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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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C0U1S DE UTIÉBÀTinOL.<br />

314<br />

giratoires <strong>de</strong>s a<strong>la</strong>rmes pMtpes paner dans te drqae,<br />

sur les cadavres sang<strong>la</strong>nte <strong>de</strong>s criminels f pour être traînées<br />

à un supplice plus grand et plus terrible. Jetés pête-mête<br />

dans <strong>de</strong> mauvaises barques, on Ses a litres aux lois et aux<br />

tempêtes. Qu'ils s'éloigoent , qu'Us fuieiit <strong>de</strong> ces contrées<br />

que déso<strong>la</strong> leur méchanceté. Si les vagues les rejettent sur<br />

<strong>de</strong>s rochers, qu'Es hablteut <strong>de</strong>s terres sauvages inhospitalières<br />

; qu'Us y vivent dans les tourments <strong>de</strong> nnquiélu<strong>de</strong> et<br />

<strong>du</strong> besoin; et que, pour comble <strong>de</strong> donteur, ils regar<strong>de</strong>nt<br />

autour d'eux le genre humais qu'ils sont forcés <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser<br />

tranquille. Qeel spectacle mémorable que cette flotte chargée<br />

<strong>de</strong> coupables, abandonnée à tous les vents, sans gui<strong>de</strong> et<br />

sas» se<strong>cours</strong>, et forcée d'obéir ans flots irrités, sur quelque<br />

pitp inhabitée qu'il p<strong>la</strong>ise à <strong>la</strong> mer <strong>de</strong> les portert Avec'<br />

qneUe joie nous avons vu tous ces frêles bâtiments dispersés<br />

en sortant <strong>du</strong> port, comme si <strong>la</strong> mer eût voulu rendre<br />

grâces à l'empereur, qni <strong>la</strong> chargeait <strong>du</strong> supplice <strong>de</strong> ces misérables<br />

qu'il dédaignait <strong>de</strong> punir <strong>la</strong>i-même! Alors on a pu<br />

catraaJtss quel changement s'était fait dans <strong>la</strong> république,<br />

quand les méchants n'ont eu pour asile que ces mêmes rochers<br />

sur lesquels auparavant tant d'innocents étaient relégués<br />

; quand les déserts, auparavant peuplés <strong>de</strong> sénateurs,<br />

nous qni le sommes; et le père <strong>de</strong> <strong>la</strong> patrie ne croit plot<br />

fiili leur soit plus cher qu'à nous. Tons nous avez délivrés<br />

toits d'un accusateur domestique; vous avez élevé un signe<br />

<strong>de</strong> salut qui a détroit parmi nous <strong>la</strong> guerre <strong>de</strong>s maîtres<br />

et <strong>de</strong>s esc<strong>la</strong>ves i vous leur avez* ren<strong>du</strong> un service égal<br />

en rendant tes uns tranquilles et <strong>la</strong>s antres fidèles. Voas<br />

m vei<strong>de</strong>x cependant pas qn'on vous loue <strong>de</strong> cette justice f<br />

et peut-être en effet ne Se doit-on pas ; mais <strong>du</strong> moins c'est<br />

sas pensée Mes douce pour ceux qui se rappellent ce<strong>la</strong>i <strong>de</strong><br />

vos prédécesseurs qui snbornait toi-même Ses esc<strong>la</strong>ves<br />

contre les maîtres, et leur fournissait <strong>de</strong>s accusations pour<br />

avoir un préteste <strong>de</strong> punir Ses crimes qu'il avait inventés :<br />

<strong>de</strong>stinée affreuse] et inévitable qu'il fal<strong>la</strong>it sabir tontes les<br />

fois qn s U se trouvait un esc<strong>la</strong>ve aussi méchant que Temperenr.<br />

•<br />

Trajaa avait vécu longtemps dans une condition<br />

privée : il avait vu le règne abominable et <strong>la</strong> in<br />

tragique <strong>de</strong> Dormi tissa» Adopté par Merra, qui avait<br />

remp<strong>la</strong>cé Domitîen, et qui régna peu, il lui avait<br />

bientôt succédé. Un homme qui avait autant d'esprit<br />

que Pline ne pouvait manquer <strong>de</strong> saisir cette circons­<br />

* ne l'ont plus été que par leurs dé<strong>la</strong>teurs et leurs bourreaux. « tance si heureuse et les réiexîbns qu'elle fait naître.<br />

Tout le mon<strong>de</strong> doit reconnaître Ici les <strong>de</strong>ux vers<br />

<strong>de</strong> Racine daas Britannieus :<br />

m Combien U est allie <strong>de</strong> passer par l'adversité pow arriver<br />

aux gran<strong>de</strong>urs I Tons avez vécu avec nous 9 vous avec<br />

Les déserts t autrefois peuplés <strong>de</strong> sénateurs 9<br />

partagé nos périls, voua avez, comme noua, vécu dans<br />

He sont plus habités que par leurs dé<strong>la</strong>teurs* les a<strong>la</strong>rmes : c'était alors le sort <strong>de</strong> l'innocence. Vous avez<br />

C'est use tra<strong>du</strong>ction littérale <strong>de</strong> m passage <strong>de</strong> Pline. va par vens-même comMen les médisiits princes sont dé­<br />

