la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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COII1S DE LITTÉ1ATU1E.<br />
à fesprît humain, qui aime h&mmmp à entendre<br />
ceux qui ne croient ps qa'os les écoute. Madame<br />
<strong>de</strong> Sétigaé nous p<strong>la</strong>tt dans ses lettres ¥ parée qu'elle<br />
donne <strong>de</strong> l'intérêt aux plus petites choses; Cicéron,<br />
parce qu'il révèle le secret <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s. Pline est auteur<br />
dans les siennes; mais il Test avec beaucoup<br />
d'agrément et <strong>de</strong> variété. Tous ses billets sont écrits<br />
pour <strong>la</strong> postérité ; mais die les a lus, et cette lecture<br />
fait ainier fauteur.<br />
Si les lettres <strong>de</strong> Pline font honneur à son esprit<br />
pr <strong>la</strong> manière dont elles sont écrites, les noms <strong>de</strong><br />
ceux à qui elles sont adressées suffiraient pour faire<br />
Féloge <strong>de</strong> son caractère. Ce sont les plus honnêtes<br />
gens et les hommes les plus célèbres par leurs talents,<br />
leur mérite et leurs vertus; et les sentiments<br />
qu'il exprimé sont dignes <strong>de</strong> ses liaisons. Il intéresse<br />
également, et parmi les amis dont il regrette<br />
<strong>la</strong> perte, tels qu'un Hel¥idius9 un Arulenus 9 un Senécion,<br />
les victimes <strong>de</strong> Domitien, et par ceux qui<br />
jouissent avec lui <strong>du</strong> règne <strong>de</strong> Trajan, tels que Tacite,<br />
Quintilien, Macer, Suétone, Martial, etc. 11<br />
ne peut pas nous attacher, comme Cicéron, pr le<br />
détail <strong>de</strong>s intrigues et <strong>de</strong>s ré?olutions <strong>du</strong> siècle le<br />
plus orageux <strong>de</strong> <strong>la</strong> république. Un règne heureux<br />
et tranquille né peut founir cette espèce d'attrait à<br />
l'imagination, et cet aliment à <strong>la</strong> curiosité. En ce<br />
genre y tout ce qu'on put faire <strong>du</strong> bonheur c'est d'en<br />
jouir; car il en est <strong>de</strong> l'histoire à pu près comme<br />
<strong>du</strong> théâtre, où rien n'intéresse moins que les gens<br />
heureux. Mais on trouve <strong>du</strong> moins dans Pline <strong>de</strong>s<br />
traits et <strong>de</strong>s anecdotes qui peignent les moeurs et les<br />
caractères. On y voit particulièrement <strong>la</strong> malignité<br />
cruelle <strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>teurs sous Domitien 9 et leur bassesse<br />
rampante sous Trajaa; car rien n'est si lâche et si<br />
vil que le méchant, dès qu'il ne put plus faire <strong>du</strong><br />
mal : c'est une bête féroce à qui Ton a arraché les<br />
griffes et les <strong>de</strong>nts, et qui lèche quand elle ne peut<br />
plus mordre. Tel-était un certain Réga<strong>la</strong>s, sur lequel<br />
Pline s'exprime ainsi dans une <strong>de</strong> ses lettres,<br />
qui présente un tableau frappant <strong>de</strong> vérité, qu f on<br />
voit toujours avec p<strong>la</strong>isir, celui <strong>de</strong> l'humiliation <strong>du</strong><br />
méchant homme.<br />
* Avei-vons vu quelqu'un pies hamafe et plus timi<strong>de</strong><br />
que lega<strong>la</strong>s défais <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Domitien, sons lequel 11<br />
n'a pas commis moins <strong>de</strong> crimes que sons Héron, mais<br />
avec plus <strong>de</strong> précaution et <strong>de</strong> secret? Il a es peur que je<br />
n'eusse <strong>du</strong> ressentiment contre lui; et il ne se trompait<br />
pas, j'en avals. Je l'avais vu échauffer k perseciillea conte<br />
Àralenus 9 et triompher <strong>de</strong> sa mort ai point <strong>de</strong> réciter<br />
et <strong>de</strong> repaire dans 1e publie us libelle où il rappe<strong>la</strong>it tf n<br />
occasion : Quel oVoff mm-wmmr mes maris? Bslrœ<br />
que je mis remuer les cméres <strong>de</strong> mire Crmssms et <strong>de</strong><br />
mire Camerinm? (data victimes <strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> Regulus<br />
sous Mérou). *<br />
On est forcé <strong>de</strong> s'arrêter pour admirer f énergique<br />
Impu<strong>de</strong>nce et l'atrocité <strong>de</strong> m motY mes morts. Ce<br />
