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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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. ANCIENS.<br />

pendant six cents ans ; et quand les tribus <strong>de</strong> Fltatte<br />

y forent admises, an temps <strong>de</strong>s guerres <strong>de</strong> Marins 9<br />

<strong>la</strong> république crou<strong>la</strong>it <strong>de</strong> toutes parts. 11 ne faut<br />

donc pas s f étonner que Cicéron, dans, ses livres <strong>de</strong><br />

politique et <strong>de</strong> philosophie, témoigne partout un si<br />

profond mépris pour <strong>la</strong> multitu<strong>de</strong> t c'étaient les<br />

principes <strong>de</strong> l'aristocratie romaine, Jont je ne dois<br />

être ici que l'historien t et non pu» le juge. On sait<br />

assez que ces questions seraient ici d'autant plus<br />

etseuses, qu'elles ne se déci<strong>de</strong>nt point par le raisonnement<br />

9 et ne sont qu'une perte <strong>de</strong> temps et <strong>de</strong> paroles.<br />

Cicéron s'étend beaucoup ettrèfr^isertementsur<br />

<strong>la</strong> justice naturelle, comme étant <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>trice <strong>de</strong><br />

toutes les lois ; et il <strong>la</strong> fait dépendre elle-même <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

justice ii? Isa, qu 9 PHILOSOPHIE. • S?3<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> difination qui tient an culte public y comme les<br />

auspices et l'expiation <strong>de</strong>s prodiges. Il répond fort sensément<br />

que tout ce que les lois ont consacré comme<br />

police religieuse n'a rien <strong>de</strong> commun avec <strong>la</strong> philosophie,<br />

et que l'homme public et le'dtoyen doivent<br />

alors respecter comme police ee que les lois ont fait<br />

entrer dans Tordre politique, parce que le mépris<br />

<strong>de</strong>s lois est toujours un mauvais eiemple et un délit<br />

; mais que te <strong>la</strong>ngage public <strong>de</strong> l'augure n'oblige à<br />

aucune croyance k raison <strong>du</strong> philosophe, pas plus<br />

que le citoyen n'est ohHgé à croire bonnes toutes les<br />

lois auxquelles il est pourtant tenu d'obéir. Cette<br />

distinction est très-bien fondée » et un pïea ne pouvait<br />

foire une meilleure réponse* En total f sur cette<br />

matière, que Cicéron semble avoir épuisée 9 les mo*<br />

M établit comme <strong>la</strong> seule sanction<br />

dénies, qui se sont le plus moqués <strong>de</strong> <strong>la</strong> suprstitioo ,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> justice humaine. Yoiei ses termes :•<br />

n'ont pu que le répéter.<br />

« Que le premier fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> tout soit cette persua­<br />

Parmi les anciens livres <strong>de</strong> morale, je ne pense<br />

sion générale, que les dieux sont tes maîtres et les modé­ pas qu'il y en ait un meilleur à mettre entre les mains<br />

rateurs <strong>de</strong> tout ; que toute adminifltratk» est subordonnée <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse que le Traité dm Dm&in<br />

à leur pouvoir et à leur- provi<strong>de</strong>nce ; qu'ils sont Ses bienfaiteurs<br />

<strong>du</strong> genre iumm<strong>la</strong>; qu'ils observent ee qu'est en<br />

hit-même chaque indl?ids# os qu'il fait , m qu'il se permet,<br />

dans quel esprit et «•eeqseUe piété il pratique le culte posais;;<br />

et qu'Us font le Mmxmmmmî <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> bien et dès<br />

impies. YoiSèce dont M faut que tous* les esprits soient pénétrés<br />

pour a?oir <strong>la</strong> «mnaissaiM» do Fstflc et <strong>du</strong> vrai. »<br />

