la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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COUBS DE UrraiATURE.<br />
<strong>de</strong> nof jours on n'avait pai poussé rabmîdilé jusqu'à<br />
?ouloir repro<strong>du</strong>ire m mécanisme grossier. Qui<br />
le croirait 9 si <strong>de</strong>s ouvrages qui ont fait <strong>de</strong> brait us<br />
moment ne l'attestaient pas9 que Ronsard ait été<br />
sur le point <strong>de</strong> re<strong>de</strong>venir le légis<strong>la</strong>teur <strong>de</strong> notre<br />
poésie , après les Racine et les fioileau v et qu'on ait<br />
presque érigé en système l'ignorance <strong>la</strong> plus hoateuie<br />
<strong>du</strong> rbythme <strong>de</strong> notre versification ? Il est <strong>de</strong><br />
rintérêt <strong>de</strong>s lettres et <strong>du</strong> goût <strong>de</strong> rappeler <strong>de</strong> temps<br />
es temps ces exemples, qui font voir <strong>de</strong> quels travers<br />
est capable l'impuissance orgueilleuse, qui f ne<br />
pouvant pas même innover en extravagance, croit<br />
se relever en renouve<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> vieilles erreurs et rajeunissant<br />
<strong>de</strong> vieui abus. Et <strong>de</strong> quel point est-on<br />
parti pour en venir là? Nos grands écrivains avaient<br />
<strong>la</strong>it <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue et <strong>de</strong> <strong>la</strong> versification ce qu'il est<br />
possible d'en faire; et l'ambition <strong>du</strong> talent doit être<br />
<strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s beautés nouvelles par les mêmes<br />
moyens f reconnus les seuls bons , les seuls praticables.<br />
Ce<strong>la</strong> est difficile 9 il est vrai ; on a donc pris un<br />
autre parti. On a abusé d'un aveu qu'ils avaient fait<br />
<strong>de</strong> l'infériorité <strong>de</strong> ces moyens ; comparés à ceux <strong>de</strong>s<br />
<strong>la</strong>ngues anciennes; mail, loin <strong>de</strong> reconnaître avec<br />
eux qull faut se servir <strong>de</strong> son instrument 9 quel qui!<br />
soit, et non pas le dénaturer, on a trouvé plus court<br />
<strong>de</strong> dire qu'ils n'y entendaient rien; que <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue<br />
<strong>de</strong> Racine et <strong>de</strong> Voltaire était usée; qu'il fal<strong>la</strong>it m<br />
créer me mmwik; que notre poésie ; qui pourtant<br />
est assez vivante dans leurs outrages , se mwnmîi<br />
mèrent use Pléia<strong>de</strong> poétique <strong>de</strong> sept écrivains qui<br />
florissaient <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> Ptolémée Phi<strong>la</strong><strong>de</strong>lphe, on<br />
it aussi une Pléia<strong>de</strong> française <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> Ronsard.<br />
Ceux qui <strong>la</strong> composaient avec lui étaient Belleao,<br />
Balf f Jo<strong>de</strong>lle, Jean Dont, Dubel<strong>la</strong>y, Ponthus. Belieau<br />
et Baîf n'eurent guère que les défauts <strong>de</strong> Ronsard<br />
sans avoir son mérite. Bu Bartss fut pin encore<br />
: jamais <strong>la</strong> barbarie ne fut poussée plus loin. Il<br />
semb<strong>la</strong>it que l'érudition mal enten<strong>du</strong>e et le pédantisme<br />
sco<strong>la</strong>stique eussent conspiré <strong>la</strong> raine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue<br />
française. Les <strong>la</strong>tinismes, les héllénismes, les<br />
épithètes entassés et les métaphores outrées avaient<br />
tout envahi. C'est un <strong>de</strong>s caractères <strong>de</strong> <strong>la</strong> médiocrité<br />
d'esprit <strong>de</strong> voir l'art tout entier dans ce qui n'est<br />
qu'une partie <strong>de</strong> l'art ; et un genre <strong>de</strong> beauté nouvellement<br />
découvert est d'abord employé avec profusion.<br />
On avait vu dans Ronsard l'effet <strong>de</strong> quelques<br />
