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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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SIS<br />

COURS DE LITTÉBATCRE.<br />

et ses charges Imposent <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> vivre dans es certain<br />

éc<strong>la</strong>t , il faut qu'elle règle son train et ses habite sur<br />

le rang <strong>de</strong> son mari. Ces <strong>de</strong>hors n'augmentent pas nôtre<br />

dignité réelle ? mais ils le relèvent aux feia <strong>du</strong> public. Je<br />

sais que TOUS êtes très-riene <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> l'Ame y et beau*<br />

coup moins <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> <strong>la</strong> fortune. Je prends donc sur<br />

moi une partie <strong>de</strong> ?os obligations, et, comme on second<br />

père9 Je donne à notre chère fille cinquante mille sesterces.<br />

Je ne me bornerais pas là, si je n'étais persuadé que <strong>la</strong><br />

modicité <strong>du</strong> présent sera pour ? ©us <strong>la</strong> seule raison <strong>de</strong> le<br />

recevoir. »<br />

Le récit <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort volontaire <strong>de</strong> son ami Corellins<br />

Etiftis offre <strong>de</strong>s circonstances Intéressantes, et<br />

<strong>la</strong> peinture d'en caractère mâle et ferme s digne <strong>de</strong>s<br />

anciens Romains*<br />

« J'ai fait une cruelle perte, si c'est dire assez pour exprimer<br />

le malheur qui nous enlève un si grand homme.<br />

Corellius Eîifes est mort, et f ce qui m'accable davantage,<br />

il est mort parce qu'il Fa féale. Ce genre <strong>de</strong> mort, que<br />

l'on ne peut reprocher ni à Tordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature, ni au caprice<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> fortune, me semble le pies affligeant <strong>de</strong> tous.<br />

Lorsque <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die emporte nos amis, Us nous <strong>la</strong>issent an<br />

mê<strong>la</strong>s un sujet <strong>de</strong> conso<strong>la</strong>tion dans cette inévitable nécessité<br />

qui menace tous les hommes. Mais ceux qui se livrent<br />

eux-mêmes à Sa mort ne nous <strong>la</strong>issent que l'éternel regret<br />

<strong>de</strong> penser qu'ils auraient pu vivre longtemps. Une souveraine<br />

raison qui tient lies <strong>de</strong> <strong>de</strong>stin soi sages â déterminé<br />

CoreMus Rufos. Mile avantages concouraient à lui faire<br />

aimer <strong>la</strong> vie : le témoignage d'une bonne conscience, une<br />

hante réputation, un crédit <strong>de</strong>s mieux établis, eue femme 9<br />

une fille, un petit-fils t <strong>de</strong>s sœurs très-aimables, et, ce qui<br />

est encore plus précieux, <strong>de</strong> véritables amis. Mais ses maux<br />

<strong>du</strong>raient <strong>de</strong>puis si longtemps, ils étaient <strong>de</strong>venus si insupportables,<br />

que les raisons <strong>de</strong> mourir remportaient sur<br />

tant d'avantages qu'il trouvait à vivre. A trente-trois ans,<br />

i fut attaqué <strong>de</strong> <strong>la</strong> goutte : je lui ai oui dire plusieurs fois<br />

qu'il l'avait héritée <strong>de</strong> son père; car les maux comme les<br />

biens nous viennent souvent par succession. Tant qu'il<br />

fut jeune, il trouva <strong>de</strong>s remè<strong>de</strong>s dans le régime et dans <strong>la</strong><br />

continence; plus avancé en âge et plus accablé» U se soutint<br />

par sa vertu et par sa constance. Un jour que Ses douleurs<br />

les pies aiguës n'attaquaient plus les pieds seuls,<br />

comme auparavant, mais se répandaient sur tout le corps t<br />

f al<strong>la</strong>i le voir à sa maison près <strong>de</strong> Rome : c'était <strong>du</strong> temps<br />

<strong>de</strong> Donatien. Dès que je paras, les valets <strong>de</strong> CoreMus se<br />

retirèrent : il avait établi cet ordre chez lui y que, quand<br />

un ami <strong>de</strong> confiance entrait dans sa chambre, tout en sortait<br />

jusqu'à sa femme, quoique d'ailleurs trè&capable <strong>du</strong><br />

êmmïf par <strong>la</strong> diète les douleurs qui étaient redmibUet;<br />

mais comme elles continuaient, sa fermeté sut y mettre tin<br />

terme. Quatre jours s'étaient passés sans qu'il prit aeennc<br />

nourriture, quand Hispa<strong>la</strong>, sa femme, envoya notre ami<br />

commun, C. Gemlnies, m'appocter <strong>la</strong> triste nouvelle que<br />

Corelias avait résolu <strong>de</strong> mourir; que les farines d'une<br />

épouse, les supplications <strong>de</strong> sa fille, ne gagnaient rien sur<br />

lui; que j'étais le seul qui pat Se rappeler à <strong>la</strong> vie. J'y <strong>cours</strong> :<br />

