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Grand Conseil - Etat du Valais

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Bulletin<br />

des<br />

séances <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

<strong>du</strong><br />

Canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong><br />

Session prorogée de novembre 1953<br />

[\ l


<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

Session prorogée de novembre 1953<br />

Séance <strong>du</strong> 1 er février 1954<br />

Présidence : M. le député Marc Revaz, président.<br />

La séance est ouverte à 8 h. 15.<br />

M. le Président Revaz.<br />

Messieurs les mefhbres <strong>du</strong> Gouvernement,<br />

Messieurs les députés,<br />

Je déclare ouverte cette première séance de la session prorogée,<br />

convoquée selon l'usage et en conformité <strong>du</strong> règlement.<br />

Depuis que nous nous sommes séparés en novembre dernier,<br />

après la première semaine de la session qui a probablement battu<br />

en heures de séance tous les records, le pays a continué sa vie<br />

paisible dans l'ordre et le travail.<br />

Le corps électoral appelé aux urnes en décembre a accepté le<br />

projet de revision partielle des forces hydrauliques.<br />

Par contre, il a refusé le projet de modification des articles de<br />

la Constitution élaboré par notre Parlement à la suite de l'initiative<br />

dite pour une saine politique fiscale et financière. Certains<br />

opposants ont vu dans la suppression <strong>du</strong> referen<strong>du</strong>m obligatoire<br />

une atteinte aux droits populaires.<br />

D'autres, par contre, et probablement les plus nombreux, y ont<br />

vu un frein aux dépenses. Ils ont exprimé la crainte de voir le<br />

régime des subventions modifié et le développement des régions<br />

les moins favorisées entravé.<br />

Le Parlement ne peut que s'incliner devant le verdict <strong>du</strong> peuple<br />

souverain. Cependant, d'après les résultats publiés, à peine le<br />

25 % des citoyens a daigné se rendre aux urnes et exprimer son<br />

opinion. Est-ce lassitude, manque d'esprit civique, défaut d'orientation<br />

et de propagande ? Nous ne nous prononcerons pas.<br />

3


Mais ce fait frappant et heureusement nouveau en <strong>Valais</strong> doit<br />

attirer l'attention des autorités qui ont la responsabilité des destinées<br />

<strong>du</strong> pays.<br />

Pour sa part, le Parlement se doit de continuer à travailler<br />

avec conscience et dévouement au développement <strong>du</strong> canton, l'intérêt<br />

général devant primer toutes les autres considérations.<br />

Qu'il le fasse avec la dignité qui, jusqu'à ce jour, a été l'apanage<br />

de notre <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>. Et sur ce point, nous n'avons rien à<br />

importer de l'étranger.<br />

Mais pour continuer dans cette voie, Messieurs les députés doivent<br />

avant tout éviter de faire des personnalités.<br />

Notre règlement est formel à ce sujet et votre président veillera<br />

jalousement à son application.<br />

Il est encore un autre point important pour le déroulement<br />

normal de nos délibérations. C'est celui des interventions étrangères<br />

à l'objet de la discussion.<br />

Les digressions, oiseuses la plupart <strong>du</strong> temps, prolongent inutilement<br />

les débats et créent dans la salle un véritable malaise.<br />

Nous faisons donc une recommandation pressante à tous les<br />

députés pour qu'ils évitent ces deux travers. Le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> s'en<br />

trouvera bien et le pays également.<br />

MM. les députés, le tractanda de cette semaine est assez chargé<br />

et je fais appel à votre bonne volonté pour m'aider à le liquider<br />

entièrement.<br />

Il y aura une séance de relevée mercredi après-midi. S'il y a<br />

nécessité nous en tiendrons encore une vendredi.<br />

La plupart des interpellations seront mises à l'ordre <strong>du</strong> jour<br />

cette semaine.<br />

Le Gouvernement s'est en outre déclaré d'accord de faire développer<br />

quelques motions.<br />

Nous espérons qu'il en restera le moins possible pour la session<br />

de mai prochain.<br />

Le bureau vous propose de commencer les séances à 8 h. 15.<br />

Y a-t-il une opposition ?<br />

Aucune opposition n'ayant lieu, l'ordre <strong>du</strong> jour est abordé.<br />

Assermentation de trois députés-suppléants.<br />

Il est passé à l'examen <strong>du</strong> projet de décret concernant l'aide<br />

au chemin de fer Martigny-Châtelard.<br />

Rapportent : Messieurs les députés Raymond Héritier et Léo<br />

Mathier.<br />

4


MESSAGE<br />

concernant l'aide au chemin de fer Martigny-Châtelard<br />

pour le renouvellement de son matériel roulant<br />

Sion, le 23 décembre 1953.<br />

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />

au<br />

GRAND CONSEIL<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les députés,<br />

La Compagnie <strong>du</strong> chemin de fer Martigny-Châtelard (MC )a été autorisée<br />

à exploiter sa ligne de chemin de fer par le <strong>Conseil</strong> fédéral le 20 décembre<br />

1901. Cette concession expire en 1981.<br />

Ce chemin de fer dessert la vallée <strong>du</strong> Trient et se prolonge ensuite en<br />

France jusqu'à Chamonix. Il était exploité saisonnièrement depuis 1906 et, dès<br />

1935, <strong>du</strong>rant toute l'année.<br />

L'exploitation de octobre à mai constituait un gros handicap pour la vallée<br />

<strong>du</strong> Trient <strong>du</strong>rant 6 mois de l'année, cette région étant privée de moyens de<br />

communication avec la vallée <strong>du</strong> Rhône.<br />

En date <strong>du</strong> 27 mai 1936, le <strong>Conseil</strong> fédéral accordait un subside de 50 %<br />

des frais d'exécution des travaux de protection contre les avalanches destinés<br />

à assurer pendant l'hiver l'exploitation de cette ligne. Le devis des travaux<br />

s'élevait à Fr. 330,000.— et -la part de la Confédération était limitée à Fr.<br />

165,000.— au maximum.<br />

Les travaux de protection contre les avalanches furent exécutés et, dès<br />

novembre 1937, le tronçon de Martigny à Châtelard était exploité sans interruption<br />

toute l'année.<br />

En 1943, une conférence réunit à Martigny les délégués <strong>du</strong> Canton des<br />

Communes et de la Compagnie <strong>du</strong> chemin de fer pour examiner une nouvelle<br />

requête présentée par cette dernière.<br />

Il s agissait de compléter les ouvrages de sécurité et de transformer certaines<br />

machines de façon à pouvoir circuler sur cette ligne à une vitesse plus<br />

grande.<br />

Les dépenses prévues étaient de Fr. 800,000.— et la Confédération prenait<br />

à sa charge le 50 % comme antérieurement.<br />

Il restait donc à la charge <strong>du</strong> Canton et des Communes Fr. 400,000.—. La<br />

répartition s'est faite comme précédemment entre ces deux derniers, soit : Fr.<br />

200,000.- au Canton et Fr. 200,000.- aux Communes.<br />

Les travaux correspondant à cette dépense furent exécutés entièrement.<br />

En date des 26 août et 14 octobre 1952, la Direction de la Compagnie <strong>du</strong><br />

chemin de fer M.C. adressait au Chef <strong>du</strong> Département fédéral des Postes et des<br />

chemins de fer une lettre demandant une aide de Fr. 2,250,000.— pour l'achat<br />

de trois compositions de train nécessaires au service direct Martigny-Chamonix<br />

et retour.<br />

A la suite de cette demande, le Département des Travaux publics a réuni<br />

à Martigny le 8 janvier 1953 les délégués <strong>du</strong> Département fédéral des Postes<br />

fct Chemins de fer, des Communes et de la Compagnie <strong>du</strong> chemin de fer M.C.<br />

pour leur soumettre et discuter la nouvelle requête de la Compagnie <strong>du</strong> dit<br />

chemin de fer.<br />

A cette réunion les Communes, sauf Finhaut, se sont déclarées en principe<br />

d'accord avec l'aide ; cet accord de principe étant cependant conditionné par le<br />

taux de participation' de chacune d'elles.<br />

5


A la suite de cet conférence, un tableau de répartition de frais entre les<br />

communes fut établi et soumis à celles-ci à l'occasion d'une séance qui eut<br />

lieu à Martigny-Ville le mardi 29 octobre 1953.<br />

A cette séance encore les communes firent certaines réserves au sujet de<br />

leur participation tout en se déclarant d'accord en principe avec le maintien <strong>du</strong><br />

chemin de fer.<br />

La Compagnie <strong>du</strong> chemin de fer ne pouvait pas désarmer et elle a continué<br />

d'intervenir auprès <strong>du</strong> Département fédéral des Postes et des Chemins de<br />

fer afin d'obtenir des Chemins de fer fédéraux, pour l'usine de Barberine, une<br />

indemnité spéciale correspondant à l'intérêt de cette entreprise, pour le chemin<br />

de fer <strong>du</strong> fait des grands travaux en cours dans la région.<br />

Une étude complémentaire fut faite pour examiner s'il n'était pas possible<br />

de ré<strong>du</strong>ire le premier devis établi. Ce nouveau devis pour l'acquisition des<br />

deux compositions de train au lieu de trois s'élève à Fr. 1,200,000.— les frais<br />

correspondants étant répartis entre les intéressés de la façon suivante :<br />

50 % à la Confédération, soit : Fr. 600,000- ;<br />

25 % au Canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>, soit : Fr. 300,000.- ;<br />

25 % aux Communes et à l'usine de Barberine des C.F.F., respectivement :<br />

For. 181,000.- aux Communes et Fr. 119,000.- aux C.F.F.<br />

Total : Fr. 300,000.-.<br />

Les Communes ont été d'accord d'accepter la répartition suivante :<br />

Martigny-Ville Fr. 45,000-<br />

La Bâtiaz 15,000.-<br />

Vernayaz 25,000.-<br />

Salvan 60,000.-<br />

Finhaut 30,000.-<br />

Trient 6,000.-<br />

Total : Fr. 181,000.-<br />

Nous proposons au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> d'approuver le projet de décret qui lui<br />

est soumis et octroyer, à la Compagnie <strong>du</strong> chemin de fer M.G, une subvention<br />

de Fr. 300,000.— pour l'aide à ce chemin de fer de façon à pouvoir réaliser la<br />

liaison Martigny-Chamonix.<br />

Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />

pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous<br />

recommander avec nous à la protection divine.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

BOTSCHAFT<br />

betreffend die Hilfeleistung an die Bahngesellschaft<br />

Martinach-Châtelard für die Erneuerung ihres Betriebsmaterials<br />

DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />

an den<br />

GROSSEN RAT<br />

Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

Die Bahngesellschaft Martinach-Châtelard wurde vom Bundesrat am 20.<br />

Dezember 1901 für den Betrieb dieser Linie ermächtigt. Diese Konzession läuft<br />

im Jahre 1981 ab.<br />

6


Diese Bahn erschliesst das Trienttal und erstreckt sich alsdann nach Frankreich<br />

bis Chamonix. Der seit 1906 aufgenommene Saisonbetrieb ging ab 1935<br />

in einen Jahresbetrieb über.<br />

Der Betrieb vom Oktober bis Mai war für das Trienttal während 6 Monaten<br />

eine grosse Benachteiligung, indem diese Gegend da<strong>du</strong>rch jeglicher<br />

Verkehrsverbin<strong>du</strong>ngen mit dem Bottentale beraubt wurde.<br />

Am 27. Mai 1936 gewährte der Bundesrat einen Beitrag von 50 % an die<br />

Ausführungskosten von Lawinenschutzbauten, die dazu bestimmt waren, den<br />

Betrieb dieser Bahn auch während des Winters sicherzustellen. Der Kostenvoranschlag<br />

der Arbeiten belief sich auf Fr. 330,000.— und der Anteil des Bundes<br />

war auf den Höchstbetrag von Fr. 165,000.— begrenzt.<br />

Nach Erstellung der Lawinenschutzbauten konnte ab November 1937 das<br />

Teilstück Martinach-Chatelard ohne jeden Unterbruch betrieben werden.<br />

Im Jahre 1943 wurden die Vertreter des Kantons, der Gemeinden und der<br />

Bahngesellschaft zu einer Konferenz in Martinach eingeladen, um ein von dieser<br />

letzteren unterbreitetes Gesuch zu überprüfen.<br />

Es handelte sich darum, die Sicherheitsanlagen zu vervollständigen und<br />

gewisse Maschinen umzubauen, um auf dieser Linie mit einer grösseren Geschwindigkeit<br />

verkehren zu können.<br />

Die vorgesehenen Ausgaben beliefen sich auf Fr. 800,000.— und der Bund<br />

übernahm hievon, wie früher, 50 %.<br />

Zu Lasten des Kantons und der Gemeinden verblieben also noch Fr.<br />

400,000.—. Die Verteilung erfolgte zwischen diesen beiden letzteren wie früher,<br />

nämlich :<br />

Fr. 200,000.- Kanton und 200,000- Gemeinden.<br />

Die Arbeiten, welche dieser Ausgabe entsprechen, wurden vollständig<br />

ausgeführt.<br />

Am 26. August und 14. Oktober 1952 richtete die Direktion der Martinach-<br />

Châtelard-Bahn ein Schreiben an den Vorsteher des Eidg. Post- und Eisenbahndepartementes,<br />

mit dem Begehren um eine Hilfeleistung von Fr. 2,250,000.—<br />

zwecks Anschaffung von 3 Zugskompositionen, welche für den direkten Verkehr<br />

Martinach-Chamonix und zurück notwendig seien.<br />

Auf dieses Begehren hin berief hierauf das Baudepartement am 8. Januar<br />

1953 die Vertreter des Eidg. Post- und Eisenbahndepartementes, der Gemeinden<br />

und der Bahngesellschaft Martinach-Châtelard zu einer Zusammenkunft ein,<br />

um ihnen das neue Gesuch der oberwähnten Gesellschaft zu unterbreiten und<br />

mit ihnen zu besprechen. .<br />

Bei dieser Zusammenkunft haben sich die Gemeinden, mit Ausnahme von<br />

Finhaut, grundsätzlich mit der Hilfeleistung einverstanden erklärt ; diese prinzipielle<br />

Zustimmung wurde indessen noch von dem Beteiligungsansatz einer<br />

jeden Gemeinde abhängig gemacht.<br />

Auf diese Konferenz hin wurde eine Kostenverteilungstabelle zwischen den<br />

Gemeinden erstellt und diesen anlässlich einer Sitzung, welche am Dienstag,<br />

den 29. Oktober 1953 in Martinach-Stadt stattfand, unterbreitet.<br />

In dieser Sitzung machten die Gemeinden bezüglich ihrer Beteiligung<br />

neuerdings Vorbehalte, obwohl sie sich für die Aufrechterhaltung der Bahn<br />

grundsätzlich einverstanden erklärten.<br />

Die Bahngesellschaft Martinach-Châtelard liess sich aber nicht entmutigen<br />

und gelangte erneut an das Eidg. Post- und Eisenbahndepartement, um von den<br />

Schweizerischen Bundesbahnen für deren Kraftwerk Barberine eine Spezialentschädigung<br />

zu erhalten, entsprechend dem Interesse, das dieses Unternehmen<br />

an der Bahn im Hinblick auf die grossen, in dieser Gegend im Gange befindlichen<br />

Arbeiten hat.<br />

7


Die ganze Angelegenheit wurde einem neuen Studium unterzogen, um zu<br />

prüfen, ob es nicht möglich wäre, den ersten Kostenvoranschlag herabzusetzen.<br />

Der neue Kostenvoranschlag beläuft sich auf Fr. 1,200,000.— ; die diesbezüglichen<br />

Kosten wurden unter die Interessierten wie folgt verteilt :<br />

50 % zu Lasten des Bundes : Fr. 600,000.- ;<br />

25 % zu Lasten des Kantons : 300,000.- ;<br />

25 % zu Lasten der Gemeiden und des Kraftwerkes Barberine der Schweizerischen<br />

Bundesbahnen, bezw. Fr. 181,000.— zu Lasten der Gemeinden und Fr.<br />

119,000.— zu Lasten der Schweiz. Bundesbahnen.<br />

Total : Fr. 300,000.-.<br />

Die Gemeinden erklärten sich einverstanden, die Verteilung wie folgt anzunehmen<br />

:<br />

Martinach-Stadt Fr. 45,000.-<br />

La Bâtiaz 15,000.-<br />

Vernayaz 25,000-<br />

Salvan 60,000.-<br />

Finhaut 30,000.-<br />

Trient 6,000.-<br />

Wir schlagen der Hohen Versammlung vor, den ihr unterbreiteten Dekretsentwurf<br />

zu genehmigen und der Bahngesellschaft Martinach-Châtelard einen<br />

Beitrag von Fr. 300,000.— für die Hilfeleistung an diese Bahn zu gewähren, um<br />

so die Verbin<strong>du</strong>ng Martinach-Chamonix zu verwirklichen.<br />

Wir benützen diesen Anlass, um Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

die Versicherung unserer ehrfurchtsvollen Hochachtung zu erneuern<br />

und Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

M. Raymond Héritier, député, rapporteur français.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés,<br />

La commission, chargée de rapporter sur la demande d'aide<br />

financière au chemin de fer Martigny-Châtelard pour le renouvellement<br />

de son matériel roulant, composée de M. le député Joseph<br />

Maxit, président, M. le député Maurice Kaempfen, vice-président,<br />

de MM. les députés Léo Mathier, Edouard Luisier, André<br />

Glassey, Albert Riand et de votre serviteur, s'est réunie le 25<br />

janvier au Palais <strong>du</strong> Gouvernement. Elle a enten<strong>du</strong> un exposé de<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten et des explications de M.<br />

l'ingénieur Parvex. Elle s'est ensuite transportée à Martigny-Ville,<br />

accompagnée de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten et de M.<br />

Parvex, où elle a pris contact avec la Direction et l'Administration<br />

de la Compagnie. Une voiture la con<strong>du</strong>isit à Chamonix. Le wagon<br />

mis à notre disposition était d'aspect fort convenable et confortable.<br />

Mais il fallut vite déchanter. Dès le départ, les fenêtres<br />

battaient un tambour désordonné et le défaut de suspension im-<br />

8


primait au véhicule des secousse« inquiétantes, dont nous n'eûmes,<br />

heureusement, pas trop à souffrir. Après la Bâtiaz, nous atteignîmes<br />

Vernayaz où commence la crémaillère. De là, on s'élève rapidement<br />

et la vue sur la plaine <strong>du</strong> Rhône est magnifique. L'usine<br />

de la Pissevache même paraît embellir le paysage. Le trajet jusqu'à<br />

Vallorcine est un perpétuel enchantement. Aux tunnels succèdent<br />

les forêts et la bruyère, les à-pic vous surprennent après<br />

une galerie et les hautes cimes remplacent les profondes vallées.<br />

On comprend que des hommes, amis de la nature et de ses beautés,<br />

aient entrepris la construction de cette ligne. A Vallorcine,<br />

nous laissons notre train à sa réputation sous le signe de l'arbalète,<br />

et nous empruntons une voiture française au confort plus calme.<br />

A Chamonix, la commission tint une nouvelle séance en présence<br />

de la Direction et de l'Administration de la Compagnie. Plusieurs<br />

questions leur furent posées qui suffirent à nous renseigner pleinement.<br />

Au retour, une dernière séance eut lieu dans le train. Au<br />

cours de cette réunion, l'attitude de la commission fut décidée à<br />

l'unanimité.<br />

Permettez-nous, Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />

de vous faire un bref historique de la Compagnie et de vous<br />

exposer les services qu'elle rend aux populations de la région.<br />

Les Chambres fédérales, malgré le préavis <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral,<br />

accordèrent, le 20 décembre 1901, la concession d'un chemin<br />

de fer Martigny-Châtelard à MM. Desfayes et consorts, pour le<br />

compte d'une société par actions à constituer. Cette concession<br />

fut cédée à la Compagnie <strong>du</strong> Martigny-Châtelard, ligne <strong>du</strong> <strong>Valais</strong><br />

à Chamonix, constituée en 1902.<br />

Longue de pins de 21 km. 500, jusqu'à Vallorcine, cette ligne<br />

a été mise en exploitation en 1906. Elle fut d'abord exploitée en<br />

été seulement. Cette situation maintenait la population de la<br />

vallée <strong>du</strong> Trient en dehors de tout contact direct avec la vallée<br />

<strong>du</strong> Rhône d'octobre à mai. Mais pour assurer la circulation des<br />

trains en hiver, il fallait procéder à d'importants travaux de protection<br />

contre les avalanches. Le 27 mai 1936, le <strong>Conseil</strong> fédéral<br />

accordait à la Compagnie un subside de 50 % des frais occasionnés<br />

par ces travaux, jusqu'à concurrence de Fr. 165,000.—. Terminés<br />

en 1937, la Compagnie put exploiter sa ligne sans interruption<br />

toute l'année dès novembre 1937. Les mesures prises étaient toutefois<br />

insuffisantes pour éviter des risques d'accidents. En 1943, la<br />

Compagnie sollicitait une subvention de Fr. 800,000.— pour compléter<br />

l'oeuvre de protection et pour la transformation de quelques<br />

machines afin d'en accélérer la vitesse. La Confédération intervint<br />

pour Fr. 400,000.— le canton pour Fr. 200,000 et les communes<br />

intéressées pour le même montant.<br />

9


Aujourd'hui la Compagnie demande une aide de Fr. 1,200.000.—<br />

pour l'achat de deux trains. Elle s'engage à en acheter un troisième<br />

à ses frais. En outre, elle procédera à la revision et à l'amélioration<br />

<strong>du</strong> matériel ancien.<br />

Nous devons reconnaître que la Compagnie, à l'instar de nombreuses<br />

compagnies privées, a fait tout ce qui lui était possible<br />

pour l'entretien de «on matériel, et pour éviter de recourir aux<br />

pouvoirs publics. Elle a consenti de gros sacrifices financiers.<br />

Le capital social a été ramené en 1952 de Fr. 2,472,300.— à<br />

Fr. 700,000.— par la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> nombre ; d'actions ordinaires<br />

de 20,723 à 3000. Ces actions «ont actuellement cotées 1 franc. Cet<br />

assainissement a permis de procéder à un amortissement extraordinaire<br />

des installations, et à rembourser le capital obligataire.<br />

Le chemin de fer Martigny à Châtelard dessert actuellement La<br />

Bâtiaz, Vernayaz, Salvan, les Marécottes, le Trétien, Finhaut, Châtelard-Giétroz,<br />

Châtelard-Frontière et Vallorcine, soit une population<br />

de 4500 âmes environ. C'est vous dire, M. le Président et<br />

Messieurs les députés, l'intérêt qu'il y a de maintenir cette ligne<br />

en exploitation.<br />

La subvention de Fr. 1,200,000.— permettrait de rajeunir le<br />

matériel et d'assurer une exploitation rationnelle jusqu'à l'expiration<br />

de la concession, c'est-à-dire jusqu'en 1981. Elle serait répartie<br />

comme suit :<br />

50 % soit Fr. 600,000.— pour la Confédération<br />

25 % » Fr. 300,000.— pour le canton<br />

25 % » Fr. 300,000.— pour les communes et les CFF<br />

Ceux-ci prendraient à leur charge : Fr. 119,000.—<br />

Les communes de : Martigny-Ville » 45,000.—<br />

La Bâtiaz » 15,000.—<br />

Vernayaz » 25,000.—<br />

Salvan » 60,000.—<br />

Finhaut » 30,000.—<br />

Trient » 6,000.—<br />

Ces derniers 25 % seront tenus à la disposition de l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>Valais</strong> dès l'acceptation <strong>du</strong> décret par le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>. Nous<br />

avons pu nous assurer que chaque <strong>Conseil</strong> communal intéressé<br />

avait pris une décision définitive et qu'il s'était assuré les crédits<br />

nécessaires.<br />

La participation des CFF a été acquise grâce aux intérêts qu'ils<br />

ont <strong>du</strong> fait des gros travaux en cours dans la région de l'usine de<br />

Barberine. Le matériel roulant étant insuffisant, retarder l'octroi<br />

des subventions sollicitées, ce serait diminuer cet intérêt. Nous<br />

devrions alors reconsidérer la participation de l'<strong>Etat</strong> et des com-<br />

10


munes. Or, l'acceptation <strong>du</strong> subventionnement par ces dernières<br />

n'a pas été sans quelques difficultés.<br />

Une aggravation de leurs charges se solderait certainement par<br />

un refus. Dans cette éventualité, il faudrait envisager une augmentation<br />

de la part de l'<strong>Etat</strong>. Nous ajoutons que, dès l'achat de ces<br />

trois nouveaux trains, le parcours Martigny-Chamonix et Chamonix-Martigny<br />

pourra s'effectuer sans changement à Vallorcine. Le<br />

trajet sera donc plus rapide, et par le fait même plus agréable et<br />

plus économique.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, la commission<br />

unanime, pour les raisons sommairement évoquées ci-dessus, vous<br />

recommande l'entrée en matière.<br />

Hr. L. Mathier, Abgeordneter, deutscher Berichterstatter.<br />

Herr Präsident, Herren Grossräte !<br />

Die abgeordnete Kommission, bestehend aus den Herren : Joseph<br />

Maxit, Präsident, Moritz Kämpfen, Vizepräsident und den<br />

Grossräten Léo Mathier, E<strong>du</strong>ard Luisier, André Glassey und Albert<br />

Riand, welche beauftragt wurde, das Gesuch für eine finanzielle<br />

Hilfe der Martigny-Châtêlard-Bahn zwecks Umgestaltung des Fahrparkes<br />

zu studieren, tagte am 25. Januar im Regierungsgebäude<br />

wo sie von Hrn. Staatsrat Anthamatten einen Antrag, sowie Erläuterungen<br />

von Hrn. Ing. Parvex entgegen nahm. In Begleitung von<br />

Hrn. Staatsrat Anthamatten und Hrn. Ing. Parvex wurden wir<br />

nach Martigny-Ville befördert, wo wir mit der Direktion des Verwaltungsrates<br />

in Verbin<strong>du</strong>ng gelangten. In Chamonix hielt die<br />

Kommission mit der Direktion des Verwaltungsrates eine weitere<br />

Konferenz ab, wo uns weitere Erklärungen gegeben wurden, welche<br />

uns vollkommen über diese Angelegenheit orientierten. Auf<br />

der Rückreise hielten wir eine letzte Konferenz und beschlossen<br />

einstimmig : Annahme.<br />

Bevor wir zum Antrag gelangen, möchten wir Ihnen kurz die<br />

geschichtliche Vergangenheit der Bahngesellschaft zur Orientierung<br />

unterbreiten.<br />

Trotz der Ansicht des Bundesrates, wurde am 20. Dezember<br />

1901, von den eidgenössischen Räten an die Herren Desfayes und<br />

Konsorten, handelnd für eine noch zu gründende Aktiengesellschaft<br />

die Konzession für den Bau der Martigny-Châtelard-Bahn<br />

erteilt. 1902 wurde diese Konzession an die Martigny-Châtelardgesellschaft<br />

übertragen. Von Martigny bis Vallorcine sind ca. 21<br />

km. 500. Die Bahn verbindet die Gemeinde Bâtiaz, Vernayaz, Salvan,<br />

Finhaut und Trient mit dem Rhonetal. Sie ist 1906 dem Betrieb<br />

übergeben worden und besteht nun 48 Jahre. Am Anfang konnte<br />

11


dieser Betrieb nur während den Sommermonaten aufrecht erhalten<br />

werden, so dass die Bevölkerung dieser Gegend während den<br />

übrigen Monaten mit dem Rhonetal ohne Verbin<strong>du</strong>ng war. Damit<br />

der Bahnverkehr während des ganzen Jahres funktionieren konnte,<br />

waren gewaltige Lawinenschutzverbauungen nötig. Am 27. Mai<br />

1936 bewilligte der Bundesrat eine Subvention von 50 % d. h.<br />

Fr. 165,000.— an die Kosten dieser Bauten. Diese Bauten wurden<br />

im Jahre 1937 beendigt, so dass der Jahresbetrieb bereits im<br />

November 1937 aufgenommen werden konnte. Leider waren diese<br />

Bauten ungenügend, um den Reisenden vollen Schutz zu bieten.<br />

Im Jahre 1943 stellte die Gesellschaft ein weiteres Subventionsgesuch<br />

im Betrage von Fr. 800,000.— um die Schutzvorrichtungen<br />

zu vervollständigen und das Bahnmaterial zu revidieren und zu<br />

verbessern. Die Eidgenossenschaft hat sich dann mit einem Betrage<br />

von Fr. 400,000.—, der Kanton mit Fr. 200,000.— und die<br />

interessierten Gemeinden mit Fr. 200,000.— beteiligt.<br />

Heute sucht diese Gesellschaft wieder eine finanzielle Hilfe<br />

von Fr. 1,200,000.— zwecks Anschaffung von 2 neuen Zügen. Die<br />

Gesellschaft erklärt sich bereit, die Kosten eines dritten Zuges<br />

auf ihr Konto zu übernehmen und das vorhandene Fahrmaterial<br />

zu revidieren. Immerhin müssen wir bestätigen, dass die Gesellschaft,<br />

nach Beispielen vieler Privatbahnen, um einen rationellen<br />

Betrieb zu führen, grosse finanzielle Leistungen vollbracht hat.<br />

Im Jahre 1952 re<strong>du</strong>zierte sie das Aktienkapital von<br />

Fr. 2,472,000.— auf Fr. 700,000.— und zwar <strong>du</strong>rch Verminderung<br />

von 20,723 Aktien zu Fr. 3,000, welche heute noch mit Fr. 1.—<br />

kotiert sind. Diese Bereinigung gestattete eine ausserordentliche<br />

Rückerstattung des obligatorischen Kapitals. Die Subvention von<br />

Fr. 1,200,000.— würde wie folgt verteilt :<br />

Bund 50 % Fr. 600,000.—<br />

Kanton 25 % Fr. 300.000.—<br />

SBB und Gemeinden 25 % Fr. 300,000.—<br />

12<br />

SBB und die Gemeindeverteilung :<br />

SBB<br />

Martigny-Ville<br />

La Bâtiaz<br />

Vernayaz<br />

Salvan<br />

Finhaut<br />

Trient<br />

Total<br />

Total Fr. 1,200,000.—<br />

Fr.<br />

»<br />

»<br />

»<br />

»<br />

»<br />

»<br />

Fr.<br />

119,000.—<br />

45,000.—<br />

15,000.—<br />

25,000.—<br />

60,000.—<br />

30,000.—<br />

6,000.—<br />

300,000.—


Sobald dieses Gesuch <strong>du</strong>rch ein Dekret vom Grossen Rat angenommen<br />

wird, werden die 25 % der SBB und Gemeinden zur Verfügung<br />

stehen. Die Beteiligung der SBB an diesen Kosten konnte<br />

nur erzielt werden, wegen den grossen Bauten, welche in der Umgebung<br />

des Barberinwerkes stattfinden. Eine Verzögerung der<br />

verlangten Subsidien würde nur die Interessen vermindern. Eine<br />

höhere Belastung der Gemeinden würde eine Verweigerung bevorstehen,<br />

so dass wir gezwungen wären den Kantonsbeitrag zu<br />

erhöhen.<br />

Wir möchten nur noch kurz bemerken, dass nach in Betriebsetzung<br />

von drei neuen Zügen die Fahrt Martigny-Chamonix ohne<br />

Umsteig in Vallorcine erfolgen könnte, somit wäre die Fahrt viel<br />

angenehmer und schneller und vorteilhafter.<br />

Herr Präsident und Herren Grossräte ! Die Kommission beantragt<br />

die Annahme dieses Gesuches.<br />

L'entrée en matière est votée.<br />

PROJET DE DECRET<br />

concernant l'aide au chemin de fer Martigny-Châtelard<br />

pour le renouvellement de son matériel roulant<br />

LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />

Vu la demande de la Compagnie <strong>du</strong> chemin de fer Martigny-Châtelard ;<br />

Vu la loi fédérale sur l'aide aux entreprises privées de chemin de fer et de navigation<br />

<strong>du</strong> 6 avril 1939 ;<br />

Vu la promesse de l'autorité fédérale de participer aux frais <strong>du</strong> renouvellement<br />

<strong>du</strong> matériel ;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

décrète :<br />

Article premier. — Le renouvellement <strong>du</strong> matériel de la Compagnie <strong>du</strong><br />

chemin de fer M.C. destiné à assuré définitivement le service à l'année est<br />

déclaré d'utilité publique.<br />

Art. 2.— Le montant total de l'aide à apporter à la Compagnie <strong>du</strong> chemin<br />

de fer M.C. est de Fr. 1,200,000.— et se décompose comme suit :<br />

Fr. 600,000.— à la charge de la Confédération ;<br />

Fr. 300,000.- à la charge de l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> ;<br />

Fr. 300,000.— à la charge des Communes et de l'usine de Barberine<br />

C.F.F. respectivement Fr. 181,000.— à la charge des Communes et Fr. 119,000.—<br />

à la charge des C.F.F.<br />

Art. 3. — La part incombant aux communes et acceptée par elles est fixée<br />

comme suit :<br />

Martieny-Ville Fr. 45,000.-<br />

La Batiaz 15,000.-<br />

Vernayaz 25,000.-<br />

Salvan 60,000-<br />

Finhaut 30,000.-<br />

Trient 6,000.-<br />

Total : Fr. 181,000.-<br />

13


Art. 4. — Le paiement de la part de l'<strong>Etat</strong> se fera en 3 annuités de Fr.<br />

100,000.— qui seront prévues au budget des 3 années 1955, 1956 et 1957.<br />

Art. 5. — Les communes intéressées verseront leur quote-part au Département<br />

des finances.<br />

Art. 6. — Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est chargé de passer et d'exécuter les conventions<br />

ren<strong>du</strong>es nécessaires par le plan de rénovation technique.<br />

Art. 7. — Le présent décret n'étant pas d'une portée générale entre immédiatement<br />

en vigueur.<br />

Aainsi projeté en séance <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à Sion, le 23 décembre 1953.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

DEKRETSENTWURF<br />

betreffend die Hilfeleistung an die Bahngesellschaft<br />

Martinach-Châtelard für die Erneuerung ihres Betriebsmaterials<br />

DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />

Eingesehen das Begehren der Bahngesellschaft Martinach-Châtelard ;<br />

Eingesehen das Bundesgesetz vom 6. April 1939 über die Hilfeleistung an<br />

private Bahn- und Schiffahrtsunternehmungen ;<br />

Eingesehen das Versprechen der Bundesbehörde, sicji an den Kosten für die<br />

Erneuerung des Betriebsmaterials zu beteiligen ;<br />

Auf Antrag des Staatsrates,<br />

bes eh li eiS s t :<br />

Erster Artikel. — Die Erneuerung des Materials der Bahngesellschaft Martinach-Châtelard<br />

zwecks Sicherstellung des Jahresbetriebes wird als Werk öffentlichen<br />

Nutzens erklärt.<br />

Art. 2. — Der Totalbetrag dieser Hilfeleistung, welcher der Bahngesellschaft<br />

Martinach-Châtelard zugute kommen soll, beläuft sich auf Fr. 1,200,000.— und<br />

setzt sich wie folgt zusammen :<br />

Fr. 600,000.- zu Lasten des Bundes ;<br />

Fr. 300,000.- zu Lasten des Kantons ;<br />

Fr. 300,000.— zu Lasten der Gemeinden und des Kraftwerkes Barberine<br />

der Schweizerischen Bundesbahnen, bezw.<br />

Fr. 181,000.— zu Lasten der Gemeinden und 119,000.— zu Lasten der<br />

Schweizerischen Bundesbahnen.<br />

Art. 3. — Der Anteil, welcher zu Lasten der Gemeinden geht und von diesen<br />

angenommen worden ist, setzt sich wie folgt zusammen :<br />

Martinach-Stadt Fr. 45,000.-<br />

La Bâtiaz 15,000.-<br />

Vernayaz 25,000.-<br />

Salvan 60,000.-<br />

Finhaut 30,000.-<br />

Trient 6,000.-<br />

14<br />

Total: Fr. 181,000.-


Art. 4. — Die Auszahlung des Kantonsbeitrages erfolgt in 3 Jahresraten von<br />

je Fr. 100,000.— ; diese Beträge sind im Kostenvoranschlag der Jahre 1955, 1956<br />

und 1957 vorzusehen.<br />

Art. S. — Die interessierten Gemeinden zahlen ihren Anteil beim kantonalen<br />

Finanzdepartement ein.<br />

Art. 6. — Der Staatsrat ist beauftragt, die Vereinbarungen, welche <strong>du</strong>rch den<br />

technischen Erneuerungsplan notwendig geworden sind, zu erstellen und auszuführen.<br />

Art. 7. — Gegenwärtiges Dekret tritt, weil nicht von allgemeiner Tragweite,<br />

sofort in Kraft.<br />

So entworfen in der Staatsratssitzung vom 23. Dezember 1953.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

Le décret est voté en première et deuxième lecture sans opposition.<br />

Examen <strong>du</strong> projet de décret prolongeant la <strong>du</strong>rée de validité<br />

des décrets <strong>du</strong> 15 novembre 1938 sur les routes touristiques.<br />

Rapportent : MM. les députés Adolphe Défago et Hermann<br />

Borter.<br />

MESSAGE<br />

prolongeant la <strong>du</strong>rée de validité des décrets <strong>du</strong> 15 novembre<br />

1938 relatifs à la correction des routes touristiques Troistorrents-Champéry,<br />

Sion-Les Haudères, Sierre-Ayer, Sierre-Montana,<br />

La Souste-Loèche-les-Bains et aux travaux destinés à lutter<br />

contre le chômage<br />

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />

au<br />

GRAND CONSEIL<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les députés,<br />

Nous avons l'honneur de soumettre à la Haute-Assemblée un projet de décret<br />

pour la continuation des travaux d'aménagement des routes touristiques Troistorrents-Champéry,<br />

Sion-Les Haudères, Sierre-Ayer, Sierre-Montana, La Souste-<br />

Loéche-les-Bains.<br />

En date <strong>du</strong> 25 février 1938, le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> approuvait le décret d'aménagement<br />

des différentes routes citées ci-dessus.<br />

Les travaux, commencés à ce moment-là, ne sont pas encore terminés <strong>du</strong> fait<br />

que les crédits à disposition et le manque de main-d'œuvre n'ont pas permis de<br />

les réaliser.<br />

Ce décret d'une validité de 5 ans a été prolongé régulièrement jusqu'au<br />

1" janvier 1954.<br />

Comme les travaux ne sont pas encore terminés, il est nécessaire de prolonger<br />

la <strong>du</strong>rée de validité de ces décrets, et cela pour un temps indéterminé<br />

15


jusqu'à ce que le programme soit réalisé, car il est inutile de présenter tous les<br />

cinq ans une demande de prolongation au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>.<br />

Depuis de nombreuses années, les crédits affectés à chacune de ces routes<br />

touristiques s'élèvent à Fr. 100,000.— par an et nous nous sommes bornés à corriger<br />

les endroits les plus mauvais et à créer des places de croisement de façon<br />

à faciliter le plus possible la circulation.<br />

Ce mode de faire continue pour le moment, tout au moins <strong>du</strong>rant cette<br />

période de manque de main-d'œuvre ; il sera toujours possible, si les nécessités<br />

de circulation le demandent et si la situation financière de l'<strong>Etat</strong> et des Communes<br />

le permet, d'accélérer les corrections suivant les besoins.<br />

Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les Députés<br />

pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous recommander<br />

avec nous à la protection divine.<br />

Sion, le 16 octobre 1953.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

BOTSCHAFT<br />

betreffend die Verlängerung der Gültigkeitsdauer der Dekrete<br />

vom 15. November 1938 betreffend den Ausbau der Touristenstrassen<br />

: Troistorrents-Champéry, Sitten-Les Haudères, Siders-<br />

Ayer, Siders-Montana, Susten-Leukerbad sowie die Arbeiten<br />

zur Bekämpfung der Arbeitslosigkeit<br />

DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />

an den<br />

GROSSEN RAT<br />

Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

Wir beehren uns, Ihnen einen Dekretsentwurf betreffend die Weiterführung<br />

der Ausbauarbeiten an den Touristenstrassen Troistorrents-Champéry, Sitten-Les<br />

Haudères, Siders-Ayer, Siders-Montana, Susten-Leukerbad, zur Genehmigung zu<br />

unterbreiten.<br />

Am 25. Februar 1938 genehmigte der Grosse Rat das Ausbaudekret der<br />

verschiedenen oberwähnten Strassen.<br />

Die Arbeiten, welche in diesem Augenblicke begonnen wurden, konnten<br />

nicht vollendet werden, weil es teils an den notwendigen Krediten, teils aber an<br />

genügend Arbeitskräften fehlte.<br />

Dieses Dekret, welches eine Gültigkeitsdauer von 5 Jahren hatte, musste<br />

regelmässig bis zum 1. Januar 1954 verlängrt werden.<br />

Indem diese Arbeiten noch nicht beendigt sind, ist es notwendig, die<br />

Gültigkeitsdauer dieser Dekrete nochmals zu verlängern und zwar für eine<br />

unbestimmte Dauer, bis das Programm verwirklicht sein wird ; denn es hat keinen<br />

Sinn, alle 5 Jahre dem Grossen Rate ein neues Verlängerungsgesuch zu unterbreiten.<br />

Seit mehreren Jahren belaufen sich die Beträge, die jeder dieser Touristenstrassen<br />

zugeteilt wurden, auf Fr. 100,000.— jährlich und wir haben uns darauf<br />

beschränkt, die dringendsten Arbeiten auzuführen und Ausweichstellen zu<br />

schaffen, um so die Abwicklung des Verkehrs so gut als möglich zu gestatten.<br />

16


Mit diesem System muss nun weitergearbeitet werden, wenigstens wahrend<br />

der Zeit, wo es an Arbeitskräften fehlt. Nachher wird immerhin möglich sein —<br />

wenn es die Verkehrsbedingungen erfordern und die finanzielle Lage des<br />

Staates und der Gemeinden dies gestatten — die Ausbauarbeiten je nach Bedarf<br />

zu beschleunigen.<br />

Wir benützen diesen Anlass, um Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

die Versicherung unserer ehrfurchtsvollen Hochachtung zu erneuern und<br />

Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

M. Ad. Défago, rapporteur français.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, la commission<br />

chargée de rapporter sur le projet de décret prolongeant la <strong>du</strong>rée<br />

de validité des décrets sur les routes touristiques est constituée<br />

comme suit :<br />

MM. Francis Germanier, président<br />

Hermann Borter, vice-président<br />

Ernest Regotz<br />

Alfred Rey<br />

Max Crittin<br />

Edouard Roten<br />

Louis Lonfat<br />

Adolphe Défago<br />

MM. Hermann Borter et Défago ont été désignés comme rapporteurs.<br />

La commission s'est réunie au palais <strong>du</strong> Gouvernement le<br />

samedi 31 octobre dernier. Elle siège au complet sous la présidence<br />

de M. Germanier et elle est assistée des ingénieurs de l'<strong>Etat</strong><br />

MM. Parvex et Welti.<br />

Les données <strong>du</strong> message, fort explicites, n'ont donné lieu à<br />

aucune observation. La commission s'est ralliée à ses considérations<br />

lesquelles consacrent un état de fait préétabli par des<br />

décrets renouvelés périodiquement tous les 5 ans.<br />

La modification apportée est celle concernant le non-renouvellement<br />

périodique de 5 ans des décrets en vigueur. Considérant<br />

qu'il est inutile de présenter tous les 5 ans une demande de<br />

prolongation au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, la commission a admis le point<br />

de vue <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et, à l'unanimité, elle a l'honneur de<br />

proposer à la Haute Assemblée l'entrée en matière.<br />

17


Hr. Borter, deutscher Berichterstatter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Die Kommission setzt<br />

sich zusammen aus den<br />

Herren Francis Germanier, Präsident<br />

Hermann Borter, Vize-Präsident<br />

Emil <strong>Grand</strong><br />

Alfred Rey<br />

Max Crittin<br />

Edouard Roten<br />

Louis Lonfat<br />

Adolphe Défago<br />

Herr Défago und der Sprechende wurden als Berichterstatter<br />

bezeichnet.<br />

Die Kommission hat sich am 31. Oktober 1953 im Regierungsgebäude<br />

versammelt.<br />

Den Beratungen wohnten die Ingenieure Parvex und Welti bei.<br />

Die Botschaft des Staatsrates, welche ergänzt wurde <strong>du</strong>rch<br />

weitere eingehende Erläuterungen von Seiten von Herrn Parvex,<br />

erklärt sie über das Wesentliche des vorliegenden Dekretes einverstanden.<br />

Es erübrigt sich deswegen <strong>du</strong>rch einen langen Berichtskommission<br />

bereits Bekanntes zu wiederholen. Wir haben <strong>du</strong>rch<br />

dieses Dekret nicht Ausgaben zu beschliessen sondern müssen wir<br />

die Gültigkeitsdauer desselben verlängern. Bis anhin ist das Dekret<br />

vom 15. November 1938 jeweilen um 5 Jahre verlängert worden.<br />

Nach der heutigen Arbeitsmarktlage und mit Rücksicht auf<br />

die finanzielle Lage unseres Kantons, werden die nötigen Ausbauarbeiten<br />

an den zur Diskussion stehenden Touristenstrassen kaum<br />

in den nächsten 5 Jahren restlos bewältigt werden. Die Verlängerung<br />

der Gültigkeitsdauer des Dekretes vom Jahre 1938 für weitere<br />

5 Jahre hat zur Folge, dass der Grosse Rat nach Ablauf dieser<br />

Zeit erneut eine Verlängerung beschliessen müsste. Dies wäre<br />

unnötigen Zeitaufwand.<br />

Die Kommission ist deswegen, einstimmig mit dem hohen<br />

Staatsrat, der Ansicht, dass die Verlängerung der Gültigkeitsdauer<br />

auf unbestimmte Zeit, bezw. bis zur Vollen<strong>du</strong>ng der auszuführenden<br />

Arbeiten angebracht ist. Sie beantragt daher Eintreten auf<br />

den Entwurf.<br />

L'entrée en matière est votée.<br />

18


PROJET DE DECRET<br />

prolongeant la <strong>du</strong>rée de validité des décrets <strong>du</strong> 15 novembre<br />

1938 relatifs à la correction des routes touristiques Troistorrents-Champéry,<br />

Sion-Les Haudères, Sierre-Ayer, Sierre-Montana,<br />

La Souste-Loèche-les-Bains et aux travaux destinés à lutter<br />

contre le chômage<br />

LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />

Vu l'article 6 des décrets <strong>du</strong> 15 novembre 1938 ;<br />

Considérant que les travaux prévus pour une période de 5 ans avec échéance<br />

fixée au 1 er janvier 1954 n'ont pu être exécutés en totalité ;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

décrète :<br />

La <strong>du</strong>rée de validité des décrets <strong>du</strong> 15 novembre 1938 concernant :<br />

1. la route Troistorrents-Champéry,<br />

sur le territoire des communes de Monthey, Troistorrents, Val d'Illiez,<br />

Champéry ;<br />

2. la route Sion-Les Haudères,<br />

sur le territoire des communes de Sion, Vex, Hérémence, Saint-Martin,<br />

Evolène ;<br />

3. la route Sierre-Montana,<br />

sur le territoire des communes de Sierre, Veyras, Venthône, Mollens,<br />

Rendogne, Montana, Ckermignon ;<br />

4. la route Sierre-Ayer,<br />

sur le territoire des communes de Sierre, Chippis, Chandolin, Saint-Luc,<br />

Vissoie, Ayer ;<br />

5. la route La Souste-Loèche-les-Bains,<br />

sur le territoire des communes de Loèche, Albinen, Inden, Loèche-les-<br />

Bains est prolongée jusqu'à l'achèvement des travaux à exécuter.<br />

Ainsi projeté en séance <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à Sion, le 16 octobre 1953.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'Etal :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

DEKRETSENTWURF<br />

betreffend die Verlängerung der Gültigkeitsdauer der Dekrete<br />

vom 15. November 1938 betreffend den Ausbau der Touristen-<br />

Strossen : Troistorrents-Champéry, Sitten-Les Haudères, Siders-<br />

Ayer, Siders-Montana, Susten-Leukerbad sowie die Arbeiten<br />

zur Bekämpfung der Arbeitslosigkeit<br />

DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />

Eingesehen den Artikel 6 der Dekrete vom 15. November 1938 ;<br />

Erwägend, dass die für eine Periode von 5 Jahren vorgesehenen Arbeiten<br />

innert festgelegten Frist bis am 1. Januar 1954 nicht vollständig ausgeführt<br />

werden konnten ;<br />

Auf Antrag des Staatsrates,<br />

beschliesst :<br />

19


Die Gültigkeitsdauer der Dekrete vom 15. November 1938 betreffend :<br />

1. die Strasse Troistorrents-Champéry,<br />

auf Gebiet der Gemeinden Monthey, Troistorrents, Val d'Illiez und<br />

Champéry ;<br />

2. die Strasse Sitten-L.es Haudères,<br />

auf Gebiet der Gemeinden Sitten, Vex, Hérémence, Saint-Martin und<br />

Evolène ;<br />

3. die Strasse Siders-Montana,<br />

auf Gebiet der Gemeinden Siders, Veyras, Venthône, Mollens, Randogne,<br />

Montana und Chermignon ;<br />

4. die Strasse Siders-Ayer,<br />

auf Gebiet der Gemeinden Siders, Chippis ,Chandolin, Saint-Luc, Vissoie<br />

und Ayer ;<br />

5. die Strasse Susten-Leukerbad,<br />

auf Gebiet der Gemeinden Leuk, Albinen, Inden und Leukerbad ; wird<br />

bis zur Vollen<strong>du</strong>ng der auszuführenden Arbeiten verlängert.<br />

So entworfen in der Staatsratssitzung vom 16. Oktober 1953.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

M. le député Vouilloz propose une prolongation de 5 ans.<br />

M. Anthamatten, Chef <strong>du</strong> Département des travaux publics,<br />

propose un minimum de 10 ans.<br />

M. le député Vouilloz se rallie à ce point de vue, de même<br />

que la Haute Assemblée.<br />

Le décret est voté en première et seconde lecture sans opposition.<br />

Examen <strong>du</strong> projet de décret concernant la correction <strong>du</strong> torrent<br />

de la Monderèche sur le territoire de la commune de Sierre.<br />

Rapportent : MM. les députés Basile Zuchuat et Victor Andereggen.<br />

MESSAGE<br />

concernant la correction <strong>du</strong> torrent de la Monderèche,<br />

sur le territoire de la commune de Sierre<br />

Sion, le 16 octobre 1953.<br />

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />

au<br />

GRAND CONSEIL<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les députés,<br />

Nous avons l'honneur de vous soumettre un projet de décret concernant la<br />

correction de la Monderèche sur le territoire de la commune de Sierre, dans la<br />

section comprise entre Muraz-Villa.<br />

20


Les eaux que débite la Monderèche à Venthône proviennent à l'origine des<br />

névés <strong>du</strong> Tothorn, dont elles s'écoulent pour former la Boverèche ; ce cours d'eau<br />

reçoit en amont de Mollens le débit tributaire <strong>du</strong> torrent <strong>du</strong> Tzatelard venu de<br />

Pépinet. A partir <strong>du</strong> village de Mollens, la Boverèche change de nom en se<br />

scindant en deux ; elle devient la Sinièze d'une part et la Monderèche de l'autre.<br />

De ce point de division, la Monderèche se dirige vers le sud en direction <strong>du</strong><br />

hameau <strong>du</strong> Moulin en bor<strong>du</strong>re de vergers que ses eaux arrosent, entaille ensuite<br />

une dépression étroite et rapide dans le vignoble et les prés qui alternent leurs<br />

parchets venant, toujours plus, étrangler les berges ; le torrent s'aère un peu avant<br />

d'aboutir sur le plateau de Muraz où ses eaux actionnaient, il y a quelques années<br />

encore, la turbine d'un moulin. En quittant la lèvre inférieure de la terrasse de<br />

Muraz, la Monderèche habillée de maçonneries construites par la commune de<br />

Sierre sous la juridiction d'anciennes lois sur les eaux, traverse de façon dissimulée<br />

le bourg de Sierre et s'en va rejoindre le canal <strong>du</strong> Devin vers la côte 530.<br />

Les terrains qui supportent et encadrent le ht de la Monderèche sont constitués<br />

par des matériaux d'anciens éboulements et par des alluvions de provenance<br />

morainique. Des blocs isolés et parsemés constituent des noyaux de résistance<br />

à l'érosion des eaux qui fixent le lit <strong>du</strong> torrent en formant seuils ou éperons<br />

naturels.<br />

Le bassin versant de la Monderèche s'étend sur 4 km. 2 dont 2 situés en<br />

amont <strong>du</strong> point le plus bas de la correction projetée ; la longueur de son cours<br />

est de 3 km. ; le débit liquide spécifique maximum est de 0,6 m 3 /sec. par km 2 ,<br />

imposant au torrent un débit pointe de 2,4 mVsec.<br />

Ce torrent est endigué parjes travaux successifs des entreprenants propriétaires<br />

bordiers qui ont toujours plus éten<strong>du</strong> leurs cultures sur les pentes <strong>du</strong> torrent.<br />

Jugulé par des murs-digues, hérissé de plantes arborescentes, le torrent<br />

fut obligé de suivre un Ht imposé. Ces ouvrages de défense ne répondent plus à<br />

ce que l'on pourrait attendre d'une protection efficace pour éviter les érosions.<br />

L'administration communale de Sierre, désireuse de créer une voie d'accès<br />

au nord de Muraz, se voit dans l'obligation d'emprunter le cours <strong>du</strong> torrent pour<br />

permettre la réalisation de cette œuvre.<br />

Dans ce but, la correction prévoit la création d'un chenal maçonné constitué<br />

en béton et en maçonnerie, sur une longueur de 130 m. environ. La partie supérieure<br />

de ce chenal sera recouverte par une dalle en béton armé. La superstructure<br />

(dalle) ainsi que les terrassements nécessaires à l'établissement de la route<br />

projetée ne sont pas compris dans le devis estimatif des travaux et seront entièrement<br />

à la charge de la commune de Sierre. Ces travaux ne bénéficieront donc<br />

pas de la subvention prévue par la loi sur les cours d'eau.<br />

Dans la partie aval de Muraz, où la Monderèche se dirige sur le hameau<br />

de Villa, des seuils transversaux de fixation ont déjà été créés sur la base d'un<br />

décret précédent prévoyant la correction de la Monderèche et <strong>du</strong> Bras-Noir. Les<br />

travaux que nous projetons sont donc à considérer comme complément de ces<br />

ouvrages de stabilisation et sont prévus de la façon suivante.<br />

Etablissement de seuils transversaux en maçonnerie avec quelques mursdigues<br />

nécessités par la protection des rives contre l'érosion et s'échelonnant<br />

depuis l'aval immédiat de Muraz jusqu'à la partie couverte de la Monderèche au<br />

lieudit : « Champ de foire ».<br />

Le devis estimatif de ces travaux, essentiellement pour la correction <strong>du</strong> torrent,<br />

s'élève à Fr. 80,000.-.<br />

Nous nous permettons d'insister sur la nécessité de cette correction et vous<br />

proposons d'allouer pour l'exécution de ce travail la subvention de 25 % des<br />

dépenses effectives selon la loi sur les cours d'eau <strong>du</strong> 6 juillet 1932.<br />

21


Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les Députés,<br />

pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous recommander<br />

avec nous à la Protection divine.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

BOTSCHAFT<br />

betreffend die Verbauung der Monderèche,<br />

auf Gebiet der Gemeinde Siders<br />

DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />

an den<br />

GROSSEN RAT<br />

Herr Präsident,<br />

Herren Abgeordnete,<br />

Wir beehren uns, Ihnen einen Dekretsentwurf betreffend die Verbauung der<br />

Monderèche, auf Gebiet der Gemeinde Siders, in Abschnitt Muraz-Villa, zur<br />

Genehmigung zu unterbreiten.<br />

Die Abflussmenge, welche die Monderèche in Venthône aufweist, fliesst von<br />

den Firnen des Tothorns und bildet vorerst die Boverèche ; dieser Wasserlauf<br />

erhält oberhalb Mollens den Zufluss der Tzatelard, welche vom Pépinet<br />

herkommt. Von Mollens an ändert die Boverèche ihren Namen, indem sie sich<br />

teilt : aus ihr entsteht die Sinièze einerseits und die Monderèche anderseits.<br />

Von diesem Trennpunkt an fliesst die Monderèche in südlicher Richtung<br />

gegen den Weiler Moulin hin, an Obstgärten vorbei, zu deren Bewässerung ihr<br />

Wasser benutzt wird, rinnt dann <strong>du</strong>rch eine enge und steile Vertiefung dem<br />

benachbarten, sich immer wieder ablösenden Rebgelände und Wiesenland<br />

hinunter, die die Uferböschungen immer mehr und mehr einschnüren. Der Bach<br />

entzieht sich seiner Einklüftung kurz vor seinem Auslaufen in die Ebene von<br />

Muraz, wo er, vor einigen Jahren noch, ein Mühlrad trieb. Die untere Lippe<br />

der Terrasse von Muraz verlassend, <strong>du</strong>rchfliesst die Monderèche in einem<br />

ausgemauerten Bachbett, das von der Gemeinde Siders unter der Gerichtsbarkeit<br />

der früheren Gesetze über die Wasserläufe erstellt wurde, unsichtbar den Flecken<br />

von Siders, um sich alsdann auf der Kote 530 mit dem Kanal von Devin zu<br />

vereinigen.<br />

Der Baugrund, welcher das Bett des Monderèche trägt und einrahmt, besteht<br />

aus alten Schutt- und Geröllmassen sowie aus Moränenanschwemmaterial.<br />

Alleinstehende und zerstreute Steinblöcke stellen der Erosionskraft des Wassers<br />

kräftigen Widerstand entgegen und bestimmen weitgehend den Flusslauf, indem<br />

sie natürliche Schwellen und Sporne bilden.<br />

Das Einzugsgebiet der Monderèche hat eine Fläche von 4 km. 2, wovon sich<br />

zwei oberhalb des untersten Punktes der projektierten Verbauung befinden ; die<br />

Länge ihres Laufes beträgt 3 km ; die höchste spezifische flüssige Abflussmenge<br />

beträgt 0,6 mVsec pro km 2 , was einer flüssigen Abflussmenge von 2,4 m 3 /sec<br />

gleichkommt.<br />

Dieser Bach wurde von den angrenzenden Grundeigentümern nach und<br />

nach eingedämmt ; auf diese Weise konnten sie ihre Kulturen an den Abhängen<br />

des Wildbaches immer mehr ausdehnen. Eingeschnürt <strong>du</strong>rch die Mauerdämme,<br />

eingezwängt <strong>du</strong>rch staudenartige Pflanzen, wurde der Bach gezwungen, das<br />

festgelegte Bachbett zu <strong>du</strong>rchfliessen. Diese Schutzbauten stellen nun nicht mehr<br />

22


das dar, was man von einem wirksamen Schutz gegen Erosionen erwarten sollte.<br />

Die Gemeindeverwaltung von Siders, welche nördlich von Muraz die<br />

Erstellung einer Zufahrtsstrasse vorsieht, sieht sich veranlasst, den Flusslauf<br />

dieses Baches zu benutzen, wenn sie diese Arbeiten ausfuhren will.<br />

In der Verbauung ist demnach die Erstellung einer gemauerten Rinne,<br />

welche aus Beton und Mauerwerk errichtet wird, auf einer Länge von ungefähr<br />

130 m, vorgesehen. Der obere Teil der Rinne würde mit einer Decke aus<br />

Eisenbeton zugedeckt. Der Oberbau (Decke) sowie die zur Erstellung der<br />

projektierten Strasse notwendigen Erdarbeiten sind im Kostenvoranschlag nicht<br />

einbegriffen und gehen vollständig zu Lasten der Gemeinde Siders. Diese<br />

Arbeiten kämen also nicht in den Genuss der gemäss Gesetz über die Wasserläufe<br />

vorgesehenen Subventionen.<br />

Im Abschnitt unterhalb von Muraz, wo die Monderèche gegen den Weiler<br />

Villa hinfliesst, wurden bereits auf Grund eines früheren Dekretes, welches die<br />

Verbauung der Monderèche und der Bras-Noir vorsah, querlaufende Befestigungsschwellen<br />

errichtet. Die Arbeiten, die wir projektieren, sind also als Ergänzung<br />

gedacht und sind wie folgt vorgesehen :<br />

Errichtung von Querschwellen in Mauerwerk mit einigen Mauerdämmen,<br />

welche notwendig sind für den Schutz der Ufer gegen die Erosion und die sich<br />

unmittelbar von Muraz bis zum zugedeckten Teil der Monderèche beim sog.<br />

Ort « Champ de foire » abstufen.<br />

Der Kostenvoranschlag dieser Arbeiten beläuft sich, ausschliesslich für die<br />

Verbauung des Baches, auf Fr. 80,000.—.<br />

Wir erlauben uns, die Hohe Versammlung auf die dringende Notwendigkeit<br />

dieser Arbeiten hinzuweisen und schlagen ihr die Annahme dieses Dekretes vor.<br />

Wir benützen diesen Anlass, um Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

die Versicherung unserer ehrfurchtsvollen Hochachtung zu erneuern und<br />

Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />

M. B. Zuchuat, rapporteur français.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

Rapport de la commission concernant la correction <strong>du</strong> torrent<br />

de la Monderèche, sur le territoire de la commune de Sierre<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, la commission<br />

désignée par le bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> est composée de M. Marcel<br />

Papilloud, président, de MM. Victor Andereggen, vice-président,<br />

Edouard Luisier, Alexandre Chanton et Basile Zuchuat.<br />

Elle a tenu séance à Sierre le 5 novembre 1953. MM. Edouard<br />

Luisier et Alex. Chanton étaient excusés et n'assistaient pas aux<br />

délibérations.<br />

M. Victor Andereggen et votre serviteur sont désignés comme<br />

rapporteurs.<br />

Les débats de la commission furent précédés d'une séance<br />

d'information à laquelle était représentée l'administration communale<br />

de Sierre par M. Elie Zwissig, président, et M. Dulex, direc-<br />

23


teur des services in<strong>du</strong>striels. Le Département des travaux publics<br />

avait délégué M. Favre, <strong>du</strong> service des eaux.<br />

Après avoir enten<strong>du</strong> un rapport très détaillé sur la correction<br />

<strong>du</strong> torrent de la Monderèche, qui commence au nord <strong>du</strong> village<br />

de Muraz et se termine à l'entrée de Villa, et après une visite<br />

sur les lieux, nous avons pu constater la nécessité de cette œuvre,<br />

tant au point de vue protection des propriétés qui bordent le lit<br />

actuel de la Monderèche qu'au point de vue de l'urbanisme.<br />

La commission au complet a tenu une nouvelle séance à Sion,<br />

le 11 novembre 1953.<br />

Elle a délibéré sur l'entrée en matière et sur les différents<br />

articles <strong>du</strong> projet de décret.<br />

Pour les motifs que nous venons de vous exposer et vu le<br />

message <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, la commission unanime vous propose<br />

l'entrée en matière.<br />

Hr. V. Andereggen, deutscher Berichterstatter.<br />

Bericht der Grossratskommission betreffend die Verbauung<br />

der Monderèche, auf Gebiet der Gemeinde Siders<br />

Diese Kommission wurde vom Bureau des Grossen Rates wie<br />

folgt zusammengesetzt :<br />

Herren Marcel Papilloud, Präsident<br />

Viktor Andereggen, Vize-Präsident<br />

Basile Zuchuat<br />

Edouard Luisier<br />

Alexandre Chanton<br />

Die Sitzung wurde am 5. November 1953 in Siders abgehalten.<br />

Die Herren Luisier und Chanton hatten sich entschuldigt und<br />

waren abwesend.<br />

Herr Basile Zuchuat und der Sprechende wurden als Berichterstatter<br />

bezeichnet.<br />

Den Verhandlungen ging eine Orientierungssitzung voran.<br />

Die Gemeinde Siders war <strong>du</strong>rch ihren Präsidenten, Herrn Elie<br />

Zwissig und Herrn F. Dulex, Direktor des städtischen Elektrizitätswerkes,<br />

vertreten.<br />

Das Baudepartement, Abteilung Wasseramt, hatte Herrn Antoine<br />

Favre, Techniker, delegiert.<br />

Nach einem eingehenden Bericht über die Verbauung der<br />

Monderèche, welche sich vom Eingang von Muraz bis eingangs<br />

Villa erstreckt, überzeugte sich die Kommission <strong>du</strong>rch eine Ortsbesichtigung<br />

von der Dringlichkeit dieser'Arbeiten, sei es in bezug<br />

auf den Schutz der angrenzenden Liegenschaften, sei es hinsichtlich<br />

Städtebau.<br />

24


Die Kommission fand sich dann vollzählig am 11. November<br />

1953 erneut zu einer Sitzung ein.<br />

Es wurde auf Eintreten der verschiedenen Artikel des Dekretsentwurfes<br />

beraten.<br />

In Anbetracht der oberwähnten Erläuterungen sowie auf<br />

Grund der Botschaft des Staatsrates schlägt die Kommission einstimmig<br />

vor, auf das Dekret einzutreten.<br />

L'entrée en matière est votée.<br />

PROJET DE DECRET<br />

concernant la correction <strong>du</strong> torrent de la Monderèche,<br />

sur le territoire de la commune de Sierre<br />

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />

En exécution de la loi _<strong>du</strong> 6 juillet 1932 sur les cours d'eau ;<br />

Vu la demande de la commune de Sierre ;<br />

Vu les plans et devis dressés par le Département des travaux publics et des<br />

forêts et approuvés par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

décrète :<br />

Article premier. — Les travaux de correction de la Monderèche, sur le territoire<br />

de la commune de Sierre" sont déclarés d'utilité publique.<br />

Art. 2. — Les frais de ces travaux sont évalués à Fr. 80,000.— et incombent<br />

à la commune de Sierre sur le territoire de laquelle ils seront exécutés.<br />

Art. 3. — L'<strong>Etat</strong> contribue à l'exécution de cette œuvre par une subvention<br />

de 25 % des dépenses effectives, conformément aux dispositions de l'art. 20<br />

de la loi précitée.<br />

Art. 4. — Le paiement de ce subside s'effectuera au fur et à mesure de<br />

l'avancement des travaux par annuités de Fr. 10,000.—, au maximum.<br />

Art. 5. — Les travaux seront exécutés sous la direction et la surveillance<br />

<strong>du</strong> Département des travaux publics et des forêts.<br />

Art. 6. — La commune de Sierre devra faire l'avance des parts contributives<br />

de l'<strong>Etat</strong> et de la Confédération.<br />

Art. 7. — Le présent décret n'étant pas d'une portée générale entre immédiatement<br />

en vigueur.<br />

Ainsi projeté en séance <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, à Sion, le 16 octobre 1953.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

DEKRETSENTWURF<br />

betreffend die Verbauung der Monderèche,<br />

auf Gebiet der Gemeinde Siders<br />

DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />

In Ausführung des Gesetzes vom 6. Juli 1932 über die Wasserläufe ;<br />

Eingesehen das Begehren der Gemeinde Siders ;<br />

25


Eingesehen die vom Baudepartement ausgearbeiteten und vom Staatsrat<br />

genehmigten Pläne und Kostenvoranschläge ;<br />

Auf Antrag des Staatsrates,<br />

beschliefsst :<br />

Erster Artikel. — Die Verbauungsarbeiten der Mondèreche, auf Gebiet der<br />

Gemeinde Siders, werden als Werk öffentlichen Nutzens erklärt.<br />

Art. 2. — Die Kosten dieser auf Fr. 80,000.— veranschlagten Arbeiten gehen<br />

zu Lasten der Gemeinde Siders, auf deren Gebiet sie ausgeführt werden.<br />

Art. 3. — Der Staat beteiligt sich an der Ausführung dieses Werkes, gemäss<br />

den Bestimmungen des Art. 20 vorgenannten Gesetzes, mit einer Beisteuer von<br />

25 % der wirklichen Ausgaben.<br />

Art. 4. — Die Auszahlung dieses Beitrages erfolgt unter Voraussetzung<br />

entsprechender Arbeitleistung in Jahresraten von höchstens Fr. 10,000.—.<br />

Art. 5. — Die Arbeiten stehen unter der Leitung und Aufsicht des Baudepartementes.<br />

Art. 6. — Die Gemeinde Siders hat für die Bundes- und Kantonsbeiträge<br />

die Vorschüsse zu leisten.<br />

Art. 7. — Gegenwärtiges Dekret tritt, weil nicht von allgemeiner Tragweite,<br />

sofort in Kraft.<br />

So entworfen in der Staatsratssitzung vom 16. Oktober 1953.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. BOTEN<br />

' A l'art. 4, M. le député G. Pqpraudin conteste l'opportunité<br />

d'une limitation à un maximum.<br />

M. le député Papilloud répond à cette intervention en «'opposant<br />

à cette proposition.<br />

M. le député P. Claivaz estime qu'il faut uniformiser la pratique<br />

dans le versement des subventions. Il appuie M. G. Perraudin.<br />

M. Anthamatten, Chef <strong>du</strong> Département des travaux publics,<br />

répond qu'on ne saurait être trop rigide. On doit laisser aux communes<br />

la latitude d'échelonner les travaux sur plusieurs années.<br />

Il accepte la suggestion Perraudin pour autant que les travaux<br />

soient achevés.<br />

Par 58 voix contre 34, la proposition Perraudin est repoussée.<br />

Le projet de décret est voté en premiers débats.<br />

La commission propose l'urgence.<br />

M. le député André Perraudin demande s'il n'y a pas contradiction<br />

entre la déclaration <strong>du</strong> Gouvernement et celle de la commission.<br />

Le représentant <strong>du</strong> Gouvernement, M. Anthamatten, fait valoir<br />

que les travaux sont en voie... d'achèvement.<br />

M. le député Broccard demande la modification de l'article 4<br />

pour la suppression de l'expression « au maximum ».<br />

26


M. le député C. Héritier émet des doutes sur l'exactitude <strong>du</strong><br />

nombre de voix.<br />

M. le Président M. Revaz proteste et déclare avoir autant confiance<br />

aux membres <strong>du</strong> bureau qu'à l'appréciation de M. le député<br />

C. Héritier.<br />

M. le député G. Perraudin appuie la proposition Broccard.<br />

M. le député Fux propose de renvoyer la seconde lecture à<br />

une iséance ou session ultérieure.<br />

M. le Chef <strong>du</strong> Département des travaux publics s'oppose au<br />

renvoi.<br />

M. le député Fux retire sa proposition.<br />

M. le député Travelletti appuie le Gouvernement à propos de<br />

la teneur de l'art. 4. Il ne faudrait pas aboutir à cette situation<br />

que l'<strong>Etat</strong> verse à une commune plus que le montant de la subvention<br />

totale.<br />

M. le député P. Claivaz propose de dire : « après l'achèvement<br />

des travaux, le montant de... ».<br />

M. le député L. Guntern trouve que l'on discute dans le vide,<br />

pour le cas particulier.<br />

M. le député G. Perraudin maintient sa proposition en ce sens<br />

que soit supprimée la mention « au maximum ».<br />

M. le Président Papilloud ne fait pas obstruction et l'expression<br />

est supprimée, vu que les travaux sont en voie d'achèvement.<br />

Il ne saurait être question de généraliser un tel procédé.<br />

M. le Président Anthamatten s'explique encore une fois et le<br />

décret est soumis au vote.<br />

Le décret est voté en seconds débats.<br />

II est passé à l'examen <strong>du</strong> projet de décret concernant la correction<br />

de l'Almagellerbach, sur le territoire de la commune de<br />

Saas-Almagell.<br />

Rapportent : MM. les députés Lucien Lathion et Hermann<br />

Biderbost.<br />

MESSAGE<br />

concernant la correction de l'Almagellerbach,<br />

sur le territoire de la commune de Saas-Almagell<br />

Sion, le 16 octobre 1953.<br />

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />

au<br />

GRAND CONSEIL<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les députés,<br />

Nous avons l'honneur de vous soumettre un projet de décret concernant la<br />

correction de l'Allmagellerbach, sur le territoire de la commune de Saas-Almagell.<br />

27


L'Almagellerbach prend sa source au pied <strong>du</strong> massif <strong>du</strong> Portjengrat, coule<br />

ensuite vers l'ouest pour se jeter dans la Viège au nord de Saas-Almagell.<br />

Dans la partie supérieure, le bassin est complètement dénudé. Il en résulte,<br />

lors des précipitations atmosphériques importantes, des crues subites provoquant<br />

dans la plaine des dégâts relativement grands soit à la route de Stalden à Saas-<br />

Almagell, soit aux prairies avoisinantes.<br />

La cause <strong>du</strong> débordement provient surtout <strong>du</strong> fait que le torrent fait un<br />

coude assez brusque à - l'endroit où il rejoint la route et de ce fait, pendant les<br />

crues lorsqu'il charrie des matériaux, ceux-ci ont tendance à s'arrêter dans cette<br />

courbe provoquant ainsi un exhaussement <strong>du</strong> lit et ensuite un débordement des<br />

eaux.<br />

Le 21 juillet 1953, à 11 h. 30, une débâcle causée par la rupture de la<br />

moraine retenant un petit lac d'alpage, a provoqué une inondation au nord et<br />

au sud de la route de Saas-Almagell, sur une largeur d'environ 300 mètres; formant<br />

un cône de déjection qui s étendait depuis la base des rochers jusqu'à la<br />

Viège.<br />

Nous avons étudié la correction <strong>du</strong> torrent et dans ce but, nous avons prévu,<br />

sur la rive gauche, une digue composée <strong>du</strong> côté intérieur d'une maçonnerie<br />

brute à pierre sèche constituée surtout de gros blocs, tandis que <strong>du</strong> côté extérieur<br />

nous avons prévu un remblayage avec des matériaux plus fins, afin de<br />

rendre la digue étanche.<br />

Cette solution, qui est la plus économique, présente en outre l'avantage de<br />

la plus grande sécurité.<br />

Le montant de ces travaux s'élève à Fr. 60,000.—.<br />

Nous nous permettons donc de vous demander l'apport de votre aide et<br />

vous recommandons l'acceptation <strong>du</strong> projet de décret.<br />

Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les Députés,<br />

pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous recommander<br />

avec nous à la Protection divine.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

BOTSCHAFT<br />

betreffend die Verbauung des Almagellerbaches,<br />

auf Gebiet der Gemeinde Saas-Almagell<br />

DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />

an den<br />

GROSSEN RAT<br />

Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

Wir beehren uns, Ihnen einen Dekretsentwurf betreffend die Verbauung<br />

des Almagellerbaches, auf Gebiet der Gemeinde Saas-Almagell, zur Genehmigung<br />

zu unterbreiten.<br />

Der Almagellerbach hat seine Quelle am Fusse des Portjegratmassivs, fliesst<br />

in westlicher Richtung und ergiesst sich alsdann nördlich von Saas-Almagell<br />

in die Vispe.<br />

Im oberen Teil ist das Becken vollständig kahl. Daraus ergibt sich, dass<br />

bei grösseren atmosphärischen Niederschlägen der Bach anschwillt und in der<br />

Talebene verhältnismässig grosse Schäden anrichtet, sei es an der Strasse Stalden<br />

- Saas-Almagell, sei es an den angrenzenden Weiden.<br />

28


Die Ursache dieser Ueberschwemmungen rührt daher, dass der Bach an<br />

der Stelle, wo er an der Strasse vorbeiführt, einen jähen Bogen macht und die<br />

Tendenz hat, das während des Hochwassers mitgeführte Material in dieser Kurve<br />

anzutragen und das Bachbett zu erhöhen und da<strong>du</strong>rch über das Ufer zu treten.<br />

Am 21. Juli 1953, um 11.30 Uhr hat der Zusammenbruch, einer Moräne,<br />

die einen kleinen Alpsee festhielt, nördlich und südlich der Strasse von Saas-<br />

Almagell, auf einer Breite von ungefähr 300 m. eine Ueberschwemmung hervorgerufen<br />

und dabei einen Schuttkegel gebildet, welcher sich vom Fusse des Felsens<br />

bis zur Vispe ausdehnte.<br />

Wir haben die Verbauung dieses Baches einem Studium unterzogen und<br />

haben dabei auf dem linken Ufer die Erstellung eines Dammes vorgesehen, bestehend<br />

innerseits aus einem groben Trockenmauerwerk und ausserseits aus<br />

einer Aufschüttung mit feinem Material, um so den Damm wasserdicht zu machen.<br />

• Diese Lösung, welche wirtschaftlich sehr günstig ist, bietet auch die grösstmöglichste<br />

Sicherheit.<br />

Die Kosten dieser Arbeiten belaufen sich auf Fr. 60,000.—.<br />

Wir möchten Sie also ersuchen, Ihre Hilfeleistung zu gewähren und diesen<br />

'Dekretsentwurf zu genehmigen.<br />

Wir benützen diesen Anlass, um Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

die Versicherung unserer ehrfurchtsvollen Hochachtung zu erneuern und<br />

Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />

M. L. Lathion, rapporteur français.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

Rapport sur le projet de décret concernant la correction<br />

<strong>du</strong> torrent de Saas-Almagell<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, la commission<br />

chargée de rapporter sur ledit décret est composée de MM. les<br />

députés Hermann Biderbost, président, Emile Torrent, vice-président,<br />

Alphonse Torrent, Joseph Ro<strong>du</strong>it et Lucien Lathion. Ont été<br />

désignés comme rapporteurs : M. Biderbost, président, et votre<br />

serviteur.<br />

Elle s'est ren<strong>du</strong>e sur les lieux le 30 octobre écoulé ; l'accompagnaient<br />

M. Favre, représentant le Département des travaux<br />

publics, et M. le président de la commune de Saas-Almagell.<br />

M. FavTe fit l'exposé de la situation. L'Almagellerbach est un<br />

petit torrent aux eaux non limoneuses ; son lit est le roc mis à nu<br />

sur tout le parcours. Ses eaux s'échappaient d'un petit lac retenu<br />

par un barrage morainique. La rupture de ce barrage a causé<br />

l'inondation <strong>du</strong> 21 juillet 1953 ; aujourd'hui tout est nettoyé et<br />

tout danger paraît écarté pour l'avenir.<br />

Le Département des travaux publics intervint immédiatement<br />

pour déblayer la route et rouvrir un lit au torrent, ce qui a déjà<br />

occasionile de grosses dépensée.<br />

29


Après cet exposé, des membres de la commission firent l'observation<br />

suivante : N'aurait-il pas mieux valu ouvrir au torrent<br />

un lit en ligne droite <strong>du</strong> pied <strong>du</strong> mont au passage sous route,<br />

ce qui serait la continuation directe <strong>du</strong> cours d'eau dévalant la<br />

pente ? Ce faisant, plus de coude (cause <strong>du</strong> débordement suivant<br />

le message), la longueur <strong>du</strong> lit serait de beaucoup diminuée et<br />

on aurait évité que le torrent longe la route sur environ 80 à<br />

100 mètres.<br />

M. le Président de Saas-Almagell intervient pour s'opposer à<br />

cette proposition, prétextant que les terrains sur lesquels coulaient<br />

et coulent actuellement les eaux sont propriété communale,<br />

tandis qu'avec la correction proposée il faudrait sacrifier des propriétés<br />

privées, prés et jardins, si précieux chez eux.<br />

Dans une séance qui suivit, la commission, tout en retenant<br />

les observations faites sur place relatives à la direction à donner<br />

au torrent, retient les observations de M. le président d'Almagell,<br />

reconnaît la valeur <strong>du</strong> terrain cultivable sur le territoire de cette<br />

commune à surface utile si ré<strong>du</strong>ite.<br />

Considérant, d'autre part, l'assurance donnée par le représentant<br />

<strong>du</strong> département, qu'à vue humaine pareil événement n'est<br />

plus à craindre, la commission, malgré l'unanimité pour le redressement<br />

<strong>du</strong> cours, ne s'oppose pas à l'entrée en matière.<br />

Hr. Biderbost, deutscher Berichterstatter.<br />

Bericht der Kommission betreffend die Verbauung<br />

des Almagellerbaches auf Gebiet der Gemeinde Saas-Almagell<br />

Die Kommission bestehend aus den Herren : Emile Torrent,<br />

Vize-Präsident, Alphonse Torrent, Joseph Ro<strong>du</strong>it, Lucien Lathion<br />

und dem Sprechenden, von denen die letztgenannten mit der<br />

Berichterstattung beauftragt wurden, nahm am 30. Oktober 1953<br />

eine Besichtigung dieses Projektes vor.<br />

Herr Favre, Adjunkt des kantonalen Wasserwirtschaftsamtes<br />

begleitete und orientierte uns an Hand der Pläne und des Kostenvoranschlages<br />

eingehend über die bereits ausgeführten und noch<br />

auszuführenden Arbeiten. Auch Herr Gemeindepräsident Anthamatten<br />

gab uns über die Stellungnahme der Gemeindeverwaltung<br />

von Saas-Almagell den gewünschten Aufschluss.<br />

Wie Sie der Botschaft des Staatsrates entnehmen können, wird<br />

diese Verbauung besonders <strong>du</strong>rch die Ueberschwemmung vom<br />

21. Juli 1953 zur dringenden Notwendigkeit. Der Bach verliess<br />

damals infolge Ausbruch eines Alpsees sein Bett, wälzte Steine<br />

und Geröll <strong>du</strong>rch die schönsten Wiesen der Gemeinde, verschüttete<br />

die Strasse nach Saas-Grund und ergoss sich dann in die Vispe.<br />

30


Schon der Umstand, dass Saas-Almagell mitten im Hochsommer<br />

von jedem Verkehr vollständig abgeschnitten war, bedingte,<br />

dass sofort ein Bachbett ausgebaggert und der wilde Bergbach<br />

wieder eingedämmt, die Strasse geräumt und der Verkehr möglichst<br />

unverzüglich wieder hergestellt wurde. Das rasche Vorgehen<br />

des kantonalen Wasserwirtschaftsamtes und der Gemeindeverwaltung<br />

von Saas-Almagell verdient auch unserseits Anerkennung und<br />

Dank. Trotzdem kann es die Kommission nicht unterlassen, hier<br />

eine Kritik anzubringen. Wir hätten es sehr begrüsst, wenn vom<br />

Fusse des Felsens, wo der Bach das Tal erreicht, bis zur Strassenbrücke,<br />

in gerader Linie, ein vollständig neues Bachbett erstellt<br />

worden wäre. Dies hätte damals keine bedeutende Mehrkosten<br />

verursacht, wohl aber eine ziemliche Fläche Kulturboden erschlossen,<br />

der in Saas-Almagell rar und sehr begehrt ist. Ferner wäre<br />

der jähe Bogen, den die Botschaft des Staatsrates erwähnt, weggefallen<br />

und mit ihm eine gefährliche Stelle für eine neue Ueberschwemmung.<br />

Wie wir den Ausführungen von Herrn Gemeindepräsident Anthamatten<br />

entnehmen konnten, verlangte die Gemeindeverwaltung<br />

ausdrücklich die Wiederherstellung des alten Bachbettes, um langwierigen<br />

Schwierigkeiten, "die man <strong>du</strong>rch die Verschiebung des<br />

Bachbettes befürchtete, aus dem Wege zu gehen. Die Kommission<br />

hätte es sehr begrüsst, wenn die eidgenössischen und kantonalen<br />

Instanzen, die sich mit diesem Projekte befassten, die Schwierigkeiten<br />

nicht gescheut und diese Katastrophe zu einer einwandfreien<br />

Korrektion des Bachbettes benützt hätte. Es muss noch beigefügt<br />

werden, dass auch die Strassenbrücke, welche über diesen Wildbach<br />

führt, einem starken Anschwellen des Baches nicht Rechnung<br />

trägt, denn sie gleicht mehr einer Staumauer, als einem<br />

Durchlass. Im Projekt ist auch der Umbau dieser Brücke vorgesehen.<br />

Nachdem mindestens : /4 der vorgesehenen Korrektion aus den<br />

eingangs erwähnten Gründen unverzüglich ausgeführt werden<br />

mussten und die Erstellung eines vollständig neuen Bachbettes<br />

heute grosse Mehrauslagen verursachen würde, überdies sich die<br />

Gemeindeverwaltung von Saas-Almagell einer nachträglichen Aenderung<br />

des Bachbettes mit allen ihr rechtlich zur Verfügung stehenden<br />

Mitteln widersetzen würde, kam die Kommission einstimmig<br />

zum Beschlüsse, Ihnen Eintreten auf das Dekret zu beantragen.<br />

L'entrée en matière est admise.<br />

31


PROJET DE DECRET<br />

concernant la correction de l'Almagellerbach,<br />

sur le territoire de la commune de Saas-Almagell<br />

LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />

En exécution de la loi <strong>du</strong> 6 juillet 1932 sur les cours d'eau ;<br />

Vu la demande de la commune de Saas-Almagell ;<br />

Vu les plans et devis dressés par le Département des travaux publics et<br />

des forêts et approuvés par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

décrète :<br />

Article premier. — Les travaux de correction de l'Almagellerbach, sur le<br />

territoire de la commune de Saas-Almagell, sont déclarés d'utilité publique.<br />

Art. 2. — Les frais de ces travaux sont évalués à Fr. 60,000.— et incombent<br />

à la commune de Saas-Almagell sur le territoire de laquelle ils seront exécutés.<br />

Art. 3. — L'<strong>Etat</strong> contribue à l'exécution de cette œuvre par une subvention<br />

de 25 % des dépenses effectives, conformément aux dispositions de l'art. 20 de<br />

la loi précitée.<br />

Art. 4. — Le paiement de ce subside s'effectuera au fur et à mesure de<br />

l'avancement des travaux par annuités de Fr. 8500.— au maximum.<br />

Art. 5. — Les travaux seront exécutés sous la direction et la surveillance <strong>du</strong><br />

Département des travaux publics et des forêts.<br />

Art. 6. — La commune de Saas-Almagell devra faire l'avance des parts contributives<br />

de l'<strong>Etat</strong> et de la Confédération.<br />

Art. 7. — Le présent décret n'étant pas d'une portée générale entre immédiatement<br />

en vigueur.<br />

Ainsi projeté en séance <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, à Sion le 16 octobre 1953.<br />

DEKRETSENTWURF<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

betreffend die Verbauung des Almagellerbaches,<br />

auf Gebiet der Gemeinde Saas-Almagell<br />

DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />

In Ausführung des Gesetzes vom 6. Juli 1932 über die Wasserläufe ;<br />

Eingesehen das Begehren der Gemeinde Saas-Almagell ;<br />

Eingesehen die vom Baudepartement ausgearbeiteten und vom Staatsrat<br />

genehmigten Pläne und Kostenvoranschläge ;<br />

Auf Antrag des Staatsrates,<br />

beschliesst :<br />

Erster Artikel. — Die Korrektionsarbeiten des Almagellerbaches, auf Gebiet<br />

der Gemeinde Saas-Almagell, werden als Werk öffentlichen Nutzens erklärt.<br />

Art. 2. — Die Kosten dieser auf Fr. 60,000.— veranschlagten Arbeiten gehen<br />

zu Lasten der Gemeinde Saas-Almagell, auf deren Gebiet sie ausgeführt werden.<br />

32


Art. 3. — Der Staat beteiligt sich an der Ausführung dieses Werkes mit<br />

einer Beisteuer von 25 % der wirklichen Ausgaben, gemäss den Bestimmungen<br />

des Art. 20 vorgenannten Gesetzes.<br />

Art. 4. — Die Auszahlung dieses Beitrages erfolgt unter Voraussetzung entsprechender<br />

Arbeitsleistung in Jahresraten von höchstens Fr. 8500.—.<br />

Art. 5. — Die Arbeiten stehen unter der Leitung und Aufsicht des Baudepart<br />

ementes.<br />

Art. 6. — Die Gemeinde Saas-Almagell hat die Vorschüsse für die Bundesund<br />

Kantonsbeiträge zu leisten.<br />

Art. 7. — Gegenwärtiges Dekret tritt, weil nicht von allegmeiner Tragweite,<br />

sofort in Kraft.<br />

So entworfen in der Staatsratssitzung vom 16. Oktober 1953.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. BOTEN<br />

M. le député Copt demande des explications au sujet de<br />

l'annuité prévue dans le décret.<br />

M. le député Ed. Morand demande que l'on dise si les travaux<br />

sont ou non en voie d'exécution...<br />

M. le Chef <strong>du</strong> département Anthamatten répond que certains<br />

travaux sont commencés.<br />

Pour répondre à M. le député Copt sur le montant de l'annuité,<br />

il admet de le mettre à 7500 fr.<br />

Le décret est voté en premiers débats sans opposition.<br />

M. le député Biderbost, président de la commission, demande<br />

l'urgence.<br />

M. le député André Perraudin propose de verser les subsides<br />

en une seule fois à la fin des travaux.<br />

M. le député Bumann propose de laisser le montant de<br />

Fr. 8500.—.<br />

Sur explication de M. le Chef <strong>du</strong> département, M. le député<br />

André Perraudin retire sa proposition.<br />

M. le député Bumann retire également la sienne.<br />

Le décret est voté en seconds débats.<br />

Examen <strong>du</strong> projet de décret modifiant celui <strong>du</strong> 13 mai 1944<br />

concernant la participation financière de l'<strong>Etat</strong> à l'établissement<br />

d'hôpitaux, de cliniques et d'infirmeries de district et d'arrondissement.<br />

Rapportent : MM. les députés Victor Ruppen et Alois<br />

Gertschen.<br />

33


MESSAGE<br />

accompagnant le projet de décret modifiant celui <strong>du</strong> 13 mai<br />

1944 concernant la participation financière de l'<strong>Etat</strong> à l'établissement<br />

d'hôpitaux, de cliniques et d'infirmeries de district<br />

et d'arrondissement<br />

Sion, le 9 octobre 1953.<br />

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />

au<br />

GRAND CONSEIL<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les députés,<br />

Le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, par décret <strong>du</strong> 20 novembre 1913, a fixé à Fr. 20,000.— le<br />

crédit maximum à porter annuellement au budget comme contribution aux frais<br />

de construction et de première installation des hôpitaux, de cliniques et d'infirmeries<br />

de district et d'arrondissement.<br />

Par décret provisoire <strong>du</strong> 13 mai 1944, l'article premier, alinéa 2 <strong>du</strong> décret<br />

<strong>du</strong> 20 novembre 1913 fut modifié et ce crédit porté au maximum à Fr. 50,000.—<br />

pour une <strong>du</strong>rée de dix ans.<br />

De 1945 à 1949 inclusivement, le montant budgeté et payé a été de<br />

Fr. 50,000.— conformément au décret.<br />

Lorsqu'en 1950 a été étudié le versement de subventions pour la construction<br />

des derniers bâtiments, il a été constaté que si le montant prévu annuellement<br />

au budget était de Fr. 50,000.— les sommes <strong>du</strong>es ne seraient versées dans<br />

leur ensemble que dans une quinzaine d'années. Cette notion impliquait que<br />

<strong>du</strong>rant ce temps aucune construction ou transformation nouvelle ne serait envisagée<br />

et que l'<strong>Etat</strong> se refuserait à participer aux frais de nouveaux établissements.<br />

En 1951, par suite des travaux entrepris à Sion et à Viège, il a fallu prévoir<br />

une augmentation de la somme budgetée. C'est ainsi qu'à côté <strong>du</strong> crédit ordinaire<br />

ramené à Fr. 30,000.— il avait été porté un supplément extraordinaire de<br />

Fr. 143,500.-.<br />

En 1952, le budget et le compte ont comporté le versement de Fr. 143,500.—.<br />

Enfin, pour l'année en cours, la participation de l'<strong>Etat</strong> a été de Fr. 150,000.—<br />

et le projet de budget pour 1954 prévoit la même somme. Celle-ci sera encore<br />

nécessaire <strong>du</strong>rant quelques années, vu que le solde des engagements <strong>du</strong>s à ce<br />

jour se monte à Fr. 675,742.15, répartis comme suit :<br />

Hôpital régional de Sion Fr. 279,324.35<br />

Hôpital de Viège Fr. 360,361.80<br />

Préventorium Clairval, Finhaut Fr. 36,056.—<br />

Il y aura lieu de tenir compte d'autre part des agrandissements prévus à<br />

Brigue et à Sierre.<br />

Cette participation annuelle de Fr. 150,000.— s'avère nécessaire et notre<br />

canton peut être déjà trop heureux de n'avoir pas à subsidier, pour l'instant <strong>du</strong><br />

moins, les comptes d'exploitation de nos établissements hospitaliers, ce qui est<br />

actuellement le cas dans la quasi totalité de nos cantons confédérés. L'effort que<br />

nous faisons en <strong>Valais</strong> pour la lutte contre les maladies, pour les soins aux malades,<br />

est très faible en proportion des réalisations d'autres cantons. Nos établissements<br />

hospitaliers ont besoin et ceci le plus rapidement possible des sommes<br />

qui leur sont promises.<br />

34


Il s'impose cependant de régulariser la situation <strong>du</strong> point de vue légal car<br />

aux termes des décrets en vigueur c'est une somme de Fr. 50,000.— au maximum<br />

qui devrait figurer au budget.<br />

Du point de vue pratique aussi, pour la stabilité <strong>du</strong> budget et pour que les<br />

administrations ayant des projets en portefeuille sachent à quoi s'en tenir et sur<br />

quel crédit elles peuvent compter, il est nécessaire de s'en tenir à des dispositions<br />

légales précises.<br />

Nous osons espérer que les membres de la Haute Assemblée accorderont à<br />

ce projet une attention bienveillante.<br />

Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les Députés,<br />

pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous recommander<br />

avec nous à la Protection divine.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

BOTSCHAFT<br />

zum Dekrets-Entwurf betreffend die Abänderung des Dekretes<br />

vom 13. Mai 1944 über die finanzielle Beteiligung des Staates<br />

an der Errichtung von Spitälern, Kliniken und Krankenhäusern<br />

der Bezirke und Kreise<br />

Sitten, den 9. Oktober 1953.<br />

DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />

an den<br />

GROSSEN RAT<br />

Herr Präsident,<br />

Herren Grossräte,<br />

Der Grosse Rat hat mit Dekret vom 20. November 1913 den alljährlich im<br />

Voranschlag vorzusehenden Kredit als Beitrag an die Kosten des Baues und der<br />

erstmaligen Einrichtung der Spitäler, Kliniken und Krankenhäuser der Bezirke<br />

und Kreise auf höchstens Fr. 20,000.— festgesetzt.<br />

Der Artikel 1. Abs. 2 des Dekretes vom 20. November 1913 wurde <strong>du</strong>rch<br />

das provisorische Dekret vom 13. Mai 1944 abgeändert und der Kredit auf<br />

höchstens Fr. 50,000- für 10 Jahre erhöht.<br />

Von 1945 bis 1949 inbegriffen, wurden gemäss Dekret jeweilen Fr. 50,000.—<br />

in den Voranschlag aufgenommen und ausbezahlt.<br />

Als im Jahre 1950 die Ausrichtung des Beitrages an die zuletzt ausgeführten<br />

Arbeiten einer näheren Prüfung unterzogen wurde, musste fesgestellt werden,<br />

dass mit einem jährlichen Kredit von Fr. 50,000.— die geschuldeten Beträge erst<br />

innert 15 Jahren ausbezahlt werden könnten. Die Folge davon wäre, dass während<br />

dieser Zeit kein Neubau oder Umbau in Aussicht genommen und der Staat<br />

einen Beitrag an die Kosten von neuen Anstalten verweigern würde.<br />

Im Jahre 1951 wurden an den Spitälern in Sitten und Visp Arbeiten<br />

ausgeführt und es musste eine Erhöhung des veranschlagten Betrages vorgesehen<br />

werden. So wurde neben dem auf Fr. 30,000.— re<strong>du</strong>zierten ordentlichen Beitrag<br />

ein ausserordentlicher Beitrag von Fr. 143,500.— vorgesehen.<br />

Im Jahre 1952 wurden Fr. 143,500.— in den Voranschlag aufgenommen und<br />

ausbezahlt.<br />

35


Für das laufende Jahr betrug die finanzielle Beteiligung des Staates<br />

Fr. 150,000.— und der Voranschlag für 1954 sieht den gleichen Beitrag vor.<br />

Dieser Betrag wird noch für einige Jahre benötigt, da die bis heute geschuldeten<br />

Beiträge sich noch auf Fr. 675,742,15, belaufen. Diese verteilen sich wie folgt :<br />

Spital Sitten Fr. 279,324.35<br />

Spital Visp 360,361.80<br />

Präventorium Clairval, Finhaut 36,056.—<br />

Es wird noch der in Aussicht genommenen Vergrösserung der Spitäler in<br />

Brig und Siders Rechnung getragen werden müssen.<br />

Ein jährlicher Beitrag von Fr. 150,000.— erweist sich als notwendig. Unser<br />

Kanton kann sich mehr als glücklich schätzen, dass er, wenigstens bis heute,<br />

nicht noch an die Betriebskosten unserer Heilanstalten beizutragen hatte, was fast<br />

in allen Kantonen der Fall ist. Die Leistungen unseres Kantons für die<br />

Bekämpfung der Krankheiten und für die Krankenpflege nehmen sich gegenüber<br />

denjenigen der andern Kantone sehr bescheiden aus. Unsere Heilanstalten<br />

benötigen die ihnen in Aussicht gestellten Beträge so rasch wie möglich.<br />

Die Lage muss jedoch gesetzlich geregelt werden, denn laut den in Kraft<br />

stehenden Dekreten sollte jeweilen ein Höchstbetrag von Fr. 50,000.— in den<br />

Voranschlag aufgenommen werden.<br />

Man muss sich aber auch in praktischer Hinsicht an genaue gesetzliche<br />

Bestimmungen halten können, damit die Verwaltungen, die Arbeiten auszuführen<br />

beabsichtigen, wissen, woran sie sind und auf welche Beiträge sie zählen können.<br />

Wir hoffen, die hohe Versammlung werde diesem Dekrets-Entwurf ein<br />

wohlwollendes Verständnis entgegenbringen.<br />

Wir benützen diesen Anlass, um ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

die Versicherung unserer ehrfurchtsvollen Hochachtung zu erneuern und<br />

Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />

M. V. Ruppen, rapporteur français.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

Monsieur le President et Messieurs, la commission <strong>du</strong> projet<br />

de décret modifiant celui de mai 1944 concernant la participation<br />

financière de l'<strong>Etat</strong> à l'établissement d'hôpitaux, de cliniques<br />

et d'infirmeries de district et d'arrondissement s'est réunie le 16<br />

novembre en présence <strong>du</strong> Chef <strong>du</strong> Département de l'hygiène publique,<br />

M. le Dr Schnyder, et <strong>du</strong> Chef de service, M. le Dr Calpini.<br />

Elle était composée de MM. les députés Broccard, président,<br />

Gertschen, vice-président et rapporteur, Stoffel, Burdevet et Ruppen,<br />

rapporteur.<br />

La commission a pris connaissance des projets adoptés déjà<br />

et dont le solde des subventions cantonales à verser s'élève à<br />

Fr. 675,742.15.<br />

La commission a pris également connaissance des projets<br />

en cours dont la part cantonale des subventions s'élèvera à<br />

Fr. 1,088,102.—.<br />

36


Le total des subventions se montera ainsi à Fr. 1,763,844^15.<br />

Les subventions jouent un rôle important pour ces établissements.<br />

Cependant il importe non moins que le versement de ces<br />

subventions ne soit pas trop retardé afin de ne pas charger les<br />

frais généraux de ces établissements, ce qui risquerait d'augmenter<br />

le prix de pension.<br />

A cet effet il y a lieu d'établir un plan de paiement qui permette<br />

de verser les subventions dans un délai de 7 ans au moins<br />

après la fin des travaux de construction, ce qui porte à 10 ans<br />

environ le nombre d'années nécessaires pour effectuer les versements<br />

des subventions.<br />

La commission vous invite donc, d'accord avec le Gouvernement<br />

et la Commission des finances, à accepter les modifications<br />

qui seront signalées lors de la lecture <strong>du</strong> projet de décret et vous<br />

propose en conséquence l'entrée en matière.<br />

Hr. A. Gertschen, deutscher Berichterstatter.<br />

Herr Präsident und Herren ! Die Kommission zur Behandlung<br />

des Dekretes betreffend die Abänderung des Dekretes vom 13. Mai<br />

1944 über finanzielle Beteiligung des Staates an der Errichtung<br />

von Spitälern und Kliniken, setzt sich zusammen aus den Herren<br />

Dr. L. Broccard, als Präsident, Sylvain Burdevet, Otto Supersaxo,<br />

vertreten <strong>du</strong>rch Herrn Theo<strong>du</strong>l Stoffel, Viktor Ruppen, Alois<br />

Gertschen.<br />

Die beiden letztgenannten wurden als Berichterstatter bestimmt.<br />

Die Kommission versammelte sich am 6. November im Regierungshause.<br />

Die Mitglieder waren alle anwesend. Herr Staatsrat<br />

Dr. Schnyder, war verhindert an den Beratungen teilzunehmen,<br />

wurde aber <strong>du</strong>rch Herrn Kantonsarzt Dr. Calpini vertreten.<br />

Das Dekret welches uns beschäftigt, sieht eine Abänderung des<br />

Dekretes vom 13. Mai 1944, betreffend Beteiligung des Staates<br />

an der Errichtung von Spitälern, Kliniken und Krankenhäusern<br />

der Bezirke und Kreise vor.<br />

Wie aus der Botschaft des Staatsrates hervorgeht, hat der<br />

Grosse Rat mit Dekret vom 20. November 1913 bschlossen, den<br />

jährlichen Beitrag für die Subventierung für Errichtung von Spitälern<br />

usw. auf Fr. 20,000.— festzusetzen.<br />

Mit provisorischem Dekret vom 13. Mai 1944 wurde dieser<br />

Beitrag auf Fr. 50,000.— erhöht.<br />

Durch die Entwicklung im Ausbau und Vergrösserung der<br />

bestehenden Spitäler und Kliniken, sowie <strong>du</strong>rch die Errichtung<br />

neuer, notwendiger Spitäler erwies sich in der Folge auch der<br />

Betrag von Fr. 50,000.— als viel zu niedrig. Mit einem Beitrag<br />

37


von Fr. 50,000.— pro Jahr, würde es 35 Jahre dauern die heutigen<br />

Subventions-Ansprüche erfüllen zu können.<br />

Angesichts dieser Sachlage wurde im Budget 1952 ein Betrag<br />

von Fr. 143,500.— aufgenommen. Für das laufende Jahr beträgt<br />

die finanzielle Beteiligung rund Fr. 150,000.—.<br />

Dieser Entwicklung bei der Subventionierung der Spitäler<br />

muss nun <strong>du</strong>rch ein neues Dekret Rechnung getragen werden.<br />

Die geschuldeten Beträge bis heute belaufen sich auf<br />

Fr. 675,742.15 verteilt wie folgt :<br />

Spital Sitten Fr. 279,324.—<br />

Spital Visp » 360,362.—<br />

Präventorium Finhaut . . . . » 36,056.15<br />

dazu kommen die neuen Projekte :<br />

Absonderungshaus des Spitals Brig » 271,250.—<br />

Spital Siders » 667,500.—<br />

Spital Martigny » 125,000.—<br />

Spital Monthey » 19,352.—<br />

Präventorium Illiez » 5,000.—<br />

Fr. 1,763,844.15<br />

Angesichts dieser Entwicklung ist eine Erhöhung der jährlichen<br />

Quoten unerlässlich. Nach Ansicht der einstimmigen Kommission<br />

ist auch der vorgeschlagene Betrag von Fr. 150,000.—<br />

noch ungenügend und sollte auf rund Fr. 200,000.— erhöht werden,<br />

um die übernommenen Verpflichtungen in einer angemessenen<br />

Frist einzuhalten, resp. zu erfüllen.<br />

Wenn wir die eingegangenen Verpflichtungen mit jährlichen<br />

Quoten von Fr. 200,000.— tilgen, benötigt dies immer noch eine<br />

Dauer von 9-10 Jahren, während sich mit einem Jahresbeitrag von<br />

nur Fr. 150,000.— die Dauer der Amortisation auf 12 Jahre verlängern<br />

würde.<br />

Vergrösserungen und Verbesserungen unserer Spitäler sind im<br />

Interesse unserer Volksgesundheit und drängen sich auch <strong>du</strong>rch<br />

die ständige Zunahme der Bevölkerung auf.<br />

Durch allzu niedrige Beiträge hemmen wir aber die notwendige<br />

Entwicklung auf diesem Gebiet und wir machen <strong>du</strong>rch den<br />

ausserordentlichen langfristigen Abzahlungsmo<strong>du</strong>s der Subventionsbeiträge,<br />

den Wert dieser Subventionen beinahe illusorisch,<br />

weil <strong>du</strong>rch die auflaufenden Zinsen für die Vorschüsse, die die<br />

Anstalt leisten muss, ein wesentlicher Teil der Subvention aufgebraucht<br />

wird. Da<strong>du</strong>rch aber steigern sich die Kosten der Anstalt<br />

und die Folgen sind Erhöhung der Pensionspreise für unsere<br />

Kranken.<br />

38


Bei den <strong>du</strong>rchwegs bescheidenen finanziellen Verhältnissen<br />

unserer Bevölkerung haben wir ein eminentes Interesse den Aufenthalt<br />

in unsern Krankenhäusern zu möglichst bescheidenen<br />

Preisen zu ermöglichen.<br />

Wir wollen nie vergessen, dass schliesslich unsere Spitäler und<br />

Kliniken für die Kranken da sind und nicht umgekehrt.<br />

Der Staat kann eine finanzielle Anstrengung in der Subventionierung<br />

dieser Spitäler und Kliniken umsomehr rechtfertigen, als<br />

unser Kanton im Gegensatz zu vielen andern Kantonen an die<br />

Verwaltung der Spitäler keine Beiträge bezahlen muss und<br />

da<strong>du</strong>rch eine grosse finanzielle Entlastung geniesst.<br />

Aus all diesen Erwägungen beantragt Ihnen die Kommission<br />

einstimmig auf das Dekret einzutreten. Unter Art. 1 werden wir<br />

Ihnen die Erhöhung des jährlichen Beitrages beantragen.<br />

L'entrée en matière est proposée.<br />

M. le député P. de Roten demande s'il n'est pas mieux de soumettre<br />

au peuple un projet définitif plutôt que des modifications<br />

successives.<br />

M. le Dr Schnyder, Chef <strong>du</strong> Département de police et de Vhygièrae,<br />

donne raison en principe à M. de Roten ; cependant il ne<br />

peut s'y résoudre en ce moment pour des questions pratiques<br />

immédiates.<br />

L'entrée en matière est votée.<br />

PROJET DE DECRET<br />

modifiant celui <strong>du</strong> 13 mai 1944 concernant la participation<br />

financière de l'<strong>Etat</strong> à l'établissement d'hôpitaux, de cliniques<br />

et d'infirmeries de district et d'arrondissement<br />

LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />

Vu l'accroissement de la population valaisanne qui a obligé les administrations<br />

des hôpitaux de district et d'arrondissement à entreprendre ou à prévoir<br />

l'augmentation <strong>du</strong> nombre de lits et l'agrandissement des bâtiments existants ;<br />

Vu le renchérissement enregistré dans le coût des constructions ;<br />

Vu les articles 20 et 30, chiffre 3 de la Constitution cantonale ;<br />

Vu le décret <strong>du</strong> 13 mai 1944 modifiant celui <strong>du</strong> 20 novembre 1913 ;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

décrète :<br />

Article premier. — Le crédit maximum prévu à l'article 1 <strong>du</strong> décret <strong>du</strong> 13<br />

mai 1944 est porté de Fr. 50,000— à Fr. 150,000— pour une <strong>du</strong>rée de cinq ans<br />

dès et y compris l'exercice 1954.<br />

Art. 2. — Le présent décret n'étant pas d'une portée permanente ne sera<br />

pas soumis à la votation populaire.<br />

39


Il entre immédiatement en vigueur.<br />

Ainsi projeté en <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à Sion, le 9 octobre 1953.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> : ,<br />

N. ROTEN<br />

GESETZESENTWURF<br />

betreffend die Abänderung des Dekretes vom 13. Mai 1944<br />

über die finanzielle Beteilung des Staates an der Errichtung<br />

von Spitälern, Kliniken und Krankenhäusern der Bezirke<br />

und Kreise<br />

DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />

Eingesehen, dass infolge der Zunahme der Walliser Bevölkerung die<br />

Verwaltungen der Bezirks- und Kreisspitäler sich gezwungen sahen, eine<br />

Erhöhung der Anzahl Betten und die Vergrösserun" der bestehenden Gebäude<br />

in Angriff oder in Aussicht zu nehmen ;<br />

Eingesehen die Verteuerung der Baukosten ;<br />

Eingesehen die Artikeln 20 und 30, Ziffer 3 der Kantonsverfassung ;<br />

Eingesehen das Dekret vom 13. Mai 1944, welches dasjenige vom 20. Januar<br />

1913 abändert ;<br />

Auf Antrag des Staatsrates :<br />

beschliesst :<br />

Erster Artikel. — Der im Artikel 1 des Dekretes vom 13. Mai 1944 vorgesehene<br />

Höchstbetrag von Fr. 50,000.— wird von 1954 an, das Verwaltungsjahr<br />

1954 inbegriffen, für die Dauer von 5 Jahren auf Franken 150,000.— erhöht.<br />

Art. 2. — Da dieses Dekret nur von vorübergehender Tragweite ist, wird<br />

es nicht der Volksabstimmung unterbreitet und tritt sofort in Kraft.<br />

So entworfen im Staatsrate zu Sitten, den 9. Oktober 1953.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

A l'article premier la commission propose de porter le chiffre<br />

de Fr. 50,000.— à 150,000.— et 200,000.— et de prévoir une<br />

<strong>du</strong>rée de 10 ans.<br />

M. le député de Roten croit qu'il faut se montrer prudent à<br />

cause des dispositions constitutionnelles, le décret <strong>du</strong> 20 novembre<br />

1913 ayant été adopté par le peuple. Ici, il ne s'agissait pas<br />

de consultation populaire.<br />

M. le Chef <strong>du</strong> Département Dr Schnyder fait valoir qu'en 1944<br />

on a procédé de la même façon.<br />

M. le député de Roten ne voit pas d'inconvénient à voter<br />

l'article, mais demandera la votation populaire à la discussion<br />

générale.<br />

40


A l'art. 2, il en fait ainsi.<br />

M. le député Broccard s'oppose à la proposition de Roten,<br />

<strong>du</strong> moins dans le sens indiqué par son collègue.<br />

M. le député J. Luisier estime l'objection de M. de Roten<br />

tardive.<br />

M. le député Travelletti croit fondée l'opinion de M. de Roten.<br />

La prorogation de 1944 s'est faite en vertu des pouvoirs éten<strong>du</strong>s<br />

<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

Aujourd'hui on peut, sans inconvénient, consulter le peuple.<br />

Toutefois, une loi sur l'hygiène étant à l'étude, et d'autre part le<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> étant prié de revoir cette question jusqu'aux<br />

seconds débats, M. de Roten est requis de retirer sa proposition.<br />

Il en est fait ainsi et M. de Roten se réserve de revenir sur<br />

cette question en deuxième lecture.<br />

Le décret est voté en première lecture.<br />

Examen <strong>du</strong> projet de décret concernant la lutte contre la tuberculose.<br />

Rapportent : MM. les députés Arlettaz et Salzgeber.<br />

MESSAGE<br />

accompagnant le projet de décret concernant l'exécution<br />

des prescriptions fédérales de la lutte contre la tuberculose<br />

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />

au<br />

GRAND CONSEIL<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les députés,<br />

Le décret cantonal d'exécution de la loi fédérale <strong>du</strong> 13 juin 1928 sur la<br />

lutte contre la tuberculose actuellement en vigueur date <strong>du</strong> 19 novembre 1932.<br />

Il reprend l'essentiel des mesures arrêtées dans l'ordonnance fédérale <strong>du</strong> 20 juin<br />

1930 tout spécialement. Depuis lors, la lutte contre la tuberculose s'est développée,<br />

son organisation s'est précisée, les méthodes de détection elles-mêmes de<br />

même que les soins se sont développés. Aussi le décret de 1932 ne contient-il<br />

plus les dispositions générales destinées à donner une base légale moderne à la<br />

lutte contre la tuberculose dans notre canton. C'est la raison pour laquelle le<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a décidé de présenter à la Haute Assemblée le texte d'un décret<br />

nouveau plus compatible avec les exigences nouvelles.<br />

GENERALITES<br />

L'autorité compétente, selon la loi fédérale de 1928 serait le Département<br />

chargé de l'hygiène publique, tandis que l'organe chargé de l'exécution serait la<br />

Ligue <strong>Valais</strong>anne pour la lutte contre la tuberculose. Il est clair en l'occurrence<br />

ue le Département chargé de l'hygiène publique dans sa tâche de surveillance<br />

oit rester en contact avec d'autres départements, tels que celui de l'Instruction<br />

publique tout spécialement.<br />

41


Le décret en question tient compte <strong>du</strong> système d'organisation actuellement<br />

en vigueur en <strong>Valais</strong>. Il précise le rôle de certains organes, tels que la Ligue<br />

<strong>Valais</strong>anne pour la lutte contre la tuberculose, de même que certaines méthodes<br />

de détection ou de prévention nouvelles. Il détermine également les bases essentielles<br />

d'activité des ligues de district.<br />

La loi qui intro<strong>du</strong>it le timbre tuberculose a permis la création de la Ligue<br />

<strong>Valais</strong>anne pour la lutte contre la tuberculose et lui donne les moyens financiers<br />

nécessaires pour lui permettre de développer de plus en plus son activité. Cette<br />

Ligue est actuellement en pleine organisation. Elle a arrêté un programme<br />

d'action qui peut se résumer dans les quelques mots suivants : précision des méthodes<br />

de détection et de prévention par la création d'un service médical, réorganisation<br />

de la radiophotographie, organisation de la vaccination contre la tuberculose,<br />

organisation et développement de services de post-cures. Les sommes<br />

mises à disposition de la Ligue cantonale suffiront tout juste d'ici peu à couvrir<br />

les engagements financiers que nécessite une telle activité.<br />

Le décret spécifie plus loin quel est le but des sanatoria, préventoria, etc.<br />

et quelles sont leurs conditions essentielles d'exploitation. Il importait en effet de<br />

déterminer d'une manière plus précise le genre de malades qui peuvent être réunis<br />

dans chacun de ces établissements, mais il est clair qu'il n'est pas possible de<br />

faire une discrimination trop précise, la décision définitive devant rester <strong>du</strong> ressort<br />

<strong>du</strong> médecin spécialisé.<br />

La lutte contre la tuberculose, qui présente avant tout un caractère médical,<br />

se double de plus en plus d'un aspect social. Le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> a donné l'an dernier<br />

son accord à ce que les crédits nécessaires soient attribués à la construction<br />

d'un service social, qui placé à côté <strong>du</strong> Sanatoriam <strong>Valais</strong>an, étendra son activité<br />

parmi tous les malades tuberculeux valaisans. Le décret en question détermine<br />

dans les grandes lignes le but de ce Service et comment il sera dirigé.<br />

DETECTION ET PREVENTION<br />

Le décret présenté donne des précisions sur les méthodes nouvelles, radiophotographie,<br />

vaccination par le B.C.G., cuti-réactions. La radiophotographie est<br />

en général facultative. Par contre, dans des cas donnés (par exemple recherche<br />

d'une source d'infection dans le cas d'une épidémie grave ou pour certains groupements<br />

de population), cet examen peut être appliqué d'une manière obligatoire<br />

; mais dans ce cas, un examen radioscopique privé peut se substituer à<br />

celui radiophotographique. De même, la vaccination reste absolument libre ; le<br />

décret prévoit seulement qu'elle est recommandée dans des cas déterminés.<br />

Il est prévu que le Service radiophotographique, actuellement attaché au Service<br />

de l'hygiène publique, sera remis à la Ligue cantonale dès que cette dernière<br />

aura pu s'organiser et disposera pour le moins d'une partie importante des sommes<br />

destinées à l'achat dappareils nouveaux.<br />

POST-CUBES<br />

Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> signale l'importance qu'il attache au développement <strong>du</strong><br />

Service social en faveur des malades tuberculeux valaisans. C'est ce service placé<br />

sous la direction de la Ligue cantonale qui sera chargé de mener à bien toutes<br />

les activités para-médicales et sociales de post-cures. Il s'agit là d'un élément<br />

nouveau de la lutte contre la tuberculose, qui jusqu'à ce jour a été négligé. Il<br />

est pourtant très important de le préciser car la lutte contre la tuberculose ne<br />

consiste pas seulement à assurer des soins mais bien aussi à veiller à ce que les<br />

effets d'une cure suivie par nos malades en sanatorium ne soient pas contrecarrés<br />

totalement par les exigences d'un retour à la vie. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> espère bien<br />

que l'évolution de ce Service social permettra notamment de diminuer le nombre<br />

des risques tout en épargnant aux malades consolidés de graves soucis et de profondes<br />

désillusions.<br />

42


PROTECTION DE L'ENFANCE<br />

Un chapitre tout particulier a été attribué à cette question, car la Ligue<br />

cantonale devra, en collaboration avec les départements intéressés, les médecins<br />

scolaires et le corps médical, préciser toujours mieux son activité en faveur de<br />

l'enfance. Dans ce domaine, nos ligues ont déjà exécuté un travail remarquable,<br />

spécialement par l'intermédiaire de leurs infirmières visiteuses.<br />

MESURES FINANCIERES<br />

Ces dispositions n'apportent pas de grandes innovations. Dans le fond, elles<br />

reprennent les dispositions <strong>du</strong> décret actuellement en vigueur tout en en précisant<br />

les limites. Le décret de 1952 attribuait aux ligues <strong>du</strong> 5 au 33 % de leurs dépenses<br />

nettes. Le nouveau texte prévoit un montant de 25 %. Il est absolument indispensable<br />

d'assurer aux ligues de district des subventions fixes, car actuellement<br />

leurs dirigeants ne peuvent que difficilement établir un budget étant donné qu'ils<br />

ignorent à l'avance quelle sera la part réelle <strong>du</strong> canton, alors que <strong>du</strong> côté de la<br />

Confédération les normes sont bien précisées : 33 % des dépenses pour ce qui est<br />

de la lutte médicale et para-médicale, 25 % des dépenses pour ce qui est de<br />

l'organisation administrative des ligues. Devant le développement de leurs activités,<br />

les ligues de district voient leurs dépenses augmenter et il est nécessaire que<br />

le subventionnement assuré tienne compte de cette évolution. Ainsi les ligues se<br />

verraient dans l'ensemble assurer la couverture d'environ 50 % de leurs frais,<br />

le 50 % restant devant être trouvé auprès des communes ou fourni par la générosité<br />

<strong>du</strong> public. Il ne faut pas oublier ici que les ligues de district jouent indirectement<br />

dans le système sanitaire <strong>du</strong> canton un rôle très important dans l'évolution<br />

de l'hygiène. Tout en s'occupant" de lutter contre la tuberculose, les infirmières<br />

des ligues sont appelées à remplir de temps à autre le rôle d'assistantes ou d'infirmières<br />

d'hygiène sociale. Elles forment actuellement le noyau de toute une activité<br />

qui ira certainement se développant au cours des années à venir et il y a<br />

lieu d'en tenir compte.<br />

Les subventions versées aux pavillons, préventoria et colonies de vacances<br />

rentrent dans le cadre des subventions actuelles, 5 à 12 % des dépenses nettes.<br />

Le décret prévoit 4 % pour les pavillons et 8 % pour les préventoria et les colonies<br />

de vacances. Il y a lieu de préciser que pour ces deux dernières catégories,<br />

le montant n'est pas calculé sur les dépenses nettes, étant donné que ces établissements<br />

peuvent être appelés à recevoir des ressortissants d'autres cantons, mais<br />

bien sur la base <strong>du</strong> coût d'une journée par personne domiciliée en <strong>Valais</strong> ou ressortissante<br />

de notre canton.<br />

Le décret en question a été également présenté et accepté par les organes<br />

intéressés, tout particulièrement par la Ligue cantonale qui elle-même groupe en<br />

son sein les représentants <strong>du</strong> corps médical. Dans l'ensemble, tout en recherchant<br />

à préciser les méthodes de travail intro<strong>du</strong>ites ou à intro<strong>du</strong>ire en <strong>Valais</strong>, ce décret<br />

vise à garder tout le caractère de souplesse nécessaire pour que la lutte contre<br />

une telle maladie conserve avant tout son aspect essentiellement humain et tienne<br />

compte des conditions de vie si diverses dans nos régions.<br />

Nous osons espérer que ce projet rencontrera auprès de chacun de vous<br />

l'accueil le plus bienveillant.<br />

Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les députes,<br />

pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous recommander<br />

avec nous à la Protection divine.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

43


BOTSCHAFT<br />

zum kantonalen Vollziehungsdekret betreffend die<br />

eidgenössischen Vorschriften über die Tuberkulosebekämpfung<br />

DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />

an den<br />

GROSSEN RAT<br />

Herr Präsident,<br />

Herren Grossräte,<br />

Das heute in Kraft stehende Vollziehungsdekret zum Bundesgesetz vom<br />

13. Juni 1928 über die Tuberkulosebekämpfung stammt vom Jahre 1932. Es<br />

übernimmt im wesentlichen besonders die <strong>du</strong>rch die Bundesverordnung vom<br />

20. Juni 1930 beschlossenen Massnahmen. Seither ist die Tuberkulosebekämpfung<br />

fortgeschritten, ihre Organisation ausgebaut worden und die verschiedenen<br />

Verfahren zur Ermittlung des Tuberkulose und die Krankenpflege haben ebenfalls<br />

eine Entwicklung erfahren. Das Dekret von 1932 enthält auch keine allgemeinen<br />

Bestimmungen zum Aufbau der Tuberkulosebekämpfung im Wallis auf einer<br />

neuzeitlichen gesetzlichen Grundlage. Der Staatsrat hat deshalb beschlossen, der<br />

Hohen Versammlung ein neues Dekret zu unterbreiten, das mit den heutigen<br />

Anforderungen in besserm Einklang steht.<br />

ALLGEMEINES<br />

Das Hygienedepartement ist die zuständige Behörde, während die Walliser<br />

Liga zu Bekämpfung der Tuberkulose mit der Ausführung betraut ist. Selbstverständlich<br />

muss das Hygienedepartement mit andern Departementen, so namentlich<br />

mit dem Erziehungsdepartement in Verbin<strong>du</strong>ng bleiben.<br />

Das Dekret trägt der heutigen Organisation der Tuberkulosebekämpfung im<br />

Wallis Rechnung. Es umschreibt die Aufgabe gewisser Organe wie z.B. der<br />

Walliser Liga sowie einige neue Ermittlungs- und Vorbeugungsverfahren. Es<br />

bestimmt ebenfalls die wesentlichen Grundlagen der Tätigkeit der Bezirksligen.<br />

Dank dem Gesetze über die Schaffung eines kantonalen Fonds für die<br />

Tuberkulosebekämpfung konnte die Walliser Liga ins Leben gerufen werden<br />

und ihr die nötigen Mittel zur Ausübung ihrer Tätigkeit zur Verfügung gestellt<br />

werden. Die Liga ist gegenwärtig mitten in der Organisationsarbeit. Sie hat ein<br />

Aktionsprogramm aufgestellt, welches kurz zusammengefasst werden kann<br />

wie folgt : Ausbau der Ermittlungs- und Vorbeugungsverfahren <strong>du</strong>rch Schaffung<br />

eines ärztlichen Dienstes, Reorganisation des Schirmbildverfahrens,<br />

Organisation der Impfung gegen die Tuberkulose, Organisation und Ausbau der<br />

Nachfürsorgestellen. Die der Liga zur Verfügung stehenden Kredite werden aber<br />

über kurzem gerade zur Deckung der Ausgaben ausreichen, die <strong>du</strong>rch dieses<br />

Aktionsprogramm bedingt werden.<br />

Das Dekret umschreibt ferner den Zweck und die wesentlichen Betriebsbedingungen<br />

der Sanatorien, der Präventorien usw. Es musste nämlich näher<br />

bestimmt werden, welche Kranken in den einzelnen Anstalten versorgt werden<br />

können. Eine ganz genaue Unterschei<strong>du</strong>ng wird allerdings nicht möglich sein,<br />

weil letzten Endes der Tuberkulosearzt zu entscheiden hat.<br />

Die Tuberkulosebekämpfung, die in erster Linie ein medizinisches Problem<br />

ist, wird immer mehr und mehr auch zu einer sozialen Frage. Der Grosse Rat hat<br />

letztes Jahr die nötigen Kredite zur Erstellung eines Gebäudes für den Fürsorgedienst,<br />

der alle Walliser Tuberkulosekranken zu betreuen haben wird,<br />

bewilligt. Das Dekret umschreibt in grossen Zügen, welches der Zweck des<br />

Sozialfürsorgedienstes ist und wie dieser Dienst geleitet werden soll.<br />

44


ERMITTLUNG UND VORBEUGUNG<br />

Das Dekret enthält nähere Angaben über die neuen Ermittlungs- und<br />

Vorbeugungsmethoden, Schirmbildverfahren, B.C.G.-Impfung und Tuberkulin-<br />

Reaktion. Das Schirmbildverfahren ist im allgemeinen fakultativ. In gewissen<br />

Fällen z.B. für bestimmte Bevölkerungsgruppen und wenn bei einer gefährlichen<br />

Epidemie nach dem Infektionsherd geforscht werden muss, kann es als obligatorisch<br />

erklärt werden. In diesem Fall kann aber eine private Durchleuchtung<br />

an die Stelle des obligatorischen Schirmbildverfahrens treten. Die Impfung ist<br />

ebenfalls nicht obligatorisch. Das Dekret sieht nur vor, dass sie in bestimmten<br />

Fällen zu empfehlen ist. Es ist vorgesehen, den gegenwärtig dem Gesundheitsamt<br />

angegliederten Schirmbilddienst der Liga zu übertragen sobald ihre Organisation<br />

ausgebaut sein und sie über einen bedeutenden Teil der zum Ankauf von neuen<br />

Apparaten nötigen Gelder verfügen wird.<br />

NACHFUERSORGE<br />

Der Staatsrat unterstreicht die Bedeutung, die er dem Ausbau des Sozialfürsorgedienstes<br />

zugunsten der Walliser Tuberkulosekranken beimisst. Es wird<br />

Sache des unter der Leitung der Liga stehenden Dienstes sein, die ärztliche und<br />

soziale Nachfürsorge zu organisieren. Es handelt sich dabei um einen neuen<br />

Gesichtspunkt der Tuberkulosebekämpfung, welcher bis heute vernachlässigt<br />

worden ist. Die Tuberkulosebekämpfung besteht nicht allein darin, dem<br />

Kranken die nötige Pflege angedeihen zu lassen, sondern auch dafür zu sorgen,<br />

dass der Kurerfolg der Entlassenen nicht in Frage gestellt wird. Der Staatsrat<br />

ist der Hoffnung der Sozialfürsorgedienst werde <strong>du</strong>rch seine Tätigkeit dazu<br />

beitragen, die Zahl der Rückfälle zu vermindern und den Kurentlassenen schwere<br />

Sorgen und grosse Enttäuschungen zu ersparen.<br />

SCHUTZ DER KINDER<br />

Dieser Frage wurde ein ganzes Kapitel gewidmet, denn die kantonale Liga<br />

wird im Verein mit beteiligten Departementen, den Schulärzten und der Aerzteschaft<br />

im allgemeinen sich ganz besonders der Kinder annehmen müssen. Unsere<br />

Ligen haben auf diesem Gebiete <strong>du</strong>rch Vermittlung der Fürsorgerinnen bereits<br />

wertvolle Arbeit geleistet.<br />

FINANZIELLE VORKEHREN<br />

Das Dekret bringt in dieser Beziehung keine grossen Neuerungen. Es übernimmt<br />

im Grunde die bisherigen Bestimmungen mit einigen Abänderungen. Das<br />

Dekret von 1932 gewährte den Ligen einen Beitrag von 4 bis 33 % ihrer tatsächlichen<br />

Ausgaben. Der neue Text sieht einen solchen von 25 % vor. Die Bezirksligen<br />

müssen auf einen festen Beitrag zählen können. Es ist ihnen heute kaum<br />

mehr möglich, ein Budget aufzustellen, solange sie über die Höhe des kantonalen<br />

Beitrages im unklaren sind, während der Bund feste Beiträge vorsieht, nämlich<br />

33 % an die Ausgaben für die medizinische und paramedizinische Tuberkulosebekämpfung<br />

und 25 % an die Verwaltungskosten der Ligen.<br />

Die Entwicklung der Tätigkeit der Bezirksligen hat immer grössere Ausgaben<br />

zur Folge ; sie müssen deshalb auch auf höhere und feste Beiträge zählen können.<br />

Die Beiträge werden die Ausgaben der Ligen bis zu ungfähr 50 % decken und<br />

die verbleibenden 50 % müssten von den Gemeinden oder <strong>du</strong>rch freiwillige<br />

Spenden aufgebracht werden. Dabei darf man aber nicht übersehen, dass die<br />

Bezirksligen in der Entwicklung der Hygiene in unserm Kanton eine wichtige<br />

Rolle spielen. Neben der Tuberkulosebekämpfung haben die Krankenpflegerinnen<br />

der Ligen nicht selten als Fürsorgerinnen der Sozialhygiene aufzutreten. Sie<br />

bilden heute den Mittelpunkt einer Tätigkeit, die sich im Laufe der kommenden<br />

Jahre ganz sicher entwickeln wird und welcher man Rechnung tragen muss.<br />

45


Den Absonderungshäusern, den Präventorien und den Ferienkolonien werden<br />

im Rahmen der heutigen Bestimmungen Beiträge von 5 bis 12 % ihrer tatsächlichen<br />

Ausgaben ausgerichtet. Das Dekret sieht für Absonderungshäuser 5 % und<br />

für Präventorien und Ferienkolonien 8 % vor. Es ist zu bemerken, dass für diese<br />

beiden letzteren Institutionen der Beitrag nicht auf Grund der tatsächlichen<br />

Ausgaben berechnet wird, weil sie Angehörige anderer Kantone aufnehmen<br />

können, sondern auf Grund der Kosten pro Pflegetag der im Wallis wohnsässigen<br />

oder im Wallis heimatberechtigen Personen.<br />

Das Dekret ist den an der Tuberkulosebekämpfung beteiligten Organen,<br />

namentlich der kantonalen Tbc-Liga, in welcher auch die Aerzteschaft vertreten<br />

ist, unterbreitet und auch gutgeheissen worden. Es bezweckt im allgemeinen die<br />

im Wallis bereits eingeführten oder noch einzuführenden Arbeitsmethoden näher<br />

zu umschreiben, anderseits will es aber vor allem die menschliche Seite der Tuberkulosebekämpfung<br />

sowie den so verschiedenartigen Lebensbedingungen unseres<br />

Kantons Rechnung tragen.<br />

Wir hoffen, dass Sie den Dekrets-Entwurf wohlwollend prüfen und genehmigen<br />

werden.<br />

Wir benützen diesen Anlass, um Sie mit uns dem Machtschutze Gottes zu<br />

empfehlen und bitten Sie, Herr Präsident und Herren Grossräte, die Versicherung<br />

unserer vorzüglichen Hochachtung entgegenzunehmen.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

M. Arlettaz Albert, rapporteur français.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />

La commission appelée à étudier le projet de décret cantonal<br />

concernant l'exécution des mesures d'application de la loi fédérale<br />

sur la lutte contre la tuberculose, a siégé toute la journée <strong>du</strong> 29<br />

janvier 1954.<br />

La commission était composée comme suit :<br />

MM. J. Moulin, président,<br />

Maurice Salzgeber, vice-président,<br />

Léon Lauwiner, membre,<br />

Paul Berthousoz, membre,<br />

Albert Arlettaz, membre.<br />

M. Berthousoz s'est fait excuser.<br />

La commission a nommé M. Salzgeber, vice-président de la commission,<br />

rapporteur pour le texte allemand et votre serviteur pour<br />

le texte français.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>, Dr Schnyder, Chef <strong>du</strong> département,<br />

nous a fait l'honneur d'assister à nos délibérations. Nous avons eu<br />

le plaisir d'avoir pu compter sur la collaboration de M. le Dr Calpini,<br />

chef <strong>du</strong> service de l'hygiène.<br />

46


La lutte contre la tuberculose est en évolution continue. Des<br />

découvertes, l'application de méthodes thérapeutiques nouvelles,<br />

font que les moyens de l'entreprendre sont chaque jour plus précis<br />

et plus efficaces. La loi fédérale contre la tuberculose <strong>du</strong> 13 juin<br />

1928, peut certainement s'adapter encore aux circonstances <strong>du</strong><br />

moment. Sur le plan cantonal, le décret <strong>du</strong> 19 novembre 1932, en<br />

reprend les dispositions essentielles. Il faut cependant reconnaître<br />

que devant le développement de la thérapeutique moderne, la législation<br />

la mieux faite, nécessite incontestablement une certaine<br />

réadaptation. Il s'avère donc indispensable que les dispositions cantonales<br />

d'application s'inspirent des découvertes les plus récentes<br />

dans le domaine de la lutte contre la tuberculose.<br />

Depuis quelques années déjà, un gros effort a été entrepris pour<br />

adapter tout notre système aux nécessités et aux conceptions <strong>du</strong><br />

moment. Cet effort s'est concrétisé par la création d'une Ligue<br />

cantonale et par l'adoption d'une loi fournissant à cette ligue les<br />

moyens financiers nécessaires. Il s'agit maintenant d'établir d'une<br />

manière plus précise son cadre d'action, ses compétences exactes<br />

et, par la même occasion, celles des autorités chargées de veiller<br />

à l'application de la loi fédérale sur la lutte contre la tuberculose.<br />

Le projet de décret qui vous est soumis, apporte donc un vent<br />

nouveau, tout particulièrement dans le domaine de la prévention<br />

et dans celui de la réhabilitation. Il importait en effet, tout en précisant<br />

les méthodes à utiliser, tout en cherchant à perfectionner<br />

l'armature même de cette lutte, de trouver des solutions qui, en<br />

étant modernes, sachent respecter notre esprit, notre liberté et nos<br />

traditions. La tâche des personnes qui ont mené à fin cette étude<br />

n'a pas dû être facile, car, d'un côté, il s'agit, dans de tels textes<br />

législatifs, de respecter dans la mesure <strong>du</strong> maximum les droits les<br />

plus intangibles de la personne, mais, d'un autre côté, étant données<br />

les relations toujours plus étroites que la vie moderne nous<br />

impose, il fallait protéger avant tout, les exigences de la collectivité.<br />

Nous sommes heureux de vous dire, qu'à l'étude <strong>du</strong> projet que<br />

nous vous soumettons, nous devons constater que le texte présenté,<br />

tient compte de ces facteurs essentiels. Il a également le<br />

mérite, nous semble-t-il, de placer la lutte contre la tuberculose,<br />

dans le cadre général d'une organisation sanitaire que nous devons<br />

aussi préciser et qui devra en toute logique aboutir, nous le souhaitons,<br />

à la mise sur pied d'une loi sanitaire englobant tout ce qui<br />

touche à la protection de la santé dans nos familles et parmi chacun<br />

d'entre-nous.<br />

Le décret actuellement en vigueur, s'il correspondait aux nécessités<br />

<strong>du</strong> moment, pèche par une certaine imprécision, alors qu'il<br />

