Verfassung zu verletzen, dass die Staatsräte trotz Gutachten<br />
Huber, hier eine Verfassungsverletzung vorgenommen hätten. Und<br />
er beruft sich auf das Gutachten von Dr. Antoine Favre, auch<br />
Rechtsgelehrter, und er beruft sich auch auf das Gutachten von<br />
unserm Staatskanzler Norbert Roten. Dieser Artikel ist sehr interessant<br />
und wenn Sie ihn vielleicht nicht zur Verfügung haben,<br />
321
so stelle ich ihn gerne zur Verügung. Aber nicht nur der « Nouvelliste<br />
» hat in dieser Art und Weise grundsätzlich dem Staatsrat,<br />
dem konservativen Staatsrat, das Recht auf Wahl in die Verwaltungsräte<br />
der Kraftwerke, als verfassungswidrig hingestellt ;<br />
dasselbe geschah im « Volksfreund » vom 22. Mai 1953. Hier<br />
schrieb « Democrit », und Herr Guntern muss wissen wer dieser<br />
« Democrit » ist. Ein alter Magistrat, der Jahrzehnte lang das<br />
Wallis in Bern und hier im Grossen Rate vertreten hat und der<br />
heute noch Regierungsvertreter ist. Zu welcher Beschlussfolgerung<br />
kommt der « Volksfreund » ? Organ, nicht der Opposition<br />
und nicht der « Confédéré » und nicht des « Peuple <strong>Valais</strong>an »,<br />
sondern der linientreue « Volksfreund », Organ der christlichsozialen<br />
Partei des Oberwallis. « Democrit » schreibt hier :<br />
« In guter Erinnerung steht auch bestimmt noch die feierlich<br />
abgegebene Erklärung des Staatsrates vor den letzten Wahlen,<br />
nach einer Wiederwahl würden die Mitglieder des Staatsrates auf<br />
ihren Sitz im genannten Verwaltungsrat verzichten. Nachdem nun<br />
die Wahlen vorbei sind, sich die Herren wiederum für vier Jahre<br />
auf ihrem staatsrätlichen Sitze in Sicherheit wiegen dürfen, ist<br />
dieses Wahlversprechen nicht gehalten worden, und Verfassung<br />
hin oder her, die Herren Staatsräte beziehen wohl weiterhin ihre<br />
Sitzungsgelder und Tantiemen als Verwaltungsräte der <strong>Grand</strong>e<br />
Dixence S. A. Sollte es stimmen, wie man uns vorgibt, dass es für<br />
den Staat von grossem Interesse ist, wenn Mitglieder der Landesexekutive<br />
dieser wohl bedeutendsten Gesellschaft unseres Kantons<br />
angehören, so gibt es da nur einen einzig gangbaren Weg, nämlich<br />
die Abänderung der Verfassung. Solange die Verfassung in<br />
unmissverständlicher Weise dies verbietet, darf sich auch der<br />
Staatsrat nicht darüber hinwegsetzen. Macht es nicht einen peinlichen<br />
Eindruck, wenn ausgerechnet diejenige Behörde, die dafür<br />
zu sorgen hat, dass der Verfassung und den Gesetzen im Kanton<br />
nachgelebt wird, selber dieselbe Verfassung verletzt ? Fast möchte<br />
man meinen, wir hätten den Bock zum Gärtner gemacht. Darf<br />
man es da dem einfachen Bürger verargen, wenn er vor Verfassung<br />
und Gesetz keinen besonderen Respekt aufbringt, wenn<br />
gewissermassen die Hüter derselben mit einem solchen Beispiel<br />
vorangehen. » (« Demokrit. »)<br />
Meine Herren, das ist die zweite Stimme aus dem konservativen<br />
Lager. Und nun gehen wir über zu den « Wallisernachrichten<br />
», vom 29. Mai 1953. Dort schrieb Alt-Grossrat Tscherrig,<br />
einen Nachsatz zu einem Artikel der Schweiz, konservativen<br />
Presse-Korrespondenz. Und Alt-Grossrat Tscherrig schreibt dort<br />
folgendes :<br />
322
« Man hat immer noch keine Gewissheit, ob die Regierungsmitglieder<br />
gewillt sind, aus allen Verwaltungsräten und Vorständen<br />
von Gesellschaften, die einen finanziellen Zweck verfolgen,<br />
auszuscheiden. Auch für kleinere Gesellschaften, die in diese<br />
Kategorie fallen, muss absolute Klarheit geschaffen werden. Von<br />
ungefähr wurde die erwähnte Bestimmung nicht in die Verfassung<br />
genommen. Entspricht der Artikel den heutigen Verhältnissen<br />
nicht mehr ganz, müsste eine Anpassung der Verfassung stattfinden.<br />
Vorher muss ihr aber in allen Teilen Nachachtung verschafft<br />
werden.»<br />
So äusserte sich das dritte konservative Parteiblatt.<br />
Und die schweizerische konservative Presse-Korrespondenz, sie<br />
selber schreibt folgendes :<br />
« In weiten Kreisen des Volkes wird die Personalunion von<br />
kantonalen Regierungsmitgliedern mit privatwirtschaftlichen Verwaltungsratsmandaten<br />
sehr ungern gesehen. Das Missbehagen ganzer<br />
Bevölkerungsschichten im Rheinaukonflikt hing unzweifelhaft<br />
mit 'derartigen Ueberlegungen zusammen. Sehr oft wird auch<br />
darauf hingewiesen, dass das, was man für einen eidgenössischen<br />
Regierungsmann als unzulässig erklärt, es eigentlich auch für die<br />
Regierungsleute der Kantone sein sollte. »<br />
Herr Präsident, meine Herren, nun die Schlussfolgerung :<br />
« um sich aber nicht irgendwelcher Vorwürfen auszusetzen, hat<br />
jetzt der Grosse Rat eine Studienkommission eingesetzt, welche<br />
eine klarere Fassung der betreffenden Verfassungsbestimmung vorbereiten<br />
soll ». Wo haben wir die Botschaft, die uns eine derartige<br />
Verfassungsrevision beantragt ? Ohne Botschaft gehen wir heute<br />
auf dieses wichtige Geschäft ein.<br />
Aber der wichtigste im Bunde ist unser Kollege Herr Peter<br />
von Roten der mit dem alten Schiller, in seiner « Bürgschaft »,<br />
Ich sei, gewährt mir die Bitte,<br />
In eurem Bunder der... vierte,<br />
auf den Plan trat.<br />
Scharf geht er mit gegen die Staatsräte wegen ihren Verfassungsverletzungen<br />
in's Gericht. In zwei Artikeln vom 4. August<br />
und 25. September 1953. Vergessen wir nicht : Peter von Roten<br />
ist Regierungsstatthalter ! Er wurde als solcher gewählt, trotzdem<br />
er nur mit einem Beine im Wallis, mit dem andern aber in Basel<br />
steht ! Und also schrieb Peter von Roten am 4. August 1953 in<br />
einem Leitartikel « Die Verwaltungsratsmanie », im Anschluss an<br />
die Veröffentlichung im kantonalen Amtsblatt und im Handelsamtsblatt<br />
wonach die « Forces motrices de Mauvoisin, mitteilen :<br />
323
« Oskar Schnyder » nicht Herr Staatsrat, Oskar Schnyder gehört<br />
dem Verwaltungsrat nicht mehr an » :<br />
« Man sollte nun aus dem Bisherigen eine erste Lehre ziehen :<br />
es war sicher verfehlt, dass die Staatsräte seinerseit, ohne irgend<br />
welche Rückfrage an den Grossen Rat oder an die Parteien, einfach<br />
von sich aus die Verwaltungsratssitze annahmen. »<br />
Und wichtiger die zweite Feststellung von Herrn Regierungsstatthalter<br />
und Grossrat Peter von Roten : « Erst als die Wahlen<br />
vor der Türe stunden, hat die Regierung in einer feierlichen<br />
Erklärung den Verzicht auf die Verwaltungsratssitze erklärt. Nachdem<br />
die Wahlen gut überstanden sind, halten die Herren ihr Wort<br />
nicht. » Gleich wie « Democrit » im « Volksfreund », gleich wie<br />
Michelet im « Nouvelliste » vom 20. Mai, Peter von Roten in diesem<br />
Artikel sagt als Drittens : « Heute wird aber landauf landab<br />
gesagt die Verfassung sage so, und die Regierung tue anders. Und<br />
wenn man etwas wolle, dann müsse man die Verfassung ändern. »<br />
Das vierte konservative Organ das hier die Verfassungsrevision<br />
als notwendig erachtet. Und endlich, am 25. September geht Peter<br />
von Roten noch weiter und geht der Sache auf den Grund in<br />
dem er folgendes erklärt :<br />
« Die Frage, ob unsere Staatsräte in den Verwaltungsräten<br />
der grossen Elektrizitätswerke sitzen sollen oder nicht, hat schon<br />
viel Tinte fliessen lassen. Die Diskussion dreht sich im grossen<br />
und ganzen darum, ob die Vertretung, die unser Kanton in diesen<br />
Verwaltungsräten haben kann, aus den Staatsräten selbst bestehen<br />
soll oder ob der Staatsrat andere Delegierte darin abordnen soll.<br />
Während man allgemein findet, eine imponierende Vertretung des<br />
Kantons in diesen Gremien wäre von Gutem, findet man ebenso<br />
einhellig, dass es verfassungswidrig sei, wenn die Staatsräte selbst<br />
Verwaltungsräte würden. In solchem Zwiespalt greift man zum<br />
bekannten Mittel : man setzt eine Kommission ein, um die Frage<br />
zu prüfen. »<br />
Und wo die Katze weh hat, was ihr Bauchweh verursacht,<br />
ist das Folgende : Er sagt :<br />
« Denn aus der Ferne und mit der nötigen Kühle betrachtet,<br />
verliert dieses Problem jede Bedeutung neben dem andern<br />
Problem, ob das Wallis nicht die Erzkalberei seiner Geschichte<br />
machte, als es die grössten und wertvollsten Wasserkraftskonzessionen<br />
überhaupt verkaufte. Diese Frage klingt vielleicht in einer<br />
so braven Zeitung wie im « Walliser Boten » etwas demagogisch.<br />
Aber je länger man darüber nachsinnt, desto unverständlicher<br />
wird es einem, dass wir Walliser nicht die Formel fanden, um das<br />
Geschäft mit dem Wasser unserer Berge selber zu machen. »<br />
324
Und das ist die grundsätzliche Frage, und hier hat der Staatsrat<br />
seit 30-40 Jahren immer wieder gesündigt. Und zum Schluss<br />
stellt Peter von Roten sehr richtig fest :<br />
« Neben dieser Frage scheint wirklich die andere Frage, wer<br />
nun in den Verwaltungsräten der fremden Gesellschaften sitze,<br />
von recht untergeordneter Bedeutung. Denn man darf sich keinen<br />
Illusionen über die Einflüsse solcher Parade-Verwaltungsräte<br />
hingeben. Wenn sie nicht hinter sich einige Millionen an Kapitalien<br />
haben, werden sie immer wie Dirigenten sein, denen das<br />
Orchester fehlt. »<br />
Das sage nicht ich, sondern wie gehört, Peter von Roten, der<br />
Regierungsstatthalter von Gnaden des Staates des Kantons Wallis.<br />
Meine Herren, wenn wir weiter die Sache verfolgen, dann<br />
sehen wir einen Rückzug von Marignano in dieser Frage von Seiten<br />
des Regierungsrates wie er im Buche steht. Endlich, nach dieser<br />
heftigen Kritik der regierungstreuen Presse, nicht der radikalen<br />
Gottesleugner von Martinach, auch nicht der Gottesleugner<br />
um den « Peuple <strong>Valais</strong>an », sondern der sehr katholischen konservativen,<br />
christlichsozialen Walliser-Zeitungen, angefangen « Nouvelliste<br />
» über « Walliserbote », « Volksfreund » und « Wallisernachrichten<br />
». Das sind die Kritiker des Staatsrates, die ihm<br />
heute diese Erzkalberei vorhalten und nicht wir. Wir taten das<br />
vor bald 30 Jahren ?<br />
Herr Präsident, meine Herren, nach dieser heftigen Kritik<br />
der regierungstreuen Presse, stand im Amtsblatt unter dem Datum<br />
vom 2. Juli 1953 zu lesen : « Kraftwerke von Mauvoisin A. G.,<br />
Oskar Schnyder gehört dem Verwaltungsrate nicht mehr an. »<br />
Der Herr Staatsrat ist zum Teufel gegangen, aber nicht nur der<br />
Staatsrat, sogar der Herr. Es genügt Oskar Schnyder, irgend ein<br />
Oskar Schnyder. Der ist nicht ein Staatsrat und nicht ein Herr.<br />
Er ist einfach aus dem Verwaltungsrate ausgeschieden.<br />
Herr Präsident, meine Herren, der Mohr hat seine Schuldigkeit<br />
getan, der Mohr kann gehen. Herr Präsident, meine Herren,<br />
nun nicht besser als Herrn Oskar Schnyder erging es den beiden<br />
andern Streitern im Verwaltungsrat der <strong>Grand</strong>e Dixence. Unter<br />
dem Datum des 18. Juli 1953 veröffentlichte das kantonale Amtsblatt<br />
schwarz umrändert dieses : « Forces motrices <strong>Grand</strong>e Dixence<br />
S. A. à Sion : Karl Anthamatten et Cyrille Pitteloud, administrateurs,<br />
gehören dem Verwaltungsrate nicht mehr an. » Adieu,<br />
Herr Regierungsratspräsident, Herr Staatsratspräsident Anthamatten,<br />
adieu Herr Staatsrat Pitteloud, es genügt wenn man sagt :<br />
Karl Anthamatten und Cyrille Pitteloud gehören dem Verwaltungsrate<br />
nicht mehr an.<br />
325
Herr Präsident, meine Herren, so weit gehen diese Gesellschaften,<br />
dass sie sogar die einfache Höflichkeitsform gegenüber unsern<br />
Staatsräten nicht mehr beachten. Und nun, was war die Folge ?<br />
Erschrocken sahen sich die Herren Staatsräte vom hohen Ross<br />
des Verwaltungsrates als « administrateurs », als Verwaltungsräte<br />
der grossen Kraftwerke, heruntersinken. Vor Schreck haben sie<br />
bis heute am 6. Februar 1954 die Sprache nicht wieder gefunden.<br />
Wir haben keine Botschaft des Staatsrates, die er selber am<br />
10. November 1952 vorzulegen versprach, damit die Verfassungsrevision<br />
verfassungsgemäss <strong>du</strong>rchgeführt werden könne. Vergessen<br />
den Entwurf zu einer Verfassungsrevision, der erstens nach der<br />
staatsrätlichen Ueberzeugung, dem Geiste der gegenwärtigen Verfassungsbestimmung<br />
entspricht, und zweitens nach der Meinung<br />
des Staatsrates, die besondern Interessen des Landes wahren sollte.<br />
So hiess es doch verfassungstreu in der Botschaft des Staatsrates<br />
noch vom 22. Mai 1953. Aber über allen staatsrätlichen Wipfeln<br />
ist Ruh. Doch halt, der Staatsrat und dessen allertreuesten Diener,<br />
unser Kollege Grossrat Jacquod wachten. Ohne die am 22. Mai<br />
1953 versprochene staatsrätliche Botschaft, wird die Kommission<br />
ohne irgendwelche Unterlagen, für die Revision des Art. 55 am<br />
4. Februar, vor zwei Tagen, einberufen. Ueberstürzt wird beschlossen<br />
1. Die Sache der Revision der Verfassung schon am 5. Februar<br />
oder gestern nachmittags im Grossen Rate zu behandeln. 2. den<br />
Grossen Rat zu beantragen :<br />
1. Staatsräte haben aus allen Verwaltungräten von Gesellschaften<br />
mit finanziellem Zweck auszutreten ;<br />
2. der Staatsrat soll, für die Novembersession 1954 die Botschaft<br />
für die Verfassungsrevision endlich vorlegen ; und<br />
3. der Staatsrat soll sofort Beobachter oder Vertreter ernennen,<br />
die in den Verwaltungsräten der Kraftwerke <strong>Grand</strong>e<br />
Dixence und Mauvoisin und ähnlichen, die Interessen des<br />
Kantons zu wahren haben.<br />
Auch Staatsräte, behauptet die Mehrheit der Kommission, können<br />
als Beobachter und als Vertreter des Staates in diese Verwaltungen<br />
abgeordnet werden. Mit zehn gegen zwei Stimmen wird<br />
diese Ernennung so ausgelegt, dass auch Staatsräte als Beobachter<br />
oder Vertreter wählbar sind. Die Kommission ist einstimmig in<br />
der Auslegung von Art. 55 der Kantonsverfassung, dass die Amtsvorrichtungen<br />
eines Staatsrates unvereinbar ist mit denjenigen<br />
eines Verwaltungsrates einer Gesellschaft, welche finanzielle Zwekke<br />
verfolgt. Darum, das erste Postulat der Kommission, einstimmig<br />
verlangt sie : « Rücktritt aus allen diesen Gesellschaften. »<br />
Zweitens, darum auch das Postulat 2 : für die Novembersession :<br />
326
der Staatsrat soll mit einer Botschaft die Verfassungsrevision des<br />
Art. 55 einleiten gemäss unserer Verfassung. Aber die Mehrheit<br />
der Kommission, zehn gegen drei Stimmen, ist nun der Auffassung<br />
die Ernennung dieser Beobachter oder Vertreter des Kantons<br />
in den Verwaltungsräten der Gesellschaften mit finanziellem<br />
Zweck, in der Hauptsache in den Kraftwerken, das können auch<br />
Staatsräte sein. Staatsräte sollen nach ihrer Auffassung Beobachter<br />
oder Vertreter in den Verwaltungsräten ihrer Gesellschaften<br />
werden. Wir von der Minderheit lehnen diese Auslegung als verfassungswidrig<br />
ab. Wir lehnen diesen Antrag aber auch ab, aus<br />
politischen Reinlichkeitsgründen. Das Volk ist gegen die Beteiligung<br />
der Staatsräte in den Verwaltungsräten der Aktiengesellschaften.<br />
Die konservativen Stimmen aus Welschwallis und aus<br />
Deutschwallis haben das zur Genüge bewiesen. Der Advokatenkniff<br />
der Mehrheit der Kommission, Staatsräte als Beobachter<br />
oder Vertreter des Kantons zu bezeichnen, statt sauber die Verfassung<br />
zu achten, versteht das Volk nicht. Ob als Verwaltungsrat<br />
oder Beobachter oder Vertreter des Staates, das ist für das Volk,<br />
für unsere Wähler gehupft wie gesprungen. Bevor Artikel 55 der<br />
Verfassung nicht revidiert ist, nicht abgeändert ist, erklären wir<br />
deshalb : Hände weg von der knifflichen Auslegung des Art. 55.<br />
Volkes Wille ist Gottes Wille. Als Demokraten : Alles für und<br />
alles <strong>du</strong>rch das Volk. Das ist unsere Ueberzeugung. Deshalb beantragen<br />
wir Ihnen Postulat 1 und 2 anzunehmen weil es eine Verdammung<br />
ist der bisherigen Haltung des Staatsrates in Sachen<br />
Vertretung der Staatsräte in Verwaltungsräten. Und bei Art. 3<br />
beantragen wir Absatz 1 : Annahme des Absatzes und des Postulates<br />
der Kommission aber als zweiter Absatz : « Die Mitglieder<br />
des Staatsrates können nicht als Beobachter oder Delegierte in<br />
Vorschlag gebracht werden. »<br />
Nun erwarten wir, dass uns der Staatsrat endlich für den<br />
Monat Mai seine Vorlage unterbreitet ; dass er endlich für November<br />
1954 die Verfassungsvorlage unterbreitet, damit das Volk<br />
sich aussprechen kann, wie es und ob es die Verfassung beobachtet<br />
wissen will oder nicht. Das Volk hat gewarnt. Tun wir unsere<br />
Pflicht, und der Staatsrat soll endlich auch seine Pflicht tun.<br />
Volksrecht ! Schöner, lichter Stern,<br />
Leuchte hell zum guten Streite !<br />
Nach dem Ziele hoch und fern<br />
Gib uns immer das Geleite !!<br />
327
M. Louis Perraudin, député.<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>,<br />
Messieurs les députés,<br />
Je voudrais dire d'abord, comme chacun s'en rend compte, que<br />
la question soumise aujourd'hui au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> dépasse bien<br />
évidemment les personnes de nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> actuels.<br />
Il ne s'agit pas de juger le problème en fonction des sympathies<br />
ou de l'estime que l'on a pour les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> actuels.<br />
J'espère que de leur côté, ils n'ont pas cette réaction de considérer<br />
les réflexions qui sont faites dans cette salle, pour autant<br />
qu'elles vont contre la présence des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> dans les<br />
conseils d'administration, comme dirigées contre leur personne.<br />
Il s'agit d'une question constitutionnelle, d'une question qui<br />
dépasse les dix prochaines années. Il s'agit par conséquent de la<br />
considérer en soi, en ne se laissant pas arrêter par des motifs de<br />
sympathie ou d'estime à l'égard de nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> actuels.<br />
M. Guntern, chrétien-social <strong>du</strong> Haut-<strong>Valais</strong>, dans la réunion de la<br />
commission, disait qu'au fond, tout le problème quant à sa solution,<br />
dépendait des « personnes » des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, des personnes<br />
qui sont déléguées dans ces conseils d'administration. Et il<br />
se citait lui-même en exemple, comme président de la ville de<br />
Brigue, ayant eu l'occasion au sein d'un conseil d'administration<br />
de défendre toujours, contre peut-être les intérêts de la société,<br />
les intérêts de la ville qu'il représentait. Nous voulons bien l'admettre,<br />
mais il faut se rappeler qu'il n'y a pas dans la République<br />
que des « Caton » ; il faut se rappeler qu'il y a des compromissions<br />
possibles, que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> — si ce n'est ceux qui<br />
sont là maintenant, d'autres qui peuvent venir — sont sujets aux<br />
faiblesses humaines. Il faut, par conséquent, défendre l'indépendance<br />
et l'intégrité <strong>du</strong> Gouvernement valaisan de façon absolument<br />
stricte, comme l'ont voulu les Constituants de 1907.<br />
M. Dellberg, tout à l'heure, a montré que cette question ne<br />
semble pas être partout examinée objectivement ; il a indiqué<br />
comment il y avait eu toute une série de prises de position dans<br />
tel sens et de retours en arrière, comment la question était soumise<br />
au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> d'une façon ne paraissant pas franche et<br />
de bon aloi. Il a montré comment on essayait de manœuvrer, pour<br />
ainsi dire, le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> dans cette question. Je crois qu'effectivement<br />
