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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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pies utiles à présenter dans tous les temps. Mais<br />

11 faut ¥O!F auparavant <strong>de</strong> quelle manière fauteur<br />

lui-même parle <strong>de</strong> son ouvage dans les lettres qu'il<br />

nous a <strong>la</strong>issées.<br />

• Us <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> mon consu<strong>la</strong>t était <strong>de</strong> rendre <strong>de</strong>s<br />

actions <strong>de</strong> grâces à l'empereur au nom <strong>de</strong>là république;<br />

et, après m'en être acquitté suivant <strong>la</strong> convenance <strong>du</strong> lieu<br />

et <strong>du</strong> moment, j'ai cru qu'il était digne d'un bon citoyen<br />

<strong>de</strong> développer dans ira ouvrage plus éten<strong>du</strong> ce que je<br />

n'avais fait qu'effleurer dans un remerciaient : d'abord<br />

pour rendre à un grand prince l'hommage qu'on doit à<br />

ses vertus; ensuite afin <strong>de</strong> présenter à ses successeurs,<br />

non pas <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ite 9 mais un modèle qui leur<br />

apprenne à mériter k même gloire par les mêmes moyens.<br />

En effet 9 dire aux souverains ce qu'Us doivent être est beau<br />

sans doute, mais c'est une tâche pénible, et même une<br />

sorte <strong>de</strong> prétention ; au liei que louer celui qui <strong>la</strong>it bien,<br />

<strong>de</strong> manière que son éloge soit une leçon pour les autres 9 et<br />

comme une lumière qui leur <strong>mont</strong>re le chemin9 est une<br />

entreprise non moins utUe et plus mo<strong>de</strong>ste. »<br />

L'auteur <strong>du</strong> Panégyrique, après avoir rappelé<br />

<strong>la</strong> bassesse et <strong>la</strong> lâcheté <strong>de</strong> ces vils empereurs qui<br />

n'arrêtaient les incursions <strong>de</strong>s barbares qu'en leur<br />

donnant <strong>de</strong> l'argent, et en achetaient <strong>de</strong>s captifs<br />

pour en faire l'ornement d'un triomphe illusoire,<br />

fait voir dans son héros une con<strong>du</strong>ite bien différente*<br />

CÔÎJtS DE MTTÉMTC1E.<br />

* Maintenant on a renvoyé chez les ennemis <strong>de</strong> l'empire<br />

<strong>la</strong> terreur et <strong>la</strong> consternation. Ils apprennent <strong>de</strong> nouveau<br />

à être éodles et soumis; ils croient revoir dans Trajan un<br />

<strong>de</strong> ces héros <strong>de</strong> f ancienne Rome f qui n'obtenaient le titre<br />

d'empereur qu'après avoir couvert les champs <strong>de</strong> carnage ;<br />

et les mers <strong>de</strong> leurl triomphes. Nous recevons aujourd'hui<br />

<strong>de</strong>s otages 9 et nous ne Ses achetons pas. €e n'est point- par<br />

<strong>de</strong>s <strong>la</strong>rgesses honteuses qui épuisent et avilissent <strong>la</strong> république<br />

que nous marchandons le faux titre <strong>de</strong> vainqueurs ;<br />

ce sont les ennemis qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt» qui supplient; c'est<br />

nous qui accordons ou refusons, et l'un et l'autre est digne<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> majesté <strong>de</strong> l'empire. Ils nous ren<strong>de</strong>nt grâce <strong>de</strong> ce<br />

qu'ils ont obtenu; ils n'osent se p<strong>la</strong>indre <strong>de</strong> ce qu'ils<br />

n'obtiennent pas. L'oseraient-ils , quand Us se souviennent<br />

<strong>de</strong> vous avoir vu camper près <strong>de</strong>s nations les plus féroces 9<br />

dans <strong>la</strong> saison <strong>la</strong> plus favorable pour elles, <strong>la</strong> plus périlleuse<br />

pour nous, lorsque les g<strong>la</strong>ces amoncelées rejoignaient<br />

les <strong>de</strong>ux rives da Danube; lorsque ce Beuve pouvait à<br />

tout moment nous apporter <strong>la</strong> guerre sur ses eaux en<strong>du</strong>rcies<br />

par les hivers; Lorsque nous avions contre nous9 non-seuleincnt<br />

les armes <strong>de</strong> ces peuples sauvages , mais le ciel et<br />

leurs frimas? Il semb<strong>la</strong>it alors que notre présence eût<br />

changé l'ordre <strong>de</strong>s saisons : c'étaient em qui se renfermaient<br />

dans leurs retraites, et nos troupes tenaient <strong>la</strong><br />

campagne, parcouraient les rivages , et n'attendaient que<br />

vos ordres pour saisir l'occasion <strong>de</strong> fondre - sur eus , en<br />

passant sur ces mêmes g<strong>la</strong>ces qui faisaient jusqu'à!®»<br />

leur force et leur défense.... Mais votre modération est<br />

d'autant plus digne <strong>de</strong> louanges que, nourri dans <strong>la</strong> guerre y<br />

vous aimes <strong>la</strong> pais ; qu'ayant pour père en triomphateur<br />

dont les <strong>la</strong>uriers ont été consacrés dans le Capitale le jour<br />

même <strong>de</strong> votre adoption, ce n'a pas été une raison pour<br />

vous <strong>de</strong> rechercher avi<strong>de</strong>ment toutes les occasions do<br />

triompher. Vous ne redoutes pas k guerre y et vous ne <strong>la</strong><br />

provoque* pas. Il est beau <strong>de</strong> camper sur les rives <strong>du</strong><br />

