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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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S1ÈCIJE DE LOUIS M?. — JPQÉSH.<br />

pre. La nature lui a?ait donné m qu'on n'acquiert<br />

point : elle Pavait doué <strong>de</strong> grâce. Son style a vraiment<br />

<strong>du</strong> charme, et ce charme tient à une naïveté<br />

<strong>de</strong> tournure et dépression qui se joint à <strong>la</strong> délicatesse<br />

<strong>de</strong>s idées et <strong>de</strong>s sentiments. Personne n 9 a<br />

mieux connu que lui, même <strong>de</strong> nos jours-, leton qui<br />

convient à répigramme, soit celle que nous appelons<br />

ainsi proprement, soit celle quia pris <strong>de</strong>puis le<br />

nom <strong>de</strong> madrigal , es s'appliquant à l'amour et à <strong>la</strong><br />

ga<strong>la</strong>nterie. Personne n'a mieux connu le rhythme<br />

<strong>du</strong> vers à cinq pieds et le vrai ton <strong>du</strong> genre épisto<strong>la</strong>ire$<br />

à qui cette espèce <strong>de</strong> vers sied si bien. C*est dans les<br />

beaux jours <strong>du</strong> siècle <strong>de</strong> Louis XI? que Boileau a<br />

dit:<br />

Imitons <strong>de</strong> Karot Pâégamt badlsag®.<br />

1 lut, sans doutef beaucoup plus élégant que tous<br />

ses contemporains; mais comme le choix <strong>de</strong>s termes<br />

n 9 est pas ce qui domine le plus dans son talent,<br />

et que son <strong>la</strong>ngage était encore peu épuré, on aimerait<br />

mieux dire f ce me semble :<br />

Imitons ie I<strong>la</strong>aaî £§ <strong>du</strong>mnapt eaaJaaap»<br />

Pour peu qu'on saltitît à un certain nombre <strong>de</strong> mots<br />

et <strong>de</strong> constructions qui ont vieilli <strong>de</strong>puis, on lit encore<br />

aujourd'hui avec on très-grand p<strong>la</strong>isir ne partie<br />

<strong>de</strong> ses ouvrages; car il y a un dioixàfaJref et il<br />

n'a pas réussi dans tout. Ses psaumes, par cxemple9<br />

ne sont bons-qu'à être chantés dans les églises<br />

protestantes. Mais quoi <strong>de</strong> plus p<strong>la</strong>nt et même <strong>de</strong><br />

plus tendre que cette chanson?<br />

Pslsspe <strong>de</strong> Tous Je. n'ai astre visage $<br />

Je m'es vais rendre àermite en un désert f<br />

Pour prier Pfea f si on autre TOUS sert t<br />

Qu'ainsi que moi en voira honneur soit gage,<br />

•dieu amour, adieu gentil corsage,<br />

âdleti ce teint» adles ces triants yeux ;<br />

le n'ai pas en <strong>de</strong> TOUS grand saaaaaia ;<br />

Un notas aimant aura peut-être mieex.<br />

Que <strong>de</strong> sentiment dans ce <strong>de</strong>rnier vers! On a <strong>de</strong>puis<br />

employé souvent <strong>la</strong> même pensée; mais jamais elle<br />

n'a été miens exprimée.<br />

On a tant <strong>de</strong> fois cité <strong>la</strong> petite pièce intitulée ie<br />

Oui et ie Nmmî, qu'on me reprocherait avec raison<br />

<strong>de</strong> l'omettre, ici.<br />

Un ioax nenni mm as doux sourire<br />

Est tant honnête ! 1! TOUS le faut apprendra.<br />

Quant est <strong>de</strong> es! t si Teniez à 1® dire,<br />

D*avalr trop dit Je vendrais irons rapnodre,<br />

Hou que Je sols ennuyé d'entreprendre<br />

D'avoir Se fruit dont le désir me point ;<br />

Mais Je loairafs qu'an me te <strong>la</strong>lsaaot prendre,<br />

Tons ma disiez ; Mon, vans se Passai point<br />

Vos agréables rimeurs, qui se sont p<strong>la</strong>inta si<br />

mwmmt au public <strong>de</strong> trouter <strong>de</strong>s mattreises trop<br />

faciles 9 n'ont <strong>la</strong>it que commenter et paraphraser ces<br />

?en <strong>de</strong> Marot, et ne les ont sûrement ps égalés*<br />

443<br />

On a <strong>de</strong> même imité et retourné <strong>de</strong>' cent maniera<br />

