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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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4n<br />

Tfanséas a?ail prononcé dès lors contra les sophistes<br />

(s'il pouvait s'en trouver) qui seraient capables<br />

<strong>de</strong> proposer m§rmiâp<strong>la</strong>idoyer pour le parrici<strong>de</strong>,<br />

et d'en foire un très-grand pour l'apologiste.<br />

Cependant Sénèque et Tbraséas moururent tous<br />

<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> même, et m firent ouvrir les veines : c'est<br />

tout t» qu'ils eurent <strong>de</strong> commun; et ce<strong>la</strong> prou?e<br />

seulement qu'il y a un genre <strong>de</strong> tyrannie à <strong>la</strong>quelle<br />

ta n'échappe pas plus en <strong>la</strong> f<strong>la</strong>ttant qu'en <strong>la</strong> bravant.<br />

Mais dans les mœurs <strong>de</strong> Rome, et surtout <strong>de</strong> ces<br />

tpmps-là, jamais <strong>la</strong> résignation tranquille à une mort<br />

forcée n 9 a suffi pour caractériser <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur d'âme<br />

et le courage. U n'y a?ail point <strong>de</strong> force plus ml*<br />

pire : les exemples en sont innombrables, et lés<br />

exceptions très-rares. Combien d'hommes méprisables<br />

et méprisés ont su mourir aïee résolution dans<br />

ces terap4à, comme dans les nôtres ! Mais il y a<br />

ici quelque chose <strong>de</strong> plus : <strong>de</strong>puis un certain temps ,<br />

Sénèque, instruit que Héron cherchait à se défaire<br />

<strong>de</strong> lui par le poison , ne se nourrissait pins que <strong>de</strong><br />

fruits qu f il cueil<strong>la</strong>it lui-même, et se désaltérait <strong>de</strong><br />

fmm <strong>de</strong> ses fontaines. Est-il bien difficile <strong>de</strong> se résoudre<br />

à quitter une semb<strong>la</strong>ble fie? li peut n'être<br />

pis proifé qu'il ait conspiré avec Pison t quoique<br />

ce<strong>la</strong> soit aussi probable -qu'indifférent; mais 1 est<br />

sûr qu'il <strong>du</strong>t avoir pu <strong>de</strong> peine à mourir.<br />

CHAPITEE.il. — Dm dimr$ gmru <strong>de</strong> Rttêmtwre<br />

eke% tes mmîmw*<br />

Ce qu'on appelle polyergie f ou <strong>littérature</strong> mêlée y<br />

nous paraîtrait peut-être avoir tenu autant <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce<br />

ehes les anciens que parmi nous t si Fart <strong>de</strong> l'imprimerie<br />

f qui conserve tout, nous eût transmis toutes<br />

leurs pro<strong>du</strong>ctions. Les poiygraphes n'ont pas été<br />

rares parmi ew t et quelques-uns auraient pu lutter<br />

contre nos in-folio, si l'on en juge seulement parles<br />

titres nombreux <strong>de</strong>s ouvrages <strong>de</strong> Pline, que nous<br />

avons per<strong>du</strong>s, mais dont un seul a suffi pour éterniser<br />

sa mémoire. 11 y a cependant certains genres<br />

qu'on peut croire n'avoir pas été cultivés chez eux<br />

autant que chez les mo<strong>de</strong>rnes; par eiemple, celui<br />

<strong>de</strong>s romans, si fécond <strong>de</strong> tout temps dans notre Europe.<br />

Le sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s nôtres, et d'ordinaire<br />

leur plus grand mérite, tient $ comme celui <strong>de</strong><br />

nos drames ; ani peintures variées <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus variée<br />

<strong>de</strong> toutes les passions, l'amour; et nous avons vu<br />

que eette passion n'a point eu le même rang dans<br />

les écrits <strong>de</strong>s Grecs et <strong>de</strong>s Romains, comme elle ne<br />

l'avait point dans <strong>la</strong> société. D'ailleurs, il ne paraît<br />

pas que <strong>la</strong> gravité romaine se soit jamais accQmmo*<br />

dée <strong>de</strong> ces inventions fabuleuses qui sont le fond<br />

COU1S DE LITTÉRATURE.<br />

plus ou moins diversité <strong>de</strong> tous les romans chez<br />

toutes tes nations. L'imagination <strong>de</strong>s Grecs se ptétait<br />

beaucoup plus à ces compositions frivoles; et<br />

c'est d'eux qu'il nous en reste un certain nombre,<br />

telles que Tkéûgêœ e# CkmrkMe, CMrém et Cm-<br />

Maé, qui, pour <strong>la</strong> variété <strong>de</strong>s aventures et <strong>de</strong>s<br />

situationsf ne le cè<strong>de</strong>nt en rien à nos romanciers<br />

mo<strong>de</strong>rnes, mais oà l'on chercherait en vain ces développements<br />