Il continue, et félicite Trajan d'avoir aboli les actestés, même <strong>de</strong> ceux qui contribuent à les rendre plus<br />

cusations <strong>de</strong> lèse-majesté, qui mettaient le couteau<br />

méchants. Yoos vous Haussas* <strong>de</strong>s vaux et <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>intes<br />

qne vous formiez avec nous. Ainsi, les lumières <strong>du</strong> parti­<br />

dans <strong>la</strong> main <strong>de</strong>s plus vils scélérats pour égorger<br />

culier servent en vous à éc<strong>la</strong>irer le prince; et vous avez<br />

les plus honnêtes gens, et qui grossissaient le trésor fait pins même que vous n'auriez désiré d'un autre : et nous,<br />

impérial <strong>de</strong> ia dépouille <strong>de</strong>s victimes.<br />

dont tons les vœux m bornaient à n'avoir pas pour empe­<br />

« Comment se fait-il que vos prédécesseurs , qui dévoreur le pire <strong>de</strong>s hommes, vons nous avez accoutumés à ne<br />

misai tout, qui ne <strong>la</strong>issaient rien à personnef aient été pouvoir en supporter un qui ne serait pas le melUeur <strong>de</strong><br />

pauvres au milieu <strong>de</strong> leurs rapines ; et que vous, qui don­ tons. C'est ce qui fait qu'il n'y a personne qui vous cou*<br />

nez tout et ne ravissez rien, vous soyez riche au milieu <strong>de</strong> naisse assez peu et se connaisse assez peu lui-même pour<br />

vos libéralités ? Sans cesse autour d'eux, <strong>de</strong>s conseiUers déstrsr votre p<strong>la</strong>ce. Il est plus aisé <strong>de</strong> vous succé<strong>de</strong>r que<br />

sinistres veil<strong>la</strong>ient avec un front sévère et sourcilteux aux <strong>de</strong> s'en croire capable. Qui voudrait, en effet, supporter le<br />

intérêts <strong>du</strong> fisc; les princes eux-mêmes, tout avi<strong>de</strong>s, tout même far<strong>de</strong>au? Qui ne craindrait pas <strong>de</strong> vous être coin*<br />

rapaces qu'ils étaient, et qooiqu'Us eussent si peu besoin paré? Qui sait mieux que vous qudte charge on s'impose<br />

<strong>de</strong> parais matures, apprenaient d'eux cependant tout ce en remp<strong>la</strong>çant un bon prince ? Et cependant vous arias S'ei-<br />

qu'on pouvait faire contre nous. Mais vous, César, vous cuse <strong>de</strong> votre adoption. Quel règas à imiter que celui soas<br />

avez fermé votre oreille à toute espèce d'a<strong>du</strong><strong>la</strong>tions, et sur­ lequel personne n'ose fon<strong>de</strong>r sa sûreté sur son abjection !<br />

tout à celles qui s'adressent à <strong>la</strong> cupidité. La f<strong>la</strong>tterie est Nul aujourd'hui ne craint rien, ni pour sa vie, ni pour sa<br />

muette, et il n'y a plus personne pour donner <strong>de</strong> mauvais dignité; et l'on ne regar<strong>de</strong> plus comme un trait <strong>de</strong> sagesse<br />

conseUâ 9 <strong>de</strong>puis que le prince ne les écoute plus| en sorte <strong>de</strong> se cacher dans les ténèbres. Sous un prince tel que vous,<br />

que nous vous sommes également re<strong>de</strong>vables, et pour les <strong>la</strong> vertu a les mêmes récompenses et les mêmes honneurs<br />

mœurs que vous mm, et pour le bien que vous avez <strong>la</strong>it que dans un État libre, et ce n'est plus le temps où elle n'a­<br />

aux nôtres. C'était surtout ce crime unique et extraordinaire vait d'autre prix que le témoignage <strong>de</strong> <strong>la</strong> conscience. Vaas<br />

<strong>de</strong> lèse -majesté 9 inventé pour perdre ceux qui étaient aimez <strong>la</strong> fermeté dans les citoyens; vous ne cherchez<br />

exempts <strong>de</strong> tout crime, c'était là ce qui enrichissait le Use. pas, comme on faisait autrefois, à étouffer le courage,<br />

Tous nous ai m délivrés <strong>de</strong> cette crainte, content <strong>de</strong> cette à intimi<strong>de</strong>r <strong>la</strong> droiture; vous l'excitez, vous l'animes. Ce<br />

* gran<strong>de</strong>ur réelle que n'eurent jamais ceux qui s'attribuaient serait assez qu'il n<br />

une majesté imaginaire. Par là, vous a?ez ren<strong>du</strong> <strong>la</strong> fidélité<br />

aux amis, <strong>la</strong> piété filiale aux enfante, <strong>la</strong> soumission aux<br />

esciates. Nos esc<strong>la</strong>ves ne «ont plus leaamis <strong>de</strong> César : c'est<br />

? y eût pas <strong>de</strong> danger à être homme <strong>de</strong><br />

bien; il y a même <strong>de</strong> Favâotage. C'est aux honnêtes gens<br />

que vous offrez les dignités, les sacerdoces, les gouvernements<br />

: votre amitié, votre suffrage, les distinguent. Les

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