belles épithètes, <strong>de</strong> quelques métaphores expressives;<br />
on ne voulut plus faire autre chose, et l'on entendit<br />
<strong>de</strong> tous elles, dans fo<strong>de</strong> et le poème, <strong>de</strong>s<br />
vers tels que ceux-ci :<br />
O grand Dtea qui nourris ta mfimMM m§mmm<br />
Dm &imaux nmmgsux.,.<br />
Par M te §tm bétail <strong>de</strong>s mmsmt wmeketw§;<br />
Par toi f humble immpemm <strong>de</strong>s b<strong>la</strong>nehm 6frftrta...<br />
M se f «Mit haussant les mm§mmM wmmimgnm ;<br />
Là vont s'ap<strong>la</strong>nissent les p&mdreusm esmpàgneë.<br />
Si <strong>la</strong> profusion <strong>de</strong>s épithètes est on défaut en poésie<br />
9 c'en est un bien plus grand encore dans <strong>la</strong> prose,<br />
dont le ton doit être plus simple. Ce n'est pas appa<br />
m iîmMîU; qu'U n'y avait p&imê <strong>de</strong> mot qu'on me remment l'avis <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> prosateurs <strong>de</strong> nos<br />
pMfiâre entrer dans <strong>la</strong> poésie mbk; et cent au jours ? qtii s'imaginent avoir <strong>de</strong> <strong>la</strong> force et <strong>du</strong> colotres<br />
assertions aussi foiles9 répétées magistralement' ris en accumu<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s mots. Ce<strong>la</strong> donnait parfois<br />
par <strong>de</strong>s journalistes qui ont ie privilège <strong>de</strong> nous en un peu d'humeur h Voltaire, qui écrivait à ce sujet :<br />
seigner tous les jours ce qu'ils n'ont jamais appris. Ne pmtrm-t-onpm km* faire comprendre comèim<br />
L'exécution est venue à l'appui <strong>de</strong> cette belle théorie, r@4jœtif e$t sommé ennemi <strong>du</strong> «éftouffe, fteaf-<br />
et, sous prétexte d'égaler les Grecs et les Latins, qm'M$ i'mc&r<strong>de</strong>mt m genre, en nomère, eimemf<br />
on nous a fait une foule <strong>de</strong> vers qui ne sont pas A l'égard <strong>de</strong>s figures, on va voir comme on les<br />
français. On s'est mis à multiplier les enjambements employait d'après Ronsard.Chassignet, par exemple,<br />
tels que ceux que vous venez d'entendre; à tour tra<strong>du</strong>isant un psaume v disait à Dieu :<br />
menter, à hacher le vers <strong>de</strong> toutes les manières 9 à Par toi le mol ZépMra, ans allés diaprées 9<br />
lui donner un air étranger en vou<strong>la</strong>nt le faire paraî le&tse d'an air dou <strong>la</strong> perruque <strong>de</strong>s f ras 9<br />
Et sur les <strong>mont</strong>s veisuis,<br />
tre neuf; à chercher les vieux mets, quand ceux Éventant ses soaptrs par les vignes pmiprées f<br />
qui sont en usage va<strong>la</strong>ient mieux; à fairef ce que Demie <strong>la</strong> ris aux leurs et da sue au raisins.<br />
n'eût pas osé Chape<strong>la</strong>in, un hémistiche entier d'un Remarquons, à travers ee fatras f que pour rendre<br />
adverbe <strong>de</strong> six syl<strong>la</strong>bes; et tout cet amas <strong>de</strong> prose le <strong>de</strong>rnier vers fort bon, il n'y a qu'à changer un seul<br />
brisée et martelée9 <strong>de</strong> locutions barbares, <strong>de</strong> cons<br />
mot9 et mettre,<br />
tructions forcées9 s'est appelé, pendant quelque<br />
Bonne <strong>la</strong> via au leurs et le «ae aux râte<strong>la</strong>i.<br />
temps, dm nuwoemmU, <strong>de</strong> i'qffèt, <strong>de</strong> ta variété,<br />
êe ta pk^êimmtmk, Et ces sublimes découvertes <strong>du</strong> Chassignet continue sur le même ton :<br />
dix-huitième siècle n'étaient pas tout à fait renou Par toi le doax Safefi i <strong>la</strong> Terre sa femme,<br />
velées <strong>de</strong>s Grecs 9 mais <strong>du</strong> siècle <strong>de</strong> Ronsard : heu» rj*in œil tout plein d'amour comBHHlipa sa<br />
Eltaatàreoflrnn<br />
nusemeet êtes ont passé aussi vite que lui.<br />
Lui pondra les cheveux, set têtemeists emname;<br />
On se rappelle qu'à Feumph <strong>de</strong>s Grecs qui for EtS«friiiti€<strong>la</strong>aïgMnitaIJenrJi«tegroe,