« il y a eu de cela ». C'est peut-être parce que l'on estime<br />
qu'il y a une discrimination à faire entre les réactions populaires<br />
grossièrement informées et le sens des responsabilités des députés,<br />
que l'on manœuvre de cette façon. On se dit qu'il ne faut pas<br />
328
suivre la voix <strong>du</strong> peuple barbare. Il arrive effectivement que le<br />
peuple soit barbare et juge d'une façon grossière et mal informée.<br />
Je pense quant à moi, cependant, que dans cette affaire, le peuple<br />
a un instinct sûr, même s'il s'y est mêlé de l'envie et un esprit<br />
de critique exacerbé ; et je pense que le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> doit traiter<br />
cette question d'une façon strictement objective et sans se prêter<br />
à des manœuvres quelconques.<br />
La question dépasse bien évidemment le cadre des partis. Tous<br />
les partis politiques, les uns plus, les autres moins, sont sujets à<br />
ces faiblesses humaines et à ces compromissions. Il n'y a pas un<br />
parti qui évitera que parfois tel chef se trouve compromis financièrement.<br />
Parce qu'enfin c'est de cela qu'il s'agit pour beaucoup.<br />
Il s'agit de l'honnêteté à sauvegarder de notre Gouvernement contre<br />
toutes les tentations. Je pense que les partis ne doivent pas<br />
faire de cette question une question de politique de partis ; cela<br />
dépasse le cadre des partis et cela concerne l'intérêt général <strong>du</strong><br />
pays. Au surplus, ce qu'a dit tout à l'heure M. Dellberg, au sujet<br />
de l'attitude de la presse conservatrice, devrait pour tout le monde<br />
être assez éclairant, lorsqu'on voit la prise de position de M. Cyrille<br />
Michelet, <strong>du</strong> Volksfreund, des Walliser Nachrichten, de M. Pierre<br />
de Roten dont M. Dellberg a fait suffisamment entendre la voix<br />
— parce qu'aujourd'hui, je pense, il est à Bâle ! Mais je pense<br />
que ceux qui sont ici ne partiront pas pour Bâle et, tout à l'heure,<br />
auront le courage de s'exprimer librement.<br />
Nous avons estimé devoir déposer une demande de vote à<br />
l'appel nominal. C'est, de notre part, non pas vouloir faire des<br />
pressions, parce que les pressions, ce n'est pas de notre côté<br />
qu'elles peuvent être faites ; c'est vouloir faire confiance à l'esprit<br />
d'indépendance et d'objectivité des députés. C'est de notre part<br />
partir de l'idée que la question sera par eux jugée objectivement,<br />
pour elle-même, sans idées toutes faites, malgré les discussions<br />
antérieures de groupes, sans l'idée prédominante de la discipline<br />
de groupe. Je sais, en ayant fait l'expérience, qu'en politique les<br />
hommes libres ne sont pas si nombreux et qu'il y a l'indépendance<br />
100 %, l'indépendance 50 % et l'indépendance 30 %. Je souhaite<br />
que dans le vote de tout à l'heure, il n'y ait ici que des hommes<br />
indépendants 100 %.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, nous nous sommes<br />
ralliés au postulat 1 de la commission que vous avez constituée.<br />
Ce postulat demande donc que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> qui font<br />
encore partie de conseils d'administration de sociétés à but financier<br />
soient invités à présenter leur démission immédiate. M. Dellberg<br />
a dit qu'il y avait trois cas de conseillers d'<strong>Etat</strong> appartenant<br />
329
encore à des sociétés privées ou en tous cas particulières à but<br />
financier.<br />
Sur ce point, la commission a été unanime dans le sens de la<br />
Constitution. Ce matin, on nous a fait observer que ce texte était<br />
peut-être excessif et je me suis quant à moi rallié à l'adjonction<br />
que M. le rapporteur français a demandé d'insérer au protocole :<br />
« Des exceptions peuvent être faites pour des sociétés qui ne<br />
poursuivent pas un intérêt strictement privé. Le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
fixera la liste après rapport <strong>du</strong> Gouvernement. »<br />
Je pense, en effet, que la ratio legis de la disposition constitutionnelle<br />
est le souci de préserver, par rapport aux groupements<br />
économiques financiers, l'indépendance, la sérénité et l'impartialité<br />
<strong>du</strong> Gouvernement. Par conséquent, lorsqu'il s'agit de sociétés qui<br />
sont carrément d'intérêt public, comme par exemple le chemin de<br />
fer de la Furka, le chemin de fer <strong>du</strong> Martigny-Châtelard, comme<br />
les Salines, je pense qu'il n'est pas contraire à la ratio legis de la<br />
disposition constitutionnelle d'admettre que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong><br />
puissent entrer dans ces conseils d'administration. De même aussi<br />
s'il se constitue des sociétés anonymes pour des questions de tunnels<br />
routiers ou pour d'autres questions qui sont tout à fait d'intérêt<br />
public.<br />
C'est la raison pour laquelle je me suis rallié à cette proposition<br />
de la commission avec cette sauvegarde que le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
fixerait la liste de ces sociétés après rapport <strong>du</strong> Gouvernement.<br />
La commission a donc déclaré que la Constitution devait être<br />
interprétée dans ce sens strict que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> doivent<br />
s'abstenir de faire partie de conseils d'administration à but financier.<br />
On nous dira peut-être que nous entrons pour une question<br />
« provisoire », dans le fond <strong>du</strong> sujet. Je pense que le fond <strong>du</strong> sujet<br />
se confond pratiquement avec la question soi-disant provisoire<br />
discutée aujourd'hui au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>. Je pense que si le <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong> accepte la proposition de la majorité de la commission<br />
selon laquelle des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> peuvent être en qualité d'observateurs<br />
ou de représentants dans les conseils d'administration<br />
de nos sociétés hydroélectriques en particulier, je pense que si le<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> peut prendre acte d'une telle décision <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong>, nous attendrons fort longtemps des projets de revision<br />
constitutionnelle, nous attendrons longtemps que le peuple soit<br />
appelé à statuer. Toutes les manœuvres qu'a indiquées tout à<br />
l'heure M. le député Dellberg sont à ce point de vue parlantes. Par<br />
conséquent, aujourd'hui, la responsabilité <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> est<br />
vraiment celle-ci : d'avoir, Messieurs les députés, à respecter et<br />
faire respecter la Constitution selon le serment que nous, députés,<br />
330
avons aussi dû prêter. Et alors la question de fond est essentielle<br />
et doit être examinée. Et, comme M. Dellberg l'a relevé, les Constituants<br />
de 1906, puisque c'est à la séance <strong>du</strong> 26 février 1906 que<br />
ces questions se sont posées, se sont exprimés d'une façon absolument<br />
claire. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> hésitait à accepter cette formule<br />
catégorique et M. Biollay, Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> disait :<br />
«Pour ce qui concerne le troisième alinéa, je maintiens le projet<br />
<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> qui est suffisant. « Le texte proposé par la<br />
commission ne rend pas absolument la pensée <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
Il va trop loin, cela voudrait dire qu'un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> ne pourra<br />
jamais faire partie d'aucun conseil d'administration ». Et la réponse<br />
<strong>du</strong> Dr Lorétan, membre et président de la commission, — l'ancien<br />
juge cantonal Lorétan — a été claire : le Dr Lorétan a maintenu<br />
le texte de la commission, qui donc a prévalu, qui est aujourd'hui<br />
inséré dans la Constitution. « Il faut — et la commission l'a voulu<br />
— qu'aucun <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> ne soit autorisé à faire partie ni d'un<br />
conseil d'administration, ni d'une société poursuivant un but financier<br />
». Si l'on interprétait la Constitution littéralement, on devrait<br />
donc interdire aux <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> même l'appartenance aux<br />
conseils d'administration des Salines, de la Furka-Oberalp, <strong>du</strong> Martigny-Châtelard,<br />
des tunnels routiers. Sur ce point, il est possible<br />
que tout à l'heure une proposition se fasse jour dans le sens d'une<br />
interprétation littérale. Quant à moi je ne vois pas un gros obstacle<br />
à ce que l'on vote dans un sens ou dans un autre, je pense personnellement<br />
que la ratio legis doit être considérée comme étant celle<br />
que j'ai indiquée, mais si l'on voulait s'en tenir à une interprétation<br />
littérale, -cela dans le but d'une plus grande clarté, je ne vois<br />
à cela aucun grand inconvénient. Il y aurait peut-être des inconvénients<br />
pratiques parce qu'enfin il ne faudrait quand même pas<br />
empêcher les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> de s'occuper, eux-mêmes, sans personnes<br />
interposées, de questions qui sont nettement d'intérêt public,<br />
mais ils peuvent aussi le faire par personnes interposées, par<br />
des représentants qui leur font rapport, par conséquent la question<br />
me paraît assez secondaire.<br />
Mais sur la question même qui fait vraiment l'objet <strong>du</strong> débat<br />
d'aujourd'hui, sur celle qui forme le nœud <strong>du</strong> problème, la véritable<br />
question cruciale : savoir si les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> peuvent<br />
appartenir à des conseils d'administration de sociétés poursuivant<br />
un but d'intérêt financier autre que nettement public ; sur ce point<br />
les Constituants de 1907 ont été absolument catégoriques : ils ont<br />
fait défense aux <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> d'appartenir à des conseils d'administration<br />
de sociétés de ce genre. Par conséquent, pour nous,<br />
la question ne se pose pas, pour nous il n'y a pas lieu, selon le<br />
postulat 2 — que nous avons admis par gain de paix et par respect<br />
331
de la volonté populaire, — d'accorder de l'importance à ce postulat<br />
2 :<br />
« Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité à proposer pour la session de<br />
novembre 1954 un message sur l'opportunité de la revision de l'art.<br />
55 de la Constitution ». Quant à nous, pour les motifs que je dirai<br />
tout à l'heure, nous estimons que sur ce point, la Constitution ne<br />
doit pas être revisée, que ce serait, précisément maintenant, un<br />
grand danger pour le <strong>Valais</strong>.de reviser la Constitution, que ce<br />
serait mal servir le pays que de reviser la Constitution. Pour nous,<br />
il y a non seulement manque d'opportunité, mais ce serait extrêmement<br />
inopportun, étant données les grosses forces financières<br />
qui sont installées maintenant chez nous et dont l'ancien Chef <strong>du</strong><br />
service des contributions, M. Gross, me disait que ces sociétés<br />
colonisent le <strong>Valais</strong>. Pour nous, il y a grand danger de reviser<br />
maintenant la Constitution. Si donc la minorité de la commission<br />
s'est ralliée à ce postulat N° 2, invitant le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à proposer<br />
pour la session de novembre 1954 un message sur l'opportunité<br />
de la revision de l'article 55 de la Constitution, c'est simplement<br />
parce que, puisqu'il y a discussion à ce sujet, puisqu'il y a des<br />
avis juridiques contradictoires, en démocrates, nous acceptons que<br />
la question soit soumise au peuple. D'ores et déjà, nous déclarons<br />
que devant le peuple, bien évidemment, nous soutiendrons le point<br />
de vue qu'il faut en rester, quant à son idée foncière (question de<br />
mots, de nuances, c'est une autre affaire), au texte tel qu'il figure<br />
dans la Constitution de 1907. Car il y a, Messieurs les députés,<br />
d'incontestables dangers à vouloir permettre que les <strong>Conseil</strong>lers<br />
d'<strong>Etat</strong>, ne serait-ce qu'à titre d'observateurs, appartiennent aux<br />
conseils d'administration, en particulier des grandes sociétés hydroélectriques<br />
(puisque ce sont ces sociétés qui sont non seulement<br />
l'occasion, mais la raison de ce débat).<br />
Il ne faut pas que nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> puissent être impliqués<br />
dans le jeu des concurrences économiques. Nous avons vécu dans<br />
la vallée de Bagnes (et vous en avez enten<strong>du</strong> parler) cette longue<br />
concurrence, <strong>du</strong>re et âpre, entre le groupe de l'EOS et un autre<br />
groupe, actuellement les Forces motrices <strong>du</strong> Mauvoisin, pour les<br />
eaux de la vallée de Bagnes et pour la réalisation de projets hydroélectriques.<br />
Nous savons que dans le jeu de cette concurrence, les<br />
partenaires sont <strong>du</strong>rs. Tels présidents de communes qui sont ici<br />
ou ne sont pas ici aujourd'hui savent que quand il fallait, on allait<br />
les chercher de nuit dans leur village pour les amener à Sion afin<br />
d'emporter le morceau. A l'heure actuelle, nos force hydrauliques,<br />
si elles sont pour la plus grosse partie mises en valeur, ne le sont<br />
tout de même pas 100 %. Vous avez sans doute enten<strong>du</strong> parler de<br />
projets importants, déjà à l'étude, et derrière tel projet important<br />
332
déjà à l'étude, il y a des groupes économiques suisses qui sont<br />
aussi importants que ceux qui ont réalisé la <strong>Grand</strong>e Dixence et<br />
le Mauvoisin et déjà de nouveau, pour tel projet important, il y<br />
a une question de concurrence qui naît et un conflit analogue qui<br />
s'ouvre entre les forces économiques en présence.<br />
Et, bien évidemment, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, lorsqu'il doit prendre<br />
position dans ces questions, à l'occasion de l'homologation des<br />
concessions ou à n'importe quelle autre occasion, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
doit pouvoir trancher librement, sereinement, objectivement, en<br />
fonction <strong>du</strong> seul intérêt public, sans se sentir lié ou sans pouvoir<br />
être soupçonné d'être lié par l'appartenance de tel ou tel de ses<br />
membres, même camouflée, à un conseil d'administration, sans<br />
pouvoir être soupçonné d'être lié et de vouloir ne pas tenir la<br />
balance égale dans le sens de l'intérêt public en faveur des deux<br />
groupes en présence.<br />
Assurer la véritable indépendance <strong>du</strong> Gouvernement à l'égard<br />
des forces économiques est un principe de vie politique saine. Ce<br />
principe, nous en parlons maintenant à propos <strong>du</strong> gros capitalisme<br />
; nous devons en parler aussi quand il s'agit des autres<br />
forces économiques, qu'il s'agisse des forces paysannes, qu'il<br />
s'agisse de forces ouvrières. C'est un principe que le Gouvernement<br />
doit pouvoir rester un arbitre objectif et impartial et si nous donnons<br />
la main à la solution que propose aujourd'hui la majorité<br />
de la commission, nous allons vers un danger qui est important.<br />
Au point de vue social, nous avons évidemment actuellement la<br />
paix <strong>du</strong> travail ; aucun conflit n'a éclaté dans nos grands chantiers.<br />
Qui nous dit que nécessairement au cours des années à venir, les<br />
choses se présenteront de la même façon ? Il peut y avoir des<br />
conflits de salaires, des conflits au sujet d'autres conditions de<br />
travail, il peut y avoir des grèves. Comment pouvez-vous, au cours<br />
d'un conflit de ce genre, donner le sentiment à la population, aux<br />
milieux intéressés que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> va arbitrer (puisqu'il<br />
interviendra tout naturellement, soit en vertu de la loi soit officieusement),<br />
comment pouvez-vous donner à la population le<br />
sentiment que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> vont arbitrer et vont intervenir<br />
en pacificateurs vraiment objectifs, si ces <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong><br />
sont ainsi liés ou sont ainsi soupçonnés d'être liés à tel ou tel<br />
groupe, ici aux grosses sociétés hydroélectriques.<br />
Je crois que Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, lorsque la majorité<br />
de la commission leur offre ce cadeau, devraient employer<br />
l'antique formule : Timeo Danaos et dona ferentes (j'ai peur des<br />
Grecs même quand ils veulent me faire des cadeaux).<br />
Le Gouvernement devrait craindre, en appartenant à ces <strong>Conseil</strong>s<br />
d'administration, d'être mis dans la position difficile que je<br />
333
viens d'indiquer, d'être mis dans cette position de risquer de<br />
graves critiques de la part de la population.<br />
Il y a aussi des questions fiscales. Evidemment, c'est l'intérêt<br />
<strong>du</strong> <strong>Valais</strong> d'être informé au point de vue fiscal de ce qui se passe<br />
dans certaines sociétés, mais il n'est pas nécessaire de l'être par<br />
la présence personnelle des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> dans ces conseils<br />
d'administration. Il y a maintenant, en ce qui concerne la grosse<br />
in<strong>du</strong>strie en <strong>Valais</strong>, un rendement fiscal diminué de 700,000 francs.<br />
Est-ce que vous allez renforcer dans le peuple cette idée que nos<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, que le Chef <strong>du</strong> Département des finances ont<br />
l'oreille trop facilement ouverte aux doléances des conseils d'administration<br />
de grosses sociétés ? Est-ce que nous allons renforcer<br />
cette idée en permettant aux <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> d'entrer, même de<br />
façon camouflée, dans ces conseils d'administration ? Je crois encore<br />
une fois que des mesures de ce genre sont contraires à une<br />
véritable efficacité de l'action gouvernementale, parce que l'efficacité<br />
de la véritable action gouvernementale exige la confiance<br />
entre la population et le Gouvernement.<br />
Il y a ces raisons de ceractère économique et je dirai qu'il y<br />
a même des raisons de caractère moral. C'est une nécessité morale<br />
que le pouvoir gouvernemental soit commis à la sauvegarde <strong>du</strong><br />
bien commun. Il n'y a pas, je le disais, que des « Caton » dans<br />
la République, des hommes d'absolue intégrité, résistant absolument<br />
à toutes les tentations, il y a des hommes sujets aux faiblesses<br />
humaines, aux compromissions, à l'avidité et à l'appât <strong>du</strong><br />
gain parfois. Si nous devons comprendre que nos gouvernants ne<br />
peuvent pas vivre à la manière fruste <strong>du</strong> célibataire Salazar ou<br />
<strong>du</strong> maire de Florence, nous devons éviter que le peuple puisse les<br />
caractériser comme des hommes d'argent. L'argent est nécessaire,<br />
mais il peut être corrupteur. Le pouvoir politique doit garder sur<br />
l'argent et sur les puissances d'argent, comme sur les autres forces<br />
de décomposition politique et morale, son autorité. « Or, dit<br />
Gustave Thibon, l'autorité exige quelque distance ». « Nous devons<br />
maintenir quelque distance entre le gros capitalisme hydroélectrique<br />
et notre pouvoir exécutif en n'intro<strong>du</strong>isant pas nos <strong>Conseil</strong>lers<br />
d'<strong>Etat</strong> dans ces conseils d'administration. Je suis le premier partisan<br />
d'honorer convenablement nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> et si leur<br />