l'idée ingénieuse <strong>de</strong> ce madrigal f qui n'ait pas moint<br />

joli que le précé<strong>de</strong>nt :<br />

Amour îraswa eells qui m'est amèw,iMfj<br />

étals : J'en sais bien mieux le conte).<br />

Boojoor, dit-il, bonjour. Ténus, ma mère;<br />

Fa<strong>la</strong> tout à coup il voit quTl se mécompte ,<br />

Dont <strong>la</strong> eoufaar an visage Iil <strong>mont</strong>e ,<br />

D'avoir nilU, honteux, Dku sait combien !<br />

Non, non, Amonr, loi dis-Je, n'ayez honte ;<br />

fias dalrvoyanto ajae vous s'y trompent bien.<br />

En ?oîci un autre où il y a moins d'esprit, maïs<br />

beaucoup <strong>de</strong> sensibilité 9 et l'un vaut bien l'autre.<br />

îîa Jour, <strong>la</strong> dame en api si fort Je pense<br />

Me dit un mot <strong>de</strong> moi tant estimé<br />

Que Je ne pus en fataa léeompes»,<br />

F09 <strong>de</strong> l'avoir en mon eaur lufataié;<br />

Me dit avec un ris accostasse :<br />

m le crois cfaftt faut qtfa f aimer Je ptnrfomm »<br />

le <strong>la</strong>i réponds : « M'ai gan<strong>de</strong> qull smMf<strong>la</strong>susa<br />

« Un si grand Men $ et si J'ose affirmer<br />

« Que Je <strong>de</strong>wais craindre foa ca<strong>la</strong> vienne;<br />

« Car fsjiiie trop quand on ma faut aimer. »<br />

Yoltaire citait souvent l'épigramme geïvmte,<br />

qui est d'un genre tout différent : état ©e que Detpréaux<br />

appe<strong>la</strong>it le <strong>la</strong>i<strong>la</strong>age <strong>de</strong> Marot.<br />

' ifaasfear l 9 abbé et mouteur son valet<br />

Sont faits égaux tous <strong>de</strong>ux comme <strong>de</strong> dm :<br />

L'on est grand Ion, Part» petit faafaf;<br />

L'un veut rafler, l'autre grâdir et rire ;<br />

L'en boit <strong>du</strong> bon, faatra ne Doit <strong>du</strong> pire.<br />

Mais aa débat le soir entre eux s'émeut ;<br />

Car asal<strong>la</strong>a abbé toute <strong>la</strong> nuit ne aasit<br />

Être sans vin, que sans se<strong>cours</strong> ne meure;'<br />

Et son valet Jamais dormir ne peut,<br />

Tandis qu'as pot une §oataa en c"<br />

Opoonnaft<strong>la</strong>is tragique <strong>de</strong> Samb<strong>la</strong>iiçay^ufiiitendaut<br />

<strong>de</strong>s iaasees ious François 1 er , et condamné I<br />

mort, quoique innoeeut. Il fat mené tu suppliée par<br />

le lieutenant criminel Mail<strong>la</strong>rd f dont <strong>la</strong> réputation<br />

était aussi mauf aise que celle <strong>de</strong> Samb<strong>la</strong>nçay était<br />

respectée. Nous avons sur ee sujet une épigramme<br />

<strong>de</strong> Marot , dans le goût <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s anciens , où fou<br />

traitait quelquefois <strong>de</strong>s sujets nobles; ee qui n'est<br />

patat aaaîraif eaacaraetère<strong>de</strong> répigramme , qui peut<br />

prendre tous les tous, et qui peut Inir aussi bien pat<br />

aae belle pensée que par un bon mot. Martial, Rousseau<br />

? Saaaasir, et beaucoup d'autres, l'ont prouvé.<br />

Celle <strong>de</strong> Marot est d'autant plus remarquable,' que<br />

c'est <strong>la</strong> seule ou il ait soutenu le ton noble qui n'est<br />

pas le sien.<br />

Lorsque afailîtrat, Jasje é?eniert menait<br />

4 Maatfaaaaa SamManfaj fiaaa assaisa *<br />

A voire avis, lequel dis <strong>de</strong>ux fanait<br />

Metteur maintien? Pour aoas le Mrs entendra,<br />

Mail<strong>la</strong>nt semb<strong>la</strong>it fconme que asact aa psasaisa B<br />

Et Samb<strong>la</strong>iipy fnt M tariiM¥§fllUaiil9<br />

Que Ton aaaîatt pour ffatfali menât pendra<br />

AMoatfeiiooataitataBisa<strong>la</strong><strong>la</strong>a^^<br />

Maintenant il faut entendre Marot dans <strong>la</strong>funi-

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