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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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310<br />

nier sceau à toute corruption, achète d'étouffer<br />

toute conscience, et <strong>de</strong> jostiier tous les forfaits!<br />

Que peut-il en eotlter à <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> cette trempe v<br />

pour vouloir mourir comme <strong>de</strong>s brutes 9 après avoir<br />

vécu comme <strong>de</strong>s monstres? Des scélérats peuventils<br />

envisager un antre asile, un autre espoir, un<br />

autre partage que le néant?<br />

D'ailleurs, il faut l'avouer, tous ©es milliers <strong>de</strong><br />

brigands domiuateurs 9 qui en peu d'années ont plus<br />

ravalé <strong>la</strong> nature humaine que n'ont jamais pu faire<br />

les tyrans <strong>de</strong> tous les siècles, ont bien pu croira que 9<br />

puisque <strong>la</strong> terre était à eui, ils n'avaient point <strong>de</strong><br />

maître dans le ciel : ce raisonnement est à leur portée<br />

et très-digne d'eu. 11 y a plus, cette fête abominable,<br />

réellement consacrée à Robespierre sous<br />

le nom <strong>de</strong> l'Être suprême, a pu les persua<strong>de</strong>r, plus<br />

que tout le reste f que cette proc<strong>la</strong>mation si étrange<br />

n'était qu'une <strong>de</strong> ces farces révolutionnaires que <strong>la</strong><br />

tyrannie éta<strong>la</strong>it tous les jours en spectacle; et ce<br />

qui était vrai et trop ?rai <strong>de</strong> cette préten<strong>du</strong>e féie,<br />

ils Font cru <strong>du</strong> Dieu qu'on y outrageait. Et en effet,<br />

fut-il jamais plus outragé ? Je ne parle pas seulement<br />

<strong>de</strong> l'opprobre que ce fil char<strong>la</strong>tan répandait<br />

sur <strong>la</strong> France entière, en lui ordonnant d'avertir<br />

l'univers que <strong>la</strong> nation française, au dix-huitième<br />

siècle, reconnaissait encore un Dieu. Il était juste<br />

que le même homme mît <strong>la</strong> Divinité en écriteau à<br />

<strong>la</strong> porte <strong>de</strong>s églises, comme il avait mis ta iiimrié<br />

en enseigne à <strong>la</strong> porte <strong>de</strong>s maisons ; il était fait pour<br />

croire à l'une comme à l'autre, et pour les traiter<br />

<strong>de</strong> même toutes les <strong>de</strong>ux. Je baisse les yeui <strong>de</strong> honte<br />

et d'horreur toutes les fois que j'aperçois, en passant<br />

, sur ces éditées qui furent autrefois <strong>de</strong>s tempies,<br />

ces incriptions qui ne subsistent* que pour<br />

déshonorer <strong>la</strong> nation. Mais qu'est-ce encore que ce<br />

scandale, si on le compare à l'appareil sacrilège dont<br />

Paris fut forcé d'être le témoin et le complice, quand<br />

un Robespierre (car le mépris ne peut rien trouver<br />

<strong>de</strong> plus abject que son nom) osa élever insolemment<br />

l'autel <strong>de</strong> son orgueil vis-à-vis l'éehafaud <strong>de</strong> ses victimes,<br />

osa présenter au Dieu qu'il b<strong>la</strong>sphémait une<br />

nation esc<strong>la</strong>ve et flétrie qu'il égorgeait chaque jour,<br />

et lever ses regards vers le ciel en fou<strong>la</strong>nt sous ses<br />

pieds le sang innocent? Sans doute ses innombrables<br />

agents se dirent alors qu'apparemment il n'y<br />

avait point <strong>de</strong> Dieu qui l'entendît, puisqu'il n'y en<br />

avait point qui le foudroyât. Je sais qu'au moment<br />

<strong>de</strong> sa chute et <strong>de</strong> son supplice, on lui criait <strong>de</strong> toutes<br />

parts qu'U y avait tut Dteu; mais il ne faut pas<br />

« Elles ftubsig<strong>la</strong>lent alors, au commencement <strong>de</strong> §4; et<br />

l'auteur est le premier qui, <strong>de</strong>vant douze ceots auditeurs,<br />

se toit élevé «Mitre cet excès <strong>de</strong> ridicule et <strong>de</strong> scandale<br />

qui avait encore <strong>de</strong>s carlistes.<br />

GOUitS DE UTIÉLUTDHK.<br />

s f y tromper ,-ceus qui Moi disaient alow n'en avaient<br />

jamais douté. Au contraire, cet» qui voudraient<br />

lui succé<strong>de</strong>r, malgré cet exemple, disent seulement<br />

que <strong>la</strong> fortune lui a manqué enfin, et qu'il n'a eu<br />

d'autre tort que <strong>de</strong> ne pas répandre assez <strong>de</strong> sang.<br />