situation financière n'est pas suffisante, eh bien, qu'on l'augmente.<br />
Je pense que pour augmenter cette situation financière, il ne faut<br />
pas prendre comme moyens ces moyens indirects, peut-être dangereux<br />
que l'on envisage maintenant. On nous a cité l'exemple<br />
des autres cantons suisses. On nous a dit que dans les autres cantons,<br />
il y a partout quasiment des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> dans les conseils<br />
d'administration. Je dis d'abord que cet exemple n'est pas<br />
334
concluant pour ce motif : ce n'est pas parce qu'on ferait ailleurs<br />
quelque chose qui n'est pas indiqué qu'il faut le faire chez nous.<br />
Je crois que nous avons tous enten<strong>du</strong> dire que si le Pouvoir fédéral<br />
a quelquefois de la peine à être cet arbitre absolument objectif<br />
et au-dessus des forces économiques et financières dans notre pays,<br />
cela tient à la présence de tant de conseillers nationaux dans tant<br />
de conseils d'administration et peut-être aussi à la présence de<br />
tant de <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> dans tant de conseils d'administration.<br />
Au surplus, il faut quand même noter qu'il y a des différences :<br />
certains cantons ont leurs forces électriques, comme par exemple<br />
Fribourg, aménagées par une organisation publique de caractère<br />
cantonal ; il est évidemment dans ces conditions plus normal que<br />
les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> soient eux-mêmes dans ces conseils d'administration.<br />
Mais, quoi qu'il en soit, il me semble que si nous étions dans<br />
l'obligation d'envoyer des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, on pourrait dire qu'il<br />
faut en passer par là ; mais nous ne sommes pas dans cette obligation.<br />
Comme nous l'avons dit, il y a la possibilité d'une autre<br />
solution.<br />
Que fait le <strong>Conseil</strong> fédéral ? La Constitution ne dit pas explicitement<br />
que les <strong>Conseil</strong>lers fédéraux ne peuvent appartenir aux<br />
conseils d'administration ; la Constitution fédérale dit simplement :<br />
« Les membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral ne peuvent pendant la <strong>du</strong>rée<br />
de leur fonction revêtir aucun autre emploi, soit au service de la<br />
Confédération soit dans un canton ni suivre d'autres carrières ou<br />
exercer de profession. » On aurait pu interpréter cette disposition<br />
en disant : « Suivre d'autres carrières » ? Etre membre d'un conseil<br />
d'administration n'est pas une carrière. « Exercer une autre<br />
profession » ? Etre membre d'un conseil d'administration n'est pas<br />
une profession. Par conséquent, la Constitution fédérale sur ce<br />
point permettrait beaucoup plus de facilités que n'en donne le<br />
texte de notre Constitution. Le <strong>Conseil</strong> fédéral s'est gardé de ces<br />
facilités. Prenons exemple sur lui et disons-nous que si précisément<br />
sur le plan fiscal, les cantons ont tellement de peine à faire une<br />
véritable fiscalité sociale, s'ils sont si souvent manœuvres par les<br />
grosses sociétés qui leur disent : « On va s'en aller ailleurs, transporter<br />
le siège social ailleurs, si vous voulez faire des lois de telle<br />
ou telle façon », disons-nous que si la réalité de la politique fiscale<br />
suisse sur le plan cantonal est bien celle-là, si elle est difficilement<br />
sociale dans le sens voulu, cela tient pour beaucoup à la<br />
présence justement dans ces conseils d'administration de tant de<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, comme vous l'a dit tout à l'heure le rapporteur<br />
de langue française de notre commission.. Et par conséquent évitons<br />
de tomber dans un abus de ce genre. Rendons-nous compte<br />
335
qu'au sein d'un conseil d'administration, même pour telle personne<br />
qui n'y est qu'à titre d'observateur, il se crée de la camaraderie,<br />
il s'établit souvent autre chose que de la camaraderie. Et ensuite<br />
on réagit difficilement d'une façon objective.<br />
Et puis, pratiquement, est-ce que vous voyez la situation ? Nos<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> sont là à titre d'observateurs ; les tantièmes, les<br />
jetons de présence, ce «ont les autres qui les touchent ; nos petits<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, eux, devraient se contenter de la portion congrue.<br />
Est-ce que vous croyez que cela paraîtrait normal, équilibré ?<br />
Est-ce que vous croyez que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> n'auraient pas un<br />
peu honte, est-ce que vous croyez que même les autres n'auraient<br />
pas un peu honte de les laisser ainsi avec les miettes qui tombent<br />
de la table <strong>du</strong> riche ? Est-ce que vous croyez que le président <strong>du</strong><br />
parti conservateur, M. le député Moulin, trouverait normal de<br />
prendre, lui, les gros tantièmes et les jetons de présence et de<br />
laisser à ses collègues <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, qui font le même travail<br />
que lui dans ces conseils d'administration, les miettes qui tombent<br />
de la table <strong>du</strong> riche ? (rires).<br />
Je crois, Monsieur le Président et Messieurs les députés, qu'il<br />
suffit d'énoncer cela pour montrer que, pratiquement, cela ne se<br />
passera pas ainsi. Insérez tout ce que vous voudrez ici dans le<br />
protocole, prenez toutes les décisions que vous voudrez à ce sujet,<br />
on sait qu'il y a à ce point de vue-là des émoluments cachés. Je<br />
vous parlais, c'est la vérité, Monsieur le Président et Messieurs les<br />
députés, de cette offre faite à un fonctionnaire par une société<br />
importante de lui verser 20,000 franc«, eh bien, oui, elle a été faite;<br />
ce fonctionnaire a refusé. Dans la vallée de Bagnes, les moineaux<br />
sifflent sur les toits que tel homme politique important verrait<br />
avec grand déplaisir qu'on publie certaines choses concernant ce<br />
qui s'est passé entre lui et tel groupe économique au sujet des eaux<br />
de la vallée de Bagnes. Il y a des émoluments cachés. Allons-nous<br />
permettre que no« <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> soient suspectés de cette façon<br />
? Vous le ferez immanquablement si vous voulez les intro<strong>du</strong>ire<br />
dans les conseils d'administration même à titre d'observateurs.<br />
Je crois véritablement que la solution proposée par la majorité<br />
de la commission est dangereuse et doit être écartée.<br />
Il faut évidemment que les intérêts <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> soient représentés.<br />
Il est juste, puisque de grands travaux se font chez nous,<br />
qu'entrepreneurs, commerçants, ouvriers valaisans soient convenablement<br />
traités et que leur part soit abondante dans les œuvres<br />
qui se réalisent chez nous. Mais il n'est pas nécessaire pour cela<br />
de la présence des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>. On nous dit : Oui, il faut<br />
les <strong>Conseil</strong>ler« d'<strong>Etat</strong> parce que c'est seulement le titre de <strong>Conseil</strong>ler<br />
d'<strong>Etat</strong> qui en impose à la Suisse allemande ; ces Messieurs<br />
336
les financiers de Suisse allemande, s'ils ont devant eux un <strong>Conseil</strong>ler<br />
d'<strong>Etat</strong>, font la courbette et acceptent les demandes qui leur<br />
sont présentées, mais s'il s'agit d'une autre personne, ce n'est pas<br />
le cas. Je veux bien croire, Monsieur le Président et Messieurs les<br />
députés, qu'il n'y a dans notre république en fait de grands personnages<br />
que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>. Le juge de Sierre, il y a quelques<br />
années déjà, me faisait cette réflexion : « Dans notre pays,<br />
on dirait que c'est comme ça, il n'y a de grands hommes que ceux<br />
qui arrivent à quelque chose en politique. Ceux qui font quelque<br />
chose d'utile et de grand, même pour le pays, mais non sur le<br />
terrain de la politique des partis, ne sont pas de grands hommes. »<br />
Je crois tout de même que nous n'en sommes plus là. La fonction<br />
politique est un peu non pas démonétisée, mais diminuée quant<br />
à l'estime que le peuple, et surtout peut-être que les financiers<br />
suisses allemands lui portent.<br />
Si les financiers suisses-allemands font des courbettes devant<br />
les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, c'est bien plutôt parce qu'ils se disent qu'en<br />
échange de leurs services, ils pourront obtenir eux aussi d'autres<br />
services. Eh bien, il n'est guère indiqué que nous participions à<br />
cet échange des bons services. Je pense qu'il est tout à fait possible<br />
de trouver, soit au sein <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, soit hors <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong>, des représentants <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> (appelez-les observateurs ou<br />
représentants, cela dépendra un peu de la forme des sociétés et<br />
des contrats qui existent entre les sociétés et l'<strong>Etat</strong>), des personnalités<br />
valaisannes compétentes et qui auront <strong>du</strong> prestige et de<br />
l'autorité pour représenter le <strong>Valais</strong> dans ces grandes sociétés et<br />
pour que le. <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> lui-même soit informé comme il doit<br />
l'être, dans la mesure nécessaire.<br />
C'est pourquoi, me joignant à la proposition que tout à l'heure<br />
M. Dellberg a lue, j'ai l'honneur de proposer au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>,<br />
au nom de la minorité de la commission, la modification <strong>du</strong> postulat<br />
3 de la façon suivante : « Pour la sauvegarde des intérêts <strong>du</strong><br />
canton, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité à déléguer immédiatement... ».<br />
Parce qu'on nous a dit : « Il y a les travaux en cours, cela presse. »<br />
J'admets la valeur de l'argument, mais ne lui accorde pas autant<br />
d'importance qu'on a indiqué : on nous a dit qu'à la <strong>Grand</strong>e-<br />
Dixence, pendant que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> étaient là, les <strong>Valais</strong>ans<br />
avaient des travaux, des adjudications, que maintenant que les<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> n'y sont plus, ils n'ont plus de travaux.<br />
Nous savons ce qui s'est passé pour le Mauvoisin. On avait dit<br />
honnêtement, au commencement : pendant les travaux d'approche,<br />
de routes, tunnels, etc., les entrepreneurs de la région devront<br />
être servis et nous tenons à les servir parce que nous savons<br />
qu'ensuite nous ne pourrons.pas les servir dans la même mesure,<br />
337
étant donné qu'il s'agit, avec le barrage, de travaux d'une telle<br />
importance que les entrepreneurs de la région ne peuvent pas y<br />
suffire. Voilà l'explication. Je ne le dis pas pour enlever aux<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> le mérite de la propagande qu'on a voulu leur<br />
faire, mais c'est tout simplement cela l'explication.<br />
Je crois évidemment que dès maintenant, vu les travaux qui<br />
sont prévus, il convient qu'il y ait des délégués <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> désignés<br />
par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> dans ces conseils d'administration et par<br />
conséquent nous demandons cela pour la défense précisément,<br />
comme on l'a dit, des intérêts valaisans.<br />
Donc : « Pour la sauvegarde des intérêts <strong>du</strong> canton, le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> est invité à déléguer immédiatement des observateurs ou<br />
représentants auprès des sociétés à but financier intéressant particulièrement<br />
le canton, notamment auprès des forces motrices <strong>du</strong><br />
<strong>Valais</strong> en général et en particulier des forces motrices <strong>du</strong> Mauvoisin<br />
S. A. et des forces motrices de la <strong>Grand</strong>e-Dixence S. A. Les<br />
membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ne peuvent être désignés. Le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> fera rapport au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> sur cet objet à la session<br />
de mai 1954. »<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je conclus.<br />
L'argent est nécessaire. Honorons le travail et les responsabilités<br />
de nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> selon leur charge et selon les nécessités<br />
de leur rang, mais préservons-les des tentations <strong>du</strong> dieu Mammon.<br />
Que le veau d'or reste juif et ne devienne pas un spécimen de<br />
la race d'Hérens, élevé à Châteauneuf ! (rires). Et gardons-nous,<br />
au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> valaisan, d'octroyer à ce veau d'or juif la nationalité<br />
valaisanne. Les députés ont prêté serment de respecter la<br />
Constitution, ils ne la violeront pas aujourd'hui dans le vote qui<br />
doit intervenir et il ne sera pas nécessaire d'un recours de droit<br />
public au Tribunal fédéral pour faire respecter la Constitution<br />
valaisanne contre la volonté de la majorité <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>.<br />
(Applaudissements.)<br />
M. le Président Revaz.<br />
Messieurs les députés, je constate que Messieurs les rapporteurs<br />
de la minorité se sont longuement exprimés. J'espère que<br />
Messieurs les députés qui sont d'accord avec eux voudront, dans<br />
la suite de ces débats, restreindre leurs interventions afin que<br />
nous ne soyons pas ici encore à 20 heures.<br />
Avant d'ouvrir la discussion générale, je donne la parole à<br />
M. le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
338
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
a tenu une séance hier soir, ensuite de quoi il a pris la décision<br />
suivante :<br />
Extrait <strong>du</strong> protocole des séances <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
Séance <strong>du</strong> 5 février 1954<br />
Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> prend connaissance <strong>du</strong> rapport de la commission <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong> chargée de rapporter sur la question de la représentation des membres<br />
<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d<strong>Etat</strong> au sein <strong>du</strong> conseil d'administration de sociétés à but financier.<br />
Il décide:<br />
d'accepter les postulats qui en forment la conclusion, à savoir :<br />
1. Les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> qui font encore partie de conseils d'administration<br />
de sociétés à but financier sont invités à présenter leur démission immédiate<br />
;<br />
2. Le <strong>Conseil</strong>" d'<strong>Etat</strong> est invité à proposer pour la session de novembre 1954<br />
un message sur l'opportunité de la revision de l'art. 55 de la Constitution ;<br />
3. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité à déléguer auprès des sociétés à but financier,<br />
intéressant particulièrement le canton, des observateurs chargés de<br />
sauvegarder les intérêts <strong>du</strong> pays. Cette délégation devra être faite en<br />
respectant l'art. 55 de la Constitution. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> fera rapport au<br />
<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> sur cet objet à la session de mai 1954.<br />
Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> s'en remet au surplus à la décision de la Haute Assemblée<br />
en ce qui concerne l'application <strong>du</strong> postulat N° 3 ci-dessus dont l'interprétation<br />
a provoqué une divergence au sein de la commission.<br />
Pour copie conforme,<br />
Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />
sig. : N. ROTEN.<br />
Comme l'a fait votre Président de la Haute Assemblée, le<br />
Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> vous invite à discuter cette question<br />
avec calme, objectivité et sans passion.<br />
L'exploitation des forces hydrauliques a changé complètement<br />
l'aspect économique de notre canton. Le <strong>Valais</strong> est le plus grand<br />
pro<strong>du</strong>cteur d'énergie électrique de la Suisse. Remercions Dieu de<br />
nous avoir donné cette réserve de houille blanche et les in<strong>du</strong>striels<br />
qui nous apportent aujourd'hui les capitaux nécessaires<br />
pour son utilisation en <strong>Valais</strong>.<br />
L'importance de cette branche économique exige que le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> garde un contact étroit avec les principales sociétés<br />
exploitant les forces hydrauliques afin de pouvoir sauvegarder les<br />
intérêts supérieurs <strong>du</strong> pays ainsi que <strong>du</strong> Gouvernement cantonal<br />
tout en respectant les clauses de la Constitution.<br />
Der Staatsrat hat in seiner gestrigen Sitzung, gestern Abend,<br />
einstimmig Folgendes beschlossen :<br />
339
Auszug aus dem Protokoll des Staatsrates<br />
Sitzung vom 5. Februar 1954<br />
Der Staatsrat nimmt Kenntnis vom Bericht der Grossratskommission, die<br />
über die Frage der Vertretung der Mitglieder des Staatsrates in den Verwaltungsräten<br />
der Gesellschaften zu beraten hat, die einen finanziellen Zweck verfolgen.<br />
Er<br />
beschliesst :<br />
Die sich aus den Schlussfolgerungen dieses Berichtes ergebenden Postulate<br />
wie folgt anzunehmen :<br />
1. Die Staatsräte, die noch in Verwaltungsräten von Gesellschaften vertreten<br />
sind, die einen finanziellen Zweck verfolgen, werden eingeladen,<br />
ihre sofortige Demission einzureichen ;<br />
2. Der Staatsrat wird ersucht, dem Grossen Bäte in der Novembersession<br />
1954 eine Botschaft über die Zweckmässigkeit der Révision von Art. 55<br />
der Verfassung zu unterbreiten.<br />
3. Der Staatsrat wird eingeladen, in die Gesellschaften, die einen finanziellen<br />
Zweck verfolgen und im besondern unseren Kanton angehen,<br />
Beobachter abzuordnen, die mit der Wahrung der Interessen des Landes<br />
betraut werden. Diese Abordnung soll so erfolgen, dass die Bestimmungen<br />
von Art. 55 der Verfassung eingehalten werden. Der Staatsrat soll<br />
in der Maisession 1954 des Grossen Rates über diese Frage Bericht<br />
erstatten.<br />
Was die Anwen<strong>du</strong>ng des vorerwähnten Postulates No. 3 betrifft, dessen<br />
Interpretation in der Kommission zu Meinungsverschiedenheiten geführt hat,<br />
wird sich der Staatsrat auf den Entscheid der Hohen Versammlung halten.<br />
Für getreue Abschrift,<br />
Der Staatskanzler :<br />
gez. : N. ROTEN<br />
Wie der Herr Präsident Eurer Hohen Versammlung es getan<br />
hat, so ersucht Sie der Präsident des Staatsrates diese Frage ruhig,<br />
sachlich und ohne Leidenschaft diskutieren zu wollen.<br />
Die Nutzbarmachung der Wasserkräfte wird die wirtschaftliche<br />
Lage unseres Kantons ändern. Das Wallis steht in der Energieerzeugung<br />
an der ersten Stelle aller Schweizerkantone.<br />
Danken wir Gott, dass Er uns diese unerschöpfliche Reserve<br />
an weisse Kohle gegeben hat und dass auch zu ihrer Ausbeutung<br />
die nötigen Kapitalien ins Land gekommen sind.<br />
Die Wichtigkeit dieser Wirtschaftszweige verlangt, dass der<br />
Staatsrat mit den hauptsächlichsten Gesellschaften in enger Beziehung<br />
steht zur Wahrung der Landesinteresse und des Ansehens<br />
der Kantonsregierung unter Einhalt der Bestimmungen der Kantonsverfassung.<br />
Voilà, Monsieur le Président et Messieurs, la décision <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong>, pour le moment nous n'avons pas autre chose à dire.<br />
340<br />
(Applaudissements.)
