23.02.2013 Views

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

468<br />

CGU1S Dl LITIÉBATUBE;<br />

sont en elfe f et qui combat toujours pour FiffraneSiIr <strong>de</strong> 11<br />

tyrannie <strong>de</strong>s passions ; Tannegs? , chef do conseil <strong>de</strong> Charles<br />

, temtm<strong>de</strong>menê qui éc<strong>la</strong>ire <strong>la</strong> wfonté aveugle ; te Pucelle<br />

; qui vient assister le monarque œstre Se Bourguignon<br />

et 1*Ang<strong>la</strong>is j et qui le délivre d'Agnès et d'Amasry, ta<br />

§râce divine, qûï9 dans l'embarras on l'abattement <strong>de</strong><br />

testes les puissance <strong>de</strong> l'âme, fient raffermir <strong>la</strong> volonté,<br />

soutenir l'mimêemmt, se joindre à te vertu 9 et, par os<br />

victorieux effort, assujettissant à <strong>la</strong> volonté Ut mppétiU<br />

irmelèle et ammpteeièk qui <strong>la</strong> troublent et ramollissent 9<br />

prodsit cette paix inférieure et cette parfaite tranquillité,<br />

en quoi toutes les opinions conviennent qse consiste le souferai*<br />

dieu. »<br />

On connaissait déjà» grâce à Boiteau, quelques<br />

traits <strong>de</strong> <strong>la</strong> muse <strong>de</strong> Chape<strong>la</strong>in; mais j'ai cru que<br />

peu <strong>de</strong> gens connaissaient sa prose, et que cet éehantillon<br />

pouvait paraître curieux. On ¥©it qu'il est bon<br />

quelquefois <strong>de</strong> tout lire f et <strong>de</strong> feuilleter jusqu'aux<br />

préfaces <strong>de</strong> ces poudreux auteurs, p<strong>la</strong>cés comme<br />

<strong>de</strong>s épouf antails dans les bibliothèques f où ils semblent<br />

se défendre par leur, masse in-folio, autant<br />

que par l'effroi que leur seul titre inspire. 11 faut<br />

bien ne pas s'épouvanter, et se résoudre à acheter<br />

quelques découvertes par un peu d'ennui. On trouvera<br />

d'abord tout simple qu'il n'y ait pas beaucoup<br />

<strong>de</strong> poésie dans une tête remplie <strong>de</strong> ce galimatias raé»<br />

x taphysique. Mais, dans le fait, ce n'était qu'un tribut<br />

payé à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong> généralement reçue d'affecter une<br />

érudition sco<strong>la</strong>stique; et il est probable que Chape<strong>la</strong>in<br />

, dont l'ouvrage, ridicule par le style, n'est pas<br />

déraisonnable par le fond, avait arrangé toutes ses<br />

allégories sur son p<strong>la</strong>n déjà tout fait, et non pas soii<br />

p<strong>la</strong>n sur ses allégories. Ce qui rend cette opinion<br />

p<strong>la</strong>usible, c'est que le Tasse lui-même donna une<br />

explication à peu près semb<strong>la</strong>ble <strong>de</strong> sa lérm&km<br />

délivrée, qui n'en est pas moins un ouvrage admirable.<br />

On sait qu'il ne prit ce parti que pour ré*<br />

pondre aux critiques qui avaient blâmé ses fictions,<br />

et pour les rendre respectables sous le voile <strong>de</strong> l'allégorie<br />

morale et religieuse, qui semb<strong>la</strong>it alors <strong>de</strong>voir<br />

tout consacrer.<br />

Parmi tous ces malheureux poètes épiques ensevelis<br />

dans <strong>la</strong> poussière et dans l'oubli, celui qui<br />

eut te plus d'imagination est sans contredit le père<br />

le Moine, auteur <strong>du</strong> Salnt-toutt. Ce n'est pas que<br />

son ouvrage soit fait pour attacher par <strong>la</strong> construction<br />

générale ni par le choix <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s. Il invente<br />

beaucoup, mais le plus souvent mal; son merveilleux<br />

n'est le plus souvent que bizarre; sa fable n'est<br />

point liée, n'est point suivie; il ne sait ni fon<strong>de</strong>r<br />

ni gra<strong>du</strong>er l'intérêt <strong>de</strong>s événements et <strong>de</strong>s situations<br />

