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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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864<br />

but qoe<strong>de</strong>falreadôpterdaiis tout l'Orient les mœurs,<br />

les lois et les lettres grecques; qtf en- un mot toute<br />

soo ambition ne fut que <strong>de</strong> <strong>la</strong> philosophie? G f C0U1S DE LITTÉEATUtR<br />

1 qu'il composa tous ses écrits philosophiques, dont<br />

' une partie a péri par l'injure <strong>de</strong>s temps. Ils formaient<br />

est là un <strong>cours</strong> complet <strong>de</strong> <strong>la</strong> philosophie <strong>de</strong>s Grecs, et<br />

évi<strong>de</strong>mment un jeu d'esprit, que Plutarque n'a pu furent achevés dans l'espace <strong>de</strong> cinq ans, malgré<br />

se permettre que comme mi amusement <strong>de</strong> jeunesse. les troubles et les orages qui se mêlèrent encore aux<br />

Celui qui a écrit si judicieusement <strong>la</strong> ?i@ d'Alexandre, <strong>de</strong>rnières occupations qu'il avait choisies, et le re­<br />

et qui ne dissimule, ni ses fastes, ni ses passions9 jetèrent plus d'une fois dans le iot <strong>de</strong>s discor<strong>de</strong>s ci­<br />

ni ses fiées, n'a sûrement pas foulu le f<strong>la</strong>tter si grosviles, qui finirent par l'engloutir lui-même avec <strong>la</strong><br />

sièrement , ni inventer un genre <strong>de</strong> f<strong>la</strong>tterie si ma<strong>la</strong>­ liberté romaine.<br />

droit et si ridicule. De plus, il était lui-même trop Cette philosophie <strong>de</strong>s Grecs avait à Rome <strong>de</strong>s<br />

bon philosophe pour ne pas savoir que le projet <strong>de</strong> sectateurs et <strong>de</strong>s amateurs <strong>de</strong>puis Lelius ; mais peu<br />

ranger tous les gouvernements <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> sous un <strong>de</strong> Romains avaient écrit sur ces matières jusqu'à<br />

même niveau, et <strong>de</strong> donner à tous les peuples <strong>de</strong> tous Brutus et Yarron; et c'est au premier que Cicéron<br />

<strong>la</strong>s climats les mènes habitu<strong>de</strong>s politiqueset sociales, adressa le plus souvent ses Traités <strong>de</strong> philosophie<br />

ne pouvait entrer que dans <strong>la</strong> tête d'un fou, et même et d'éloquence, car Brutus était également versé dans<br />

d'un fou tel qu'il ne s'en est jamais rencontré, puis­ l'une et dans l'autre. Mais Cicéron seul eut assez d'éque,<br />

parmi les conquérants , qui ne sont pas les plus ten<strong>du</strong>e <strong>de</strong> génie pour embrasser toutes les .parties<br />

sages <strong>de</strong> tous les hommes, il n'y en eut jamais un <strong>de</strong> <strong>la</strong> philosophie grecque, et assez <strong>de</strong> confiance dans<br />

qui ait songé à un pareil ni?ellement, et que tous au ses forces pour entreprendre <strong>de</strong> faire passer dans<br />

contraire ont eu assez <strong>de</strong> sens commun pour <strong>la</strong>isser <strong>la</strong> <strong>littérature</strong> <strong>la</strong>tine tout ce qui, dans ce genre, était<br />

à chaque peuple ce qu'on ne saurait jamais lui dter sorti <strong>de</strong>s plus célèbres écoles <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grèce. Ce fut <strong>la</strong><br />

par <strong>la</strong> force, ses mœurs, ses coutumes, ses opinions, <strong>de</strong>rnière espèce<strong>de</strong> gloire qu'il ambitionna ; et le p<strong>la</strong>n<br />

qui ne peuvent jamais être changées que par le qu'il conçut, et dont lui-même nous rend compte à<br />

pouvoir insensible <strong>du</strong> temps, qui change tout SU <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> son second lïrmSur <strong>la</strong> MwîmUm^ prouve<br />

