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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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Usa tutnt pin mocm se I<br />

De n'assaillir, et ctnque Jour m'assant*<br />

Ma menaçant <strong>de</strong> me donner le saut ,<br />

Et <strong>de</strong> ce Met mFttnroyar 1 Fenters<br />

limer tout terre tt f frira ta ren.<br />

Cest une <strong>la</strong>agaie «t lour<strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die<br />

De trois bons mois f qui m'a tout éfnarêtt<br />

La pauf re tête, et se wmt terminer ;<br />

4b» me contraint d'apprendre à eseiiilMr,<br />

Tant faible suis : bref, à ce trliSe corps<br />

Dont Je TOUS parle, il n'es! <strong>de</strong>meuré, fora<br />

Le paawe esprit qui <strong>la</strong>mente et soupira 9<br />

Et en pleurant tâche à TOUS faire rire.<br />

Voilà comment députa neuf mois en fà<br />

le suis traité : or ee que me <strong>la</strong>issa<br />

Mon <strong>la</strong>reôaaeea t longtemps a 9 Pal wmànf<br />

Et en sirops et Juieps dépends.<br />

Ce néanmoins ce que Je TOUS en man<strong>de</strong><br />

ff eat pour irons faire on requête on <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.<br />

Je se Yeux point tant <strong>de</strong> gens ressembler,<br />

Qui s'ont soacl autre que d'assembler.<br />

* Tant qu'ils vivre al, Ils <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ront, eu ;<br />

MaSs Je commence à <strong>de</strong>venir honteux,<br />

Et se eaoi pins à ?oe dons m'arreter.<br />

Je se dis pas, si voulez rien prêter,<br />

Que ne le prenne : Il n f est point <strong>de</strong> préteur,<br />

S'il veut prêter, qui ne fasse un <strong>de</strong>btenr.<br />

Et sa¥«-YOnst sire, comment Je paye?<br />

If si se le sait, si premier se l'essaye.<br />

Tons me <strong>de</strong>vrai, si Je puis , ds retosr,<br />

Et vous ferai eacoraa aa bon tour,<br />

à celle fin qu'il n'y ait faute nulle,<br />

Je voss ferai use belle cédille,<br />

A vous payer, sans sssre l'entend,<br />

Qsand on ferra tout le mon<strong>de</strong> content ;<br />

Ou, si voalei, à payer ce sera<br />

Quand votre los et renom cessera.<br />

Depuis Horace, on n'avait pas donné à <strong>la</strong> louange<br />

une tournure si délicate.<br />

SIÈCLE DE LOUIS XJV. — POÉSIE.<br />

Je sais aaaaa que vous s'avex pas peur<br />

Qse Je m'enfuie ou que Je sols trompeur :<br />

Mais il fait bon assurer ce qu'on prête.<br />

Bref, votre paye, ainsi qse Je l'arrête,<br />

Est aussi sure, amenant mon trépas,<br />

Comme avenant que Je ne meure pas.<br />

ÂYiset donc sS vous avei désir<br />

De me prêter : TOUS me ferea p<strong>la</strong>isir.<br />

Car <strong>de</strong>puis peu J'ai Mtl à Clément,<br />

Là où j ai fait un grand déboursemest;<br />

Et à Marot, qui est un pas plus loin,<br />

Tout tombera qui n'es aura le sols.<br />

Voilà 1e point principal <strong>de</strong> ma lettre;<br />

Tous savei tout : 11 s'y faut plus rien mettre.<br />

Rien mettre, <strong>la</strong>s ! Certes, et si ferai,<br />

Et ce faisant, mon style hausserai,<br />

Disant : Oroi! amoureux <strong>de</strong>s neuf Muses;<br />

loi en qst aoat leurs sciences Muses ;<br />

Roi, plus que Mars d'honneur environné ;<br />

Mol, le plus rot qui fut cac courossé,<br />

Dieu tout-pstssant te dolst, pour fétreneer,<br />

Les quatre coins <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> à pwvcrser,<br />

Tant pour le Mes <strong>de</strong> <strong>la</strong> ron<strong>de</strong> machine, '<br />

Qse pour estant que ssr tous en es digne.<br />

On imagine sans peine que François l* r , qui se<br />

glorifiait <strong>du</strong> titre <strong>de</strong> Père <strong>de</strong>s Lettres, Youlnt bien<br />

