23.02.2013 Views

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

pli f iiiit ©et «droit au 1 dil m par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fortune:<br />

Sans lira ©estante* 9 mmim s'en f» ooateat<br />

L f antithèse do second fers, quoique assez ingénieuse,<br />

n'est qu'uneespèce <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong> mots. Umekaem<br />

s'est pas <strong>du</strong> style suite s et le premier hémistiche<br />

offre à l'oreille un son équi vaque. Mais ce mot d'etpét&me,<br />

formant <strong>la</strong> césure an cinquième pied», coupe<br />

le fers <strong>de</strong> manière à pro<strong>du</strong>ire une suspension qui a<br />

un effet analogue à ridée <strong>de</strong> l'espérance. Ronsard<br />

a connu aussi l'usage <strong>de</strong>s phrases d'apposition et<br />

d'interposition, antre espèce <strong>de</strong> fariété dans le<br />

rhythme. Il dit en par<strong>la</strong>nt <strong>du</strong> siècle d'or :<br />

Les champs s'étalent bornés ; et là terra mmmmm,<br />

Sans semer ni p<strong>la</strong>nter, — bonne mère , apportait<br />

Le fruit qui <strong>de</strong> •ei-nèeie heureusement sortait.<br />

Bonne mêm, p<strong>la</strong>cé là par interposition f est d'un effet<br />

agréable.<br />

I/ambltlon » Ferrenr, îi guerre et le dlscord f<br />

Par -lm pewpteê emtmmi 9 — Imaf» <strong>de</strong> <strong>la</strong> aaafft...<br />

Le premier hémistiche <strong>du</strong> second fers est p<strong>la</strong>t :<br />

mais cette apposition, imagm <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort, h ter*<br />

mine noblement.<br />

Ce n'est pas <strong>la</strong> peine <strong>de</strong> redire jusqu'où l'a égaré<br />

<strong>la</strong> manie d $ intro<strong>du</strong>ire dans notre <strong>la</strong>ngue les mots<br />

conibînés9 <strong>la</strong> toux ronge-poumon, le gosier m<strong>de</strong>fo<strong>la</strong>urier,<br />

CatiUx dompte portai*, et mille autres; ni<br />

Fabus qu'il a fait <strong>de</strong>s igures : il est tel, que l'os a<br />

oublié qu'il -s'en sert <strong>de</strong> temps en temps mm une<br />

hardiesse poétique que Ton ne connaissait pas a?ant<br />

lui.<br />

Otstfes dans <strong>la</strong>i champ, m «militent <strong>la</strong>» ehamna»<br />

Ce fers est beau, et Ton a remarqué, sans doute,<br />

les tkamm oMvm : c'est là vraiment <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie.<br />

Mais, en donnant quelque idée <strong>de</strong> l'expression<br />

et <strong>du</strong> nombre qui conviennent au fers héroïque et<br />

à <strong>la</strong> fersiieation soutenue, il a donné tant d'exemples<br />

ficieux, qu'il aurait fait un mal irréparable, si<br />

ses succès avaient été moins passagers. Son affectation<br />

presque continuelle d'enjamber d'un fers à l'autre<br />

est essentiellement contraire au caractère <strong>de</strong> nos<br />

grands fers, lolre hexamètre, naturellement majestueux<br />

, doit se reposer sur lui-même ; il perd toute<br />

' sa noblesse, si on le fait marcher par sauts et par<br />

bonds ; si <strong>la</strong> in d'un fers se rejoint souvent au commencement<br />

<strong>de</strong> l'autre, l'effet <strong>de</strong>. <strong>la</strong> rime disparaît;<br />

et Ton sait qu'elle est essentielle à notre rhythme<br />

poétique. 11 est frai que, pr lui-même, il est voisin<br />

<strong>de</strong> l'uniformité; mais aussi le grand art est <strong>de</strong><br />

varier <strong>la</strong> mesure sans là détraire, et <strong>de</strong> couper le<br />

vers sans le briser. Le moyen qu'ont employé nos<br />

8IÈCLB ME WOm XI?. — POÉSIE, 441<br />

bons poètes, c'est <strong>de</strong> p<strong>la</strong>tv <strong>de</strong> temp il tsnp <strong>de</strong>t<br />

