la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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3?S<br />
€»U1S DE UTTÉRâTUiR<br />
gertations sur <strong>de</strong>s matières <strong>de</strong> philosophie et d'érudition;<br />
souveot môme rien n'indique que m soient <strong>de</strong>s<br />
Mires 9 hors le titre <strong>du</strong> recueil. Le ton est habituellement<br />
celui d'un philosophe en chaire ou sur les<br />
bancs; et le style, celui d'un rhéteur qui tombe souvent<br />
dans <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>mation f et <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>mation ? a quelquefois<br />
jusqu'à <strong>la</strong> puérilité •••<br />
L'éditeur <strong>de</strong> l'ouvrage posthume <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grange,<br />
homme instruit, mais réeusable dans une cause où<br />
il était partie, et où il se déc<strong>la</strong>rait adorateur île<br />
Sénèque et disciple <strong>de</strong> Di<strong>de</strong>rot, a voulu tirer avantage<br />
<strong>de</strong> ce reproche <strong>de</strong> Lucilius , qui semble opposé<br />
à celui qu'on a toujours fait à Sénèque, puisqu'il<br />
Ton ne paraît taier que <strong>de</strong> négligence celui que l'on<br />
1 toujours accusé d'affectation. Mais l'éditeur s'est<br />
mis, ce me semble, à eAté <strong>de</strong> <strong>la</strong> question en se<br />
mettant à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> Di<strong>de</strong>rot. 11 a l'air <strong>de</strong> croire,<br />
ainsi que lui, que les critiques si souvent renouvelées<br />
contre le style et le goût <strong>de</strong> Sénèque tombent<br />
sur sa IMMti. J'aime à croire qu'il n'y a ici qu'une<br />
méprise : l'esprit <strong>de</strong> parti peut se méprendre <strong>de</strong><br />
bonne foi. Mais pourtant dans tout ce que Di<strong>de</strong>rot<br />
cite <strong>de</strong> ceux qu'il appelle k$ éâirmcêmn <strong>de</strong> Sénèque,<br />
et que je ne connais que par les citations, il n'y a<br />
qu'une ligne sur <strong>la</strong> <strong>la</strong>UnUê, parmi une foule d'autres<br />
censures. Cette ligne porte que c f est un auteur<br />
généralement part qui et* éi sta<strong>de</strong> d'Auguste;<br />
m qui est reconnu <strong>de</strong> tous lis philologues et <strong>de</strong> tous<br />
les bons critiques, et ee qui M fait rien <strong>du</strong> tout à<br />
<strong>la</strong> question. On ne manque pas <strong>de</strong> nous répéter iei<br />
très-gratuitement tout ee qui a été avancé <strong>de</strong> nos<br />
jours sur l'impuissant» absolue oà nous étions d'avoir<br />
un avis sur <strong>la</strong> diction <strong>de</strong>s auteurs <strong>la</strong>tins; et je<br />
ne crois pas <strong>de</strong>?oir répéter ee que vous mm enten<strong>du</strong><br />
dans nos premières séances » sur <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> cette<br />
assertion. J'ai fait voir alors combien elle <strong>de</strong>vait<br />
être restreinte, et combien réten<strong>du</strong>e qu'on vou<strong>la</strong>it<br />
y donner était, ou <strong>de</strong> maltais sens, ou <strong>de</strong> mauvaise<br />
foi. Mais ee n'est point <strong>de</strong>ioMwMê qu'il s'agit : c'était<br />
à Quintilien <strong>de</strong> juger en grammairien eelie <strong>de</strong> Sénèque,<br />
et il n'en parle pas. Mais dans tous les temps<br />
nous pouions juger son style, c'est-à-dire le tour<br />
qu'il donne à ses pensées , à ses phrases, et le choix<br />
<strong>de</strong>s igures qu'il emploie. Tout homme instruit peut<br />
y remarquer, même aujourd'hui 8 ee qu'il a <strong>de</strong> force »<br />
d'outré f <strong>de</strong> fauxf d'obscur, d'entortillé, d'affecté :<br />
tout ce<strong>la</strong> est vicieux partout et en tout temps, et sa<br />
rencontre dans Sénèque à peu près à toutes les pages,<br />
plus ou moins. Je ne me souviens pas 4'avoir TU<br />
en ma fie aucun homme <strong>de</strong> lettres qui en doutât.<br />
Di<strong>de</strong>rot et son éditeur objectent qu'on n'a jamais<br />
rien cité à l'appui <strong>de</strong> cette opinion : c'est apparem<br />
cfe <strong>la</strong> bmsm <strong>la</strong>UnUê, et ces mots sont en guillemets : ment parce qu'elle n'avait guère été contestée. Mais<br />