47


s'arrête un peu longuement à des détails jugés maintenant de moindre<br />

importance. Il est clair que lorsqu'il a été rédigé, il ne pouvait<br />

pas s'appuyer, comme à l'heure actuelle, sur des organes constitués,<br />

tels que le Service d'hygiène pour ce qui touche l'administration<br />

cantonale et la Ligue contre la tuberculose. La question des subventions<br />

elle-même était traitée d'une manière très variable et il<br />

s'agirait là de s'arrêter sur des normes beaucoup plus précises.<br />

D'autre part, la commission consultative qui, nous le croyons, n'a<br />

guère eu l'occasion de se réunir bien souvent, n'a plus <strong>du</strong> tout la<br />

même raison d'être.<br />

Le projet nouveau fixe donc principalement l'autorité de surveillance<br />

et celle d'exécution. Nous avons le plaisir de souligner<br />

qu'il innove essentiellement sous certains chapitres, tels que celui<br />

<strong>du</strong> Service social en faveur des malades valaisans tuberculeux et<br />

celui des méthodes modernes de détection et de prévention ; la<br />

radiophotographie, la vaccination contre la tuberculose. Nous soulevons<br />

également tout l'intérêt que présente la rédaction proposée<br />

de l'art. 10 qui précise d'une manière très heureuse les buts de<br />

nos différents établissements hospitaliers.<br />

Nous ne voudrions pas insister plus longuement sur un texte<br />

que chacun d'entre vous a eu l'occasion d'étudier et d'approfondir.<br />

Sur ces considérations, Monsieur le Président et Messieurs, la<br />

commission vous propose, l'entrée en matière.<br />

Hr. M. Salzgeber, deutscher Berichterstatter.<br />

Herr Präsident und Herren Abgeordnete !<br />

Die grossrätliche Kommission, die den Entwurf zu einem kantonalen<br />

Vollziehungsdekret zu den eidgenössischen Vorschriften<br />

über die Tuberkulosebekämpfung zu beraten hatte, setzt sich<br />

zusammen aus den Herren Nationalrat Josef Moulin, Präsident,<br />

Albert. Arlettaz, Paul Berthousoz, Leo Lauwiner und meiner Wenigkeit.<br />

Wir haben am 29. Januar 1954 im Regierungshause in Sitten<br />

getagt.<br />

Hr. Abgeordneter Berthousoz war verhindert an der Sitzung<br />

teilzunehmen und hat sich entschuldigt.<br />

Hr. Staatsrat Dr. Schnyder und Hr. Kantonsarzt Dr. Calpini<br />

waren bei den Beratungen zugegen.<br />

Hr. Dr. Calpini gab uns in kurzen Zügen vortrefflich Auskunft<br />

über die vom Hygiene-Departement unternommenen Arbeiten.<br />

Vorab aber begründete er in eindeutiger Weise die Notwendigkeit<br />

eines neuen Tuberkulose-Dekretes.<br />

48


Die Kommission anerkennt die grosse, nicht leicht gewesene,<br />

Arbeit, die der Aufstellung eines Dekret-Entwurfes vorausgegangen<br />

ist.<br />

Die Tuberkulosebekämpfung ist ein Problem, das, in der Hauptsache,<br />

auf 3 verschiedenen Gebieten gelöst werden muss :<br />

1. auf medizinischem<br />

2. sozialem und<br />

3. finanziellem.<br />

Das bestehende Dekret vom 19. November 1932 genügt den<br />

heutigen Verhältnissen in keinem dieser Punkte.<br />

Die moderne Medizin arbeitet heute auf dem Gebiet der Tuberkulose-Erkennung<br />

und Behandlung ganz anders als dies 1932 noch<br />

der Fall war.<br />

Das noch geltende Dekret von 1932 sieht, beispielsweise, noch<br />

vor, dass der Schularzt bei seiner Schulvisite Schüler und Lehrpersonal<br />

auf Tuberkulose untersucht.<br />

An Stelle der einfachen Untersuchung <strong>du</strong>rch den Arzt wendet<br />

man heute neue Ermittlungs- und Vorbeugungsmethoden : Tuberkulin-Reaktion,<br />

BCG-Impfung und Schirmbildaufnahmen an.<br />

Nach dem alten Dekret (1932) obliegt der Vollzug desselben<br />

einer Reihe von Amtsstellen, angefangen vom Departement des<br />

Innern bis zu den Gesundheitskommissionen der Gemeinden, sowie<br />

den Aerzten. Ein Apparat, der, begreiflicherweise, nicht immer<br />

zum marschieren zu bringen war.<br />

Im vorliegenden Dekretsentwurf ist das Hygiene-Departement<br />

zuständige Behörde, die die Anwen<strong>du</strong>ng der eidg. Vorschriften zu<br />

überwachen hat. Mit der Organisation der Tuberkulosebekämpfung<br />

wird aber die kantonale-Liga (Walliser Liga) beauftragt. Sie kommt<br />

mit ihrer Verästelung wie : Bezirksligen, Kranken- und Sozialfürsorgerinnen,<br />

Fürsorgestellen, Sozialdienst usw. überall hin und<br />

garantiert da<strong>du</strong>rch ein gutes Funktionieren.<br />

Weitgehend mitbestimmend für einen Erfolg bei der Tuberkulose-Bekämpfung<br />

ist die Hebung des hygienischen Zustandes in<br />

unsern Dörfern und bei der Bevölkerung.<br />

Die im Abschnitt V vorgesehenen Massnahmen mögen auf den<br />

ersten Blick als eine gewisse Härte angesehen werden. Sie entsprechen<br />

aber den Bundesverordnungen und sind für unsern Kanton<br />

sicher von grosser Wichtigkeit.<br />

Tuberkulose-Erkrankung ist an und für sich schon eine sehr<br />

harte Angelegenheit für den oder die Betroffenen. Wenn nun zur<br />

Härte der Krankheit sich noch diejenige der materiellen Not<br />

gesellt und eine Familie zu ruinieren droht, sollte alles getan werden,<br />

um das Schlimmste abzuwenden.<br />

49


Die Kommission unterstreicht die Notwendigkeit, dass, vor der<br />

2. Lesung des Dekretes, Mittel und Wege gesucht werden, damit<br />

in Fällen von absoluter Notlage, entstanden <strong>du</strong>rch die Krankheit<br />

selbst oder im Zusammenhang mit einer zwangsweisen Entfernung<br />

des Kranken, auf Grund gesetzlicher Bestimmungen, die noch ins<br />

Dekret aufzunehmen wären, Hilfe an die Betroffenen geleistet<br />

werden kann. Nachdem Herr Staatsrat Dr. Schnyder sich bereit<br />

erklärte nach einer Lösung in diesem Sinne zu suchen wurde seitens<br />

der Kommission von einem Antrag abgesehen.<br />

Die Möglichkeit der Lösung dieses Problems bestände auch<br />

darin, dass man der Liga ausreichende Mittel zur Verfügung steilen<br />

würde.<br />

Abschliessend sei festgestellt, dass das Dekret einen sehr notwendigen<br />

Schritt zur bessern Bekämpfung der Tuberkulose darstellt<br />

und von der Kommission, unter Vorbehalt der Korrekturen<br />

und Abänderungsanträge, die sie bei der artikelweisen Beratung<br />

anbringen wird, zur Annahme empfohlen wird.<br />

Herr Präsident und Herren Abgeordnete, wir beantragen, im<br />

Bewusstsein dringender Notwendigekeit, Eintreten.<br />

Discussion sur Ventrée en matière.<br />

M. Gérard Perraudin, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, c'est avec le sourire<br />

que j'entendais tout à l'heure l'ironique rapporteur de la commission<br />

nous dire qu'il n'insistait pas plus parce que certainement<br />

chacun d'entre nous avait pu approfondir et étudier ces dispositions.<br />

Je comprenais cette ironie en pensant que la commission ellemême<br />

n'avait pas pu étudier ce décret Comment l'aurait-elle fait ?<br />

Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, lui-même, n'a eu connaissance <strong>du</strong> projet qu'en<br />

séance <strong>du</strong> 26 janvier, la semaine passée. Il devait encore saisir<br />

la commission <strong>du</strong> projet et celle-ci l'examiner.<br />

Nous n'avons reçu le projet de décret et le message que le<br />

29 janvier au soir. Nous n'avons pas eu la possibilité de les étudier<br />

d'une manière suffisante. Il nous faut également prendre<br />

connaissance des lois et ordonnances fédérales.<br />

Vous admettrez que, dans ces conditions, nous sommes bien<br />

mal placés pour discuter aujourd'hui ce problème important. Je<br />

n'invoquerais pas l'article <strong>du</strong> règlement qui prévoit que projet de<br />

décret et message doivent être adressés aux députés au moins huit<br />

jours avant les débats, s'il s'agissait d'une correction de torrent<br />

ou de route. Mais il s'agit d'un problème important qui soulèvera<br />

les controverses qui se sont posées à l'occasion de la discussion<br />

50


de la loi Bircher. Il ne s'agit pas seulement d'un règlement d'application.<br />

Si vous lisez l'article 13 de ce décret, vous voyez que<br />

le Département de l'hygiène peut rendre l'examen radiographique<br />

obligatoire pour certains groupes de population et notamment<br />

pour les ouvriers des usines et des chantiers (chiffre 8). Mais c'est<br />

là une matière que le législateur fédéral a réservé au <strong>Conseil</strong><br />

fédéral. L'art. 8 de la loi fédérale le prévoit en ces termes : « Le<br />

<strong>Conseil</strong> fédéral arrête les mesures de prophylaxie qui doivent être<br />

appliquées chez les artisans, dans les exploitations in<strong>du</strong>strielles et<br />

commerciales, les entreprises de transports et les locaux publics. »<br />

Or, le <strong>Conseil</strong> fédéral n'a pas légiféré en la matière. Il n'a pas<br />

édicté d'ordonnance sur ce point.<br />

Il ne s'agit donc pas simplement d'un décret d'application de<br />

la loi fédérale, il s'agit bel et bien de la création d'un droit nouveau,<br />

d'un droit cantonal.<br />

C'est dire que ce décret a une extrême importance, et je suis<br />

étonné de ne pas entendre de réflexion au sujet <strong>du</strong> dernier article<br />

qui prévoit que le décret ne sera pas soumis à la votation<br />

populaire.<br />

Je ne puis croire que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et notre Bureau puissent<br />

vouloir <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> un travail mal fait. Ce serait pourtant<br />

à quoi nous serions exposés, si l'on obligeait l'Assemblée à<br />

discuter d'un projet que ces membres n'ont pas étudié.<br />

Je me demande comment le Bureau a pu fixer au premier jour<br />

de la session la discussion d'un objet aussi important et le faire<br />

au moment où les députés et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> lui-même n'étaient<br />

pas encore saisis <strong>du</strong> projet.<br />

Je ne crois pas, Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />

que les conditions soient réalisées pour que l'Assemblée puisse<br />

aujourd'hui débattre cet objet. Je propose donc formellement que<br />

ce débat soit renvoyé à un autre jour de cette session prorogée.<br />

M. le Président Revaz.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, les observations<br />

de M. le député Perraudin sont en partie exactes, nous n'avons<br />

reçu ces documents que vendredi soir. Je me demande également<br />

comment le Bureau a pu mettre cet objet à l'ordre <strong>du</strong> jour, le<br />

premier jour de la session. Cet objet figurait déjà dans les tractanda<br />

de la session de novembre. L'ordre <strong>du</strong> jour a tout d'abord<br />

été fixé par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et ensuite par le Bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong>. Mais nous ne pouvions pas savoir à ce moment-là que<br />

les députés n'auraient pas une semaine avant les documents pour<br />

étudier le projet.<br />

51


C'est pourquoi je me suis mis en rapport avec le président de<br />

la commission pour savoir si nous ne pouvions pas modifier cet<br />

ordre <strong>du</strong> jour et remettre cette discussion à plus tard. M. le président<br />

de la commission, M. le député Moulin, est appelé cette<br />

semaine à Berne et il m'a prié de laisser l'objet à l'ordre <strong>du</strong> jour<br />

afin que nous puissions en délibérer et voter l'entrée en matière,<br />

quitte à reprendre la discussion des articles à la fin de la semaine.<br />

Je pense que, dans ces conditions, M. le député Perraudin<br />

pourra se déclarer d'accord.<br />

M. Gérard Perraudin, député.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, si Messieurs<br />

les députés croient pouvoir débattre l'entrée en matière et discuter<br />

ensuite les articles en fin de semaine, je n'y vois aucun inconvénient.<br />

M. Moulin, président de la commission.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je m'attendais<br />

certainement à cette observation, j'ai dû également la faire moimême,<br />

c'est que le projet a été distribué trop tard pour que les<br />

députés puissent en prendre connaissance et puissent en délibérer<br />

utilement déjà dès la première journée.<br />

Comme on l'a dit, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a seulement approuvé ce<br />

décret en séance de mardi dernier et les membres de la commission<br />

l'ont reçu « par exprès » le lendemain, de telle sorte que nous<br />

avons quand même pensé, étant donnée l'urgence qu'il y a à adapter<br />

notre législation en matière de lutte contre la tuberculose aux<br />

nécessités nouvelles, devoir convoquer la commission pour délibérer<br />

et nous avons consacré à cet examen une journée entière.<br />

La commission estime qu'elle a accompli son devoir, elle a<br />

reçu toutes les informations et examiné tous les articles de ce<br />

projet. Comme je devais m'absenter à partir d'aujourd'hui jusqu'à<br />

vendredi, j'avais demandé à M. le Président d'inscrire cet objet à<br />

l'ordre <strong>du</strong> jour de façon qu'on puisse se prononcer aujourd'hui<br />

sur l'entrée en matière, quitte à renvoyer la discussion des articles<br />

à la séance de vendredi. Je pense que d'ici là MM. les députés<br />

auront le temps de se pencher sur ce problème très important, je<br />

le reconnais, un problème qui nous tient à cœur, et nous ne voudrions<br />

pas faire un travail bâclé.<br />

Je dois ajouter que ce projet a été étudié longuement par le<br />

service cantonal de l'hygiène en collaboration avec la Ligue cantonale,<br />

en collaboration avec le corps médical, en collaboration<br />

également avec les sociétés d'assurance, soit caisses-maladie et<br />

caisses de secours mutuel.<br />

52


Je n'ai rien à objecter si on vote aujourd'hui l'entrée en<br />

matière, et si la discussion ne se prolonge pas à ce sujet, je pourrai<br />

également donner quelques renseignements à la Haute Assemblée<br />

sur la façon dont la législation actuelle prévoit la lutte contre<br />

la tuberculose et aussi sur les modifications qui sont proposées.<br />

La lutte contre la tuberculose a été menée spécialement grâce<br />

à l'initiative privée. Je dois reconnaître que l'initiative est venue<br />

en sorte d'en bas, ce sont les districts et les communes qui ont<br />

créé des ligues pour dépister et combattre cette terrible maladie.<br />

Les résulats sont heureusement satisfaisants. Dans notre canton<br />

également, où cependant les conditions d'hygiène ne sont pas très<br />

favorables, les conditions de nourriture de la population non plus,<br />

nous enregistrons une forte régression de la mortalité et des cas<br />

de tuberculose.<br />

Malheureusement nous devons constater qu'il y a encore une<br />

partie de la population qui n'est pas. assurée contre la maladie<br />

d'abord, puisque l'assurance-maladie obligatoire n'a pas été décrétée,<br />

et parmi les assurés contre la maladie, il y a encore une assez<br />

grande proportion qui ne sont pas assurés contre la tuberculose,<br />

c'est-à-dire que certaines caisses-maladie n'ont pas encore fait le<br />

pas de décider la réassurance contre la tuberculose.<br />

Pour ce qui concerne les malades qui sont assurés contre la<br />

tuberculose, vous savez qu'ils touchent une indemnité minimum<br />

de 6 francs par jour pour les a<strong>du</strong>ltes et 4 francs par jour pour<br />

les enfants. On peut dire, d'une façon générale, qu'avec l'apport<br />

des ligues, les frais de sana sont couverts. Ce qui n'est pas couvert,<br />

c'est le manque à gagner surtout lorsqu'il s'agit d'un père<br />

ou d'une mère de famille ou d'un fils qui doit subvenir à l'entretien<br />

des siens. Sous ce rapport-là, il est à souhaiter que la loi<br />

fédérale en tienne compte. En ce moment, elle est en préparation.<br />

Il s'agit de la revision de l'assurance-maladie. Toutefois ce projet<br />

n'a pas encore été approuvé par le <strong>Conseil</strong> fédéral, ni par les<br />

Chambres fédérales, et encore moins par le peuple. La nouvelle<br />

législation n'est pas encore prête à être appliquée, il se passera<br />

donc bien quelques années, je pense, avant qu'elle soit sous toit.<br />

En conséquence, je crois qu'il est de notre devoir de parer<br />

au plus pressé et de prendre les dispositions que nous estimons<br />

nécessaires pour mener à bien la lutte contre la tuberculose.<br />

Pour toutes ces raisons, je prie donc la Haute Assemblée de<br />

bien vouloir voter aujourd'hui l'entrée en matière, quitte à reprendre<br />

dans la séance de vendredi prochain la discussion détaillée<br />

<strong>du</strong> projet.<br />

53


M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Schnyder.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, je suis le premier<br />

à regretter que ce texte n'ait pas pu être envoyé aux députés,<br />

non seulement une semaine avant la session mais quelques<br />

semaines auparavant. Il existe cependant un fait dont je ne suis<br />

pas responsable : mon chef de service a été victime d'un grave<br />

accident, ce qui m'a privé pendant quelques semaines de son<br />

appui. De ce fait, ne pouvant prendre contact avec lui dans une<br />

affaire aussi spécialisée, je ne voulais pas définitivement soumettre<br />

ce projet au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

D'autre part, nous avons un grand avantage : le président de<br />

la commission n'est pas étranger à l'élaboration de ce décret.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler national et député Moulin est en même temps<br />

président de la Ligue cantonale de la lutte contre la tuberculose.<br />

Il est demeuré en contact permanent avec moi-même et mes services<br />

pour la mise au point de ce décret.<br />

Je suis d'avis que nous devons nous borner aujourd'hui à voter<br />

l'entrée en matière et réserver pour la fin de la semaine la discussion<br />

des articles pour permettre à MM. les députés d'étudier<br />

à fond les dispositions <strong>du</strong> projet.<br />

La loi créant le fonds cantonal pour la lutte contre la tuberculose<br />

<strong>du</strong> 18 novembre 1950 met à disposition de la ligue cantonale<br />

des montants importants. Il faut donc qu'elle ait les compétences<br />

nécessaires pour utiliser cet argent et assumer les tâches<br />

prévues par ce décret.<br />

M. Vouilloz, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je crois qu'il y a<br />

une procé<strong>du</strong>re un peu dangereuse qui nous est proposée par le<br />

président de la commission et par le Gouvernement, de dire, nous<br />

allons voter aujourd'hui l'entrée en matière puis la discussion des<br />

articles sera renvoyée à plus tard.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, il ne s'agit pas<br />

de tel ou tel détail dans un article, il s'agit d'une position de<br />

principe et, tout à l'heure, j'ai été douloureusement surpris d'entendre<br />

dans la bouche <strong>du</strong> rapporteur français de la commission<br />

nous dire que tout le respect que nous devions avoir à la personne<br />

humaine devait tout de même passer en second plan devant<br />

la défense de la collectivité.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, cela me rappelle<br />

une parole que nous lisons dans les Saintes Ecritures où il<br />

est dit « qu'il est bon qu'un homme meure pour sauver les autres »,<br />

cet homme n'a jamais paru devant l'opinion de deux mille ans<br />

d'histoire comme étant le porte-parole de la sagesse.<br />

54


Je crois que le texte qui nous est présenté aujourd'hui et que<br />

nous avons lu d'une manière assez rapide puisque nous l'avons<br />

reçu tardivement, laisse l'impression qu'on veut reprendre ici sur<br />

le terrain cantonal, par la bande, la loi Bircher qui a été si magnifiquement<br />

repoussée par l'ensemble <strong>du</strong> peuple et l'unanimité des<br />

cantons.<br />

Quand je vois, par exemple, à l'article premier que le Département<br />

de l'hygiène peut prendre toutes mesures propres à combattre<br />

la tuberculose, je suis tout à fait tranquille que nous donnons<br />

là par trop de pouvoir au titulaire actuel <strong>du</strong> Département<br />

de l'hygiène, qui lui aura bien le souci de défendre le respect de<br />

la personne humaine, mais nous donnons à l'<strong>Etat</strong> un pouvoir discrétionnaire,<br />

absolu, que la loi Bircher elle-même n'accordait pas<br />

au <strong>Conseil</strong> fédéral.<br />

Si je prends plus loin : « on peut ordonner ceci », « on peut<br />

ordonner cela », qu'en cas d'épidémies « on peut forcer ceci »,<br />

« on peut forcer cela », Monsieur le Président et Messieurs les<br />

députés, je vous avoue, qu'en ayant une très grande sympathie<br />

pour son distingué président, je suis inquiet devant ce texte légal.<br />

Puisque l'assurance nous est donnée par la bouche même de<br />

M. Moulin que la tuberculose est en régression dans le pays,<br />

pour tout le travail qui a été fait par les ligues antituberculeuses,<br />

faut-il changer ce qui existe puisque le résultat est bon ?<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je trouve ce texte très<br />

lourd et je ne voudrais pas qu'on mette à la fin de la semaine le<br />

<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> devant le fait accompli que l'entrée en matière est<br />

votée et que par conséquent il n'y a plus que des petites questions<br />

de détail sur tel article ou tel texte à modifier. Je crois que la<br />

discussion sur l'entrée en matière doit aussi être renvoyée à la<br />

fin de la semaine de manière que MM. les députés puissent parler<br />

entre eux, puissent parler avec des médecins, puissent s'informer<br />

autour d'eux et avoir une opinion un peu mieux assise que celle<br />

qui a l'air de régner dans cette salle pour prendre une décision<br />

extrêmement grave.<br />

M. Morand, député.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, j'appuie la<br />

proposition de M. le député Vouilloz qui consiste à renvoyer la<br />

discussion sur l'entrée en matière à la fin de la semaine.<br />

M. Moulin, président de la commission.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je ne veux pas<br />

avoir l'air d'imposer aujourd'hui une discussion immédiate. Puisque<br />

MM. les députés désirent être renseignés davantage sur ce<br />

55


sujet, je suis d'accord qu'on rouvre encore une fois vendredi prochain<br />

une discussion sur l'entrée en matière. Je ne veux pas user<br />

ici de moyens dictatoriaux.<br />

Je puis également rassurer M. le député Vouilloz qui trouve<br />

que le texte est quelque peu impératif, nous ne voulons pas modifier<br />

la pratique existante mais simplement encore l'améliorer.<br />

Nous voulons adapter cette loi aux nécessités nouvelles ; nous<br />

avons prévu des articles nouveaux notamment en ce qui concerne<br />

la radiophotographie, l'assistance sociale ; ce sont des moyens nouveaux<br />

qui font partie <strong>du</strong> processus de lutte contre la tuberculose.<br />

J'estime que la liberté de chacun a tout de même une limite,<br />

c'est lorsqu'elle devient un danger pour le prochain. Lorsqu'un<br />

tuberculeux bacillaire ne veut pas se laisser soigner, ni prendre<br />

des mesures pour éviter la contagion, il est tout de même <strong>du</strong><br />

devoir de la société de prendre les mesures utiles pour mettre cet<br />

indivi<strong>du</strong>-là hors d'état de nuire à son entourage. Et je ne pousserai<br />

pas le respect de sa liberté jusqu'à l'empêcher de nuire à<br />

son prochain.<br />

J'estime qu'il est inutile de m'étendre davantage sur le sujet<br />

et, en conclusion, je suis d'accord de rouvrir ce débat sur l'entrée<br />

en matière vendredi prochain.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Schnyder.<br />

D'accord !<br />

Le projet est ainsi renvoyé.<br />

Il est donné lecture d'un postulat Augustin Clavien sur l'économie<br />

viti-vinicole et d'une interpellation sur le prix de la vendange<br />

1953.<br />

La séance est levée à 12 heures.<br />

56


Séance <strong>du</strong> 2 février 1954<br />

Présidence : M. Marc Revaz, Président.<br />

La séance est ouverte à 8 h. 15.<br />

Le premier objet à l'ordre <strong>du</strong> jour est le développement de la<br />

motion Clovis Luyet.<br />

M. le député Clovis Luyet.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />

Lors de la session ordinaire <strong>du</strong> mois de novembre 1952, j'ai eu<br />

l'honneur de déposer sur le bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> la motion<br />

suivante :<br />

Le Haut <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité à présenter au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

un projet de loi de protection ouvrière «'appliquant :<br />

1. au personnel des exploitations agricoles,<br />

2. au personnel occupé comme domestiques, servantes et journaliers,<br />

c'est-à-dire à toutes les personnes non au bénéfice des dispositions<br />

de la loi <strong>du</strong> 18 janvier 193.3, sous lettres b et c de l'article 2.<br />

Au cours de l'exercice de ma fonction de secrétaire ouvrier,<br />

j'ai eu à plusieurs reprises l'occasion de constater qu'il y a une<br />

certaine anarchie, dans les professions énumérées ci-dessus, pour<br />

lesquelles le législateur de la loi de protection ouvrière de 1933<br />

n'a pas daigné s'en occuper sérieusement.<br />

Je n'ai pas la prétention de donner des leçons à qui que ce<br />

soit ; cependant, j'estime que les réalisations qui ont été obtenues<br />

pour d'autres professions, méritent de l'être aussi pour les travailleurs<br />

de l'agriculture, les domestiques, servantes et journaliers qui<br />

sont certainement les plus mal lotis et les plus besogneux.<br />

Il y a exactement vingt ans que la loi de protection ouvrière<br />

a été votée par le peuple valaisan. Son règlement d'exécution n'a<br />

vu le jour qu'en 1937. Ce retard est la cause principale des difficultés<br />

d'application de cette loi au cours des premières années<br />

de son existence. En son temps, le député Dellberg fut le premier<br />

à demander au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> la création d'un service social cantonal<br />

devenu, par la suite, service de protection ouvrière. Cet<br />

office a travaillé et travaille actuellement en étroite collaboration<br />

avec les organisations professionnelles. Ce n'est, certes, pas dû au<br />

hasard que notre canton a été épargné des graves conflits sociaux ;<br />

mais la loi de protection ouvrière a permis de maintenir la paix,<br />

tout en apportant, par le canal des contrats collectifs, les améliorations<br />

sociales que vous connaissez, lesquelles contribuent à relever<br />

le niveau matériel des masses travailleuses dan l'intérêt géné-<br />

57


ai <strong>du</strong> canton. Elle apporte de l'ordre dans les métiers et un progrès<br />

réjouissant dans la formation professionnelle.<br />

En complément des considérations d'ordre général indiquées<br />

ci-dessus, le but de ma motion, c'est d'abord d'inviter le Départemant<br />

de l'in<strong>du</strong>strie et <strong>du</strong> commerce à préparer un contrat-type<br />

pour ces professions et à rédiger un texte de loi annulant les<br />

restrictions prévues à l'art. 2, lettres b et c, et à compléter celles-ci<br />

par des articles appropriés.<br />

A ce propos, je signale que le rapport <strong>du</strong> Secrétariat des paysans<br />

suisses de 1951, se rapportant aux conditions de travail dans<br />

les exploitations agricoles, serait d'une grande utilité pour le<br />

législateur valaisan. Dans la liste que je possède, je constate<br />

que 15 cantons, y compris deux de Suisse romande, ont déjà<br />

des contrats-types de travail pour domestiques agricoles, de ferme<br />

et de ménage.<br />

D'autre part, la loi fédérale sur l'amélioration de l'agriculture<br />

et le maintien de la population paysanne (loi sur l'agriculture, <strong>du</strong><br />

3 octobre 1951, acceptée par le peuple suisse, à une écrasante<br />

majorité, le 30 mars 1952) dit expressément à la page 25, titre<br />

sixième, chapitre premier de l'article 96, ce qui suit :<br />

Le contrat de travail<br />

1. Les cantons doivent régler pour leur territoire les conditions<br />

d'engagement dans l'agriculture en établissant des contrats-types<br />

de travail conformément à l'article 324 <strong>du</strong> code des obligations.<br />

2. Le contrat-type de travail fixera en particulier les obligations<br />

de l'employeur, de l'employé, la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> travail et <strong>du</strong> repos<br />

de l'employé, ses vacances, le paiement <strong>du</strong> salaire en cas de<br />

maladie, ainsi que la dissolution des rapports de service ; il<br />

contiendra des dispositions spéciales sur les conditions de travail<br />

des femmes et des jeunes gens.<br />

3. L'employeur remettra à l'employé, au début des rapports de<br />

service, un exemplaire <strong>du</strong> contrat-type de travail.<br />

Au surplus, je suis en possession <strong>du</strong> procès-verbal de la conférence<br />

tenue, mercredi 1 er octobre au Bernerhof, à Berne, par<br />

les délégués de tous les cantons, sur les tâches qu'impose aux cantons,<br />

le titre sixième de la loi sur l'agriculture relatif aux conditions<br />

d'engagement dans l'agriculture.<br />

Je relève que le canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> était représenté à cette conférence<br />

par le Chef <strong>du</strong> département, M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Troillet,<br />

qui n'a pas jugé utile de faire des suggestions alors que son<br />

collègue, M. Barrelet, de Neuchâtel, appuyait la proposition de<br />

M. Landis prévoyant que les départements cantonaux de l'agri-<br />

58


culture pourraient, une fois qu'ils auraient en mains les propositions<br />

énoncées par la Confédération, les étudier de concert<br />

avec l'Union suisse des paysans. D'autre part, puisqu'il n'existe<br />

pas de dispositions fédérales d'exécution, le travail des cantons<br />

s'en trouvera simplifié ; mais ceux-ci ne doivent pas attendre de<br />

la Confédération qu'elle établisse des dispositions ou une ordonnance<br />

en la matière. Dans le contrat-type cantonal, il suffira de<br />

régler les points prévus à l'article 96, alinéa 2, L. A.<br />

Depuis le dépôt de ma motion, les bruits les plus fantaisistes<br />

ont été répan<strong>du</strong>s dans le public. C'est ainsi que des personnes<br />

bien pensantes trouvaient normal que ma motion touche les ouvriers<br />

agricoles et les domestiques de campagne.<br />

En revanche, le secteur <strong>du</strong> personnel de maison devait, selon<br />

eux, rester en dehors <strong>du</strong> cadre de la loi. Je ne prétends pas<br />

innover lorsque je demande d'inclure les employées de maison<br />

dans le champ d'application de la loi. J'ai dans mes dossiers le<br />

texte d'un projet de contrat-type établi par le service cantonal<br />

de protection ouvrière, en date <strong>du</strong> 16 avril 1946. Ce projet qui<br />

contenait plus de 28 articles est resté à l'état embryonnaire et<br />

n'a jamais pu déployer ses. effets bienfaisants sur cette masse laborieuse,<br />

si souvent brimée, sans qu'elle ait pu faire valoir ses droits.<br />

Les motifs <strong>du</strong> sommeil léthargique de ce projet me sont inconnus.<br />

A la session prorogée de juin 1953, le député Closuit a développé<br />

une interpellation concernant l'engagement des ouvriers<br />

italiens. Cette interpellation avait été déposée <strong>du</strong> fait que l'engagement<br />

de la main-d'œuvre italienne avait provoqué quelques difficultés.<br />

Un grand nombre d'Italiens et Italiennes s'étant ren<strong>du</strong>s<br />

en Italie pour les votations, ne sont pas revenus chez leur ancien<br />

employeur, et cela à une période où les travaux agricoles pressaient.<br />

D'autre part, j'estime que la main-d'œuvre saisonnière doit<br />

être tenue sur un pied d'égalité avec la main-d'œuvre suisse,<br />

comme il est prévu dans le contrat de réciprocité entre l'Italie<br />

et la Suisse. Ce qui est appliqué dans l'in<strong>du</strong>strie <strong>du</strong> bâtiment et<br />

<strong>du</strong> génie civil doit l'être dans l'agriculture.<br />

Je me pose la question de savoir ce qu'il adviendrait de la<br />

main-d'œuvre <strong>du</strong> pays si certains employeurs seraient autorisés<br />

à payer la main-d'œuvre étrangère meilleur marché que la nôtre ?<br />

Si j'insiste sur ces faits, c'est dans le but d'accélérer la procé<strong>du</strong>re<br />

pour que notre canton, qui est bien avancé dans les questions<br />

sociales depuis quelques années, ne reste pas, dans ce secteur, le<br />

dernier de la colonne.<br />

En conclusion, je prie le Département de l'intérieur de charger<br />

ses services de la préparation d'un contrat-type ainsi que <strong>du</strong> texte<br />

de la loi, dans le sens de la motion, et de présenter à la Haute<br />

59


Assemblée un projet fixant les détails et les modalités pour la<br />

protection de ces travailleurs.<br />

Au vu de ce qui précède, je vous prie, Monsieur le Président<br />

et Messieurs les députés, d'accepter la motion que j'ai eu l'honneur<br />

de développer.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert.<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les députés,<br />

Parmi tous les devoirs qui incombent à un <strong>Etat</strong> moderne, il<br />

en est un qui est particulièrement grave et impérieux. C'est celui<br />

de protéger la vie, la santé, la dignité des citoyens qui par leur<br />

travail assurent leur existence et celle de leur famille ainsi que<br />

la prospérité de la communauté tout entière.<br />

La motion de M. le député Luyet nous donne ce matin l'occasion<br />

de nous pencher sur ce problème qui tient particulièrement<br />

à cœur au Chef <strong>du</strong> Département de l'intérieur ainsi qu'à ses collègues<br />

<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

Comme M. le député Luyet l'a justement relevé, presque toutes<br />

les catégories d'employés bénéficient d'une protection légale<br />

plus éten<strong>du</strong>e et plus précise que celle des articles 319 à 362 <strong>du</strong><br />

Code fédéral des obligations. La plupart des travailleurs ont leurs<br />

droits sauvegardés par des lois, des ordonnances, des arrêtés, des<br />

contrats-types et des contrats collectifs spéciaux et adaptés aux<br />

nécessités de chaque profession ou de chaque groupe de profession.<br />

C'est ainsi que les ouvriers des usines trouvent une protection<br />

efficace et précise dans la loi sur les fabriques, tandis que dès<br />

1937 la condition des autres salariés est régie par la loi de protection<br />

ouvrière <strong>du</strong> 18 janvier 1933. Cette loi, qui a joué un si<br />

grand rôle dans le développement social de notre canton, laisse<br />

cependant hors de son champ d'application certaines catégories<br />

de travailleurs dont deux très nombreuses et très importantes, à<br />

savoir le personnel de l'agriculture et les employés de maison.<br />

M. Luyet nous demande de préparer un projet de loi de protection<br />

ouvrière à leur intention.<br />

Le problème est important aussi bien par le nombre de<br />

citoyens, patrons ou employés qu'il touche, que par les conséquences<br />

à longue échéance qu'il comporte pour les uns et pour<br />

les autres. Il mérite donc toute notre attention.<br />

Nous devons tout d'abord répondre à une question de principe.<br />

Est-il nécessaire pour les professions de l'agriculture et <strong>du</strong><br />

service domestique de compléter par des dispositions spéciales les<br />

dispositions <strong>du</strong> Code des obligations ? Si oui, nous devrons ensuite<br />

60


vérifier que les moyens préconisés par M. le député Luyet sont<br />

bien ceux qui permettent d'atteindre le plus efficacement notre<br />

but.<br />

I. D'autres dispositions que celles <strong>du</strong> Code des obligations sontelles<br />

nécessaires ?<br />

Les articles 319 à 362 <strong>du</strong> Code des obligations ne donnent<br />

guère d'indications précises qu'en matière de délai de congé, de<br />

terme de paiement <strong>du</strong> salaire et de droit au certificat. La jurisprudence<br />

a aussi déterminé la portée des articles 335 et 344 relatifs<br />

au paiement <strong>du</strong> salaire ainsi qu'à la fourniture de l'entretien<br />

et des soins en cas de maladie ou d'empêchement majeur. Les<br />

autres articles énoncent des principes importants, certes, mais ils<br />

renvoient à l'usage local ou bien sont trop vagues pour qu'ils<br />

aient une influence sérieuse sur les conditions de vie des salariés<br />

dont nous nous occupons ce matin.<br />

D'aucuns ont estimé que cela suffisait. Ils invoquent en outre<br />

que les professions de caractère agricole ou domestique comportent,<br />

dans la majorité des cas, la participation plus ou moins complète<br />

<strong>du</strong> salarié à la vie familiale. On a donc exprimé la crainte<br />

qu'en traçant des règles -précises on porte atteinte à l'harmonie<br />

de relations amicales fondées sur la confiance et la compréhension<br />

mutuelles. A cela s'ajoute, en ce qui touche l'agriculture, la crainte<br />

de ne pouvoir établir de règle applicable à une profession soumise<br />

non seulement aux exigences d'un marché difficile et rapidement<br />

variable, mais aussi et surtout aux caprices imprévisibles de la<br />

nature. Toutes ces craintes exprimées fréquemment méritent de<br />

retenir notre attention.<br />

Il y aurait intérêt, à ce sujet, de voir ce qui se passe actuellement<br />

entre employeurs et employés. Nous verrons alors s'il y a<br />

lieu de compléter la réglementation existante.<br />

C'est un fait qu'il existe encore de nombreuses exploitations<br />

agricoles où l'employé, le domestique ou la servante ont une situation<br />

qui se rapproche en bien des points de celle des fils ou des<br />

filles de la maison. Non seulement ils mangent à la table de<br />

famille, mais ils savent que s'ils participent au rude effort commun,<br />

ils auront aussi part dans une mesure équitable à la récompense.<br />

Il existe aussi des maîtresses de maison qui comprennent<br />

le rôle magnifique qu'elles ont à jouer auprès des jeunes filles<br />

qui viennent chez elles se préparer par les travaux <strong>du</strong> ménage à<br />

leur tâche future d'épouses et de mères. Il existe également des<br />

maîtresses de maison qui comprennent la nécessité d'assurer à<br />

leur personnel, qu'il s'agisse de jeunes volontaires ou de vieux<br />

employés, une vie qui soit autre chose qu'un long effort presque<br />

ininterrompu.<br />

61


Mais il y a également le revers de la médaille. M. le député<br />

Luyet vient de nous en entretenir et nous devons reconnaître que<br />

dans trop de cas, les choses se passent bien telles qu'il nous les a<br />

décrites. Du reste, la difficulté qu'on a de trouver <strong>du</strong> personnel<br />

suisse pour l'agriculture et le service domestique nous montre que<br />

tout ne va pas pour le mieux dans ces professions.<br />

Il y a évidemment le problème <strong>du</strong> salaire. L'usine, le bureau,<br />

le chantier paient beaucoup plus, en tous cas pour le personnel<br />

masculin. Sur ce point, nous ne devons, au reste, guère nous faire<br />

d'illusions pour l'avenir et il faut se dire bien franchement que<br />

dans l'agriculture, tout au moins, nous ne pouvons pas envisager<br />

de combler ces prochaines années l'écart qui existe entre les salaires<br />

de la campagne et ceux des chantiers, par exemple.<br />

Mais il n'y a pas que cette question. Ni dans l'agriculture, ni<br />

dans le service de maison, le temps de travail n'est limité de façon<br />

quelconque. C'est ainsi que nous voyons de petites bonnes faire<br />

régulièrement des journées de 13 à 14 heures de travail. On trouve<br />

aussi des domestiques de campagne auxquels la saison d'hiver<br />

n'apporte pas la relâche à laquelle ils auraient bien droit, après<br />

les labeurs intenses de l'été et de l'automne.<br />

Presque partout, les vacances payées sont entrées dans les<br />

mœurs. Nous constatons même chez nous que la plupart des contrats<br />

collectifs assurent aux employés une <strong>du</strong>rée de vacances supérieure<br />

au minimum légal. Seuls encore les employés agricoles et<br />

<strong>du</strong> service domestique se voient refuser un droit acquis pratiquement<br />

à tous les autres.<br />

Nous avons parlé tout à l'heure des articles 335 et 344 <strong>du</strong><br />

Code des obligations qui prévoient, en cas de maladie, le paiement<br />

<strong>du</strong> salaire, de l'entretien et des soins pendant le temps relativement<br />

court. Ce temps est proportionnel à la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> service<br />

antérieur, très court après quelque temps, assez long après plusieurs<br />

années. Tout va bien si la maladie est de. courte <strong>du</strong>rée,<br />

mais survienne une affection plus grave,<br />

62<br />

— si l'employé est depuis peu de temps en service, il devra<br />

bientôt subvenir lui-même à ses frais de guérison, à moins<br />

qu'il n'ait eu la sagesse et la possibilité de conclure une<br />

assurance ;<br />

— si l'employé, au contraire, a de longues années de service<br />

derrière lui, c'est souvent l'employeur qui, au bout d'un<br />

certain temps, n'a plus les moyens de payer et, en cas de<br />

communauté domestique, d'entretenir et de soigner <strong>du</strong>rant<br />

des mois un élément impro<strong>du</strong>ctif.


Dans l'un et l'autre cas, le travailleur risque de devoir finalement<br />

recourir à l'assistance privée ou publique avec toutes les<br />

conséquences malheureuses morales et financières que cela comporte.<br />

Dans les autres professions, on pare généralement à ces risques<br />

par le moyen de l'assurance dont les frais sont répartis entre le<br />

patron et l'employé.<br />

Dans l'agriculture, la majorité des patrons s'en tiennent encore<br />

au système <strong>du</strong> code que nous devons considérer comme nettement<br />

insuffisant et ne correspondant plus aux conceptions sociales d'aujourd'hui.<br />

II. Quels moyens devons-nous choisir ?<br />

Si nous sommes, je l'espère, d'accord sur le but à atteindre, il<br />

s'agit de trouver les moyens d'y parvenir.<br />

Il existe théoriquement trois moyens de compléter les règles<br />

<strong>du</strong> Code des obligations en matière de contrats de travail : la loi,<br />

le contrat-type et le contrat collectif.<br />

1. La loi trace le cadre dans lequel doivent s'inscrire les contrats<br />

indivi<strong>du</strong>els ainsi que les conventions collectives de travail.<br />

Reprenant les dispositions <strong>du</strong> Code des obligations, elle les précise<br />

et les complète en tenant compte des particularités des diverses<br />

professions auxquelles elle doit s'appliquer.<br />

2. Le contrat collectif signé entre gens d'une même profession<br />

permet d'entrer dans des détails que ne saurait réglementer le<br />

législateur. Le contrat collectif reprend certains articles de la loi,<br />

les précise lorsqu'ils ont un caractère dispositif et, fait très important,<br />

fixe les salaires. Généralement, le contrat collectif établit<br />

aussi la procé<strong>du</strong>re à suivre en cas de conflit, instituant des commissions<br />

paritaires qui tranchent les différends sous réserve de<br />

recours à l'Office cantonal de conciliation ou, dans quelques cas,<br />

aux tribunaux ordinaires.<br />

3. Il existe un troisième instrument de réglementation qui peut<br />

partiellement suppléer à l'absence de loi ou de contrat collectif,<br />

c'est le contrat-type. Etabli par l'autorité executive, après consultation<br />

des milieux économiques et professionnels intéressés, le<br />

contrat-type règle les rapports de travail entre patrons et employés<br />

d'une profession donnée, sous réserve des conventions contraires<br />

passées dans la forme écrite.<br />

De ces trois moyens, nous devons d'emblée éliminer le contrat<br />

collectif, car dans les professions en cause, nous ne pouvons pas<br />

mettre en présence les organisations professionnelles suffisamment<br />

fortes pour mettre sur pied un contrat collectif et surtout pas<br />

pour en obtenir la déclaration de force obligatoire générale.<br />

63


Restent donc la loi et le contrat-type.<br />

Je crois, Monsieur le Président et Messieurs, que si nous entreprenons<br />

la tâche difficile de donner un statut à notre personnel<br />

agricole et à nos employés de maison, nous ne devons pas craindre<br />

d'envisager la solution la plus efficace, et cette solution c'est<br />

la loi.<br />

Une loi de protection ouvrière adaptée aux nécessités de l'agriculture<br />

et <strong>du</strong> service domestique, une loi discutée par le parlement<br />

puis adoptée par le peuple, voilà à notre avis le moyen le<br />

meilleur de rendre le sort des salariés de ces deux branches de<br />

notre économie, plus humain et plus juste.<br />

Mais il importe ici de ne pas se bercer d'illusions et de ne pas<br />

cacher les difficultés qu'offre la réalisation d'un tel projet. Nous<br />

n'avons pour l'instant presque aucune expérience dans la réglementation<br />

des professions qui nous préoccupent aujourd'hui.<br />

Nous devons en effet prendre toutes les précautions pour ne<br />

pas intro<strong>du</strong>ire dans la loi des dispositions qui s'avéreraient bientôt<br />

inapplicables parce que purement théoriques et ne cadrant pas<br />

avec les conditions réelles. En outre, on peut imaginer que la mise<br />

au point de la loi suscitera de longues controverses qui seront<br />

fructueuses, nous l'espérons, mais ne hâteront pas l'entrée en<br />

vigueur des dispositions pourtant de jour en jour plus nécessaires.<br />

Et c'est ici que nous nous proposons de faire intervenir, à titre<br />

de solution transitoire, les contrats-types. Plus rapidement promulgués,<br />

plus facilement modifiables aussi, si le besoin s'en fait<br />

sentir, les contrats-types nous semblent pour l'avenir immédiat, la<br />

solution d'attente. Ils nous permettront de faire les précieuses<br />

expériences dont nous avons besoin pour mettre au point une loi<br />

juste tout en faisant entrer dans les mœurs le principe d'une réglementation<br />

pour des professions qui n'en ont point connu jusqu'à<br />

présent.<br />

Du reste, comme M. Luyet l'a justement relevé, la loi fédérale<br />

sur l'agriculture nous oblige, à son article 96, d'établir un contrattype<br />

pour les professions agricoles. De bon ou de mauvais gré,<br />

nous ne pouvons pas nous dérober à ce devoir.<br />

Quant au service de maison, le Département de l'intérieur a<br />

préparé dès 1946 un premier projet de contrat-type qui a été soumis<br />

aux associations intéressées. Ce projet a été repris et adapté<br />

aux conditions actuelles et nous nous proposons, après avoir consulté<br />

à nouveau les associations professionnelles, de le soumettre<br />

au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

64


Voilà notre programme : pour l'avenir immédiat, les contratstypes,<br />

puis dans quelques années, la loi. Nous rencontrerons de<br />

grandes difficultés d'ordre pratique car les professions en cause<br />

sont de toutes celles qui se prêtent le moins à l'établissement de<br />

règles quelconques. Nous en sommes parfaitement conscients, mais<br />

nous croyons aussi que les exigences <strong>du</strong> travail dans l'agriculture<br />

et dans le service domestique peuvent tout de même se concilier<br />

avec les exigences de la justice sociale. Cette conciliation est <strong>du</strong><br />

reste indispensable si nous voulons sauver des professions qui<br />

devraient être parmi les plus belles, mais dont les jeunes, par suite<br />

des mauvaises conditions actuelles, se désintéressent de plus en<br />

plus.<br />

C'est dans ce sens, Monsieur le Président et Messieurs, que<br />

nous acceptons les suggestions de M. le député Luyet en le priant<br />

de bien vouloir transformer sa motion en postulat, étant donné<br />

que nous ne pouvons élaborer immédiatement une loi sur la<br />

matière, c'est-à-dire avant de tirer un enseignement d'un régime<br />

transitoire basé sur les contrats-types.<br />

M. le député Luyet.<br />

Monsieur le Président, - Messieurs les députés, tout d'abord je<br />

remercie sincèrement M. le Chef <strong>du</strong> Département de l'agriculture<br />

d'avoir étudié le problème d'une façon aussi approfondie. Le rapport<br />

qu'il vient de nous faire est très intéressant.<br />

Cependant, je suis un peu sceptique quant à la question des<br />

postulats. J'ai l'habitude des grands congrès syndicaux où de nombreux<br />

postulats sont déposés. Le postulat, en langage syndicaliste,<br />

frise la corbeille à papier. On met le postulat dans un tiroir, un<br />

peu de poussière le recouvre et ensuite on le jette dans les oubliettes.<br />

Voilà ce que je pense des postulats.<br />

En 1946, le service de protection ouvrière, par son chef de<br />

service, M. Roger Bonvin, avait établi un contrat-type pour le personnel<br />

de maison. Depuis lors, nous n'en avons plus enten<strong>du</strong> parler.<br />

Je demande à M. le Chef <strong>du</strong> département comment il prévoit<br />

ces contrats-types. Pour les contrats-types de l'agriculture, nous<br />

avons une loi de 1952 qui dit à l'article 96 :<br />

« Les cantons doivent régler sur leur territoire les conditions<br />

d'engagement dans l'agriculture en établissant des contrats-types<br />

de travail conformément à l'art. 324 <strong>du</strong> Code des obligations. »<br />

Je suis d'accord, nous devons tout d'abord faire une expérience.<br />

Mais, si ma motion doit tout simplement se transformer<br />

en postulat, comment le Département de l'intérieur ou le Gouvernement<br />

valaisan veulent-ils imposer pour le personnel de maison<br />

le contrat-type ? Il est bien enten<strong>du</strong> qu'il est difficile d'élaborer<br />

65


une loi pour ce personnel — de par ma fonction de secrétaire<br />

ouvrier je suis mieux placé que quiconque pour le savoir — mais<br />

je voudrais qu'on puisse imposer les contrats-types pour le personnel<br />

de maison.<br />

La première partie de ma motion peut être considérée comme<br />

liquidée si j'accepte la formule <strong>du</strong> contrat-type imposé par la loi<br />

de l'agriculture de 1952, mais la deuxième partie reste lettre<br />

morte. J'aimerais que le Chef <strong>du</strong> département me donne une assurance<br />

à ce sujet.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je remercie aussi M. le<br />

député Luyet. Ainsi que lui-même vous l'a dit, la question des<br />

contrats-types dans l'agriculture recevra une solution très rapide,<br />

puisque dans le courant de cette année, nous serons appelé à<br />

Berne pour recevoir des instructions nécessaires à ce sujet. Je<br />

crois qu'une séance est déjà prévue pour le mois prochain.<br />

Il va de soi que pour les contrats-types pour le personnel de<br />

maison il n'en est pas de même. Comme je vous l'ai dit tout à<br />

l'heure, nous manquons d'expérience dans la matière et je dois<br />

avouer que je suis fort embarrassé aujourd'hui pour donner à<br />

M. le député Luyet des indications précises sur la manière dont<br />

ils seront élaborés. Nous pensions avec notre service de protection<br />

ouvrière prendre contact avec les organisations syndicales, discuter<br />

avec elles et tirer des conclusions.<br />

Je puis donner l'assurance à M. le député Luyet que nous nous<br />

occuperons très sérieusement de cette question et que nous tâcherons<br />

de lui donner satisfaction dans la mesure de nos possibilités.<br />

M. le député Luyet.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, en terme parlementaire,<br />

ce ne serait pas diplomatique de ma part de ne pas vouloir transformer<br />

ma motion en postulat, surtout que je connais personnellement<br />

M. le nouveau Chef <strong>du</strong> Département de l'agriculture et<br />

que je lui fais confiance. Je suis certain que nous pourrons arriver<br />

à une solution satisfaisante. Dans ces conditions, je suis tout<br />

à fait d'accord de transformer ma motion en postulat.<br />

Le postulat est donc accepté par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et le <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong>.<br />

Le second objet à l'ordre <strong>du</strong> jour appelle le développement de<br />

la motion de M. le député Paul de Courten.<br />

66


M. le député Paul de Courten.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés,<br />

Nos autorités ont toujours considéré le travail non comme une<br />

marchandise, mais comme une fonction sociale qui crée des obligations<br />

réciproques entre ceux qui la remplissent et la société.<br />

C'est la notion chrétienne <strong>du</strong> travail.<br />

La nature de l'homme ne supporte pas un travail ininterrompu.<br />

Dans le cours <strong>du</strong> 19 e siècle et spécialement depuis le commencement<br />

<strong>du</strong> 20°, la cadence dans le travail est devenue plus<br />

rapide, tandis que le nombre des fêtes chômées était ré<strong>du</strong>it.<br />

Plus le principe de la division <strong>du</strong> travail reçoit une application<br />

complète, plus l'ouvrier est occupé à la répétition <strong>du</strong> même geste,<br />

prolongé <strong>du</strong>rant toute une vie dans une atmosphère qui peut<br />

hâter la dégénérescence de l'ouvrier in<strong>du</strong>striel.<br />

Pour l'intérêt <strong>du</strong> rendement de son activité et pour celui de<br />

l'entreprise, l'ouvrier doit bénéficier de vacances.<br />

Des raisons non seulement de santé, mais des arguments purement<br />

humains exigent que_ l'ouvrier puisse <strong>du</strong>rant quelques jours<br />

se libérer des liens de son travail pour se retrouver lui-même,<br />

retrouver les choses de la vie et retrouver les siens. C'est le moyen<br />

de remettre l'homme en équilibre, afin qu'il s'applique, une fois<br />

ses devoirs professionnels remplis et suivant la parole de Sa Sainteté<br />

Pie XII, à un développement plus complet de ses facultés<br />

humaines.<br />

L'expérience a prouvé la nécessité pour la législation in<strong>du</strong>strielle<br />

de poser certains principes et de fixer certaines règles<br />

communes.<br />

La réglementation <strong>du</strong> droit aux vacances en est assurément <strong>du</strong><br />

nombre, elle qui garantira un contrôle par l'autorité avec facilité<br />

de recours. Notre canton a été un des premiers à reconnaître le<br />

principe des vacances payées des salariés.<br />

La loi valaisanne de 1933 sur la protection ouvrière et son<br />

règlement de 1945 régissent le droit aux vacances des employés<br />

et ouvriers, pour autant que leur entreprise n'est pas soumise à<br />

la loi fédérale sur le travail dans les fabriques. Le principe est<br />

que les vacances sont un élément intégrant <strong>du</strong> salaire.<br />

Toutefois, comme il y a dans notre canton 116 établissements<br />

soumis à la loi sur les fabriques, il y en a autant qui échappent<br />

à cette réglementation.<br />

La loi fédérale, en effet, ne prescrit rien à cet égard. Mais<br />

empressons-nous de reconnaître que grâce à la compréhension<br />

sociale dans notre canton, la plupart des contrats ou règlements<br />

67


de travail connaissent aujourd'hui les vacances. Ainsi 27 établissements<br />

donnent des vacances en vertu d'un contrat collectif à collectivité<br />

unilatérale (contrat collectif d'entreprise) ; 53 donnent<br />

des vacances en vertu d'un contrat collectif à collectivité bilatérale<br />

(contrat collectif professionnel) ou d'une convention nationale ;<br />

9 donnent des vacances en vertu de règlements de travail communaux,<br />

cantonaux ou fédéraux (ateliers fédéraux, services in<strong>du</strong>striels,<br />

etc.) ; 25 établissements donnent des vacances en vertu de<br />

règlements de travail édictés par la direction des entreprises, et<br />

enfin 2 ne donnent pas de vacances, sauf après une activité de<br />

plusieurs années.<br />

Il y a donc, tout en rendant hommage aux efforts accomplis,<br />

un manque d'uniformité et d'égalité ; un risque même subsiste,<br />

spécialement en temps de crise, de voir certaines catégories d'ouvriers<br />

privés de leurs vacances.<br />

Mais le canton peut-il soumettre à ces vacances légales les<br />

entreprises soumises à la loi sur les fabriques ?<br />

L'art. 34 de la Constitution fédérale donne à la Confédération<br />

le droit d'édicter des prescriptions uniformes sur le travail des<br />

enfants dans les fabriques et sur la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> travail qui pourra<br />

être imposée aux a<strong>du</strong>ltes.<br />

Dans son message relatif à la première loi de 1877 sur le travail<br />

dans les fabriques, le <strong>Conseil</strong> fédéral explique que la Constitution<br />

veut seulement par là organiser certains rapports spéciaux<br />

concernant les fabriques. Il est également dit dans ce message<br />

que la Confédération ne s'occupe nullement de toutes les questions<br />

ayant trait aux ouvriers de fabriques et que celles qui ne<br />

sont pas réglées par la loi fédérale rentrent dans le domaine de<br />

la législation cantonale.<br />

La loi de 1914 sur les fabriques n'a pas modifié la réglementation<br />

fondamentale de l'ancienne loi.<br />

Enfin une décision <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral <strong>du</strong> 14 novembre 1945,<br />

relative à un recours dans le canton de Bâle-Ville, dit clairement<br />

que la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> travail des a<strong>du</strong>ltes dans les fabriques dont il est<br />

question dans la Constitution ne concerne pas les vacances.<br />

Par conséquent et contrairement à la croyance <strong>du</strong> législateur<br />

valaisan en 1933 et <strong>du</strong> Gouvernement encore en 1945, les cantons<br />

peuvent créer une législation sur les vacances même pour les<br />

entreprises qui sont soumises à la loi sur les fabriques.<br />

Ce droit des cantons étant établi, hâtons-nous d'ajouter que<br />

c'est le problème de l'octroi des vacances aux jeunes gens qui<br />

suscite avec raison de plus en plus d'intérêt.<br />

Les ouvriers dont île développement physique n'est pas encore<br />

achevé ont besoin, plus que d'autres, de la protection de l'<strong>Etat</strong>,<br />

68


spécialement dans notre canton où la jeunesse doit gagner sa vie<br />

très tôt.<br />

Dans la première moitié <strong>du</strong> 19 e siècle nous trouvions des<br />

enfants même au-dessous de 10 ans qui travaillaient dans l'in<strong>du</strong>strie<br />

sans contrôle sur la <strong>du</strong>rée de leurs services.<br />

Le mérite de l'évolution <strong>du</strong> droit des jeunes gens aux vacances<br />

revient avant tout aux cantons.<br />

La Confédération s'est bornée à régler les vacances dans le<br />

domaine <strong>du</strong> droit relatif aux fonctionnaires fédéraux dans la loi<br />

<strong>du</strong> 6 mars 1920 sur la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> travail concernant l'exploitation<br />

des chemins de fer et autres entreprises de transports et communications<br />

et pour les apprentis par la loi <strong>du</strong> 26 juin 1930 sur la<br />

formation professionnelle (laquelle prévoit au moins 6 jours de<br />

vacances).<br />

Il est vrai qu'un projet de loi fédérale sur le travail, de décembre<br />

1950, renforce la protection des .ouvriers jusqu'à 18 ans révolus<br />

; il prévoit 18 jours ouvrables de vacances, mais ce n'est qu'un<br />

projet.<br />

Certains cantons ont prévu les vacances des jeunes gens par<br />

des dispositions ayant un.caractère de protection des travailleurs<br />

ou de développement de la formation professionnelle ; d'autres<br />

cantons, à savoir Glaris, Zoug, Soleure, Bâle, Neuchâtel, Vaud,<br />

Genève, Zurich, Schwyz, St-Gall, Argovie, ont édicté des dispositions<br />

spéciales en faveur des vacances d'une <strong>du</strong>rée de 12 à 18<br />

jours pour les jeunes gens.<br />

En <strong>Valais</strong>, la loi d'exécution de la loi fédérale sur la formation<br />

professionnelle ne fait que reprendre sans plus les vacances de<br />

6 jours prévues pour les apprentis dans la loi fédérale.<br />

Quant à la loi sur la protection ouvrière de 1933, elle prévoit<br />

une semaine de vacances payées pour une année de service chez<br />

le même employeur sans disposition spéciale pour les jeunes gens.<br />

Comme cette loi ne s'applique ni aux maisons particulières,<br />

ni aux exploitations agricoles, ni au personnel des maisons hospitalières,<br />

ni surtout pas aux entreprises, ateliers et fabriques soumis<br />

à la loi fédérale, il s'ensuit que la plupart de nos jeunes<br />

ouvriers ne sont pas protégés par une réglementation légale des<br />

vacances.<br />

Nous savons cependant que seule une jeunesse saine assure le<br />

maintien d'un peuple fort.<br />

Nous avons ainsi l'honneur de prier le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> de soumettre<br />

aux délibérations de la Haute Assemblée un projet de loi<br />

étendant à tous les salariés la réglementation des vacances avec<br />

l'application <strong>du</strong> principe progressif par rapport aux années de<br />

69


service ; projet qui réglementera encore les vacances des ouvriers<br />

au-dessous de vingt ans.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />

Dans les vingt ans qui nous séparent de l'époque où fut votée<br />

notre loi de protection ouvrière, les conditions économiques et<br />

les conceptions sociales ont considérablement évolué.<br />

Aussi, nous ne devons pas nous étonner si dans des milieux<br />

divers on estime que certaines dispositions de la loi <strong>du</strong> 18 janvier<br />

1933 doivent être revisées et adaptées aux circonstances actuelles.<br />

C'est sur le problème des vacances payées que M. le député<br />

de Courten nous invite à nous pencher aujourd'hui. Il nous<br />

demande :<br />

— d'une part, d'étendre aux fabriques la réglementation établie<br />

en matière de .vacances par la loi de protection<br />

ouvrière ;<br />

— d'autre part, d'intro<strong>du</strong>ire dans notre législation la progression<br />

de la <strong>du</strong>rée des vacances en fonction de la <strong>du</strong>rée<br />

d'activité ainsi que le paiement de vacances prolongées aux<br />

salariés âgés de moins de 20 ans.<br />

Nous allons examiner l'une et l'autre question.<br />

A. L'extension aux fabriques des dispositions légales sur les<br />

vacances payées.<br />

Force nous est de constater avec M. de Courten que ni les lois<br />

cantonales, ni la loi fédérale <strong>du</strong> 18 juin 1914 n'imposent une obligation<br />

d'assurer des vacances au personnel des établissements<br />

valaisans classés comme fabriques.<br />

Nous constatons aussi que, dan« presque tous les cas, l'initiative<br />

privée a paré à l'absence de réglementation. C'est ainsi que<br />

d'après une enquête effectuée en 1953 et citée tout à l'heure par<br />

M. de Courten, sur 116 établissements classés comme fabriques<br />

en <strong>Valais</strong>, deux maisons seulement ne donnent pas de vacances,<br />

sauf après une longue période d'activité.<br />

Face à cette situation, on peut se demander si l'intervention<br />

<strong>du</strong> législateur est bien nécessaire. Nous pensons que oui. Voici<br />

pourquoi :<br />

Nous ne devons pas oublier que les progrès sodaux de ces<br />

dernières années furent acquis pour une bonne part grâce à<br />

l'heureuse prospérité que nous avons connue et que nous connaissons<br />

encore. Mais en cas de dépression, ne serait-il pas à craindre<br />

que certains patrons, moins consciencieux que d'autres de leurs<br />

70


devoirs, ne se laissent tenter par une ré<strong>du</strong>ction des avantages<br />

justement accordés ? Et, par le jeu d'une concurrence accrue, ce<br />

phénomène ne risquerait-il pas d'être contagieux ? Le danger n'est<br />

guère à redouter, il est vrai, pour les maisons où les vacances<br />

sont le fruit des conventions collectives. Il est par contre réel<br />

dans une partie des entreprises où l'institution dépend <strong>du</strong> seul<br />

bon vouloir des employeurs.<br />

Vous conviendrez, d'autre part, Messieurs, qu'il y a une certaine<br />

anomalie à ce que les commerces, les petits ateliers, même<br />

ceux qui sont per<strong>du</strong>s au fond des vallées, soient légalement tenus<br />

d'accorder des vacances alors que des entreprises beaucoup plus<br />

importantes — nous en avons deux exemples — puissent impunément<br />

refuser ce même droit à leurs employés.<br />

Aussi, Monsieur le Président et Messieurs, sommes-nous disposés<br />

à examiner favorablement la proposition de M. de Courten<br />

sur ce point.<br />

B. Uintro<strong>du</strong>ction de vacances selon une norme progressive<br />

ainsi que de vacances prolongées pour les moins de 20 ans.<br />

La loi de protection ouvrière <strong>du</strong> 18 janvier 1933 prévoit un<br />

minimum de 6 jours de vacances payées par an, quel que soit<br />

l'âge <strong>du</strong> salarié.<br />

Ici également, nous devons constater que l'évolution de ces<br />

vingt dernières années a con<strong>du</strong>it toutes les professions organisées<br />

ainsi que la plupart des entreprises à dépasser sensiblement la<br />

norme prévue par la loi. C'est ainsi que dans les entreprises <strong>du</strong><br />

bâtiment et <strong>du</strong> génie civil, dans celles de la menuiserie et charpente<br />

comme dans celles de la plâterie et peinture, les ouvriers<br />

reçoivent une indemnité de vacances égale à 4 % de leur salaire,<br />

ce qui représente sensiblement le gain de deux semaines de travail.<br />

D'autres professions ont adopté le système progressif et font<br />

croître la <strong>du</strong>rée des vacances en fonction de la <strong>du</strong>rée d'activité<br />

dans l'entreprise ou le métier. Et, fait cligne d'être relevé, le<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a lui-même admis le principe des vacances progressives<br />

en établissant les contrats-types des ouvriers de cave et<br />

des infirmières. Alors que ces dernières bénéficiaient au début de<br />

leur activité de 3 semaines de vacances annuelles, elles ont droit<br />

à 4 semaines après 4 ans de travail dans la profession. Pour les<br />

ouvriers de cave, la règle tracée par le Gouvernement est la suivante<br />

: dès la première année dans l'entreprise : 6 jours ouvrables ;<br />

dès la cinquième : 12 jours ; dès la vingtième : 18 jours. Nous<br />

n'avons malheureusement pas de statistique précise sur les entreprises<br />

qui, soumises à la loi de protection ouvrière, ne sont cependant<br />

pas assujetties à un contrat collectif. Nous pouvons toutefois<br />

71


affirmer que si le minimum légal de 6 jours est très généralement<br />

respecté, une bonne part des employeurs accordent les vacances,<br />

au moins aux anciens employés, sur la base de 2 semaines par an,<br />

soit un jour par mois d'activité.<br />

Qu'en est-il des fabriques ? Quoique n'étant pas légalement<br />

astreintes à le faire, nous constatons que les trois quarts d'entre<br />

elles ont consenti, soit par contrat collectif, soit par leur règlement<br />

interne, à donner au moin« 6 jours de vacances dès la première<br />

ou la seconde année d'activité. Ce minimum croît progressivement<br />

jusqu'à 12 ou 18 jours. Quant au quart restant, composé<br />

de petites entreprises occupant peu de personnel, on peut dire<br />

que le minimum de 6 jours est généralemnt accordé. Certains<br />

employeurs paient une <strong>du</strong>rée plus longue en particulier aux<br />

anciens ouvriers. Comme nous l'avons relevé précédemment, deux<br />

entreprises seulement n'accordent pas de vacances sauf après de<br />

nombreuses années.<br />

Comme vous le voyez, Messieurs, le système progressif s'est<br />

déjà fortement implanté dans nos mœurs.<br />

En revanche, les moins de 20 ans sont loin d'avoir bénéficié<br />

chez nous de progrès aussi sensibles. Sauf quelques rares exceptions,<br />

ils ne jouissent d'aucun régime de faveur. Les apprentis<br />

eux-mêmes, qui sont soumis à une loi fédérale et à une loi cantonale<br />

d'application, ne sont pas mieux servis pour l'instant.<br />

* * *<br />

Monsieur le Président et Messieurs, de l'examen de la situation<br />

actuelle, tant dans les fabriques que dans les autres établissements,<br />

nous pensons pouvoir tirer les conclusions suivantes :<br />

1. Les dispositions de notre loi de protection ouvrière en<br />

matière de vacances payées ne correspondent plus aux conceptions<br />

actuelles. En effet,<br />

— toutes les professions organisées,<br />

—• la grande majorité des établissements classés comme fabriques,<br />

— ainsi qu'une bonne part des maisons qui n'ont pas de contrat<br />

collectif,<br />

appliquent soit le minimum de 12 jours, soit le plus souvent le<br />

système progressif.<br />

L'évolution qui est intervenue est, à notre point de vue, tout<br />

à fait normale : si la rationalisation <strong>du</strong> travail et le machinisme<br />

ont supprimé certains efforts physiques, on exige en revanche des<br />

salariés, plus d'attention, de rapidité, de précision.<br />

72


Et si, pour des raisons économiques, il n'était pas possible<br />

d'accorder à tous une norme plus élevée, il serait équitable d'accorder<br />

des vacances prolongées au moins, aux plus âgés, à ceux<br />

qui depuis des années sont fidèles à leur tâche.<br />

De nouvelles dispositions légales dans ce sens n'alourdiraient<br />

pas les charges de la plupart des entreprises. Elles auraient cependant<br />

pour effet de garantir, comme nous l'avons dit tout à l'heure,<br />

les avantages acquis, tout en forçant les employeurs moins progressistes<br />

à faire enfin le sacrifice justifié que la plupart de leurs<br />

concurrents ont accepté depuis longtemps.<br />

2. Quant aux vacances des moins de 20 "ans, nous devons<br />

avouer que ni l'<strong>Etat</strong>, ni le secteur privé ne s'en sont pas beaucoup<br />

occupés jusqu'à maintenant. Ce n'est pas un motif pour rester<br />

en arrière, au contraire.<br />

Onze cantons confédérés au moins ont pris des mesures importantes<br />

dans ce domaine en intro<strong>du</strong>isant les vacances annuelles<br />

obligatoires de 12 à 18 jours ouvrables. Les é<strong>du</strong>cateurs comme<br />

les médecins reconnaissent que les adolescents ont besoin de plus<br />

de détente que les a<strong>du</strong>ltes : leur corps en formation demande <strong>du</strong><br />

grand air et de l'exercice- dont il manque plus ou moins dans la<br />

plupart des professions.<br />

En outre, à l'âge où non seulement le corps mais l'esprit se<br />

forment, nous devons veiller à ce que nos jeunes ne voient pas<br />

dans leur métier un esclavage, mais bien une tâche noble et enrichissante.<br />

Pour y parvenir, nous devons leur accorder non seulement<br />

un repos hebdomadaire et journalier suffisant, mais, chaque<br />

année, une détente prolongée que la législation actuelle ne suffit<br />

pas à leur donner.<br />

Nous sommes donc en principe d'accord avec MM. Paul de<br />

Courten et consorts, aussi bien sur l'application aux fabriques de<br />

la réglementation en matière de vacances que sur l'intro<strong>du</strong>ction<br />

<strong>du</strong> système progressif ainsi que des vacances prolongées pour les<br />

moins de 20 ans.<br />

Nous ne saurions en revanche nous prononcer aujourd'hui sur<br />

les modalités d'exécution. Les mesures à envisager doivent faire<br />

l'objet d'une étude approfondie, en collaboration avec les organisations<br />

patronales et ouvrières.<br />

(Applaudissements.)<br />

Le postulat de M. le député de Courten est accepté par la<br />

Haute Assemblée et est transmis au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pour y donner<br />

la suite utile.<br />

73


L'ordre <strong>du</strong> jour appelle ensuite le décret concernant l'ouverture<br />

d'un crédit de Fr. 20,000,000.— destiné à l'amélioration et<br />

au développement <strong>du</strong> réseau routier.<br />

Rapportent : MM. les députés Alfred Rey et Hermann Borter.<br />

MESSAGE<br />

complémentaire à celui <strong>du</strong> 8 octobre 1953, concernant<br />

l'ouverture d'un crédit en vue de l'aménagement de la route<br />

cantonale St-Gingolph-Brigue et des routes alpestres<br />

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />

au<br />

GRAND CONSEIL<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les députés,<br />

A la session <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> <strong>du</strong> mois de novembre 1953, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

présentait un projet de décret concernant l'ouverture d'un crédit de Fr. 20 millions<br />

en vue de financer les travaux de rénovation de la route cantonale et des<br />

routes alpestres, décret qui fut adopté en premiers débats le 11 novembre 1953.<br />

Lors des discussions qui eurent lieu à ce sujet, plusieurs députés firent observer<br />

que si l'on affectait le crédit de Fr. 20 millions uniquement au financement<br />

de la route cantonale et des routes alpestres, Je décret risquerait de rencontrer<br />

une forte opposition lors de la votation populaire dans certaines régions non<br />

immédiatement intéressées aux routes précitées. Ils proposaient de mettre à disposition<br />

une somme de Fr. 4 à 5 millions pour l'amélioration ou la construction<br />

des routes touristiques, communales et forestières afin d'englober d'une façon<br />

plus large l'intérêt de la population à l'exécution de ces travaux.<br />

Pour tenir compte de ces observations et des avis émis par différents milieux<br />

de notre canton, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> propose certaines modifications <strong>du</strong> décret<br />

adopté en premiers débats.<br />

Le crédit total qui sera couvert par voie d'emprunt ne doit pas dépasser le<br />

montant maximum de Fr. 20 millions pour ne pas hypothéquer trop fortement<br />

les charges de l'<strong>Etat</strong> de façon à pouvoir faire un effort financier dans d'autres<br />

domaines économiques <strong>du</strong> canton. Mais tenant compte, d'une part, des derniers<br />

renseignements obtenus des services fédéraux au sujet de l'augmentation <strong>du</strong> montant<br />

des droits d'entrée sur la benzine qui a passé de Fr. 100 à 120 millions et<br />

qui rapportera une somme supplémentaire à l'<strong>Etat</strong> et, d'autre part, <strong>du</strong> fait que<br />

sous l'effet des engagements financiers pour le réseau routier, qui influenceront<br />

favorablement, pour notre canton, l'échelle de répartition <strong>du</strong> montant réservé aux<br />

cantons de montagne financièrement faibles, il est possible de ré<strong>du</strong>ire à Fr. 16<br />

millions le crédit prévu pour îles travaux d'aménagement de la route cantonale<br />

et des routes alpestres et de réserver Fr. 4 millions pour la rénovation et la<br />

construction des routes touristiques, communales et forestières.<br />

La répartition prévue pour ce groupe sera de Fr. 2 millions pour la rénovation<br />

des routes touristiques et de Fr. 2 millions pour la construction des routes<br />

communales et forestières.<br />

Nous espérons servir ainsi les intérêts de toutes les régions de notre canton.<br />

Le programme 'des travaux de ces différentes œuvres pourra être établi chaque<br />

année d'entente avec la commission permanente <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> prévue à<br />

cet effet.<br />

74


Nous proposons à la Haute Assemblée d'examiner favorablement le projet<br />

de décret allouant un crédit de Fr. 20 millions pour l'aménagement de notre<br />

réseau routier et de d'adopter en deuxièmes débats avec les modifications qui y<br />

ont été apportées.<br />

Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />

pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous recommander<br />

avec nous à la protection divine.<br />

Ainsi adopté en <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, à Sion, le 26 janvier 1954.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

BOTSCHAFT<br />

als Ergänzung zu derjenigen vom 8. Oktober 1953 betreffend<br />

die Eröffnung eines Kredites von 20 Millionen Franken<br />

für die Verbesserung und den Ausbau des Strassennetzes<br />

DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />

an den<br />

GROSSEN RAT<br />

Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

In der Session des Grossen Rates vom Monat November 1953 unterbreitete<br />

der Staatsrat einen Dekretsenitwurf betreffend die Eröffnung eines Kredites von<br />

Fr. 20 Millionen zur Finanzierung des Ausbaues der Kantonsstrasse und der<br />

Alpenstrassen ; dieses Dekret wurde in der Sitzung vom 11. November 1953 in<br />

erster Lesung angenommen.<br />

Bei der Behandlung desselben wiesen verschiedene Abgeordnete auf den<br />

Umstand hin, dass, wenn der Kredit von Fr. 20 Millionen ausschliesslich für die<br />

Kantonsstrasse und die Alpenstrassen vorgesehen werde, das Dekret bei der<br />

Volksabstimmung in Gegenden, welche nicht unmittelbar an den oberwähnten<br />

Strassen interessiert seien, auf starken Widerstand stossen werde. Sie machten<br />

daher den Vorschlag, eine Summe von Fr. 4 bis 5 Millionen für die Verbesserung<br />

oder den Bau von Touristen-, Gemeinde- und Forststrassen zur Verfügung zu<br />

stellen, um so das Interesse der Bevölkerung an der Ausführung dieser Arbeiten<br />

auf einer weitern Basis zu erfassen.<br />

Um diesen Bemerkungen und den in verschiedenen Kreisen unseres Kantons<br />

geäusserten Ansichten Rechnung zu tragen, schlägt der Staatsrat gewisse Abänderungen<br />

des in erster Lesung angenommenen Dekretes vor.<br />

Der Gesamtkredit, welcher <strong>du</strong>rch eine Anleihe gedeckt wird, darf den Betrag<br />

von Fr. 20 Millionen nicht übersteigen, um so den Staat nicht zu stark zu belasten<br />

und damit für diesen noch die Möglichkeit bestehe, auch anderen Wirtschaftsgebieten<br />

unseres Kantons seine finanziellen Aufgaben erfüllen zu können. Dem<br />

Umstände Rechnung tragend, dass laut den letzten Mel<strong>du</strong>ngen, die uns von den<br />

eidgenössischen Behörden zugegangen sind in bezug auf die Zunahme der Zolleinnahmen<br />

auf den Benzin, welche von Fr. 100 auf 120 Millionen angestiegen<br />

sind und aus welcher dem Staate eine zusätzliche Einnahme zugute kommen wird<br />

und erwägend, dass, anderseits, die für den Strassenausbau investierten Gelder<br />

bei der Verteilung den verhältnismässigen Anteil unseres Kantons an dem für<br />

die finanzschwachen Kantone vorbehaltenen Betrag günstig beeinflussen werden,<br />

wird es möglich, den für die Ausbauarbeiten der Kantonsstrasse und der Alpen-<br />

75


Strassen vorgesehene Betrag auf Fr. 16 Millionen herabzusetzen und Fr. 4 Millionen<br />

für die Erneuerung und den Bau von Touristen-, Gemeinde, und Forststrassen<br />

vorzusehen.<br />

Die hiefür vorgesehene Verteilung wird Fr. 2 Millionen für die Erneuerung<br />

der Touristenstrassen und Fr. 2 Millionen für den Bau von Gemeinde- und Forststrassen<br />

betragen.<br />

Wir hoffen damit den Interessen sämtlicher Gegenden unseres Kantons<br />

gerecht worden zu sein.<br />

Das Arbeitsprogramm dieser verschiedenen Werke kann jedes Jahr in<br />

Vereinbarung mit der hiefür vorgesehenen ständigen Grossratskommission erstellt<br />

werden.<br />

Wir schlagen der Hohen Versammlung vor, den ihr unterbreiteten Dekretsentwurf,<br />

welcher einen Kredit von Fr. 20 Millionen für den Ausbau unseres<br />

Strassennetzes vorsieht, wohlwollend zu überprüfen und ihn in zweiter Lesung<br />

mit den darin angeführten Abänderungen zu genehmigen.<br />

Wir benützen diesen Anlass, um Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

die Versicherung unserer ehrfurchtsvollen Hochachtung zu erneuern<br />

und Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

M. Alfred Rey, rapporteur français.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />

La commission chargée d'étudier le décret concernant l'ouverture<br />

d'un crédit de 20 millions destiné à l'amélioration et au développement<br />

<strong>du</strong> réseau routier, présidée par M. le député Francis<br />

Germanier, se compose de MM. les députés<br />

Ernest Regotz Louis Lonfat<br />

Emile <strong>Grand</strong> Adolphe Défago<br />

Max Crittin Franz Imhof<br />

Edouard Roten Camille Sierro<br />

et de ses rapporteurs MM. Hermann Borter et Alfred Rey.<br />

La commission s'est réunie par deux fois à Sion, soit les 23<br />

et 28 janvier. S'excusèrent MM. les députés Ernest Regotz et Max<br />

Crittin pour la dernière séance. M. le Chef <strong>du</strong> Département des<br />

travaux publics se mit à disposition avec MM. les ingénieurs Parvex<br />

et Welti pour compléter les renseignements dont la commission<br />

avait besoin pour éclairer le problème.<br />

De ces délibérations, d'entente entre la commission et le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong>, le texte <strong>du</strong> décret tel qu'adopté en premier débat<br />

subit quelques modifications.sensibles. Les unes élargissent le sens<br />

et la portée <strong>du</strong> décret, les autres n'apportent qu'un complément<br />

rédactionnel.<br />

76


Alors que l'ancien texte ne parlait d'un emprunt allant jusqu'à<br />

20 millions que pour financer les travaux de rénovation de la<br />

route cantonale et des routes alpestres, le nouveau texte englobe<br />

en plus les routes touristiques et la construction de nouvelles routes<br />

communales et forestières. Il prévoit d'affecter 4 millions des<br />

20 millions dans un but complémentaire à celui primitivement<br />

prévu.<br />

Il peut paraître paradoxal qu'une même commission qui, hier,<br />

jugeait qu'il fallait ouvrir un crédit de 20 millions pour la réalisation<br />

de travaux de rénovation sur les seules routes cantonales<br />

et alpestres, trouve tout à coup que l'on peut sans autre distraire<br />

4 millions de ce crédit pour les attribuer à d'autres fins. On peut<br />

aussi se demander pourquoi cette commission, lorsqu'elle se rallia<br />

à l'idée de compléter l'éten<strong>du</strong>e <strong>du</strong> décret, ne proposa pas une<br />

augmentation de 4 millions <strong>du</strong> montant total de l'emprunt, puisqu'il<br />

fallait 4 millions pour couvrir des dépenses supplémentaires.<br />

Dans ces circonstances, il serait aussi permis de penser que le<br />

chiffre de 20 millions présenté en premier débat ne représente<br />

qu'une vague approximation de la réalité et que de la sorte il se<br />

laisse facilement amputer sans bouleverser les projets. Cependant,<br />

à la lumière de nouveaux faits et de nouvelles considérations, le<br />

texte remanié qui vous est présenté aujourd'hui, Messieurs les<br />

députés, se justifie.<br />

En ce qui concerne la portée même <strong>du</strong> décret, lors des premiers<br />

débats, certaines voix s'étaient faites entendre demandant<br />

un élargissement <strong>du</strong> champ d'application.<br />

La commission et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ont fait leur cette suggestion<br />

pour diverses raisons. Et d'abord on ne pourra plus parler<br />

de régions délaissées puisque tout le réseau routier cantonal sera<br />

compris dans le décret. De plus, par suite des constructions de<br />

barrages, l'<strong>Etat</strong> a dû engager plus d'argent qu'il ne pouvait normalement<br />

le faire pour la construction de routes s'y rapportant.<br />

Pensons aux routes d'Anniviers, de la Lienne, etc. Il ne pouvait<br />

pas refuser sa part, alors que des sociétés privées lui offraient des<br />

millions comme participation.<br />

Cet accaparement de crédit ne va pas sans désavantage envers<br />

d'autres projets en cours, et mettrait même nos autorités dans<br />

l'impossibilité pour quelque temps (trois ans selon M. le <strong>Conseil</strong>ler<br />

d'<strong>Etat</strong> Anthamatten) d'accepter de nouveaux projets.<br />

Par l'octroi de 4 millions aux routes touristiques et aux routes<br />

communales et forestières, une situation normale pourra être rétablie.<br />

L'<strong>Etat</strong> sera de nouveau à même de rattraper certains retards<br />

dans ses versements aux communes et de voir l'avenir. Ceci ne<br />

77


peut que servir l'évolution économique de notre canton. Les charges<br />

des communes se verront allégées et certains projets urgents<br />

qui auraient dû être remis pourront être exécutés. L'extension <strong>du</strong><br />

décret aux routes touristiques et à la construction de nouvelles<br />

routes communales et forestières se base donc sur des motifs probants.<br />

Mais de ce fait nous ne nous trouvons plus que devant 16<br />

millions pour exécuter le programme de la route cantonale et des<br />

routes alpestres. Or ce programme, dans l'état actuel, prévoit bien<br />

une part cantonale de 20 millions en chiffre rond.<br />

D'autre part ce même programme devient plus précis. Les travaux<br />

à exécuter en 1954 sont maintenant connus.<br />

Je vous donne quelques chiffres sur la part <strong>du</strong> programme de<br />

1954 :<br />

Tronçon Niedergesteln-Visp 1,850,000.—<br />

» Mörel-Oberwald 500,000.—<br />

» Gletsch-Muttbach 200,000.—<br />

» Simplon 1,200,000.—<br />

dont pour Eggen . 600,000.—<br />

Gabi 300,000.—<br />

Riederwald-Schallberg 300,000.—<br />

Pour les routes alpestres il est prévu pour :<br />

Tronçon <strong>Grand</strong>-St-Bernard 390,000.—<br />

» La Forclaz 2,250,000.—<br />

» Monthey-Morgins 390,000.—<br />

» St-Gingolph-St-Maurice 200,000.—<br />

» St-Maurice-Brigue 4,700,000.—<br />

En plus, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> doit présenter au <strong>Conseil</strong> fédéral<br />

un projet de 5 ans pour approbation. A vue humaine, il faut donc<br />

les 20 millions.<br />

Mais entre la première lecture et ce jour il s'est pro<strong>du</strong>it certains<br />

faits dont on doit tenir compte.<br />

L'encaissement des droits sur la benzine par la Confédération<br />

pour l'année 1953 montre une augmentation de 20 % sur l'année<br />

précédente. Par suite de l'augmentation constante de la motorisation<br />

on peut raisonnablement admettre que cet encaissement ira<br />

pluôt encore en augmentant. Par suite de la répartition moitié<br />

moitié entre la Confédération et les cantons de ce droit, la part<br />

cantonale se verra donc augmentée au bas mot de 10 %.<br />

Si nous reportons cette recette supplémentaire de 10 % sur le<br />

plan de 20 millions, nous pouvons admettre une diminution de<br />

dépense à charge <strong>du</strong> décret de 2 millions.<br />

78


Il ne resterait donc plus que 2 millions à trouver pour en<br />

venir aux 16 millions proposés.<br />

Durant les prochaines cinq années, des travaux importants<br />

seront faits sur des parcours dont l'entretien coûtait énormément<br />

au canton. Par suite de ces travaux et de l'exécution progressive<br />

de tout le programme, les frais d'entretien de la route cantonale<br />

et des routes alpestres iront en baissant de plus en plus. La commission<br />

croit qu'il sera possible de récupérer ainsi le solde de<br />

2 millions pendant la période de dix ans prévue pour le décret et<br />

les travaux. Le budget ordinaire pourra donc les couvrir par un<br />

genre d'autofinancement.<br />

La ré<strong>du</strong>ction de 20 millions à 16 millions se comprend donc<br />

pour les motifs indiqués. Nous ne pouvons que nous en réjouir<br />

puisque de la sorte le décret gagnera en éten<strong>du</strong>e et en utilité.<br />

Concernant le programme lui-même des travaux, <strong>du</strong> côté ouvrier<br />

on pourrait peut-être souhaiter de ne pas trop en pousser<br />

l'exécution afin de garder de l'occupation pour notre main-d'œuvre<br />

lorsque les années seront moins bonnes. Toutefois il ne faut pas<br />

oublier que certaines parties <strong>du</strong> canton verront prochainement de<br />

gros chantiers se fermer. En outre le volume actuel et prévisible<br />

des possibilités de travail met notre canton à l'abri <strong>du</strong> souci <strong>du</strong><br />

plein-emploi encore pour bien des années et fait de nous presque<br />

des privilégiés.<br />

Ce bref rapport ne prétend pas résoudre toutes les questions<br />

que pose le décret. Il reflète cependant les mobiles qui ont poussé<br />

la commission et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à admettre la teneur qui est<br />

présentée en ce moment.<br />

Il est certain que d'autres objections que celles'soulevées peuvent<br />

être présentées. Mais il ne faudrait pas oublier que la Haute<br />

Assemblée possédera un organisme de contrôle sur l'application<br />

<strong>du</strong> décret.<br />

Messieurs les députés, une sécurité nous est donnée par la<br />

nomination d'une commission permanente spéciale parlementaire<br />

qui aura pour mission d'examiner chaque année le programme et<br />

l'exécution des travaux. II serait logique de penser que nous pouvons<br />

avoir confiance en nous-mêmes et en nos représentants au<br />

sein de nos commissions, donc également en ceux qui nous représenteront<br />

dans la future commission permanente.<br />

Les motifs d'ordre économique général qui militent en faveur<br />

d'une acceptation <strong>du</strong> décret ne seront pas évoqués, l'ayant été<br />

en suffisance lors <strong>du</strong> premier débat.<br />

Messieurs les députés, en conclusion, la commission à l'unanimité<br />

des membres présents, vu les besoins généraux <strong>du</strong> réseau<br />

79


outier cantonal en entier, vu la possibilité de contrôle parlementaire<br />

permanent, vu les avances financières fédérales, vous propose<br />

l'entrée en matière, sur le texte qui vous est présenté.<br />

Hr. Abgeordneter H. Borter, deutscher Berichterstatter.<br />

Bericht betreffend Eröffnung eines Kredites von 20 Millionen<br />

Franken für die Verbesserung und den Ausbau des Strassennetzes<br />

Die Kommission setzt sich zusammen aus den Herren :<br />

Francis Germanier, Präsident Emil <strong>Grand</strong><br />

Max Crittin Ernst Regotz<br />

E<strong>du</strong>ard Roten Franz Imhof<br />

Louis Lonfat Camille Sierro<br />

Adolf Défago<br />

und den beiden Berichterstattern Alfred Rey und dem Sprechenden.<br />

In zwei Vormittagssitzungen vom 23. Januar und vom<br />

28. Januar Hessen wir uns vom Chef des Baudepartementes und<br />

Herrn Ing. Parvex eingehend über das Dekret orientieren.<br />

Herr Präsident, meine Herren ! Die Notwendigkeit dieses<br />

Dekretes wurde in der ersten Lesung vom November 1953 nicht<br />

bestritten. Unsere Kommission befasste sich hauptsächlich mit den<br />

aufgeworfenen Fragen der letzten Session. Der hohe Staatsrat<br />

selbst wünschte, den Kredit nicht über 20 Millionen zu eröffnen<br />

und schlug vor, 2 Millionen für den Ausbau der Touristen-Strassen<br />

und 2 Millionen für den Bau neuer Gemeinde- und Forst-<br />

Strassen zu verwenden.<br />

Meine Herren, Sie werden wohl fragen, woher diese Einsparungen<br />

von 4 Millionen kommen, aber anhand des provisorischen<br />

Programmes von der Periode 1954 bis 1963 Hessen wir uns überzeugen,<br />

dass die Krediteröffnung ein Schema sei, in dessen Rahmen<br />

die verantwortlichen Instanzen (Staatsrat, Baudepartement<br />

und die ständige grossrätliche Kommission) dafür sorgen, dass das<br />

Geld gute Früchte bringt.<br />

Zu Ihrer Orientierung sei bemerkt, was für das Jahr 1954 im<br />

Oberwallis vorgesehen ist :<br />

80<br />

Niedergesteln-Visp Fr. 1,850,000.—<br />

Mörel-Oberwald Bitumenbelag . . . . » 500,000.—<br />

Gletsch-Muttbach » 200,000.—<br />

Simplon, Total » 1,200,000.—<br />

davon Eggen . . . Fr. 600,000.—<br />

Dorf-Gabi . . . . » 300,000.—<br />

Riederwald-Schallberg » 300,000.—


Für den Ausbau im Unterwallis haben Sie soeben detailliert<br />

vom Berichterstatter gehört, resümierend :<br />

Grosser St. Bernhard pro 1954 . . . . Fr. 390,000.—<br />

Forclaz » 2,250,000.—<br />

Monthey-Morgins » 390,000.—<br />

St-Gingolph-St-Maurice » 200,000.—<br />

St-Maurice-Brigue » 4,700,000.—<br />

Die ausgeschiedenen 4 Millionen sollen dazu dienen, um die<br />

Verbin<strong>du</strong>ngen der Bergdörfer mit dem Tale zu verbessern (Subventionierung<br />

der Luftseilbahnen usw.).<br />

Ferner sind grosse Projekte von Forstwegen zu verwirklichen,<br />

die auf 85 % Bundessubventionen warten und eben nicht erstellt<br />

werden können, bevor der Kanton Hand anschlägt.<br />

Es wurde uns verraten, dass unser Kanton eine Zinsausfallentschädigung<br />

erhält für den raschen und forcierten Ausbau der<br />

grossen Alpenstrassen. Ferner nehmen die Benzinzolleinnahmen<br />

eher zu, sodass mit einem grösseren Anteil zu rechnen ist.<br />

Und nun zur Frage, wieweit diese Strassen unsern Landsleuten<br />

nutzen. Lange diskutierten wir in unserer Kommission, warum wir<br />

all diese Arbeiten momentan in Angriff nehmen, da doch schon<br />

mehr als 3000 italienische Arbeiter in unserem Kanton arbeiten.<br />

Wir wissen aber, dass unsere Walliser lieber in der Nähe ihrer<br />

Familie ihr Brot verdienen als auf den grossen Baustellen. Und so<br />

erlaubt dieses Schema uns anhand der jährlich aufzustellenden<br />

Bauvorhaben auch unserer Arbeiterschaft die Existenz zu sichern.<br />

Ein Hauptgrund dieses Dekret anzunehmen bleibt nach wie<br />

vor, dass wir die grossen Subventionen für unsere Strassen nicht<br />

verlieren !<br />

Einmal wird <strong>du</strong>rch den lebhafteren Tourismus Gastgewerbe<br />

und Hôtellerie profitieren und mit ihnen Handel und Gewerbe<br />

und selbst die Landwirtschaft wird ihre Pro<strong>du</strong>kte (Fleisch und<br />

Milch) besser an den Mann bringen. Wer mit offenen Augen<br />

unsere wirtschaftliche Lage der letzten Jahre verfolgte, muss<br />

gestehen, dass der Tourismus unserem lieben Wallis viel, viel zu<br />

verdienen gab.<br />

Aus diesen und anderen Ueberlegungen ist die Kommission<br />

einstimmig der Ueberzeugung, dass wir Ihnen, Herren Grossräte,<br />

dieses Dekret zur Annahme empfehlen können und müssen Sie<br />

nur beglückwünschen, dass Sie in Ihrem Bezirke für die gute<br />

Sache eintreten.<br />

L'entrée en matière est proposée et acceptée.<br />

81


Titre et considérants.<br />

DECRET<br />

concernant l'ouverture d'un crédit de Fr. 20,000,000.—<br />

destiné à l'amélioration et au développement <strong>du</strong> réseau routier<br />

LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />

Vu la nécessité de procéder, sans délai, à l'amélioration de la route cantonale<br />

Saint-Gingolph - Brigue, des routes alpestres, et des routes touristiques et à la<br />

construction de nouvelles routes communales et forestières ;<br />

Vu l'arrêté <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral <strong>du</strong> 10 juillet 1953 concernant l'aménagement<br />

des principales artères <strong>du</strong> réseau routier national ;<br />

Vu les dispositions de la loi <strong>du</strong> l or février 1933 concernant la classification,<br />

la construction et l'entretien et la police des routes, de la loi <strong>du</strong> 18 mai 1927<br />

concernant la construction de routes et chemins reliant les villages de montagne à<br />

la plaine et de la loi forestière <strong>du</strong> 11 mai 1910 concernant l'exécution de la<br />

loi fédérale <strong>du</strong> 11 octobre 1902 ;<br />

Vu de programme décennal de travaux élaboré par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> comportant<br />

une dépense de Fr. 20,000,000.— à la charge <strong>du</strong> canton ;<br />

Vu l'impossibilité de faire face à cette dépense au moyen des recettes ordinaires<br />

sans compromettre l'équilibre <strong>du</strong> budget ;<br />

Vu les articles 30, chiffre 4, et 44, chiffre 13, de la Constitution cantonale ;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

décrète :<br />

Pas d'observation.<br />

Titel und Erwägungen.<br />

DEKRET<br />

betreffend die Eröffnung eines Kredites<br />

von 20 Millionen Franken<br />

für die Verbesserung und den Ausbau des Strassennetzes<br />

DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />

Eingesehen die Notwendigkeit, dass die Verbesserung der Kantonsstrasse<br />

St. Gingolph-Brig, der Alpen- und Touristenstrassen sowie der Bau neuer<br />

Gemeinde- und Forststrassen unverzüglich in Angriff genommen wird ;<br />

Eingesehen den Bundesratsbeschluss vom 10. Juli 1953 betreffend den<br />

Ausbau der Hauptverkehrsadern des nationalen Strassennetzes ;<br />

Eingesehen die Bestimmungen des Gesetzes vom 1. Februar 1933 über die<br />

Klassifikation, den Bau, den Unterhalt und die Polizei der Strassen, des Gesetzes<br />

vom 18. Mai 1927 betreffend den Bau von Strassen und Wegen, welche die<br />

Bergdörfer mit dem Tale verbinden sowie des Forstgesetzes vom 11. Mai 1910<br />

betreffend die Ausführung des Bundesgesetzes vom 11. Oktober 1902 ;<br />

Eingesehen den vom Staatsrat ausgearbeiteten Zehnjahresarbeitsplan, welcher<br />

eine Ausgabe von Fr. 20 Millionen zu Lasten des Kantons vorsieht ;<br />

Eingesehen die Unmöglichkeit, diese Ausgabe aus den gewöhnlichen Einnahmen<br />

zu bestreiten, ohne dabei das Gleichgewicht des Budgets zu gefährden ;<br />

Eingesehen den Artikel 30, Ziffer 4, und den Artikel 44, Ziffer 13, der<br />

Kantonsverfassung ;<br />

Auf Antrag des Staatsrates,<br />

beschliesst :<br />

Keine Bemerkung.<br />

82


M. le député Gérard Perraudin.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je pose une question et<br />

fais une remarque au sujet des titre et considérants.<br />

Un considérant parle de l'impossibilité de faire face à cette<br />

dépense au moyen des recettes ordinaires sans compromettre<br />

l'équilibre <strong>du</strong> budget. Lors des premiers débats, nous avions<br />

demandé au Chef <strong>du</strong> Département des finances quelles étaient les<br />

possibilités <strong>du</strong> canton sous la nouvelle loi fiscale. Le Chef <strong>du</strong><br />

département nous avait dit : « L'année fiscale n'est pas encore<br />

écoulée et nous ne sommes pas encore en mesure de dire quel<br />

sera le rendement de la loi fiscale. » (On nous propose un emprunt.<br />

N'est-il pas juste de se demander s'il faut emprunter ?)<br />

J'espère que maintenant, à défaut <strong>du</strong> Chef <strong>du</strong> Département des<br />

finances qui n'est pas là pour discuter avec nous de ce projet<br />

d'emprunt de 20 millions, le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> voudra<br />

bien donner à la Haute Assemblée des éclaircissements à ce sujet.<br />

Nous désirons savoir quel a été le rendement de la nouvelle loi<br />

fiscale <strong>du</strong>rant l'année 1953. C'est une question à laquelle il faut<br />

répondre avant de discuter emprunt.<br />

Concernant le premier considérant, je suis heureux de constater<br />

que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a changé d'avis sur l'urgence qu'il y a<br />

à faire des travaux en <strong>Valais</strong> en matières autres que la route cantonale<br />

et les routes alpestres. Alors que lors des premiers débats,<br />

on nous disait officiellement que les routes communales, forestières<br />

et touristiques pouvaient attendre, on entend maintenant la<br />

commission et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> dire à l'unanimité que la construction<br />

des routes touristiques, communales et forestières est<br />

urgente : « vu la nécessité de procéder, sans 'délai... ».<br />

Je constate avec satisfaction que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> avait fait<br />

son premier examen avec beaucoup de sérieux, puisqu'il a suffi<br />

d'un mois ou deux pour l'amener à changer d'avis sur les nécessités<br />

<strong>du</strong> canton. On dit « sans délai », mais on nous offre un programme<br />

de 10 ans. Il faudrait savoir à quoi s'en tenir. Est-ce le<br />

message qui nous trompe sur la <strong>du</strong>rée des travaux ou est-ce le<br />

budget et ce considérant qui disent vrai ? On nous propose un<br />

emprunt de 20 millions pour un programme de 10 ans. En réalité,<br />

la première année, avant même que l'emprunt soit définitivement<br />

voté, on escompte plus de 5 millions (voir budget 1954).<br />

On nous dit : « vu la nécessité de procéder sans délai... ». Je<br />

suppose, Monsieur le Chef <strong>du</strong> Département des travaux publics,<br />

que vous ne savez pas non plus que certains travaux projetés ont<br />

peut-être déjà été faits ? J'aimerais que vous nous donniez quelques<br />

éclaircissements sur l'exécution <strong>du</strong> programme et le rythme<br />

qui lui sera donné.<br />

83


M. le député Edouard Morand.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je me permets<br />

d'intervenir à nouveau, ainsi que je l'avais fait lors des premiers<br />

débats, concernant le considérant : « vu le programme décennal<br />

des travaux élaboré par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> comportant une dépense<br />

de Fr. 20,000,000.— à la charge <strong>du</strong> canton ».<br />

Si nous comprenons bien la situation, il n'y a pas un programme<br />

décennal de 20 millions. Il y a un programme de grands travaux<br />

dont approximativement Fr. 20,000,000.— tomberont à la<br />

charge <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. Je pense que personne, ni même le<br />

Département des travaux publics, ne peut affirmer aujourd'hui<br />

combien coûteront ces travaux. Nous savons par contre que le<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> veut s'assurer un crédit de 20 millions pour faire<br />

un certain travail dont le programme a été établi. Mais je pense<br />

que si nous laissons dans les considérants : « vu le programme<br />

décennal de 20 millions », nous lions en quelque sorte le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> à un programme qui comporterait véritablement une<br />

dépense de 20 millions, alors que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ne sait pas <strong>du</strong><br />

tout combien il va dépenser.<br />

Je pense que nous devons supprimer ce considérant et dire :<br />

« vu le programme des travaux élaboré par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ».<br />

La limite des 20 millions est imposée par le décret lui-même à<br />

l'article premier, puisqu'on parle d'un crédit de 20 millions. Lorsque<br />

ce crédit sera dépassé, le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> sera certainement<br />

pressenti à nouveau pour un nouveau crédit si cela est nécessaire.<br />

Dire dans le décret que le programme décennal comporte pour<br />

le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> une dépense de 20 millions, lie le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

pour l'avenir et je ne pense pas que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> désire être<br />

lié pour un programme de 10 ans de 20 millions. C'est la raison<br />

pour laquelle je fais la proposition de dire simplement : « vu le<br />

programme de travaux élaboré par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ».<br />

M. le député Louis Perraudin.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je crois que nous traitons<br />

ce décret sans être tous au clair. Personnellement, en examinant<br />

soit le premier projet, soit le texte qui nous est soumis pour les<br />

seconds débats, je me suis posé la question de savoir ce que signifiaient<br />

— je crois que c'est dans l'entrée en matière qu'il faut<br />

traiter ces questions, puisqu'il s'agit de l'ensemble de la question<br />

— ces mots : « le programme général adopté par le <strong>Conseil</strong> fédéral<br />

sera observé ». J'aimerais que M. le Chef <strong>du</strong> département nous<br />

dise, d'une façon convenable, précise et de façon à nous éclairer,<br />

en quoi consiste ce programme général adopté par le <strong>Conseil</strong> fédé-<br />

84


ai, auquel on nous invite aujourd'hui à donner notre adhésion<br />

sans que nous soyons fixés sur le contenu de ce programme général.<br />

M. le député Germanier fait observer que ce matin, in extremis<br />

— chose que je n'avais évidemment pas remarquée — ce programme<br />

général avait été affiché. Si c'est le cas, je constate que<br />

ce ne sont pas des procédés. Nous avons tout de même le droit<br />

d'être traités autrement qu'en enfants. Lorsque, traitant d'une<br />

question de 20 millions, l'on nous demande à nous, députés, de<br />

donner notre adhésion au programme général adopté par le <strong>Conseil</strong><br />

fédéral et qu'on nous présente ce programme, après le commencement<br />

de la séance à la salle des pas per<strong>du</strong>s, de telle façon<br />

qu'il n'y a qu'un député ou l'autre qui aient pu en prendre connaissance,<br />

alors que ceux qui sont « studieux », comme nous, sont<br />

assis à leur banc, j'estime que cela n'est pas <strong>du</strong> travail sérieux.<br />

Je regrette beaucoup, mais c'est — puisqu'on a dit que c'était<br />

nous qui ne prenions quelquefois pas le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> au sérieux<br />

— de la part <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ne pas prendre le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

au sérieux.<br />

Donc, sur ce point, je suis tout de même obligé de m'en référer,<br />

puisque je n'ai pas v.u le programme, aux déclarations que<br />

nous fera, je l'espère, tout à l'heure M. le Chef <strong>du</strong> Département<br />

des travaux publics. Je m'en excuse. Si on nous avait présenté ce<br />

programme assez tôt, j'aurais pu me passer d'intervenir.<br />

Comme nous sommes au titre et considérants, je reviens sur<br />

les mots : « sans délai ». J'en propose la suppression. Lors des premiers<br />

débats, on avait déjà discuté à ce sujet et une formule de<br />

compromis, proposée par M. le député Luisier de Fully, avait été<br />

acceptée. On avait mis à la place de « sans délai », « vu la nécessité<br />

d'accélérer la restauration de la route cantonale ». Il ne s'agissait,<br />

au surplus lors des premiers débats, que de la route cantonale.<br />

Or, maintenant, le décret se rapporte encore à des routes communales<br />

et forestières. Messieurs, lors des premiers débats, on a<br />

déclaré qu'il était peu indiqué en période de haute conjoncture<br />

de faire encore de gros travaux de ce genre, dans la mesure où<br />

ils n'étaient pas absolument nécessaires, soit à cause de Berne qui<br />

nous les imposait, soit pour d'autres raisons. Cet argument vaut<br />

d'autant plus pour le texte qui nous est soumis pour les seconds<br />

débats, puisqu'il ne s'agit pas seulement des grandes artères, mais<br />

encore des routes forestières et communales, qui certainement peuvent<br />

encore attendre. Je ne puis pas approuver cette politique<br />

qui consiste, de la part <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, à surcharger notre<br />

marché <strong>du</strong> travail, alors qu'il est déjà saturé. Je n'approuve pas<br />

la politique <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> qui consiste à venir nous dire que<br />

Berne a voulu ainsi. Lorsqu'aux premiers débats, nous avons pro-<br />

85


posé l'insertion dans le décret d'un texte disant que le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> interviendrait à Berne pour obtenir l'échelonnement des<br />

travaux, nous avons vu immédiatement la réaction de M. le Chef<br />

<strong>du</strong> département. Celui-ci a réagi, si j'ai bien psychanalysé — c'est<br />

toujours dangereux de psychanalyser — de cette façon : « Comment<br />

voulez-vous que nous allions à Berne dire d'attendre, alors<br />

que nous avons demandé d'accélérer. « Il faudrait savoir, encore<br />

une fois, si c'est Berne qui commet cette grave erreur de surcharger<br />

le marché <strong>du</strong> travail valaisan, alors qu'il est déjà surchargé,<br />

ou si c'est au contraire le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. Quoiqu'il en soit, que<br />

cette responsabilité incombe à Berne ou au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, je ne<br />

puis approuver cette politique. C'est la raison pour laquelle je<br />

vous prie, Monsieur le Président et Messieurs les députés, d'accepter<br />

dans les titre et considérants, la suppression de mots « sans<br />

délai ».<br />

L'attitude <strong>du</strong> groupe social-paysan, quant à cet objet, dépendra<br />

évidemment des votes d'aujourd'hui. Je sais bien que nous ne<br />

sommes pas le peuple ; le peuple votera comme il l'entendra.<br />

Quant à nous, si des choses qui nous paraissent raisonnables sont<br />

refusées, nous devrons évidemment, lors <strong>du</strong> vote, nous abstenir et<br />

laisser au Gouvernement et à ceux qui l'appuieront la responsabilité<br />

de cette politique.<br />

M. le député Clovis Luyet.<br />

Monsieur le Président et Messieurs,<br />

Dans le rapport de langue française, le rapporteur explique<br />

que ces travaux sont échelonnés sur une période de 10 ans. J'ai,<br />

par hasard, sous les yeux le tableau et je suis tout de même un<br />

peu étonné de cette déclaration. Il faudrait tout de même être<br />

prudent. Nous avons déjà passablement de main-d'œuvre étrangère<br />

chez nous et il ne faut pas qu'on soit obligé d'en commander<br />

encore des wagons.<br />

Dans ce tableau, nous voyons pour<br />

1954 Fr. 4,930,000.—<br />

1955 Fr. 6,100,000.—<br />

1956 Fr. 6,180,000.—<br />

1957 Fr. 3,500,000.—<br />

Pour 1960, il ne reste plus que Fr. 600,000.— et plus rien<br />

pour les années suivantes. Voilà l'échelonnement tel qu'il est<br />

prévu. Dans le cas particulier, j'appuie la proposition de M. le<br />

député Perraudin qui dit de supprimer les termes « sans délai »<br />

de façon à ce que la commission extra-parlementaire, désignée<br />

pour la surveillance et l'application de ces 20 millions, retarde<br />

86


ce qui n'est pas très urgent pour les années où nous risquons<br />

d'avoir <strong>du</strong> chômage.<br />

M. le député Francis Germanier, président de la commission.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, Messieurs,<br />

comme président de la commission, je dois dire aux deux<br />

derniers orateurs que la question <strong>du</strong> suremploi n'a pas échappé à<br />

la commission. Cette question a été longuement discutée entre<br />

nous et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. Nous avons dû constater que, dans le<br />

programme, tel qu'il va se dérouler pour l'exécution de ces travaux,<br />

nous n'appellerons pas de la main-d'œuvre étrangère, mais<br />

surtout de la main-d'œuvre indigène. Nous l'avons vu dans l'exécution<br />

des travaux déjà commencés sur la route de Martigny à<br />

Charrat et de Vétroz-Pont-de-la-Morge. Ce sont précisément les<br />

pères de famille, les paysans, les petits agriculteurs qui vont travailler<br />

sur ces nouveaux chantiers de l'<strong>Etat</strong>. Ce sont là des ouvriers<br />

qui, en aucun cas, ne peuvent s'absenter de leur famille pour travailler<br />

sur les grands chantiers en montagne. C'est de la maind'œuvre<br />

occasionnelle. Les petits agriculteurs, dont on plaint<br />

tellement le sort, pourront, à proximité de leur domicile, faire<br />

quelques journées sur ces chantiers. Ils travailleront 1 à 2 semaines<br />

et auront la possibilité de se faire relayer par d'autres. Nous<br />

estimons que c'est là une considération qui ne doit en rien retarder<br />

l'exécution de ces grands travaux.<br />

Je crois que M. le Chef <strong>du</strong> Département des finances, en répondant<br />

tout à l'heure aux demandes de M. le député Perraudin,<br />

pourra nous dire si aujourd'hui le tourisme et l'hôtellerie représentent<br />

en <strong>Valais</strong> un chiffre d'affaires supérieur ou non à celui<br />

de l'agriculture. Nous n'avons pas le droit, dans les circonstances<br />

actuelles, devant les menaces qni planent sur nous <strong>du</strong> dehors et<br />

au moment ou d'autres cantons prévoient de grandes artères qui<br />

évitent ni plus ni moins le <strong>Valais</strong> (artère en croix Genève-Rorschach<br />

et Bâle-Chiasso) de retarder l'exécution de notre route<br />

principale et d'éloigner de nous le tourisme et le développement<br />

de notre hôtellerie. Nous ne devons pas, <strong>du</strong> fait qu'il y a en ce<br />

moment très peu de représentants <strong>du</strong> tourisme et de l'hôtellerie<br />

dans cette salle, minimiser l'importance de cette branche économique<br />

dans le canton. Nous devons certainement nous appuyer sur<br />

d'autres considérations pour approuver ce projet.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />

Monsieur le Président, Messieurs,<br />

Je tiens tout d'abord à remercier M. le député Germanier,<br />

président de la commission, et MM. les rapporteurs.<br />

87


Ainsi que l'a dit M. le président Germanier, ce n'est pas le<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> qui veut absolument forcer l'exécution des travaux,<br />

mais nous sommes obligés de le faire.<br />

Voici les raisons au point de vue touristique. En regardant la<br />

carte géographique de l'Europe, nous voyons que le <strong>Valais</strong> est<br />

le pays de transit sur la grande artère internationale Paris-Milan.<br />

Pas plus tard qu'hier, je lisais dans un journal touristique le nombre<br />

de voitures étrangères qui sont entrées en Suisse :<br />

1952 1,000,087 automobiles<br />

1953 1,218,606 automobiles<br />

La France vient toujours en tête pour notre clientèle touristique.<br />

Environ 40 % des voitures étrangères venant en Suisse,<br />

sont des voitures françaises. En effet, elles sont au nombre de<br />

402,042. L'Allemagne vient avec 388,805 et l'Italie avec 218,000<br />

véhicules. Les voitures étrangères viennent donc de la France et<br />

de l'Allemagne. Le passage le plus important est le Mont-Cenis.<br />

Je l'ai fait il y a quelques années et je dois avouer que <strong>du</strong> côté<br />

italien cette route est aménagée depuis quelque 10 ans et que<br />

<strong>du</strong> côté français elle n'est pas non plus en mauvais état. Quant<br />

à nous, nous devons malheureusement constater que nous sommes<br />

très en retard, non seulement pour la route cantonale, mais pour<br />

les routes alpestres, notamment celle de la Forclaz, qui est en<br />

voie de réfection, et surtout pour celle <strong>du</strong> Simplon qui est dans<br />

un état pitoyable.<br />

Sur la carte de la Suisse, il convient de relever cette croix<br />

formée par les grandes artères Bâle-Chiasso et Genève-Rorschach.<br />

Il est donc très important au point de vue touristique que nous<br />

aménagions notre réseau routier.<br />

Le tourisme joue en <strong>Valais</strong> un rôle de tout premier ordre.<br />

Suivant les renseignements de l'office <strong>du</strong> tourisme, les recettes<br />

provenant de cette branche économique, s'élèvent à environ 70<br />

millions de francs. Mais il y a autre chose. Il ne faut pas oublier<br />

que les régions de montagne dépendent énormément de l'hôtellerie.<br />

La Confédération met à disposition pour 1953 et 1954 une<br />

subvention de Fr. 7,593,000.—• pour un volume de travaux de<br />

Fr. 12,303,000.—. Je tiens à dire à M. le député Luyet, que si nous<br />

poussons aujourd'hui à la réalisation de ces travaux, c'est que<br />

nous pensons à l'intérêt général <strong>du</strong> pays. La circulation augmente<br />

énormément en Suisse et dans notre canton. Pour illustrer, je me<br />

permets de vous citer quelques chiffres. Certains jours, plus de<br />

9000 voitures ont passé à Gletsch, plus de 6000 à Saint-Maurice<br />

et plus de 4000 à Sion. Le service des automobiles a délivré l'an<br />

88


dernier 11,200 plaques, ce qui représente une somme d'environ<br />

2 million«. Nous pouvons donc constater une évolution considérable<br />

dans notre canton.<br />

Je tiens à remercier très sincèrement nos représentants aux<br />

Chambres fédérales qui nous ont aidé pour l'obtention des crédits<br />

que Berne nous met aujourd'hui à disposition.<br />

M. le député Perraudin nous a dit qu'il n'était pas nécessaire,<br />

parce que nous avions obtenu de l'argent, de l'employer immédiatement.<br />

Mais la nécessité au point de vue touristique existe.<br />

Cet argent ne provient pas de la Caisse fédérale, mais des droits<br />

d'entrée sur la benzine et de l'importation des autos, c'est-à-dire<br />

des automobilistes eux-mêmes. On a importé l'an dernier environ<br />

40,000 voitures. Ainsi que l'ont dit les rapporteurs, ces droits<br />

qui se montent à Fr. 120,000.— ont pour la moitié été répartis<br />

entre les cantons. Il faut reconnaître que nous avons eu un grand<br />

succès à Berne. Nous avons même reçu l'autorisation d'accélérer<br />

les travaux urgents de réfection de la route cantonale et de la<br />

Forclaz et de dépasser le programme admis par les instances fédérales.<br />

En outre, la Confédération est d'accord de verser une<br />

partie des intérêts qui résultent de l'avance que le canton doit<br />

faire. Je crois qu'il y a lieu de tenir compte <strong>du</strong> bon esprit qui<br />

règne aujourd'hui à Berne.<br />

Nous obtenons donc pour les années 1953/54 Fr. 10,986,000.—.<br />

A titre de comparaison, le canton des Grisons, qui est dans une<br />

situation économique plus difficile que le nôtre, a obtenu pour<br />

les années 1953/54 environ Fr. 19,000,000.—.<br />

Notre route cantonale a été construite de 1830-à 1950. C'est<br />

encore l'ancienne route qui servait autrefois aux agriculteurs. Jusqu'en<br />

1927, cette route n'a pas été aménagée. Par un décret <strong>du</strong><br />

<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, on a voté un crédit de 2 millions et l'on s'est<br />

contenté de mettre une couche de gravier sur la chaussée. La<br />

dépense par m 2 comportait environ Fr. 2.— à 3.—. Aujourd'hui,<br />

ainsi qu'on procéderait avec un habit usagé, il faut le refaire.<br />

L'entretien de la route cantonale est très coûteux et il est préférable<br />

d'aménager les routes en mettant un tapis bitumeux qui,<br />

pour 15 à 20 ans, ne nécessitera plus d'entretien.<br />

Au point de vue économique, c'est une grosse erreur si nous<br />

ne profitons pas de l'argent qui est mis à notre disposition par<br />

la Confédération.<br />

M. le député Gérard Perraudin a demandé que le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> lui fasse part <strong>du</strong> résultat de l'application de la nouvelle<br />

loi fiscale. Je prierai M. le Chef <strong>du</strong> Département des finances de<br />

lui répondre.<br />

89


M. le député Morand a proposé la suppression <strong>du</strong> chiffre de<br />

Fr. 20,000,000.— Pratiquement, cela importe peu dans les titre<br />

et considérants.<br />

M. le député Louis Perraudin a soulevé la question <strong>du</strong> marché<br />

<strong>du</strong> travail. M. le Président Germanier lui a déjà répon<strong>du</strong>. Pour<br />

les travaux d'aménagement de notre route, nous avons toujours<br />

suffisamment de main-d'œuvre indigène. C'est sur les grands chantiers<br />

que nous trouvons des Italiens en masse. D'ailleurs les travaux<br />

en plaine nécessitent peu de main-d'œuvre, puisque ce sont<br />

les machines et les camions qui font le travail.<br />

Pour terminer, je vous dirai simplement que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

a longuement réfléchi s'il pouvait aller si loin. Vu la situation<br />

spéciale provenant de l'aide importante de la Confédération, nous<br />

estimons que nous pouvons le faire. Monsieur le Président et<br />

Messieurs, qui nous donne la garantie que nous pourrons ces prochaines<br />

années encore disposer de tels crédits ? Nous possédons<br />

aujourd'hui la garantie pour 1953/54. Nous savons que le <strong>Conseil</strong><br />

fédéral a proposé aux Chambres fédérales de prolonger le régime<br />

financier provisoire de 5 ans. C'est en effet ce dernier qui prévoit<br />

une rétrocession de 50 %. Qui peut nous donner la garantie que<br />

dans 5 ans nous pourrons encore disposer de 50 % ? Je crois<br />

que personne dans cette salle peut nous donner cette assurance.<br />

N'oubliez pas, Messieurs, que lors <strong>du</strong> vote pour l'augmentation de<br />

la rétrocession de 25 à 30 % au <strong>Conseil</strong> national, il n'y a eu que<br />

2 voix de majorité. Je crois que nous devons profiter de cet argent<br />

qui nous vient de Berne. Nous avons aujourd'hui différentes garanties<br />

de Berne et dans l'intérêt général <strong>du</strong> pays, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

après avoir bien délibéré, vous conseille d'adopter ce décret.<br />

M. Louis Perraudin nous a fait remarquer que ce n'était pas<br />

sérieux d'avoir abandonné 4 millions pour les routes communales<br />

et touristiques. Les routes touristiques se trouvent surtout dans<br />

les vallées latérales et les communes ont de lourdes charges financières<br />

à supporter pour l'entretien de ces dernières. Nous avons<br />

donc estimé qu'il était équitable de consacrer 4 millions à ces<br />

routes.<br />

Dans l'intérêt général <strong>du</strong> pays le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> vous recommande<br />

de voter ce crédit.<br />

Es ist unnütz, dass ich alles wiederhole, was ich bereits in französischer<br />

Sprache dargelegt habe. Der Staatsrat ist der Ansicht,<br />

dass aus verkehrspolitischen und touristischen Gründen der Grosse<br />

Rat diesen Kredit bewilligen sollte. Ferner lässt uns Bern grosse<br />

Subventionen zugute kommen. Wir müssen nämlich diese Ausgaben<br />

für die Instandsetzung der Kantonsstrasse machen. Wenn wir sie<br />

90


nicht heute machen, so müssen wir sie morgen an die Hand' nehmen.<br />

Unsere Strassen sind nämlich in einem sehr schlechten Zustand<br />

und müssen unbedingt renoviert werden.<br />

Aus diesen Ausführungen ist der Staatsrat der Ansicht, dass<br />

es im allgemeinen Interesse des Kantons liegt, wenn wir diesem<br />

Dekret zustimmen.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gard.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, M. le Président<br />

de la commission et M. le Chef <strong>du</strong> Département des travaux<br />

publics ont parfaitement bien résumé la situation et indiqué les<br />

véritables raisons qui sont à la base de ce décret.<br />

Cependant, M. le député Gérard Perraudin a posé une question<br />

relative au rendement de la loi fiscale et nous tenons à lui<br />

donner le renseignement qu'il a demandé. Nous ne le donnons pas<br />

seulement pour répondre à M. le député Perraudin, mais à l'intention<br />

<strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> qui évidemment doit savoir ce que cette<br />

loi a ren<strong>du</strong> en 1953. Nous pouvons donc vous dire, tout en réservant<br />

les détails car les comptes ne sont pas bouclés, que les prévisions<br />

budgétaires seront entièrement respectées et que dans l'en-<br />

6emble il y aura un léger dépassement de recettes de l'ordre de<br />

200 à 300,000.— francs sur les prévisions <strong>du</strong> budget.<br />

Au point de vue financier, les emprunts, que nous allons contracter<br />

sur la base <strong>du</strong> crédit que nous demandons au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

et au peuple, doivent être amortis conformément au projet<br />

de décret à raison de 5 % par année. Cela signifie qu'en 20 ans<br />

nous aurons amorti la dette qui aura servi à équiper le <strong>Valais</strong><br />

au point de vue routier, tout au moins en ce qui concerne la route<br />

cantonale, l'épine dorsale de notre réseau routier, les routes alpestres<br />

et en partie aussi les routes forestières et communales.<br />

Ce service de la dette nous pourrons l'assurer par le fait que<br />

notre part aux recettes fédérales va être augmentée selon les prévisions.<br />

Vous constatez que depuis 1952, le rendement des droits<br />

d'entrée sur la benzine a déjà passé de 100 à 120 millions et que<br />

d'autre part, le <strong>Valais</strong>, par l'exécution de ces travaux, obtiendra<br />

également une meilleure répartition en sa faveur de ces droits<br />

d'entrée.<br />

Par ailleurs, les économies très importantes que nous allons<br />

réaliser, au fur et à mesure de la rénovation <strong>du</strong> réseau routier,<br />

sur l'entretien de nos routes constitueront également un appoint<br />

pour le service de la dette.<br />

Par conséquent, nous pensons que le projet qui vous est soumis<br />

est sage. Il tient compte avant tout des nécessités de l'économie<br />

valaisanne dans son ensemble ; on a parlé <strong>du</strong> tourisme qui en est<br />

91


un des facteurs importants et, nous nous permettons de le dire,<br />

nous sommes surpris des réticences qui se manifestent à l'égard<br />

de ce projet.<br />

Je dois tout de même encore dire un mot à M. le député Louis<br />

Perraudin. Nous ne voudrions pas laisser le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> sous<br />

l'impression que nous sommes à la remorque de la Confédération<br />

et que, si nous entreprenons des travaux, c'est parce qu'on met<br />

de l'argent à notre disposition. Le fondement, la base, la raison<br />

majeure de la présentation de ce décret est cette volonté <strong>du</strong> Gouvernement<br />

de rénover le réseau routier et non pas le fait que nous<br />

pouvons obtenir de l'argent. Il y a urgence à améliorer notre réseau<br />

routier. Cette urgence existant, les intérêts économiques <strong>du</strong><br />

canton exigeant cette amélioration le plus rapidement possible,-il<br />

faut dès lors profiter évidemment des ressources dont nous pouvons<br />

disposer en ce moment. Voilà comment le problème doit se<br />

poser.<br />

En ce qui concerne le chômage, M. le député Luyet n'ignore<br />

pas qu'il y a à Berne un organisme qui veille précisément à ce que<br />

des travaux soient réservés pour des périodes de crise. M. le Dr<br />

Zipfel a, à maintes reprises, rappelé aux autres départements la<br />

nécessité qu'il y avait d'échelonner les travaux. Mais il a admis,<br />

en ce qui concerne l'amélioration <strong>du</strong> réseau routier, que les besoins<br />

de notre économie suisse étaient tels que l'on ne pouvait pas renvoyer<br />

ces travaux indéfiniment pour attendre un problématique<br />

chômage. En ce qui concerne notre canton en particulier, pour<br />

10 ans et même davantage, on peut penser, avec les projets qui<br />

sont en voie d'exécution et ceux dont nous entrevoyons la réalisation<br />

dans les prochaines années, que le chômage est bien éloigné<br />

et que nous n'avons pas à l'envisager.<br />

Vous serez d'accord qu'un renvoi de 10 à 15 ans pour l'amélioration<br />

de notre réseau routier ne se justifierait pas et serait<br />

insupportable pour l'économie valaisanne.<br />

C'est pourquoi nous disons, en accord avec le Président <strong>du</strong><br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et celui de la commission, qu'il n'y a aucun risque<br />

à courir au point de vue financier. Les engagements que nous prenons<br />

par ce décret sont parfaitement supportables et notre économie<br />

exige d'autre part la réalisation de ces améliorations.<br />

M. le député Dellberg.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je suis d'accord, jusqu'à<br />

présent, avec les idées émises par les représentants <strong>du</strong> Gouvernement.<br />

Je pense tout particulièrement au développement <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> ces<br />

dernières années. Le problème actuel des routes ressemble à peu<br />

92


de chose près à celui des années 1850-1880, époque où l'on parlait<br />

<strong>du</strong> développement des chemins de fer et où l'on rencontrait également<br />

de l'opposition. Vu l'importance économique des travaux<br />

prévus, je constate qu'il est d'une nécessité "absolue d'équiper<br />

notre réseau routier, afin de pouvoir assurer le transport aussi<br />

bien par voie routière que par voie ferrée.<br />

Le point de vue économique mis à part, le côté financier joue<br />

également un rôle important. Il convient de rappeler ici que de<br />

1951 à 1954, nous vivions sous un régime financier fédéral provisoire,<br />

dont il a été demandé le prolongement pour six nouvelles<br />

années. C'est précisément pour ces six ans que le canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong><br />

envisage des dépenses pour la route cantonale, pour les routes<br />

alpestres, touristiques, communales et forestières. Si vous prenez<br />

le tableau, vous voyez immédiatement que sur les 52 millions figurant<br />

aux dépenses, 49 millions sont prévus pour les années 1954/<br />

1959. Il ne restera donc que 3 millions à disposition dès 1959.<br />

Je comprends parfaitement le motif qui vous a guidés à établir<br />

votre programme suivant le principe énoncé dans le tableau. Vous<br />

vouliez profiter de la participation <strong>du</strong> canton aux droits d'entrée<br />

sur les carburants. C'est pourquoi vous avez, avec raison d'ailleurs,<br />

décidé d'exécuter ces travaux <strong>du</strong>rant les années 1954/1959.<br />

Il ressort <strong>du</strong> message en nos mains que la Confédération subventionne<br />

la route cantonale à raison de 40 à 50 %, les routes<br />

alpestres de 50 à 70 % • La plus grande partie de ces 52 millions<br />

sont donc pris en charge par la Confédération et je crois qu'il est<br />

de bonne politique de prévoir l'exécution des travaux le plus<br />

rapidement possible.<br />

Ainsi que l'a dit M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten, notre<br />

route date de cent ans et ne suffit plus aux exigences actuelles.<br />

Il en est de même pour toutes les routes <strong>du</strong> canton. C'est pourquoi,<br />

lors des premiers débats, j'ai fait remarquer que ces travaux<br />

auraient dû être exécutés vingt ou trente ans plus tôt. Trop longtemps,<br />

en effet, nous avons négligé la réfection de nos routes.<br />

Il y a enfin une question sociale qui se pose. Différents orateurs<br />

ont insisté pour que ce soit la main-d'œuvre indigène qui<br />

soit occupée à la réfection de notre réseau routier. Nous avons<br />

longtemps lutté pour obtenir un gain accessoire pour nos petits<br />

paysans de la montagne et pour ceux de la plaine ; nous avons<br />

demandé des routes et des travaux pour améliorer leur situation.<br />

Aujourd'hui ces travaux vont être exécutés, et ce gain accessoire<br />

sera le bienvenu dans de nombreuses familles.<br />

Au point de vue social, nous sommes très satisfait de la tournure<br />

que prend le développement des travaux prévus pour les<br />

années 1954 à 1959.<br />

93


Je tiens à rectifier l'erreur qu'a commise un orateur en disant<br />

que pour 1954 les dépenses s'élèveraient à 5 millions.<br />

La dépense pour la route cantonale et les routes alpestres est :<br />

our<br />

»<br />

»<br />

»<br />

»<br />

»<br />

iyò4<br />

1955<br />

1956<br />

1957<br />

1958<br />

1959<br />

de Fr. 9,600,000.—<br />

» » 11,000,000.—<br />

» » 9,000,000.—<br />

» » 6,500,000.—<br />

» » 9,000,000.—<br />

» » 4,000,000.—<br />

Les motifs pour lesquels ces travaux doivent être commencés<br />

rapidement vous sont connus.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, une autre question se pose.<br />

Dans le projet de décret, il est prévu un amortissement annuel de<br />

5 % par tranche d'emprunt. On s'est demandé, lors de la première<br />

lecture, s'il ne fallait pas porter ce 5 % à 10 %, afin d'amortir<br />

plus rapidement la dette et de permettre ensuite au Gouvernement<br />

d'entreprendre d'autres grands travaux dont la réalisation est<br />

urgente. Il y a notamment le« routes communales et forestières<br />

qui nécessitent 20 millions pour la réfection de 150 km. M. le <strong>Conseil</strong>ler<br />

d'<strong>Etat</strong> Anthamatten nous a affirmé que, dès le moment où<br />

ces 20 millions seront votés par le peuple, ce montant serait augmenté<br />

au moins d'un million en faveur de« six routes touristiques,<br />

pour lesquelles il n'est prévu au budget que 700,000 francs. Alors<br />

que pour la route de Sierre-Montana le montant budgété est de<br />

Fr. 100,000.—, nous pourrons disposer de 300,000 francs. Il en<br />

sera de même pour les routes de Loèche-Loèche-les-Bains, Sion-<br />

Evolène, Viège-Saas-Almagell, Sierre-Ayer, Troistorrents-Champéry.<br />

Je demande enfin qu'on s'occupe très rapidement de la question<br />

des logements. Nous avons voté une dépense de 20 millions<br />

pour cette action, dont Fr. 3,300,000.— sont supportés par le canton.<br />

Nous avons également voté des crédits très importants pour<br />

les maisons d'école...<br />

M. le Président Revaz.<br />

Je vous prie de résumer votre intervention...<br />

M. le député Dellberg.<br />

Ce que l'<strong>Etat</strong> a oublié dans l'élaboration de son programme,<br />

ce sont les grandes dépenses que nous avons encore à faire pour<br />

les hôpitaux, les égouts et les eaux potables. Des motions ont déjà<br />

été déposées dans cette salle. Malheureusement l'<strong>Etat</strong> n'y a pas<br />

donné suite. Il fait observer qu'il incombe aux communes d'entreprendre<br />

les démarches pour obtenir les subventions.<br />

94


Il était nécessaire que je fasse la comparaison ici entre la pose<br />

de la voie ferrée, il y a cent ans, et l'amélioration de notre réseau<br />

routier actuel.<br />

Quant à la question <strong>du</strong> chômage, je me rallie à la manière de<br />

voir <strong>du</strong> Gouvernement. Il ne faut pas oublier que non seulement<br />

l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> a établi un programme des grands travaux afin<br />

de pouvoir occuper la main-d'œuvre en cas de chômage, mais aussi<br />

les communes valaisannes.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je crois que le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

doit au pays d'accepter ce projet de 20 millions et d'aller de<br />

l'avant. D'ailleurs, comme l'a relevé M. le député Perraudin, les<br />

travaux de réfection ont déjà commencé sur certains tronçons.<br />

Je prie le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> de bien vouloir voter unanimement ce<br />

crédit de 20 millions. Je regrette seulement que le jury <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong> n'ait pas donné voix au chapitre au groupe social-paysan.<br />

On aurait pu augmenter la commission de deux membres et donner<br />

à ce groupe un représentant dans cette importante commission.<br />

Les députés de cette fraction ne sont pas orientés et ne connaissent<br />

pas le détail <strong>du</strong> programme des grands travaux. C'est pourquoi<br />

ils font opposition.<br />

M. le député Edmond Joris.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, j'estime que les<br />

présents débats n'ont pas été inutiles. Il faut reconnaître que les<br />

interventions de MM. les députés Perraudin et Luyet étaient légitimes<br />

et correspondaient à un besoin d'information dû au souci<br />

qu'ont ces porte-parole de défendre les intérêts économiques qu'ils<br />

représentent. Aussi, je remercie le président de la commission et<br />

les représentants <strong>du</strong> Gouvernement de nous avoir éclairé et rappelé<br />

que le présent décret répond vraiment à l'intérêt général et<br />

qu'il a un caractère urgent. Présentement, l'intérêt de l'agriculture<br />

est lié à celui de l'hôtellerie et <strong>du</strong> tourisme et une solidarité<br />

très étroite doit nous lier en cette matière, comme nous voudrions<br />

qu'elle existe lorsque des intérêts plus directs en faveur de l'agriculture<br />

ou des classes ouvrières seront posés ici au Parlement.<br />

C'est la raison pour laquelle j'estime que nous avons le devoir<br />

d'être unanimes et d'appuyer la commission et le Gouvernement<br />

en cette matière.<br />

M. le député Louis Perraudin.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, il est exact que<br />

nous n'avons pu étudier le problème dans son entier, puisque nous<br />

n avions pas la documentation. Mais quant à me rallier à la façon,<br />

95


un peu sommaire, avec laquelle les représentants <strong>du</strong> Gouvernement<br />

ont présenté la question d'urgence, je ne puis pas le faire.<br />

Nous avions tout de même, lors des premiers débats, la liste des<br />

travaux prévus. Je crois que n'importe, quel député qui prend la<br />

peine d'examiner cette liste aux pages 4 et 5 <strong>du</strong> premier message,<br />

constate que, s'il y a des points sur lesquels on peut sérieusement<br />

parler d'urgence, il y en a d'autres qui peuvent attendre. Par<br />

conséquent, lorsqu'on nous dit aujourd'hui que pour l'exécution<br />

rapide et sans délai des travaux, il y a les nécessités <strong>du</strong> tourisme,<br />

on fait ici un peu <strong>du</strong> glatus vocis, de l'éloquence vide. On essaie<br />

de caricaturer le groupe social-paysan indépendant sur la muraille,<br />

parce qu'il n'y a pas assez de décorations dans cette salle, pour<br />

faire accroire au peuple que le groupe social-paysan indépendant<br />

est contre le développement touristique <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>. Ce n'est pas<br />

