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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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COUÈS DE LITTÉiâTIJBB.<br />

<strong>de</strong>s lenteurs Mit <strong>la</strong> mesure naturelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> celé* mène en épigranunes et en Jeux <strong>de</strong> mots. Lt Mm-<br />

brité <strong>de</strong> l'écrivain, et qu'en m genre née générartamm <strong>de</strong> Tristan et <strong>la</strong> Sêpàmdslm <strong>de</strong> Maire! sont<br />

tion ne se charge guère <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconnaissance d'une infectées <strong>de</strong> ce ridicule style ; et c'étaient encore les<br />

autre. Malherbe, plus heureux, animant ses ouvra­ merveilles <strong>de</strong> notre théâtre, au moment où Corneille<br />

ges <strong>du</strong> feu <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie, et y répandant <strong>de</strong>s beautés donnait h CM et Cimm. B'un autre edté, les ro­<br />

<strong>de</strong> tous les temps , a conservé <strong>de</strong>s droits sur <strong>la</strong> posmanciers espagnols dont 'Cervantes se moquait si<br />

térité t en même temps qu'il enseignait à nos aïeux agréablement dans son pays, mais qu'on admirait<br />

1* rbythrae qui convient à notre versification, les dans le nôtre, nous avaient accoutumés à donner<br />

règles essentielles <strong>de</strong> nos différents mètres et fart aux héros <strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie un ton ampoulé qui res­<br />

<strong>de</strong> les entremêler, le mouvement et les suspensions semb<strong>la</strong>it au sublime comme <strong>la</strong> forfanterie révolu­<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> phrase poétique, l'usage légitime <strong>de</strong> PI o fertionnaire ressemble à <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur romaine; et<br />

ait! y le choix et r-effat <strong>de</strong> <strong>la</strong> rime.<br />

l'exagération <strong>de</strong>s sentiments et <strong>de</strong>s idées se mê<strong>la</strong>nt<br />

Le bon goût avait cependant bien <strong>de</strong>s obstacles avec les subtilités épigrammatiques, il en résultait<br />

mmm à sur<strong>mont</strong>er; et il fal<strong>la</strong>itf suivant une mar­ l'assemb<strong>la</strong>ge 1® plus monstrueux. La comédie, égale*<br />

che assez ordinaire aux hommes, passer par toutes ment calquée sur celle d'Italie et d'Espagne, n'était<br />

les mmwwwkm routes, avant <strong>de</strong> rencontrer le bon qu'uneautre espèce <strong>de</strong> roman dialogué, une soited'in-<br />

chemin. Nos progrès étaient retardés par ce même* ë<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>stitués à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong> vraisemb<strong>la</strong>nce et <strong>de</strong> dé­<br />

esprit d'imitation, qui pourtant est nécessaire au cernée, ce qu'on appelle encore aujourd'hui imèroglto,<br />

moment où les arts renaissent, mais qui a ses in­ c'est-à-dire <strong>de</strong>s travestissements, <strong>de</strong>s déguisements<br />

convénients comme sea avantages. Si les premiers <strong>de</strong> sexe, <strong>de</strong>s méprises forcées, <strong>de</strong> longues scènes <strong>de</strong><br />

modèles à qui f es s'attache ne sont pas'absolument nuit, <strong>de</strong>s friponneries <strong>de</strong> valets, .enfin toutes ces<br />

purs, ils sont dangereux, en ce qu'on est d'abord machines grossières, déeréditées parmi nous pen-<br />

bien plus facilement porté à imiter leurs défauts dantcent ans, <strong>de</strong>puis que Molière nous eut fait oon-<br />

que leurs beautés. Quand les Romains <strong>de</strong>mandèrent naître <strong>la</strong> vraie comédie d'intrigue, <strong>de</strong> moeurs et <strong>de</strong><br />

aux Grecs <strong>de</strong>s leçons <strong>de</strong>. poésie et d'éloquence, le caractère, mais qui <strong>de</strong> nos jours ont reparu en triom­<br />

goât <strong>de</strong>s maîtres était assez parfait pour ne pas égaphe sur tons les théâtres, parce qu'enfin il faut <strong>du</strong><br />