d'où Ton doit supposer qu'ils sont transcrits. Ce- comme ceci est proprement <strong>de</strong> notre ressort, je<br />
pendant, comme Di<strong>de</strong>rot réfute totft le mon<strong>de</strong> à leur ferai le p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> citer, et, s'il le faut, jusqu'à<br />
<strong>la</strong> Ibis, <strong>la</strong> ploprt <strong>du</strong> temps sans aucune désignation, satiété, c'est-à-dire jusqu'au terme où l'ennui seul<br />
mettant tout pêle-mêle, et ne sepiquant ni <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> suffit pour tenir lieu <strong>de</strong> conviction.<br />
ni d'eiactîtu<strong>de</strong>, j'avoue que j'ai peine à croire que Mais avant tout il faut rendre justice à ce qu'il<br />
quelqu'un ait pu se servir d'une eipression si impro y a <strong>de</strong> bon dans Sénèque, soit comme moraliste,<br />
pre, et confondre le <strong>de</strong>rnier âge <strong>de</strong>s lettres romaines, soit comme écrivain. Je n'ai pas besoin d'assurer<br />
qui était celui <strong>de</strong> Sénèque* avec cette époque très- que cet auteur m'est aussi indifférent que tous les<br />
postérieure qu'on nomma le moyen âge, qui fut anciens dont j'ai parlé. Vous ferrez, vers <strong>la</strong> in <strong>de</strong><br />
véritablement celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> bosse <strong>la</strong>tMtê. Quel qu'il cet article, pourquoi les panégyristes que je combats<br />
en soit, Di<strong>de</strong>rot et son éditeur profitent adroite ne peuvent pas professer <strong>la</strong> même impartialité, et<br />
ment <strong>de</strong> ce mot, réel ou supposé, pour attribuer comment <strong>la</strong> cause <strong>de</strong> Sénèque n'a été que le prétexte<br />
cette bévue à tous les censeurs <strong>de</strong> Sénèque, qui et l'occasion d'une querelle très-personnelle, une<br />
dans le fait n'ont jamais dit autre chose, si ce n'est affaire <strong>de</strong> parti pour eux, qui ne saurait en être une<br />
que fa <strong>la</strong>tinité <strong>de</strong> son temps n'était déjà plus aussi pour moi.<br />
1<br />
Telle est là fcnanlèn dont os peut c<strong>la</strong>sser les diverses S'il n'y a guère <strong>de</strong> pages qui n'offrent dans Sé<br />
eumpotitloos ; récrivais éloquent qui a toujours le style <strong>de</strong> nèque <strong>de</strong>s défauts plus moins choquants, il n'y en<br />
•qfet; le rhéteur qui Yent tout agrandir et tout omet; le dé» a guère non plus qui n'offrent quelque chose d'in<br />
e<strong>la</strong>matear qui s'échauffe à froid. La première c<strong>la</strong>sse est celle<br />
èm grands génies et ira modèles, comme, parmi nom, les génieux , soit par <strong>la</strong> pensée, soit par <strong>la</strong> tournure. La<br />
Bornet, lea MoiitesqiiSeii, etc.; <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>, celleêm tommes morale <strong>de</strong> Fauteur est sou?ent noble et élevée,<br />
fat «fit en pies <strong>de</strong> talent que <strong>de</strong> jnpment et <strong>de</strong> goût, eomme<br />
Ttaomas; comme Raynal, Di<strong>de</strong>rot, et Mm d'antres après comme l'était celle <strong>de</strong>s stoïciens : elle tend à ins-<br />
eut ; <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière et Sa pltn nombreuse, «Ile <strong>de</strong>s écrivains, on pirer le mépris <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie et <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort, et à mettre<br />
mauvais os très-médiocres s en prose ou en vers, qui sont le<br />
pies souvent boursouflés et fl<strong>de</strong>s, emphatiques et faux. Ce l'homme au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s choses sensibles et passagè<br />
<strong>de</strong>rnier caractère est généralement celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s prores , et <strong>la</strong> vertu au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> tout. C'est ce que vous<br />
iuetlôfîs mo<strong>de</strong>rnes députa le milieu <strong>de</strong> ce siècle, d'où l'on<br />
peut dater <strong>la</strong> dépra?«tes <strong>de</strong>s esprits et ds put, qui <strong>de</strong>puis * Toyei plu haut t livre i«% eèap. m$B§U Mmgmpm^