<strong>du</strong> tout notre attitude. Nous n'avons jamais demandé, lors des premiers<br />

débats, au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, de perdre des subsides fédéraux.<br />

Nous passons ici pour des gens brutaux et sans nuances et, la<br />

plupart <strong>du</strong> temps, c'est nous qui avons des nuances que l'on ne<br />

remarque pas (rires). Nous avons, lors des premiers débats, fait<br />

simplement cette proposition d'adjonction. Nous avons demandé<br />

au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> de bien vouloir accepter l'insertion dans le<br />

décret d'un texte priant le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> de faire à Berne des<br />

démarches pour que, sans perte de subsides, on consente à échelonner<br />

les travaux de façon à les adapter à la situation <strong>du</strong> marché<br />

<strong>du</strong> travail en <strong>Valais</strong>.<br />

Je viens d'apprendre, par un hasard, que précisément M. Zipfel,<br />

que l'on a toujours cité aujourd'hui, voulait freiner. Je pense qu'il<br />

ne sera pas nécessaire de citer à la barre comme témoin la personne<br />

qui vient de me faire cette déclaration. M. Zipfel, donc,<br />

voulait freiner et on vient nous dire aujourd'hui que c'est à cause<br />

de la Confédération que nous devons accélérer les travaux. Il me<br />

semble que cette attitude de M. Zipfel, qui est responsable <strong>du</strong><br />

marché <strong>du</strong> travail et qui aurait souhaité freiner, et l'attitude <strong>du</strong><br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, il est difficile de les concilier.<br />

Je crois par conséquent, malgré les réflexions de MM. les Chefs<br />

des Départements des finances et des travaux publics, que l'on<br />

ne peut pas parler d'une urgence égale pour l'ensemble <strong>du</strong> plan<br />

qui nous est soumis. On répondra : « Evidemment, puisque c'est<br />

échelonné sur dix ans et que certains travaux seront exécutés tout<br />

de suite et d'autres dans 5 ou 10 ans. » Nous pensons que même<br />

ces précautions ne sont pas absolument suffisantes.<br />

Je dois, malgré tout, en rester à l'attitude qui avait été la<br />

nôtre, et qui consiste à regretter que l'on maintienne ces termes<br />

96


stricts : « sans délai » dans le décret. Il faut quand même se rappeler<br />

— ce chiffre m'a été donné par le chef d'un bureau de<br />

police — qu'il y a, certains étés„ 16,000 saisonniers dans notre<br />

canton. On nous dira que ces travaux ne se feront pas pendant<br />

l'été, mais en automne. Quoi qu'il en soit, nous avons une situation<br />

<strong>du</strong> marché <strong>du</strong> travail absolument surchargée et je pense que<br />

ce n'est pas une politique bien prudente et bien réfléchie, malgré<br />

toutes les réflexions <strong>du</strong> Gouvernement, que de vouloir ainsi tout<br />

bousculer. J'en reste donc à la proposition de supprimer les termes<br />

« sans délai », ayant la persuasion, par avance, que vous lui<br />

réserverez un enterrement de première classe.<br />

La proposition de M. le député Louis Perraudin tendant à<br />

supprimer les termes « sans délai » est repoussée par 86 voix<br />

contre 13.<br />

La proposition de M. le député Edouard Morand de dire à<br />

l'alinéa 4 : « Vu le programme de travaux élaboré par le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> » est acceptée par Je <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et la commission. Le<br />

<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> n'y fait pas d'opposition et le texte tel que proposé<br />

par M. Morand est accepté.<br />

Titre et considérants sont adoptés avec la modification proposée.<br />

Article premier. — Un crédit de Fr. 20,000,000.— qui sera couvert par un<br />

emprunt est mis à la disposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pour l'amélioration et le développement<br />

<strong>du</strong> réseau routier. Fr. 16,000,000.— seront affectés à l'amélioration<br />

et à la correction de la route cantonale Saint-Gingolph-Brigue et des routes alpestres,<br />

Fr. 2,000,000.— à l'aménagement des routes touristiques et Fr. 2,000,000.—<br />

à la construction de nouvelles routes communales et forestières.<br />

Pas d'observation.<br />

Erster Artikel. — Dem Staatsrat wird auf dem Anleihewege für die Verbesserung<br />

und den Ausbau des Strassennetzes ein Kredit von Fr. 20,000,000.— zur<br />

Verfügung gestellt. Davon sind Fr. 16,000,000.— für die Verbesserung und den<br />

Ausbau der Kantonsstrasse St. Gingolph-Brig und der Alpenstrassen, Fr.<br />

2,000,000.- für den Ausbau der Touristenstrassen und Fr. 2,000,000- für den<br />

Bau neuer Gemeinde- und Forststrassen zu verwenden.<br />

Keine Bemerkung.<br />

M. le député Clovis Luyet.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, après avoir ré<strong>du</strong>it le chiffre<br />

de 20 à 16 millions, on nous a dit qu'il y a encore 2 millions<br />

pour les routes communales et forestières et qu'ainsi il n'y aurait<br />

plus de régions délaissées.<br />

97


Monsieur le Président et Messieurs les députés, je suis certain<br />

que 2 millions pour les routes communales et forestière« sont nettement<br />

insuffisants, pour la hpnne et simple raison que, quand<br />

on aura payé les retards existant actuellement, il ne restera plus<br />

grand-chose pour faire de nouveaux travaux. Je crains qu'on ne<br />

crée une inégalité de traitement entre les régions de plaine et de<br />

montagne. Tout en admettant la nécessité de la correction de la<br />

route St-Gingolph-Brigue, j'estime qu'il y a urgence en certains<br />

endroits pour les routes communales et forestières. Dès que le<br />

crédit de 2 millions sera épuisé, que pourra-t-on faire pour ces<br />

régions ? C'est la raison pour laquelle je propose la modification<br />

suivante à l'article premier :<br />

« Un crédit de Fr. 20,000,000.— qui sera couvert par un emprunt<br />

est mis à la disposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pour l'amélioration<br />

et le développement <strong>du</strong> réseau routier :<br />

1. pour l'amélioration et la correction de la route cantonale<br />

St-Gingolph-Brigue et des routes alpestres ;<br />

2. pour l'aménagement des routes touristiques ;<br />

3. pour la construction de nouvelles routes communales et<br />

forestières. »<br />

M. le député Pierre Claivaz.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, M. le député<br />

Luyet vient de nous dire quelque chose d'excessivement intéressant.<br />

Effectivement, nous avons constaté, à maintes reprises, que<br />

l'<strong>Etat</strong> doit des sommes importantes aux communes. Je pense, malgré<br />

tout, que si nous faisons un emprunt de 20 millions et que<br />

nous réservons 4 millions pour les communes (routes communales<br />

et forestières), ce montant ne sera pas utilisé au payement des<br />

subsides arriérés. J'espère par conséquent que le compte de construction,<br />

qui figurera dans le budget extraordinaire, fera l'objet<br />

d'une étude de la part de la commission. Il est nécessaire que la<br />

totalité <strong>du</strong> montant de l'emprunt serve au financement des travaux<br />

à venir et non pas des travaux déjà exécuté«. Le budget<br />

ordinaire supportera les subsides <strong>du</strong>s pour les travaux déjà exécutés<br />

et le budget extraordinaire enregistrera les dépenses pour<br />

le« constructions nouvelles.<br />

Monsieur le député Francis Germanier, président de la commission.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, comme président de la<br />

commission, je m'oppose à la proposition de M. le député Luyet.<br />

Si une somme de 4 millions, sur ce crédit de 20 millions, a été<br />

98


affectée pour les routes touristiques, communales et forestières, il<br />

convient de relever que ces 4 millions sont extournés <strong>du</strong> but premier<br />

fixé par ce décret. Les routes touristiques, communales et<br />

forestières ne bénéficient pas de l'apport des ristournes des droits<br />

d'entrée sur la benzine et par conséquent ne pourraient pas faire<br />

partie <strong>du</strong> programme qui vous est présenté aujourd'hui pour obtenir<br />

cet apport de la Confédération. Cette somme de 4 millions<br />

sera affectée dans un compartiment tout à fait spécial <strong>du</strong> Département<br />

des travaux publics. Du moment que nous n'avons pas<br />

encore ce programme sous les yeux et que ce n'est qu'au dernier<br />

moment que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a, pour ménager l'opinion et mettre<br />

tout le monde d'accord, affecté cette somme à un but autre que<br />

celui prévu tout d'abord, j'espère que cette somme sera destinée<br />

à des constructions nouvelles et non à payer des arriérés aux communes.<br />

Ce vœu a déjà été exprimé au sein de la commission, mais<br />

pour le moment nous ne sommes pas à même de renseigner le<br />

<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> sur l'affectation de ces 4 millions. Je tiens à préciser<br />

que cette somme a été sortie <strong>du</strong> cadre proprement dit de<br />

ce décret et c'est pour cette raison que nous ne pouvons pas laisser<br />

planer le doute et l'incertitude. Si l'on ne fixe pas aujourd'hui<br />

le montant qui sera affecté aux routes touristiques, forestières et<br />

communales, nous risquons de prélever tout simplement 10 à 15<br />

millions selon les courants d'opinions et les interventions faites<br />

par les communes ou certaines régions de notre canton.<br />

Je propose donc purement et simplement le maintien <strong>du</strong> texte<br />

tel que proposé par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et la commission.<br />

M. le député Vouilloz.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je prends la parole non<br />

pas pour proposer la modification d'un texte, mais simplement<br />

pour préciser une chose.<br />

MM. les députés Claivaz et Germanier, président de la commission,<br />

nous disent que ces 4 millions seront affectés à des travaux<br />

nouveaux. Je ne voudrais pas qu'on tranche, sans autre, ici au<br />

<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, l'emploi que l'<strong>Etat</strong> devra faire de ces 4 millions.<br />

Il me semble assez logique que l'<strong>Etat</strong>, si on lui donne ce crédit<br />

de 4 millions, puisse s'en servir pour payer des dettes et le budget<br />

verra à affecter les montants voulus pour des travaux futurs. Je<br />

crois qu'il faudrait laisser la pleine liberté au Gouvernement de<br />

faire l'usage le plus adéquat de ces 4 millions qui sont mis à sa<br />

disposition. Il est logique qu'on emprunte pour payer une dette.<br />

On n'emprunte pas avant d'avoir la dette. Il est extrêmement utile<br />

pour les communes de pouvoir entrer en possession de ces arriérés.<br />

Je voudrais, en conséquence, que l'<strong>Etat</strong> puisse se servir des<br />

99


4 millions mis à sa disposition sans qu'il ait le sentiment d'être<br />

lié par un vœu qui a été émis par le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>.<br />

M. le député Clovis Luyet.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, M. le député Vouilloz<br />

vient de préciser qu'il fallait d'abord payer les dettes. Si pour<br />

payer les dettes on utilise ce crédit de 20 millions, il ne restera<br />

ensuite plus beaucoup d'argent et pourtant il y a encore des tronçons<br />

urgents à exécuter. Si le Chef <strong>du</strong> Département des travaux<br />

publics est d'accord avec le président de la commission, qui, lui,<br />

a confiance et assure que ces 2 millions seront consacrés aux nouvelles<br />

routes communales et forestières, je veux bien retirer ma<br />

proposition.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je tiens à répondre<br />

à M. le député Luyet. Nous avons au budget Fr. 1,100,000.—<br />

pour les routes communales. Aujourd'hui, nous sommes à jour.<br />

Toutes les annuités ont été payées aux communes et le montant<br />

de Fr. 1,100,000.— nous permet de faire face à nos obligations<br />

à l'égard des communes. Les 4 millions pour les routes touristiques,<br />

communales et forestières sont donc prévus pour la construction<br />

de nouvelles routes.<br />

L'article premier est adopté.<br />

Art. 2. — L'emprunt sera contracté par tranches au fur et à mesure des<br />

besoins.<br />

Pas d'observation.<br />

Art. 2. — Die Anleihe wird in Raten, je nach Fortschreiten der Arbeiten,<br />

aufgenommen.<br />

Keine Bemerkung.<br />

L'article 2 est accepté.<br />

Art. 3. — Les travaux feront l'objet d'un chapitre spécial <strong>du</strong> budget et des<br />

comptes. Avec le budget le <strong>Conseil</strong> d <strong>Etat</strong> présentera la liste des travaux prévus<br />

pour l'année suivante et, avec les comptes, un rapport sur les travaux exécutés.<br />

Le programme général adopté par le <strong>Conseil</strong> fédéral sera observé.<br />

Une commission permanente <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> examinera chaque année le<br />

programme et l'exécution des travaux.<br />

Pas d'observation.<br />

Art. 3. — Die Arbeiten sind im Kostenvoranschlag und in der Jahresrechnung<br />

in einem besondern Kapitel anzuführen. Mit dem Kostenvoranschlag hat der<br />

Staatsrat das Verzeichnis der für das folgende Jahr vorgesehenen Arbeiten und<br />

mit der Jahresrechnung einen Bericht über die ausgeführten Arbeiten vorzulegen.<br />

Das allgemeine vom Bundesrat genehmigte Bauprogramm ist einzuhalten. Eine<br />

100


ständige grossrätliche Kommission hat alljährlich das Bauprogramm sowie die<br />

Ausführung der Bauarbeiten zu überprüfen.<br />

Keine Bemerkung.<br />

M. le député Gérard Perraudin.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, cet article 3 prévoit que<br />

le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> présentera chaque année la liste des travaux prévus<br />

pour l'année suivante. On nous a présenté ce matin un programme<br />

d'aménagement de la route cantonale St-Gingolph-Brigue.<br />

Devons-nous admettre que ce programme résoud déjà la question ?<br />

Si ce devait être le cas, je devrais mettre en doute la bonne<br />

ordonnance de ce programme. Je vois, par exemple, que le tronçon<br />

vignoble Chamoson-Ardon sera réalisé en 1956/1957, alors que<br />

la déviation de Vétroz ne serait réalisée qu'en 1959/60 et 61. Et<br />

pourtant, à tous ceux qui connaissent ces deux tronçons de route,<br />

il paraît plus urgent de sortir la route de Vétroz que d'améliorer<br />

le trajet vignoble Chamoson-Ardon.<br />

Je pose donc cette question : le programme, distribué parcimonieusement<br />

à quelques députés, constitue-t-il le programme<br />

définitif fixant l'ordre d'urgence des travaux ou la commission<br />

et le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> auront-ils chaque année la possibilité de se<br />

prononcer sur l'exécution de tel ou tel travail avant tel autre ?<br />

M. le député Torrent.<br />

Monsieur le Président, Messieurs, j'ai eu l'occasion de déposer<br />

sur le bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> une interpellation sur les travaux<br />

et je propose à l'article 3 l'adjonction suivante :<br />

« Les travaux feront l'objet d'un chapitre spécial <strong>du</strong> budget et<br />

des comptes. Avec le budget, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> présentera la liste<br />

des travaux prévus pour l'année suivante et, avec les comptes, un<br />

rapport sur les travaux exécutés.<br />

Le programme général adopté par le <strong>Conseil</strong> fédéral sera<br />

observé.<br />

Une commission permanente <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> examinera chaque<br />

année le programme, l'adjudication et l'exécution des travaux.<br />

»<br />

M. Louis Perraudin.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je me permets<br />

de reprendre ici la proposition que j'avais faite lors des premiers<br />

débats. Cette proposition consistait dans la désignation d'une commission<br />

d'experts proposés par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et désignés par<br />

le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, ayant pour mission d'examiner les projets, de<br />

préaviser sur leur admission et d'en surveiller la réalisation. Nous<br />

101


ajoutions que cette commission devrait comprendre un technicien<br />

au moins.<br />

Au premier abord, on pourrait penser que la commission et le<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> sont quelque peu entrés dans nos vues, puisque<br />

le nouveau texte prévoit qu'une commission établira chaque année<br />

le programme de l'exécution des travaux.<br />

Mais nous avons déjà dit, lors des premiers débats, que ce<br />

n'était pas <strong>du</strong> tout la même chose. Nous avons insisté sur le fait<br />

que le contrôle parlementaire n'existe guère qu'à posteriori. Et<br />

nous souhaitions aussi, pour une œuvre aussi importante que celle<br />

qui est soumise aujourd'hui au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> — et qui sera soumise<br />

au peuple — que le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> ait tout de même le droit<br />

de se prononcer, après avis d'experts, d'une façon qui soit plus<br />

étudiée et plus détaillée.<br />

On a posé tout à l'heure la question de savoir si la liste des<br />

travaux, qui figure sur le plan que l'on a distribué aujourd'hui<br />

à quelques députés et qui, non chiffrée et sans trop d'explications,<br />

figurait déjà dans le premier message, lierait le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

et permettrait au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> d'aller de l'avant sans autre<br />

forme de procès. La question pour moi est quelque peu théorique,<br />

parce que je pense que si le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a des fonds à sa<br />

disposition et si 'les bureaux techniques peuvent préparer les projets<br />

de telle façon qu'ils soient soumis au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> une fois<br />

tous les préparatifs faits, le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> se trouvera quasiment<br />

devant le fait accompli. Si l'on ajoute par-dessus le marché ce<br />

qui se fait dans nos départements, on pourra chaque fois constater<br />

que le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> ne prendra pas vraiment, lui, une décision<br />

quant aux transformations à obtenir. Des problèmes de politique<br />

routière sont ainsi pratiquement soustraits, peut-on dire, à<br />

la décision <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>.<br />

Je lisais dans les Walliser Nachrichten, après les premiers<br />

débats concernant l'objet aujourd'hui en discussion, un article où<br />

il était question des réparations et des transformations de la route<br />

cantonale à l'entrée de Viège. On s'étonnait <strong>du</strong> fait qu'à gros frais,<br />

on faisait sauter le rocher <strong>du</strong> côté couchant, alors que l'<strong>Etat</strong> était<br />

propriétaire des terrains de l'Ecole d'agriculture. On suggérait que<br />

l'on établisse là un sens unique.<br />

Un sens unique n'a rien de scandaleux pour une route internationale.<br />

On peut penser qu'on aurait ren<strong>du</strong> service à tout une<br />

partie de la population valaisanne si dans le Bas-<strong>Valais</strong>, dans la<br />

région de Martigny à Riddes-St-Pierre de Gages (les points de<br />

jonction doivent être précisés évidemment), on avait accepté la<br />

formule d'une double voie au lieu d'un élargissement aussi grand<br />

de la chaussée existante. Les communes de Fully et de Leytron<br />

102


sont des communes très importantes et l'on aurait pu, de ce côté<br />

<strong>du</strong> Rhône, utiliser les voies d'accès déjà existantes en les aménageant,<br />

les élargissant et les améliorant pour faire un sens unique.<br />

Voilà par exemple un problème qui est soulevé dans le pays. Il y<br />

a des techniciens qui souhaitent l'aménagement de la route cantonale<br />

dans la région de Martigny-Riddes-St-Pierre de Clages en une<br />

double voie.<br />

Cette question sera soustraite à l'examen <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

puisqu'on nous présente un projet déjà en exécution, Messieurs,<br />

puisque, comme vous le savez, entre Saxon et Riddes, on élargit<br />

déjà la route. On nous présente un projet déjà en exécution, enlevant<br />

ainsi au corps législatif valaisan le droit de fixer les grandes<br />

lignes de la politique routière cantonale.<br />

Je ne suis guère parlementariste. Je voue au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> —<br />

comme à moi-même, lorsque j'y suis — un respect modéré, mais<br />

j'estime que les grandes questions relèvent <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> et<br />

que l'on n'a pas le droit de les lui escamoter ou d'une façon<br />

habile de faire passer des projets qui, au point de vue de l'étude,<br />

ne renferment que quelques éléments.<br />

Pouvons-nous avoir pleine confiance ?<br />

Nous avons dit lors des premiers débats que nous voulions<br />

aider le Département des travaux publics qui nous paraissait insuffisamment<br />

outillé, n'ayant à sa disposition que deux ingénieurs.<br />

On nous a répon<strong>du</strong> : « Ce sont des bureaux privés qui font le travail.<br />

» Il faudrait encore savoir si ces bureaux privés font vraiment<br />

bien le travail. Je me suis laissé dire en particulier qu'un ingénieur<br />

de ces bureaux privés, qui a beaucoup de travail pour l'<strong>Etat</strong>, a<br />

lamentablement échoué à ses examens d'ingénieur.<br />

Nous désirions aussi cette commission d'experts parce que nous<br />

voulions qu'on ne dépense pas notre argent dans des projets de<br />

luxe. Nous pensons simplement à notre région de Sierre. D'autres<br />

peuvent penser à leur région. Nous avons, lors des premiers<br />

débats, fait observer que jeter 500,000 fr. par les fenêtres pour<br />

faire une ligne droite à l'entrée couchant de Sierre au lieu d'améliorer<br />

la route existante n'était pas une politique routière qui tient<br />

compte <strong>du</strong> fait que l'on ne doit pas dépenser exagérément.<br />

Tout dernièrement, un de mes collègues me racontait qu'un<br />

ingénieur privé établissait les plans <strong>du</strong> raccordement entre Miège<br />

et la route de Montana. Sur ce parcours, il avait prévu un pont<br />

à un endroit où la rivière était particulièrement difficile à traverser.<br />

Ce député, homme de bon sens, lui a fait observer que ceci<br />

aller coûter un argent fou. Le coût s'élève à Fr. 270,000.—. Sur<br />

quoi l'ingénieur a répon<strong>du</strong> : « Ce sera le plus beau pont de la<br />

région ! »<br />

103


Nous avons dit que si nous voulions une commission d'experts,<br />

nous voulions qu'il y ait là un expert technique de valeur, mais<br />

aussi des hommes de bon sens qui s'opposent à cette façon dispendieuse<br />

d'utiliser en matière routière les deniers publics. Quant à<br />

moi, lorsque montant à Lens ou passant ailleurs, je vois si souvent<br />

ces magnifiques murs de moellons qui sont d'une architecture<br />

valant quatre fois le Colisée de Rome, je me dis que certains<br />

Messieurs ne pensent qu'à leur spécialité technique et à faire<br />

beau, oubliant que l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> a besoin d'argent.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, on a commis<br />

des erreurs. Vous savez, ceux qui sont automobilistes, qu'on entre<br />

dans la « gouille », lorsqu'on s'embarque par un jour de pluie<br />

entre Martigny et Vernayaz. Il est possible que tel accident mortel<br />

ait été causé par ce fait. Il s'agit d'une erreur au point de vue<br />

« horizontale », l'écoulement de l'eau n'est pas assuré. Un phénomène<br />

analogue se retrouve entre Evionnaz et Vernayaz, entre<br />

Evionnaz et St-Maurice et entre Vétroz et Pont-de-la-Morge. Entre<br />

Vétroz et Pont-de-la-Morge, les travaux de réfection sont en cours.<br />

On nous a dit : « Ce n'est pas l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> qui paie, c'est la<br />

Stuag. » Je veux le croire, mais je me suis laissé dire que lorsqu'il<br />

y a eu cette erreur à Chamoson concernant le réservoir d'irrigation,<br />

on a fait semblant de faire payer. On n'a peut-être pas fait<br />

semblant — mais celui qui avait commis l'erreur n'a laissé que<br />

ses honoraires. La réparation et la remise en état pour le surplus<br />

ont été comptabilisées, Messieurs, non pas dans les affaires chamosardes,<br />

mais dans les comptes <strong>du</strong> tunnel <strong>du</strong> Prabé. (Bruits.)<br />

Je dois vous dire qu'il y a des tours de passe-passe dans la comptabilité<br />

de l'<strong>Etat</strong> qui ne peuvent pas être soutenus. Moi-même<br />

comme avocat, dans une question secondaire c'est enten<strong>du</strong>, puisqu'il<br />

s'agit d'un alpage, j'ai constaté qu'un tour de passe-passe de<br />

ce genre se faisait dan« la comptabilité de l'<strong>Etat</strong>. Je dis que dans<br />

ces conditions nous avons tout de même le droit d'y voir un peu<br />

clair et de faire attention.<br />

Il y a maintenant une question qui a son importance. Vous<br />

savez combien coûte la construction. Or, depuis un certain temps,<br />

le système de la libre concurrence entre entrepreneurs paraît joliment<br />

liquidé. L'association cantonale des entrepreneurs a pris des<br />

dispositions avec mesures à l'appui (très fortes amendes) pour<br />

éviter le fonctionnement complet de la libre concurrence quant<br />

aux soumissions pour les travaux publics. Les prix d'adjudications<br />

sont pratiquement fixés, lors d'une conférence, par le groupe<br />

d'entrepreneurs «'interessant à ces travaux. Tel est le résultat des<br />

mesures et des décisions prises par l'association des entrepreneurs.<br />

Les entrepreneurs non membres de l'association des entre-<br />

104


preneurs, doivent déposer leurs soumissions, a-t-on dit, deux jours<br />

à l'avance. La personne, entrepreneur à ses heures, qui m'a expliqué<br />

cela, se demandait comment et pourquoi il fallait que les<br />

entrepreneurs non membres de l'association des entrepreneurs et<br />

qui ne participaient pas à cette conférence lors de laquelle le prix<br />

normal est fixé, devaient déposer leur prix deux jours à l'avance.<br />

Cette fixation des prix normaux par les entrepreneurs n'est pas<br />

normale. Les prix normaux devraient être fixés par les services<br />

de l'<strong>Etat</strong> en éliminant les prix exagérément hauts ou les prix exagérément<br />

bas.<br />

Il y a aussi la question des devis. Vous savez les variations<br />

qui peuvent exister. Il suffit d'être avocat pour savoir combien<br />

il peut y avoir de divergences lorsqu'il s'agit de calculer les quantités<br />

de terrassement ou les quantités de minage, etc. Cela peut<br />

avoir de graves conséquences quant aux prix et quant au rendement<br />

pour l'entrepreneur. Or, Messieurs, c'est dans ce canton <strong>du</strong><br />

<strong>Valais</strong> le secret de polichinelle que pendant des années les conseils<br />

communaux — il m'est arrivé, comme conseiller, de me l'entendre<br />

dire — se sont, lorsqu'il s'agissait de choisir le bureau<br />

technique pour les travaux publics, régulièrement enten<strong>du</strong> répondre<br />

: « Il faut aller chez Ruchenstein, parce que cela va mieux<br />

pour les subsides. » C'est le secret de polichinelle dans le canton<br />

<strong>du</strong> <strong>Valais</strong> que pendant des années, M. Ruchenstein a travaillé<br />

avec tel chef de service <strong>du</strong> département d'une façon particulièrement<br />

cordiale..<br />

M. le Président Revaz (l'interrompant).<br />

J'ai dit au début de la session que je n'admettrai pas ici des<br />

interventions particulières et je vous demande de rester dans la<br />

généralité.<br />

M. le député Louis Perraudin.<br />

Je dis donc que pour toutes ces questions générales et à la<br />

fois particulières... Il est facile de rester dans le général, car on<br />

n'attaque jamais personne, mais il est plus utile d'entrer dans le<br />

particulier, parce qu'on met de l'ordre dans la maison quand il<br />

est nécessaire d'en mettre. Et les possibilités de corruption — ne<br />

serait-ce que de corruption pas très importante — existent, Monsieur<br />

le Chef <strong>du</strong> département. Nous pensons par conséquent, Monsieur<br />

le Chef <strong>du</strong> département et Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>,<br />

qu à votre service et pour vous aider dans votre activité, cette<br />

commission d'experts était nécessaire, soit pour la préparation<br />

générale des travaux, soit pour la mise au point des projets, soit<br />

pour le contrôle de l'exécution à tous les points de vue. Pour<br />

105


cela, nous ne nous contentons pas d'une commission parlementaire,<br />

parce que cette commission nous paraît nettement insuffisante.<br />

C'est dans ce sens que je reprends la proposition que nous<br />

avions faite aux premiers débats. Evidemment, il appartient au<br />

<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> de savoir si, oui ou non, il veut l'accepter.<br />

M. le député Dellberg.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, en ma qualité de vice-président<br />

de la commission des travaux publics et de conseiller municipal,<br />

je dois dire à mon collègue Perraudin, en ce qui concerne<br />

le tronçon à l'intérieur de la ville de Sierre auquel il fait allusion<br />

à deux reprises, que ces travaux n'ont pas encore été décidés par<br />

le <strong>Conseil</strong>, ni votés par l'assemblée primaire. Il n'y a pas de décret<br />

à ce sujet.<br />

Si vous examinez le tableau que M. le député Perraudin possède,<br />

vous y trouvez 3 tronçons décrétés, soit :<br />

Garage <strong>du</strong> Rhône — Beausite<br />

Garage Triverio — Glarey<br />

Glarey — Pont CFF total Fr. 1,300,000.—<br />

Le tronçon auquel il est fait allusion n'est donc pas compris<br />

dans ce programme des grands travaux. Les affirmations de M. le<br />

député Perraudin ne correspondent pas à la réalité.<br />

M. le député Biollaz.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je n'entends pas intervenir<br />

sur les dispositions de l'art. 3, mais nous avons enten<strong>du</strong> tout<br />

à l'heure des propos qui, à mon avis, révèlent une très sérieuse<br />

gravité.<br />

Je dois revenir sur l'intervention de M. le député Louis Perraudin.<br />

Il y a d'abord dans la déclaration de M. le député Perraudin<br />

une confusion voulue ou involontaire, qui est de nature à<br />

semer des troubles dans les esprits. D'abord, il confond Département<br />

des travaux publics et Département de l'intérieur, service<br />

des améliorations foncières. Il a affirmé tout à l'heure et indirectement<br />

mis en cause la commune de Chamoson — c'est pour cela<br />

que j'interviens — que les réparations des déficiences <strong>du</strong> réservoir<br />

d'accumulation d'eau d'irrigation de la commune avaient été<br />

finalement virées sur le compte des travaux <strong>du</strong> Prabé. Je lui<br />

laisse la responsabilité de cette affirmation. Je pense que M. le<br />

député Perraudin devrait alors demander l'institution d'une commission<br />

d'enquête. Si scandale il y a, il importe que le pays en<br />

soit exactement informé et que les responsables soient poursuivis<br />

pour sanction.<br />

106


•<br />

Par contre, j'affirme de mon côté un autre fait. Monsieur le<br />

Président, je vous prie de m'excuser cette digression, mais je crois<br />

qu'elle est nécessaire car on argumente en cette salle toutes espèces<br />

de propos au sujet desquels on se garde bien d'apporter des<br />

précisions. M. l'ingénieur Schnyder, non pas M. Ruchenstein incriminé<br />

par M. Perraudin tout à l'heure, M. Schnyder, dis-je, auteur<br />

<strong>du</strong> projet et responsable de l'exécution des travaux d'ad<strong>du</strong>ction<br />

d'eau pour l'irrigation <strong>du</strong> vignoble, et en particulier de la création<br />

<strong>du</strong> bassin d'accumulation, s'est vu contraint de procéder à la réfection,<br />

à ses frais. Ceci représentait pour M. l'ingénieur Schnyder<br />

la bagatelle approximative de Fr. 30,000.—.<br />

M. le député Perraudin (l'interrompant).<br />

Et le reste ?<br />

M. le député Biollaz.<br />

Ce chiffre est celui que j'ai constamment enten<strong>du</strong> articuler<br />

et le seul qui ait été porté à ma connaissance.<br />

En ce qui concerne l'autre ingénieur incriminé, M. l'ingénieur<br />

Ruchenstein, il s'agissait de travaux dépendant <strong>du</strong> Département<br />

des travaux publics en partie. Pour le canal Sion-Riddes entre les<br />

communes de Chamoson et Leytron, il y a eu, à un moment donné,<br />

un fonctionnement insuffisant et M. Ruchenstein a dû supporter<br />

Fr. 15,000.—.<br />

Je pense que ces précisions sont utiles. M. Perraudin a certainement<br />

des sources précises et je trouve qu'il faut aller jusqu'au<br />

bout et exiger la désignation d'une commission d'enquête<br />

afin que toute la clarté soit faite, mais qu'on ne vienne pas ici<br />

articuler des faits incontrôlables par des affirmations sommaires,<br />

d'où toute justification raisonnable fait défaut. On accuse gratuitement.<br />

En un tournemain on fait d'un honnête homme un agent<br />

de corruption aux plus funestes desseins, aux pires machinations<br />

comptables, etc.<br />

M. le Président Revaz.<br />

Je pense que la Haute Assemblée en a assez des digressions<br />

de ce matin. Nous sommes, Messieurs, à l'article 3 et nous allons<br />

nous prononcer sur les deux propositions qui nous sont faites par<br />

MM. les députés Perraudin et Torrent.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je crois, M. le député Torrent,<br />

que M. Jacquod vous a très bien répon<strong>du</strong>. Une commission<br />

permanente <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> examinera chaque année le pro-<br />

107


gramme d'exécution des travaux. Cette commission, qui sera désignée<br />

par le bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, constituera en quelque sorte<br />

une sous-commission de la commission des finances et pourra voir<br />

tout ce qui se passe. C'est pour cette raison que je trouve que<br />

M. le député Torrent pourrait retirer sa proposition d'adjonction.<br />

M. le député Perraudin, je suis obligé de protester de ma dernière<br />

énergie lorsque vous dites qu'il y a de la corruption au<br />

Département des travaux publics. Je vous prends au mot et vous<br />

demande de prouver ce que vous avancez si vous en avez le courage.<br />

(Applaudissements.) Vous êtes juriste, apportez donc cette<br />

preuve. Je n'accepte pas ce reproche. C'est la dix-septième année<br />

que je suis au Département des travaux publics et je ne connais<br />

pas le moindre cas de corruption dans mon département. Nous<br />

avons eu une fois une affaire avec un secrétaire, mais le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> l'a immédiatement congédié. Je n'accepte pas cette accusation<br />

faite par un juriste.<br />

D'autre part, M. le député Perraudin, vous nous priez de composer<br />

une commission d'experts. Monsieur le Président et Messieurs,<br />

des experts... mais qui doit être désigné comme expert ?<br />

Nos ingénieurs sont aussi des experts pour d'autres cantons.<br />

Regardez donc un peu aussi le travail qui se fait au Département<br />

des travaux publics. La route de la Forclaz nous a valu<br />

des compliments non seulement de la Suisse, mais de l'Europe.<br />

C'est une des plus belles routes alpestres qui existe aujourd'hui<br />

en Europe. Regardez les ponts sur le Rhône que nous avons<br />

construits avec M. l'ingénieur Sarrasin, ce spécialiste <strong>du</strong> béton.<br />

Nous pouvons confier des travaux à un bureau d'ingénieur spécialisé<br />

(de Kalbermatten) de la place de Sion. Regardez le tracé<br />

de la route de la Forclaz pour lequel nous recevons des compliments<br />

de toutes parts, malgré ce saut de 6 mètres (rires). D'une<br />

façon générale, à part quelques exceptions, les travaux sont bien<br />

exécutés.<br />

M. Perraudin a soulevé la question de l'entrée de Sierre et M.<br />

le député Dellberg lui a répon<strong>du</strong>. Ce sont des experts fédéraux qui<br />

estiment qu'il faut tracer une ligne droite. Quant à la déviation de<br />

Vétroz, je crois savoir que la commune n'est pas encore d'accord.<br />

Je crois que vous pouvez faire confiance au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> qui se<br />

donne beaucoup de peine pour examiner ces projets.<br />

Les projets sont soumis tout d'abord aux services techniques et<br />

discutés ensuite avec les différentes communes. En outre, il ne faut<br />

pas oublier que pour les routes alpestres et la route cantonale nous<br />

ne pouvons pas exécuter de travaux sans les soumettre à Berne. Le<br />

Palais fédéral est plein de spécialistes.<br />

108


Monsieur le Président et Messieurs, je vous demande de ne pas<br />

accepter la proposition de M. Louis Perraudin qui serait un acte<br />

de méfiance vis-à-vis <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et des services techniques<br />

<strong>du</strong> Département des travaux publics.<br />

M. le député Francis Germanier, président de la commission.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, tout à l'heure, M. le député<br />

Gérard Perraudin a dit qu'on avait mis à l'article 3 un texte qui<br />

ne correspondait à rien, puisque le Département des travaux publics<br />

nous soumet aujourd'hui déjà un programme détaillé jusqu'en<br />

1963. Il faut bien s'entendre sur ce programme tel qu'il est présenté.<br />

Il s'agit d'un schéma et je n'ai pas encore vu une seule commission,<br />

même pas une commission d'experts, travailler à la solution<br />

d'un problème sans que des services techniques, juridiques ou<br />

autres présentent un texte à étudier et à modifier lors des discussions<br />

qui ont cours.au sein de ces commissions. C'est aujourd'hui<br />

un programme purement schématique qui nous est présenté. Certains<br />

points de ce programme vraisemblablement disparaîtront,<br />

d'autres seront éten<strong>du</strong>s, etc.<br />

Il ne faut pas se formaliser pour le programme tel qu'il est<br />

soumis. Il était indispensable que, devant les revendications qui<br />

ont été faites par les membres de la commission, les services techniques<br />

<strong>du</strong> Département des travaux publics nous présentent au<br />

moins un aperçu où, quand et comment on voulait employer la<br />

somme de 52 millions affectée à l'aménagement <strong>du</strong> réseau routier.<br />

La commission a délibéré sur la question soulevée par M. le<br />

député Broccard lors de la dernière session déjà, à savoir si nous<br />

voulions une commission d'experts pour surveiller les travaux. A<br />

l'unanimité, la commission a repoussé cette proposition pour les<br />

raisons déjà données par M. le Chef <strong>du</strong> Département des travaux<br />

publics, à savoir que les experts travaillent à des tarifs fort élevés.<br />

Ces travaux nécessiteraient probablement une commission d'experts<br />

en permanence, des bureaux techniques continuellement sur<br />

pied pour viser, surviser et contrôler les travaux et ne feraient<br />

qu'augmenter le coût des travaux sans cependant offrir plus de<br />

garanties qu'une commission parlementaire.<br />

Nous avons estimé qu'il pouvait se recruter au sein <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong> une commission de 9, 11 ou 13 membres de personnes capables,<br />

suffisamment versées dans les questions techniques pour<br />

exercer, sur les services techniques <strong>du</strong> Département des travaux<br />

publics, le contrôle nécessaire et indispensable que le peuple réclame<br />

pour l'emploi de cette somme de Fr. 52,000,000.—.<br />

M. le député Torrent vient de me déclarer qu'après avoir enten<strong>du</strong><br />

les explications de M. le Chef <strong>du</strong> Département des travaux<br />

109


publics, il retirait sa proposition. J'ai donc ainsi fixé la position de<br />

la commission à propos de ces deux propositions.<br />

La proposition de M. le député Louis Perraudin est repoussée<br />

par 100 voix contre 7.<br />

Art. 4. — Le pro<strong>du</strong>it de l'emprunt ne pourra être affecté à des œuvres autres<br />

que celles prévues par le présent décret.<br />

Art. 4. — Der Ertrag dieser Anleihe ist ausschliesslich für die im gegenwärtigen<br />

Dekret angeführten Arbeiten zu verwenden.<br />

L'article 4 est accepté.<br />

Art. 5. — Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> veillera à conclure l'emprunt aux meilleures<br />

conditions. Un amortissement minimum de 5 % sera prévu pour chaque tranche.<br />

Art. 5. — Der Staatsrat hat dafür zu sorgen, dass die Anleihe zu den vorteillhaftesten<br />

Bedingungen abgeschlossen wird. Es ist eine Abschreibung von<br />

mindestens 5 % jeder Rate vorzusehen.<br />

M. le député Pierre Claivaz.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je me permet« de vous proposer<br />

la modification suivante à l'article 5 <strong>du</strong> présent décret :<br />

« Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> veillera à conclure l'emprunt aux meilleures<br />

conditions. Le pro<strong>du</strong>it de la péréquation financière et des droits<br />

d'entrée sur la benzine sera affecté au remboursement de l'emprunt<br />

au prorata des montants payés par le budget ordinaire et par<br />

le compte spécial de construction. L'amortissement sera dans tous<br />

les cas de 5 % au minimum par tranche d'emprunt. »<br />

Voici maintenant les raisons pour lesquelles je vous fais cette<br />

proposition.<br />

En 1952, le canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> a reçu, à titre de péréquation<br />

financière et de droits d'entrée sur la benzine, un montant de<br />

Fr. 2,880,000.—. Dans le budget de 1953 le montant prévu est de<br />

Fr. 2,950,000.—, et dans celui de 1954 de Fr. 2,850,000.—.<br />

Il s'agit avant tout de déterminer pour quelles raisons et sur<br />

quelles bases la Confédération verse des montants aussi importants<br />

au canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>. La Confédération calcule la répartition des<br />

droits d'entrée sur la benzine et le pro<strong>du</strong>it de la péréquation financière<br />

sur la base des travaux exécutés par le Département des travaux<br />

publics d'une part, et sur la base de la longueur des routes<br />

d'autre part. Or, je constate, en prenant le budget de 1954, que le<br />

Département des travaux publics, service des ponts et chaussées, a<br />

prévu une dépense totale pour les routes de Fr. 18,700,000.—. Le<br />

compte de construction à lui seul accuse une dépense de<br />

Fr. 13,100,000.—. Le compte d'entretien atteint le montant de<br />

Fr. 5,680,000.—. Il serait, à mon sens, injuste de ne pas utiliser<br />

110


un montant qui est versé par la Confédération, à titre de péréquation<br />

financière et des droits d'entrée sur la benzine, sur la base des<br />

constructions qui sont faites <strong>du</strong>rant l'année 1954, à l'amortissement<br />

de l'emprunt que l'<strong>Etat</strong> a l'intention de conclure. Garder ces montants<br />

dans le budget ordinaire, c'est les détourner <strong>du</strong> but pour lequel<br />

ils sont versés. Pratiquement, les frais d'entretien des routes<br />

seraient payés par les 2 millions prélevés à titre de taxes par le<br />

service des automobiles et par les 3 millions versés à titre de<br />

péréquation financière et de droit d'entrée sur la benzine. Les<br />

subsides fédéraux et la participation des communes aux frais d'entretien<br />

constitueraient un bénéfice net qui améliorerait le budget<br />

général de l'<strong>Etat</strong>.<br />

La conclusion qui s'impose est que les subsides versés pour<br />

l'entretien doivent servir à l'entretien et que les subsides versés<br />

pour la construction doivent être affectés à l'amortissement de<br />

l'emprunt.<br />

Hr. Abgeordneter Peter von Roten.<br />

Herr Präsident und sehr geehrte Herren ! Ich möchte Hrn.<br />

Abgeordneten Claivaz hier vollständig unterstützen. Ich hatte nämlich<br />

Gelegenheit den Staatsrat seinerzeit darauf aufmerksam zu<br />

machen. Wir stehen jetzt vor der Tatsache, dass der Staat für die<br />

Strassen, die fast einzig von den Automobilisten benutzt werden,<br />

viele Millionen ausgibt. Gewisse Beträge (Zölle und Automobilschilder)<br />

werden von den Automobilisten selbst bezahlt und ergeben<br />

im Jahr ungefähr einen Betrag von 2 Millionen Franken. Der<br />

Anteil des Kantons Wallis am Finanzausgleich ergibt ca. 3 Millionen<br />

Franken. Es ist also <strong>du</strong>rchaus logisch, dass diese Einnahmen,<br />

welche von den Automobilisten bezahlt werden, nicht in das gewöhnliche<br />

Budget, sondern in ein Spezialkonto eingetragen werden<br />

müssen. Die Einnahmen und Ausgaben für die Automobilisten<br />

würden sich somit gegenseitig decken und man würde vermeiden,<br />

dass die Staatskasse einerseits auf dem Rücken der Automobilisten<br />

Geschäfte machen könnte, oder anderseits, dass die Allgemeinheit<br />

für die Automobilisten die Strassen gratis bauen sollte.<br />

Ich glaube, dass dieser Vorschlag, der <strong>du</strong>rch einen Automobilisten<br />

gemacht wird, auch von den Nicht-Automobilisten unterstützt<br />

und ins Gesetz aufgenommen werden sollte.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, à première vue, la proposition<br />

de M. le député Claivaz paraît acceptable.<br />

Je dois cependant lui dire que le compte de construction dépend<br />

bien <strong>du</strong> Département des travaux publics, mais que le Gou-<br />

111


vernement entier est responsable de la gestion financière. Ce que<br />

vous nous proposez, M. le député Claivaz, bouleverse tout notre<br />

budget. Nous aurions trop d'argent dans notre département, si l'on<br />

y comptabilisait les sommes qui nous reviennent de par la péréquation<br />

financière (2 à 3 millions), les subventions ordinaires et<br />

les taxes sur les automobiles (2 millions). Si ces montants figuraient<br />

au Département des travaux publics, je serais l'homme le<br />

plus heureux <strong>du</strong> canton (rires).<br />

Je prie donc M. le député Claivaz de retirer sa proposition dans<br />

l'intérêt général <strong>du</strong> pays. Vous êtes vice-président de la commission<br />

des finances et vous devez savoir que l'on ne peut pas perdre<br />

de vue la situation générale <strong>du</strong> pays. J'accepte votre proposition<br />

pour étude et nous en discuterons avec la commission des<br />

finances. Accepter aujourd'hui votre proposition nous mettrait<br />

dans une situation vraiment impossible.<br />

M. le député Franz Imhof, président de la commission des<br />

finances.<br />

Monsieur le Président, Messieurs, la proposition de M. le viceprésident<br />

de la commission des finances a, à première vue, quelque<br />

chose d'attrayant et présente, sur le plan général <strong>du</strong> budget, une<br />

idée réaliste. Si nous l'adoptions, nous pourrions, théoriquement<br />

parlant, faire abstraction de l'emprunt de Fr. 20,000,000.—, puisque<br />

par le transfert de comptes préconisés, nous disposerions <strong>du</strong><br />

montant nécessaire aux amortissements annuels. Mais ainsi que<br />

vient de le relever M. le Président <strong>du</strong> Gouvernement, cette solution<br />

consisterait à alléger le compte de construction des routes.<br />

Par contre, le budget dans son ensemble accuserait un déficit de<br />

5 millions.<br />

On doit dès lors se demander quel serait pratiquement le bénéfice<br />

d'une telle opération.<br />

C'est un fait que nous comptabilisons aujourd'hui sur le compte<br />

de différents départements (finances, police, etc.) des recettes qui<br />

spécifiquement reviendraient au Département des travaux publics.<br />

On peut évidemment opiner pour une autre présentation <strong>du</strong><br />

budget que celle qui est actuellement admise. A ce propos, je vous<br />

rappelle qu'il y a quelques années en arrière, nous avions un budget<br />

ordinaire et un budget extraordinaire. Ce dernier comprenait<br />

précisément les dépenses résultant d'oeuvres spéciales et notamment<br />

des travaux publics. Or, à un moment donné, le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

a estimé qu'il n'était pas indiqué de procéder plus longtemps<br />

de cette façon étant donné que ce mode de faire empêchait une<br />

vue d'ensemble de la situation de l'<strong>Etat</strong>. Des voix se sont élevées<br />

112


ici à différentes reprises pour exiger l'universalité <strong>du</strong> budget et<br />

l'on s'est félicité d'avoir atteint ce but.<br />

Aujourd'hui certaines tendances se manifestent en faveur <strong>du</strong><br />

retour à l'ancienne méthode. Pour ma part, je considère, sans avoir<br />

étudié la question à fond, que pour la facilité <strong>du</strong> contrôle et la<br />

clarté des comptes, il est préférable de maintenir l'universalité <strong>du</strong><br />

budget. De toute manière, une modification <strong>du</strong> système actuel devrait<br />

être examinée avec soin et d'entente avec le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

Je conclus en disant que la proposition de M. le député Claivaz<br />

peut être acceptée pour étude mais je prie M. le vice-président de<br />

la commission des finances de ne pas la lier à ce décret. La question<br />

pourra au besoin être reprise en temps opportun notamment<br />

dans le sens d'une attribution plus concrète à chaque département<br />

des recettes lui revenant.<br />

M. le député Claivaz.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je tiens tout<br />

d'abord à apporter quelques précisions qui me paraissent absolument<br />

indispensables sur le financement des œuvres exécutées par<br />

le Département des travaux publics. Ensuite je demanderai au<br />

Chef <strong>du</strong> département une- déclaration sur la façon dont les droits<br />

d'entrée sur la benzine sont répartis.<br />

La Confédération verse des contributions au Département des<br />

travaux publics sous les quatre formes ci-après :<br />

— un montant annuel de Fr. 150,000.— pour la suppression<br />

des droits de péages ;<br />

— la répartition des droits d'entrée sur la benzine qui donne<br />

environ un montant de Fr. 850,000.— par année ;<br />

— un montant de 2 millions qui est versé à titre de péréquation<br />

financière ;<br />

— enfin tous les subsides ordinaires de la Confédération qui<br />

sont liés à l'exécution de chaque œuvre. Ces subsides sont imputés<br />

dans les comptes <strong>du</strong> Département des travaux publics en diminution<br />

de la dépense totale.<br />

La question que je voudrais poser au Chef <strong>du</strong> département des<br />

travaux publics est la suivante : « N'est-il pas exact que ces 3 millions<br />

normaux de la péréquation financière et des droits d'entrée<br />

sur la benzine sont versés sur la base des travaux qui sont exécutés<br />

dans le canton et sur la base de la longueur <strong>du</strong> réseau routier ? »<br />

M. le Chef <strong>du</strong> Département des travaux publics pourrait-il nous<br />

dire quels sont les montants que l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> reçoit pour les<br />

constructions à titre de péréquation et de droits d'entrée sur la<br />

benzine ? Sur la base de ces renseignements, chaque député pourra<br />

113


se rendre compte si le 5 %, que vous nous proposez d'amortir par<br />

année, correspond à ce que l'<strong>Etat</strong> reçoit annuellement de la Confédération<br />

pour les travaux que nous exécutons.<br />

J'estime pour ma part injuste de porter au budget général des<br />

montants que nous avons reçus de la Confédération dans un but<br />

déterminé. Même si le Chef <strong>du</strong> Département des finances a de la<br />

peine à équilibrer son budget, même si l'<strong>Etat</strong> doit faire appel à<br />

d'autres ressources pour équilibrer ses comptes, il faut que la<br />

volonté de la corporation qui donne les subsides, soit respectée.<br />

Dès que j'aurai enten<strong>du</strong> la réponse de M. le Chef <strong>du</strong> Département<br />

des travaux publics, je pourrai lui dire si je retire ma proposition<br />

ou si, au contraire, je la maintiens.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />

Monsieur le Président, Messieurs, M. Claivaz, je dois vous dire<br />

que vos déclarations sont exactes. Actuellement, on discute beaucoup<br />

de péréquation financière, et lorsqu'un canton est dans une<br />

situation financière difficile, il en bénéficie. Ainsi que vient de<br />

le dire M. le député Claivaz, la péréquation se base sur la longueur<br />

des routes classées. Il est évidemment juste que nous touchions<br />

cet argent pour les routes dont l'entretien est très coûteux.<br />

M. Claivaz, vous êtes un spécialiste en la matière et vous savez<br />

que nous devons équilibrer le budget cantonal. Si tout cet argent<br />

était comptabilisé dans le Département des travaux publics, j'aurais<br />

beaucoup trop d'argent et je ne saurais pas comment le dépenser.<br />

Il y a encore d'autres œuvres (eau potable et améliorations<br />

foncières) qui sont très nécessaires et il serait très difficile de tout<br />

accaparer pour les routes. Le Département des travaux publics ne<br />

peut pas, à lui seul, ramasser toute cette manne fédérale. Je crois,<br />

M. le député que nous devons aussi penser aux autres œuvres pour<br />

réaliser une bonne politique dans l'intérêt général <strong>du</strong> pays.<br />

M. le député Claivaz, vous avez raison, mais vous devez quand<br />

même retirer votre proposition ! (rires).<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gard.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, je considère<br />

que M. le Président de la commission des finances a parfaitement<br />

expliqué la situation, de même que M. le Président <strong>du</strong> Gouvernement<br />

qui prie très aimablement le motionnaire de retirer sa proposition.<br />

Si cette proposition ne devait pas être retirée, le Gouvernement<br />

devrait demander le renvoi de l'article. Il est inadmissible que<br />

nous puissions, au pied levé, accenter une telle proposition. Il<br />

114


y a plus. M. le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> vous a qualifié de spécialiste<br />

des questions financières et comptables, M. le député. Il<br />

faut toujours se méfier un peu de ceux qui sont trop spécialisés !<br />

(rires).<br />

Ne mêlons pas les questions. Ici nous posons les principes<br />

selon lesquels le crédit est accordé au Gouvernement pour la réalisation<br />

de ces travaux. La façon, dont les montants disponibles<br />

figurent au budget, est fixée d'entente entre la commission des<br />

finances et le Gouvernement. Je pose en principe, comme vous,<br />

M. le député, que le pro<strong>du</strong>it des droits provenant des véhicules à<br />

moteur, je dis bien en principe, doit être affecté aux dépenses des<br />

routes. Si nous poussons ce principe à l'extrême, M. le député, il<br />

ne suffira pas de couvrir les dépenses des travaux effectués par le<br />

Département des travaux publics, mais aussi toutes les autres dépenes<br />

que l'<strong>Etat</strong> doit assurer en faveur des routes. Je prends,<br />

comme premier exemple, l'activité que déploie en ce moment le<br />

<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> qui, depuis plusieurs heures, délibère sur cette question<br />

! Ne pensez-vous pas que cette dépense est faite dans l'intérêt<br />

de la route ? Dans l'intérêt de la circulation ? Et la police de la<br />

route ? D'autres dépenses le sont également. L'administration générale<br />

de l'<strong>Etat</strong> est tout de même, dans une certaine partie, quelle<br />

qu'en soit la fraction, affectée à ces travaux et il n'est pas admissible<br />

que des parois étanches soient instituées entre les divers<br />

départements de l'administration cantonale comme vous entendez<br />

le faire ici. Sérieusement, reprenons la question. En principe, nous<br />

sommes d'accord avec vous que, dans toute la mesure <strong>du</strong> possible,<br />

le pro<strong>du</strong>it provenant de l'automobile soit affecté au Département<br />

des travaux publics. Ceci est une question à régler dans le cadre de<br />

la gestion entre la commission et le Gouvernement.<br />

D'autre part, je voudrais ajouter que nous demandons aujourd'hui<br />

au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> un crédit en prévision des dépenses qui ne<br />

pourront pas être couvertes par le budget. Le Département des finances<br />

est le premier à souhaiter que la conclusion de la première<br />

tranche d'emprunt soit retardée le plus possible et qu'on utilise<br />

avant tout les disponibilités provenant des versements de la Confédération.<br />

Il n'est pas exclu que l'on puisse, pour une année ou<br />

deux, retarder la conclusion d'un emprunt en utilisant le pro<strong>du</strong>it<br />

de ces droits.<br />

Par conséquent, vous constatez, M. le député, que nous sommes<br />

animés des mêmes bons sentiments, mais il y a là une question de<br />

procé<strong>du</strong>re à respecter. Je pense que votre proposition pourra être<br />

reprise dans le cadre de la gestion et au moment de l'établissement<br />

des budgets futurs.<br />

115


Hr. Abgeordneter Othmar Julen.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete, ich möchte beantragen,<br />

dass man den Text von Art. 5 beibehält, wie er von der Kommission<br />

und dem Hohen Staatsrat vorgeschlagen ist. Er gibt uns alle<br />

erforderlichen Garantien und es ist festgesetzt, dass eine jährliche<br />

Amortisation von 5 % auf das neue Anleihen stattfinden muss.<br />

Die Frage, die von Herrn Abgeordneten Claivaz aufgeworfen<br />

wurde, haben wir ja bereits anlässlich der Budget-Beratung besprochen.<br />

Wenn wir den Bericht der Kommission zur Hand nehmen,<br />

so können wir daraus ersehen, dass auf diese Einnahmen (Benzinzoll<br />

und Finanzausgleich des Bundes) bereits hingewiesen worden<br />

ist. Wir haben im Augenblicke der Budget-Beratung darauf hingewiesen,<br />

dass nicht eine Abänderung des Budgets für das Jahr 1954<br />

vorgesehen und beantragt wird. Für ein anderes Mal wird die<br />

Finanzkommission die Frage überprüfen, ob diese verschiedenen<br />

Einnahmen nicht in das Baudepartement gebucht werden sollten<br />

um ein klares Bild zu erhalten.<br />

Ich will Sie aber noch darauf aufmerksam machen, dass das<br />

Baudepartement gleichwohl mit einem Ausgabeüberschuss von<br />

Fr. 7,500,000.— abschliessen wird, auch wenn diese verschiedenen<br />

Einnahmen im Baudepartement gebucht werden. Wir dürfen nicht<br />

vergessen, dass die grossen Ausgaben, die für unser Strassennetz<br />

gemacht werden müssen, auf dem Wege des ordentlichen Budgets<br />

nicht gedeckt werden können. Dafür ist eben dieses Anleihen notwendig.<br />

Ohne dieses Anleihen ist es unmöglich die projektierten<br />

Verbesserungen unseres Strassennetzes zu verwirklichen. Ich bin<br />

der Ansicht, dass wir während den nächsten Jahren noch rascher<br />

vorgehen müssen als es heute vorgesehen ist, denn die Entwicklung<br />

nimmt derart zu, dass wir von einem Jahre zum andern vor<br />

neue Tatsachen gestellt werden.<br />

Ich möchte daher beantragen den Text des Art. 5, wie er im<br />

Dekrets-Entwurf vom Staatsrat und der Kommission vorgeschlagen<br />

wird, anzunehmen.<br />

Hr. L. Guntern, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Der deutsche Text ist<br />

im 2. Satz nicht ganz klar. Was ist mit der Abschreibung von 5 %<br />

gemeint ? Soll das heissen, dass die Anleihe innert 20 Jahren zu<br />

tilgen ist ? Darüber sollte man Klarheit haben.<br />

Hr. Abgeordneter Borter, deutscher Berichterstatter.<br />

Herr Präsident und Herren ! Ich möchte auf die Anfrage von<br />

Herrn Abgeordneten Guntern nur erwähnen, dass die Kommission<br />

116


diesbezüglich diskutiert hat. Es ist aber vom Bund aus vorgesehen,<br />

dass jede Arbeit pro Tranche entschädigt wird. Es wird nicht,<br />

wenn zum Beispiel das Teilstück Riederwald ausgebaut wird, das<br />

Teilstück ausbezahlt, bevor die ganze Abschlussrechnung gemacht<br />

wird. Es kann verkommen, dass nicht jedes Jahr abgerechnet wird,<br />

wenn sich zum Beispiel der Strassenbau auf zwei Jahre erstreckt.<br />

Darum hat man vorgesehen pro Rate abzurechnen.<br />

M. le député Pierre Claivaz.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, si l'intérêt général <strong>du</strong> canton<br />

<strong>du</strong> <strong>Valais</strong> est en jeu, je retire ma proposition.<br />

Hr. Staatsrat Anthamatten.<br />

Herr Präsident und Herren ! Herr Berichterstatter Borter hat<br />

bereits Herrn Guntern aufgeklärt. Wir nehmen nicht das gesamte<br />

Darlehen gleichzeitig auf, sondern nur das was uns erforderlich ist.<br />

L'article 5 est donc accepté tel que proposé par la commission<br />

et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

Art. 6. — Le présent décret sera soumis à la votation populaire pour entrer<br />

en vigueur dès son acceptation.<br />

Ainsi adopté en deuxièmes débats en <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, à Sion, le<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> :<br />

M. REVAZ<br />

A. THEYTAZ - Dr L. STOFFEL<br />

Les secrétaires :<br />

N.B. — Ce texte nouveau a été adopté par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et la Commission.<br />

Art. 6. — Das gegenwärtige Dekret ist dem Volk zur Abstimmung zu unterbreiten<br />

und tritt sofort nach seiner Annahme in Kraft.<br />

So angenommen in zweiter Lesung in der Sitzung des Grossen Rates<br />

vom<br />

Der Präsident des Grossen Rates :<br />

M. REVAZ<br />

Die Schriftführer :<br />

A. THEYTAZ - Dr. L. STOFFEL<br />

N.B. — Dieser neue Text ist vom Staatsrat und von der Kommission angenommen<br />

worden.<br />

L'article 6 est accepté sans discussion.<br />

La discussion est ouverte sur l'ensemble <strong>du</strong> projet de décret.<br />

M. le député Vouilloz.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, tout à l'heure, il<br />

y a eu une si longue discussion à l'article 3, avec de telles digressions<br />

qu'on n'en est pas resté à l'essentiel, et je prie l'Assemblée<br />

de m'accorder quelques minutes pour revenir à l'article 3.<br />

117


Il n'y a pas d'opposition.<br />

M. le député Vouilloz.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, le décret qui nous est soumis<br />

consiste à contracter un emprunt de 20 millions. Pour ce faire,<br />

nous allons soumettre au peuple la question de savoir si celui-ci<br />

accepte de mettre à la disposition <strong>du</strong> Gouvernement un crédit de<br />

20 millions pour les routes. J'espère bien qu'après toutes les bonnes<br />

raisons qui ont été données dans cette salle et que nous répéterons<br />

dans le public, le peuple valaisan votera oui a cette demande.<br />

Je trouve anormal, vu que la question consiste à mettre à la<br />

disposition <strong>du</strong> Gouvernement un crédit de 20 millions, qu'on ajoute<br />

à l'article 3, sur lequel j'ai demandé de revenir — proposition que<br />

vous avez eu l'amabilité d'accepter — « une commission permanente<br />

<strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> examinera chaque année le programme<br />

et l'exécution des travaux ».<br />

Messieurs, si nous voulons qu'une commission parlementaire<br />

particulière examine le travail <strong>du</strong> Département des travaux publics,<br />

il s'agit de modifier le règlement <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, alors que la<br />

question qu'on pose au peuple est de savoir s'il accorde un crédit<br />

de 20 millions au Gouvernement. Il ne s'agit pas de lui demander<br />

de venir, par un vote populaire, fixer le règlement <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>.<br />

Nous sommes pleinement compétents pour légiférer dans cette<br />

matière. Il y a une commission des finances qui examine la gestion<br />

générale de l'<strong>Etat</strong>. Je ne vois pas comment cette commission permanente,<br />

décidée par le décret voté par le peuple, aurait alors la<br />

mission exclusive de contrôler l'emploi de ce crédit de 20 millions<br />

pour l'aménagement des routes. Y aura-t-il divergence de vues<br />

entre la commission de gestion et cette commission prévue à l'article<br />

3 ? et si oui, laquelle l'emportera ? Messieurs, je propose qu'on<br />

supprime cet alinéa. Si le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> veut modifier son règlement,<br />

il est compétent pour le faire et l'on n'a pas à mettre cette<br />

question dans un décret qu'on soumet au peuple.<br />

M. le député Dellberg.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je vous prie de ne pas<br />

admettre la proposition de M. le député Vouilloz. Cette commission<br />

parlementaire a un rôle très important à jouer. Il s'agit ici<br />

d'une dépense spéciale de 20 millions. Aujourd'hui déjà nous sentons<br />

une certaine résistance <strong>du</strong> côté des électeurs. On se méfie<br />

<strong>du</strong> Gouvernement, car n'oublions pas que le problème des routes<br />

118


donne lieu à des critiques depuis plus de vingt ans. Si nous voulons<br />

faire adopter ce décret de 20 millions, nous devons absolument<br />

maintenir cette commission parlementaire <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>.<br />

Je vous prie de ne pas accepter la proposition de M. le député<br />

Vouilloz.<br />

M. le député Germanier, président de la commission.<br />

Monsieur le Président, Messieurs, la commission maintient son<br />

point de vue et je crois que M. le député Vouilloz devra bien<br />

retirer sa proposition en tenant compte que, dans cette salle, tous<br />

les députés sont tombés d'accord sur le principe. Si discussion et<br />

divergence de vues il y a eu, c'est uniquement sur le point de<br />

savoir si en toute sécurité le peuple pouvait dire oui à un emprunt<br />

d'une telle envergure.<br />

M. le député Vouilloz n'ignore pas que nous avons eu de longues<br />

discussions au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> au sujet des dépassements de<br />

crédits pour les routes, de devis dépassés et d'études mal faites<br />

qui ont fait chuchoter pas mal l'opinion publique. Nous en avons<br />

enten<strong>du</strong> tout à l'heure l'écho par M. le député Perraudin et je<br />

crois que M. le député Vouilloz ne se refusera pas, <strong>du</strong> moment<br />

qu'il est un chaud partisan <strong>du</strong> projet, à laisser dans ce décret<br />

cette clause de garantie que le peuple réclame aujourd'hui. Ce<br />

n'est pas un acte de méfiance pour le Gouvernement, mais tout<br />

simplement un baume d'apaisement pour l'opinion publique, si<br />

l'on sait que les députés n'ont pas voulu par cet article 3 instaurer<br />

une tutelle sur le Gouvernement, mais simplement un organe<br />

de sécurité et de contrôle qui donne toutes les garanties pour<br />

l'emploi de cet argent. Nous le faisons pour le budget et je n'ai<br />

pas encore vu un seul député demander qu'on supprime la commission<br />

permanente des finances, qui serait une tutelle intolérable<br />

pour l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> fait que ces messieurs les députés se permettent<br />

de mettre le nez dans tous les comptes concernant la gestion. Je<br />

prie donc, sur ces considérations, M. le député Vouilloz de ne pas<br />

maintenir sa proposition.<br />

Le Gouvernement ne s'exprime pas.<br />

M. le député Vouilloz.<br />

Monsieur le Président, pourrait-on connaître l'avis <strong>du</strong> Gouvernement<br />

?<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Dr Schnyder.<br />

Le Gouvernement est ici aligné. (Rires.)<br />

119


M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, à première vue,<br />

le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> semblerait pouvoir accepter la proposition de<br />

M. le député Vouilloz, mais il s'agit ici d'un arrangement entre la<br />

commission des finances et celle qui s'est occupée de ce crédit de<br />

20 millions. Je crois qu'il n'est pas normal de revenir aujourd'hui<br />

sur les grandes discussions que nous avons eues.<br />

J'ai eu tout d'abord aussi l'impression qu'on voulait mettre le<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> sous tutelle, mais un arrangement est intervenu<br />

entre la commission des finances et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. J'estime<br />

qu'il faut maintenir l'article 3 tel que proposé et je prie M. Vouilloz<br />

de retirer sa proposition.<br />

M. le député Vouilloz.<br />

Monsieur le Président, Messieurs, la fin de l'exposé de M. le<br />

président de la commission m'a un peu surpris. Je crois qu'il ne<br />

m'a pas très bien compris. Je ne veux pas dire que, lorsqu'on<br />

instaure dans le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> une commission des finances, on<br />

veuille par là marquer une méfiance envers le Gouvernement. Je<br />

voulais signaler que notre règlement <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> prévoit les<br />

nominations des commissions et nous pouvons donc très bien, dans<br />

le cadre <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, décider qu'une commission surveillera<br />

d'une manière plus spéciale les travaux <strong>du</strong> Gouvernement sans<br />

mettre un tel texte dans un décret qui est soumis au peuple. Je<br />

crois qu'on fait là une confusion des différents pouvoirs. Le <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong> est absolument compétent pour modifier son règlement.<br />

Au lieu de le modifier, nous mettons dans ce texte une disposition<br />

qui relève <strong>du</strong> règlement <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>.<br />

Cependant, je ne tiens pas <strong>du</strong> tout à mettre la chicane sur ce<br />

point, et les arguments d'ordre référendaire qu'ont soulignés<br />

MM. les députés Dellberg et Germanier sont dignes d'être retenus.<br />

C'est possible que vis-à-vis <strong>du</strong> peuple ce soit une garantie qui<br />

l'engage à voter oui. Pour le succès que nous voulons à ce décret,<br />

je retire ma proposition.<br />

Hr. Abgeordneter Paul-Eugen Burgener.<br />

Herr Präsident, geehrte Herren ! Wir stehen vor der Annahme<br />

des Dekretes wonach der Staatsrat ermächtigt wird eine Anleihe<br />

von Fr. 20,000,000.— zum Ausbau und zur Verbesserung des Strassennetzes<br />

aufzunehmen. Diese Arbeit wird in mehrere Lose aufgeteilt<br />

und für jedes Los werden viele Eingaben von Unternehmern<br />

beim Staatsrat einlaufen. Bezüglich dieser Eingaben erlaube<br />

ich mir auf eine Frage, die vorhin von Herrn Perraudin aufgeworfen<br />

wurde, zurückzukommen. Er behauptete, dass die Mitglie-<br />

120


der des Walliser-Baumeisterverbandes ihre Eingaben, bevor sie an<br />

das Baudepartement gelangen, zuerst dem Verband unterbreiten<br />

müssen. Dort werden die Eingaben mit den höchsten und den<br />

niedrigsten Preisen ausgeschieden und nur mehr die mittleren<br />

in Berücksichtigung gezogen und dem Baudepartement vorgelegt.<br />

Wenn dem wirklich so ist, so finde ich, dass Herr Abgeordneter<br />

Perraudin Recht hatte, als er erklärte, es bestehe keine Freiheit<br />

mehr unter den Unternehmern. Durch dieses Vorgehen werden<br />

zudem die Arbeiten natürlich ganz merklich verteuert. Angenommen,<br />

es werde eine Arbeit ausgeschrieben und es laufen Eingaben<br />

von Fr. 350, 400, 450, 500 und 700,000.— ein ; die Eingaben<br />

von Fr. 350 und 400,000.— wie jene von Fr. 700,000.— werden<br />

einfach ausgeschieden und es fallen nur mehr die mittleren Eingaben<br />

in Betracht. Dies ist im Augenblicke, wo wir über das 20<br />

Millionen-Dekret abstimmen eine unbefriedigende Lage, so dass<br />

es sich ohne Zweifel lohnt die Behauptungen des Abgeordneten<br />

Louis Perraudin näher zu prüfen. Ich mache mir folgende Ueberlegung.<br />

Wenn ein Unternehmer eine Eingabe ausarbeitet, so tut<br />

er dies auf Grund seiner Erfahrungen und Sachkenntnisse und er<br />

errechnet danach das Total der Baukosten derart, dass er auch<br />

bei massigen Preisen noch einen Gewinn herausschlagen kann.<br />

Wenn er nun bei der Vorprüfung der Eingabe <strong>du</strong>rch den Verband<br />

wegen zu niedriger Preise ausscheidet, schädigt man dem Staat.<br />

Ich bitte das Baudepartement und den Staatsrat diese Frage zu<br />

prüfen. Es handelt sich hier um eine Angelegenheit die wir im<br />

Grossen Rat aufgreifen müssen. Wenn wir es nämlich hier nicht<br />

tun, wird die nachher im Volk breitgeschlagen. Ich glaube, dass<br />

wir hier saubere und klare Stellung beziehen müssen.<br />

M. le député Louis Perraudin.<br />

Monsieur le Président, Messieurs, je me permettrai de déclarer<br />

à M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten, non seulement par politesse,<br />

que je reconnais sa droiture personnelle. Je ne cherche même<br />

pas à le mettre sous tutelle. Mais je sais, Monsieur le <strong>Conseil</strong>ler<br />

d'<strong>Etat</strong> — c'est un point spécial qui ne prendra pas long — qu'une<br />

compagnie d'électricité a offert 20,000 francs à un fonctionnaire<br />

qui les a refusés. Par conséquent, comme M. le député Biollaz,<br />

nous avons le droit de le dire ici. C'est la seule réflexion que<br />

j'avais à faire.<br />

Je tiens à lire au nom <strong>du</strong> groupe social-paysan une déclaration<br />

concernant notre vote :<br />

« Le groupe social-paysan indépendant regrette de devoir s'abstenir<br />

pour le vote <strong>du</strong> décret relatif à l'emprunt de vingt millions.<br />

Il est partisan de l'amélioration de notre réseau routier.<br />

121


» Il ne peut toutefois, par un vote affirmatif, paraître approuver<br />

une politique financière nettement insuffisante.<br />

» Il n'a pas obtenu par ailleurs les sécurités demandées par<br />

lui quant au plan et à l'exécution des travaux (commission d'expert«<br />

en vue d'éviter le renouvellement d'erreurs assez fréquemment<br />

constatées en <strong>Valais</strong> en matière routière).<br />

» Il convient aussi de ne pas réserver quasiment toute l'action<br />

constructive <strong>du</strong> canton exclusivement aux moyens de communication<br />

et il convient de réserver certains de ces travaux pour une<br />

période économiquement moins favorable (prix de l'œuvre moins<br />

élevé, occupation de la main-d'œuvre indigène, etc.). »<br />

Voilà les raisons pour lesquelles, à regret, et sans opposition<br />

contre le développement routier, le groupe social-paysan s'abstiendra.<br />

Hr. Abgeordneter Peter von Roten.<br />

Herr Präsident und Herren ! Ich möchte nur noch eine Frage<br />

aufwerfen, die im Kanton Wallis von einer gewissen Bedeutung<br />

ist und auf die ich in diesem Saale schon oft hingewiesen habe.<br />

Wie ich aus dem Munde des Vorstehers des Baudepartementes<br />

hörte, wurde eigentlich das heutige Strassentracé mit sehr wenig<br />

Kosten erstellt : es wurde einfach Gravier über die alte Landstrasse<br />

geschüttet. Diejenigen unter uns, die Autofahrer sind,<br />

haben feststellen müssen, dass die Strasse im Unterwallis, beziehungsweise<br />

bis Siders, dort wo sie auf der Sonnenseite ist, im<br />

Winter in einem viel besseren Zustand ist als im Oberwallis, wo<br />

sie auf der Schattenseite ist. Wenn man nun so bedeutende<br />

Beträge in den Ausbau der Strassen stellt wäre die Idee von Herrn<br />

Abgeordneten Perraudin doch studierenswert, das alte Tracé<br />

der Landstrasse als Einbahntracé beizubehalten und für die entgegengesetzte<br />

Richtung ein neues Tracé auszudenken, das dann auf<br />

der Sonnenseite wäre und den grossen Vorteil hätte im Winter<br />

bedeutend besser zu sein. Ich weiss, dass ich hier eine Frage aufwerfe,<br />

die technisch gewisse Schwierigkeiten darbietet, die aber<br />

von einer derartigen Bedeutung ist, dass sie meiner Ansicht nach<br />

nicht ohne weiteres übergangen werden kann. Man investiert viel,<br />

viel Geld in die Pfynwaldstrasse, die in Gottes Namen im Winter<br />

immer in schlechtem Zustand sein wird. Man könnte vielleicht mit<br />

dem gleichen Geld oder mit weniger Geld sich eine Strassenverbin<strong>du</strong>ng<br />

über Salgesch-Leuk-Gampel machen, die bedeutend<br />

besser wäre. Ich möchte daher dem Hohen Staatsrat und dem<br />

Baudepartement diese prinzipielle Frage stellen, ob diese schon<br />

einmal mit dem nötigen Ernst behandelt wurde und ob er nicht<br />

122


der Meinung sei, dass es für den Unterhalt der Strasse von grossem<br />

Vorteil wäre.<br />

Le décret est accepté en seconds débats.<br />

La séance est close à 12 h. 15.<br />

Séance <strong>du</strong> 3 février 1954<br />

Présidence : M. le Président Revaz.<br />

La séance est ouverte à 8 h. 15.<br />

L'ordre <strong>du</strong> jour appelle l'examen <strong>du</strong> projet de décret sur<br />

l'état civil.<br />

Rapportent : MM. les députés Taramarcaz et Venetz.<br />

MESSAGE<br />

accompagnant le projet de décret sur l'état civil<br />

Sion, le 16 octobre 19S3.<br />

AU GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les députés,<br />

Le 1 er juin 1953, le <strong>Conseil</strong> fédéral a adopté le texte d'une nouvelle ordonnance<br />

sur l'état civil. Elle remplace celle <strong>du</strong> 18 mai 1928 et entrera en vigueur<br />

le 1 er janvier 1954.<br />

L'ordonnance de 1928 avait intro<strong>du</strong>it des innovations importantes dont la<br />

création <strong>du</strong> registre fédéral des familles fut la principale. Il s'est révélé au cours<br />

de 25 ans de pratique que certaines dispositions de l'ordonnance étaient insuffisantes<br />

en sorte qu'il a été nécessaire de les adapter à la pratique et aux exigences<br />

nouvelles. L'ordonnance <strong>du</strong> 1" juin 1953 a comblé ces lacunes et contient<br />

les dispositions d'exécution requises par la loi fédérale <strong>du</strong> 29 septembre 1952<br />

sur l'acquisition et la perte de la nationalité suisse.<br />

Notre canton avait édicté le 15 mai 1931 un décret sur le service de l'état<br />

civil qui fut revisé le 24 janvier 1945 sur des points tout à fait secondaires relatifs<br />

au tarif des émoluments. Au début de 1950, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a chargé le<br />

Département de justice de la surveillance de l'état civil qui autrefois dépendait<br />

<strong>du</strong> Département de l'intérieur.<br />

Ce transfert de pouvoir et les modifications prévues par la nouvelle ordonnance<br />

<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral exigent la revision de notre décret sur le service de<br />

l'état civil.<br />

Le projet que nous avons l'honneur de vous soumettre propose quelques<br />

innovations et tend à l'ajustement <strong>du</strong> traitement des officiers de l'<strong>Etat</strong> civil. II<br />

prévoit que les questions de caractère purement administratif et le tarif des<br />

émoluments feront l'objet de décisions spéciales <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

Le projet comprend 32 articles.<br />

123


Le chapitre premier traite de l'organisation des offices de l'état civil, de<br />

la nomination et de la formation des officiers de l'état civil et de leurs devoirs<br />

en général.<br />

La disposition prévoyant que l'arrondissement de l'état civil correspond<br />

dans la règle à la circonscription paroissiale disparaît dans le texte <strong>du</strong> premier<br />

article. Cette disposition qui date de 1876 est dépassée, à notre avis, surtout<br />

depuis l'intro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> registre des familles. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> veillera à diminuer,<br />

si possible, le nombre des petits arrondissements et ne permettra le partage<br />

d'un arrondissement que dans le cas de nécessité.<br />

L'art. 3, al. 2 spécifie que la femme est éligible comme officier de l'état<br />

civil. Il confirme un état de fait qui existe depuis quelques années et qui est<br />

conforme à la pratique sur le terrain fédéral.<br />

L'article 4, al. 3 fixe la limite d'âge à 70 ans.<br />

Art. 5. — Le mode de nomination actuel ne satisfait pas. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

ne choisit pas le candidat, il confirme celui qui est présenté. Nous prévoyons<br />

la mise au concours public des postes devenus vacants. La commune sera enten<strong>du</strong>e<br />

comme cela se pratique maintenant.<br />

Les articles 6 et 7 ont trait à l'instruction des officiers de l'état civil. Autrefois,<br />

ces fonctionnaires n'avaient qu'à enregistrer des naissances, des décès et<br />

des mariages. Depuis la création <strong>du</strong> registre des familles, ils sont appelés à<br />

appliquer de nombreuses dispositions relatives au droit des personnes et de<br />

famille et au droit de cité. On exige d'eux des notions claires dans ce domaine.<br />

C'est pourquoi il est absolument nécessaire d'organiser des cours d'instruction.<br />

L'art. 7 donnera à l'autorité de surveillance la possibilté d'organiser ces cours.<br />

Les art. 10 et 11 <strong>du</strong> chapitre II désignent l'autorité cantonale de surveillance<br />

immédiate. Les questions de détail seront traitées dans le règlement d'exécution.<br />

Le chapitre III (art. 12 à 15) règle la question des traitements. Le traitement<br />

fixe est porté de 40 à 45 centimes par personne. Les officiers de l'état<br />

civil réclament depuis quelque temps déjà l'ajustement de leur traitement. Le<br />

moment est venu de tenir compte dans une certaine mesure de leur revendication.<br />

La nouvelle ordonnance leur imposera des obligations qui n'existaient pas jusqu'à<br />

présent, notamment en matière de communications.<br />

L'art. 13 prévoit un modique supplément de traitement pour les officiers<br />

de l'état civil dans l'arrondissement desquels se trouvent des établissements hospitaliers.<br />

En <strong>Valais</strong> comme ailleurs, la population a de plus en plus tendance<br />

à se faire soigner dans les hôpitaux et les maternités. Les statistiques constatent<br />

que 50 % environ des naissances et des décès inscrits dans les registres des arrondissements<br />

de Brigue, Viège, Sierre, Sion, Martigny, Saint-Maurice et Monthey<br />

concernent des personnes qui ne sont pas domiciliées dans ces arrondissements.<br />

Un travail supplémentaire important incombe de ce fait aux officiers de l'état<br />

civil en question. Il est donc juste de leur accorder une petite rémunération spéciale<br />

pour ce travail.<br />

Quant au tarif des émoluments pour les opérations effectuées dans un intérêt<br />

privé, il fera l'objet d'un arrêté spécial <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> soumis à la sanction<br />

<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral. Il convient de prévoir un arrêté administratif qui puisse être<br />

modifié sans qu'il soit nécessaire d'alerter l'autorité législative, comme cela a<br />

été le cas en 1945. Les modifications d'un tarif sont fréquentes, ainsi par exemple<br />

dans le cas de création d'une nouvelle formule ou de réimpression <strong>du</strong> livret de<br />

famille, etc. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> tiendra compte des normes appliquées dans les<br />

autres cantons.<br />

Le chapitre IV détermine les prestations de l'<strong>Etat</strong> et des communes. Les<br />

frais résultant des cours d'instruction seront partagés entre l'<strong>Etat</strong> et la commune.<br />

Le chapitre IV contient les dispositions diverses.<br />

124


Aux termes de l'art. 23, les bourgeois ont l'obligation de tenir un double<br />

<strong>du</strong> registre des familles bourgeoises, remplaçant l'ancien registre des bourgeois.<br />

Afin de prévenir, en cas de sinistre, la destruction simultanée de l'original et<br />

<strong>du</strong> double <strong>du</strong> registre, il est interdit de conserver le double dans le même bâtiment<br />

que l'original.<br />

Art. 24. — La nouvelle ordonnance fédérale ne prescrit plus le registre des<br />

publications de mariage. Comme il s'agit en réalité d'un répertoire et non pas<br />

d'un registre, l'autorité fédérale a laissé aux cantons le soin de régler cette<br />

question.<br />

L'art. 25 exprime une vérité connue, mais comme les divergences dans les<br />

différents registres sont assez fréquentes, il n'est certainement pas inutile de<br />

préciser que l'inscription figurant au registre des naissances doit faire règle en<br />

ce qui concerne le nom et les prénoms d'une personne.<br />

Art. 26. — Il existe dans notre canton un certain nombre de noms patronymiques<br />

à l'orthographe variable et incertaine. Il en résulte parfois de graves<br />

ennuis pour les intéressés et les officiers de l'état civil ne savent plus à quoi s'en<br />

tenir. L'art. 26 permettra d'éliminer peu à peu ces difficultés. Dans les cas compliqués,<br />

on appliquera l'art. 25.<br />

L'art. 27 consacre un état de fait. Les précédents décrets ne spécifiaient<br />

pas par qui le permis d'inhumer devait être délivré.<br />

Art. 28. — En droit valaisan, seuls les notaires ont en principe qualité pour<br />

instrumenter les actes authentiques. L'art. 50 L. A. <strong>du</strong> CCS dispose que l'officier<br />

de l'état civil <strong>du</strong> lieu de naissance de l'enfant peut aussi constater en la forme<br />

authentique la reconnaissance de l'enfant naturel. Nous pensons que cette disposition<br />

ne doit pas être éten<strong>du</strong>e à d'autres officiers de l'état civil, sans modification<br />

préalable de la loi, comme l'avaient fait les décrets de 1931 et de 1945.<br />

L'art. 29 est la simple répétition de l'art. 112 de l'ordonnance fédérale. La<br />

reconnaissance de l'enfant naturel par sa mère est une institution étrangère au<br />

droit suisse. L'acte de reconnaissance dressé en pareil cas n'a pas le caractère<br />

d'un acte authentique. Rien ne s'oppose donc à ce qu'il soit dressé par un officier<br />

de l'état civil autre que celui <strong>du</strong> lieu de naissance de l'enfant.<br />

L'art. 30 prévoit que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> édictera un règlement d'exécution.<br />

Ce règlement sera élaboré, si possible, cette année encore, pour être soumis à<br />

l'approbation <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral. Il contiendra les dispositions d'exécution d'ordre<br />

purement administratif.<br />

Le chapitre VI énonce les dispositions finales. A l'occasion des nominations<br />

périodiques de 1953, le <strong>Conseil</strong> fédéral a avisé les officiers de l'état civil que la<br />

limite d'âge serait fixée à 70 ans à partir <strong>du</strong> 31 décembre 1954. C'est pourquoi<br />

l'entrée en vigueur de l'art. 4, al. 3 est retardée {usa u'à. cette date.<br />

En espérant que la Haute Assemblée voudra bien adopter le projet qui<br />

lui est présenté, nous vous assurons, Monsieur le Président et Messieurs, de<br />

notre haute considération et saisissons cette occasion pour vous recommander<br />

avec nous à la protection divine.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

125


BOTSCHAFT<br />

zum Entwurf eines Dekretes über das Zivilstandswesen<br />

Sitten, den 16. Oktober 1953.<br />

AN DEN GROSSEN RAT DES KANTONS WALLIS<br />

Herr Präsident,<br />

Herren Abgeordnete !<br />

Der fiundesrat hat am 1. Juni 53 eine neue Verordnung über das Zivilstandswesen<br />

erlassen, welche die Verordnung vom 18. Mai 1928 ersetzt und am 1. Januar<br />

1954 in Kraft treten wird.<br />

Die Verordnung aus dem Jahre 1928 hatte wichtige Neuerungen eingeführt,<br />

von denen insbesondere das Familienregister zu erwähnen ist. Während ihrer<br />

25jährigen Geltungsdauer zeigte es sich, dass manche Vorschriften unzulänglich<br />

waren, so dass es sich schliesslich notwendig erwies, die Verordnung auszubauen<br />

und sie zugleich dem Rundesgesetz vom 29. September 1952 über den Erwerb<br />

und den Verlust des Schweizerbürgerrechts anzupassen.<br />

Unser Kanton hatte am 15. Mai 1931 ein Dekret über den Zivilstandsdients<br />

erlassen, das am 24. Januar 1945 in bezug auf den Gebührentarif revidiert wurde.<br />

Anfangs 1950 übertrug der Staatsrat das bisher in der Zuständigkeit des Departements<br />

des Innern liegende Zivilstandswesen dem Justizdepartement.<br />

Diese Zuständigkeitsübertragung sowie die in der neuen Zivilstandsverordnung<br />

vorgesehenen Aenderungen zwingen zur Revision unseres Zivilstandsdekretes.<br />

Die Vorlage führt einige Neuerungen ein und zielt auf die Anpassung des<br />

Gehaltes der Zivilstandsbeamten hin. Fragen von rein verwaltungsrechtlicher<br />

Natur und Gebühren sollen in besonderen Beschlüssen des Staatsrates behandelt<br />

werden.<br />

Die Vorlage umfasst 32 Artikel.<br />

Das erste Kapitel behandelt die Organisation der Zivilstandsämter, die<br />

Ernennung und die Ausbil<strong>du</strong>ng der Zivilstandsbeamten sowie deren Aufgaben<br />

im allgemeinen.<br />

Die Bestimmung, wonach der Zivilstandskreis in der Regel mit dem<br />

Gebiet der Pfarrei übereinstimmt, fällt dahin. Diese aus dem Jahre 1876<br />

datierende Bestimmung ist u.E. überholt, jedenfalls seit der Schaffung des<br />

Familienregisters. Der Staatsrat wird danach trachten, die Anzahl der kleinen<br />

Zivilstandskreise zu vermindern. Die Teilung eines bestehenden Kreises soll nur<br />

im Notfalle bewilligt werden.<br />

Der Art. 3 sieht die Wählbarkeit der Frauen vor und bestätigt damit einen<br />

mehjährigen Tatbestand.<br />

Der Art. 4, Abs. 3 setzt die Altersgrenze der Beamten auf das erfüllte 70.<br />

Altersjahr fest.<br />

Art. 5. — Der gegenwärtige Wahlmo<strong>du</strong>s ist unbefriedigend. Die Ernennungsbehörde<br />

bestätigt in der Regel lediglich den vorgeschlagenen Kandidaten, hat<br />

meistens keine Auswahl. Frei gewordene Stellen sollen nun ausgeschrieben<br />

werden. Die Gemeindeverwaltung wird, wie bisher vor der Wahl, angehört<br />

werden.<br />

Die Art. 6 u. 7 befassen sich mit der Ausbil<strong>du</strong>ng der Zivilstandsbeamten.<br />

Früher hatten diese Beamten <strong>du</strong>rchwegs nur Geburten, Todesfälle und Trauungen<br />

einzutragen. Seit der Einführung des Familienregisters haben sie zahlreiche<br />

Bestimmungen über das Personen- und Familienrecht sowie über das Bürgerrecht<br />

anzuwenden. Man muss von ihnen genaue Kenntnisse auf diesen Gebieten<br />

verlangen. Es wird daher dringend notwendig periodische Instruktionskurse<br />

126


<strong>du</strong>rchzuführen. Gemäss Artikel 7 wird es der Aufsichtsbehörde möglich sein,<br />

solche Kurse zu veranstalten.<br />

In den Art. 10 und 11 (II. Kapitel) werden die kantonalen Aufsichtsbehörden<br />

bezeichnet. Die Oberaufsicht obliegt dem Staatsrat. Die unmittelbare Aufsicht<br />

wird dem Justizdepartement zugewiesen. Detailfragen werden ins Ausführungsreglement<br />

verwiesen.<br />

Das III. Kapitel (Art. 12 bis 15) regelt die Gehaltsfrage. Das feste Gehalt<br />

wird von 40 auf 45 Rappen pro Einwohner erhöht. Die Anpassung des Gehaltes<br />

wird von den Zivilstandsbeamten seit Jahren begehrt. Die Zeit ist gekommen,<br />

ihrem Begehren zu entsprechen. Die kommende Zivilstandsverordnung wird<br />

ihnen neue Aufgaben aufbürden, insbesondere auf dem Gebiete der amtlichen<br />

Mitteilungen.<br />

Art. 13 sieht eine kleine Sonderzulage vor für die Beamten in deren Kreis<br />

sich Spitäler befinden. In unserm Kanton wie anderorts nimmt die Bevölkerung<br />

die Anstaltspflege immer mehr in Anspruch. Die Statistiken ergeben, dass etwa<br />

50 % der in den Kreisen von Brig, Visp, Siders, Sitten, Martinach, St. Maurice<br />

und Monthey registrierten Geburten und Todesfälle Personen betreffen, die nicht<br />

in diesen Kreisen wohnhaft sind. Diese Registrierung und die damit verbundenen<br />

Mitteilungen verursachen den in Frage kommenden Beamten eine bedeutende<br />

Mehrarbeit. Es geziemt sich ihnen dafür eine Sonderentschädigung auszurichten.<br />

Der Gebührentarif für Verrichtungen, die in einem privaten Interesse vorgenommen<br />

werden, soll Gegenstand eines besondern Staatsratsbeschlusses bilden.<br />

Derartige Bestimmungen sind aus technischen Gründen im Dekret auszuschalten,<br />

da sie jedesmal wenn ein neues Formular eingeführt oder auch wenn das<br />

Familienbüchlein neu gedruckt wird, ergänzt oder abgeändert werden müssen.<br />

Der Staatsrat wird sich in diesem Beschlüsse, welcher der Genehmigung des<br />

Bundesrates unterhegt, an die in andern Kantonen angewendeten Normen halten.<br />

Im IV. Kapitel werden die Leistungen des Staates und der Gemeinde<br />

bestimmt. Die Kosten der Instruktionskurse sollen je zur Hälfte vom Staat und<br />

von den Gemeinden übernommen werden.<br />

Das V. Kapitel enthält verschiedene Bestimmungen.<br />

Nach Art. 23 werden die Bürgerschaften verpflichtet ein Doppel des<br />

Familienregisters zu führen. Das Doppel ersetzt das ehemalige Bürgerregister und<br />

soll nicht im gleichen Gabäude aufbewahrt werden, in dem das Originalregister<br />

untergebracht ist, damit soll verhütet werden, dass Original und Doppel, bei<br />

Brand, gleichzeitig zerstört werden.<br />

Art. 24. — In der neuen Zivilstandsverordnung wird die Führung des Verzeichnisses<br />

der auswärtigen Verkün<strong>du</strong>ngen nicht mehr vorgeschrieben. Es ist<br />

dem kantonalen Recht vorbehalten, dies vorzuschreiben.<br />

Art. 25 spricht eine bekannte Wahrheit aus, die hier aber nicht ohne<br />

Grund in Erinnerung gebracht wird. Es kommt nicht selten vor, dass der<br />

Familienname und die Vornamen einer Person in den verschiedenen Registern<br />

ungleich geschrieben sind. Man soll diesfalls wissen, dass die Einschreibung im<br />

Geburtsregister, bis zum Beweise des Irrtums, massgebend ist.<br />

Art. 26. — Es gibt in unserm Kanton eine ganze Anzahl von Familiennamen,<br />

deren Schreibart veränderlich und unsicher ist. Diese unstete Rechtschreibart<br />

verursacht den Namenträgern mitunter grosse Unannehmlichkeiten und den Zivilstandsbeamten<br />

viel Kopfzerbrechen.<br />

Der Art. 26 bezweckt diese Schwierigkeiten nach und nach zu beheben.<br />

In schwierigeren Fällen wird Artikel 25 Anwen<strong>du</strong>ng finden.<br />

Art. 27. — Die Bestattungsbewilligung ist von jeher <strong>du</strong>rch den Zivilstandbeamten<br />

ausgestellt worden, der den Tod in seinem Register eingetragen<br />

hat. Die frühern Dekrete bestimmten jedoch nicht, von wem diese Bewilligung<br />

auszustellen sei.<br />

127


Art. 28. — Nach Walliser Recht ist eigentlich nur der Notar Urkundsperson.<br />

Im Artikel 50 EG zum ZGB wird jedoch bestimmt, dass die öffentliche Beurkun<strong>du</strong>ng<br />

der Anerkennung eines ausserehelichen Kindes auch <strong>du</strong>rch den Zivilstandsbeamten<br />

des Geburtsortes des Kindes vorgenommen werden kann. Durch<br />

die früheren Dekrete ist diese Bestimmung auf andere Zivilstandsbeamte ausgedehnt<br />

worden. Wir halten dies für unzulässig und dem EG zum ZGB widersprechend.<br />

Der Art. 29 wiederholt den Wortlaut des Artikels 112 der neuen Zivilstandsverordnung.<br />

Die Anerkennung des ausserehelichen Kindes <strong>du</strong>rch die Mutter<br />

ist dem Schweiz. Rechte fremd. Die Urkunde ist diesfalls nicht eine öffentliche<br />

Urkunde. Sie darf somit auch von einem andern Zivilstandsbeamten als demjenigen<br />

des Geburtsortes des Kindes errichtet werden.<br />

Art. 30 beauftragt den Staatsrat mit dem Erlass eines Ausführungsreglementes.<br />

Dasselbe soll, wenn möglich, noch dieses Jahr ausgearbeitet und<br />

dem Bundesrat zur Genehmigung vorgelegt werden. Die Bestimmungen verwaltungsrechlicher<br />

Natur sollen darin aufgenommen werden.<br />

Das VI. Kapitel enthält die Schlussbestimmungen. Bei den diesjährigen<br />

periodischen Ernennungen hat der Staatsrat den Zivilstandsbeamten mitgeteilt,<br />

dass die 70jährigen am 31. Dezember 1954 vom Amte zurücktreten müssen. Aus<br />

diesem Grunde soll die Bestimmung des Artikels 4, Abs. 3 diesem Zeitpunkt<br />

in Kraft treten.<br />

Wir hoffen, dass die Hohe Versammlung diese Vorlage genehmigen wird<br />

und benützen diesen Anlass, um Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

die Versicherung unserer ehrerbietigen Hochachtung zu erneuern und Sie, samt<br />

uns, dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

M. R. Taramarcaz, rapporteur français.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, la commission chargée de<br />

rapporter sur cet objet se compose de<br />

MM. Paul de Courten, président<br />

Otto Venetz, vice-président<br />

Pierre Corthey,<br />

Raymond Héritier<br />

et votre serviteur, membres.<br />

Elle a désigné M. Venetz comme rapporteur de langue allemande<br />

et votre serviteur pour la langue française.<br />

Elle a siégé les 31 octobre et 11 novembre 1953.<br />

Sa première séance a été honorée de la présence de M. le <strong>Conseil</strong>ler<br />

d'<strong>Etat</strong> Dr Schnyder, Chef <strong>du</strong> Département de justice, et<br />

de ses distingués collaborateurs MM. Volken et Perraudin <strong>du</strong> service<br />

cantonal de l'état civil et <strong>du</strong> contentieux.<br />

Donnant suite au message <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, la commission a<br />

discuté ce décret article par article et l'a adopté dans son ensemble<br />

sans y apporter de grandes modifications. Toutefois, elle vous<br />

propose d'en alléger le texte en supprimant un certain nombre de<br />

128


dispositions déjà comprises dans la loi d application <strong>du</strong> C. C.-S. ou<br />

dans la nouvelle ordonnance fédérale sur le service de l'état civil.<br />

C'est notamment le cas des points 1, 2 et 3 de l'article 10 au chapitre<br />

II et 5 de l'article 16 ainsi que le dernier point de l'article<br />

21 <strong>du</strong> chapitre IV.<br />

L'article 12 <strong>du</strong> chapitre III fixant le traitement a fait l'objet<br />

d'un échange de vues plus approfondi ; les organes de l'Association<br />

cantonale des officiers de l'état civil ayant fait parvenir une<br />

lettre-requête demandant l'adaptation de celui-ci aux conditions<br />

d'existence actuelles et cela depuis un certain nombre d'années.<br />

Après mûr examen, tenant compte d'une part de la hausse<br />

générale <strong>du</strong> coût de la vie et des différentes obligations supplémentaires<br />

imposées par la nouvelle ordonnance fédérale en la<br />

matière, ainsi que par le présent décret, la commission unanime<br />

a estimé juste de vous prier de porter à Fr. 0.50 par personne<br />

domiciliée dans l'arrondissement d'après le dernier recensement<br />

fédéral, le chiffre de base des traitements.<br />

Enfin, la nécessité <strong>du</strong> présent décret répondant à une obligation<br />

immédiate, la commission vous prie aussi de voter l'entrée<br />

en matière.<br />

PROJET DE DECRET<br />

sur l'état civil<br />

LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />

Vu les articles 39 et suivants <strong>du</strong> CCS et 52 <strong>du</strong> Titre Final de ce code ;<br />

Vu les articles 64 et 65 de la loi d'application <strong>du</strong> CCS <strong>du</strong> 15 mai 1912 ;<br />

Vu l'ordonnance <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral sur l'état civil <strong>du</strong> 1 er juin 1953 ;<br />

Vu le message <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> 16 octobre 1953 ;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

décrète :<br />

CHAPITRE PREMIER<br />

ORGANISATION ET NOMINATIONS<br />

Article premier. — Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> délimite les arrondissements de l'état<br />

civil et désigne le siège de chaque office.<br />

Il peut réunir deux ou plusieurs arrondissements lorsque les circonstances<br />

le permettent ou diviser exceptionnellement un arrondissement dont l'éten<strong>du</strong>e ou<br />

la population rendrait cette division nécessaire.<br />

Pas d'observation.<br />

DEKRET<br />

über das Zivilstandswesen<br />

(Entwurf des Staatsrates)<br />

DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />

Eingesehen die Artikel 39 und folgende des Zivilgesetzbuches und Art. 52<br />

des Schlusstitels dieses Gesetzbuches ;<br />

129


Eingesehen die Artikel 64 und 65 des Einführungsgesetzes zum Zivilgesetzbuche<br />

;<br />

Eingesehen die Verordnung des Bundesrates über das Zivilstandswesen vom<br />

1. Juni 1953;<br />

Eingesehen die Botschaft vom 16. Oktober 1953 ;<br />

Auf Antrag des Staatsrates,<br />

beschliesst :<br />

I. KAPITEL<br />

ORGANISATION UND ERNENNUNGEN<br />

Erster Artikel. — Der Staatsrat umschreibt die Zivilstandskreise und bezeichnet<br />

den Amtssitz.<br />

Er kann zwei oder mehrere Kreise zusammenlegen wenn die Verhältnisse<br />

es gestatten oder ausnahmsweise einen Kreis teilen wenn dessen Umfang oder<br />

Bevölkerung diese Teilung notwendig macht.<br />

Keine Bemerkung.<br />

M. J. Zimmermann, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, permettez-moi<br />

de faire une proposition en ce qui concerne cet article premier.<br />

Je voudrais que le premier alinéa soit modifié en ce sens qu'il<br />

soit indiqué : « Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> délimite les arrondissements de<br />

l'état civil et désigne le siège de chaque office qui correspond,<br />

en règle générale, à la circonscription communale. » Jusqu'à maintenant<br />

c 'était la circonscription paroissiale qui déterminait le<br />

siège et l'éten<strong>du</strong>e des arrondissements d'état civil. Il est normal<br />

de supprimer cet état de chose mais on devrait, je crois, préciser<br />

que dorénavant cela correspondra à la commune.<br />

En effet, c'est là une manière d'affirmer, et de sauvegarder<br />

s'il en est besoin, l'autonomie communale et son importance qu'on<br />

a tendance actuellement à minimiser. D'autre part, au point de<br />

vue pratique, cette adjonction se légitime <strong>du</strong> fait que nombre<br />

d'autres articles de la loi parlent de la commune et non pas de<br />

l'arrondissement. Il en est ainsi, par exemple, de l'article 12,<br />

deuxième alinéa : « la moitié <strong>du</strong> traitement annuel est à la charge<br />

de l'<strong>Etat</strong> et la moitié à la charge de la commune » ; article 13 :<br />

« l'officier d'état civil perçoit de la commune un émolument d'un<br />

franc cinquante pour chaque feuillet » ; article 14 : « ce supplément<br />

est pour la moitié à la charge de l'<strong>Etat</strong> et pour la moitié à<br />

la charge de la commune... ». La commune joue donc dans toute<br />

la loi un rôle important pour déterminer en particulier, nous<br />

venons de le voir, les émoluments de l'officier d'état civil. C'est<br />

pourquoi je propose cette adjonction à l'alinéa 1 de l'article premier.<br />

Par contre, je crois que l'alinéa 2 de cet article est absolument<br />

superflu. Si l'alinéa 1 dit que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> délimite les arrondissements,<br />

il est inutile de dire « il peut réunir des arrondisse-<br />

130


ments, il peut en diviser d'autres » ; c'est là précisément délimiter<br />

les arrondissements, pour les faire plus grands ou plus petits.<br />

M. de Courten, président de la commission.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, ainsi que l'a fait remarquer<br />

M. le député Zimmermann, la circonscription paroissiale était<br />

une notion dépassée. Et c'est le motif pour lequel nous y avons<br />

renoncé. Si M. Zimmermann n'avait pas inséré dans sa proposition<br />

les mots « dans la règle », nous serions obligé d'en proposer<br />

le rejet.<br />

Effectivement vous avez, de par la topographie, des communes<br />

qui doivent être divisées en plusieurs arrondissements d'état civil.<br />

Je pense spécialement aux communes composées d'une agglomération<br />

principale en plaine avec des hameaux à la montagne.<br />

Ces hameaux ont parfois une église, des écoles et ils forment une<br />

paroisse. A ce moment-là nous ne pouvons pas supprimer ces offices<br />

d'état civil. Cela heurterait les traditions et apporterait des<br />

complications.<br />

Quant au second alinéa, j'estime qu'il faut le conserver. Il<br />

donne une précision aux mots « dans la règle ».<br />

Je crois que nous pourrions accepter le texte <strong>du</strong> premier<br />

alinéa tel que M. Zimmermann l'a proposé ; mais il ne faut pas<br />

supprimer le second alinéa qui explique les mots « dans la règle »<br />

et leur donne tout leur sens.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Schnyder.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, il faut excuser mon retard<br />

mais j'ai été retenu à mon bureau par des visiteurs qui tenaient<br />

absolument à parler au <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>...<br />

En ce qui concerne l'article premier, nous vous rappelons<br />

qu'au siècle passé, jusqu'à l'élaboration de la loi fédérale sur<br />

l'état civil, c'était les desservants de paroisse qui tenaient les<br />

livres de l'état civil dans les paroisses. Il restait à identifier les<br />

cercles des paroisses avec les cercles de l'état civil. Pour la partie<br />

allemande <strong>du</strong> canton, c'est encore aujourd'hui la règle. Par exemple,<br />

l'état civil de Brigue englobe les communes de Brigue et Glis,<br />

qui dans certaines questions, comme par exemple celle qui concerne<br />

le Pont de Napoléon, ne sont pas toujours d'accord, mais<br />

pour l'état civil nous n'avons aucune difficulté.<br />

Je me réserve, si vous admettez aujourd'hui une exception à<br />

cette règle, d'y revenir à la seconde lecture car il s'agit ici de<br />

décrets techniques où il est très dangereux d'opérer des changements<br />

au pied levé parce qu'on ne se rend pas toujours compte<br />

de l'état de fait et des dispositions légales. Il est clair que sous<br />

131


certains rapports il peut paraître normal que la commune soit<br />

identique à l'arrondissement bien que des cas tout à fait spéciaux<br />

puissent se pro<strong>du</strong>ire.<br />

Il n'est pas nécessaire de modifier cet article, on peut y<br />

apporter des changements sans pour autant trop charger le règlement.<br />

Le second alinéa me paraît absolument indispensable et je<br />

regrette de devoir demander qu'on le maintienne.<br />

Cette exception doit être prévue bien qu'on ne fasse rien<br />

sans demander l'avis des communes. Mais on ne peut pas lier les<br />

communes par une règle qui peut ne pas se révéler pratique à<br />

l'avenir.<br />

Hr. von Roten, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich möchte hier nur<br />

eine Bemerkung machen. Ich glaube, es hat hier keinen Sinn dieses<br />

Dekret übermässig zu belasten und im zweiten Satz hineintun<br />

was im ersten Satz steht.<br />

Ich finde, dass der Absatz 2 überflüssig ist, da ja der Staatsrat<br />

auf Grund von Absatz 1 alle Kompetenzen hat.<br />

Ich glaube als Liebhaber der Einfachheit werden wir den Antrag<br />

von Herrn Zimmermann unterstützen, der nun klarer und<br />

einheitlicher ist.<br />

M. le Président Revaz.<br />

Messieurs les députés, nous nous trouvons en présence d'une<br />

proposition de M. le député Zimmermann au premier alinéa qui<br />

demande l'adjonction : « qui, dans la règle, correspond à la circonscription<br />

communale ». Cette proposition est acceptée par la<br />

commission et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

Une deuxième proposition de M. le député Zimmermann tend<br />

à supprimer le deuxième alinéa. La commission en propose le<br />

maintien, ainsi que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

M. le député Zimmermann maintient-i'l sa proposition ?<br />

M. Zimmermann, député.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, je ne veux pas<br />

me battre pour ce texte qui n'a en soi aucune importance. J'estime<br />

qu'il n'a rien à faire dans la loi, il l'encombre inutilement. Si la<br />

commission tient à maintenir cet alinéa en estimant que la loi est<br />

plus claire, je ne veux pas insister.<br />

L'article premier est ainsi accepté avec la modification proposée<br />

au premier alinéa. Le deuxième alinéa est maintenu tel que<br />

libellé.<br />

132


Art. 2. — Il y a pour chaque arrondissement un officier de l'état civil et un<br />

suppléant.<br />

Le suppléant assure l'expédition des affaires en cas d'empêchement, d'absence<br />

ou de décès <strong>du</strong> principal.<br />

Si l'officier de l'état civil et le suppléant sont empêchés, l'autorité de surveillance<br />

désigne un suppléant extraordinaire.<br />

Pas d'observation.<br />

Art. 2. — Für jeden Kreis werden ein Zivilstandsbeamter und ein Stellvertreter<br />

gewählt.<br />

Der Stellvertreter besorgt die Geschäftsführung bei Verhinderung, Abwesenheit<br />

oder Tod des Beamten.<br />

Ist sowohl der Zivilstandsbeamte als sein Stellvertreter verhindert, so<br />

bezeichnet die Aufsichtsbehörde einen ausserordentlichen Stellvertreter.<br />

Keine Bemerkung.<br />

L'article 2 est adopté.<br />

Art. 3. — Tout citoyen suisse laïque qui a l'exercice des droits civils, n'est<br />

pas privé des droits civiques et a son domicile dans l'arrondissement est éligible<br />

comme officier de l'état civil ou suppléant.<br />

La femme est éligible, sous réserve des conditions prévues au précédent<br />

alinéa.<br />

Pas d'observation.<br />

Art. 3. — Wählbar zum Zivilstandsbeamten oder zum Stellvertreter ist jeder<br />

handlungsfähige und im Kreise wohnhafte Schweizerbürger weltlichen Standes,<br />

der nicht in den bürgerlichen Ehren und Rechten eingestellt ist.<br />

Die Frauen sind unter Vorbehalt der vorstehenden Voraussetzungen<br />

wählbar.<br />

Keine Bemerkung.<br />

M. A. Theytaz, député.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, en ce qui concerne l'article<br />

3, il y a lieu de faire la remarque suivante :<br />

Nous constatons que la disposition, sauf l'alinéa 2, est la repro<strong>du</strong>ction<br />

exacte de l'article 11 de l'ordonnance fédérale sur l'état<br />

civil qui prévoit le mode d'éligibilité.<br />

Or, à l'article 4, nous constatons que c'est le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

qui nomme les officiers d'état civil. Je ne vois donc pas Ja nécessité<br />

de maintenir l'article 3 qui prévoit quels sont les citoyens<br />

qui sont éligibles. Il suffit que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> se conforme à<br />

l'ordonnance fédérale et applique l'article 11 tel qu'il est prévu<br />

dans l'ordonnance fédérale, <strong>du</strong> moment que les citoyens n'ont pas<br />

à se prononcer sur les candidats-officiers d'état civil. Je propose<br />

donc la suppression de l'article 3, en tout cas en ce qui concerne<br />

le premier alinéa.<br />

En ce qui concerne la possibilité de désigner une femme comme<br />

officier d'état civil, je ne veux pas entrer en discussion, je<br />

133


suis dans l'impossibilité d'indiquer si l'on doit ou non laisser cette<br />

disposition dans cet article ou s'il faut la faire figurer à l'article<br />

suivant.<br />

Hr. Salzgeber, Grossrat.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich sehe nicht warum<br />

wir da nun plötzlich in die Gesetzgebung die Gleichberechtigung<br />

der Frau einbauen sollen, bevor dass diese Frage überhaupt im<br />

Prinzip entschieden ist. Ich glaube, wenn wir zu diesem Entscheid<br />

kommen sollen, da müssen wir bei der Verfassungsrevision beginnen,<br />

anstatt hier zum vorherein tropfenweise die Gleichberechtigung<br />

der Frau in die Gesetzgebung aufzunehmen. Es würde mich<br />

interessieren aus welchem Grund der hohe Staatsrat sich veranlasst<br />

gesehen hat, hier diesen Passus aufzunehmen. Wir wissen<br />

wohl, dass heute bereits schon Frauen Dienst bei Zivilstandsämter<br />

versehen. Das ist absolut in Ordnung, wenn der Staatsrat in Ausnahmefällen,<br />

wirklich berechtigt, zu einer solchen Wahl schreitet,<br />

so finden wir da Nichts außergewöhnliches. Ich möchte hier lediglich<br />

nur das bestreiten, oder das beanstanden, dass man das gesetzlich<br />

einbaut bevor die Unterlagen geschaffen sind. Ich beantrage<br />

daher Streichen des zweiten Absatzes.<br />

Hr. P. von Roten, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich bin mit dem Vorschlag<br />

von Herrn Grossrat Salzgeber einverstanden den zweiten<br />

Absatz zu streichen, nicht aus den gleichen Erwägungen heraus,<br />

sondern aus entgegengesetzten Erwägungen denn nach meiner<br />

Ansicht ist es selbstverständlich, dass die Frauen als Zivilstandsbeamte<br />

wählbar sind. Wird der Absatz 2 beibehalten besteht die<br />

Gefahr, dass für alle andern Beamtungen die Frauen ausgeschlossen<br />

werden, weil es im betreffenden Gesetz nicht ausdrücklich<br />

gesagt ist. Wir haben kein einziges Gesetz, das verbietet, die<br />

Frauen als Beamte zu wählen. Alle Schweizerbürger, welche die<br />

Bedingungen erfüllen sind wählbar, sei es die Radikalen, die<br />

Sozialisten usw.<br />

Ich sehe nicht ein, warum man eine gesetzliche Selbstverständlichkeit<br />

für die Frauen in das Gesetz einbauen sollte.<br />

M. Carrupt, député.<br />

Concernant cet article, je suis très content d'entendre dire par<br />

M. de Roten que les radicaux étaient aussi éligibles et en état<br />

d'être élus. Mais je voudrais attirer l'attention, sans faire une proposition,<br />

sur le point suivant : Qui est prévu comme chef d'état<br />

134


civil ? Nous envisagions, surtout dans les grandes communes, que<br />

ce soit le président de la commune qui soit nommé officier d'état<br />

civil. Je base cette proposition sur les considérations suivantes :<br />

Il m'est arrivé d'assister à des mariages civils comme témoin, et<br />

j'ai été frappé <strong>du</strong> manque de personnalité de l'officier qui présidait<br />

à cette manifestation. Je me suis dit que l'<strong>Etat</strong> et les communes<br />

devraient quand même reviser leur manière de voir, et avoir<br />

d'abord un officier d'état civil qui soit une personnalité, qui en<br />

impose aux gens qui viennent pour cet acte important. Il en va<br />

de même pour le local. J'ai vu des locaux absolument défectueux<br />

qui enlèvent si on peut dire toute considération, tout plaisir, dans<br />

cet acte essentiel de la vie.<br />

J'ai vu pratiquer ce mode de faire dans des cantons comme le<br />

Tessin, où c'est le maire qui préside aux mariages. En France,<br />

c'est également le maire qui préside aux mariages. Donc, je ne<br />

fais pas une proposition mais je demande à la commission que<br />

pour les seconds débats on étudie cette question.<br />

M. le député de Courten.<br />

Monsieur le Président, et Messieurs les députés, en ce qui concerne<br />

la solennité à mettre dans les opérations d'état civil, cette<br />

question n'a pas échappé à l'auteur de l'ordonnance, puisqu'il est<br />

précisément prévu dans un des articles que les communes doivent<br />

veiller à ce qu'une salle convenable soit mise à disposition pour<br />

l'exercice de ces fonctions. M. le député Carrupt fait une suggestion<br />

pour les seconds débats ; je pense que chacun se rend compte<br />

que l'accepter sans autre est difficile. En ce qui concerne l'article<br />

3 : « qui peut être officier d'état civil », je crois que M. Theytaz,<br />

en acceptant que l'officier d'état civil soit pris dans l'arrondissement,<br />

pourrait renoncer à sa proposition. Il faut le prévoir<br />

dans l'ordonnance. D'autre part, l'éligibilité des femmes : le principe<br />

est déjà appliqué. Il y a certains arrondissements où l'on a<br />

de la peine à trouver des officiers d'état civil, si ce n'est pas<br />

l'institutrice qui est nommée. Et il y a déjà dans notre canton<br />

des institutrices qui fonctionnent comme officiers d'état civil. Un<br />

député s'est posé la question de savoir si, l'ordonnance fédérale<br />

prévoyant que l'officier d'état civil doit avoir l'exercice des droits<br />

civiques, la femme pouvait être élue ? Cette question a été résolue<br />

par un professeur qui n'est autre que M. le Dr Blumenstein de<br />

l'Université de Berne. Et celui-ci dit : « Der Begriff des Bürgers<br />

wird sowohl in der Bundesverfassung als auch in der kantonalen<br />

Staatsverfassung weitergezogen : Bürger ist der Angehörige des<br />

Staates, und es kommen ihm in dieser Eigenschaft eine ganze<br />

Reihe von Rechten und Pflichten zu, und denen die politischen<br />

135


Stimmberechtigung lediglich eine besondere Art bildet. » Donc,<br />

Blumenstein nous dit que sans aucun doute la femme doit être<br />

considérée comme citoyen suisse, qu'à côté <strong>du</strong> droit de vote il y a<br />

d'autres droits et d'autres obligations. La femme étant ainsi considérée<br />

comme citoyen suisse, elle peut être, conformément à<br />

l'ordonnance fédérale, choisie comme officier d'état civil. Elle est<br />

même appelée à rendre service dans l'exercice de cette fonction.<br />

M. le Dr Schnyder, <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés,<br />

Cette partie est importante si vous voulez maintenir la solution<br />

que nous avons adoptée et jugée nécessaire. Le règlement<br />

fédéral prévoit ceci : « Tout citoyen suisse laïque qui a l'exercice<br />

des droits civils et n'est pas privé des droits civiques est éligible<br />

comme officier d'état civil ou suppléant. » Il dit ensuite : « Les<br />

cantons peuvent poser d'autres conditions d'éligibilité. » Notre<br />

ancien règlement prévoyait le domicile dans l'arrondissement... Si<br />

nous faisons abstraction de cet article, nous pourrions alors choisir<br />

comme officier d'état civil de Sion une personne domiciliée<br />

à Conthey. Alors, voulons-nous supprimer cette disposition, oui<br />

ou non ? Jusqu'à maintenant elle s'est révélée utile pour régler<br />

certains cas. Lorsque l'officier d'état civil quittait une commune<br />

pour aller habiter dans une autre commune, cela donnait toujours<br />

lieu à des discussions. Par cette disposition, le cas est tranché. Le<br />

premier alinéa doit être maintenu.<br />

En ce qui concerne le second alinéa, qui a trait à l'éligibilité<br />

de la femme, nous l'avons bien examiné. Dans le cas particulier,<br />

il s'agissait de la veuve d'un officier d'état civil qui, depuis de<br />

longues années, pendant la maladie de son mari, remplissait effectivement<br />

cette fonction et faisait tout le travail. Avant de nommer<br />

cette veuve qui se révélait une employée exemplaire, nous<br />

avons consulté d'autres cantons. Nous avons de même consulté la<br />

Centrale de Berne. On a mis à notre disposition un avis de<br />

droit <strong>du</strong> professeur Blumenstein, pour le canton de Berne, et vous<br />

verrez ainsi les raisons pour lesquelles nous avons tenu à insérer<br />

cette disposition dans notre règlement. Voici ce qu'il est dit in<br />

fine : « Wägt man daher die Gründe, welche für und gegen eine<br />

Wählbarkeit der Frauen als Zivilstandsbeamte im Kanton Bern<br />

sprechen, gegen einander ab, so muss festgestellt werden, dass<br />

jedenfalls kein absolut zwingender Grund gegen eine solche Wählbarkeit<br />

spricht. Ihre Bejahung wird auch nicht <strong>du</strong>rch irgendwelche<br />

haltbaren Argumente technischer, rechtlicher oder polizeilicher<br />

Art ausgeschlossen. »<br />

136


Le professeur Blumenstein est donc arrivé à la fin de son<br />

préavis de 4 page« à la conclusion qu'il n'y a pas de raison absolue<br />

pour exclure l'éligibilité de la femme. Il a cependant prévu<br />

les objections qui pourraient être soulevées. Nous avons alors<br />

estimé qu'il serait plus prudent, puisque l'occasion nous en est<br />

donnée, de liquider cette question par une disposition positive<br />

<strong>du</strong> règlement. Pour tranquilliser ceux qui voient déjà des femmes<br />

à la tête de l'Office de l'état civil dans tous les arrondissements,<br />

nous pouvons leur dire que ces nominations ne se feront que dans<br />

des cas exceptionnels. Il y a eu le cas de petites communes où<br />

nous n'avons trouvé personne pour remplir cette fonction et où<br />

nous avons dû demander à un vieux fonctionnaire, qui avait<br />

atteint l'âge de 70 ans, de demeurer encore un certain temps à<br />

son poste. On pourrait aussi biffer cet alinéa et inscrire au protocole<br />

que la femme est éligible dans certains cas, mais je n'en<br />

vois pas la raison. Pourquoi ne pas reconnaître ouvertement que<br />

dans le canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> on n'est pas antiféministe, qu'on peut<br />

nommer une femme dans des cas extraordinaires. Je ne veux certes<br />

pas être plus féministe qu M. le député de Roten, car dans<br />

la règle c'est un homme qui sera nommé parce que personnellement<br />

j'estime que le rôle de la femme est encore au foyer. On<br />

aurait ainsi une situation claire et nette, tout en n'étant ni féministe,<br />

ni antiféministe. Je vous prie donc d'accepter l'article tel<br />

qu'il vous est présenté.<br />

Hr. Guntern, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Wenn wir die Frage<br />

etwas näher ansehen, bekommt man persönlich den Eindruck,<br />

dass das Amt eines Zivilstandsbeamten, den wir bei uns, wenigstens<br />

im Wallis noch ein bischen als zivilen Pfarrherrn betrachten,<br />

degradiert wird zur blossen Beamtung, ähnlich eines Staatsbeamten,<br />

eines Gemeindebeamten und dass damit die Würde des<br />

Zivilstandsbeamten weitgehend in Misskredit gerät. Meine Herren,<br />

es ist nach meiner Auffassung eine Selbstverständlichkeit, dass als<br />

Zivilstandsbeamter eine Person gewählt werden muss, die ein bestimmtes<br />

Ansehen in ihrem Zivilstandskreise hat. Ich möchte da<br />

die Ansicht vom Abgeordneten Carrupt vollständig unterstützen.<br />

Es ist nicht gleichgültig wer diese Funktion ausübt, speziell mit<br />

Rücksicht auf den Akt der zwischen den Heiratspartnern abgeschlossen<br />

wird, und wenn wir Katholiken nicht die höchste Würde<br />

im Zivilakt erblicken sondern im Religiösen, wenn uns der religiöse<br />

Akt weit über dem zivilen auch steht, so dürfen wir doch<br />

nicht vergessen, dass auch der zivile Akt dem Bürger, als Bürger-<br />

137


pflicht etwas anders ist als eine blosse Beamtung. Demzufolge<br />

glaube ich, ist es nicht glücklich, dass wir hier nun den Antrag<br />

machen, und in einem Dekret, in einem Gesetz, die Bestimmung<br />

aufnehmen, dass die Frau dem Mann gleichgestellt wird. Ich<br />

glaube wir haben andere Funktionen, die der Frau viel besser<br />

anstehen als diejenige eines Zivilstandsbeamten und in der Botschaft<br />

des Staatsrates wird klar gesagt warum der Staatsrat dazu<br />

kommt, diesen Passus, diese Bestimmung in das Dekret aufzunehmen.<br />

Wir haben nun Fälle, einzelne Fälle wo die Frau als Zivilstandsbeamter<br />

funktioniert. Kein Mensch hat sich an diesen Wahlen<br />

gestossen, es liegen spezielle Ursachen vor. Kein Mensch hat<br />

sich daran gestossen, aber es ist doch ein weiter Weg von einem<br />

Einzelfall, von einem Ausnahmefall zur Verallgemeinerung. Und,<br />

man sagt uns, es ist selbstverständlich, dass das nicht die Begel<br />

sein soll, dass das Ausnahme bleiben wird. Das mag sein, es kann<br />

aber auch das Gegenteil eintreten sofern die Beaktion von Seiten<br />

des männlichen Geschlechtes nicht einmal energisch eingreift.<br />

Ich glaube also, es ist angezeigt, dass wir dieses Alinea streichen,<br />

und dem Zivilstandsbeamten die Würde erhalten, die das Amt als<br />

solches verdient ! Ich habe überdies <strong>du</strong>rch andere Vorschläge,<br />

andere Abänderungsvorschläge vermehrt den Eindruck, dass diese<br />

Würde etwas verloren geht. Man schlägt uns vor, dass das Alter<br />

begrenzt wird auf 70 Jahre, ich sehe nicht ein warum ein Zivilstandsbeamter<br />

mit 70 Jahren geistig und körperlich bereits unfähig<br />

sein sollte, sein Amt weiterzuführen, damit bekundet man<br />

unzweideutig den Willen das Amt eines Zivilstandsbeamten zu<br />

einem eigentlich Funktionärenamt zu degradieren. Ich glaube dass<br />

wir mit dem vorgeschlagenen Text klar zum Ausdruck bringen<br />

was wir wollen. Es bestätigt sich das auch noch darin, dass man<br />

den Posten einfach in kleinlicher Konkurrenz ausschreibt, das ist<br />

der beste Beweis, dass der Zivilstandbeamte ein eigentlicher Beamter<br />

werden soll der vielfach sehr schlecht bezahlt ist, nicht genügend<br />

bezahlt um mit dieser Beamtung irgendwie leben zu können,<br />

aber auf der andern Seite doch genau so gestellt ist wie<br />

irgend ein anderer Beamte. Aus diesen Erwägungen heraus unterstütze<br />

ich den Antrag, dass dieser Passus betreffend die Wählbarkeit<br />

der Frau gestrichen wird.<br />

M. Theytaz, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, j'estime que l'article<br />

3 devrait être supprimé, mais comme M. le Chef <strong>du</strong> département<br />

n'est pas tout à fait disposé à entrer dans ces vues, je<br />

pense que d'ici aux seconds débats un peu plus de clarté se fera<br />

138


et dans cette salle et au sein de la commission et au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

pour que vraiment on ne confonde pas la question d'une votation,<br />

c'est-à-dire une consultation de citoyens dans une commune pour<br />

nommer l'officier d'état civil et les compétences qui sont dévolues<br />

au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pour la nomination.<br />

M. le Président Revaz.<br />

M. le député Theytaz retire donc sa proposition de suppression<br />

<strong>du</strong> premier alinéa. Il reste la proposition de M. le député<br />

Salzgeber, appuyé par M. de Roten, et je pense aussi par M. Guntern,<br />

de biffer le deuxième alinéa. La commission et le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong>, par contre, vous demandent le maintien de ce second alinéa<br />

concernant l'éligibilité de la femme. Messieurs, nous allons voter.<br />

Par 69 voix contre 30 vous avez maintenu le texte de la commission<br />

et <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. L'article 3 est ainsi liquidé.<br />

Art. 4. — Les officiers de l'état civil et les suppléants sont nommés par le<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pour une période de quatre ans.<br />

Les nominations intervenues au cours d'une période législative sont valables<br />

pour le reste de cette période.<br />

Toutefois, la fonction prefld fin au 31 décembre de l'année civile dans<br />

laquelle le titulaire a atteint l'âge de 70 ans révolus.<br />

Pas d'observation.<br />

Art. 4. — Die Zivilstandsbeamten und Stellvertreter werden <strong>du</strong>rch den<br />

Staatsrat für eine Periode von vier Jahren gewählt.<br />

Die im Laufe einer Legislaturperiode erfolgte Wahl gilt bis zum Schluss<br />

dieser Periode.<br />

Die Beamtung hört jedoch am 31. Dezember des Kalenderjahres auf, in<br />

dem der Amtsinhaber das 70. Altersjahr vollendet hat.<br />

Keine Bemerkung.<br />

M. Dussex, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, vous avez voté<br />

hier, pour les communes, sans même qu'elles aient un mot à dire,<br />

(les dépenses qui sont d'un ordre assez considérable.<br />

Or, presque dans tous les décrets, dans toutes les lois, les<br />

communes reçoivent des charges sans qu'elles puissent dire un<br />

seul mot. Et dans ce décret, où l'<strong>Etat</strong> prend à sa charge la<br />

surveillance, ce qui est normal, il s'arroge encore le droit de<br />

nommer les officiers d'état civil. Je suppose que s'il a la surveillance,<br />

il n'a pas besoin de nommer les officiers d'état civil, ou<br />

alors il n'est pas capable d'assumer la surveillance. J'estime donc<br />

qu'il faut laisser aux communes leur droit et même l'augmenter,<br />

car jusqu'à présent les communes soumettaient à l'<strong>Etat</strong> le titulaire<br />

139


qui avait été désigné. Je suis d'avis que les communes doivent<br />

rester autonomes dans ce domaine et je fais la proposition ferme<br />

que ce soit les communes qui nomment le titulaire et non le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong>.<br />

M. Clavien, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je regrette de ne<br />

pas pouvoir partager le point de vue de mon collègue Dussex. Je<br />

suis tout à fait d'accord que les communes doivent conserver leur<br />

autonomie. Cependant, l'importance de la fonction des officiers<br />

d'état civil est telle qu'on ne peut laisser entièrement aux communes<br />

le soin de nommer ce titulaire, parce qu'il risque de changer<br />

aussi souvent que change la majorité <strong>du</strong> conseil communal.<br />

Nous avons déjà fait des expériences très fâcheuses, dans ce<br />

domaine, lors de la nomination des teneurs des registres d'impôts.<br />

Je suis, depuis de nombreuses années, teneur des registres d'impôts<br />

de la commune de Miège, et j'ai souvent l'occasion de m'entretenir<br />

avec des collègues de communes qui changent de titulaires à chaque<br />

période administrative. Nous voyons de gros inconvénients à<br />

ces changements. Souvent, même les lois fiscales ne sont pas intégralement<br />

appliquées. Il m'a été donné de constater que dans une<br />

commune, plusieurs années après l'entrée en vigueur <strong>du</strong> décret<br />

des finances de 1921 qui prévoit que les immeubles agricoles ne<br />

paient l'impôt cantonal qu'aux deux tiers de la taxe cadastrale, le<br />

principe n'avait jamais été appliqué parce que le teneur des registres<br />

avait changé et qu'on ne lui avait donné aucune instruction.<br />

Il en va de même pour l'officier d'état civil. Il convient que<br />

le titulaire soit maintenu à son poste aussi longtemps que possible.<br />

Par contre, je proposerai de modifier le dernier alinéa <strong>du</strong><br />

même article qui limite à 70 ans d'âge révolus la fonction d'officier<br />

d'état civil et de ramener à 65 ans révolus. Il est aujourd'hui<br />

généralement admis que l'homme prend sa retraite à 65 ans. L'admission<br />

à la caisse d'assurance vieillesse et survivants est fixée à<br />

65 ans. Dans l'in<strong>du</strong>strie, un peu partout, la fin des fonctions <strong>du</strong><br />

personnel est arrêtée à l'âge de 65 ans. Il appartient à l'<strong>Etat</strong> de<br />

donner l'exemple et dans le meilleur esprit civique de prévoir,<br />

dans la règle, la limite d'âge à 65 ans.<br />

M. Travelletti, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, c'est avec une<br />

grande satisfaction que j'ai enten<strong>du</strong> M. le député Dussex défendre<br />

l'autonomie communale. En effet, plusieurs fois dans cette salle je<br />

suis intervenu dans la même direction. Mais sur un point particulier,<br />

je ne puis partager l'avis de M. le député Dussex. L'officier<br />

140


d'état civil doit être élu par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et cela pour plusieurs<br />

raisons. Tout d'abord, il s'agit d'une fonction importante ;<br />

je crois savoir que dans quelques cantons, c'est le peuple lui-même<br />

qui élit les officiers d'état civil. D'autre part, et M. le député<br />

Clavien l'a relevé, il y a également des raisons pratiques : les majorités<br />

changent au conseil communal et, si l'on adoptait la thèse<br />

de M. Dussex, avec les majorités on changerait l'officier d'état<br />

civil. On supprimerait ainsi la continuité qui est nécessaire à<br />

l'exercice de cette fonction. En outre, il n'est pas toujours facile<br />

pour le conseil communal de choisir un officier d'état civil. Bien<br />

des conseillers communaux ont été heureux à l'occasion, que ce<br />

soit le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> lui-même qui tranche le problème. Enfin,<br />

comment le député Dussex entrevoit-il la nomination de l'officier<br />

d'état civil dans un arrondissement comme Martigny où l'officier<br />

d'état civil exerce ses fonctions dans 5 communes ? Faudra-t-il<br />

réunir les cinq conseils communaux ? Ceci démontre que, à côté<br />

de l'argument principal qui relève de la fonction elle-même, il y<br />

a des arguments d'ordre pratique qui nous empêchent de nous<br />

rallier à la proposition faite par M. le député Dussex.<br />

Je ne veux pas me batailler sur les mots que l'on utilise dans<br />

un décret. Cependant l'expression suivante figurant à l'alinéa 2<br />

ne me paraît pas heureuse : « les nominations intervenues au cours<br />

d'une période législative ». Du moment que la nomination relève<br />

<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, il est sans doute préférable de parler de « période<br />

administrative ».<br />

Hr. Fux, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident und Herren Grossräte ! Ich stelle den Antrag,<br />

dass beigefügt werde « nach Anhören der Gemeinden ». Dieser<br />

Grundsatz soll im Gesetz verankert sein.<br />

M. Défago, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, permettez que je<br />

vienne émettre ici une observation qui est absolument personnelle,<br />

qui peut-être ne sera pas partagée par l'ensemble des députés. Je<br />

regrette de n'être pas tout à fait de l'opinion de M. le député Clavien,<br />

qui, lui, propose de ramener l'âge de 70 à 65 ans. J'aimerais,<br />

au contraire, émettre une autre idée et dire ceci : s'il y a cependant<br />

des personnes qui à 70 ans sont encore en bonne forme, il<br />

me semble qu'il ne serait pas juste de les enlever. Je ferai simplement<br />

une suggestion, c'est que pour les seconds" débats, on veuille<br />

bien prévoir une disposition qui permette de garder certains fonctionnaires<br />

fort méritants et non pas avoir l'air de les exclure totalement.<br />

Je sais qu'à l'<strong>Etat</strong> on en a évincé un certain nombre,<br />

141


dans certaines catégories, pour des raisons d'ordre administratif.<br />

Mais ici, dans le cas donné, j'ai l'impression qu'on devrait pouvoir<br />

admettre pour certains titulaires surtout dans les endroits où il<br />

y en a peu, qu'ils puissent continuer leurs fonctions au vu de leurs<br />

mérites. Telle est la suggestion que je me permets d'émettre ici à<br />

titre purement personnel.<br />

M. G. Perraudin, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs, je ne suis pas <strong>du</strong> même avis<br />

que M. le député Défago. Sans doute peut-on garder sa bonne<br />

forme passé 70 ans, mais celui qui voit l'image de certains préfets<br />

demeurés en fonction plus longtemps admettra qu'il est préférable<br />

de changer plus tôt.<br />

Une exception pourrait être prévue pour le cas où l'on ne<br />

trouverait pas dans la commune un officier d'état civil capable,<br />

en dessous de cet âge. Nous pouvons laisser la porte ouverte à<br />

l'exception en disant : « dans la règle la fonction prend fin à l'âge<br />

de 65 ans révolus. » Intro<strong>du</strong>isons ces mots « dans la règle » et<br />

nous laissons ainsi la possibilité de faire exception à la règle.<br />

Il est plus sage d'arrêter à 65 ans les fonctions d'officier d'état<br />

civil. C'est l'âge de la retraite et de l'assurance vieillesse. Il ne<br />

faut pas oublier qu'il y a dans les villages des jeunes qui attendent<br />

parfois avec beaucoup de patience que certains fonctionnaires<br />

âgés se retirent.<br />

M. le Dr Schnyder, <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je crois qu'il faut<br />

sérier les questions. D'abord la question des nominations. M. le<br />

député Dussex vous faites erreur quand vous dites qu'on va priver<br />

les communes <strong>du</strong> droit de choisir les officiers d'état civil. Les<br />

officiers d'état civil ont toujours été nommés par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