: c'est un chaos d'où sortent quelques traits<br />

<strong>de</strong> lumière qui meurent dans <strong>la</strong> nuit. Mais dans ses<br />

vers il • da h ww, * Pou trouve <strong>de</strong>s morceaux<br />

dont l'invention est forte, quoique l'exécution soit<br />

très-imparfaite. Yoifà ce qu'on aperçoit quand on a<br />

le courage, à <strong>la</strong> vérité difficile, <strong>de</strong> lire dix-huitchants<br />

remplis <strong>de</strong> fatras, d'enflure, et d'extravagance.<br />

Mais pourquoi cet auteur, né avec <strong>du</strong> talent; pourquoi<br />

l'auteur <strong>du</strong> Moite, Saint-Amand, qui n'en<br />

était pas dépourvu; pourquoi Brébeuf, qui en avait<br />

encore davantage ; pourquoi ces trois hommes n'ontils<br />

écrit que d'illisibles ouvrages, précisément à <strong>la</strong><br />

même époque où Corneille donnait tous ses chefsd'œuvre?<br />

Ce n'est pas seulement à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> disproportion<br />

<strong>du</strong> génie : sans égaler les sublimés conceptions<br />

<strong>de</strong> Corneille, on pouvait <strong>du</strong> moins mériter<br />

d'être lu. Qui donc les a détournés si loin <strong>du</strong><br />

but, quand lui seul savait y atteindre ? qui leur a<br />

Êiit parler un <strong>la</strong>ngage si étrange, quand le sien était<br />

souvent si beau dans Cinna et dans les Hormesf<br />

11 faut chercher dans le ton général <strong>de</strong> leurs écrits<br />

le principe <strong>de</strong> leur égarement : il est d'autant plus<br />

digne d'attention que c'est absolument le même<br />

qu'on a voulu et qu'on voudrait encore faire revivre<br />

au milieu cl« tant <strong>de</strong> grands modèles et qui eon=<br />

tribus le plus à corrompre le goût et à ramener ia<br />

barbarie après un siècle <strong>de</strong> lumières. C'est le facile<br />

et malheureux abus <strong>du</strong> style figuré ; c'est <strong>la</strong> folle<br />

persuasion que <strong>la</strong> poésie consiste, non pas dans le<br />

choix <strong>de</strong>s figures, mais dans leur accumu<strong>la</strong>tion ; non<br />

pas dans <strong>la</strong> justesse et <strong>la</strong> vérité <strong>de</strong>s métaphores, mais<br />

dans leur hardiesse bizarre ; c'est l'habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> croire<br />

qu'il faut être toujours outré pour être fort, exagéré<br />

pour être grand, recherché pour être neuf. Ouvrez le<br />

Smmi'LomiM , et vous ne lirez jamais vingt vers sans y<br />

trouver m caractère constamment soutenu, c'est-àdire<br />

l'enflure <strong>de</strong> <strong>la</strong> diction dès que Fauteur veut s'élever.<br />

Veut-il peindre une flotte nombreuse :<br />

Jamais on camp plus ta» ne rou<strong>la</strong> sur <strong>la</strong> mer9<br />

Ifi plus belles forets ne volèrent en l'air.<br />

Le soleil, pour les voir, sraoem <strong>la</strong> jonraée.<br />

Les tlles <strong>de</strong> les» mâts à Pair êteol k Jour.<br />

Concevez, s'il est possible, comment on Ile le jour<br />

à l'air. 11 appelle une <strong>la</strong>nce un long frêne ferré, les<br />

étoiles un rou<strong>la</strong>nt êmmiL Veut-il peindre <strong>de</strong>s pavillons<br />

flottants dans les airs :<br />

L'air <strong>de</strong> son pavIUos Jouait arec le «ut<br />

Un guerrier reçoit-il un coup dans les yeux :<br />

Et <strong>la</strong> nuit loi aar?Ist par les port» dn jour.<br />

Un enfant est-il veau au mon<strong>de</strong> en donnant <strong>la</strong> mort<br />

à sa mère :<br />

le sortis d'une morte, et Je naquis sans mère.<br />

Parle-t-ii <strong>de</strong> guerriers dont <strong>la</strong> fureur étincelle dans<br />

leurs regards :

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!