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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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CODES BE OTTÉ1AT01E.<br />

mature <strong>de</strong> tk&mmê, parée qu'elle m'est que k désir Trait <strong>de</strong> rhéteur; earf dans <strong>la</strong> croyance vtrigalra f les<br />

<strong>de</strong> fa wemgeance. La. première fausseté est si en­ dieux quittaient cettej?rts@ft quand lis vou<strong>la</strong>ient f et<br />

<strong>de</strong>tte, que l'éditeur et l'apologiste l'avouent. La l'on sait à quel point ils aimaient à s'humaniser; et,<br />

secon<strong>de</strong> est moins sensible, sans être moins réelle; dans les principes philosophiques, dans ceux <strong>de</strong> Sé­<br />

et l'on n'en a rien dit. La colère n'est pas k désir <strong>de</strong> nèque, Dieu est partout. One pareille phrase pou­<br />

<strong>la</strong> n«t§eance, quoique souvent ©e désir suite ou acvait être excusable.dans le jeune disdple; elle se<br />

compagne <strong>la</strong> colère* Eïen n'est plus commun, que Test pas dans le vieux précepteur. On a conté qu'A­<br />

<strong>de</strong>se mettre en colère sans avoir eavie<strong>de</strong> faire aucun lexandre li exposer Lpimaque à un lion, et que<br />

mal. La colère est un mouvement violent <strong>de</strong> f âme l'homme, sans armes, vint à bout <strong>de</strong> <strong>la</strong> bête féroce.<br />

qui repousse ce qui <strong>la</strong> blesse. Mais il ne faut pas <strong>de</strong>­ Ce trait 9 qui a toujours pssé pour fabuleux, et dont<br />

man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s définitions à Sénèque : je ne crois pas Qulnte-Curce ne parle pas, fournit à Sénèque cette<br />

qu'il y en ait une bonne dans tout ce qu'il a écrit. apostrophe :<br />

Et quand il ajoute que f si <strong>la</strong> colère m'est pas nmturdk<br />

à l'homme, c'est parce qm l'homme ne désire<br />

« j ê te le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, Ô AJaiaadre ! quelle différence y<br />

avait-il entre exposer Lysimaqueà un tins, on te déchirer<br />

pas naturellement <strong>la</strong> vengeance, il entasse fausseté <strong>de</strong> tes propres <strong>de</strong>ats? »<br />

sur fausseté, et raisonne comme il définit. L'indignation qu'inspire <strong>la</strong> cruauté autorise cette<br />

* Si c'est Dieu qui nous frappe, «* perd sa peine en hyperbole oratoire, et c'est là proprement <strong>de</strong> là vé­<br />

s*mmp&rtant emire M, comme m essagani <strong>de</strong>tejlé* hémence, et <strong>de</strong> <strong>la</strong> véhémence louable et blpn p<strong>la</strong>cée.<br />

cJUr. m<br />

Mais l'auteur n'était pas homme à s'en/tenir là; il<br />

Si Sénèque avait cette idée <strong>de</strong> lrDivinité, il avait ajoute :<br />

bien per<strong>du</strong> m peine à nous en parler tant. La Divinité<br />

est ehes lui, ici comme en vingt endroits, aussi<br />

indifférente, aussi nulle que celle d'Épieure. Celui<br />

« Sa gueule était <strong>la</strong> bouche*. Ta aurais voulu sans doute<br />

être armé <strong>de</strong> griffes et <strong>de</strong> mâchoires assez <strong>la</strong>rges pour dévorer<br />

un homme. »<br />

qui s'emporte contre mm n'est pas seulement in­ Yoilà le pathos. Même mé<strong>la</strong>nge dans le morceau<br />

sensé, il est coupable; et si Dieu était inflexible, il souvent cité <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Gaton :<br />

serait plus mauvais que l'homme, qui se <strong>la</strong>isseflè- « Voici <strong>de</strong>ux athlètes dignes <strong>de</strong>s regards <strong>de</strong> Bien : un<br />

ckir, Yous pouvexremarquer, en passant, combien<br />

homme <strong>de</strong> courage aux prises avec <strong>la</strong> mauvaise fortes® , »<br />

les idées <strong>de</strong> l'ancienne philosophie sur <strong>la</strong> Divinité<br />

beau jusque-là,<br />

étaient souvent erronées : celles <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ton, <strong>de</strong> CI-<br />