Jusqu'à 1931, les communes seules en assumaient tous les frais.<br />

A ce moment-là, un partage est intervenu et l'<strong>Etat</strong> a pris la moitié<br />

des frais de l'état civil à sa charge et a estimé que les communes,<br />

premières bénéficiaires de l'ordre dans leurs livres, pouvaient en<br />

payer la moitié. Je vous prie donc de ne pas priver le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> de ce droit qui n'est pas toujours un plaisir. Je pourrais<br />

vous citer des cas assez ennuyeux où j'aurais préféré n'avoir pas<br />

de compétence. Mais il faut savoir prendre ses responsabilités et<br />

nous les avons prises.<br />

En ce qui concerne l'âge, Messieurs, il y en a qui veulent que<br />

l'on fixe sa limite à 65 ans. Il fut un temps où l'on a forcé les<br />

employés d'<strong>Etat</strong> à prendre leur retraite à 60 ans. Pour ces derniers,<br />

la limite d'âge a été fixée à 65 ans mais les dignitaires,<br />

142


préfets, médecins de districts, etc. restaient souvent en fonctions<br />

jusqu'à passé 80 ans. Nous avons même des officiers d'état civil<br />

qui ont plus de 80 ans. Allez dire à l'un, vous personnellement :<br />

« Vous êtes encore assez vert pour rester officier d'état civil », à<br />

l'autre : « Cela suffit ! » C'est pourquoi le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a pris<br />

une décision générale de ne maintenir tous ces dignitaires en fonction<br />

que jusqu'à l'âge de 70 ans. Pour l'année 1954, on a prévu<br />

une période de transition : ceux qui ont été nommés peuvent rester<br />

en fonctions jusqu'au 31 décembre 1954. Pour l'avenir, la limite<br />

d'âge sera donc de 70 ans.<br />

Je vous prie de rester aux 70 ans. M. Guntern a fait une<br />

remarque, je crois, qu'on devrait avoir des gens dignes, comme<br />

officiers d'état civil. Un fonctionnaire de 80 ans pourrait très bien<br />

présider aux mariages. S'il n'y avait que les mariages, je serais<br />

entièrement d'accord avec vous, on pourrait même prendre le plus<br />

vieux <strong>du</strong> village. Pour ce qui concerne l'instance de nomination,<br />

il est à prendre en considération que le droit de l'état civil est<br />

tellement compliqué aujourd'hui que nous devons demander aux<br />

titulaires de suivre des cours, et avec la nouvelle loi fédérale sur<br />

le droit de cité, les questions sont devenues tellement complexes<br />

que ce n'est ni dans l'intérêt de la commune ni dans l'intérêt de<br />

l'<strong>Etat</strong>, ni dans l'intérêt des intéressés de changer trop souvent.<br />

Il est à relever que, par exemple, pour le teneur <strong>du</strong> registre d'impôts,<br />

trop souvent il est arrivé que lors d'une nouvelle majorité,<br />

pas même politique, mais de famille dans les communes, les titulaires<br />

aient changé, ce qui n'était pas dans l'intérêt de la commune,<br />

souvent c'était plutôt désastreux. Je vous prie d'accepter<br />

l'article tel qu'il est conçu.<br />

M. le député Varone.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je m'excuse de<br />

prendre la parole pour une affaire de ce genre, mais au sujet de<br />

l'âge je voudrais simplement rappeler que je suis l'auteur d'une<br />

motion qui a été déposée en mai dernier et par laquelle je demandais<br />

précisément que l'état fixe, dans un arrêté, à 70 ans la limite<br />

d'âge pour tous les employés dont la nomination dépend de l'<strong>Etat</strong><br />

ou <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>. Messieurs, un décret fixe l'âge à 65 ans pour<br />

les employés d'<strong>Etat</strong>. Il y en a un autre qui fixe, pour la magistrature<br />

judiciaire, la limite d'âge à 70 ans. Si cette motion devait être<br />

acceptée, nous ne pourrions pas demander une exception dès aujourd'hui<br />

déjà pour les officiers d'état civil. Je crois par conséquent<br />

qu'il est sage d'accepter la limite d'âge pour les officiers<br />

d'état civil également à 70 ans.<br />

143


M. Glassey, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, M. le Chef <strong>du</strong><br />

département nous a donné une explication tout à l'heure au sujet<br />

des nominations des officiers d'état civil. Il a très bien dit qu'il<br />

avait des difficultés pour ces nominations. Si je le comprends bien,<br />

il s'agit là d'une certaine pléthore de postulants et le choix se<br />

révèle difficile. Il est bien enten<strong>du</strong> que si nous laissons subsister<br />

l'âge de 70 ans révolus, certains suppléants seront toujours des<br />

sous-ordres de l'officier d'état civil et n'auront guère la possibilité<br />

de passer eux-mêmes premiers titulaires.<br />

J'estime donc qu'on devrait porter l'âge à 65 ans, <strong>du</strong> moment<br />

que nous avons dans toutes les communes en général des jeunes<br />

qui sont qualifiés pour occuper ce poste. Je soutiens donc la proposition<br />

de M. Clavien et je demande à ce qu'on fixe la limite<br />

d'âge à 65 ans révolus.<br />

M. Dussex, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, quand M. le<br />

député Clavien nous dit que la majorité change souvent dans les<br />

communes et que par conséquent le titulaire pourrait être changé,<br />

je pense que cela peut arriver. Mais si les conseils communaux<br />

avaient un peu de réflexion, cela n'arriverait certainement pas.<br />

Je crois que si le Chef <strong>du</strong> département, autorité de surveillance,<br />

usait de son pouvoir, s'en servait d'une manière sérieuse, cela<br />

n'arriverait pas. On n'a pas dans les communes un choix suffisant<br />

pour changer de titulaire chaque 4 ans. Mais il est évident que<br />

si le Chef <strong>du</strong> département prévoit un relâchement dans son droit<br />

de surveillance, les communes se permettront de semblables fantaisies.<br />

M. le député Travelletti a soulevé le problème des arrondissements.<br />

Mais puisqu'actuellement, comme il l'a relevé tout à l'heure,<br />

on arrive très bien à s'entendre dans les arrondissements, pour<br />

la nomination d'un officier d'état civil, il n'y a aucune raison<br />

motivant la destruction de cet accord dans l'avenir. Il est évident<br />

que la nomination d'un officier d'état civil par l'<strong>Etat</strong> ne va pas<br />

mettre la commune sous tutelle, mais si nous continuons à chaque<br />

instant à laisser partir par bribes les pouvoirs de cette autorité,<br />

il n'en restera plus rien.<br />

M. le Chef <strong>du</strong> département nous a dit que c'était en fait l'<strong>Etat</strong><br />

qui nommait actuellement les officiers d'état civil. C'est exact,<br />

mais c'est malgré tout la proposition de la commune qui est prise<br />

en considération. D'autre part, dernièrement, pour la commune<br />

de Sion, le Gouvernement, soit l'autorité de surveillance, a refusé<br />

144


de prendre position parce que précisément le conseil communal<br />

n'avait pas présenté «on candidat. Si c'était l'<strong>Etat</strong> qui nommait,<br />

il aurait très bien pu mettre ce poste au concours.<br />

Si la nomination de l'officier d'état civil était faite d'une<br />

façon correcte, par mise au concours avec des critères nettement<br />

détaillés, ]&. crois que nous pourrions laisser au conseil communal<br />

la compétence de désigner l'officier d'état civil, c'est pourquoi je<br />

maintiens ma proposition.<br />

M. G. Perraudin, député.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, deux mots encore au sujet<br />

de Fâge-limite.<br />

Contrairement à M. le député Varone, j'espère bien que sa<br />

motion sera refusée sur ce point. Dernièrement encore, la loi sur<br />

l'AVS a été modifiée en ce sens que l'on ne paie plus de cotisations<br />

à partir de 65 ans, même si l'on continue à avoir un revenu<br />

<strong>du</strong> fait de son travail. Si l'on généralisait le principe que prône<br />

M. le député Varone en maintenant les gens en activité jusqu'à<br />

70 ans, les bases financières de l'AVS ne seraient-elles pas mises<br />

en péril ? N'y aurait-il pas une moins-value considérable des cotisations<br />

AVS ?<br />

En proposant que l'âge-limite soit fixé à 65 ans, nous ne poussons<br />

pas le cri : « Place aux jeunes ! » puisque, comme on vient<br />

de le dire, les suppléants attendent si longtemps avant de devenir<br />

« principaux ». C'est presque déjà : « Place aux vieux ! » Le bon<br />

sens veut qu'à 65 ans on laisse à de plus jeunes l'occasion de<br />

tenir un rôle dans la société. Notre proposition de fixer en principe<br />

à 65 ans l'âge-limite et de laisser la porte ouverte à l'exception<br />

n'est-elle pas celle de la raison ?<br />

M. Meizoz, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je me permets<br />

de suggérer pour concilier les opinions divergentes qui se sont<br />

manifestées d'ajouter à l'alinéa 1, ceci : « L'officier d'état civil<br />

et son suppléant sont nommés par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pour une <strong>du</strong>rée<br />

de 4 ans, sur préavis de l'autorité municipale ». Je vous prie<br />

donc d'ajouter à l'alinéa 1 : « sur préavis de l'administration communale<br />

». Je pense que ma proposition pourrait être admise sans<br />

autre et la discussion se continuer sur les articles suivants.<br />

M. de Courten, président de la commission.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, la commission<br />

accepte de changer le mot « législatif » par le mot « administratif<br />

». Pour le surplus, elle s'en tient au texte. M. le député Carrupt<br />

145


nous a souligné l'importance de l'officier d'état civil. Actuellement<br />

l'officier d'état civil doit suivre des cours, faire un stage. La pratique<br />

nous a prouvé que dans certaines régions l'officier d'état<br />

civil était très souvent changé, non pas dans le désir que la fonction<br />

soit mieux remplie, mais pour d'autres motifs qui y sont absolument<br />

étrangers. Nous avons même eu une remarque dans un cas<br />

par l'inspecteur fédéral qui ne comprenait pas pourquoi un titulaire<br />

extrêmement capable avait été remplacé par un qui l'était<br />

moins. Alors que la pratique a démontré que, d'une façon générale,<br />

il n'y avait pas de heurts entre les communes et l'<strong>Etat</strong>, que<br />

les communes n'avaient pas été violentées, qu'au contraire bien<br />

souvent l'<strong>Etat</strong> avait résolu des difficultés locales dans le sens désiré<br />

par la commune. Vu aussi toute l'importance de cette charge,<br />

les dépenses qu'elle appela pour la formation d'un bon officier<br />

d'état civil, nous avons estimé qu'il fallait aussi lui assurer sa stabilité.<br />

En ce qui concerne l'âge de 70 ans, il faut reconnaître que,<br />

dans certains cas, un officier d'état civil qui a atteint les 65 ans<br />

remplit encore à satisfaction sa charge et nous serions dans l'embarras<br />

de trouver un suppléant aussi capable et même un suppléant<br />

qui s'intéresse à la fonction.<br />

M. le Dr Schynder, <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je m'excuse<br />

d'allonger encore ce débat, mais je veux encore répondre à l'intervention<br />

de M. le député Varone en lui faisant remarquer que le<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a pris une décision générale, limitant toutes les<br />

fonctions : officier d'état civil, teneur des registres d'impôts, chefs<br />

de section, préfets, médecins d'école, médecins de districts, à 70<br />

ans, pour couper court une bonne fois à toutes ces distinctions.<br />

En ce qui concerne la proposition de M. le député Fux et d'autres<br />

députés d'entendre ou de prendre l'avis de la commune, avant la<br />

nomination, cette disposition est contenue dans l'article 5, troisième<br />

alinéa. Nous sommes tout à fait d'accord, et nous nous garderons<br />

bien de nommer quelqu'un sans avoir demandé l'avis de<br />

la commune, tout en nous réservant la possibilité de ne pas suivre<br />

cet avis.<br />

Il est passé au vote :<br />

Par 44 voix contre 42, l'article 4 a été maintenu tel que proposé<br />

par la commission et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

Par 62 voix contre 20, la proposition de M. le député Dussex<br />

a été repoussée.<br />

146


M. de Courten, président de la commission.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je crois que la<br />

proposition de M. Meizoz ne modifie en rien l'esprit de l'ordonnance,<br />

cependant que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> nomme, une fois les communes<br />

enten<strong>du</strong>es, ou sur leur préavis, il y a une nuance sur laquelle<br />

je laisse le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> se prononcer.<br />

M. Vouiïloz, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je crois que le<br />

texte tel qu'il nous est soumis est meilleur que la proposition présentée<br />

par M. le député Meizoz. En effet l'article 4 dit que les<br />

officiers d'état civil sont nommés par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, l'article 5<br />

parle de la repourvue d'un poste. A l'article 4, il est dit que l'officier<br />

d'état civil est nommé tous les 4 ans pour chaque période<br />

administrative. Si l'on met dans cet article 4 la proposition qui<br />

nous est maintenant présentée, il faudrait que, chaque 4 ans. avant<br />

de procéder aux nominations, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> demande le préavis<br />

de la commune ou des communes intéressées. Je crois que ce<br />

serait là une complication. L'article 5 parle de la repourvue <strong>du</strong><br />

poste. Lorsque l'officier d'état civil a atteint la limite d'âge, ou<br />

lorsqu'il meurt, alors à la repourvue <strong>du</strong> poste, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

entend la commune. Je crois que c'est donc préférable d'en rester<br />

au texte tel que proposé à l'article 4 et à l'article 5 : « lors de la<br />

repourvue » prévoir que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> demande l'avis de la<br />

commune.<br />

M. le Président Revaz.<br />

Je crois que nous sommes tous d'accord quant au fond. Vu<br />

que nous discutons cet objet en premiers débats seulement, la<br />

proposition de M. le député Meizoz pourrait être retenue pour les<br />

seconds débats. Il s'agit simplement d'une question de procé<strong>du</strong>re.<br />

M. Meizoz, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, nous sommes<br />

d'accord quant au fond ; cependant, « sur préavis » n'exprime pas<br />

tout à fait la même chose qu'« enten<strong>du</strong> » ou « entendre » comme<br />

indiqué dans le texte initial. C'est la raison pour laquelle — même<br />

si je pouvais intervenir au second débat — il me semble préférable<br />

de liquider cette question aujourd'hui même. En insérant à<br />

l'art. 4 « sur préavis de l'autorité communale », le texte en serait<br />

beaucoup plus clair et empêcherait toute fausse interprétation.<br />

147


M. le Dr Schnyder, <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, demander le<br />

préavis à chaque renouvellement, c'est une complication pour<br />

nous qui n'apporte rien aux communes. Nous avons employé la<br />

formule : « Si vous ne répondez pas, on doit présumer que vous<br />

êtes d'accord », parce que rares sont les communes qui répondent.<br />

On attribuerait aux communes des droits qu'elles n'utilisent jamais.<br />

Il est clair qu'une commune peut toujours intervenir et nous<br />

rendre attentif à tel ou tel fait. Depuis deux ans nous surveillons<br />

ces fonctionnaires de près, je dis depuis deux ans parce qu'auparavant<br />

les officiers d'état civil relevaient <strong>du</strong> Département de l'intérieur.<br />

Demander tous les 4 ans des préavis qui habituellement ne<br />

sont pas fournis, c'est exiger des communes un travail inutile.<br />

D'une façon générale, les secrétaires communaux n'aiment pas<br />

écrire. Nous savons par expérience qu'ils ne sont pas pressés de<br />

répondre.<br />

M. Meizoz, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je ne veux pas<br />

allonger ce débat, cependant je veux simplement répondre à M. le<br />

Chef <strong>du</strong> département qu'il commet une petite erreur d'interprétation.<br />

Il y a un instant, il nous assurait que le fait de demander<br />

et de nommer chaque quatre ans l'officier d'état civil sur préavis<br />

de la commune serait cause de grandes difficultés, selon les modifications<br />

intervenues dans la composition de l'autorité municipale.<br />

Or cette conception ne répond pas à la nôtre. Un officier d'état<br />

civil assurant objectivement et correctement son service n'aurait<br />

rien à craindre d'un préavis communal. Pour notre part, nous<br />

entendons que l'autorité communale puisse préaviser en cas de<br />

nomination d'un nouveau titulaire. Je maintiens ma proposition<br />

et je pense que la solution la plus simple serait de passer au vote.<br />

M. le Président Revaz.<br />

La commission et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> maintiennent le texte tel<br />

que prévu au premier alinéa de l'article 4. Une adjonction « sur<br />

préavis de l'autorité communale » est proposée par M. le député<br />

Meizoz.<br />

Vote : par 51 voix contre 38 vous avez accepté l'adjonction<br />

« sur préavis de l'autorité communale ».<br />

L'article 4 est ainsi liquidé.<br />

Hr. Fux, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Die deutsche Uebersetzung<br />

stimmt nicht mit dem französischen Text überein ; denn<br />

148


Herr Meizoz schlägt vor « préavis de la commune », was nicht<br />

Vorschlag heissen will oder Proposition. Folglich handelt es sich<br />

nicht darum, dass die Gemeinde einen Vorschlag mache, sondern<br />

sie soll ein Gutachten oder ihre Vormeinung abgeben.<br />

Art. 5, — Lorsqu'un poste devient vacant, l'autorité de surveillance le met<br />

au concours public.<br />

Les postulants doivent faire des offres de service manuscrites.<br />

Avant de procéder à la nomination, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> entend l'autorité communale.<br />

Pas d'observation.<br />

Art. 5. — Die frei gewordene Stelle wird von der Aufsichtsbehörde ausgeschrieben.<br />

Die Bewerber haben ihre Anmel<strong>du</strong>ng. handschriftlich einzureichen.<br />

Der Staatsrat hört die Gemeindebehörde an bevor er zur Wahl schreitet.<br />

Hr. von Roten, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich glaube es wäre einfacher<br />

zu sagen, die freigewordene Stelle wird vom Staatsrat ausgeschrieben,<br />

dann wüsste man sofort um wen es sich handelt. Ich<br />

stelle den Antrag das Wort « Aufsichtsbehörde » <strong>du</strong>rch « Justizdepartement<br />

» zu ersetzen.<br />

M. de Courten, président de la commission.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, avant de remplacer<br />

« autorité de surveillance » par « Département de justice », je<br />

voudrais faire observer ceci. Auparavant c'était le Département<br />

de l'intérieur et non pas le Département de justice qui avait sous<br />

sa surveillance les officiers d'état civil. Or, les répartitions des<br />

charges sont d'ordre interne et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pourrait, pour<br />

des raisons d'opportunité, à un moment donné, dire que le service<br />

des officiers d'état civil relève de nouveau <strong>du</strong> Département de<br />

l'intérieur ou d'un autre. A ce moment-là, le gouvernement serait<br />

arrêté par le texte voté par le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> qui prévoit que<br />

l'autorité de surveillance est le Département de justice. C'est<br />

pourquoi je crois que le terme général, si M. le député Roten est<br />

d'accord, « autorité de surveillance » serait, dans le cas particulier,<br />

mieux indiqué. Pour le moment c'est le Département de justice<br />

qui exerce la surveillance de ces offices, plus tard cela peut<br />

être un autre département.<br />

M. le Président Revaz.<br />

La commission est d'accord de maintenir le texte « autorité de<br />

surveillance ».<br />

149


Art. 6. — L'officier de l'état civil nouvellement nommé doit faire un stage<br />

dans le bureau d'un autre arrondissement, si l'autorité de surveillance le juge<br />

nécessaire. Les frais de stage sont à la charge de l'<strong>Etat</strong>.<br />

L'officier de l'état civil est tenu d'initier son suppléant.<br />

Pas d'observation.<br />

Art. 6. — Wenn die Aufsichtsbehörde es als notwendig erachtet, so hat der<br />

neugewählte Zivilstandsbeamte zur Einführung während einer bestimmten Zeit<br />

auf einem anderen Zivilstandsamte zu arbeiten. Die Kosten dieses Praktikums<br />

sind zu Lasten des Staates.<br />

Der Zivilstandsbeamte hat seinen Stellvertreter in sein Amt einzuführen.<br />

Keine Bemerkung.<br />

Art. 7. — Dans la règle, l'autorité de surveillance organise chaque année un<br />

cours d'instruction pour les officiers de l'état civil.<br />

Pas d'observation.<br />

Art. 7. — Die Aufsichtsbehörde veranstaltet, in der Regel alljährlich, einen<br />

Instruktionskurs für die Zivilstandsbeamten.<br />

Keine Bemerkung.<br />

Hr. Borter, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich gratuliere dem<br />

Staatsrat und der Kommission, dass sie einen Instruktionskurs für<br />

unsere Zivilstandsbeamten vorgesehen haben. Ich möchte dann bei<br />

dieser Gelegenheit gerade die Anregung machen, dass man unsern<br />

Zivilstandsbeamten nahelegt, dass sie den Akt einer Eheschliessung<br />

etwas feierlicher und vornehmer gestalten, auch wie es vielleicht<br />

in andern Kantonen geschieht, denn ich begreife, dass wir<br />

in unserm Kanton auf die Eheschliessung <strong>du</strong>rch die Kirche mehr<br />

Wert legen und hören da die Instruktionen die notwendig sind.<br />

Es ist doch etwas « pitoyable », wenn man hie und da sieht, dass<br />

diese Eheschliessung, in einem etwas schäbigen, traurigen Raum,<br />

vorgenommen wird, wobei der Zivilstandbeamte wenn es gut geht<br />

noch in einer gewöhnlichen Werkstattbluse amtet. Ich finde, bei<br />

diesem Akt, wird den beiden Eheleuten auf den Weg mitgegeben,<br />

was für ihr späteres Leben von grosser Bedeutung ist. Und darum<br />

möchte ich doch bitten, dass man diesbezüglich diesem Akt auch<br />

mehr Augenmerk schenkt und die Zivilstandbeamten aufmerksam<br />

macht, dass es sich nicht bloss um einen Kaufvertrag, sondern,<br />

eben um das Schliessen eines Bundes für das Leben handelt.<br />

Hr. Guntern, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich weiss nicht recht<br />

wie der Art. 7 interpretiert wird. Man sieht vor, dass jährlich in<br />

der Regel ein Instruktionskurs stattfinden soll, für die Zivilstandsbeamten.<br />

Aber, ist das so gedacht, dass jährlich in der Regel sämt-<br />

150


liehe Zivilstandsbeamten einberufen werden zu einem Kurs. Mir<br />

scheint das würde viel zu weit führen und wäre sicherlich nicht<br />

notwendig. Dagegen ist die Frage offen, ist damit gemeint, es<br />

wären nur diejenigen einberufen die entweder ihrer Sache nicht<br />

gewachsen sind oder aber jene die neu als Zivilstandsbeamten<br />

gewählt werden. Aber allgemein jährlich einen Instruktionskurs<br />

einzuführen, da, meine Herren, denke ich, dass man dies nicht<br />

aufzwingen kann. Ich glaube nicht, dass dieser Artikel in dem<br />

Sinne interpretiert werden kann, sonst glaube ich, geht man zu<br />

weit. Oder aber wir haben da Zivilstandsbeamte, die tatsächlich<br />

nichts verstehen und nicht begreifen. Ich möchte anfragen, ob die<br />

Sache wirklich so gemeint ist, dass man jährlich jeden Zivilstandsbeamten<br />

zum Instruktionskurs einberufen will.<br />

Hr. Dr. Schnyder, Staatsrat.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordenete ! Hier sind zwei Bemerkungen<br />

anzubringen :<br />

Erstens heisst es « In der Regel », so dass wir nicht gezwungen<br />

sind, Instruktionskurse abzuhalten, wenn keine Notwendigkeit<br />

vorliegt.<br />

Zweitens wird zu unterscheiden sein die gewöhnliche Instruktion<br />

und der Fall einer Instruktion bei Aenderungen der Gesetzgebung<br />

und der Weisungen von Bern.<br />

Wir haben keinen Grund, die Zivilstandsbeamten zu nutzlosen<br />

Kursen einzuberufen.<br />

Hr. Guntern, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich stelle den Antrag<br />

das Wort « jährlich » <strong>du</strong>rch « periodisch » zu ersetzen.<br />

M. Défago, député.<br />

Messieurs, j'aimerais qu'on ajoutât également au texte qui<br />

vient d'être donné, qui est très juste, qui est très conforme, le<br />

libellé suivant : « ainsi que les suppléants ».<br />

M. Crettenand, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, j'approuve la<br />

proposition qui a été faite par M. Défago. Il me semble que la<br />

fonction de suppléant, qui doit justement remplacer le titulaire,<br />

est aussi importante. Et j'étais même tenté de proposer à l'article<br />

6 : « l'officier d'état civil et le suppléant nouvellement nommés<br />

doivent faire un stage dans le bureau d'un autre arrondissement<br />

», parce que le suppléant étant le remplaçant, il doit être<br />

traité de la même façon. Et pratiquement il arrive ceci, c'est que<br />

151


l'officier d'état civil, quelquefois, craint que son suppléant ne<br />

devienne trop spécialiste, et à ce moment-là il se refuse de lui<br />

donner les instructions voulues. Ainsi j'approuve la proposition<br />

de M. Défago qui est de faire bénéficier le suppléant des cours<br />

d'instruction prévus pour l'officier d'état civil.<br />

M. Jacques Zimmermann, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je pense que la<br />

proposition de M. Défago et de M. Crettenand est en réalité superflue,<br />

le deuxième alinéa de l'article 6 règle précisément la situation<br />

des suppléants. Il est évident que si l'officier d'état civil<br />

nouvellement nommé doit faire un stage dans un bureau de l'arrondissement<br />

voisin, c'est parce qu'il ne peut pas le faire chez<br />

lui où il n'y a pas de titulaire ; par contre le suppléant le fait<br />

précisément, ce stage d'initiation, auprès de l'officier d'état civil<br />

de son arrondissement. Et je crois que ce serait augmenter sans<br />

grand profit, soit les frais soit les dérangements que de soumettre<br />

le suppléant au cours d'instruction prévu par l'autorité de surveillance,<br />

puisque l'article 6 prévoit précisément au 2 e alinéa que<br />

l'officier d'état civil est là pour instruire son suppléant.<br />

M. de Courten, président de la commission.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, à la réflexion je<br />

crois que la proposition de M. le député Défago a toute sa valeur.<br />

Effectivement il ne faut pas oublier que le suppléant est un officier<br />

instrumentant et pour instrumenter il doit être aussi capable<br />

que son principal ; il doit recevoir la même formation, c'est-à-dire<br />

suivre les cours. Je suis d'accord avec la suggestion de M. le<br />

député Défago, bien que dans l'application j'ai l'impression que<br />

le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> aurait pris les mesures pour convoquer les uns<br />

et les autres.<br />

M. Morand, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, le terme « périodiquement<br />

» proposé par M. le député Guntern est un peu vague.<br />

Périodiquement, cela veut dire tous les dix ans, tous les vingt<br />

ans, une période cela n'a pas de limite. Je crois donc qu'il faudrait<br />

supprimer les mots « dans la règle » et dire : « l'autorité de<br />

surveillance organise un cours d'instruction pour les officiers<br />

d'état civil et leurs suppléants chaque fois que le besoin s'en fait<br />

sentir ». Quand ? Quand il y a de nouvelles nominations et quand<br />

il y a des changements dans la législation. L'autorité de surveillance<br />

décidera quand le besoin s'en fera sentir, mais « périodiquement<br />

» ne veut absolument rien dire.<br />

152


M. le Dr Schnyder, <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je veux répondre<br />

à M. le député Morand. Il est clair que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, même<br />

s'il est dit « périodiquement », n'organisera pas des cours de répétition<br />

si le besoin ne s'en fait pas sentir. Ces cours auront lieu<br />

si les circonstances l'exigent.<br />

En ce qui concerne les suppléants, je vous prierai provisoirement<br />

de laisser cette question de côté, elle pourra être reprise<br />

pour les seconds débats, parce qu'une disposition de ce genre<br />

occasionnerait des frais considérables. Prenez la commune de<br />

Bellwald, celle de Gluringen, d'Inden, qui sont de toutes petites<br />

communes, où les charges sont déjà très grandes, où le suppléant,<br />

en l'espace de 20 ans, ne fonctionna peut-être qu'une seule fois ;<br />

alors, instruire ce suppléant comme le principal, cela n'est certainement<br />

pas nécessaire. Habituellement, lorsque le principal est<br />

empêché, il instruit lui-même, dans le cas particulier, son suppléant.<br />

Si le principal est malade ou empêché pour une plus longue<br />

<strong>du</strong>rée, et si le suppléant doit fonctionner, c'est nous qui donnerons<br />

au suppléant les instructions nécessaires. Mais je vous prie<br />

pour les premiers débats-de faire abstraction des suppléants dans<br />

cet article, cela ne peut que nous créer des difficultés.<br />

M. le député Défago.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je suis d'accord<br />

de supprimer le mot « suppléant » à condition formelle que le<br />

texte soit revu pour les seconds débats.<br />

M. le Président Revaz.<br />

M. le député Défago a retiré sa proposition et il est enten<strong>du</strong><br />

que le texte sera repris aux seconds débats.<br />

Hr. P.-E. Burgener, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich unterstütze den Antrag<br />

von Herrn Abgeordneten Morand.<br />

Hr. L. Guntern, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich bin mit dem Antrag<br />

Morand einverstanden und ziehe den von mir gestellten Antrag<br />

zurück.<br />

L'article 7 est ainsi liquidé.<br />

Art. 8. — L'officier de l'état civil et le suppléant sont assermentés par le<br />

préfet <strong>du</strong> district ; celui-ci peut déléguer ce pouvoir au président ou au viceprésident<br />

de la commune de domicile de l'intéressé.<br />

Pas d'observation.<br />

153


Art. 8. — Der Zivilstandsbeamte und der Stellvertreter werden <strong>du</strong>rch den<br />

Regierungsstatthalter des Bezirkes beeidet, welcher diese Befugnis an den<br />

Gemeindepräsidenten oder Vizepräsidenten des Wohnortes des Beamten abtreten<br />

kann.<br />

Keine Bemerkung.<br />

M. Travelletti, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, il est prévu dans<br />

cet article que le préfet peut déléguer ses pouvoirs au président<br />

ou au vice-président. Ce texte ne peut être accepté dans la rédaction<br />

proposée. En effet, le préfet doit déléguer ses pouvoirs au<br />

président de la commune. Si, pour des circonstances quelconques,<br />

le président ne peut fonctionner, c'est automatiquement le viceprésident<br />

qui le remplace. Pourquoi mentionner dans un décret<br />

ce qui va de soi ? D'autre part, si le préfet désigne le vice-président<br />

pour assermenter l'officier d'état civil, alors que le président<br />

est dans la commune, il pourrait surgir un conflit de compétence.<br />

L'article 8 est accepté avec cette modification, admise par la<br />

commission et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

Art. 9. — Les attributions et les devoirs des officiers de l'état civil sont ceux<br />

déterminés par le code civil suisse, par la loi cantonale d'application de ce code<br />

et par la législation spéciale sur l'état civil.<br />

Ces fonctionnaires ont l'obligation de se conformer aux instructions des<br />

autorités fédérales et cantonales de surveillance.<br />

Pas d'observation.<br />

Art. 9. — Die Befugnisse und Pflichten der Zivilstandsbeamten sind im<br />

Schweiz. Zivilgesetzbuch, im Einführungsgesetz zum ZGB. und in der besonderen<br />

Gesetzgebung über das Zivilstandswesen umschrieben.<br />

Diese Beamten sind überdies verpflichtet, die Weisungen der Aufsichtsbehörden<br />

des Bundes und des Kantons zu befolgen.<br />

Keine Bemerkung.<br />

M. P. de Roten, député.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, je propose que<br />

l'on biffe purement et simplement cet article 9 qui est tout à fait<br />

superflu. Je fais une proposition formelle dans le sens d'une<br />

suppression.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Dr Schnyder.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, ces articles ont<br />

en vue plutôt la formation des fonctionnaires, leur rappelant ce<br />

à quoi ils doivent s'en tenir : il est donc en soi possible de biffer<br />

le premier alinéa tandis que le second me paraît indispensable.<br />

154


Il faut préciser que les officiers de l'état civil n'ont pas seulement<br />

à suivre la loi mais les autorités ont encore le droit de leur<br />

envoyer des circulaires. Il existe par exemple tout un livre de<br />

formules et il est nécessaire qu'on puisse, pour obtenir une certaine<br />

uniformité, donner des instructions.<br />

M. P. de Roten, député.<br />

Messieurs les députés, je suis d'accord qu'on biffe le premier<br />

alinéa et qu'on maintienne l'alinéa 3 pour faire plaisir à M. le<br />

<strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Dr Schnyder. (Rires.)<br />

Commission et <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> sont d'accord ; l'article 9 est<br />

ainsi adopté.<br />

Les débats sont interrompus pour passer à l'objet suivant à<br />

l'ordre <strong>du</strong> jour : interpellation de M. le député Gattlen sur les<br />

bâtiments scolaires.<br />

Hr. Gattlen, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident des Grossen Rates ! Herren Abgeordnete ! Herren<br />

Staatsräte ! In der Junisession 1953 habe ich mir erlaubt, eine<br />

Interpellation einzureichen mit folgendem Wortlaut : Die Unterzeichneten<br />

ersuchen den Grossen Rat, er möge prüfen, ob die<br />

zusätzliche Subvention für Schulhausbauten zu erhöhen sei und<br />

nach wohlwollender Prüfung einen Mehrbeitrag gewähren.<br />

Interpellanten : Herren Abgeordnete C. Gattlen und Mitunterzeichner.<br />

Meine sehr verehrten Herren ! Es kommt mir fast vor wie eine<br />

Ironie des Schicksals, dass ich als ausgedienter zwangsweise aus<br />

dem Schulamt ausgestossener Schulmeister hier die finanziellen<br />

Belange für den Schulhaus-Neubau zu vertreten. Allein, ich fühle<br />

mich hiezu verpflichtet und gezwungen <strong>du</strong>rch die Tatsache, dass<br />

meine und viele andere finanzschwache Tal- und Berggemeinden<br />

sich heute vor die unaufschiebbare Aufgabe gestellt sehen, an<br />

Stelle eines alten, morschen und windschiefen Schullokals ein den<br />

heutigen Anforderungen entsprechendes Schulhaus bauen zu müssen,<br />

ein Schulhaus bauen zu müssen in einer Zeit höchster Materialpreise<br />

und nie gekannter Arbeitslöhne.<br />

Mit der heute in Aussicht gestellten Unterstützung von kaum<br />

50 % des Voranschlages werden diese Gemeinden eine Schuldenlast<br />

übernehmen müssen, von der sie sich auf Jahrzehnte hinaus<br />

nicht mehr erholen werden.<br />

Wir z. B. mussten letztes Jahr den Steuerfuss von 8 auf 12 %0<br />

erhöhen ; in leicht absehbarer Zeit werden es 15 %0 und 16 %0 sein<br />

155


und wenn wir dann noch irgend ein soziales Werk <strong>du</strong>rchführen<br />

wollen, dann dürfen wir mit der Gemeinde Bellwald mit ihren<br />

2 Dutzend %0 brüderlich uns die Hand reichen. Der Kampf ums<br />

Dasein wird dann ein noch viel härterer sein.<br />

Meine Herren ! Die Bergbevölkerung ist ja naturbedingt schon<br />

das Aschenbrödel unseres Volkes : lange strenge Winter wechseln<br />

mit einer allzu kurzen Vegetationsperiode. Verderbenbringende<br />

Winde fegen über unsere Fluren, in den Monaten Juli und August<br />

sengende Sonne, wenig oder gar keine Niederschläge, anhaltende<br />

Trockenheit und dazu ungenügende Bewässerungsmöglichkeit.<br />

Wir bewohnen ein Gebiet mit meist flachgründigem, steinigem,<br />

magern Boden mit wenig Ertragsfähigkeit. Und wir ringen und<br />

zwingen und schmeicheln diesem magern Erdreich bescheidene<br />

Erträge ab — oder auch gar keine — Ziehen wir dann die Erntebilanz,<br />

so verbleibt uns über Berechnung der Arbeitslöhne und<br />

Düngung vielleicht etwas Weniges für den allseitigen Steuerbatzen.<br />

Trotz alldem harrt die alte Garde unserer Bevölkerung in zäher<br />

Verbissenheit und Schollentreue auf dem Erbe 'der Väter aus. Und<br />

wir arbeiten und schaffen, werken und schuften bis die tätige Hand<br />

bei harter Arbeit erlahmt und bis wir hinüber gerufen werden zur<br />

grossen Armee.<br />

Meine Herren ! Nicht so schollenverbunden und heimattreu<br />

denkt die heutige junge Generation ! Nur zu oft hören wir aus<br />

ihrem Munde das Klagelied : die Landwirtschaft rentiert sich nicht<br />

mehr ! Die Arbeit ist mir zu lange dauernd, zu mühsam, zu unrentabel.<br />

Junge Leute verlassen ihre Bergheimat ; sie machen sich in<br />

der Talsohle sesshaft oder tauchen unter im Getriebe der Grossstadt.<br />

Diese Entvölkerung unserer Berggebiete hat längst begonnen<br />

und sie wird katastrophale Ausmasse annehmen, wenn nicht '<strong>du</strong>rch<br />

besondere Hilfe das Los der Bergler erleichtert wird ! Ich bin der<br />

festen Ueberzeugung, dass Kanton und Bund einen Samariterdienst<br />

idealster Art leisten, wenn sie den finanzschwachen Gemeinden<br />

<strong>du</strong>rch grössere Hilfe es ermöglichen, ein menschenwürdiges Schulhaus<br />

zu bauen, in dem Lehrpersonal und Kinder sich nach langem<br />

beschwerlichem Schulweg geborgen fühlen, Mit mehr Freude und<br />

Begeisterung werden sie sich dem Unterricht widmen, so dass auch<br />

das Kind unserer 6-Monatschule etwas mehr Rüstzeug ins Leben<br />

mitbekommt.<br />

Weil wir mit der 6-Monatschule das Staatsbudget weniger belasten<br />

als Gemeinden mit 7-8 und 9-monatiger Schuldauer, so möchte<br />

ich die Herren Vertreter der Talsohle bitten, in grossherziger<br />

Weise die gebefreudige Hand zu öffnen für das Kind vom Berge.<br />

Meine Herren ! Was mich zu berechtigen scheint, eine grössere<br />

156


Unterstützung zu verlangen, das ist die erfreuliche Tatsache, dass<br />

heute grössere Beträge vom Bund an die Bergkantone für das<br />

Schulwesen verabfolgt werden.<br />

Ich möchte es an dieser Stelle nicht unterlassen, unseren Herren<br />

Vertretern im National- und Ständerate ein Kränzchen der<br />

Dankbarkeit zu winden dafür, dass sie sich energisch ins Zeug<br />

gelegt haben für die Verwirklichung der Idee, es sei den Gebirgskantonen<br />

der Beitrag für das Schulwesen nicht nach der Gesamtbevölkerung,<br />

sondern nach der Zahl der Schulkinder zu bemessen.<br />

Meine Herren, ich erlaube mir nun, meine Motion zu präzisieren<br />

<strong>du</strong>rch formellen Antrag folgendermassen :<br />

1. Die Bundesbeiträge für das Schulwesen sind vor allem für<br />

die Sanierung und den Neubau von Schulhäusern zu verwenden.<br />

2. Der Kanton erhöht seinen Beitrag so, dass finanzschwache<br />

Gemeinden mindestens 10 % mehr erhalten, als es heute<br />

vorgesehen ist.<br />

Wir werden so die Möglichkeit schaffen, dass alle Gemeinden<br />

dieses soziale Werk <strong>du</strong>rchzuführen vermögen, ohne finanziell daran<br />

zugrunde gehen zu müsse« ! Und nun meine Herren Grossräte von<br />

der Furka bis zum Leman und Herren Staatsräte von Brig bis<br />

St-Maurice, ich bitte Sie alle recht inständig, das heute « geflügelte<br />

Wort » : « Hilfe für die Bergbevölkerung » <strong>du</strong>rch eine praktische<br />

Tat im Sinne meiner Motion wahr zu machen zum Wohle<br />

und zur Freude unserer Bergbevölkerung und damit auch zum<br />

Segen für unser liebes Walliserland !<br />

(Applaus.)<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gross.<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les députés,<br />

M. le député Gattlen demande au Gouvernement de proposer<br />

au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> une augmentation de la subvention différentielle<br />

accordée aux communes pour la construction des bâtiments scolaires.<br />

L'interpellant a déclaré que la plupart des œuvres d'utilité<br />

publique bénéficiaient d'une contribution supérieure à celle qui<br />

était allouée pour les bâtiments scolaires, ceci grâce à l'addition<br />

des subventions fédérales et cantonales.<br />

Et M. Gattlen a ajouté que la subvention fédérale à l'école<br />

primaire venant d'être augmentée de façon sensible, il était indiqué<br />

d'utiliser ce montant pour les bâtiments scolaires.<br />

L'honorable interpellant demande deux choses : que le subside<br />

fédéral pour l'école primaire soit utilisé en premier lieu pour les<br />

157


âtiments scolaire«, que le taux de la subvention différentielle<br />

accordée aux constructions scolaires soit augmenté de 10 %.<br />

Messieurs les députés, pour éclairer le débat, je voudrais mentionner<br />

les bases légales qui permettent actuellement de subventionner<br />

les bâtiments scolaires. C'est d'abord l'article 69 de la loi<br />

de 1946 sur l'école primaire. Cet article dit ceci : « Il est en outre<br />

accordé aux communes dont la situation précaire et les ressources<br />

limitées rendraient trop lourde la charge des réalisations prévues<br />

à l'article 67, une subvention supplémentaire pouvant s'élever,<br />

suivant une échelle différentielle, jusqu'à 30 % de la dépense<br />

effectuée. Je précise que cette subvention supplémentaire vient<br />

s'ajouter à la subvention de base de 30 % qui est accordée à toutes<br />

les communes. En application de cet article 69, le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

a voté le 3 septembre 1951 un décret qui a fixé les normes<br />

suivant lesquelles ce subventionnement différentiel devrait être<br />

institué. Et enfin, le 19 août 1953, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a pris la décision<br />

mettant en vigueur le subventionnement différentiel.<br />

Voici quelques brèves indications sur cette décision.<br />

Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a tenu à appliquer la loi dans son esprit,<br />

c'est-à-dire que les communes les plus prétéritées reçoivent des<br />

subventions importantes, suffisantes, tandis que les communes<br />

dont la situation financière est bonne ne reçoivent pas de subvention<br />

différentielle. C'est ainsi que 27 communes ne recevront rien,<br />

37 communes recevront moins de 10 %, 70 communes qui se trouvent<br />

dans une situation financière moyenne toucheront de 10 à<br />

19 %, 32 communes qui se trouvent dans des situations plus difficiles<br />

toucheront de 20 à 29,8 % et enfin 4 communes : Bellwald,<br />

Martisberg, Bratsch et Binn, atteignent le maximum de 30 %.<br />

Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, étant donné que les bases à disposition<br />

n'étaient pas absolument sûres, a, en outre, arrêté que cette décision<br />

était prise à titre provisoire, qu'il serait procédé à une vérification<br />

complète des éléments de calcul et qu'ensuite seulement<br />

une décision définitive serait prise. Cette décision demandera <strong>du</strong><br />

temps, mais si des communes ne reçoivent pas, sur la base de la<br />

décision provisoire <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, la subvention à laquelle<br />

elles auraient droit, elles recevront à ce moment-là la différence<br />

dont elles auront été frustrées. Voilà, Messieurs, la situation.<br />

Avant de me déterminer sur le fond de l'interpellation, je<br />

voudrais encore donner quelques renseignements, à titre de comparaison.<br />

Est-il d'abord exact que la plupart des œuvres d'utilité publique<br />

touchent davantage que les constructions scolaires, en additionnant<br />

les subventions fédérales et cantonales ? C'est juste pour<br />

158


un certain nombre d'œuvres dépendant <strong>du</strong> Département des travaux<br />

publics. Par contre, j'ai dans mon dossier certaines indications<br />

concernant les subsides alloués par le Département de l'intérieur<br />

et je trouve que, pour les améliorations foncières par exemple,<br />

nous avons des subventions fédérales et cantonales qui, additionnées,<br />

font 40 à 45 %. Pour les eaux potables, en plaine, on<br />

ne touche rien ; à la montagne, on touche de 20 à 40 %. Voilà<br />

quelques exemples qui montrent que d'autres œuvres ne sont pas<br />

mieux traitées, malgré les subventions fédérales.<br />

Que se passe-t-il dans les autres cantons ? Je ne veux pas faire<br />

une statistique bien longue. Voyons la situation dans quelques<br />

cantons dont la situation correspond approximativement à la<br />

nôtre. Par exemple, dans le canton des Grisons, les constructions<br />

scolaires touchent un subside de 15 à 20 %. Le crédit annuel était<br />

jusqu'à maintenant de 20,000 francs, au budget ; il sera porté à<br />

100,000 francs. Nous sommes loin de l'effort que nous faisons<br />

chez nous.<br />

Dans le canton de Schwyz, le subside actuel est de 3 %, plus<br />

500 francs par bâtiment. Dans le canton de Lucerne, crai est beaucoup<br />

plus riche que le canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>, le subside est de 5 à<br />

20 % et, dans des cas exceptionnels, peut aller jusqu'à 30 %.<br />

Le canton de Berne, également plus riche que le <strong>Valais</strong>, verse<br />

des subsides ordinaires de 5 à 50 % et un subside différentiel de<br />

là 12 %. Ce canton a donc un maximum légèrement supérieur<br />

au nôtre mais part d'un minimum bien inférieur, puisqu'il est de<br />

5 %, contre 30 % chez nous.<br />

Et enfin, dans le canton de Fribourg, la subvention va de 10<br />

à 30 %.<br />

Messieurs, je ne crois pas que, dans la situation actuelle, nous<br />

puissions dire qu'une augmentation <strong>du</strong> subside soit justifiée.<br />

Je serais certes extrêmement heureux de pouvoir, au nom <strong>du</strong><br />

Gouvernement, prendre une autre position. Le Gouvernement<br />

n'ignore pas les difficultés que M. le député Gattlen vient de nous<br />

exposer avec beaucoup de feu, beaucoup de conviction, beaucoup<br />

de clarté, difficultés qui assaillent tout particulièrement nos<br />

régions de montagne. Ces difficultés sont de toute sorte. Il est<br />

absolument exact que certaines communes, nous le reconnaissons<br />

sans ambages, même avec une subvention maximum de 60 %,<br />

auront beaucoup de peine à créer des bâtiments scolaires convenables.<br />

Mais je ne crois pas que ce soit une raison suffisante<br />

pour modifier la loi. Je crois par contre que c'est une raison qui<br />

devra inciter le Gouvernement et le Parlement à étudier le plus<br />

rapidement possible le problème, déjà maintes fois évoqué, de la<br />

péréquation financière entre les communes.<br />

159


Je voudrais souligner que notre canton fait déjà un effort considérable.<br />

Au budget 1954, nous avons un crédit de 450,000 francs<br />

pour les subventions ordinaires aux bâtiments scolaires, et un<br />

crédit de 150,000 francs pour le subventionnement différentiel.<br />

Ce montant de 450,000 francs, sur la base de la situation actuelle,<br />

sera considérablement trop faible. J'avais demandé un montant<br />

bien supérieur, mais les nécessités <strong>du</strong> budget ont empêché le Gouvernement<br />

de donner suite à cette demande. Les demandes des<br />

communes pour de nouveaux bâtiments scolaires se multiplient.<br />

Ces constructions sont nécessaires, soit qu'on n'ait plus de place<br />

dans les bâtiments actuels, ensuite de l'augmentation <strong>du</strong> nombre<br />

des enfants, comme à Sion, par exemple, soit que les bâtiments<br />

actuels, indignes de notre canton, soient des taudis qui mettent<br />

en danger la santé de nos enfants. Nous serons obligés de faire<br />

face à ces demandes et les charges <strong>du</strong> canton, dans ce domaine,<br />

augmenteront encore considérablement ces prochaines années.<br />

Je crois donc qu'il serait difficile de faire plus. Le subside<br />

fédéral pour l'école primaire a augmenté d'environ 100,000 francs,<br />

c'est absolument exact. Il est actuellement de 328,800 francs. Messieurs,<br />

uniquement pour les bâtiments scolaires, nous avons déjà<br />

au budget 600,000 francs. Ce poste atteindra très rapidement le<br />

million. Le subside fédéral pour l'école primaire — et il n'est pas<br />

destiné uniquemnt aux bâtiments scolaires — sera donc englouti<br />

plusieurs fois par cette seule rubrique.<br />

Malgré mon désir d'aller le plus vite possible de l'avant et<br />

d'aller le plus loin qu'il est concevable d'aller, je suis donc bien<br />

obligé de constater que l'effort que nous faisons est déjà considérable.<br />

Et maintenant, autre chose. En droit, le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> ne<br />

serait pas compétent pour augmenter la subvention différentielle.<br />

Nous sommes ici en présence d'une loi. Cette loi devrait être<br />

modifiée et nous devrions aller de nouveau devant le peuple.<br />

Je ne pense pas que la situation, telle que je l'ai décrite, justifie<br />

de modifier la loi.<br />

Je conclus en priant la Haute Assemblée de faire confiance au<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pour appliquer la loi dans un esprit social, de façon<br />

à favoriser au maximum possible les communes dont la situation<br />

est précaire.<br />

Je tiens, en terminant, à remercier très sincèrement M. le<br />

député Gattlen d'avoir attiré l'attention de la Haute Assemblée<br />

sur le problème des bâtiments scolaires. Il est absolument certain<br />

que l'effort que nous avons à faire dans ce domaine est considérable.<br />

Je l'ai déjà dit, il y a des cas où la santé de nos enfants est<br />

en jeu. Il y a même des cas où leur sécurité est peut-être menacée.<br />

160


Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ira donc de l'avant puisque la loi lui en<br />

donne maintenant les moyens, et il le fera dans l'esprit le plus<br />

social possible.<br />

(Applaudissements.)<br />

Hr. C. Gattlen, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident und Herren Abgeordnete ! Ich danke dem Präsidenten<br />

des Grossen Rates, dass er mir erlaubt hat, in diesem<br />

ehrwürdigen Saale die finanzielle Notlage der Bergbevölkerung<br />

aufzudecken. Den Worten unseres Herrn Erziehungs-Chefs glaube<br />

ich entnehmen zu dürfen, dass für die armen Gemeinden, auch<br />

für unsere, das vom Gesetz vorgeschriebene Maximum von 60 %<br />

erreicht werden kann. Es wäre doch möglich, dass die Vertreter<br />

der andern Departemente auf das Geleise « Schulwesen » etwas<br />

abschieben könnten, dass für den Schulhausbau mehr geleistet<br />

werden dürfte.<br />

La parole est ensuite donnée à M. le député Louis Perraudin<br />

pour le développement de sa motion concernant la formation professionnelle.<br />

M. Louis Perraudin, député.<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>,<br />

Messieurs les députés,<br />

Dans une conférence à la Vallensis, constituant un peu son<br />

testament politique — qu'il a dû faire trop tôt — l'ancien conseiller<br />

d'<strong>Etat</strong> M. Oscar de Chastonay disait, en présence de l'animation<br />

de notre vie économique par les grands barrages : « Je vois<br />

grand pour le <strong>Valais</strong>. »<br />

Nous prenons déjà conscience, ne serait-ce que par les résultats<br />

fiscaux, que cet avenir <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> ne pourra être assuré sans notre<br />

effort et notre courage.<br />

Mais il est clair que ce nouvel aspect de notre vie économique<br />

amènera de nouvelles occasions de travail « permanentes ». Or,<br />

maintenant déjà, le <strong>Valais</strong> fournit insuffisamment aux usines existantes,<br />

à nos garages et ateliers, les cadres techniques. Comme<br />

autrefois nous avons importé comptables et directeurs de banques<br />

à Brigue, Sierre, Martigny et Sion, les entreprises valaisannes doivent<br />

s'adresser au dehors, au point de vue technique, pour leurs<br />

contremaîtres et chefs d'usines.<br />

Il importe que la jeunesse valaisanne ait l'occasion de se préparer<br />

d'urgence pour occuper notamment les postes que les usines<br />

161


électriques mettront à disposition. Le« pères de famille valaisans<br />

doivent savoir, serait-ce par quelque propagande, que, dans cette<br />

direction, leurs enfants, doués des qualités requises, ont un avenir<br />

assuré.<br />

Je n'ai pas demandé aux journalistes de faire à cette motion<br />

de la propagande parce qu'ils sont plutôt habitués à une mauvaise<br />

propagande.<br />

Mais je voudrais relever quand même qu'au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> de<br />

Zurich, une motion de ce genre a été développée et que le journal<br />

socialiste Volksrecht, en rendant compte, dans deux numéros,<br />

avait publié des articles moyens en disant : « Wie und wo sich zum<br />

Technik ausbilden ? » de façon précisément que les pères de famille<br />

et la jeunesse elle-même aient leur attention attirée sur ces nouvelles<br />

possibilités professionnelles et que les seules délibérations<br />

d'un parlement cantonal sur la question puissent déjà avoir une<br />

utilité dans le sens des propositions que nous nous sommes permis<br />

de soulever.<br />

Messieurs les députés, nous avons besoin déjà et nous aurons<br />

besoin plus encore :<br />

1. de mécaniciens-électriciens à la Lonza, à Chippis, à la Ciba,<br />

dans les usines de la Dixence, <strong>du</strong> Mauvoisin, de la Gougra et<br />

dans les autres ;<br />

2. (Téletriciens-installateurs et de lignards (car la grande ligne <strong>du</strong><br />

consortium transportant nos forces hors <strong>du</strong> canton — construite<br />

exclusivement par des Suisses-allemands — devra être entretenue<br />

; et chaque usine aura besoin d'un groupe de lignards pour<br />

l'entretien de ses lignes).<br />

Nous avons et nous aurons besoin :<br />

3. de constructeurs aux ateliers Giovanola et ailleurs ;<br />

4. de mécaniciens-automobiles. Car les automobilistes savent, pour<br />

les payer de leur poche, les insuffisances de nos garages. Nombre<br />

de nos garages actuellement, même l'AIAG, importent des<br />

mécaniciens-automobiles italiens ou allemands. On ne trouve<br />

que difficilement en <strong>Valais</strong> des mécaniciens-automobiles bien<br />

formés. Or l'augmentation <strong>du</strong> trafic automobile engage le gouvernement<br />

à dépenser pour les routes les millions que vous savez.<br />

Il faut que, sur ce point aussi, nous complétions notre équipement<br />

technique et artisanal.<br />

Ce tableau de nos nécessités et des possibilités d'avenir est<br />

sommaire et sans doute incomplet. Il suffira pour que nous comprenions<br />

tous la nécessité d'une action rapide, prochaine, pour la<br />

formation professionnelle dans ce sens de la jeunesse valaisanne.<br />

Quelle doit être cette action ?<br />

162


Nous avions- pensé à une école technique valaisanne, à une<br />

sorte de technicum. Nous reconnaissons d'emblée que c'était une<br />

erreur. Renseignements pris, le technicum de Genève exige par an<br />

plu« de 700,000 francs ; et Genève dépense par an plus de 2 millions<br />

de francs pour son école des arts et métiers, technicum compris.<br />

Le technicum de Fribourg coûte annuellement à l'<strong>Etat</strong>, sans<br />

parler des prestations de la ville, environ 300,000 francs.<br />

Au surplus, il faut relever que la Suisse allemande se tire<br />

d'affaire avec trois technicums (Winterthour," Berthoud et Bienne).<br />

C'est dire que la préparation technique peut être obtenue sans la<br />

réalisation d'un technicum en <strong>Valais</strong>, la Suisse romande étant au<br />

surplus plus complètement outillée en écoles de ce genre.<br />

Les chiffres indiqués sont tels que, sans parler de la difficulté<br />

de trouver des professeurs, nous devons nous abstenir. Nos trois<br />

collèges classiques sont, ma foi, là où ils sont et la capitale n'entendra<br />

pas se laisser déposséder de ce réservoir sinon d'humanistes,<br />

en tout cas de clercs et de juristes.<br />

Comme dit la chanson montagnarde,<br />

Po pecca nontre arzin,<br />

N'in preu de bravé zins,<br />

N'fn onze curiatzons<br />

Et n'in die prairatzons. 1 )<br />

Mais il nous faut, dans cette époque de progrès technique, des<br />

techniciens. Comment leur montrer la voie et leur permettre de<br />

s'y engager ?<br />

On peut penser à un atelier-école de la <strong>du</strong>rée d'un certain nombre<br />

de mois, jusqu'à une année. Durant ce temps, on verrait si le<br />

jeune homme est apte. Et les employeurs viendraient là se ravitailler<br />

en apprentis et en futurs professionnels. L'ouverture de cet<br />

atelier pourrait peut-être se faire en collaboration avec l'une de<br />

nos usines, Chippis par exemple.<br />

On doit penser aussi à des bourses et à des prêts d'honneur.<br />

Nous savons que le système peut présenter des dangers de favoritisme.<br />

Mais il est possible aussi — et nécessaire — de confier l'octroi<br />

de ces faveurs à un organisme dépolitisé, professionnel.<br />

Des contacts aussi de l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> et des responsables de<br />

notre formation professionnelle avec des technicums suisses, permettront<br />

peut-être de trouver des arrangements de nature à favoriser<br />

notre équipement technique artisanal en <strong>Valais</strong> de la branche.<br />

x ) Pour manger notre argent<br />

Assez de braves gens<br />

Nous avons onze notaires<br />

Nous avons dix curés.<br />

163


Car les <strong>Valais</strong>ans, à ce point de vue aussi, valent leurs confédérés.<br />

Il suffit qu'ils puissent se former. Et il faut ajouter qu'une<br />

certaine préparation à l'apprentissage est nécessaire dès l'école<br />

primaire.<br />

Messieurs les députés,<br />

« Pères conscrits », selon la formule <strong>du</strong> Sénat romain ! — car<br />

il nous faut parfois nous prendre au sérieux... — nous sommes<br />

tous chargés, que nous ayons ou non des fils, d'une certaine responsabilité<br />

paternelle envers la jeunesse valaisanne. Les grands<br />

barrages terminés, il faudra procurer <strong>du</strong> travail. Certains jeunes<br />

<strong>Valais</strong>ans auront — et nous les en féliciterons — le courage de se<br />

joindre à la cinquième Suisse, américaine ou africaine. Le proverbe<br />

allemand dit que ceux que Dieu veut favoriser, il les envoie<br />

dans le vaste monde.<br />

Mais la grande partie de notre jeunesse demeurera au pays. Et<br />

nous cherchons tous à équiper ce vieux pays, toujours moins vieux,<br />

par de nouvelles in<strong>du</strong>stries. La présence, ici ou même ailleurs, de<br />

<strong>Valais</strong>ans d'initiative dans la technique moderne est de nature —<br />

plus que tous les bureaux — à promouvoir chez nous le développement<br />

de la petite in<strong>du</strong>strie.<br />

C'est par nos efforts courageux et attentifs aux nécessités nouvelles<br />

que le <strong>Valais</strong> pourra être grand.<br />

C'est avec intérêt que nous entendrons, sur la question soulevée,<br />

les explications et les projets de M. le Chef de notre instruction<br />

publique.<br />

M. Gross, <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>.<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les députés,<br />

J'ai écouté avec intérêt le développement de la motion de<br />

M. le député Perraudin. M. Perraudin a, somme toute, fait, de<br />

façon succinte, le tour <strong>du</strong> problème qui nous préoccupe et je<br />

crois qu'il a eu raison de le faire. Sa motion est une manifestation<br />

de plus de l'intérêt croissant et de plus en plus généralisé<br />

que la formation professionnelle suscite dans notre canton. Cet<br />

intérêt nous réjouit beaucoup, car avec lui augmenteront certainement<br />

nos possibilités de réalisation. Il s'est déjà manifesté à<br />

maintes reprises dans cette enceinte et au dehors, et la motion<br />

déposée par M. Perraudin en est la dernière manifestation. Il y a<br />

quelques années, en 1949 sauf erreur, un député de Sion, M. Berclaz,<br />

avait déjà déposé un postulat demandant la création d'une<br />

école des arts et métiers. Dernièrement, le 8 novembre 1953, une<br />

organisation syndicale importante <strong>du</strong> canton a adressé au <strong>Conseil</strong><br />

164


d'<strong>Etat</strong> un mémoire demandant également la création d'une école<br />

des arts et métiers. Un de ces jours derniers, ici à Sion, une<br />

importante conférence qui réunissait les délégués de la plus<br />

grande partie des communes <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> romand, a enten<strong>du</strong> une<br />

conférence intéressante. Au cours de la discussion qui a suivi<br />

cette conférence, on a souligné la nécessité d'améliorer la formation<br />

des cadres techniques dans le canton et d'en augmenter le<br />

nombre. Cet intérêt que l'on porte à la formation professionnelle<br />

m'autorise aujourd'hui à être un peu long, afin de pouvoir étudier<br />

l'ensemble <strong>du</strong> problème, préciser la situation actuelle, voir<br />

quelles sont les possibilités et enfin esquisser le programme que<br />

j'envisage de réaliser, Messieurs, avec votre appui.<br />

II est peut-être bon de préciser d'abord quel est le but de la<br />

formation professionnelle. Ce but, pour dire les choses simplement,<br />

est de deux ordres : il s'agit en premier lieu d'augmenter<br />

le nombre des apprentis, d'augmenter le nombre de nos jeunes<br />

gens qui auront une formation qualifiée, qui ne seront plus des<br />

manœuvres sans emploi assuré ni capacité précise et souvent sans<br />

joie de vivre, mais qui seront des ouvriers ayant de la joie à leur<br />

travail. En second lieu,, car le nombre est loin d'être suffisant<br />

en soi, il s'agit d'améliorer la qualité de cette main-d'œuvre. Nous<br />

avons à nous occuper d'une part de la formation des ouvriers<br />

qualifiés, et d'autre part de la formation des cadres. Et lorsque<br />

je parle des cadres, l'on peut envisager l'ensemble des situations<br />

des professions techniques, d'une part les cadres inférieurs, c'està-dire<br />

ls contremaîtres, et d'autre part les cadres supérieurs, c'està-dire<br />

les techniciens et même les ingénieurs.<br />

Concernant les ouvriers qualifiés, je voudrais d'abord, en quelques<br />

mots, vous exposer la situation actuelle. Nos apprentis font<br />

leur apprentissage chez des patrons, dans la pratique réelle <strong>du</strong><br />

métier, et en même temps ils fréquentent, un jour par semaine,<br />

pendant sept mois, l'école professionnelle qui leur donne les connaissances<br />

techniques théoriques et des leçons sur la pratique des<br />

affaires : correspondance, calcul, comptabilité. Mon prédécesseur<br />

a ren<strong>du</strong> ce mode de formation beaucoup plus efficace par toute<br />

une série d'innovations judicieuses. D'abord sélection par des<br />

cours spéciaux qui offrent le maximum de sécurité en orientation<br />

professionnelle, contribuent à propager l'idée de l'apprentissage<br />

et à faire connaître les métiers dans les milieux qui jusqu'ici les<br />

ignoraient. Ensuite, encouragement des parents par des bourses<br />

aux familles gênées. Encouragement des patrons par des conditions<br />

équitables, par la compréhension de leurs difficultés et la<br />

reconnaissance pour le service qu'ils rendent au pays. Surveillance<br />

et direction meilleures de l'apprentissage pratique. Il ne faut pas<br />

165


abandonner l'apprenti à son patron sans exercer une surveillance<br />

suffisante. Réforme complète de l'enseignement professionnel par<br />

le groupement des apprentis en des centres d'enseignement par<br />

métier et par année d'apprentissage, avec enseignement donné<br />

par un praticien <strong>du</strong> métier. Mise au point des examens de fin<br />

d'apprentissage, expérience très intéressante et concluante avec<br />

des ateliers-écoles, préparation aux examens de maîtrise fédérale.<br />

Les résultats de tous ces moyens mis en action par mon prédécesseur<br />

et par le Service de la formation professionnelle, ont été,<br />

quant au nombre, l'augmentation de 460 apprentis en 1936 à 1810<br />

en 1952. Et pour la qualité, la note moyenne de nos apprentis a<br />

passé de 2,5 à 1,8, ce qui constitue également une amélioration<br />

sensible.<br />

Je n'ai nullement la prétention d'affirmer que tout est pour<br />

le mieux dans le meilleur des mondes, loin de là. Il existe encore<br />

des lacunes. Il y a par exemple la difficulté de placement, qui<br />

<strong>du</strong> reste nous a déjà été signalée à diverses reprises. Cette difficulté<br />

de placement est la conséquence évidente de l'augmentation<br />

en flèche <strong>du</strong> nombre des apprentis. Mais il n'en reste pas moins,<br />

qu'il y aura lieu d'y remédier. Une autre lacune, et sur laquelle<br />

je reviendrai, est que la formation générale de base de nos jeunes<br />

gens n'est pas suffisante. Je m'empresse d'ajouter que cette situation<br />

n'est pas <strong>du</strong> tout spéciale au <strong>Valais</strong>. Elle est générale en<br />

Suisse et dans le monde. Mais ce n'est naturellement pas une raison<br />

pour l'accepter chez nous, car elle constitue un handicap pour<br />

nos ouvriers et spécialement pour ceux qui voudraient avancer,<br />

devenir contremaîtres. La formation technique de nos apprentis<br />

est bien meilleure, mais il nous manque encore trop de ces éléments<br />

excellents, qu'il serait possible de voir avancer, pour former<br />

nos cadres techniques inférieurs ou supérieurs. Voilà la situation<br />

que j'ai voulu exposer sans fard, avec ses ombres et ses<br />

lumières.<br />

Je voudrais maintenant aborder brièvement la question de<br />

Yécole des métiers. Je précise, école des métiers destinée à former<br />

des ouvriers qualifiés. Je reviendrai plus tard sur l'idée d'un technicum<br />

destiné à former les cadres supérieurs, que le motionnaire<br />

a <strong>du</strong> reste abondonnée. L'opinion qu'il est nécessaire de créer<br />

chez nous une école des métiers est encore répan<strong>du</strong>e dans de<br />

nombreux milieux, qui s'intéressent de façon active et intelligente<br />

à la formation professionnelle, mais qui ne se sont pas encore<br />

clairement ren<strong>du</strong> compte des motifs pour lesquels une école des<br />

métiers est absolument inutile et inopportune en <strong>Valais</strong>. Afin que<br />

l'on sache exactement de quoi il s'agit, je voudrais d'abord préciser<br />

ce qu'est une école des métiers. Une école des métiers, c'est<br />

166


une institution qui remplace à la fois le patron d'apprentissage<br />

et l'école professionnelle. L'école des métiers est munie d'ateliers<br />

où l'apprenti fait son apprentissage pratique, en même temps qu'il<br />

suit des leçons de dessin, de technologie et d'instruction générale.<br />

Théorie et pratique, l'apprenti reçoit tout à l'école. L'école des<br />

métiers de Lausanne, par exemple, est équipée pour les professions<br />

suivantes : mécaniciens-électriciens, mécaniciens sur automobiles,<br />

menuisiers-ébénistes et radio-électriciens, c'est-à-dire pour<br />

quatre professions. Messieurs, nous nous occupons en <strong>Valais</strong> d'environ<br />

60 professions. L'effectif total des élèves de l'école des<br />

métiers de Lausanne est de 158 apprentis pour 1952. Je rappelle<br />

que nous en avons plus de 1800 en <strong>Valais</strong>. Le programme d'apprentissage<br />

est le même que celui de l'apprenti formé chez un<br />

patron, la <strong>du</strong>rée de l'apprentissage aussi. Au terme de sa formation,<br />

l'élève de l'école des métiers subit le même examen de fin<br />

d'apprentissage que l'apprenti ordinaire et obtient le même certificat<br />

fédéral de capacité. Voilà ce qu'est une école des métiers.<br />

Faisons, si vous le voulez bien, une brève comparaison entre les<br />

avantages et les inconvénients que l'école des métiers présente,<br />

par rapport à la formation chez le patron, qui est seule connue<br />

chez nous, et qui <strong>du</strong> reste, dans l'ensemble de la Suisse, forme le<br />

95 % des apprentis.<br />

L'apprenti qui est formé chez un patron bénéficie de divers<br />

avantages. On constate d'abord que son temps de travail est plus<br />

rapide que celui de l'élève de l'école des métiers et l'on doit penser<br />

que cela est dû au fait que, chez le patron, il s'agit malgré<br />

tout de pro<strong>du</strong>ire, que l'affaire tourne, qu'il y ait donc un certain<br />

rendement. L'apprenti ne peut pas consacrer une demi-journée à<br />

un travail qui devrait se faire en une demi-heure. Par contre, dans<br />

l'école des métiers, comme c'est l'<strong>Etat</strong> qui paie, rien ne presse.<br />

L'intérêt, dans l'école des métiers, est moins vif que chez le<br />

patron, parce que chez le patron, l'apprenti a un travail pratique,<br />

il sait à quoi servira le travail qu'il fait, que ce travail sera placé<br />

dans telle maison, chez telle personne qui sera contente ou qui<br />

sera mécontente. Par contre, dans l'école des métiers, on fait <strong>du</strong><br />

travail qui est uniquement un travail d'exercice. Chez le patron,<br />

l'apprenti a facilement plus d'initiative, plus de savoir-faire, parce<br />

qu'il est plongé dans la réalité concrète d'un métier avec toutes<br />

les difficultés que cela comporte. Par contre, à l'école des métiers,<br />

on fait des exercices conventionnels à l'abri de tous les aléas, de<br />

tous les risques. Voilà toute une série de raisons qui donnent<br />

l'avantage à la formation chez le patron sur la formation dans<br />

une école des métiers.<br />

167


Par contre, naturellement, la formation dans l'école des<br />

métiers présente aussi un certain nombre d'avantages. Il est naturel<br />

que la formation théorique, dans une telle école, soit plus<br />

exacte, plus sûre, plus poussée. Et alors, si le jeune homme a le<br />

caractère voulu, il pourra peut-être, dans certains cas, avancer<br />

plus facilement jusqu'à l'échelon de contremaître. En résumé, si<br />

l'on compare les deux formations, disons qu'elles ont chacune<br />

leurs avantages et leurs inconvénients, mais qu'il n'est en tous<br />

cas pas possible d'affirmer que la formation dans une école des<br />

métiers soit supérieure à la formation chez un patron.<br />

Examinons maintenant un autre aspect <strong>du</strong> problème : la question<br />

des frais. Et ici je voudrais vous donner un exemple tout à<br />

fait concret. Je serais heureux que vous reteniez au moins l'essentiel<br />

de ces chiffres, qui vous montreront l'impossibilité de créer<br />

chez nous une école des métiers. Reprenons l'exemple de l'école<br />

de Lausanne. En 1952, la situation à l'école des métiers de Lausanne<br />

était la suivante : Nombre d'élèves : 158. Dépenses nettes :<br />

pour l'<strong>Etat</strong> Fr. 127,226.— ; pour la Confédération : Fr. 62,039.— ;<br />

pour la ville de Lausanne : Fr. 223,741.— ; total des dépenses en<br />

1952 pour cette école de 158 élèves : Fr. 413,006.—. A ce chiffre,<br />

il y a lieu d'ajouter, pour le calcul qui intéresse le <strong>Valais</strong>, car<br />

nous devrions construire et équiper une école des métiers, l'intérêt<br />

des capitaux, 3 % d'environ 2 millions et demi, Fr. 75,000.— ;<br />

intérêt pour environ Fr. 1,200,000.— de machines : Fr. 36,000.— ;<br />

entretien et vétusté 1 % sur les bâtiments : Fr. 25,000.— ; 3 % sur<br />

les machines : Fr. 36,000.—. Total de ces charges supplémentaires<br />

: Fr. 172,000.—. Nous arriverions ainsi à une dépense annuelle<br />

totale de Fr. 585,000.—, c'est-à-dire de Fr. 3650.— par apprenti<br />

pour la collectivité. Comparativement à ce chiffre de Fr. 3650.—,<br />

la formation de l'apprenti chez le patron a coûté en 1952, dans<br />

le canton de Vaud, Fr. 152.— par apprenti, et dans le canton <strong>du</strong><br />

<strong>Valais</strong> Fr. 130.— par apprenti. Donc, uniquement pour la collectivité,<br />

pour les pouvoirs publics, 130 francs contre 3600 francs<br />

que cela nous coûterait avec l'école des métiers.<br />

Mais il y a encore autre chose. Pour l'apprenti lui-même,<br />

•l'école des métiers coûte beaucoup plus cher, car à l'école des<br />

métiers, il ne reçoit rien et il doit payer un écolage, pour 3 % ans,<br />

d'environ Fr. 250.—. Par contre, chez le patron, il touche un<br />

modeste salaire qui l'un dans l'autre peut être évalué pour 3% ans<br />

à Fr. 2750.—. Cela nous donne une différence de trois mille francs<br />

de plus à la charge de l'apprenti pour la formation acquise dans<br />

une école des métiers. C'est dire que cette formation sera une<br />

formation réservée aux familles aisées, et que les classes modestes<br />

en seront exclues. En résumé, la formation à l'école des métiers<br />

168


coûte à la communauté 24 fois plus cher que chez un patron<br />

d'apprentissage, et à l'apprenti Fr. 3000.— de plus. Je précise<br />

qu'en Suisse, 48,688 apprentis sont formés actuellement chez des<br />

patrons, contre 2463 seulement, c'est-à-dire le 5 %, dans une école<br />

des métiers. Je conclus donc que nous n'avons pas d'intérêt à une<br />

école des métiers, que ce soit pour le nombre, que ce soit pour<br />

la qualité des apprentis à former. Ce ne serait pas un remède non<br />

plus à cette lacune de base qu'est la formation générale, car, une<br />

fois en apprentissage, l'apprenti a autre chose à faire, il doit<br />

apprendre son métier. Et enfin, les frais exorbitants et hors de<br />

proportion avec l'intérêt que représente une telle école, nous<br />

empêchent de songer à une telle solution.<br />

Ceci ne veut pas dire que nous devions en rester là et continuer<br />

sans aucune modification ce que nous avons fait jusqu'ici.<br />

Nous voulons, comme je l'ai déjà dit, augmenter le nombre des<br />

apprentis, et améliorer leur qualité. Que pourrions-nous faire<br />

pour augmenter le nombre des apprentis ? J'y ai déjà songé, et<br />

pense, Messieurs, aux possibilités suivantes. Il existe des patrons<br />

qui ne collaborent pas à la formation des jeunes pour des raisons<br />

diverses, ancienne expérience malheureuse, prévention ou indifférence,<br />

etc. Par des contacts personnels avec ces patrons, on<br />

peut espérer obtenir de la plupart d'entre eux leur adhésion à<br />

notre cause. D'où débouché nouveau pour des apprentis. Ensuite,<br />

chez de nombreux patrons qui s'intéressent déjà à la formation<br />

professionnelle, une augmentation de l'effectif normal d'apprentis<br />

qu'ils engagent sera ren<strong>du</strong>e possible par l'intervention des ateliersécoles<br />

qui combleront des lacunes inévitables. D'où encore ici des<br />

débouchés nouveaux. Et troisièmement, nous pourrons intensifier<br />

no« recherches de débouchés hors <strong>du</strong> canton où nous avons déjà<br />

abouti à des résultats intéressants. Par ces trois moyens conjugués<br />

nous pourrons augmenter encore d'une façon très appréciable le<br />

nombre des apprentis et partant de nos futurs ouvriers qualifiés.<br />

Pour l'amélioration de la qualité, la question de la culture<br />

générale n'est certes pas une question secondaire, et ce n'est non<br />

plus pas, hélas, une question qui pourra trouver sa solution très<br />

rapidement. Elle soulève en effet toute une série de problèmes<br />

importants qui se posent et qui sont déjà étudiés par mon département.<br />

Elle pose la question des programmes, la question <strong>du</strong> personnel<br />

enseignant, <strong>du</strong> choix de ce personnel, de sa formation, elle<br />

pose la question de la <strong>du</strong>rée de la scolarité. Messieurs, on pense<br />

encore, dans certaines régions de notre pays, que l'on peut donner<br />

en six mois ce qu'ailleurs on donne en neuf mois. Je ne crois<br />

pas que ce soit exact. Je crois que l'on fait des comparaisons fausses.<br />

On compare la crème, la fleur des écoles de six mois, le 2,<br />

169


V<br />

3, 4 % de ces écoles qui est envoyé dans les écoles secondaires,<br />

on les compare avec le 40, 50, 60 % des élèves des centres principaux,<br />

où alors il n'y a plus seulement la crème, il y a encore<br />

les élèves moyens et même des élèves médiocres. Quoi d'extraordinaire,<br />

Messieurs, que des élèves venant de la montagne après<br />

avoir suivi six mois de cours, mais qui sont les deux ou trois<br />

jeunes gens les plus qualifiés, les plus énergiques de la commune,<br />

quoi d'étonnant que ces jeunes gens atteignent bien vite et dépassent<br />

le niveau de jeunes gens qui ont peut-être suivi neuf mois<br />

d'école, mais qui, soit au point de vue de leurs capacités, soit au<br />

point de vue de leur énergie, sont dans la moyenne, quand ce<br />

n'est pas même dans la médiocrité ? Messieurs, ces arguments ne<br />

valent rien et je me permets de lancer pour la première fois ici<br />

devant cette Haute Assemblée, l'idée que, dans l'intérêt précisément<br />

de la cause de notre jeunesse qui nous est chère, il sera<br />

bien nécessaire, petit à petit, d'en venir à une prolongation de<br />

notre scolarité. Nous sommes de longtemps le dernier canton<br />

dans ce domaine. Nous voulons, je pense, comme nous le faisons<br />

dans tant d'autres domaines, aller aussi ici de l'avant. (Applaudissements.)<br />

Nous avons encore d'autres possibilités. Nous avons les écoles<br />

moyennes que la loi de 1946 a instituées. Ici, le Haut-<strong>Valais</strong> donne<br />

l'exemple. Le Haut-<strong>Valais</strong> sera bientôt doté de façon complète de<br />

ces écoles moyennes qui offrent de nombreux avantages : scolarité<br />

jusqu'à 16 ans, programmes adaptés, formation spéciale des<br />

maîtres, etc. Les jeunes gens en sortent avec un bagage plus complet,<br />

soit pour entrer en apprentissage, soit pour entrer dans le«<br />

écoles secondaires. Je crois que le développement de ces écoles<br />

moyennes sera aussi un des moyens pour améliorer la culture<br />

générale qui est nécessaire, si nous voulons finalement améliorer<br />

la qualité de nos ouvriers qualifiés et avoir des bases de recrutement<br />

suffisantes pour nos cadres.<br />

J'en viens, Messieurs, à la question des ateliers-écoles. Ces<br />

ateliers-écoles ont été une innovation très heureuse de mon prédécesseur.<br />

Ils ne remplacent nas le patron, mais servent à contrôler,<br />

à corriger et surtout à compléter ce qui se fait chez le patron.<br />

Un patron ne pourra en effet que rarement faire exécuter par<br />

son apprenti tous les divers travaux qui se présentent dans une<br />

profession. Il est donc nécessaire de pouvoir compléter la formation<br />

chez le patron par une organisation générale où l'apprenti,<br />

sous la con<strong>du</strong>ite de praticiens et de techniciens de valeur, viendra<br />

approfondir ses connaissances, les rendre plus solides et plus précises.<br />

Et j'ai bien l'intention de continuer dans cette voie. Les<br />

expériences qui ont été faites jusqu'à maintenant avec les ateliers-<br />

170


écoles se sont révélées tout à fait concluantes. Je crois que le<br />

moment est venu d'appliquer ce moyen supérieur


améliorer l'é<strong>du</strong>cation, la formation générale de nos jeunes. Mais<br />

des solutions positives et immédiates sont possibles. Il y aura lieu<br />

de reconnaître les besoins, d'établir dans quels domaines ils sont<br />

les plus urgents. On peut prévoir que ce sera dans les grands travaux<br />

publics, -le bâtiment, la mécanique et l'électricité. Si vous le<br />

permettez, je citerai, à titre d'exemple, un cours qui est déjà en<br />

marche, dont le but est de préparer à la maîtrise fédérale de<br />

comptable. C'est une réalisation qui nous promet le plus magnifique<br />

des succès. La propagande faite en faveur <strong>du</strong> cours a amené<br />

plus de 40 candidats, parmi lesquels, après sélection, 23 ont été<br />

admis au cours. Un programme de préparation complète et approfondie<br />

à la maîtrise de comptable fut élaboré par des experts en<br />

la matière, et nous fîmes appel à des professeurs de premier<br />

ordre. Les leçons se donnent une fois par semaine, le soir, entre<br />

19 et 22 heures, 30 semaines par année, <strong>du</strong>rant 3 ans. Nous avons<br />

demandé des professeurs qu'ils s'engagent à suivre indivi<strong>du</strong>ellement<br />

l'instruction de chaque participant et garantissent sa bonne<br />

préparation. Nous avons demandé des élèves qu'ils ne manquent<br />

aucune leçon, sauf raison majeure, et ne négligent aucun devoir à<br />

domicile, à peine d'exclusion pure et simple. Ces conditions, pour<br />

draconiennes qu'elles paraissent, ont été accueillies avec une vive<br />

satisfaction tant par les professeurs que par les participants, car<br />

elles sont la garantie certaine <strong>du</strong> succès. Du début de février 1953<br />

à ce jour, aucune défection ne s'est pro<strong>du</strong>ite. Ainsi, dans cette<br />

profession, où depuis vingt ans, deux seuls candidats de notre<br />

canton ont pu accéder à la maîtrise fédérale, nous aurons l'avantage,<br />

dans trois ans, de présenter aux examens supérieurs de nombreux<br />

<strong>Valais</strong>ans, très bien préparés, qui affronteront avec succès<br />

leurs difficiles épreuves, et se montreront effectivement aptes à<br />

remplir des fonctions supérieures.<br />

Sans doute, dans les domaines auxquels j'ai fait allusion tout<br />

à l'heure : travaux publics, bâtiment, mécanique, électricité, nous<br />

nous heurterons à des difficultés beaucoup plus sérieuses. Je ne<br />

me fais pas d'illusions à ce sujet, mais je ferai simplement tout<br />

mon possible. Pour chaque branche d'activité où les besoins s'avèrent<br />

pressants, j'envisage d'ores et déjà de prendre les mesures<br />

suivantes :<br />

1. Propagande appropriée pour recruter les candidats et sélection<br />

sur la base de la préparation et de l'activité antérieure.<br />

2. Elaboration, avec le concours de personnes expérimentées,<br />

d'un programme conforme aux besoins.<br />

3. Recherche de maîtres capables.<br />

4. Réalisation <strong>du</strong> minimum nécessaire de moyens matériels et<br />

techniques.<br />

172


Nous avons déjà quelques perspectives réjouissantes. Pour les<br />

travaux publics et le bâtiment, un projet est à l'étude avec la<br />

commission paritaire intéressée, qui dispose pour la formation<br />

professionnelle d'un fonds qui va en augmentant et qui est constitué<br />

par les finances réglementaires <strong>du</strong> registre professionnel.<br />

Pour la mécanique et l'électricité, nous sommes en pourparlers<br />

avec l'Aluminium S. A., à Chippis, où nous rencontrons toujours<br />

la plus bienveillante compréhension, en vue de l'agrandissement<br />

de notre atelier-école de mécanique et de la réalisation d'un équipement<br />

plus complet pour l'automobile et pour l'électricité. Voici<br />

ce que nous pouvons envisager et qui nous permettra dans un<br />

avenir relativement proche, de saluer les premiers succès.<br />

J'aborde, pour terminer, la question des techniciens. M. le<br />

député Perraudin me facilite la tâche, puisqu'il a lui-même abandonné<br />

l'idée d'un technicum. Il a souligné combien les frais d'une<br />

telle institution seraient démesurés. Même si nous consentions<br />

cette dépense, nous manquerions de garanties suffisantes quant<br />

aux moyens techniques dont nous disposerions et quant à la qualité<br />

des professeurs que nous pourrions engager.<br />

Sommes-nous donc dans l'impossibilité de faire quoi que ce<br />

soit à cet échelon ? Ce n'est pas le cas. M. le député Perraudin<br />

a déjà signalé quelques possibilités, dont je lui avais d'ailleurs fait<br />

moi-même mention, lors d'un entretien téléphonique que nous<br />

avons eu précisément au sujet de cette motion. Nous pourrions<br />

faire beaucoup mieux pour nos jeunes que de leur offrir un technicum<br />

de second ordre en <strong>Valais</strong>. Nous pourrions leur procurer<br />

les moyens de fréquenter nos meilleures écoles techniques suisses,<br />

par des prêts d'honneur sans intérêt, remboursables au fur et à<br />

mesure de leurs possibilités, lorsqu'ils auront achevé leurs études<br />

et commencé à travailler. Par des moyens de sélection judicieux,<br />

une organisation soignée de tout le système, nous fournirions<br />

ainsi au pays des cadres techniques de valeur, tout en réalisant<br />

une œuvre éminemment sociale avec un minimum de frais pour<br />

l'<strong>Etat</strong>. Je me réserve, Messieurs les députés, si vous le permettez,<br />

d'élaborer un projet sur cette intéressante question et d'en entretenir<br />

à nouveau votre Haute Assemblée. Permettez-moi seulement<br />

de vous présenter brièvement une première esquisse de ce qui<br />

serait possible.<br />

Ceci est évidemment une étude tout à fait sommaire, qui ne<br />

prétend rien résoudre, mais qui est de nature à vous donner une<br />

idée de ce qui pourrait se faire d'une part et ce que cela coûterait<br />

d'autre part. Nous pourrions admettre un effectif de 6 candidats<br />

techniciens par an, devant accomplir trois ans d'études<br />

après la fin de leur apprentissage. Ce nombre de 6 admissions<br />

173


annuelles serait maintenu pendant que les besoins le justifient, et<br />

ré<strong>du</strong>it par la suite selon les circonstances. Il faudrait envisager<br />

ces prêts d'honneur uniquement aux fils de familles non fortunées,<br />

cela va de soi. Celui qui peut, par ses propres moyens, faire<br />

face à la situation, ne doit pas mettre à contribution les ressources<br />

limitées de l'<strong>Etat</strong>. Ces prêts seraient remboursables lorsque<br />

les bénéficiaires auraient achevé leurs études et commencé à travailler.<br />

Comment opérer la sélection des candidats ? Cette action<br />

serait réservée aux fils de familles de situation précaire, sur la<br />

base de leur caractère et de leurs aptitudes professionnelles. Il y<br />

aurait évidemment ici une mise au point délicate à faire. Il s'agirait<br />

de prendre des mesures suffisamment précises et objectives<br />

pour éviter que l'on tombe dans un favoritisme quelconque. Combien<br />

coûterait une pareille action ? Si l'on admet qu'il est nécessaire<br />

à un jeune homme de débourser trois mille francs par an<br />

pendant le temps où il suit son technicum, une telle action coûterait<br />

3 X 3000.— = Fr. 9000.—. Le remboursement se ferait<br />

selon les possibilités des intéressés. S'il commençait dès la deuxième<br />

année d'activité, cela nous donnerait à peu près ceci :<br />

l re année : 6 techniciens = Fr. 18,000.— ;<br />

2 e » : 12 » = » 36,000.— ;<br />

3 e » : 18 » = » 54,000.— ;<br />

4 e » : 18 » = » 54,000.— ;<br />

la 5 e année on commence à rembourser, on tombe à Fr. 45,000.— ;<br />

la 6 e année les annuités de remboursement doublent, il ne reste<br />

plus que Fr. 36,000.— ; après la 7 e année, Fr. 27,000.— ; etc.<br />

Après la 10 e année, nous tomberions à zéro, le roulement se faisant<br />

entre les prêts nouveaux et les prêts remboursés. Dès ce<br />

moment nous n'aurions plus à supporter que les pertes qu'il faut<br />

bien envisager, puisqu'il s'agirait de prêts sans garanties. Ces pertes<br />

pourraient être <strong>du</strong>es, d'une part, au fait que, dans certains<br />

cas extrêmement rares, nous aurions accordé notre confiance à<br />

un jeune homme qui n'en était pas digne, et, d'autre part, à des<br />

malheurs, maladies ou circonstances spéciales, qui feraient que<br />

ce jeune homme serait dans l'impossibilité de rembourser. Et si<br />

l'on admet que ce serait environ le 20 % que nous perdrions de<br />

cette façon, à partir de la dixième année, avec Fr. 11,000.— par<br />

an, nous pourrions permettre à six jeunes gens de situation modeste<br />

par année d'étude, c'est-à-dire en permanence à dix-huit<br />

jeunes gens, d'accéder à une formation supérieure. Peut-être, Messieurs,<br />

que certains d'entre vous penseront que si ce système est<br />

bon pour les techniciens, il pourrait aussi l'être pour les ouvriers<br />

qualifiés ? Je pense en effet que cette question mérite d'être étudiée.<br />

Nous avons actuellement des bourses d'apprentissage. Elles<br />

174


emplissent un rôle utile, mais c'est un peu de la dispersion. On<br />

ne peut guère, par ce moyen, accorder une aide vraiment efficace.<br />

Par contre, on pourrait peut-être, par des prêts d'honneur,<br />

aider des apprentis particulièrement méritants et de condition<br />

modeste.<br />

Je conclus.<br />

Si M. le député Perraudin veut bien transformer sa motion en<br />

postulat, c'est sur 'la base de ce que je viens d'exposer que j'accepte<br />

ce postulat pour étude.<br />

Je voudrai« ajouter que, dans ce domaine de la formation professionnelle<br />

qui nous tient tant à cœur, nous pouvons considérer<br />

l'avenir avec confiance, nous voulons aller de l'avant.<br />

Je suis heureux de cette occasion qui m'a été offerte de faire<br />

un tour d'horizon. Si des notions ne sont pas encore claires, je<br />

vous prie, Messieurs, de venir me voir ou de consulter le Chef <strong>du</strong><br />

Service de la formation professionnelle et de demander toutes explications<br />

utiles, car il est évidemment de la plus haute importance<br />

que nous tirions tous à la même corde.<br />

Je suis heureux également d'avoir pu exposer mon programme.<br />

J'espère qu'avant trog longtemps il sera possible d'obtenir les<br />

moyens pour passer à l'exécution de ces projets, car je suis convaincu,<br />

comme vous l'êtes tous, Messieurs, que former notre jeunesse,<br />

lui donner les armes pour la vie, c'est la tâche essentielle,<br />

c'est la tâche sacrée dont dépend l'avenir <strong>du</strong> pays.<br />

Notre jeunesse est une belle jeunesse. Elle est intelligente, courageuse<br />

et généreuse. Je suis certain qu'elle répondra à l'effort<br />

que le pays fera en sa faveur.<br />

(Longs applaudissements.)<br />

M. Louis Perraudin, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, Messieurs<br />

les députés, je remercie le Chef <strong>du</strong> Département de l'instruction<br />

publique de l'exposé qu'il vient de nous présenter.<br />

Nous avons constaté qu'il a accordé à cette importante question<br />

une attention soutenue. J'avais particulièrement voulu attirer<br />

l'attention sur les besoins et les débouchés immédiats et je constate<br />

qu'ils ne lui ont pas échappé. Ma motion portait en particulier<br />

sur la nécessité de façon urgente et prochaine de préparer en<br />

<strong>Valais</strong>, pour que ce ne soit pas d'autres que des <strong>Valais</strong>ans qui occupent<br />

ces postes, les cadres techniques voulus pour les grandes<br />

usines qui vont s'ouvrir, pour l'entretien des lignes, pour aussi les<br />

autres branches techniques modernes dont j'ai parié au cours de<br />

ma motion.<br />

175


Je constate avec satisfaction que M. le Chef <strong>du</strong> département<br />

avait lui-même serré ces problèmes de près, je constate que ce<br />

problème des jeunes il l'examine avec un esprit jeune et je pense<br />

à cette parole de l'abbé Savoy : « Pendant qu'on n'a pas 40 ans,<br />

il faut vivre avec les plus de 40 ans pour acquérir quelque expérience<br />

; dès qu'on a passé 40 ans, il faut vivre avec les inoins de<br />

40 ans pour garder quelque jeunesse . »<br />

Je pense que M. le Chef <strong>du</strong> Département de l'instruction publique<br />

gardera dans l'action cette jeunesse, puisqu'il paraît parfaitement<br />

disposé de vivre avec les moins de 40 ans. C'est pour<br />

cette raison que j'estime pouvoir et devoir exprimer ma satisfaction<br />

et que j'accepte de transformer cette motion en un postulat.<br />

(Applaudissements).<br />

M. le Président Revaz.<br />

Le postulat étant accepté par de <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, nous pouvons<br />

faire l'économie d'une discussion générale. Je ne pourrais donc,<br />

au sens <strong>du</strong> règlement, ne donner la parole qu'à un député qui veut<br />

combattre la motion.<br />

Je constate qu'il n'y a personne dans cette salle qui combat<br />

cette motion. Nous pouvons ainsi la transmettre au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

pour la suite d'usage.<br />

M. Dellberg, député.<br />

Monsieur le Président, d'après le règlement, à l'article 66 il<br />

est prévu que le motionnaire développe sa motion après quoi la<br />

discussion générale est ouverte. Je pense qu'ici cette question est<br />

d'une très grande importance et M. le Chef <strong>du</strong> département a soulevé<br />

des questions qui doivent être discutées, même si cette motion<br />

a été transformée en postulat.<br />

Je vous prie alors de me donner la parole à ce sujet.<br />

M. le Président Revaz.<br />

Je ferai remarquer à M. le député Dellberg que si le texte<br />

« discussion générale est ouverte » figure dans le règlement ce<br />

n'est pas dans le sens que veut bien l'interpréter M. Dellberg. Le<br />

règlement dit que « le motionnaire développe sa motion, mais que<br />

si la motion n'est combattue ni par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, ni par aucun<br />

député, le premier signataire et le représentant <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

ont seuls le droit de prendre la parole. » Je pense que ce texte<br />

est suffisamment clair.<br />

Si nous ouvrons une discussion générale, nous en avons au<br />

moins pour une demi-heure, puisque tous les députés sont d'ac-<br />

176


cord avec le sens de la motion nous pouvons faire l'économie de<br />

cette discussion générale.<br />

Je pense ainsi interpréter exactement le règlement ce qui vous<br />

permettra d'aller dîner un peu plus tôt, Messieurs les députés.<br />

L'Assemblée accepte.<br />

Il est passé ensuite au développement de l'interpellation de<br />

M. le député Joseph Varone.<br />

M. Joseph Varone, député.<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

Messieurs les députés,<br />

Le 24 juin! 1953, j'ai déposé sur le bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> la<br />

motion suivante :<br />

« L'article premier <strong>du</strong> statut <strong>du</strong> lait impose aux cantons certaines<br />

mesures propres à garantir à la consommation un lait exempt<br />

de tuberculose et de la maladie de Bang.<br />

Etant donné que la prophylaxie vétérinaire dispose aujourd'hui<br />

d'un vaccin capable d'immuniser le bétail contre la maladie de<br />

Bang, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est-il d'accord de porter un arrêté rendant<br />

obligatoire, sur tout le territoire <strong>du</strong> canton, la vaccination <strong>du</strong><br />

jeune bétail contre la maladie de Bang ?<br />

Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est-il d'accord également de prévoir, dans<br />

ses futurs budgets, le montant nécessaire pour assurer la couverture<br />

de ces frais de vaccination en liaison avec les mesures financières<br />

que la Confédération pourrait prendre dans cette lutte ? »<br />

Cette motion s'est rapidement couverte de signatures ; elle a<br />

été patronnée par des représentants de tous les partis politiques<br />

représentés dans la Haute Assemblée, et ce facteur dit assez toute<br />

l'importance <strong>du</strong> sujet et de l'intérêt que les divers groupements<br />

économiques <strong>du</strong> pays accordent à la question traitée.<br />

Dans la plupart des régions de la Suisse, deux fléaux menacent<br />

notre cheptel bovin : la tuberculose bovine, contre laquelle la Confédération<br />

et les cantons mènent une campagne coûteuse par voie<br />

d'élimination <strong>du</strong> bétail réagissant, et enfin la maladie de Bang ou<br />

la brucellose mais plus communément connue chez nous sous la<br />

terminologie de l'avortement épizootique.<br />

Depuis le début de la lutte contre la tuberculose bovine, entreprise<br />

en 1945, jusqu'à ce jour, notre canton a dépensé la somme<br />

appréciable de 1,400,000 francs en chiffre rond. Si l'on tient<br />

compte que la subvention fédérale a été également de 1,400,000<br />

francs, c'est donc une dépense de près de 3 millions qui est tombée<br />

à la charge de la caisse de l'<strong>Etat</strong> et de la Confédération. Mais<br />

177


pour être juste et surtout complet, il faudrait également parler<br />

de« pertes importantes acceptées par les pro<strong>du</strong>cteurs qui ont subi<br />

l'assainissement proposé ; cependant là n'est pas le but de l'objet<br />

traité et si j'en parle c'est simplement pour tirer la leçon qui se<br />

dégage de ces chiffres, à savoir que dès que l'on est en présence<br />

d'une élimination forcée en face d'une maladie infectieuse, les<br />

caisses de l'<strong>Etat</strong> et des propriétaires doivent consentir souvent à<br />

des sacrifices financiers fort importants.<br />

Qu'en est-il de la maladie de Bang ? En 1937 déjà, M. Kästli,<br />

dans un de ses rapports, laissait entendre que, sur un cheptel de<br />

900,000 vaches laitières, il y avait au moins en Suisse 34,000 sujets<br />

atteints de l'avortement par le Bang, représentant en chiffre rond<br />

une perte pour le pro<strong>du</strong>cteur de 6 millions de francs. En 1945,<br />

M. Landis, de la Division fédérale de l'agriculture, évaluait cette<br />

même perte à plus de 9 millions de francs. Et depuis lors, à l'exception<br />

de quelques régions d'éleveurs où la lutte contre le Bang a<br />

déjà commencé, on peut admettre que la maladie a continué de<br />

se propager.<br />

Dans notre canton, et plus spécialement dans la zone de la race<br />

d'Hérens, la question de l'avortement épizootique inquiète à juste<br />

titre beaucoup de propriétaires qui voient leurs exploitations désorganisées<br />

par des avortements répétés et dont les dommages causés<br />

ne sont pas seulement représentés par la perte de veaux et <strong>du</strong> lait<br />

mais encore souvent par un fort pourcentage de vaches stériles.<br />

S'il y a un intérêt évident pour l'éleveur à tendre tous ses<br />

efforts vers la recherche d'un cheptel marchand, donc exempt de<br />

toutes maladies infectieuses, le nouveau statut <strong>du</strong> lait imposera<br />

également aux pro<strong>du</strong>cteurs de lait de nouvelles obligations qui<br />

vont le contraindre à soumettre sa marchandise à des contrôles<br />

répétés et sévères, car il n'est un secret pour personne que le<br />

Bang se communique aux êtres humains. D'une statistique qui m'a<br />

été communiquée par le Laboratoire cantonal, j'ai pu constater<br />

qu'en 1951 nous avions eu 28 cas de Bang humain en <strong>Valais</strong>, 30<br />

cas en 1952 et 22 cas pour le premier semestre de 1953, et cela<br />

sans tenir compte de ceux qui échappent à la statistique <strong>du</strong> Laboratoire<br />

cantonal.<br />

Devant ces faits qui intéressent la santé publique, nous n'avons<br />

pas le droit de rester passifs en face d'un état de chose qui va<br />

s'aggravant. Nous avons au contraire l'obligation stricte de mettre<br />

tout en œuvre pour améliorer nos méthodes de lutte. Nous savons<br />

que la prophylaxie vétérinaire dispose aujourd'hui d'un vaccin qui<br />

a fait ses preuves chez nous et à l'étranger et qui, inoculé au jeune<br />

bétail, lui assure une immunité sûre et <strong>du</strong>rable. D'ailleurs, le 20<br />

avril 1945, le Département fédéral de l'économie publique édictait<br />

178


des dispositions pour régler précisément les vaccinations <strong>du</strong> jeune<br />

bétail avec le Buck 19. La chose n'est donc pas nouvelle et le<br />

moment est venu où nous devons chercher nous aussi à tirer parti<br />

de cette méthode ; mais ici se pose la question essentielle : devonsnous<br />

nous contenter de recommander sous une forme plus ou<br />

moins impérative ces vaccinations, ou bien devons-nous les rendre<br />

obligatoires ? Pour ma part, j'estime que seul un travail d'ensemble<br />

et placé dès le début sous le contrôle <strong>du</strong> service vétérinaire<br />

cantonal peut avoir quelques chances de succès dans l'anéantissement<br />

que nous désirons obtenir. Notre canton élève bon an mal<br />

an, de dix à onze mille têtes de bétail bovin. Par la vaccination<br />

régulière et sans défaillance de ces jeunes bêtes, nous pouvons<br />

espérer assainir sûrement notre cheptel contre cette grave maladie<br />

qu'est le Bang.<br />

Cela étant, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est-il d'accord de porter un arrêté<br />

qui rendrait obligatoire la vaccination <strong>du</strong> jeune bétail par le<br />

Buck 19 sur tout le territoire <strong>du</strong> canton ?<br />

Reste la question financière.<br />

Par ordonnance <strong>du</strong> 23 février 1951, les pouvoirs fédéraux ont<br />

déjà édicté certaines mesures pour régler la répartition des dommages<br />

causés par les épizooties, et pour ce qui nous concerne nous<br />

trouvons à l'article 2 ce qui suit :<br />

« La Confédération alloue aux cantons un subside de 25 % des<br />

frais d'achat <strong>du</strong> vaccin Buck 19 destiné à la vaccination préventive<br />

contre l'avortement épizootique, si les cantons prennent également<br />

25 % et les propriétaires ou les organismes intéressés à la<br />

prophylaxie 50 % de ces frais à leur charge. »<br />

La mise en vigueur <strong>du</strong> nouveau statut <strong>du</strong> lait, qui impose en<br />

quelque sorte la lutte contre la maladie de Bang, devait forcément<br />

obliger les pouvoirs fédéraux à revoir et à renforcer l'ordonnance<br />

de 1951. C'est chose faite. Un arrêté <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral, qui date<br />

<strong>du</strong> 23 décembre 1953, avec entrée en vigueur le 1 er janvier 1954,<br />

oblige désormais la Confédération et les cantons à prendre des<br />

mesures pour prévenir, diagnostiquer et combattre l'avortement<br />

épizootique des bovidés. Cet arrêté, qui comporte 12 articles, prévoit<br />

les modalités de la lutte et l'article 7 détermine la participation<br />

financière de la Confédération à cette lutte. En voici la<br />

teneur :<br />

« La Confédération participe dans la mesure suivante aux frais<br />

qu'entraîne pour les cantons la lutte contre l'avortement épizootique<br />

des bovidés :<br />

a) 40 % des frais causés par l'abatage des animaux ;<br />

179


) 25 % des frais de vaccination préventive et de lutte au sens<br />

de l'article 7 de l'ordonnance <strong>du</strong> 23 février 1951 réglant la<br />

répartition des dommages causés par les épizooties et l'allocation<br />

de subsides en faveur de leur prophylaxie. »<br />

Dans la lutte que nous désirons voir mener par les pouvoirs<br />

publics, la Confédération a donc déterminé son effort ; il appartient<br />

dorénavant au canton à nous faire connaître le sien et la<br />

question que je pose sera ma conclusion :<br />

Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est-il d'accord de prévoir, dans ses futurs<br />

budgets, les montants nécessaires pour assurer sa participation aux<br />

frais, dans la lutte à entreprendre contre l'avortement épizootique,<br />

ceci en liaison avec les mesures décrétées par la Confédération ?<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, ainsi que M. le<br />

député Varone vient de nous le dire le nouveau statut <strong>du</strong> lait,<br />

entré en vigueur le 1 er janvier 1954, prévoit à l'article premier<br />

qu'on ne pourra, à l'avenir, mettre dans le commerce qu'un lait<br />

de consommation libre a"éléments nuisibles à la santé de l'homme<br />

et en particulier un lait garanti libre de bacilles de la tuberculose<br />

et <strong>du</strong> Bang (brucellose).<br />

Au point de vue tuberculose, l'assainissement de notre cheptel<br />

a progressé d'une façon réjouissante <strong>du</strong>rant l'exercice 1953, et<br />

nous devons malheureusement enregistrer un ralentissement momentané<br />

depuis le mois de novembre, étant donné que l'effectif<br />

qui nous est réservé par les autorités fédérales au point de vue<br />

élimination des bêtes réagissantes a été sensiblement ré<strong>du</strong>it pour<br />

les mois d'hiver. Nous pensons que, sauf événements imprévus,<br />

cette lutte se terminera en 1955. En effet, au 31 décembre 1953 :<br />

a) 118 communes avec 47,601 animaux sont considérées comme<br />

complètement assainies, c'est-à-dire que dans ces localités<br />

le nombre des réagissants n'excède pas le 0.5 à 1 % <strong>du</strong><br />

cheptel ;<br />

b) 21 communes avec 7090 animaux ont été acceptées <strong>du</strong>rant<br />

l'année 1953 et sont en bonne voie d'assainissement. Le<br />

nombre des réagissants y est inférieur au 5 %, sauf dans<br />

les communes de Viège, Naters, Val d'Illiez et Massongex ;<br />

c) il ne reste donc, fin 1953, que 31 communes avec 12,428<br />

animaux à contrôler et à assainir.<br />

Ces chiffres sont basés sur les rapports des caisses d'assurance<br />

<strong>du</strong> bétail de l'année 1952. Dans les communes où il n'existe pas de<br />

caisse d'assurance nous avons pris les chiffres <strong>du</strong> recensement<br />

fédéral de 1951. D'après le recensement partiel <strong>du</strong> printemps 1953,<br />

180


le cheptel bovin de notre canton aurait diminué d'environ % % •><br />

ce qui le ramènerait à environ 64,000 pièces. Il faut tenir compte<br />

de cette indication dans l'appréciation des chiffres mentionnés<br />

ci-dessus.<br />

Ce tableau nous laisse donc espérer que dans un proche avenir<br />

toute notre pro<strong>du</strong>ction laitière répondra aux exigences <strong>du</strong> nouveau<br />

statut <strong>du</strong> lait en ce qui concerne l'absence de germes tuberculeux<br />

dans le lait.<br />

Malheureusement, dans le domaine <strong>du</strong> Bang nos constatations<br />

ne sont pas aussi réconfortantes. L'avortement épizootique, par sa<br />

transmission fréquente de l'animal à l'homme, inquiète à juste titre<br />

nos médecins et nos autorités sanitaires et occasionne, chaque<br />

année, de gros ravages dans nos cheptels bovin, ovin et caprin.<br />

Les arrêtés <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral <strong>du</strong> 8 septembre 1935 et 29 décembre<br />

1941, de même que l'arrêté <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> 22 juin 1943,<br />

prévoyaient des mesures de prophylaxie contre l'avortement des<br />

bovidés.<br />

A la suite des nouvelles exigences <strong>du</strong> statut <strong>du</strong> lait, ces dispositions<br />

se révèlent insuffisantes. C'est pourquoi, la Confédération<br />

et les cantons doivent envisager les moyens propres à prévenir,<br />

diagnostiquer et combattre l'avortement épizootique. Ces mesures<br />

comprennent, selon l'arrêté <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral de décembre 1953 :<br />

a) l'examen des échantillons de lait mélangé provenant d'une<br />

même exploitation ;<br />

b) l'examen <strong>du</strong> lait de chaque vache appartenant à un troupeau<br />

dans lequel l'analyse des laits mélangés ou d'autres<br />

indices font suspecter la présence d'animaux dont le lait<br />

ou les arrière-faix contiennent des bacilles de Bang ;<br />

c) l'examen complémentaire d'échantillons de sang et d'arrièrefaix<br />

dans les exploitations contaminées ;<br />

d) l'isolement ou éventuellement l'abatage des animaux qui<br />

excrètent les bacilles de Bang ;<br />

e) la protection des animaux sains, notamment par la vaccination<br />

des jeunes et l'estivage hors de toute région contaminée,<br />

ainsi que le demande M. le député Varone.<br />

En date <strong>du</strong> 23 décembre 1953, le <strong>Conseil</strong> fédéral a pris un<br />

nouvel arrêté sur la lutte contre l'avortement épizootique des bovidés<br />

et celui-ci est entré en vigueur le 1 er janvier 1954. Pour mettre<br />

sur pied une ordonnance cantonale telle que le demande M. le<br />

député Varone, nous attendons les dispositions fédérales d'exécution<br />

qui paraîtront prochainement.<br />

Il est prévu une nouvelle réglementation de la vaccination préventive<br />

contre l'avortement à bacilles de Bang. Nous pensons que<br />

181


cette vaccination préventive est la première mesure à appliquer<br />

et à recommander dans notre canton.<br />

La Confédération participera aux frais occasionnés aux cantons<br />

en leur versant un subside de 25 %. Jusqu'à présent une telle<br />

subvention n'était accordée que pour l'acquisition <strong>du</strong> vaccin. Le<br />

projet envisage donc une extension de l'aide fédérale en ce sens<br />

que les frais découlant de la vaccination seront également subsidiés.<br />

Cependant l'Office vétérinaire fédéral pense qu'il ne sera pas<br />

possible pour l'instant de rendre cette vaccination obligatoire en<br />

précisant qu'il ne suffit pas de recourir à une vaccination préventive<br />

mais qu'il faut appliquer strictement toutes les méthodes<br />

d'hygiène et de prophylaxie, à défaut de quoi les vaccins ne donnent<br />

pas les résultats escomptés.<br />

En conclusion, nous répondons à M. le député Varone que notre<br />

département et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> sont bien conscients <strong>du</strong> danger<br />

que représente, au point de vue hygiène publique, la présence de<br />

bacilles de Bang sur le territoire de notre canton. Nous n'ignorons<br />

pas non plus que cette affection occasionne chaque année de grosses<br />

pertes à nos agriculteurs en désorganisant leur élevage et en<br />

détruisant leurs meilleures souches de repro<strong>du</strong>cteurs.<br />

C'est pourquoi, déjà en 1954, nous allons sur la base des dispositions<br />

fédérales organiser aussi la lutte contre l'avortement<br />

épizootique. Ceci exigera, Monsieur le Président et Messieurs, comme<br />

vous le pensez bien, pour les années futures, de nouveaux<br />

sacrifices financiers, mais les intérêts à sauvegarder sont tellement<br />

importants que nous ne pensons pas pouvoir nous laisser arrêter<br />

par cette perpective et que nous pouvons dire, en conclusion, à<br />

M. le député Varone, que nous acceptons les suggestions qu'il formule<br />

dans son interpellation.<br />

(Applaudissements.)<br />

M. Varone, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, j'aurais mauvaise<br />

grâce à ne pas être d'accord avec les solutions qui ont été émises<br />

par l'honorable Chef <strong>du</strong> Département de l'intérieur et je me déclare<br />

pleinement satisfait.<br />

M. le Président Revaz.<br />

Messieurs les députés, nous arrêtons ici nos délibérations.<br />

Avant de vous quitter, je voudrais vous dire que je viens d'apprendre<br />

ce matin que M. le député Broccard, notre collègue, a eu la<br />

douleur de perdre sa mère, je lui présente en votre nom nos sentiments<br />

de sympathie et de condoléance.<br />

La séance est levée à 10 h. 15.<br />

182


Séance de relevée <strong>du</strong> 3 février 1954<br />

Présidence : M. Marc Revaz, Président.<br />

La séance est ouverte à 14 h. 30.<br />

Le premier objet à l'ordre <strong>du</strong> jour appelle<br />

le projet de décret concernant l'octroi d'un subside cantonal<br />

en faveur de l'établissement d'une installation d'eau potable et<br />

d'hydrants au village de Simplon.<br />

Rapportent : MM. les députés Moret et Zanella.<br />

MESSAGE<br />

accompagnant le projet de décret concernant l'octroi d'un<br />

subside cantonal en faveur de l'établissement d'une installation<br />

d'eau potable et d'hydrants pour le village de Simplon<br />

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />

au<br />

-GRAND CONSEIL<br />

Sion, le 27 octobre 1953.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />

Le village de Simplon, situé à 1480 m. d'altitude sur le versant sud <strong>du</strong><br />

col <strong>du</strong> Simplon, compte une population de 430 âmes. Tous les bâtiments <strong>du</strong><br />

village, habitations et ruraux, sont des constructions de pierre avec couverture<br />

d'ardoise.<br />

La localité n'est pas dotée d'une eau potable digne de ce nom ni d'une<br />

défense efficace contre le feu. Une petite source qui jaillit en amont de<br />

l'agglomération fournit l'eau au bassin public au centre <strong>du</strong> village ; en outre,<br />

quelques particuliers possèdent de petites installations d'eau privées. Quant à<br />

la defense contre le feu, elle est des plus aléatoires : un petit torrent qui traverse<br />

le village et qui en temps de sécheresse et de grand froid est presque<br />

à sec, est en effet la seule ressource.<br />

L'établissement d'une installation d'eau potable et d'hydrants pour le village<br />

est donc une nécessité absolue pour la salubrité publique et la sécurité<br />

des bâtiments.<br />

En 1944 déjà, la commune, consciente de cet état de chose, fit élaborer<br />

un projet d'hydrants et d'eau potable qui pour des raisons financières n'a pas<br />

pu être réalisé jusqu'à maintenant. Avec l'achèvement des travaux de forces<br />

motrices <strong>du</strong> Simplon, la situation financière de la commune s'est améliorée, ce<br />

qui lui permet enfin d'envisager la mise en chantier de son projet.<br />

La source de Breitlaub ou Furre à 1670 m. d'altitude, dans le vallon <strong>du</strong><br />

Sengbach, au nord <strong>du</strong> village, sera captée pour la nouvelle installation d'eau.<br />

Cette source d'excellente qualité a, <strong>du</strong>rant les mois d'été, un débit de plus de<br />

100 l./sec. et pendant l'hiver un débit de 30 à 40 l./sec. au minimum.<br />

La con<strong>du</strong>ite d'amenée au réservoir d'accumulation au-dessus <strong>du</strong> village<br />

comptera 1580 m. ; elle sera établie en tuyaux Mannesmann de 10 cm. de<br />

diamètre et débitera 23 l./sec. Le réservoir d'hydrants en béton armé aura une<br />

contenance de 200 m 3 . Quant au réseau de distribution, en tuyaux de fonte<br />

de 80-150 mm., il aura une longueur de 1200 m. ; 11 bornes d'hydrants seront<br />

183


judicieusement réparties dans le village pour assurer une défense efficace contre<br />

l'incendie.<br />

L'établissement de cette installation d'hydrants est d'autant plus nécessaire<br />

que le village de Simplon, étant donnée sa situation isolée, ne pourrait être<br />

secouru par des communes voisines en cas de sinistre.<br />

Le devis total de cette installation, établi par notre Service des améliorations<br />

foncières, est arrêté à Fr. 180,000.—.<br />

Nous recommandons l'octroi en faveur de ce projet d'eau potable et d'hydrants<br />

d'un subside cantonal de 15 % des frais effectifs, jusqu'au maximum de<br />

Fr. 27,000.—, conformément au décret que nous avons l'honneur de vous présenter.<br />

Nous nous plaisons à croire que vous voudrez bien approuver nos propositions<br />

et, dans cet espoir, nous nous permettons, Monsieur le Président et Messieurs<br />

les députés, de vous renouveler l'assurance de notre haute considération<br />

et de vous recommander avec nous à la protection divine.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

BOTSCHAFT<br />

zum Dekretsentwurf betreffend die Bewilligung<br />

eines Kantonsbeitrages an die Erstellung der Trinkwasserund<br />

Hydrantenversorgung des Dorfes Simplon<br />

DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />

an den<br />

GROSSEN RAT<br />

Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

Das auf 1480 m Meereshöhe auf der Sudrampe des Simplonpasses gelegene<br />

Dorf Simplon zählt 430 Seelen. Sämtliche Gebäude des Dorfes, sowohl die<br />

Wohnhäuser, wie die Ställe und sonstigen Oekonomiegebäude sind Steinbauten<br />

mit Plattendächer.<br />

Das eng ineinander gebaute Dorf hat noch keine einwandfreie Trinkwasserversorgung<br />

und vor allem noch keine Hydrantenversorgung.<br />

Eine kleine Quelle, die unmittelbar über dem Dorf entspringt, speist den<br />

einzigen Dorfbrunnen. Daneben haben einige Häuser private Wasserversorgun-<br />

en. Der Feuerschutz hingegen ist absolut ungenügend. Hiefür steht nur der<br />

f<br />

leine Dorfbach zur Verfügung, der bei anhaltender Trockenheit oder grosser<br />

Kälte fast vollständig versiegt.<br />

Die Erstellung einer einwandfreien Trinkwasser- und Hydrantenversorgung<br />

für Simplondorf ist denn auch eine dringende Notwendigkeit.<br />

Bereits im Jahre 1944 hat die Gemeindeverwaltung ein diesbezügliches<br />

Projekt ausarbeiten lassen, doch konnte dieses infolge der prekären Finanzlage<br />

der Gemeinde nicht zur Ausführung gebracht werden. Mit der Vollen<strong>du</strong>ng<br />

des Elektrizitätswerkes Gondo hat sich nun die Finanzlage der Gemeinde<br />

wesentlich verbessert, so dass das schon seit 10 Jahren projektierte Werk nun<br />

endlich verwirklicht werden kann.<br />

Die auf 1670 m Meereshöhe gelegene Breitlaub- oder Furrequelle im<br />

Sengbachtobel nördlich dem Dorf Simplon wird das nötige Wasser liefern.<br />

Die Ergiebigkeit dieser vorzüglichen Quelle beträgt im Sommer 100 Seklit.<br />

und im Winter noch mindestens 30-40 Seklit.<br />

184


Die Zuleitung zum Sammelreservoir überhalb dem Dorfe hat eine Länge<br />

von 1580 m. Für diese Leitung sind 100 mm Mannesmannröhren vorgesehen,<br />

die 23 1/sec. liefern wird. Das armierte Betonreservoir soll mindestens 200 m 3<br />

fassen. Für das Verteilungsnetz, das eine Gesamtlänge von 1200 m hat, werden<br />

Gussröhren verwendet werden. Dieses wird 11 Hydrantenstöcke speisen.<br />

Der von unserem Meliorationsamt revidierte Voranschlag für dieses Wasserversorgungs-<br />

und Hydrantenprojekt beträgt Fr. 180,000.—.<br />

Die Ausführung dieses Werkes ist umso dringender als das weitabgelegene<br />

Dorf Simplon im Brandfall kaum auf fremde Hilfe zählen kann und für den<br />

Feuerschutz allein auf seine eigenen Schutzmassnahmen angewiesen ist.<br />

Wir beantragen an diese Trinkwasser- und Hydrantenversorgungsanlage<br />

einen Kantonsbeitrag von 15 % der effektiven Baukosten bis zum Höchstbetrage<br />

von Fr. 27,000.— zu gewähren gemäss den Bestimmungen des Dekretsentwurfes,<br />

den wir die Ehre haben, Ihnen zu unterbreiten.<br />

In der Erwartung, dass Sie unserem Vorschlage die Zustimmung erteilen<br />

werden, benützen wir die Gelegenheit Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

die Versicherung unserer vorzüglicher Hochachtung zu erneuern und<br />

Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

M. le député Antoine'Moret, rapporteur français.<br />

Rapport de la commission sur le projet de décret concernant<br />

l'octroi d'un subside cantonal en faveur de l'établissement<br />

d'une installation d'eau potable et d'hydrants pour le village<br />

de Simplon<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, la commission<br />

6us-mentionnée est composée comme suit : MM. Ulrich Imboden,<br />

président, Antoine Moret, vice-président, Alphonse Ballet, Michel<br />

Crettenand, Aloïs Zanella. M. Aloïs Zanella et celui qui vous parle<br />

ont été désignés comme rapporteurs.<br />

La commission s'est réunie le 9 novembre au bureau cantonal<br />

des améliorations foncières.<br />

M. l'ingénieur Huber orienta la commission sur le projet d'installation<br />

d'une con<strong>du</strong>ite d'eau potable et d'hydrants et lui donna<br />

connaissance <strong>du</strong> message <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

La commission constate que le village de Simplon, qui compte<br />

430 habitants, n'est desservi jusqu'à présent en eau potable que<br />

par une fontaine publique alimentée par une petite source. Un<br />

petit torrent qui traverse le village et qui en temps de sécheresse<br />

et de grand froid est presque à sec, est la seule ressource pour<br />

la lutte contre le feu. D'autre part, de par sa situation isolée, le<br />

village de Simplon ne pourrait être secouru en temps voulu en<br />

cas de sinistre.<br />

185


Pour les motifs exposés, la commission reconnaît l'urgente<br />

nécessité de procéder sans retard à la réalisation de ces installations<br />

et vous propose à l'unanimité d'accepter le décret tel que<br />

présenté par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

Hr. Abgeordneter Alois Zanella, deutscher Berichterstatter.<br />

Bericht der Kommission, eingesetzt zur Beratung des Dekretes,<br />

betreffend die Bewilligung eines Kantonsbeitrages<br />

an die Erstellung der Trinkwasser- und Hydrantenversorgung<br />

von Simplondorf<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Die Kommission, welche<br />

sich mit der Beratung des Dekretsentwurfs betreffend die Bewilligung<br />

eines Kantonsbeitrages an die Erstellung der Trinkwasserund<br />

Hydrantenversorgung von Simplondorf zu befassen hatte, war<br />

zusammengesetzt wie folgt : Herren Ulrich Imboden, Präsident,<br />

Antoine Moret, Vize-Präsident, A. Balet, M. Crettenand, A. Zanella.<br />

Herr A. Moret und der Sprechende wurden zu Berichterstattern<br />

bestimmt.<br />

Die Kommission versammelte sich am 9. November im Bureau<br />

des kantonalen Meliorationsamtes und wurde von Herrn Ing.<br />

Huber eingehend über die projektierte Wasser- und Hydrantenversorgung<br />

von Simplondorf orientiert. Sie konnte sich davon<br />

überzeugen, dass die Trinkwasserversorgung des ca. 430 Einwohner<br />

zählenden Simplondorfes aus einem einzigen Dorfbrunnen besteht,<br />

was ohne Zweifel ungenügend ist. Für den Feuerschutz steht nur<br />

der kleine Dorfbach zur Verfügung, der bei grosser Kälte oder<br />

anhaltender Trockenheit fast vollständig versiegt.<br />

Die Kommission erhielt sodann Einsicht in die Ausführungspläne<br />

der projektierten Anlage und ist sich einig, dass dieselbe<br />

eine einwandfreie Trinkwasser- und Hydrantenversorgung garantiert.<br />

Die isolierte Lage von Simplondorf in einem Brandfalle<br />

rechtfertigt die Erstellung einer neuen Anlage in vollem Umfang.<br />

Deshalb schlägt Ihnen die Kommission Annahme des Dekretes, so<br />

wie es Ihnen vom hohen Staatsrat unterbreitet wird, vor.<br />

Titre et considérants.<br />

PROJET DE DECRET<br />

concernant l'octroi d'un subside cantonal<br />

en faveur de l'établissement d'une installation d'eau potable<br />

et d'hydrants pour le village de Simplon<br />

186<br />

LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />

Vu la demande de la commune de Simplon ;<br />

Considérant l'utilité de l'œuvre dont il s'agit ;


Vu les dispositions de la loi <strong>du</strong> 13 novembre 1917 concernant les subventions<br />

pour améliorations foncières ;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

décrète :<br />

Titel und Erwägungen.<br />

DEKRETSENTWURF<br />

betreffend die Bewilligung eines Kantonsbeitrages<br />

an die Erstellung der Trinkwasser- und Hydrantenversorgung<br />

von Simplondorf<br />

DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />

Eingesehen das Begehren der Gemeinde Simplondorf ;<br />

Erwägend die Notwendigkeit dieser Arbeiten ;<br />

Kraft der Bestimmungen des Gesetzes vom 13. November 1917 betreffend<br />

Beiträge für Bodenverbesserungen ;<br />

Auf Antrag des Staatsrates,<br />

beschliesst :<br />

Le titre et considérants sont acceptés.<br />

Article premier. — L'établissement d'une installation d'eau potable et<br />

d'hydrants pour desservir le village de Simplon est reconnu d'utilité publique<br />

et mis au bénéfice des dispositions de la loi <strong>du</strong> 13 novembre 1917.<br />

Art. 2. — Le coût des travaux est arrêté à Fr. 180,000.—, selon devis<br />

approuvé par le Service cantonal des améliorations foncières.<br />

Art. 3. — Le canton participe à ces travaux par un subside de 15 % des<br />

frais effectifs et de Fr. 27,000.— au maximum.<br />

Erster Artikel. — Die Erstellung der Trinkwasser- und Hydrantenversorgung<br />

von Simplondorf wird als Werk öffentlichen Nutzens erklärt und den<br />

Bestimmungen des Gesetzes vom 13. November 1917 betreffend Beiträge für<br />

Bodenverbesserungen unterstellt.<br />

Art. 2. — Die mutmasslichen Kosten dieser Arbeiten werden, gemäss dem<br />

vom kantonalen Amt für Bodenverbesserungen gutgeheissenen Kostenvoranschlag,<br />

auf Fr. 180,000.- festgesetzt.<br />

Art. 3. — Der Kanton wird sich an den effektiven Baukosten mit einem<br />

Beitrag von 15 %, bis zum Höchstbetrage von Fr. 27,000.— beteiligen.<br />

M. le député Candide Héritier.<br />

Monsieur le Président, Messieurs, la subvention de 15 % que<br />

le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> nous propose d'accorder pour ces installations<br />

d'eau potable à la commune de Simplon est nettement insuffisante.<br />

C'est pourquoi, je vous propose de porter cette subvention au"<br />

moins à 40 % des frais effectifs et de Fr. 72,000.— au maximum.<br />

J'entends motiver ma proposition ainsi. J'estime que l'<strong>Etat</strong> doit<br />

prendre à sa charge une part plus importante des frais, de telle<br />

façon que cette petite commune de montagne, isolée, puisse tout<br />

de même, par après, continuer à se développer dans les divers<br />

187


secteurs de l'économie. Sans une aide conséquente de l'<strong>Etat</strong>, ces<br />

petites communes de montagne risquent de voir leur .situation<br />

financière compromise à tout jamais. J'estime que l'<strong>Etat</strong> se doit<br />

de faire un effort un peu plus conséquent et plus sérieux dans ce<br />

domaine, afin que les communes, qui ne disposent que d'installations<br />

insuffisantes ou défectueuses, puissent tout de même envisager<br />

la construction d'installations modernes. Il faut qu'elles puissent<br />

le faire sans crainte de courir à une aventure financière. Jusqu'ici,<br />

je crois qu'il est indiqué de le souligner ici, l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong><br />

n'a pas fait entièrement son devoir dans ce domaine et une partie<br />

de notre population consomme actuellement encore une eau qui<br />

bactériologiquement est mauvaise. Je pourrais, sur ce point particulier,<br />

vous citer des faits précis et typiques qui prouvent que<br />

nous avons encore dans notre canton un énorme travail à faire<br />

de ce côté-là. Evidemment, l'<strong>Etat</strong> ne peut pas tout faire dans ce<br />

domaine ; l'<strong>Etat</strong> ne peut pas assurer la sécurité aux populations<br />

de montagne, mais il peut contribuer à remédier à cet état de<br />

choses dans une certaine mesure en mettant à la disposition de«<br />

communes des subventions assez importantes pour que celles-ci<br />

puissent améliorer, par étapes, leur réseau d'installations d'eau potable.<br />

Ceci est valable non seulement pour la commune de Simplon,<br />

mais pour l'ensemble des communes valaisannes.<br />

Comme cette question revêt une extrême importance et dont<br />

la solution apportera incontestablement aux populations de la<br />

montagne un peu de sécurité et de bien-être, j'espère que le <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong> qui a fait preuve d'une très, très grande générosité en<br />

faveur <strong>du</strong> tourisme, voudra bien accorder cette subvention augmentée<br />

que je vous propose.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, j'ai écouté avec beaucoup<br />

d'intérêt la suggestion de M. le député Héritier. Celui-ci nous<br />

propose de fixer le taux de subvention à 40 %. Je tiens tout de<br />

suite à lui dire que ceci est contraire aux dispositions légales et<br />

que nous ne pouvons pas dépasser le 20 %.<br />

Je vais immédiatement lui donner la raison pour laquelle nous<br />

nous sommes arrêtés à 15 %. Vous aurez également à vous prononcer<br />

demain ou après-demain sur un projet identique concernant<br />

le village de Versegères (Bagnes). Là aussi, nous proposons<br />

le 15 %, tandis que pour d'autres communes nous irons jusqu'au<br />

maximum. Si nous n'avons pas voulu, dans ces deux cas, porter<br />

le taux au maximum, c'est que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a voulu tenir<br />

compte de la situation financière de ces communes et surtout <strong>du</strong><br />

fait qu'elles vont encaisser, à très brève échéance, d'importantes<br />

188


edevances hydrauliques. C'est surtout pour cette raison que nous<br />

avons abaissé le taux et que nous nous sommes contentés de 15<br />

au lieu de 20 %.<br />

M. le député Héritier nous dit que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> n'a peutêtre<br />

pas toujours fait son devoir concernant les ad<strong>du</strong>ctions d'eau.<br />

A ce propos, il y a lieu de relever que les projets d'ad<strong>du</strong>ction<br />

d'eau ne sont subsidiés par le canton que depuis 2 ou 3 ans seulement.<br />

Autrefois, la législation ne permettait pas de les subventionner.<br />

Il y aussi une question de crédit. Nous sommes très limités dans<br />

les crédits et nous sommes tout de même forcés d'assurer une certaine<br />

répartition entre les communes valaisannes qui veulent bien<br />

exécuter des travaux.<br />

Il ne faut pas oublier non plus que la distribution d'eau proprement<br />

dite est une source de recettes pour les communes. Les<br />

communes peuvent encaisser une certaine taxe auprès des consommateurs.<br />

Pour toutes ces raisons, je vous propose, Monsieur le Président<br />

et Messieurs, de bien vouloir maintenir le taux de 15 %.<br />

M. le député Candide' Héritier.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je regrette de ne pas pouvoir<br />

retirer ma proposition. L'honorable Chef <strong>du</strong> Département de<br />

l'intérieur a invoqué tout à l'heure les dispositions légales. Si ma<br />

mémoire est bonne, je crois savoir que, pas plus tard qu'hier, on<br />

n'a pas tenu compte des dispositions légales. J'estime que, dans ce<br />

cas, il n'y a pas lieu non plus de tenir compte de dispositions<br />

légales qui datent de 1917. Ce sont des dispositions surannées. Je<br />

ne comprends pas pourquoi on accorde des subventions qui sont<br />

de l'ordre de 50 % par exemple pour la correction d'un chemin<br />

muletier, tandis qu'on n'accorde qu'une subvention dérisoire de<br />

15 % pour l'installation d'eau potable. J'estime que ma proposition<br />

est fondée et je la maintiens.<br />

La proposition de M. le député Candide Héritier est soumise<br />

au vote. Elle est repoussée par 69 voix contre 6.<br />

Art. 4. — Le subside cantonal sera versé au fur et à mesure de l'avancement<br />

des travaux, selon les crédits disponibles et par annuités de Fr. 13,500.—<br />

au maximum.<br />

Art. 5. — Le présent décret, n'étant pas d'une portée générale, entre immédiatement<br />

en vigueur.<br />

Ainsi projeté en <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, à Sion, le 17 octobre 1953.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

189


Art. 4. — Der Kantonsbeitrag wird im Verhältnis des Fortschreitens der<br />

Arbeiten, nach Massgabe der zur Verfügung stehenden Kredite und in Jahresraten<br />

von höchstens Fr. 13,500.— ausbezahlt.<br />

Art. 5. — Das vorliegende Dekret tritt, weil nicht von allgemeiner Tragweite,<br />

sofort in Kraft.<br />

So entworfen im Staatsrate zu Sitten, den 27. Oktober 1953.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

Le décret est voté en premiers débats.<br />

La commission, par son rapporteur français propose l'urgence.<br />

Celle-ci est admise et le décret est voté en seconds débats.<br />

Le second objet à l'ordre <strong>du</strong> jour appelle le<br />

projet de décret concernant la correction <strong>du</strong> chemin muletier<br />

Aproz-Coor, en seconds débats.<br />

Rapportent : MM. les députés Victor Ruppen et Alwin Gemmet.<br />

M. le député Victor Ruppen, rapporteur français.<br />

La commission nommée par l'<strong>Etat</strong> et composée par MM. Gemmet,<br />

président, Albert Favre, Marc Constantin, Berthousoz (excusé),<br />

Ruppen, rapporteur, s'est réunie au palais <strong>du</strong> Gouvernement le<br />

2 février 1954.<br />

A la demande de la commune de Nendaz, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

présentait à la session <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> <strong>du</strong> mois de novembre<br />

1952 un projet de décret concernant la correction <strong>du</strong> chemin<br />

muletier Aproz-Coor.<br />

Ce décret fut accepté en premiers débats en date <strong>du</strong> 13 novembre<br />

1952.<br />

A la suite d'une discussion au sein de la commission, il fut<br />

demandé aux organes <strong>du</strong> Département des travaux publics de se<br />

mettre en relations avec le Service fédéral des améliorations foncières<br />

afin de savoir s'il n'était pas possible de considérer ce<br />

chemin comme route reliant les villages de montagne à la plaine<br />

et, de ce fait, obtenir la subvention fédérale pour la construction<br />

de cette œuvre.<br />

Après une visite des lieux en présence des autorités cantonales<br />

et communales, le Service fédéral des améliorations foncières<br />

s'opposa à considérer cette communication comme route reliant<br />

les villages de montagne à la plaine. Par contre, il se déclara<br />

d'accord de subventionner la construction de cette œuvre en considérant<br />

ce chemin comme route agricole à la condition que la<br />

190


commune procède au remaniement parcellaire de la région intéressée.<br />

Le service fédéral des amélioration« foncières nous a confirmé<br />

par écrit les déclarations qu'il avait faites sur place.<br />

Comme l'administration communale de Nendaz s'était opposée<br />

à procéder à tout remaniement parcellaire de la région intéressée,<br />

il n'était plus possible d'obtenir une subvention fédérale.<br />

Pour cette raison nous vous proposons de maintenir le texte<br />

<strong>du</strong> décret tel que présenté en premiers débats, et demandons à<br />

la Haute Assemblée de bien vouloir entrer en matière.<br />

Hr. Abgeordneter Alwin Gemmet, deutscher Berichterstatter.<br />

Die Kommission welche beauftragt wurde, das Dekret betreffend<br />

des Saumweges Aproz-Coor-Biolay in zweiter Lesung zu studieren<br />

besteht aus dem Sprechenden als Präsident, Herrn Arnold<br />

Jean, als Vize-Präsident, vertreten <strong>du</strong>rch Herrn Albert Favre,<br />

