Statistiques du commerce international de marchandises - Manuel des
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tenir <strong>de</strong>s données concernant le pays d’origine, dont on a<br />
besoin pour appliquer les tarifs douaniers ou les contingents.<br />
En outre, il se peut que la <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s biens ne soit pas<br />
connue au moment <strong>de</strong> l’exportation, les biens peuvent être<br />
détournés alors qu’ils se trouvent en mer ou réexpédiés à<br />
partir <strong>du</strong> premier pays <strong>de</strong> <strong>de</strong>stination (et donc ne pas figurer<br />
dans les importations <strong>du</strong> pays). Enfin, pour certains pro<strong>du</strong>its,<br />
notamment les œuvres d’art, <strong>de</strong>s conditions spéciales peuvent<br />
s’appliquer, par exemple l’exclusion <strong>de</strong> biens importés<br />
à titre temporaire et <strong>de</strong>stinés à être ven<strong>du</strong>s aux enchères, ce<br />
qui crée une disparité par rapport aux exportations <strong>de</strong> contrepartie,<br />
qui sont enregistrées en tant qu’exportations vers le<br />
pays organisateur <strong>de</strong>s enchères. Dans la pratique, il est rare<br />
que l’on révise les statistiques pour rendre compte <strong>du</strong> pays<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>stination effectif.<br />
145. L’utilisation <strong>du</strong> pays d’expédition présente cet<br />
avantage que, pour la majorité <strong>de</strong>s transactions et pour les<br />
importations aussi bien que pour les exportations, les documents<br />
d’expédition permettent d’i<strong>de</strong>ntifier facilement le<br />
partenaire commercial. Toutefois, l’expédition <strong>de</strong> biens d’un<br />
pays à un autre ne tra<strong>du</strong>it pas toujours une transaction commerciale.<br />
Il se peut que le transport <strong>de</strong>s biens à partir <strong>du</strong><br />
pays d’expédition vers le pays <strong>de</strong>stinataire fasse intervenir<br />
plusieurs transporteurs et leur fasse traverser plusieurs pays;<br />
ainsi, au moment <strong>de</strong> l’importation <strong>de</strong>s biens, le pays <strong>de</strong> provenance<br />
et le pays d’expédition peuvent ne pas coïnci<strong>de</strong>r. Le<br />
pays indiqué par l’importateur en tant que pays partenaire<br />
n’est souvent que celui où le <strong>de</strong>rnier transport a été organisé<br />
plutôt que celui d’où les biens ont été expédiés à l’origine.<br />
Par conséquent, l’i<strong>de</strong>ntification <strong>du</strong> pays partenaire sur<br />
la base <strong>de</strong> l’expédition aboutit à une image déformée <strong>de</strong>s flux<br />
<strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>international</strong> <strong>de</strong> <strong>marchandises</strong> et ne saurait être<br />
recommandée.<br />
Pays d’origine/<strong>de</strong> consommation<br />
146. L’enregistrement <strong>de</strong>s importations par pays d’origine<br />
a l’avantage <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce le lien direct entre le<br />
pays pro<strong>du</strong>cteur (le pays où les biens ont leur origine) et le<br />
pays importateur. Cette information est considérée comme<br />
indispensable pour les politiques et les négociations commerciales,<br />
l’administration <strong>de</strong>s contingents d’importation ou<br />
<strong>de</strong>s tarifs différentiels, et pour les étu<strong>de</strong>s économiques qui<br />
s’y rapportent. L’Accord <strong>de</strong> l’OMC sur les règes d’origine,<br />
dont l’application est obligatoire pour tous les membres <strong>de</strong><br />
cette organisation, précise les domaines où ces règles s’appliquent,<br />
notamment le régime <strong>de</strong> la nation la plus favorisée,<br />
les mesures anti<strong>du</strong>mping et les taxes compensatoires, les<br />
mesures <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>, les exigences <strong>de</strong> marquage, les restrictions<br />
quantitatives et les contingents. Cet accord prévoit<br />
en particulier que les règles <strong>de</strong> l’OMC relatives à l’origine,<br />
une fois adoptées, « comporteront <strong>de</strong>s règles applicables aux<br />
marchés publics et aux statistiques <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> 77 ».<br />
147. L’utilisation <strong>de</strong>s données recueillies sur la base <strong>du</strong><br />
pays d’origine s’accompagne toutefois <strong>de</strong> limites, dont la<br />
principale est que cette métho<strong>de</strong> ne permet pas l’enregistrement<br />
symétrique <strong>de</strong>s mêmes transactions commerciales par<br />
le pays importateur et le pays exportateur si les biens n’ont<br />
pas été importés directement à partir <strong>du</strong> pays <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction.<br />
77 Voir Organisation mondiale <strong>du</strong> <strong>commerce</strong>, op. cit., p. 242.<br />