était possible que Plutarque eût écrit ce<strong>la</strong> sérieuse­ <strong>la</strong> variété <strong>de</strong> ses connaissances et <strong>la</strong> facilité <strong>de</strong> son<br />

ment , on ne pourrait déci<strong>de</strong>r s'il aurait voulu, dans talent. Ces matières étaient encore si neuves à Rome t<br />

cette supposition, faire l'éloge ou <strong>la</strong> satire d'A­ que les Latins n'avaient pis même <strong>de</strong> termes pour<br />

lexandre. Heureusement l'un n'est pas plus vrai­ rendre les abstractions <strong>de</strong> <strong>la</strong> métaphysique <strong>de</strong>s Grecs ;<br />

semb<strong>la</strong>ble que l'autre : jpais j'ai cru cette remarque et ce fut lui qui créa pour les Romains <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue<br />

nécessaire pour fairs voir que dans <strong>la</strong> lecture <strong>de</strong>s<br />

philosophique, transportée <strong>de</strong>puis dans nos écoles<br />

anciens il faut distinguer avec attention, non-seu­<br />

mo<strong>de</strong>rnes, qui jusqu'ici n'en ont pas connu d'autre<br />

lement ce qui est reconnu pour leur appartenir, ou<br />

U commença par le livre intitulé Mmiemim, que<br />

ce qui leur a été attribué sans preuve et sans au­<br />

nous avons per<strong>du</strong> f et oàil faisait à <strong>la</strong> fois Féloge <strong>de</strong><br />

thenticité, mais encore, dans ce qui est réellement<br />

<strong>la</strong> philosophie et sa propre apologie y contre ceux<br />

sorti <strong>de</strong> leur plume, le temps où ils ont écrit, et <strong>la</strong><br />

qui lui reprochaient ce genre d'étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> composi­<br />

nature et l'époque <strong>de</strong> leurs ouvrages, qui n'ont pas<br />

tion, comme au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> sa dignité personnelle.<br />

toujours été recueillis avec assez <strong>de</strong> précaution et<br />

H revient ailleurs, et à plus d'une reprise, sur ce re­<br />

<strong>de</strong> discernement.<br />

proche, qu'il n'a pas <strong>de</strong> peine à détruire; et il se<br />

mam m.— Cieéran.<br />

fon<strong>de</strong>, non-seulement sur ce que cette étu<strong>de</strong>est trèsdigne<br />

en eHe-mêmê d'occuper l'esprit humain, mais<br />

Cicéron, dans les <strong>de</strong>rnières années <strong>de</strong> sa vie, éloi­ sur ce qu'il n'y a donné que le temps où il ne pouvait<br />

gné <strong>du</strong> gouvernement par les guerres civiles, qui rien faire <strong>de</strong> mieux, et qu'il n'a rien pris sur ses <strong>de</strong>­<br />

avaient substitué le pouvoir <strong>de</strong>s armes à celui <strong>de</strong>s voirs <strong>de</strong> citoyen et d'homme public. 1 ajoute qu'il<br />

lois, ne crut pas pouvoir employer mieux le loisir est aussi <strong>de</strong> l'honneur <strong>de</strong>s lettres <strong>la</strong>tines <strong>de</strong> n'avoir<br />

<strong>de</strong> sa retraite qu'en remp<strong>la</strong>çant les travaux <strong>de</strong> Fé- rien à envier aux Grecs en cette partie, <strong>de</strong>puis qu'elloquence<br />

et <strong>de</strong> l'administration par ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> philoles sont entrées en concurrence pur l'éloquence et<br />

sophie. 11 ravait toujours aimée et cultivée, comme <strong>la</strong> poésie; et H trouve f<strong>la</strong>tteur pour lui qu'elles lui<br />

on l'aperçoit dans tous ses ouvrages; raaisji n'avait soient re<strong>de</strong>vables <strong>de</strong> ce nouvel honneur. Enfin, il se<br />

pu y donner que le peu <strong>de</strong> moments que lui <strong>la</strong>issaient félicite <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier moyen d'être utile i <strong>la</strong> jeunesse<br />

les affaires publiques, où nous l'avons vu jouer un romaine dans <strong>de</strong>s temps corrompus, oà elle I plus<br />

si graad rôle, comme orateur et eomme magistrat, que jamais besoin <strong>de</strong>s se<strong>cours</strong> <strong>de</strong> l'instruction et <strong>du</strong><br />

jusqu'au moment où <strong>la</strong> guerre éc<strong>la</strong>ta entre César et frein <strong>de</strong> <strong>la</strong> morale.<br />

Pompée. C'est <strong>de</strong>puia cette époque jusqu'à sa mort « Mes cf»titoj«tsf «m, ne prdsniwroiitf ou pin-

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