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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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ia guerre i fut chargé pendant plusieurs années do<br />

gouvernement d*une province, et qu'il mourut à<br />

cinquante-six ans, on se eoneevraît pas mmmmt<br />

il« pu suffire à tant d'objets, <strong>de</strong> lectures, <strong>de</strong> recherches<br />

et <strong>de</strong> fatigues, si Pline le jeune, en nous<br />

traçant te p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> fie que suivait son oncle, ne nous<br />

eût fait ¥oir en lui l'homme le plus <strong>la</strong>borieux qui<br />

ait jamais existé. 11 faut jeter les yeux sur ce ta*<br />

bleau pour apprendre ce que c'est que le travail ; et<br />

Fou ne sera pas étonné que celui qui. le traçait s'accusât<br />

lui-même <strong>de</strong> paresse, en comparaison d'un<br />

semb<strong>la</strong>ble modèle. Assurément peu d'hommes seront<br />

«capables <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> fon<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s scrupules <strong>du</strong><br />

neveo. Voici comme ce <strong>de</strong>rnier s'explique dans une<br />

<strong>de</strong> ses lettres :<br />

COURS DE IJTTÉMTU1E.<br />

Voes ne faites un grand p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> lire a?ec tant <strong>de</strong><br />

fassii» les au?rages <strong>de</strong> raaa oncley et <strong>de</strong> vouloir les connaître<br />

tous. Je m im contesterai pas <strong>de</strong> vous les indiquer,<br />

je ? cas marquerai encore dans quel ordre lis ont été faits :<br />

c'est aae connaissance qui n'est pas sans agrément pour<br />

les 'gens <strong>de</strong> lettres. Lorsqu'il commandait aae briga<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

cavalerie, il a composé aa livre <strong>de</strong> Fari <strong>de</strong> <strong>la</strong>ncer lejsvefol<br />

à ekeval, et dans ce livre l'esprit et l'exactitu<strong>de</strong> se font<br />

éplement remarquer ; <strong>de</strong>ux antres, <strong>de</strong> <strong>la</strong> frie <strong>de</strong> Powp®-*<br />

mim Semmdm. 1S es avait été singulièrement aiméf et il<br />

crut <strong>de</strong>voir cette marque <strong>de</strong> reeosnaJssaiice à <strong>la</strong> mémoire<br />

<strong>de</strong> son ami. Il sons en a <strong>la</strong>issé vingt antres <strong>de</strong>s Gwarrm<br />

d'Âltewmgne, où lia renfermé toutes celles que nous avons<br />

eues avec les peuples <strong>de</strong> ces pays, lia songe lui fit entreprendre<br />

cet oovrage : lorsqu'il servait dans cette province,<br />

U crut voir en songe Drasus Héron, qui, après y avoir<br />

fait <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s conquêtes, y était mort : ce prince le conjurait<br />

<strong>de</strong> ne le pas <strong>la</strong>isser enseveli <strong>du</strong>s l'oubli. Nous avons<br />

encore <strong>de</strong> ini trois livres intitulés l'Bmmme <strong>de</strong> leêtres , que<br />

leur grosseur obligea mon oncle <strong>de</strong> partager en six volumes;<br />

il prend l'orateur au berceau , et ne le quitte point<br />

qu'il ne l'ait con<strong>du</strong>it à Sa pins hante perfection : huit livres<br />

sur Imfaçom déparier dmteum ; il fit cet ouvrage pendant<br />

les <strong>de</strong>rnières années <strong>de</strong> l'empire <strong>de</strong> Néron 9 où <strong>la</strong> tyrannie<br />

rendait dangereux tout genre d'étu<strong>de</strong> plus libre et plus<br />

élevé : trente et un pour servir <strong>de</strong> suite à l'histoire qu'Anidios<br />

Bassîis a écrite : trente-sept <strong>de</strong> i f Mî$Mr§ naturelle.<br />

Cet ouvrage est d'une éten<strong>du</strong>e et d'une érudition Infinie,<br />

et presque aussi varié que Si nature eHe-même. Vous êtes<br />

sarfris qtfus homme dont Se temps était si rempli ait pu<br />

écrire tant <strong>de</strong> volumes f et y traiter tant <strong>de</strong> différents sujets,<br />

<strong>la</strong> plupart si épineux et si difficiles. Vous seret bien plus<br />

étonné quand von» saurez qu'il a p<strong>la</strong>idé pendant quelque<br />

temps, et qu'il n'avait que dnquante-sk ans quand il est<br />

mort. On sait qu'il en a passé <strong>la</strong> moiHé dans les travaui<br />

que les plus importants emplois et <strong>la</strong> confiance <strong>de</strong>s princes<br />

lui ont imposés. Mais c'était une pénétration, une application,<br />

une vigi<strong>la</strong>nce incroyables. 11 commençait ses veilles<br />

ans fêles <strong>de</strong> YulesJn, dans le mois d'août, non pas<br />

pour chercher dans le ciel <strong>de</strong>s présages y mais peur.étsdier.<br />

11 se mettait à Fétu<strong>de</strong>, en été, dès qu'il était nuit close ; es<br />

hiver, à une heure <strong>du</strong> matin y au plus tard à <strong>de</strong>ux, souvent<br />