Herrn Alphonse Balet, vertreten <strong>du</strong>rch Herrn Marc Constantin,<br />

und den Herren Viktor Ruppen und Paul Berthousoz.<br />

Herr Viktor Ruppen und der Sprechende wurden zu Berichterstattern<br />

bestimmt.<br />

Anlässlich der Diskussion des vorliegenden Dekretes in erster<br />

Lesung stellte sich die Frage ob die in Frage stehende Strasse<br />

nicht so klassiert werden könnte, um in den Genuss einer zusätzlichen<br />

eidgenössischen Subvention zu gelangen. Die Kommission<br />

für die zweite Lesung gab sich dann auch reichlich Mühe für die<br />

Gemeinde Nendaz eine möglichst vorteilhafte Lösung zu finden.<br />

In einer Sitzung am 12. November 1953 wurde das kantonale<br />

Baudepartement beauftragt, die eventuellen Subventionsmöglichkeiten<br />

zusammen mit den eidgenössischen Instanzen abzuklären.<br />

Es ergab sich jedoch folgendes Bild. Eine Klassierung als Verbin<strong>du</strong>ngsstrasse<br />

einer Berggemeinde mit dem Tale, wie sie von der<br />

Gemeinde Nendaz angestrebt wurde, konnte nicht in Frage kommen,<br />

da die hiezu nötigen Bedingungen nicht vollständig erfüllt<br />

waren. Die Gemeinde Nendaz hat nämlich bereits eine Verbin<strong>du</strong>ngsstrasse<br />

und die betreffenden Weiler sind, wenn nicht <strong>du</strong>rch<br />

diese Strasse erreichbar, so doch keine selbständigen Gemeinden.<br />

Die Kommissionsminderheit, zu der auch der Sprechende gehörte,<br />

war mit dem Baudepartement der Meinung, wir können nicht im<br />

Unterwallis mit Ausnahmefällen eine zweite Etappe beginnen,<br />

bevor die erste im Oberwallis abgeschlossen ist. Diese Art von<br />

Subventionierung wurde dehalb von kantonalen und eidgenössischen<br />

Instanzen abgelehnt. Eine Subventionierung als landwirtschaftlicher<br />

Fluhrweg kam deshalb nicht in Frage, weil hiermit<br />

bekanntlich eine Güterzusammenlegung verbunden werden muss<br />

191


zu der sich die Gemeinde nicht entschliessen konnte. Es blieb uns<br />

also lediglich der Subventionierungsmo<strong>du</strong>s offen, wie er bereits<br />

in erster Lesung angenommen wurde, das heisst die Subventionierung<br />

als Saumweg. Da die Arbeiten unbedingt ausgeführt werden<br />

müssen, weil der bestehende Maultierweg ein unleugbares starkes<br />

Hindernis für die Erschliessung und Nutzbarmachung des Bodens<br />

bedeutet, hat die Kommission, die gestern im Konferenzsaal nebenan<br />

tagte, einstimmig beschlossen, der Hohen Versammlung Eintreten<br />

auf das Dekret wie es in erster Lesung am 13. November<br />

1952 angenommen wurde vorzuschlagen.<br />

Titres et considérants.<br />

DECRET<br />

concernant la correction <strong>du</strong> chemin muletier Aproz-Coor-Bioley<br />

sur le territoire de la commune de Nendaz<br />

(adopté en premiers débats le 13 novembre 1952)<br />

LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />

Vu la demande de la Commune de Nendaz ;<br />

Vu le développement de l'arboriculture dans la région de Coor et Bioley ;<br />

Considérant l'impossibilité de circuler avec des véhicules sur le chemin<br />

muletier actuel ;<br />

En application des dispositions de la loi <strong>du</strong> l or février 1933 sur la classification,<br />

la construction, l'entretien et la police des routes ;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

décrète :<br />

Titel und Erwägungen.<br />

DEKRET<br />

betreffend die Korrektion des Saumweges Aproz-Coor-Bioley,<br />

auf Gebiet der Gemeinde Nendaz<br />

(angen. in 1. Lesung am 13. November 1952)<br />

DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />

Eingesehen das Begehren der Gemeinde Nendaz ;<br />

Eingesehen die Entwicklung der Baumzucht in der Gegend von Coor und<br />

Bioley ;<br />

Erwägend die Unmöglichkeit, auf dem gegenwärtigen Saumweg mit Fahrzeugen<br />

zu verkehren ;<br />

In Anwen<strong>du</strong>ng der Bestimmungen des Gesetzes vom 1. Februar 1933 über<br />

die Klassifikation der Strassen, deren Bau und Unterhalt und Polizei ;<br />

Auf Antrag des Staatsrates,<br />

beschliesst :<br />

Les titres et considérants sont acceptés.<br />

Article premier. — La correction <strong>du</strong> chemin muletier Aproz-Coor-Bioley sur<br />

le territoire de la commune de Nendaz est déclarée d'utilité publique.<br />

192


Art. 2. — Le coût de ces travaux suivant le devis établi par le Département<br />

des Travaux publics s'élève à Fr. 250,000.—.<br />

Art. 3. — Conformément à l'article 39 de la loi précitée, l'<strong>Etat</strong> contribue aux<br />

frais effectifs de ces travaux à raison de 50 %.<br />

Art. 4. — La part des frais à la charge de l'<strong>Etat</strong> sera payée par annuités<br />

de Fr. 25,000.— au maximum, pour autant que les ressources financières disponibles<br />

le permettront.<br />

Erster Artikel. — Die Korrektion des Saumweges Aproz-Coor-Bioley, auf<br />

Gebiet der Gemeinde Nendaz, wird als Werk öffentlichen Nutzens erklärt.<br />

Art. 2. — Die Kosten dieser Arbeiten belaufen sich, gemäss dem vom Baudepartement<br />

ausgearbeiteten Kostenvoranschlag, auf Fr. 250,000.—.<br />

Art. 3. — Gemäss Artikel 39 vorgenannten Gesetzes beteiligt sich der Staat<br />

an den wirklichen Ausgaben dieser Korrektion mit einer Beisteuer von 50 %.<br />

Art. 4. — Die Auszahlung des Staatsbeitrages erfolgt in Jahresraten von<br />

höchstens Fr. 25,000. — und insofern der Staat über die hiezu nötigen Mittel<br />

verfügt.<br />

A l'article 4 la commission propose de biffer le membre de<br />

phrase : « pour autant que les ressources financières disponibles<br />

le permettent ».<br />

Die Kommission beantragt folgenden Satzteil zu streichen :<br />

« und insofern der Staat über die nötigen Mittel verfügt ».<br />

La modification proposée par la commission est acceptée.<br />

Art. 5. — Les travaux seront dùigés par le Département des Travaux publics<br />

et terminés dans un délai de 5 ans.<br />

Art. 6. — La Commune de Nendaz est autorisée à réaliser l'œuvre dans un<br />

délai plus court en faisant l'avance des frais incombant à l'<strong>Etat</strong>.<br />

Art. 7. — Le présent décret n'étant pas d'une portée générale entre immédiatement<br />

en vigueur.<br />

Ansi adopté en premiers débats en <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, à Sion, le 13 novembre<br />

1952.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> :<br />

Franz IMHOF<br />

Les Secrétaues :<br />

Al. THEYTAZ - Dr Leo STOFFEL<br />

Art. 5. — Die Arbeiten stehen unter der Leitung des Baudepartementes und<br />

sind in einer Frist von 5 Jahren zu vollenden.<br />

Art. 6. — Die Gemeinde Nendaz ist ermächtigt, die Arbeiten in einer kürzeren<br />

Frist auszuführen, indem sie für den Staat die Vorschüsse leistet.<br />

Art. 7. — Gegenwärtiges Dekret tritt, weil nicht von allgemeinen Tragweite,<br />

sofort in Kraft.<br />

So angenommen in erster Lesung, in der Sitzung des Grossen Rate vom<br />

13. November 1952.<br />

Der Präsident des Grossen Rates :<br />

Franz IMHOF<br />

Die Schriftführer :<br />

A. Theytaz - P.E. Burgener i.V.<br />

193


Le décret ne rencontre aucune opposition.<br />

Il est voté en seconds débats, avec la modification proposée<br />

par la commission.<br />

L'objet suivant à l'ordre <strong>du</strong> jour est<br />

le développement de Vinterpellation Torrent.<br />

M. le député Emile Torrent.<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>,<br />

Messieurs les députés,<br />

Au début de la session de novembre 1953 nous avons eu l'honneur<br />

de déposer sur le bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> l'interpellation<br />

suivante ayant pour but :<br />

a) de permettre aux membres <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> de mieux<br />

connaître le régime des adjudications ;<br />

b) d'éviter des dépassements de crédits et de faire respecter<br />

les budgets ;<br />

c) de mieux protéger les finances cantonales.<br />

Ces dernières années l'opinion publique s'est émue devant les<br />

gros dépassements de crédits par le Département des travaux<br />

publics.<br />

Malgré plusieurs interventions, aucune amélioration ni modification<br />

<strong>du</strong> système des adjudications n'ont été apportées.<br />

Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> n'est-il pas de l'avis que des mesures de<br />

contrôle s'imposent ? Est-il prêt à faire nommer parmi les membres<br />

de cette assemblée une commission dite « Commission de contrôle<br />

des adjudications des travaux d'<strong>Etat</strong> » ? Cette commission<br />

aurait pour tâche :<br />

1. de contrôler les adjudications en prenant comme base l'arrêté<br />

<strong>du</strong> 26 juillet 1951 ;<br />

2. de contrôler les situations finales de chaque adjudication ;<br />

3. de faire rapport au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> lors de l'examen <strong>du</strong><br />

budget annuel <strong>du</strong> Département des travaux publics.<br />

La commission serait composée de 5 ou 7 membres au prorata<br />

des effectifs des partis. En outre, les certaines critiques que l'on<br />

considère comme fondées dans la plupart des milieux des arts et<br />

métiers nous incitent à demander au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, et ceci d'une<br />

façon impérative, de rendre publique l'ouverture des soumissions.<br />

En déposant cette interpellation, nous cherchons l'intérêt <strong>du</strong><br />

canton.<br />

Les dépassements de crédits ont à notre avis quatre causes<br />

principales :<br />

1. l'insuffisance dans l'étude des projets ;<br />

194


2. la sous-estimation volontaire de la part <strong>du</strong> maître de l'œuvre<br />

<strong>du</strong> coût de l'ouvrage projeté, ceci pour le faire accepter<br />

par l'opinion ;<br />

3. l'adjudication fréquente des travaux à des entreprises ayant<br />

au départ des prix catastrophiques ;<br />

4. la tendance qu'a l'<strong>Etat</strong> de faire de la politique avec les<br />

adjudications.<br />

Les dépassements proviennent surtout de classification de<br />

terrains faite à la légère, d'ouvrages- d'art non prévus ou devises<br />

trop bas, de modification de types de maçonnerie en cours d'exécution,<br />

de murs dépassant de beaucoup les dimensions indiquées<br />

dans le projet. Souvent aussi le transport de matériel de remblais<br />

s'effectuant sur des distance« bien supérieures. En résumé, de<br />

l'imprévu sous toutes ses formes.<br />

Nous nous sommes permis de demander à plusieurs entreprises<br />

de grande et moyenne importance leur avis sur les imprévus.<br />

Il nous fut répon<strong>du</strong> que pour un travail bien étudié et calculé,<br />

les imprévus peuvent varier de 8 à 10 % au maximum. Donc, pour<br />

un ouvrage adjugé à Fr. 500,000.— le décompte final devrait se<br />

situer entre Fr. 450,000.^— et 550,000.—. Or nous avons assisté<br />

dans cette salle à des débats sur cet objet portant sur des chiffres<br />

bien supérieurs en pour cent de ce qui est normal. Le <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong> n'a-t-il pas voté à plusieurs reprises des crédits supplémentaires<br />

pour combler le gouffre créé par le dépassement de<br />

crédit ?<br />

Il est de notre devoir de poser au Chef <strong>du</strong> Département des<br />

travaux publics une question :<br />

« Votre personnel technique est-il qualifié, oui ou non ? »<br />

On sait que tous les travaux non prévus au cahier des charges<br />

reviennent trop cher s'ils sont faits en régie. L'entreprise aura<br />

tendance à chercher toutes les occasions d'exécuter des travaux<br />

de ce genre parce qu'ils laissent un bénéfice assuré. Même si les<br />

travaux en excédent se réfèrent à des prix unitaires indiqués au<br />

cahier des charges, l'entreprise est fondée à exiger une modification<br />

de prix lorsque l'imprévu dépasse un certain montant. Il est<br />

évident que cet imprévu modifie et renchérit le coût de l'ouvrage.<br />

On saisit donc tout l'intérêt qu'il y a à étudier les projets consciencieusement,<br />

de façon à éliminer dans toute la mesure <strong>du</strong> possible<br />

la part de l'imprévu. Le temps consacré à l'étude sérieuse<br />

d'un projet reviendra toujours beaucoup meilleur marché que les<br />

modifications faites au projet en cours d'exécution.<br />

La seconde cause importante <strong>du</strong> dépassement, à savoir l'adjudication<br />

à des entreprises peu qualifiées, réside dans le fait qu'on<br />

195


confie trop volontiers les travaux au soumissionnaire le meilleur<br />

marché. Une soumission trop bon marché est en général une soumission<br />

mal étudiée ; surtout si elle provient d'une entreprise peu<br />

connue qui n'offre pas de solides garanties. Nous ne voulons évidemment<br />

pas créer un monopole en faveur de quelques gros entrepreneurs<br />

; mais les services d'<strong>Etat</strong> seraient bien inspirés, avant<br />

d'adjuger un travail, de s'assurer de la situation financière <strong>du</strong><br />

soumissionnaire et de voir si son offre a été sérieusement étudiée.<br />

Quand une entreprise est déficitaire, que se passe-t-il quand<br />

elle abandonne l'ouvrage qui doit être remis à une autre entreprise<br />

à des conditions nouvelles ? Le maître de l'œuvre s'évertue<br />

à boucher les trous soit par des travaux en régie ou par des suppléments<br />

dont l'utilité est souvent discutable. D'où il résulte<br />

qu'une adjudication à des prix ridicules est toujours ruineuse<br />

pour l'<strong>Etat</strong>. Quant au système qui consiste à combler les déficits<br />

d'une entreprise par des suppléments, il est plus déplorable encore<br />

parce qu'il est malhonnête en soi. Il abolit le sentiment de la<br />

responsabilité chez l'entrepreneur, le pousse à soumissionner trop<br />

bas pour arracher l'adjudication, quitte à se rattraper ensuite par<br />

toutes sortes de moyens peu scrupuleux : malfaçon dans la qualité<br />

<strong>du</strong> travail, fraude sur les quantités et les qualités et toutes les<br />

ressources de la chicane. Les plus connues de ces malfaçons sont :<br />

les murs qui n'ont pas la section prévue, derrière une façade correcte<br />

on met <strong>du</strong> vulgaire blocage sans ciment ou insuffisamment<br />

dosé. Il est facile également d'exiger des suppléments pour qualification<br />

de terrain, soi-disant rocheux, lorsque quelques malencontreux<br />

cailloux se trouvent mêlés à la terre.<br />

Le métier de surveillant n'est pas facile avec un mauvais entrepreneur.<br />

Il lui faudrait être partout à la fois et avoir une autorité<br />

morale plus grande que ce n'est le cas la plupart <strong>du</strong> temps.<br />

La question des dépassements de crédits s'est déjà posée au<br />

<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> il y a déjà vingt-cinq ou trente ans. Des mesures<br />

avaient été prises qui avaient rétabli une situation normale. Ces<br />

mesures sont :<br />

1. étude consciencieuse <strong>du</strong> projet ;<br />

2. adjudication des travaux à des entreprises offrant une<br />

garantie financière et morale suffisante et présentant des<br />

soumissions bien étudiées ;<br />

3. application stricte <strong>du</strong> cahier des charges.<br />

Il faut que l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> et plus spécialement le Département<br />

des travaux publics comprennent qu'il ne sont pas une institution<br />

philanthropique, mais les gérants de l'intérêt public. Les<br />

routes sont construites pour le public, non pour faire vivre et<br />

196


enrichir des entreprises. Celles-ci ont le droit de faire des bénéfices,<br />

mais en retour elles ont le devoir de présenter une exécution<br />

correcte des tâches qui leur sont confiées. L'<strong>Etat</strong>, en s'acquittant<br />

avec fermeté de son rôle de maître de l'œuvre, gagnera en<br />

crédit moral non seulement dans le public, mais chez les entrepreneurs<br />

eux-mêmes. Il ne doit pas oublier non plus qu'il est responsable<br />

de l'argent <strong>du</strong> contribuable, qu'il ne doit pas considérer<br />

celui-ci comme un vulgaire placement à fond per<strong>du</strong>.<br />

Le contribuable valaisan paie de lourds impôts qui grèvent<br />

péniblement le budget familial. Il a le droit d'exiger que ses sacrifices<br />

ne soient pas vains. Que l'<strong>Etat</strong> mette autant de conscience<br />

dans la gestion des deniers publics qu'il met d'âpreté à percevoir<br />

son tribut.<br />

Af. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Ânthamatten.<br />

Monsieur le Président et Messieurs,<br />

Je m'excuse tout d'abord de ne pas pouvoir entrer dans tous<br />

les détails soulevés par M. le député Torrent. J'avais demandé à<br />

M. le député Torrent de-me remettre le texte de son interpellation,<br />

afin que je puisse lui répondre sur tous les points, mais il me l'a<br />

refusé. Il pose des questions techniques auxquelles j'aurais peutêtre<br />

pu répondre, si j'avais pu me documenter.<br />

Il y a d'abord la question des dépassements de crédits. J'ai<br />

déjà dit plusieurs fois dans cette salle que cette question relevait<br />

autrefois <strong>du</strong> Département de l'intérieur. Une commission <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong>, présidée par M. le Dr Antoine Favre, avait été désignée<br />

et s'était ren<strong>du</strong>e sur place afin de nous faire rapport sur toutes<br />

ces routes. Cette question ne concerne pas le Département des travaux<br />

publics et je n'ai eu que la grande tâche d'y mettre un point<br />

final.<br />

Une seule fois, <strong>du</strong>rant la guerre de 1939/45, le Département des<br />

travaux publics a omis de demander un crédit suffisant pour la<br />

correction de la route de Granges-Lens-Icogne et le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

a dû, à cette occasion, accorder un crédit supplémentaire.<br />

Mode de procéder pour l'adjudication des travaux par le service<br />

des ponts et chaussées. La mise en soumission de tous les<br />

travaux est faite par la voie <strong>du</strong> « Bulletin officiel » et les entrepreneurs<br />

sont invités, en règle générale, à déposer leur soumission<br />

environ 15 jours après cette publication.<br />

Sur l'enveloppe les entrepreneurs doivent indiquer qu'il s'agit<br />

d'une soumission de façon que le secrétariat sache qu'il ne doit<br />

pas ouvrir ces plis.<br />

197


Les offres sont ensuite rassemblées et un ou deux jours après<br />

le délai fixé pour la rentrée des soumissions, celles-ci sont ouvertes<br />

de la façon suivante :<br />

Le Chef de service avec Fingénieur-adjoint ou un autre technicien<br />

<strong>du</strong> département (toujours à deux) établissent un protocole<br />

d'ouverture des soumissions sur lequel sont inscrits le nom de<br />

l'entrepreneur et le montant total que celui-ci a calculé.<br />

Ce protocole est signé par les deux employés qui ont procédé<br />

à l'ouverture des offres et ensuite chaque soumission est vérifiée.<br />

Lorsque ces vérifications sont terminées, s'il s'agit de routes<br />

intéressant directement une commune, le département demande à<br />

cette commune son préavis pour l'adjudication. Dans les autres<br />

cas, comme pour la route cantonale ou les routes alpestres et<br />

même les routes touristiques, <strong>du</strong> fait que toute une série de communes<br />

sont intéressés aux travaux, aucun préavis n'est demandé<br />

car nous aurions certainement des préavis différents de la part<br />

des communes ce qui ne ferait que compliquer inutilement l'adjudication.<br />

Quant à l'adjudication elle-même, elle est faite par le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> sur le préavis de notre département qui est basé sur l'arrêté<br />

<strong>du</strong> 26 juillet 1951 concernant l'adjudication des travaux et fournitures<br />

subventionnées par l'<strong>Etat</strong>.<br />

La teneur de l'article 9 <strong>du</strong> dit arrêté est la suivante :<br />

« 1. L'autorité adjudicatrice choisit librement entre les soumissionnaires<br />

en tenant compte des éléments d'appréciation suivants :<br />

a) prix permettant à un entrepreneur expérimenté et diligent de<br />

fournir un travail irréprochable, tout en assurant à ses ouvriers<br />

le salaire et les prestations sociales prévus au contrat collectif<br />

de la profession et à lui-même le juste bénéfice auquel il peut<br />

prétendre ;<br />

b) garantie de bienfacture, de solvabilité et de correction en affaires,<br />

offertes par l'entrepreneur ;<br />

c) satisfaction donnée par celui-ci lors de travaux précédents ;<br />

d) rotation équitable entre concurrents ;<br />

e) préférence à accorder, toutes conditions équivalentes, aux entrepreneurs<br />

de la région.<br />

2. Un avis d'adjudication est envoyé au Service <strong>du</strong> registre<br />

professionnel et aux associations patronales intéressées.<br />

3. Peuvent être prises en considération des offres anormalement<br />

basses, lorsque les soumissionnaires sont en mesure de justifier<br />

leurs prix par des circonstances spéciales, indépendantes des<br />

salaires payés ou des conditions de travail imposées aux ouvriers.<br />

198


Dans ce cas, une clause spéciale se rapportant à ces circonstances<br />

est insérée dans le contrat d'adjudication. »<br />

L'article 10 dit ceci :<br />

« Sont écartées les offres :<br />

a) qui ne répondent pas aux conditions de la mise en soumission ;<br />

b) qui ne sont pas accompagnées de la déclaration de la caisse<br />

sociale professionnelle ;<br />

c) qui trahissent l'inexpérience ou le défaut de connaissances <strong>du</strong><br />

soumissionnaire ;<br />

d) qui doivent être considérées comme un acte avéré de concurrence<br />

déloyale. »<br />

Il est tenu compte de la rotation équitable entre les concurrents<br />

pour autant que les offres ne soient pas trop différentes<br />

les unes des autres.<br />

La décision <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est ensuite communiquée à l'entreprise<br />

adjudicatrice qui vient signer le cahier des charges, prendre<br />

possession des plans et fournir l'analyse des prix de sa soumission.<br />

Calcul des prix par VAssociation valaisanne des entrepreneurs.<br />

Pour des travaux importants, l'Association valaisanne des entrepreneurs<br />

fait une séance des calculs à laquelle sont invités tous<br />

les entrepreneurs intéressés.<br />

Cette séance a lieu le jour précédant la rentrée des soumissions.<br />

A cette séance les entrepreneurs ne sont pas obligés d'assister.<br />

Chaque entrepreneur pouvant garder sa liberté à condition<br />

cependant de déposer sa soumission sous pli cacheté au bureau<br />

de l'Association valaisanne des entrepreneurs avant la séance de<br />

calculs. La séance des calculs a pour but d'examiner les prix<br />

d'unité et chaque entrepreneur a l'obligation de justifier les siens.<br />

Après ce calcul, les soumissions sont adaptées sur la base des<br />

nouveaux prix calculés.<br />

Sur la requête de l'Association valaisanne des entrepreneurs,<br />

pour éviter des fuites qui s'étaient pro<strong>du</strong>ites à la suite de ces<br />

séances de calculs, le Département a demandé aux entrepreneurs<br />

qui ne font pas partie de cette association, de déposer leur offre<br />

avant la séance de calculs.<br />

Nous pouvons en outre affirmer que, dans les autres cantons,<br />

ce mode de faire est appliqué également pour tous les travaux<br />

importants.<br />

Voilà comment les choses se passent chez nous.<br />

Je tiens à relever que ce n'est pas un département qui procède<br />

à l'adjudication, mais bien le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> qui en prend l'entière<br />

responsabilité.<br />

199


M. le député Torrent nous reproche de faire de la politique<br />

lors des adjudications. Monsieur le député Torrent, là-dessus je<br />

ne suis pas <strong>du</strong> tout d'accord avec vous. Je dois vous dire que les<br />

entrepreneurs ont aujourd'hui un appétit très grand. Autrefois,<br />

lorsqu'on attribuait un travail de 50 ou 100,000 francs à un entrepreneur,<br />

il était content et nous remerciait ; aujourd'hui, il n'est<br />

même pas content lorsqu'on lui adjuge des travaux pour 1 million !<br />

Lors d'une adjudication, il y a lieu de tenir compte <strong>du</strong> prix,<br />

des capacités techniques, de la situation financière et <strong>du</strong> caractère.<br />

Lorsque les prix sont raisonnables, nous adjugeons généralement<br />

au plus bas. Je tiens à vous dire que les grandes entreprises<br />

suisses ont aujourd'hui leur siège en <strong>Valais</strong> et nous présentent<br />

des soumissions parfois excessivement basses et éliminent ainsi<br />

les entrepreneurs <strong>du</strong> pays. Je suis obligé de reconnaître qu'au<br />

point de vue bienfacture <strong>du</strong> travail, ces grandes entreprises sont<br />

d'une façon générale très bien équipées et nous donnent plus<br />

de satisfaction. Il y a aujourd'hui des entrepreneurs valaisans<br />

qui sont inscrits au registre de profession, mais qui ne possèdent<br />

pas la maîtrise fédérale. Si nous les mettons en face de certains<br />

grands travaux, l'expérience voulue et les connaissances techniques<br />

leur font défaut. Par suite de mauvaises expériences que<br />

nous avons faites avec une entreprise valaisanne qui n'était pas à<br />

la hauteur de sa tâche, Berne nous a formellement interdit d'adjuger<br />

les travaux pour les routes alpestres à n'importe qui. C'est<br />

évident, par ailleurs, que nous avons aussi fait de très bonnes<br />

expériences avec les entreprises valaisannes. Il suffit pour s'en<br />

rendre compte de voir les routes de la Furka et de la Forclaz où<br />

98 % des travaux ont été exécutés par des entreprises valaisannes.<br />

M. Torrent soulève une question de détail. Aujourd'hui le<br />

Département des travaux publics ne laisse pas poser une seule<br />

pierre sans surveillance. Il y a partout des surveillants, mais parfois<br />

l'on se heurte à des faits imprévisibles et il faut construire<br />

soit un mur supplémentaire, soit faire des sondages, etc. Tous les<br />

devis sont soumis à Berne et je crois que, d'une façon générale,<br />

il y a peu de dépassements de crédits pour les routes. Les travaux<br />

sont surveillés par des techniciens qui sont sur place et font tous<br />

les jours des relevés pour l'établissement de décomptes. Je regrette<br />

de ne pas pouvoir entrer dans tous les détails, mais je tiens à<br />

dire que tous les travaux sont très bien surveillés. Nous avons<br />

actuellement trois ingénieurs dans notre département qui y sont<br />

respectivement depuis 30, 10 et 3 ans. Nous avons en outre un<br />

spécialiste pour les questions <strong>du</strong> revêtement, M. le voyer principal<br />

Gaspard Bovier, qui est souvent appelé comme expert dans<br />

les autres cantons. Personnellement, je n'ai pas <strong>du</strong> tout l'impres-<br />

200


sion que le personnel <strong>du</strong> Département des travaux publics n'est<br />

pas à la hauteur de sa tâche. Nous n'en avons pas la preuve.<br />

M. le député Torrent nous a fait remarquer qu'il nous manquait<br />

des techniciens. En effet, il nous manque des techniciens<br />

sur toute la ligne. J'ai signé la semaine dernière quinze diplômes<br />

d'avocats et notaires, mais il est aujourd'hui presque impossible<br />

de trouver un technicien en <strong>Valais</strong> ou en Suisse. Nous ne trouvons<br />

plus d'ingénieur en génie civil ni de géomètre. Nous ne pouvons<br />

pas prendre en main les remaniements parcellaires faute de<br />

personnel. Il faut aujourd'hui presque rendre hommage aux ingénieurs<br />

qui restent à l'administration cantonale, car ils auraient<br />

l'occasion de se faire engager pour 10,000 francs de plus par an.<br />

Voilà comment la situation se présente aujourd'hui.<br />

J'espère que M. le député Torrent sera satisfait de ma réponse.<br />

M. le député Emile Torrent.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je me déclare partiellement<br />

satisfait en ce sens qu'une commission a été nommée pour<br />

l'emprunt des 20 millions. Pour le reste, ce sont évidemment des<br />

suppositions. Il faudrait-tâcher de faire taire l'opinion publique<br />

et établir si faute il y a oui ou non. C'est dans ce sens que je me<br />

déclare satisfait.<br />

C'est ensuite le tour de M. le député Duchoud de développer<br />

son interpellation sur la déviation de la route cantonale à St-Gingolph.<br />

M. le député Raoul Duchoud.<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs,<br />

Par lettre adressée au Bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, nous avions<br />

déposé pour la session de novembre l'interpellation suivante :<br />

Nous avons l'honneur de demander au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> de quelle<br />

façon il envisage la liaison, par sens unique, entre la Savoie et le<br />

<strong>Valais</strong>, à St-Gingolph. De quelle manière entend-il sauvegarder<br />

les intérêt primordiaux de St-Gingolph-<strong>Valais</strong> en respectant les<br />

libertés communales ?<br />

Vu l'urgence de cette question, nous nous sommes permis de<br />

demander que cette interpellation puisse être développée à la dite<br />

session. Par suite des tractanda trop chargés ce fut retardé. Nous<br />

nous permettons cependant de remercier M. le Président <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong> de l'inscrire à cette session prorogée ; ayant été habitué,<br />

dans de précédentes sessions, à plusieurs reprises, de voir poser<br />

sur nos interventions un monumental Carron en guise de stèle<br />

funéraire.<br />

201


Chacun connaît la situation de St-Gingolph (<strong>Valais</strong>, Savoie),<br />

entité bourgeoisiale et paroissiale, mais formant deux communautés<br />

politique«, une française, une suisse. Si les intérêts collectifs<br />

convergent, souvent leurs intérêts communaux et particuliers<br />

divergent.<br />

St-Gingolph a connu pendant la guerre le système <strong>du</strong> rideau<br />

de fer. On constate, avec stupéfaction, que cette situation continue<br />

alors que l'on demande de faciliter le tourisme et la circulation<br />

!<br />

En effet, la localité possède trois ponts et plusieurs ponceaux.<br />

Le pont <strong>du</strong> quai, près de la future route internationale étudiée,<br />

est fermé par un portail de fer la majeure partie de l'année,<br />

ouvert sporadiquement pendant la saison : cela facilite sans doute<br />

le tourisme !<br />

Le pont supérieur, ouvert pendant la journée de travail, vient<br />

d'être l'année dernière orné d'un superbe portail, fourni par<br />

l'administration des douanes suisses, et fut placé, sans doute par<br />

ironie ou altruisme, sur le territoire français.<br />

Fermé le dimanche, cela oblige, soit à la sortie des offices de<br />

l'église paroissiale se trouvant en France, soit pour tous les usagers,<br />

d'utiliser le pont route internationale, d'où engorgement des<br />

voitures avec des piétons, alors que... c'est ahurissant, tous les<br />

ponceaux, de St-Gingolph à Novel, sont libres à la circulation.<br />

Avant tout, soit pour le tourisme, soit pour faciliter le travail<br />

des urbains, il serait absolument nécessaire que les hautes autorités<br />

compétentes rétablissent la liberté de circulation antérieure<br />

à 1939 et alors nous ne nous trouverons plus devant un rideau<br />

de fer ou de bois.<br />

Pendant deux mois (juillet-août), la circulation automobile est<br />

intense. Les postes de douane, à St-Gingolph-France et Suisse, ont<br />

un travail plus que pénible, et malgré toute leur bonne volonté,<br />

qui est indéniable, dans les deux sens de la route cantonale et<br />

nationale, une interminable colonne se forme pour les automobiles.<br />

Tout de suite l'idée d'un sens unique, presque nécessaire pendant<br />

les trois mois d'été, s'impose et s'avère indéniablement logique<br />

afin de décongestionner l'artère principale.<br />

Voilà la genèse de l'histoire. La commune française arrive à<br />

finir son quai. Ce quai a été construit comme chemin vicinal, soit<br />

40 % aux frais de la dite commune avec les charges inhérentes.<br />

Cette municipalité réussit, avec beaucoup d'entregent, à faire<br />

classer ce chemin vicinal comme route nationale, mais à la condition<br />

d'avoir un débouché adéquat.<br />

Tout de suite, nous ne savons pas par quelle affinité l'administration<br />

des douanes couva le poussin. Sans s'intéresser aux<br />

202


intérêts locaux, elle entra en lice, considérant le projet de dérivation<br />

par le quai comme normal ; elle engloutit quelque 60,000<br />

francs pour l'achat et la démolition de l'unique scierie <strong>du</strong> village<br />

et clôtura de superbes barrières de bois le terrain acheté en bor<strong>du</strong>re<br />

de la future artère.<br />

Le Département des travaux publics, avec sa bonacité habituelle,<br />

entreprit immédiatement des projets dans le sens désiré.<br />

Après ce préambule qui, nous le croyons, situe la question,<br />

étudions les possibilités les meilleures afin de la résoudre.<br />

Le projet de liaison internationale est étudié dans les règles<br />

de la facilité.<br />

Ses avantages : Il facilite la solution française permettant à la<br />

commune de St-Gingolph-France de se débarrasser <strong>du</strong> fardeau de<br />

son chemin vicinal, qui alors deviendra route nationale.<br />

Il facilitera à l'administration des douanes de justifier la<br />

légèreté de l'emploi de quelque 60,000 francs à la démolition<br />

d'une petite in<strong>du</strong>strie locale nécessaire à sa situation.<br />

Enfin, notre Département des travaux publics aura œuvré pour<br />

demander ultérieurement^ une fois de plus, une augmentation de<br />

crédits pour ce projet qui, pour lui, s'avère le moins coûteux,<br />

mais qui ne l'est que relativement.<br />

Désavantages : Ce projet entraîne, d'une part, la disparition<br />

<strong>du</strong> quai actuel de St-Gingolph-<strong>Valais</strong>, <strong>du</strong> port et des pavillonsterrasses<br />

en bor<strong>du</strong>re de la route cantonale.<br />

De plus, il nécessitera la construction d'un gros mur de soutènement<br />

dont la beauté s'alliera sans doute avec celle <strong>du</strong> paysage !<br />

Nous serions heureux que M. Zermatten, de la protection des<br />

sites, daigne en juger. Un des plus jolis coins de St-Gingolph,<br />

avec son quai tranquille et ombré, son petit port paresseux, sa<br />

plage idéale, en plein centre, améliorée par la société de développement<br />

renaissante, ce paysage enchanteur disparaîtrait. De<br />

même ce projet aura sans doute des répercussions pour l'Hôtel<br />

Bellevue, dont la partie annexe semble être dans la zone d'expropriation.<br />

Il est vraisemblable qu'alors l'administration des douanes<br />

achètera, comme cela s'est fait précédemment, le dit Hôtel Bellevue.<br />

Ainsi un revenu de moins à la commune, car, Monsieur le<br />

Président, Messieurs, les douanes sont un <strong>Etat</strong> dans l'<strong>Etat</strong>, ne<br />

payant pas d'impôts pour leurs bâtiments alors qu'elles louent à<br />

leurs agents des appartements. Les propriétaires d'immeubles locatifs<br />

sont assujettis à l'impôt. C'est le privilège féodal rénové.<br />

Nous nous permettons cette parenthèse, afin de vous souligner<br />

cette souveraineté para j démocratique.<br />

203


Jamais, nous l'espérons, le parlement valaisan n'acceptera une<br />

solution pareille.<br />

D'autre part, parlons techniquement, le Département des travaux<br />

publics a-t-il envisagé l'énorme quantité d'enrochements<br />

nécessaire pour gagner <strong>du</strong> terrain sur le lac, un déplacement probable<br />

<strong>du</strong> débarcadère ? Le tracé envisagé nécessitera un élargissement<br />

partiel et obligatoire à la sortie <strong>du</strong> village, avec expropriations<br />

vers les Serves.<br />

De combien seront dépassés les 400,000 francs prévus par le<br />

Département des travaux publics ?<br />

Et les résultats tangibles : La sortie des voitures de Suisse<br />

demande, dans les meilleures conditions, une minute pour trois<br />

voitures, soit au grand maximum 180 voitures à l'heure, alors<br />

qu'aux heures de pointe il s'en présente 300 à 400. L'embouteillage,<br />

au lieu d'être sur la route cantonale, se trouvera sur le quai.<br />

Rendez-vous compte, Monsieur le Président, Messieurs, de la<br />

situation.<br />

Un débarquement d'un bateau sur le quai actuel, amputé de<br />

son tiers, de plusieurs centaines de passagers, devant une colonne<br />

infernale de voitures, avançant par à-coups, klaxonnantes et pétaradantes.<br />

Heureux s'il n'y a aucun accident, mais aussi quel « bonheur<br />

» pour les touristes goûtant le repos, dans ce coin si calme<br />

actuellement !<br />

Le choix de ce paradis promis sera sans doute connu.<br />

C'est la solution facile pour l'administration des douanes et<br />

le Département des travaux publics et pour la commune de St-Gingolph-France,<br />

mais à nous, <strong>Valais</strong>ans de St-Gingolph, il nous restera<br />

nos yeux pour verser des larmes de reconnaissance pour les<br />

soins dévoués de nos administrations.<br />

Il résulte donc que pour conserver l'esthétique de son village,<br />

si nécessaire à son tourisme, St-Gingolph trouvera une majorité<br />

locale, allant des conservateurs aux socialistes en passant par les<br />

radicaux, qui appuiera, pour une fois, la demande de la municipalité<br />

d'une route à sens unique par le haut <strong>du</strong> village.<br />

Jugeons des possibilités : Par la France, une superbe artère,<br />

la route de Novel, amène 'la circulation, par la droite, à la proximité<br />

de la frontière ; ce serait la sortie de France. Les administrations<br />

des douanes suisses et françaises «'entendant comme déjà<br />

fait ailleurs, pourraient construire un seul bâtiment, d'où facilite<br />

de travail (bâtiment qui serait nécessaire même par le quai).<br />

Ce projet a été étudié dernièrement, pour la forme, je crois.<br />

Mais, au lieu d'envisager la solution pour la sortie de St-Gingolph<br />

par un passage sous-voie, tracé aléatoire <strong>du</strong> Département<br />

des travaux publics, n'y aurait-il pas lieu de concevoir une route<br />

204


suivant la voie de chemin de fer en amont, afin de déboucher au<br />

passage à niveau ? La dénivellation serait moins forte. Les frais<br />

nécessités par la tranchée ou tunnel, vers les Serves, seraient compensés<br />

par ceux <strong>du</strong> passage sous voie et de l'expropriation de la<br />

ligne des Serves qui deviendrait inutile. D'autant plus que, Monsieur<br />

le Président et Messieurs, il résulte de la discussion de ces<br />

jours précédents, ces fonds nécessaires ne sont pas soutirés au<br />

contribuable valaisan, puisqu'en additionnant ristourne sur la<br />

benzine, subventions en la matière, péréquation, taxe automobile,<br />

etc., l'<strong>Etat</strong> y trouve une subséquente somme lui permettant d'équilibrer<br />

son budget.<br />

Cette solution offre de multiples avantages :<br />

1. D'abord, élimination des ennuis <strong>du</strong> projet par le quai.<br />

2. Elle facilite le raccordement de la nouvelle route cantonale<br />

avec la route de montagne de St-Gingolph-<strong>Valais</strong>, permettant<br />

ainsi aux camions transportant <strong>du</strong> bois d'éviter le danger<br />

actuel, dans les rues étroites <strong>du</strong> vieux village.<br />

La commune, trop pauvre pour effectuer cet exutoire de la<br />

route de montagne, verrait alors s'ouvrir devant elle une ère<br />

d'une vingtaine d'années de possibilités de constructions d'immeubles,<br />

ère améliorant son budget.<br />

De la sorte, en respectant les franchises communales, la Confédération<br />

et le canton auront œuvré pour le bien de tous, l'intérêt<br />

général et l'intérêt local ; en agissant de cette manière, le<br />

résultat cherché pour un sens unique serait acquis, en donnant<br />

des possibilités de développement à la commune, compensant ainsi<br />

l'insuffisance de ses ressources.<br />

Nous espérons donc, M. le Président, Messieurs, que le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong>, sans œillères autocratiques, prendra en considération le<br />

vœu d'une population fermement attachée à son patrimoine communal.<br />

(Applaudissements.)<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />

Monsieur le Président et Messieurs,<br />

Dès 1948, les démarches furent entreprises avec les autorités<br />

suisses et françaises pour examiner le problème de la déviation<br />

de la route cantonale à St-Gingolph.<br />

A la suite d'une inspection des lieux, un projet et une variante<br />

furent établis par le Département des travaux publics pour faciliter<br />

la circulation à cet endroit.<br />

Du côté français, la déviation était déjà amorcée le long <strong>du</strong><br />

lac et la commune de St-Gingolph-France attendait, avant d'achever<br />

les travaux, qu'une solution soit décidée <strong>du</strong> côté suisse.<br />

205


Durant ces dernières années, diverses réclamations nous sont<br />

parvenues soit <strong>du</strong> Département de police de notre canton, soit de<br />

la direction <strong>du</strong> 5 e arrondissement des douanes suisses au sujet des<br />

difficultés de circulation <strong>du</strong>rant la forte saison.<br />

D'après le rapport <strong>du</strong> commandant de la police cantonale en<br />

1953, des arrêts de 60 et même 90 minutes étaient nécessaires<br />

aux véhicules pour traverser la frontière.<br />

Après de nombreuses démarches auprès <strong>du</strong> Département fédéral<br />

de l'intérieur, il a été possible d'obtenir de celui-ci le classement<br />

comme route principale de la route Monthey-St-Gingolph.<br />

Ce classement permettra d'obtenir de la part de la Confédération<br />

une subvention minimum de 35 %.<br />

Comme la circulation augmente d'année en année, et sur la<br />

demande des douanes et <strong>du</strong> Département cantonal de police, nous<br />

avions cru nécessaire de convoquer à St-Gingolph une conférence<br />

à laquelle prirent part les délégués suivants, en date <strong>du</strong> 14 octobre<br />

1953 :<br />

Pour la France : MM. le Sous-préfet de Thonon, le Maire de<br />

St-Gingolph et les ingénieurs départementaux.<br />

Pour la Suisse : M. Riickli, inspecteur fédéral des travaux<br />

publics à Berne.<br />

L'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> était représenté par : celui qui vous parle,<br />

MM. le Préfet de Courten, Gollut, commandant, Parvex, ingénieur.<br />

Les douanes étaient représentées par : MM. Borgeaud, directeur<br />

de l'arrondissement de Lausanne, Châtelan, inspecteur fédéral.<br />

La commune de St-Gingolph était représentée par : M. le président<br />

Forney et 5 conseillers communaux.<br />

Celui qui vous parle ouvre la séance et salue les délégué«<br />

présents.<br />

Il propose d'accepter la solution N° 1, c'est-à-dire, celle qui<br />

correspond approximativement au chemin existant entre le quai<br />

et la route cantonale actuelle.<br />

Ce chemin serait élargi à 8 m. comme <strong>du</strong> côté français, avec<br />

un trottoir de 3 m. le long <strong>du</strong> quai et 2 m. sur le raccordement.<br />

Les délégués français, soit M. le Sous-préfet, soit M. Morel,<br />

ingénieur <strong>du</strong> département, comme aussi M. Zenoni, maire de<br />

St-Gingolph, insistent pour que, <strong>du</strong> côté suisse, on prévoie un<br />

raccordement correspondant à celui amorcé en France sur la rive<br />

gauche de la Morge qui fait limite entre les deux pays.<br />

En revanche, les délégués de la commune de St-Gingolph-Suisse<br />

désireraient voir le projet de route se développer au-dessus <strong>du</strong><br />

village pour venir ensuite se raccorder à la route de Novel. Le<br />

206


président, comme les conseillers, défendent âprement cette solution.<br />

L'inspecteur fédéral, M. Riickli, estime, après avoir visité les<br />

lieux, avec tous les membres présents, que la solution par le haut<br />

<strong>du</strong> village ne peut pas être prise en considération pour le moment,<br />

soit au point de vue technique, soit au point de vue financier.<br />

Il se rallie à la solution N° 1 proposée par le Département des<br />

travaux publics, car celle-ci, qui est la plus économique, pourra<br />

pendant longtemps servir au trafic-frontière puisqu'elle permettra<br />

d'établir le sens unique au passage de celle-ci.<br />

M. Borgeaud, directeur des douanes, de son côté, insiste également<br />

pour qu'une solution rapide soit décidée si l'on ne veut pas<br />

nuire au trafic frontalier dont dépendent les intérêts touristiques<br />

de notre canton.<br />

Après une discussion prolongée, on arrive aux conclusions suivantes<br />

:<br />

Le Département des travaux publics étudiera, malgré les difficultés<br />

énormes représentées par la jonction de la route actuelle<br />

avec un passage sous-voie ou sur voie, la solution proposée par<br />

la commune de St-Gingolph-Suisse par le haut <strong>du</strong> village.<br />

Cette étude sommaire est destinée à démontrer à la population<br />

de St-Gingolph les difficultés rencontrées pour réaliser cette solution,<br />

difficultés ayant pour conséquence d'augmenter considérablement<br />

le coût de cette déviation.<br />

D'autre part, si cette solution devait se réaliser, elle demande<br />

à être continuée <strong>du</strong> côté français.<br />

A ce sujet, nous pensons qu'il serait difficile pour ne pas dire<br />

impossible d'arriver à une entente <strong>du</strong> fait que les Français ont<br />

déjà construit en partie leur route le long <strong>du</strong> lac.<br />

Pour St-Gingolph-Suisse, la solution qui paraît logique est<br />

celle correspondant au projet N° 1, et si la commune veut développer<br />

une zone de construction dans le haut <strong>du</strong> village, elle<br />

aurait un intérêt évident à construire non pas une route internationale,<br />

mais une route d'intérêt local qui sera beaucoup plus<br />

appréciée par les propriétaires établis le long de cette nouvelle<br />

artère.<br />

Une remarque s'impose, en outre, au sujet de la déviation prévue<br />

au projet N" 1.<br />

Cette déviation est nécessitée par la douane, ce qui représente<br />

un cas particulier pour la commune de St-Gingolph lorsqu'il s'agira<br />

d'appliquer la loi <strong>du</strong> 1 er février 1933 sur la classification, la construction,<br />

l'entretien et la police des routes.<br />

En effet, si la douane n'existait pas à cet endroit, on peut<br />

dire que la route actuelle suffirait à une circulation normale.<br />

207


Si la déviation devient nécessaire, la cause est à attribuer aux<br />

formalités de frontière.<br />

En conséquence, si ce projet est soumis au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, il y<br />

aura lieu de tenir compte, pour fixer la participation de la commune<br />

de St-Gingolph, de l'intérêt minime que cette déviation présente<br />

pour celle-ci.<br />

D'autre part, la Confédération ayant comme devoir de maintenir<br />

les postes-frontières, devra, de son côté, songer non seulement<br />

à verser une subvention ordinaire, mais à la compléter par une<br />

subvention extraordinaire en tenant compte des nécessités des<br />

douanes.<br />

Voilà, Monsieur le Président et Messieurs, comment la situation<br />

se présente. Si nous avions aujourd'hui une même manière<br />

de voir entre les administrations communales de St-Gingolph-Suisse<br />

et St-Gingolph-France, la situation serait évidemment beaucoup<br />

plus simple. Mais nous nous trouvons malheureusement devant des<br />

avis tout à fait opposés. La Suisse veut passer en haut et la France<br />

en bas. Ce que M. le député Duchoud semble oublier en préconisant<br />

la solution par en haut, c'est que, d'après les plans, il faut<br />

passer deux fois sous la voie des CFF. D'après le projet que le<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a en mains, la solution par en haut, non seulement<br />

rencontre l'opposition formelle de la France, mais coûte en tous<br />

cas le double que celle par en bas. Ceci est certain. J'espère que<br />

la Confédération nous allouera pour cette route qui sert pour le<br />

trafic douanier une subvention de 50 %.<br />

Je tiens à rassurer M. le député Duchoud en lui disant que,<br />

vu le cas tout à fait spécial, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> se déplacera in corpore<br />

jusqu'à St-Gingolph. Nous ferons ainsi un certain honneur à<br />

la commune qui aura l'occasion de nous exposer 'les différentes<br />

variantes et nous verrons ensuite quelles solutions envisager. Cette<br />

question deviendra donc encore une fois devant le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

pour l'acceptation <strong>du</strong> décret y relatif.<br />

J'espère que la décision qui sera prise donnera quand même<br />

satisfaction à la commune de St-Gingolph, dernière mais sympathique<br />

commune <strong>du</strong> canton. Malheureusement, la commune de<br />

St-Gingo'lph désire beaucoup, mais ne peut rien payer. Voilà la<br />

situation. Il va de soi que lorsqu'on exige quelque chose, il faut<br />

aussi y collaborer par un apport financier.<br />

M. le député Raoul Duchoud.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je remercie M. le Chef <strong>du</strong><br />

département de la gentillesse avec laquelle il a bien voulu me répondre<br />

et je me déclare satisfait jusqu'à la prochaine visite.<br />

208


L'ordre <strong>du</strong> jour appelle enfin la continuation de l'examen <strong>du</strong><br />

décret sur l'état civil.<br />

Les délibérations sont reprises au chapitre II.<br />

CHAPITRE II<br />

AUTORITES ET SURVEILLANCE<br />

Art. 10. — Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est l'autorité cantonale supérieure de surveillance.<br />

Il est l'autorité compétente :<br />

1. pour autoriser le changement de nom (art. 30 CCS) ;<br />

2. pour déclarer la capacité de mariage (tact. 96, al. 2 CCS) ;<br />

3. pour permettre l'adoption (art. 267, al. 2 CCS) ;<br />

4. pour connaître des plaintes contre les officiers de l'état civil ;<br />

5. pour prononcer la destitution de l'officier de l'état civil ou <strong>du</strong> suppléant<br />

et l'exclure d'une réélection ;<br />

6. pour punir les contraventions en matière d'état civil ;<br />

7. pour statuer sur les recours contre les décisions de l'autorité cantonale<br />

inférieure de surveillance.<br />

La commission propose de supprimer les chiffres 1, 2 et 3,<br />

vu que ces dispositions sont déjà contenues dans le décret d'exécution<br />

de l'ordonnance fédérale sur l'état-civil.<br />

Elle propose en outre de dire sous chiffre 6 « pour réprimer »<br />

au lieu de « pour punir ».<br />

Les points 4, 5, 6 et 7 deviennent 1, 2, 3 et 4.<br />

IL KAPITEL<br />

KANTONALE AUFSICHTSBEHOERDEN<br />

Art. 10. — Die obere Aufsichtsbehörde ist der Staatsrat. Er ist die zuständige<br />

Behörde :<br />

1. für die Bewilligung der Namensänderung (Art. 30 ZGB) ;<br />

2. für die Erklärung der Ehemündigkeit (Art. 96, Abs. 2 ZGB) ;<br />

3. für die Ermächtigung zur Kindesannahme (Art. 267, Abs. 2 ZGB) ;<br />

4. für die Beurteilung der gegen die Zivilstandsbeamten gerichteten<br />

Beschwerden ;<br />

5. für die Amtsenthebung oder die Ausschliessung eines Beamten oder<br />

Stellvertreters von der Wiederwahl ;<br />

6. für die Ahn<strong>du</strong>ng der Uebertretungen in Zivilstandssachen ;<br />

7. für die Entschei<strong>du</strong>ng im Beschwerdeverfahren gegen Verfügungen der<br />

untern Aufsichtsbehörde.<br />

Die Kommission beantragt die Ziffern 1, 2 und 3 wegzulassen,<br />

weil diese im Ausführungsdekret zur eidgenössischen Verordnung<br />

über den Zivilstandsdienst geregelt sind.<br />

Die Ziffern 4, 5, 6 und 7 werden 1, 2, 3 und 4.<br />

Hr. Abgeordneter Peter von Roten.<br />

Herr Präsident, Herren Grossräte ! Ich möchte nur die Frage<br />

aufwerfen, ob es gut ist den Staatsrat zur Beurteilung der gegen<br />

die Zivilstandsbeamten gerichteten Beschwerden zuständig zu erklären.<br />

Es handelt sich da nämlich normalerweise um Bagatellen-<br />

Fälle : ein Zivilstandsbeamter hat vielleicht einen Namen falsch ge-<br />

209


schrieben oder eine falsche Gebühr verlangt. Es wäre angebrachter,<br />

wenn solche Kleinigkeiten an das zuständige Departement gelangen<br />

würden. Dies wäre <strong>du</strong>rchaus genügend und würde uns die<br />

Garantie einer fähigen und gerechten Beurteilung geben. Wenn<br />

man meinen Antrag annehmen würde, würde man dem Staatsrat ein<br />

bischen Arbeit abnehmen.<br />

M. le député Aloys Theytaz.<br />

Monsieur le Président, Messieurs, ce matin, je suis intervenu<br />

à l'article 3 pour demander au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> de bien vouloir supprimer<br />

cette disposition, étant donné qu'il était question d'éligibilité,<br />

c'est-à-dire que les officiers d'état civil seraient désignés par<br />

les citoyens d'un arrondissement, ce qui n'est pas le cas d'après<br />

le sens général de ce décret.<br />

A l'art. 10, nous trouvons une même disposition, sous chiffre<br />

5 : « pour prononcer la destitution de l'officier de l'état civil ou<br />

<strong>du</strong> suppléant et l'exclure d'une réélection ».<br />

Je pense qu'ici M. le Chef <strong>du</strong> Département de justice voudra<br />

bien me faire le plaisir au moins de supprimer cette adjonction :<br />

« et l'exclure d'une réélection », <strong>du</strong> moment qu'il s'agit d'une nomination<br />

par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

M. le député Paul de Courten.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, l'art. 10 fait l'objet<br />

d'une proposition de modification par la commission pour le<br />

motif suivant. La loi d'application <strong>du</strong> Code civil suisse a fixé<br />

déjà la plupart des compétences <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à l'art. 44. Par<br />

conséquent, nous estimions superflu, même dangereux, de prévoir<br />

dans une ordonnance, et avec des termes différents, des compétences<br />

qui sont déjà fixées dans une loi.<br />

En ce qui concerne la compétence pour prononcer la destitution<br />

de l'officier de l'état civil ou <strong>du</strong> suppléant par le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong>, nous avons estimé que nous devions la laisser au <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong>, puisque lui-même représente l'instance de nomination. Nous<br />

ne pouvions pas laisser destituer par le département une personne<br />

dont la nomination relevait <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

Quant à la proposition de M. le député Theytaz, je suis d'accord<br />

avec lui de supprimer « et l'exclure d'une réélection ».<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gard.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong><br />

Schnyder, Chef <strong>du</strong> Département de justice et police étant absent<br />

en ce moment, je tiens à dire que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est parfaitement<br />

d'accord avec la proposition faite par M. le député Theytaz.<br />

210


M. le député Peter von Roten.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je pense que M. le Président<br />

de la commission n'a pas très bien compris ma question.<br />

J'avais proposé de reporter le chiffre 4 de l'art. 10 à l'article<br />

suivant. Le chiffre 4 prévoit en effet que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est<br />

l'autorité de surveillance compétente pour connaître les plaintes<br />

contre les officiers d'état civil. Or, il me semble que c'est donner<br />

trop d'importance à ces plaintes qui peuvent être faites contre les<br />

officiers d'état civil et que c'est beaucoup plus normal d'attribuer<br />

cette fonction au département, avec droit de recours éventuel au<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. Ce n'est pas très indiqué de déranger tout le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> pour une faute d'orthographe ou une taxe mal perçue.<br />

Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a suffisamment de travail et n'a pas trop de<br />

loisirs. Je crois qu'il serait donc sage de mettre ce chiffre 4 à<br />

l'article suivant et de charger le département de trancher les plaintes<br />

déposées contre les officiers d'état civil.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gard.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, nous ne pouvons pas accepter<br />

la proposition de M.* le député de Roten. Entendons-nous : la<br />

surveillance inférieure est assurée par le département. Si des défaillances<br />

sont constatées par l'organe de surveillance et peuvent<br />

entraîner des sanctions, ces défaillances seront signalées par le<br />

département à l'autorité de nomination, qui prendra alors des décisions<br />

et des sanctions pouvant aller jusqu'à la destitution. S'il y<br />

a plainte émanant d'un tiers, nous estimons que ces plaintes doivent<br />

également aller à l'autorité de nomination qui fera procéder<br />

à une enquête par l'autorité de surveillance inférieure, si elle le<br />

juge utile.<br />

Je prie M. le député de Roten de ne pas insister sur ce fait,<br />

car nous estimons que c'est la procé<strong>du</strong>re normale. Il appartient à<br />

l'autorité de nomination de connaître les plaintes contre les officiers<br />

d'état civil.<br />

M. le député Peter von Roten.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je remercie le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> de bien vouloir faire ce travail en plus de celui qu'il a déjà.<br />

Je retire volontiers ma proposition, mais je croyais lui rendre service<br />

en le déchargeant de cette tâche.<br />

L'article 10 est accepté avec les modifications apportées par la<br />

commission et la suppression proposée au chiffre 5 par M. le député<br />

Aloys Theytaz.<br />

211


Art. 11. — Le chef <strong>du</strong> Département de justice et l'autorité cantonale inférieure<br />

de surveillance.<br />

Il exerce, sauf disposition contraire de la loi ou <strong>du</strong> présent décret, toutes les<br />

attributions que l'ordonnance <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral sur l'état civil ou le présent<br />

décret réservent à l'autorité cantonale de surveillance.<br />

Le chef <strong>du</strong> Département de justice est l'autorité compétente :<br />

1. pour demander la rectification judiciaire d'une inscription (art. 50, al.<br />

3 O.E.C.) ;<br />

2. pour recevoir, en qualité d'autorité cantonale de surveillance en matière<br />

de tutelle, l'avis de naissance d'un enfant naturel et l'avis de découverte<br />

d'un enfant trouvé (art. 125, al. 1 et 3 O.E.C.) ;<br />

3. pour recevoir et transmettre aux offices intéressés les communications de<br />

l'autorité judiciaire prévues à l'article 130 O.E.C.) ;<br />

4. pour faire les communications prescrites par l'article 131 O.E.C. ;<br />

5. pour recevoir et transmettre aux offices compétents les communications<br />

énoncées à l'article 132, chiffres 1, 2 et 3 O.E.C. ;<br />

6. pour autoriser le mariage des étrangers (art. 168 et 172 O.E.C.).<br />

Art. 11. — Der Vorsteher des Justizdepartementes ist die untere Aufsichtsbehörde.<br />

Sofern das Gesetz oder dieses Dekret nichts anderes verfügen, übt er alle<br />

Amtsbefugnisse aus, welche kraft der Verordnung des Bundesrates oder dieses<br />

Dekretes der kantonalen Aufsichtsbehörde zustehen.<br />

Der Vorsteher des Justizdepartementes ist die zuständige behörde :<br />

1. für die Einreichung des Begehrens auf Berichtigung <strong>du</strong>rch den Richter<br />

(Art. 50, Abs. 3 ZVO) ;<br />

2. für die Entgegennahme, als kantonale Aufsichtsbehörde im Vormundschaftswesen,<br />

der Anzeige betreffend die Geburt eines ausserehelichen<br />

oder die Auffin<strong>du</strong>ng eines ausgesetzten Kindes (Art. 125, Abs. 1 und 3<br />

ZVO) ;<br />

3. für die Entgegennahme der in Art. 130 ZVO vorgesehenen Mitteilungen<br />

der Gerichte und deren Weiterleitung an die zuständigen Aemter ;<br />

4. für die Vornahme der <strong>du</strong>rch Art. 131 ZVO vorgeschriebenen Mitteilungen<br />

;<br />

5. für die Entgegennahme der in Art. 132, Ziff. 1, 2 und 3 vorgesehenen<br />

Mitteilungen und deren Weiterleitung an die zuständigen Amtsstellen ;<br />

6. für die Bewilligung der Trauung von Ausländern (Art. 168 und 172<br />

ZVO).<br />

Hr. Abgeordneter Peter von Roten.<br />

Herr Präsident und Herren ! Ich möchte hier eine kleine Auskunft<br />

verlangen. Wir haben in Art. 5 das Wort « Justizdepartement<br />

» <strong>du</strong>rch « Aufsichtsbehörde » ersetzt. Dies geschah aus dem<br />

Grunde weil man das Gesetz elastisch machen wollte und man<br />

diese ganze Angelegenheit sei es dem Justizdepartement oder dem<br />

Departement des Innern übergeben könne. In Art. 11 sagt man<br />

nun, dass die Aufsichtsbehörde das Justizdepartement sei. Ich<br />

frage mich nun, ob man nicht auch hier sagen sollte « ist das mit<br />

dem Zivilstandenswesen betraute Departement ». Ich mache daraus<br />

keine Prestige-Sache, aber ich glaube man sollte diese zwei Fragen<br />

miteinander koordinieren.<br />

212


Hr. Staatsrat Dr Oskar Schnyder.<br />

Herr Präsident, Herren Grossräte ! Ich möchte Herrn Grossrat<br />

Dr Peter von Roten ersuchen keinen Antrag zu stellen. Dieser<br />

Art. 11 fasst alles zusammen, was die Aufsichtsbehörde angeht.<br />

Wenn wir nun diese Funktion später einmal z. B. dem Departement<br />

des Innern übergeben wollen, so kann der Grosse Rat die<br />

Stelle « der Vorsteher des Justizdepartementes » leicht in « den Vorsteher<br />

des Departementes des Innern » umändern. Es ist dies die<br />

einfachste Technik. So haben wir einen Schlüssel, der für das<br />

ganze Gesetz gilt. Ich glaube, Herr Grossrat von Roten kann sich<br />

damit einverstanden erklären.<br />

L'article 11 est adopté tel que proposé par la commission.<br />

CHAPITRE HI<br />

TRAITEMENT ET EMOLUMENTS<br />

Art. 12. — L'officier de l'état civil perçoit un traitement annuel calculé à<br />

raison de 45 centimes par personne domiciliée dans l'arrondissement d'après le<br />

dernier recensement fédéral. Ce traitement ne sera toutefois pas inférieur à<br />

Fr. 100.-.<br />

La moitié <strong>du</strong> traitement annuel est à la charge de l'<strong>Etat</strong> et la moitié à la<br />

charge de la commune ou des communes formant l'arrondissement.<br />

La commission propose de porter le chiffre de 45 centimes<br />

à 50 centimes par personne domiciliée dans l'arrondissement.<br />

III.. KAPITEL<br />

GEHAELTER UND GERUEHREN<br />

Art. 12. — Der Zivilstandsbeamte bezieht ein Jahresgehalt von 45 Rappen<br />

auf den Kopf der gemäss der letzten Volkszählung im Zivilstandskreise wohnhaften<br />

Bevölkerung. Das Mindestgehalt beträgt 100 Franken.<br />

Die Häflte des Gehaltes ist zu Lasten des Staates, die Hälfte zu Lasten<br />

der Gemeinde oder der Gemeinden, die den Zivilstandskreis bilden.<br />

Die Kommission beantragt das Jahresgehalt auf Fr. 0.50 statt<br />

0.45 pro Kopf der Bevölkerung festzusetzen.<br />

M. le député Travelletti.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je ne ferai pas<br />

pour l'instant une proposition formelle de revenir au texte qui<br />

a été présenté par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. Je voudrais cependant relever,<br />

une fois de plus, le danger qu'il y a d'accueillir trop facilement<br />

les demandes formulées par les intéressés et tendant à obtenir<br />

une augmentation de salaire. Lors de l'entrée en matière, le<br />

rapporteur français nous a, en effet, parlé d'une demande de l'association<br />

des officiers d'état civil. On a un peu trop tendance,<br />

chez nous, à comparer son propre revenu avec le gain réalisé sur<br />

les chantiers par certains ouvriers. Une telle comparaison ne<br />

prouve rien, car les salaires élevés, gagnés sur des chantiers, sont<br />

213


dûs à des circonstances économiques momentanées et à des conditions<br />

de travail pénibles et dangereuses. Le traitement que reçoit<br />

l'officier d'état civil est, en règle générale, un revenu accessoire<br />

et, de ce fait, indépendant des fluctuations économiques.<br />

Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a fixé le traitement à 45 centimes par âme<br />

de population domiciliée dans l'arrondissement. Le« deux rapporteurs<br />

nous ont dit qu'il y avait une augmentation de travail. Mais<br />

cette augmentation de travail n'a pas dû échapper au <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong>. Sauf erreur, le traitement actuel est de 30 centimes par<br />

âme de population. Une augmentation de 50 % me paraît suffisante.<br />

Il résulte, d'autre part, <strong>du</strong> rapport que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> s'est<br />

rallié à l'avis de la commission. Or, deux membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> affirment le contraire. Il serait utile que des précisions<br />

soient données sur ce point par le Chef <strong>du</strong> département.<br />

Sans vouloir pour l'insant m'opposer au chiffre proposé, j'aimerais<br />

être mieux orienté sur les motifs qui ont incité la commission<br />

à augmenter le chiffre fixé dans le projet de décret. J'aimerais<br />

surtout connaître des arguments qui ont échappé aux membres<br />

<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, car ces derniers me paraissent être très bien<br />

placés pour apprécier sainement cet objet. Le rapport des commissaires<br />

ne m'a pas convaincu.<br />

M. le député Albert Dussex.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, ce matin je suis intervenu<br />

pour demander que ce soit la commune qui nomme l'officier<br />

d'état civil. Je prétendais que celui qui payait devait pouvoir<br />

nommer. Or je propose de modifier cet article, où l'on dit que<br />

la moitié <strong>du</strong> traitement annuel est à la charge de l'<strong>Etat</strong> et la<br />

moitié à la charge de la commune ou des communes formant<br />

l'arrondissement, en ce sens qu'il conviendrait de mettre les % à<br />

la charge de l'<strong>Etat</strong> et % à la charge de la commune ou des communes<br />

formant l'arrondissement. J'estime que c'est normal, puisque<br />

l'<strong>Etat</strong> s'est réservé tous les droits, qu'il supporte aussi une<br />

plus grande partie des charges.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Schnyder.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je ne voudrais<br />

pas laisser planer le doute sur la manière dont les choses se présentent.<br />

Il est exact que le Département de justice avait proposé<br />

50 centimes. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a ré<strong>du</strong>it cette indemnité à 45 centimes<br />

par âme de population et n'est pas revenu sur cette décision.<br />

D'autre part, nous avons versé ces années passées 40 centimes<br />

par âme de population aux officiers d'état civil. Après un<br />

214


second examen, en tenant compte <strong>du</strong> renchérissement pour les<br />

années 1952 et 1953, ce traitement fixe a ensuite été augmenté<br />

de 8 % pour la part de l'<strong>Etat</strong>. Nous avons invité les communes<br />

d'en faire autant pour la part qui leur incombe, mais nous n'avons<br />

pas pu le leur imposer sans un décret.<br />

En ce qui concerne la participation des communes, je dois<br />

vous dire que jusqu'en 1931 les communes ont payé la totalité<br />

des émoluments aux officiers d'état civil. C'est seulement à partir<br />

de ce moment que l'<strong>Etat</strong> assume la moitié des frais. Il serait évidemment<br />

beaucoup plus simple de faire supporter la totalité par<br />

l'<strong>Etat</strong>, mais nous ne sommes ici pas seulement les représentants<br />

des communes, mais avant tout les représentants de l'ensemble<br />

<strong>du</strong> canton. Chaque montant que vous prélevez de la Caisse d'<strong>Etat</strong><br />

nous empêche d'accomplir d'autres œuvres dans l'intérêt de la<br />

collectivité. Il faut dans ce domaine trouver un terrain d'entente<br />

et je crois que la répartition des frais en parts égales entre l'<strong>Etat</strong><br />

et les communes est la meilleure des solutions. Le fait que l'<strong>Etat</strong><br />

assure la nomination et la surveillance n'est pas un avantage, mais<br />

une charge.<br />

M. le député de Courten, président de la commission.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, Messieurs les<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, la commission s'en tient au texte tel qui vous<br />

a été proposé par Messieurs les rapporteurs. Ceci pour les motifs<br />

suivants. Il serait inexact et incomplet de dire que la commission<br />

a modifié ses propositions sur la demande de l'association des<br />

officiers d'état civil. Nous avons su, tout d'abord, qu'il y avait<br />

une certaine hésitation et que précisément le département responsable<br />

estimait que le montant de 50 centimes paraissait raisonnable.<br />

En apprenant cela, nous avons essayé par une enquête de<br />

nous rendre compte exactement <strong>du</strong> travail des officiers d'état civil.<br />

D'après les renseignements qui nous été donnés par des personnes<br />

non intéressées, nous croyons que si l'officier d'état civil remplit<br />

sa tâche comme il le doit et avec tout le sérieux que la nouvelle<br />

ordonnance exige, le montant de 50 centimes n'est pas exagéré.<br />

Certains grands bureaux d'état civil ont, d'après les statistiques,<br />

le 50 % des personnes non domiciliées qui intéressent l'officier<br />

d'état civil soit pour leur naissance, soit pour leur décès.<br />

En ce qui concerne la répartition des charges, je dois vous déclarer<br />

qu'il est facile de dire : l'<strong>Etat</strong> doit payer. Mais je crois que,<br />

dans le cas particulier, ce serait une erreur. Vous avez pu vous<br />

rendre compte que l'officier d'état civil était payé en proportion<br />

<strong>du</strong> nombre de personnes domiciliées dans l'arrondissement. Or, en<br />

acceptant la proposition de notre collègue Dussex, vous décharge-<br />

215


iez avant tout les grandes communes, lesquelles «ont dans une<br />

bonne situation, qui bénéficient de la haute conjoncture et d'une<br />

rentrée d'impôts très importants. Il faut précisément laisser à<br />

l'<strong>Etat</strong> des ressources pour parer un peu, en bon père de famille,<br />

à ces inégalités de fortune. Je connais un district où une localité<br />

reçoit des impôts en abondance et peut faire énormément d'œuvres<br />

d'utilité publique, alors que d'autres communes ont une rentrée<br />

d'impôts suffisant tout juste à couvrir les frais d'administration<br />

courante. C'est le motif pour lequel nous ne pouvons pas admettre<br />

la proposition Dussex.<br />

M. le député Travelletti.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, j'ai écouté avec<br />

beaucoup d'intérêt les explications complémentaires que vient de<br />

donner le président de la commission, mais je regrette de lui dire<br />

que ces explications ne m'ont pas convaincu. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a<br />

examiné le problème et il s'est rallié à un chiffre de 45 centimes<br />

par âme de population ; je crois être en bonne compagnie en vous<br />

faisant la proposition d'accepter ce chiffre de 45 centimes.<br />

En ce qui concerne la demande des intéressés, j'ai cru avoir<br />

enten<strong>du</strong>, de la bouche <strong>du</strong> rapporteur français, que l'association<br />

des officiers d'état civil avait adressé une requête à la commission.<br />

En plein accord avec le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, je propose d'accepter<br />

le chiffre de 45 centimes.<br />

M. le député Dussex.<br />

Monsieur le Président, Messieurs, je me rallie à la proposition<br />

de M. le député Travelletti, car j'estime en effet que 45 centimes<br />

c'est largement suffisant. Si je prends par exemple ce que coûte<br />

l'officier d'état civil de Sion et le travail qu'il fait, je vous assure<br />

qu'il est bien payé !<br />

Pour en revenir à ma proposition, que j'ai l'honneur de maintenir,<br />

j'ai pu comprendre qu'on croyait que j'intervenais pour la<br />

commune de Sion. Ce n'est pas <strong>du</strong> tout le cas, car mon intention<br />

n'est pas de faire économiser 2 à 300 francs à dite commune.<br />

J'estime que c'est un principe : celui qui commande doit payer.<br />

Je maintiens ma proposition.<br />

Il est passé au vote sur la proposition Dussex sur la répartition<br />

des charges entre l'<strong>Etat</strong> et les communes.<br />

Par 37 voix contre 14, le texte <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est maintenu.<br />

Par 42 voix contre 15, les 45 centimes sont maintenus.<br />

Art. 13. — L'officier de l'état civil perçoit, en outre, de la commune, un<br />

émolument de Fr. 1.50 pour chaque feuillet qu'il ouvre au registre des familles<br />

et, de la bourgeoisie, un émolument de Fr. 1.— par feuillet ouvert au double de<br />

216


ce registre. La tenue à jour de l'original et <strong>du</strong> double <strong>du</strong> registre est comprise<br />

dans ces émoluments.<br />

Art. 13. — Der Zivilstandsbeamte bezieht überdies von der Einwohnergemeinde<br />

für die Führung des Familienregisters eine Vergütung von Fr. 1.50 und<br />

von der Bürgergemeinde eine solche von Fr. 1.— für jedes im Familienregister<br />

und im Doppel desselben eröffnete Blatt. Die spätere Nachführung ist in diesen<br />

Vergütungen inbegriffen.<br />

L'article 13 est accepté.<br />

Art. 14. — Les officiers de l'état civil dans l'arrondissement desquels se<br />

trouve un hôpital ou une maternité, touchent un supplément de traitement de<br />

Fr. 2.— pour chaque naissance ou décès se pro<strong>du</strong>isant dans ces établissements,<br />

lorsqu'il s'agit de personnes non domiciliées dans l'arrondissement.<br />

Ce supplément est pour la moitié à la charge de l'<strong>Etat</strong> et pour la moitié à<br />

la charge de la commune dans laquelle est situé l'établissement hospitalier.<br />

Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> désigne les établissements donnant droit à ce supplément.<br />

Art. 14. — Die Zivilstandsbeamten, in deren Kreis sich ein Spital oder eine<br />

Entbin<strong>du</strong>ngsanstalt befindet, erhält eine zusätzliche Entschädigung von Fr. 2.—<br />

für jede Geburt und jeden Todesfall, die in einer solchen Anstalt stattfinden<br />

und Personen betreffen, die nicht in ihrem Kreise wohnhaft sind.<br />

Diese Zulage wird zur Hälfte vom Staate und zur Hälfte von derjenigen<br />

Gemeinde getragen, auf deren Gebiet die Anstalt liegt.<br />

Der Staatsrat bezeichnet die Anstalten, die zum Bezüge dieser zusätzlichen<br />

Entschädigung berechtigen.<br />

L'article 14 est accepté.<br />

Art. 15. — Les officiers de l'état civil ont droit à des émoluments déterminés<br />

pour les opérations faites dans un intérêt privé.<br />

Le tarif des émoluments fait l'objet d un arrêté spécial <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

Art. 15. — Die Zivilstandsbeamten haben Anspruch auf bestimmte Gebühren<br />

für die Verrichtungen, die sie in einem privaten Interesse vornehmen.<br />

Diese Gebühren werden vom Staatsrat <strong>du</strong>rch einen besondern Tarif festgesetzt.<br />

L'article 15 est accepté.<br />

CHAPITBE IV<br />

PRESTATIONS DES COMMUNES ET DE L'ETAT<br />

Art. 16. — La commune <strong>du</strong> siège de l'office de l'état civil est tenue aux prestations<br />

suivantes :<br />

1. elle fournit une salle convenable pour la célébration des mariages et des<br />

locaux appropriés pour les autres opérations et les archives ;<br />

2. elle fournit le matériel de bureau nécessaire ;<br />

3. elle fait apposer, en un endroit approprié, un tableau muni d'une grille<br />

et d'une serrure, destiné à l'affichage des actes de publication de mariage<br />

;<br />

4. elle pourvoit à l'éclairage, au chauffage et au nettoyage des locaux<br />

de l'office ;<br />

5. elle supporte la moitié des frais résultant des cours d'instruction.<br />

La commission propose la suppression <strong>du</strong> chiffre 5.<br />

217


IV. KAPITEL<br />

LEISTUNGEN DER GEMEINDEN UND DES STAATES<br />

Art. 16. — Die Gemeinde des Sitzes eines Zivilstandskreises ist zu folgenden<br />

Leistungen verpflichtet :<br />

1. sie stellt für die Vornahme der Trauungen ein würdiges Lokal und für<br />

die übrigen Verrichtungen und die Archivierung der Akten zweckdienliche<br />

Räume zur Verfügung ;<br />

2. sie bestreitet die Bureauauslagen ;<br />

3. sie lässt an zweckmässiger Stelle einen mit Gitter und Schloss versehenen<br />

Anschlagkasten anbringen, in welchem die Verkündakten veröffentlicht<br />

werden ;<br />

4. sie sorgt für die Beleuchtung, Heizung und Reinigung der Diensträume ;<br />

5. sie trägt die Hälfte der aus der Abhaltung von Instruktionskursen entstehenden<br />

Kosten.<br />

Die Kommission beantragt Ziffer 5 zu streichen.<br />

M. le député Aloys Theytaz.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, à l'art. 16, sous<br />

chiffre 2, nous constatons que la commune <strong>du</strong> siège de l'office<br />

d'état civil est tenue à fournir le matériel de bureau nécessaire.<br />

Il importe de déterminer ici quel est ce matériel. Faut-il s'en<br />

tenir à ce que dit l'ordonnance fédérale : « Les cantons veillent à<br />

ce que les offices soient pourvus <strong>du</strong> matériel nécessaire (registres,<br />

formules, sceaux, encre de bonne qualité) », ou peut-on demander<br />

à une commune comme Sierre, Sion ou autres villes importantes<br />

de mettre à disposition de l'officier d'état civil une machine à<br />

écrire ?<br />

J'aimerais que M. le Chef <strong>du</strong> Département de justice nous<br />

rassure sur ce point de façon que l'on puisse dire, à l'avenir, si<br />

les communes doivent encore quelques rubans de machine ou la<br />

location d'une machine à écrire.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Schnyder.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je tiens à répondre<br />

à M. le député Theytaz qu'une machine à écrire et d'autres<br />

extravagances ne sont pas comprises dans le matériel de bureau.<br />

L'officier d'état civil doit inscrire tout à la main et pour les<br />

extraits il possède des formules que l'on peut très bien remplir à<br />

la main. Uniquement pour un officier d'état civil, dont l'écriture<br />

était quelque peu illisible, nous avons demandé que les extraits<br />

soient faits à la machine.<br />

En ce qui concerne le chiffre 5, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> n'est pas<br />

revenu sur sa décision, mais je me déclare prêt, pour les seconds<br />

débats, d'étudier le coût maximum que comportent les cours d'instruction<br />

pour les petites communes. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> maintient<br />

donc sa première proposition et n'admet pas la suppression <strong>du</strong><br />

chiffre 5.<br />

218


M. le député de Courten, président de la commission.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, je me rallie à<br />

la proposition <strong>du</strong> Chef <strong>du</strong> département et la commission renonce<br />

à la suppression <strong>du</strong> chiffre 5.<br />

L'article 16 est donc accepté tel que proposé par le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong>.<br />

Art. 17. — La salle des mariages doit être située dans un bâtiment d'administration<br />

publiaue. L'autorité de surveillance peut toutefois permettre des exceptions.<br />

Art. 17. — Das Trauungslokal soll sich in einem öffentlichen Gebäude<br />

befinden. Ausnahmen bedürfen der Bewilligung der Aufsichtsbehörde.<br />

L'article 17 est accepté.<br />

Art. 18. — Si l'officier de l'état civil fournit lui-même les locaux de service,<br />

la commune lui doit une indemnité équitable dont l'autorité de surveillance fixera<br />

définitivement le montant, en cas de différend.<br />

Art. 18. — Muss der Zivilstandsbeamte eigene Räume zur Verfügung stellen,<br />

so leistet die Gemeinde eine angemessene Entschädigung, die im Streitfall<br />

von der Aufsichtsbehörde endgültig Destimmt wird.<br />

L'article 18 est adopié.<br />

Art. 19. — Le choix et l'aménagement des locaux sont soumis à l'agrément de<br />

l'autorité de surveillance.<br />

Art. 19. — Die Wahl und die Ausstattung der Lokale unterhegen der<br />

Genehmigung der Aufsichtsbehörde.<br />

L'article 19 est adopté.<br />

Art. 20. — La part <strong>du</strong> traitement fixe <strong>du</strong>e par la commune ainsi que les<br />

frais résultant des prestations mentionnées à l'article 16, chiffres 2, 4 et 5, et à<br />

l'article 18 sont avancés par la commune <strong>du</strong> siège de l'arrondissement et répartis<br />

ensuite entre les communes formant l'arrondissement au prorata <strong>du</strong> chiffre de<br />

leur population.<br />

Art. 20. — Der von der Gemeinde geschuldete Gehaltsanteil sowie die Auslagen,<br />

die sich aus den im Art. 16, Ziff. 2, 4 und 5 und im Art. 18 erwähnten<br />

Leistungen ergeben, werden von der Gemeinde des Amtssitzes vorgeschossen<br />

und alsdann unter den Gemeinden, die den Zivilstandskreis bilden, im Verhältnis<br />

zur Bevölkerung verteilt.<br />

L'article 20 est adopté.<br />

Art. 21. — L'<strong>Etat</strong> fournit aux offices les registres, les répertoires, les formules<br />

et le sceau officiel.<br />

Toutefois le registre des familles destiné à la bourgeoisie doit être payé par<br />

la caisse bourgeoisiale à l'<strong>Etat</strong> qui le fournit au prix coûtant.<br />

L'<strong>Etat</strong> supporte la moitié des frais résultant des cours d'instruction.<br />

Art. 21. — Der Staat liefert die Register, die Verzeichnisse, die Formulare<br />

und den Amtsstempel.<br />

219


Für die Bände des Familienregisterdoppels, die für die Bürgergemeinde<br />

bestimmt sind, hat letztere dem Staate den Erstehungspreis zu bezahlen.<br />

Der Staat trägt die Hälfte der aus der Abhaltung von Instruktionskursen<br />

entstehenden Kosten.<br />

M. le député Amacker.<br />

Monsieur le President, Messieurs les députés, d'après l'art. 16<br />

et l'art. 21 j'estime donc que l'<strong>Etat</strong> supporte tous les frais des<br />

cours d'instruction, puisque l'art. 16 prévoit que l'<strong>Etat</strong> paie la<br />

moitié des frais et l'art. 21 qu'il paie l'autre moitié !<br />

Je pense donc que ce dernier alinéa est superflu.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Schnyder.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, l'art. 16 prévoit<br />

ce que les communes doivent payer et l'art. 21 ce que l'<strong>Etat</strong><br />

doit payer. Il y a donc lieu de maintenir cette disposition.<br />

Les délibérations sont interrompues ici.<br />

La séance est levée à 16 h. 40.<br />

Séance <strong>du</strong> 4 février 1954<br />

Présidence : M. le député Marc Revaz, Président.<br />

La séance est ouverte à 8 h. 15.<br />

Dépôt d'un postulat et de deux interpellations.<br />

MM. les députés Mathier et consorts ont déposé sur le bureau<br />

<strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> un postulat pour la construction d'un hôpital<br />

antirhumatismal à Loèche-les-Bains.<br />

M. le député P. Werner dépose une interpellation sur une question<br />

de mobilisation.<br />

M. le député G. Perraudin dépose une interpellation sur l'action<br />

hanneton en 1953.<br />

Il est ensuite passé à l'ordre <strong>du</strong> jour.<br />

Examen <strong>du</strong> projet de décret concernant la correction de la<br />

route communale Turtig-Rarogne.<br />

220<br />

Rapportent : MM. les députés E. Massy et P. Werner.


MESSAGE<br />

concernant la correction de la route communale Turtig-Rarogne<br />

Sion, le 16 octobre 1953<br />

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />

au<br />

GRAND CONSEIL<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les députés,<br />

Nous avons l'honneur de soumettre à la Haute Assemblée, pour approbation,<br />

un projet de décret concernant la correction de la route communale Turtig-<br />

Rarogne sur le territoire de la commune de Rarogne, tronçon village de Rarogne -<br />

route cantonale.<br />

La route communale Turtig-Rarogne est de plus en plus fréquentée. Partant<br />

<strong>du</strong> village de Rarogne et aboutissant au hameau de Turtig, elle traverse<br />

la route cantonale et la voie ferrée des CFF tout en desservant les deux stations<br />

inférieures des téléphériques Rarogne-Unterbäch et Rarogne-Eischoll.<br />

Ces points de concentration <strong>du</strong> trafic provoquent une circulation intense de<br />

piétons et de véhicules à moteur sur cette route étroite et non bitumée. Ne correspondant<br />

plus au trafic qu'elle subit, elle est d'un entretien coûteux et offre<br />

maints désagréments à ses usagers.<br />

Le Département des travaux publics propose donc sa réfection, son élargissement<br />

et la pose d'un revêtement anti poussière.<br />

Cette correction, devisée à Fr. 155,000.— par le Département des travaux<br />

publics se ferait par étapes dans un délai de 10 ans.<br />

Les annuités versées par le canton se montent à Fr. 25,000.—. Le subventionnement,<br />

conformément à la loi sur la matière, se faisant à raison de 50 %<br />

pour les intérieurs de localités et 70 % pour les extérieurs.<br />

L'exécution par étapes est dictée par des raisons d'urgence et pour sauvegarder<br />

l'allée de peupliers situés le long de cette artère. Cette allée reformée,<br />

on attaquera le côté ouest.<br />

La correction de cette chaussée nous permettra, d'autre part, d'aménager<br />

un accès convenable à la route cantonale actuellement en chantier au carrefour<br />

de Turtig.<br />

Vu l'intérêt et l'urgence de ce travail, nous espérons que le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

examinera avec bienveillance le projet de décret qui lui est soumis.<br />

Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les députés<br />

pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous recommander<br />

avec nous à la protection divine.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

221


BOTSCHAFT<br />

betreffend die Korrektion der Gemeindestrasse Turtig-Raron<br />

DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />

an den<br />

GROSSEN RAT<br />

Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

Wir beehren uns, Ihnen einen Dekretsentwurf betreffend die Korrektion<br />

der Gemeindestrasse Turtig-Raron, Teilstück JCantonsstrasse St. Gingolph-Brig -<br />

Dorf Raron, auf Gebiet der Gemeinde Raron, zur Genehmigung zu unterbreiten.<br />

Die Gemeindestrasse Turtig-Raron wird sehr stark befahren. Sie führt vom<br />

Dorfe Raron aus, überquert das Geleise der Schweizerischen Bundesbahnen und<br />

endigt im Weiler Turtig ; gleichzeitig erschliesst sie die beiden Talstationen der<br />

Luftseilbahnen Raron-Unterbäch und Raron-Eischoll.<br />

Dieser Umstand bedingt auf dieser engen und nichtbitumierten Strasse eine<br />

starke Frequenz <strong>du</strong>rch Motorfahrzeuge und Fussgänger. Sie genügt den heutigen<br />

Anforderungen nicht mehr und verursacht stets einen kostspieligen Unterhalt<br />

und den Strassenbenützern zahlreiche Unannehmlichkeiten.<br />

Das Baudepartement schlägt daher deren Ausbesserung, Verbreiterung und<br />

den Auftrag eines staubfreien Belages vor.<br />

Diese Korrektion, welche mit Fr. 155,000.— veranschlagt ist, wird etappenweise<br />

in einer Frist von 10 Jahren ausgeführt.<br />

Die Jahresraten, die vom Staat ausbezahlt werden, belaufen sich auf je<br />

Fr. 25,000.—. Gemäss einschlägigem Gesetz beteiligt sich der Staat an den wirklichen<br />

Kosten dieser Arbeiten mit einer Beisteuer von 50 % für die innerorts<br />

und mit einer solchen von 70 % für die ausserorts ausgeführten Arbeiten.<br />

Die etappenweise Ausführung der Arbeiten ist bedingt, einerseits <strong>du</strong>rch<br />

die Dringlichkeit und anderseits <strong>du</strong>rch die Erhaltung der Pappelallee, die sich<br />

längs dieser Strasse erhebt. Wenn diese einmal erneuert ist, wird man die Westseite<br />

in Angriff nehmen können.<br />

Diese Arbeiten gestatten im weiteren auch die Schaffung einer entsprechenden<br />

Einfahrt in die Kantonsstrasse bei Turtig, welche gegenwärtig im Ausbau<br />

begriffen ist.<br />

In Anbetracht der dringenden Notwendigkeit hoffen wir, dass die Hohe<br />

Versammlung dieses Begehren mit Wohlwollen überprüfen und den ihr unterbreiteten<br />

Dekretsentwurf genehmigen werde.<br />

Wir benützen diesen Anlass, um Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

die Versicherung unserer ehrfurchtsvollen Hochachtung zu erneuern<br />

und Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />

M. Massy, rapporteur français de la commission.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, la commission<br />

chargée d'étudier le projet de correction de la route Turtig-Rarogne<br />

s'est ren<strong>du</strong>e sur les lieux pour étudier le projet qui vous est<br />

présenté.<br />

222


De cette étude sur le terrain il en résulte que la commission<br />

partage entièrement le point de vue <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et de ses<br />

services techniques.<br />

Vu le développement commercial et in<strong>du</strong>striel <strong>du</strong> bourg de<br />

Rarogne, vu l'exploitation d'une carrière à proximité de l'agglomération,<br />

vu surtout la mise en exploitation <strong>du</strong> téléférique Unterbäch-Eischoll,<br />

la commission est aussi d'avis que cette correction<br />

se révèle nécessaire, atten<strong>du</strong> que la largeur de 3 m. ne correspond<br />

plus aux besoins actuels. Presque tout le trafic passe par cette<br />

artère. Il faut penser aussi aux inconvénients <strong>du</strong> débouché de la<br />

petite route sur la route cantonale ; de nombreux accidents ont<br />

marqué ce carrefour d'un point noir. Le projet présenté a en vue<br />

un élargissement et on espère par là diminuer les risques d'accidents.<br />

Au vu des faits précités, la commission à l'unanimité vous propose<br />

d'accepter le décret tel qu'il vous est présenté et de voter<br />

l'entrée en matière.<br />

Elle demande également que les travaux puissent commencer<br />

au plus tôt.<br />

Hr. Plus Werner, deutscher Berichterstatter.<br />

Herr Präsident und Herren ! Die Kommission welche eingesetzt<br />

wurde, betreffend die Korrektion der Gemeindestrasse Turtig-<br />

Raron, setzt sich zusammen aus den Herrn :<br />

Daniel Hildbrand, Präsident<br />

• Louis Fournier, Vize-Präsident<br />

Edouard Revaz<br />

Euchariste Massy<br />

Pius Werner<br />

Die Kommission trat am 28. Januar 1954 nachmittags 14.00 Uhr<br />

im Bahnhofbuffet Raron zusammen. Als Vertreter der Gemeinde<br />

waren anwesend die Herrn von Roten Gemeindepräsident und<br />

Theler Julius Burgerrat. Das Baudepartement war vertreten <strong>du</strong>rch<br />

die Herren Laub und Vouilloz. Als Berichterstatter wurden bestimmt<br />

: Massy Euchariste und der Sprechende. Nach Einsichtnahme<br />

der vorgelegten Pläne und Anhören der Gemeindevertreter<br />

wurde eine Begehung vorgenommen. Es musste festgestellt werden,<br />

dass diese Strasse den heutigen Anforderungen nicht mehr entspricht.<br />

Die zunehmende Belastung der Strasse ist zurückzuführen,<br />

einmal <strong>du</strong>rch die Ausbeutung des Steinbruches welcher sich westlich<br />

des Dorfes Raron befindet und da<strong>du</strong>rch diese Strasse mit den<br />

schwersten Camions befahren wird ; dann <strong>du</strong>rch die Erstellung der<br />

beiden Luftseilbahnen Raron-Eischoll und Raron-Unterbäch mit<br />

223


Talstationen im Turtig, wickelt sich fast der Gesamtverkehr auf<br />

der genannten Verbin<strong>du</strong>ngsstrasse ab. Der immer zunehmende Verkehr<br />

gibt auch für die <strong>du</strong>rch einige schwere Unfälle bekannte<br />

Einmün<strong>du</strong>ng in die Kantonsstrasse zum Bedenken Anlass. Das<br />

vorgelegte Projekt sieht dann eine bessere Abrun<strong>du</strong>ng und eine<br />

sogenannte Verkehrsinsel vor, sodass doch mit einer bedeutenden<br />

Gefahrsminderung gehofft werden kann.<br />

In Anbetracht der oberwähnten Gründe ersucht die Kommission<br />

'die hohe Versammlung dieses Dekret anzunehmen, wie es der<br />

hohe Staatsrat vorlegt, mit dem Ersuchen, das Baudepartement<br />

möge mit dem ersten Teilstück d. h. Haus Escher bis Rhonebrücke<br />

auf einer Länge von 635 m mit den Arbeiten sofort beginnen.<br />

L'entrée en matière est adoptée.<br />

PROJET DE DECRET<br />

concernant la correction de la route communale Turtig-Rarogne<br />

LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />

A la demande de la commune de Rarogne ;<br />

Considérant l'état défectueux de la route Turtig-Rarogne, les dangers qui<br />

en résultent pour la circulation des véhicules à moteur et la nécessité d'établir<br />

un raccord convenable entre cette route et la route cantonale dont la correction,<br />

à cet endroit, est actuellement en cours ;<br />

En application des dispositions de la loi <strong>du</strong> 1 er février 1933 sur la classification,<br />

la construction, l'entretien et la police des routes ;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

décrète :<br />

Article premier. — La correction de la route communale Turtig-Rarogne<br />

sur le tronçon village-route cantonale est déclarée d'utilité publique.<br />

Art. 2. — Le coût des travaux à exécuter suivant devis établi par le Département<br />

des travaux publics s'élève à Fr. 155,000.—.<br />

Art. 3. — Conformément aux art. 19 et 21 de la loi précitée, l'<strong>Etat</strong> contribue<br />

aux frais effectifs de ces travaux à raison de 50 % pour la section à l'intérieur<br />

de la localité et de 70 % pour la section à l'extérieur de la localité.<br />

Art. 4. — La part des frais à la charge de l'<strong>Etat</strong> sera payée par annuités<br />

de Fr. 25,000.-.<br />

Art. 5. — Les travaux seront dirigés par le Département des travaux publics<br />

et terminés dans un délai de 10 ans.<br />

Art. 6. — La commune de Rarogne est autorisée à exécuter l'oeuvre dans<br />

un délai plus court en faisant l'avance des frais incombant à l'<strong>Etat</strong>.<br />

Art. 7. — Le présent décret, n'étant pas d'une portée générale, entre immédiatement<br />

en vigueur.<br />

Ainsi projeté en séance <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à Sion, le 16 octobre 1953.<br />

224<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN


DEKRETSENTWURF<br />

betreffend die Korrektion der Gemeindestrasse Turtig-Raron<br />

DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />

Eingesehen den schadhaften Zustand der Strasse Turtig-Raron sowie die<br />

Gefahren, die sich für den Motorfahrenzeugverkehr daraus ergeben und die<br />

Notwendigkeit, diese Strecke zwischen der Kantonsstrasse St. Gingolph-Brig, die<br />

an dieser Stelle gegenwärtig im Ausbau begriffen ist, und Raron entsprechend<br />

auszubauen ;<br />

In Anwen<strong>du</strong>ng der Bestimmungen des Gesetzes vom 1. Februar 1933 über<br />

die Klassifikation, den Bau, den Unterhalt und die Polizei der Strassen ;<br />

Auf Antrag des Staatsrates,<br />

beschliesst :<br />

Erster Artikel. — Der Ausbau der Gemeindestrasse Turtig-Raron, Teilstück<br />

Kantonsstrasse St. Gingolph-Brig - Dorf Raron, wird als Werk öffentlichen Nutzens<br />

erklärt.<br />

Art. 2. — Die Kosten dieser Arbeiten belaufen sich, gemäss dem vom Baudepartement<br />

erstellten Kostenvoranschlag, auf Fr. 155,000.—.<br />

Art. 3. — Gemäss Art. 19 und 21 vorgenannten Gesetzes beteiligt sich der<br />

Staat an den wirklichen Kosten dieses Ausbaues mit einer Beisteuer von 50 %<br />

für die innerorts und mit einer solchen von 70 % für die ausserorts ausgeführten<br />

Arbeiten.<br />

Art. 4. — Die Auszahlring des Staatsbeitrages erfolgt in Jahresraten von<br />

höchstens Fr. 25,000.-.<br />

Art. 5. — Die Arbeiten stehen unter der Leitung des Baudepartementes und<br />

sind in einer Frist von 10 Jahren zu vollenden.<br />

Art. 6. — Die Gemeinde Raron ist ermächtigt, diese Arbeiten in einer kürzeren<br />

Frist auszuführen, indem sie für den Staat die Vorschüsse leistet.<br />

Art. 7. — Gegenwärtiges Dekret tritt, weil nicht von allgemeiner Tragweite,<br />

sofort in Kraft.<br />

So entworfen in der Staatsratssitzung vom 16. Oktober 1953.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

A l'article 5, la commission propose de ré<strong>du</strong>ire le délai à 5 ans.<br />

Le décret est voté en première lecture avec l'amendement proposé<br />

par la commission.<br />

M. le député de Roten demande l'urgence, elle est admise.<br />

Le décret est voté en deuxième lecture.<br />

Examen <strong>du</strong> projet de décret concernant l'irrigation des champs<br />

de la commune d'Orsières.<br />

Rapportent : MM. les députés H. Parchet et A. Gemmet.<br />

225


MESSAGE<br />

accompagnant le projet de décret concernant l'octroi d'un<br />

subside cantonal en faveur d'une installation d'irrigation des<br />

champs de la commune d'Orsières, situés sur la rive gauche<br />

de la Dranse, entre Somlaproz et la limite communale<br />

de Sembrancher<br />

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />

au<br />

GRAND CONSEIL<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />

Les terrains agricoles sis sur le coteau de la rive gauche de la Dranse, terrains<br />

délimités au Nord par la limite communale de Sembrancher, à l'Est par la<br />

route <strong>du</strong> Saint-Bernard et la route <strong>du</strong> Val de Ferret, au Sud par le torrent de<br />

Champex et à l'Ouest par le bisse de Sembrancher, ont une superficie de 380 ha.<br />

environ.<br />

Les prés de ce coteau sont arrosés par le bisse de Sembrancher qui a sa prise<br />

au torrent de Champex, à 200 mètres de sa sortie <strong>du</strong> lac de Champex. Pour les<br />

champs, par contre, qui ont une surface de quelque 160 ha., il n'existe pas de<br />

moyen d'arrosage à part une exception constituée par quelques champs en bor<strong>du</strong>re<br />

de la route Orsières-Somlaproz, ceux-ci étant arrosés avec l'eau de la<br />

con<strong>du</strong>ite d'eau potable d'Orsières.<br />

Depuis quelques années, on a intro<strong>du</strong>it dans la commune d'Orsières la culture<br />

de la fraise, la seule qui soit rémunératrice pour les agriculteurs de la montagne.<br />

Sur nos coteaux ensoleillés, cette culture n'est cependant pas possible sans<br />

une installation d'irrigation permettant d'arroser les plantations tous les huit à<br />

dix jours.<br />

Aussi les propriétaires de ces champs, au nombre de 230, soit les habitants<br />

des cinq hameaux de Somlaproz, Biollaz, Chez-les-Reuses, Verlonnaz, Sous-la-Lex<br />

et une partie de la population d'Orsières, ont-ils décidé à une très forte majorité<br />

de doter l'ensemble des champs <strong>du</strong> coteau d'une installation d'irrigation par<br />

aspersion.<br />

L'eau nécessaire à cette irrigation sera fournie, pour la zone supérieure <strong>du</strong><br />

coteau qui compte 100 ha, par le bisse de Sembrancher et pour la zone inférieure<br />

de 60 ha., par une très forte source jaillissant à 1050 m. d'altitude au-dessus<br />

<strong>du</strong> hameau de Somlaproz.<br />

Pour la zone supérieure, 4 prises d'eau pour les secteurs de Biollaz, Chez-les-<br />

Reuses, Verlonnaz et Sous-la-Lex, sont prévues dans le bisse de Sembrancher.<br />

Chaque secteur a son propre réseau de distribution dont les longueurs sont de<br />

5200, 2800, 2200 et 6850 m. Tous ces réseaux seront en tuyaux d'acier de 70 à<br />

150 m/m de diamètre.<br />

Aux Secteurs de Biollaz et de Sous-la-Lex, la différence de niveau entre le<br />

haut et le bas <strong>du</strong> parchet est de 250 et de 300 m. respectivement, ce qui nécessitera<br />

la construction de 4 chambres de coupe-pression, deux dans chaque parchet.<br />

Dans les travaux concernant la zone supérieure est également comprise la<br />

réfection <strong>du</strong> bisse de Sembrancher de sa prise, au torrent de Champex, jusqu'au<br />

contour de la Croix, soit sur une longueur de 1175 m. Sur ce tronçon, les tuyaux<br />

en ciment ordinaires posés il y a une trentaine d'années sont à remplacer par des<br />

tuyaux en ciment imprégnés plus résistants.<br />

Pour la zone inférieure, les travaux suivants sont envisagés :<br />

226


La pose d'une con<strong>du</strong>ite en ciment de 30 et 25 cm. à flanc de coteau, soit<br />

de la source jusqu'en dessous <strong>du</strong> hameau de Verlonnaz, d'une longueur de<br />

3420 m. avec réseau de distribution de 4600 m. de longueur, en tuyaux eternit<br />

et acier. La source devant fournir l'eau pour cette zone est utilisée actuellement<br />

pour l'arrosage des prés sis au sud de la route <strong>du</strong> val de Ferret. Ces prés seront<br />

arrosés à l'avenir avec l'eau de la Dranse, ce qui nécessitera la pose d'une con<strong>du</strong>ite<br />

d'amenée de 525 m. en tuyaux de ciment de 30 cm.<br />

Le devis total pour l'irrigation de la zone supérieure est arrêté à<br />

Fr. 550,000.- et celui de la zone inférieure à Fr. 300,000.-.<br />

Le devis total de l'ensemble de ce projet d'irrigation s'élève donc à<br />

Fr. 850,000.-.<br />

Sur la base de ce devis, nous proposons à la Haute Assemblée l'octroi en<br />

faveur de l'œuvre projetée d'un subside cantonal de 30 % des frais effectifs,<br />

jusqu'au maximum de Fr. 255,000.—.<br />

Ce subside sera versé au fur et à mesure de l'avancement des travaux et<br />

par annuités ne dépassant pas Fr. 40,000.—. L'exécution <strong>du</strong> projet doit donc être<br />

répartie sur un délai de 6 ans.<br />

Nous nous plaisons à croire que vous voudrez bien approuver nos propositions<br />

et, dans cet espoir, nous nous permettons, Monsieur le Président et Messieurs<br />

les députés, de vous renouveler l'assurance de notre haute considération et<br />

de vous recommander avec nous à la Protection divine.<br />

BOTSCHAFT<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

zum Dekretsentwurf betreffend die Bewilligung eines Kantonsbeitrages<br />

an die Beregnung der Aecker in der Gemeinde<br />

Orsières auf der linken Talseite, von Somlaproz bis an die<br />

Gemeindegrenze von Sembrancher<br />

DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />

an den<br />

GROSSEN RAT<br />

Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

Das landwirtschaftlich benutze Areal in der Gemeinde Orsières auf der<br />

linken Talseite der Dranse von der Gemeindegrenze gegen Sembrancher bis<br />

zum Weiler Somlaproz hat eine Gesamtfläche von rund 380 ha.<br />

Die Weisen dieses Hanges werden <strong>du</strong>rch die Wasserleitung von Sembrancher<br />

bewässert, deren Fassung am Champexbach liegt, 200 m. unterhalb dessen<br />

Ausfluss aus dem Champexsee.<br />

Für die rund 160 ha Ackerland dieses Gebietes besteht heute mit kleinen<br />

Ausnahmen noch keine Bewässerungsmöglichkeit. Bewässert werden allein <strong>du</strong>rch<br />

die Trinkwasserleitung von Orsières einige Aecker längs der Strasse in's Ferrettal.<br />

Schon seit mehreren Jahren bestehen in der Gemeinde grössere Erdbeerpflanzungen,<br />

die schöne Erträge abwerfen. Indessen sind diese Kulturen an den<br />

trockenen Sonnenhängen ohne Bewässerungsinstallationen nicht möglich. Erdbeerpflanzungen<br />

müssen regelmässig mindestens alle 8-10 Tage gründlich befeuchtet<br />

werden.<br />

227


Die 230 Grundeigentümer der linken Talseite der Gemeinde Orsières, es<br />

sind dies in erster Linie die Einwohner der Weiler Somlaproz, Biollaz, Chezles-Reuses,<br />

Verlonnaz und Sous-la-Lex, sowie die Hälfte der Einwohner von<br />

Orsières haben denn auch mit grossem Mehr beschlossen ihr gesamtes Ackerareal<br />

mit einer Beregnungsanlage auszurüsten.<br />

Das hiezu nötige Wasser wird für die obere Zone von 100 ha der bestehenden<br />

Wasserleitung von Sembrancher entnommen und für die untere Zone<br />

von 60 ha einer riesigen Quelle, die auf 1050 m. überhalb dem Weiler Somlaproz<br />

entspringt.<br />

Die obere Zone ist in 4 Sektoren entsprechend den 4 dortigen Weilern<br />

unterteilt. Jeder Sektor hat seine eigene Wasserfassung. Das Verteilungsnetz<br />

der verschiedenen Sektoren hat eine Gesamtlänge von 17,050 m., für Biollaz<br />

5200 m., Chez-les-Reuses 2800 m., Verlonnaz 2200 m. und Sous-la-Lex 6850 m.<br />

Als Material für dieses Leitungsnetz sind ausschliesslich Mannesmannröhren<br />

von 70 bis 150 mm. Durchmesser vorgesehen. In den Sektoren Biollaz und<br />

Sous-la-Lex beträgt die Höhendifferenz zwischen den obersten und den untersten<br />

Aeckern 250 resp. 300 m. Dies verlangt die Einschaltung von je 2 Druckbrechern<br />

in den beiden Gebieten.<br />

Im Projekt für die obere Zone ist ebenfalls die Korrektion der bestehenden<br />

Wasserleitung von Sembrancher von der Wasserfassung bis zur Strassenkehre<br />

la Croix mit einer Gesamtlänge von 1175 m. inbegriffen. Die heutige Zementrohrleitung<br />

auf dieser Strecke, die vor 30 Jahren verlegt wurde, ist defekt und<br />

soll <strong>du</strong>rch eine dauerhaftere imprägnierte Zementrohrleitung ersetzt werden.<br />

In der unteren Bewässerungszone sind folgende Arbeiten vorgesehen :<br />

1. Hangleitung mit imprägnierten 30 cm. und 25 cm. Röhren von der Quelle<br />

bis unterhalb dem Weiler Verlonnaz auf eine Gesamtlänge von 3420 m.<br />

2. Verteilungsnetz von dieser Hangleitung aus total 4600 m. mittelst Eternitund<br />

Stahlrohren. Das für diese Beregnung abgeleitete Quellwasser, das heute<br />

für die Berieselung der Wiesen in der Talebene zwischen der Ferrettalstrasse<br />

und der Dranse verwendet wird, muss <strong>du</strong>rch Dransewasser ersetzt werden.<br />

Dies erfordert eine Rohrleitung von der Dransefassung bis an den Westausgang<br />

des Weilers Somlaproz von 525 m.<br />

Der Kostenvoranschlag für dieses umfassende Ackerberegnungsprojekt beträgt<br />

für die obere Zone Fr. 550.000 und für die untere Zone Fr. 300,000, total<br />

Fr. 850,000.<br />

Auf Grund dieses Kostenvoranschlages beantragen wir der Hohen Versammlung<br />

die Gewährung eines Kantonsbeitrages von 30 % der effektiven Baukosten<br />

bis zum Höchstbetrage von Fr. 255,000.<br />

Dieser Beitrag wird nach Massgabe des Fortschnittes der Arbeiten, im<br />

Rahmen der verfügbaren Kredite und in Jahresraten von höchstens Fr. 40,000<br />

ausbezahlt. Für die Ausführung des Gesamtwerkes ist demnach ein Termin von<br />

mindestens 6 Jahren vorgesehen.<br />

In der Erwartung, dass_ Sie unserem Vorschlage die Zustimmung erteilen<br />

werden, benützen wir die Gelegenheit Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

die Versicherung unserer vorzüglichen Hochachtung zu erneuern und<br />

Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />

228<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN


M. H. Parchet, rapporteur français.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, la commission<br />

chargée de rapporter sur ce projet de décret est composée de<br />

MM. Louis Pralong, président, Franz Wyesen, Albert Zermatten,<br />

Albert Riand, Augustin Clavien, Alwin Gemmet et Hyacinthe Parchet.<br />

Ces deux derniers membres fonctionnent comme rapporteurs.<br />

La commission s'est réunie le 11 novembre à l'hôtel <strong>du</strong> gouvernement<br />

et s'est ensuite ren<strong>du</strong>e sur place pour examiner l'utilité <strong>du</strong><br />

projet. Vu certains changements apportés entre temps au projet<br />

initial, elle s'est réunie une deuxième fois <strong>du</strong>rant la présente session.<br />

Après avoir enten<strong>du</strong> les renseignements donnés par M. Huber,<br />

<strong>du</strong> service des améliorations foncières, et par le représentant de la<br />

commune d'Orsières, M. le député Joris, président, la commission<br />

reconnaît que ce projet répond aux exigences de la loi <strong>du</strong> 14<br />

novembre 1929 sur l'amélioration des moyens d'irrigation. Elle a<br />

reconnu d'autre part le bien-fondé et la nécessité des travaux projetés<br />

qui permettront un meilleur rendement de cette région de la<br />

montagne qui ne peut vivre sans compléter son gain par des cultures<br />

intensives pour lesquelles une meilleure irrigation est indispensable.<br />

Tout d'abord, il avait été question de ne présenter qu'un projet<br />

partiel ne comprenant que la zone inférieure au-dessus de la Dranse.<br />

Mais, pratiquement, cette solution a dû être abandonnée car elle<br />

soulevait de trop nombreuses difficultés spécialement dans la formation<br />

<strong>du</strong> consortage des propriétaires qui est maintenant constitué.<br />

'<br />

La commission unanime vous propose l'entrée en matière et<br />

l'adoption de ce projet de décret.<br />

H. Alwin Gemmet, deutscher Berichterstatter.<br />

Die Kommission die mit dem Studium des Dekretes betreffend<br />

die Bewilligung eines Kantonsbeitrages an die Bewässerung der<br />

Aeker in der Gemeinde Orsieres auf der linken Talseite von Somlaproz,<br />

beauftragt wurde setzt sich zusammen aus den Herren :<br />

Louis Pralong, Präsident, der sprechende als Vize-Präsident sowie<br />

die Herren Grossräte Franz Wyssen, A. Zermatten, H. Parchet, A.<br />

Riand, A. Clavien.<br />

Herr H. Parchet und der Sprechende wurden zu Berichterstattern<br />

gewählt.<br />

Die Kommission versammelte sich am 11. November 1953 im<br />

Regierungsgebäude zu Sitten.<br />

Nachdem wir vom Dekretsentwurf und von der Botschaft des<br />

Staatsrates Kenntnis genommen hatten, begaben wir uns unter<br />

229


der Führung von Herrn Ing. Huber an Ort und Stelle um die<br />

auszuführenden Arbeiten anzusehen.<br />

Wir hatten Gelegenheit uns zu überzeugen, dass die rund 160<br />

Ha Land, die in den letzten Jahren bereits teilweise in rentablen<br />

Erdbeerpflanzungen umbebaut wurden bis zu kleinen Ausnahmen<br />

über keine Bewässerungsnetz verfügt. Da die Erdbeerpflanzungen<br />

alle 8-10 Tage bewässert werden müssen, ist eine Weiterentwicklung<br />

dieser Kulture nur möglich, wenn die nötigen Berieselungsanlagen<br />

gebaut werden. Da wir der Gemeinde Orsières diese Entwicklungsmöglichkeit<br />

nicht vorenthalten dürfen, schlägt Ihnen die<br />

Kommission einstimmig vor, auf das vorliegende Dekret einzutreten.<br />

L'entrée en matière est votée.<br />

PROJET DE DECRET<br />

concernant l'octroi d'un subside cantonal en faveur d'une<br />

installation d'irrigation des champs de la commune d'Orsières,<br />

situés sur la rive gauche de la Dranse, entre Somlaproz et la<br />

limite communale de Sembrancher<br />

. LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />

Vu la demande de la commune d'Orsières ;<br />

Considérant l'utilité de l'œuvre dont il s'agit ;<br />

En vertu des dispositions de la loi <strong>du</strong> 14 novembre 1929 sur l'amélioration<br />

des moyens d'irrigation ;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

décrète :<br />

Article premier. — L'irrigation par aspersion des champs situés sur le coteau<br />

rive gauche de la Dranse, entre Somlaproz et la limite de Sembrancher, commune<br />

d'Orsières, est déclarée œuvre d'utilité publique et mise au bénéfice des dispositions<br />

de la loi <strong>du</strong> 14 novembre 1929 sur l'amélioration des moyens d'irrigation.<br />

Art. 2. — Le coût estimatif des travaux est fixé à Fr. 850,000.— selon devis<br />

approuvé par le Service cantonal des améliorations foncières.<br />

Art. 3. — Le canton participe au coût effectif des travaux par un subside<br />

de 30 % et de Fr. 255,000.— au maximum. Les dépassements ne sont pas subventionnés.<br />

Art. 4. — Le subside cantonal sera versé en 6 annuités de Fr. 40,000.— et<br />

une annuité de Fr. 15,000.—, dans la mesure où les crédits disponibles le permettront.<br />

Les travaux seront exécutés par étapes, suivant les instructions <strong>du</strong> Service<br />

cantonal des améliorations foncières.<br />

Art. 5. — Le présent décret n'étant pas d'une portée générale entre immédiatement<br />

en vigueur.<br />

Ainsi projeté en <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, à Sion, le 15 janvier 1954.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

230


DEKRETSENTWURF<br />

betreffend die Bewilligung eines Kantonsbeitrages an die<br />

Bewässerung der Aecker in der Gemeinde Orsières auf der<br />

linken Talseite, von Somlaproz bis an die Gemeindegrenze<br />

von Sembrancher<br />

DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />

Eingesehen das Begehren der Gemeinde Orsières ;<br />

Erwägend die Notwendigkeit dieser Arbeiten ;<br />

Kraft der Bestimmungen des Gesetzes vom 14. November 1929 über die<br />

Verbesserung der Bewässerungsanlagen ;<br />

Auf Antrag des Staatsrates,<br />

beschliesst :<br />

Erster Artikel. — Die Bewässerung der Aecker auf dem linken Berghang<br />

von Somlaproz bis an die Gemeindegrenze von Sembrancher in der Gemeinde<br />

Orsières wird als Werk öffentlichen Nutzens erklärt und den Bestimmungen des<br />

Gesetzes vom 14. November 1929 über die Verbesserung der Bewässerungsanlagen<br />

unterstellt.<br />

Art. 2. — Die mutmasslichen Baukosten dieses Werkes werden gemäss vom<br />

kantonalen Meliorationsamt gutbeheissenen Kostenvoranschlag auf Fr. 850,000.—<br />

festgesetzt.<br />

Art. 3. — Der Kanton wird sich an den effektiven Baukosten mit einem<br />

Beitrag von 30 %, bis zum "Höchstbetrage von Fr. 255,000.— beteiligen. An die<br />

Kostenvoranschlagüberschreitung werden keine Beiträge ausgerichtet.<br />

Art. 4. — Der Kantonsbeitrag wird im Verhältnis des Fortschreitens der<br />

Arbeiten, nach Massagbe der zur Verfügung stehenden Kredite und in 6 Jahresraten<br />

von höchstens Fr. 40,000.— und einer Jahresrate von Fr. 15,000.— ausbezahlt.<br />

Die Arbeiten werden in Etappen gemäss den Weisungen des kantonalen<br />

Meliorationsamtes ausgeführt.<br />

Art. 5. — Das vorhegende Dekret tritt, weil nicht von allgemeiner Tragweite,<br />

sofort in Kraft.<br />

So entworfen im Staatsrate zu Sitten, den 15. Januar 1954.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

A l'art. 4, il est proposé de supprimer le dernier membre de<br />

phrase « dans la mesure » etc.<br />

Le décret est voté en première lecture avec cette modification.<br />

M. le député Copt demande l'urgence qui est admise.<br />

Le décret est voté en seconde lecture sans opposition.<br />

Examen <strong>du</strong> projet de décret concernant rétablissement d'eau<br />

potable à Versegères et Prarreyer.<br />

Rapportent : MM. les députés H. Parchet, A. Gemmet.<br />

231


MESSAGE<br />

accompagnant le projet de décret concernant l'octroi d'un<br />

subside cantonal en faveur de l'établissement d'une installation<br />

d'eau potable et d'hydrants pour les villages deVersegères<br />

et Prarreyer, dans la commune de Bagnes<br />

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />

au<br />

GRAND CONSEIL<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />

Les villages de Versegères et de Prarreyer dans la commune de Bagnes sont<br />

situés sur la rive gauche de la Dranse, Prarreyer à 2 km. et Versegères à 2.5<br />

km. en amont <strong>du</strong> chef-lieu, le Châble. Versegères a une population de 350 âmes<br />

tandis que Prarreyer en compte 160. Tous deux sont construits en grande partie<br />

en bois.<br />

Actuellement, l'alimentation en eau potable de ces deux localités est assurée<br />

par des réseaux indépendants. Chaque village dispose en propre d'une source<br />

et possède son réservoir et son réseau de distribution.<br />

Ces réseaux de distribution ont été établis dans la seule préoccupation<br />

d'assurer l'amenée de l'eau à domicile et d'alimenter les fontaines publiques. • Ils<br />

ne se prêtent absolument pas à la défense contre l'incendie, qu'ils soient considérés<br />

<strong>du</strong> point de vue pression ou <strong>du</strong> point de vue calibre. De plus, dans les<br />

deux villages, la quantité d'eau qui peut être mise à disposition pour combattre<br />

le feu est nettement insuffisante.<br />

La défense contre le feu doit donc faire l'objet d'un ouvrage entièrement<br />

nouveau pour les deux villages. Celui-ci comprendra les travaux suivants :<br />

1. Captation de 5 sources dans la combe de Versegères, çntre 1150 et 1200 m.<br />

d'altitude, soit 3 sur la rive gauche et 2 sur la rive droite. Le débit total<br />

de ces sources d'excellente qualité est de 600 l./min. <strong>du</strong>rant les mois d'été<br />

d'été et de 300 l./min. pendant l'hiver.<br />

2. Con<strong>du</strong>ite d'amenée jusqu'au réservoir, en tuyaux Mannesmann de 70 et 80<br />

mm., soit une longueur de 1385 m.<br />

3. Réservoir d'accumulation de 200 m 3 de contenance, à 960 m. d'altitude.<br />

4. Réseau de distribution partant <strong>du</strong> réservoir pour desservir les deux localités,<br />

réseau pour lequel seront utilisés 2260 m. de tuyaux de fonte de 125, 100<br />

et 80 mm. de diamètre avec 13 bornes d'hydrants.<br />

La pression statique aux différentes bornes d'hydrants varie de 5.5 à 11.5<br />

atm.<br />

Le trop-plein <strong>du</strong> réservoir sera con<strong>du</strong>it au réservoir d'eau potable actuel de<br />

Versegères afin d'augmenter le débit de l'installation d'eau potable qui sera<br />

maintenue.<br />

Le devis de ce projet d'hydrants et d'eau potable, approuvé par notre<br />

Service des améliorations foncières, est arrêté à Fr. 150,000.—.<br />

Cette installation d'eau est d'une grande nécessité pour la sécurité des deux<br />

agglomérations de Versegères et de Prarreyer. Aussi nous recommandons en faveur<br />

de ce travail l'octroi d'un subside cantonal de 15 % des frais effectifs, jusqu'au<br />

maximum de Fr. 22,500.— conformément au décret que nous avons l'honneur<br />

de vous présenter.<br />

Nous nous plaisons à croire que vous voudrez bien approuver nos propositions<br />

et, dans cet espoir, nous nous permettons, Monsieur le Président et Mes-<br />

232


sieurs les députés, de vous renouveler l'assurance de notre haute considération<br />

et de vous recommander avec nous à la protection divine.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

BOTSCHAFT<br />

zum Dekretsentwurf betreffend die Bewilligung eines Kantonsbeitrages<br />

für die Erstellung der Trinkwasser- und Hydrantenversorgung<br />

der Dörfer Versegères und Prarreyer<br />

in der Gemeinde Bagnes<br />

DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />

an den<br />

GROSSEN RAT<br />

Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

Die Dörfer Versegères und Prarreyer in der Gemeinde Bagnes liegen auf der<br />

linken Talseite, Prarreyer 2 km. und Versegères 2.5 km. taleinwärts des Hauptortes<br />

Châbles.<br />

Versegères hat eine Bevölkerung von 350 Seelen und Prarreyer von 160.<br />

In beiden Dörfern sind die Mehrzahl der Wohnhäuser und Oekonomiegebäude<br />

Holzbauten.<br />

Versegères, Prarreyer und Lourtier sind heute die einzigen Dörfer in der<br />

Gemeinde Bagnes, die noch keinen Feuerschutz <strong>du</strong>rch Hydranten haben.<br />

Versegères und Prarreyer besitzen zur Zeit getrennte Trinkwasserversorgungen.<br />

Jedes Dorf verfügt über eine eigene Quelle, hat ein eigenes kleines Reservoir<br />

und ein eigenes Leitungsnetz. Diese Anlagen haben den alleinigen Zweck<br />

die Wohnhäuser mit Trinkwasser zu versorgen und ein paar öffentliche Brunnen<br />

zu speisen. Für den Feuerschutz sind indessen beide Anlagen unbrauchbar ;<br />

die Leitungen sind zu klein, die Wasserdrücke zu gering und die zur Verfügung<br />

stehenden Wassermengen für eine Feuerbekämpfung absolut ungenügend.<br />

Für einen wirksamen Feuerschutz der beiden Dörfer muss daher eine vollständig<br />

neue Anlage erstellt werden unabhängig von den bestehenden Leitungsnetzen.<br />

Diese Anlage umfasst folgende Arbeiten :<br />

1. Fassung von 5 Quellen im Versegèrestobel auf 1150-1200 m. Meereshöhe,<br />

davon 3 auf der linken und 2 auf der rechten Bachseite. Die Ergiebigkeit<br />

dieser 5 Quellen beträgt zusammen während den Sommermonaten 600 Minlit.<br />

und im Winter noch mindestens 300 Minlit.<br />

2. Zuleitung zum Sammelreservoir von 1385 m. Gesamtlänge mittels Mannesmannröhren<br />

von 70 und 80 mm.<br />

3. Feuerreservoir von 200 m a in armiertem Beton auf Kote 960 m. ü. M.<br />

4. Verteilungsnetz für Versegères und Prarreyer, total 2260 m. Gussröhren von<br />

125, 100 und 80 mm.<br />

5. Hydrantenstöcke'; 7 für Versegères-Les Places und 6 für Prarreyer-Martinet.<br />

Der hydrostatische Druck an den verschiedenen Hydrantenstöcken beträgt<br />

minimal 5.5 Atm. und maximal .1.1.5 Atm.<br />

Der Ueberlauf aus dem Feuerreservoir fliesst in das 60 m. tiefer liegende<br />

Trinkwasserreservoir von Versegères, wo<strong>du</strong>rch die heute während den Wintermo-<br />

233


naten absolut ungenügende Trinkwasserversorgung dieses Dorfes bedeutend verbessert<br />

wird.<br />

Die Kosten dieser für den Feuerschutz der Dörfer Versegeres und Prarreyer<br />

dringend nötigen Trinkwasser- und Hydrantenanlage sind auf Fr. 150,000.— voranschlagt.<br />

Wir beantragen an dieses notwendige Werk, das wir Ihnen zur Genehmigung<br />

zu unterbreiten die Ehre haben, einen Kantonsbeitrag von 15 % bis zum Höchstbetrage<br />

von Fr. 22,500.— gemäss den Bestimmungen der Dekrete zu gewähren.<br />

In der Erwartung, dass Sie unserem Vorschlage die Zustimmung erteilen<br />

werden, benützen wir die Gelegenheit Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

die Versicherung unserer vorzüglichen Hochachtung zu erneuern und Sie<br />

samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

M. Parchet, rapporteur français de la commission.<br />

Monsieur le Président et Messieurs,<br />

La commission chargée de rapporter sur cet objet est la même<br />

que celle qui a étudié le projet d'irrigation d'Orsières. Elle a siégé<br />

le 11 novembre dernier et s'est ren<strong>du</strong>e sur place pour visiter les<br />

villages de Versegères et Prarreyer et se rendre compte de la nécessité<br />

des installations projetées.<br />

Après avoir enten<strong>du</strong> M. Huber <strong>du</strong> service des améliorations<br />

foncières et le représentant de la commune de Bagnes elle a constaté<br />

que les plans avaient été bien établis et que les travaux projetés<br />

sont d'une urgente nécessité car le réseau actuel de distribution<br />

est nettement insuffisant. Il ne permet pas de desservir en<br />

eau potable les habitations et n'offre aucune possibilité de défense<br />

contre le feu.<br />

Le subventionnement proposé est conforme à la loi sur les<br />

améliorations foncières et à l'arrêté <strong>du</strong> 6 mars 1951 sur les subventions<br />

aux dépenses occasionnées par la lutte contre le feu.<br />

La commission unanime vous propose l'entrée en matière et<br />

l'adoption de ce projet de décret.<br />

Hr. A. Gemmet, deutscher Berichterstatter.<br />

Herr Präsident und Herren !<br />

Die Kommission, die mit dem Studium des Dekretes betreffend<br />

die Bewilligung eines Kantonsbeitrages an die Erstellung der Trinwasser<br />

und Hydrantenanlage der Dörfer Versegères und Prarreyer<br />

auf Gebiet der Gemeinde Bagnes beauftragt wurde, ist dieselbe<br />

wie sie bestimmt war für die Wasserversorgung von Orsières.<br />

Hr. Parchet und der Sprechende wurden zu Berichtersttatern<br />

gewählt.<br />

234


Die Kommission versammelte sich am 11 November 1953 im<br />

Regierungsgebäude zu Sitten.<br />

Nachdem wir vom Dekretsentwurf und von der Botschaft des<br />

Staatsrates Kenntnis genommen hatten begaben wir uns unter Führung<br />

von Herrn Ing. Huber auf den Platz der auszuführenden Arbeiten.<br />

Die Notwendigkeit, diese Arbeiten auszuführen, konnte nicht<br />

bestritten werden. Die beiden erwähnten Weiler entbehren jeglicher<br />

Feuerbekämpfung. Im Brandfalle wären sämtliche Gebäude<br />

den blinden Gewalten ausgeliefert. Die Gemeinde Bagnes, die nun<br />

die Möglichkeit hat, diese unhaltbaren Zustände zu beheben, muss<br />

deshalb in ihrem Vorhaben unterstützt werden.<br />

Die Kommission schlägt deshalb der hohen Versammlung einstimmig<br />

vor, auf das vorliegende Dekret einzutreten.<br />

L'entrée en matière est votée.<br />

PROJET DE DECRET<br />

concernant l'octroi d'un subside cantonal en faveur de<br />

l'établissement d'une installation d'eau potable et d'hydrants<br />

pour les villages de Versegères et de Prarreyer,<br />

commune de Bagnes<br />

LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />

Vu la demande de la commune de Bagnes ;<br />

Considérant l'utilité de l'œuvre dont il s'agit ;<br />

Vu les dispositions de la loi <strong>du</strong> 13 novembre 1917 concernant les subventions<br />

pour améliorations foncières ;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

d é or è t e :<br />

Article premier. — L'établissement d'une installation d'eau potable et d'hydrants<br />

pour desservir les villages de Versegères et de Prarreyer est reconnu<br />

d'utilité publique et mis au bénéfice des dispositions de la loi <strong>du</strong> 13 novembre<br />

1917.<br />

Art. 2. — Le coût de ces travaux est arrêté à Fr. 150,000.— selon devis<br />

approuvé par le Service cantonal des améliorations foncières.<br />

Art. 3. — Le canton participe à ces travaux par un subside de 15 % des<br />

frais effectifs et de Fr. 22,500— au maximum.<br />

Art. 4. — Le subside cantonal sera versé au fur et à mesure de l'avancement<br />

des travaux, selon les crédits disponibles et par annuités de Fr. 10,000.— au<br />

maximum.<br />

Art. 5. — Le présent décret, n'étant pas d'une portée générale, entre immédiatement<br />

en vigueur.<br />

Ainsi projeté en <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, à Sion, le 27 octobre 1953.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

235


DEKRETSENTWURF<br />

betreffend die Bewilligung eines Kantonsbeitrages an die<br />

Erstellung der Trinkwasser- und Hydrantenversorgung der<br />

Dörfer Versegères und Prarreyer, Gemeinde Bagnes<br />

DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />

Eingesehen das Begehren der Gemeinde Bagnes ;<br />

Erwägend die Notwendigkeit dieser Arbeiten ;<br />

Kraft der Bestimmungen des Gesetzes vom 13. November 1917 betreffend<br />

Beiträge für Bodenverbesserungen ;<br />

Auf Antrag des Staatsrates,<br />

beschliesst :<br />

Erster Artikel, — Die Erstellung der Trinkwasser- und Hydrantenversorgung<br />

der Dörfer Versegères und Prarreyer, Gemeinde Bagnes, wird als Werk<br />

öffentlichen Nutzens erklärt und den Bestimmungen des Gesetzes vom 13. November<br />

1917 betreffend Beiträge für Bodenverbesserungen unterstellt.<br />

Art. 2. — Die mutmasslichen Kosten dieser Arbeiten werden, gemäss dem<br />

vom kantonalen Amt für Bodenverbesserungen gutgeheissenen Kostenvoranschlag,<br />

auf Fr. 150,000- festgesetzt.<br />

Art. 3. — Der Kanton wird sich an den effektiven Baukosten mit einem<br />

Beitrag von 15 %, bis zum Höchstbetrage von Fr. 22,500.— beteiligen.<br />

Art. 4. — Der Kantonsbeitrag wird im Verhältnis des Fortschreitens der<br />

Arbeiten, nach Massgabe der zur Verfügung stehenden Kredite und in Jahresraten<br />

von höchstens Fr. 10,000.— ausbezahlt.<br />

Art. 5. — Das vorhegende Dekret tritt, weil nicht von allgemeiner Tragweite,<br />

sofort in Kraft.<br />

So entworfen im Staatsrate zu Sitten, den 27. Oktober 1953.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

L'article 4 est modifié comme suit : suppression <strong>du</strong> membre de<br />

phrase «.selon les crédits disponibles ».<br />

Le décret est voté en première et seconde lecture sans opposition.<br />

Le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> reprend la discussion des articles <strong>du</strong> projet<br />

de décret sur l'état civil.<br />

CHAPITRE V<br />

DISPOSITIONS DIVERSES<br />

Art. 22. — Les registres sont tenus en langue française dans les districts de<br />

Sierre, Sion, Hérens, Conthey, Martigny, Entremont, Saint-Maurice et Monthey.<br />

Ils sont tenus en langue allemande dans les districts de Conches, Brigue,<br />

Viège, Rarogne et Loèche.<br />

236


Art. 23. — Le registre des familles est tenu par l'officier de l'état civil en<br />

double exemplaire.<br />

Le second exemplaire est destiné à l'autorité bourgeoisiale et tient lieu de<br />

registre des bourgeois. Il ne doit en aucun cas être conservé dans le même bâïiment<br />

que le registre original.<br />

Au commencement de chaque année, l'autorité bourgeoisiale remet le double<br />

à l'officier de l'état civil qui le met à jour jusqu'à fin janvier en y portant toutes<br />

les inscriptions effectuées dans l'original pendant l'année précédente.<br />

Art. 24. — L'officier de l'état civil tient un répertoire des publications de<br />

mariage.<br />

Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> peut prescrire d'autres répertoires (art. 27 O.E.C.).<br />

Pas d'observation.<br />

V. KAPITEL<br />

VERSCHIEDENE BESTIMMUNGEN<br />

Art. 22. — Die Register werden in französischer Sprache geführt in den<br />

Bezirken Siders, Sitten, Ering, Gundis, Martinach, Entremont, St-Maurice und<br />

Monthey.<br />

Sie werden in deutscher Sprache geführt in den Bezirken Goms, Brig,<br />

Visp, Raron und Leuk.<br />

Art. 23. — Das Familienregister wird vom Zivilstandsbeamten in zwei<br />

Exemplaren geführt.<br />

Das zweite Exemplar ist für die Bürgergemeinde bestimmt und ersetzt das<br />

frühere Bürgerregister. Es darf in keinem Falle im gleichen Gebäude aufbewahrt<br />

werden, in welchem das Original untergebracht ist.<br />

Zu Beginn des Jahres hinterlegt die Bürgergemeinde ihr Doppel beim<br />

Zivilstandsbeamten, der es bis Ende des Monats Januar nachführt, indem er<br />

sämtliche Eintragungen, die während des verflossenen Jahres im Original vorgenommen<br />

wurden, darin nachträgt.<br />

Art. 24. — Der Zivilstandsbeamte führt ein Verzeichnis der auswärtigen<br />

Verkündakten.<br />

Der Staatsrat kann die Führung weiterer Verzeichnisse anordnen (Art. 27<br />

ZVO).<br />

Keine Bemerkung.<br />

Les articles 22 à 24 sont adoptés.<br />

Art. 25. — Chacun porte le nom et les prénoms qui sont inscrits dans son<br />

acte de naissance (art. 43 O.E.C.).<br />

S'il est démontré que le nom ou les prénoms inscrits sont le résultat d'une<br />

erreur, il y a lieu à rectification conformément à l'article 45 CCS.<br />

Pas d'observation.<br />

Art. 25. — Jedermann trägt den Namen und die Vornamen, die in seiner<br />

Geburtsurkunde angegeben sind.<br />

Ist erwiesen, dass dieser Name oder diese Vornamen die Folgen eines<br />

Irrtums sind, so ist die Berichtigung nach Art. 45 ZGB vorzunehmen.<br />

Keine Bemerkung.<br />

Hr. von Roten, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident und Herren Abgeordnete ! Ich möchte vorschlagen<br />

Art. 25 und 26 gleichzeitig zu behandeln, denn es werden<br />

237


hier doch einige Fragen aufgeworfen, die von einem gewissen<br />

Interesse sind, nämlich zu fragen wie und wann sich die Regierung<br />

einzelne Korrekturen eines Namens gefallen lassen muss.<br />

L'Assemblée accepte tacitement.<br />

Art. 26. — Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> peut déterminer, après enquête publique,<br />

l'orthographe officielle d'un nom de famille dont la forme est variable et incertaine.<br />

Le droit au nom demeure réservé ; les intéressés peuvent le faire valoir.<br />

Pas d'observation.<br />

Art. 26. — Ist die Rechtschreibung eines Familiennamens veränderlich und<br />

unsicher, so kann sie vom Staatsrat, nach erfolgter öffentlicher Ausrufung,<br />

bestimmt werden.<br />

Das Recht auf den Namen bleibt vorbehalten und kann von Interessenten<br />

geltendgemacht werden.<br />

Keine Bemerkung.<br />

Hr. P. von Roten, Abgeordneter.<br />

Meine Herren ! Ich möchte vorschlagen, diese zwei Artikel<br />

noch einmal zurückzuweisen, damit Sie «ich über deren Tragweite<br />

genau Rechenschaft geben können und damit man nicht da irgend<br />

eine Praxis einführe, die eigentlich nicht nötig ist.<br />

Es ist in einigen Worten gesagt. Das Departement hat festgestellt,<br />

dass einige Namen nicht gleich geschrieben werden z. B.<br />

Namen aus unserer Gemeinde, wie der Name Breggy. Es gibt Breggy<br />

mit y und Breggi mit i. Nun gibt diese doppelte Schreibart<br />

Komplikationen. Wir wollen das vereinheitlichen ! Man verfasst<br />

einen Aufruf an alle Bregy oder Bregi und einige Zeit später<br />

wird dann eine Verordnung erlassen, dass der Name Breggy mit<br />

y zu schreiben sei. Aehnliche Veröffentlichungen sind bei andern<br />

Namen zu befürchten. Ich möchte nun nicht etwa die gute Meinung<br />

des Departementes diesbezüglich bezweifeln. Das Departement ist<br />

sicher guten Willens wenn es ein bischen einheitlich handelt,<br />

aber ich glaube wir gehen bei diesen Vereinheitlichungen gerade<br />

gegen den eigentlichen Zweck der Namensgebung ; denn was ist<br />

der eigentliche Zweck des Namens wenn nicht eben der, dass sich<br />

die einzelnen Indivi<strong>du</strong>en voneinander unterscheiden. Zum Beispiel<br />

in unserer Gegend gibt es sehr viele Familien Breggy, was wäre<br />

da vorteilhafter als dass es eben Breggy mit y und Breggi mit i<br />

gäbe. Dann wüsste man sofort genau, wie es mit den Familien<br />

Karlen zum Beispiel der Fall ist, die Familien Karlen mit K weiss<br />

man kommen aus Törbel und die Familie Carlen mit C kommt aus<br />

Goms. Ich sehe gar nicht ein warum ein Einheitsname sein sollte.<br />

Die Leute haben das Bedürfnis sich <strong>du</strong>rch ihre Namen voneinander<br />

zu unterscheiden, besonders bei Namen, die eine derart zahl-<br />

238


eiche « Anhängerschaft » haben wie zum Beispiel der Name Bregy,<br />

um bei diesem Beispiel zu bleiben. In Deutschland ist denn das<br />

vor Jahren bei den Familiennamen Müller oder Meyer und Schultze<br />

derart ausgedehnt worden, dass man behördlicherweise gezwungen<br />

wurde, die Namen zu Serien. Man sagt Meyer 1, Meyer 2,<br />

Meyer 3, und hat dann die Leute so unterschieden, dass man sie<br />

numerieren musste, und die einzelnen Familien Meyer je nach der<br />

Herkunft einfach Meyer 1, Meyer 2, Meyer 3 nannte.<br />

Ich glaube daher nicht, dass die Tendanz welche das Departement<br />

hier an den Tag legt, die Schreibungsweise, vereinheitlichen,<br />

gegenüber der Funktion der Name ein Unterschei<strong>du</strong>ngsmerkmal<br />

des Menschen sei, dass man diese Tendenz unterstützen<br />

solle.<br />

Ich möchte daher beantragen die Diskussion dieses Artikels<br />

zurückzuweisen.<br />

Hr. Staatsrat Dr. Schnyder.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Wenn sie den Artikel<br />

so wie er ist nicht annehmen wollen, dann würde ich beantragen<br />

Ihnen für die zweite Lesung noch weitere Auskünfte einzuholen<br />

und weitere Studien zu machen. Aber dieses kleine Dekret nocheinmal<br />

für diese Session an den Staatsrat zurückzuweisen, das<br />

ist sicher nicht gegeben. Warum kommen wir zu diesen Namensfestlegungen<br />

? Nicht darum weil sich seinerzeit verschiedene Familien<br />

getrennt haben und nun getrennt schreiben. Gegen das haben<br />

wir eigentlich Nichts. Wenn Sie diesen Artikel, so wie er vorliegt,<br />

nicht annehmen wollen, so wurde ich Ihnen den Antrag stellen,<br />

deswegen dieses kleine Dekret nicht an den Staatsrat zurückzuweisen.<br />

Sie können ja bei der zweiten Lesung darauf zurückkommen.<br />

Wie kommt es zu dieser Festlegung der Schreibweise eines<br />

Familiennamens ?<br />

Gewisse Namen, nehmen wir Bregy, Varonier, wurden mit der<br />

Zeit in den verschiedenen Gemeinden, oft auch innerhalb derselben<br />

verschieden geschrieben.<br />

Die junge Generation hat nun angefangen, ihren Namen in<br />

den verschiedenen Orten gleich zu schreiben (z. B. die erwähnten<br />

Bregy, Varonier und andere wie Schnyder und so weiter). Diese<br />

einheitliche Schreibweise wird im Rechtsverkehr, in der Schule<br />

und im Militär angewandt, widerspricht aber in vielen Fällen dem<br />

Eintrag in den Zivilstandsregistern. Durch die vorgesehene Verfügung<br />

des Staatsrates erhält nun der Zivilstandsbeamte die Möglichkeit,<br />

all diesen Leuten die Auszüge in der neuen, einheitlichen<br />

Schreibweise auszustellen.<br />

239


Es handelt sich nicht darum, etwa die Schreibweise aller<br />

Schmid zu vereinheitlichen oder aller Karlen, wenn diese Namen<br />

in Uebereinstimmung mit dem Eintrag im Zivilstandsregister an<br />

verschiedenen Orten und für verschiedene Familien verschieden<br />

geschrieben werden.<br />

Wohin man kommt, wenn man nicht etwas Ordnung hallt,<br />

zeigt uns der Fall von Brüdern Pollinger, von denen einer nach<br />

Leuk und die andern nach St. Nikiaus zogen. In Leuk wurde der<br />

Name Pollinger ohne ersichtlichen Grund plötzlich zu Polling,<br />

was zu Schwierigkeiten führen musste.<br />

Ich möchte also Herrn Grossrat Peter von Roten ersuchen,<br />

«einen Antrag fallen zu lassen. Ich bin bereit, mit ihm die Frage<br />

zu diskutieren, ob hier noch Sicherungen eingebaut werden sollten.<br />

•M. de Courten, président de la commission.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, cette question<br />

soulevée par M. le député de Roten a évidemment toute sa valeur.<br />

Dans la pratique nous nous rendons compte que les personnes<br />

sont très susceptibles sur l'orthographe de leur nom ; nous avons<br />

eu à nous occuper de gens qui avaient recouru, parce qu'il y avait<br />

un i à leur nom et qu'à un moment donné on avait voulu le leur<br />

faire orthographier avec y.<br />

Cependant nous devons dire que dans la pratique c'est précisément<br />

avec une grande largeur d'esprit que le département a toujours<br />

considéré ces cas ; et lorsqu'il est intervenu c'était plutôt<br />

à la demande des intéressés, lesquels demandaient que l'on fixe<br />

une fois pour toutes l'orthographe de leur nom. C'était pour rendre<br />

service aux porteurs <strong>du</strong> nom eux-mêmes que l'<strong>Etat</strong> intervenait.<br />

L'<strong>Etat</strong> a prévu dans son ordonnance l'autorité compétente pour la<br />

fixation <strong>du</strong> nom patronymique, parce qu'il fallait désigner l'autorité<br />

compétente pour le faire. Précisément dans un cas pareil à<br />

celui cité par M. le député de Roten, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> avait maintenu<br />

les deux orthographes en disant : « Il y a une fa-mille originaire<br />

de tel lieu, une seconde famille de tel autre lieu ; les deux<br />

orthographes sont maintenues pour distinguer ces deux origines. »<br />

C'est en tout cas dans ce sens, je suppose, que M. le Chef <strong>du</strong> Département<br />

de justice est d'accord d'appliquer l'ordonnance, c'està-dire<br />

avec la largeur de vues qui a régné jusqu'à maintenant.<br />

Hr. Peter von Roten, Abgeordneter.<br />

Ich ziehe meinen Antrag zurück.<br />

Art. 27. — Le permis d'inhumer est délivré par l'officier de l'état civil qui<br />

a inscrit le décès.<br />

240


Dans les cas exceptionnels, le Président de la commune peut autoriser l'inhumation<br />

d'un corps avant la déclaration à l'état civil ; il pourvoit alors à ce que<br />

celle-ci ait lieu le plus tôt possible (art. 86 O.E.C.).<br />

Pas d'observation.<br />

Art. 27. — Die Bestattungsbewilligung wird vom Zivilstandsbeamten ausgestellt,<br />

welcher den Tod eingetragen hat.<br />

In Ausnahmefällen kann der Gemeindepräsident die Bestattung vor der<br />

Anzeige bewilligen ; er sorgt dann dafür, dass die Anzeige sobald als möglich<br />

erfolgt (Art. 86 ZVO).<br />

Keine Bemerkung.<br />

Hr. Guntern, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich möchte nicht einen<br />

formellen Antrag stellen, aber ich möchte den Herrn Departementsvorsteher<br />

ersuchen, die Frage zu prüfen, ob der Absatz 2<br />

dieses Artikels nicht ergänzt werden sollte. Es heisst da : In Notfällen<br />

kann der Gemeindepräsident die Bestattung vor der Anzeige<br />

bewilligen. Welcher Gemeindepräsident ? Wir haben nun<br />

Fälle, wie zum Beispiel bei uns in Brig, da der Tod in Brig eintritt,<br />

die Bestattung findet in Glis, in der Gemeinde Glis statt.<br />

Welcher Gemeindepräsident ist nun berechtigt, diese Bestattung<br />

zu bewilligen ?<br />

Nach meiner Auffassung muss hier eine Ergänzung vorgenommen<br />

werden, in dem Sinne, dass man entweder sagt : « Der Gemeindepräsident,<br />

wo der Tod eingetreten ist oder aber der Gemeindepräsident<br />

wo die Bestattung stattfindet. » Möchte vor<br />

einem direkten Antrag absehen, aber bitte bis zur zweiten<br />

Lesung diese Frage zu prüfen.<br />

Hr. Staatsrat Dr. Schnyder.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Die Intervention von<br />

Herrn Grossrat Guntern scheint auf den ersten Blick gerechtfertigt.<br />

Bei der Aufstellung dieses Dekretes ist es uns nicht aufgefallen<br />

dass es hier Schwierigkeiten geben könnte. Wenn der<br />

Betreffende in Turtmann wohnt und stirbt, dann gibt es keine<br />

Schwierigkeiten. Aber schon wenn er in Brig wohnt, und in Glis<br />

beerdigt werden muss, dann kann es Schwierigkeiten geben, und<br />

ich bin bereit selbstverständlich diese Frage bis zur zweiten Lesung<br />

zu prüfen. Man muss dann vielleicht den Artikel etwas länger<br />

fassen, und verschiedene Möglichkeiten vorsehen.<br />

Art. 28. — Seuls les notaires et l'officier de l'état civil <strong>du</strong> lieu de naissance<br />

de l'enfant ont qualité pour dresser acte authentique de la reconnaissance d'un<br />

enfant naturel par le père (art. 103 O.E.C, et 47 et 50 LA <strong>du</strong> CCS).<br />

Pas d'observation.<br />

•<br />

241


Art. 28. — Einzig die Notare und der Zivilstandsbeamte des Geburtsortes<br />

des Kindes sind befugt, die öffentliche Beurkun<strong>du</strong>ng der Anerkennung eines<br />

ausserehelichen Kindes <strong>du</strong>rch den Vater vorzunehmen (Art. 103 ZVO, 47 und<br />

50 EG zum ZGB).<br />

Keine Bemerkung.<br />

M. Travelletti, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je propose de<br />

supprimer le mot « seuls » au commencement de l'article 28. Dans<br />

cet article nous indiquons les officiers publics qui ont qualité en<br />

vertu <strong>du</strong> décret de recevoir un acte de reconnaissance. Il est par<br />

conséquent inutile de mentionner « seuls » les notaires et l'officier<br />

d'état civil. D'autre part, je vous propose d'ajouter à ce texte :<br />

« ou le grand-père ». En effet, dans le code civil il est prévu qu'eii<br />

l'absence <strong>du</strong> père de l'enfant, le grand^père a également qualité<br />

pour procéder à la reconnaissance.<br />

L'article 28 est accepté avec les modifications proposées.<br />

Art. 29. — Dans les cas prévus à l'article 102, alinéa 4 O.E.C., la reconnaissance<br />

d'un enfant naturel par sa mère peut être constatée par l'officier de l'état<br />

civil <strong>du</strong> lieu de naissance de l'enfant, <strong>du</strong> lieu d'origine ou de domicile de la<br />

mère (art. 112 O.E.C.).<br />

Art. 30. — Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est chargé d'édicter les dispositions complémentaires<br />

propres à assurer l'application <strong>du</strong> présent décret et l'exécution des prescriptions<br />

fédérales sur l'état civil.<br />

Pas d'observation.<br />

Art. 29. — Zur Beurkun<strong>du</strong>ng der Anerkennung ausserehelicher Kinder <strong>du</strong>rch<br />

ihre Mutter im Sinne des Art. 102, Abs. 4 ZVO ist wahlweise der Zivilstandsbeamte<br />

des Geburtsortes des Kindes, sowie des Heimatortes und des Wohnsitzes<br />

der Mutter zuständig (Art. 112 ZVO).<br />

Art. 30. — Der Staatsrat ist beauftragt, die zur Ausführung dieses Dekretes<br />

und der bundesrechtlichen Vorschriften über das Zivilstandswesen erforderlichen<br />

zusätzlichen Bestimmungen zu erlassen.<br />

Keine Bemerkung.<br />

Les articles 29 et 30 sont adoptés sans discussion.<br />

Art. 31. — Les infractions au présent décret sont réprimées par le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong>.<br />

Sont applicables les sanctions prévues aux articles 181 et 182 de l'ordonnance<br />

<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral <strong>du</strong> 1 er juin 1953.<br />

Pas d'observation.<br />

Art. 31. — Zuwiderhandlungen gegen dieses Dekret werden vom Staatsrat<br />

geahndet.<br />

Zur Anwen<strong>du</strong>ng gelangen die in den Art. 181 und 182 der Verordnung des<br />

Bundesrates vom 1. Juni 1953 vorgesehenen Strafen.<br />

242<br />

Keine Bemerkung.


