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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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ANCIENS. — ÉLOQUENCE.<br />

lessost»ir-par ses dons, s'il m venthâter h ruine <strong>de</strong>FÉtat<br />

Les grands s'en suât que <strong>la</strong> tête, et quand les soins <strong>du</strong><br />

prises ne s'éten<strong>de</strong>nt que sur eux, elle chancelle et tombe<br />

Ment® t avec m corps affiybli et knguissant Aussi 9 quelle<br />

a dû être votre joie quand TOUS avex été accueilli par les<br />

tcAf»tî«isfé«Mi^è]«<br />

quand vous mm entends tes premiers mm <strong>de</strong> cet âge débile,<br />

è f al les <strong>la</strong>rgesses impériales n'ont point <strong>la</strong>it <strong>de</strong> grâce<br />

plus marquée que <strong>de</strong> le dispenser même <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s et<br />

èes supplications ! Le comble <strong>de</strong> votre gloire est <strong>de</strong> TOUS<br />

<strong>mont</strong>rer tel que, sons votre règne» tout citoyen désire<br />

d'être père et se trouve heureux <strong>de</strong> l'être, lui auptird'uni<br />

ne craint antre chose pour son fils , que tes acci<strong>de</strong>nts<br />

inséparables <strong>de</strong> Fhnmanité : roppressioii arbitraire n'est<br />

pins comptée parmi les maux inévitables » et s'il est doux<br />

<strong>de</strong> voir dans ses enfints l f objet <strong>de</strong>s libéralités <strong>du</strong> prince,<br />

il est encore pies dosx <strong>de</strong> les élever pour être libres et<br />

tranquilles. Que l'empereur même se donne rien; c'est<br />

assex9 pourvu qu'il n'été pas. Qu'il ne se charge pas <strong>de</strong><br />

nourrir; n'importe, pourvu qu'il se détruise pas. Mais s'il<br />

enlève d'us côté pour donner <strong>de</strong> l'autre 9 s'il nourrit ceuxei<br />

et frappe ceux-là, <strong>la</strong> vie <strong>de</strong>vient pur tous use charge<br />

imper tune. Ainsi donc, ê César ! ce que je loue le plus dans<br />

votre munificence, c'est que vous ne donnez que ce qui est<br />

à vous. On ne dira pas <strong>de</strong> vous que vous nourrissez nos<br />

enfants, comme les petits <strong>de</strong>s bêtes féroces, <strong>de</strong> sang et <strong>de</strong><br />

carnage; et c'est là ce qui bit le pins <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isir à ceux qui reçoivent<br />

vos dons. €e que vous lesr donnez, Ils savent que<br />

vous se l'avex pris à personne ; ils savent 9 quand vous les<br />

enrichisaez 9 qse vous n'appauvrissez que voas seul ; que<br />

di*je? pas même vous; car celui <strong>de</strong> qui tous les autres<br />

tiennent ce qu'ils ont, possè<strong>de</strong> lui-même ce qui est à tous<br />

les autres. »<br />

Un autre objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> munificence <strong>de</strong>s empereurs,<br />

c'étaient les jeux et les spectacles qu'ils donnaient<br />

an peuple romain, qui en était toujours idolâtre, au<br />

point <strong>de</strong> justifier ee mot si connu <strong>de</strong> Je vénal : Que<br />

faut-il aux wmîtres <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> f Bu pain et <strong>de</strong>s speo<br />

êack$. Si quelque chose avait pu les en dégoûter,<br />

c'eût été <strong>la</strong> démence atroce <strong>de</strong>s tyrans nommés Césars,<br />

qui trouvaient jusque dans ces amusements<br />

<strong>du</strong> théâtre, dans ces combats <strong>du</strong> cirque$ une occasion<br />

<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> faire sentir leur <strong>de</strong>spotisme, et d'exercer<br />

leur cruauté. Ils se passionnaient pour un cocher<br />

ou un g<strong>la</strong>diateur, au point <strong>de</strong> faire périr ceux qui<br />

ne pensaient pas comme eux et favorisaient un parti<br />

opposé. On sait que9 sous les empereurs grecs , cette<br />

rage insensée fut poussée à un tel excès, que <strong>la</strong> faction<br />

<strong>de</strong>s Bkus et <strong>de</strong>s Feris , appelés ainsi <strong>de</strong> <strong>la</strong> livrée<br />

