23.02.2013 Views

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

34<br />

guÉeordioalMiiieiit/qiiilui donnent <strong>la</strong> véritable<br />

élégance poétique. Mais daes le second vers s 9 Peur<br />

ton sort <strong>de</strong> $m trône s'est-il pas bien faible es comparaison<br />

<strong>du</strong> mot grec, qui est le mot propre, il s'é<strong>la</strong>nce?<br />

C<strong>du</strong>M peint le iïioii¥eiïieat brusque <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

terreur; l'autre m peint rien : ©'est tout que cette<br />

différence. Et si Fou ajouta que dans le grec ces<br />

mots, il s'êknœ êe son trône et jette un cri, coupent<br />

le ¥8FS par le milieu f et forment une suspension<br />

imitetife, au lieu <strong>de</strong> cet bémistiehe uniforme<br />

il pâUt, M s'écrie » ne pardonnera-t-on pas oeux à<br />

qui peuvent jouir <strong>de</strong> ces beautés originales,«Fêtre un<br />

païM elles surf es tra<strong>du</strong>ctions qui les affaiblissent?<br />

Au reste, le poète français se relève bien dans les<br />

<strong>de</strong>ux vers suivants :<br />

n a pur que ce dieu, dans cet affresi séjour,<br />

D'un coup <strong>de</strong> son tri<strong>de</strong>nt m îmm entrer le Jour. '<br />

Ce <strong>de</strong>rnier vers est admirable. 11 n'est ps dans<br />

Homère ; il est imité <strong>de</strong> Virgile a ; et c'est là ee que<br />

Boileau appe<strong>la</strong>it, avec raison, jouter contre son<br />

auteur. C'est dommage que dans ce qui suit il ne se<br />

soutienne pas au même niveau.<br />

Et, jMr U eemfir» mwerî <strong>de</strong> <strong>la</strong> tan ébranlée,<br />

est un remplissage <strong>de</strong> mots : rien n'est plus contraire<br />

au style sublime. -<br />

Me/mm mr <strong>de</strong> Styi <strong>la</strong> rive désolée.<br />

Ne fasse voir, ne fasse entrer, en trois vers, c'est<br />

une négligence dans un morceau important. Mais t<br />

faire voir <strong>du</strong> Styx ta rive désolée forme-t-il une<br />

image aussi forte que briser ta terre en <strong>la</strong> frap*<br />

pûmt-t Et cet hémistiche nombreux, <strong>la</strong> rive désolée,<br />

rend-il à l'imagination ces régions hi<strong>de</strong>uses, infectes<br />

f C'est là que le redoublement <strong>de</strong>s épithètes pittoresques<br />

est d'un effet sûr, et Homère et Virgile<br />

en sont pleins. Les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers vers sont beaui<br />

et harmonieux; mais en total il me semble que le<br />

tableau d'Homère ne se retrouve pas tout entier dans<br />

le tra<strong>du</strong>cteur.<br />

« Voyei-voiis (dit Longbi , à propos <strong>de</strong> cette magnifique<br />

peinture ) f voyez-vous <strong>la</strong> terre ébranlée dans ses fon<strong>de</strong>ments<br />

; le Tartare à découvert, <strong>la</strong> machine <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> bouleversée<br />

, et les cieoi 9 tes enfers y tes mortels et les immortel»<br />

feus ensemble dans Se combat et dans le danger ? »<br />

Ce grand admirateur <strong>de</strong> f Ilia<strong>de</strong> ne l'est pas, à<br />

beaucoup près, autant <strong>de</strong> l'Odyssée; bien différent<br />

en ce<strong>la</strong> <strong>de</strong> plusieurs mo<strong>de</strong>rnes, qui <strong>la</strong> mettent à<br />

côté ou même au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> f Ilia<strong>de</strong>. Ce n'est pas<br />

ici le lieu <strong>de</strong> comparer ces <strong>de</strong>ux poèmes, ni efexpa-<br />

GOCBS BE LITTÉIATCEE.<br />

1 Cutis cftUfae est empruntée ⧠Rôltts, TmUê it$ Et»ài»itté<br />

LBCTBEI D'HOMèRE, article n9 mxt s. (JVoJe,<br />

isftl.)<br />

* FwpÉftftffw totitiiiio immifm Mmmm.<br />

(Mima, VUI , m)<br />

ser pourquoi mon opinion est entièrement celte <strong>de</strong><br />

Laigia ; mais ce qu'il dit à ce sujet est un morceau<br />

trop remarquable pour ne pas être cité.<br />

« L'Odyssée est le déclin d'un beau génie qui, en vieillissant,<br />

commence à aimer les contes. L'Ilia<strong>de</strong>, ouvrage<br />

<strong>de</strong> sa jeunesse ; est toute pleine <strong>de</strong> vigueur et d'action.<br />