On ne saurait trop le redire : <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ie <strong>la</strong> plus profon<strong>de</strong><br />

que <strong>la</strong> tyrannie ait Mte à <strong>la</strong> France, c'est cette<br />

perversité avouéev cette immoralité épidémique qui<br />

a rompu tous les Mens <strong>de</strong> Tordre social. C'est là le<br />

grand mal qu'il .faut guérir avant tout, et c'est au<br />

zèle ar<strong>de</strong>nt pour <strong>la</strong> morale qu'on peut reconnaître<br />

désormais-les amis <strong>de</strong> <strong>la</strong> chose publique. C'est à nos<br />

tyrans qu'il apprtenait <strong>de</strong> détruire les moeurs;<br />

c'est aux amis <strong>de</strong> l'ordre à les rétablir, et à faire d'abord<br />

<strong>de</strong>s hommes pour avoir <strong>de</strong>s citoyens.<br />

CHAPimE V. — Dm cfettx Pane.<br />

L'éloquence romaine, entraînée dans <strong>la</strong> chute <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> liberté publique, perdit tout ce qu'elle en avait<br />

empranté, sa dignité» son élévation, son énergie,<br />

son audace, son importance. Elle ne pouvait pins<br />

se <strong>mont</strong>rer <strong>la</strong> même dans les assemblées <strong>du</strong> peuple,<br />

qui n'avait plus <strong>de</strong> pouvoir : dans les délibérations<br />

d'un sénat esc<strong>la</strong>ve, elle <strong>de</strong>vait rester miette, ou ne<br />

s'exercer qu'à l'a<strong>du</strong><strong>la</strong>tion et à <strong>la</strong> bassesse : les tribunaux<br />

n'étaient plus dignes <strong>de</strong> sa voii <strong>de</strong>puis que<br />

les jugements publies avaient per<strong>du</strong> leur crédit et<br />

leur majesté, qu'os m'y discutait plus que <strong>de</strong> petits<br />

intérêts, et que tout le reste dépendait <strong>de</strong> <strong>la</strong> volonté<br />

d'un seul. C'est quand il s'agit <strong>de</strong> subjuguer toutes<br />

les volontés que l'orateur triomphe : quand tout<br />

est soumis à un maître, le talent <strong>de</strong> f<strong>la</strong>tter <strong>de</strong>vient<br />

le premier <strong>de</strong> tous ; car les talents <strong>de</strong>s hommes tiennent<br />

toujours plus ou moins à leurs intérêts. Un<br />

État libre est le vrai efaâmp <strong>de</strong> l'éloquence : il lui<br />

faut <strong>de</strong>s adversaires, <strong>de</strong>s combats, <strong>de</strong>s dangers,<br />

<strong>de</strong>s triomphes. C'est alors que ses efforts sont en<br />

proportion <strong>de</strong> ses espérances, que le génie trouve<br />

naturellement sa p<strong>la</strong>ee ; il aime à écarter <strong>la</strong> fouie<br />

pour arriver -à son but, à marcher au milieu <strong>de</strong>s<br />

obstacles et <strong>de</strong>s difficultés en voyant <strong>de</strong> loin les récompenses<br />

et les honneurs. C'est ainsi que les hommes<br />

sont tout ce qu'ils peuvent être; qu'ils prennent<br />

leur rang à différents-<strong>de</strong>grés, selon leurs facultés<br />

et leur mérite. Mais, dans l'esc<strong>la</strong>vage, tout<br />

est sur <strong>la</strong> même ligne, tout se range au même niveau;<br />

l'on ne peut s'en écarter sans trouver un<br />

précipice : <strong>la</strong> Vie civile et politique n'est plus une<br />

carrière immense ouverte <strong>de</strong> tous cdtés, où chacun<br />

cherche à <strong>de</strong>vancer ses concurrent»; c'est on déilé

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