<strong>de</strong>s cochers <strong>du</strong> cirque, occasionna plus d f une fois<br />

d'horribles massacres dans Constantinople. Avant<br />

le temps où Pline écrivait, Caligu<strong>la</strong>, Néron f DCMïIîtien,<br />

avaient signalé leur folle passion pour les g<strong>la</strong>diateurs<br />

ou les pantomimes par les excès les plus<br />

monstrueux. On pense bien que les jeux donnés par<br />

Trajets avaient un autre caractère { et m morceau<br />

SIS<br />

<strong>du</strong> Pmmêgyriqw, suivi <strong>du</strong> tableau.<strong>de</strong> <strong>la</strong> punition <strong>de</strong>s<br />

dé<strong>la</strong>teurs, est d'une telle beauté, que, si Pline avait<br />

toujours écrit <strong>de</strong> ce style, on pourrait peut-être le<br />

comparer à Cicéron. Mais je choisis ce qu'il y a <strong>de</strong><br />

meilleur; et, après avoir marqué les défauts dominants<br />

9 j ? aime mieux vous présenter Ses beautés que<br />

les fautes. Celles-ci mêmes, dans un dis<strong>cours</strong> <strong>la</strong>tin v<br />

tenant en partie à <strong>la</strong> diction, ne peuvent guère être<br />

senties que par ceux qui enten<strong>de</strong>nt <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue; et les<br />

beautés peuvent l'être par tout le mon<strong>de</strong>* •<br />

Nous avons en <strong>de</strong>s spectacles 9 non <strong>de</strong> mollesse et <strong>de</strong> cor*<br />

rnption , et faits non ponr énerver le courage, mais pour<br />

inspirer nu généreux mépris <strong>de</strong> k mort ; en <strong>mont</strong>rant les<br />

blessures honorables, rameur <strong>de</strong> <strong>la</strong> g<strong>la</strong>ire et l'ar<strong>de</strong>ur <strong>de</strong><br />

vaincre jusque dans <strong>de</strong>s esc<strong>la</strong>ves fugitifs et <strong>de</strong>s criminels<br />

condamnés. Et quelle noblesse vous mm Ait voir, César,<br />

dans ces fêtes ponuMresl quelle Justicei Combien vont<br />

mm fait sentir que tente partialité était au-<strong>de</strong>ssous<strong>de</strong> vous!<br />

Le peuple a obtenu en ee genre tout ee qu'il <strong>de</strong>mandait :<br />

on lui a même offert ee qu'il ne <strong>de</strong>mandait pas. Yous IV<br />

vea invité vens-méme à désirer et à choisir, et vois avez<br />

rempM ses vœux sans les avoir prévus. Quelle liberté dans<br />

les suffrages <strong>de</strong>s spectateurs! avec quelle sécurité chacun<br />

a pu suivre son geût et ses iacllnatierig 1 Personne n'a passé<br />

pour impie, n'a été criminel pour s'être déc<strong>la</strong>ré centre un<br />

gSadktenr; personne n'a expié pr les lupplices <strong>de</strong> misérables<br />

amusements, et , <strong>de</strong> spectateur qu'il était, n'est <strong>de</strong>venu<br />

lui-même un spectacle. O insensé et ignorant <strong>du</strong> véritable<br />

honneur, le souverain qui peut chercher, jusque dans<br />

f'arène, <strong>de</strong>s crimes <strong>de</strong> lèse-majesté qui se croit méprisé<br />

et avili si l'on ne respecte pas ses histrions j qui regar<strong>de</strong><br />

leurs injures comme les siennes 9 qui croit <strong>la</strong> divinité violée<br />

dans leur personne , et qui 9 s'estimant sa<strong>la</strong>nt que les dieux 9<br />

estime ses g<strong>la</strong>diateurs autant que rai S Combien ces affreux<br />

spectacles étaient différents <strong>de</strong> celui que vous nous aves<br />

donné I Assez longtemps nous avions vn une troupe <strong>de</strong><br />

dé<strong>la</strong>teurs exercer dans Home leurs brigandages. Abandonnant<br />

les grands chemins et les forêts à <strong>de</strong>s brigands d'une<br />

autre espèce 9 ceux-là assiégeaient les tribunaux et le sénat<br />

1 n f | avait plus <strong>de</strong> patrimoine assuré, plus <strong>de</strong> testament<br />

respecté; qu'on eût <strong>de</strong>s enfants on qu'on n'en eût pas, le<br />

danger était le même, et l'avarice <strong>du</strong> prince encourageait<br />

ces ennemis publies. Tous aves tourné vos regards sur ce<br />

fléau <strong>de</strong> l'État ; et y après avoir ren<strong>de</strong> <strong>la</strong> paix et <strong>la</strong> sérénité<br />

à nos armées9 vous Faves ramenée dans le forum; vous<br />

avez extirpé cette peste qui le déso<strong>la</strong>it, et votre sévérité<br />

prévoyante a empêché qu'une république fondée sur les lois<br />

ne fût renversée par l'abus <strong>de</strong> ces mêmes lois. Aussi ; quoique<br />

votre fortyne et votre générosité VOUS aient rais à portée<br />

<strong>de</strong> nous faire voir dans le cirque ce que <strong>la</strong> force et le<br />

courage ont <strong>de</strong> plus remarquable, <strong>de</strong>s monstres indomptablés<br />

eu apprivoisés, et ces merveilles <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>, avant<br />

vousnres et cachées, et, grâce à vous, <strong>de</strong>venues communes<br />

s rien n'a pra plus agréable au peuple romain, ni<br />

plus digne <strong>de</strong> votre règne, que <strong>de</strong> voir l'insolent orgueil<br />

<strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>teurs renversé dans <strong>la</strong> poussière. Nous les recenailtsfoaf<br />

tous, nous j«§es»s tous, en voyant ces victimes

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