M. Luisier, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés,<br />
C'est en ma qualité de membre de la commission que j'interviens.<br />
Il ne s'agit pas de présenter un rapport de minorité, non,<br />
puisque j'ai fait partie de ces commissaires qui ont donné la main<br />
à la résolution qui a été votée par la commission, mais aujourd'hui<br />
je suis obligé de venir ici vous dire que je dois fixer mon<br />
attitude avant un vote éventuel.<br />
Ce matin, la commission s'est réunie et est arrivée à cette<br />
décision que l'on demande aujourd'hui d'insérer au protocole<br />
l'interprétation qu'elle entend donner au postulat N° 1. Personnellement<br />
je ne puis pas me rallier à cette interprétation. Je vous<br />
dis que cette façon d'interpréter le postulat N° 1 se prête à l'arbitraire.<br />
On permettrait donc à un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>, dans certains cas,<br />
de rester dans tel ou tel conseil d'administration ou dans tel ou<br />
tel autre, on lui dirait : là, vous devez démissionner. Eh bien,<br />
personnellement, j'estime que le postulat N° 1 fixait le principe<br />
même contenu dans la Constitution et qu'il n'y a pas d'interprétation<br />
à donner. Le peuple ne comprendrait pas cette interprétation,<br />
le peuple qui a voulu dans la Constitution de 1907 le texte<br />
qui en découle aujourd'hui ne le comprendra pas autrement. Les<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> ne peuvent pas faire partie de conseils d'administration<br />
dans des sociétés à but financier. C'est clair, il n'y a<br />
pas d'interprétation à donner. On peut demander des interprétations<br />
par des juristes, mais encore une fois le peuple ne les comprendra<br />
pas autrement !<br />
C'est dans ce sens-là que j'ai donné la main à ce postulat le<br />
jour où il nous a été présenté. Ce postulat fixant <strong>du</strong> reste le principe<br />
même, nous a permis d'aboutir au postulat N° 2 qui, lui,<br />
invite le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, dans les circonstances actuelle«, dans les<br />
temps actuels, selon les besoins qui semblent se faire jour, invite<br />
le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, dis-je, à nous présenter un message sur l'opportunité<br />
de la revision de l'article 55 de la Constitution. Si nous<br />
maintenons l'interprétation donnée au postulat N° 1, évidemment<br />
à ce moment-là le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> n'a plus à s'occuper <strong>du</strong> postulat<br />
N° 2 parce qu'il trouvera toujours dans une façon tortueuse ou en<br />
zig-zag à s'infiltrer dans des conseils d'administration sans que le<br />
peuple soit invité à dire si vraiment la Constitution est violée ou<br />
si elle est respectée.<br />
Je dis que nous ne devons pas procéder de cette façon. Que<br />
rien dans nos décisions puisse être interprété comme ayant un sens<br />
de tromper Je peuple.<br />
341
Si l'article 55 de la Constitution ne joue plus aujourd'hui, il<br />
faut le reviser et par conséquent, à ce moment-là, il ne faut pas<br />
avoir peur de présenter cette revision motivée naturellement par<br />
tous les avantages qui découleraient d'une revision éventuelle de<br />
cet article 55 permettant aux membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> d'entrer<br />
dans les conseils d'administration des sociétés hydroélectriques,<br />
par exemple, et des sociétés de chemins de fer.<br />
A la suite de ces postulats, nous en sommes arrivés au postulat<br />
N° 3.<br />
Il y a quand même une période transitoire. Cette période transitoire<br />
peut être très courte. Si nous allons vite, je pense que dans<br />
trois ans le peuple aurait déjà pu se prononcer sur la revision<br />
constitutionnelle. Mais dan« cette période de trois ans, il faut cependant<br />
permettre aux <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> le droit de regard dans<br />
les diverses sociétés qui sont installées chez nous et qui y viendront<br />
encore ; pour cela la commission avait pensé d'autoriser le<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> d'exercer ce droit de regard avec des observateurs.<br />
Le postulat N° 3 est déjà très discuté, comme vous venez de<br />
l'entendre de la bouche des rapporteurs de minorité. Beaucoup de<br />
collègues disent : « administrateurs » ou « observateurs » c'est tout<br />
comme. Les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> seront dans les conseils d'administration.<br />
Or, personnellement, j'ai pensé autrement, j'ai pensé que,<br />
en étant désignés simplement comme observateurs ils trouveraient<br />
la bonne formule qui les mettrait à l'abri de toute suspicion.<br />
D'abord, ils n'auraient pas droit aux jetons de présence et aux<br />
tantièmes, c'est précisément ici que je voudrais en venir. Lorsqu'un<br />
<strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> est payé d'une façon convenable pour<br />
exercer son mandat de <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>, je pense que c'est le cas<br />
chez nous aujourd'hui, eh bien, il n'a pas le droit d'accepter encore<br />
toutes sortes de jetons de présence qui viendraient de sociétés<br />
anonymes. Nous avons cru bien faire en donnant la main à la résolution<br />
votée par la commission qui, en somme, est une résolution<br />
de compromis, de conciliation. Cette résolution a été votée par<br />
10 commissaires contre 2, par conséquent elle avait beaucoup de<br />
chance d'être acceptée également ici dans la Haute Assemblée.<br />
Mais aujourd'hui ? Messieurs, je demande à la majorité de la commission<br />
d'abandonner cette interprétation qu'elle entend donner<br />
au postulat N° 1, sinon, je regrette, je ne pourrais plus la suivre<br />
pour la résolution entière.<br />
J'invite donc la majorité de la commission à bien vouloir revenir<br />
sur sa décision de ce matin et laisser de côté cette interprétation.<br />
Le postulat N° 1 est très clair, il n'y a pas d'interprétation<br />
à donner, laissons-le tel qu'il est.<br />
(Applaudissements).<br />
342
M. Copt, député.<br />
Monsieur le Président,<br />
Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>,<br />
Messieurs les députés,<br />
Je tiens tout d'abord, afin qu'il ne subsiste aucune équivoque,<br />
à bien préciser ce qui suit : mon intervention dans ce débat est<br />
strictement personnelle et n'engage en aucune façon le groupe<br />
radical. Je suis d'avis en effet que cette question est trop grave<br />
pour qu'on y mêle la politique des groupes. J'ai préparé et mûri<br />
cette intervention dans la solitude de mon bureau, oubliant toutes<br />
les discussions passionnées enten<strong>du</strong>es hier matin dans la Salle des<br />
Pas Per<strong>du</strong>s, pour ne songer qu'au respect <strong>du</strong> droit et à la sauvegarde<br />
des intérêts <strong>du</strong> pays. Mon but n'est pas de chercher à allonger<br />
ce débat, ni de porter des accusations à tort et à travers,<br />
mais d'essayer, avec vous, objectivement, sincèrement, sans avoir<br />
peur de regarder les choses en face, de faire le point et de trouver<br />
une solution, car je ne puis me rallier entièrement à aucune<br />
de celles qui ont été proposées jusqu'ici par les différents orateurs.<br />
Personne ne met en doute, dans cette salle, que la question<br />
qui fait l'objet des débats de ce jour ne soit une question extrêmement<br />
importante puisqu'elle concerne notre charte fondamentale,<br />
la Constitution valaisanne de 1907 que nous avons le devoir<br />
impérieux de protéger contre toute atteinte dirigée contre sa lettre<br />
ou son esprit.<br />
Le dernier alinéa de l'art. 55 de cette Constitution qui dit que<br />
« les fonctions de <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> sont incompatibles avec celle<br />
de membre" d'un conseil d'administration d'une société poursuivant<br />
un but financier » soulève des problèmes juridiques, politiques<br />
et économiques nombreux et insolubles semble-t-il. Pourtant<br />
— après une étude approfondie faite par souci de clarté et d'objectivité,<br />
je le répète — la solution de tous ces problèmes m'est<br />
apparue très simple.<br />
Je m'explique :<br />
Je pose comme premier point indiscutable que, malgré les<br />
conclusions <strong>du</strong> rapport <strong>du</strong> professeur Huber, le texte clair de<br />
l'art. 55 et la volonté nette <strong>du</strong> législateur de 1907, interdisent à<br />
un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> de faire partie <strong>du</strong> conseil d'administration<br />
d'une société poursuivant un but financier quelle qu'elle soit.<br />
Il n'est pas nécessaire d'argumenter longuement à ce sujet. Je<br />
voudrais simplement rappeler qu'à la session de mai 1953, notre<br />
collègue Max Crittin a ré<strong>du</strong>it à néant toute interprétation contraire<br />
de l'art. 55. Il a notamment démontré que le professeur<br />
Huber avait omis, volontairement ou non, de se référer au mémo-<br />
343
ial relatant las débats qui eurent lieu lors de l'élaboration de ce<br />
texte de loi, desquels débats la volonté <strong>du</strong> législateur de 1907 se<br />
dégage sans équivoque possible. Il a aussi rappelé qu'en son temps,<br />
le Dr Antoine Favre, actuellement Juge fédéral, appelé à juger<br />
de cette affaire, était arrivé à des conclusions diamétralement<br />
opposées à celles <strong>du</strong> professeur Huber.<br />
Notre collègue Crittin était en bonne compagnie : les députés<br />
de la Constituante et un éminent juriste de notre époque, valaisan<br />
de surcroît.<br />
Ce premier point acquis, il convient d'examiner s'il y a lieu<br />
— 'les questions économiques, politiques et sociales ayant subi<br />
une très forte évolution depuis 1907 — de modifier l'art. 55 de<br />
la Constitution afin de permettre aux <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> de siéger<br />
dans des conseils d'administration, surtout dans ceux des grandes<br />
entreprises hydro-électriques, afin de sauvegarder les intérêts <strong>du</strong><br />
pays. Ici se pose la question.<br />
Le fait qu'un ou plusieurs représentants de l'<strong>Etat</strong> — membres<br />
de l'exécutif ou non — puissent siéger dans un de ces conseils<br />
d'administration est-il de nature à assurer la meilleure sauvegarde<br />
possible des intérêts <strong>du</strong> pays ?<br />
Je ne veux en rien préjuger de la réponse à cette question ;<br />
il sera temps d'en disputer d'une façon approfondie lorsque l'opportunité<br />
de la revision de la Constitution sera débattue dans<br />
cette salle.<br />
Je voudrais pourtant signaler qu'en vertu de l'art. 754 C. 0.<br />
(pour ne parler que de celui-là) concernant la S. A., « toutes les<br />
personnes chargées de l'administration de la gestion ou <strong>du</strong> contrôle<br />
répondent à l'égard de la société, de même qu'envers chaque<br />
actionnaire ou créancier social, <strong>du</strong> dommage qu'elles leur causent<br />
en manquant intentionnellement ou par négligence à leurs devoirs<br />
».<br />
Ainsi, si contre toute attente, un tel dommage devait survenir<br />
dans une entreprise ou siégerait un représentant de l'<strong>Etat</strong>, il est<br />
indiscutable que la responsabilité <strong>du</strong> canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> serait<br />
engagée.<br />
D'autre part, je ne puis quant à moi me contenter de la simple<br />
affirmation que si aucun représentant de l'<strong>Etat</strong> ne siège dans les<br />
conseils d'administration des grandes entreprises hydro-électriques,<br />
pour ne parler que de celles-là, les intérêts <strong>du</strong> pays en général<br />
et de nos entrepreneurs, artisans et ouvriers en particulier, sont<br />
fortement en péril.<br />
Il me souvient qu'à la séance de mai 1953 déjà, le député<br />
Max Crittin avait demandé que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> fasse au <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong> un rapport sur les résultats positifs que le canton <strong>du</strong><br />
344
<strong>Valais</strong> avait obtenue et comptait obtenir encore <strong>du</strong> fait de la<br />
participation de <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> à différents conseils d'administration.<br />
Or je suis obligé de constater que la commission qui a<br />
siégé hier n'a été saisie d'aucun message ni rapport émanant <strong>du</strong><br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. Cette manière de faire est pour le moins étrange<br />
car il ne suffit pas, Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, de venir nous<br />
affirmer une chose, il faut aussi nous apporter les preuves que<br />
nous demandons, même si nous sommes tout disposés à nous laisser<br />
convaincre.<br />
Ici je suis heureux de constater que le postulat 2 de la commission<br />
invite le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à déposer pour la session de<br />
novembre 1954 un message sur l'opportunité de la revision de<br />
l'art. 55 de la Constitution.<br />
Vous avez pu constater, Messieurs, que jusqu'à maintenant je<br />
souscris pleinement aux postulats 1 et 2 tels que présentés par la<br />
commission.<br />
Là où je ne suis plus d'accord ni avec la majorité ni avec la<br />
minorité de la commission c'est en ce qui concerne le postulat 3.<br />
Je m'explique :<br />
Si le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> devait arriver à la conclusion qu'il est<br />
opportun de modifier l'art. 55 de la Constitution, la procé<strong>du</strong>re<br />
de revision devrait être entamée. Il y aurait donc et il y aura de<br />
toutes façons à partir d'aujourd'hui une période transitoire, d'environ<br />
3 ans, où le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> devra trouver des mesures pour<br />
sauvegarder les intérêts <strong>du</strong> pays vis-à-vis des sociétés à but financier<br />
intéressant particulièrement le canton. Je voudrais signaler<br />
en passant la brièveté d'une période de trois ans mise en regard<br />
de la pérennité de l'<strong>Etat</strong>.<br />
La commission, dans son postulat 3, invite, pour ce faire, le<br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à déléguer auprès de ces sociétés des observateurs.<br />
Dix commissaires ont estimé que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pouvait<br />
désigner l'un de ses membres au titre d'observateur ; deux commissaires<br />
ont estimé que ces observateurs devaient obligatoirement<br />
être choisis en dehors des membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
Nous avons enten<strong>du</strong> les arguments de la majorité et de la<br />
minorité de la commission et je dois dire en toute sincérité que<br />
ces arguments ne m'ont pas convaincu <strong>du</strong> tout.<br />
Messieurs, je vous le demande, n'est-ce pas jouer sur les mots<br />
que de parler d'observateur ? Qu'est-ce que cela peut bien vouloir<br />
dire : « observateur auprès d'une société à but financier » ?<br />
Quel serait le statut juridique d'une telle personne ? Toutes les<br />
grandes entreprises sont constituées sous forme de S. A. Or, dans<br />
la S. A. il y a des administrateurs, des directeurs, des contrôleurs,<br />
345
des liquidateurs, etc., mais je n'ai jamais vu qu'il y ait des « observateurs<br />
». Je sai« bien que je suis tout jeune juriste et que je n'ai<br />
pas beaucoup d'expérience, mais je mets au défi quiconque de<br />
me citer un exemple de S. A. acceptant qu'un observateur siège<br />
dans son conseil d'administration. Le Larousse donne comme définition<br />
de ce mot : spectateur, personne qui regarde. Je ne crois<br />
pas qu'une personne qui regarde puisse rendre de très grands<br />
services à l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>.<br />
A mon sens il n'y a qu'un moyen pour l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> d'avoir<br />
un droit de regard dans une S. A. C'est celui qu'indique d'une<br />
façon extrêmement claire et précise l'art 762 <strong>du</strong> C. O. que je vais<br />
me permettre de vous lire in extenso :<br />
« Participation de corporation de droit public.<br />
Lorsqu'une corporation de droit public telle que la Confédération,<br />
un canton, un district ou une commune a un intérêt public<br />
dans une entreprise, les statuts peuvent lui conférer le droit de<br />
déléguer des représentants dans les organes de l'administration et<br />
<strong>du</strong> contrôle, même si elle n'est pas actionnaire.<br />
Dans de semblables sociétés, comme aussi dans les entreprises<br />
mixtes auxquelles une telle corporation participe en qualité d'actionnaire,<br />
les administrateurs et les contrôleurs délégués par la<br />
corporation ne peuvent être révoqués que par elle.<br />
Les administrateurs et les contrôleurs délégués par la corporation<br />
ont les mêmes droits et obligations que ceux qui sont élus par<br />
l'assemblée générale, mais les premiers ne sont pas tenus de faire<br />
un dépôt d'actions.<br />
La responsabilité des administrateurs et des contrôleurs délégués<br />
par la corporation à l'égard de la société, des actionnaires et<br />
des créanciers est assumée par la corporation sous réserve de recours<br />
selon le droit applicable de la Confédération ou <strong>du</strong> canton. »<br />
Cet article confirme ce que je disais tout à l'heure au sujet<br />
d'une éventuelle responsabilité de l'<strong>Etat</strong>.<br />
Regardons les choses en face, Messieurs : vu l'art. 55 de la<br />
Constitution, un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> ne peut, comme l'exige l'art 762<br />
<strong>du</strong> C. 0. que je viens de lire, être administrateur d'une S. A.<br />
Faut-il alors déléguer comme représentants de l'<strong>Etat</strong> dans ces<br />
conseils d'administration d'autres personnes compétentes comme<br />
le voudraient les députés De'llberg et Perraudin ?<br />
Messieurs, je veux faire ici abstraction de personnalités et<br />
rester sur le plan général. Mais on a dit ici dans cette salle que,<br />
vis-à-vis de ces grandes sociétés, le représentant de l'<strong>Etat</strong> au sein<br />
de leur conseil d'administration devrait, pour faire œuvre utile,<br />
être paré <strong>du</strong> titre de « Staatsrat ». Il est évident qu'un <strong>Conseil</strong>ler<br />
346
d'<strong>Etat</strong> aurait au sein de ces sociétés, de par ses fonctions, plus<br />
d'indépendance morale, plus d'autorité, de prestige et d'influence,<br />
et cela d'autant plus qu'il n'y retirerait, toujours de par ses fonctions,<br />
aucun avantage matériel personnel.<br />
Mais pour cela, Messieurs, il faut reviser la Constitution.<br />
Reconnaissez-le donc, Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, une fois<br />
pour toutes et ne parlons plus de « <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> observateur »<br />
qui serait purement et simplement un administrateur à titre d'observateur,<br />
donc un administrateur malgré tout mais un administrateur<br />
de seconde zone et qui exercerait des fonctions interdites<br />
par la Constitution cantonale.<br />
Croyez-vous, d'autre part, Messieurs, que les S. A. seront disposées<br />
à accueillir dans leur sein des « spectateurs » n'ayant aucun<br />
droit et n'assumant aucune obligation et qui viendront simplement<br />
occuper un siège pour regarder travailler les autres ?<br />
Je sais bien que comparaison n'est pas raison, mais que diriezvous<br />
d'un « observateur » qui viendrait assister aux séances de<br />
votre <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ? Vous trouveriez vraiment la chose <strong>du</strong> plus<br />
parfait mauvais goût surtout si l'observateur était notre honorable<br />
collègue Dellberg, ou notre non moins honorable collègue Gérard<br />
Perraudin.<br />
J'affirme donc, Messieurs, que pendant la période transitoire<br />
de trois ans au maximum il est impossible de déléguer des administrateurs<br />
ou des pseudo-observateurs auprès des sociétés à but<br />
financier intéressant particulièrement le canton.<br />
Est-ce à dire qu'il ne faudra pas s'occuper de sauvegarder les<br />
intérêts légitimes <strong>du</strong> pays ?<br />
Non, Messieurs, et je me permets ici d'indiquer un des moyens<br />
pour le faire, moyen qui, à mon sens, serait certainement efficace.<br />
Puisque le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est d'avis que rien ne vaut le prestige<br />
<strong>du</strong> titre de <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> vis-à-vis de ces grandes sociétés,<br />
pourquoi n'inviterait-il pas périodiquement, lorsque les nécessités<br />
