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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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suis cas vrai fatoêant. Cependant je donne à l'étu<strong>de</strong> tout<br />

c« qm les <strong>de</strong>voira et publics et particuliers me <strong>la</strong>issent <strong>de</strong><br />

temps. Et qui, parmi eeu-mêmes qui consacrent toute<br />

leur vie in beMes-leltres, pourra mmleiiif nette companfaon,<br />

et 11e pas mugir, comme si Se sommeil et b molleste<br />

partageateat ses joara? Je m'aperçois que mon sujet<br />

m'a emporté pSiis to<strong>la</strong> que je ne m'étais proposé. Je vou-<br />

Ui seulement voes apprendre ce que TOUS désirteisav oir,<br />

quels ouvrages mon oncle « composés. Je m'assure pourtant<br />

que» que je TOUS ai mandé ne voes fera guère mollis<br />

<strong>de</strong> p<strong>la</strong>isir que leur lecture. Moo^ceaiecaest ce<strong>la</strong> peut piquer<br />

encore davantage votre curiosité, fat» vous piquer vousi<br />

d'une miâ& émuM»®. »<br />

Nous avons une tra<strong>du</strong>ction complète <strong>de</strong> THistoire<br />

naiwreMe <strong>de</strong> Pline, tra<strong>du</strong>ction médiocre en ellemême<br />

, mais précieuse par les recherches d'érudition<br />

et <strong>de</strong> physique dont elle est accompagnée f et<br />

qui sont en partie le fruit <strong>de</strong>s veilles <strong>de</strong> plusieurs<br />

gavants, encouragés, il y a environ trente ans, à<br />

cette tâche pénible par un <strong>de</strong> nos plus respectables<br />

magistrats (M. <strong>de</strong> Malesherbes), qui, chargé alors<br />

<strong>de</strong> prési<strong>de</strong>r à k <strong>littérature</strong> , semb<strong>la</strong>it être p<strong>la</strong>cé dans<br />

le département que son goût aurait choisi et que<br />

<strong>la</strong> nature lui aurait indiqué, et qui, appelé aux<br />

gran<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces par <strong>la</strong> renommée, et par le choix <strong>du</strong><br />

monarque, leur a préféré ce loisir noble et studieux<br />

, cette liberté à <strong>la</strong> fois paisible et active, qui,<br />

pour les âmes douces et pures, sensibles à l'amitié,<br />

à <strong>la</strong> nature et am arts, est <strong>la</strong> source <strong>de</strong> jouissances<br />

que rien ne peut corrompre, et d f un bonheur que<br />

rien ne peut troubler.<br />

Cette tra<strong>du</strong>ction en douze volumes in-4* est plus<br />

faite pour les savants et les littérateurs que pour<br />

les gens <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>. Mais heureusement e f est à<br />

ceux-ci qu'on a songé lorsqu'on nous a donné un<br />

volume composé <strong>de</strong>s morceaux les plus curieux<br />

<strong>de</strong> Pline k fmtarmMsie, choisis avec goût, c<strong>la</strong>ssés<br />

avec métho<strong>de</strong>, et tra<strong>du</strong>its avec une pureté, une<br />

élégance et une noblesse qui prouvent une connaissance<br />

réfléchie <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>la</strong>ngues. Cet ouvrage,<br />

qui est un véritable service ren<strong>du</strong> aux amateurs,<br />

est <strong>de</strong> M. l'abbé Gueroult, professeur <strong>de</strong> rhétorique<br />

au collège d'Harcourt, et fait honneur à l'Université,<br />

qui compte Fauteur parmi ses membres<br />

les plus distingués. On y trouve cette foule <strong>de</strong> détails<br />

Instructifs sur les mœurs domestiques <strong>de</strong>s<br />

Humains, sur leurs arts, sur leur luxe, et cette<br />

multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> particu<strong>la</strong>rités historiques qui donnent<br />

.un si grand prix à ce vaste monument que<br />

Pline nous a transmis. Les bornes qui me sont<br />

prescrites ne me permettent pas d'en rien citer ;<br />

je ne pis que renvoyer i l'abrégé dont je viens <strong>de</strong><br />

f trier les curieux d'antiquités, et je me contenterai<br />

ANCIENS — ÉLOQUENCE SÎ3<br />

<strong>de</strong> transcrire un ou <strong>de</strong>ux morceaux qui peuvent<br />

donner quelque idée <strong>de</strong>s beautés <strong>de</strong> Pline, et en<br />