« surtout quand it est agresseur. »<br />

céron, <strong>de</strong> Plutarque, les meilleures <strong>de</strong> toutes, ne<br />

Ce<strong>la</strong> n'a plus <strong>de</strong> sens; <strong>la</strong> igure n'est plus suivie, car,<br />

sont pas elles-mêmes exemptes d'erreur, et souvent,<br />

en ce genre, l'instinct naturel a mieux valu que <strong>la</strong><br />

entre <strong>de</strong>ux athlètes, il n'y a point é'agrmsem; et<br />

philosophie. Mais nous ne considérons ici que celle comment Caton était-il l'agressewr <strong>de</strong> <strong>la</strong> fortune,<br />

<strong>de</strong> Sénèque, qui nous donne pour unique preuve <strong>de</strong> quand il ne se tuait que pour se dérober à ses coups?<br />

ce paradoie, qm k désir <strong>de</strong> <strong>la</strong> vengeance n'est pas Cette inconséquence est puérile»<br />

motard à l'homme, l'exemple <strong>de</strong>s magistrats qui « Les dieux lurent pénétrés <strong>de</strong> <strong>la</strong> joie <strong>la</strong> plus pure quand<br />

font périr les coupables sans avoir aucune envie <strong>de</strong><br />

se venger d'eux.<br />

On ne revient pas <strong>de</strong> cette fréquente absence <strong>de</strong><br />

toute logique, et <strong>de</strong> cette imperturbable déraison. Il<br />

m grand homme, cet enthousiaste «Mime <strong>de</strong> k liberté»<br />

veil<strong>la</strong>it à 1a sûreté <strong>de</strong>s siens 9 disposait tout pour leur fuite ;<br />

lorsqu'il se livrait à l'étu<strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit même qui précéda sa<br />

mort,»<br />

nous apprend que fa colère est <strong>la</strong> seuk passion qui beau jusque-là;<br />

s'empare <strong>de</strong>s sociétés entières. Il ne <strong>de</strong>vait pourtant * feimpll plongeait te fer dams sa poitrine sacrée, »<br />

pas ignorer que, quand les Cïmbres, les Teutons passe encore, à <strong>la</strong> faveur <strong>de</strong>s maximes païennep,<br />

et les Ambrons vinrent fondre sur <strong>la</strong> Gaule et l'Ita­ « lorsqu'il arrachait ses propres entrantes, et tirait awee<br />

lie ces Mo<strong>de</strong>lés assez nombreuses n'étaient nulle­ m mains son âme vénérable qm le far eût smUUe. •<br />

ment guidées par <strong>la</strong> colère. La passion qui s'était -Ce phébus fait pitié : ne fal<strong>la</strong>it-il pas écarter cette<br />

emparée d'elles, comme <strong>de</strong> tant d'autres peup<strong>la</strong><strong>de</strong>s image <strong>de</strong>s entrâmes arrachées! Ce<strong>la</strong> est d'un fu­<br />

barbares, était uniquement le désir <strong>du</strong> bien d'autrui. rieux plus que d'un sage. Mais ce qui est indigne <strong>de</strong><br />

11 a dit à Héron, à qui son Traité <strong>de</strong> fa démence. tout écrivain sensé, c'est <strong>de</strong> tirer son âme avec ses<br />

est adressé :<br />

« La servitu<strong>de</strong> <strong>la</strong> plus gênante <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur est <strong>de</strong> ne<br />

medm; e'esteette pensée sifolleetsi contradictoire.<br />

moue me les dieux : le cM est lev piton.;

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