V'Odyssée est presque tout entière en récils ; ce qui est le<br />

goût <strong>de</strong> <strong>la</strong> vieillesse. Homère, dans ce <strong>de</strong>rnier ouvrage,<br />

est comparable au soleil couchant f qui est encore grand<br />

sas yeux 9 mais qui ne fait plus sentir sa chaleur. Ce n'est<br />

plus ce feu qui anime toute Y Ilia<strong>de</strong> f cette hauteur <strong>de</strong> génie<br />

qui ne s'abaisse jamais} cette activité qui se se repose<br />

point f os torrent <strong>de</strong> pissions qui vous entraîne , cette foule<br />

<strong>de</strong> fictions heureuses et vraies. Mais comme l'Océan, mêaie<br />

au moment <strong>du</strong> rein , et lorsqu'il abandonne ses rivages,<br />

est encore l'Océan 9 cette vieillesse dont je parle est encore<br />

<strong>la</strong> vieillesse d'Homère. »<br />

Longin 9 vou<strong>la</strong>nt donner un autre exemple <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

vivacité <strong>de</strong>s images, quoique fort inférieur, <strong>de</strong>json<br />

aveu, à tout ce qui! a cité d'Homère, le choisit dans<br />

une tragédie d'Euripi<strong>de</strong>, Pkaéêon% que nous avons<br />

per<strong>du</strong>e f ainsi que tant d'autres. 11 avoue qu'Euripi<strong>de</strong><br />

9 qui a excellé daes le pathétique, mais que tous<br />

les critiques anciens, à commencer par Arïstote t<br />

ont mis f pour le style, fort au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> Sophocle »<br />

ne peut pas soutenir <strong>la</strong> comparaison avec Homère.<br />

« Mais pourtant, ajonte>t-il, son génie, sans être porté<br />

an grand ; ne <strong>la</strong>isse pas <strong>de</strong> s'animer dans certaines occasions<br />

, et <strong>de</strong> lui founiir <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> pinceau assez hardis. *<br />

Le morceau qui suit a été tra<strong>du</strong>it en vers par<br />

Boïleau et Ton s'aperçoit bien que ce n'est plus contre<br />

Homère qu'il lutte : autant il était au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong><br />

celui-ci, autant il est au-<strong>de</strong>ssus d'Euripi<strong>de</strong>. C'est le<br />

_ soleil qui parle à son ils :<br />

« f rends garée qu'une ar<strong>de</strong>ur trop funeste à ta vie<br />

« ff e f emporte an-<strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> l'ari<strong>de</strong> Libye :<br />

« Là Jamais «faneuse eau le siUoû arrosé<br />

m Ne rafraîchit mon char dans sa <strong>cours</strong>e embrasé. »<br />

Et un peu après :<br />

« Aussitôt <strong>de</strong>vant toi s'offriront sept étoiles :<br />

« Dresse par là ta <strong>cours</strong>e t et suis te droit chemin. •<br />

Phaéton, à ces mots, prend les renés en main :<br />

De ses chevaux ailés M bat les Hases agiles ;<br />

Les <strong>cours</strong>iers <strong>du</strong> Soleil à sa.voii sont dociles.<br />

-lis vont : le char s'éloigne, et, plus prompt qu'ils éc<strong>la</strong>ir,<br />

Pénètre en ao moment les vastes champs <strong>de</strong> f<strong>la</strong>ir.<br />

Le père cependant, plein d'un trouble fouette,<br />

Le volt rouler <strong>de</strong> loin sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine céleste,<br />

Lui <strong>mont</strong>re essor sa route, et, <strong>du</strong> plus haut <strong>de</strong>s cleai f<br />

Le suit, autant qu'il peut, <strong>de</strong> <strong>la</strong> voli et <strong>de</strong>s yeux.<br />

« Ta par là, lui dlt-U; reviens, détonne, arrête, eta<br />

« Me diriez-Tons pas9 coatîrtïie Longin, que §'ftm@ <strong>du</strong><br />

poète <strong>mont</strong>é sur te ebar avec Phaéton, qu'elle partage tons<br />

ses périls, et vote dans tes tirs avec tes chevaux? »<br />

A cette peinture si vive, il en oppose une autre<br />

d'an caractère diffères! : c'est celle <strong>de</strong>s sept ciiefg<br />

défaut Thèbes, tirée d'Eschyle, et très-bien ren<strong>du</strong>e<br />

par Boileau :

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!