s'en feraient sentir, par une lettre signée <strong>du</strong> Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> et <strong>du</strong> Chancelier, les administrateurs délégués ou autres<br />
des grandes sociétés, à venir discuter avec lui, siégeant in corpore<br />
en son hôtel <strong>du</strong> Gouvernement, <strong>du</strong> meilleur moyen de coordonner<br />
toutes choses dans l'intérêt et des sociétés et <strong>du</strong> canton ?<br />
Croyez-vous qu'il n'y aurait pas à attendre de cette manière<br />
dé faire autant et même plus de résultats que si un seul membre<br />
<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> siège dans un conseil d'administration de ces<br />
sociétés ? Je laisse le soin à la Haute Assemblée de juger.<br />
Messieurs, j'ai l'honneur de conclure :<br />
Plaise à la Haute Assemblée accepter les postulats 1 et 2 de<br />
la commission et repousser purement et simplement le postulat 3.<br />
347
M. Bonnard, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, cette affaire me<br />
paraît d'une importance telle que je ne puis me passer de ne pas<br />
rentrer dans le débat. En effet, il s'agit ici de l'édifice constitutionnel<br />
<strong>du</strong> canton.<br />
Or, je ne vois pas qu'on puisse discuter et perdre autant de<br />
temps sur un article qui est extrêmement compréhensif et qui en<br />
fait est interprété en parfaite connaissance de cause par l'opinion<br />
publique qui pourtant n'a pas tant fait d'école juridique.<br />
Nous lisions, il n'y a pas très longtemps dans un journal qui<br />
a des attaches profondes avec le Gouvernement que le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
s'honore et honore ses magistrats en relevant le salaire des<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>. C'était justement à l'époque où la question des<br />
participations des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> au sein des conseils d'administration<br />
défrayait la chronique et provoquait passablement de<br />
discussions dans l'opinion publique. On avait augmenté à l'époque<br />
le salaire des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> de 7000 francs d'un coup, ce qui<br />
n'est pas mal — me semble-t-il — puisque cette augmentation correspond<br />
au salaire-horaire annuel d'un ouvrier. On pouvait penser<br />
à ce moment-là que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, étant raisonnablement payé,<br />
se serait immédiatement délesté de toutes les charges en dehors<br />
de sa mission et de son travail professionnel au service de l'<strong>Etat</strong>.<br />
Tel n'est pas le cas. On entre aujourd'hui dans une controverse.<br />
Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> nous disent que leur présence<br />
dans les conseils d'administration est indispensable pour mieux défendre<br />
les intérêts <strong>du</strong> canton. Il me semble ici qu'il y a un adage<br />
qui est autant vieux que le monde et qui dit qu'on ne peut pas<br />
servir deux maîtres à la fois. En effet, déjà en 302, sur les plaines<br />
d'Agaune, notre grand patron saint Maurice ne pouvait pas servir<br />
à la fois Dieu et l'empereur. Je ne vois pas comment les <strong>Conseil</strong>lers<br />
d'<strong>Etat</strong> peuvent à la fois défendre les intérêts <strong>du</strong> canton et<br />
ceux d'une société anonyme qu'ils ont l'obligation de défendre<br />
d'autre part.<br />
C'est pour ces raisons que je demande ici à cette Haute Assemblée,<br />
à ce Parlement, de s'honorer, que je demande à chaque député,<br />
dans son propre intérieur, de faire une réflexion, en dehors<br />
de toute collusion, en dehors de toute obédience politique pour<br />
qu'il puisse se prononcer librement en face de cette chose sacrée<br />
et intangible qu'est la Constitution.<br />
M. Morand, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je ne veux pas<br />
allonger ce débat. Je constate qu'en définitive nous ne sommes<br />
348
ici pas très loin de nous entendre. Il reste encore une question de<br />
« formule ». Je voudrais tout d'abord vous informer que, personnellement,<br />
je me rallie aux points 1 et 2 <strong>du</strong> postulat qui nous a<br />
été présenté mais en ajoutant que je demande, tout comme M. le<br />
député Luisier, que les exceptions que l'on a ajoutées à la dernière<br />
heure soient supprimées de manière qu'il n'y ait pas de doute<br />
possible quant à l'interprétation momentanée de cet article 55. En<br />
ce qui concerne le point 3, il y a deux thèses en présence : à savoir<br />
d'une part qu'il faut des observateurs — c'est ce que soutiennent<br />
tous les commissaires, y compris les minoritaires — et d'autre<br />
part qu'il n'en faut point, thèse que vient de développer magistralement<br />
M. le député Copt.<br />
Parmi ceux qui désirent les observateurs, il en est qui désirent<br />
que ces observateurs soient des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> eux-mêmes, et<br />
d'autres qui désirent que ces observateurs soient pris en dehors <strong>du</strong><br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>*. Je voudrais personnellement, à titre de conciliation,<br />
vous proposer une formule qui résume en définitive l'ensemble<br />
des intentions <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> soit que nous ne violions pas<br />
l'article 55 mais que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> eux-mêmes et le Gouvernement<br />
d'une manière générale s'intéressent à ce qui se passe<br />
dans les conseils d'administration de ces grandes sociétés.<br />
Je voudrais alors vous proposer le texte suivant :<br />
« Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité » — non pas à déléguer des observateurs<br />
puisqu'on discute sur la signification de ce terme, on<br />
se demande si observateur veut dire administrateur-observateur ou<br />
spectateur ou que sais-je encore — mais « à entretenir les relations<br />
les plus étroites avec les sociétés à but financier intéressant particulièrement<br />
le canton et à suivre leur activité en vue de sauvegarder<br />
les intérêts <strong>du</strong> pays. »<br />
Vous me direz que cette insertion a un effet purement déclaratif,<br />
j'en conviens, mais au fond cela va de soi ; c'est d'ailleurs la<br />
thèse qu'a développée M. Copt. Il est naturel que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
suive l'activité de ces sociétés et, disons-le carrément, nous voulons<br />
qu'il en soit ainsi. Et nous ajouterions : « l'article 55 de la<br />
Constitution devra à cette occasion être strictement respecté.<br />
» Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> fera régulièrement rapport au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />
sur son activité dans ce domaine. »<br />
Voilà, Messieurs, la formule de conciliation que je vous propose.<br />
Avec cette formule nous n'en arrivons pas nécessairement à<br />
l'observateur dont on doute encore de l'efficacité, mais nous laissons<br />
la porte ouverte à tous les modes d'intervention. Par exemple,<br />
Messieurs, si je ne fais erreur, les actes d'homologation <strong>du</strong><br />
349
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pour les dernières importantes concessions prévoient<br />
expressément dans un article, que l'homologation est accordée<br />
à la condition que les sociétés tiennent compte des intérêts <strong>du</strong><br />
canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>, des intérêts de ses artisans, de ses commerçants<br />
et de ses entrepreneurs ; donc le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a la possibilité<br />
d'intervenir auprès de ces sociétés pour faire respecter ces clauses,<br />
même s'il ne fait pas partie de leurs conseils d'administration.<br />
Voilà, Monsieur le Président et Messieurs, la proposition que<br />
j'ai l'honneur de faire.<br />
M. le député Jacquod, président de la commission.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, à la suite de l'intervention<br />
de M. le député Morand, je crois que nous pourrons nous rallier<br />
à ce texte. Au lieu de dire : « Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité à déléguer<br />
auprès des sociétés à but financier intéressant particulièrement<br />
le canton des représentants... », nous dirions : « Le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> est invité à envoyer auprès des sociétés à but financier<br />
intéressant particulièrement le canton des délégués... »<br />
M. Morand peut-il se rallier à cette proposition ? Je crois que<br />
la confusion qu'il craignait est ainsi écartée.<br />
M. Louis Perraudin, député.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je voudrais faire observer<br />
que la proposition au postulat 3 de la minorité de la commission<br />
disait ceci : « Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité à déléguer immédiatement<br />
des observateurs ou représentants ». J'ai été très heureux<br />
d'entendre M. Copt qui a étudié le problème juridique de plus<br />
près que je ne l'avais fait et je pense que nous pouvons, la minorité<br />
de la commission, M. Dellberg et moi-même, accepter les observations<br />
de M. Copt et par conséquent laisser tomber dans notre<br />
postulat le mot « observateurs », pour indiquer simplement « de<br />
déléguer immédiatement des représentants », le terme étant assez<br />
vaste pour pouvoir s'adapter aux différentes situations possibles.<br />
Si M. Dellberg est d'accord, nous présenterons cette rédaction.<br />
M. P. Meizoz, député.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, le mandat parlementaire<br />
qui est le nôtre, nous fait en particulier le gardien de la Constitution<br />
et des lois. Or, dans la question qui fait l'objet de ce débat,<br />
les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> qui font partie de conseils d'administration<br />
de sociétés à but lucratif ont manifestement violé l'article 55 de<br />
notre Constitution valaisanne. Je n'ignore cependant pas, Messieurs,<br />
que cette interprétation est controversée et que d'éminents<br />
juristes estiment normale et constitutionnelle l'appartenance de<br />
350
nos magistrats aux conseils de sociétés où notre canton a des intérêts<br />
évidents, ce qui est d'ailleurs le cas dans la cause qui nous<br />
préoccupe présentement.<br />
Je n'entends pas — n'étant pas juriste — me mêler de ces<br />
discussions juridiques. Il est cependant un point essentiel à ne pas<br />
négliger, c'est l'interprétation que le peuple avec son bon sens<br />
naturel donne à cet article 55 de notre Constitution ; il serait vain<br />
de contester que la grande majorité de nos concitoyens considèrent<br />
le problème dans un sens restrictif et estiment — querelles<br />
de juristes mises à part — que les membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ne<br />
peuvent faire partie de conseils de sociétés à but lucratif et qu'en<br />
aucune façon ils ne devraient toucher de tantièmes.<br />
A notre sens, c'est l'interprétation de l'ensemble des citoyens<br />
qui est la bonne et qui doit être respectée. La commission a tenu<br />
compte de ces considérations, ceci d'autant plus que nos magistrats,<br />
de par le poste de confiance qu'ils occupent, doivent être<br />
au-dessus de toutes suspicions. La majorité de la commission a<br />
été sage de tenir compte de ce point de vue à l'article premier<br />
<strong>du</strong> postulat qui vous est soumis.<br />
Les divergences de vue apparaissent plus formelles au point 3<br />
où il est question de la nomination de délégués ou d'observateurs<br />
et de savoir si les membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pouvaient accepter<br />
ce rôle.<br />
On peut certes ergoter sur le sens donné au mot délégué ou<br />
observateur et si ce n'est pas là une formule élégante propre à<br />
apaiser nos inquiétudes quant à l'interprétation de l'art. 55 de la<br />
Constitution.<br />
Il nous apparaît à priori, nos soucis constitutionnels tranquillisés,<br />
qu'il ne serait pas décent de refuser aux membres <strong>du</strong> Gouvernement<br />
d'être habilités auprès de ces sociétés. Je me suis<br />
exprimé clairement à ce sujet dans la commission et mon point<br />
de vue n'a pas changé.<br />
Je pense, Messieurs les députés, qu'en toute chose nous devons<br />
rester sur le terrain des réalités et de la logique. Avons-nous une<br />
raison objective pour refuser à nos autorités un mandat que nous<br />
accorderions à quiconque de. nos concitoyens ? Je ne le crois pas.<br />
Ce serait au point de vue répercussion démocratique extrêmement<br />
grave de porter ainsi le discrédit sur le collège gouvernemental<br />
élu par le peuple, car si nous devons respecter la fonction, nous<br />
devons aussi respecter les hommes qui l'occupent.<br />
Messieurs, nous avons des intérêts évidents à être représentés<br />
dans les divers conseils de ces sociétés, non pour le plaisir de<br />
permettre à d'aucuns d'en faire partie mais bien pour défendre<br />
les intérêts supérieurs <strong>du</strong> pays. On peut regretter — et dans ce<br />
351
cas le débat de ce jour n'aurait pas lieu — qu'en son temps nos<br />
gouvernants n'aient pas pris la sage précaution d'intéresser financièrement<br />
notre canton à ces sociétés d'intérêt public. Le placement,<br />
on en conviendra, aurait été excellent.<br />
Il demeure néanmoins- que la sauvegarde de notre situation<br />
économique exige impérieusement une représentation ou un droit<br />
de regard dans la gestion de ces collectivités.<br />
Je pense aussi que les membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> sont particulièrement<br />
bien placés pour accéder à ces postes de délégué ou<br />
d'observateur, parce qu'au courant d'une manière complète de<br />
nos besoins et des problèmes fiscaux ainsi que des dispositions<br />
légales.<br />
C'est la raison pour laquelle, préoccupé uniquement des intérêts<br />
supérieurs <strong>du</strong> pays et de sa population travailleuse, nous avons<br />
pris nettement position en séance de commission et aujourd'hui<br />
encore nous maintenons ce point de vue.<br />
M. Carrupt, député.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés, je rends tout<br />
d'abord hommage au travail de la commission. Par ses quatre rapporteurs,<br />
elle nous a exposé ce problème très épineux de l'art. 55<br />
de la Constitution d'une façon claire, et nous a présenté les différents<br />
aspects <strong>du</strong> problème. Mais d'emblée, je vous dis que je suis<br />
pleinement d'accord avec les deux premiers postulats de la commission<br />
qui, en attendant la revision de la Constitution envisagée,<br />
nous propose une solution transitoire. Pour le troisième point, le<br />
seul controversé, voulons-nous oui ou non avoir des <strong>Conseil</strong>lers<br />
d'<strong>Etat</strong> dans les conseils d'administration de ces grandes sociétés ?<br />
Voulons-nous en exclure les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> ? A mon avis, je<br />
réponds catégoriquement : je tiens à ce que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong><br />
soient présents dans ces sociétés, je ne dis pas exclusivement les<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, mais je tiens à ce que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> y<br />
soient, pour les raisons suivantes : le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> apporte le<br />
prestige <strong>du</strong> Gouvernement. Comme l'a reconnu M. Perraudin<br />
aussi, le Gouvernement a un prestige, tous les gouvernements ont<br />
un prestige. Dès que quelqu'un représente le Gouvernement, il a<br />
plus de force, plus d'autorité. Nous avons pu le constater le long<br />
d'une carrière qui est déjà de quelques décennales et toujours,<br />
nous avons vu que le représentant <strong>du</strong> Gouvernement a une préséance,<br />
une priorité. Et, Messieurs, pour le peuple, pour le citoyen,<br />
je préfère un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> pour la raison suivante : c'est que<br />
le citoyen, l'ingénieur, le juriste que vous pouvez mettre dans un<br />
conseil d'administration ne dépend de personne, tandis qu'un <strong>Conseil</strong>ler<br />
d'<strong>Etat</strong>, faisant partie <strong>du</strong> Gouvernement, dépend lui de ce<br />
?52
directoire. Il est fonction de l'opinion publique, nous pouvons le<br />
prendre à son bureau, tandis que nous n'avons aucune prise sur la<br />
personne aussi qualifiée qu'elle soit pour l'atteindre dans son activité<br />
comme membre <strong>du</strong> conseil d'administration d'une de ces<br />
grandes sociétés. Il ne faut pas vous leurrer. Qui a de la puissance<br />
comme président, comme membre de conseil d'administration de<br />
ces grandes sociétés ? Messieurs, avant tout ce sont les capitalistes,<br />
qu'on le veuille ou non. C'est le capitalisme qui commande. Pour<br />
faire face au capitalisme, il n'y a encore que l'<strong>Etat</strong> et la puissance<br />
gouvernementale ou une autre puissance financière. Je n'allongerai<br />
pas, et je passe au point suivant. Un point qui me chicane.<br />
Le mot « observateur » ne me plaît pas, parce que, qui dit « observateur<br />
» dit amateur, un monsieur qui est présent, mais qui<br />
ne causera pas, qui ne dira rien, qui répondra peut-être à une<br />
question qu'on lui posera, mais il y répondra avec une extrême<br />
prudence, de façon à ne pas se brûler d'un côté ou de l'autre parce<br />
qu'il ne faut pas se prononcer. Je voudrais remplacer le mot « observateur<br />
» par le mot « représentant », ou un autre approprié,<br />
qui donne à notre délégué la pleine puissance de l'exercice de ses<br />
fonctions, parce que si nous mettons « observateur » nous diminuons,<br />
à mon sens, la portée de ces fonctions. Donc je conclus,<br />
je suis d'accord avec la représentation des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> dans<br />
ces certaines commissions, mais je demande à ce qu'on change le<br />
terme « observateur » par un mot plus objectif, plus précis, et qui<br />
donne plus d'importance à la fonction.<br />
M. Gérard Perraudin, député.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, je ne puis me déclarer<br />
d'accord avec la majorité de la commission, pour la simple raison<br />
que celle-ci nous présente des postulats qui tendent à rien moins<br />
qu'à modifier notre Constitution. La Constitution a été votée par<br />
le peuple et ne peut être modifiée que par le peuple. Par l'adjonction<br />
que la majorité de la commission nous propose ce matin<br />
d'un nouvel alinéa à son postulat 1, alinéa qui dirait que des exceptions<br />
peuvent être faites pour les sociétés ne poursuivant pas<br />
un intérêt strictement privé, par cette proposition, la majorité de<br />
la commission ne tend à rien moins qu'à modifier en fait notre<br />
Constitution. Et nous ne pouvons nous faire complices d'un tel<br />
mode de procéder qui violerait les droits populaires. Pour le surplus,<br />
je ne vois pas la nécessité de cette adjonction. La disposition<br />
constitutionnelle est claire, les fonctions d'un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong><br />
sont incompatibles avec celles de membre d'un <strong>Conseil</strong> d'administration<br />
de société poursuivant un but financier. Elle est suffisante.<br />
353
Il est clair que si la société ne poursuit pas un but financier, si<br />
par exemple on peut admettre que telle société n'a pas de but<br />
financier, il est clair que la Constitution n'empêche pas à nos <strong>Conseil</strong>lers<br />
d'<strong>Etat</strong> de faire partie de conseils d'administration de telles<br />
sociétés. Je trouve non seulement que la disposition constitutionnelle<br />
suffit, mais je trouve la disposition nouvelle, l'adjonction<br />
proposée par la commission à son postulat, dangereuse. Cette adjonction<br />
dit : « des exceptions peuvent être faites pour les sociétés<br />
qui ne poursuivent pas un intérêt strictement privé. » Ce serait là<br />
ouvrir la porte à toutes les violations possibles. Mais toutes les<br />
sociétés actuellement prétendent ne pas poursuivre un but strictement<br />
privé, ne serait-ce que parce qu'elles créent des occasions de<br />
travail. Même les marchands de vins ne se considèrent plus comme<br />
poursuivant des intérêts strictement privés, et prétendent être des<br />
instituts de bienfaisance. L'adjonction proposée est extrêmement<br />
dangereuse, parce que non seulement elle parle de société à buts<br />
privés, d'intérêts privés, mais elle parle d'intérêts strictement privés.<br />
Je suis, pour mon compte, persuadé que si cette adjonction a<br />
été faite par la commission in extremis, ce matin, alors qu'elle<br />
avait dans sa séance de jeudi arrêté son postulat 1, sans prévoir<br />
