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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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ANCIENS. — PHILOSOPHE.<br />

m qui est caché , qui fait ente et imagine ? PenteMe voas<br />

pantin formée d'an limon terrestre? et n'est-eiê qu'une<br />

substance mortelle et périssable] Que vous semble <strong>de</strong> celui<br />

qui donna le pFemiêr à chaque ckose son nom , ce que Pythapre<br />

regar<strong>de</strong> comme l'ouvrage d'aae haute sagesse ; <strong>de</strong><br />

celui qui rassemb<strong>la</strong> les hemines anroersés 9 et leur apprit à<br />

vivre en société ; <strong>de</strong> celui qui marqua par an petit nombre<br />

<strong>de</strong> caractères testes les différentes inflexions <strong>de</strong> <strong>la</strong> voix *<br />

qu'es aurait ers <strong>de</strong>voir échapper an calcul ; <strong>de</strong> celui qui<br />

observa <strong>la</strong> marche et le retonr Ses étoiles, et leur <strong>de</strong>stination<br />

? Tous forent <strong>de</strong> gréais hommes sans doute ; et eeuilà<br />

le forent aussi ; qui a?aient trouvé auparavant Fart <strong>du</strong><br />

<strong>la</strong>lwarage, le vêtement, le logement, les instruments nécessaires<br />

tu travail, et les moyens <strong>de</strong> défense ceelre les '<br />

animau sauvages. C'est par cechemmqiienioiiiiiie, adouci<br />

et policé, passa <strong>de</strong>s arts <strong>de</strong> nécessité ta a arts d'agrément<br />

et aux sciences élevées; qu'on en vint jusqu'à préparer<br />

<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>isirs à notre areîif e, par l'assemb<strong>la</strong>ge 9 Se choix et <strong>la</strong><br />

variété <strong>de</strong>s sons; que nos yeux apprirent à contempler les<br />

astres , tant ceux que Ton appellerai*f que ceux que nous<br />

nommons errmmU, et qaitdansle fait, sont fort loin d'errer.<br />

Mais l'homme, qui a su en mesurer tes mouvements<br />

réguliers, a fait voir que son <strong>la</strong>telMpace <strong>de</strong>vait être <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

même nature que celle <strong>de</strong> l'ouvrier qui les a <strong>la</strong>its.<br />

«Et quand nn Arehimè<strong>de</strong>a renfermé dans les cercles<br />

d'une sphère le soleil, <strong>la</strong> lune et les étoiles , a't-fel pas fait<br />

<strong>la</strong> même chose que le soprême artisan <strong>du</strong> Timée <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ton,<br />

qai régk les mouvements toujours uniformes <strong>de</strong>s corps<br />

célestes , par <strong>la</strong> proportion entre <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>s uns et <strong>la</strong><br />

lenteur <strong>de</strong>s autres ? Et si cet ordre n $ a pu exister dans le<br />

mon<strong>de</strong> sans un Dieu 9 ArcMaeeele aussi n'a pu fimiter dans<br />

sa sphère arfiieiat<strong>la</strong> sans une intelligence divise. Ouiy<br />

certes, elle est divine cette faculté qm pro<strong>du</strong>it tant et <strong>de</strong><br />

si gran<strong>de</strong>s choses. Que dirai-je <strong>de</strong> <strong>la</strong> mémoire qui retient<br />

tout, et <strong>de</strong> l'esprit qui invente tout? rose affirmer que cette<br />

puissance est ce qu'A y a <strong>de</strong> plssgrand dans Dieu même.<br />

Croyes-voes que ce soit le nectar et l'ambroisie 9 et cette<br />

Hébé qui tes sert aux tables <strong>de</strong> l'Olympe, qui tissent le<br />

bonheur <strong>de</strong>là Divinité? Fictions d'Homère, qui transpor-'<br />

tait au ciel ce qui est <strong>de</strong> l'homme : j'aimerais mieux qu'il<br />

eut transporté àniomine ce quiest <strong>du</strong> cleL Qu'y a-MI donc<br />

<strong>de</strong> réeSlement divin? L'action, h raison> <strong>la</strong> pensée, <strong>la</strong><br />

•taoire. Ce sont là les attributs <strong>de</strong> rime : eue est donc<br />

divine; et si j'osais m'exprimer poétiquement $ comme Euripi<strong>de</strong>,<br />

je dirais : L'âme est un Dieu. »<br />

J'avoue que je préférerai toejours cette manière<br />

<strong>de</strong> philosopher et d'écrire à celle <strong>de</strong> Sénèque. Laissées<br />

même <strong>de</strong> côté ce qui est hors <strong>de</strong> prallèle f le<br />

toi <strong>de</strong> cette composition, où il n'y a pas une tache,<br />

et où le goût a distribué et proportionné les ornements<br />

préparés par l'imagination. Combien n'y<br />

a-t-iï pas ici, dans un moindre espace, pies <strong>de</strong><br />

choses que dans Sénèque? Chei ce <strong>de</strong>rnier, une seule<br />

idée est retournée et repro<strong>du</strong>ite dans plusieurs comparaisons<br />

