23.02.2013 Views

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

•a<br />

Il s'y a <strong>de</strong> bon dans tout ce<strong>la</strong> que les <strong>de</strong>rniers<br />

osots exactement copiés <strong>de</strong> Longin 9 qui marque avec<br />

raison comme un <strong>de</strong>s effets <strong>du</strong> sublime 9 <strong>de</strong> donner<br />

à ceux qui l'enten<strong>de</strong>nt une pies gran<strong>de</strong> idée d'euxmêmes.<br />

Cette pensée, aussi juste qu'heureuse, semble<br />

dép<strong>la</strong>cée dans le long verbiage <strong>de</strong> Silvaie.<br />

Quatrième définition : elle est <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Saint-<br />

Marc, homme <strong>de</strong> lettres fort instruit, qui a commenté<br />

utilement Boîleau et Longin, mais dont le<br />

goût n'est pas toujours sûr.<br />

CODES DE OTTE1ATUEE.<br />

« Le sublime, dit-il, est l'expression mûrie et vive <strong>de</strong><br />

tout ce qui! y a dans «ne âme <strong>de</strong> plus grand 9 <strong>de</strong> plus maguiique<br />

; et <strong>de</strong> plus superbe- »<br />

Cette déinition, plus courte et plus c<strong>la</strong>ire que les<br />

autres, se <strong>la</strong>isse pas d'avoir <strong>du</strong> vague et <strong>de</strong>s inutilités;<br />

car après avoir dit ce qu'il y m<strong>de</strong>pim grand<br />

dans une âme, ajouter ce qu'il y a <strong>de</strong> pim magmi-<br />

Jqm, n'est-ce pas dire <strong>de</strong>ux fois <strong>la</strong> même chose f<br />

puisque mmgm{fiqwe, es cet esdroit,ne peut signifier<br />

que grand? Au reste, il a mieux saisi que les autres<br />

fidée <strong>du</strong> sublime, en ce qu'il le présente comme le<br />

plus haut <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur; mais il commet <strong>la</strong><br />

même faute que <strong>la</strong> Mothe, qui, dans sa déinition,<br />

ne compte pour rien le pathétique, genre <strong>de</strong> sublime<br />

qui en vaut bien un autre.<br />

Deux écrivains également célèbres, quoique dans<br />

<strong>de</strong>s genres Mes différents, Rollin et <strong>la</strong> Bruyère,<br />

ont aussi parlé <strong>du</strong> sublime, et ni l'un ni l'autre n'a<br />

cherché aiedélnir. Le premier, dans son Tmiié <strong>de</strong>*<br />

Étu<strong>de</strong>s, composé principalemest pour les jeunes<br />

gess, mais dont je conseillerais <strong>la</strong> lecture à tout le<br />

mon<strong>de</strong>, est cos<strong>du</strong>it, par son sujet, à parler <strong>de</strong> cette<br />

di?ision <strong>de</strong>s trois genres d'éloquence que j'ai déjà<br />

indiqués ci-<strong>de</strong>ssus, le simple, le tempéré, le sublime.<br />

Quand il en est à celui-ci, il se contente d'extraire<br />

<strong>de</strong> Longin ce qu f il y a <strong>de</strong> plus pr%prr à marquer les<br />

différents caractères <strong>du</strong> sublime. Quant à l'objet<br />

particulier <strong>du</strong> Traité <strong>de</strong> Losgis, il s'abstient <strong>de</strong> prononcer,<br />

mais <strong>de</strong> manière à faire entendre qu'il n'est<br />

pas <strong>de</strong> l'avis <strong>de</strong> Despréaux. Pour lui, regardant ces<br />

distinctions délicates comme peu essentielles à son<br />

objet, il prend un parti fort sage.<br />

« Sans entrer, dit -il, dans su examen qui souffre plusieurs<br />

difficultés, je' me contente d'avertir qse par te<br />

snbâime j'entends ici éptement celui qui a plus d'éten<strong>du</strong>e<br />

et se trouve dans <strong>la</strong> suite <strong>du</strong> dis<strong>cours</strong> y et celui qui est plus<br />

court et consiste dans <strong>de</strong>s traits vifs et frappants, parce<br />

que dans feue et l'autre espèce je trouve également née<br />

manière <strong>de</strong> penser et <strong>de</strong> s'exprimer avec noblesse et<br />

gran<strong>de</strong>ur, qui fait proprement le sublime.... Il j a dans<br />

Déraosthèaes, dans Cicéron, beaucoup d'endroits fort éten<strong>du</strong>s,<br />