«entras ou <strong>de</strong>s repos à différantes p<strong>la</strong>ns, en sort»<br />

qeVui vers ne ressemble pas à l'autre; <strong>de</strong> ne pat toujours<br />

procé<strong>de</strong>r par distiques, et <strong>de</strong> inir quelquefois<br />

le sens en fusant attendre <strong>la</strong> rime, comme ëaas ait<br />

endroit <strong>de</strong> Racine :<br />

H faut <strong>de</strong>s ehattaents dont tarif» Mndaee s<br />

Qu'on tremble — es comparant futaies et <strong>la</strong> suppliée,<br />

Qm les peuples entiers dans te sang lofent noyés. —<br />

le veux qu'on dise un Jour ans siècles effrayai :<br />

IlM<strong>de</strong>slîitfs.—<br />

Et ailleurs :<br />

le Fai trouvé mmêwt d'une affreuse nsossiète,<br />

Bawêtu lia ImmmmmM, tout pile; — nais Mm «Il<br />

. Cesser ?att sou* Sa cendre eaeor le marne ecgueli<br />

Toys ces vers sont d'une coupe différente, et là<br />

césure est toujours p<strong>la</strong>cée avec une intention re<strong>la</strong>tif<br />

e an sens. La césure est différente <strong>de</strong> l'hémistiche<br />

en ce qu'elle se p<strong>la</strong>ce où Fou feut; mais l'hémistiche<br />

exprime essentiellement <strong>la</strong> moitié d'un fers<br />

divisé en <strong>de</strong>ux parties égales. On peut aussi en faner<br />

l'effet, suivaat les diferses structures <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

phrase, arrêtée sur rhémistiebe d'une manière plus<br />

ou moins distincte : c'est m que nous enseigne Voltaire<br />

dans ces fers qui sont à <strong>la</strong> fois une leçon et<br />

un modèle.<br />

Qbmrwm nitabtlche, —et redoutas l'ennui<br />

Qu'un repos uniforme attache auprès <strong>de</strong> M.<br />

Que votre phrase heureuse — et dafremeot ren<strong>du</strong>e<br />

Soit taillât terminée et tantôt suspen<strong>du</strong>n.<br />

Cest le secret <strong>de</strong> l'art. — Imites ces accents<br />

Dent l*a<strong>la</strong>é Jéltotle avait charmé ses sens.<br />

Tm^mmlmmmmmm^mmmmmmmmmf<br />

Il n'appesantît peint ses sons et sa es<strong>de</strong>nee.<br />

Salle t — dont Terpftlchore avait con<strong>du</strong>it les pas,<br />

fit sentit <strong>la</strong> mesure et ne I* marasa pas.<br />

On a dû voir que <strong>la</strong> phrase est contenue tantét<br />

dans un <strong>de</strong>mi-fers , tantdt dans dans un fers m*<br />

tier, tantét dans <strong>de</strong>ux. On peut mène ne compléter<br />

le sens qu'au bout <strong>de</strong> huit , <strong>de</strong> dix , <strong>de</strong> ûmm vers ,<br />

quand on sait faire <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> poétique, et c'est m<br />

mé<strong>la</strong>nge qui pro<strong>du</strong>it l'harmonie.<br />

Mais que fait Ronsard? Toujours rempli dos<br />

Grecs et <strong>de</strong>s Latins, il feut en français procé<strong>de</strong>r<br />

comme eux, et il fa sans cesse enjambant d'un fort<br />

à l'autre.<br />

Cette nymphe royale est digne qu'on lui ie<br />

Des autels...<br />

Les parques se disaient : Chartes qui doit •euh*<br />

An mon<strong>de</strong>...<br />

Je Tau, s*i est pessilile, atteindra à tatotnogB<br />

m celle....<br />

II ne s'aperçoit pas que p<strong>la</strong>cer ainsi une chute <strong>de</strong><br />

phrase au commencement d'un fers, est tout m qu'il<br />

y a <strong>de</strong> plus ridicule et <strong>de</strong> plus baroque ; et qu'alors ,<br />

pour me servir d'une expression tri*<strong>la</strong>ie, mais juste,<br />

le fers tombe sur le nez 9 ou plutôt qu'il n'y a plus<br />

<strong>de</strong> fers. Je n'aurais pas mène insisté là-<strong>de</strong>ssus* si

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!