pies ou moinsdéfectuiuses ; dans Cieéron»<br />

181<br />

pa§- une phrase où une nouvelle idée n'ajoute à<br />

eelle<strong>de</strong> <strong>la</strong>phrase précé<strong>de</strong>nte, où unenouvelle preuve<br />

ne fortifie sa thèse : et c'est encore un mérite étrange<br />

à Séaèque s que cette progression dans les idées f<br />

qui pro<strong>du</strong>it celle qu'on a toujours recommandée<br />

dans le dis<strong>cours</strong>.<br />

A présent, voulez-vous savoir comment Sénèque<br />

est d'accord avec lui-même, et juger <strong>de</strong> sa logique<br />

et <strong>de</strong> sa métaphysique? La kOre que je vais transcrire<br />

vous prouvera combien il était pauvre m ce<br />

genre. Si ce que vous avez enten<strong>du</strong> <strong>de</strong> lui f sur cette<br />

divinité qui est en nous, était autre chose qu'un<br />

essai <strong>de</strong> rhétorique sur <strong>de</strong>s idées qui sont <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ton f<br />

il faudrait absolument que l'auteur eût écrit sans<br />

a'e étendre, et qu'à k morale près s qui est à <strong>la</strong> portée<br />

<strong>de</strong> tout le moe<strong>de</strong> f il n'm fût pas d'ailleurs aux éléments<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> philosophie.<br />

Y©us savei que, selon les principes <strong>de</strong> Zénoe,<br />

il se reconnaît <strong>de</strong> Mm proprement dit que <strong>la</strong> vertu.<br />

Lueiiius lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s! kèim est en corps. 1S répond<br />

(je vous préviens que <strong>la</strong> citation vous paraîtra peutêtre<br />

un peu longée, parce que rien n'impatiente<br />

comme <strong>la</strong> déraison; mais il faut entendre toute l'ar-<br />

gumentâtioe <strong>de</strong> notre philosophe, pour apprécier<br />

sa dialectique et tes éloges <strong>de</strong> ses panégyristes ; et<br />

ce<strong>la</strong> vaut bien quelques minutes <strong>de</strong> résignation) :<br />

« Sans doute le bien est un corps, puisqu'il agit % et<br />

ci qui agit est corporel. Le Mm agit sur rame ; il lui donne<br />

sa forme ; il en est poar ainsi dire le moule : effets qui ne<br />

sont propres qu'à un corps. DWIleara, tes Mens re<strong>la</strong>tifs aa<br />

eerps ne sont-Us pas corporels? Ceux qui sont re<strong>la</strong>ta* I<br />

rame le sont donc aussi, puisque fâmeelle-iiiêiiBe est une<br />

substance corporelle.... Je ne crois pas que vous dootiei<br />

que les passions soient <strong>de</strong>s corps ; par exemple, <strong>la</strong> colère,<br />

ramonr, <strong>la</strong> tristesse. Si vous en douties , considérez à quel<br />

point elles altèrent le visage , contractent le font, épanouissent<br />

les traits, excitent <strong>la</strong> rougeur, eu repoussent le sang<br />

vers le eœnr. Croyes-vons qu'une cause incorporelle puisse<br />

imprimer <strong>de</strong>s caraetAros aussi ttirperals? Si les ptAiiôns<br />

sont cerner<strong>de</strong>s, les ma<strong>la</strong>dief <strong>de</strong> r âme le soit pareilemeat;<br />

telles sent l'avariée, <strong>la</strong> cruauté, et gsn#nlsnMiit<br />

tons les vices invétérés et <strong>de</strong>venus fnenrrlgglifos. On peut<br />

donc en dire autant <strong>de</strong> <strong>la</strong> méchanceté et <strong>de</strong> toutes ses es*<br />

pèces, <strong>de</strong> <strong>la</strong> malignité , <strong>de</strong> l'envie f ie l'orgueil. H en est<br />

donc <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s Mern : d'abord, parce qu'ils sont contraires<br />

aux maux; secon<strong>de</strong>ment, parce qu'ils pro<strong>du</strong>isent<br />

les mêmes milices au <strong>de</strong>hors. Me voyez-vous pas quel feu<br />

le courage donne aux yeux, quels regards attentifs a <strong>la</strong><br />

1 ,<br />

Ds yaiKilBtd%ommeuapêîî?er^mmétapsyiiiiueiilîi<br />

n ¥l à 8<br />

Ï5^i i "P ^«^W donnée pour preuVè d'une mtm<br />

anfnrdtté. Ltefco» es* en tUiMséme un mouvement spontané<br />

uni suppose une volonté d'aglif; et cette actim a'appartieat<br />

ira à <strong>la</strong> faculté InteUHnte, et ne peut appartenir i 1a matière,<br />

qui M peut ni penser ni vouloir, et dont le mouvement se<br />

1<br />

Cleéeea a raison s l'invention éa l'alphabet as! un <strong>de</strong>s era-<br />

peut être, dans tons les cas, qm mécanique. P<strong>la</strong>ton avait été<br />

iffaeia l'esprit humain.<br />

Jusque-là, et c'est pourquoi y avait donné uns êmm m monda,<br />

parce que l'âme seule «ftU * „ *

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