fort amplifiés, et qui sont pourtant très-sublimes,<br />

quoique <strong>la</strong> brièveté se s f y rencontre point. »<br />

dp peut conclura <strong>de</strong> ce pssage que le judicieux<br />

Rollin, sass vouloir contredire ouvertemest Des*<br />

préaux, s'est pourtant rapproché <strong>de</strong> Longin, en<br />

ne ?oyast dans le sublime que ce qu'il y a <strong>de</strong> plus<br />

relevé et <strong>de</strong> plus grand dans <strong>la</strong> poésie et dans Pé—<br />

loquenee.<br />

Écoutons maintenant <strong>la</strong> Bruyère, mais souvenons-nous<br />

que <strong>la</strong> concision abstraite <strong>de</strong> son style<br />

nous éc<strong>la</strong>irera moins qu'elle ne nous fera penser.<br />

« Qu'est-ce que le sublime? Il ne paraît pas qs'en Fait<br />

défini. Est-ce une ligure ? Natt-Il <strong>de</strong>s figures 9 ou <strong>du</strong> moins<br />

<strong>de</strong> quelques figures ? Tout genre d'écrire reçoit-il le sublime,<br />

ou s'il n'y a que les grands sujets qui en soient capables * ?<br />

Peut-il briller autre chose dans léglegee' par eiemple9<br />

qu'un beau naturel, et dans les lettres familières, comme<br />

dans les conversations, qu'use gran<strong>de</strong> délicatesse; ou plutôt<br />

le naturel et le délicat ne séants pas le sublime <strong>de</strong>s osvrages<br />

dont ils sont <strong>la</strong> perfection? »<br />

Si j'osais prendre sur moi <strong>de</strong> répondre aux questions<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Bruyère, Je dirais : Le sublime n'est<br />

point use igure, et n'a sul besoin <strong>de</strong> igeres : cent<br />

exemples le prouvent.-A l'égard <strong>de</strong>s genres d f écrire<br />

qui peuvent le recevoir* c'est au bon sens à déci<strong>de</strong>r,<br />

en suivant <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> règle <strong>de</strong>s convenances. Il serait<br />

facile <strong>de</strong> dire quels sont les genres où il entre le plus<br />

naturellement, mais pas si aisé <strong>de</strong> dire ceux qui<br />

l'excluent absolument. Os se peut pas prévoir toutes<br />

les exceptions. Qui empêche que dans <strong>la</strong> conversation<br />

ou dans une lettre on ne p<strong>la</strong>ce un mot sublime ? Ce<strong>la</strong><br />

dépend <strong>du</strong> sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> lettre et <strong>de</strong> <strong>la</strong> conversation»<br />

Mais je se crois pas, pour répondre à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière<br />

question, que <strong>la</strong> perfectios <strong>de</strong>s petites choses puisse<br />

jamais s'appeler le sublime. 1 continue :<br />

« Le sublime se peint que <strong>la</strong> vérité, mais en un sujet<br />

noble; Il Sa peint tout entière dans sa cause ou dans son<br />

effet ; 1 est l'expression ou l'image <strong>la</strong> plus digne <strong>de</strong> cette<br />

vérité.... Il n'y a même entre les grands génies que les nias<br />

élevés qui soient capables <strong>du</strong> sublime. »<br />

Oui 9 <strong>du</strong> sublime soutenu, <strong>de</strong> ce que nous appelons<br />

style sublime, tel que celui è'AîhmUe et <strong>de</strong> BmÉm;<br />

mais pour te sublime <strong>de</strong> trait, je croîs avoir dé<strong>mont</strong>ré<br />

le contraire *.<br />

Après avoir fait cette excursion ehes les mo<strong>de</strong>rnes<br />

qui ont parlé <strong>du</strong> sublime, il est temps 4e<br />

retourner à Losgis, qui, sans avoir voulu le éteinte<br />

précisément, en expose aieel beaucoup <strong>de</strong> justesse<br />

les différents caractères , et en trace vivement<br />

les effets.<br />

f Mot Impropre. Il fal<strong>la</strong>it dire, qui en soient mwepiièleê.<br />

€m§Mbte lignifie qui «I m état <strong>de</strong> fiire, et M dit <strong>de</strong>s permîmes;<br />

$u§eeptèMe signifie qui peut recevolv, et te dit <strong>de</strong>s<br />

choses.<br />

• Toutes ces définitions <strong>du</strong> sublime sont un peu vagues;<br />

on a ails <strong>de</strong>puis dans cette recherche plus <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> philosophique.<br />

Voyez B<strong>la</strong>im, Inrcàe, Kant, etc.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!