j'arrivais lorsque Joins Allions, <strong>de</strong> nouveau dépêché vers<br />

moi parffispa<strong>la</strong>, me rencontre, et m'annonce que l'on<br />

avait per<strong>du</strong> tonte espérance, même celle que Ton avait en<br />

moi, tant Cerellins paraissait affermi dans sa résolution.<br />

Ce qui désespérait, c'était <strong>la</strong> réponse qu'il avait faite à son<br />

mé<strong>de</strong>cin, qui le pressait <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s aimanta : L'mrréi<br />

est prenante. Parole qui me remplit tout à <strong>la</strong> fois d'aémiratfon<br />

et <strong>de</strong> douleur. Je ne cesse <strong>de</strong> penser quel incarna t<br />

quel-ami j'ai per<strong>du</strong>. U avait passé soixante et sept ans 9<br />

terme assez long, même pour les hommes robustes. U est<br />

délivré <strong>de</strong> toutes les douleurs d'une ma<strong>la</strong>die continuelle;<br />

il a ea le bonheur <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser florissantes, et sa famille, et<br />

<strong>la</strong> république, qui lui était plus chère encore que sa famille.<br />

Je me le dis, je le sais, je le sens ; cependant je le regrette<br />

comme s'il m'eût été ravi dans <strong>la</strong> fleur <strong>de</strong> son âge et dans <strong>la</strong><br />

plus brû<strong>la</strong>nte sauté. Mais (<strong>du</strong>ssies-vous nf accuser <strong>de</strong> faiblesse<br />

) je le regrette particdièrenient pour l'amour <strong>de</strong> moi.<br />

J'ai per<strong>du</strong> le témoin, le gui<strong>de</strong>, le juge <strong>de</strong> ma con<strong>du</strong>ite.<br />

Tous ferai-je un aveu que j'ai déjà fait à notre ami Galvt»<br />

sies dans les premiers transports <strong>de</strong> ma douleur ? Je crame<br />

<strong>de</strong> vivre désormais avec moins d'attention sur moi-même.<br />

Yeus voyez quel besoin j'ai que vous me consoMes. U ne s'agit<br />

pas <strong>de</strong> me représenter que Cnrelinis était vieux, qu'il<br />

était infirme; U me faut d'autres conso<strong>la</strong>tions; il me faut<br />

<strong>de</strong> ces raisons que je n'ai point encore trouvées ni dans le<br />

commerce <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>, ni dans les Mires. Tout ce que j'ai<br />

enten<strong>du</strong> dire, tout ce que j'ai lu, me revient asses dans<br />

l'esprit, mais mon affliction n'est pas d'une nature à se<br />

rendre à <strong>de</strong>s considérations communes. »<br />

Si cette lettre est triste, en voici use qui peut<br />

amuser; car les histoires d'apparitions et <strong>de</strong> fantômes<br />

amusent toujours, même ceux à qui elles font<br />

peur. Celle do spectre d'Athènes, que Pline rapporte<br />

le plus sérieusement <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>, paraît être f orîgioaî<br />

<strong>de</strong> tous ces contes <strong>de</strong> revenants, répétés et retournés<br />

en mille manières, atten<strong>du</strong> que chacun peut raconter<br />

à sa fantaisie ce qui n'est jamais arrivé. Quoi<br />

qu'il en soit, les mauvais p<strong>la</strong>isants ne pourront pas<br />

dire cette fois que c'est ici une histoire d'esprit faite<br />

secret. Après avoir jeté les yeux <strong>de</strong> tous côtés : Savez-vous par quelqu'un qui n<br />

bien, dit-il,pour'quoi je me suis obstiné à vivre si longtemps<br />

maigre <strong>de</strong>s mauximuppwtaèles? C'est pour survivre<br />

mu meirn d'un jour à œ monstre <strong>de</strong> DomWrn.<br />

Pour faire lui-même ce qu'il désirait qu'on Ht, je suis sâr<br />

qu'il ne lui manqua que <strong>de</strong>s forces égales à son courage.<br />

Mais les dieux, <strong>du</strong> moins, exaucèrent son veaa, et le tyran<br />

fut tué. Alors satisfait et tranquille, sûr <strong>de</strong> mourir libre,<br />

il lut en état <strong>de</strong> rompre les Mens nombreux, mais plus faibles,<br />

qui' l'attachaient encore à <strong>la</strong> fie. Il avait essayé d'a-<br />

f en a guère. C'est Pline qui<br />

parle ; écoutons.<br />

« Le loisir dont nous jouissons vous permet d'enseigner»<br />

et me permet d'apprendre. le voudrais donc bien savoir<br />

si les fantômes ont quelque chose <strong>de</strong> réel ; s'ils ont une vraie<br />

figure | et si ce sont <strong>de</strong>s génies 9 ou seulement <strong>de</strong> vaines images<br />

qui se tracent dans Iliiaflnaiien troublée par <strong>la</strong> crainte.<br />

Ce qui me ferait pencher à croira qu'il y a <strong>de</strong> véritables<br />

spectres, c'est ce qu'on m'a dit être arrifé à Ceriaa Ruras.<br />

Dans le temps qu'il était encore sans fortune et sans

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