cette exception, c'est que, derrière cette adjonction, se cache une<br />
manœuvre.<br />
Je prends acte avec satisfaction que la commission renonce à<br />
cette adjonction. Reste un problème, celui posé par le postulat 3.<br />
Dans ce postulat la commission rappelle que ces représentants ou<br />
observateurs devront être envoyés, tout en respectant l'art. 55 de<br />
la Constitution. C'est clair. Si la Constitution interdit aux <strong>Conseil</strong>lers<br />
d'<strong>Etat</strong> de siéger dans les conseils d'administration, elle l'interdira<br />
autant comme observateur qu'à un autre titre. En effet si cela<br />
n'était, on ne verrait pas pourquoi la commission rappellerait dans<br />
ce postulat 3, le respect dû à l'article 55 de la Constitution. J'ai<br />
enten<strong>du</strong> tout à l'heure M. le député Copt dire qu'il ne devait plus<br />
y avoir de divergences au sujet de l'interprétation de l'article 55.<br />
En fait, je crois qu'il n'y en a pas. Il n'y en a pas de la part <strong>du</strong><br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, quoi qu'il en dise. Comment ferait-il croire qu'il<br />
était persuadé de ne pas violer la Constitution, alors que — tout<br />
en proclamant sa présence dans ces conseils nécessaires à la défense<br />
des intérêts <strong>du</strong> canton — il déclarait et déclare vouloir n'y<br />
plus siéger ? On ne me fera pas croire que nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong><br />
auraient si facilement renoncé à défendre nos intérêts s'ils<br />
n'avaient eu conscience de l'interdiction constitutionnelle ! On<br />
354
nous dit que par cette détermination nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> ont<br />
voulu éviter les critiques. Je ne leur ferai pas l'injure de penser<br />
qu'ils pouvaient renoncer à exécuter des devoirs de leurs charges,<br />
simplement pour éviter des critiques.<br />
Je suis persuadé qu'au fond les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> savent très<br />
bien à quoi s'en tenir ; leur présence dans les conseils d'administration<br />
était anticonstitutionnelle.<br />
Il n'y a pas même divergence de la part de la majorité de la<br />
commission. Tout à l'heure, quand j'entendais son rapport, j'étais<br />
émerveillé de voir combien solidement elle avait étayé son jugement.<br />
Les considérants de ce jugement nous permettaient d'attendre<br />
tout autre chose que ce postulat 1 qui tombe comme un couperet.<br />
La majorité de la commission a rappelé dans son rapport<br />
qu'une consultation donnée en «on temps par le Département<br />
fédéral de justice et police avait admis qu'une compagnie de chemins<br />
de fer privée constituée en société anonyme était une institution<br />
de droit public, parce que, a dit le commissaire, subordonnée<br />
chaque fois à une concession. La majorité de la commission<br />
nous dira-t-elle que toutes les pintes <strong>du</strong> canton sont non seulement<br />
des établissements publics, mais des institutions de droit<br />
public puisque subordonnées chaque fois à une concession. Non !<br />
Ce n'est pas sérieux.<br />
Je ne crois pas avoir à revenir ici sur les arguments qui ont<br />
fait que la thèse de la constitutionnalité était ré<strong>du</strong>ite à néant.<br />
J'ai déjà eu l'honneur, avec d'autres collègues, de développer ces<br />
arguments eri son temps. Je dirai en conclusion ce qui suit : on<br />
nous a accusés de vouloir faire une mauvaise chicane à nos <strong>Conseil</strong>lers<br />
d'<strong>Etat</strong> avec cette question. Cela est totalement faux. Si<br />
telle avait été notre intention, nous pourrions aujourd'hui nous<br />
déclarer d'accord avec la majorité de la commission, parce que<br />
nous aurions sur ce plan-là obtenu pleinement satisfaction. La<br />
majorité de la commission, la commission unanime n'a-t-elle pas<br />
invité nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> à donner leur démission immédiate ?<br />
Mais justement, parce que nous ne voulions pas faire une mauvaise<br />
chicane à nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, mais recherchions l'intérêt<br />
<strong>du</strong> canton, nous ne pouvons pas nous déclarer d'accord avec la<br />
majorité de la commission. Nous ne pouvons pas accepter que les<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> se mettent en danger de devoir servir deux<br />
maîtres. Nous devons nous opposer à ce qu'ils soient envoyés,<br />
délégués, que ce soit comme représentants ou observateurs, au<br />
sein des conseils d'administration de sociétés poursuivant un but<br />
financier.<br />
355
M. Travelletti, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, je suis très heureux<br />
de constater que la dignité, l'objectivité et le calme qui ont<br />
prévalu dans la commission se soient retrouvés aujourd'hui dans<br />
ce Parlement, et cela à une exception près. En discutant un problème<br />
aussi délicat il n'était pas indiqué de parler de manœuvres<br />
déloyales et d'attaquer le Gouvernement. Il est d'usage dans un<br />
Parlement que les interventions même les plus énergiques restent<br />
dans les limites de la bienséance. Or, depuis son entrée dans cette<br />
salle, M. le député Gérard Perraudin a manifesté clairement sa<br />
volonté de rompre avec cette tradition. Il jette la suspicion sur<br />
les membres <strong>du</strong> Gouvernement, sur les employés d'<strong>Etat</strong> et sur<br />
tous ses collègues <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>. Il a créé, à plusieurs occasions,<br />
une atmosphère irrespirable, même pour les collègues de<br />
son groupe politique. Du haut de son piédestal, il se présente<br />
comme le dernier citoyen valaisan qui soit demeuré intègre dans<br />
un siècle de corruption. Il revendique pour lui seul le droit de<br />
représenter ici le peuple valaisan.<br />
M. Gérard Perraudin, nous savons que nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong><br />
nous administrent avec leurs qualités et avec leurs défauts. Mais<br />
nous n'admettrons pas, sans preuve, que l'on suspecte dans cette<br />
salle leur dévouement et leur intégrité.<br />
M. Gérard Perraudin, il y a dans notre administration cantonale<br />
des centaines d'employés qui exécutent leur tâche avec<br />
dévouement et intelligence. Vous n'avez pas le droit de jeter sur<br />
eux des accusations malveillantes et infondées.<br />
M. Gérard Perraudin, il y a dans cette salle beaucoup de députés<br />
qui n'hésitent pas à critiquer certaines décisions, mais qui<br />
n'oublient jamais la courtoisie parlementaire qui rend la vie possible<br />
et le travail fécond. Ils sont en droit d'attendre de vous le<br />
respect de leur personnalité.<br />
Le jour où vous aurez compris ces vérités premières, où vous<br />
accorderez aux autorités de votre canton légalement constituées,<br />
le respect auquel elles ont droit, le jour où vous saurez mettre<br />
dans vos interventions, à côté de votre énergie coutumière, la<br />
courtoisie qui est de mise dans un Parlement, M. Gérard Perraudin,<br />
nous vous écouterons beaucoup plus volontiers. Pour l'instant,<br />
vous admettrez que nous n'approuvions pas la petite besogne<br />
que vous accomplissez.<br />
M. Gérard Perraudin, député.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, j'ai enten<strong>du</strong> avec le sourire<br />
la déclaration, préparée d'avance, que vient de lire le prési-<br />
356
dent <strong>du</strong> groupe conservateur. Je dirai tout simplement mes remerciements<br />
au Président de l'Assemblée qui n'a pas interrompu mon<br />
collègue lorsque celui-ci, en violation flagrante <strong>du</strong> règlement —<br />
qu'on applique pour nous mais pas pour les autres — s'est permis<br />
de s'abandonner à une attaque non seulement personnelle,<br />
mais que je considère comme pleinement injustifiée. Je vous ai<br />
joué le tour, Monsieur le président <strong>du</strong> groupe conservateur, de<br />
ne pas, dans ce débat d'aujourd'hui, faire ce que vous attendiez<br />
de moi ! J'ai dit une chose, c'est que je pensais qu'il y avait manœuvre,<br />
et j'entends en apporter la preuve. Vous permettrez,<br />
Monsieur le Président, que je parle trois ou quatre minutes sur<br />
ce point. M. le député Octave Giroud avait déposé une interpellation<br />
à ce sujet. En séance <strong>du</strong> 10 novembre 1952, M. le député<br />
Octave Giroud a protesté parce que le Gouvernement avait porté<br />
sa décision à la connaissance <strong>du</strong> parti conservateur avant de la<br />
porter à la connaissance <strong>du</strong> Parlement. En séance <strong>du</strong> 10 novembre<br />
1952, l'honorable président <strong>du</strong> Gouvernement, M. le <strong>Conseil</strong>ler<br />
d'<strong>Etat</strong> Schnyder, déclarait que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> avait décidé<br />
de renoncer à se faire représenter par ses membres dans les conseils<br />
d'administration. Nous avons eu par la suite la douloureuse<br />
surprise de constater qu'il n'en avait pas été fait ainsi. Lors de<br />
la session de mai une commission a été nommée, à l'issue d'un<br />
débat qui avait été placé à l'extrême bout d'une journée. Je pense<br />
que ça n'était pas pour le raccourcir ! Une commission a été nommée<br />
à la session <strong>du</strong> mois de mai. Cette commission n'a pas été<br />
convoquée de tout l'été. Elle n'a été convoquée que jeudi seulement,<br />
et le lendemain, vendredi, le bureau nous proposait, en<br />
pleine matinée, d'ajouter cet objet à l'ordre <strong>du</strong> jour. Pour nous<br />
surprendre et surprendre la minorité de la commission !<br />
Je suis persuadé, mon cher collègue, Monsieur le président <strong>du</strong><br />
groupe conservateur, que là derrière, et derrière une adjonction<br />
que l'on propose in extremis, il n'y avait aucune manœuvre !<br />
J'ajoute ceci : je ne marcherai pas plus longtemps dans la voie<br />
où on a essayé de lancer ce débat, parce que peut-être on sentait<br />
la majorité chancelante (rires), et je laisserai pour le surplus à<br />
l'assemblée le soin de juger ce que tout à l'heure a déclaré notre<br />
cher collègue M. le président <strong>du</strong> groupe conservateur.<br />
Hr. F. Imhof, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Die hier zur Diskussion<br />
stehende Uebergangslösung hat meines Erachtens mit der Verfassung<br />
nichts mehr zu tun. Von dieser Auffassung vermögen mich<br />
auch die weit ausgreifenden Darlegungen der beiden Minderheitsberichte<br />
nicht abzubringen. Nachdem die Regierung ausdrücklich<br />
357
erklärt, bis zur Beschlussfassung über eine allfällige Abänderung<br />
des Art. 55 der Verfassung kein Ratsmandat mehr in den Verwaltungsräten<br />
von Gesellschaften mit finanzieller Zweckbestimmung<br />
anzunehmen, erscheint die ganze gegenwärtige Erörterung als<br />
überflüssig und unbegründet. Als Delegierte, die in den Verwaltungsräten<br />
nicht einmal beratende Stimme besitzen, werden unsere<br />
Staatsräte auch keine Tantiemen beziehen. Die vielleicht in gewissen<br />
Kreisen gehegte Befürchtung einer möglichen, wenn auch<br />
ungewollten Beeinflussung, wird da<strong>du</strong>rch ausgeschaltet. Ich gehe<br />
hingen mit H. Abgeordneten Carrupt einig, dass die Abordnung<br />
der Staatsräte an die Sitzungen der Verwaltungsräte als blosse<br />
Beobachter zur Wahrung der zu vertretenden Interessen nicht<br />
genügt. Es liegt auf der Hand, dass diese Interessen nur <strong>du</strong>rch<br />
bevollmächtigte Vertreter gewahrt werden können.<br />
M. de Courten, député.<br />
Dans cette matinée qui a débuté d'une façon un peu passionnée,<br />
il est réconfortant de constater combien chaque député a<br />
un souci : celui <strong>du</strong> respect de la Constitution. Et grâce au travail<br />
intelligent de la commission, nous ne sommes pas loin de nous<br />
entendre et nous pourrons probablement ce soir dire avec un de<br />
nos meilleurs poètes :<br />
Après une journée de vent, dans une paix infinie le soir se réconcilie.<br />
Si je prends la parole, c'est pour relever que malgré ce qui a<br />
pu être dit, c'est tout de même grâce au Gouvernement que notre<br />
politique hydraulique en général fut bonne et peut supporter la<br />
comparaison avec celle des autres cantons. Le <strong>Valais</strong> actuel a<br />
presque toutes ses forces hydrauliques transformées en énergie<br />
électrique. Grâce à notre législation, nous avons la possibilité<br />
d'une revision décennale des redevances ; ce qui fait que nos communes<br />
et spécialement les communes de montagne qui sont les<br />
plus obérées, peuvent chaque dix ans bénéficier d'une adaptation<br />
des prix. C'est le Gouvernement valaisan qui a su le prévoir.<br />
A côté de ce point de vue plutôt fiscal, il est évident que le<br />
Gouvernement doit exercer son influence pour que cette énergie<br />
se consomme le plus possible sur place. C'est là politique de Gouvernement<br />
autant que problème de législation ; l'<strong>Etat</strong> devra en<br />
tout cas veiller à avoir un office de plus en plus spécialisé dans<br />
ce domaine.<br />
Tout en rendant hommage au grand magistrat de son canton<br />
qui avait compris que l'avenir était à l'électricité, M. le <strong>Conseil</strong>ler<br />
d'<strong>Etat</strong> Ackermann, devenu directeur des Entreprises électriques<br />
fribourgeoises, nous confiait que le <strong>Valais</strong> avait été privi-<br />
358
légié <strong>du</strong> fait que ses forces hydrauliques avaient pu être mises<br />
en valeur par des sociétés privées.<br />
Un <strong>Etat</strong> pauvre comme le nôtre n'aurait pu aboutir à de tels<br />
résultats que par de gros emprunts. C'était un risque à l'époque.<br />
Cependant, dans ces dernières années, l'énergie électrique fournie<br />
par notre canton s'est développée à une cadence aussi rapide<br />
que puissante. Il faut donc agir et intervenir, de façon que cet<br />
accroissement de force s'utilise sur place. Pour cela il faut aussi<br />
avoir une possibilité d'action sur l'amenée de nouvelles in<strong>du</strong>stries<br />
et la présence de nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> au sein des conseils d'administration<br />
avait son importance.<br />
Je me suis cru obligé de donner ces quelques explications,<br />
non pas pour défendre le Gouvernement, mais simplement pour<br />
souligner ce qui a été fait. J'estime que nous devons lui rendre<br />
hommage, tout en reconnaissant combien la question des forces<br />
hydrauliques revêt d'acuité chez nous et demande de la part de<br />
nos autorités de clairvoyance et d'énergie de façon à la résoudre<br />
pour le plus grand bien <strong>du</strong> pays. (Bravos !)<br />
M. Vouilloz, député, rapporteur français.<br />
Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />
Il va de soi que la commission n'a pas voulu essayer de jouer<br />
un coup de force et qu'une majorité ne s'est pas dessinée au sein<br />
de cette commission. Il y avait 13 membres dans la commission ;<br />
nous avons siégé à 12, et si je prenais les partis en présence, il<br />
n'y avait, au point de vue parti politique, pas de majorité : c'était<br />
6 contre 6 sur les 12 que nous étions. Nous avons travaillé avec<br />
l'objectivité voulue, et je crois que le travail que nous avons fait<br />
est bon, et ainsi que le disait tout à l'heure notre collègue M. le<br />
député Morand, je crois que nous sommes très proches de nous<br />
entendre. Je voulais donner quelques explications au sujet de<br />
cette adjonction qui a été faite ce matin et pour laquelle on nous<br />
accuse d'avoir présenté cette explication <strong>du</strong> postulat premier, de<br />
manière in extremis. Le premier postulat qui demande la démission<br />
immédiate de tous les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> qui font encore<br />
partie de conseils d'administration, nous a paru trop draconien<br />
à la réflexion. Nous avons échangé nos vues entre commissaires<br />
et ce matin nous nous sommes réunis. Malheureusement, il manquait<br />
ce matin deux commissaires qui étaient, eux, présents jeudi<br />
dernier. Voulions-nous en effet exiger la démission de nos <strong>Conseil</strong>lers<br />
d'<strong>Etat</strong>, par exemple, des Salines ou <strong>du</strong> chemin de fer <strong>du</strong><br />
Martigny-Châtelard ? Sur le plan strictement juridique, encore une<br />
fois la question est toujours discutable, ce que j'ai dit dans mon<br />
rapport je le maintiens, c'est que le Gouvernement a toujours eu<br />
359
la conviction de respecter cette Constitution et il est en bonne<br />
compagnie, puisqu'il a le satisfecit <strong>du</strong> professeur Huber. On peut<br />
penser autrement, et la preuve qu'il n'y a pas là un coup monté,<br />
c'est qu'on nous a cité ce matin des article« de journaux, M. Michelet,<br />
des articles de journaux <strong>du</strong> Haut-<strong>Valais</strong>, ça prouve bien qu'il<br />
n'y a pas là de coup monté. Mais il est clair qu'on ne peut pas<br />
accuser le Gouvernement d'avoir violé la Constitution parce que<br />
le très honorable président des pro<strong>du</strong>cteurs de lait n'interprète<br />
pas l'art. 55 comme le professeur Huber. Ce matin nous avons<br />
eu cette réunion de commission pour apporter un certain tempérament<br />
à ce postulat premier. M. Louis Perraudin, M. Dellberg<br />
lui-même, s'y sont ralliés et ont trouvé que c'était trop draconien.<br />
Maintenant on nous propose de supprimer cette adjonction<br />
en disant qu'elle prête à confusion. La commission se rallie, mais<br />
je voulais tout de même donner cette explication à l'Assemblée<br />
pour qu'elle ne pense pas que nous avons voulu, au dernier moment,<br />
torpiller ce postulat premier par quelque chose qui le temporisait.<br />
Je crois que cet alinéa premier est un peu trop draconien,<br />
mais enfin nous retirons cette adjonction, de sorte qu'il<br />
reste maintenant en présence la seule question de savoir si dans<br />
cette période transitoire, jusqu'à la revision de la Constitution, si<br />
elle est décidée, si cet observateur — maintenant on nous demande<br />
de changer le terme et je crois que la proposition est très juste<br />
de mettre « représentant d'<strong>Etat</strong> » — si ce représentant peut être<br />
choisi parmi les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>.<br />
Messieurs, je crois que nous nous sommes tous fait une opinion<br />
sur ce point. M. Perraudin craint des compromissions, et il<br />
a raison de craindre des compromissions, mais ne sont-elles pas<br />
plus faciles pour un autre, pour un autre délégué de l'<strong>Etat</strong> que<br />
pour le représentant de l'<strong>Etat</strong> lui-même qui, lui, doit venir s'exprimer<br />
devant le Parlement, qui, lui, est soumis au vote populaire ?<br />
Et quant à son prestige auprès de ce conseil d'administration,<br />
notre collègue M. le député Carrupt s'est expliqué, je ne veux<br />
pas insister. La question qui reste posée est donc celle de savoir<br />
si dans cette période transitoire le Gouvernement qui, en vertu<br />
des actes de concession, peut se faire représenter — et il peut<br />
le faire à quelque titre que ce soit, c'est-à-dire sans faire partie<br />
de l'administration de la société — si pendant cette période transitoire<br />
il peut choisir l'un de ses membres. Sur ce point, à la commission<br />
nous étions 10 contre 2 ; je crois que ce n'est pas là non<br />
plus une question de majorité ou de force, je répète qu'au point<br />
de vue politique il n'y avait pas de majorité, et pour cette interprétation<br />
nous nous sommes trouvés 10 contre 2. Les explications<br />
ont été abondantes, et si j'ai repris la parole ici, c'est pour vous<br />
360
expliquer qu'il n'y a eu aucune idée derrière la tête ni chez le<br />
président, ni chez les rapporteurs, ni chez aucun des membres de<br />
cette commission.<br />
Hr. P.-E. Burgener, deutscher Berichterstatter.<br />
Herr Präsident und meine Herren !<br />
Ich möchte nur ganz kurz auf einzelne Punkte der allgemeinen<br />
Diskussion zurückkommen. Abgeordneter Dellberg hat uns<br />
einleitend während einer halben Stunde Zeitungsausschnitte vorgelesen,<br />
wonach selbst in den hochkonservativen und christlichsozialen<br />
Zeitungen des Ober-, des Mittel- und des Unterwallis<br />
Teilnahme der Staatsräte an die Verwaltungsräte als eine schwere<br />
Verfassungsverletzung dargestellt wurde. Es sei nicht bestritten,<br />
dass diese Auffassung <strong>du</strong>rchaus vertreten werden kann. Aber,<br />
wogegen ich Nmich wehre, ist denn doch, dass man einen Professor<br />
der Universität Bern, Herrn Professor Hans Huber einfach<br />