Hr. P. von Roten, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Ich schlage für Artikel<br />

31 folgenden Text vor : Zuwiderhandlungen gegen dieses Dekret<br />

werden vom Justizdepartement geahndet, unter Vorbehalt<br />

des Rekurses an den Staatsrat.<br />

M. de Courten, président de la commission.<br />

Monsieur le President, Messieurs les députés, c'est un avis<br />

tout personnel, 'mais déjà hier, lorsque M. le député de Roten<br />

s'étonnait que les plaintes aillent directement au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

j'étais plutôt de son avis. Pourquoi, en ce qui concerne l'état<br />

civil, tout porter au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ? J'ai senti que le représentant<br />

<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> n'était pas de cet avis, je n'ai pas voulu<br />

m'y opposer, mais je crois que nous pourrions donner la main à<br />

la proposition de M. de Roten. Si M. le Chef <strong>du</strong> département<br />

n'est pas aujourd'hui disposé à accepter cette suggestion, nous<br />

pourrions renvoyer à la commission pour les seconds débats la<br />

proposition de M. de Roten. En ce qui me concerne, je suis enclin<br />

à l'admettre, d'autant plus que l'ordonnance fédérale prévoit la<br />

possibilité d'un recoure. Nous sommes donc tenus d'avoir une<br />

seconde instance qui est celle <strong>du</strong> recours.<br />

M. le Dr Schnyder, <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je dois donner<br />

raison à M. de Roten : il s'agit souvent d'une petite amende de<br />

cent sous, de dix francs, etc. pour l'annonce tardive d'une naissance,<br />

d'une mort, etc., mais je ne voulais pas m'arroger des<br />

droits en faisant au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> la proposition de prononcer<br />

ces amendes en premier lieu, mais pratiquement cela se passe<br />

ainsi : je fais rapport au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. Dans 99 % des cas il<br />

entérine mes propositions, c'est sûr, ce sont de petits cas, et alors<br />

je trouve que l'inculpé a quand même le sentiment qu'il y a une<br />

instance de recours dans le canton. Je suis tout à fait d'accord<br />

d'accepter la proposition de M. de Roten, ce qui évitera <strong>du</strong> travail<br />

au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. On indiquera alors chaque fois qu'ils ont<br />

le droit de recourir au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

L'article 31 est accepté avec la modification proposée.<br />

CHAPITRE VI<br />

DISPOSITIONS FINALES<br />

Art. 32. — Ce décret entrera en vigueur le 1 er janvier 1954 après approbation<br />

par le <strong>Conseil</strong> fédéral. Il remplace celui <strong>du</strong> 24 janvier 1945 sur le service de<br />

l'état civil.<br />

243


Toutefois, la disposition de l'artiole 4, 3° alinéa, ne sera pas applicable avant<br />

le 1 er janvier 1955.<br />

Ainsi projeté en <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, le 16 octobre 1953.<br />

Au nom <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

Le Président :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

La commission propose de supprimer le membre de phrase :<br />

« le 1 er janvier 1954 ».<br />

Pas d'autre observation.<br />

VI. KAPITEL<br />

SCHLUSSBESTIMMUNGEN<br />

Art. 32. — Dieses Dekret tritt nach der Genehmigung <strong>du</strong>rch den Bundesrat<br />

mit Wirkung ab 1. Januar 1954 in Kraft. Es ersetzt das Dekret vom 24. Januar<br />

1945 über den Zivilstandsdienst.<br />

Die Bestimmung des Art. 4, Abs. 3, wird jedoch erst ab 1. Januar 1955 zur<br />

Anwen<strong>du</strong>ng gelangen.<br />

So entworfen im Staatsrate zu Sitten am 16. Oktober 1953.<br />

In Namen des Staatsrates,<br />

Der Präsident :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

Die Kommission beantragt « mit Wirkung ab 1. Januar 1954 »<br />

zu streichen.<br />

Sonst keine Bemerkung.<br />

L'article 32 est adopté.<br />

Discussion generale.<br />

M. G. Perraudin, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, le chiffre 5 de<br />

l'article 29 de l'ordonnance fédérale prévoit que le droit cantonal<br />

peut autoriser la publication des naissances, des décès, des publications<br />

et des célébrations de mariages. Le droit fédéral laisse<br />

donc au droit cantonal le soin de régler la chose. Dans le décret<br />

qui nous est présenté, je ne vois rien à ce sujet. Pratiquement<br />

cela se fait déjà, <strong>du</strong> moins dans les communes-villes. Les journaux<br />

publient les naissances, les mariages, les décès. L'ordonnance fédérale<br />

laissant aux cantons le soin de régler l'affaire, il convient de<br />

légiférer à ce sujet. Je propose donc d'ajouter un article dans les<br />

dispositions diverses, chapitre V — qui dirait ceci : « La publication<br />

des naissances légitimes, des décès, des publications et des<br />

célébrations de mariages sont autorisées. »<br />

244


M. Rausis, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, vous me permettrez<br />

quelques considérations générales sur le décret qui vient<br />

d'être voté. Je me suis abstenu, comme membre de l'honorable<br />

corporation des officiers 'de l'état civil, d'intervenir à ce débat.<br />

Les quelques observations que je veux faire s'adressent donc surtout<br />

au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, à l'intention de la deuxième commission,<br />

éventuellement aux membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

On a manifesté dans cette salle de l'étonnement que l'Association<br />

des officiers d'état civil se soit adressée à la commission <strong>du</strong><br />

<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>. Je pense bien que l'association n'a pas rompu<br />

avec la tradition en ,1e faisant. Nous avons enten<strong>du</strong> ici des voix<br />

autorisées parlant pour les ouvriers, parlant pour les employés,<br />

les fonctionnaires, parlant pour les magistrats.- Je crois donc que<br />

notre association est strictement restée dans son rôle, en défendant<br />

ses adhérents. Et, Messieurs, on a cru que l'association<br />

demandait des émoluments excessivement élevés. Je regrette de<br />

dire que cette opinion est erronée. Si en 1930 les émoluments<br />

servis étaient de 30 centimes par habitant, il est normal qu'en<br />

1953, si nous tenons compte de l'index <strong>du</strong> coût de la vie qui est<br />

d'environ 170, il est normal, dis-je, que l'émolument servi atteigne<br />

50 centimes. Si nous considérons d'autre part les salaires<br />

payés en 1930 et ceux payés aujourd'hui, nous verrons que<br />

l'indemnité de 50 centimes n'est pas <strong>du</strong> tout surfaite et est<br />

encore inférieure à ce que l'association aurait pu demander. Mais<br />

les officiers d'état civil sont des hommes raisonnables. On a augmenté<br />

leur tâche dans des conditions très importantes et ici, quoique<br />

président de commune, je voudrais dire à l'adresse de mes<br />

collègues que les communes ne sont pas fondées à demander à<br />

ce que l'<strong>Etat</strong> prenne plus que le 50 % <strong>du</strong> traitement à sa charge<br />

parce que l'officier d'état civil œuvre spécialement dans l'intérêt<br />

des communes. Il doit, à leur intention, tenir le registre des bourgeois<br />

en deux exemplaires, et si vous avez bien regardé ce qu'il<br />

en est, vous voyez qu'au début de chaque année il doit mettre au<br />

net l'exemplaire qui est destiné à l'administration bourgeoisiale.<br />

Et ce sont, dans certains offices d'état civil, quelques centaines<br />

d'inscriptions que cet officier fait à titre gratuit, je ne dis pas<br />

bénévole, mais à titre gratuit, parce qu'il a conscience qu'il doit<br />

tenir ces registres absolument en ordre. On s'est ému également<br />

sur le coût -des cours qu'on devrait donner aux officiers de l'état<br />

civil. Eh bien, je peux à cet égard rassurer complètement le <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong>, et les présidents de commune aussi puisque l'officier<br />

d'état civil qui vous parle, qui est en fonction depuis plus de<br />

245


vingt ans, n'a jamais été convoqué à un cours. Il est donc bien<br />

certain que ces cours, si le passé est garant de l'avenir, ne grèveront<br />

pas les finances cantonales ni communales. Je dis cependant<br />

que ces cours sont nécessaires, mais ce ne sont pas des cours de<br />

quelques journées ; il suffirait, lors d'une réunion des officiers de<br />

l'état civil <strong>du</strong> canton, que l'autorité de surveillance vienne et<br />

pendant quelques heures nous entretienne des dispositions légales<br />

qui se modifient régulièrement. Nous avons eu en 1953 l'entrée<br />

en vigueur de la loi sur la nationalité et cette seule loi a coûté<br />

un énorme travail à tous les offices de l'état civil <strong>du</strong> canton. Je<br />

pense donc que le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> mal informé et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

mal orienté reviseront leur manière de voir. Nous aurons alors<br />

pour le deuxième décret des dispositions qui ne léseront pas les<br />

officiers de l'état civil.<br />

M. Travelletti, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je suis très heureux<br />

que l'appareil à enregistrer transcrive fidèlement les paroles<br />

prononcées dans cette salle. En effet, je n'ai jamais préten<strong>du</strong> que<br />

l'Association des officiers d'état civil n'avait pas le droit d'adresser<br />

un mot ou une proposition à la commission <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

chargée d'étudier un projet de décret. J'ai simplement relevé la<br />

tendance qui existe d'accueillir un peu trop facilement les demandes<br />

d'augmentation de salaire. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a étudié ce projet<br />

de décret, il a examiné le traitement en fonction <strong>du</strong> travail<br />

et de la responsabilité des officiers d'état civil ; nous aurions, me<br />

semble-t-il, mauvaise grâce de ne pas le suivre dans cette voie.<br />

Ces Messieurs les officiers d'état civil, d'ailleurs très sympathiques,<br />

voudront bien convaincre en premier lieu le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> bien-fondé de leur demande. A ce moment-là il nous<br />

sera possible de les suivre.<br />

M. de Courten, président de la commission.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je me suis prononcé<br />

hier et je ne veux pas y revenir, si ce n'est uniquement<br />

pour vous apporter de nouveaux renseignements. Le traitement<br />

des officiers d'état civil était de 35 centimes en 1934, il a été<br />

ré<strong>du</strong>it à 30 centimes en 1935, puis par deux augmentations successives<br />

de 5 centimes, pendant et après la guerre, il a été porté<br />

à 40 centimes. Actuellement, avec le renchérissement de la vie, le<br />

traitement doit représenter 43,8 centimes. En ce qui concerne les<br />

obligations supplémentaires, elles ressortent de la nouvelle ordonnance<br />

sur le service de l'état civil concernant des communications<br />

nouvelles. Il y a par exemple des communications assez fréquen-<br />

246


tes avec la caisse de compensation, les récentes dispositions fédérales<br />

concernant le droit de cité et la tenue <strong>du</strong> registre des familles<br />

bourgeoises qui augmentent le« écritures. Je vous donne ces<br />

renseignements, de façon que vous soyez objectivement informés.<br />

Le décret est voté en premiers débats.<br />

Il est passé ensuite au développement de l'interpellation de<br />

M. le député C. Héritier, concernant une subvention supplémentaire<br />

à la Maison Blanche à Sion.<br />

M. Candide Héritier, député.<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les membres <strong>du</strong> Gouvernement,<br />

Messieurs les députés,<br />

A la dernière session <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, lors de la discussion<br />

sur le budget de l'<strong>Etat</strong>, je me suis fait un devoir de vous demander<br />

de prévoir au budget une subvention supplémentaire de 2000<br />

francs à la Maison Blanche.<br />

Tout en exprimant une chaleureuse sympathie à l'égard de<br />

cette Maison de relèvement pour alcooliques, la commission des<br />

finances n'a pas pu admettre ma proposition parce qu'elle n'avait<br />

pas été présentée dans la forme prévue par le règlement <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong>. C'est pourquoi, j'ai déposé un postulat demandant au<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> de bien vouloir examiner la possibilité de porter<br />

la subvention annuelle, accordée à la Maison Blanche, de 8 à<br />

10,000 francs.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, lors de la session<br />

<strong>du</strong> mois de mai 1953, la direction de la Maison Blanche, qui<br />

déploie ses bienfaits depuis une dizaine d'années déjà, a eu l'heureuse<br />

idée de mettre à notre disposition une excellente revue<br />

illustrée. Dans cette revue, qui porte un titre significatif, le Révérend<br />

Père Paul-Marie, après avoir fait l'historique de cette œuvre<br />

qui a vu le jour grâce au généreux appui de feu Monseigneur<br />

Bieler et de l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>, a exposé les difficultés financières<br />

auxquelles s'est heurtée la direction ces dernières années.<br />

C'est ainsi que nous avons appris que l'on avait dû faire appel<br />

à la générosité de personnes privées et que l'on avait ainsi réussi<br />

à boucler les comptes sans de trop gros déficits.<br />

Mais il n'en reste pas moins vrai que l'exercice 1952 s'est<br />

soldé par un déficit de 3000 fr., et que l'on n'a pas pu améliorer<br />

les conditions de logement.<br />

La revue que je vous ai citée affirme que « les pensionnaires<br />

sont obligés pour lire, se récréer, entendre une conférence, voir<br />

247


un film, écouter la radio, de se tenir dans le réfectoire : pièce<br />

sombre et trop exiguë, où 20 hommes sont littéralement entassés<br />

», et plus loin, cette même revue note encore : « Nous avons<br />

déjà dit que nous n'étions pas en mesure, faute de place, d'appliquer<br />

à nos malades les traitements spéciaux que réclame leur<br />

état. Qui ne voit les avantages immenses que procureraient les<br />

modestes installations qui nous font défaut. Les plans sont établis<br />

depuis 6 ans, 20,000 francs auraient suffi pour les réaliser. Un<br />

subside avait même été inscrit au budget de l'<strong>Etat</strong>, mais fut annulé<br />

par la suite. Il s'agissait d'un subside de chômage qui n'avait plus<br />

sa raison d'être.<br />

» Et nous attendons encore, et nous attendons toujours !<br />

N'arriverons-nous pas à trouver cette somme ? Le présent rapport<br />

réussira-t-il à toucher les cœurs et à susciter les actes de générosité<br />

qui nous permettraient d'aller de l'avant ?<br />

» En nous aidant, vous travaillerez au relèvement et au salut<br />

d'un grand nombre de malheureux et de leurs familles. C'est avec<br />

nous, le pays tout entier qui vous dira merci. »<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, si j'ai tenu à<br />

citer ce passage, c'est pour bien vous démontrer la nécessité qu'il<br />

y a, pour l'<strong>Etat</strong> et les communes, d'accorder une aide suffisante<br />

à la Maison Blanche de telle façon qu'elle puisse continuer l'œuvre<br />

entreprise en faveur des malades de l'alcoolisme.<br />

Il ne faut pas oublier que la Maison Blanche est la seule<br />

maison catholique <strong>du</strong> genre en Suisse romande ; bien dirigée et<br />

dotée des améliorations nécessaires, elle fera certainement honneur<br />

au canton.<br />

Au moment même où le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> va être appelé à se<br />

prononcer sur le décret qui permettra au Département de l'hygiène<br />

et à la Ligue de prendre des mesures efficaces contre la<br />

tuberculose, j'espère que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> voudra bien également<br />

accorder une aide plus efficace à cette institution qui lutte contre<br />

l'alcoolisme. Car l'alcoolisme est un fréquent allié et pourvoyeur<br />

de la tuberculose. A eux deux, ils sont les principaux semeurs<br />

de ruines et de misères<br />

L'alcool est le grand ennemi de la santé et <strong>du</strong> bonheur <strong>du</strong><br />

peuple, il est 'le grand obstacle au travail efficace. Il faut donc<br />

le combattre toujours et partout.<br />

Pour cela, il serait souhaitable que notre canton édicté une loi<br />

spéciale sur l'internement des alcooliques. Mais en attendant, je<br />

pense qu'il vaut mieux encourager, soutenir et développer ce qui<br />

existe plutôt que de prendre des dispositions légales dont l'application<br />

entraînera certainement, pour l'<strong>Etat</strong>, des dépenses beaucoup<br />

plus importantes.<br />

248


Comme, au début, la subvention cantonale s'élevait à<br />

Fr. 15,000.—, subvention qui fut ré<strong>du</strong>ite, par la suite, à<br />

Fr. 8000.—, je pense que je ne fais preuve d'aucune exagération<br />

en demandant cette modeste augmentation de Fr. 2000.—.<br />

Bien qu'une telle subvention supplémentaire ne soit pas prévue<br />

au budget de 1954, j'espère que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> consentira<br />

à augmenter cette subvention cette année déjà.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gard, Chef <strong>du</strong> Département des finances.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés,<br />

La réponse à donner à l'interpellation de M. le député Héritier<br />

incombe au Département des finances atten<strong>du</strong> que c'est ce dernier<br />

qui gère la dîme de l'alcool. Par ailleurs, la Maison Blanche est<br />

placée sous la surveillance <strong>du</strong> Département de l'hygiène.<br />

Nous avons donc l'honneur de vous donner quelques renseignements<br />

préliminaires sur la dîme de l'alcool et sur son organisation.<br />

La dîme représente le dixième de la part <strong>du</strong> canton au bénéfice<br />

de la régie de l'alcool.<br />

Le 18 octobre 1949,. le <strong>Conseil</strong> fédéral a pris un arrêté modifiant<br />

l'attribution par les cantons de cette somme. Cet arrêté<br />

comporte à l'article premier un plan de répartition d'après lequel<br />

le canton établit un rapport sur l'emploi de la dîme et communique<br />

ce rapport pour approbation au <strong>Conseil</strong> fédéral.<br />

Ce nouveau plan comporte 8 rubriques dans le cadre desquelles<br />

nous devons établir la répartition des subventions :<br />

1. Encouragement de la lutte contre l'alcoolisme en général ;<br />

2. Information de la population sur l'alimentation rationnelle et<br />

les dangers de l'alcoolisme, soutien des recherches sur les ravages<br />

de l'alcool, encouragement de foyers et bibliothèques populaires,<br />

de salles de lecture, de homes pour jeunes gens et<br />

d'efforts en matière d'é<strong>du</strong>cation populaire ;<br />

3. Encouragement de l'utilisation non alcoolique des fruits et des<br />

raisins ;<br />

4. Secours à des détenus ou internés en danger d'alcoolisme après<br />

leur libération ;<br />

5. Entretien de voyageurs pauvres dans des établissements sans<br />

alcool ;<br />

6. Soutien de dispensaires anti-alcooliques et d'établissements pour<br />

buveurs ; internement d'alcooliques dans des asiles, homes et<br />

maisons d'hospitalisation ;<br />

7. Placement, soins et entretien d'enfants négligés pour cause d'alcoolisme<br />

dans la famille, d'enfants abandonnés et de jeunes<br />

malfaiteurs ;<br />

249


8. Soutien d'asiles et établissements privés recevant des alcooliques<br />

ou des personnes en danger d'alcoolisme.<br />

C'est dans le cadre de la rubrique 8 qu'une subvention est<br />

versée à la Maison Blanche dirigée par le Père Paul-Marie et contrôlée<br />

par un comité de bienfaisance sous les auspices <strong>du</strong> Département<br />

de l'hygiène.<br />

Nous avons donc dû, dès 1949, nous conformer à ce plan et<br />

la répartition que nous faisons de la dîme de l'alcool varie entre<br />

32,000 et 40,000 francs et est soumise à l'approbation <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong><br />

fédéral.<br />

En ce qui concerne la Maison Blanche, l'œuvre a été créée par<br />

le Père Paul-Marie en 1942, à un moment où notre asile de Pramont<br />

n'existait pas.<br />

Sur la dîme de l'alcool, un fonds avait déjà été constitué en<br />

vue <strong>du</strong> subventionnement d'asiles pour buveurs.. C'est ce qui a<br />

permis, la première année, pour faciliter le départ, de verser<br />

25,000, puis 20,000 francs à l'œuvre. Dans la suite, cette subvention,<br />

en raison de l'obligation de répartir le pro<strong>du</strong>it de la dîme<br />

à toutes les œuvres luttant contre l'alcoolisme a été ré<strong>du</strong>ite, ainsi<br />

que l'a relevé l'honorable motionnaire à 15,000 francs et en 1946,<br />

1947 et 1948 à 14,000 francs, ce qui représentait encore à l'époque<br />

environ le 50 % <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de la dîme.<br />

En 1949, il fallut se conformer à la nouvelle ordonnance fédérale<br />

et depuis lors le subside a été régulièrement, ainsi que cela<br />

vient d'être dit, de Fr. 8000.— par année. L'œuvre a eu, au début,<br />

énormément de difficulté à assurer l'équilibre de ses comptes. Le<br />

domaine comporte une exploitation agricole ; il a fallu créer des<br />

chemins, planter des arbres : abricotiers et autres arbres fruitiers.<br />

Pendant quelques années, l'entreprise eut beaucoup de peine à<br />

vivre.<br />

Actuellement, le Père Paul-Marie, en tout cas pour cette année<br />

1953, a réussi à équilibrer complètement ses comptes grâce aux<br />

subventions diverses qu'il reçoit et au subside <strong>du</strong> canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>.<br />

L'honorable interpellant avait signalé à la session de novembre,<br />

à la suite de la remise par le Père Paul-Marie de son rapport de<br />

gestion, que cet établissement arrivait à son dixième anniversaire.<br />

Mais entre temps le Chef <strong>du</strong> Département de l'hygiène avait<br />

demandé au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> de faire à cette occasion un versement<br />

supplémentaire à l'œuvre et le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> avait décidé d'attribuer<br />

provisoirement un montant supplémentaire de 500 francs qui<br />

pourrait être augmenté suivant le résultat de la régie des alcools<br />

pour 1953. C'est d'ailleurs ce qui a été fait, le résultat ayant été<br />

favorable puisque le montant de la dîme a atteint 41,000 francs<br />

250


environ. L'œuvre recevra donc 1000 francs en plus de la subvention<br />

habituelle. Ce supplément sera le bienvenu parce que, si l'établissement<br />

a équilibré ses comptes, le Père Paul-Marie nous a signalé<br />

qu'il avait dû acheter cette année une installation de cuisine<br />

toute nouvelle, cuisinière électrique qui lui coûtait un peu plus<br />

de 2000 francs. Cette dépense, avec les dons recueillis et le montant<br />

que nous lui avons attribué, pourra être entièrement couverte.<br />

Le directeur de l'œuvre, le Père Paul-Marie, s'est d'ailleurs<br />

montré reconnaissant de l'appui reçu de l'<strong>Etat</strong>.<br />

Il y a quelques années, nous avons créé à Pramont un établissement<br />

pour l'internement administratif ; il y là-haut un certain<br />

nombre d'alcooliques que les communes font interner administrativement.<br />

Le résultat de la création de cet établissement est<br />

de décharger dans une mesure considérable la Maison Blanche.<br />

Dans cette dernière maison, ne sont reçus que les malades qui<br />

veulent bien volontairement s'y présenter. Cet établissement est<br />

moins un établissement de réé<strong>du</strong>cation, un établissement de prévention<br />

surtout, qu'un asile pour buveurs qui ne sont point récupérables,<br />

la plus grande partie des hommes qui sont là-haut — il<br />

y a quelques femmes également — sont des personnes d'un certain<br />

âge qui ne sont guère réé<strong>du</strong>cables.<br />

La façon d'ailleurs dont l'établissement est con<strong>du</strong>it au point<br />

de vue réé<strong>du</strong>cation ne permettrait guère de remettre ces gens<br />

dans le circuit.<br />

Nous voudrions relever ici que le Père Paul-Marie ne s'est<br />

pas seulement préoccupé de ces buveurs âgés, mais il a créé à<br />

Molignon l'établissement de Saint-Raphaël où il reçoit uniquement<br />

des enfants, des prédélinquants ou des enfants abandonnés<br />

dont nous avons également à nous occuper aux termes de l'ormalheureusement<br />

des enfants d'alcooliques. Nous versons donc<br />

également un subside à l'œuvre de Saint-Raphaël.<br />

Ainsi que vous l'avez vu par l'énumération des œuvres auxquelles<br />

la subvention ou le montant de la dîme doit aller, ces<br />

œuvres sont nombreuses ; il n'y a pas que l'internement des buveurs<br />

invétérés, il y a également d'autres œuvres auxquelles il<br />

faut songer et auxquelles il nous faut attribuer une part <strong>du</strong> subside.<br />

Je dois vous signaler que les dispensaires sont cités également<br />

dans la liste ; il s'agit de dispensaires anti-alcooliques qui doivent<br />

jouer dans la lutte contre l'alcoolisme, le même rôle que jouent<br />

les dispensaires antituberculeux déjà organisés dans notre canton.<br />

En ce moment, un comité d'initiative a mis sur pied un projet<br />

de création de dispensaires antialcooliques en <strong>Valais</strong> ; ce comité<br />

est à l'œuvre et prévoit l'ouverture en 1954 d'un premier dispensaire<br />

à Sion, dispensaire qui pourra ensuite essaimer dans d'au-<br />

251


très régions <strong>du</strong> canton. La dépense pour ce projet de dispensaire<br />

comporte, pour la première année, 17,500 fr. et pour le deuxième<br />

étage 32,000 fr. Le dispensaire n'étant pas encore en exploitation,<br />

nous avons prélevé sur la dîme de cette année un montant<br />

provisoire de 1800 francs que nous mettons en réserve pour subventionner<br />

cette œuvre dès le moment où elle sera définitivement<br />

mise sur pied.<br />

En vue de décharger les communes elles-mêmes qui doivent<br />

assumer une partie des frais pour l'internement administratif dans<br />

l'établissement cantonal, nous versons également une subvention<br />

à Pramont.<br />

Nous pouvons donc assurer M. le député Héritier que la lutte<br />

contre l'alcoolisme dans son ensemble a toute l'attention <strong>du</strong> Gouvernement,<br />

en particulier <strong>du</strong> Département de l'hygiène et également<br />

<strong>du</strong> Département qui doit subventionner ces œuvres.<br />

Nous continuerons donc à nous en préoccuper et je peux ajouter,<br />

pour terminer, que, très spontanément, le Père Paul-Marie, à<br />

la suite de l'intervention de M. le député Héritier, lui a écrit une<br />

lettre dont nous n'avons pas le texte mais dont le Père Paul-Marie<br />

nous a remis un extrait ; il déclare en résumé ceci :<br />

« En distribuant sa brochure sur la Maison Blanche à MM. les<br />

députés, le Père Paul-Marie n'avait d'autre intention que de renseigner<br />

ces Messieurs dans l'espoir que quelques-uns lui tendraient<br />

un coup de main, ou que les communes dont MM. les députés sont<br />

d'ordinaire les autorités dirigeantes verseraient un subside. De<br />

fait, trois députés ont envoyé leur obole et trois communes également<br />

ont fourni un subside appréciable : Sion Fr. 500.—, Riddes<br />

Fr. 200.— et Collombey-Muraz Fr. 60.—.<br />

» Le Père Paul-Marie estime que toute demande de crédit<br />

doit être adressée d'abord au <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> et, par celui-ci, au<br />

<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, surtout s'il s'agit de la Maison Blanche qui est<br />

visitée chaque année par une commission de patronage et de surveillance<br />

nommée par l'<strong>Etat</strong>. »<br />

Et, enfin, il dit ceci :<br />

» Le Père Paul-Marie a ses entrées libres à l'<strong>Etat</strong> et y a toujours<br />

été reçu avec sympathie et une grande compréhension pour<br />

ses projets. M. Gard, en particulier, mis en cause par M. Héritier,<br />

a prouvé le vif intérêt qu'il portait à la Maison Blanche en allant<br />

sur place se rendre compte des nécessités et possibilités de l'œuvre,<br />

ce qu'il fit également pour St-Raphaël. M. Héritier pourrait,<br />

ce semble, rendre mieux service à la cause dont il s'est fait le<br />

défenseur, en obtenant des communes un subside régulier pour<br />

252<br />


la Maison Blanche, comme cela se pratique dans les autres cantons.<br />

»<br />

Nous pouvons assurer M. le député Héritier que nous continuerons<br />

à soutenir cette œuvre ; il nous demande d'augmenter le<br />

subside à 10,000 francs pour l'année prochaine. La répartition se<br />

fait toujours pour un exercice qui va <strong>du</strong> 1 er juillet d'une année<br />

au 30 juin de l'année suivante ; nous ignorons le montant qui<br />

nous sera attribué et ne pouvons faire aucune promesse dans ce<br />

sens.<br />

Nous avons procédé à cette répartition tout récemment ; la<br />

décision <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> vient d'être prise au début de janvier,<br />

nous avons à cette occasion réparti le subside provenant de l'exercice<br />

1952/1953.<br />

La répartition est faite ; le montant versé au Père Paul-Marie<br />

pour la Maison Blanche est donc de 9000 francs pour cette année.<br />

Quant au montant de 10,000 francs que vous réclamez, il ne<br />

nous est pas possible de vous donner aujourd'hui un engagement<br />

formel à ce sujet car nous ignorons quels seront les bénéfices <strong>du</strong><br />

prochain exercice, mais nous retenons votre vœu pour y donner<br />

suite dans la mesure où nous le pourrons sans prétériter les autres<br />

institutions auxquelles nous devons venir en aide.<br />

Il s'est également créé à Sion, il y a deux ans, un établissement<br />

pour la mise en valeur des déchets de fruits, soit pour la<br />

fabrication de jus de fruits. On se doit d'aider l'agriculture en<br />

même temps que de lutter contre l'alcoolisme en tâchant de mettre<br />

à la disposition des familles des jus de pommes, de poires, de<br />

raisins, etc., boissons saines et sans alcool. Nous devons donc soutenir<br />

ce centre de pasteurisation prévu sous chiffre 3 de la liste<br />

des œuvres à subventionner.<br />

Donc, dans la mesure où les prochains résultats nous le permettront,<br />

nous veillerons à poursuivre et si possible à améliorer<br />

notre aide à la Maison Blanche, et comme le souhaite le Père<br />

Paul-Marie, sur un plan plus vaste, à doter le canton d'une loi<br />

efficace contre l'alcoolisme.<br />

Nous transmettrons ce dernier vœu à notre collègue <strong>du</strong> Département<br />

de l'hygiène.<br />

Nous pensons, par ces explications, avoir donné satisfaction à<br />

M. le député Héritier.<br />

(Longs applaudissements.)<br />

M. C. Héritier, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, j'ai enten<strong>du</strong> avec<br />

intérêt les explications que vient de nous donner l'honorable Chef<br />

253


<strong>du</strong> Département des finances et je me déclare entièrement satisfait<br />

de sa réponse.<br />

(Applaudissements.)<br />

L'ordre <strong>du</strong> jour appelle l'interpellation de M. de Roten sur<br />

le suffrage féminin.<br />

M. Pierre de Roten, député.<br />

Herr Grossratspräsident,<br />

Herren Staatsräte,<br />

Herren Grossräte,<br />

Ich muss Sie bitten, nach den Diskussionen materiellen und<br />

technischen Inhaltes, die wir heute vormittag gehabt haben,<br />

Ihren Geist ein bischen zu erheben zu einer etwas höheren Frage,<br />

zu der man nur Stellung nehmen kann, wenn man sich doch Mühe<br />

gibt, eine gewisse Höhe in der Diskussion zu wahren.<br />

Ich will hier nicht die Geschichte der ganzen Frauenstimmrechtsbewegung<br />

in der Schweiz wiederholen, ich werde nur den<br />

Schlusspunkt aufzeichnen, der <strong>du</strong>rch die letzte Abstimmung in<br />

Genf eigentlich herauskristallisiert worden ist und der sich folgendermassen<br />

darstellt.<br />

Die Frauenstimmrechtsbewegung befindet sich zur Zeit in der<br />

Schweiz in einer etwas unmöglichen — demokratisch unmöglichen<br />

— Situation, deren klarste und krasseste Darstellung das<br />

Ergebnis der letzten Genfer Abstimmung über diese Frage bietet.<br />

In Genf haben sich zuerst die Frauen über die Einführung<br />

des Stimmrechtes geäussert :<br />

35,972 waren dafür<br />

6,346 waren dagegen.<br />

Als dann die Männer über die Einführung des Frauenstimmrechts<br />

abstimmten, war das Resultat ebenso eindeutig, nur umgekehrt<br />

:<br />

17,967 Nein gegen<br />

13,133 Ja.<br />

Aus diesen vier Resultaten, die für die Stimmung in der<br />

Schweiz symptomatisch sind, gilt es für uns, die Konsequenzen<br />

zu ziehen :<br />

I. — Die erste Konsequenz ist, dass einem negativen Männermehr<br />

jede moralische, politische und auch rechtliche Bedeutung<br />

fehlt, wenn er in derartigem Gegensatz steht zum vorausgehenden<br />

Entscheid der Frauen. Wir reden hier vorderhand nicht von einer<br />

254


formellen Legitimität sondern von einer höhern, politisch-moralischen<br />

Legitimität, ohne die ein demokratisches Staatswesen nicht<br />

auskommen kann. Das « Nein » der Männer nach dem « Ja » der<br />

Frauen in einer Sache, die nur die Frauen angeht, ist ein derartiger<br />

Affront gegen die primitivsten demokratischen Spielregeln,<br />

dass man eine Analogie dazu am ehesten in dem Veto einer Besetzungsmacht<br />

erblicken könnte. Begreiflicherweise stellen sich<br />

daher die frauenrechtlerischen Kreise die Frage, wie das Ziel —<br />

die Gleichberechtigung — erreicht werden könnte, ohne <strong>du</strong>rch<br />

den formellen Engpass einer Männerabstimmung <strong>du</strong>rch zu müssen.<br />

IL — Wir haben uns diese Frage ganz konkret für die Verhältnisse<br />

im Kanton Wallis gestellt und sind dabei zu folgendem<br />

Resultat gekommen : Weder die Verfassung noch das Gesetz<br />

schliessen im Wallis die Frauen von den politischen Rechten aus.<br />

Im Gegenteil : unsere Verfassung redet überall nur von « Volk »<br />

und von « Volksabstimmung », womit rein grammatikalisch gesehen<br />

sicher das gesamte Volk und nicht nur die Männer zu verstehen<br />

sind. Auch unser kantonales Wahlgesetz vom Jahre "1938<br />

schliesst die Frauen von der Ausübung der politischen Rechte<br />

nicht aus. In seinem Art. 8 zählt es abschliessend auf, wer von<br />

der Ausübung der politischen Rechte ausgeschlossen sei : die<br />

Zuchthäusler, Armengenössigen, Bevormundeten usw. nach ganz<br />

bestimmten Kriterien und Voraussetzungen.<br />

Wir können daraus den Schluss ziehen, dass der bisherige Ausschluss<br />

der Frauen von den politischen Rechten kein schriftliches<br />

Recht darstellt, sondern reines Gewohnheitsrecht. (Wir haben<br />

nicht in allen schweizer Kantonen dieselbe gesetzliche Regelung.<br />

Basel-Stadt zum Beispiel schliesst die Frauen verfassungsmässig<br />

von allen politischen Rechten aus. Dort ist die politische Gleichberechtigung<br />

nur auf dem Weg einer Verfassungsänderung zu<br />

erreichen !)<br />

Wir können und müssen daraus den Schluss ziehen, dass bei<br />

uns im Wallis dieses Gewohnheitsrecht <strong>du</strong>rch ein neues Gewohnheitsrecht<br />

geändert werden kann, ohne dass wir im mindesten<br />

irgendeine Verfassungs- oder Gesetzesänderung vorzunehmen hätten.<br />

Wir müssen uns nur die Frage stellen, auf welchem Weg<br />

dieses neue Gewohnheitsrecht Recht werden kann, mit andern<br />

Worten, welches die Behörde ist, die unser Wahlgesetz anwendet.<br />

Die Antwort findet sich in unserm Wahlgesetz selbst : 50 Tage<br />

vor jeder Wahl oder Abstimmung hat der Gemeinderat einer jeden<br />

Gemeinde die Stimmliste aufzustellen und zu veröffentlichen.<br />

Innert zehn Tagen nach dieser Veröffentlichung kann jeder, der<br />

behauptet, zu Unrecht nicht auf dieser Liste zu stehen, verlangen,<br />

auf die Liste gesetzt zu werden, und es ist dann am Gemeinderat,<br />

255


erstinstanzlich über dieses Begehren zu entscheiden mit Rekursrecht<br />

an den Staatsrat.<br />

Jene Frauen also, die an einer Wahl oder Abstimmung teilnehmen<br />

wollen,' sollen innert der zehntägigen Anfechtungsfrist<br />

das Gesuch stellen, auf die Wahlliste aufgenommen zu werden,<br />

und es liegt dann in der Kompetenz des Gemeinderates jeder einzelnen<br />

Gemeinde, ob er beim bisherigen Gewohnheitsrecht bleibend<br />

das Begehren der Frau ablehnen, oder ob er mutig eine<br />

neue Praxis einschlagend, sie auf die Stimmregister eintragen will.<br />

Wir verlegen den Entscheid in dieser Sache vom anonymen<br />

Männer-Volk auf die Gemeinderäte in den einzelnen Gemeinden.<br />

Dabei sind wir uns bewusst, dass wir damit in die Hand der<br />

Gemeindebehörden einen wichtigen Entscheid legen. Aber nicht<br />

wir legen ihn in diese Hände, sondern der Gesetzgeber hat das<br />

getan.<br />

III. — Man wird nun vielleicht einwenden, der Weg, den wir<br />

hier vorschlagen, sei keineswegs neu und sei vom Bundesgericht<br />

schon abgelehnt worden. Das ist nicht wahr. Das Bundesgericht<br />

hat wohl einmal entschieden, es sei nicht willkürlich, wenn man<br />

eine Frau nicht auf die Stimmlisten eintrage, hingegen hat es sich<br />

überhaupt nie zur Frage geäussert, ob eine Frau <strong>du</strong>rch die Verwaltungsorgane<br />

einfach auf Grund der bestehenden Gesetze auf<br />

die Stimmregister gesetzt werden könne.<br />

IV. — Der Vorteil des von uns angedeuteten Weges gegenüber<br />

dem bisherigen springt in die Augen. In erster Linie werden<br />

da<strong>du</strong>rch nur jene Frauen, die es selber wünschen, auf die Stimmlisten<br />

gesetzt — d. h. in den « Schmutz der Politik gezerrt » wie<br />

unsere Gegner, die selber so gerne in diesem Schmutze sind, es<br />

sagen. Damit fällt zum vorne herein jenes Argument weg, das die<br />

Männerrechtler so gern bringen : das Frauenstimmrecht brächte<br />

die ganze politische Struktur des Landes ins Wanken und treibe<br />

die Frauen aus dem Haushalt. Denn bei unserm Vorschlage wird<br />

ja normalerweise die politische Gleichberechtigung nur von einer<br />

Anzahl Frauen verlangt werden, die entweder <strong>du</strong>rch ihre Bil<strong>du</strong>ng<br />

oder <strong>du</strong>rch ihre persönliche Stellung dazu besonders geeignet<br />

sind. Vielleicht wird auch einmal bei einer Wahl oder Abstimmung,<br />

welche die Interessen der Frauen besonders berührt, die<br />

Wahlbeteiligung der Frauen stärker sein. Jedenfalls aber wird für<br />

die Männer kein Grund bestehen, Angstträume zu haben über den<br />

Einbruch der weiblichen Horden in ihr politisches Revier. Dann<br />

trägt aber dieser Weg auch der Natur des Stimmrechtes Rechnung.<br />

Wir reklamieren ja nicht das Stimmrecht für die Frauen<br />

aus blöder Gleichmacherei, sondern weil wir finden, in einer De-<br />

256


mokratie solle jeder, der es wolle, zu einer Wahl oder einer Vorlage<br />

sein Wort zu sagen haben.<br />

Endlich ist aber dieser Weg auch viel begehbarer, weil es<br />

genügt, in einem Gemeinderat eine Mehrheit zu überzeugen, d. h.<br />

je nach dem 3 oder 4 oder 5 Männer, die man mit Namen nennen<br />

kann, statt dass man wie bisher ein anonymes Männerstimmvolk<br />

zu beeinflussen hatte, das halb gutartig, halb zynisch den Argumenten<br />

zuhörte, und dann vielleicht am Abstimmungstag beim<br />

Skifahren oder noch im Bett war.<br />

Gegenüber einem kleinen Kollegium lassen sich viel leichter<br />

systematische Ueberzeugungskünste anwenden, und es hiesse die<br />

Entschlossenheit der Frauen unterschätzen, wenn sie es nicht fertig<br />

brächten, drei, vier, fünf oder sechs noch so rabiate Antifeministen<br />

auf ihre Seite zu bringen.<br />

Das Wallis hat hier eine Gelegenheit, in der ganzen Schweiz<br />

bahnbrechend zu sein, da unsere Gesetze von unsern Vorfahren<br />

weise und elastisch gemacht wurden.<br />

Das Wallis hat als einziger Stand der Schweiz früher einmal<br />

die politischen Rechte der Frauen gekannt ; möge es als erster<br />

Kanton der Schweiz seinen Frauen diese Rechte wieder geben.<br />

Das ist das Wesen meiner heutigen Interpellation, die ich mir<br />

gestatten werde ganz kurz auf französisch zu wiederholen.<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les députés,<br />

Je me permets de vous expliquer en quelques mots le sens de<br />

mon intervention au sujet <strong>du</strong> suffrage féminin.<br />

Comment sortir de l'impasse ?<br />

La situation actuelle <strong>du</strong> féminisme en Suisse est caractérisée<br />

le plus nettement par les résultats des deux derniers votes de<br />

Genève :<br />

Les femmes ont dit<br />

35,972 fois oui<br />

6,346 fois non<br />

Mais les hommes ont voté<br />

17,967 fois non<br />

13,133 fois oui<br />

Est-il logique que 17,000 citoyens puissent priver 36,000<br />

citoyennes de leurs droits politiques ? Cette constatation n'appelle<br />

pas d'autres commentaires, elle est suffisamment éloquente.<br />

On ne peut se méprendre sur le sens de ces deux votes : les<br />

femmes, elles, veulent l'égalité des droits politiques ; les hommes,<br />

eux, préfèrent en majorité garder ce privilège pour eux seuls. Ce<br />

257


ésultat qui s'est exprimé clairement et en chiffres à Genève correspondra<br />

à peu près à la mentalité de toute la Suisse.<br />

Devant cette situation, il est normal que les femmes se redemandent<br />

une fois de plus si vraiment les droits politiques ne peuvent<br />

leur être accordés que par les hommes, c'est-à-dire par un<br />

vote affirmatif des hommes.<br />

Or, à moins de se placer à priori sur un point de vue d'inégalité,<br />

il est assez malaisé de voir comment on peut justifier<br />

moralement un vote masculin sur la question.<br />

I. — En se plaçant sur le plan juridique ou moral, il est évident<br />

que les femmes n'auront pas le droit de vote de par l'attribution<br />

qui pourrait leur en être faite par les hommes. Une telle<br />

conception des hommes concédant les droits politiques aux femmes<br />

comme les rois donnaient autrefois telle ou telle parcelle de<br />

la souveraineté à un féodal est tout à fait inconciliable avec notre<br />

conception de l'<strong>Etat</strong>, dont la base est le peuple, c'est-à-dire l'ensemble<br />

des citoyens et non seulement des électeurs. Admettre que<br />

les hommes peuvent attribuer ou refuser les droits politiques aux<br />

femmes signifie que les hommes pourraient les leur retirer de<br />

nouveau. Or une telle idée est absolument inconcevable. Le principe<br />

démocratique veut que le « peuple » approuve soit tacitement<br />

soit explicitement une loi. Or quel « peuple » doit approuver<br />

la loi disant que les hommes et les femmes formeront à l'avenir<br />

le « peuple » ? Sans aucun doute un « peuple » composé des hommes<br />

et des femmes, et non seulement un « peuple » composé des<br />

hommes.<br />

On a malheureusement admis, jusqu'à maintenant, que c'était<br />

le « peuple-hommes » qui devait approuver une telle modification.<br />

Mais cette croyance provient de ce que l'on a surestimé le facteur<br />

purement chronologique par rapport au facteur moral ou politique.<br />

En chronologie pure on peut soutenir que les hommes doivent<br />

voter le suffrage féminin puisque au moment <strong>du</strong> vote les<br />

femmes n'auraient pas encore ce droit. Mais c'est là une considération<br />

tout à fait artificielle et formaliste qui ne résiste pas à<br />

un examen moral et politique. Car le dilemme qui se poserait<br />

serait celui-ci : Est-ce le « peuple » d'avant le vote ou le peuple<br />

d'après et selon le vote qui doit approuver une loi ? Je penche<br />

pour ce dernier, car ce qui importe c'est la légitimité matérielle<br />

d'une loi et non sa légitimité formelle. Or cette légitimité matérielle<br />

n'est là que si la loi correspond à la volonté <strong>du</strong> « peuple »<br />

qui sera régi par elle, c'est-à-dire <strong>du</strong> « peuple » après le vote.<br />

Sinon on arriverait au résultat peu satisfaisant de ne jamais savoir<br />

au juste si la loi sous laquelle on vit correspond à la volonté <strong>du</strong><br />

258


« peuple » puisqu'elle n'aurait été adoptée que par un « peuple »<br />

entièrement différent, c'est-à-dire composé uniquement d'hommes.<br />

Ces considérations peuvent sembler très abstraites. Elles s'imposent<br />

toutefois à quiconque se pose la question, comment l'égalité<br />

politique des femmes en Suisse peut être réalisée.<br />

Et il est consolant pour tout partisan <strong>du</strong> féminisme de se dire<br />

que le peu de progrès fait en Suisse dans le domaine <strong>du</strong> suffrage<br />

féminin s'explique par cette erreur initiale dans la position de la<br />

question. Il n'y a qu'un « peuple » qui puisse moralement- et juridiquement<br />

refuser ou adopter le suffrage féminin, c'est le peuplé<br />

composé des hommes et des femmes. Les 21 votes masculins intervenus<br />

dans les cantons peuvent impressionner un formaliste <strong>du</strong><br />

droit. Un observateur juste se dira tout simplement que l'on a<br />

mal posé la question vingt et une fois.<br />

II. — Mais il y a plus : en <strong>Valais</strong> aucune loi n'exclut les femmes<br />

des droits politiques. (Ce n'est pas ainsi dans tous les cantons.<br />

La Constitution et la loi électorale de Bâle, par exemple,<br />

excluent formellement les femmes des droits politiques.) La Constitution<br />

valaisanne parle <strong>du</strong> « peuple » et de la « votation populaire<br />

», ce qui, <strong>du</strong> moinS à première vue, englobe aussi les femmes.<br />

Le texte allemand parle de « Volk », ce qui est tout aussi général.<br />

La loi électorale, elle, parle d'électeurs et de « citoyens ». Ces mots<br />

« électeurs » et « citoyens » ne signifient pas nécessairement des<br />

mâles. D'innombrables textes législatifs employent les mots « débiteur<br />

», « créancier », « acheteur », « vendeur », « emprunteur »,<br />

« prêteur », « donateur », « bailleur », « fermier » pour les deux<br />

sexes et il ne serait jamais venu à l'idée de quelqu'un de dire<br />

que les règles <strong>du</strong> Code des obligations ne s'appliquent pas aux<br />

dames puisque les textes ne mentionnent nulle part les « vendeuses<br />

», « acheteuses », « créancières » et « débitrices » !<br />

Il s'en suit que si la femme est exclue en droit valaisan des<br />

droits politiques, cette exclusion repose non sur <strong>du</strong> droit écrit<br />

mais uniquement sur <strong>du</strong> droit coutumier. Ce détail est absolument<br />

important car si une loi écrite ne peut être modifiée que par une<br />

loi écrite, une loi coutumière, elle, peut être modifiée par une<br />

nouvelle coutume, par une nouvelle jurisprudence !<br />

La situation pour la femme en <strong>Valais</strong> est donc la suivante :<br />

notre loi électorale prévoit que 50 jours avant une votation ou<br />

une élection le conseil communal doit établir et publier la liste<br />

électorale. Dans les dix jours qui suivent cette publication les<br />

citoyens qui estiment que par erreur ils n'ont pas été portés sur<br />

cette liste peuvent demander au conseil communal à y être portés.<br />

Il faut donc que dans ces dix jours après la publication des listes<br />

259


électorales les femmes demandent par un écrit motivé à être portées<br />

sur les listes électorales. Ce sera alors au conseil communal<br />

de chaque commune de faire le premier pas courageux et de porter<br />

une femme sur la liste électorale.<br />

On reprochera peut-être à ce chemin d'être injuste en disant :<br />

« ou toutes ou aucune ! » Mais ce reproche tombe à faux. Car en<br />

premier lieu on peut dire que la femme qui ne fait pas la demande<br />

d'être électrice ne subit aucune injustice si elle n'est pas admise<br />

à voter.<br />

On pourra aussi dire qu'inégalité il y a puisque dans certaines<br />

communes le conseil admettra les électrices tandis que dans d'autres<br />

il ne les admettra pas. Cela est vrai, mais chaque admission<br />

d'une seule femme sur une liste électorale sera un peu d'injustice<br />

en moins, ce qui vaut bien une petite inégalité. Chaque femme<br />

qui est en moins privée des droits politiques rétablit un peu<br />

l'injustice existante qui sera complètement supprimée le jour où<br />

toutes les femmes qui en font la demande seront admises sur les<br />

listes électorales. Ce chemin que nous indiquons tient compte de<br />

la dignité indivi<strong>du</strong>elle de chaque personne humaine. Ce que les<br />

féministes veulent ce n'est pas faire entrer par fournées les femmes<br />

dans la vie politique, mais qu'aucune femme ne se voie refuser<br />

le droit de dire son mot uniquement parce qu'elle est femme.<br />

On nous opposera peut-être que le Tribunal fédéral a déjà<br />

condamné cette procé<strong>du</strong>re. Ce n'est pas vrai. Le Tribunal fédéral<br />

a eu à se prononcer une fois sur un recours de droit public fait<br />

par une femme à laquelle on refusait l'inscription dans le registre<br />

électoral. La recourante fut, il est vrai, déboutée, mais la question<br />

avait été examinée par le Tribunal fédéral uniquement sous l'angle<br />

de l'arbitraire. C'est-à-dire que le Tribunal fédéral a dit que le<br />

refus de porter une femme dans le registre électoral n'était pas<br />

arbitraire puisque cela avait toujours été pratiqué comme cela en<br />

Suisse. Mais le Tribunal fédéral ne s'est jamais prononcé sur la<br />

question positive s'il serait anticonstitutionnel de porter une femme<br />

sur les registres électoraux. Et cet arrêté <strong>du</strong> Tribunal fédéral<br />

date d'ailleurs de l'an de grâce 1887 et l'on peut supposer que<br />

l'air <strong>du</strong> palais de Mont-Repos en 1954 sera tout de même un peu<br />

plus féministe qu'en 1887. Ce chemin nous reste donc grand ouvert<br />

et je crois que nous devrions nous hâter de le prendre.<br />

Il présente en effet un autre grand avantage psychologique :<br />

les hommes ne voient plus en esprit comme un raz-de-marée une<br />

mer de jupons se déverser dans les enceintes politiques, mais peuvent<br />

constater que celles qui demandent à dire leur mot en politique<br />

sont telles et telles femmes intelligentes, travailleuses et<br />

débrouillardes, celles en un mot que nous admirons le plus. Il pré-<br />

260


sente un autre avantage, pratique celui-là. Inutile désormais de<br />

persuader de la justesse de nos revendications toute une masse<br />

d'hommes, tantôt cynique tantôt vulgaire, tantôt désintéressée.<br />

Dans chaque commune on sait que ceux qu'il importe de conquérir<br />

ce sont les conseillers communaux. Il y en aura cinq, sept,<br />

neuf, ou plus, mais toujours un nombre qui reste à la portée de<br />

la persuasion humaine. C'est sur ces conseillers que l'on dirigera<br />

à l'avenir les batteries de notre persuasion. Gagner 20,000 électeurs<br />

c'est une tâche surhumaine. Gagner trois, quatre ou sept conseillers<br />

c'est la tâche qui reste dans la limite des forces de chacun.<br />

Le moment est d'ailleurs aujourd'hui absolument propice pour<br />

notre plan : le <strong>Conseil</strong> fédéral n'a-t-il pas dans une ordonnance <strong>du</strong><br />

26 janvier de cette année, et se basant sur un arrêté <strong>du</strong> 29 septembre<br />

1934, décrété que les femmes seraient aussi mobilisées dans<br />

le service de protection aérien ?<br />

C'était jusqu'à présent l'argument-massue de ceux qui ne voulaient<br />

pas intro<strong>du</strong>ire le suffrage féminin par la voie de l'interprétation<br />

que dans ce cas le service militaire pourrait aussi être ren<strong>du</strong><br />

obligatoire pour les femmes en vertu de l'art. 18 de la Constitution<br />

qui dit que « tout* Suisse » est astreint au service militaire.<br />

Or, que voyons-nous si ce n'est qu'un service militaire restreint<br />

est intro<strong>du</strong>it justement pour les femmes en vertu de cet art. 18<br />

de la Constitution !<br />

Si donc le Département militaire ne craint pas la méthode<br />

interprétative pour astreindre les femmes au service militaire,<br />

pourquoi les femmes ne feraient-elles pas de même pour arriver<br />

enfin à leurs droits politiques ?<br />

III. — Il faut donc que les organisations féministes de notre<br />

canton étudient la composition de nos conseils communaux. Dans<br />

quelle commune aurons-nous le plus de chance ? Sera-ce dans une<br />

grande ou dans une petite ? Cette commune-là pourrait être fière :<br />

elle figurerait au Livre d'Or <strong>du</strong> mouvement féministe et aurait<br />

prouvé que le fédéralisme, l'indépendance ne sont pas encore de<br />

vains mots en <strong>Valais</strong>.<br />

Il faudrait aussi qu'un mémoire-type soit élaboré, que chaque<br />

femme n'aurait qu'à copier et à déposer au greffe communal.<br />

Nous terminons ce « bref » exposé par le souhait ardent qu'il<br />

se trouve dans chaque commune au moins une demi-douzaine de<br />

femmes vaillantes qui demanderont à la prochaine élection à être<br />

portées sur les listes électorales et qu'il se trouvera un nombre<br />

de conseils communaux pour oser innover et je leur dis : « De<br />

l'audace, et encore de l'audace ! »<br />

261


Voilà, Messieurs, le sens de mon intervention ; ce n'est pas une<br />

modification de la loi que je vous propose, bien que ce soit une<br />

motion que j'aie déposée, mais c'est plutôt, si je puis m'exprimer<br />

ainsi, une modification de la loi « coutumière » que je suggère à<br />

ceux d'entre vous qui font partie de conseils communaux et qui<br />

seront appelés à trancher les demandes que des femmes soumettront<br />

à votre autorité et à votre décision.<br />

(Longs applaudissements.)<br />

M. le Président Revaz.<br />

Messieurs les députés, avant de donner la parole au représentant<br />

<strong>du</strong> Gouvernement, je voudrais d'abord apporter une précision.<br />

M. le député de Roten, au commencement de cette session, m'a<br />

demandé de bien vouloir lui laisser développer son interpellation<br />

concernant le suffrage féminin. Mais je constate qu'il a parlé de<br />

motion.<br />

Je pense donc que M. de Roten est d'accord avec le Président<br />

et que nous pouvons considérer son intervention comme une<br />

interpellation.<br />

Evidemment on parle depuis bien des années d'une motion,<br />

déjà en 1945. Je demande à M. de Roten s'il veut considérer son<br />

intervention comme une interpellation, cela permettrait à l'Assemblée<br />

de demander, si elle le désire, la discussion générale.<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert.<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les députés,<br />

Un peu partout en Suisse, sur le plan fédéral comme sur le<br />

plan cantonal, la question <strong>du</strong> droit de vote et de l'éligibilité des<br />

femmes est à l'ordre <strong>du</strong> jour.<br />

La seconde guerre mondiale, comme l'avait fait la première, a<br />

donné à cette question un regain d'actualité.<br />

Intro<strong>du</strong>it en Suède vers le milieu <strong>du</strong> siècle dernier déjà, le<br />

suffrage féminin est accueilli en Angleterre et en Allemagne après<br />

1918. Dans la suite, c'est la France, longtemps réfractaire, qui a<br />

franchi le pas. La Suisse est aujourd'hui, avec l'Espagne, le seul<br />

pays d'Europe où les femmes ne jouissent pas encore <strong>du</strong> droit de<br />

vote. Si attachés que soient les Suisses à leurs anciennes traditions,<br />

l'exemple de pays voisins ne pouvait les laisser indifférents. C'est<br />

pourquoi partisans et adversaires <strong>du</strong> suffrage féminin s'affrontent.<br />

Un nombre considérable d'arguments militent en faveur ou<br />

contre ce suffrage. Le <strong>Conseil</strong> fédéral, les Chambres fédérales se<br />

sont occupés <strong>du</strong> problème. Dans plusieurs cantons, le parlement<br />

262


et les électeurs se sont déjà prononcés. La" question est aujourd'hui<br />

officiellement posée en <strong>Valais</strong>.<br />

Les raisons que l'on allègue pour combattre le suffrage féminin<br />

sont en résumé les suivantes :<br />

1. La femme a sa place naturelle au foyer. Son rôle est d'être<br />

épouse, mère de famille et maîtresse de maison. C'est en dirigeant<br />

convenablement son ménage et en donnant une bonne<br />

é<strong>du</strong>cation à ses enfants qu'elle sera le plus utile au pays.<br />

2. La tâche de l'homme est différente de celle de la femme. L'homme<br />

pourvoit à l'entretien de la famille, la protège contre les<br />

dangers extérieurs et la représente. La femme s'occupe de l'intérieur.<br />

L'ingérance de la femme dans les affaires politiques serait<br />

un motif de discorde entre les époux.<br />

3. La femme n'est pas faite pour la politique. Elle se laisse trop<br />

guider par le sentiment et ne s'intéresse guère aux questions<br />

abstraites.<br />

4. Les Suissesses, même si elles ne jouissent pas <strong>du</strong> droit de vote,<br />

ne sont nullement dépourvues de droits. Au point de vue professionnel,<br />

elles disposent de nombreuses possibilités. Les fonctions<br />

élevées que beaucoup d'entre elles occupent en sont la<br />

preuve. Même au point de vue politique, elles peuvent jouer<br />

un rôle grâce à leur influence sur leur mari, leurs fils et leurs<br />

frères.<br />

5. Il n'est nullement indispensable que la Suisse imite les pays<br />

voisins. Jusqu'à présent notre pays a été bien dirigé et il n'y a<br />

aucune raison de ne pas continuer à faire confiance aux hommes.<br />

Sans expérience politique, investies <strong>du</strong> droit de vote, les<br />

femmes ne manqueraient pas d'aller grossir la masse des électeurs<br />

inconscients.<br />

6. Le droit de vote n'est pas seulement une prérogative mais aussi<br />

une charge. Or, la femme d'aujourd'hui a déjà suffisamment de<br />

tâches à remplir et elle préfère laisser à l'homme les devoirs<br />

<strong>du</strong> citoyen.<br />

A ces arguments, les défenseurs <strong>du</strong> suffrage féminin rétorquent<br />

en substance ce qui suit :<br />

1. Il y a déjà longtemps que l'activité de la femme suisse dépasse<br />

le cadre <strong>du</strong> ménage. Plus de la moitié des femmes âgées de plus<br />

de 20 ans gagnent leur vie par leur travail et le tiers environ<br />

des personnes qui exercent une activité professionnelle sont des<br />

femmes. L'économie suisse ne pourrait plus se passer <strong>du</strong> travail<br />

de la femme. Celle-ci assume des responsabilités, des charges<br />

et des obligations. Il est dès lors juste qu'elle ait son mot à<br />

dire dans les affaires publiques.<br />

263


2. La femme a, surtout pendant les années de guerre, pris l'habitude<br />

de s'intéresser à des questions antérieurement réservées<br />

aux hommes. Les services éminents qu'elle a ren<strong>du</strong>s dans une<br />

foule de domaines prouvent ses capacités.<br />

3. Comme maîtresse de maison et mère de famille, la femme ne<br />

peut se désintéresser des lois dont l'influence se répercute sur<br />

les détails de sa vie journalière, la sécurité et la prospérité de<br />

son ménage, l'é<strong>du</strong>cation de ses enfants. Ce n'est pas en limitant<br />

ses préoccupations au cercle étroit de la famille, mais en s'intéressant<br />

aux questions qui regardent l'ensemble de la société,<br />

que la femme sera en mesure de faire de ses enfants non pas<br />

des égoïstes mais des hommes et des citoyens.<br />

4. La Suisse est l'un des deux seuls pays d'Europe où les femmes<br />

ne possèdent pas encore le droit de vote. Or, partout où il a<br />

été intro<strong>du</strong>it, le suffrage féminin a donné de bons résultats.<br />

Ni la paix <strong>du</strong> ménage ni la dignité de la femme n'en ont souffert.<br />

La physionomie des partis n'en a guère été modifiée. Les<br />

femmes sont en général favorables aux progrès sociaux.<br />

5. De même qu'ils collaborent dans le sein de la famille, l'homme<br />

et la femme doivent collaborer en matière politique et sociale.<br />

Le fait qu'ils voient et jugent les choses sous un angle différent<br />

n'est pas une raison d'écarter sans autre l'opinion de la femme.<br />

Les questions qui intéressent toute la population doivent être<br />

traitées en tenant compte de l'opinion de l'ensemble de cette<br />

dernière.<br />

6. L'octroi des droits politiques à la femme est un postulat de la<br />

justice, de la dignité humaine, de la démocratie et de la sagesse<br />

politique. Les grandes tâches sociales de l'avenir ne sauraient<br />

être abordées sans la collaboration de la femme.<br />

Que faut-il penser de ces arguments ? Leur valeur respective<br />

est différemment appréciée selon la mentalité, l'é<strong>du</strong>cation, le<br />

milieu social, les conditions d'existence, etc.<br />

C'est ainsi que, là où la famille n'a pas encore été démembrée<br />

au profit de l'indivi<strong>du</strong> et où son chef garde toute son ancienne<br />

autorité, le vote des femmes s'imposera avec moins de force que<br />

là où il n'y a plus « ni chefs ni épouses mais uniquement des indivi<strong>du</strong>s<br />

égaux, indépendants les uns des autres, mus chacun par leurs<br />

propres pensées et vivant chacun leur vie particulière ». Dans une<br />

société organisée de la sorte, le suffrage féminin est non seulement<br />

logique, mais nécessaire.<br />

Par ailleurs il est incontestable que l'évolution des mœurs, qui<br />

enlève la femme à son foyer et l'oblige à travailler à l'égal de<br />

264


l'homme pour subvenir à son entretien ou à celui <strong>du</strong> ménage, évolution<br />

qui est l'un des principaux arguments en faveur <strong>du</strong> suffrage<br />

féminin, est moins prononcée en <strong>Valais</strong> que dans les grandes villes<br />

et les régions in<strong>du</strong>strielles. Aujourd'hui comme autrefois, en dehors<br />

de quelques exceptions, le <strong>Valais</strong> reste un pays agricole où la femme,<br />

tout en se soumettant à un <strong>du</strong>r labeur, reste avant tout épouse<br />

et mère de famille. Les femmes exerçant une profession libérale y<br />

sont peu nombreuses. Dans les usines la main-d'œuvre reste surtout<br />

masculine. Les assemblées féminines sont plutôt rares et lorsque<br />

nos épouses, nos mères et nos filles se rencontrent, elles parlent<br />

moins des grands problèmes que de leurs propres affaires.<br />

C'est pourquoi les <strong>Valais</strong>annes, à part de nombreuses exceptions,<br />

j'en conviens, sont peut-être moins impatientes que d'autres<br />

d'obtenir les droits politiques.<br />

Mais cette circonstance n'est pas déterminante. Les révolutions<br />

en effet, même les plus salutaires, se font en général par la volonté<br />

de quelques chefs. La masse se borne à regarder faire et à s'adapter<br />

tant bien que mal à la situation nouvelle.<br />

Aussi ne voyons-nous pas pourquoi le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, et sur<br />

l'initiative de ce dernier, l'ensemble des électeurs <strong>du</strong> canton, n'accorderaient<br />

pas le droit de vote aux <strong>Valais</strong>annes avant qu'elles<br />

ne le demandent à cor et à cri. (Applaudissements.) L'essentiel est<br />

que la réforme paraisse utile. Or, bien qu'il soit difficile de se<br />

rendre compte à priori des conséquences de l'octroi <strong>du</strong> droit de<br />

vote aux femmes, nous n'en sommes pas moins persuadé que le<br />

suffrage féminin, <strong>du</strong> moins en matière de votations, constitue un<br />

facteur de progrès. Lorsque l'occasion leur en sera donnée, les<br />

<strong>Valais</strong>annes ne manqueront pas de remplir leurs devoirs de citoyennes<br />

avec conscience et dignité.<br />

Au surplus, il faut bien le reconnaître, le féminisme, que ce<br />

soit par la volonté tenace de ses partisans ou les mérites de la<br />

femme, triomphe presque partout dans le monde et il ne tardera<br />

pas à gagner la partie en Suisse également. Il serait vain dans ces<br />

conditions de le combattre en <strong>Valais</strong>, sous prétexte que les mœurs<br />

y ont moins évolué qu'ailleurs et que nos femmes ne le réclament<br />

point.<br />

La seule question qui se pose à notre avis est celle de savoir<br />

si notre canton doit prendre les devants et prêcher d'exemple en<br />

accordant sans plus tarder aux <strong>Valais</strong>annes les droits politiques<br />

en matière cantonale et communale, ou s'il est préférable d'attendre<br />

que la question soit résolue sur le terrain fédéral.<br />

Il s'agit là moins d'une question de principe que d'une question<br />

pratique.<br />

265


Tout d'abord il existe plusieurs degrés dans l'acquisition des<br />

droits politiques. Il y a le droit de vote en matière de votations<br />

qui permettrait à la femme d'avoir son mot à dire dans toutes les<br />

questions intéressant la collectivité au sujet desquelles le peuple<br />

est consulté ; il y a le droit de vote en matière d'élections, qui<br />

entraînerait la participation directe de la femme aux luttes politiques<br />

et qui, de ce fait, est tout particulièrement combattu par les<br />

adversaires <strong>du</strong> suffrage féminin. Il y a enfin Véligibilité, qui mettrait<br />

la femme sur le même pied que l'homme, dans le domaine<br />

politique, et lui permettrait de revendiquer n'importe quelle<br />

charge.<br />

Il y a beaucoup de partisans <strong>du</strong> suffrage féminin en matière<br />

de votations, qui préféraient voir la femme rester à l'écart des<br />

luttes politiques. D'autres sont d'avis que la femme devrait aussi<br />

pouvoir voter en matière d'élections, car l'exercice de ce droit ne<br />

l'empêcherait nullement de remplir ses devoirs naturels. Par contre,<br />

ils ne voudraient pas qu'elle ait la possibilité de briguer les<br />

charges politiques qui, à leur avis, devraient rester l'apanage de<br />

l'homme.<br />

Etant données ces différentes manières de le résoudre, on peut<br />

se demander s'il serait opportun de poser d'ores et déjà le problème<br />

sur le terrain cantonal, pour arriver peut-être à une solution<br />

autre que celle qui sera adoptée sur le terrain fédéral.<br />

Ne serait-il pas souhaitable que la femme jouisse des droits<br />

politiques pour les affaires cantonales dans la même mesure que<br />

pour les affaires fédérales ?<br />

D'autre part, le suffrage féminin est inconciliable avec le texte<br />

actuel de notre Constitution. Il faudra donc modifier cette dernière,<br />

puis la loi électorale, ce qui demandera un certain temps.<br />

M. le député Pierre de Roten prétend que, <strong>du</strong> point de vue<br />

constitutionnel et légal, rien ne s'oppose à ce que, dans notre canton,<br />

le droit de vote soit reconnu aux femmes. Seule la tradition<br />

réserverait ce droit aux hommes.<br />

Juridiquement toutefois cette thèse n'est guère soutenable.<br />

En réalité le droit de vote est réservé aux hommes par la Constitution<br />

de 1907 et la loi électorale de 1938 aussi bien que par la<br />

tradition. «<br />

L'art. 88 de cette Constitution, qui est la base des droits politiques,<br />

a la teneur suivante : « Le citoyen peut exercer ses droits<br />

politiques à l'âge de vingt ans révolus.<br />

» Tout électeur est éligible aux fonctions publiques. »<br />

Notre Constitution reconnaît donc le droit de vote aux citoyens.<br />

Or le mot « citoyen » ne s'applique pas indifféremment aux hommes<br />

et aux femmes. II y a un correspectif féminin qui est « citoyen-<br />

266


«e». Le citoyen, d'après le Larousse, est celui qui habite une cité,<br />

qui jouit <strong>du</strong> droit de cité, tandis que, toujours d'après le Larousse,<br />

la citoyenne est celle qui jouit de ces mêmes prérogatives.<br />

M. le député de Roten, bien que féministe convaincu — c'est<br />

tout à son honneur — ne serait certainement pas d'accord que je<br />

l'appelle « citoyenne ». Aussi bien ne peut-il prétendre que, en<br />

accordant le droit de vote et celui d'être élu aux citoyens, le législateur<br />

l'a, par le fait même, accordé aux citoyennes.<br />

La loi électorale <strong>du</strong> 1 er juillet 1938 dispose, elle aussi, à ses<br />

art. 2 et 3, que « sont électeurs en matière cantonale et communale<br />

les citoyens suisses âgés de 20 ans révolus et domiciliés dans<br />

la commune depuis trois mois ».<br />

Le raisonnement à propos de ces articles est donc le même.<br />

Il en résulte que, pour accorder le droit de vote aux femmes, dans<br />

notre canton, il faut modifier la Constitution et la loi électorale<br />

de 1938.<br />

Au reste, même si le droit de vote n'était réservé aux hommes<br />

que par une tradition immémoriale, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ne saurait<br />

rompre tout d'un coup, de sa propre autorité, cette tradition.<br />

Le peuple valaisan, qui vient de montrer une fois de plus le<br />

20 décembre écoulé combien il est attaché à ses droits, quel prix<br />

il accorde au referen<strong>du</strong>m obligatoire, n'admettrait pas que l'on<br />

reconnaisse aux femmes le droit de vote par un tour de passepasse.<br />

Et il aurait raison.<br />

Je suis d'ailleurs convaincu que les femmes elles-mêmes ne<br />

voudraient pas de cette procé<strong>du</strong>re, c'est-à-dire d'entrer dans le<br />

corps électoral par la porte de service. Si nos épouses, nos filles<br />

et nos sœurs doivent un jour voter dans notre canton, il faut que<br />

cela se fasse par le libre consentement <strong>du</strong> souverain, c'est-à-dire<br />

jusqu'à nouvel ordre, des électeurs.<br />

L'octroi <strong>du</strong> droit de vote aux femmes est une question de<br />

justice. Ce droit existe aujourd'hui dans la plupart des pays civilisés<br />

et il n'est pas à ma connaissance qu'il ait donné lieu à des<br />

abus ni à un bouleversement de l'ordre établi. Il n'est nullement<br />

question, comme l'affirment d'aucuns, d'intervertir les tâches naturelles<br />

de l'homme et de la femme. Il s'agit simplement de permettre<br />

aux femmes d'avoir leur mot à dire dans les affaires <strong>du</strong> pays,<br />

qui les intéressent au même titre que 'les hommes. A l'heure où<br />

un très grand nombre de femmes doivent gagner leur vie et, souvent<br />

même, celle de la famille par leur travail professionnel et<br />

où elles reçoivent une instruction égale à la nôtre, il paraît non<br />

seulement injuste, mais illogique de leur refuser le droit de vote.<br />

Pour l'heure, il s'agit toutefois de savoir comment s'y prendre<br />

pour le leur accorder.<br />

267


Si elles le possèdent depuis longtemps dans les pays voisins,<br />

cela est dû, chacun le sait, au fait que le Parlement a pu le leur<br />

accorder sans recourir à une votation populaire.<br />

Dans maints cantons suisses le Parlement s'est montré aussi<br />

généreux que ceux de France, d'Italie, etc. Mais le peuple masculin<br />

s'est jusqu'ici montré irré<strong>du</strong>ctible dans le vote secret. C'est ce<br />

qui s'est passé à Genève en 1952.<br />

Qu'il y ait une part d'égoïsme dans cette attitude, cela est<br />

incontestable, reconnaissons-le, parce que l'homme se refuse à<br />

abandonner l'une de ses dernières prérogatives.<br />

Le peuple <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> est, chacun le sait, plus traditionaliste<br />

qu'aucun autre et il paraît improbable que, à l'heure actuelle, il<br />

se résoudrait à accorder aux femmes le droit de vote qu'elles<br />

réclament.<br />

Il convient donc d'agir pour le moment par la propagande<br />

afin d'avoir dans un avenir qui ne soit pas trop éloigné à obtenir<br />

une modification de la Constitution et de la loi électorale.<br />

Cette question a marqué une nette évolution ces dernières<br />

années. Il s'agit d'accélérer cette évolution.<br />

En conclusion, Monsieur le Président et Messieurs, le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> ne peut accepter le point de vue de M. le député de Roten<br />

concernant une interprétation extensive de nos dispositions constitutionnelles<br />

dans le sens qu'il le désire.<br />

Il regrette de ne pouvoir sans autre donner satisfaction à<br />

M. de Roten et implicitement faire plaisir à ces dames malgré son<br />

grand désir de leur être agréable.<br />

(Longs applaudissements.)<br />

M. de Roten, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je constate que<br />

M. le Chef <strong>du</strong> département est pleinement d'accord quant au fond<br />

de la question et je crois que la plupart de ceux qui sont dans<br />

cette salle reconnaîtront avec nous l'utilité <strong>du</strong> principe et de son<br />

opportunité.<br />

Le différend qui existe entre nous est une question de procé<strong>du</strong>re.<br />

Je voudrais brièvement répondre à M. le Chef <strong>du</strong> Département<br />

de l'intérieur que l'argument qu'il a invoqué en faveur de<br />

sa thèse — une modification de la Constitution serait indispensable<br />

— n'est pas pertinent. La Constitution emploie indifféremment<br />

le mot « citoyen » ou « bourgeois » au masculin, mot qui<br />

s'applique tantôt aux hommes, tantôt aux femmes. Nous avons<br />

une disposition qui dit : « Sont bourgeois d'une commune les<br />

filles, les enfants de... ».<br />

268


Cette disposition s'applique donc aussi bien à l'élément féminin<br />

qu'à l'élément masculin.<br />

Nous avons les notions : liberté de droit de religion, de droit<br />

de presse, pour lesquelles le texte des Constitutions tant fédérale<br />

que cantonale ne prévoit que « citoyen » ou « Bürger » en allemand.<br />

C'est une des particularités de la langue française évidemment<br />

d'avoir la même expression pour « homme » dans le sens<br />

d'être humain et de mâle. Nous avons eu des exemples frappants<br />

à ce sujet : celui de la nomination de femmes au poste d'officier<br />

d'état civil, au poste de préposé aux poursuites, etc. Bien que le<br />

texte de la 'loi ne parle que de « citoyens », évidemment si le texte<br />

avait formellement prévu un homme, il aurait fallu dire en allemand<br />

« ein Mann », tandis que la terminologie française permet<br />

les deux interprétations.<br />

Je suis 'd'accord avec M. le Chef <strong>du</strong> département que l'on peut<br />

de bonne foi s'en tenir à l'ancienne interprétation, mais je prétends<br />

aussi que de toute bonne foi et avec de meilleures raisons,<br />

on peut admettre une nouvelle interprétation.<br />

Herr Präsident und meine Herren ! Ganz kurz möchte ich<br />

Herrn Staatsrat Lampert antworten und berichtigen, dass auch<br />

Spanien das Frauen-Stimmrecht hat, dass also die Schweiz das<br />

einzige Land ist in Europa, das es nicht hat. Dann möchte ich zu<br />

seiner juristischen Begrün<strong>du</strong>ng folgendes ausführen :<br />

Es stimmt, dass die Verfassung, sei es die Kantonsverfassung,<br />

sei es die Bundesverfassung, das Wort « Bürger » in verschiedenen<br />

Sinnen braucht, in gewissen fällen, ist das Wort « Bürger » traditionnellerweise<br />

nur auf die Männer ausgedehnt worden, wie z. B.<br />

im Fall des Stimmrechtes oder im Falle des Militärdienstes während<br />

in den andern Fällen ist das Wort « Bürger » auf alle Einwohner<br />

ausgedehnt worden z. B. in Fällen der Glaubens- und Gewissensfreiheit,<br />

in Niederlassungsfreiheit, des ordentlichen Richters<br />

am Wohnsitzes usw. In allen diesen Fällen ist der Text der<br />

Verfassung, der sprachlich sich nur auf die Männer bezieht ununterschiedlich<br />

auf die Männer und auf die Frauen ausgedehnt worden.<br />

Ich glaube daher, dass man sehr gut gläubig die bisherige<br />

Interpretation beibehalten kann, ich glaube auch, dass man ebenso<br />

gut und mit ebenso gutem rechtlichem Gewissen eine neue Interpretation,<br />

die bessere Gründe für sich hat, einführen kann.<br />

(Applaudissements.)<br />

M. le Président Revaz.<br />

Messieurs les députés, l'interpellation de M. le député de Roten<br />

est ainsi liquidée.<br />

Nous passons maintenant à l'objet suivant : naturalisations.<br />

269


Rapportent : MM. les députés H. Amacker et P. Werner.<br />

La nationalité valaisanne est accordée à<br />

Alberto Nichini, à son épouse et à son fils ;<br />

Giovanni Battiston, à son épouse et à son fils ;<br />

Giosin Facchin et à sa famille ;<br />

Louis Giovanola et à sa famille ;<br />

Hans van Schagen.<br />

Le cas de M. Joseph-Camille-Alfred Gattoni est renvoyé, après<br />

intervention de M. le député Vouilloz, par M. le Chef <strong>du</strong> Département<br />

de justice et police et par MM. les députés M. Corthey, L.<br />

Guntern, M. Solioz, président de la commission. Le renvoi de ce<br />

cas a été demandé par M. le député Guntern.<br />

Dépôts d'interpellations, de postulat.<br />

M. le député Ch. Dellberg dépose une interpellation tendant à<br />

indiquer dans le décret <strong>du</strong> 15 novembre 1938 sur la route touristique<br />

de Loèche-les-Bains, le chemin de fer LLB comme intéressé<br />

et l'aménagement de la chaussée.<br />

MM. les députés Parchet et consorts déposent un postulat sur<br />

la colonisation intérieure agricole.<br />

M. le député P. de Roten dépose une interpellation pour obtenir<br />

l'envoi aux députés-suppléants <strong>du</strong> matériel législatif (textes et<br />

messages).<br />

La séance est levée à 12 h. 30.<br />

Séance <strong>du</strong> 5 février 1954<br />

Présidence : M. Marc Revaz, Président.<br />

La séance est ouverte à 8 h. 30.<br />

Le premier objet à l'ordre <strong>du</strong> jour appelle les pétitions.<br />

M. le député Victor Solioz, président de la commission, déclare<br />

que dame Paula Bayard a déposé une pétition tendant à l'interprétation<br />

<strong>du</strong> vote <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> lors de son premier recours<br />

en grâce. La date <strong>du</strong> dépôt est le 3 février. Or cette pétition aurait<br />

dû être déposée au début de la session de novembre.<br />

Il propose la non-entrée en matière, la commission n'étant<br />

d'ailleurs pas en état de rapporter.<br />

270


M. le député von Roten expose le contenu de cette pétition<br />

et demande de passer à l'objet.<br />

M. le Président Revaz conteste ce point de vue.<br />

Il est passé à l'examen <strong>du</strong> projet de décret sur l'aide financière<br />

au chemin de fer Furka-Oberalp.<br />

Rapportent : MM. les députés Edouard Morand et Othmar Julen.<br />

MESSAGE<br />

accompagnant le projet de décret concernant l'aide financière<br />

à accorder au chemin de fer Furka-Oberalp (FO) pour la couverture<br />

des déficits d'exploitation et le renouvellement de son<br />

matériel roulant pour la période de 1950 à 1960 y compris<br />

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS<br />

au<br />

GRAND CONSEIL<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les députés,<br />

Nous avons l'honneur de soumettre à l'approbation de la Haute Assemblée<br />

un projet de décret concernant l'aide financière à accorder au chemin de fer<br />

Furka-Oberalp pour la couverture des déficits d'exploitation pour la période<br />

allant de 1950 à 1960 compris et le renouvellement de son matériel roulant.<br />

Depuis la dernière guerre, les frais d'exploitation de ce chemin de fer ont<br />

constamment augmenté tandis que les recettes sont loin d'atteindre la courbe<br />

ascendante des dépenses, malgré l'augmentation <strong>du</strong> nombre de voyageurs et <strong>du</strong><br />

tonnage des marchandises transportées.<br />

Comme causes principales de l'exploitation déficitaire de cette entreprise<br />

de transport nous mentionnons en premier lieu l'exploitation d'hiver sur le tronçon<br />

Brigue-Oberwald et Realp-Andermatt-Sedrun qui provoque l'usure et la<br />

détérioration <strong>du</strong> matériel roulant d'une manière excessive, d où il résulte de<br />

gros frais de réparation.<br />

De plus, ces tronçons relativement longs, situés dans des régions où les<br />

chutes de neige sont très abondantes, exigent de gros frais de déblaiement des<br />

neiges, tandis que le trafic des voyageurs est très ré<strong>du</strong>it pendant la saison<br />

d'hiver.<br />

Pendant la bonne saison cette ligne est, de plus, fortement concurrencée<br />

par l'auto, concurrence qui ne peut être endiguée que par le partage <strong>du</strong> trafic<br />

entre la route et le rail, problème très difficile à résoudre à cause de la position<br />

intransigeante prise par les deux groupes intéressés.<br />

Dans un rapport à l'assemblée générale des actionnaires, le <strong>Conseil</strong> d'administration<br />

de ce chemin de fer a insisté tout spécialement sur le nombre insuffisant<br />

des locomotives électriques.<br />

Etant donnée leur utilisation excessive <strong>du</strong>rant l'exploitation d'été et d'hiver,<br />

des avaries dans la partie électrique sont très fréquentes.<br />

Cet état de choses aurait pu provoquer des perturbations fréquentes dans<br />

l'exploitation si l'on n'avait pu faire appel à des locomotrices <strong>du</strong> Viège-Zermatt<br />

ou <strong>du</strong> chemin de fer de Schöllenen.<br />

Dans ces conditions, la commande d'une nouvelle locomotrice électrique<br />

et d'un avant-train de réserve ne peut plus être différée.<br />

271


Etant obligé de renouveler partiellement le matériel roulant, mais privé de<br />

toutes ressources disponibles, le <strong>Conseil</strong> d'administration de cette ligne a<br />

demandé l'aide financière <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral pour l'achat de ce nouveau matériel<br />

ainsi que pour la couverture des déficits d'exploitation.<br />

Par lettre <strong>du</strong> 25 février 1953, le Département fédéral des postes et des<br />

chemins de fer a fait savoir aux gouvernements cantonaux des Grisons, d'Uri<br />

et <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> que la Confédération était disposée à mettre à disposition <strong>du</strong> F. O.,<br />

à titre exceptionnel, la somme de Fr. 900,000.— nécessaire à l'achat d'une locomotrice<br />

électrique et d'un avant-train de réserve, vu que cette ligne dessert<br />

trois cantons montagnards financièrement faibles, en soumettant en même temps<br />

à leurs gouvernements une nouvelle convention valable pour la période de 1950<br />

à 1960 y compris.<br />

D'après cette convention, les gouvernements de ces trois cantons devaient<br />

s'engager :<br />

1. à verser au F. O. pour les années 1952, 1953 et 1954 une contribution<br />

annuelle de Fr. 120,000.-;<br />

2. à contribuer pour le 40 % au déficit d'exploitation des années 1955 à<br />

1960;<br />

3. à prolonger en faveur <strong>du</strong> F. O. l'exemption de l'impôt cantonal et communal<br />

pour les années 1958 à 1960 y compris.<br />

A part ces prestations, les trois cantons intéressés avaient à participer au<br />

déficit d'exploitation des années 1950 et 1951. La part de ces cantons aux<br />

déficits résultant des comptes d'exploitation s'élevait pour 1950 à Fr. 136,733.—<br />

et pour 1951 à Fr. 117,740.-.<br />

En vertu d'une décision <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, les communes de la région<br />

intéressée ont toujours été appelées à participer pour le 50 % à l'aide financière<br />

accordée par le canton aux entreprises de transport.<br />

Sur la base de la convention proposée, le Département des travaux publics<br />

a engagé des pourparlers avec les communes intéressées.<br />

Antérieurement à ces pourparlers, les communes des districts de Conches,<br />

de Rarogne oriental et de Brigue avaient déjà admis en principe dans une<br />

conférence tenue à Fiesch leur participation à la couverture des déficits des<br />

années 1950 et 1951 mais demandaient l'établissement d'une nouvelle échelle<br />

de répartition entre les districts et les communes.<br />

La commission spéciale chargée de l'élaboration de cette nouvelle échelle<br />

n'a pu amener une solution définitive.<br />

Plus tard, dans la discussion de la nouvelle convention qui a été soumise<br />

aux représentants des communes dans une conférence à Brigue, une partie des<br />

délégués n'a pas cru pouvoir s'engager pour une <strong>du</strong>rée aussi longue fixée dans<br />

le projet de convention.<br />

De ce fait, la proposition de la Confédération pour l'aide financière à<br />

accorder au F. O. devenait ca<strong>du</strong>que, même si la Confédération, les cantons<br />

d'Uri et des Grisons et l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>, chacun pour leur part, se prononçaient<br />

en faveur de la dite convention.<br />

Le 22 janvier 1954 une entrevue eut lieu au Palais <strong>du</strong> Gouvernement à<br />

Sion entre les représentants <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'administration <strong>du</strong> F. O. composé de<br />

MM. Steiner, ancien directeur <strong>du</strong> service fédéral des transports et président<br />

<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'administration <strong>du</strong> F. O., Berne ;<br />

Condrau, vice-président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'administration <strong>du</strong> F.O., Disentis ;<br />

Dr W. Griitter, vice-directeur de l'administration fédérale des finances,<br />

Berne ;<br />

M. Kämpfen, <strong>Conseil</strong>ler national, Brigue ;<br />

Schneller, directeur d'exploitation <strong>du</strong> F. O., Brigue,<br />

et une délégation <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> valaisan.<br />

272


En dérogation au projet de convention cité ci-haut, la contribution annuelle<br />

en faveur <strong>du</strong> F. O. pour la période de 1950 à 1960 compris serait fixée à<br />

Fr. 300,000.—, dont la Confédération supporterait le 60 %, les cantons et les<br />

communes de la région intéressée le solde, soit le 40 %.<br />

La répartition de cette somme se ferait donc de la manière suivante :<br />

Confédération 60% de Fr. 300,000.- Fr. 180,000.-<br />

Cantons<br />

Répartition entre les cantons :<br />

40 % de Fr. 300,000.- Fr. 120,000.-<br />

Canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> 60,50 % de Fr. 120,000.- Fr. 72,600.-<br />

Canton d'Uri 15,00 % de Fr. 120,000.- Fr. 18,000.-<br />

Canton des Grisons 24,50 % de Fr. 120,000.- Fr. 29,400.-<br />

Fr. 120,000.-<br />

Répartition entre l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> et les trois districts intéressés :<br />

<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> 50*% de Fr. 72,600.- Fr. 36,300.-<br />

Districts<br />

dont, selon entente,<br />

50 % de Fr. 72,600.- Fr. 36,300.-<br />

le district de Brigue prendra à sa charge le 50 % ou Fr. 18,150.—<br />

celui de Rarogne oriental le 10 % ou Fr. 3,630.—<br />

celui de Conches le 40 % ou Fr. 14,520.-<br />

Si les communes intéressées n'arrivent pas à s'entendre sur la répartition<br />

de la part incombant à leur district, cette reparution sera faite par le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong>, appliquant par analogie les dispositions des articles 11 et 12 de la loi<br />

<strong>du</strong> 1 er février 1933 sur la classification, la construction, l'entretien et la police<br />

des routes.<br />

Considérant que sans cette aide financière le maintien de l'exploitation<br />

d'hiver serait, à notre avis, menacé, et que, vu les difficultés qui existent dans<br />

cette haute vallée pour l'ouverture de la route à la circulation, toute la région<br />

de Brigue à Oberwald serait de ce fait privée d'une communication permanente<br />

avec la plaine pour une bonne partie de l'hiver.<br />

Nous prions la Haute Assemblée, en nous fondant sur les dispositions des<br />

articles 17, premier alinéa, de la Constitution cantonale, d'approuver le projet<br />

de décret que nous lui présentons.<br />

Au vu des gros avantages qu'offre l'exploitation d'hiver de cette ligne pour<br />

la population de la contrée, nous espérons que votre Assemblée ne refusera pas<br />

l'octroi de l'aide financière sollicitée par cette entreprise de transport.<br />

Considérant, par ailleurs, que les mesures proposées ont un caractère<br />

d'urgence et n'ont pas une portée générale et permanente, nous vous saurions<br />

f<br />

ré de discuter le projet que nous vous soumettons en deux débats au cours<br />

e la présente session prorogée.<br />

Nous saisissons cette occasion, Monsieur le Président et Messieurs les<br />

députés, pour vous renouveler l'assurance de notre haute considération et vous<br />

recommander avec nous à la protection divine.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chanceher d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

273


BOTSCHAFT<br />

betreffend die an die Furka-Oberalp-Bahn zu gewährende Hilfe<br />

zur Deckung der Betriebsfehlbeträge und die Erneuerung des<br />

Rollmaterials während der Zeitperiode<br />

von 1950 bis und mit 1960<br />

DER STAATSRAT DES KANTONS WALLIS<br />

an den<br />

GROSSEN RAT<br />

Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

Wir beehren uns, Ihnen einen Dekretsentwurf betreffend die Gewährung<br />

einer Hilfeleistung an die Furka-Oberalp-Bahn zur Deckung der Betriebsfehlbeträge<br />

und die Erneuerung des Rollmaterials während der Zeitperiode von<br />

1950 bis und mit 1960 zur Genehmigung zu unterbreiten.<br />

Seit dem letzten Weltkrieg sind die Betriebskosten infolge Erhöhung der<br />

Löhne und der Materialpreise beständig angestiegen, während die Einnahmen<br />

die steigende Kurve der Ausgaben bei weitem nicht erreichen konnten, trotzdem<br />

die Zahl der Reisenden und der Güterverkehr ebenfalls zugenommen hat.<br />

Als Hauptgrund der defizitären Betriebsergebnisse dieser Transportanstalt<br />

heben wir in erster Linie den Winterbetrieb auf der Strecke Brig-Oberwald und<br />

Realp-Andermatt-Sedrun hervor, welcher das Rollmaterial stark abnützt und<br />

beschädigt, woraus grosse Kosten an Reparaturen entstehen.<br />

Ueberdies verursachen diese verhältnismässig langen Betriebsstrecken, die<br />

in einer Gegend hegen, die häufig <strong>du</strong>rch reichliche Schneefälle und Lawinen<br />

heimgesucht wird, für den Schneebruch äusserst hohe Ausgaben, denen nur ganz<br />

bescheidene Einnahmen aus dem Reise- und Güterverkehr im Winter gegenüberstehen.<br />

Während der Sommerzeit ist diese Bahn zudem einer starken Konkurrenz<br />

<strong>du</strong>rch das Automobil ausgesetzt, die nur <strong>du</strong>rch eine Verkehrsteilung zwischen<br />

Strasse und Schiene behoben werden könnte, indessen aber schwierig zu lösen<br />

ist, da die zwei Interessengruppen Strasse und Schiene sich allzu sehr in ihrer<br />

Haltung versteift haben.<br />

In einem Berichte an die Generalversammlung der Aktionäre hat der Verwaltungsrat<br />

dieser Bahn nochmals in ganz besonderer Weise auf den ungenügenden<br />

Bestand der elektrischen Lokomotiven hingewiesen.<br />

Da diese während des Sommer- und Winterbetriebes über das normale<br />

Mass stark beansprucht werden, seien zahlreiche Defekte am elektrischen Teil<br />

derselben unvermeidlich. Dies hätte unausbleiblich zu Verkehrsstörungen geführt,<br />

wenn dies nicht <strong>du</strong>rch den Einsatz von Fahrzeugen der Visp-Zermatt- oder<br />

Schöllenen-Bahn hätte vermieden werden können.<br />

Unter diesen Umständen könne die Beschaffung einer weiteren elektrischen<br />

Lokomotive und eines Reservedrehgestelles nicht mehr länger hinausgeschoben<br />

werden.<br />

Unter dem Zwange, das Rollmaterial teilweise erneuern zu müssen und<br />

da es anderseits an den nötigen Mitteln fehlte, sah sich der Verwaltungsrat veranlasst,<br />

um Ausrichtung eines Beitrages für Anschaffung einer elektrischen Lokomotive<br />

und eines Reservedrehgestelles und zur Deckung der laufenden Betriebsdefizite<br />

an den Bundesrat zu gelangen.<br />

Mit Schreiben vom 25. Februar 1953 liess das Eidg. Post- und Eisenbahndepartement<br />

den Kantonsregierungen von Graubünden, Uri und Wallis die Mitteilung<br />

zukommen, dass der Bund geneigt wäre, den Betrag von Fr. 900,000.—<br />

zur Anschaffung einer elektrischen Lokomotive und eines Reservedrehgestelles<br />

274


der Bahn zur Verfügung zu stellen, in Anbetracht dessen, dass drei finanzschwache<br />

Gebirgskantone <strong>du</strong>rch diese Bahn bedient werden und unterbreitete<br />

gleichzeitig den drei Kantonsregierungen eine für den Zeitraum 1950 bis und mit<br />

1960 gültige Vereinbarung.<br />

Auf Grund dieser Vereinbarung hätten die drei Kantone folgende Verpflichtungen<br />

übernehmen sollen :<br />

1. Einzahlung an die Furka-Oberalp-Bahn für die Jahre 1952/53/54 eines<br />

jährlichen Beitrages von Fr. 120,000.—.<br />

2. Beteiligung mit 40 % an den Betriebsfehlbeträgen der Jahre 1955 bis<br />

und mit 1960.<br />

3. Verlängerung der kantonalen und kommunalen Steuerfreiheit zugunsten<br />

der Furka-Oberalp-Bahn für die Jahre 1958 bis und mit 1960.<br />

Nebst diesen Leistungen hätten die 3 Kantone sich noch an der Deckung<br />

der Betriebsdefizite der Jahre 1950 und 1951 zu beteiligen. Der Anteil der Kantone<br />

an diesen Betriebsdefiziten betrug für das Jahr 1950 Fr. 136,733.— und<br />

für 1952 Fr. 117,740.-.<br />

Durch Beschluss des Grossen Rates des Kantons Wallis sind die im Bahnbereich<br />

liegenden Gemeinden stets verpflichtet worden, sich mit 50 % an der<br />

vom Kanton an die Transportanstalten gewährten Hilfeleistung zu beteiligen.<br />

Auf Grund dieser vorgeschlagenen Vereinbarung wurden vom kantonalen<br />

Baudepartement Verhandlungen mit den Gemeindevertretern der interessierten<br />

Gegend aufgenommen.<br />

Vorgängig dieser Beratung hatten die Gemeindevertreter in der Konferenz<br />

vom 6. November 1952 in Fiesch einer Beteiligung an der Defizitsdeckung der<br />

Jahre 1950 und 1951 grundsätzlich zugestimmt. Die Gemeinden verlangten aber<br />

damals einen neuen Verteilungsschlüssel unter den Bezirken und Gemeinden.<br />

Die hiefür eingesetzte Sonderkommission konnte sich bis heute auf eine<br />

neue Verteilungsskala unter den Bezirken nie einigen.<br />

Bei einer späteren Behandlung des neuen Vereinbarungsentwurfes, dessen<br />

Inhalt den Gemeindevertretern anlässlich der Konferenz in Brig zur Kenntnis<br />

gebracht wurde, glaubte ein Teil der Gemeindedelegierten wegen der darin festgesetzten<br />

Gültigkeitsdauer darauf nicht eintreten zu können.<br />

Der Vorschlag des Bundes für die Hilfeleistung an die Furka-Oberalp-Bahn<br />

fiel infolge dieses Widerstandes dahin, trotzdem der Bund, die Kantone Uri,<br />

Graubünden und Wallis je für seinen Anteil sich einverstanden erklärt hatten.<br />

Am 22. Januar 1954 fand im Regierungsgebäude in Sitten zwischen einem<br />

Ausschuss des Verwaltungsrates der Furka-Oberalp-Bahn, bestehend aus den<br />

Herren Steiner, a. Direktor des Eidg. Amtes für Verkehr und Präsident des Verwaltungsrates,<br />

Bern, Condrau, Vize-Präsident des Verwaltungsrates, Disentis,<br />

Dr. W. Grütter, Vize-Direktor der Eidg. Finanzverwaltung, Bern, Kämpfen,<br />

Nationalrat, Brig, sowie Betriebsdirektor Schneller, Brig, und einer Delegation<br />

des Staatsrates eine Zusammenkunft statt.<br />

In Abweichung zum oberwähnten Vereinbarungsentwurf würde nun der<br />

Beitrag der jährlichen Hilfeleistung an die Furka-Oberalp-Bahn für die Jahre<br />

1950 bis und mit 1960 Fr. 300,000.- betragen, wovon 60% vom Bunde und<br />

40 % von den drei interessierten Kantonen und deren Gemeinden übernommen<br />

würden.<br />

Die Verteilung dieser Summe würde sich wie folgt ergeben :<br />

Bund : 60 % von Fr. 300,000.- = Fr. 180,000.-<br />

Kantone : 40 % von Fr. 300,000.- = Fr. 120,000.-<br />

Wallis : 60 % von Fr. 120,000.- = Fr. 72,600.-<br />

Uri : 15 % von Fr. 120,000.- = Fr. 18,000.-<br />

Graubünden : 24 % von Fr. 120,000.- = Fr. 29,400.-<br />

275


Die Verteilung zwischen dem Kanton Wallis und den interessierten Bezirken<br />

:<br />

Kanton 50% von Fr. 72,600.- = Fr. 36,300.-<br />

Bezirke : 50 % von Fr. 72,600.- = Fr. 36,300.-<br />

wovon nach getroffener Vereinbarung der Bezirk<br />

Brig : 50 % von Fr. 36,300.- = Fr. 18,150.-<br />

Oestl. Raron : 10 % von Fr. 36,300.- = Fr. 3,630.-<br />

Goms : 40 % von Fr. 36,300.- = Fr. 14,520.übernehmen<br />

wird.<br />

Die Verteilung der Bezirksanteile unter die Gemeinden der betreffenden<br />

Bezirke wird — falls keine Einigung unter den Gemeinden Zustandekommen<br />

sollte — <strong>du</strong>rch den Staatsrat in sinngemässer Anwen<strong>du</strong>ng der Verfügungen der<br />

Art. 11 und 12 des Gesetzes vom 1. Februar 1933 über die Klassifikation, den<br />

Bau, den Unterhalt und die Polizei der Strassen vorgenommen.<br />

In Anbetracht dessen, dass ohne diese finanzielle Hilfeleistung die Aufrechterhaltung<br />

des Winterbetriebes u. E. in Frage gestellt würde und dass vorkommendenfalls<br />

die ganze Gegend von Brig bis Oberwald einer beständigen Verbin<strong>du</strong>ng<br />

mit der Talebene verlustig gehen würde, da wenigstens während des<br />

Hochwinters infolge der bestehenden klimatischen Verhältnisse es sehr schwierig<br />

wäre, die Strasse für den Verkehr offenzuhalten, ersuchen wir die Hohe Versammlung,<br />

indem wir uns auf die Bestimmungen des Art. 17, Absatz 1, der<br />

Kantonsverfassung stützen, dem ihr unterbreiteten Dekretsentwurf zuzustimmen.<br />

Angesichts der Vorteile, die die Bevölkerung dieser Gegend in der Aufrechterhaltung<br />

des Winterbetriebes findet, dürfen wir annehmen, dass die Hohe<br />

Versammlung der Furka-Oberalp-Bahn die anbegehrte finanzielle Hilfe nicht<br />

verweigern wird.<br />

Im übrigen aber, in Anbetracht dessen, dass die vorgeschlagenen Massnahmen<br />

wohl dringlicher Natur jedoch weder von allgemeiner noch dauernder<br />

Tragweite sind, wären wir Ihnen dankbar, wenn Sie diesen Dekretsentwurf im<br />

Laufe der gegenwärtigen verlängerten Grossratssitzung in zwei Lesungen <strong>du</strong>rchberaten<br />

würden.<br />

Wir benützen diesen Anlass um Ihnen, Herr Präsident und Herren Abgeordnete,<br />

die Versicherung unserer ehrfurchtsvollen Hochachtung zu erneuern<br />

und Sie samt uns dem Machtschutze Gottes zu empfehlen.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

M. le député Edouard Morand, rapporteur français.<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les députés,<br />

C'est déjà la Commission des finances, présidée par M. le député<br />

Imhof, qui à la session de mai 1953 avait été chargée d'examiner<br />

un message concernant l'aide financière à apporter au chemin de<br />

fer de la Furka.<br />

Ce message avait été soumis à la Haute Assemblée et approuvé<br />

par elle.<br />

276


A cette occasion, la situation de cette compagnie et les raisons<br />

qui militent en faveur d'un appui financier ont déjà été exposées.<br />

Il est donc inutile que nous revenions dans le détail.<br />

Le nouveau message qui vous est présenté à cette session rappelle<br />

d'ailleurs les motifs justifiant en l'occurrence une intervention<br />

des pouvoirs publics.<br />

Grosso modo, il s'agit de ceci : La compagnie de chemin de fer<br />

de la Furka doit assurer l'exploitation de sa ligne en hiver et cela<br />

lui occasionne à la fois une usure accélérée de son matériel et<br />

des déficits d'exploitation, vu le trafic ré<strong>du</strong>it <strong>du</strong>rant cette saison.<br />

En été, elle connaît une forte concurrence de la route. Celle-ci<br />

lui enlève des transports et, par là, des revenus qui pourraient<br />

compenser les déficits de l'hiver.<br />

Le résultat final est que cette compagnie ne peut continuer à<br />

assurer les transports en hiver sans une aide financière.<br />

Il y a bien, <strong>du</strong>rant cette saison, la route, mais l'ouverture de<br />

celle-ci est quasi impossible, si ce n'est en engageant des frais<br />

beaucoup plus importants encore que le montant des contributions<br />

sollicitées.<br />

Comme on ne peut songer à isoler la population de la vallée<br />

de Conches <strong>du</strong> reste <strong>du</strong> monde pendant une partie de l'année, le<br />

bien-fondé de la requête présentée par la compagnie est donc<br />

reconnu.<br />

.Personne ne le conteste d'ailleurs.<br />

Par contre, où cela devient compliqué, c'est lorsqu'il s'agit de<br />

fixer le montant à payer et la répartition des frais.<br />

Pour ce qui est <strong>du</strong> montant à payer, vous aviez admis, Messieurs<br />

les députés, en session de mai, que le canton signe une<br />

convention prévoyant les prestations suivantes :<br />

a) verser pour les années 1952 à 1954 une contribution annuelle<br />

de Fr. 120,000.— ;<br />

b) contribuer, pour les années 1955 à 1960, pour le 40 % au<br />

déficit d'exploitation, la Confédération prenant à sa charge<br />

le 60 % ;<br />

c) prolonger pour les années 1958 à 1960 les exemptions fiscales<br />

<strong>du</strong> canton et des communes, convenues jusqu'à fin<br />

1957.<br />

Des deux premières prestations, le <strong>Valais</strong> aurait pris à sa<br />

charge le 60,5 %, le solde se répartissant entre les cantons d'Uri<br />

et des Grisons.<br />

Mais comme le canton entendait récupérer auprès des communes<br />

le 50 % de ses propres prestations, il se mit en relation avec<br />

celles-ci pour obtenir de chacune d'elles un engagement formel.<br />

277


Il se heurta à un refus quant au montant à payer. C'est surtout<br />

la deuxième clause qui fit l'objet de fortes oppositions, soit<br />

celle prévoyant la prise en charge d'une partie <strong>du</strong> déficit, car les<br />

communes n'avaient aucune garantie que ce déficit ne devienne<br />

pas beaucoup plus important au cours des prochaines années.<br />

C'est la raison pour laquelle, au cours de la séance de janvier<br />

1954 dont vous parle le message, on a abandonné l'idée d'une participation<br />

financière pouvant varier avec le déficit, ce qui, soit<br />

dit en passant, est aussi bien à l'avantage <strong>du</strong> canton que des communes.<br />

On sait maintenant que l'aide financière porte sur des montants<br />

fixés d'avance pour dix ans, soit chaque année Fr. 300,000.—,<br />

respectivement Fr. 120,000.— pour les trois cantons, et respectivement<br />

Fr. 72,600.— pour le <strong>Valais</strong>, montant à partager à parts<br />

égales entre le canton et les communes.<br />

Sur ce point, soit celui de la somme à payer, il semble que<br />

l'accord est total.<br />

Il reste la question de la répartition intercommunale.<br />

C'est ici que les communes commencent à se faire des politesses,<br />

les unes voulant laisser à d'autres l'honneur de payer<br />

davantage.<br />

Pour parvenir à cette répartition, on entend procéder en deux<br />

échelons.<br />

Tout d'abord à l'échelon <strong>du</strong> district, selon les pourcentages<br />

indiqués dans le message, soit :<br />

District de Brigue 50 %<br />

District de Rarogne-Oriental 10 %<br />

District de Conches 40 %<br />

L'accord a été obtenu pour la répartition entre districts.<br />

Par contre, dans le cadre des districts, l'entente n'est pas<br />

encore intervenue.<br />

C'est ici que nous trouvons la raison d'être <strong>du</strong> décret qui<br />

vous est présenté.<br />

Car on peut se demander, en effet, pourquoi le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

nous présente aujourd'hui un décret accompagné d'un message,<br />

alors qu'en mai 1953, il ne nous a présenté qu'un message auquel<br />

la Haute Assemblée avait donné son approbation.<br />

Si l'on en est venu au décret, c'est uniquement pour avoir une<br />

base légale permettant au canton d'imposer aux communes un<br />

système de répartition, pour le cas où il n'y ait pas accord entre<br />

elles. Du même coup, le décret rendra légal le principe de la<br />

participation communale.<br />

278


Ce système de répartition est celui qui est prévu à l'art. 7 <strong>du</strong><br />

projet que vous avez sous les yeux. Comme vous le voyez, le canton<br />

entend fixer cette répartition en appliquant par analogie les<br />

art. 11 et 12 de la loi <strong>du</strong> 1 er février 1933 sur les routes.<br />

A noter qu'à l'examen des articles, la commission, d'accord<br />

avec le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, vous proposera de modifier cet article 7<br />

en prévoyant que la répartition n'interviendra comme elle est<br />

prévue qu'à défaut d'entente entre les communes, car le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> ne désespère pas d'obtenir cette entente, soit un engagement<br />

formel de chaque commune sur le montant à payer par elle.<br />

La commission estime que cette entente est souhaitable ; elle<br />

serait en tout cas préférable à la coercition.<br />

Mais la commission a aussi enten<strong>du</strong> M. le Chef <strong>du</strong> Département<br />

des travaux publics nous exposer qu'une décision est urgente,<br />

car nos dissensions commencent à nous couvrir de ridicule à l'extérieur<br />

<strong>du</strong> canton et risquent tout bonnement de faire abandonner<br />

l'idée d'une aide fédérale au chemin de fer de la Furka.<br />

C'est pourquoi elle n'hésite pas à estimer que ce décret est<br />

nécessaire car, comme cela a déjà été dit, il donnera une base<br />

légale à la participation financière des communes et à la répartition,<br />

entre elles, de cette participation.<br />

L'aspect juridique <strong>du</strong> problème n'a pas échappé à la commission<br />

et celle-ci s'est notamment demandé si, à défaut d'une loi<br />

cantonale générale permettant au canton d'appeler les communes<br />

intéressées à participer à des actions d'aide aux chemins de fer<br />

privés, on pouvait dans un décret de portée restreinte et ne s'appliquant<br />

qu'à un cas particulier, prévoir cette obligation.<br />

La commission en est arrivée à la conclusion que les bases<br />

constitutionnelles invoquées dans les considérants pouvaient être<br />

admises comme suffisantes pour donner à ce décret sa validité.<br />

Voilà pourquoi nous vous proposons, Messieurs les députés,<br />

de voter l'entrée en matière sur ce décret.<br />

Hr. Abgeordneter Othmar Julen, deutscher Berichterstatter.<br />

Herrn Präsident, Herren Abgeordnete,<br />

Die Finanzkommission, unter dem Vorsitz von Herrn Präsident<br />

Imhof, hatte bereits in der Frühjahrs-Session 1953 Gelegenheit<br />

der Hohen Versammlung eine Botschaft betreffend die Betriebsbeiträge<br />

der Furka-Oberalpbahn zu unterbreiten. Wir haben anlässlich<br />

dieser Gelegenheit bereits eingehend auf die Situation hingewiesen,<br />

so dass es sich erübrigt heute nochmals darauf hinzuweisen.<br />

Sie wissen, dass die Lage der Privatbahnen im Kanton Wallis,<br />

so weit es sich nicht um Bahnen handelt die <strong>du</strong>rch bedeutende<br />

Fremdenkurorte alimentiert werden, ziemlich prekär ist. Wir hat-<br />

279


ten vor einigen Jahren für die Bahn Monthey-Champéry eine<br />

bedeutende Hilfeleistung beschlossen und im Laufe dieser Session<br />

ebenfalls für die Bahn Martigny-Châtelard. Die Furka-Oberalpbahn<br />

befindet sich in einer weit ungünstigeren Situation als die übrigen<br />

Privatbahnen, weil ihr nicht nur die Mittel fehlen um die technische<br />

Erneuerung der Bahn vorzunehmen, sondern weil sie sogar<br />

mit Defizit abschliesst.<br />

Im Sommer hat die Furka-Oberalpbahn verhältnissmässig<br />

schöne Einnahmen, aber sie ist <strong>du</strong>rch die Strasse sehr stark konkurrenziert.<br />

Dagegen hat aber die Furka-Oberalpbahn während<br />

des Winters einen sehr kleinen Verkehr indem sie ausschliesslich<br />

nur der Talbevölkerung der Bezirke östlich Raron und Goms<br />

dient und sich daselbst auch kein Fremdenverkehr entwickelt.<br />

Das sind die Ursachen deretwegen der Verwaltungsrat der<br />

Furka-Oberalpbahn an die Behörden gelangen musste, damit mit<br />

öffentlichen Mitteln geholfen werde, um den Betrieb der Furka-<br />

Oberalpbahn speziell in der Wintersaison aufrecht erhalten zu<br />

können und sicherzustellen. Die Bahn ist im Winter fast die einzige<br />

Verbin<strong>du</strong>ngsmöglichkeit für die Bevölkerung von Goms. Die<br />

gewaltigen Schneefälle verunmöglichen, besonders im oberen<br />

Goms, die Strasse offen zu halten.<br />

In der Frühjahrs-Session 1953 hatte der Grosse Rat die Botschaft<br />

des Staatsrates genehmigt und den Staatsrat ermächtigt im<br />

Sinne der Botschaft eine Vereinbarung zur Sicherung des Winterbetriebes<br />

der Furka-Oberalpbahn abzuschliessen und die nötigen<br />

Kredite jährlich in das Budget aufzunehmen. Es wurde dabei folgendes<br />

vorgesehen :<br />

1. Einzahlung an die FOB für die Jahre 1952, 1953 und 1954<br />

eines jährlichen Beitrages von Fr. 120,000.—.<br />

2. Beteiligung mit 40 % an den Betriebsfehlbeträgen der Jahre<br />

1955 bis und mit 1960.<br />

3. Verlängerung der kantonalen und kommunalen Steuerfreiheit<br />

zugunsten der FOB für die Jahre 1958 bis und mit<br />

1960.<br />

Die Praxis des Kantons geht dahin, dass 50 % der Beiträge<br />

von den Gemeinden übernommen werden müssen. Dies hat nun<br />

auch zu Schwierigkeiten geführt um die Botschaft, die in der<br />

Frühjahrs-Session 1953 angenommen wurde zu verwirklichen. Speziell<br />

Punkt 2, der dem Staat die Verpflichtung auferlegt die Betriebsfehlbeträge<br />

für die Jahre 1955 bis und mit 1960 zu übernehmen,<br />

ohne dass dabei jedoch ein maximaler Betrag genannt<br />

wurde, ist auf Widerstand gestossen. Die Gemeinden haben sich<br />

mit Recht gefragt, wie sie auf eine Verpflichtung eingehen könnten,<br />

von der sie nicht wissen wie hoch sie zu stehen kommt. Das<br />

280


ist hauptsächlich der Grund, warum heute eine zweite Botschaft<br />

vorgelegt wird. Der Dekretsentwurf wird erlauben eine gesetzliche<br />

Grundlage zu schaffen.<br />

Der neue Dekretsentwurf der uns zur Beratung unterbreitet<br />

wird sieht nun vor, dass der FOB für die Zeitperiode von 1950<br />

bis 1960 eine jährliche Hilfeleistung von Fr. 300,000.— ausgerichtet<br />

wird. Von diesem Betrag übernimmt der Bund 60 %, das heisst<br />

Fr. 180,000.—. Für den Fall, dass das Defizit höher sein sollte,<br />

wird der Mehrbetrag ebenfalls vom Bund übernommen, so dass<br />

weder Kanton noch Gemeinden hie<strong>du</strong>rch belastet werden. Es ist<br />

nun vorerst eine Verteilung zwischen den 3 interessierten Kantonen<br />

(Wallis, Uri und Graubünden) vorgesehen, die ebenfalls aus<br />

dem Dekret hervorgeht :<br />

60,5 % für den Kanton Wallis<br />

15 % für den Kanton Uri<br />

24,5 % für den Kanton Graubünden<br />

Der Anteil des Kantons Wallis wird zu 50 % vom Staat und<br />

zu 50 % von den interessierten Gemeinden und Bezirken übernommen,<br />

das heisst :<br />

Bezirk Brig - 50 % von Fr. 72,600.— = Fr. 18,150.—<br />

Bezirk Oest-Raron 10 % von Fr. 72,600.— = Fr. 3,630.—<br />

Bezirk Goms 40 % von Fr. 72,600.— = Fr. 14,520.—<br />

In der Botschaft des Staatsrates ist angeregt worden das Dekret<br />

im Laufe dieser Verhandlungen in zwei Lesungen <strong>du</strong>rchzunehmen.<br />

Nach Anhörung des Herrn Departementsvorstehers und auf Grund<br />

der Beratungen in der Kommission schlagen wir allerdings vor,<br />

das Dekret in erster Lesung heute <strong>du</strong>rchzunehmen und im Laufe<br />

der Mai-Session 1954 zur zweiten Lesung zu schreiten. Das abgeänderte<br />

Dekret, das uns vorliegt, ist nämlich vom Staatsrat erst<br />

Ende Januar angenommen worden und die Gemeinden hatten bisher<br />

nicht die Möglichkeit dazu Stellung zu nehmen. Die Kommission<br />

hat es als angebracht erachtet, dass die Gemeinden vorerst<br />

unter sich vom Verteilungsschlüssel Kenntnis nehmen können. Aus<br />

diesem Grunde wird also dieses Dekret heute nur in erster Lesung<br />

<strong>du</strong>rchgenommen.<br />

Die Kommission wird Ihnen bei Art. 7 eine diesbezügliche<br />

Abänderung vorschlagen.<br />

Das vorliegende Dekret hat sodann auch den Zweck eine gesetzliche<br />

Basis zu schaffen um die Hilfeleistung an die FOB in die<br />

Wege zu leiten und <strong>du</strong>rchzuführen.<br />

Die Kommission hat sich anlässlich der Beratungen eingehend<br />

mit der Frage befasst, ob das vorliegende Dekret die gesetzliche<br />

Basis habe um eine Hilfeleistung an die FOB zu gewähren. Sie<br />

ist zum Schlüsse gekommen, dass dieselbe vorhanden sei.<br />

281


Da es «ich um eine dringende Hilfeleistung an diese Bahn<br />

handelt, die hauptsächlich der Bevölkerung des Bezirkes Goms<br />

dient und für die Aufrechterhaltung des Winterbetriebes ausserordentlich<br />

wichtig ist, beantragt Ihnen die Kommission auf das<br />

vorliegende Dekret einzutreten.<br />

La discussion sur l'entrée en matière n'est pas utilisée et cette<br />

dernière est votée.<br />

Titre et considérants.<br />

PROJET DE DECRET<br />

concernant l'aide financière à accorder au chemin de fer Furka-<br />

Oberalp (FO) pour la couverture des déficits d'exploitation et<br />

le renouvellement de son matériel roulant pour la période<br />

de 1950 à 1960 y compris<br />

LE GRAND CONSEIL DU CANTON DU VALAIS,<br />

Vu la demande <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'administration <strong>du</strong> chemin de fer de la Furka-<br />

Oberalp (FO) ;<br />

Vu la loi sur l'aide financière aux entreprises privées des chemins de fer et<br />

de navigation <strong>du</strong> 6 avril 1939 ;<br />

Vu la promesse de l'Autorité fédérale de participer aux frais de renouvellement<br />

<strong>du</strong> matériel roulant et à la couverture des déficits d'exploitation ;<br />

Vu les dispositions de l'article 17, alinéa 1, de la Constitution cantonale ;<br />

Considérant que dans le cas présent il ne s'agit que d'une aide temporaire<br />

n'ayant pas de portée générale ;<br />

Sur la proposition <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>,<br />

décrète :<br />

La commission propose deux adjonctions :<br />

— à l'alinéa 2 : « vu la loi fédérale... »<br />

— à l'alinéa 4 : « ... et art. 30, ch. 3, de la Constitution cantonale<br />

».<br />

Titel und Erwägungen.<br />

DEKRETSENTWURF<br />

betreffend die Gewährung einer finanziellen Hilfe an die<br />

Furka-Oberalp-Bahn (FO) zur Deckung der Betriebsfehlbeträge<br />

für die Periode von 1950 bis und mit 1960 und zur Erneuerung<br />

des Rollmaterials<br />

DER GROSSE RAT DES KANTONS WALLIS,<br />

Eingesehen das Gesuch des Verwaltungsrates der F. O. ;<br />

Eingesehen das Rundesgesetz vom 6. April 1939 über die Hilfeleistung<br />

an private Eisenbahn- und Schiffahrtsunternehmungen ;<br />

Eingesehen das Versprechen der Rundesbehörde, sich an den Kosten zur<br />

Erneuerung des Rollmaterials und an der Deckung der Retriebsfehlbeträge<br />

beteiligen zu wollen ;<br />

282


Eingesehen die Bestimmungen des Artikels 17, Alinea 1, der Kantonsverfassung<br />

;<br />

In Anbetracht, dass es sich im vorliegenden Fall nur um eine befristete<br />

Hilfe, der keine allgemeine und dauernde Tragweite zukommt, handelt ;<br />

Auf Antrag des Staatsrates,<br />

beschliesst :<br />

Die Kommission beantragt folgende Hinzufügung zu Alinea 4 :<br />

«...und Art. 30, Ziffer 3a, der Kantonsverfassung.»<br />

Les titre et considérants sont adopté«.<br />

Article premier. — Le renouvellement <strong>du</strong> matériel roulant <strong>du</strong> chemin de fer<br />

de la Furka-Oberalp destiné à assurer l'exploitation d'hiver est déclaré d'utilité<br />

publique.<br />

Erster Artikel. — Die Erneuerung des Rollmaterials der Furka-Oberalp-Bahn<br />

zwecks Aufrechterhaltung des Winterbetriebes wird als Werk öffentlichen Nutzens<br />

erklärt.<br />

L'article premier est accepté.<br />

Art. 2. — L'aide à accorder au chemin de fer de la Furka-Oberalp pour<br />

la période de 1950 à 1960 compris est fixée à une contribution annuelle de<br />

Fr. 300,000.-.<br />

Art. 2. - Die der F. O. für den Zeitabschnitt 1950 bis und mit 1960 zu<br />

gewährende Hilfe wird auf einen jährlichen Beitrag von Fr. 300,000.— festgesetzt.<br />

L'article 2 est adopté.<br />

Art. 3. — La répartition de cette somme se fera de la manière suivante :<br />

Confédération 60 % de Fr. 300,000.- Fr. 180,000.-<br />

Cantons intéressés 40% de Fr. 300,000.- Fr. 120,000-<br />

La part incombant aux cantons est répartie entre ceux-ci comme suit :<br />

Canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> 60,50 % de Fr. 120,000.- Fr. 72,600.-<br />

Canton d'Uri 15,00 % de Fr. 120,000.- Fr. 18,000.-<br />

Canton des Grisons 24,50% de Fr. 120,000.- Fr. 29,400.-<br />

Art 3. — Die Verteilung dieser Summe erfolgt auf folgende Art :<br />

Bund 60% von Fr. 300,000.- = Fr. 180,000-<br />

Kantone 40% von Fr. 300,000.- = Fr. 120,000.-<br />

Der den Kantonen zufallende Anteil wird wie folgt aufgeteilt :<br />

Kanton Wallis 60.50 % von Fr. 120,000.- = Fr. 72,600.-<br />

» Uri 15.00% von Fr. 120,000.- = Fr. 18,000.-<br />

» Graubünden 24.50 % von Fr. 120,000.- = Fr. 29,400.-<br />

L'article 3 est adopté.<br />

Art. 4. — La quote-part <strong>du</strong> canton sera versée par voie budgétaire.<br />

Art. 4. — Der Kantonsbeitrag wird alljährlich auf dem Budgetwege ausbezahlt.<br />

L'article 4 est accepté.<br />

283


Art. S. — La participation des districts de la région intéressée à la quotepart<br />