113<br />
Supposons que les biens aient été pro<strong>du</strong>its dans le pays A,<br />
puis ven<strong>du</strong>s et expédiés vers le pays B, et ensuite reven<strong>du</strong>s<br />
et expédiés vers le pays C. Les statistiques <strong>du</strong> pays B feront<br />
état d’exportations vers le pays C, mais les statistiques <strong>du</strong><br />
pays C n’attribueront pas ces importations au pays B; elles<br />
indiqueront que les biens ont été importés <strong>du</strong> pays A (pays<br />
d’origine). Cela complique la question <strong>de</strong> la comparabilité<br />
<strong>de</strong>s données et ré<strong>du</strong>it leur intérêt pour différents types d’analyse<br />
économique, notamment l’établissement <strong>de</strong>s balances<br />
<strong>de</strong> paiements par pays partenaire ou par région.<br />
148. La détermination <strong>du</strong> pays d’origine peut également<br />
se heurter à <strong>de</strong>s difficultés; la qualité <strong>de</strong> l’information peut<br />
varier selon la transaction considérée, puisque les pièces justificatives<br />
<strong>de</strong>mandées peuvent varier. L’obligation <strong>de</strong> présenter<br />
un certificat d’origine <strong>de</strong>s biens est définie par la législation<br />
douanière <strong>de</strong>s pays et ne s’applique pas à tous les<br />
biens qui entrent dans son territoire ou qui en sortent 78 . Dans<br />
le cas <strong>de</strong> pays membres d’unions douanières, les statistiques<br />
<strong>du</strong> <strong>commerce</strong> extérieur <strong>de</strong> l’union (échanges extra-union) reposent<br />
généralement sur l’origine <strong>de</strong>s importations; mais les<br />
statistiques <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> entre membres <strong>de</strong> l’union (échanges<br />
intra-union) n’enregistrent souvent que le pays <strong>de</strong> provenance<br />
(ou le pays d’expédition/d’arrivée 79 .<br />
149. Les données relatives à l’exportation par pays <strong>de</strong><br />
consommation sont utiles pour l’analyse, mais, étant donné<br />
l’absence <strong>de</strong> sources d’information adéquates, la collecte <strong>de</strong>s<br />
données pose <strong>de</strong>s problèmes. Il est très difficile d’enregistrer<br />
le pays <strong>de</strong> consommation avec précision, puisque la <strong>de</strong>stination<br />
future <strong>de</strong>s biens n’est souvent pas connue au moment <strong>de</strong><br />
l’exportation; par conséquent, cette métho<strong>de</strong> ne saurait être recommandée<br />
en tant que pratique <strong>international</strong>e <strong>de</strong> référence.<br />
D. RECOMMANDATION<br />
150. Aucune métho<strong>de</strong> d’attribution <strong>du</strong> pays partenaire<br />
n’est parfaite, mais l’attribution par pays d’origine <strong>de</strong>s importations<br />
répond aux applications prioritaires <strong>de</strong>s statistiques<br />
<strong>du</strong> <strong>commerce</strong> <strong>international</strong> <strong>de</strong> <strong>marchandises</strong>, à savoir<br />
les politiques commerciales et l’analyse économique s’y rapportant.<br />
Par conséquent, dans le cas <strong>de</strong>s importations, il est<br />
recommandé d’enregistrer le pays d’origine 80 et d’i<strong>de</strong>ntifier<br />
le pays <strong>de</strong> provenance à titre d’information supplémentaire;<br />
dans le cas <strong>de</strong>s exportations, il faut enregistrer<br />
le pays <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>stination connue.<br />
E. CLASSIFICATION PAR PAYS<br />
151. Il est recommandé <strong>de</strong> prendre pour base d’établissement<br />
<strong>de</strong>s statistiques <strong>du</strong> <strong>commerce</strong> par pays la définition<br />
78 D’après la Convention <strong>de</strong> Kyoto, « une preuve documentaire <strong>de</strong> l’origine<br />
ne peut être exigée que lorsqu’elle est nécessaire pour l’application <strong>de</strong><br />
droits <strong>de</strong> douane préférentiels, <strong>de</strong> mesures économiques ou commerciales<br />
autonomes ou conventionnelles ou <strong>de</strong> toute autre mesure d’ordre public ou<br />
sanitaire ». Convention <strong>international</strong>e pour la simplification et l’harmonisation<br />
<strong>de</strong>s régimes douaniers, op. cit., annexe D-2, p. 7. Voir plus haut, par. 6,<br />
note a.<br />
79 Voir Journal officiel <strong>de</strong>s Communautés européennes, n° L316/7 (1991),<br />
Règlements <strong>du</strong> Conseil, n° 3330/91, art. 20.<br />
80 Cette recommandation part <strong>du</strong> principe que les règles d’origine <strong>de</strong><br />
l’OMC (une fois achevées) seront utilisées pour déterminer le pays d’origine;<br />
voir plus haut, par. 139, en ce qui concerne l’application actuelle <strong>de</strong>s<br />
dispositions pertinentes <strong>de</strong> la Convention <strong>de</strong> Kyoto.