rer les disciples. Mais ritalie et l'Espagne, qui don­ nouveau, et que rien ne parait plus neuf à <strong>la</strong> mulnaient<br />

encore le ton à toute l'Europe, quand les titu<strong>de</strong> que ce qui était usé il y a cent ans.<br />

lettre! naissaient en France, avaient <strong>de</strong>ux défauts Le style, qui tient beaucoup plus qu'on ne croît<br />

très-graves, et malheureusement très-sé<strong>du</strong>isants, communément au caractère général <strong>de</strong> <strong>la</strong> compo­<br />

qui dominaient dans leur <strong>littérature</strong>, et dont même sition, puisqu'il est assez naturel <strong>de</strong> s'exprimer<br />

leurs meilleurs écrivains n'étaient pas exempts. comme on pense, te style n'était pas meilleur que<br />

L'enflure espagnole et l'affectation italienne <strong>de</strong>vaient Je fond. C'était celui <strong>de</strong>s farces d'Italie, le jargon<br />

doue régner en France avant qu'on eût appris à <strong>de</strong> TrïveMn et <strong>de</strong> Scaramouche. Ce bas comique,<br />

étudier le vrai goût chez les anciens. La <strong>la</strong>ngue fait pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>ce, et non pour les honnêtes<br />

<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux nations était familière aux Français : gens, était en possession <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ire au point que,<br />

nos fréquentes expéditions en Italie, le luxe <strong>de</strong>s même dans <strong>la</strong> comédie héroïque ou tragi-comédie,<br />

princes <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison <strong>de</strong> Médicis et nos alliances il y avait d'ordinaire un personnage bouffon qui<br />

avec eux, l'éc<strong>la</strong>t <strong>du</strong> règne <strong>de</strong> Charles-Quint, l'in­ était it grocimo dès Espagnols; et on le retrouve<br />

fluence sinistre <strong>de</strong> Philippe II, <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ligue, jusque dans les premiers opéras <strong>de</strong> Quinault, qui<br />

toutes ces causes réunies avaient donné sur nous, pourtant finit par en purger <strong>la</strong> scène lyrique, comme<br />

à'nos voisins <strong>du</strong> Midi, cet ascendant <strong>de</strong> <strong>la</strong> mo<strong>de</strong> le grand Corneille en purgea le théâtre français<br />

qu'ont eu <strong>de</strong>puis ceux <strong>du</strong> Nord. Livres, jeux, spec­ dans k CM, représenté d'abord, comme on sait,<br />

tacles, vêtements, tout fut alors en France italien sous le titre <strong>de</strong> tragi-comédie.<br />

ou espagnol : leurs auteurs étaient dans les mains Cet amour pour <strong>la</strong> bouffonnerie donna naissance<br />

<strong>de</strong> tout le mon<strong>de</strong>, et faisaient partie <strong>de</strong> notre é<strong>du</strong>­ au genre burlesque, qui eut aussi son moment <strong>de</strong><br />

cation. H os poètes se réglèrent sur eux. La poésie vogue, et dont Scarron fut le héros. Mais, pour<br />

ga<strong>la</strong>nte s'empara <strong>de</strong> ces pointes <strong>du</strong> bel-esprit ita* réunir les <strong>de</strong>ux extrêmes <strong>du</strong> mauvais goût, il rélien<br />

appelées eoncetêi, et <strong>de</strong> là ce déluge <strong>de</strong> fa<strong>de</strong>urs ' gnait en même temps une autre sorte <strong>de</strong> travers, le<br />

a<strong>la</strong>tnbiquées, ou l'amant qu'on entendait le moins style préeieui, qui est l'abus <strong>de</strong> <strong>la</strong> délicatesse,<br />

passait pour celui qui s'exprimait le mieux. La poé. comme le burlelque est l'abus <strong>de</strong> <strong>la</strong> pieté. Une so­<br />

aie dramatique eut <strong>la</strong> même ambition, et les auteurs ciété qui <strong>de</strong>puis longtemps n'est guère citée qu'en<br />

les plus estimés en ce genre firent parler Mdpo- ridicule 9 mais qui, par le rang et le mérite <strong>de</strong> ceux

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