<strong>de</strong> sentiments passionnés ou délicats,<br />

et ces détails <strong>de</strong> caractères et <strong>de</strong> mœnnquî relèvent<br />

pour nous le prii <strong>de</strong> ces sortes d 9 écritsf et en rachètent<br />

quelquefois <strong>la</strong> frivolité. L'auteur <strong>de</strong> HwpinU<br />

ei CUoé, Longus v a un autre mérite : c'est le<br />

seul qui ait eu un objet , etqui ait voulu foire un tableau<br />

, celui <strong>de</strong> cette espèce d'innocence <strong>de</strong>s MM»<br />

pastorales, mêlée sans cesse à ce premier Instinct<br />

qui entraîne un sae vers l'autre. Ses <strong>de</strong>ux jeunes<br />

bergers ont une naïveté qui n'est pas sans intérêt ;<br />

mais celle <strong>de</strong>s images et <strong>de</strong>s eipressions va jusqu'à<br />

<strong>la</strong> liceQ€et et rend <strong>la</strong> lecture <strong>de</strong> ce livre assez dangereuse<br />

pour être prticulièrement interdite à <strong>la</strong><br />

jeunesse, quand même il ne serait pas reçu en principe<br />

qu'une jeune personne, comme a dit Rousseau,<br />

ne doit point lire <strong>de</strong> romans ; et fou peut ajouter,<br />

surtout le sien, à coup sûr le plus contagieux <strong>de</strong><br />

tous.<br />

Parmi les Latins f on ne connaît guère qu'Apulée<br />

qui nous ait <strong>la</strong>issé un roman, i'Jm d'or, assez étrangement<br />

composé <strong>de</strong> morale et <strong>de</strong> magie, et dont <strong>la</strong><br />

<strong>la</strong>tinité, fort mauvaise, est celle <strong>du</strong> moyen âge.<br />

Mais l'épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> fAmmsr ei <strong>de</strong> Psyckê a eu un succès<br />

général, et a enrichi notre théâtre lyrique. Si<br />

Apulée est l'inventeur <strong>de</strong> cette charmante fable, qui<br />

seule a fait vivre son ouvrage et son nom 9 cet auteur<br />

avait en ce genre une imagination digne <strong>de</strong> l'ancienne<br />

Grèce.<br />

Dans l'érudition et dans <strong>la</strong> critique, il est juste<br />

<strong>de</strong> distinguer Denysd'Halieaniasse, dont nousavons<br />

déjà rappelé les travaux^dans l'histoire. Médiocre<br />

dans le style et dans <strong>la</strong>'narration, il a, dans ses<br />

Jnêiquliés romaines, un mérite particulier, qui fait<br />

regretter davantage ce qu'on en a per<strong>du</strong>; c'est d'être<br />

<strong>de</strong> tous les anciens celui qui a répan<strong>du</strong> le plus<br />

<strong>de</strong> lumière sur les premiers siècles <strong>de</strong> Rome, et travaillé<br />

avec plus <strong>de</strong> succès à concilier les diverses<br />

traditions, et à éc<strong>la</strong>irer l'un par l'autre les premiers<br />

annalistes qu'elle ait eus, <strong>de</strong> manière à fon<strong>de</strong>r <strong>la</strong><br />

certitu<strong>de</strong> historique. 11 avait passé vingt ans à Rome<br />

<strong>du</strong> temps d'Auguste 9 et avait été à portée d'y amasser<br />

les matériaux <strong>de</strong> son ouvrage, et <strong>de</strong> recueillir<br />

<strong>de</strong>s instructions et <strong>de</strong>s autorités. H suit, comme<br />

Tîte-Live, les quatre auteurs les plus accrédités<br />

pour Phistoiie <strong>de</strong>s premiers âges <strong>de</strong> Rome, FaMui

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