<strong>du</strong> canton est de 50 % et sera répartie, selon entente intervenue, de la façon<br />

suivante :<br />

District de Brigue 50 % de 36,300- 18,150.-<br />

District de Rarogne oriental 10 % de 36,300.- 3,630.-<br />

District de Conches 40 % de 36,300.- 14,520.-<br />

La commission propose de mettre un point après « 50 % » et<br />

de dire ensuite : « Elle est répartie, selon entente intervenue, de<br />

la façon suivante : »<br />

Art. 5. — Die Beteiligung der im Bahnbereich liegenden Bezirke an dem<br />

Beitrag des Kantons beträgt 50 % und ist gemäss getroffener Vereinbarung folgendermassen<br />

zu verteilen :<br />

Bezirk Brig 50 % von Fr. 72,600.- = Fr. 18,150.-<br />

» Oestl. Raron 10 % von Fr. 72,600.- = Fr. 3,630.-<br />

» Goms 40% von Fr. 72,600.- = Fr. 14,520.-<br />

Die Kommission macht darauf aufmerksam, dass statt<br />

Fr. 76,200.— Fr. 36,300.— gelesen werden müssen.<br />

L'article 5 est adopté avec les modifications apportées par la<br />

commission.<br />

Art. 6. — Les quotes-parts des districts seront supportées :<br />

pour le district de Brigue par les communes de Glis, Brigue et Naters ;<br />

pour le district de Rarogne par toutes les communes de celui-ci ;<br />

pour le district de Conches par toutes les communes de celui-ci.<br />

Art. 6. — Die Bezirksanteile sind für den Bezirk Brig von den Gemeinden<br />

Glis, Brig und Naters ;<br />

für den Bezirk Oestl. Raron von sämtlichen Gemeinden desselben ;<br />

für den Bezirk Goms von sämtlichen Gemeinden desselben, zu tragen ;<br />

L'article 6 est accepté.<br />

Art. 7. — La répartition entre les communes de chaque district se fera en<br />

conformité des dispositions des articles 11 et 12 de la loi <strong>du</strong> 1" février 1933<br />

sur la classification, la construction, l'entretien et la police des routes.<br />

La commission propose pour l'article 7 la rédaction suivante :<br />

« La répartition entre les communes de chaque district se fera<br />

selon entente entre les communes <strong>du</strong> district. A défaut d'entente,<br />

la répartition se fera en conformité des art. 11 et 12 de la loi<br />

<strong>du</strong> 1 er février 1933 sur la classification, la construction, l'entretien<br />

et la police des routes. »<br />

Au sein de la commission, l'idée a été émise que cette répartition,<br />

au lieu de se faire en appliquant par analogie les art. 11<br />

et 12 de la loi <strong>du</strong> 1 er février 1933 sur les routes, devrait se faire<br />

en s'inspirant <strong>du</strong> mode de calcul de la subvention différentielle<br />

accordée aux bâtiments scolaires prévu dans le décret <strong>du</strong> 3 septembre<br />

1951, ceci afin de permettre une répartition qui tienne<br />

mieux compte de tous les facteurs exprimant la capacité financière<br />

des communes.<br />

284


La grande majorité de la commission n'a toutefois pas retenu<br />

cette suggestion, car elle considère que nous ne sommes pas ici<br />

en présence de subventions à verser aux communes, mais de participation<br />

financière à leur demander. Par ailleurs, la majorité de<br />

la commission pense qu'un des critères pris en considération par<br />

la loi sur les routes, soit notamment le critère <strong>du</strong> degré d'intérêt<br />

à l'œuvre, ne se retrouve point dans le décret de 1951 sur le mode<br />

de calcul de la subvention différentielle. Or, ce critère est essentiel<br />

en l'occurrence. Enfin, il existe entre une route et un chemin<br />

de fer qui, en hiver, remplace la route, une analogie assez frappante<br />

pour justifier une telle solution.<br />

Art. 7. — Die Verteilung unter die Gemeinden eines jeden Bezirkes erfolgt<br />

in Gemässheit der Bestimmungen der Artikel 11 und 12 des Gesetzes vom<br />

1. Februar 1933 über die Klassifikation, den Bau, den Unterhalt und die Polizei<br />

der Strassen.<br />

Die Kommission beantragt folgende Redaktion für Art. 7 :<br />

« Die Verteilung unter die Gemeinden eines jeden Bezirkes<br />

wird <strong>du</strong>rch die Gemeinden selbst vorgenommen. Können sich die<br />

Gemeinden nicht einigen, erfolgt die Verteilung in Gemässheit der<br />

Bestimmungen der Art. 11 und 12 des Gesetzes vom 1. Februar<br />

1933 über die Klassiîikation, den Bau, den Unterhalt und die<br />

Polizei der Strassen. »<br />

In der Kommission wurde die Frage diskutiert, ob die Kosten<br />

unter den Gemeinden nicht in Gemässheit des Dekretes über die<br />

abgestuften Subventionen verteilt werden sollten. Die Mehrheit<br />

der Kommission hat einen solchen Antrag abgelehnt.<br />

Art. 8. — Les communes intéressées verseront leur quote-part annuellement<br />

au Département des finances selon les indications données par le Département<br />

des travaux publics.<br />

Art. 8. — Die beteiligten Gemeinden haben ihren Anteil alljährlich in<br />

Gemässheit der ihnen vom kant. Baudepartemente zugegangenen Weisungen<br />

an das Finanzdepartement zu entrichten.<br />

L'article 8 est adopté.<br />

Art. 9. — Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est chargé de passer et d'exécuter la convention<br />

ren<strong>du</strong>e nécessaire par le plan de rénovation technique.<br />

Art. 9. — Der Staatsrat ist beauftragt, die Vereinbarung, welche <strong>du</strong>rch den<br />

technischen Erneuerungsplan notwendig wird, aufzustellen und <strong>du</strong>rchzuführen.<br />

M. le député Clavien.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je voudrais<br />

demander au Département des travaux publics en quoi consiste<br />

cette convention que l'<strong>Etat</strong> doit passer en vertu de l'article 9. Si<br />

nous versons un subside, je ne vois pas pourquoi nous devons<br />

285


encore passer une convention. Quelles sont les bases de cette convention<br />

?<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, pour des œuvres<br />

d'intérêt privé, la Confédération passe toujours une convention<br />

avec les différents cantons. Des conventions existent pour le<br />

Viège-Zermatt, le Martigny-Châtelard, etc. Cette convention précise<br />

quelles sont les charges de la Confédération et des cantons et<br />

elle est toujours signée par le Chef <strong>du</strong> Département fédéral des<br />

postes et des chemins de fer et les cantons intéressés.<br />

Art. 10. — Le présent décret ayant un caractère d'urgence et n'étant pas<br />

d'une portée générale et permanente, entre immédiatement en vigueur.<br />

Ainsi projeté en séance <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à Sion le 26 janvier 1954.<br />

Le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

N. ROTEN<br />

Art. 10. — Gegenwärtiges Dekret tritt, weil es dringlicher Natur nicht aber<br />

von allgemeiner und dauernder Tragweite ist, sofort in Kraft.<br />

So entworfen in der Staatsratssitzung zu Sitten, den 26. Januar 1954.<br />

Der Präsident des Staatsrates :<br />

K. ANTHAMATTEN<br />

Der Staatskanzler :<br />

N. ROTEN<br />

L'article 10 est accepté.<br />

Le présent décret est voté en première lecture.<br />

M. le Président Revaz.<br />

Messieurs les députés, M. le député Moulin, président de la<br />

commission concernant le décret cantonal d'application sur la loi<br />

fédérale contre la tuberculose est malheureusement alité et retenu<br />

chez lui. De ce fait, nous ne pourrons pas ce matin discuter le<br />

décret contre la tuberculose.<br />

Par contre, la commission qui a étudié la participation des<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> dans les conseils d'administration a siégé hier<br />

après midi. Cette commission serait d'accord de rapporter encore<br />

ce matin, si le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> est d'accord. Cet objet n'ayant pas<br />

été porté à l'ordre <strong>du</strong> jour, nous ne pourrons en discuter que si<br />

la Haute Assemblée le décide.<br />

286


M. le député Gérard Perraudin.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je suis extrêmement<br />

étonné de la manière dont on procède à l'égard de cet objet.<br />

Si vous vous souvenez, Messieurs les députés, lors de la dernière<br />

session déjà, cet objet était arrivé tout au bout de la session, à<br />

un moment où chacun de nous en avait assez de siéger. Je suppose<br />

que si cela a été fait ainsi, c'est que ce sujet était plutôt<br />

gênant pour le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

Aujourd'hui je constate qu'on vient nous proposer, malgré toutes<br />

les protestations de l'honorable Chef <strong>du</strong> Département de justice,<br />

au milieu de là matinée, de discuter ce matin encore de cet<br />

objet. Je crois qu'il s'agit d'une question suffisamment grave pour<br />

qu'on ne nous mette pas ainsi à brûle-pourpoint sur le sujet. Nous<br />

avons déjà suffisamment dit qu'il s'agissait ici <strong>du</strong> serment prêté<br />

par les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> et je ne crois pas que nous puissions<br />

résoudre heureusement le problème en agissant de la sorte. Je ne<br />

puis, pour mon compte, admettre que l'on porte à l'ordre <strong>du</strong> jour<br />

de ce matin cet objet.<br />

M. le Président Revaz.<br />

M. le député Gérard Perraudin n'est pas d'accord avec ma<br />

proposition et je vais la soumettre à la Haute Assemblée.<br />

Je voudrais faire remarquer cependant qu'il n'a jamais été<br />

dans l'intention <strong>du</strong> Président de la Haute Assemblée et <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> d'éluder un débat sur cet objet. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est tout<br />

à fait d'accord que nous examinions cette question.<br />

Je voudrais faire observer à M. le député Perraudin que je<br />

ne suis pas responsable de la maladie de M. le député Moulin.<br />

Du moment qu'un membre de la minorité fait entendre sa voix<br />

et prétend que nous voulons « escamoter » (ce terme n'est pas<br />

trop fort) un débat sur cette affaire, je suis d'accord, pour mon<br />

compte personnel, malgré ce que cela coûtera pour les finances<br />

<strong>du</strong> canton, de prévoir une séance spéciale pour cet objet demain<br />

matin.<br />

J'ouvre la discussion et je demande aux présidents de groupes<br />

de se prononcer.<br />

M. le député Meizoz.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, vu qu'il s'agit d'un objet<br />

d'une telle importance, il serait opportun de renvoyer cette discussion.<br />

Personnellement, j'aurais été prêt à discuter de cette<br />

affaire ce matin, mais après avoir enten<strong>du</strong> M. Perraudin, j'en<br />

reviens à son raisonnement et je pense qu'il est préférable de renvoyer<br />

cet objet à demain matin.<br />

287


M. le député Claivaz,<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je crois également pouvoir<br />

déclarer au nom <strong>du</strong> groupe radical que, vu l'importance de l'objet,<br />

il est préférable d'avoir le temps voulu et d'en discuter dans la<br />

matinée de demain.<br />

M. le député Gérard Perraudin.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je n'admets pas<br />

que l'on dise que nous mettons les finances de l'<strong>Etat</strong> en péril en<br />

faisant cette proposition: Je fais tout simplement remarquer à<br />

M. le Président <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> et au Bureau qu'il y a d'autres<br />

objets que l'on peut mettre à l'ordre <strong>du</strong> jour de ce matin. Hier<br />

déjà, on pouvait prévoir que la discussion sur le décret contre<br />

la tuberculose n'aurait pas lieu. Il y a, par exemple, à mettre à<br />

l'ordre <strong>du</strong> jour, Monsieur le Président, une interpellation dont la<br />

discussion d'urgence a été demandée par pas mal de députés. Il<br />

s'agit de la discussion sur la répartition des frais de l'action hanneton.<br />

Je suis disposé, pour mon compte, à développer cette interpellation<br />

ce matin pour économiser une perte de temps à l'<strong>Etat</strong>.<br />

M. le Président Revaz.<br />

Messieurs les députés, je tiens à répondre à M. le député Perraudin<br />

qu'une interpellation sur cet objet a été déposée par M. le<br />

député Dussex déjà au mois de novembre. C'est celle-ci qui sera<br />

développée en premier lieu. D'autre part, le texte de son interpellation<br />

est le suivant :<br />

« Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité à nous dire <strong>du</strong>rant cette session<br />

encore, vu l'urgence, s'il est exact qu'il projette de donner force<br />

obligatoire... »<br />

Habituellement, nous discutons dans cette salle sur des faits<br />

précis et non pas sur des interpellations concernant des projets<br />

<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. C'est pour cela que le Bureau ne mettra pas<br />

votre interpellation à l'ordre <strong>du</strong> jour de ce matin.<br />

Je vous propose par contre, Messieurs les députés, de développer<br />

l'interpellation de M. le député Clavien concernant le prix de<br />

la vendange. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est d'accord de répondre à cette<br />

question, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.<br />

M. le député René Jacquod.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je crois que la question<br />

de la présence des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> au sein des conseils d'administration<br />

a déjà été suffisamment débattue au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>. On<br />

est au courant de cette question. D'autre part, la commission, qui<br />

288


a été désignée pour examiner cette affaire, a siégé hier et a pris<br />

connaissance d'une façon approfondie <strong>du</strong> problème.<br />

Je pense qu'on aurait pu ce matin régler cette question, puisque<br />

nous n'avons pas suffisamment d'objets à l'ordre <strong>du</strong> jour. Mais<br />

puisque M. le député Perraudin a l'air de dire qu'on veut « escamoter<br />

ce débat », je crois qu'il faut tenir compte de son observation.<br />

En tant que président de la commission, je tiens à déclarer<br />

que nous ne voulons pas <strong>du</strong> tout « escamoter ce débat ». C'est<br />

pourquoi je vous demande, Monsieur le Président, d'accepter la<br />

proposition de M. Perraudin et de porter cet objet à l'ordre <strong>du</strong><br />

jour de demain matin. Nous pourrons faire ainsi toute la clarté<br />

désirable sur cette question.<br />

M. le député Dellberg.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je tiens à vous faire remarquer<br />

que nous n'avons pas encore reçu de message pour cet objet.<br />

D'autre part, c'est inexact de prétendre, comme vient de le faire<br />

M. le député Jacquod, que nous avons déjà discuté de cette question<br />

à la session de mai 1953. M. le Président Gross a fait un<br />

rapport au nom <strong>du</strong> Gouvernement et seuls les représentants des<br />

groupes ont pris la p'arole. Il n'y a pas eu de discussion. Je suis<br />

tout à fait d'accord de remettre cet objet à demain et je prie le<br />

Gouvernement de bien vouloir nous soumettre un message sur<br />

l'opportunité de la revision de l'art. 55 de la Constitution.<br />

M. le député Louis Perraudin.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, il ne serait peutêtre<br />

pas nécessaire de renvoyer cet objet à demain matin. Nous<br />

pouvons très bien faire une séance de relevée cet après-midi.<br />

Recours en grâce.<br />

MM. les députés Roger Crettol et Alfred Escher rapportent<br />

ensuite pour la commission des recours en grâce.<br />

La grâce est accordée à :<br />

— Rosette Beney<br />

— Georges Vernay<br />

— Félix Colley<br />

— Moritz Bovey<br />

—• Albert Dessimoz<br />

— Albert Riquen<br />

La grâce est refusée à Emilie Contor.<br />

289


L'objet suivant à l'ordre <strong>du</strong> jour appelle le développement de<br />

l'interpellation de M. le député Dr Leo Stoffel sur la main-d'œuvre<br />

<strong>du</strong> pays.<br />

Hr. Abgeordneter Dr. Leo Stoffel.<br />

Begrün<strong>du</strong>ng der Interpellation vom November 1952<br />

über die ausländischen Arbeitskräfte<br />

Im November 1952 hatte ich die Ehre folgende Interpellation<br />

zu hinterlegen.<br />

Leider komme ich erst heute dazu, diese Interpellation zu<br />

begründen. Ich glaube aber nicht, dass die Interpellation, das<br />

Problem der ausländischen Arbeitskräfte, an Aktualität verloren<br />

hat.<br />

Ich stelle keine Begehren in dem Sinne, dass den ausländischen<br />

Arbeitern die Einreise einfach verweigert werde und dass<br />

die bestehenden Arbeitsgelegenheiten ausschliesslich den einheimischen<br />

Arbeitskräften erhalten bleiben. Das ginge ganz sicher zu<br />

weit.<br />

Ich möchte mit meiner Interpellation nur dazu beitragen, dass<br />

man sich in bezug auf die Beschäftigung von ausländischen Arbeitern<br />

auf unsern Baustellen genau an das hält, was seinerzeit zwischen<br />

den Spitzenverbänden der Arbeitgeber und Arbeitnehmer<br />

abgemacht wurde und dass man die ausländischen Arbeiter doch<br />

nicht unbeschränkt auf unsern Baustellen zulässt. Eine gewisse<br />

Zurückhaltung in der Erteilung der Bewilligung, eine grössere<br />

Zurückhaltung als sie bis heute an den Tag gelegt wurde, wäre<br />

ganz sicher am Platze.<br />

Nach dem letzten Weltkrieg hat, wie das allgemein bekannt<br />

ist, wider alles Erwarten eine nie dagewesene Hochkonjunktur<br />

eingesetzt. Es war ein solcher Ueberfluss an Arbeitsgelegenheiten<br />

vorhanden, dass man in humorvoller Art und Weise sagte, Hr.<br />

Direktor Zipfel, der die notwendigen Vorkehren zu treffen hatte<br />

um der damals erwarteten Arbeitslosigkeit zu steuern, sei der<br />

einzige Arbeitslose !<br />

Die gute Beschäftigungslage dauerte weiter, so dass im Jahre<br />

1946 die In<strong>du</strong>strie und das Gewerbe mit dem Begehren an die<br />

Behörden gelangten, sie sollten zufolge Mangels an einheimischen<br />

Arbeitern ausländische Arbeitskräfte in unser Land hereinlassen.<br />

Abfänglich handelte es sich dabei fast ausschliesslich um italienische<br />

Arbeiter.<br />

Bevor die Bundesbehörden zu dieser kritischen Frage Stellung<br />

bezogen, wurden zur Wahrung des Arbeitsfriedens die Spitzenverbände<br />

der Arbeitgeber und der Arbeitnehmer zu einer Besprechung<br />

eingeladen. Es wurde folgendes abgemacht :<br />

290


1. Es sollen nur dort ausländische Arbeitskräfte zugelassen<br />

werden, wo die Stellen nicht <strong>du</strong>rch einheimische besetzt<br />

werden können.<br />

2. Die ausländischen Arbeitskräfte müssen zu den gleichen<br />

Lohn- und Arbeitsbedingungen beschäftigt werden, wie die<br />

einheimischen.<br />

3. Die einheimischen Arbeitskräfte dürfen <strong>du</strong>rch die ausländischen<br />

nicht konkurrenziert werden.<br />

Diese Bedingungen gelten heute noch und sollten strikte eingehalten<br />

werden.<br />

Unter den ausländischen Arbeitskräften sind drei Kategorien<br />

zu unterscheiden :<br />

a) Aufenthalter.<br />

b) Saisonarbeiter (Baugewerbe, Hôtellerie, Landwirtschaft).<br />

c) Grenzgänger.<br />

Die Zahl der ausländischen Arbeitskräfte ist seit dem Jahre<br />

1946, wo man mit diesem System begonnen hat, immer gestiegen<br />

und zwar ganz rapid. Es dürfte Sie interessieren wie viele ausländische<br />

Arbeiter in den letzten Jahren in die Schweiz eingelassen<br />

wurden um hier zu -arbeiten. Herr Bundesrat Bubattel gab in<br />

einer Antwort auf eine Interpellation von Hn. Nat. Ryser folgende<br />

Zahlen :<br />

1947<br />

1948<br />

1949<br />

1950<br />

1951<br />

1952<br />

1953<br />

=<br />

=<br />

=<br />

=<br />

=<br />

=<br />

=<br />

150,000.<br />

ungefähr<br />

86,000.<br />

75,000.<br />

136,000.<br />

150,000.<br />

162,272.<br />

gleich wie im Vorjahr.<br />

Aus welchen Ländern kommen diese Arbeiter ? Gemäss der<br />

Statistik aus dem Jahre 1952 waren es :<br />

28,000 aus Deutschland,<br />

91,000 aus Italien,<br />

5,700 aus Frankreich,<br />

21,000 aus Oesterreich,<br />

3,300 aus andern Ländern.<br />

Zuerst wurde die Einreisebewilligung von den Bundesbehörden<br />

erteilt. Heute sind die Kantone zuständig. Wir Grossräte möchten<br />

genaue Angaben haben über die Zahl der vom Kanton Wallis<br />

erteilten Einreisebewilligungen an ausländische Arbeiter.<br />

Die ausländischen Arbeitskräfte sollen zu den gleichen Arbeitsund<br />

Lohnbedingungen angestellt werden. Diese Bestimmung soll<br />

auch bei uns nicht restlos eingehalten werden. Ich gestatte mir<br />

291


auf folgende Tatsache aufmerksam zu machen : wir haben in der<br />

Schweiz viele Gesamtarbeitsverträge. In diesen Gesamtarbeitsverträgen<br />

sind fast überall Minimallöhne vorgesehen. Nun sind aber<br />

gerade auf den Baustellen im Kanton Wallis die effektiv bezahlten<br />

Löhne beträchtlich höher als die in den Gesamtarbeitsverträgen<br />

vorgesehenen. Ich habe mir sagen lassen, dass es Arbeitgeber<br />

gibt, welche sich damit begnügen, den Ausländern die Minimallöhne<br />

des Gesamtarbeitsvertrages auszubezahlen ! So werden die<br />

ausländischen Arbeitskräfte im Vergleich zu den einheimischen<br />

billiger und damit auch begehrter. Das ist aber nichts anderes als<br />

eine indirekte Konkurrenzierung der einheimischen Arbeiter.<br />

Diesem da und dort bestehenden Misstand kann nur <strong>du</strong>rch<br />

eine einwandfreie periodische Kontrolle der Löhne abgeholfen<br />

werden. Die Durchschnittslöhne der ausländischen Arbeiter eines<br />

Betriebes oder einer Baustelle müssen gleich hoch sein wie diejenigen<br />

der einheimischen Arbeiter. Dabei soll darauf geachtet werden,<br />

dass auch die Bestimmungen über die vorgesehene Arbeitszeit<br />

nicht verletzt werden. Gerade die ausländischen Arbeiter seien<br />

ohne weiteres bereit, mehr Ueberstundeii zu machen als unsere<br />

Gesetze zulassen. Auch das ist nicht angängig.<br />

Wie man mir gesagt hat, soll es im Kanton Wallis Baustellen<br />

geben, wo fast ausschliesslich ausländische Arbeiter tätig sind.<br />

Ich möchte niemanden verdächtigen und hier behaupten, dass<br />

diese Unternehmer auf ihren Bauplätzen die ausländischen Arbeiter<br />

vorziehen ! Ich möchte aber den hohen Staatsrat ersuchen<br />

genau zu kontrollieren, warum da und dort auf unsern Baustellen<br />

das ausländische Element übermässig vertreten ist ! Ich will nicht<br />

hoffen, dass diese Kontrolle ergibt, dass die schweizerischen Arbeiter<br />

von den betreffenden Arbeitgebern weggingen, weil diese nicht<br />

die zeitgemässen Lohn- und Arbeitsbedingungen eingehalten haben.<br />

Man wird mir sehr wahrscheinlich antworten, dass im Bewilligungsverfahren<br />

die Organe der Arbeitnehmerorganisationen ein<br />

gewisses Mitspracherecht hätten. Sie würden angefragt, ob sie für<br />

x eine Unternehmung soundsoviele Arbeiter zur Verfügung haben.<br />

Wird das verneint, dann gilt das betreffende Gesuch um Einlass<br />

von den ausländischen Arbeitern als bewilligt ! Man sollte aber<br />

kontrollieren, ob die anbegehrten Arbeiter für die betreffende<br />

Baustelle wirklich dringend benötigt werden.<br />

In diesem Zusammenhang möchte ich noch auf folgenden<br />

Punkt aufmerksam machen ! Sehr oft wird an Ausländer die Einreisebewilligung<br />

erteilt, weil es sich bei dem Gesuchsteller angeblich<br />

um einen Spezialisten handle, der nicht <strong>du</strong>rch eine einheimische<br />

Arbeitskraft ersetzt werden könne ! Hier ist Vorsicht am<br />

Platze. Es sind nicht alles Spezialisten, welche sich als solche aus-<br />

292


geben. Ich kenne einen Fall, wo ein Italiener sich als Koch in<br />

einem Hotel engagieren liess und behauptete von Beruf Koch zu<br />

sein. Es stellte sich aber gleich heraus, dass der Betreffende überhaupt<br />

nie als Koch tätig war.<br />

Aus landwirtschaftlichen Kreisen hörte man sodann klagen,<br />

dass Ausländer die Einreisebewilligung erteilt bekamen, um auf<br />

der Landwirtschaft beschäftigt zu werden, dass sie aber sogleich<br />

versuchten auf die Baustellen abzuwandern, wo begreiflicherweise<br />

höhere Löhne lockten. Auch in diesem Punkte sollte eine<br />

strenge Kontrolle <strong>du</strong>rchgeführt werden. Wer infolge falscher Angaben<br />

die Bewilligung zur Einreise erteilt bekam und wer sich<br />

nicht an das hält was er selbst versprochen hat, der verdient<br />

keine Rücksicht und hat unser Land zu verlassen !<br />

Der Kanton Wallis weist Jahr für Jahr einen ansehnlichen<br />

Geburtenüberschuss auf und glücklicherweise ist dem so ! Es<br />

muss daher für eine immer zunehmende Bevölkerung Beschäftigung<br />

gesucht werden ! Wir haben daher kein Interesse daran, dass<br />

sich Ausländer bei uns niederlassen und der einheimischen Bevölkerung<br />

die Beschäftigungsmöglichkeiten wegschnappen. Darum<br />

möchte ich die hohe .Regierung auch bitten, die Einreisebewilligungen<br />

an die Ausländer unter allen Umständen nur für so lange<br />

Zeit zu gewähren, dass der betreffende Ausländer nicht Anrecht<br />

auf Erteilung einer Niederlassungsbewilligung bekommt ! Es wäre<br />

wirklich bedauerlich, wenn plötzlich Tausende von ausländischen<br />

Arbeitern Anspruch auf Erteilung einer Niederlassungsbewilligung<br />

erheben könnten ! Es ist ja allgemein bekannt, dass gerade unsere<br />

Nachbaren im Süden, die mir persönlich <strong>du</strong>rchaus nicht unsympatisch<br />

sind, sich gerne bei uns niederlassen und sich später sogar<br />

einzubürgern wünschen. Ich glaube nicht zu übertreiben wenn<br />

ich behaupte, dass 70-80 % aller Einbürgerungsgesuche von italienischen<br />

Staatsangehörigen gestellt werden !<br />

Ich sehe voraus, dass in diesem Jahre viele Ausländer einreisen<br />

werden, um auf unsern Baustellen zu arbeiten. Die Instandstellung<br />

unserer Strassen wird für viele hiesige Arbeiter eine willkommene<br />

Beschäftigung bieten und diese Arbeiter fehlen auf den<br />

Bauplätzen der Stauwerke. Es ist bedauerlich, dass der Staat<br />

Wallis diese Arbeiten gerade in einer Zeit der Ueberbeschäftigung<br />

in Angriff nehmen muss. Der vom Ausbau der Strassen profitierende<br />

Fremdenverkehr und Tourismus sind aber für die wirtschaftschaftliche<br />

Entwicklung unseres Kantons so wichtig, dass man diesen<br />

Nachteil mit in Kauf nehmen muss. Schliesslich werden ja<br />

auch mit der Förderung des Fremdenverkehrs und des Tourismus<br />

für unsere Leute neue Arbeitsgelegenheiten geschaffen ! Die Regierung<br />

möge aber Massnahmen treffen, dass die Einreise von aus-<br />

293


ländischen Arbeitern so frühzeitig abgebaut werde, dass nicht<br />

unmittelbar nachher die Einheimischen arbeitslos werden. In<br />

Bezug auf die Beschäftigungslage kann man «ich ja für einige<br />

Monate wenigstens ein ungefähres Bild machen und dementsprechend<br />

Anordnungen treffen !<br />

Zum Schluss, Herr Präsident und Herren Grossräte, möchte<br />

ich die hohe Regierung ersuchen, in der Erteilung von Einreisebewilligungen<br />

an ausländische Arbeiter Mass zu halten ! Es sollte<br />

unter allen Umständen etwas gebremst werden. Aber wie, werden<br />

sie mir sagen ? Es gäbe ganz sicher wirksame Mittel, um die bei<br />

uns in Angriff genommenen Arbeiten etwas zu verzögern. Wie<br />

wäre es z. B. wenn man einem Arbeitgeber oder einer Baufirma,<br />

so bald die ausländischen Arbeitskräfte einen gewissen Prozentsatz<br />

erreicht haben, für die Anstellung von weiteren ausländischen<br />

Arbeitern überhaupt keine Bewilligung mehr erteilen würde ! Das<br />

wäre ganz bestimmt ein gutes und wirksames Mittel, um die Ausführung<br />

von vielen Arbeiten etwas zu verzögern.<br />

Es gibt auch in der Schweiz viele Volkswirtschaftler, auch<br />

solche aus Unternehmerkreisen, welche die ständige Aufblähung<br />

unseres in<strong>du</strong>striellen Pro<strong>du</strong>ktionsapparates mit grosser Sorge verfolgen.<br />

Es ist einfach nicht normal, dass die Schweiz auf die<br />

Dauer, ich möchte sagen « einen künstlichen Pro<strong>du</strong>ktionsapparat »<br />

unterhält, der mit dem einigen Volke nicht bewältigt werden kann.<br />

Das ist wirtschaftlich ungesund, weil ein solcher übersteigerter<br />

Pro<strong>du</strong>ktionsapparat viel krisenempfindlicher ist. Dabei ist für den<br />

Kanton Wallis beizufügen, dass diese übermässigen Arbeitsgelegenheiten<br />

nicht nur die ausländischen Arbeiter, sondern auch<br />

viele ausserkantonale Unternehmer und Handwerker ins Wallis<br />

locken. Diese werden aber dann hier bleiben, auch wenn die<br />

Hochkonjunktur einmal vorbei ist, wo die Unternehmer einander<br />

nicht mehr die Arbeiter, sondern die Arbeit als solche aus den<br />

Händen reissen werden. Auch unter diesem Gesichtspunkt gesehen<br />

ist es sicher nicht von Gutem, wenn in unserem Kanton zu<br />

viel auf einmal in Angriff genommen wird !<br />

Der Staatsrat hat die Möglichkeit etwas zu bremsen, dafür zu<br />

sorgen, dass gewisse Arbeiten in Reserve behalten werden können,<br />

indem er die Einreise von ausländischen Arbeitskräften auf ein<br />

vernünftiges Mass re<strong>du</strong>ziert ! Ich bitte den hohen Staatsrat, diesem<br />

für unsere angestammte Arbeiterschaft äusserst wichtigen<br />

Problem seine volle Aufmerksamkeit zu schenken. Regieren heisst<br />

eine Wirtschaftspolitik auf weite Sicht betreiben. Eine Exekutivbehörde,<br />

welche in ihrem Kanton wirklich regiert, muss den Mut<br />

haben, sogar der Hochfinanz zu sagen, was der wirtschaftlichen<br />

Entwicklung unseres lieben Wallis dienlich ist und was nicht,<br />

294


selbst dann, wenn diese sich anschickt in unserem Kanton riesige<br />

Summen an Geld zu investieren !<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gross.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés,<br />

Ainsi que M. le Président de la Haute Assemblée vous l'a déjà<br />

dit, M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert a dû s'absenter aujourd'hui.<br />

Il doit assister à Berne à une très importante assemblée et m'a<br />

prié de répondre à sa place à l'interpellation de M. le député<br />

Stoffel.<br />

Je dois d'emblée dire que l'honorable interpellant a bien fait<br />

de soulever le problème de la main-d'œuvre étrangère, bien que<br />

le Gouvernement ne puisse naturellement pas le suivre dans toutes<br />

ses considérations. Il est bon et sain que le Gouvernement puisse<br />

une bonne fois s'expliquer, car on entend de divers côtés des critiques.<br />

On dit que le Gouvernement permet une trop forte augmentation<br />

<strong>du</strong> volume des travaux, et ne pratique pas ainsi une politique<br />

économique et sociale saine, parce que gouverner c'est prévoir,<br />

et que le Gouvernement ne sait pas prévoir le jour où il y<br />

aura <strong>du</strong> chômage dans notre pays. Il est donc tout à fait juste<br />

que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> soit en mesure d'exposer ce qui est possible<br />

et ce qui ne l'est pas, dans le domaine de la main-d'œuvre étrangère<br />

; de démontrer que, ce qui est possible, il le fait, et de demander<br />

ensuite qu'on ne le charge pas de tout, même de la pluie et<br />

<strong>du</strong> beau temps.<br />

C'est dans ce sens que je remercie M. le député Stoffel d'avoir<br />

donné au Gouvernement l'occasion de s'expliquer brièvement.<br />

Je voudrais d'abord exposer la situation telle qu'elle se présente.<br />

Il est clair que le volume des salaires payés actuellement<br />

en <strong>Valais</strong> dans le domaine <strong>du</strong> génie civil a pris des proportions<br />

énormes. A titre de comparaison, je dirai que le volume total des<br />

salaires payés dans le canton s'élevait en<br />

1950 à Fr. 10 millions<br />

1952 » » 41 »<br />

1953 » » 45 »<br />

1954 vraisemblablement » » 50 »<br />

Les raisons de cette augmentation sont claires et connues de<br />

chacun.<br />

Je voudrais simplement préciser que, dans l'in<strong>du</strong>strie <strong>du</strong> bâtiment,<br />

la main-d'œuvre étrangère est contingentée. Ce contingent<br />

n'est pas fixé par le canton, mais par les instances fédérales compétentes.<br />

Par contre, il n'existe aucun contingent pour les travaux<br />

<strong>du</strong> génie civil.<br />

295


Seules font règle la situation effective <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> travail<br />

et les disponibilités en main-d'œuvre indigène.<br />

A titre de comparaison, je donne ci-après le nombre des saisonniers<br />

étrangers autorisés à travailler dans notre canton en<br />

1952. J'aurais préféré vous donner les chiffres de 1953, mais je<br />

n'ai pas pu me les procurer.<br />

In<strong>du</strong>strie <strong>du</strong> bâtiment, essentiellement dans<br />

le domaine <strong>du</strong> génie civil 3024 personnes<br />

In<strong>du</strong>strie métallurgique 183 »<br />

In<strong>du</strong>strie hôtelière 1259 »<br />

(dont 429 hommes et 830 femmes)<br />

Agriculture 1571 »<br />

(dont 704 hommes et 867 femmes)<br />

Sylviculture (bûcherons) 254 »<br />

Dans l'artisanat, par contre, on fait de moins en moins appel<br />

à la main-d'œuvre étrangère, grâce au développement constant et<br />

réjouissant de la formation professionnelle.<br />

Le manque de main-d'œuvre indigène ne se fait pas sentir<br />

également dans tous les domaines. La main-d'œuvre indigène fait<br />

particulièrement défaut dans les secteurs suivants :<br />

— mineurs et aides-mineurs de galeries<br />

— mineurs et aides-mineurs de carrière<br />

— maçons - boiseurs et coffreurs - charpentiers - forgerons<br />

— cimenteurs<br />

— tailleurs de pierre et paveurs<br />

— mécaniciens et machinistes - con<strong>du</strong>cteurs de pelles<br />

— mécaniciens pour autos et vélos<br />

— manœuvres - terrassiers pour les grands chantiers à l'altitude<br />

— vachers et domestiques de campagne<br />

—• personnel auxiliaire pour les cultures spéciales<br />

— personnel féminin et masculin de maison et personnel d'hôtel<br />

subalterne.<br />

Nous allons examiner maintenant si et dans quelle mesure le<br />

Gouvernement peut intervenir pour diminuer le volume actuel des<br />

travaux ou pour ralentir leur exécution.<br />

Les autorités fédérales compétentes estiment que l'équipement<br />

hydro-électrique <strong>du</strong> pays doit être poussé très rapidement. Cela<br />

est compréhensible, si on songe au déficit énorme qui existe actuellement<br />

en Suisse dans la pro<strong>du</strong>ction d'énergie électrique par<br />

rapport aux besoins <strong>du</strong> pays.<br />

Indépendamment de cette nécessité, il faut permettre de renter<br />

de façon suffisante et normale les capitaux considérables in-<br />

296


vestis par les sociétés dan« ces constructions. Si l'on avait imposé<br />

à ces sociétés un temps de construction plus lent, il aurait été à<br />

craindre qu'elles reculent devant des intérêts intercalaires astronomiques<br />

et aillent chercher, ailleurs plus de compréhension. Il<br />

faut se souvenir que d'autres régions que le <strong>Valais</strong> regrettent aujourd'hui<br />

amèrement d'avoir été peut-être trop exigeantes à<br />

l'égard de ces entreprises.<br />

D'autre part, <strong>du</strong> point de vue des finances <strong>du</strong> canton et'des<br />

communes intéressées, la mise en eau rapide des barrages en construction<br />

est aussi très souhaitable.<br />

Dans le domaine des constructions militaires nous ne pouvons<br />

absolument rien faire. Les travaux militaires sont toujours considérés<br />

comme urgent et le Département militaire fédéral et ses<br />

organes insistent constamment sur leur accélération.<br />

L'amélioration <strong>du</strong> réseau routier <strong>du</strong> canton est également<br />

d'une impérieuse nécessité pour l'avenir de notre tourisme et de<br />

notre hôtellerie. Je n'y insiste pas, vu que M. le Président <strong>du</strong><br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> l'a suffisamment démontré ces jours derniers.<br />

Nous nous trouvons enfin, Messieurs, devant cette situation<br />

que les maîtres d'ouvrages et les architectes fixent des délais<br />

d'exécution de plus en plus courts. Le Gouvernement est d'avis<br />

que ces délais sont parfois anormalement courts. Ce système est<br />

faux et a tout naturellement comme corollaire un nouvel alourdissement<br />

<strong>du</strong> marché <strong>du</strong> travail. Car les entrepreneurs, poussés<br />

par les délais et les sanctions prévues dans les cahiers des charges,<br />

ne peuvent échelonner sainement leurs travaux et font ainsi un<br />

appel parfois immodéré à la main-d'œuvre étrangère. Nous ne<br />

possédons malheureusement aucun moyen légal d'interdire ce<br />

tempo. Nous ne pouvons agir que par des recommandations.<br />

Pour tous ces motifs, l'action des instance* cantonales compétentes<br />

ne peut en fait que se borner à éliminer les abus qui pourraient<br />

se pro<strong>du</strong>ire. Ces abus sont rares. L'office cantonal <strong>du</strong> travail<br />

voue une attention particulière à ce problème. Il intervient<br />

énergiquement chaque fois que les ouvriers <strong>du</strong> pays ne sont pas<br />

engagés, alors qu'une entreprise utilise encore de la main-d'œuvre<br />

étrangère. Le chef de ce bureau a fait suffisamment ses preuves<br />

pour que le Gouvernement puisse rendre hommage à sa prévoyance<br />

et à son énergie.<br />

Toutes les demandes de main-d'œuvre étrangère de l'in<strong>du</strong>strie<br />

<strong>du</strong> bâtiment et <strong>du</strong> génie civil sont au reste examinées et préavisées<br />

par une commission paritaire restreinte, composée de deux représentants<br />

de l'Association valaisanne des entrepreneurs, de deux<br />

représentants des organisations syndicales ouvrières intéressées et<br />

<strong>du</strong> Chef de l'office cantonal <strong>du</strong> travail.<br />

297


Lorque c'est nécessaire, cette commission procède en outre à<br />

des visions locales.<br />

Enfin, chaque entrepreneur qui désire engager de la maind'œuvre<br />

étrangère doit signer l'engagement qui figure sur une formule<br />

spéciale.<br />

A noter aussi que tous les permis de séjour et de travail, accordés<br />

aux ouvriers étrangers, peuvent être révoqués si les circonstances<br />

l'exigent.<br />

C'est dire, Messieurs, que toutes les précautions sont prises<br />

pour assurer une protection aussi efficace que possible de la maind'œuvre<br />

<strong>du</strong> pays.<br />

Avant de terminer, je tiens à vous rendre attentifs à un dernier<br />

point très particulier au <strong>Valais</strong> et dont se plaignent souvent<br />

les entreprises. Il s'agit <strong>du</strong> manque de stabilité de la main-d'œuvre<br />

valaisanne. Il arrive souvent que les ouvriers valaisans quittent les<br />

chantiers <strong>du</strong>rant la bonne saison pour vaquer à leurs travaux agricoles<br />

personnels. Les entrepreneurs se plaignent de ce va et vient<br />

continuel qui désorganise leurs équipes. Le Gouvernement estime<br />

que cette difficulté est inhérente au <strong>Valais</strong>, où l'ouvrier est aussi<br />

petit agriculteur. Notre structure économique et sociale exige que<br />

l'on s'efforce de s'adapter à cette situation toute spéciale. Il serait<br />

profondément regrettable que l'ouvrier valaisan abandonne complètement<br />

la terre. En période de crise économique et de chômage,<br />

les répercussions de cet abandon seraient particulièrement douloureuses.<br />

Messieurs, je conclus. Le Gouvernement ne peut que regretter<br />

qu'il ne soit pas possible de diminuer le volume des travaux en<br />

cours ou d'en ralentir le rythme. Mais, il n'en reste pas moins<br />

que toutes les mesures sont prises, dans cette situation particulière,<br />

pour protéger au mieux la main-d'œuvre indigène.<br />

La politique <strong>du</strong> Gouvernement n'est pas ici en cause. Le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> fait en effet tout ce qui est possible. Je puis donner la<br />

garantie à l'honorable interpellant qu'il continuera à agir de la<br />

même façon à l'avenir.<br />

Hr. Abgeordneter Dr. Leo Stoffel.<br />

Herr Präsident, Herren Grossräte ! Ich danke Herrn Staatsrat<br />

Gross für seine Antwort auf meine Interpellation.<br />

Ich habe aber gar nicht behaupten wollen, dass unsere kantonalen<br />

Instanzen ihre Pflichten nicht erfüllen, sondern den Hohen<br />

Staatsrat ersucht, die Zahl der ausländischen Arbeiter auf ein<br />

vernünftiges Mass zu beschränken. Ich anerkenne ohne weiteres,<br />

dass unser kantonales Arbeitsamt seine Pflicht erfüllt, aber wenn<br />

man darauf hinweisen will, dass da und dort etwas besser gemacht<br />

298


werden könnte, sollte man das nicht missverstehen. Ich erkläre<br />

mich mit der erhaltenen Antwort teilweise befriedigt.<br />

M. le député Louis Perraudin.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, des conversations que j'ai<br />

enten<strong>du</strong>es tout à l'heure, il résulte qu'un certain nombre de députés<br />

préféreraient que la question de la présence des <strong>Conseil</strong>lers<br />

d'<strong>Etat</strong> dans les conseils d'administration soit examinée dans une<br />

séance de relevée cet après-midi. La commission qui a siégé hier<br />

avait d'ailleurs prévu la chose ainsi.<br />

Si nous siégeons dans une séance de relevée, on pourrait réaliser<br />

une économie sur les frais d'itinéraire. L'argument doit être<br />

sensible à M. le Président, puisque c'est lui qui l'a relevé tout à<br />

l'heure, lorsque nous avons parlé de cette question.<br />

Je fais la proposition que cette affaire soit traitée cet aprèsmidi<br />

et je demande qu'on soumette cette question au vote.<br />

M. le Président Revaz.<br />

Messieurs les députés, après avoir enten<strong>du</strong> les différents avis<br />

qui viennent d'être émis, nous décidons de siéger demain matin.<br />

A la demande de quelques députés <strong>du</strong> Bas-<strong>Valais</strong>, je vous proposerais,<br />

si mon avis était agréé, de commencer la séance à 9 heures<br />

au lieu de 8 h. 30, parce qu'un certain nombre de députés de la<br />

campagne ont une peine énorme à être à Sion à 8 h. 30.<br />

Nous avons décidé tout à l'heure de fixer la séance à demain<br />

matin et pour rien au monde je ne reviendrai sur cette décision.<br />

Je trouve qu'une séance, à laquelle on veut donner une telle importance,<br />

doit être tenue le matin.<br />

M. le député Louis Perraudin.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je demande que<br />

la question soit soumise au vote. La commission s'est déclarée<br />

prête pour ce matin. De ce fait elle est également prête pour cet<br />

après-midi. La question a d'ailleurs suffisamment été élucidée au<br />

sein de la commission.<br />

M. le Président Revaz.<br />

Messieurs les députés, M. le Président de la commission vient<br />

de m'informer qu'il refusait de siéger cet après-midi. Il a pris<br />

ses dispositions pour siéger demain matin.<br />

Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de procéder au vote. La<br />

décision a été prise et je ne vois pas pourquoi nous reviendrions<br />

sur cette décision.<br />

299


Il s'agit d'une motion d'ordre. Y a-t-il des députés qui veulent<br />

appuyer la proposition de M. le député Louis Perraudin ?<br />

M. le député Jules Luisier.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, il est exact comme l'a<br />

relevé M. le député Louis Perraudin que la commission avait<br />

décidé hier de demander au bureau <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> de tenir<br />

une séance de relevée aujourd'hui pour liquider cette question.<br />

Mais nous avons ensuite enten<strong>du</strong> des interventions dans cette salle<br />

pour nous dire qu'il ne fallait pas bâcler cette affaire. Je crois<br />

qu'il faut dès lors nous rallier à la proposition <strong>du</strong> Président <strong>du</strong><br />

<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>. Il nous resterait ainsi encore un après-midi et une<br />

nuit — la nuit porte conseil — pour nous préparer à ce débat.<br />

Nous serons ainsi prêts, demain matin, pour débattre cette question<br />

d'une façon abondante et suffisante. Je me rallie donc à la<br />

proposition de M. le Président.<br />

La question est soumise au vote.<br />

Par 58 voix contre 9 la séance est maintenue pour le samedi<br />

matin.<br />

Puis M. le député Clavien développe son interpellation demandant<br />

au Gouvernement quelles sont les dispositions qu'il compte<br />

prendre pour la fixation <strong>du</strong> prix de la vendange.<br />

M. le député Clavien.<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs,<br />

Les premières années d'après-guerre ont été marquées par une<br />

grave crise vinicole dont les conséquences affectent aujourd'hui<br />

encore la situation de la famille vigneronne et risquent de compromettre<br />

son existence. Alors que la situation <strong>du</strong> marché en 1946<br />

était encore saine, on a de la peine à se représenter pourquoi elle<br />

s'est si rapidement aggravée. La cause principale en a été la faute<br />

impardonnable de M. le <strong>Conseil</strong>ler fédéral Stampfli qui, sur un<br />

coup de tête, décida l'importation en 1946 et 1947 de 27 millions<br />

de litres de vins blancs de qualité inférieure pour une partie desquels<br />

l'action de prise en charge de 1948 a dû intervenir. Ce n'est<br />

sans doute pas l'unique raison. M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Chaudet y<br />

ajoute une série d'erreurs commises en 1946 : abandon <strong>du</strong> contrôle<br />

des prix alors que ceux-ci n'étaient pas encore à la baisse, intransigeance<br />

de marchands et d'organisations qui croyaient que la<br />

situation <strong>du</strong> temps de guerre allait se prolonger.<br />

300


L'effondrement des prix à la pro<strong>du</strong>ction a été catastrophique.<br />

Les viticulteurs, mis sur les genoux, ont été obligés de crier grâce.<br />

Ils ont dû consentir une baisse de prix de leurs pro<strong>du</strong>its au<br />

moment où le coût de la vie était à son maximum. De plus, cette<br />

baisse, absorbée par les intermédiaires, n'a profité que dans une<br />

faible mesure aux consommateurs. Par voie de conséquence, l'écoulement<br />

des vins indigènes est demeuré insuffisant. Devant l'aggravation<br />

sans cesse grandissante de la situation matérielle des vignerons,<br />

diverses associations agricoles et tout spécialement l'Union<br />

des pro<strong>du</strong>cteurs valaisans, la première organisation syndicale paysanne<br />

en Suisse, attirèrent avec véhémence l'attention des pouvoirs<br />

publics sur les conséquences que pourrait avoir dans notre pays<br />

l'affaiblissement matériel et moral d'une classe des plus méritantes<br />

et proposèrent différentes mesures tant sur le plan fédéral<br />

que cantonal.<br />

Nous ne voulons pas revenir sur toutes les dispositions qui ont<br />

été prises par la Confédération dont quelques-unes profitèrent<br />

surtout aux importateurs qui ont fait usage de tous les moyens,<br />

même les plus malhonnêtes — voir scandale <strong>du</strong> procès des vins<br />

Schenk et consorts — pour recevoir une part plus grande de la<br />

manne fédérale qui ne leur était pas <strong>du</strong>e.<br />

En vue de donner quelque garantie aux vignerons, le contrôle<br />

des prix ayant été aboli, le Département fédéral de l'économie<br />

publique désigna une commission consultative chargée de fixer<br />

les prix indicatifs des moûts. Malheureusement, dans notre canton,<br />

les prix indicatifs n'ont pas été respectés sauf pour la fixation<br />

de la marge des intermédiaires. Par contre, dans le canton<br />

de Vaud, ces prix ont même été dépassés.<br />

Aussi la chute des prix à la pro<strong>du</strong>ction se fit chez nous en<br />

cascades bondissantes, alors que chez nos voisins elle fut beaucoup<br />

moins prononcée.<br />

Un petit tableau comparatif sur l'évolution des prix <strong>du</strong> fendant<br />

de la région de Sierre et de celle d'Aigle est très significatif.<br />

Prix pour 100 kg. de vendange<br />

Région de Sierre d'Aigle<br />

Année 1933 Fr. 92.— 75.—<br />

1941 92.— 105.—<br />

1946 152.— 210.—<br />

1948 68.— 120.—<br />

1952 86.— 145.—<br />

Il y a deux ans, le vigneron de Sierre touchait donc pour le<br />

fendant 7 % de moins qu'en 1933, tandis que celui d'Aigle en<br />

recevait 93 % en plus.<br />

30i


En 1950, le canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> saluait avec plaisir l'ouverture<br />

de la bourse des vins que le Département de l'agriculture avait<br />

réussi à créer après de laborieux et persévérants efforts. Les<br />

méthodes archaïques et peu dignes d'une économie chrétienne<br />

d'après lesquelles le commerçant en vins fixait les prix de la vendange<br />

longtemps après avoir pris possession de la marchandise,<br />

sans même consulter le vendeur, allaient prendre fin, disait-on.<br />

Une ère nouvelle d'étroite collaboration entre la pro<strong>du</strong>ction et<br />

le commerce devait apporter la vraie solution à ce douloureux<br />

problème. C'était mal connaître Fégoïsme de certains bénéficiaires<br />

des anciennes pratiques commerciales. La bourse des vins fonctionna<br />

normalement en 1950 ; mais elle vécut ce que vivent les<br />

roses. Dès l'année suivante, ceux qui en 1950 semblaient accepter<br />

que les prix établis pourraient être maintenus pour une longue<br />

<strong>du</strong>rée n'eurent aucune compréhension pour les revendications<br />

même les plus modestes des pro<strong>du</strong>cteurs. Pour les récoltes de<br />

1951 et 1952, les prix furent fixés unilatéralement pour les négociants<br />

en vins et les caves des pro<strong>du</strong>cteurs qui établirent des barèmes<br />

tout à fait différents. Non seulement le pro<strong>du</strong>cteur n'a pas<br />

touché son juste salaire, mais plus encore les prix ont été fixés<br />

au petit bonheur sans aucune logique et dans le plus grand désordre.<br />

Nous avons dressé un tableau comparatif des prix de la vendange<br />

1952 pour la région de Sierre établis par la Cave des pro<strong>du</strong>cteurs<br />

et les négociants en vins. C'est une véritable tour de<br />

Babel. D'un côté, les prix sont un peu plus élevés pour les qualités<br />

de faible sondage, tandis que de l'autre ce sont les qualités<br />

supérieures qui ont la faveur, avec des différences très appréciables<br />

allant jusqu'à Fr. 13.— les 100 kg. pour le Rhin à 96°. La<br />

Cave des pro<strong>du</strong>cteurs a payé les mêmes prix pour la dôle et le<br />

gamay, tandis que l'Union des négociants en vins établit une différence<br />

de Fr. 15.— les 100 kg. Dans les cafés, les consommateurs<br />

paient les mêmes prix pour ces rhins ou ces dôles. Cette situation<br />

devient insupportable et risque de provoquer des désordres que<br />

nul ne désire. Lors de la session de mai, M. le député Carrupt,<br />

s'appuyant sur le rapport annuel <strong>du</strong> distingué directeur de la<br />

Banque cantonale recommandait une meilleure entente entre les<br />

différentes organisations intéressées à l'économie viti-vinicole.<br />

M. le Chef <strong>du</strong> Département de l'agriculture nous avait promis de<br />

vouer tous ses efforts à la réalisation de cette entente.<br />

Les vendanges 1953 sont terminées depuis quatre mois et le<br />

vigneron valaisan attend toujours que soit fixé le prix de sa<br />

récolte. Dans le canton in<strong>du</strong>striel de Neuchâtel, une commission<br />

paritaire, réunie au début <strong>du</strong> mois de décembre sous la présidence<br />

<strong>du</strong> Chef <strong>du</strong> Département de l'agriculture, a fixé les prix<br />

302


de la vendange. Je me dois de vous donner connaissance d'une<br />

lettre de ce département qui vous fournira quelques éclaircissements<br />

sur ce qui se fait dans le pays de l'horlogerie :<br />

« La commission paritaire chargée d'obtenir une entente au<br />

sujet <strong>du</strong> prix de la vendange ne résulte pas d'un décret de l'autorité<br />

cantonale mais d'une entente interprofessionnelle ; elle siège<br />

toutefois sous la présidence <strong>du</strong> Chef <strong>du</strong> Département de l'agriculture<br />

et ses décisions sont généralement respectées par les membres<br />

des associations intéressées.<br />

» Les prix résultant des décisions prises par cette commission<br />

sont définitifs mais non obligatoires puisqu'ils ne résultent pas<br />

de dispositions cantonales ; c'est pourquoi nous recommandons<br />

toujours aux pro<strong>du</strong>cteurs de s'entendre avec leurs acheteurs, par<br />

convention écrite, de façon à ce que les prix résultant d'une décision<br />

de la commission paritaire soient pratiqués obligatoirement. »<br />

L'importance économique de la viticulture est combien plus<br />

considérable pour notre canton et mérite par conséquent que<br />

l'<strong>Etat</strong> lui voue toute sa sollicitude.<br />

Selon les paroles mêmes d'un éminent magistrat, « rendre la<br />

justice est un des devoirs les plus importants de l'<strong>Etat</strong> », je prie<br />

notre Haut <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> d'apporter la preuve que ces paroles<br />

ne sont pas de vains mots.<br />

(Applaudissements.)<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gross.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés,<br />

La question qui vient d'être soulevée par M. le député Clavien<br />

est évidemment une des plus importantes et aussi, hélas, des plus<br />

cruciales qui se posent en ce moment dans notre canton. Aussi,<br />

M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert, Chef <strong>du</strong> département compétent,<br />

a-t-il beaucoup regretté de ne pas pouvoir répondre personnellement<br />

à cette interpellation. Il aurait en effet désiré pouvoir faire<br />

un tour complet <strong>du</strong> problème, de façon à bien le situer et à mettre<br />

de la clarté dans les idées. Car cette question — il est presque<br />

superflu de le dire — est, parmi tant d'autres, l'objet de ses préoccupations<br />

constantes. Je regrette d'autant plus que ce ne soit<br />

pas le Chef <strong>du</strong> Département de l'agriculture qui réponde à cette<br />

interpellation que, chargé moi-même au pied levé de cette mission,<br />

je ne suis malheureusement pas en mesure de me livrer à<br />

l'analyse approfondie, que la gravité <strong>du</strong> problème aurait cependant<br />

méritée. Je devrai me borner à quelques considérations essentielles<br />

et, surtout, à vous communiquer ce que M. le <strong>Conseil</strong>ler<br />

303


d'<strong>Etat</strong> Lampert m'a dit qu'il était d'accord d'entreprendre pour<br />

l'immédiat.<br />

Il est clair que le Gouvernement, et tout particulièrement le<br />

Chef <strong>du</strong> Département de l'agriculture connaissent bien, malheureusement<br />

trop bien, la situation anormale <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> vin. Le<br />

Gouvernement ne manque pas une occasion d'intervenir, lorsque<br />

cela est possible.<br />

Il est parfaitement exact, qu'il existe ainsi que l'a relevé l'honorable<br />

interpellant, une commission interprofessionnelle, qui a<br />

pour mission de discuter <strong>du</strong> prix de la vendange. Mais il est peutêtre<br />

nécessaire de préciser que, pas plus à Neuchâtel qu'en <strong>Valais</strong>,<br />

il n'existe de moyens légaux à disposition des autorités pour fixer<br />

le prix de la vendange.<br />

Le Gouvernement est prêt à accepter tous les reproches, s'il<br />

a négligé de faire ce qui eut été possible. Mais il ne peut pas accepter<br />

qu'on lui reproche de n'avoir pas fait ce qui était impossible,<br />

parce que la base légale fait défaut.<br />

Ceci ne signifie pas que le Gouvernement doive se contenter<br />

de soucis platoniques et de bonnes paroles. Si les moyens décisifs<br />

manquent, il y a tout de même certains moyens.<br />

Il y a d'abord le statut <strong>du</strong> vin. L'art. 14 <strong>du</strong> dit statut, qui vient<br />

d'entrer en vigueur le 1 er janvier 1954, prévoit la fixation de prix<br />

indicatifs. Ici il convient de ne pas se leurrer. Ces prix indicatifs<br />

ne sont pas des prix obligatoires et le Gouvernement n'a pas la<br />

possibilité de les fixer.<br />

L'article 14 <strong>du</strong> statut <strong>du</strong> vin dit ceci :<br />

« Le <strong>Conseil</strong> fédéral ou, suivant ses instructions, le Département<br />

de l'économie publique peut fixer des prix indicatifs par<br />

région pour les pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> vignoble, conformément aux articles<br />

29 et 31 de la loi sur l'agriculture. Les milieux intéressés ont la<br />

faculté de présenter des propositions. »<br />

« Les prix indicatifs sont des recommandations au sujet des<br />

prix équitables que devrait obtenir le pro<strong>du</strong>cteur. Ils doivent tenir<br />

compte de la qualité des pro<strong>du</strong>its, comme aussi de l'importance<br />

de la récolte, et être fixés de manière à permettre au pro<strong>du</strong>cteur<br />

d'obtenir dans une période décennale, un rendement brut moyen<br />

couvrant les frais de pro<strong>du</strong>ction au sens de l'article 29 de la loi<br />

sur l'agriculture. »<br />

« La commission de spécialistes (art. 36) doit être consultée<br />

avant la fixation des prix indicatifs. »<br />

Il y a évidemment ici un moyen d'agir en faveur des vignerons,<br />

mais il s'agit de prix qui seraient appliqués en cas de prise en<br />

charge ou qui devraient être payés par le commerce.<br />

304


C'est le <strong>Conseil</strong> fédéral qui est compétent et il doit, avant de<br />

prendre une décision, consulter la commission de spécialistes. Or,<br />

d'après les renseignements qui m'ont été donnés hier soir, cette<br />

commission de spécialistes n'est pas encore nommée aujourd'hui<br />

et, par conséquent, ces prix indicatifs ne peuvent encore être<br />

fixés.<br />

Il est inutile, je pense, de souligner que M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong><br />

Lampert ne perd en aucun moment cette question de vue et<br />

qu'elle n'échappera jamais à sa vigilante activité.<br />

Un second renseignement que je puis donner à la Haute Assemblée,<br />

c'est que la Confédération examine en ce moment une<br />

prise en charge des vins de la récolte de 1951 et éventuellement<br />

de la récolte de 1952. Une séance à ce sujet vient d'être convoquée<br />

et aura lieu la semaine prochaine sous les auspices <strong>du</strong> Département<br />

fédéral de l'économie publique. Cette séance aura pour<br />

mission essentielle d'examiner :<br />

—• le volume qu'il conviendra de donner à cette prise en<br />

charge,<br />

— l'affectation qui devra être donnée aux vins pris en charge<br />

(éventuellement rougissement des vins) et<br />

— enfin une participation éventuelle des cantons à cette action.<br />

Je dois — cela m'est permis puisque je ne suis que remplaçant<br />

et de ce fait beaucoup plus à l'aise •— rendre hommage au courage<br />

de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert, qui m'a prié de déclarer clairement<br />

à la Haute Assemblée, qu'en ce qui le concerne, il est entièrement<br />

d'accord de tenter à nouveau de réunir et de présider<br />

lui-même une commission interprofessionnelle (pro<strong>du</strong>cteurs, commerçants,<br />

coopérateurs) en vue de débattre le prix de la vendange.<br />

Il s'attachera à réaliser cette tâche. Cette réalisation ne dépend<br />

évidemment pas de lui seul. Elle dépend aussi de la possibilité de<br />

concilier et d'obtenir l'adhésion des différents groupes intéressés.<br />

Voilà, Messieurs, la situation telle qu'elle se présente. Je pense<br />

que vous serez tous d'accord avec le Gouvernement lorsqu'il dit<br />

qu'il serait non seulement vain, mais qu'il serait extrêmement néfaste<br />

et peu honnête de promettre l'impossible. Je répète ce que<br />

je disais au début : ce qui est possible sera fait, car le Gouvernement<br />

a suffisamment conscience de ses devoirs les plus élémentaires.<br />

Je voudrais, en terminant, saisir cette occasion pour assurer<br />

une fois de plus la Haute Assemblée que le Gouvernement, et particulièrement<br />

le Chef <strong>du</strong> Département de l'intérieur et de l'agriculture,<br />

dont le courage et la compétence font l'admiration de<br />

305


tous ceux qui veulent sincèrement voir clair, ne manqueront jamais<br />

de lutter pour le retour de notre agriculture à une situation<br />

normale et pour que le <strong>du</strong>r labeur des gens de notre terre trouve<br />

enfin sa légitime récompense.<br />

M. le député Clavien.<br />

Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, Messieurs les députés, je voudrais<br />

d'abord bien préciser qu'il n'a jamais été dans mon intention<br />

de demander au Département de l'intérieur l'impossible et surtout<br />

pas de fixer les prix <strong>du</strong> vin. Je suis parfaitement convaincu que<br />

là n'est pas sa tâche.<br />

Je me déclarerai satisfait lorsque<br />

— le Gouvernement aura convoqué les organisations intéressées<br />

à l'économie viti-vinicole,<br />

— ces différentes organisations seront créées sur des bases<br />

solides et <strong>du</strong>rables, et<br />

— qu'une convention interprofessionnelle sera créée pour établir<br />

une certaine sécurité dans le commerce des vins.<br />

J'ai cru comprendre dans les paroles de l'honorable Chef <strong>du</strong><br />

département qu'il craignait que certaines organisations ne répondent<br />

pas à son appel. Je regretterais sincèrement si cela devait<br />

correspondre à la réalité. Je répéterais alors ce mot <strong>du</strong> poète :<br />

« Nul ne peut se vanter de se passer des autres ». Mais je ne crois<br />

pas que le commerce refusera cette collaboration. J'ai eu, ces derniers<br />

jours, l'occasion de faire un petit voyage avec le président<br />

de l'Union des commerçants en vin et il me paraissait profondément<br />

chrétien et catholique. Ce serait justement l'occasion de<br />

réaliser, par l'exemple, l'œuvre catholique.<br />

Ce que j'ai demandé n'est pas nouveau ; ce n'est que la pensée<br />

même de l'Eglise catholique. En effet, dans l'encyclique « Divin<br />

Rédempteur » publiée en 1937, le Souverain Pontife reconnaît que<br />

ce sont les organisations professionnelles d'ouvriers, d'agriculteurs<br />

et d'ingénieurs qui devront intro<strong>du</strong>ire dans la société l'ordre nouveau<br />

qui devra établir un peu plus de justice.<br />

Vous trouverez peut-être étonnant qu'un représentant d'un<br />

mouvement qu'on a souvent qualifié d'être le parti <strong>du</strong> désordre et<br />

<strong>du</strong> communisme, vienne faire appel à la justice catholique. Mais<br />

je crois, Messieurs, que notre seul but ici est de construire et<br />

d'édifier l'édifice national sur des bases solides et chrétiennes.<br />

306<br />

La séance est levée à 12 h. 10.


Séance <strong>du</strong> 6 février 1954<br />

Présidence : M. le député Revaz, Président.<br />

La séance est ouverte à 8 h. 15.<br />

Messieurs les membres <strong>du</strong> Gouvernement, Messieurs les députés,<br />

je vous annonce que ce matin le seul objet à l'ordre <strong>du</strong> jour<br />

est la discussion <strong>du</strong> rapport de la commission chargée d'étudier<br />

la participation des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> aux conseils d'administration<br />

à but lucratif.<br />

Messieurs les députés, nous chercherons, ce matin, ensemble,<br />

avec objectivité, sans passion, la solution la plus conforme et la<br />

plus utile aux intérêts <strong>du</strong> canton.<br />

M. Vouilloz, député, rapporteur français.<br />

La commission chargée de rapporter sur l'appartenance des<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> aux conseils d'administration de sociétés à but<br />

lucratif se compose de MM. René Jacquod, président ; Léo Guntern,<br />

vice-président ; Adolphe Travelletti, Céleste Launaz, P. E.<br />

Burgener, Max Crittin, Jules Luisier, Jean Arnold, Charles Dellberg,<br />

Paul Meizoz, Louis Perraudin remplaçant le Dr Léon Broccard,<br />

Alfred Vouilloz. Elle s'est réunie au Palais <strong>du</strong> gouvernement<br />

jeudi 4 février ; elle a siégé de 14 h. à 17 h. 30.<br />

L'art. 55 de la Constitution cantonale stipule : « Les fonctions<br />

de <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> sont incompatibles avec celles de membres<br />

d'un conseil d'administration d'une société poursuivant un but<br />

financier. »<br />

Le Département fédéral de justice et police, à l'époque où le<br />

<strong>Conseil</strong> fédéral était autorité de recours en matière de droit public,<br />

estima qu'une compagnie de chemin de fer privée constituée en<br />

société anonyme pouvait être assimilée à une institution de droit<br />

public parce qu'elle était subordonnée à une concession. En conformité<br />

de cette interprétation, il fut toujours admis en <strong>Valais</strong><br />

que les membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pouvaient faire partie <strong>du</strong> conseil<br />

d'administration de chemins de fer privés, <strong>du</strong> conseil d'administration<br />

des Salines, <strong>du</strong> conseil d'administration de la Banque<br />

nationale, etc.<br />

Par analogie, de <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> estima que ses membres pouvaient<br />

faire partie <strong>du</strong> conseil d'administration des grandes entreprises<br />

hydro-électriques qui venaient exploiter les richesses naturelles<br />

de notre pays.<br />

Ce faisant, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> enfreignait-il les dispositions de<br />

l'art. 55 de la Constitution cantonale ? Sur le plan strictement<br />

juridique, la question peut être controversée à l'infini.<br />

307


Un point est établi : le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a toujours eu la conviction<br />

qu'il n'enfreignait pas la Constitution ; et l'interprétation<br />

qu'il donnait de l'art. 55 est partagée par un juriste qui fait autorité<br />

en la matière, le professeur Huber. Il est permis à chaque<br />

parlementaire et à chaque citoyen d'émettre un autre avis sur<br />

l'interprétation de l'article 55, mais il n'est pas décent d'accuser<br />

notre Gouvernement d'avoir sciemment violé la Constitution.<br />

La question fut portée devant l'opinion publique par des articles<br />

de presse qui n'exposèrent pas la question dans son intégrité :<br />

en effet, en ce qui concerne les grandes entreprises hydro-électriques<br />

telles que la <strong>Grand</strong>e-Dixence, les Forces motrices <strong>du</strong> Mauvoisin,<br />

les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> en charge n'ont pas été élus membres<br />

<strong>du</strong> conseil d'administration par .l'assemblée des actionnaires,<br />

mais désignés par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> dans le but bien arrêté de<br />

défendre les intérêts <strong>du</strong> canton, des communes, de nos entrepreneurs,<br />

artisans, commerçants, ouvriers.<br />

Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, bien que convaincu d'avoir agi dans l'intérêt<br />

général <strong>du</strong> canton et en respectant l'esprit de la Constitution,<br />

décida cependant de renoncer à se faire représenter par ses membres<br />

dans ces conseils d'administration, cela dans le but de faire<br />

cesser les critiques acerbes et souvent malveillantes dont ils étaient<br />

l'objet. Cette décision fut portée à la connaissance <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

en séance <strong>du</strong> 10 novembre 1952.<br />

Ce problème fut de nouveau débattu au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> à la<br />

session de mai 1953. M. le nouveau <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Marcel Gross<br />

donna connaissance de la consultation <strong>du</strong> professeur Huber et<br />

examina la question sous les trois aspects juridique, économique<br />

et politique au sens exact <strong>du</strong> terme. Il terminait en disant que le<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> désirait soumettre à la Haute Assemblée un projet<br />

de revision de la Constitution et qu'en attendant il demandait au<br />

<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> de rechercher avec lui une solution propre à sauvegarder,<br />

pendant la période transitoire, les intérêts permanents<br />

<strong>du</strong> canton. M. le député Travelletti, après avoir pris contact avec<br />

les présidents de groupes, proposait la constitution d'une commission<br />

qui étudierait le cas et ferait rapport.<br />

Cette commission a examiné jeudi le problème sous ses divers<br />

aspects. A l'unanimité elle estima que la question juridique controversée<br />

n'avait plus à être débattue : en novembre 1952, en mai<br />

1953, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> avait annoncé que ses membres se retireraient<br />

des conseils d'administration ; en en séance <strong>du</strong> 26 mai 1953<br />

le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> avait effectivement décidé que M. le <strong>Conseil</strong>ler<br />

Anthamatten ne siégerait plus à la <strong>Grand</strong>e Dixence et à l'Energie<br />

électrique <strong>du</strong> Simplon, et que M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Schnyder<br />

ne siégerait plus aux Forces motrices <strong>du</strong> Mauvoisin.<br />

308


La commission estima également que, pour la sauvegarde des<br />

intérêts <strong>du</strong> canton, il était utile que le Gouvernement délègue des<br />

représentants ou des observateurs auprès de ces conseils d'administration.<br />

Qu'il soit utile pour le pays que le Gouvernement ait un droit<br />

de regard dans de telles entreprises, cela tombe sous le sens. Le<br />

professeur Huber déjà écrit : « Il serait fou de nier qu'il soit dans<br />

l'intérêt <strong>du</strong> canton de se faire représenter au sein <strong>du</strong> conseil<br />

d'administration de sociétés dont il doit assurer le contrôle... Il<br />

suffit en effet de se rendre compte de l'importance des travaux<br />

en cours et de celle de l'exploitation ultérieure des usines pour<br />

conclure que l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> se nuirait considérablement s'il retirait<br />

les membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> qui font partie des conseils<br />

d'administration. »<br />

Cet intérêt n'a pas échappé aux autres cantons suisses. Nous<br />

trouvons dans le conseil d'administration de l'Electricité neuchâteloise<br />

un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> bernois, un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> fribourgeois,<br />

deux <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> neuchâtelois, dont M. Leuba qui<br />

assume 'la présidence <strong>du</strong> conseil d'administration et <strong>du</strong> comité de<br />

direction ;<br />

dans la société anonyme Aarenwerke, 7 <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> de<br />

Berne et d'Argovie ;<br />

dans la société anonyme Nordost'schweizerische Kraftwerke, 10<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> de Zurich, Argovie, Schaffhouse, Thurgovie,<br />

St-Gall ;<br />

dans la société anonyme des Forces motrices bernoises, 3 <strong>Conseil</strong>lers<br />

d'<strong>Etat</strong> ;<br />

dans la société anonyme des Forces motrices de l'Avençon, 2<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> ;<br />

dans la société anonyme Kraftwerke Birsfelden, 6 <strong>Conseil</strong>lers<br />

d'<strong>Etat</strong> ;<br />

dans la société anonyme Etzelwerk, à Einsiedeln, 3 <strong>Conseil</strong>lers<br />

d'<strong>Etat</strong> de Schwyz, Berne, Thurgovie ;<br />

dans la société anonyme Kraftwerke Oberhasli, 5 <strong>Conseil</strong>lers<br />

d'<strong>Etat</strong> ;<br />

dans la société anonyme Bündner Kraftwerke, 4 <strong>Conseil</strong>lers<br />

d'<strong>Etat</strong> ;<br />

dans la compagnie vaudoise des forces motrices de Joux, 3<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> ;<br />

dans la société anonyme Maggiakraftwerke, 5 <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong><br />

<strong>du</strong> Tessin et de Bàie.<br />

Si les gouvernements cantonaux sont à ce point représentés<br />

dans les grandes entreprises, ce n'est pas seulement pour assurer<br />

309


un rendement convenable aux capitaux qu'ils ont pu engager, mais<br />

surtout pour défendre les innombrables intérêts de leurs ressortissants<br />

en assurant une équitable répartition dans l'adjudication des<br />

travaux, dans le choix des ingénieurs et des techniciens, dans la<br />

livraison de toutes espèces de marchandises. Notre Gouvernement<br />

déclarait déjà en novembre 1952 avoir pu se rendre compte que<br />

sa présence dans les divers conseils d'administration des grandes<br />

entreprises hydro-électriques se révélait, dans cet ordre d'idées,<br />

de la plus grande utilité.<br />

Par qui le Gouvernement doit-il se faire représenter ? Sur ce<br />

point, l'opinion de la commission ne fut pas unanime. La plupart<br />

de ses membres estimèrent que la représentation la plus efficace<br />

était celle <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> lui-même, qu'une telle représentation<br />

était celle qui offrait le plus de garantie de ne pas être circonvenue<br />

par des compromissions, atten<strong>du</strong> que le <strong>Conseil</strong>ler<br />

d'<strong>Etat</strong> devait rendre compte de son activité au Parlement et, chaque<br />

quatre ans, devant le peuple.<br />

Sur le plan économique, il est évidemment utile que le Gouvernement<br />

soit représenté auprès


pouvait désigner l'un de ses membres au titre d'observateur ; 2<br />

commissaire« ont estimé que ces observateurs devaient être obligatoirement<br />

choisis en dehors des membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

La commission demande à la Haute Assemblée d'accepter ces<br />

postulats et la majorité (10 contre 2) invite la Haute Assemblée<br />

à interpréter le 3 e postulat dans le sens qui dit ci-devant.<br />

La commission vient de siéger à l'ouverture de cette séance et<br />

demande l'inscription au protocole de l'explication suivante :<br />

« Des exceptions peuvent être faites pour des sociétés qui ne<br />

poursuivent pas un but strictement privé. Le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> fixera<br />

la liste après rapport <strong>du</strong> Gouvernement. »<br />

Hr. P. E. Burgener, deutscher Berichterstatter.<br />

Herr Präsident !<br />

Herren Staatsräte !<br />

Sehr geehrte Herren Kollegen !<br />

Die Kommission, welche über die Zugehörigkeit der Staatsräte<br />

zu den Verwaltungsräten der Gesellschaften, die einen finanziellen<br />

Zweck verfolgen, Bericht zu erstatten hat, setzt sich zusammen<br />

aus den Herren René Jacquod, Präsident, Leo Guntern, Vize-Präsident,<br />

Adolf Travelletti, Albert Zengaffinen, Alfred Vouil'loz,<br />

Céleste Launaz, P. E. Burgener, Max Crittin, Jules Luisier, Jean<br />

Arnold, Charles Dellberg, Paul Meizoz und Dr. L. Broccard.<br />

Abgeordneter Zengaffinen war entschuldigt ; an Stelle von<br />

Herrn Dr. Broccard, nahm im Einverständnis mit dem Büro Abgeordneter<br />

Louis Perraudin an der Sitzung teil, die am Donnerstag<br />

vom 14 - 17.30 Uhr im Staatshaus stattfand. Als Berichterstatter<br />

beliebten die Herren Vouil'loz und der Sprechende.<br />

I<br />

Die Frage der Beteiligung der Staatsräte an Verwaltungsräten<br />

von Gesellschaften, die finanzielle Zwecke verfolgen, hat während<br />

der letzten zwei Jahre im Grossen Rat, in der Presse und in der<br />

Oeffentlichkeit zu lebhaften Auseinandersetzungen geführt.<br />

Um sich der oft scharfen und zum Teil <strong>du</strong>rchaus unsachlichen<br />

Kritik, die vor allem <strong>du</strong>rch die Verwaltungsratssitze der Staatsräte<br />

in den grossen Elektrizitätsgesellschaften heraufbeschworen<br />

wurde, zu entziehen, Hessen die Herren Staatsräte, an der Grossratssitzung<br />

vom 10. November 1952 <strong>du</strong>rch die Landesschreiber<br />

eine Erklärung verlesen, die ihren Verzicht auf diese Verwaltungsratssitze<br />

bekannt gab. In dieser Erklärung führten die Staatsräte<br />

weiter aus, dass sie diese Verwaltungsratssitze inne hatten, um die<br />

Interessen des Kantons, der Gemeinden sowie diejenigen unserer<br />

311


Unternehmen, Handwerker und Geschäftsleute wirksam verteidigen<br />

zu können. Sie äusserten zugleich ihre feste Ueberzeugung,<br />

dass der <strong>du</strong>rch die bittere Kritik veranlasste Rückzug au« den Verwaltungsräten<br />

nicht im wohlverstandenen Interesse unseres Kantones<br />

sei. Ferner wurde in der Erklärung nachdrücklich betont, dass<br />

der Staatsrat davon überzeugt sei, dass seine Mitgliedschaft in<br />

den Verwaltungsräten der Kraftwerkunternehmungen und der<br />

Eisenbahngesellschaften nicht im Widerspruch zu Sinn und Zweck<br />

von Art. 55, Abs. 3, der Kantonsverfassung stehe.<br />

II<br />

Um die ganze weitsichtige Frage der Mitgliedschaft der Staatsräte<br />

in den Verwaltungsräten der zahlreichen in Frage kommenden<br />

Gesellschaften einer gründlichen Prüfung zu unterziehen,<br />

wurde von Herrn Prof. Dr. Hans Huber, Inhaber des Lehrstuhles<br />

für Staatsrecht an der Hochschule Bern ein Gutachten eingeholt<br />

über die Auslegung des Art. 55, Abs. 3, der Kantonsverfassung<br />

vom 8. März 1907. Diese Verfassungsbestimmung lautet :<br />

« Die Amtsverrichtungen eines Staatsrates sind unvereinbar<br />

mit denjenigen eines Verwaltungsrates einer Gesellschaft, welche<br />

finanzielle Zwecke verfolgt. »<br />

Der nackte Wortlaut dieses Verfassungstextes führt ohne weiteres<br />

zum Schluss, dass die Staatsräte keinen Verwaltungsräten<br />

von Gesellschaften angehören dürfen, welche finanzielle Zwecke<br />

verfolgen. Es ist jedoch nicht nur für den Juristen eine Selbstverständlichkeit,<br />

sondern auch für den Laien mehr oder weniger<br />

leicht erkennbar, dass der blosse Wortlaut nicht genügt, um Sinn<br />

und Geist einer Verfassungsbestimmung auszuschöpfen, sondern<br />

dass bei der Auslegung von Rechtssätzen vor allem auch das Ziel<br />

ins Auge gefasst werden muss, welches der verfassungsgebenden<br />

Behörde vorschwebt.<br />

Nach Professor Huber verfolgte der Verfassungsgesetzgeber<br />

ein doppeltes Ziel :<br />

a) Arbeitskraft und Arbeitszeit der Mitglieder des Staatsrates<br />

sollen diesem Amt zugewandt werden ; die Mitglieder des<br />

Staatsrates sollen nicht zu sehr abgelenkt und abgehalten<br />

werden.<br />

b) Interessen und Verantwortungskollisionen sollen vermieden<br />

und es soll die Unabhängigkeit der Mitglieder des Staatsrates<br />

gestärkt werden.<br />

Nach eingehender Untersuchung der tatsächlichen und rechtlichen<br />

Verhältnisse gelangt Professor Huber zu folgenden Schlussfolgerungen<br />

:<br />

312


1. Gesellschaften mit einem finanziellen Zweck sind nur private<br />

Gesellschaften. Als solche kommen in Betracht :<br />

a) die Elektrizitätsgesellschaften nicht öffentlicher Natur,<br />

wie <strong>Grand</strong>e-Dixence, Forces Motrices <strong>du</strong> Val de Bagnes<br />

(Mauvoisin) usw. ;<br />

b) diejenigen Eisenbahngesellschaften, an denen der Staat<br />

nicht finanziell beteiligt ist ;<br />

c) die Sport-Toto-Gesellschaft.<br />

2. Von der Unvereinbarkeitsbestimmung des Art. 55, Abs. 3<br />

KV wird überdies nur die private, indivi<strong>du</strong>elle Zugehörigkeit<br />

eines Staatsratsmitgliedes zu einem Verwaltungsrat betroffen,<br />

nicht die Zugehörigkeit von Amtes wegen, oder<br />

Kraft Abordnung zur Wahrung staatlicher Interessen. Für<br />

solche Abordnung muss immerhin ein triftiges Bedürfnis<br />

vorliegen. Dieses Bedürfnis ist indessen für die Eisenbahnund<br />

Elektrizitätsgesellschaft unbedingt zu bejahen. Offen<br />

bleibt die Bedürfnisfrage für eine Abordnung des Staatsrates<br />

in das Organ des Sport-Toto.<br />

3. Dass die einem Verwaltungsrat als Staatsvertreter angehörenden<br />

Staatsräte dort nur eine beratende Stimme haben,<br />

wird <strong>du</strong>rch Art. 55, Abs. 3 KV nicht gefordert, mag aber<br />

u. U. genügen.<br />

4. Dass die einem Verwaltungsrat als Staatsvertreter angehörenden<br />

Staatsräte keine Taggelder und Tantiemen persönlich<br />

beziehen dürfen, sondern dass diese in die Staatskasse<br />

fallen, und diese Verwaltungsräte nur die Vergütung ihrer<br />

Auslagen aus der Staatskasse erhalten, wird <strong>du</strong>rch Art. 55,<br />

Abs. 3 KV ebenfalls nicht verlangt, ist aber eine saubere<br />

und einwandfreie gesetzgeberische Lösung.<br />

III<br />

Das Gutachten von Herrn Prof. Huber fand indessen unter<br />

den Grossräten nur teilweise Zustimmung, vor allem bei denjenigen,<br />

die in erster Linie den Wortlaut der Verfassungsbestimmung<br />

ins Auge fassten, und sich einer juristischen Auslegung des Verfassungstextes<br />

verschlossen. Es muss dann auch zugegeben werden,<br />

dass diese Grossräte ohne Zweifel einen grossen Teil der öffentlichen<br />

Meinung verkörpern, die nun eben einmal gewohnt ist, auf<br />

den Wortlaut rechtlicher Bestimmungen abzustellen.<br />

Um darum eine ganz klare und einwandfreie Lage zu schaffen,<br />

tat der Staatsrat <strong>du</strong>rch eine Botschaft an den Grossen Rat vom<br />

21. Mai 1953 seine Absicht kund, dem Grossen Rat einen Entwurf<br />

für die Revision des Art. 55, Abs. 3, der Kantonsverfassung vor-<br />

313


zulegen. Gleichzeitig ersuchte er den Grossen Rat um seine Mitarbeit,<br />

um für die Zwischenzeit eine Lösung zu finden, geeignet,<br />

die grossen auf dem Spiele stehenden Interessen des Kantons während<br />

des Baues der grossen Kraftwerke bestmöglichst zu wahren.<br />

Nach ausgiebiger Diskussion, wurde darauf in der Maisession<br />

vom Grossen Rate beschlossen, eine aus Mitgliedern sämtlicher<br />

Parteien zusammengesetzte Kommission zu bestimmen, die Auftrag<br />

erhielt, zur Frage der Aenderung von Art. 55, Abs. 3, der<br />

KV Stellung zu nehmen und Vorschläge für die gesuchte Uebergangslösung<br />

auszuarbeiten.<br />

Im Anschluss an die Grossratssession reichten die Staatsräte<br />

Anthamatten (für Dixence und ESS) und Dr. Schnyder (für Mauvoisin)<br />

ihre Demissionen als Verwaltungsräte ein, die darauf im<br />

Schweizerischen Handelsamtsblatt und im Amtsblatt des Kantons<br />

Wallis veröffentlicht wurden.<br />

IV<br />

In der Kommissionssitzung vom letzten Donnerstag waren sich<br />

sämtliche Abgeordnete darüber einig, dass — politisch gesehen<br />

— eine Aenderung von Art. 55, Abs. 3 KV, nicht zu umgehen ist,<br />

wenn den Staatsräten der Eintritt in Gesellschaften mit finanziellem<br />

Zweck offen bleiben soll, mag es sich dabei auch um solche<br />

Gesellschaften handeln, bei denen unverkennbar grosse öffentliche<br />

Interessen im Spiele sind. Der Staatsrat wird deshalb eingeladen<br />

werden, für die Novembersession 1954 eine umfassende<br />

Botschaft auszuarbeiten, welche die Frage der Zweckdienlichkeit<br />

einer Verfassungsrevision gründlich beantworten soll.<br />

Als Uebergangslösung empfiehlt die Kommission einhellig in<br />

die Verwaltungsräte der grossen Kraftwerkunternehmen wie Dixence,<br />

Mauvoisin, Gougra, Lienne, EES, vorläufig Beobachter zu entsenden,<br />

welche die öffentlichen Interessen bestmöglichst zu wahren<br />

haben. Die neueren Konzessionsverträge sehen diese Möglichkeit<br />

vor, und jene Gesellschaften, mit welchen diesbezüglich nichts<br />

vereinbart wurde, werden sich wohl kaum weigern, vom Staat<br />

abgeordnete Beobachter an den Sitzungen ihres Verwaltungsrates<br />

teilnehmen zu lassen da ihnen offensichtlich daran liegt, mit der<br />

obersten Behörde des Kantons in steter Fühlung zu bleiben und<br />

gemeinsame Probleme in regelmässiger Aussprache zu erörtern.<br />

Umstritten war an der Kommissionssitzung die Frage, ob in der<br />

Zwischenzeit, bis zu einer allfälligen Verfassungsänderung, den<br />

Staatsräten gestattet sein soll, diese Beobachterposten einzunehmen.<br />

10 Mitglieder der Kommission sprachen sich dafür aus. Sie<br />

führten als Gründe an :<br />

314


dass die Staatsräte ohne Zweifel den besten Ueberblick über<br />

die politischen, wirtschaftlichen und sozialen Verhältnisse und<br />

Probleme des Kantons besitzen, und deshalb mit grösster Sachkenntnis<br />

die in den Verwaltungsräten und Kraftunternehmen zu<br />

verfechtenden Interessen der Oeffentlichkeit zu überblicken vermögen<br />

;<br />

dass einem Staatsrate in den Verwaltungsräten der grossen<br />

Aktiengesellschaften, an welchen vorab die Grossin<strong>du</strong>strie und die<br />

Grossbanken beteiligt sind, kraft ihrer Stellung als oberste Verwaltungsbehörde<br />

des Kantons ein Gewicht und eine Bedeutung<br />

zukommt, die ein noch so tüchtiger und geachteter sonstiger Beobachter<br />

kaum je zu eflangen vermöchte ;<br />

dass die Staatsräte kraft ihres Amtes beim Verwaltungsrat<br />

dieser grossen Gesellschaften, die ihrerseits in vielfacher Hinsicht<br />

auf die Unterstützung und Mitarbeit des Staates angewiesen sind,<br />

die Interessen des Kantons, der Gemeinde, unserer Unternehmer,<br />

Gewerbetreibenden mit viel mehr Nachdruck und Aussicht auf<br />

Erfolg zu verteidigen vermögen als andere Beobachter ;<br />

dass von den Staatsräten jederzeit im Grossen Rate Bericht<br />

über ihre Tätigkeit in den genannten Verwaltungsräten eingeholt<br />

und Auskunft über alle Fragen verlangt werden kann, welche das<br />

Verhältnis zu diesen Gesellschaften berühren ;<br />

dass die Staatsräte schliesslich für ihre Tätigkeit in diesen Verwaltungsräten<br />

dem Grossen Rate Rechenschaft abzulegen haben<br />

und überdies alle 4 Jahre vor das Volk treten, um die Gutheissung<br />

ihrer Regierungstätigkeit zu erlangen.<br />

Die Kommissionsminderheit, die anschliessend ebenfalls berichten<br />

wird, wandte sich gegen die Zulassung der Staatsräte als<br />

Beobachter und wir überlassen es derselben, ihre Gründe darzulegen.<br />

Die Kommission legt abschliessend der hohen Versammlung<br />

folgende Postulate vor :<br />

1. Die Herren Staatsräte, welche noch in Gesellschaften mit<br />

finanziellen Zwecken dem Verwaltungsrat angehören, haben<br />

diese Sitze sofort aufzugeben.<br />

2. Der Staatsrat wird eingeladen, für die Novembersession 1954<br />

dem Grossen Rat eine Botschaft zu unterbreiten, betreffend<br />

die Revision von Art. 55, Abs. 3 KV.<br />

3. Der Staatsrat wird eingeladen, bei den Gesellschaften mit<br />

finanziellen Zwecken, bei denen es gegenwärtig gewichtige<br />

öffentliche Interessen zu wahren gilt, Beobachter abzuordnen,<br />

dies ohne den Wortlaut von Art. 55, Abs. 3 KV, zu<br />

verletzen.<br />

315


Der Staatsrat wird ferner eingeladen, in der Maisession 1954<br />

darüber Bericht zu erstatten, was er vorgekehrt hat, um die hier<br />

vorgesehene Uebergangslösung zu verwirklichen. Die Kommissionsmehrheit<br />

ersucht sie, diesen an den Staatsrat gerichteten<br />

Postulaten zuzustimmen.<br />

In das Protokoll soll zu Punkt 1 folgender Nachsatz aufgenommen<br />

werden :<br />

« Ausnahmen können gemacht werden, für Gesellschaften,<br />

welche keine streng privaten Interessen verfolgen. Der Grosse<br />

Rat wird die Liste dieser Gesellschaften nach Bericht des Staatsrates<br />

erstellen. »<br />

Hr. K. Dellberg, Abgeordneter,<br />

Herr Präsident und meine Herren !<br />

Die Frage über die wir heute zu berichten und zu beschliessen<br />

haben, ist von ausserordentlicher Wichtigkeit. Deshalb haben wir<br />

darauf gedrängt, dass auch der Minderheit Gelegenheit gegeben<br />

werde, ihren Bericht abzugeben, gemäss Reglement. Sie haben die<br />

Berichte der Mehrheit der Kommission gehört. Wir sind einverstanden<br />

mit Punkt 1 und 2, nicht mit Punkt 3. Die näheren Ausführungen<br />

werden Ihnen sagen, warum wir mit der Mehrheit nicht<br />

einig gehen können. Vorerst verweise ich auf Art. 55 der Verfassung<br />

welcher vorsieht : « Die Amtsverrichtungen eines Staatsrates<br />

sind unvereinbar mit denjenigen eines Verwaltungsrates einer Gesellschaft,<br />

welche finanzielle Zwecke verfolgt. » Dieser klare Wortlaut<br />

ist seinerzeit bei der Verfassungsrevision 1906-1907, Volksabstimmung<br />

1907, in die Verfassung eingegangen. Der Sinn und<br />

Zweck dieses Artikels 55, gab, im Grossen Rat, zu einer Diskussion<br />

Anlass, wie damals schon in der verfassungsgebenden Behörde<br />

für die Verfassungsrevision. Die Genesis dieser Bestimmung in<br />

Art. 55 unserer Verfassung ist die folgende : aus den Verhandlungsberichten<br />

der damaligen Zeit, vom 26. Februar 1906 über die<br />

Verfassungsrevision, stellen wir folgendes fest : 1. Art. 55, Abs. 3<br />

hat den Wortlaut den Sie jetzt kennen, den ich nicht wiederholen<br />

will. Und trotz alle dem, <strong>du</strong>rch diese klaren Bestimmungen, war<br />

damals ebenfalls ein Streit zwischen dem Präsidenten des Staatsrates,<br />

Herrn Bioley und dem Präsidenten der Kommission für die<br />

Verfassungsrevision, Herrn Grossrat Gustav Loretan von Leuk.<br />

Staatsrat Bioley erklärte zu diesem Text, den Sie kennen : « Der<br />

Wortlaut der Kommission entspricht nicht der Meinung des<br />

Staatsrates. Er geht zu weit. Der Antrag der Kommission will besagen,<br />

dass die Staatsräte nie Mitglieder irgendwelcher Verwaltungsräte<br />

sein könnten. » Und darauf antwortet im Namen der<br />

316


Kommission, deren Präsident Grossrat Dr. Gustav Loretan : « Kein<br />

Staatsrat darf Mitglied eines Verwaltungsrates und auch nicht Mitglied<br />

eines Verwaltungsrates einer Gesellschaft mit finanziellen<br />

Zwecken werden. Die Kommission hat das gewollt. » So Dr. Loretan.<br />

Französisch noch viel schärfer. Da führte Dr. Loretan aus :<br />

« Il faut, et la commission a voulu, qu'aucun <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> ne<br />

soit autorisé à faire partie ni d'un conseil d'administration, ni<br />

d'une société poursuivant un but financier. »<br />

Und der Grosse Rat damals gab der Kommission Recht. Der<br />

Antrag Gustav Loretan wurde in die Verfassung eingegliedert. Und<br />

trotzdem hatten wir früher wie heute, Ritzungen, Verfassungsverletzungen<br />

gegenüber diesen Artikel 55. Der Bericht des Staatsrates<br />

vom 10. November 1952 sagt hierüber : « Tatsächlich gehören seit<br />

mehreren Legislaturperioden, Mitglieder des Staatsrates dem Verwaltungsrat<br />

von Privatbahnen an, ohne dass deswegen jemals Kritik<br />

aufgehoben wäre. Trotzdem diese Gesellschaften ja einen finanziellen<br />

Zweck verfolgen, wenn sie ihn auch nicht immer erreichen.<br />

Aber leider sitzen heute noch, also am 6. Februar 1954,<br />

immer noch Staatsräte in Verwaltungsräten von Gesellschaften,<br />

welche finanzielle Zwecke verfolgen. Um die Staatsräte nicht persönlich<br />

betupfen zu müssen, mache ich nur diesen Hinweis. Aber<br />

tatsächlich sind heute noch 3 Staatsräte in Gesellschaften, welche<br />

finanzielle Zwecke verfolgen, und darum hat die Kommission, im<br />

Postulat 1, den Rücktritt aus allen diesen Verwaltungsräten verlangt.<br />

Damit ist gesagt, dass leider heute noch die Verfassung nicht<br />

beobachtet wird, dass heute noch Verfassungsverletzungen des<br />

Staatsrates Tatsachen sind. Am 10. November 1952, war hier im<br />

Grossen Rate eine lebhafte Aussprache über diesen Gegenstand.<br />

Der Staatsrat leitete sie ein, mit einer Erklärung, und zwar<br />

einer Erklärung vom 10. November. Aber nicht nur das ; zwei<br />

Tage vorher, am 8. November 1952, nahmen vier Staatsräte unseres<br />

Kantons, an der Sitzung der Delegiertenversammlung der konservativen<br />

Partei, hier in Sitten teil. Und vor dieser Delegiertenversammlung<br />

erklärten diese Staatsräte : « Wir treten zurück,<br />

nicht weil wir der Auffassung sind, wir hätten die Verfassung<br />

verletzt, aber nachdem Opposition entstanden ist, geben wir den<br />

Rücktritt aus diesen Gesellschaften. » So am 8. November 1952 !<br />

Wir werden nachher sehen, dass dieser Rücktrittsbeschluss des<br />

Staatsrates erst am 26. Mai 1953 ausgeführt wurde, und dass die<br />

Veröffentlichung der Rücktritte erst im Juli 53 erfolgte. Sofort<br />

erhob sich dann Grossrat Giroud und teilte mit, er hätte bereits<br />

im Februar 1952, zehn Monate früher, eine Interpellation eingereicht<br />

in der er Auskunft darüber veflangte, warum Staatsräte in<br />

den Kraftwerken von Mauvoisin, in den Kraftwerken der <strong>Grand</strong>e<br />

317


Dixence sässen, im klaren Widerspruch mit Artikel 55 der Verfassung.<br />

Der Staatsrat hat die Entwicklung dieser Interpellation<br />

nicht abgewartet, sondern hat am 8. November eine Erklärung,<br />

vor den konservativen Delegierten hier in Sitten abgegeben. Deshalb<br />

beschwerte sich hier Grossrat Giroud, und war der Meinung,<br />

es sei unangebracht, dass der Staatsrat, statt auf eine Interpellation<br />

die zuerst entwickelt werden sollte, zu antworten, bereits vorher<br />

in einer Parteiversammlung seinen Beschluss bekannt gab,<br />

zurückzutreten. Und nun meine Herren, bei dieser Gelegenheit<br />

führte Abgeordneter Tscherrig aus : « Herr Präsident und Herren<br />

Grossräte ! Die Erklärung des Staasrates über die Zugehörigkeit<br />

seiner Mitglieder ist allgemein begrüsst worden. Es wäre indessen<br />

wünschenswert, noch zu wissen, ob sich diese Erklärung nicht auch<br />

auf die Zugehörigkeit von Staatsräten zu Verwaltungsräten von<br />

andern Privatgesellschaften bezieht, die einen finanziellen Zweck<br />

verfolgen. Inbezug auf den Artikel 55 der Kantonsverfassung müssen<br />

eindeutige und klare Verhältnisse hergestellt werden. »<br />

Und Dr. Schnyder, als Staatsrat, antwortete damals : « Meine<br />

Herren, ich habe keine Kompetenz hier eine diesbezügliche Erklärung<br />

abzugeben. Die vorgelesene Erklärung hat Bezug auf die Verwaltungsratsitze<br />

bei den grossen Gesellschaften der Elektrizitätswirtschaft<br />

! Deshalbe wahrscheinlich, wegen dieser Inkompetenz,<br />

sind heute noch Staatsräte in kleineren Gesellschaften mit einem<br />

finanziellen Zweck, im Widerspruch mit Art. 55 der Verfassung.<br />

Herr Präsident, meine Herren ! Diese Frage kam damals noch<br />

nicht zur Ruhe. Wohl wurde diese Erklärung des Staatsrates am<br />

10. November hier verlesen und der Staatsrat erklärte damals in<br />

dieser Erklärung : « Wir werden uns aus den Verwaltungsräten<br />

zurückziehen. » Ich bitte Sie zu beobachten : « Wir werden uns aus<br />

den Gesellschaften zurückziehen », im November 1952. Bis zur<br />

Maisession 1953, hatte der Staatsrat sein im November 1952 gegebenes<br />

Wort noch nicht gehalten. Immer noch sassen damals seine<br />

Mitglieder in den Verwaltungsräten der grossen Kraftwerkgesellschaften<br />

wie auch in den Verwaltungsräten von Privatgesellschaften.<br />

Leider war es nicht so wie vorhin die Berichterstatter ausführten,<br />

dass diese Staatsräte von Amtes wegen diesen Gesellschaften<br />

angehörten, sondern diese Verwaltungsräte, diese Administrateure<br />

der <strong>Grand</strong>e Dixence, und der Mauvoisin, sind gewählt<br />

worden von der Generalversammlung dieser Gesellschaften. So<br />

zum Beispiel heisst es im Protokoll der Kraftwerkgesellschaft<br />

<strong>Grand</strong>e Dixence : « Dans une assemblée générale extraordinaire,<br />

<strong>du</strong> 24 octobre 1950, la société a nommé en qualité de nouveaux<br />

administrateurs sans signature, attention maintenant, M. Cyrille<br />

Pitteloud, président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>, de Vex, à Sion,<br />

318


M. Karl Anthamatten, Chef <strong>du</strong> Département des travaux publics<br />

<strong>du</strong> canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>, de Viège, à Sion. »<br />

Es ist <strong>du</strong>rchaus klar wer diese Herren gewählt hat, gewiss<br />

wahrscheinlich auf Vorschlag des Staatsrates, denn die Herren<br />

Staatsräte haben «ich selber delegiert, in diese Verwaltungsräte.<br />

Ich bitte Sie zu beobachten wie hier von Herrn Staatsratspräsidenten<br />

Pitteloud gesprochen wird, wie hier gesprochen wird vom<br />

Herrn Vorsteher des Baudepartementes des Kantons Wallis. Weil<br />

beim Abschied diese Herren nicht mehr als solche tituliert wurden,<br />

wie es hier bei der Grün<strong>du</strong>ng, bei der Aufnahme in die Verwaltungsräte,<br />

bei der Ernennung dieser Verwaltungsräte, der Fall<br />

war. Nun hat die Finanzkommission unseres Rates unter dem<br />

Vorsitz ihres Präsidenten, Grossrat Imhof, in der Maisession 53<br />

zu dieser Frage Stellung bezogen. Auf Seite 4 dieses Berichtes der<br />

Finanzkommission finden Sie diese Ausführungen. « Die Beratung<br />

der allgemeinen Verwaltung hat erneut das Problem der Vertretung<br />

der Mitglieder des Staatsrates innert Gesellschaften, die einen<br />

finanziellen Zweck verfolgen, zur Diskussion gestellt. Die<br />

Kommission ist einstimmig der Ansicht, dass die Bestimmungen<br />

der Verfassung respektiert werden müssen. » Und eine ganze Reihe<br />

weiterer Erklärungen im gleichen Sinn. Das war im Mai 1952.<br />

Und Eureka ! von der Finanzkommission von damals, dem Grossratspräsidenten<br />

Herr Imhof, aus Binn, fiel der erste Schuss. Nicht<br />

von der Kanzel, aber auf die Brust der Staatsräte, die immer noch<br />

nicht ihr Wort gehalten hatten. In der Botschaft des Staatsrates<br />

vom 22. Mai 1953, wurde ausgeführt : « So hat es der Staatsrat in<br />

der letzten Novembersession angesichts der äusserst scharfen Kritik<br />

und Pressepolemik für klug befunden, zur allgemeinen Beruhigung<br />

die Erklärung abzugeben, dass bis zum Ende der gegenwärtigen<br />

Verwaltungsperiode kein Staatsrat den Sitzungen der-Verwaltungsräte<br />

der Elektrizitätsgesellschaften beiwohnen werde. »<br />

Diese Darstellung entspricht den Tatsachen nicht. Am 10. November<br />

1952 erklärte der Staatsrat ausdrücklich : « Wir werden<br />

uns aus den Verwaltungsräten zurückziehen. » Das ist kein Halten<br />

des gegebenen Wortes ! Vielmehr ist ein Versuch der Irreführung<br />

des Grossen Rates.<br />

In Wirklichkeit gaben die Herren Staatsräte ihre Demission<br />

aus den Verwaltungsräten der <strong>Grand</strong>e Dixence und dem Kraftwerk<br />

Mauvoisin erst nach der diskussion der Botschaft des Staatsrates<br />

vom 22. Mai 1953.<br />

Und hier diese Botschaft vom 22. Mai, die ich hier vor mir<br />

habe, heisst es auf Seite 2 ausdrücklich : Die Regierung möchte<br />

deshalb unter keinen Umständen den Eindruck erwecken, als sei<br />

319


ihr einerseits ihre Handlungsweise <strong>du</strong>rch andere als die vorerwähnten<br />

Beweggründe eingegeben und als ob sie anderseits eine<br />

Auslegung der Verfassung befürworten wollte, die sich auf eine<br />

Mehrheit der Grossratsmitglieder stützt. Sie will es deshalb nicht<br />

nur dem Parlament, sondern dem Volke selbst überlassen, sich<br />

über diese Frage zu äussern und wird zu diesem Zwecke der<br />

Hohen Versammlung einen Entwurf zu einer Verfassungsrevision<br />

unterbreiten, der<br />

1. nach ihrer Ueberzeugung dem Geiste der gegenwärtigen Verfassungsbestimmung<br />

entspricht,<br />

2. nach ihrer Meinung die besonderen Interessen des Landes wahren<br />

soll.<br />

Meine Herren, diesen Bericht haben wir nicht erhalten und<br />

trotzdem hat es die Kommission für gut befunden, am Donnerstag<br />

zu sitzen und heute die Diskussion zu veranlassen, ohne dass wir<br />

im Besitz, der in Aussicht gestellten Botschaft des Staatsrates<br />

über die Opportunität der Verfassungsrevision sind. Ich denke<br />

auch, dass dies, in formeller Hinsicht, nicht in Ordnung ist, dass<br />

heute der grosse Rat hier in dieser Frage keine endgültige Beschlüsse<br />

fassen soll.<br />

Und nun, am 23. Mai, habe ich bereits ausgeführt, hat Herr<br />

Staatsrat Gross in der Hauptsache auf das Gutachten von Professor<br />

Huber abgestellt, Gutachten Professor Hubers aus dem bereits<br />

vorher der deutsche Berichterstatter einige Stellen zitiert hat.<br />

Aber vergessen wir doch nicht, Professor Huber wurde der<br />

Werdegang von Art. 55 der Verfassung nicht unterbreitet.<br />

Er hatte keine Kenntnis, von dem, was damals die Konstituante<br />

von 1906 beschlossen hatte über Art. 55. Und deshalb, weil<br />

er keine Kenntnis hatte, von der Entstehung des Art. 55... ging<br />

er mit seinem Gutachten von falschen Voraussetzungen aus. Der<br />

Gesetzgeber, beziehungsweise der Geber der Verfassung von 1907,<br />

wollte bewusst keine Vertreter des Staatsrates in den Verwaltungsräten<br />

überhaupt. Ich habe Ihnen vorhin die bezügliche Stelle aus<br />

den damaligen Verhandlungen vorgelesen. Meine Herren, gewiss,<br />

Herr Huber ist ja Professor des Rechtes usw. Aber wie wir nachher<br />

sehen, dass ein anderer Professor des Rechtes aus dem Wallis,<br />

der die Sache viel besser kennt als Herr Professor Huber, dem<br />

unsere Protokolle von 1906 nicht zur Verfügung standen, dass<br />

dieser Walliser zu andern Schlüssen gekommen ist.<br />

Herr Präsident, meine Herren, auf Seite 16 seines Berichtes<br />

schreibt Professor Huber :<br />

unter lit. / : « die privaten Elektr.-Unternehmungen <strong>Grand</strong>e<br />

Dixence, Forces motrices Val de Bagnes und Energie électrique<br />

<strong>du</strong> Simplon sind Gesellschaften mit einem finanziellen Zweck !<br />

320


Die Zugehörigkeit von Staatsräten zu deren V.-R. ist deshalb nur<br />

mit Art. 55, Absatz 3, vereinbar wenn er anders begründet werden<br />

kann, als mit der Behauptung diese Gesellschaften hätten keinen<br />

finanziellen Zweck... ».<br />

Herr Präsident, meine Herren, das sollte deutlich genug sein,<br />

selbst für unsere Herren Staatsräte.<br />

Ich frage mich nur, wieso unsere Herren Staatsräte, trotz<br />

Gutachten von Herrn Bundesrichter Favre und nun von Herrn<br />

Professor Huber, die zu ganz gegenteiligen Schlüssen kommen,<br />

warum trotzdem die Herren des Staatsrates sich für Professor<br />

Huber entschieden und nicht für den Walliser, den Bundesrichter<br />

und ehemaligen Professor des Rechtes !<br />

Meine Herren, könnte hier das Wort wiederholen und fragen :<br />

Erkläre mir, Graf Oerin<strong>du</strong>r, diesen Zwiespalt der Natur !<br />

Nun, auf all diese Diskussionen, das heisst nach diesen Erklärungen,<br />

im grossen Rate, und im Anschluss auf das Gutachten<br />

von Professor Huber, auf die grosse Rede von Herrn Staatsrat<br />

Gross, hat dann am 22. Juni 1953 der Grosse Rat die Kommission<br />

gewählt, die Sie kennen, die heute vor Ihnen steht und<br />

Bericht erstattet. Aber in der Zeit, vom Mai, wo hier die Diskussion<br />

stattfand, bis zur Demission 'der Staatsräte bei den Kraftwerken<br />

von Mauvoisin und der <strong>Grand</strong>e Dixence, hat die Walliserpresse<br />

und nicht die oppositionnelle, aber die gut konservative<br />

Presse, hier eingegriffen und ihre Meinung ausgedrückt. Und<br />

wenn nun Volkswille, Gotteswille sein soll, dann hören wir was<br />

die konservative Presse des Welschwallis und des Oberwallis zu<br />

dieser Frage sagte : Meine Herren, das Gottesgericht über die<br />

Verfassungsverletzenden Staatsräte, <strong>du</strong>rch die konservative Presse,<br />

angefangen vom « Nouvelliste » bis zum « Volksfreund » und « Walliserbote<br />

», ist ausserordentlich interessant. « Hier fiel der Schuss<br />

nicht aus dem Goms, aber der erste Schuss fiel aus dem « Nouvelliste<br />

», im « Nouvelliste » vom 20. Mai 1953, also vor der Fraktionserklärung<br />

im Grossen Rate, vom 23. Mai 1953. In einem<br />

sehr deutlichen Artikel erklärt hier ein « M. » Korrespondent,<br />

wahrscheinlich der Alt-Grossratspräsident und Präsiderit der Finanzkommission,<br />

Cyrille Michelet, in seinem Artikel « A propos<br />

d'un projet de l'article 55 », dass die Staatsräte kein Recht hätten<br />

die Verfassung zu verletzen, dass die Staatsräte trotz Gutachten<br />

Huber, hier eine Verfassungsverletzung vorgenommen hätten. Und<br />

er beruft sich auf das Gutachten von Dr. Antoine Favre, auch<br />

Rechtsgelehrter, und er beruft sich auch auf das Gutachten von<br />

unserm Staatskanzler Norbert Roten. Dieser Artikel ist sehr interessant<br />

und wenn Sie ihn vielleicht nicht zur Verfügung haben,<br />

321


so stelle ich ihn gerne zur Verügung. Aber nicht nur der « Nouvelliste<br />

» hat in dieser Art und Weise grundsätzlich dem Staatsrat,<br />

dem konservativen Staatsrat, das Recht auf Wahl in die Verwaltungsräte<br />

der Kraftwerke, als verfassungswidrig hingestellt ;<br />

dasselbe geschah im « Volksfreund » vom 22. Mai 1953. Hier<br />

schrieb « Democrit », und Herr Guntern muss wissen wer dieser<br />

« Democrit » ist. Ein alter Magistrat, der Jahrzehnte lang das<br />

Wallis in Bern und hier im Grossen Rate vertreten hat und der<br />

heute noch Regierungsvertreter ist. Zu welcher Beschlussfolgerung<br />

kommt der « Volksfreund » ? Organ, nicht der Opposition<br />

und nicht der « Confédéré » und nicht des « Peuple <strong>Valais</strong>an »,<br />

sondern der linientreue « Volksfreund », Organ der christlichsozialen<br />

Partei des Oberwallis. « Democrit » schreibt hier :<br />

« In guter Erinnerung steht auch bestimmt noch die feierlich<br />

abgegebene Erklärung des Staatsrates vor den letzten Wahlen,<br />

nach einer Wiederwahl würden die Mitglieder des Staatsrates auf<br />

ihren Sitz im genannten Verwaltungsrat verzichten. Nachdem nun<br />

die Wahlen vorbei sind, sich die Herren wiederum für vier Jahre<br />

auf ihrem staatsrätlichen Sitze in Sicherheit wiegen dürfen, ist<br />

dieses Wahlversprechen nicht gehalten worden, und Verfassung<br />

hin oder her, die Herren Staatsräte beziehen wohl weiterhin ihre<br />

Sitzungsgelder und Tantiemen als Verwaltungsräte der <strong>Grand</strong>e<br />

Dixence S. A. Sollte es stimmen, wie man uns vorgibt, dass es für<br />

den Staat von grossem Interesse ist, wenn Mitglieder der Landesexekutive<br />

dieser wohl bedeutendsten Gesellschaft unseres Kantons<br />

angehören, so gibt es da nur einen einzig gangbaren Weg, nämlich<br />

die Abänderung der Verfassung. Solange die Verfassung in<br />

unmissverständlicher Weise dies verbietet, darf sich auch der<br />

Staatsrat nicht darüber hinwegsetzen. Macht es nicht einen peinlichen<br />

Eindruck, wenn ausgerechnet diejenige Behörde, die dafür<br />

zu sorgen hat, dass der Verfassung und den Gesetzen im Kanton<br />

nachgelebt wird, selber dieselbe Verfassung verletzt ? Fast möchte<br />

man meinen, wir hätten den Bock zum Gärtner gemacht. Darf<br />

man es da dem einfachen Bürger verargen, wenn er vor Verfassung<br />

und Gesetz keinen besonderen Respekt aufbringt, wenn<br />

gewissermassen die Hüter derselben mit einem solchen Beispiel<br />

vorangehen. » (« Demokrit. »)<br />

Meine Herren, das ist die zweite Stimme aus dem konservativen<br />

Lager. Und nun gehen wir über zu den « Wallisernachrichten<br />

», vom 29. Mai 1953. Dort schrieb Alt-Grossrat Tscherrig,<br />

einen Nachsatz zu einem Artikel der Schweiz, konservativen<br />

Presse-Korrespondenz. Und Alt-Grossrat Tscherrig schreibt dort<br />

folgendes :<br />

322


« Man hat immer noch keine Gewissheit, ob die Regierungsmitglieder<br />

gewillt sind, aus allen Verwaltungsräten und Vorständen<br />

von Gesellschaften, die einen finanziellen Zweck verfolgen,<br />

auszuscheiden. Auch für kleinere Gesellschaften, die in diese<br />

Kategorie fallen, muss absolute Klarheit geschaffen werden. Von<br />

ungefähr wurde die erwähnte Bestimmung nicht in die Verfassung<br />

genommen. Entspricht der Artikel den heutigen Verhältnissen<br />

nicht mehr ganz, müsste eine Anpassung der Verfassung stattfinden.<br />

Vorher muss ihr aber in allen Teilen Nachachtung verschafft<br />

werden.»<br />

So äusserte sich das dritte konservative Parteiblatt.<br />

Und die schweizerische konservative Presse-Korrespondenz, sie<br />

selber schreibt folgendes :<br />

« In weiten Kreisen des Volkes wird die Personalunion von<br />

kantonalen Regierungsmitgliedern mit privatwirtschaftlichen Verwaltungsratsmandaten<br />

sehr ungern gesehen. Das Missbehagen ganzer<br />

Bevölkerungsschichten im Rheinaukonflikt hing unzweifelhaft<br />

mit 'derartigen Ueberlegungen zusammen. Sehr oft wird auch<br />

darauf hingewiesen, dass das, was man für einen eidgenössischen<br />

Regierungsmann als unzulässig erklärt, es eigentlich auch für die<br />

Regierungsleute der Kantone sein sollte. »<br />

Herr Präsident, meine Herren, nun die Schlussfolgerung :<br />

« um sich aber nicht irgendwelcher Vorwürfen auszusetzen, hat<br />

jetzt der Grosse Rat eine Studienkommission eingesetzt, welche<br />

eine klarere Fassung der betreffenden Verfassungsbestimmung vorbereiten<br />

soll ». Wo haben wir die Botschaft, die uns eine derartige<br />

Verfassungsrevision beantragt ? Ohne Botschaft gehen wir heute<br />

auf dieses wichtige Geschäft ein.<br />

Aber der wichtigste im Bunde ist unser Kollege Herr Peter<br />

von Roten der mit dem alten Schiller, in seiner « Bürgschaft »,<br />

Ich sei, gewährt mir die Bitte,<br />

In eurem Bunder der... vierte,<br />

auf den Plan trat.<br />

Scharf geht er mit gegen die Staatsräte wegen ihren Verfassungsverletzungen<br />

in's Gericht. In zwei Artikeln vom 4. August<br />

und 25. September 1953. Vergessen wir nicht : Peter von Roten<br />

ist Regierungsstatthalter ! Er wurde als solcher gewählt, trotzdem<br />

er nur mit einem Beine im Wallis, mit dem andern aber in Basel<br />

steht ! Und also schrieb Peter von Roten am 4. August 1953 in<br />

einem Leitartikel « Die Verwaltungsratsmanie », im Anschluss an<br />

die Veröffentlichung im kantonalen Amtsblatt und im Handelsamtsblatt<br />

wonach die « Forces motrices de Mauvoisin, mitteilen :<br />

323


« Oskar Schnyder » nicht Herr Staatsrat, Oskar Schnyder gehört<br />

dem Verwaltungsrat nicht mehr an » :<br />

« Man sollte nun aus dem Bisherigen eine erste Lehre ziehen :<br />

es war sicher verfehlt, dass die Staatsräte seinerseit, ohne irgend<br />

welche Rückfrage an den Grossen Rat oder an die Parteien, einfach<br />

von sich aus die Verwaltungsratssitze annahmen. »<br />

Und wichtiger die zweite Feststellung von Herrn Regierungsstatthalter<br />

und Grossrat Peter von Roten : « Erst als die Wahlen<br />

vor der Türe stunden, hat die Regierung in einer feierlichen<br />

Erklärung den Verzicht auf die Verwaltungsratssitze erklärt. Nachdem<br />

die Wahlen gut überstanden sind, halten die Herren ihr Wort<br />

nicht. » Gleich wie « Democrit » im « Volksfreund », gleich wie<br />

Michelet im « Nouvelliste » vom 20. Mai, Peter von Roten in diesem<br />

Artikel sagt als Drittens : « Heute wird aber landauf landab<br />

gesagt die Verfassung sage so, und die Regierung tue anders. Und<br />

wenn man etwas wolle, dann müsse man die Verfassung ändern. »<br />

Das vierte konservative Organ das hier die Verfassungsrevision<br />

als notwendig erachtet. Und endlich, am 25. September geht Peter<br />

von Roten noch weiter und geht der Sache auf den Grund in<br />

dem er folgendes erklärt :<br />

« Die Frage, ob unsere Staatsräte in den Verwaltungsräten<br />

der grossen Elektrizitätswerke sitzen sollen oder nicht, hat schon<br />

viel Tinte fliessen lassen. Die Diskussion dreht sich im grossen<br />

und ganzen darum, ob die Vertretung, die unser Kanton in diesen<br />

Verwaltungsräten haben kann, aus den Staatsräten selbst bestehen<br />

soll oder ob der Staatsrat andere Delegierte darin abordnen soll.<br />

Während man allgemein findet, eine imponierende Vertretung des<br />

Kantons in diesen Gremien wäre von Gutem, findet man ebenso<br />

einhellig, dass es verfassungswidrig sei, wenn die Staatsräte selbst<br />

Verwaltungsräte würden. In solchem Zwiespalt greift man zum<br />

bekannten Mittel : man setzt eine Kommission ein, um die Frage<br />

zu prüfen. »<br />

Und wo die Katze weh hat, was ihr Bauchweh verursacht,<br />

ist das Folgende : Er sagt :<br />

« Denn aus der Ferne und mit der nötigen Kühle betrachtet,<br />

verliert dieses Problem jede Bedeutung neben dem andern<br />

Problem, ob das Wallis nicht die Erzkalberei seiner Geschichte<br />

machte, als es die grössten und wertvollsten Wasserkraftskonzessionen<br />

überhaupt verkaufte. Diese Frage klingt vielleicht in einer<br />

so braven Zeitung wie im « Walliser Boten » etwas demagogisch.<br />

Aber je länger man darüber nachsinnt, desto unverständlicher<br />

wird es einem, dass wir Walliser nicht die Formel fanden, um das<br />

Geschäft mit dem Wasser unserer Berge selber zu machen. »<br />

324


Und das ist die grundsätzliche Frage, und hier hat der Staatsrat<br />

seit 30-40 Jahren immer wieder gesündigt. Und zum Schluss<br />

stellt Peter von Roten sehr richtig fest :<br />

« Neben dieser Frage scheint wirklich die andere Frage, wer<br />

nun in den Verwaltungsräten der fremden Gesellschaften sitze,<br />

von recht untergeordneter Bedeutung. Denn man darf sich keinen<br />

Illusionen über die Einflüsse solcher Parade-Verwaltungsräte<br />

hingeben. Wenn sie nicht hinter sich einige Millionen an Kapitalien<br />

haben, werden sie immer wie Dirigenten sein, denen das<br />

Orchester fehlt. »<br />

Das sage nicht ich, sondern wie gehört, Peter von Roten, der<br />

Regierungsstatthalter von Gnaden des Staates des Kantons Wallis.<br />

Meine Herren, wenn wir weiter die Sache verfolgen, dann<br />

sehen wir einen Rückzug von Marignano in dieser Frage von Seiten<br />

des Regierungsrates wie er im Buche steht. Endlich, nach dieser<br />

heftigen Kritik der regierungstreuen Presse, nicht der radikalen<br />

Gottesleugner von Martinach, auch nicht der Gottesleugner<br />

um den « Peuple <strong>Valais</strong>an », sondern der sehr katholischen konservativen,<br />

christlichsozialen Walliser-Zeitungen, angefangen « Nouvelliste<br />

» über « Walliserbote », « Volksfreund » und « Wallisernachrichten<br />

». Das sind die Kritiker des Staatsrates, die ihm<br />

heute diese Erzkalberei vorhalten und nicht wir. Wir taten das<br />

vor bald 30 Jahren ?<br />

Herr Präsident, meine Herren, nach dieser heftigen Kritik<br />

der regierungstreuen Presse, stand im Amtsblatt unter dem Datum<br />

vom 2. Juli 1953 zu lesen : « Kraftwerke von Mauvoisin A. G.,<br />

Oskar Schnyder gehört dem Verwaltungsrate nicht mehr an. »<br />

Der Herr Staatsrat ist zum Teufel gegangen, aber nicht nur der<br />

Staatsrat, sogar der Herr. Es genügt Oskar Schnyder, irgend ein<br />

Oskar Schnyder. Der ist nicht ein Staatsrat und nicht ein Herr.<br />

Er ist einfach aus dem Verwaltungsrate ausgeschieden.<br />

Herr Präsident, meine Herren, der Mohr hat seine Schuldigkeit<br />

getan, der Mohr kann gehen. Herr Präsident, meine Herren,<br />

nun nicht besser als Herrn Oskar Schnyder erging es den beiden<br />

andern Streitern im Verwaltungsrat der <strong>Grand</strong>e Dixence. Unter<br />

dem Datum des 18. Juli 1953 veröffentlichte das kantonale Amtsblatt<br />

schwarz umrändert dieses : « Forces motrices <strong>Grand</strong>e Dixence<br />

S. A. à Sion : Karl Anthamatten et Cyrille Pitteloud, administrateurs,<br />

gehören dem Verwaltungsrate nicht mehr an. » Adieu,<br />

Herr Regierungsratspräsident, Herr Staatsratspräsident Anthamatten,<br />

adieu Herr Staatsrat Pitteloud, es genügt wenn man sagt :<br />

Karl Anthamatten und Cyrille Pitteloud gehören dem Verwaltungsrate<br />

nicht mehr an.<br />

325


Herr Präsident, meine Herren, so weit gehen diese Gesellschaften,<br />

dass sie sogar die einfache Höflichkeitsform gegenüber unsern<br />

Staatsräten nicht mehr beachten. Und nun, was war die Folge ?<br />

Erschrocken sahen sich die Herren Staatsräte vom hohen Ross<br />

des Verwaltungsrates als « administrateurs », als Verwaltungsräte<br />

der grossen Kraftwerke, heruntersinken. Vor Schreck haben sie<br />

bis heute am 6. Februar 1954 die Sprache nicht wieder gefunden.<br />

Wir haben keine Botschaft des Staatsrates, die er selber am<br />

10. November 1952 vorzulegen versprach, damit die Verfassungsrevision<br />

verfassungsgemäss <strong>du</strong>rchgeführt werden könne. Vergessen<br />

den Entwurf zu einer Verfassungsrevision, der erstens nach der<br />

staatsrätlichen Ueberzeugung, dem Geiste der gegenwärtigen Verfassungsbestimmung<br />

entspricht, und zweitens nach der Meinung<br />

des Staatsrates, die besondern Interessen des Landes wahren sollte.<br />

So hiess es doch verfassungstreu in der Botschaft des Staatsrates<br />

noch vom 22. Mai 1953. Aber über allen staatsrätlichen Wipfeln<br />

ist Ruh. Doch halt, der Staatsrat und dessen allertreuesten Diener,<br />

unser Kollege Grossrat Jacquod wachten. Ohne die am 22. Mai<br />

1953 versprochene staatsrätliche Botschaft, wird die Kommission<br />

ohne irgendwelche Unterlagen, für die Revision des Art. 55 am<br />

4. Februar, vor zwei Tagen, einberufen. Ueberstürzt wird beschlossen<br />

1. Die Sache der Revision der Verfassung schon am 5. Februar<br />

oder gestern nachmittags im Grossen Rate zu behandeln. 2. den<br />

Grossen Rat zu beantragen :<br />

1. Staatsräte haben aus allen Verwaltungräten von Gesellschaften<br />

mit finanziellem Zweck auszutreten ;<br />

2. der Staatsrat soll, für die Novembersession 1954 die Botschaft<br />

für die Verfassungsrevision endlich vorlegen ; und<br />

3. der Staatsrat soll sofort Beobachter oder Vertreter ernennen,<br />

die in den Verwaltungsräten der Kraftwerke <strong>Grand</strong>e<br />

Dixence und Mauvoisin und ähnlichen, die Interessen des<br />

Kantons zu wahren haben.<br />

Auch Staatsräte, behauptet die Mehrheit der Kommission, können<br />

als Beobachter und als Vertreter des Staates in diese Verwaltungen<br />

abgeordnet werden. Mit zehn gegen zwei Stimmen wird<br />

diese Ernennung so ausgelegt, dass auch Staatsräte als Beobachter<br />

oder Vertreter wählbar sind. Die Kommission ist einstimmig in<br />

der Auslegung von Art. 55 der Kantonsverfassung, dass die Amtsvorrichtungen<br />

eines Staatsrates unvereinbar ist mit denjenigen<br />

eines Verwaltungsrates einer Gesellschaft, welche finanzielle Zwekke<br />

verfolgt. Darum, das erste Postulat der Kommission, einstimmig<br />

verlangt sie : « Rücktritt aus allen diesen Gesellschaften. »<br />

Zweitens, darum auch das Postulat 2 : für die Novembersession :<br />

326


der Staatsrat soll mit einer Botschaft die Verfassungsrevision des<br />

Art. 55 einleiten gemäss unserer Verfassung. Aber die Mehrheit<br />

der Kommission, zehn gegen drei Stimmen, ist nun der Auffassung<br />

die Ernennung dieser Beobachter oder Vertreter des Kantons<br />

in den Verwaltungsräten der Gesellschaften mit finanziellem<br />

Zweck, in der Hauptsache in den Kraftwerken, das können auch<br />

Staatsräte sein. Staatsräte sollen nach ihrer Auffassung Beobachter<br />

oder Vertreter in den Verwaltungsräten ihrer Gesellschaften<br />

werden. Wir von der Minderheit lehnen diese Auslegung als verfassungswidrig<br />

ab. Wir lehnen diesen Antrag aber auch ab, aus<br />

politischen Reinlichkeitsgründen. Das Volk ist gegen die Beteiligung<br />

der Staatsräte in den Verwaltungsräten der Aktiengesellschaften.<br />

Die konservativen Stimmen aus Welschwallis und aus<br />

Deutschwallis haben das zur Genüge bewiesen. Der Advokatenkniff<br />

der Mehrheit der Kommission, Staatsräte als Beobachter<br />

oder Vertreter des Kantons zu bezeichnen, statt sauber die Verfassung<br />

zu achten, versteht das Volk nicht. Ob als Verwaltungsrat<br />

oder Beobachter oder Vertreter des Staates, das ist für das Volk,<br />

für unsere Wähler gehupft wie gesprungen. Bevor Artikel 55 der<br />

Verfassung nicht revidiert ist, nicht abgeändert ist, erklären wir<br />

deshalb : Hände weg von der knifflichen Auslegung des Art. 55.<br />

Volkes Wille ist Gottes Wille. Als Demokraten : Alles für und<br />

alles <strong>du</strong>rch das Volk. Das ist unsere Ueberzeugung. Deshalb beantragen<br />

wir Ihnen Postulat 1 und 2 anzunehmen weil es eine Verdammung<br />

ist der bisherigen Haltung des Staatsrates in Sachen<br />

Vertretung der Staatsräte in Verwaltungsräten. Und bei Art. 3<br />

beantragen wir Absatz 1 : Annahme des Absatzes und des Postulates<br />

der Kommission aber als zweiter Absatz : « Die Mitglieder<br />

des Staatsrates können nicht als Beobachter oder Delegierte in<br />

Vorschlag gebracht werden. »<br />

Nun erwarten wir, dass uns der Staatsrat endlich für den<br />

Monat Mai seine Vorlage unterbreitet ; dass er endlich für November<br />

1954 die Verfassungsvorlage unterbreitet, damit das Volk<br />

sich aussprechen kann, wie es und ob es die Verfassung beobachtet<br />

wissen will oder nicht. Das Volk hat gewarnt. Tun wir unsere<br />

Pflicht, und der Staatsrat soll endlich auch seine Pflicht tun.<br />

Volksrecht ! Schöner, lichter Stern,<br />

Leuchte hell zum guten Streite !<br />

Nach dem Ziele hoch und fern<br />

Gib uns immer das Geleite !!<br />

327


M. Louis Perraudin, député.<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>,<br />

Messieurs les députés,<br />

Je voudrais dire d'abord, comme chacun s'en rend compte, que<br />

la question soumise aujourd'hui au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> dépasse bien<br />

évidemment les personnes de nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> actuels.<br />

Il ne s'agit pas de juger le problème en fonction des sympathies<br />

ou de l'estime que l'on a pour les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> actuels.<br />

J'espère que de leur côté, ils n'ont pas cette réaction de considérer<br />

les réflexions qui sont faites dans cette salle, pour autant<br />

qu'elles vont contre la présence des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> dans les<br />

conseils d'administration, comme dirigées contre leur personne.<br />

Il s'agit d'une question constitutionnelle, d'une question qui<br />

dépasse les dix prochaines années. Il s'agit par conséquent de la<br />

considérer en soi, en ne se laissant pas arrêter par des motifs de<br />

sympathie ou d'estime à l'égard de nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> actuels.<br />

M. Guntern, chrétien-social <strong>du</strong> Haut-<strong>Valais</strong>, dans la réunion de la<br />

commission, disait qu'au fond, tout le problème quant à sa solution,<br />

dépendait des « personnes » des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, des personnes<br />

qui sont déléguées dans ces conseils d'administration. Et il<br />

se citait lui-même en exemple, comme président de la ville de<br />

Brigue, ayant eu l'occasion au sein d'un conseil d'administration<br />

de défendre toujours, contre peut-être les intérêts de la société,<br />

les intérêts de la ville qu'il représentait. Nous voulons bien l'admettre,<br />

mais il faut se rappeler qu'il n'y a pas dans la République<br />

que des « Caton » ; il faut se rappeler qu'il y a des compromissions<br />

possibles, que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> — si ce n'est ceux qui<br />

sont là maintenant, d'autres qui peuvent venir — sont sujets aux<br />

faiblesses humaines. Il faut, par conséquent, défendre l'indépendance<br />

et l'intégrité <strong>du</strong> Gouvernement valaisan de façon absolument<br />

stricte, comme l'ont voulu les Constituants de 1907.<br />

M. Dellberg, tout à l'heure, a montré que cette question ne<br />

semble pas être partout examinée objectivement ; il a indiqué<br />

comment il y avait eu toute une série de prises de position dans<br />

tel sens et de retours en arrière, comment la question était soumise<br />

au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> d'une façon ne paraissant pas franche et<br />

de bon aloi. Il a montré comment on essayait de manœuvrer, pour<br />

ainsi dire, le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> dans cette question. Je crois qu'effectivement<br />

« il y a eu de cela ». C'est peut-être parce que l'on estime<br />

qu'il y a une discrimination à faire entre les réactions populaires<br />

grossièrement informées et le sens des responsabilités des députés,<br />

que l'on manœuvre de cette façon. On se dit qu'il ne faut pas<br />

328


suivre la voix <strong>du</strong> peuple barbare. Il arrive effectivement que le<br />

peuple soit barbare et juge d'une façon grossière et mal informée.<br />

Je pense quant à moi, cependant, que dans cette affaire, le peuple<br />

a un instinct sûr, même s'il s'y est mêlé de l'envie et un esprit<br />

de critique exacerbé ; et je pense que le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> doit traiter<br />

cette question d'une façon strictement objective et sans se prêter<br />

à des manœuvres quelconques.<br />

La question dépasse bien évidemment le cadre des partis. Tous<br />

les partis politiques, les uns plus, les autres moins, sont sujets à<br />

ces faiblesses humaines et à ces compromissions. Il n'y a pas un<br />

parti qui évitera que parfois tel chef se trouve compromis financièrement.<br />

Parce qu'enfin c'est de cela qu'il s'agit pour beaucoup.<br />

Il s'agit de l'honnêteté à sauvegarder de notre Gouvernement contre<br />

toutes les tentations. Je pense que les partis ne doivent pas<br />

faire de cette question une question de politique de partis ; cela<br />

dépasse le cadre des partis et cela concerne l'intérêt général <strong>du</strong><br />

pays. Au surplus, ce qu'a dit tout à l'heure M. Dellberg, au sujet<br />

de l'attitude de la presse conservatrice, devrait pour tout le monde<br />

être assez éclairant, lorsqu'on voit la prise de position de M. Cyrille<br />

Michelet, <strong>du</strong> Volksfreund, des Walliser Nachrichten, de M. Pierre<br />

de Roten dont M. Dellberg a fait suffisamment entendre la voix<br />

— parce qu'aujourd'hui, je pense, il est à Bâle ! Mais je pense<br />

que ceux qui sont ici ne partiront pas pour Bâle et, tout à l'heure,<br />

auront le courage de s'exprimer librement.<br />

Nous avons estimé devoir déposer une demande de vote à<br />

l'appel nominal. C'est, de notre part, non pas vouloir faire des<br />

pressions, parce que les pressions, ce n'est pas de notre côté<br />

qu'elles peuvent être faites ; c'est vouloir faire confiance à l'esprit<br />

d'indépendance et d'objectivité des députés. C'est de notre part<br />

partir de l'idée que la question sera par eux jugée objectivement,<br />

pour elle-même, sans idées toutes faites, malgré les discussions<br />

antérieures de groupes, sans l'idée prédominante de la discipline<br />

de groupe. Je sais, en ayant fait l'expérience, qu'en politique les<br />

hommes libres ne sont pas si nombreux et qu'il y a l'indépendance<br />

100 %, l'indépendance 50 % et l'indépendance 30 %. Je souhaite<br />

que dans le vote de tout à l'heure, il n'y ait ici que des hommes<br />

indépendants 100 %.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, nous nous sommes<br />

ralliés au postulat 1 de la commission que vous avez constituée.<br />

Ce postulat demande donc que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> qui font<br />

encore partie de conseils d'administration de sociétés à but financier<br />

soient invités à présenter leur démission immédiate. M. Dellberg<br />

a dit qu'il y avait trois cas de conseillers d'<strong>Etat</strong> appartenant<br />