mit einer Handbewegung beiseite schieben will. Denn schliesslich<br />
ist er von der Ueberlegung ausgegangen, dass der Verfassergesetzgeber<br />
des Jahres 1907 sich in gar keiner Weise Rechenschaft<br />
darüber geben konnte wie sich die Verhältnisse im Lande entwikkeln<br />
werden. Man konnte doch damals die grossen Kraftwerkbauten<br />
in gar keiner Weise vorsehen. Man konnte auch nicht<br />
voraussehen, dass an einem schönen Tage die Martigny-Châtelardoder<br />
die Gommerbahn der Staatshilfe bedürftig werden und dass<br />
es in diesem Augenblicke angezeigt ist, dass der Staatsrat in der<br />
Verwaltung dieser Gesellschaften vertreten ist. Ich bin auch im<br />
Staatsarchiv, gewesen, und habe die Interventionen die damals<br />
gefallen sind, gelesen. Aus jenen Diskussionen geht klar hervor,<br />
dass man vorab die private Beteiligung der Staatsräte an den<br />
« Sociétés par actions et les sociétés en commandite » treffen und<br />
verbieten wollte. Aus dem ganzen Zusammenhang heraus, ergibt<br />
sich jedoch aus diesen Diskussionen im Jahre 1907, dass sowohl<br />
Vertreter der Regierung, wie auch der Kommissionspräsident<br />
Herr Ständerat Dr. Loretan, nichts anderes im Auge hatten, als<br />
eben zu verhindern, dass sich die Staatsräte in privaten Gesellschaften<br />
breitmachen, um sich dort zu bereichern.<br />
Ich möchte auch noch auf den Zusatz zurückkommen, den wir<br />
meiner Auffassung, leider Gottes, fallen lassen. Wenn wir den<br />
Punkt 1 so fassen, dass die Staatsräte aus allen Verwaltungsräten<br />
mit finanziellen Zwecken, sich zurückziehen sollen, dann stehen<br />
wir vor der Lage, dass sich der Staatsrat zum Beispiel auch von<br />
der Furka-Oberalp-Bahn aus dem Verwaltungsrat zurückziehen<br />
muss, trotzdem wir in der letzten Woche viele Tausende Franken<br />
an Staatsgeldern dieser Bahn zugesprochen haben. Da scheint es<br />
361
mir, ist es doch an sich ganz klar und eindeutig, das« der Staat<br />
hier ein unmittelbares Interesse an der Geschäftsführung hat, und<br />
dass hier gar keine Gefahr besteht, dass die Staatsräte sich da<br />
irgendwie persönlich bereichern. Das gleiche gilt für die Martigny-Châtelardbahn.<br />
Das gleiche gilt mutatis mutandis auch für<br />
die Lötschbergbahn, es gilt für die Rheinsalinen. Aus all diesen<br />
Gesellschaften müssen die Staatsräte ausscheiden, wenn wir den<br />
Zusatz wie es hier beschlossen worden ist, fallen lassen. Es ist<br />
immerhin noch die Möglichkeit gegeben, dass sie dann nachträglich<br />
als Beobachter doch wieder entweder persönlich dort erscheinen<br />
oder jemand delegieren. Aber mir scheint als Verfassungsgesetzgeber<br />
machen wir eigentlich heute keine gute Figur wenn<br />
wir die Staatsräte, die an der letzten Sitzung noch als Verwaltungsräte<br />
teilgenommen haben, heute nun plötzlich zu blossen<br />
Beobachtern stempeln. Ich persönlich hätte es wirklich gerne gesehen,<br />
wenn man hier die Unterschei<strong>du</strong>ng getroffen hätte, die man<br />
mit gutem Willen wirklich treffen kann. Und diese Unterschei<strong>du</strong>ng<br />
hätte dahin gelautet, dass die Staatsräte sich aus den Verwaltungsräten<br />
derjenigen Gesellschaften zurückziehen, die rein<br />
finanzielle Zwecke verfolgen, und in denen sie nur als Privatpersonen<br />
in rein persönlichem Interesse im Verwaltungsrate sind.<br />
Nun, um die Sache nicht zu komplizieren, stelle ich keinen Antrag,<br />
aber ich bedauere es, dass wir zu dieser Lösung kommen,<br />
weil sie einen Rückzug der Staatsräte aus sehr vielen Verwaltungsräten<br />
mit sich bringen wird, der vollkommen unnötig ist und<br />
nicht im wohlverstandenen Interesse des Landes liegt.<br />
M. Jacquod, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés,<br />
Je dois tout d'abord dire à M. le député Perraudin que s'il y<br />
a eu manœuvre dans cette affaire, c'est le président de la commission<br />
qui en prend la responsabilité. Il n'y a effectivement eu<br />
aucune manœuvre. Mais j'ai pensé qu'en tant que président de<br />
la commission, il m'appartenait de choisir le moment où nous discuterions<br />
de ce problème. Et à voir aujourd'hui encore la passion<br />
qu'on met dans le débat, je crois qu'il était nécessaire que nous<br />
laissions s'écouler un certain temps dès le moment où cette question<br />
agitait l'opinion publique pour la porter devant le <strong>Grand</strong><br />
<strong>Conseil</strong>. J'espérais que ce temps-là nous permettrait de nous calmer<br />
et d'examiner le problème avec plus d'objectivité. Je pense,<br />
quant à moi, que nous avons eu ce matin une certaine objectivité<br />
et je suis très heureux que tous les députés qui ont voulu le<br />
faire aient pu s'exprimer très librement sur ce problème. Je dois<br />
tout d'abord préciser, en ce qui concerne la commission, que je<br />
362
confirme ce que viennent de vous dire le rapporteur de la commission<br />
et le Président <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> : la commission renonce<br />
à l'adjonction qu'elle demandait, ce matin, de mettre au procèsverbal.<br />
D'autre part, nous acceptons la proposition de M. le député<br />
Carrupt qui tend à remplacer la formule « représentant » par celle<br />
d'« observateur ». Par contre, nous refusons, au nom de la commission,<br />
toutes les autres propositions qui ont été formulées.<br />
Messieurs, je n'ai pas grand-chose à ajouter à tout ce qui a<br />
été dit ce matin. Je pense que les rapports de M. Vouilloz et de<br />
M. Burgener ont été très complets, que d'autre part les rapports<br />
de la minorité ont apporté ici aussi certains éléments qui nous<br />
ont intéressés, et je crois que cette question — qui est importante<br />
— est maintenant débattue. On y a mis une certaine passion,<br />
peu-être une passion politique. Messieurs, je crois qu'on aperçoit<br />
toujours la passion politique chez l'adversaire. Et pour celui qui<br />
vous parle, qui est habitué justement à la contradiction, eh bien,<br />
il ne s'effraye pas trop des oppositions. Je voudrais cependant<br />
insister sur ce point : c'est qu'au fond l'unanimité s'est faite au<br />
sein de la commission sur le postulat et qu'il n'y a eu que sur le<br />
point 3 de ce postulat une minorité composée de M. Dellberg et<br />
de M. Perraudin qui voulaient exclure les membres <strong>du</strong> Gouvernement<br />
de la représentation possible au sein des conseils d'administration.<br />
C'est uniquement sur ce point-là que nous n'avons pas<br />
fait l'unanimité. Or, Messieurs, on peut se poser la question, si<br />
les membres <strong>du</strong> Gouvernement peuvent être envoyés en délégués<br />
ou en représentants auprès des conseils d'administration.<br />
Messieurs, on suspecte un peu trop, je crois, les membres <strong>du</strong><br />
<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> de se faire, permettez-moi l'expression, graisser la<br />
patte. Or, je crois quand même devoir dire ici que le Gouvernement<br />
que nous avons élu, est un Gouvernement d'hommes que le<br />
peuple a choisis dans sa grande majorité, et auxquels il a déjà<br />
marqué sa confiance, ce qui n'est pas le cas pour certains autres<br />
qui n'étant pas plébiscités ne jouissent certainement pas de la<br />
même confiance dans le peuple. Messieurs, nous voulons respecter<br />
l'art. 55 de la Constitution, les hommes de Gouvernement ne doivent<br />
pas être dans les conseils d'administration, mais il doit être<br />
possible de les envoyer comme délégués, comme observateurs ou<br />
comme représentants auprès de ces conseils d'administration. Messieurs,<br />
on a surtout signalé ce matin l'importance que vont prendre<br />
dans notre canton les travaux d'aménagement hydroélectrique.<br />
On a souligné que notre pro<strong>du</strong>ction actuelle d'électricité est à peu<br />
près de 3 milliards de kWh par année. Lorsque nous aurons terminé<br />
le programme qui est actuellement en pleine exécution, nous<br />
pro<strong>du</strong>irons 6 milliards de kWh par année, ce qui représente à<br />
363
peu près le quart de la pro<strong>du</strong>ction d'énergie électrique suisse. Et<br />
quand nous aurons mis en exploitation toute cette énergie électrique<br />
en Suisse, celle-ci donnera 24 à 28 milliards de kWh par an<br />
et représentera à peu près le 50 % des besoins suisses en énergie.<br />
Alors, le canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> fournira le quart de ce 50 % d'énergie<br />
électrique. C'est dire l'importance qu'il y a à ce que le Gouvernement<br />
puisse avoir un droit de regard auprès de ces sociétés. Messieurs,<br />
si l'on veut dire que les hommes de Gouvernement risquent<br />
de se faire graisser la patte, on peut dire cela de tous. Je suppose<br />
que demain, au lieu de déléguer des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> auprès de<br />
ces conseils d'administration, on y envoie des avocats. Qui vous<br />
dit que ces avocats ne deviendront pas avocats-conseils de la<br />
société, alors qu'ils ont tout d'abord été désignés comme représentants<br />
<strong>du</strong> Gouvernement ? Messieurs, les représentants privés<br />
n'auront de comptes à rendre que devant le Gouvernement et<br />
c'est le Gouvernement en définitive qui devra rendre compte ici<br />
devant le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> de ce qui s'est passé et quelles sont les<br />
responsabilités qu'il a prises pour sauvegarder les droits <strong>du</strong> peuple.<br />
Ce serait quand même, en définitive, les hommes <strong>du</strong> Gouvernement<br />
qui auront cette responsabilité. Et alors, Messieurs, pour<br />
simplifier, pourquoi ne pas permettre qu'on les délègue auprès<br />
des conseils d'administration ? Je ne veux pas dire que ces délégués<br />
soient exclusivement des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>. Il est possible<br />
que le Gouvernement estime que dans certains cas il soit préférable<br />
d'envoyer des représentants, hommes de droit ou techniciens,<br />
etc. Mais, laissons-lui la liberté de décision. Messieurs, je pense<br />
qu'avec la formule qui vous est présentée, nous sauvegardons les<br />
intérêts <strong>du</strong> canton tout en ne violant pas les dispositions de la<br />
Constitution. Moi comme vous, j'ai prêté serment, ici dans cette<br />
salle, de respecter la Constitution, et si un instant j'avais l'impression<br />
que je la viole en vous parlant ainsi, jamais je n'aurais l'audace<br />
de vous faire une telle proposition. J'ai acquis la conviction<br />
qu'avec la proposition qui vous est faite, nous restons fidèles à<br />
l'esprit de la Constitution. Et, Messieurs les députés, je vous<br />
demande de voter les propositions de la commission dans l'intérêt<br />
<strong>du</strong> pays, dans l'intérêt <strong>du</strong> bien commun. On a souligné tout à<br />
l'heure que si les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> étaient membres de ces Con-<br />
•l'heure que si les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> étaient membres de ces conseils<br />
d'administration, et que s'il devait y avoir un conflit de salaires,<br />
le Gouvernement, arbitre <strong>du</strong> bien commun, ne pourrait plus<br />
arbitrer le conflit. Là, M. le député Perraudin, je vous réponds<br />
tout d'abord ceci, c'est que le président de l'Office cantonal de<br />
conciliation n'est pas un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>, c'est M. Amez-Droz.<br />
Nous avons déjà eu un conflit. L'an dernier, les organisations<br />
364
syndicales avaient demandé de compléter le contrat collectif de<br />
travail par une convention spéciale réglant les travaux sur les<br />
grands chantiers en altitude. Nous n'avons pas réussi à nous entendre<br />
en commission paritaire. Nous avons dû porter le différend<br />
par-devant l'Office cantonal de conciliation et, Messieurs, cet<br />
office a fait des propositions d'arrangement qui ont été acceptées<br />
par les deux parties. Et cela se passait au moment où les <strong>Conseil</strong>lers<br />
d'<strong>Etat</strong> étaient membres des conseils d'administration. Alors,<br />
comme représentant d'organisation syndicale ouvrière, je n'ai<br />
aucune crainte. Et, Messieurs, je pense que l'intérêt <strong>du</strong> canton<br />
sera bien défen<strong>du</strong> avec la formule que nous avons prévue. Je<br />
vous prie donc, Messieurs les députés, mes chers collègues — permettez-moi<br />
cette expression parce que je l'emploie assez régulièrement<br />
dans mes assemblées syndicales (rires), et je pense qu'ici<br />
nos relations doivent être aussi cordiales — de voter le postulat<br />
présenté par v la commission. (Bravos.)<br />
M. Revaz, Président.<br />
Messieurs les députés, je crois que la discussion a été largement<br />
utilisée. Je demande encore aux représentants des minorités<br />
de la commission "d'être brefs. Je veux bien encore leur donner<br />
la parole et vous voudrez bien encore les écouter. M. Dellberg,<br />
vous avez déjà tenu le pupitre bien longtemps, vous devez maintenant<br />
être très bref, sinon la Haute Assemblée ne vous écoutera<br />
plus. Puis je vous demanderai de laisser le pupitre pour régler<br />
la question de la votation de l'appel nominal. La parole est donc<br />
à M. Dellberg.<br />
Hr. Dellberg, Abgeordneter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete !<br />
Die Berichterstatter der Mehrheit machen grosse Sachen<br />
daraus, dass wir im Besitze eines Gutachten von Professor Huber<br />
sind. Es handelt sich gar nicht um das. Direktor Michelet hat<br />
in seinem Artikel vom 20. Mai 1953 ausdrücklich Dr. Favre, heute<br />
Bundesrichter, angeführt, für die Verteidigung seiner These. Er<br />
hat auch Staatskanzler Roten für die Verteidigung seiner These angeführt.<br />
Es handelt sich nicht um den Milchhändler Cyrille Michelet.<br />
Die zweite Bemerkung. Wir haben heute festgestellt, dass der<br />
Staatsrat, Postulat 1 und 2 annimmt. Der Grundsatz der Unvereinbarkeit<br />
eines Mitgliedes des Staatsrates als Mitglied eines Verwaltungsrates,<br />
einer Aktiengesellschaft, einer Gesellschaft die<br />
finanzielle Zwecke verfolgt ist angenommen. Das sagt doch genug,<br />
dass wir in dieser Beziehung in der Auslegung der Verfassung,<br />
auf dem richtigen Wege waren. Sonst erkläret mir doch warum<br />
365
der Staatsrat Postulat 1 annimmt. « Wir treten aus allen Verwaltungsräten<br />
zurück, nach dem Vorschlag der Kommissionsmehrheit.<br />
» Wir verlangen einen Bericht, über die Opportunität der<br />
Verfassungsrevision des Art. 55. Das sagt genug, dass der Staatsrat<br />
hier der Opposition nachgegeben hat. Und endlich, gegenüber<br />
Herrn Imhof und auch gegenüber Herrn de Courten, beide Herren<br />
sagen nun : Ja, die Walliserpolitik der Wasserkräfte, das war<br />
ein Ideal, das hätte dienen können als Vorbild allen andern Kantonen.<br />
Ich verweise sie nicht auf irgend eine Rede von mir. Aber<br />
ich verweise sie auf den Bericht der Finanzkommission, für die<br />
Rechnung von 1952, Maisession 1953, Seite 4, wo die zwei Sätze<br />
die Herr Imhof sprach stehen. Davon möge auch Herr de Courten<br />
Kenntnis nehmen : « Unser Kanton hat in den letzten 50 Jahren<br />
keinerlei Anstrengungen unternommen die eigenen Wasserkräfte<br />
auszubauen, und hat damit eine Möglichkeit verpasst. In<br />
ihrem eigenen finanziellen Interesse sind hier mehrere Kantone<br />
vorausgegangen.<br />
» Darum wäre die Frage zu prüfen, ob die Lösung des aufgeworfenen<br />
Problems in einer finanziellen Beteiligung des Kantons<br />
an diesen Gesellschaften gesucht werden soll. »<br />
Auch heute noch, war der Berichtserstatter aus Zermatt, Mitglied<br />
der Kommission, der Meinung die Politik der Wasserkräfte<br />
des Kantons Wallis sei untragbar gewesen. Herr Präsident, meine<br />
Herren, und nun zum Postulat selber. Vergessen Sie doch nicht,<br />
dass wir hier nicht über eine Nützlichkeitsfrage zu abstimmen<br />
haben, sondern wir haben hier über eine Verfassungsfrage zu entscheiden.<br />
Und diese Verfassungsfrage soll nicht gelöst werden im<br />
Sinne einer Ueberstimmung der Minderheit sondern <strong>du</strong>rch Annahme<br />
der Postulate 1 und 2. Die Regierungserklärung ist klar in<br />
dieser Beziehung. Wo Differenzen bestehen ist Postulat 3. Und zu<br />
Postulat 3 sind wir der Ueberzeugung, dass wir nun nach der<br />
Annahme der 1 und 2 keine Uebergangslösung suchen müssen.<br />
Denn wir müssen warten bis der Staatsrat seine Botschaft vorlegt<br />
und der Grosse Rat und das Volk ihre Zustimmung zum revidierten<br />
Art. 55 gegeben haben. Erst nach Annahme des neuen<br />
Art. 55 haben Sie das Recht Vertreter in die Verwaltungsräte der<br />
Aktiengesellschaften zu wählen. Und deshalb beantrage ich Ihnen,<br />
dass wir Postulat 3 einfach fallen lassen und Postulat 1 und 2<br />
annehmen und den Bericht des Staatsrates abwarten. Bei Philippi<br />
sehen wir uns wieder !<br />
Chers collègues, quelques mots seulement en français. J'ai dit,<br />
on confond plusieurs choses. La politique hydraulique en <strong>Valais</strong><br />
était non pas heureuse, comme le disait à l'instant de Courten,<br />
366
mais elle a été plutôt malheureuse. Et si vous voulez en avoir la<br />
certitude, prenez le rapport de la commission des finances pour<br />
la gestion 1952, à la page 4. Là, vous verrez le verdict sur la politique<br />
hydraulique de notre canton. Mais ce n'est pas là seulement<br />
que la chatte a mal aux pieds, mais ailleurs. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
maintient les postulats 1 et 2. Avec les postulats 1 et 2 nous condamnons<br />
les agissements <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> qui, jusqu'à présent,<br />
a interprété l'article 55 dans le sens que vous connaissez. Donc il<br />
admettait pouvoir faire partie de ces conseils d'administration,<br />
alors que maintenant il ne l'admet plus. Il faut pour cela une<br />
revision de la Constitution. C'est le point principal. C'est pourquoi<br />
je vous propose d'accepter les points 1 et 2 et de refuser<br />
le postulat 3, et je demande l'appel nominal sur cette votation.<br />
M. Louis^ Perraudin, député.<br />
Monsieur le Président et Messieurs,<br />
Je tiens tout d'abord à dire que nous ne considérons pas qu'est<br />
posée ici une « question de confiance ». Certains députés conservateurs<br />
paraissent vouloir faire de cette affaire une question<br />
d'approbation ou de désapprobation <strong>du</strong> Gouvernement. M. Paul<br />
de Courten a tenté dans ce sens de faire l'éloge de la politique<br />
hydraulique <strong>du</strong> régime. Ce n'est pas l'objet à l'ordre <strong>du</strong> jour.<br />
Nous avons simplement à trancher la question de principe qui<br />
nous est soumise.<br />
Concernant l'argument apporté par M. Carrupt, qui a frappé<br />
quelques députés, je voudrais faire la réflexion suivante. M. Carrupt<br />
a dit : « Pour faire face au grand capitalisme, il n'y a que<br />
l'<strong>Etat</strong> et la puissance gouvernementale. » Je le crois, mais encore<br />
faut-il que les gouvernants agissent alors en tant que détenteurs<br />
de cette puissance gouvernementale, et non pas en tant que membres<br />
d'une société. Par exemple, pour compléter nos arguments,<br />
le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est le juge constitué par la loi pour trancher<br />
les recours en matière d'impôts sur les forces hydrauliques. Les<br />
<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> pourraient donc se trouver partagés entre leur<br />
devoir d'administrateur et leur devoir de <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>. C'est<br />
une situation intenable, que nous ne pouvons de toute évidence<br />
pas accepter. M. le député Imhof a dit qu'au fond, dans toute<br />
cette affaire, le principal était la question des tantièmes. Ce n'est<br />
pas cela, M. Imhof ! Je pense que les autres députés haut-valaisans<br />
ont mieux compris le français que M. Imhof et bien vu que,<br />
pour nous, la question n'est pas avant tout celle des tantièmes.<br />
C'est la question de la liberté <strong>du</strong> pouvoir politique par rapport<br />
aux forces économiques.<br />
367
Mais M. Jacquod, en terminant, a déclaré ceci : « qu'il y avait<br />
un danger peut-être plus grand d'envoyer des délégués autres que<br />
les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, par exemple un avocat, qui pourrait devenir<br />
avocat-conseil de ces sociétés, parce que ces autres délégués<br />
se laisseraient encore plus facilement corrompre par les sociétés ».<br />
D'abord, n'accordons pas une importance excessive au mot « corruption<br />
» qu'on nous fait dire ici. Je n'ai pas parlé de corruption.<br />