sont là <strong>de</strong> ces expressions <strong>de</strong> métier qui en représentent<br />
toute rhorreur.Ges misérables reg ardaient ma<br />
qu'Us avalent fait périr comme <strong>de</strong>s possessions et<br />
<strong>de</strong>s titres ; on croirait entendre <strong>de</strong>s fossoyeurs se<br />
disputer un cadavre. Poursuivons.<br />
• Régules craignait donc que sa con<strong>du</strong>ite ne m'est vivement<br />
blessé : aaasi s'étalt-il donné <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> me mettre<br />
an nombre <strong>de</strong> ses auditeurs lorsqu'à lit <strong>la</strong> testera ati-atai<br />
libelle. De plus, il se ressouvenait dans quel péril il m'avait<br />
mis moknême <strong>de</strong>vant les f»tamvirs. fi n°j al<strong>la</strong>it do<br />
rien moins que <strong>de</strong> ma fie. • <strong>la</strong> prière ifAreieaas, fêtais<br />
venu témoigner pour Arionfl<strong>la</strong>v femme <strong>de</strong> Tira», et<br />
j'avais eu tête Regstes. Je m'appuyais $ dans un <strong>de</strong>s pointa<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> défense, sur l'avis <strong>de</strong> Mo<strong>de</strong>stes, aJars eiié par Domitien.<br />
Regains mMnterrompL Que peme*wm, médit-<br />
0 9 ée Mmksim ? Si j'avais dit, Bu bien, irons voyez cpel<br />
danger : si favals dit f Bu msâ, quelle honte. Tout ce fie<br />
Je puis dire, c'est que Ses dieu vinrent à mon se<strong>cours</strong>» et<br />
m'inspirerait. M répondrai , <strong>la</strong>i dis-je, è mire faillie»,<br />
il ks cmiummrs <strong>la</strong> regar<strong>de</strong>nt comme a» <strong>de</strong>s points eu<br />
procès» Il insiste, lî tae semble, pœrsuivis-je, fin <strong>la</strong><br />
coutume mi d<br />
sings <strong>de</strong>s SMekm qui portait émettre les stigmates es<br />
Viteliim. Tous reeaaaaissee là le style <strong>de</strong> l'homme. II y<br />
déchire aussi Séaéciaa, et avec tant ils foreur, que Metias<br />
Caras fealra homme <strong>de</strong> h même trempe) M dit à cette<br />
f interro§w les témoins sur les mêmes, ei<br />
non pas sur ceux qmi sont déjà condamnés. Je émmm<br />
ée, reprend <strong>la</strong>galtis, ee fae aaaa pensez, non pas précisément<br />
ée Mo<strong>de</strong>stm, mais <strong>de</strong> mm attachement pour<br />
le prince?Btmoi, dis-je alors,Je croit qu'il n'est pm<br />
même permis défaire mm question sur œqui a déjà<br />
été jugé» il se ta tf et tout le mon<strong>de</strong> me féieîta <strong>de</strong> ee qne 9<br />
sans rien dire pour ma sûreté qui pût compromettre mon<br />
honneur, je m'étais débarrassé <strong>de</strong> son insidieuse interrepttaa»<br />
Aujourd'hui que Béguins ne se sent pas <strong>la</strong> conscience<br />
nette, i a été trouver d'abord Ceallu Caler et Fabius<br />
Jastas , pour ks prier <strong>de</strong> le réconcilier avec moi. îfa»<br />
content <strong>de</strong> ce<strong>la</strong>, il s'est adressé à Spurinns; et d'un ton<br />
suppliant (vous savex comme il est bas quand il craint)v<br />
Je mm conjure, lui a-tildit, <strong>de</strong> voir Pline <strong>de</strong>main<br />
matin, mais <strong>de</strong> grané wmtin ; car je ne puis vivre dam<br />
^inquiétu<strong>de</strong> oéje mis; et9 <strong>de</strong> quelque manière qmœ<br />
soit # faites en sorte qu'il m soit plus fâchécontre moi.<br />
Je venais <strong>de</strong> me lever : on Tient me dire que Spurinns<br />
envoie clin moi m'annoneer sa visite. Non « dis-je s je vais<br />
lies <strong>la</strong>i Comme nous alliai l'un vers l'autre, je le rencontre<br />
sons le portique <strong>de</strong> Livie. U m'eipose sa commis*<br />
sk», et ajoute quelques prières, mais avec beaucoup <strong>de</strong><br />
réserve, et comme i convient à aa honnête homme par»<br />
knt pour celui qui ne l'est pas. Cest è mus <strong>de</strong> voir, lui<br />
dis-je , ce que mm <strong>de</strong>vez répondre à Megmius. M m faut<br />
pas mm tromper : j'attends Maurice (il n'était pas encore<br />
revenu d'exil); je ne peux rien rems dire sans<br />
ravoir mt, ni rien faire sans son consentement C'est<br />
è lui <strong>de</strong> me gui<strong>de</strong>r § ei à moi <strong>de</strong> le suivre* Quelques jours