329


encore à des sociétés privées ou en tous cas particulières à but<br />

financier.<br />

Sur ce point, la commission a été unanime dans le sens de la<br />

Constitution. Ce matin, on nous a fait observer que ce texte était<br />

peut-être excessif et je me suis quant à moi rallié à l'adjonction<br />

que M. le rapporteur français a demandé d'insérer au protocole :<br />

« Des exceptions peuvent être faites pour des sociétés qui ne<br />

poursuivent pas un intérêt strictement privé. Le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

fixera la liste après rapport <strong>du</strong> Gouvernement. »<br />

Je pense, en effet, que la ratio legis de la disposition constitutionnelle<br />

est le souci de préserver, par rapport aux groupements<br />

économiques financiers, l'indépendance, la sérénité et l'impartialité<br />

<strong>du</strong> Gouvernement. Par conséquent, lorsqu'il s'agit de sociétés qui<br />

sont carrément d'intérêt public, comme par exemple le chemin de<br />

fer de la Furka, le chemin de fer <strong>du</strong> Martigny-Châtelard, comme<br />

les Salines, je pense qu'il n'est pas contraire à la ratio legis de la<br />

disposition constitutionnelle d'admettre que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong><br />

puissent entrer dans ces conseils d'administration. De même aussi<br />

s'il se constitue des sociétés anonymes pour des questions de tunnels<br />

routiers ou pour d'autres questions qui sont tout à fait d'intérêt<br />

public.<br />

C'est la raison pour laquelle je me suis rallié à cette proposition<br />

de la commission avec cette sauvegarde que le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

fixerait la liste de ces sociétés après rapport <strong>du</strong> Gouvernement.<br />

La commission a donc déclaré que la Constitution devait être<br />

interprétée dans ce sens strict que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> doivent<br />

s'abstenir de faire partie de conseils d'administration à but financier.<br />

On nous dira peut-être que nous entrons pour une question<br />

« provisoire », dans le fond <strong>du</strong> sujet. Je pense que le fond <strong>du</strong> sujet<br />

se confond pratiquement avec la question soi-disant provisoire<br />

discutée aujourd'hui au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>. Je pense que si le <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong> accepte la proposition de la majorité de la commission<br />

selon laquelle des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> peuvent être en qualité d'observateurs<br />

ou de représentants dans les conseils d'administration<br />

de nos sociétés hydroélectriques en particulier, je pense que si le<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> peut prendre acte d'une telle décision <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong>, nous attendrons fort longtemps des projets de revision<br />

constitutionnelle, nous attendrons longtemps que le peuple soit<br />

appelé à statuer. Toutes les manœuvres qu'a indiquées tout à<br />

l'heure M. le député Dellberg sont à ce point de vue parlantes. Par<br />

conséquent, aujourd'hui, la responsabilité <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> est<br />

vraiment celle-ci : d'avoir, Messieurs les députés, à respecter et<br />

faire respecter la Constitution selon le serment que nous, députés,<br />

330


avons aussi dû prêter. Et alors la question de fond est essentielle<br />

et doit être examinée. Et, comme M. Dellberg l'a relevé, les Constituants<br />

de 1906, puisque c'est à la séance <strong>du</strong> 26 février 1906 que<br />

ces questions se sont posées, se sont exprimés d'une façon absolument<br />

claire. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> hésitait à accepter cette formule<br />

catégorique et M. Biollay, Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> disait :<br />

«Pour ce qui concerne le troisième alinéa, je maintiens le projet<br />

<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> qui est suffisant. « Le texte proposé par la<br />

commission ne rend pas absolument la pensée <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

Il va trop loin, cela voudrait dire qu'un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> ne pourra<br />

jamais faire partie d'aucun conseil d'administration ». Et la réponse<br />

<strong>du</strong> Dr Lorétan, membre et président de la commission, — l'ancien<br />

juge cantonal Lorétan — a été claire : le Dr Lorétan a maintenu<br />

le texte de la commission, qui donc a prévalu, qui est aujourd'hui<br />

inséré dans la Constitution. « Il faut — et la commission l'a voulu<br />

— qu'aucun <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> ne soit autorisé à faire partie ni d'un<br />

conseil d'administration, ni d'une société poursuivant un but financier<br />

». Si l'on interprétait la Constitution littéralement, on devrait<br />

donc interdire aux <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> même l'appartenance aux<br />

conseils d'administration des Salines, de la Furka-Oberalp, <strong>du</strong> Martigny-Châtelard,<br />

des tunnels routiers. Sur ce point, il est possible<br />

que tout à l'heure une proposition se fasse jour dans le sens d'une<br />

interprétation littérale. Quant à moi je ne vois pas un gros obstacle<br />

à ce que l'on vote dans un sens ou dans un autre, je pense personnellement<br />

que la ratio legis doit être considérée comme étant celle<br />

que j'ai indiquée, mais si l'on voulait s'en tenir à une interprétation<br />

littérale, -cela dans le but d'une plus grande clarté, je ne vois<br />

à cela aucun grand inconvénient. Il y aurait peut-être des inconvénients<br />

pratiques parce qu'enfin il ne faudrait quand même pas<br />

empêcher les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> de s'occuper, eux-mêmes, sans personnes<br />

interposées, de questions qui sont nettement d'intérêt public,<br />

mais ils peuvent aussi le faire par personnes interposées, par<br />

des représentants qui leur font rapport, par conséquent la question<br />

me paraît assez secondaire.<br />

Mais sur la question même qui fait vraiment l'objet <strong>du</strong> débat<br />

d'aujourd'hui, sur celle qui forme le nœud <strong>du</strong> problème, la véritable<br />

question cruciale : savoir si les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> peuvent<br />

appartenir à des conseils d'administration de sociétés poursuivant<br />

un but d'intérêt financier autre que nettement public ; sur ce point<br />

les Constituants de 1907 ont été absolument catégoriques : ils ont<br />

fait défense aux <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> d'appartenir à des conseils d'administration<br />

de sociétés de ce genre. Par conséquent, pour nous,<br />

la question ne se pose pas, pour nous il n'y a pas lieu, selon le<br />

postulat 2 — que nous avons admis par gain de paix et par respect<br />

331


de la volonté populaire, — d'accorder de l'importance à ce postulat<br />

2 :<br />

« Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité à proposer pour la session de<br />

novembre 1954 un message sur l'opportunité de la revision de l'art.<br />

55 de la Constitution ». Quant à nous, pour les motifs que je dirai<br />

tout à l'heure, nous estimons que sur ce point, la Constitution ne<br />

doit pas être revisée, que ce serait, précisément maintenant, un<br />

grand danger pour le <strong>Valais</strong>.de reviser la Constitution, que ce<br />

serait mal servir le pays que de reviser la Constitution. Pour nous,<br />

il y a non seulement manque d'opportunité, mais ce serait extrêmement<br />

inopportun, étant données les grosses forces financières<br />

qui sont installées maintenant chez nous et dont l'ancien Chef <strong>du</strong><br />

service des contributions, M. Gross, me disait que ces sociétés<br />

colonisent le <strong>Valais</strong>. Pour nous, il y a grand danger de reviser<br />

maintenant la Constitution. Si donc la minorité de la commission<br />

s'est ralliée à ce postulat N° 2, invitant le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à proposer<br />

pour la session de novembre 1954 un message sur l'opportunité<br />

de la revision de l'article 55 de la Constitution, c'est simplement<br />

parce que, puisqu'il y a discussion à ce sujet, puisqu'il y a des<br />

avis juridiques contradictoires, en démocrates, nous acceptons que<br />

la question soit soumise au peuple. D'ores et déjà, nous déclarons<br />

que devant le peuple, bien évidemment, nous soutiendrons le point<br />

de vue qu'il faut en rester, quant à son idée foncière (question de<br />

mots, de nuances, c'est une autre affaire), au texte tel qu'il figure<br />

dans la Constitution de 1907. Car il y a, Messieurs les députés,<br />

d'incontestables dangers à vouloir permettre que les <strong>Conseil</strong>lers<br />

d'<strong>Etat</strong>, ne serait-ce qu'à titre d'observateurs, appartiennent aux<br />

conseils d'administration, en particulier des grandes sociétés hydroélectriques<br />

(puisque ce sont ces sociétés qui sont non seulement<br />

l'occasion, mais la raison de ce débat).<br />

Il ne faut pas que nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> puissent être impliqués<br />

dans le jeu des concurrences économiques. Nous avons vécu dans<br />

la vallée de Bagnes (et vous en avez enten<strong>du</strong> parler) cette longue<br />

concurrence, <strong>du</strong>re et âpre, entre le groupe de l'EOS et un autre<br />

groupe, actuellement les Forces motrices <strong>du</strong> Mauvoisin, pour les<br />

eaux de la vallée de Bagnes et pour la réalisation de projets hydroélectriques.<br />

Nous savons que dans le jeu de cette concurrence, les<br />

partenaires sont <strong>du</strong>rs. Tels présidents de communes qui sont ici<br />

ou ne sont pas ici aujourd'hui savent que quand il fallait, on allait<br />

les chercher de nuit dans leur village pour les amener à Sion afin<br />

d'emporter le morceau. A l'heure actuelle, nos force hydrauliques,<br />

si elles sont pour la plus grosse partie mises en valeur, ne le sont<br />

tout de même pas 100 %. Vous avez sans doute enten<strong>du</strong> parler de<br />

projets importants, déjà à l'étude, et derrière tel projet important<br />

332


déjà à l'étude, il y a des groupes économiques suisses qui sont<br />

aussi importants que ceux qui ont réalisé la <strong>Grand</strong>e Dixence et<br />

le Mauvoisin et déjà de nouveau, pour tel projet important, il y<br />

a une question de concurrence qui naît et un conflit analogue qui<br />

s'ouvre entre les forces économiques en présence.<br />

Et, bien évidemment, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, lorsqu'il doit prendre<br />

position dans ces questions, à l'occasion de l'homologation des<br />

concessions ou à n'importe quelle autre occasion, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

doit pouvoir trancher librement, sereinement, objectivement, en<br />

fonction <strong>du</strong> seul intérêt public, sans se sentir lié ou sans pouvoir<br />

être soupçonné d'être lié par l'appartenance de tel ou tel de ses<br />

membres, même camouflée, à un conseil d'administration, sans<br />

pouvoir être soupçonné d'être lié et de vouloir ne pas tenir la<br />

balance égale dans le sens de l'intérêt public en faveur des deux<br />

groupes en présence.<br />

Assurer la véritable indépendance <strong>du</strong> Gouvernement à l'égard<br />

des forces économiques est un principe de vie politique saine. Ce<br />

principe, nous en parlons maintenant à propos <strong>du</strong> gros capitalisme<br />

; nous devons en parler aussi quand il s'agit des autres<br />

forces économiques, qu'il s'agisse des forces paysannes, qu'il<br />

s'agisse de forces ouvrières. C'est un principe que le Gouvernement<br />

doit pouvoir rester un arbitre objectif et impartial et si nous donnons<br />

la main à la solution que propose aujourd'hui la majorité<br />

de la commission, nous allons vers un danger qui est important.<br />

Au point de vue social, nous avons évidemment actuellement la<br />

paix <strong>du</strong> travail ; aucun conflit n'a éclaté dans nos grands chantiers.<br />

Qui nous dit que nécessairement au cours des années à venir, les<br />

choses se présenteront de la même façon ? Il peut y avoir des<br />

conflits de salaires, des conflits au sujet d'autres conditions de<br />

travail, il peut y avoir des grèves. Comment pouvez-vous, au cours<br />

d'un conflit de ce genre, donner le sentiment à la population, aux<br />

milieux intéressés que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> va arbitrer (puisqu'il<br />

interviendra tout naturellement, soit en vertu de la loi soit officieusement),<br />

comment pouvez-vous donner à la population le<br />

sentiment que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> vont arbitrer et vont intervenir<br />

en pacificateurs vraiment objectifs, si ces <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong><br />

sont ainsi liés ou sont ainsi soupçonnés d'être liés à tel ou tel<br />

groupe, ici aux grosses sociétés hydroélectriques.<br />

Je crois que Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, lorsque la majorité<br />

de la commission leur offre ce cadeau, devraient employer<br />

l'antique formule : Timeo Danaos et dona ferentes (j'ai peur des<br />

Grecs même quand ils veulent me faire des cadeaux).<br />

Le Gouvernement devrait craindre, en appartenant à ces <strong>Conseil</strong>s<br />

d'administration, d'être mis dans la position difficile que je<br />

333


viens d'indiquer, d'être mis dans cette position de risquer de<br />

graves critiques de la part de la population.<br />

Il y a aussi des questions fiscales. Evidemment, c'est l'intérêt<br />

<strong>du</strong> <strong>Valais</strong> d'être informé au point de vue fiscal de ce qui se passe<br />

dans certaines sociétés, mais il n'est pas nécessaire de l'être par<br />

la présence personnelle des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> dans ces conseils<br />

d'administration. Il y a maintenant, en ce qui concerne la grosse<br />

in<strong>du</strong>strie en <strong>Valais</strong>, un rendement fiscal diminué de 700,000 francs.<br />

Est-ce que vous allez renforcer dans le peuple cette idée que nos<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, que le Chef <strong>du</strong> Département des finances ont<br />

l'oreille trop facilement ouverte aux doléances des conseils d'administration<br />

de grosses sociétés ? Est-ce que nous allons renforcer<br />

cette idée en permettant aux <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> d'entrer, même de<br />

façon camouflée, dans ces conseils d'administration ? Je crois encore<br />

une fois que des mesures de ce genre sont contraires à une<br />

véritable efficacité de l'action gouvernementale, parce que l'efficacité<br />

de la véritable action gouvernementale exige la confiance<br />

entre la population et le Gouvernement.<br />

Il y a ces raisons de ceractère économique et je dirai qu'il y<br />

a même des raisons de caractère moral. C'est une nécessité morale<br />

que le pouvoir gouvernemental soit commis à la sauvegarde <strong>du</strong><br />

bien commun. Il n'y a pas, je le disais, que des « Caton » dans<br />

la République, des hommes d'absolue intégrité, résistant absolument<br />

à toutes les tentations, il y a des hommes sujets aux faiblesses<br />

humaines, aux compromissions, à l'avidité et à l'appât <strong>du</strong><br />

gain parfois. Si nous devons comprendre que nos gouvernants ne<br />

peuvent pas vivre à la manière fruste <strong>du</strong> célibataire Salazar ou<br />

<strong>du</strong> maire de Florence, nous devons éviter que le peuple puisse les<br />

caractériser comme des hommes d'argent. L'argent est nécessaire,<br />

mais il peut être corrupteur. Le pouvoir politique doit garder sur<br />

l'argent et sur les puissances d'argent, comme sur les autres forces<br />

de décomposition politique et morale, son autorité. « Or, dit<br />

Gustave Thibon, l'autorité exige quelque distance ». « Nous devons<br />

maintenir quelque distance entre le gros capitalisme hydroélectrique<br />

et notre pouvoir exécutif en n'intro<strong>du</strong>isant pas nos <strong>Conseil</strong>lers<br />

d'<strong>Etat</strong> dans ces conseils d'administration. Je suis le premier partisan<br />

d'honorer convenablement nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> et si leur<br />

situation financière n'est pas suffisante, eh bien, qu'on l'augmente.<br />

Je pense que pour augmenter cette situation financière, il ne faut<br />

pas prendre comme moyens ces moyens indirects, peut-être dangereux<br />

que l'on envisage maintenant. On nous a cité l'exemple<br />

des autres cantons suisses. On nous a dit que dans les autres cantons,<br />

il y a partout quasiment des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> dans les conseils<br />

d'administration. Je dis d'abord que cet exemple n'est pas<br />

334


concluant pour ce motif : ce n'est pas parce qu'on ferait ailleurs<br />

quelque chose qui n'est pas indiqué qu'il faut le faire chez nous.<br />

Je crois que nous avons tous enten<strong>du</strong> dire que si le Pouvoir fédéral<br />

a quelquefois de la peine à être cet arbitre absolument objectif<br />

et au-dessus des forces économiques et financières dans notre pays,<br />

cela tient à la présence de tant de conseillers nationaux dans tant<br />

de conseils d'administration et peut-être aussi à la présence de<br />

tant de <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> dans tant de conseils d'administration.<br />

Au surplus, il faut quand même noter qu'il y a des différences :<br />

certains cantons ont leurs forces électriques, comme par exemple<br />

Fribourg, aménagées par une organisation publique de caractère<br />

cantonal ; il est évidemment dans ces conditions plus normal que<br />

les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> soient eux-mêmes dans ces conseils d'administration.<br />

Mais, quoi qu'il en soit, il me semble que si nous étions dans<br />

l'obligation d'envoyer des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, on pourrait dire qu'il<br />

faut en passer par là ; mais nous ne sommes pas dans cette obligation.<br />

Comme nous l'avons dit, il y a la possibilité d'une autre<br />

solution.<br />

Que fait le <strong>Conseil</strong> fédéral ? La Constitution ne dit pas explicitement<br />

que les <strong>Conseil</strong>lers fédéraux ne peuvent appartenir aux<br />

conseils d'administration ; la Constitution fédérale dit simplement :<br />

« Les membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> fédéral ne peuvent pendant la <strong>du</strong>rée<br />

de leur fonction revêtir aucun autre emploi, soit au service de la<br />

Confédération soit dans un canton ni suivre d'autres carrières ou<br />

exercer de profession. » On aurait pu interpréter cette disposition<br />

en disant : « Suivre d'autres carrières » ? Etre membre d'un conseil<br />

d'administration n'est pas une carrière. « Exercer une autre<br />

profession » ? Etre membre d'un conseil d'administration n'est pas<br />

une profession. Par conséquent, la Constitution fédérale sur ce<br />

point permettrait beaucoup plus de facilités que n'en donne le<br />

texte de notre Constitution. Le <strong>Conseil</strong> fédéral s'est gardé de ces<br />

facilités. Prenons exemple sur lui et disons-nous que si précisément<br />

sur le plan fiscal, les cantons ont tellement de peine à faire une<br />

véritable fiscalité sociale, s'ils sont si souvent manœuvres par les<br />

grosses sociétés qui leur disent : « On va s'en aller ailleurs, transporter<br />

le siège social ailleurs, si vous voulez faire des lois de telle<br />

ou telle façon », disons-nous que si la réalité de la politique fiscale<br />

suisse sur le plan cantonal est bien celle-là, si elle est difficilement<br />

sociale dans le sens voulu, cela tient pour beaucoup à la<br />

présence justement dans ces conseils d'administration de tant de<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, comme vous l'a dit tout à l'heure le rapporteur<br />

de langue française de notre commission.. Et par conséquent évitons<br />

de tomber dans un abus de ce genre. Rendons-nous compte<br />

335


qu'au sein d'un conseil d'administration, même pour telle personne<br />

qui n'y est qu'à titre d'observateur, il se crée de la camaraderie,<br />

il s'établit souvent autre chose que de la camaraderie. Et ensuite<br />

on réagit difficilement d'une façon objective.<br />

Et puis, pratiquement, est-ce que vous voyez la situation ? Nos<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> sont là à titre d'observateurs ; les tantièmes, les<br />

jetons de présence, ce «ont les autres qui les touchent ; nos petits<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, eux, devraient se contenter de la portion congrue.<br />

Est-ce que vous croyez que cela paraîtrait normal, équilibré ?<br />

Est-ce que vous croyez que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> n'auraient pas un<br />

peu honte, est-ce que vous croyez que même les autres n'auraient<br />

pas un peu honte de les laisser ainsi avec les miettes qui tombent<br />

de la table <strong>du</strong> riche ? Est-ce que vous croyez que le président <strong>du</strong><br />

parti conservateur, M. le député Moulin, trouverait normal de<br />

prendre, lui, les gros tantièmes et les jetons de présence et de<br />

laisser à ses collègues <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, qui font le même travail<br />

que lui dans ces conseils d'administration, les miettes qui tombent<br />

de la table <strong>du</strong> riche ? (rires).<br />

Je crois, Monsieur le Président et Messieurs les députés, qu'il<br />

suffit d'énoncer cela pour montrer que, pratiquement, cela ne se<br />

passera pas ainsi. Insérez tout ce que vous voudrez ici dans le<br />

protocole, prenez toutes les décisions que vous voudrez à ce sujet,<br />

on sait qu'il y a à ce point de vue-là des émoluments cachés. Je<br />

vous parlais, c'est la vérité, Monsieur le Président et Messieurs les<br />

députés, de cette offre faite à un fonctionnaire par une société<br />

importante de lui verser 20,000 franc«, eh bien, oui, elle a été faite;<br />

ce fonctionnaire a refusé. Dans la vallée de Bagnes, les moineaux<br />

sifflent sur les toits que tel homme politique important verrait<br />

avec grand déplaisir qu'on publie certaines choses concernant ce<br />

qui s'est passé entre lui et tel groupe économique au sujet des eaux<br />

de la vallée de Bagnes. Il y a des émoluments cachés. Allons-nous<br />

permettre que no« <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> soient suspectés de cette façon<br />

? Vous le ferez immanquablement si vous voulez les intro<strong>du</strong>ire<br />

dans les conseils d'administration même à titre d'observateurs.<br />

Je crois véritablement que la solution proposée par la majorité<br />

de la commission est dangereuse et doit être écartée.<br />

Il faut évidemment que les intérêts <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> soient représentés.<br />

Il est juste, puisque de grands travaux se font chez nous,<br />

qu'entrepreneurs, commerçants, ouvriers valaisans soient convenablement<br />

traités et que leur part soit abondante dans les œuvres<br />

qui se réalisent chez nous. Mais il n'est pas nécessaire pour cela<br />

de la présence des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>. On nous dit : Oui, il faut<br />

les <strong>Conseil</strong>ler« d'<strong>Etat</strong> parce que c'est seulement le titre de <strong>Conseil</strong>ler<br />

d'<strong>Etat</strong> qui en impose à la Suisse allemande ; ces Messieurs<br />

336


les financiers de Suisse allemande, s'ils ont devant eux un <strong>Conseil</strong>ler<br />

d'<strong>Etat</strong>, font la courbette et acceptent les demandes qui leur<br />

sont présentées, mais s'il s'agit d'une autre personne, ce n'est pas<br />

le cas. Je veux bien croire, Monsieur le Président et Messieurs les<br />

députés, qu'il n'y a dans notre république en fait de grands personnages<br />

que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>. Le juge de Sierre, il y a quelques<br />

années déjà, me faisait cette réflexion : « Dans notre pays,<br />

on dirait que c'est comme ça, il n'y a de grands hommes que ceux<br />

qui arrivent à quelque chose en politique. Ceux qui font quelque<br />

chose d'utile et de grand, même pour le pays, mais non sur le<br />

terrain de la politique des partis, ne sont pas de grands hommes. »<br />

Je crois tout de même que nous n'en sommes plus là. La fonction<br />

politique est un peu non pas démonétisée, mais diminuée quant<br />

à l'estime que le peuple, et surtout peut-être que les financiers<br />

suisses allemands lui portent.<br />

Si les financiers suisses-allemands font des courbettes devant<br />

les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, c'est bien plutôt parce qu'ils se disent qu'en<br />

échange de leurs services, ils pourront obtenir eux aussi d'autres<br />

services. Eh bien, il n'est guère indiqué que nous participions à<br />

cet échange des bons services. Je pense qu'il est tout à fait possible<br />

de trouver, soit au sein <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>, soit hors <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong>, des représentants <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> (appelez-les observateurs ou<br />

représentants, cela dépendra un peu de la forme des sociétés et<br />

des contrats qui existent entre les sociétés et l'<strong>Etat</strong>), des personnalités<br />

valaisannes compétentes et qui auront <strong>du</strong> prestige et de<br />

l'autorité pour représenter le <strong>Valais</strong> dans ces grandes sociétés et<br />

pour que le. <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> lui-même soit informé comme il doit<br />

l'être, dans la mesure nécessaire.<br />

C'est pourquoi, me joignant à la proposition que tout à l'heure<br />

M. Dellberg a lue, j'ai l'honneur de proposer au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>,<br />

au nom de la minorité de la commission, la modification <strong>du</strong> postulat<br />

3 de la façon suivante : « Pour la sauvegarde des intérêts <strong>du</strong><br />

canton, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité à déléguer immédiatement... ».<br />

Parce qu'on nous a dit : « Il y a les travaux en cours, cela presse. »<br />

J'admets la valeur de l'argument, mais ne lui accorde pas autant<br />

d'importance qu'on a indiqué : on nous a dit qu'à la <strong>Grand</strong>e-<br />

Dixence, pendant que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> étaient là, les <strong>Valais</strong>ans<br />

avaient des travaux, des adjudications, que maintenant que les<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> n'y sont plus, ils n'ont plus de travaux.<br />

Nous savons ce qui s'est passé pour le Mauvoisin. On avait dit<br />

honnêtement, au commencement : pendant les travaux d'approche,<br />

de routes, tunnels, etc., les entrepreneurs de la région devront<br />

être servis et nous tenons à les servir parce que nous savons<br />

qu'ensuite nous ne pourrons.pas les servir dans la même mesure,<br />

337


étant donné qu'il s'agit, avec le barrage, de travaux d'une telle<br />

importance que les entrepreneurs de la région ne peuvent pas y<br />

suffire. Voilà l'explication. Je ne le dis pas pour enlever aux<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> le mérite de la propagande qu'on a voulu leur<br />

faire, mais c'est tout simplement cela l'explication.<br />

Je crois évidemment que dès maintenant, vu les travaux qui<br />

sont prévus, il convient qu'il y ait des délégués <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> désignés<br />

par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> dans ces conseils d'administration et par<br />

conséquent nous demandons cela pour la défense précisément,<br />

comme on l'a dit, des intérêts valaisans.<br />

Donc : « Pour la sauvegarde des intérêts <strong>du</strong> canton, le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> est invité à déléguer immédiatement des observateurs ou<br />

représentants auprès des sociétés à but financier intéressant particulièrement<br />

le canton, notamment auprès des forces motrices <strong>du</strong><br />

<strong>Valais</strong> en général et en particulier des forces motrices <strong>du</strong> Mauvoisin<br />

S. A. et des forces motrices de la <strong>Grand</strong>e-Dixence S. A. Les<br />

membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ne peuvent être désignés. Le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> fera rapport au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> sur cet objet à la session<br />

de mai 1954. »<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je conclus.<br />

L'argent est nécessaire. Honorons le travail et les responsabilités<br />

de nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> selon leur charge et selon les nécessités<br />

de leur rang, mais préservons-les des tentations <strong>du</strong> dieu Mammon.<br />

Que le veau d'or reste juif et ne devienne pas un spécimen de<br />

la race d'Hérens, élevé à Châteauneuf ! (rires). Et gardons-nous,<br />

au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> valaisan, d'octroyer à ce veau d'or juif la nationalité<br />

valaisanne. Les députés ont prêté serment de respecter la<br />

Constitution, ils ne la violeront pas aujourd'hui dans le vote qui<br />

doit intervenir et il ne sera pas nécessaire d'un recours de droit<br />

public au Tribunal fédéral pour faire respecter la Constitution<br />

valaisanne contre la volonté de la majorité <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>.<br />

(Applaudissements.)<br />

M. le Président Revaz.<br />

Messieurs les députés, je constate que Messieurs les rapporteurs<br />

de la minorité se sont longuement exprimés. J'espère que<br />

Messieurs les députés qui sont d'accord avec eux voudront, dans<br />

la suite de ces débats, restreindre leurs interventions afin que<br />

nous ne soyons pas ici encore à 20 heures.<br />

Avant d'ouvrir la discussion générale, je donne la parole à<br />

M. le Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

338


M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

a tenu une séance hier soir, ensuite de quoi il a pris la décision<br />

suivante :<br />

Extrait <strong>du</strong> protocole des séances <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

Séance <strong>du</strong> 5 février 1954<br />

Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> prend connaissance <strong>du</strong> rapport de la commission <strong>du</strong> <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong> chargée de rapporter sur la question de la représentation des membres<br />

<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d<strong>Etat</strong> au sein <strong>du</strong> conseil d'administration de sociétés à but financier.<br />

Il décide:<br />

d'accepter les postulats qui en forment la conclusion, à savoir :<br />

1. Les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> qui font encore partie de conseils d'administration<br />

de sociétés à but financier sont invités à présenter leur démission immédiate<br />

;<br />

2. Le <strong>Conseil</strong>" d'<strong>Etat</strong> est invité à proposer pour la session de novembre 1954<br />

un message sur l'opportunité de la revision de l'art. 55 de la Constitution ;<br />

3. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité à déléguer auprès des sociétés à but financier,<br />

intéressant particulièrement le canton, des observateurs chargés de<br />

sauvegarder les intérêts <strong>du</strong> pays. Cette délégation devra être faite en<br />

respectant l'art. 55 de la Constitution. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> fera rapport au<br />

<strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> sur cet objet à la session de mai 1954.<br />

Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> s'en remet au surplus à la décision de la Haute Assemblée<br />

en ce qui concerne l'application <strong>du</strong> postulat N° 3 ci-dessus dont l'interprétation<br />

a provoqué une divergence au sein de la commission.<br />

Pour copie conforme,<br />

Le Chancelier d'<strong>Etat</strong> :<br />

sig. : N. ROTEN.<br />

Comme l'a fait votre Président de la Haute Assemblée, le<br />

Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> vous invite à discuter cette question<br />

avec calme, objectivité et sans passion.<br />

L'exploitation des forces hydrauliques a changé complètement<br />

l'aspect économique de notre canton. Le <strong>Valais</strong> est le plus grand<br />

pro<strong>du</strong>cteur d'énergie électrique de la Suisse. Remercions Dieu de<br />

nous avoir donné cette réserve de houille blanche et les in<strong>du</strong>striels<br />

qui nous apportent aujourd'hui les capitaux nécessaires<br />

pour son utilisation en <strong>Valais</strong>.<br />

L'importance de cette branche économique exige que le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> garde un contact étroit avec les principales sociétés<br />

exploitant les forces hydrauliques afin de pouvoir sauvegarder les<br />

intérêts supérieurs <strong>du</strong> pays ainsi que <strong>du</strong> Gouvernement cantonal<br />

tout en respectant les clauses de la Constitution.<br />

Der Staatsrat hat in seiner gestrigen Sitzung, gestern Abend,<br />

einstimmig Folgendes beschlossen :<br />

339


Auszug aus dem Protokoll des Staatsrates<br />

Sitzung vom 5. Februar 1954<br />

Der Staatsrat nimmt Kenntnis vom Bericht der Grossratskommission, die<br />

über die Frage der Vertretung der Mitglieder des Staatsrates in den Verwaltungsräten<br />

der Gesellschaften zu beraten hat, die einen finanziellen Zweck verfolgen.<br />

Er<br />

beschliesst :<br />

Die sich aus den Schlussfolgerungen dieses Berichtes ergebenden Postulate<br />

wie folgt anzunehmen :<br />

1. Die Staatsräte, die noch in Verwaltungsräten von Gesellschaften vertreten<br />

sind, die einen finanziellen Zweck verfolgen, werden eingeladen,<br />

ihre sofortige Demission einzureichen ;<br />

2. Der Staatsrat wird ersucht, dem Grossen Bäte in der Novembersession<br />

1954 eine Botschaft über die Zweckmässigkeit der Révision von Art. 55<br />

der Verfassung zu unterbreiten.<br />

3. Der Staatsrat wird eingeladen, in die Gesellschaften, die einen finanziellen<br />

Zweck verfolgen und im besondern unseren Kanton angehen,<br />

Beobachter abzuordnen, die mit der Wahrung der Interessen des Landes<br />

betraut werden. Diese Abordnung soll so erfolgen, dass die Bestimmungen<br />

von Art. 55 der Verfassung eingehalten werden. Der Staatsrat soll<br />

in der Maisession 1954 des Grossen Rates über diese Frage Bericht<br />

erstatten.<br />

Was die Anwen<strong>du</strong>ng des vorerwähnten Postulates No. 3 betrifft, dessen<br />

Interpretation in der Kommission zu Meinungsverschiedenheiten geführt hat,<br />

wird sich der Staatsrat auf den Entscheid der Hohen Versammlung halten.<br />

Für getreue Abschrift,<br />

Der Staatskanzler :<br />

gez. : N. ROTEN<br />

Wie der Herr Präsident Eurer Hohen Versammlung es getan<br />

hat, so ersucht Sie der Präsident des Staatsrates diese Frage ruhig,<br />

sachlich und ohne Leidenschaft diskutieren zu wollen.<br />

Die Nutzbarmachung der Wasserkräfte wird die wirtschaftliche<br />

Lage unseres Kantons ändern. Das Wallis steht in der Energieerzeugung<br />

an der ersten Stelle aller Schweizerkantone.<br />

Danken wir Gott, dass Er uns diese unerschöpfliche Reserve<br />

an weisse Kohle gegeben hat und dass auch zu ihrer Ausbeutung<br />

die nötigen Kapitalien ins Land gekommen sind.<br />

Die Wichtigkeit dieser Wirtschaftszweige verlangt, dass der<br />

Staatsrat mit den hauptsächlichsten Gesellschaften in enger Beziehung<br />

steht zur Wahrung der Landesinteresse und des Ansehens<br />

der Kantonsregierung unter Einhalt der Bestimmungen der Kantonsverfassung.<br />

Voilà, Monsieur le Président et Messieurs, la décision <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong>, pour le moment nous n'avons pas autre chose à dire.<br />

340<br />

(Applaudissements.)


M. Luisier, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés,<br />

C'est en ma qualité de membre de la commission que j'interviens.<br />

Il ne s'agit pas de présenter un rapport de minorité, non,<br />

puisque j'ai fait partie de ces commissaires qui ont donné la main<br />

à la résolution qui a été votée par la commission, mais aujourd'hui<br />

je suis obligé de venir ici vous dire que je dois fixer mon<br />

attitude avant un vote éventuel.<br />

Ce matin, la commission s'est réunie et est arrivée à cette<br />

décision que l'on demande aujourd'hui d'insérer au protocole<br />

l'interprétation qu'elle entend donner au postulat N° 1. Personnellement<br />

je ne puis pas me rallier à cette interprétation. Je vous<br />

dis que cette façon d'interpréter le postulat N° 1 se prête à l'arbitraire.<br />

On permettrait donc à un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>, dans certains cas,<br />

de rester dans tel ou tel conseil d'administration ou dans tel ou<br />

tel autre, on lui dirait : là, vous devez démissionner. Eh bien,<br />

personnellement, j'estime que le postulat N° 1 fixait le principe<br />

même contenu dans la Constitution et qu'il n'y a pas d'interprétation<br />

à donner. Le peuple ne comprendrait pas cette interprétation,<br />

le peuple qui a voulu dans la Constitution de 1907 le texte<br />

qui en découle aujourd'hui ne le comprendra pas autrement. Les<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> ne peuvent pas faire partie de conseils d'administration<br />

dans des sociétés à but financier. C'est clair, il n'y a<br />

pas d'interprétation à donner. On peut demander des interprétations<br />

par des juristes, mais encore une fois le peuple ne les comprendra<br />

pas autrement !<br />

C'est dans ce sens-là que j'ai donné la main à ce postulat le<br />

jour où il nous a été présenté. Ce postulat fixant <strong>du</strong> reste le principe<br />

même, nous a permis d'aboutir au postulat N° 2 qui, lui,<br />

invite le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, dans les circonstances actuelle«, dans les<br />

temps actuels, selon les besoins qui semblent se faire jour, invite<br />

le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, dis-je, à nous présenter un message sur l'opportunité<br />

de la revision de l'article 55 de la Constitution. Si nous<br />

maintenons l'interprétation donnée au postulat N° 1, évidemment<br />

à ce moment-là le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> n'a plus à s'occuper <strong>du</strong> postulat<br />

N° 2 parce qu'il trouvera toujours dans une façon tortueuse ou en<br />

zig-zag à s'infiltrer dans des conseils d'administration sans que le<br />

peuple soit invité à dire si vraiment la Constitution est violée ou<br />

si elle est respectée.<br />

Je dis que nous ne devons pas procéder de cette façon. Que<br />

rien dans nos décisions puisse être interprété comme ayant un sens<br />

de tromper Je peuple.<br />

341


Si l'article 55 de la Constitution ne joue plus aujourd'hui, il<br />

faut le reviser et par conséquent, à ce moment-là, il ne faut pas<br />

avoir peur de présenter cette revision motivée naturellement par<br />

tous les avantages qui découleraient d'une revision éventuelle de<br />

cet article 55 permettant aux membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> d'entrer<br />

dans les conseils d'administration des sociétés hydroélectriques,<br />

par exemple, et des sociétés de chemins de fer.<br />

A la suite de ces postulats, nous en sommes arrivés au postulat<br />

N° 3.<br />

Il y a quand même une période transitoire. Cette période transitoire<br />

peut être très courte. Si nous allons vite, je pense que dans<br />

trois ans le peuple aurait déjà pu se prononcer sur la revision<br />

constitutionnelle. Mais dan« cette période de trois ans, il faut cependant<br />

permettre aux <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> le droit de regard dans<br />

les diverses sociétés qui sont installées chez nous et qui y viendront<br />

encore ; pour cela la commission avait pensé d'autoriser le<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> d'exercer ce droit de regard avec des observateurs.<br />

Le postulat N° 3 est déjà très discuté, comme vous venez de<br />

l'entendre de la bouche des rapporteurs de minorité. Beaucoup de<br />

collègues disent : « administrateurs » ou « observateurs » c'est tout<br />

comme. Les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> seront dans les conseils d'administration.<br />

Or, personnellement, j'ai pensé autrement, j'ai pensé que,<br />

en étant désignés simplement comme observateurs ils trouveraient<br />

la bonne formule qui les mettrait à l'abri de toute suspicion.<br />

D'abord, ils n'auraient pas droit aux jetons de présence et aux<br />

tantièmes, c'est précisément ici que je voudrais en venir. Lorsqu'un<br />

<strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> est payé d'une façon convenable pour<br />

exercer son mandat de <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>, je pense que c'est le cas<br />

chez nous aujourd'hui, eh bien, il n'a pas le droit d'accepter encore<br />

toutes sortes de jetons de présence qui viendraient de sociétés<br />

anonymes. Nous avons cru bien faire en donnant la main à la résolution<br />

votée par la commission qui, en somme, est une résolution<br />

de compromis, de conciliation. Cette résolution a été votée par<br />

10 commissaires contre 2, par conséquent elle avait beaucoup de<br />

chance d'être acceptée également ici dans la Haute Assemblée.<br />

Mais aujourd'hui ? Messieurs, je demande à la majorité de la commission<br />

d'abandonner cette interprétation qu'elle entend donner<br />

au postulat N° 1, sinon, je regrette, je ne pourrais plus la suivre<br />

pour la résolution entière.<br />

J'invite donc la majorité de la commission à bien vouloir revenir<br />

sur sa décision de ce matin et laisser de côté cette interprétation.<br />

Le postulat N° 1 est très clair, il n'y a pas d'interprétation<br />

à donner, laissons-le tel qu'il est.<br />

(Applaudissements).<br />

342


M. Copt, député.<br />

Monsieur le Président,<br />

Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>,<br />

Messieurs les députés,<br />

Je tiens tout d'abord, afin qu'il ne subsiste aucune équivoque,<br />

à bien préciser ce qui suit : mon intervention dans ce débat est<br />

strictement personnelle et n'engage en aucune façon le groupe<br />

radical. Je suis d'avis en effet que cette question est trop grave<br />

pour qu'on y mêle la politique des groupes. J'ai préparé et mûri<br />

cette intervention dans la solitude de mon bureau, oubliant toutes<br />

les discussions passionnées enten<strong>du</strong>es hier matin dans la Salle des<br />

Pas Per<strong>du</strong>s, pour ne songer qu'au respect <strong>du</strong> droit et à la sauvegarde<br />

des intérêts <strong>du</strong> pays. Mon but n'est pas de chercher à allonger<br />

ce débat, ni de porter des accusations à tort et à travers,<br />

mais d'essayer, avec vous, objectivement, sincèrement, sans avoir<br />

peur de regarder les choses en face, de faire le point et de trouver<br />

une solution, car je ne puis me rallier entièrement à aucune<br />

de celles qui ont été proposées jusqu'ici par les différents orateurs.<br />

Personne ne met en doute, dans cette salle, que la question<br />

qui fait l'objet des débats de ce jour ne soit une question extrêmement<br />

importante puisqu'elle concerne notre charte fondamentale,<br />

la Constitution valaisanne de 1907 que nous avons le devoir<br />

impérieux de protéger contre toute atteinte dirigée contre sa lettre<br />

ou son esprit.<br />

Le dernier alinéa de l'art. 55 de cette Constitution qui dit que<br />

« les fonctions de <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> sont incompatibles avec celle<br />

de membre" d'un conseil d'administration d'une société poursuivant<br />

un but financier » soulève des problèmes juridiques, politiques<br />

et économiques nombreux et insolubles semble-t-il. Pourtant<br />

— après une étude approfondie faite par souci de clarté et d'objectivité,<br />

je le répète — la solution de tous ces problèmes m'est<br />

apparue très simple.<br />

Je m'explique :<br />

Je pose comme premier point indiscutable que, malgré les<br />

conclusions <strong>du</strong> rapport <strong>du</strong> professeur Huber, le texte clair de<br />

l'art. 55 et la volonté nette <strong>du</strong> législateur de 1907, interdisent à<br />

un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> de faire partie <strong>du</strong> conseil d'administration<br />

d'une société poursuivant un but financier quelle qu'elle soit.<br />

Il n'est pas nécessaire d'argumenter longuement à ce sujet. Je<br />

voudrais simplement rappeler qu'à la session de mai 1953, notre<br />

collègue Max Crittin a ré<strong>du</strong>it à néant toute interprétation contraire<br />

de l'art. 55. Il a notamment démontré que le professeur<br />

Huber avait omis, volontairement ou non, de se référer au mémo-<br />

343


ial relatant las débats qui eurent lieu lors de l'élaboration de ce<br />

texte de loi, desquels débats la volonté <strong>du</strong> législateur de 1907 se<br />

dégage sans équivoque possible. Il a aussi rappelé qu'en son temps,<br />

le Dr Antoine Favre, actuellement Juge fédéral, appelé à juger<br />

de cette affaire, était arrivé à des conclusions diamétralement<br />

opposées à celles <strong>du</strong> professeur Huber.<br />

Notre collègue Crittin était en bonne compagnie : les députés<br />

de la Constituante et un éminent juriste de notre époque, valaisan<br />

de surcroît.<br />

Ce premier point acquis, il convient d'examiner s'il y a lieu<br />

— 'les questions économiques, politiques et sociales ayant subi<br />

une très forte évolution depuis 1907 — de modifier l'art. 55 de<br />

la Constitution afin de permettre aux <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> de siéger<br />

dans des conseils d'administration, surtout dans ceux des grandes<br />

entreprises hydro-électriques, afin de sauvegarder les intérêts <strong>du</strong><br />

pays. Ici se pose la question.<br />

Le fait qu'un ou plusieurs représentants de l'<strong>Etat</strong> — membres<br />

de l'exécutif ou non — puissent siéger dans un de ces conseils<br />

d'administration est-il de nature à assurer la meilleure sauvegarde<br />

possible des intérêts <strong>du</strong> pays ?<br />

Je ne veux en rien préjuger de la réponse à cette question ;<br />

il sera temps d'en disputer d'une façon approfondie lorsque l'opportunité<br />

de la revision de la Constitution sera débattue dans<br />

cette salle.<br />

Je voudrais pourtant signaler qu'en vertu de l'art. 754 C. 0.<br />

(pour ne parler que de celui-là) concernant la S. A., « toutes les<br />

personnes chargées de l'administration de la gestion ou <strong>du</strong> contrôle<br />

répondent à l'égard de la société, de même qu'envers chaque<br />

actionnaire ou créancier social, <strong>du</strong> dommage qu'elles leur causent<br />

en manquant intentionnellement ou par négligence à leurs devoirs<br />

».<br />

Ainsi, si contre toute attente, un tel dommage devait survenir<br />

dans une entreprise ou siégerait un représentant de l'<strong>Etat</strong>, il est<br />

indiscutable que la responsabilité <strong>du</strong> canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> serait<br />

engagée.<br />

D'autre part, je ne puis quant à moi me contenter de la simple<br />

affirmation que si aucun représentant de l'<strong>Etat</strong> ne siège dans les<br />

conseils d'administration des grandes entreprises hydro-électriques,<br />

pour ne parler que de celles-là, les intérêts <strong>du</strong> pays en général<br />

et de nos entrepreneurs, artisans et ouvriers en particulier, sont<br />

fortement en péril.<br />

Il me souvient qu'à la séance de mai 1953 déjà, le député<br />

Max Crittin avait demandé que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> fasse au <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong> un rapport sur les résultats positifs que le canton <strong>du</strong><br />

344


<strong>Valais</strong> avait obtenue et comptait obtenir encore <strong>du</strong> fait de la<br />

participation de <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> à différents conseils d'administration.<br />

Or je suis obligé de constater que la commission qui a<br />

siégé hier n'a été saisie d'aucun message ni rapport émanant <strong>du</strong><br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>. Cette manière de faire est pour le moins étrange<br />

car il ne suffit pas, Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, de venir nous<br />

affirmer une chose, il faut aussi nous apporter les preuves que<br />

nous demandons, même si nous sommes tout disposés à nous laisser<br />

convaincre.<br />

Ici je suis heureux de constater que le postulat 2 de la commission<br />

invite le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à déposer pour la session de<br />

novembre 1954 un message sur l'opportunité de la revision de<br />

l'art. 55 de la Constitution.<br />

Vous avez pu constater, Messieurs, que jusqu'à maintenant je<br />

souscris pleinement aux postulats 1 et 2 tels que présentés par la<br />

commission.<br />

Là où je ne suis plus d'accord ni avec la majorité ni avec la<br />

minorité de la commission c'est en ce qui concerne le postulat 3.<br />

Je m'explique :<br />

Si le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> devait arriver à la conclusion qu'il est<br />

opportun de modifier l'art. 55 de la Constitution, la procé<strong>du</strong>re<br />

de revision devrait être entamée. Il y aurait donc et il y aura de<br />

toutes façons à partir d'aujourd'hui une période transitoire, d'environ<br />

3 ans, où le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> devra trouver des mesures pour<br />

sauvegarder les intérêts <strong>du</strong> pays vis-à-vis des sociétés à but financier<br />

intéressant particulièrement le canton. Je voudrais signaler<br />

en passant la brièveté d'une période de trois ans mise en regard<br />

de la pérennité de l'<strong>Etat</strong>.<br />

La commission, dans son postulat 3, invite, pour ce faire, le<br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> à déléguer auprès de ces sociétés des observateurs.<br />

Dix commissaires ont estimé que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pouvait<br />

désigner l'un de ses membres au titre d'observateur ; deux commissaires<br />

ont estimé que ces observateurs devaient obligatoirement<br />

être choisis en dehors des membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

Nous avons enten<strong>du</strong> les arguments de la majorité et de la<br />

minorité de la commission et je dois dire en toute sincérité que<br />

ces arguments ne m'ont pas convaincu <strong>du</strong> tout.<br />

Messieurs, je vous le demande, n'est-ce pas jouer sur les mots<br />

que de parler d'observateur ? Qu'est-ce que cela peut bien vouloir<br />

dire : « observateur auprès d'une société à but financier » ?<br />

Quel serait le statut juridique d'une telle personne ? Toutes les<br />

grandes entreprises sont constituées sous forme de S. A. Or, dans<br />

la S. A. il y a des administrateurs, des directeurs, des contrôleurs,<br />

345


des liquidateurs, etc., mais je n'ai jamais vu qu'il y ait des « observateurs<br />

». Je sai« bien que je suis tout jeune juriste et que je n'ai<br />

pas beaucoup d'expérience, mais je mets au défi quiconque de<br />

me citer un exemple de S. A. acceptant qu'un observateur siège<br />

dans son conseil d'administration. Le Larousse donne comme définition<br />

de ce mot : spectateur, personne qui regarde. Je ne crois<br />

pas qu'une personne qui regarde puisse rendre de très grands<br />

services à l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>.<br />

A mon sens il n'y a qu'un moyen pour l'<strong>Etat</strong> <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> d'avoir<br />

un droit de regard dans une S. A. C'est celui qu'indique d'une<br />

façon extrêmement claire et précise l'art 762 <strong>du</strong> C. O. que je vais<br />

me permettre de vous lire in extenso :<br />

« Participation de corporation de droit public.<br />

Lorsqu'une corporation de droit public telle que la Confédération,<br />

un canton, un district ou une commune a un intérêt public<br />

dans une entreprise, les statuts peuvent lui conférer le droit de<br />

déléguer des représentants dans les organes de l'administration et<br />

<strong>du</strong> contrôle, même si elle n'est pas actionnaire.<br />

Dans de semblables sociétés, comme aussi dans les entreprises<br />

mixtes auxquelles une telle corporation participe en qualité d'actionnaire,<br />

les administrateurs et les contrôleurs délégués par la<br />

corporation ne peuvent être révoqués que par elle.<br />

Les administrateurs et les contrôleurs délégués par la corporation<br />

ont les mêmes droits et obligations que ceux qui sont élus par<br />

l'assemblée générale, mais les premiers ne sont pas tenus de faire<br />

un dépôt d'actions.<br />

La responsabilité des administrateurs et des contrôleurs délégués<br />

par la corporation à l'égard de la société, des actionnaires et<br />

des créanciers est assumée par la corporation sous réserve de recours<br />

selon le droit applicable de la Confédération ou <strong>du</strong> canton. »<br />

Cet article confirme ce que je disais tout à l'heure au sujet<br />

d'une éventuelle responsabilité de l'<strong>Etat</strong>.<br />

Regardons les choses en face, Messieurs : vu l'art. 55 de la<br />

Constitution, un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> ne peut, comme l'exige l'art 762<br />

<strong>du</strong> C. 0. que je viens de lire, être administrateur d'une S. A.<br />

Faut-il alors déléguer comme représentants de l'<strong>Etat</strong> dans ces<br />

conseils d'administration d'autres personnes compétentes comme<br />

le voudraient les députés De'llberg et Perraudin ?<br />

Messieurs, je veux faire ici abstraction de personnalités et<br />

rester sur le plan général. Mais on a dit ici dans cette salle que,<br />

vis-à-vis de ces grandes sociétés, le représentant de l'<strong>Etat</strong> au sein<br />

de leur conseil d'administration devrait, pour faire œuvre utile,<br />

être paré <strong>du</strong> titre de « Staatsrat ». Il est évident qu'un <strong>Conseil</strong>ler<br />

346


d'<strong>Etat</strong> aurait au sein de ces sociétés, de par ses fonctions, plus<br />

d'indépendance morale, plus d'autorité, de prestige et d'influence,<br />

et cela d'autant plus qu'il n'y retirerait, toujours de par ses fonctions,<br />

aucun avantage matériel personnel.<br />

Mais pour cela, Messieurs, il faut reviser la Constitution.<br />

Reconnaissez-le donc, Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, une fois<br />

pour toutes et ne parlons plus de « <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> observateur »<br />

qui serait purement et simplement un administrateur à titre d'observateur,<br />

donc un administrateur malgré tout mais un administrateur<br />

de seconde zone et qui exercerait des fonctions interdites<br />

par la Constitution cantonale.<br />

Croyez-vous, d'autre part, Messieurs, que les S. A. seront disposées<br />

à accueillir dans leur sein des « spectateurs » n'ayant aucun<br />

droit et n'assumant aucune obligation et qui viendront simplement<br />

occuper un siège pour regarder travailler les autres ?<br />

Je sais bien que comparaison n'est pas raison, mais que diriezvous<br />

d'un « observateur » qui viendrait assister aux séances de<br />

votre <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ? Vous trouveriez vraiment la chose <strong>du</strong> plus<br />

parfait mauvais goût surtout si l'observateur était notre honorable<br />

collègue Dellberg, ou notre non moins honorable collègue Gérard<br />

Perraudin.<br />

J'affirme donc, Messieurs, que pendant la période transitoire<br />

de trois ans au maximum il est impossible de déléguer des administrateurs<br />

ou des pseudo-observateurs auprès des sociétés à but<br />

financier intéressant particulièrement le canton.<br />

Est-ce à dire qu'il ne faudra pas s'occuper de sauvegarder les<br />

intérêts légitimes <strong>du</strong> pays ?<br />

Non, Messieurs, et je me permets ici d'indiquer un des moyens<br />

pour le faire, moyen qui, à mon sens, serait certainement efficace.<br />

Puisque le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est d'avis que rien ne vaut le prestige<br />

<strong>du</strong> titre de <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> vis-à-vis de ces grandes sociétés,<br />

pourquoi n'inviterait-il pas périodiquement, lorsque les nécessités<br />

s'en feraient sentir, par une lettre signée <strong>du</strong> Président <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> et <strong>du</strong> Chancelier, les administrateurs délégués ou autres<br />

des grandes sociétés, à venir discuter avec lui, siégeant in corpore<br />

en son hôtel <strong>du</strong> Gouvernement, <strong>du</strong> meilleur moyen de coordonner<br />

toutes choses dans l'intérêt et des sociétés et <strong>du</strong> canton ?<br />

Croyez-vous qu'il n'y aurait pas à attendre de cette manière<br />

dé faire autant et même plus de résultats que si un seul membre<br />

<strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> siège dans un conseil d'administration de ces<br />

sociétés ? Je laisse le soin à la Haute Assemblée de juger.<br />

Messieurs, j'ai l'honneur de conclure :<br />

Plaise à la Haute Assemblée accepter les postulats 1 et 2 de<br />

la commission et repousser purement et simplement le postulat 3.<br />

347


M. Bonnard, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, cette affaire me<br />

paraît d'une importance telle que je ne puis me passer de ne pas<br />

rentrer dans le débat. En effet, il s'agit ici de l'édifice constitutionnel<br />

<strong>du</strong> canton.<br />

Or, je ne vois pas qu'on puisse discuter et perdre autant de<br />

temps sur un article qui est extrêmement compréhensif et qui en<br />

fait est interprété en parfaite connaissance de cause par l'opinion<br />

publique qui pourtant n'a pas tant fait d'école juridique.<br />

Nous lisions, il n'y a pas très longtemps dans un journal qui<br />

a des attaches profondes avec le Gouvernement que le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

s'honore et honore ses magistrats en relevant le salaire des<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>. C'était justement à l'époque où la question des<br />

participations des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> au sein des conseils d'administration<br />

défrayait la chronique et provoquait passablement de<br />

discussions dans l'opinion publique. On avait augmenté à l'époque<br />

le salaire des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> de 7000 francs d'un coup, ce qui<br />

n'est pas mal — me semble-t-il — puisque cette augmentation correspond<br />

au salaire-horaire annuel d'un ouvrier. On pouvait penser<br />

à ce moment-là que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, étant raisonnablement payé,<br />

se serait immédiatement délesté de toutes les charges en dehors<br />

de sa mission et de son travail professionnel au service de l'<strong>Etat</strong>.<br />

Tel n'est pas le cas. On entre aujourd'hui dans une controverse.<br />

Messieurs les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> nous disent que leur présence<br />

dans les conseils d'administration est indispensable pour mieux défendre<br />

les intérêts <strong>du</strong> canton. Il me semble ici qu'il y a un adage<br />

qui est autant vieux que le monde et qui dit qu'on ne peut pas<br />

servir deux maîtres à la fois. En effet, déjà en 302, sur les plaines<br />

d'Agaune, notre grand patron saint Maurice ne pouvait pas servir<br />

à la fois Dieu et l'empereur. Je ne vois pas comment les <strong>Conseil</strong>lers<br />

d'<strong>Etat</strong> peuvent à la fois défendre les intérêts <strong>du</strong> canton et<br />

ceux d'une société anonyme qu'ils ont l'obligation de défendre<br />

d'autre part.<br />

C'est pour ces raisons que je demande ici à cette Haute Assemblée,<br />

à ce Parlement, de s'honorer, que je demande à chaque député,<br />

dans son propre intérieur, de faire une réflexion, en dehors<br />

de toute collusion, en dehors de toute obédience politique pour<br />

qu'il puisse se prononcer librement en face de cette chose sacrée<br />

et intangible qu'est la Constitution.<br />

M. Morand, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je ne veux pas<br />

allonger ce débat. Je constate qu'en définitive nous ne sommes<br />

348


ici pas très loin de nous entendre. Il reste encore une question de<br />

« formule ». Je voudrais tout d'abord vous informer que, personnellement,<br />

je me rallie aux points 1 et 2 <strong>du</strong> postulat qui nous a<br />

été présenté mais en ajoutant que je demande, tout comme M. le<br />

député Luisier, que les exceptions que l'on a ajoutées à la dernière<br />

heure soient supprimées de manière qu'il n'y ait pas de doute<br />

possible quant à l'interprétation momentanée de cet article 55. En<br />

ce qui concerne le point 3, il y a deux thèses en présence : à savoir<br />

d'une part qu'il faut des observateurs — c'est ce que soutiennent<br />

tous les commissaires, y compris les minoritaires — et d'autre<br />

part qu'il n'en faut point, thèse que vient de développer magistralement<br />

M. le député Copt.<br />

Parmi ceux qui désirent les observateurs, il en est qui désirent<br />

que ces observateurs soient des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> eux-mêmes, et<br />

d'autres qui désirent que ces observateurs soient pris en dehors <strong>du</strong><br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>*. Je voudrais personnellement, à titre de conciliation,<br />

vous proposer une formule qui résume en définitive l'ensemble<br />

des intentions <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> soit que nous ne violions pas<br />

l'article 55 mais que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> eux-mêmes et le Gouvernement<br />

d'une manière générale s'intéressent à ce qui se passe<br />

dans les conseils d'administration de ces grandes sociétés.<br />

Je voudrais alors vous proposer le texte suivant :<br />

« Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité » — non pas à déléguer des observateurs<br />

puisqu'on discute sur la signification de ce terme, on<br />

se demande si observateur veut dire administrateur-observateur ou<br />

spectateur ou que sais-je encore — mais « à entretenir les relations<br />

les plus étroites avec les sociétés à but financier intéressant particulièrement<br />

le canton et à suivre leur activité en vue de sauvegarder<br />

les intérêts <strong>du</strong> pays. »<br />

Vous me direz que cette insertion a un effet purement déclaratif,<br />

j'en conviens, mais au fond cela va de soi ; c'est d'ailleurs la<br />

thèse qu'a développée M. Copt. Il est naturel que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

suive l'activité de ces sociétés et, disons-le carrément, nous voulons<br />

qu'il en soit ainsi. Et nous ajouterions : « l'article 55 de la<br />

Constitution devra à cette occasion être strictement respecté.<br />

» Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> fera régulièrement rapport au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong><br />

sur son activité dans ce domaine. »<br />

Voilà, Messieurs, la formule de conciliation que je vous propose.<br />

Avec cette formule nous n'en arrivons pas nécessairement à<br />

l'observateur dont on doute encore de l'efficacité, mais nous laissons<br />

la porte ouverte à tous les modes d'intervention. Par exemple,<br />

Messieurs, si je ne fais erreur, les actes d'homologation <strong>du</strong><br />

349


<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pour les dernières importantes concessions prévoient<br />

expressément dans un article, que l'homologation est accordée<br />

à la condition que les sociétés tiennent compte des intérêts <strong>du</strong><br />

canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong>, des intérêts de ses artisans, de ses commerçants<br />

et de ses entrepreneurs ; donc le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> a la possibilité<br />

d'intervenir auprès de ces sociétés pour faire respecter ces clauses,<br />

même s'il ne fait pas partie de leurs conseils d'administration.<br />

Voilà, Monsieur le Président et Messieurs, la proposition que<br />

j'ai l'honneur de faire.<br />

M. le député Jacquod, président de la commission.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, à la suite de l'intervention<br />

de M. le député Morand, je crois que nous pourrons nous rallier<br />

à ce texte. Au lieu de dire : « Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité à déléguer<br />

auprès des sociétés à but financier intéressant particulièrement<br />

le canton des représentants... », nous dirions : « Le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> est invité à envoyer auprès des sociétés à but financier<br />

intéressant particulièrement le canton des délégués... »<br />

M. Morand peut-il se rallier à cette proposition ? Je crois que<br />

la confusion qu'il craignait est ainsi écartée.<br />

M. Louis Perraudin, député.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je voudrais faire observer<br />

que la proposition au postulat 3 de la minorité de la commission<br />

disait ceci : « Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité à déléguer immédiatement<br />

des observateurs ou représentants ». J'ai été très heureux<br />

d'entendre M. Copt qui a étudié le problème juridique de plus<br />

près que je ne l'avais fait et je pense que nous pouvons, la minorité<br />

de la commission, M. Dellberg et moi-même, accepter les observations<br />

de M. Copt et par conséquent laisser tomber dans notre<br />

postulat le mot « observateurs », pour indiquer simplement « de<br />

déléguer immédiatement des représentants », le terme étant assez<br />

vaste pour pouvoir s'adapter aux différentes situations possibles.<br />

Si M. Dellberg est d'accord, nous présenterons cette rédaction.<br />

M. P. Meizoz, député.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, le mandat parlementaire<br />

qui est le nôtre, nous fait en particulier le gardien de la Constitution<br />

et des lois. Or, dans la question qui fait l'objet de ce débat,<br />

les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> qui font partie de conseils d'administration<br />

de sociétés à but lucratif ont manifestement violé l'article 55 de<br />

notre Constitution valaisanne. Je n'ignore cependant pas, Messieurs,<br />

que cette interprétation est controversée et que d'éminents<br />

juristes estiment normale et constitutionnelle l'appartenance de<br />

350


nos magistrats aux conseils de sociétés où notre canton a des intérêts<br />

évidents, ce qui est d'ailleurs le cas dans la cause qui nous<br />

préoccupe présentement.<br />

Je n'entends pas — n'étant pas juriste — me mêler de ces<br />

discussions juridiques. Il est cependant un point essentiel à ne pas<br />

négliger, c'est l'interprétation que le peuple avec son bon sens<br />

naturel donne à cet article 55 de notre Constitution ; il serait vain<br />

de contester que la grande majorité de nos concitoyens considèrent<br />

le problème dans un sens restrictif et estiment — querelles<br />

de juristes mises à part — que les membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ne<br />

peuvent faire partie de conseils de sociétés à but lucratif et qu'en<br />

aucune façon ils ne devraient toucher de tantièmes.<br />

A notre sens, c'est l'interprétation de l'ensemble des citoyens<br />

qui est la bonne et qui doit être respectée. La commission a tenu<br />

compte de ces considérations, ceci d'autant plus que nos magistrats,<br />

de par le poste de confiance qu'ils occupent, doivent être<br />

au-dessus de toutes suspicions. La majorité de la commission a<br />

été sage de tenir compte de ce point de vue à l'article premier<br />

<strong>du</strong> postulat qui vous est soumis.<br />

Les divergences de vue apparaissent plus formelles au point 3<br />

où il est question de la nomination de délégués ou d'observateurs<br />

et de savoir si les membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> pouvaient accepter<br />

ce rôle.<br />

On peut certes ergoter sur le sens donné au mot délégué ou<br />

observateur et si ce n'est pas là une formule élégante propre à<br />

apaiser nos inquiétudes quant à l'interprétation de l'art. 55 de la<br />

Constitution.<br />

Il nous apparaît à priori, nos soucis constitutionnels tranquillisés,<br />

qu'il ne serait pas décent de refuser aux membres <strong>du</strong> Gouvernement<br />

d'être habilités auprès de ces sociétés. Je me suis<br />

exprimé clairement à ce sujet dans la commission et mon point<br />

de vue n'a pas changé.<br />

Je pense, Messieurs les députés, qu'en toute chose nous devons<br />

rester sur le terrain des réalités et de la logique. Avons-nous une<br />

raison objective pour refuser à nos autorités un mandat que nous<br />

accorderions à quiconque de. nos concitoyens ? Je ne le crois pas.<br />

Ce serait au point de vue répercussion démocratique extrêmement<br />

grave de porter ainsi le discrédit sur le collège gouvernemental<br />

élu par le peuple, car si nous devons respecter la fonction, nous<br />

devons aussi respecter les hommes qui l'occupent.<br />

Messieurs, nous avons des intérêts évidents à être représentés<br />

dans les divers conseils de ces sociétés, non pour le plaisir de<br />

permettre à d'aucuns d'en faire partie mais bien pour défendre<br />

les intérêts supérieurs <strong>du</strong> pays. On peut regretter — et dans ce<br />

351


cas le débat de ce jour n'aurait pas lieu — qu'en son temps nos<br />

gouvernants n'aient pas pris la sage précaution d'intéresser financièrement<br />

notre canton à ces sociétés d'intérêt public. Le placement,<br />

on en conviendra, aurait été excellent.<br />

Il demeure néanmoins- que la sauvegarde de notre situation<br />

économique exige impérieusement une représentation ou un droit<br />

de regard dans la gestion de ces collectivités.<br />

Je pense aussi que les membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> sont particulièrement<br />

bien placés pour accéder à ces postes de délégué ou<br />

d'observateur, parce qu'au courant d'une manière complète de<br />

nos besoins et des problèmes fiscaux ainsi que des dispositions<br />

légales.<br />

C'est la raison pour laquelle, préoccupé uniquement des intérêts<br />

supérieurs <strong>du</strong> pays et de sa population travailleuse, nous avons<br />

pris nettement position en séance de commission et aujourd'hui<br />

encore nous maintenons ce point de vue.<br />

M. Carrupt, député.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés, je rends tout<br />

d'abord hommage au travail de la commission. Par ses quatre rapporteurs,<br />

elle nous a exposé ce problème très épineux de l'art. 55<br />

de la Constitution d'une façon claire, et nous a présenté les différents<br />

aspects <strong>du</strong> problème. Mais d'emblée, je vous dis que je suis<br />

pleinement d'accord avec les deux premiers postulats de la commission<br />

qui, en attendant la revision de la Constitution envisagée,<br />

nous propose une solution transitoire. Pour le troisième point, le<br />

seul controversé, voulons-nous oui ou non avoir des <strong>Conseil</strong>lers<br />

d'<strong>Etat</strong> dans les conseils d'administration de ces grandes sociétés ?<br />

Voulons-nous en exclure les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> ? A mon avis, je<br />

réponds catégoriquement : je tiens à ce que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong><br />

soient présents dans ces sociétés, je ne dis pas exclusivement les<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, mais je tiens à ce que les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> y<br />

soient, pour les raisons suivantes : le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> apporte le<br />

prestige <strong>du</strong> Gouvernement. Comme l'a reconnu M. Perraudin<br />

aussi, le Gouvernement a un prestige, tous les gouvernements ont<br />

un prestige. Dès que quelqu'un représente le Gouvernement, il a<br />

plus de force, plus d'autorité. Nous avons pu le constater le long<br />

d'une carrière qui est déjà de quelques décennales et toujours,<br />

nous avons vu que le représentant <strong>du</strong> Gouvernement a une préséance,<br />

une priorité. Et, Messieurs, pour le peuple, pour le citoyen,<br />

je préfère un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> pour la raison suivante : c'est que<br />

le citoyen, l'ingénieur, le juriste que vous pouvez mettre dans un<br />

conseil d'administration ne dépend de personne, tandis qu'un <strong>Conseil</strong>ler<br />

d'<strong>Etat</strong>, faisant partie <strong>du</strong> Gouvernement, dépend lui de ce<br />

?52


directoire. Il est fonction de l'opinion publique, nous pouvons le<br />

prendre à son bureau, tandis que nous n'avons aucune prise sur la<br />

personne aussi qualifiée qu'elle soit pour l'atteindre dans son activité<br />

comme membre <strong>du</strong> conseil d'administration d'une de ces<br />

grandes sociétés. Il ne faut pas vous leurrer. Qui a de la puissance<br />

comme président, comme membre de conseil d'administration de<br />

ces grandes sociétés ? Messieurs, avant tout ce sont les capitalistes,<br />

qu'on le veuille ou non. C'est le capitalisme qui commande. Pour<br />

faire face au capitalisme, il n'y a encore que l'<strong>Etat</strong> et la puissance<br />

gouvernementale ou une autre puissance financière. Je n'allongerai<br />

pas, et je passe au point suivant. Un point qui me chicane.<br />

Le mot « observateur » ne me plaît pas, parce que, qui dit « observateur<br />

» dit amateur, un monsieur qui est présent, mais qui<br />

ne causera pas, qui ne dira rien, qui répondra peut-être à une<br />

question qu'on lui posera, mais il y répondra avec une extrême<br />

prudence, de façon à ne pas se brûler d'un côté ou de l'autre parce<br />

qu'il ne faut pas se prononcer. Je voudrais remplacer le mot « observateur<br />

» par le mot « représentant », ou un autre approprié,<br />

qui donne à notre délégué la pleine puissance de l'exercice de ses<br />

fonctions, parce que si nous mettons « observateur » nous diminuons,<br />

à mon sens, la portée de ces fonctions. Donc je conclus,<br />

je suis d'accord avec la représentation des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> dans<br />

ces certaines commissions, mais je demande à ce qu'on change le<br />

terme « observateur » par un mot plus objectif, plus précis, et qui<br />

donne plus d'importance à la fonction.<br />

M. Gérard Perraudin, député.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, je ne puis me déclarer<br />

d'accord avec la majorité de la commission, pour la simple raison<br />

que celle-ci nous présente des postulats qui tendent à rien moins<br />

qu'à modifier notre Constitution. La Constitution a été votée par<br />

le peuple et ne peut être modifiée que par le peuple. Par l'adjonction<br />

que la majorité de la commission nous propose ce matin<br />

d'un nouvel alinéa à son postulat 1, alinéa qui dirait que des exceptions<br />

peuvent être faites pour les sociétés ne poursuivant pas<br />

un intérêt strictement privé, par cette proposition, la majorité de<br />

la commission ne tend à rien moins qu'à modifier en fait notre<br />

Constitution. Et nous ne pouvons nous faire complices d'un tel<br />

mode de procéder qui violerait les droits populaires. Pour le surplus,<br />

je ne vois pas la nécessité de cette adjonction. La disposition<br />

constitutionnelle est claire, les fonctions d'un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong><br />

sont incompatibles avec celles de membre d'un <strong>Conseil</strong> d'administration<br />

de société poursuivant un but financier. Elle est suffisante.<br />

353


Il est clair que si la société ne poursuit pas un but financier, si<br />

par exemple on peut admettre que telle société n'a pas de but<br />

financier, il est clair que la Constitution n'empêche pas à nos <strong>Conseil</strong>lers<br />

d'<strong>Etat</strong> de faire partie de conseils d'administration de telles<br />

sociétés. Je trouve non seulement que la disposition constitutionnelle<br />

suffit, mais je trouve la disposition nouvelle, l'adjonction<br />

proposée par la commission à son postulat, dangereuse. Cette adjonction<br />

dit : « des exceptions peuvent être faites pour les sociétés<br />

qui ne poursuivent pas un intérêt strictement privé. » Ce serait là<br />

ouvrir la porte à toutes les violations possibles. Mais toutes les<br />

sociétés actuellement prétendent ne pas poursuivre un but strictement<br />

privé, ne serait-ce que parce qu'elles créent des occasions de<br />

travail. Même les marchands de vins ne se considèrent plus comme<br />

poursuivant des intérêts strictement privés, et prétendent être des<br />

instituts de bienfaisance. L'adjonction proposée est extrêmement<br />

dangereuse, parce que non seulement elle parle de société à buts<br />

privés, d'intérêts privés, mais elle parle d'intérêts strictement privés.<br />

Je suis, pour mon compte, persuadé que si cette adjonction a<br />

été faite par la commission in extremis, ce matin, alors qu'elle<br />

avait dans sa séance de jeudi arrêté son postulat 1, sans prévoir<br />

cette exception, c'est que, derrière cette adjonction, se cache une<br />

manœuvre.<br />

Je prends acte avec satisfaction que la commission renonce à<br />

cette adjonction. Reste un problème, celui posé par le postulat 3.<br />

Dans ce postulat la commission rappelle que ces représentants ou<br />

observateurs devront être envoyés, tout en respectant l'art. 55 de<br />

la Constitution. C'est clair. Si la Constitution interdit aux <strong>Conseil</strong>lers<br />

d'<strong>Etat</strong> de siéger dans les conseils d'administration, elle l'interdira<br />

autant comme observateur qu'à un autre titre. En effet si cela<br />

n'était, on ne verrait pas pourquoi la commission rappellerait dans<br />

ce postulat 3, le respect dû à l'article 55 de la Constitution. J'ai<br />

enten<strong>du</strong> tout à l'heure M. le député Copt dire qu'il ne devait plus<br />

y avoir de divergences au sujet de l'interprétation de l'article 55.<br />

En fait, je crois qu'il n'y en a pas. Il n'y en a pas de la part <strong>du</strong><br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>, quoi qu'il en dise. Comment ferait-il croire qu'il<br />

était persuadé de ne pas violer la Constitution, alors que — tout<br />

en proclamant sa présence dans ces conseils nécessaires à la défense<br />

des intérêts <strong>du</strong> canton — il déclarait et déclare vouloir n'y<br />

plus siéger ? On ne me fera pas croire que nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong><br />

auraient si facilement renoncé à défendre nos intérêts s'ils<br />

n'avaient eu conscience de l'interdiction constitutionnelle ! On<br />

354


nous dit que par cette détermination nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> ont<br />

voulu éviter les critiques. Je ne leur ferai pas l'injure de penser<br />

qu'ils pouvaient renoncer à exécuter des devoirs de leurs charges,<br />

simplement pour éviter des critiques.<br />

Je suis persuadé qu'au fond les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> savent très<br />

bien à quoi s'en tenir ; leur présence dans les conseils d'administration<br />

était anticonstitutionnelle.<br />

Il n'y a pas même divergence de la part de la majorité de la<br />

commission. Tout à l'heure, quand j'entendais son rapport, j'étais<br />

émerveillé de voir combien solidement elle avait étayé son jugement.<br />

Les considérants de ce jugement nous permettaient d'attendre<br />

tout autre chose que ce postulat 1 qui tombe comme un couperet.<br />

La majorité de la commission a rappelé dans son rapport<br />

qu'une consultation donnée en «on temps par le Département<br />

fédéral de justice et police avait admis qu'une compagnie de chemins<br />

de fer privée constituée en société anonyme était une institution<br />

de droit public, parce que, a dit le commissaire, subordonnée<br />

chaque fois à une concession. La majorité de la commission<br />

nous dira-t-elle que toutes les pintes <strong>du</strong> canton sont non seulement<br />

des établissements publics, mais des institutions de droit<br />

public puisque subordonnées chaque fois à une concession. Non !<br />

Ce n'est pas sérieux.<br />

Je ne crois pas avoir à revenir ici sur les arguments qui ont<br />

fait que la thèse de la constitutionnalité était ré<strong>du</strong>ite à néant.<br />

J'ai déjà eu l'honneur, avec d'autres collègues, de développer ces<br />

arguments eri son temps. Je dirai en conclusion ce qui suit : on<br />

nous a accusés de vouloir faire une mauvaise chicane à nos <strong>Conseil</strong>lers<br />

d'<strong>Etat</strong> avec cette question. Cela est totalement faux. Si<br />

telle avait été notre intention, nous pourrions aujourd'hui nous<br />

déclarer d'accord avec la majorité de la commission, parce que<br />

nous aurions sur ce plan-là obtenu pleinement satisfaction. La<br />

majorité de la commission, la commission unanime n'a-t-elle pas<br />

invité nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> à donner leur démission immédiate ?<br />

Mais justement, parce que nous ne voulions pas faire une mauvaise<br />

chicane à nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, mais recherchions l'intérêt<br />

<strong>du</strong> canton, nous ne pouvons pas nous déclarer d'accord avec la<br />

majorité de la commission. Nous ne pouvons pas accepter que les<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> se mettent en danger de devoir servir deux<br />

maîtres. Nous devons nous opposer à ce qu'ils soient envoyés,<br />

délégués, que ce soit comme représentants ou observateurs, au<br />

sein des conseils d'administration de sociétés poursuivant un but<br />

financier.<br />

355


M. Travelletti, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, je suis très heureux<br />

de constater que la dignité, l'objectivité et le calme qui ont<br />

prévalu dans la commission se soient retrouvés aujourd'hui dans<br />

ce Parlement, et cela à une exception près. En discutant un problème<br />

aussi délicat il n'était pas indiqué de parler de manœuvres<br />

déloyales et d'attaquer le Gouvernement. Il est d'usage dans un<br />

Parlement que les interventions même les plus énergiques restent<br />

dans les limites de la bienséance. Or, depuis son entrée dans cette<br />

salle, M. le député Gérard Perraudin a manifesté clairement sa<br />

volonté de rompre avec cette tradition. Il jette la suspicion sur<br />

les membres <strong>du</strong> Gouvernement, sur les employés d'<strong>Etat</strong> et sur<br />

tous ses collègues <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>. Il a créé, à plusieurs occasions,<br />

une atmosphère irrespirable, même pour les collègues de<br />

son groupe politique. Du haut de son piédestal, il se présente<br />

comme le dernier citoyen valaisan qui soit demeuré intègre dans<br />

un siècle de corruption. Il revendique pour lui seul le droit de<br />

représenter ici le peuple valaisan.<br />

M. Gérard Perraudin, nous savons que nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong><br />

nous administrent avec leurs qualités et avec leurs défauts. Mais<br />

nous n'admettrons pas, sans preuve, que l'on suspecte dans cette<br />

salle leur dévouement et leur intégrité.<br />

M. Gérard Perraudin, il y a dans notre administration cantonale<br />

des centaines d'employés qui exécutent leur tâche avec<br />

dévouement et intelligence. Vous n'avez pas le droit de jeter sur<br />

eux des accusations malveillantes et infondées.<br />

M. Gérard Perraudin, il y a dans cette salle beaucoup de députés<br />

qui n'hésitent pas à critiquer certaines décisions, mais qui<br />

n'oublient jamais la courtoisie parlementaire qui rend la vie possible<br />

et le travail fécond. Ils sont en droit d'attendre de vous le<br />

respect de leur personnalité.<br />

Le jour où vous aurez compris ces vérités premières, où vous<br />

accorderez aux autorités de votre canton légalement constituées,<br />

le respect auquel elles ont droit, le jour où vous saurez mettre<br />

dans vos interventions, à côté de votre énergie coutumière, la<br />

courtoisie qui est de mise dans un Parlement, M. Gérard Perraudin,<br />

nous vous écouterons beaucoup plus volontiers. Pour l'instant,<br />

vous admettrez que nous n'approuvions pas la petite besogne<br />

que vous accomplissez.<br />

M. Gérard Perraudin, député.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, j'ai enten<strong>du</strong> avec le sourire<br />

la déclaration, préparée d'avance, que vient de lire le prési-<br />

356


dent <strong>du</strong> groupe conservateur. Je dirai tout simplement mes remerciements<br />

au Président de l'Assemblée qui n'a pas interrompu mon<br />

collègue lorsque celui-ci, en violation flagrante <strong>du</strong> règlement —<br />

qu'on applique pour nous mais pas pour les autres — s'est permis<br />

de s'abandonner à une attaque non seulement personnelle,<br />

mais que je considère comme pleinement injustifiée. Je vous ai<br />

joué le tour, Monsieur le président <strong>du</strong> groupe conservateur, de<br />

ne pas, dans ce débat d'aujourd'hui, faire ce que vous attendiez<br />

de moi ! J'ai dit une chose, c'est que je pensais qu'il y avait manœuvre,<br />

et j'entends en apporter la preuve. Vous permettrez,<br />

Monsieur le Président, que je parle trois ou quatre minutes sur<br />

ce point. M. le député Octave Giroud avait déposé une interpellation<br />

à ce sujet. En séance <strong>du</strong> 10 novembre 1952, M. le député<br />

Octave Giroud a protesté parce que le Gouvernement avait porté<br />

sa décision à la connaissance <strong>du</strong> parti conservateur avant de la<br />

porter à la connaissance <strong>du</strong> Parlement. En séance <strong>du</strong> 10 novembre<br />

1952, l'honorable président <strong>du</strong> Gouvernement, M. le <strong>Conseil</strong>ler<br />

d'<strong>Etat</strong> Schnyder, déclarait que le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> avait décidé<br />

de renoncer à se faire représenter par ses membres dans les conseils<br />

d'administration. Nous avons eu par la suite la douloureuse<br />

surprise de constater qu'il n'en avait pas été fait ainsi. Lors de<br />

la session de mai une commission a été nommée, à l'issue d'un<br />

débat qui avait été placé à l'extrême bout d'une journée. Je pense<br />

que ça n'était pas pour le raccourcir ! Une commission a été nommée<br />

à la session <strong>du</strong> mois de mai. Cette commission n'a pas été<br />

convoquée de tout l'été. Elle n'a été convoquée que jeudi seulement,<br />

et le lendemain, vendredi, le bureau nous proposait, en<br />

pleine matinée, d'ajouter cet objet à l'ordre <strong>du</strong> jour. Pour nous<br />

surprendre et surprendre la minorité de la commission !<br />

Je suis persuadé, mon cher collègue, Monsieur le président <strong>du</strong><br />

groupe conservateur, que là derrière, et derrière une adjonction<br />

que l'on propose in extremis, il n'y avait aucune manœuvre !<br />

J'ajoute ceci : je ne marcherai pas plus longtemps dans la voie<br />

où on a essayé de lancer ce débat, parce que peut-être on sentait<br />

la majorité chancelante (rires), et je laisserai pour le surplus à<br />

l'assemblée le soin de juger ce que tout à l'heure a déclaré notre<br />

cher collègue M. le président <strong>du</strong> groupe conservateur.<br />

Hr. F. Imhof, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Die hier zur Diskussion<br />

stehende Uebergangslösung hat meines Erachtens mit der Verfassung<br />

nichts mehr zu tun. Von dieser Auffassung vermögen mich<br />

auch die weit ausgreifenden Darlegungen der beiden Minderheitsberichte<br />

nicht abzubringen. Nachdem die Regierung ausdrücklich<br />

357


erklärt, bis zur Beschlussfassung über eine allfällige Abänderung<br />

des Art. 55 der Verfassung kein Ratsmandat mehr in den Verwaltungsräten<br />

von Gesellschaften mit finanzieller Zweckbestimmung<br />

anzunehmen, erscheint die ganze gegenwärtige Erörterung als<br />

überflüssig und unbegründet. Als Delegierte, die in den Verwaltungsräten<br />

nicht einmal beratende Stimme besitzen, werden unsere<br />

Staatsräte auch keine Tantiemen beziehen. Die vielleicht in gewissen<br />

Kreisen gehegte Befürchtung einer möglichen, wenn auch<br />

ungewollten Beeinflussung, wird da<strong>du</strong>rch ausgeschaltet. Ich gehe<br />

hingen mit H. Abgeordneten Carrupt einig, dass die Abordnung<br />

der Staatsräte an die Sitzungen der Verwaltungsräte als blosse<br />

Beobachter zur Wahrung der zu vertretenden Interessen nicht<br />

genügt. Es liegt auf der Hand, dass diese Interessen nur <strong>du</strong>rch<br />

bevollmächtigte Vertreter gewahrt werden können.<br />

M. de Courten, député.<br />

Dans cette matinée qui a débuté d'une façon un peu passionnée,<br />

il est réconfortant de constater combien chaque député a<br />

un souci : celui <strong>du</strong> respect de la Constitution. Et grâce au travail<br />

intelligent de la commission, nous ne sommes pas loin de nous<br />

entendre et nous pourrons probablement ce soir dire avec un de<br />

nos meilleurs poètes :<br />

Après une journée de vent, dans une paix infinie le soir se réconcilie.<br />

Si je prends la parole, c'est pour relever que malgré ce qui a<br />

pu être dit, c'est tout de même grâce au Gouvernement que notre<br />

politique hydraulique en général fut bonne et peut supporter la<br />

comparaison avec celle des autres cantons. Le <strong>Valais</strong> actuel a<br />

presque toutes ses forces hydrauliques transformées en énergie<br />

électrique. Grâce à notre législation, nous avons la possibilité<br />

d'une revision décennale des redevances ; ce qui fait que nos communes<br />

et spécialement les communes de montagne qui sont les<br />

plus obérées, peuvent chaque dix ans bénéficier d'une adaptation<br />

des prix. C'est le Gouvernement valaisan qui a su le prévoir.<br />

A côté de ce point de vue plutôt fiscal, il est évident que le<br />

Gouvernement doit exercer son influence pour que cette énergie<br />

se consomme le plus possible sur place. C'est là politique de Gouvernement<br />

autant que problème de législation ; l'<strong>Etat</strong> devra en<br />

tout cas veiller à avoir un office de plus en plus spécialisé dans<br />

ce domaine.<br />

Tout en rendant hommage au grand magistrat de son canton<br />

qui avait compris que l'avenir était à l'électricité, M. le <strong>Conseil</strong>ler<br />

d'<strong>Etat</strong> Ackermann, devenu directeur des Entreprises électriques<br />

fribourgeoises, nous confiait que le <strong>Valais</strong> avait été privi-<br />

358


légié <strong>du</strong> fait que ses forces hydrauliques avaient pu être mises<br />

en valeur par des sociétés privées.<br />

Un <strong>Etat</strong> pauvre comme le nôtre n'aurait pu aboutir à de tels<br />

résultats que par de gros emprunts. C'était un risque à l'époque.<br />

Cependant, dans ces dernières années, l'énergie électrique fournie<br />

par notre canton s'est développée à une cadence aussi rapide<br />

que puissante. Il faut donc agir et intervenir, de façon que cet<br />

accroissement de force s'utilise sur place. Pour cela il faut aussi<br />

avoir une possibilité d'action sur l'amenée de nouvelles in<strong>du</strong>stries<br />

et la présence de nos <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> au sein des conseils d'administration<br />

avait son importance.<br />

Je me suis cru obligé de donner ces quelques explications,<br />

non pas pour défendre le Gouvernement, mais simplement pour<br />

souligner ce qui a été fait. J'estime que nous devons lui rendre<br />

hommage, tout en reconnaissant combien la question des forces<br />

hydrauliques revêt d'acuité chez nous et demande de la part de<br />

nos autorités de clairvoyance et d'énergie de façon à la résoudre<br />

pour le plus grand bien <strong>du</strong> pays. (Bravos !)<br />

M. Vouilloz, député, rapporteur français.<br />

Monsieur le Président et Messieurs les députés,<br />

Il va de soi que la commission n'a pas voulu essayer de jouer<br />

un coup de force et qu'une majorité ne s'est pas dessinée au sein<br />

de cette commission. Il y avait 13 membres dans la commission ;<br />

nous avons siégé à 12, et si je prenais les partis en présence, il<br />

n'y avait, au point de vue parti politique, pas de majorité : c'était<br />

6 contre 6 sur les 12 que nous étions. Nous avons travaillé avec<br />

l'objectivité voulue, et je crois que le travail que nous avons fait<br />

est bon, et ainsi que le disait tout à l'heure notre collègue M. le<br />

député Morand, je crois que nous sommes très proches de nous<br />

entendre. Je voulais donner quelques explications au sujet de<br />

cette adjonction qui a été faite ce matin et pour laquelle on nous<br />

accuse d'avoir présenté cette explication <strong>du</strong> postulat premier, de<br />

manière in extremis. Le premier postulat qui demande la démission<br />

immédiate de tous les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> qui font encore<br />

partie de conseils d'administration, nous a paru trop draconien<br />

à la réflexion. Nous avons échangé nos vues entre commissaires<br />

et ce matin nous nous sommes réunis. Malheureusement, il manquait<br />

ce matin deux commissaires qui étaient, eux, présents jeudi<br />

dernier. Voulions-nous en effet exiger la démission de nos <strong>Conseil</strong>lers<br />

d'<strong>Etat</strong>, par exemple, des Salines ou <strong>du</strong> chemin de fer <strong>du</strong><br />

Martigny-Châtelard ? Sur le plan strictement juridique, encore une<br />

fois la question est toujours discutable, ce que j'ai dit dans mon<br />

rapport je le maintiens, c'est que le Gouvernement a toujours eu<br />

359


la conviction de respecter cette Constitution et il est en bonne<br />

compagnie, puisqu'il a le satisfecit <strong>du</strong> professeur Huber. On peut<br />

penser autrement, et la preuve qu'il n'y a pas là un coup monté,<br />

c'est qu'on nous a cité ce matin des article« de journaux, M. Michelet,<br />

des articles de journaux <strong>du</strong> Haut-<strong>Valais</strong>, ça prouve bien qu'il<br />

n'y a pas là de coup monté. Mais il est clair qu'on ne peut pas<br />

accuser le Gouvernement d'avoir violé la Constitution parce que<br />

le très honorable président des pro<strong>du</strong>cteurs de lait n'interprète<br />

pas l'art. 55 comme le professeur Huber. Ce matin nous avons<br />

eu cette réunion de commission pour apporter un certain tempérament<br />

à ce postulat premier. M. Louis Perraudin, M. Dellberg<br />

lui-même, s'y sont ralliés et ont trouvé que c'était trop draconien.<br />

Maintenant on nous propose de supprimer cette adjonction<br />

en disant qu'elle prête à confusion. La commission se rallie, mais<br />

je voulais tout de même donner cette explication à l'Assemblée<br />

pour qu'elle ne pense pas que nous avons voulu, au dernier moment,<br />

torpiller ce postulat premier par quelque chose qui le temporisait.<br />

Je crois que cet alinéa premier est un peu trop draconien,<br />

mais enfin nous retirons cette adjonction, de sorte qu'il<br />

reste maintenant en présence la seule question de savoir si dans<br />

cette période transitoire, jusqu'à la revision de la Constitution, si<br />

elle est décidée, si cet observateur — maintenant on nous demande<br />

de changer le terme et je crois que la proposition est très juste<br />

de mettre « représentant d'<strong>Etat</strong> » — si ce représentant peut être<br />

choisi parmi les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>.<br />

Messieurs, je crois que nous nous sommes tous fait une opinion<br />

sur ce point. M. Perraudin craint des compromissions, et il<br />

a raison de craindre des compromissions, mais ne sont-elles pas<br />

plus faciles pour un autre, pour un autre délégué de l'<strong>Etat</strong> que<br />

pour le représentant de l'<strong>Etat</strong> lui-même qui, lui, doit venir s'exprimer<br />

devant le Parlement, qui, lui, est soumis au vote populaire ?<br />

Et quant à son prestige auprès de ce conseil d'administration,<br />

notre collègue M. le député Carrupt s'est expliqué, je ne veux<br />

pas insister. La question qui reste posée est donc celle de savoir<br />

si dans cette période transitoire le Gouvernement qui, en vertu<br />

des actes de concession, peut se faire représenter — et il peut<br />

le faire à quelque titre que ce soit, c'est-à-dire sans faire partie<br />

de l'administration de la société — si pendant cette période transitoire<br />

il peut choisir l'un de ses membres. Sur ce point, à la commission<br />

nous étions 10 contre 2 ; je crois que ce n'est pas là non<br />

plus une question de majorité ou de force, je répète qu'au point<br />

de vue politique il n'y avait pas de majorité, et pour cette interprétation<br />

nous nous sommes trouvés 10 contre 2. Les explications<br />

ont été abondantes, et si j'ai repris la parole ici, c'est pour vous<br />

360


expliquer qu'il n'y a eu aucune idée derrière la tête ni chez le<br />

président, ni chez les rapporteurs, ni chez aucun des membres de<br />

cette commission.<br />

Hr. P.-E. Burgener, deutscher Berichterstatter.<br />

Herr Präsident und meine Herren !<br />

Ich möchte nur ganz kurz auf einzelne Punkte der allgemeinen<br />

Diskussion zurückkommen. Abgeordneter Dellberg hat uns<br />

einleitend während einer halben Stunde Zeitungsausschnitte vorgelesen,<br />

wonach selbst in den hochkonservativen und christlichsozialen<br />

Zeitungen des Ober-, des Mittel- und des Unterwallis<br />

Teilnahme der Staatsräte an die Verwaltungsräte als eine schwere<br />

Verfassungsverletzung dargestellt wurde. Es sei nicht bestritten,<br />

dass diese Auffassung <strong>du</strong>rchaus vertreten werden kann. Aber,<br />

wogegen ich Nmich wehre, ist denn doch, dass man einen Professor<br />

der Universität Bern, Herrn Professor Hans Huber einfach<br />

mit einer Handbewegung beiseite schieben will. Denn schliesslich<br />

ist er von der Ueberlegung ausgegangen, dass der Verfassergesetzgeber<br />

des Jahres 1907 sich in gar keiner Weise Rechenschaft<br />

darüber geben konnte wie sich die Verhältnisse im Lande entwikkeln<br />

werden. Man konnte doch damals die grossen Kraftwerkbauten<br />

in gar keiner Weise vorsehen. Man konnte auch nicht<br />

voraussehen, dass an einem schönen Tage die Martigny-Châtelardoder<br />

die Gommerbahn der Staatshilfe bedürftig werden und dass<br />

es in diesem Augenblicke angezeigt ist, dass der Staatsrat in der<br />

Verwaltung dieser Gesellschaften vertreten ist. Ich bin auch im<br />

Staatsarchiv, gewesen, und habe die Interventionen die damals<br />

gefallen sind, gelesen. Aus jenen Diskussionen geht klar hervor,<br />

dass man vorab die private Beteiligung der Staatsräte an den<br />

« Sociétés par actions et les sociétés en commandite » treffen und<br />

verbieten wollte. Aus dem ganzen Zusammenhang heraus, ergibt<br />

sich jedoch aus diesen Diskussionen im Jahre 1907, dass sowohl<br />

Vertreter der Regierung, wie auch der Kommissionspräsident<br />

Herr Ständerat Dr. Loretan, nichts anderes im Auge hatten, als<br />

eben zu verhindern, dass sich die Staatsräte in privaten Gesellschaften<br />

breitmachen, um sich dort zu bereichern.<br />

Ich möchte auch noch auf den Zusatz zurückkommen, den wir<br />

meiner Auffassung, leider Gottes, fallen lassen. Wenn wir den<br />

Punkt 1 so fassen, dass die Staatsräte aus allen Verwaltungsräten<br />

mit finanziellen Zwecken, sich zurückziehen sollen, dann stehen<br />

wir vor der Lage, dass sich der Staatsrat zum Beispiel auch von<br />

der Furka-Oberalp-Bahn aus dem Verwaltungsrat zurückziehen<br />

muss, trotzdem wir in der letzten Woche viele Tausende Franken<br />

an Staatsgeldern dieser Bahn zugesprochen haben. Da scheint es<br />

361


mir, ist es doch an sich ganz klar und eindeutig, das« der Staat<br />

hier ein unmittelbares Interesse an der Geschäftsführung hat, und<br />

dass hier gar keine Gefahr besteht, dass die Staatsräte sich da<br />

irgendwie persönlich bereichern. Das gleiche gilt für die Martigny-Châtelardbahn.<br />

Das gleiche gilt mutatis mutandis auch für<br />

die Lötschbergbahn, es gilt für die Rheinsalinen. Aus all diesen<br />

Gesellschaften müssen die Staatsräte ausscheiden, wenn wir den<br />

Zusatz wie es hier beschlossen worden ist, fallen lassen. Es ist<br />

immerhin noch die Möglichkeit gegeben, dass sie dann nachträglich<br />

als Beobachter doch wieder entweder persönlich dort erscheinen<br />

oder jemand delegieren. Aber mir scheint als Verfassungsgesetzgeber<br />

machen wir eigentlich heute keine gute Figur wenn<br />

wir die Staatsräte, die an der letzten Sitzung noch als Verwaltungsräte<br />

teilgenommen haben, heute nun plötzlich zu blossen<br />

Beobachtern stempeln. Ich persönlich hätte es wirklich gerne gesehen,<br />

wenn man hier die Unterschei<strong>du</strong>ng getroffen hätte, die man<br />

mit gutem Willen wirklich treffen kann. Und diese Unterschei<strong>du</strong>ng<br />

hätte dahin gelautet, dass die Staatsräte sich aus den Verwaltungsräten<br />

derjenigen Gesellschaften zurückziehen, die rein<br />

finanzielle Zwecke verfolgen, und in denen sie nur als Privatpersonen<br />

in rein persönlichem Interesse im Verwaltungsrate sind.<br />

Nun, um die Sache nicht zu komplizieren, stelle ich keinen Antrag,<br />

aber ich bedauere es, dass wir zu dieser Lösung kommen,<br />

weil sie einen Rückzug der Staatsräte aus sehr vielen Verwaltungsräten<br />

mit sich bringen wird, der vollkommen unnötig ist und<br />

nicht im wohlverstandenen Interesse des Landes liegt.<br />

M. Jacquod, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés,<br />

Je dois tout d'abord dire à M. le député Perraudin que s'il y<br />

a eu manœuvre dans cette affaire, c'est le président de la commission<br />

qui en prend la responsabilité. Il n'y a effectivement eu<br />

aucune manœuvre. Mais j'ai pensé qu'en tant que président de<br />

la commission, il m'appartenait de choisir le moment où nous discuterions<br />

de ce problème. Et à voir aujourd'hui encore la passion<br />

qu'on met dans le débat, je crois qu'il était nécessaire que nous<br />

laissions s'écouler un certain temps dès le moment où cette question<br />

agitait l'opinion publique pour la porter devant le <strong>Grand</strong><br />

<strong>Conseil</strong>. J'espérais que ce temps-là nous permettrait de nous calmer<br />

et d'examiner le problème avec plus d'objectivité. Je pense,<br />

quant à moi, que nous avons eu ce matin une certaine objectivité<br />

et je suis très heureux que tous les députés qui ont voulu le<br />

faire aient pu s'exprimer très librement sur ce problème. Je dois<br />

tout d'abord préciser, en ce qui concerne la commission, que je<br />

362


confirme ce que viennent de vous dire le rapporteur de la commission<br />

et le Président <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> : la commission renonce<br />

à l'adjonction qu'elle demandait, ce matin, de mettre au procèsverbal.<br />

D'autre part, nous acceptons la proposition de M. le député<br />

Carrupt qui tend à remplacer la formule « représentant » par celle<br />

d'« observateur ». Par contre, nous refusons, au nom de la commission,<br />

toutes les autres propositions qui ont été formulées.<br />

Messieurs, je n'ai pas grand-chose à ajouter à tout ce qui a<br />

été dit ce matin. Je pense que les rapports de M. Vouilloz et de<br />

M. Burgener ont été très complets, que d'autre part les rapports<br />

de la minorité ont apporté ici aussi certains éléments qui nous<br />

ont intéressés, et je crois que cette question — qui est importante<br />

— est maintenant débattue. On y a mis une certaine passion,<br />

peu-être une passion politique. Messieurs, je crois qu'on aperçoit<br />

toujours la passion politique chez l'adversaire. Et pour celui qui<br />

vous parle, qui est habitué justement à la contradiction, eh bien,<br />

il ne s'effraye pas trop des oppositions. Je voudrais cependant<br />

insister sur ce point : c'est qu'au fond l'unanimité s'est faite au<br />

sein de la commission sur le postulat et qu'il n'y a eu que sur le<br />

point 3 de ce postulat une minorité composée de M. Dellberg et<br />

de M. Perraudin qui voulaient exclure les membres <strong>du</strong> Gouvernement<br />

de la représentation possible au sein des conseils d'administration.<br />

C'est uniquement sur ce point-là que nous n'avons pas<br />

fait l'unanimité. Or, Messieurs, on peut se poser la question, si<br />

les membres <strong>du</strong> Gouvernement peuvent être envoyés en délégués<br />

ou en représentants auprès des conseils d'administration.<br />

Messieurs, on suspecte un peu trop, je crois, les membres <strong>du</strong><br />

<strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> de se faire, permettez-moi l'expression, graisser la<br />

patte. Or, je crois quand même devoir dire ici que le Gouvernement<br />

que nous avons élu, est un Gouvernement d'hommes que le<br />

peuple a choisis dans sa grande majorité, et auxquels il a déjà<br />

marqué sa confiance, ce qui n'est pas le cas pour certains autres<br />

qui n'étant pas plébiscités ne jouissent certainement pas de la<br />

même confiance dans le peuple. Messieurs, nous voulons respecter<br />

l'art. 55 de la Constitution, les hommes de Gouvernement ne doivent<br />

pas être dans les conseils d'administration, mais il doit être<br />

possible de les envoyer comme délégués, comme observateurs ou<br />

comme représentants auprès de ces conseils d'administration. Messieurs,<br />

on a surtout signalé ce matin l'importance que vont prendre<br />

dans notre canton les travaux d'aménagement hydroélectrique.<br />

On a souligné que notre pro<strong>du</strong>ction actuelle d'électricité est à peu<br />

près de 3 milliards de kWh par année. Lorsque nous aurons terminé<br />

le programme qui est actuellement en pleine exécution, nous<br />

pro<strong>du</strong>irons 6 milliards de kWh par année, ce qui représente à<br />

363


peu près le quart de la pro<strong>du</strong>ction d'énergie électrique suisse. Et<br />

quand nous aurons mis en exploitation toute cette énergie électrique<br />

en Suisse, celle-ci donnera 24 à 28 milliards de kWh par an<br />

et représentera à peu près le 50 % des besoins suisses en énergie.<br />

Alors, le canton <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> fournira le quart de ce 50 % d'énergie<br />

électrique. C'est dire l'importance qu'il y a à ce que le Gouvernement<br />

puisse avoir un droit de regard auprès de ces sociétés. Messieurs,<br />

si l'on veut dire que les hommes de Gouvernement risquent<br />

de se faire graisser la patte, on peut dire cela de tous. Je suppose<br />

que demain, au lieu de déléguer des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> auprès de<br />

ces conseils d'administration, on y envoie des avocats. Qui vous<br />

dit que ces avocats ne deviendront pas avocats-conseils de la<br />

société, alors qu'ils ont tout d'abord été désignés comme représentants<br />

<strong>du</strong> Gouvernement ? Messieurs, les représentants privés<br />

n'auront de comptes à rendre que devant le Gouvernement et<br />

c'est le Gouvernement en définitive qui devra rendre compte ici<br />

devant le <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> de ce qui s'est passé et quelles sont les<br />

responsabilités qu'il a prises pour sauvegarder les droits <strong>du</strong> peuple.<br />

Ce serait quand même, en définitive, les hommes <strong>du</strong> Gouvernement<br />

qui auront cette responsabilité. Et alors, Messieurs, pour<br />

simplifier, pourquoi ne pas permettre qu'on les délègue auprès<br />

des conseils d'administration ? Je ne veux pas dire que ces délégués<br />

soient exclusivement des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>. Il est possible<br />

que le Gouvernement estime que dans certains cas il soit préférable<br />

d'envoyer des représentants, hommes de droit ou techniciens,<br />

etc. Mais, laissons-lui la liberté de décision. Messieurs, je pense<br />

qu'avec la formule qui vous est présentée, nous sauvegardons les<br />

intérêts <strong>du</strong> canton tout en ne violant pas les dispositions de la<br />

Constitution. Moi comme vous, j'ai prêté serment, ici dans cette<br />

salle, de respecter la Constitution, et si un instant j'avais l'impression<br />

que je la viole en vous parlant ainsi, jamais je n'aurais l'audace<br />

de vous faire une telle proposition. J'ai acquis la conviction<br />

qu'avec la proposition qui vous est faite, nous restons fidèles à<br />

l'esprit de la Constitution. Et, Messieurs les députés, je vous<br />

demande de voter les propositions de la commission dans l'intérêt<br />

<strong>du</strong> pays, dans l'intérêt <strong>du</strong> bien commun. On a souligné tout à<br />

l'heure que si les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> étaient membres de ces Con-<br />

•l'heure que si les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> étaient membres de ces conseils<br />

d'administration, et que s'il devait y avoir un conflit de salaires,<br />

le Gouvernement, arbitre <strong>du</strong> bien commun, ne pourrait plus<br />

arbitrer le conflit. Là, M. le député Perraudin, je vous réponds<br />

tout d'abord ceci, c'est que le président de l'Office cantonal de<br />

conciliation n'est pas un <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>, c'est M. Amez-Droz.<br />

Nous avons déjà eu un conflit. L'an dernier, les organisations<br />

364


syndicales avaient demandé de compléter le contrat collectif de<br />

travail par une convention spéciale réglant les travaux sur les<br />

grands chantiers en altitude. Nous n'avons pas réussi à nous entendre<br />

en commission paritaire. Nous avons dû porter le différend<br />

par-devant l'Office cantonal de conciliation et, Messieurs, cet<br />

office a fait des propositions d'arrangement qui ont été acceptées<br />

par les deux parties. Et cela se passait au moment où les <strong>Conseil</strong>lers<br />

d'<strong>Etat</strong> étaient membres des conseils d'administration. Alors,<br />

comme représentant d'organisation syndicale ouvrière, je n'ai<br />

aucune crainte. Et, Messieurs, je pense que l'intérêt <strong>du</strong> canton<br />

sera bien défen<strong>du</strong> avec la formule que nous avons prévue. Je<br />

vous prie donc, Messieurs les députés, mes chers collègues — permettez-moi<br />

cette expression parce que je l'emploie assez régulièrement<br />

dans mes assemblées syndicales (rires), et je pense qu'ici<br />

nos relations doivent être aussi cordiales — de voter le postulat<br />

présenté par v la commission. (Bravos.)<br />

M. Revaz, Président.<br />

Messieurs les députés, je crois que la discussion a été largement<br />

utilisée. Je demande encore aux représentants des minorités<br />

de la commission "d'être brefs. Je veux bien encore leur donner<br />

la parole et vous voudrez bien encore les écouter. M. Dellberg,<br />

vous avez déjà tenu le pupitre bien longtemps, vous devez maintenant<br />

être très bref, sinon la Haute Assemblée ne vous écoutera<br />

plus. Puis je vous demanderai de laisser le pupitre pour régler<br />

la question de la votation de l'appel nominal. La parole est donc<br />

à M. Dellberg.<br />

Hr. Dellberg, Abgeordneter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete !<br />

Die Berichterstatter der Mehrheit machen grosse Sachen<br />

daraus, dass wir im Besitze eines Gutachten von Professor Huber<br />

sind. Es handelt sich gar nicht um das. Direktor Michelet hat<br />

in seinem Artikel vom 20. Mai 1953 ausdrücklich Dr. Favre, heute<br />

Bundesrichter, angeführt, für die Verteidigung seiner These. Er<br />

hat auch Staatskanzler Roten für die Verteidigung seiner These angeführt.<br />

Es handelt sich nicht um den Milchhändler Cyrille Michelet.<br />

Die zweite Bemerkung. Wir haben heute festgestellt, dass der<br />

Staatsrat, Postulat 1 und 2 annimmt. Der Grundsatz der Unvereinbarkeit<br />

eines Mitgliedes des Staatsrates als Mitglied eines Verwaltungsrates,<br />

einer Aktiengesellschaft, einer Gesellschaft die<br />

finanzielle Zwecke verfolgt ist angenommen. Das sagt doch genug,<br />

dass wir in dieser Beziehung in der Auslegung der Verfassung,<br />

auf dem richtigen Wege waren. Sonst erkläret mir doch warum<br />

365


der Staatsrat Postulat 1 annimmt. « Wir treten aus allen Verwaltungsräten<br />

zurück, nach dem Vorschlag der Kommissionsmehrheit.<br />

» Wir verlangen einen Bericht, über die Opportunität der<br />

Verfassungsrevision des Art. 55. Das sagt genug, dass der Staatsrat<br />

hier der Opposition nachgegeben hat. Und endlich, gegenüber<br />

Herrn Imhof und auch gegenüber Herrn de Courten, beide Herren<br />

sagen nun : Ja, die Walliserpolitik der Wasserkräfte, das war<br />

ein Ideal, das hätte dienen können als Vorbild allen andern Kantonen.<br />

Ich verweise sie nicht auf irgend eine Rede von mir. Aber<br />

ich verweise sie auf den Bericht der Finanzkommission, für die<br />

Rechnung von 1952, Maisession 1953, Seite 4, wo die zwei Sätze<br />

die Herr Imhof sprach stehen. Davon möge auch Herr de Courten<br />

Kenntnis nehmen : « Unser Kanton hat in den letzten 50 Jahren<br />

keinerlei Anstrengungen unternommen die eigenen Wasserkräfte<br />

auszubauen, und hat damit eine Möglichkeit verpasst. In<br />

ihrem eigenen finanziellen Interesse sind hier mehrere Kantone<br />

vorausgegangen.<br />

» Darum wäre die Frage zu prüfen, ob die Lösung des aufgeworfenen<br />

Problems in einer finanziellen Beteiligung des Kantons<br />

an diesen Gesellschaften gesucht werden soll. »<br />

Auch heute noch, war der Berichtserstatter aus Zermatt, Mitglied<br />

der Kommission, der Meinung die Politik der Wasserkräfte<br />

des Kantons Wallis sei untragbar gewesen. Herr Präsident, meine<br />

Herren, und nun zum Postulat selber. Vergessen Sie doch nicht,<br />

dass wir hier nicht über eine Nützlichkeitsfrage zu abstimmen<br />

haben, sondern wir haben hier über eine Verfassungsfrage zu entscheiden.<br />

Und diese Verfassungsfrage soll nicht gelöst werden im<br />

Sinne einer Ueberstimmung der Minderheit sondern <strong>du</strong>rch Annahme<br />

der Postulate 1 und 2. Die Regierungserklärung ist klar in<br />

dieser Beziehung. Wo Differenzen bestehen ist Postulat 3. Und zu<br />

Postulat 3 sind wir der Ueberzeugung, dass wir nun nach der<br />

Annahme der 1 und 2 keine Uebergangslösung suchen müssen.<br />

Denn wir müssen warten bis der Staatsrat seine Botschaft vorlegt<br />

und der Grosse Rat und das Volk ihre Zustimmung zum revidierten<br />

Art. 55 gegeben haben. Erst nach Annahme des neuen<br />

Art. 55 haben Sie das Recht Vertreter in die Verwaltungsräte der<br />

Aktiengesellschaften zu wählen. Und deshalb beantrage ich Ihnen,<br />

dass wir Postulat 3 einfach fallen lassen und Postulat 1 und 2<br />

annehmen und den Bericht des Staatsrates abwarten. Bei Philippi<br />

sehen wir uns wieder !<br />

Chers collègues, quelques mots seulement en français. J'ai dit,<br />

on confond plusieurs choses. La politique hydraulique en <strong>Valais</strong><br />

était non pas heureuse, comme le disait à l'instant de Courten,<br />

366


mais elle a été plutôt malheureuse. Et si vous voulez en avoir la<br />

certitude, prenez le rapport de la commission des finances pour<br />

la gestion 1952, à la page 4. Là, vous verrez le verdict sur la politique<br />

hydraulique de notre canton. Mais ce n'est pas là seulement<br />

que la chatte a mal aux pieds, mais ailleurs. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

maintient les postulats 1 et 2. Avec les postulats 1 et 2 nous condamnons<br />

les agissements <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> qui, jusqu'à présent,<br />

a interprété l'article 55 dans le sens que vous connaissez. Donc il<br />

admettait pouvoir faire partie de ces conseils d'administration,<br />

alors que maintenant il ne l'admet plus. Il faut pour cela une<br />

revision de la Constitution. C'est le point principal. C'est pourquoi<br />

je vous propose d'accepter les points 1 et 2 et de refuser<br />

le postulat 3, et je demande l'appel nominal sur cette votation.<br />

M. Louis^ Perraudin, député.<br />

Monsieur le Président et Messieurs,<br />

Je tiens tout d'abord à dire que nous ne considérons pas qu'est<br />

posée ici une « question de confiance ». Certains députés conservateurs<br />

paraissent vouloir faire de cette affaire une question<br />

d'approbation ou de désapprobation <strong>du</strong> Gouvernement. M. Paul<br />

de Courten a tenté dans ce sens de faire l'éloge de la politique<br />

hydraulique <strong>du</strong> régime. Ce n'est pas l'objet à l'ordre <strong>du</strong> jour.<br />

Nous avons simplement à trancher la question de principe qui<br />

nous est soumise.<br />

Concernant l'argument apporté par M. Carrupt, qui a frappé<br />

quelques députés, je voudrais faire la réflexion suivante. M. Carrupt<br />

a dit : « Pour faire face au grand capitalisme, il n'y a que<br />

l'<strong>Etat</strong> et la puissance gouvernementale. » Je le crois, mais encore<br />

faut-il que les gouvernants agissent alors en tant que détenteurs<br />

de cette puissance gouvernementale, et non pas en tant que membres<br />

d'une société. Par exemple, pour compléter nos arguments,<br />

le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est le juge constitué par la loi pour trancher<br />

les recours en matière d'impôts sur les forces hydrauliques. Les<br />

<strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> pourraient donc se trouver partagés entre leur<br />

devoir d'administrateur et leur devoir de <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong>. C'est<br />

une situation intenable, que nous ne pouvons de toute évidence<br />

pas accepter. M. le député Imhof a dit qu'au fond, dans toute<br />

cette affaire, le principal était la question des tantièmes. Ce n'est<br />

pas cela, M. Imhof ! Je pense que les autres députés haut-valaisans<br />

ont mieux compris le français que M. Imhof et bien vu que,<br />

pour nous, la question n'est pas avant tout celle des tantièmes.<br />

C'est la question de la liberté <strong>du</strong> pouvoir politique par rapport<br />

aux forces économiques.<br />

367


Mais M. Jacquod, en terminant, a déclaré ceci : « qu'il y avait<br />

un danger peut-être plus grand d'envoyer des délégués autres que<br />

les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong>, par exemple un avocat, qui pourrait devenir<br />

avocat-conseil de ces sociétés, parce que ces autres délégués<br />

se laisseraient encore plus facilement corrompre par les sociétés ».<br />

D'abord, n'accordons pas une importance excessive au mot « corruption<br />

» qu'on nous fait dire ici. Je n'ai pas parlé de corruption.<br />

J'ai parlé d'abus. (Rires.) M. Anthamatten a prononcé le mot<br />

« corruption » et on le met à ma charge dans les journaux <strong>du</strong><br />

Haut-<strong>Valais</strong>. Je ne parle pas aujourd'hui de corruption <strong>du</strong> Gouvernement,<br />

pas <strong>du</strong> tout. Et quant à la réflexion de M. Jacquod,<br />

je ferai simplement observer que ceux, pour le moment, qui ont<br />

été accaparés par les sociétés, ce sont M. Burgener, chef <strong>du</strong> service<br />

des forces hydrauliques, M. Roger Bonvin, chef <strong>du</strong> service<br />

social, donc des représentants même <strong>du</strong> Gouvernement. Nous ne<br />

voudrions pas, en votant de la façon que demande la majorité,<br />

amener ce résultat : nous voir privés, par l'accaparement qu'en<br />

feraient les sociétés, de M. Anthamatten, de M. Marcel Gard et<br />

de leurs collègues... (Rires.)<br />

M. Morand, député.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, j'ai déposé tout<br />

à l'heure une proposition modifiant le chiffre 3 de ce postulat.<br />

Je l'avais fait dans l'idée que la commission pourrait s'y rallier<br />

et dans un but d'apaisement général. Messieurs, vu la situation,<br />

je la retire, mais je tiens à préciser que je la retire pour me rallier<br />

au point de vue de M. le député Copt ; en effet, dès le moment<br />

où la commission nous propose de remplacer le mot « observateur<br />

» par le mot « représentant », Messieurs, je suis obligé de<br />

constater que nous avons discuté trois heures et demie dans cette<br />

salle dans le vide (applaudissements), parce que le mot « représentant<br />

» est intro<strong>du</strong>it ici dans le sens de l'art. 762 <strong>du</strong> Code fédéral<br />

des obligations ; c'est dans ce sens <strong>du</strong> moins que M. le député<br />

Carrupt a proposé l'interprétation de ce mot. Or, Messieurs, l'article<br />

762 dit que lorsque les corporations de droit public ont désigné<br />

des représentants, ces représentants s'appellent des « administrateurs<br />

». Et alors, au chiffre 1 des postulats, nous disons que<br />

les <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> qui étaient entrés dans les sociétés comme<br />

administrateurs, c'est-à-dire comme représentants au sens de l'article<br />

762, doivent en sortir, puis, au chiffre 2, on nous dit qu'ils<br />

peuvent y retourner. Alors, Messieurs, personnellement, dans ces<br />

conditions, je ne marche plus et je me rallie à la proposition de<br />

M. Copt. (Rires, applaudissements.)<br />

368


M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Dr Schnyder, Président <strong>du</strong> Gouvernement.<br />

Monsieur le Président, Messieurs les députés, pour couper<br />

court à ces interventions, nous déclarons que jamais nous n'entrerons<br />

dans ces sociétés dans le sens de cet article cité, et que<br />

nous ne serons jamais, pendant toute la <strong>du</strong>rée où le peuple valaisan<br />

ne modifiera pas la Constitution, membres de conseils d'administration.<br />

Quant à la qualification elle-même, eh bien, nous tâcherons<br />

d'être là avec voix deliberative sans les droits ni les obligations<br />

des membres de conseils d'administration. Les dernières sociétés<br />

ont accepté ce point de vue, quant aux autres on verra si elles<br />

l'acceptent ou si elles ne l'acceptent pas.<br />

M. le Président Revaz.<br />

Messieurs les députés, s'il n'y a pas d'opposition je ne fais pas<br />

voter. La Haute Assemblée est d'accord d'accepter les postulats<br />

1 et 2.<br />

Pour ce qui concerne le postulat 3, il y a d'abord, outre la proposition<br />

de la commission, une proposition de M. le député Copt<br />

qui tend à la suppression complète de ce postulat.<br />

Ensuite il y a une proposition de MM. Dellberg et Perraudin,<br />

rapporteurs de la minorité.<br />

M. le député Morand a retiré sa proposition.<br />

Maintenant je donne la parole à M. le président de la commission,<br />

à la suite de l'intervention de M. le député Morand, pour<br />

savoir s'il veut changer le texte de son postulat.<br />

M. le Président Revaz.<br />

Je demande donc à M. le député Morand s'il maintient son<br />

texte.<br />

M. Morand, député.<br />

Je retire mon texte.<br />

M. le Président Revaz.<br />

Messieurs les députés, il y a donc Une proposition de voter à<br />

l'appel nominal. Je crois, quant à la position de la question, qu'il<br />

faut d'abord mettre la proposition de M. le député Copt en opposition<br />

au postulat 3. Si le postulat Copt était accepté, la demande<br />

de votation à l'appel nominal serait supprimée. Si le maintien <strong>du</strong><br />

postulat 3 est accepté, nous mettrons en opposition, à l'appel<br />

369


nominal, la proposition de la minorité de la commission contre<br />

celle de la majorité.<br />

Par 73 voix contre 26, le postulat est maintenu et la proposition<br />

de M. le député Copt écartée.<br />

Maintenant, Messieurs les députés, il nous reste à opposer les<br />

postulats de la majorité et de la minorité de la commission. Pour<br />

cet objet 15 députés ont demandé le vote à l'appel nominal.<br />

Voici le texte <strong>du</strong> postulat de la minorité :<br />

« Pour la sauvegarde des intérêts <strong>du</strong> canton, le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong><br />

est invité à déléguer immédiatement des représentants auprès des<br />

sociétés à but financier intéressant particulièrement le canton,<br />

notamment auprès des forces motrices <strong>du</strong> <strong>Valais</strong> en général, et<br />

en particulier auprès des forces motrices <strong>du</strong> Mauvoisin et des<br />

forces motrices de la <strong>Grand</strong>e Dixence. Les membres <strong>du</strong> <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> ne peuvent être désignés. Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> fera rapport<br />

sur cet objet à la session de mai 1954. »<br />

Hr. P.-E. Burgener, deutscher Berichterstatter.<br />

Herr Präsident, Herren Abgeordnete ! Der Vorschlag der Kommissionsmehrheit<br />

lautet folgendermassen :<br />

« Der Staatsrat wird eingeladen in die Verwaltungsräte der<br />

Gesellschaften mit finanziellen Zwecken, bei denen es gegenwärtig<br />

gewichtige öffentliche Interessen zu wahren gilt, Delegierte abzuordnen,<br />

dies ohne den Wortlaut von Art. 55 Absatz 3 KV zu verletzten.<br />

»<br />

Es ist nicht ausdrücklich von Staatsräten die Rede, jedoch sollen<br />

sie berechtigt sein, diesen Verwaltungsräten als Beobachter<br />

oder als Delegierte, persönlich den Sitzungen dieser Verwaltungsräte<br />

beizuwohnen. Dagegen ist ein Minderheitsantrag da, der die<br />

Staatsräte ausdrücklich ausschliessen will, also die Staatsräte dürfen<br />

laut den Anträgen von Herrn Dellberg und Herrn Perraudin,<br />

nicht als Delegierte in den Verwaltungsräten erscheinen. Die Abstimmung<br />

unter Namensaufruf dreht sich also darum, ob die<br />

Staatsräte als Delegierte oder Beobachter bei den Verwaltungsräten<br />

wirken können oder nicht.<br />

M. le Président Revaz.<br />

Monsieur le rapporteur français de la commission est prié de<br />

donner connaissance <strong>du</strong> postulat 3 suivant décision de la majorité<br />

de la commission.<br />

370


M. Vouilloz, rapporteur français de la commission.<br />

Monsieur le Président et Messieurs, vous avez enten<strong>du</strong> le postulat<br />

de la minorité ; voici le postulat de la majorité, donc de 10<br />

membres sur 12 :<br />

« Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> est invité à envoyer auprès des sociétés à<br />

but financier intéressant particulièrement le canton des délégués<br />

chargés de sauvegarder les intérêts <strong>du</strong> pays. Cette délégation devra<br />

être faite en respectant l'article 55 de la Constitution. Le <strong>Conseil</strong><br />

d'<strong>Etat</strong> fera rapport au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> sur cet objet à la session de<br />

mai 1954 ».<br />

M. le Président Revaz.<br />

Messieurs les députés, à l'appel nominal, je vous propose ceci :<br />

Messieurs les députés qui acceptent le texte de la majorité de la<br />

commissioni disent « oui », ceux qui refusent le texte disent<br />

« non ». C'est clair.<br />

M. Louis Perraudin, député.<br />

Comme dit Gustave Thibon, « oui »<br />

(Rires.)<br />

CONCHES<br />

Député :<br />

Imhof Franz<br />

Suppléants :<br />

[ulher Joseph, Ausserbin<br />

Imsand Peter, Ulrichen<br />

Wirthner Franz, Niederwald<br />

RAROGNE ORIENTAL<br />

Députés :<br />

Wyssen Franz, Bitsch<br />

Albrecht Eugen, Morel<br />

BRIGUE<br />

Députés :<br />

Guntern Leo, Brig<br />

Borter Hermann, Brig<br />

Escher Alfred, Glis<br />

Imhof Joseph, Glis<br />

Werner Pius, Niaters<br />

•<br />

Suppléant :<br />

Bieler Léo, Termen<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

371


372<br />

VIEGE<br />

Députés :<br />

Fux Adolphe<br />

Andereggen Viktor, Lalden<br />

Burgener Paul-Eugen, Visp<br />

Julen Othmar, Zermatt<br />

Bumann Hubert, Saas-Fee<br />

Suppléants :<br />

Abgottspon Alexander, Visp<br />

Martin Moritz, Visp<br />

Anthamatten Roman, Saas-Grund<br />

LOECHE<br />

Députés :<br />

Steffen Peter, Susten<br />

Hildbrand Daniel, Gampel<br />

Mathier Léo, Salgesch<br />

Zanella Alois, Turtmann<br />

<strong>Grand</strong> Emile, Susten<br />

Matter Otto, Leuk<br />

Suppléant :<br />

Mathier Robert, Salgesch<br />

RAROGNE OCCIDENTAL<br />

Députés :<br />

Gattlen Cäsar, Biirchen<br />

Salzgeber Moritz, Raron<br />

Suppléant :<br />

Rieder Magnus, Kippel<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

SIERRE<br />

Députés :<br />

Carrupt Robert, Sierre oui<br />

Dellberg Charles, Sierre non<br />

Crettol Roger, Randogne non<br />

Theytaz Alois, Sierre oui<br />

Torrent Alphonse, Grône oui<br />

Epiney Hilaire, Ayer oui<br />

Lamon Jules, Lens non<br />

Clavien Augustin, Miège non<br />

Bonnard Lucien, Saint-Jean non<br />

Suppléants :<br />

Favre Albert, Veyras oui<br />

Boll Jean, Granges oui<br />

Epiney Marcel, Miège oui<br />

Bruchez Henri, Lens oui<br />

Barras Philibert, Chermignon oui<br />

Berclaz Alphonse, Venthône oui<br />

Bonvin Pierre-Louis, Chermignon non<br />

Perraudin Louis, Sierre non


HERENS<br />

ueputes :<br />

Anzeyui Marius, EvoJène<br />

Travelletti Adolphe, Sion<br />

Chabbey Emile, Ayent<br />

Riand Albert, Ayent<br />

Suppléants :<br />

Mayoraz Marcellin, Hérémence<br />

Favre René, Vex<br />

Favre Henri, Saint-Martin<br />

SION<br />

Députés :<br />

Jacquod René, Bramois<br />

de Riedmatten Jacques, Sion<br />

Varone Joseph, Bramois<br />

Balet Alphonse, Grimisùat<br />

Roten Edouard, Savièse<br />

Zuchuat Basile. Savièse<br />

Mabillard Amédé, Grimisùat<br />

Dussex Albert, Sion<br />

Héritier Raymond, Sion<br />

Rey-Bellet Joseph, Sion<br />

Suppléant :<br />

Roux Armand, Grimisùat<br />

CONTHEY<br />

Députés :<br />

Germanier Joseph, Conthey<br />

Lathion Lucien, Nendaz<br />

Biollaz Albert, Chamoson<br />

Germanier Francis, Vétroz<br />

Torrent Emile, Plan-Conthey<br />

Perraudin Gérard, Chamoson<br />

Suppléants :<br />

Deleze François, Nendaz<br />

Germanier Etienne, Conthey<br />

Fontannaz Joseph, Erde-Conthey<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

MARTIGNY<br />

Députés :<br />

Solioz Victor, Riddes oui<br />

Ro<strong>du</strong>it Joseph, Fully oui<br />

Lonfat Louis, Charrat oui<br />

Taramarcaz Robert, Fully oui<br />

Vouilloz Alfred, Martigny oui<br />

Chappaz Henri, Martigny oui<br />

Morand Edouard, Martigny<br />

Mottier Edmond, Saxon oui<br />

Luisier Jules, Fully oui<br />

Cleusix Jean, Leytron<br />

non<br />

non<br />

non.<br />

non<br />

non<br />

non<br />

non<br />

.<br />

abstention<br />

abstention<br />

abstention<br />

373


Moret Antoine, Martigny oui<br />

Corthey Pierre, Martigny non<br />

Arlettaz Augustin, Fully abstention<br />

Perrier Etienne, Saxon non<br />

Suppléant :<br />

Rezert Louis, Riddes oui<br />

ENTREMONT<br />

Députés :<br />

Delamorclaz Léon, Bagnes abstention<br />

Voutaz Ernest, Sembrancher non<br />

Delasoie Luc, Sembrancher oui<br />

Rausis Henri, Orsières oui<br />

Luisier Edouard, Bagnes oui<br />

SAINT-MAURICE<br />

Députés :<br />

Revaz Marc, Vernayaz oui<br />

Vouilloz Georges, .Finhaut oui<br />

Ruppen Victor, Massongex oui<br />

Amacker Hyacinthe, Saint-Maurice oui<br />

Meizoz Paul, Vernayaz oui<br />

Glassey André, Saint-Maurice oui<br />

Revaz Edouard, Salvan oui<br />

MONTHEY<br />

Députés :<br />

Defago Adolphe, Val d'Illiez oui<br />

Launaz Céleste, Vionnaz oui<br />

Turin Pierre, Collombey-Muraz oui<br />

Chanton Alexandre, Bouveret oui<br />

Marclay Isaac, Troistorrents oui<br />

de Courten Paul, Monthey oui<br />

Maxit Joseph, Monthey oui<br />

Burdevet Sylvain, Illarsaz oui<br />

Suppléants :<br />

Cornut Michel, Vouvry oui<br />

Richard Marcel, Monthey non<br />

M. le Président Revaz.<br />

Messieurs les députés, l'appel nominal est terminé. Pendant<br />

que les secrétaires font la récapitulation et avant de vous communiquer<br />

les résultats de la votation, je tien« à vous dire combien le<br />

travail de bureau a été facilité, pendant cette session, par les commissions<br />

qui ont eu à examiner les différents objets qui nous ont<br />

été soumis par le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong>.<br />

Le premier jour de la session, la plupart des commissions<br />

étaient prêtes à rapporter et je félicite les présidents qui ont fait<br />

diligence.<br />

374


J'émets ensuite un vœu à l'adresse <strong>du</strong> Gouvernement, c'est que<br />

Messieurs les Chef« de départements ne comptent pas trop sur<br />

l'intervalle que nous laissons entre la première et la deuxième<br />

semaine de session. Il faut que les documents qui doivent être discutés<br />

au <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> soient autant que possible livrés au commencement<br />

de la session. Cela éviterait le cas qui s'est pro<strong>du</strong>it au<br />

début de cette seconde Semaine où nous n'avons pas pu délibérer.<br />

Il faut que chaque député puisse avoir étudié et mûri le projet.<br />

J'espère que le Gouvernement fera à l'avenir tout son possible<br />

pour nous remettre les documents à temps, en conformité des dispositions<br />

<strong>du</strong> règlement <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>.<br />

M. Louis Perraudin, député.<br />

Monsieur le Président, je voudrais prier le Bureau de faire<br />

insérer au protocole que, pour ma part, en tout cas, je me réserve<br />

le recours de droit public, soit contre la décision <strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong>,<br />

soit contre les mesures d'exécution qui seront prises.<br />

M. le Président Revaz.<br />

Messieurs les députés, ce matin on a encore déposé sur le bureau<br />

<strong>du</strong> <strong>Grand</strong> <strong>Conseil</strong> un postulat dont je vais vous donner lecture<br />

:<br />

Postulat<br />

« L'évolution de l'économie agricole, le développement commercial,<br />

artisanal et in<strong>du</strong>striel de notre canton requièrent une solide<br />

formation de base des futurs artisans, de chefs d'exploitation<br />

et d'entreprises.<br />

Le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> estime-t-il que le statut actuel de l'école primaire<br />

répond aux exigences d'une telle formation ou ne doit-il<br />

pas, au contraire, constater que celle-ci se révèle de plus en plus<br />

insuffisante ? Que compte-t-il faire en faveur d'une prolongation<br />

générale de la scolarité ? Parallèlement à une action dans ce sens,<br />

le <strong>Conseil</strong> d'<strong>Etat</strong> ne croit-il pas urgent de revoir les conditions<br />

d'engagement <strong>du</strong> personnel enseignant en intro<strong>du</strong>isant progressivement<br />

le traitement annuel ?<br />

signé : Alois Theytaz et consorts. »<br />

Messieurs les députés, voici le résultat : oui 85, non 20, abstentions<br />

5.<br />

Hr. Dellberg, Abgeordneter.<br />

Ich behalte mir das Recht vor, einen staatsrechtlichen Rekurs<br />

zu unterbreiten.<br />

La séance est levée à 13 h. 45.<br />

375


Séance <strong>du</strong> 1" février 1954.<br />

Table des matières<br />

SESSION PROROGEE DE NOVEMBRE 1953<br />

Discours présidentiel, M. le Président Revaz 3<br />

Projet de décret concernant l'aide au chemin de fer Martigny-Châtelard<br />

(Ire et 2" lecture) 4<br />

Projet de décret prolongeant la <strong>du</strong>rée de validité des décrets <strong>du</strong><br />

15 novembre 1938 sur les routes touristiques (l re et 2e lecture) . . 15<br />

Projet de décret concernant la correction <strong>du</strong> torrent de la Monderèche<br />

sur le territoire de la commune de Sierre (l re et 2e lecture) . . . 20<br />

Projet de décret concernant la correction de l'Almagellerbach sur le territoire<br />

de la commune de Saas-Almagell (l re et 2e lecture) . . . 27<br />

Projet de décret modifiant celui <strong>du</strong> 13 mai 1944 concernant la participation<br />

financière de l'<strong>Etat</strong> à l'établissement d'hôpitaux, de cliniques et<br />

d'infirmeries (l re lecture) 33<br />

Projet de décret concernant l'exécution des prescriptions fédérales de la<br />

lutte contre la tuberculose (entrée en matière) 41<br />

Séance <strong>du</strong> 2 février 1954.<br />

Motion de M. le député Clovis Luyet concernant le personnel des exploitations<br />

agricoles, les domestiques, servantes et journaliers . . . . 57<br />

Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert 60<br />

Motion de M. le député Paul de Courten concernant la réglementation<br />

des congés 67<br />

Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert 70<br />

Décret concernant l'ouverture d'un crédit de Fr. 20,000,000.— destiné à<br />

l'amélioration et au développement <strong>du</strong> réseau routier 74<br />

Séance <strong>du</strong> 3 février 1954.<br />

Projet de décret sur l'état civil 123<br />

Interpellation de M. le député Gattlen sur les bâtiments scolaires . . . 155<br />

Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> M. Gross 157<br />

Motion de M. le député Louis Perraudin concernant la formation professionnelle<br />

161<br />

Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> M. Gross 164<br />

Interpellation de M. le député Jos. Varone concernant la vaccination <strong>du</strong><br />

bétail contre le Bang 177<br />

Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert 180<br />

Séance de relevée <strong>du</strong> 3 février 1954.<br />

Projet de décret concernant l'octroi d'un subside cantonal en faveur de<br />

l'établissement d'une installation d'eau potable au village <strong>du</strong> Simplon<br />

(lre et 2e lecture) 183<br />

Projet de décret concernant la correction <strong>du</strong> chemin muletier Aproz-Coor<br />

(2e lecture) 190<br />

•<br />

Page<br />

377


Page<br />

Interpellation de M. le député E. Torrent concernant les dépassements<br />

de crédits 194<br />

Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten<br />

Développement de l'interpellation de M. le député R. Duchoud sur la<br />

197<br />

déviation de la route cantonale à St-Gingolph 201<br />

Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Anthamatten 205<br />

Projet de décret sur l'état civil (suite) 209<br />

Séance <strong>du</strong> 4 février 1954.<br />

Projet de décret concernant la correction de la route communale Turtig-<br />

Rarogne (l re et 2e lecture) 220<br />

Projet de décret concernant l'irrigation des champs de la commune<br />

d'Orsières (l re et 2« lecture) 225<br />

Projet de décret concernant l'établissement d'eau potable à Versegères et<br />

Prarreyer (1« et 2= lecture) 231<br />

Projet de décret sur l'état civil [suite] (l rc lecture) 236<br />

Interpellation de M. le député Candide Héritier concernant une subvention<br />

supplémentaire à la Maison Blanche 247<br />

Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gard 249<br />

Interpellation de M. de Roten sur le suffrage féminin 254<br />

Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Lampert 262<br />

Naturalisations 270<br />

Séance <strong>du</strong> 5 février 1954.<br />

Pétitions 270<br />

Projet de décret concernant l'aide financière au F. O. B. (I« lecture) . 271<br />

Recours en grâce 289<br />

Interpellation de M. le Dr Stoffel sur la main-d'œuvre <strong>du</strong> pays . . . . 290<br />

Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gross 295<br />

Interpellation de M. le député Clavien concernant la fixation <strong>du</strong> prix de<br />

la vendange 300<br />

Réponse de M. le <strong>Conseil</strong>ler d'<strong>Etat</strong> Gross 303<br />

Séance <strong>du</strong> 6 février 1954.<br />

Discussion <strong>du</strong> rapport de la commission chargée d'étudier la participation<br />

des <strong>Conseil</strong>lers d'<strong>Etat</strong> aux conseils d'administration à but lucratif . 307<br />

378

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