23.02.2013 Views

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

COUS BE UTTÉBÀTUIE.<br />

4êê<br />

&mm qns Mesjlntmi est on mmmi meker,<br />

SI fes peffeeimm m le peuvent tosetier,<br />

Et ipl est p<strong>la</strong>t cruel qu'en tigre fFMyrêanle,<br />

811 exerça «nié» ¥@es k moudfe tpaanle.<br />

Assurément Maasiniise n'est point ee rœker et n'est<br />

point ce tigre; car à peine Sophonisbe a-t-elle répon<strong>du</strong><br />

à son premier compliment, qu'il 8 9 éerii:<br />

Oa bien fallu eipoier toutasces p<strong>la</strong>titu<strong>de</strong>s pour dire<br />

voir d*où nous sommet partit, et ce qu'étalent nos<br />

chefs-d'œuvre avant Corneille. 11 fait encore joindre<br />

à toutes ces fautes les pointes et te pkébm <strong>de</strong>s sonnets<br />

italiens. Massinisse,dans cette même soène,<br />

s f eiprime ainsi ;<br />

O dieux î que <strong>de</strong> mer?elles<br />

<strong>la</strong>diâriteolà !I fête net yeux et met oreilles 1<br />

Et Phénîee dit tons bu à Corisbé :<br />

Mi compagne, i M pmd.<br />

H est vrai que Sophonisbe lui donne beau jeu , et<br />

commence par Fissurer qu'elle est rafle <strong>de</strong> sa victoire<br />

y et qui! n'aura jamais tant <strong>de</strong> bonheur qu'elle<br />

lui en souhaite. C'est là le cas <strong>de</strong> ne .pas perdre <strong>de</strong><br />

temps : aussi le prince numi<strong>de</strong> atone qu'elle Tient<br />

<strong>de</strong> M ravir $m «wr. Sophonisbe répond que e v D art mt que d'abord fal aati M pitié :<br />

Mais, ramme le soleil mit tes pas <strong>de</strong> l'anton",<br />

L'amour qui Ta faille, et qui Sa suit ea«*re t<br />

A fait an aa Instant, dans mos €orar embrasé.<br />

Le p<strong>la</strong>a grand chanpment fa*il ait Jamais causé.<br />

Ce jargon domine d<br />

est<br />

là «m tcmgagê moqœwr qui ne sied pas à n» généreux<br />

vabêqueitr. Mais Massinisse, pour lui prouver<br />

qu'il ne se moque point, déc<strong>la</strong>re qu'il est prêt<br />

à l'épouser. La reine ne se fait point prier, et s'écrie<br />

pour toute réponse :<br />

O mef¥@ttleux «ces <strong>de</strong> grâce et <strong>de</strong> bonheur,<br />

Qui siel eue captira an lit <strong>de</strong> ton seigneur !<br />

Putupe ?iaal <strong>la</strong> p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> FentaMlfe.<br />

VuusptafMlî<br />

foloaite» ; Je m'es eaJa vous rapprendre.<br />

f un bout à l'autre dans 5|?fcfef<br />

tragi-comédie <strong>de</strong> Mairet, jouée en leai, quinze ans<br />

avant Ji GW, et qui it courir tout Paris pendant<br />

quatre ans. U est vrai que cet insupportable abus<br />

d'esprit tomba entièrement lorsqu'on eut enten<strong>du</strong><br />

k Oé, qui en offre fort peu <strong>de</strong> traces, et qui It<br />

connaître un genre <strong>de</strong> beauté bien différent. Maint<br />

lui-même appe<strong>la</strong> <strong>de</strong>puis cette «%Me Jet péeàé$ d&<br />

mjewmie : tant un seul homme peut ininer sur<br />

ses contemporains ! Mais il n'est pas moins vrai que<br />

Mairet ne put pardonner à Corneille d'avoir éc<strong>la</strong>iré<br />

son siècle, et qu'il fut, à sa honte, un <strong>de</strong>s plus ar<strong>de</strong>nts<br />

détracteurs <strong>du</strong> CM.<br />

Que SopàmMê ait réussi lorsqu'on ne connaissait<br />

rien <strong>de</strong> mieuj, on plutôt lorsqu'elle était meilleure<br />

que tout ce que Fon connaissait, rien n'est<br />

plus simple; mais on <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra comment ce succès<br />

a pu <strong>du</strong>rer encore cinquante ans après <strong>la</strong> lumière<br />

apportée par Corneille. G f est ici qu'il faut rendre à<br />

Mairet le tribut d'éloges qui lui est dû. 11 convenait<br />

d'abord <strong>de</strong> faire voir les vices grossiers qui dominaient<br />

dans les ouvrages les plus estimés; mais je<br />

dois dire à prêtent que, dans les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rtiiers<br />

actes <strong>de</strong> cette pièce, il y a <strong>de</strong>s beautés. A <strong>la</strong> vérité,<br />

le style en est trop faible et trop défectueux pour<br />

en citer <strong>de</strong>s moreeaui quand nous sommes si près<br />

<strong>de</strong> Corneille ; mais il y a, dans les sentiments, do<br />

pathétique et <strong>de</strong> l'élévation. La douleur <strong>de</strong> Massinisse,<br />

quand il fout sacriler Sophonisbe, est touchante<br />

, quoiqu'elle ne soit pas toujours assez noble,<br />

et qu'il s'abaisse aux supplications beaucoup plus<br />

qu'il ne sied au caractère d'un monarque et afin<br />

héros. Son désespoir tour à tour impétueux et<br />

tranquille pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> l'effet; et ce qui <strong>du</strong>t en Étire<br />

encore plus, c'est le moment oà il <strong>mont</strong>re à Sopion<br />

son épouse mourante <strong>du</strong> poison qu'il lui a donné,<br />

éten<strong>du</strong>e sur le lit nuptial. Ce spectacle, qui s f tat<br />

point une faine pompe, mais qui Ml partie d'une<br />

action tragique; ce dénuement théâtral était fort<br />

au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ce qu'on avait vu jusqu'alors. (Test là<br />

sauf doute ce qui a fait vivre <strong>la</strong> pièce jusqu'au temps<br />

où le grand nombre <strong>de</strong> modèles rendit les spectateurs<br />

plus difficiles; et c'est aussi ce qui engagea<br />

Voltaire à tenter un <strong>de</strong>rnier effort sur ce sujet, déjà

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!