SU attache tant <strong>de</strong> prix à <strong>la</strong> religion, ce n'est<br />

sûrement pas qu'on puisse le taxer <strong>de</strong> <strong>la</strong> moindre<br />

teinte <strong>de</strong> superstition et <strong>de</strong> cré<strong>du</strong>lité. Jamais homme<br />

n'en fut plus éloigné ; il suffirait ? pour s'en convaincre,<br />

si là-<strong>de</strong>ssus sa réputation n'était pas faite,<br />

<strong>de</strong> lire son traité <strong>de</strong> ta Divination; c'est là qu'il a<br />

passé en revue tons les genres <strong>de</strong> char<strong>la</strong>tanisme en<br />

général9 tous les prestiges, tontes les impostures ,<br />

tontes les rJferies qui composaient <strong>la</strong> préten<strong>de</strong>s<br />

science <strong>de</strong>s oracles, <strong>de</strong>s prodiges 9 <strong>de</strong>s auspices, <strong>de</strong>s<br />

prophéties, sibyllines, etc. Jamais <strong>la</strong> raison n'a été<br />

plus sévère à <strong>la</strong> fois et plus gaie : il ne fait grâce à<br />

rien ; il donne même les meilleures explications naturelles<br />

<strong>de</strong>-quelques faits avoués <strong>de</strong> son teoipf, et que<br />

son frère Quintes, très-entêté <strong>de</strong> <strong>la</strong> divination, lui<br />

cite comme merveilleux f et qui en ont en effet l'apparence.<br />

Cicéron loi répond, entre autres choses<br />

aussi justes qu'ingénieuses, qu'il ne prétend pas non<br />

plus que les <strong>de</strong>vins soient asses malheureux pour<br />

qu'une chose n'arrive jamais par hasard, parce qu'ils<br />

s <strong>de</strong> Cicéron.<br />

M roule entièrement sur <strong>la</strong> comparaison et <strong>la</strong> concurrence<br />

<strong>de</strong> Fhonnéte «t <strong>de</strong> Futile 9 qui est en effet<br />

pour l'homme social k preuve <strong>de</strong> tous les moments<br />

et <strong>la</strong> pierre d# touche <strong>de</strong> <strong>la</strong> probité. 11 écarte les arguties<br />

<strong>de</strong>s stoïciens, mais il s'approprie leurs principes,<br />

généralement bons à cet égard ; il en sépare<br />

ee qui est outré, et adapte à leurs dogmes toujours<br />

secs, même quand ilssont vrais, sa diction attrayante<br />

et persuasive. It entre, sans diffusion et sans saperfluité<br />

f dans tous les détails <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> k vie, et<br />

donne une gran<strong>de</strong> force à k Maison réelle , et beau*<br />

coup plus étroite et plus essentielle qu'on ne pense<br />

communément, entre les <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> rigueur et les <strong>de</strong>voirs<br />

<strong>de</strong> bienséance. 11 est triste et honteux d'être<br />

obligé d'avouer que, sur ce point important, les anciens<br />

étaient plus sévères, et par conséquent plus judicieux<br />

que nous. Ils avaient senti combien c'est une<br />

gran<strong>de</strong> loi morale et sociale, que <strong>de</strong> se respecter soimême<br />

<strong>de</strong>vant les autres, et <strong>de</strong> respecter les autres à<br />

cause <strong>de</strong> soi, dans les paroles et dans tous les <strong>de</strong>hors<br />

dont rhomme est le juge et le témoin , quand Dieu<br />

seul est le juge <strong>de</strong> l'intérieur. L'histoire <strong>de</strong> k censure<br />

romaine, tant que les mœurs publiques k soutinrent<br />

en même temps qu'elle les soutenait, fournit <strong>de</strong>s<br />

exemples <strong>de</strong> cette observation, trop connus pour les<br />

rappeler ici. L'indécence et k corruption qui suivi-<br />

, rent trouvèrent une justiieation dans k doctrine<strong>de</strong>s<br />

l'auraient prédite à tout hasard. 1S conclut <strong>de</strong> tout son<br />

ouvrage que l'homme raisonnable doit respecter <strong>la</strong><br />

religion, et mépriser <strong>la</strong> superstition. 11 était augure,<br />

et son frère lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il parlerait dans le sénat<br />

on <strong>de</strong>vant le peuple comme il fient <strong>de</strong> parler dans<br />

ton jardin entre un frère et un ami sur cette partie<br />

* On le faisait lira au écoliers, dans toutes les maison!

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