Danube, sûr <strong>de</strong> vamcre si vous le passeï f et <strong>de</strong> ne pas<br />

forcer as combat <strong>de</strong>s ennemis qui le refusent. L'un est<br />

l'ouvrage <strong>de</strong> votre valeur, l'autre celui <strong>de</strong> votre sagesse :<br />

celle-ci fait que vous ne voulez pas combattre; celle-là,<br />

que vos ennemis ne l'osent pas. Le Capiloie verra donc<br />

enfin ; non pas un triomphe fantastique ni un vain simu<strong>la</strong>cre<br />

<strong>de</strong> victoire, mais un empereur nous rapportant une gloire<br />

véritable, <strong>la</strong> paix et <strong>la</strong> tranquillité, et <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> nos<br />

ennemis une telle soumission qu'il n'a pas été besoin <strong>de</strong><br />

les viinere» Tell m qui est plis beau que tous tes triomphes;<br />

car jamais nous n'avons pu Tramera que ceux qui<br />

avaient d'abord méprisé notre empire. Si quelque roi<br />

barbare porte son audace insensée jusqu'à s'attirer votre<br />

courroux et votre iniignatlnn s c'est alors qu'il sentant que<br />

l'intervalle <strong>de</strong>s mers 9 <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong>s neuves 9 <strong>la</strong> barrière <strong>de</strong>s<br />

<strong>mont</strong>agnes, seront <strong>de</strong> si faibles obstacles contre vous que<br />

les <strong>mont</strong>s t les fleuves, les mers sembleront avoir disparu<br />

pour <strong>la</strong>isser passer, Je ne dis pas vos armées, mais Home<br />

entière avec vous, •<br />

Chaque empereur! à son avènement, avait coutume<br />

<strong>de</strong> faire au peuple romain une distribution<br />

d'argent, appelée comgiariMm. L'orateur s'exprime,<br />

ce me semble y avec noblesse et intérêt sur les circonstances<br />

qui accompagnèrent cette libéralité <strong>de</strong><br />

Trajan»<br />

« A rapproche <strong>du</strong> jour marqué pour cette distribution,<br />

on voyait ordinairement le peuple en foule, et une multitu<strong>de</strong><br />

d'enfants remplir les rues, et attendre le prince à son<br />

passage. Leurs parents s'empressaient <strong>de</strong> les lui faire voir,<br />

les portaient dans leurs bras 9 leur apprenaient à lui adresser<br />

<strong>de</strong>s prières f<strong>la</strong>tteuses et <strong>de</strong>s caresses suppliantes. Ces<br />

enfants répétaient ce qu'on leur avait appris, le plus<br />

souvent à <strong>de</strong>s oreilles sour<strong>de</strong>s et insensibles. Chacun ignorait<br />

ce qu'il pouvait espérer. Tous, au contraire, vous<br />

n'avez pas même voulu qu'on vous priât ; et quoique Se<br />

spectacle <strong>de</strong> toute cette génération naissante eût <strong>de</strong> quoi<br />

f<strong>la</strong>tter votre sensibilité, vos dons leur étaient assurés, leur<br />

partage était réglé, avant que vous les eossàez vus ou<br />

enten<strong>du</strong>s. Tous avez voulu que dès leur enfance ils s'aperçussent<br />

que tous avaient en vous un père y qu'ils pussent<br />

croître par vos bienfaits en croissant pour vous, qu'ils<br />

fussent vos élèves avant d'être vos soldats, et que chacun<br />

d'eux vous fût aussi re<strong>de</strong>vable qu'à ses propres parents. Il<br />

est digne <strong>de</strong> vous, César, <strong>de</strong> nourrir <strong>de</strong> votre trésor l'espérance<br />

<strong>du</strong> nom romain. Il n'y a point <strong>de</strong> dépense plus convenable<br />

à un prince qui veut être immortel que les bienfaits<br />

répan<strong>du</strong>s sur <strong>la</strong> postérité. Les riches ont par eus-mêmes<br />

tout à gagner en élevant <strong>de</strong>s enfants, et trop à perdre<br />

quand ils n'en ont pas ; niait les pauvres, pour en voir et<br />

en élever, n'ont qu'un motif d'encouragement, <strong>la</strong> bonté <strong>du</strong><br />

souverain. C'est à lui <strong>de</strong> leur inspirer cette confiance, <strong>de</strong>

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