même temps <strong>de</strong> ses défauts; car ceux-ci se trou*<br />

vent quelquefois à ce té <strong>de</strong>s beautés mêmes, et le<br />

tra<strong>du</strong>cteur n'a pas dû les faire disparaître. Je choisis,<br />

par exemple, l'endroit <strong>du</strong> premier livre où Pline<br />

parle <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre *.<br />

« La terre est le seul <strong>de</strong>s éMmests à qui nous ayons<br />

donné, pour prix <strong>de</strong> ses bienfaits9 un mm qui offre l'idée<br />

respectable <strong>de</strong> <strong>la</strong> maternité. Elle est le domaine <strong>de</strong> l'homme,<br />

comme le ciel est te <strong>de</strong>ssalée <strong>de</strong> Dieu. Elle le reçoit à sa<br />

naissance, le nourrit quand i est né, et <strong>du</strong> moment où il<br />

a fa le jour elle ne cesse pins <strong>de</strong> Ici servir <strong>de</strong> soutien et<br />

d'appui ; enfin ; nous ouvrant son sein , quand déjà te reste,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> nature nous à rejetés, mère alors plus que jamais,<br />

elle couvre nos dépouilles mortelles, nous rend sacrés,<br />

comme elle est elle-même ; et c'est surtout à ce titre qu'eue<br />

est pour sons ini objet sa<strong>la</strong>i et vénérable. Elle fait plus encore;<br />

elle porte nos titres et nos monuments, étend 1a <strong>du</strong>rée<br />

<strong>de</strong> notre nony et prolonge notre mémoire an <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s<br />

bornes étroites <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. C'est <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière divinité qu'invoque<br />

notre colère : nous <strong>la</strong> prions <strong>de</strong> s'appesantir sur ceux<br />

qui ne sont plus, comme si nous ne savions pas qu'elle<br />

seule ne s'irrite jamais contre l'homme. Les eaux s'élèvent<br />

pour retomber en ploies orageuses; elles se <strong>du</strong>rassent en<br />

grêle, se gooieat en vagues, se précipitent en torrents:<br />

f air se con<strong>de</strong>nse en nuées, se décharné en tempêtes ; mais<br />

<strong>la</strong> terre est bienfaisante, douce, in<strong>du</strong>lgente ; toujours empressée<br />

à servir tes mortels. Que <strong>de</strong> tributs nous lui arrachons<br />

! que <strong>de</strong> présents elle nous offre d'elle-même ! quelles<br />

couleurs i queues saveurs! quels sucs! quels touchers!<br />

quelles o<strong>de</strong>urs! Comme eUe est idèle à payer l'intérêt <strong>du</strong><br />

dépôt qu'on lui confie ! Combien d'êtres elle nourrit pour<br />

nous! S'il existe <strong>de</strong>s animaux venimeux, Fiir qui leur<br />

donne <strong>la</strong> vie en est seul conpaMe. Elle est contrefaite d'en ><br />

recevoir le germe, et <strong>de</strong> les soutenir lorsqu'ils sont éetos ;<br />

mais elle répand en tous lieux les herbes salutaires : toujours<br />

elle est en travaM poar l'homme , et peut-être les poisons<br />

mêmes sont-Us un don <strong>de</strong> sa pitié. »<br />

Ce morceau est d'un ton absolument oratoire,<br />

et même politique; il est bril<strong>la</strong>nt. Mais toutes les<br />

idées en sont-elles bien justes ? Est-il vrai que <strong>la</strong><br />

terre (en lui attribuant tout Se pouvoir que Fauteur<br />

lui donne ûgurément) ne fasse jamais <strong>de</strong> mal<br />

à l'homme? Et quand les volcans ouvrent leur sein<br />

pour y engloutir <strong>de</strong>s villes entières? quand les tremblements<br />

<strong>de</strong> terre bouleversent un royaume? De<br />

plus, tout le bien qu'elle fait lui appartient-Il exclusivement?<br />

Sans ces pluies dont parle Pline pour<br />

s'en p<strong>la</strong>indre fort injustement, sans le soleil dont<br />

il ne parle pas, que <strong>de</strong>viendrait cette terre si 'bienfaisante?<br />

Avouons-le : il fal<strong>la</strong>it <strong>la</strong>isser aux poètes<br />

exalter <strong>la</strong> divinité <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre aux dépens <strong>de</strong> quel-<br />

* PHMt AU. Mat H, «3, — M. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Harpe dit f# ffw»<br />

fumier, pares qu'il m compte pas le livre précè<strong>de</strong>nt, qui<br />

tfert, à proprement parler, qu'une table <strong>de</strong>* maUères.<br />

si.

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