à ai<strong>la</strong>ali 11 n'était pas eeaaêale <strong>de</strong> aaMaa <strong>du</strong>aner au saaa<br />

ami, qui quelquefois Se prenait et le quittait sur ses livres.<br />

Avant le jour ii se rendait chez l'empereur Yespatien, qui<br />

faisait aussi un bon usage <strong>de</strong>s nuits : <strong>de</strong> là , il alkit n'acquitter<br />

<strong>de</strong> tout ce qui lui avait été ordonné. Ses altères<br />

faites,il retournait chez lui, et ce qui lui restait <strong>de</strong> temps<br />

était encore pour l'étu<strong>de</strong>. Après le dîner (toujours très-simple<br />

et très-léger, suivant <strong>la</strong> coutume <strong>de</strong> nos pères ) , si! se<br />

trouvait quelques moments <strong>de</strong> loisir, en été, il sa cauelislt<br />

au soleil. On lui lisait quelques livres : U en tirait <strong>de</strong>s remarques<br />

et <strong>de</strong>s eiirsits; car jamais il n'a rien lu sans ai»<br />

traire. Aussi avait-il coutume <strong>de</strong> dire qu'il n'y a si mauvais<br />

litre où l'on ne puisse apprendre quelque chose. Après<br />

s'être retiré <strong>du</strong> soleil, il se mettait le plus souvent dans le<br />

bain d'eau froi<strong>de</strong>. 11 mangeait aa morceau, et dormait trèspeu<br />

<strong>de</strong> temps. Ensuite, et comme si un nouveau jour est<br />

recommencé, il reprenait l'étu<strong>de</strong> jusqu'au sonner. Pendant<br />

qui soupalt, nouvelle lecture y eeateaai ei traite t mais en<br />

courant. Je me souviens qu'on jour le lecteur ayant mai<br />

prononcé quelques mots, un <strong>de</strong> cens qui étaient à faMe<br />

l'obligea <strong>de</strong> recommencer. Quoi / ne l'avez-vom pas enten<strong>du</strong>?<br />

êlî mon on<strong>de</strong>. Pardonnez-moi, reprit son ami.<br />

Et pourquoi dôme, reprit-Il, le faire répéter? Voire taiemtpmn<br />

nom toute plm <strong>de</strong> dix ligne*. Voyez si ce<br />

n'était pas être bon ménager <strong>du</strong> temps. L'été, il sortait <strong>de</strong><br />

tetile avant que le jour nous eût quittés ; en hiver, entre<br />

sept et huit. Et toit ce<strong>la</strong> 9 il le faisait au milieu <strong>du</strong> tumulte<br />

<strong>de</strong> Borne, malgré toutes les occupations que l'on y trouve,<br />

et te faisait comme si quelque loi S'y ait forcé. A <strong>la</strong> caaspagnef<br />

le seul temps <strong>du</strong> bain était axeaa.pt d'étu<strong>de</strong> ; je veux<br />

dire le temps qu'I était dans Feau, car, pendant qu'il en<br />

sortait et qull se fsiaait essuyer, il ne manquait pas <strong>de</strong> lire<br />

os <strong>de</strong> dfeter. Dans ses voyages, c'était sa seule applicttion<br />

: comme si sJars il eût été plus dégagé <strong>de</strong> tous tes autres<br />

soins, il avait toujours à ses cotes son livre, ses tablettes<br />

et saa copiste. Il lui faisait prendre ses gants en<br />

hiver, aia que ia rigueur même <strong>de</strong> Sa saison ne put dérober<br />

un moment à féti<strong>de</strong>. C'était par celte raison qu'à fieras<br />

il s'al<strong>la</strong>it jamais qu'en étatisa. Je me souviens qu'un jour<br />

U me reprit <strong>de</strong> m'étre promené. Vem pouviez, dit-il,<br />

mettre cm kmret è prqfit; car il comptait pour perds<br />

tout le temps que l'on n'employait pas aux sciences. CTest<br />

par cette prodigieuse assi<strong>du</strong>ité qu'il a su achever tant <strong>de</strong><br />

volumes, et qu'il m'a <strong>la</strong>issé cent soixante tomes remplis<br />

<strong>de</strong> ses remarqiws, écrites sur les pages et sur les revers<br />

en très-petits caractères, ce qui les multiplie beaucoup.<br />

11 me contait qu'il n'avait teaa qu'à U, pendant qull<br />

était procurateur en Espagne, <strong>de</strong> les vendre à Lartiiis IJcraiaa<br />

quatre cent mile sesterces; et alors ces mémoires<br />

n'étaient pas tout à fait en si grand nombre. Quand vous<br />

seagesà cette immense lecture, à ces ouvrages inilnisqu'il<br />

a composés, ne croiriei-vous pas qu'il n'a jamais été ni<br />

dans les charges ntdass <strong>la</strong> fa?ear <strong>de</strong>s princes? Et quand<br />

on vous dit tout le temps qu'il a ménagé pour tes belles-lettres,<br />

ne caasBieaaeaaaaas pasà croire qu'il n'a pat encore<br />

assezIset aasai écrit? Car, d'un coté, quels obstacles<br />

les charges et <strong>la</strong> cour ne formatâtes point aux étu<strong>de</strong>s!<br />

et <strong>de</strong> l'autre, que ne peut point une si constante appilcation<br />

I C'est doue avec râSsoii que je me moque <strong>de</strong> ceux

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