J'ai parlé d'abus. (Rires.) M. Anthamatten a prononcé le mot<br />
« corruption » et on le met à ma charge dans les journaux <strong>du</strong><br />
Haut-<strong>Valais</strong>. Je ne parle pas aujourd'hui de corruption <strong>du</strong> Gouvernement,<br />
pas <strong>du</strong> tout. Et quant à la réflexion de M. Jacquod,<br />
je ferai simplement observer que ceux, pour le moment, qui ont<br />
été accaparés par les sociétés, ce sont M. Burgener, chef <strong>du</strong> service<br />
des forces hydrauliques, M. Roger Bonvin, chef <strong>du</strong> service<br />
social, donc des représentants même <strong>du</strong> Gouvernement. Nous ne<br />
voudrions pas, en votant de la façon que demande la majorité,<br />
amener ce résultat : nous voir privés, par l'accaparement qu'en<br />
feraient les sociétés, de M. Anthamatten, de M. Marcel Gard et<br />
de leurs collègues... (Rires.)<br />
M. Morand, député.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, j'ai déposé tout<br />
à l'heure une proposition modifiant le chiffre 3 de ce postulat.<br />
Je l'avais fait dans l'idée que la commission pourrait s'y rallier<br />
et dans un but d'apaisement général. Messieurs, vu la situation,<br />
je la retire, mais je tiens à préciser que je la retire pour me rallier<br />
au point de vue de M. le député Copt ; en effet, dès le moment<br />
où la commission nous propose de remplacer le mot « observateur<br />
» par le mot « représentant », Messieurs, je suis obligé de<br />
constater que nous avons discuté trois heures et demie dans cette<br />
salle dans le vide (applaudissements), parce que le mot « représentant<br />
» est intro<strong>du</strong>it ici dans le sens de l'art. 762 <strong>du</strong> Code fédéral<br />
des obligations ; c'est dans ce sens <strong>du</strong> moins que M. le député<br />
Carrupt a proposé l'interprétation de ce mot. Or, Messieurs, l'article<br />
762 dit que lorsque les corporations de droit public ont désigné<br />
des représentants, ces représentants s'appellent des « administrateurs<br />
». Et alors, au chiffre 1 des postulats, nous disons que<br />
les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> qui étaient entrés dans les sociétés comme<br />
administrateurs, c'est-à-dire comme représentants au sens de l'article<br />
762, doivent en sortir, puis, au chiffre 2, on nous dit qu'ils<br />
peuvent y retourner. Alors, Messieurs, personnellement, dans ces<br />
conditions, je ne marche plus et je me rallie à la proposition de<br />
M. Copt. (Rires, applaudissements.)<br />
368
M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Dr Schnyder, Président <strong>du</strong> Gouvernement.<br />
Monsieur le Président, Messieurs les députés, pour couper<br />
court à ces interventions, nous déclarons que jamais nous n'entrerons<br />
dans ces sociétés dans le sens de cet article cité, et que<br />
nous ne serons jamais, pendant toute la <strong>du</strong>rée où le peuple valaisan<br />
ne modifiera pas la Constitution, membres de conseils d'administration.<br />
Quant à la qualification elle-même, eh bien, nous tâcherons<br />
d'être là avec voix deliberative sans les droits ni les obligations<br />
des membres de conseils d'administration. Les dernières sociétés<br />
ont accepté ce point de vue, quant aux autres on verra si elles<br />
l'acceptent ou si elles ne l'acceptent pas.<br />
M. le Président Revaz.<br />
Messieurs les députés, s'il n'y a pas d'opposition je ne fais pas<br />
voter. La Haute Assemblée est d'accord d'accepter les postulats<br />
1 et 2.<br />
Pour ce qui concerne le postulat 3, il y a d'abord, outre la proposition<br />
de la commission, une proposition de M. le député Copt<br />
qui tend à la suppression complète de ce postulat.<br />
Ensuite il y a une proposition de MM. Dellberg et Perraudin,<br />
rapporteurs de la minorité.<br />
M. le député Morand a retiré sa proposition.<br />
Maintenant je donne la parole à M. le président de la commission,<br />
à la suite de l'intervention de M. le député Morand, pour<br />
savoir s'il veut changer le texte de son postulat.<br />
M. le Président Revaz.<br />
Je demande donc à M. le député Morand s'il maintient son<br />
texte.<br />
M. Morand, député.<br />
Je retire mon texte.<br />
M. le Président Revaz.<br />
Messieurs les députés, il y a donc Une proposition de voter à<br />
l'appel nominal. Je crois, quant à la position de la question, qu'il<br />
faut d'abord mettre la proposition de M. le député Copt en opposition<br />
au postulat 3. Si le postulat Copt était accepté, la demande<br />
de votation à l'appel nominal serait supprimée. Si le maintien <strong>du</strong><br />
postulat 3 est accepté, nous mettrons en opposition, à l'appel<br />
369
nominal, la proposition de la minorité de la commission contre<br />
celle de la majorité.<br />
Par 73 voix contre 26, le postulat est maintenu et la proposition<br />
de M. le député Copt écartée.<br />
Maintenant, Messieurs les députés, il nous reste à opposer les<br />
postulats de la majorité et de la minorité de la commission. Pour<br />
cet objet 15 députés ont demandé le vote à l'appel nominal.<br />
Voici le texte <strong>du</strong> postulat de la minorité :<br />
« Pour la sauvegarde des intérêts <strong>du</strong> canton, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />
est invité à déléguer immédiatement des représentants auprès des<br />
sociétés à but financier intéressant particulièrement le canton,<br />
notamment auprès des forces motrices <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> en général, et<br />
en particulier auprès des forces motrices <strong>du</strong> Mauvoisin et des<br />
forces motrices de la <strong>Grand</strong>e Dixence. Les membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> ne peuvent être désignés. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> fera rapport<br />
sur cet objet à la session de mai 1954. »<br />
Hr. P.-E. Burgener, deutscher Berichterstatter.<br />
Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Der Vorschlag der Kommissionsmehrheit<br />
lautet folgendermassen :<br />
« Der Staatsrat wird eingeladen in die Verwaltungsräte der<br />
Gesellschaften mit finanziellen Zwecken, bei denen es gegenwärtig<br />
gewichtige öffentliche Interessen zu wahren gilt, Delegierte abzuordnen,<br />
dies ohne den Wortlaut von Art. 55 Absatz 3 KV zu verletzten.<br />
»<br />
Es ist nicht ausdrücklich von Staatsräten die Rede, jedoch sollen<br />
sie berechtigt sein, diesen Verwaltungsräten als Beobachter<br />
oder als Delegierte, persönlich den Sitzungen dieser Verwaltungsräte<br />
beizuwohnen. Dagegen ist ein Minderheitsantrag da, der die<br />
Staatsräte ausdrücklich ausschliessen will, also die Staatsräte dürfen<br />
laut den Anträgen von Herrn Dellberg und Herrn Perraudin,<br />
nicht als Delegierte in den Verwaltungsräten erscheinen. Die Abstimmung<br />
unter Namensaufruf dreht sich also darum, ob die<br />
Staatsräte als Delegierte oder Beobachter bei den Verwaltungsräten<br />
wirken können oder nicht.<br />
M. le Président Revaz.<br />
Monsieur le rapporteur français de la commission est prié de<br />
donner connaissance <strong>du</strong> postulat 3 suivant décision de la majorité<br />
de la commission.<br />
370
M. Vouilloz, rapporteur français de la commission.<br />
Monsieur le Président et Messieurs, vous avez enten<strong>du</strong> le postulat<br />
de la minorité ; voici le postulat de la majorité, donc de 10<br />
membres sur 12 :<br />
« Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité à envoyer auprès des sociétés à<br />
but financier intéressant particulièrement le canton des délégués<br />
chargés de sauvegarder les intérêts <strong>du</strong> pays. Cette délégation devra<br />
être faite en respectant l'article 55 de la Constitution. Le <strong>Conseil</strong><br />
d'<strong>Etat</strong> fera rapport au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> sur cet objet à la session de<br />
mai 1954 ».<br />
M. le Président Revaz.<br />
Messieurs les députés, à l'appel nominal, je vous propose ceci :<br />
Messieurs les députés qui acceptent le texte de la majorité de la<br />
commissioni disent « oui », ceux qui refusent le texte disent<br />
« non ». C'est clair.<br />
M. Louis Perraudin, député.<br />
Comme dit Gustave Thibon, « oui »<br />
(Rires.)<br />
CONCHES<br />
Député :<br />
Imhof Franz<br />
Suppléants :<br />
[ulher Joseph, Ausserbin<br />
Imsand Peter, Ulrichen<br />
Wirthner Franz, Niederwald<br />
RAROGNE ORIENTAL<br />
Députés :<br />
Wyssen Franz, Bitsch<br />
Albrecht Eugen, Morel<br />
BRIGUE<br />
Députés :<br />
Guntern Leo, Brig<br />
Borter Hermann, Brig<br />
Escher Alfred, Glis<br />
Imhof Joseph, Glis<br />
Werner Pius, Niaters<br />
•<br />
Suppléant :<br />
Bieler Léo, Termen<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
371
372<br />
VIEGE<br />
Députés :<br />
Fux Adolphe<br />
Andereggen Viktor, Lalden<br />
Burgener Paul-Eugen, Visp<br />
Julen Othmar, Zermatt<br />
Bumann Hubert, Saas-Fee<br />
Suppléants :<br />
Abgottspon Alexander, Visp<br />
Martin Moritz, Visp<br />
Anthamatten Roman, Saas-Grund<br />
LOECHE<br />
Députés :<br />
Steffen Peter, Susten<br />
Hildbrand Daniel, Gampel<br />
Mathier Léo, Salgesch<br />
Zanella Alois, Turtmann<br />
<strong>Grand</strong> Emile, Susten<br />
Matter Otto, Leuk<br />
Suppléant :<br />
Mathier Robert, Salgesch<br />
RAROGNE OCCIDENTAL<br />
Députés :<br />
Gattlen Cäsar, Biirchen<br />
Salzgeber Moritz, Raron<br />
Suppléant :<br />
Rieder Magnus, Kippel<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
SIERRE<br />
Députés :<br />
Carrupt Robert, Sierre oui<br />
Dellberg Charles, Sierre non<br />
Crettol Roger, Randogne non<br />
Theytaz Alois, Sierre oui<br />
Torrent Alphonse, Grône oui<br />
Epiney Hilaire, Ayer oui<br />
Lamon Jules, Lens non<br />
Clavien Augustin, Miège non<br />
Bonnard Lucien, Saint-Jean non<br />
Suppléants :<br />
Favre Albert, Veyras oui<br />
Boll Jean, Granges oui<br />
Epiney Marcel, Miège oui<br />
Bruchez Henri, Lens oui<br />
Barras Philibert, Chermignon oui<br />
Berclaz Alphonse, Venthône oui<br />
Bonvin Pierre-Louis, Chermignon non<br />
Perraudin Louis, Sierre non
HERENS<br />
ueputes :<br />
Anzeyui Marius, EvoJène<br />
Travelletti Adolphe, Sion<br />
Chabbey Emile, Ayent<br />
Riand Albert, Ayent<br />
Suppléants :<br />
Mayoraz Marcellin, Hérémence<br />
Favre René, Vex<br />
Favre Henri, Saint-Martin<br />
SION<br />
Députés :<br />
Jacquod René, Bramois<br />
de Riedmatten Jacques, Sion<br />
Varone Joseph, Bramois<br />
Balet Alphonse, Grimisùat<br />
Roten Edouard, Savièse<br />
Zuchuat Basile. Savièse<br />
Mabillard Amédé, Grimisùat<br />
Dussex Albert, Sion<br />
Héritier Raymond, Sion<br />
Rey-Bellet Joseph, Sion<br />
Suppléant :<br />
Roux Armand, Grimisùat<br />
CONTHEY<br />
Députés :<br />
Germanier Joseph, Conthey<br />
Lathion Lucien, Nendaz<br />
Biollaz Albert, Chamoson<br />
Germanier Francis, Vétroz<br />
Torrent Emile, Plan-Conthey<br />
Perraudin Gérard, Chamoson<br />
Suppléants :<br />
Deleze François, Nendaz<br />
Germanier Etienne, Conthey<br />
Fontannaz Joseph, Erde-Conthey<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
oui<br />
MARTIGNY<br />
Députés :<br />
Solioz Victor, Riddes oui<br />
Ro<strong>du</strong>it Joseph, Fully oui<br />
Lonfat Louis, Charrat oui<br />
Taramarcaz Robert, Fully oui<br />
Vouilloz Alfred, Martigny oui<br />
Chappaz Henri, Martigny oui<br />
Morand Edouard, Martigny<br />
Mottier Edmond, Saxon oui<br />
Luisier Jules, Fully oui<br />
Cleusix Jean, Leytron<br />
non<br />
non<br />
non.<br />
non<br />
non<br />
non<br />
non<br />
.<br />
abstention<br />
abstention<br />
abstention<br />
373
Moret Antoine, Martigny oui<br />
Corthey Pierre, Martigny non<br />
Arlettaz Augustin, Fully abstention<br />
Perrier Etienne, Saxon non<br />
Suppléant :<br />
Rezert Louis, Riddes oui<br />
ENTREMONT<br />
Députés :<br />
Delamorclaz Léon, Bagnes abstention<br />
Voutaz Ernest, Sembrancher non<br />
Delasoie Luc, Sembrancher oui<br />
Rausis Henri, Orsières oui<br />
Luisier Edouard, Bagnes oui<br />
SAINT-MAURICE<br />
Députés :<br />
Revaz Marc, Vernayaz oui<br />
Vouilloz Georges, .Finhaut oui<br />
Ruppen Victor, Massongex oui<br />
Amacker Hyacinthe, Saint-Maurice oui<br />
Meizoz Paul, Vernayaz oui<br />
Glassey André, Saint-Maurice oui<br />
Revaz Edouard, Salvan oui<br />
MONTHEY<br />
Députés :<br />
Defago Adolphe, Val d'Illiez oui<br />
Launaz Céleste, Vionnaz oui<br />
Turin Pierre, Collombey-Muraz oui<br />
Chanton Alexandre, Bouveret oui<br />
Marclay Isaac, Troistorrents oui<br />
de Courten Paul, Monthey oui<br />
Maxit Joseph, Monthey oui<br />
Burdevet Sylvain, Illarsaz oui<br />
Suppléants :<br />
Cornut Michel, Vouvry oui<br />
Richard Marcel, Monthey non<br />
M. le Président Revaz.<br />
Messieurs les députés, l'appel nominal est terminé. Pendant<br />
que les secrétaires font la récapitulation et avant de vous communiquer<br />
les résultats de la votation, je tien« à vous dire combien le<br />
travail de bureau a été facilité, pendant cette session, par les commissions<br />
qui ont eu à examiner les différents objets qui nous ont<br />
été soumis par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />
Le premier jour de la session, la plupart des commissions<br />
étaient prêtes à rapporter et je félicite les présidents qui ont fait<br />
diligence.<br />
374
J'émets ensuite un vœu à l'adresse <strong>du</strong> Gouvernement, c'est que<br />
Messieurs les Chef« de départements ne comptent pas trop sur<br />
l'intervalle que nous laissons entre la première et la deuxième<br />
semaine de session. Il faut que les documents qui doivent être discutés<br />
au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> soient autant que possible livrés au commencement<br />
de la session. Cela éviterait le cas qui s'est pro<strong>du</strong>it au<br />
début de cette seconde Semaine où nous n'avons pas pu délibérer.<br />
Il faut que chaque député puisse avoir étudié et mûri le projet.<br />
J'espère que le Gouvernement fera à l'avenir tout son possible<br />
pour nous remettre les documents à temps, en conformité des dispositions<br />
<strong>du</strong> règlement <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>.<br />
M. Louis Perraudin, député.<br />
Monsieur le Président, je voudrais prier le Bureau de faire<br />
insérer au protocole que, pour ma part, en tout cas, je me réserve<br />
le recours de droit public, soit contre la décision <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>,<br />
soit contre les mesures d'exécution qui seront prises.<br />
M. le Président Revaz.<br />
Messieurs les députés, ce matin on a encore déposé sur le bureau<br />
<strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> un postulat dont je vais vous donner lecture<br />
:<br />
Postulat<br />
« L'évolution de l'économie agricole, le développement commercial,<br />
artisanal et in<strong>du</strong>striel de notre canton requièrent une solide<br />
formation de base des futurs artisans, de chefs d'exploitation<br />
et d'entreprises.<br />
Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> estime-t-il que le statut actuel de l'école primaire<br />
répond aux exigences d'une telle formation ou ne doit-il<br />
pas, au contraire, constater que celle-ci se révèle de plus en plus<br />
insuffisante ? Que compte-t-il faire en faveur d'une prolongation<br />
générale de la scolarité ? Parallèlement à une action dans ce sens,<br />
le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ne croit-il pas urgent de revoir les conditions<br />
d'engagement <strong>du</strong> personnel enseignant en intro<strong>du</strong>isant progressivement<br />
le traitement annuel ?<br />
signé : Alois Theytaz et consorts. »<br />
Messieurs les députés, voici le résultat : oui 85, non 20, abstentions<br />
5.<br />
Hr. Dellberg, Abgeordneter.<br />
Ich behalte mir das Recht vor, einen staatsrechtlichen Rekurs<br />
zu unterbreiten.<br />
La séance est levée à 13 h. 45.<br />
375
Séance <strong>du</strong> 1" février 1954.<br />
Table des matières<br />
SESSION PROROGEE DE NOVEMBRE 1953<br />
Discours présidentiel, M. le Président Revaz 3<br />
Projet de décret concernant l'aide au chemin de fer Martigny-Châtelard<br />
(Ire et 2" lecture) 4<br />
Projet de décret prolongeant la <strong>du</strong>rée de validité des décrets <strong>du</strong><br />
15 novembre 1938 sur les routes touristiques (l re et 2e lecture) . . 15<br />
Projet de décret concernant la correction <strong>du</strong> torrent de la Monderèche<br />
sur le territoire de la commune de Sierre (l re et 2e lecture) . . . 20<br />
Projet de décret concernant la correction de l'Almagellerbach sur le territoire<br />
de la commune de Saas-Almagell (l re et 2e lecture) . . . 27<br />
Projet de décret modifiant celui <strong>du</strong> 13 mai 1944 concernant la participation<br />
financière de l'<strong>Etat</strong> à l'établissement d'hôpitaux, de cliniques et<br />
d'infirmeries (l re lecture) 33<br />
Projet de décret concernant l'exécution des prescriptions fédérales de la<br />
lutte contre la tuberculose (entrée en matière) 41<br />
Séance <strong>du</strong> 2 février 1954.<br />
Motion de M. le député Clovis Luyet concernant le personnel des exploitations<br />
agricoles, les domestiques, servantes et journaliers . . . . 57<br />
Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert 60<br />
Motion de M. le député Paul de Courten concernant la réglementation<br />
des congés 67<br />
Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert 70<br />
Décret concernant l'ouverture d'un crédit de Fr. 20,000,000.— destiné à<br />
l'amélioration et au développement <strong>du</strong> réseau routier 74<br />
Séance <strong>du</strong> 3 février 1954.<br />
Projet de décret sur l'état civil 123<br />
Interpellation de M. le député Gattlen sur les bâtiments scolaires . . . 155<br />
Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> M. Gross 157<br />
Motion de M. le député Louis Perraudin concernant la formation professionnelle<br />
161<br />
Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> M. Gross 164<br />
Interpellation de M. le député Jos. Varone concernant la vaccination <strong>du</strong><br />
bétail contre le Bang 177<br />
Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert 180<br />
Séance de relevée <strong>du</strong> 3 février 1954.<br />
Projet de décret concernant l'octroi d'un subside cantonal en faveur de<br />
l'établissement d'une installation d'eau potable au village <strong>du</strong> Simplon<br />
(lre et 2e lecture) 183<br />
Projet de décret concernant la correction <strong>du</strong> chemin muletier Aproz-Coor<br />
(2e lecture) 190<br />
•<br />
Page<br />
377
Page<br />
Interpellation de M. le député E. Torrent concernant les dépassements<br />
de crédits 194<br />
Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten<br />
Développement de l'interpellation de M. le député R. Duchoud sur la<br />
197<br />
déviation de la route cantonale à St-Gingolph 201<br />
Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten 205<br />
Projet de décret sur l'état civil (suite) 209<br />
Séance <strong>du</strong> 4 février 1954.<br />
Projet de décret concernant la correction de la route communale Turtig-<br />
Rarogne (l re et 2e lecture) 220<br />
Projet de décret concernant l'irrigation des champs de la commune<br />
d'Orsières (l re et 2« lecture) 225<br />
Projet de décret concernant l'établissement d'eau potable à Versegères et<br />
Prarreyer (1« et 2= lecture) 231<br />
Projet de décret sur l'état civil [suite] (l rc lecture) 236<br />
Interpellation de M. le député Candide Héritier concernant une subvention<br />
supplémentaire à la Maison Blanche 247<br />
Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gard 249<br />
Interpellation de M. de Roten sur le suffrage féminin 254<br />
Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert 262<br />
Naturalisations 270<br />
Séance <strong>du</strong> 5 février 1954.<br />
Pétitions 270<br />
Projet de décret concernant l'aide financière au F. O. B. (I« lecture) . 271<br />
Recours en grâce 289<br />
Interpellation de M. le Dr Stoffel sur la main-d'œuvre <strong>du</strong> pays . . . . 290<br />
Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gross 295<br />
Interpellation de M. le député Clavien concernant la fixation <strong>du</strong> prix de<br />
la vendange 300<br />
Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gross 303<br />
Séance <strong>du</strong> 6 février 1954.<br />
Discussion <strong>du</strong> rapport de la commission chargée d'étudier la participation<br />
des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> aux conseils d'administration à but lucratif . 307<br />
378