être le créancier d'un <strong>de</strong>bteur qui empruntait <strong>de</strong><br />

M bonne grâce. Marot eut plus d'une fois besoin<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> libéralité et <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> son maître* Ses<br />

succès en poésie et en amour lui avaient fait <strong>de</strong>s<br />

44$<br />

ennemis, et <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> ses opinions et <strong>de</strong> ses dis<strong>cours</strong><br />

les irritait encore et leur donnait <strong>de</strong>s armes<br />

contre lui. Rien n'est si facile que <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s<br />

torts à in homme qui a <strong>la</strong> tête vite et-le cœur bon.<br />

11 fut plusieurs fois obligé <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> France, et<br />

mourut enin hors <strong>de</strong> sa patrie, après une vie aussi<br />

agitée que celle <strong>du</strong> Tasse, et à peu près par les mêmes<br />

causes, mais bien moins malheureuse, parce<br />

que le malheur ou le bonheur dépend principalement<br />

<strong>du</strong> caractère ? et que celui <strong>de</strong> Marot était porté<br />

i <strong>la</strong> pieté, comme celui <strong>du</strong> Tasse-à <strong>la</strong> mé<strong>la</strong>ncolie.<br />

Obserfons que, dans l'épttre qu'on fient <strong>de</strong>foîr<br />

et dans plusieurs autres, l'oreille <strong>de</strong> Fauteur lui a?ait<br />

appris que l'enjambement, qui est par lui-même<br />

vicieux dans l'hexamètre, à moins qu'il n'ait une<br />

intention marquée et un effet particulier, non-seulement<br />

sied très-bien-au fers à cinq pieds, mats<br />

même pro<strong>du</strong>it une beauté rhythmique, en arrêtant<br />

le sens ou suspendant <strong>la</strong> phrase à lliémistiche.<br />

Bref, le vi<strong>la</strong>in ne s'en voulut aller<br />

Pour si petit..<br />

Finalement <strong>de</strong> ma chambra U s'en va<br />

Droit à fétable...<br />

Voilà comment <strong>de</strong>puis neuf mois en fà<br />

Je suis traité...<br />

Cette coupe est très-gracieuse dans cette espèce <strong>de</strong><br />

?ers9 pourvu qu'on ne <strong>la</strong> prodigue pas trop; car<br />

on ne saurait trop redire à ceux qui sont toujours<br />

prêts à abuser, <strong>de</strong> tout, .que l'excès <strong>de</strong>s meilleures<br />

choses est un mal, et que l'emploi trop fréquent<br />

<strong>de</strong>s mêmes beautés défient affectation et monotonie.<br />

Voyez le commencement <strong>de</strong> VÊpUre mr ia<br />

Cmhmnie <strong>de</strong> Voltaire :<br />

•fontes-mol, rrapecJaMt Émifa :<br />

Vos* êtes belle : ainsi donc <strong>la</strong> moitié<br />

Du genre humain sera votre eonemle.<br />

Tous possé<strong>de</strong>i us sublime génie :<br />

On f «M eratndra. Votre simple aaaltai<br />

Est contante, et vous aarea trahis.<br />

Ces fers sont parfaitement coupés; mais si tous les<br />

fers <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce l'étaient <strong>de</strong> même, ce<strong>la</strong> serait insupportable.<br />

Marot, en s'éle?ant fort au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ses contemporains,<br />

n'eut cependant qu'une assez faible iniuence<br />

sur leur goût; et Fon ne voit pas que <strong>la</strong><br />

poésie ait a?ancé beaucoup <strong>de</strong> son temps. Celui qui<br />

s'approcha le plus <strong>de</strong> lui fut son ami Saint-Ge<strong>la</strong>is :<br />

il a <strong>de</strong> ia douceur et <strong>de</strong> <strong>la</strong> facilité dans sa f erjification,<br />

et Fon a consenré <strong>de</strong> lui quelques jolies épigrammes;<br />

mais il a bien moins d'esprit et <strong>de</strong> grâce<br />

que Marot. Celuï-d eut une <strong>de</strong>stinée assez singulière<br />

: il eut une espèce d'école <strong>de</strong>ux cents ans après<br />

sa mort. C'est fers le milieu <strong>de</strong> ce siècle, et lorsque<br />

<strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue, dès longtemps fixée, était Isa cane si dif-

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