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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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SOS<br />

COUS DE UTT&BATDRE.<br />

marchands épouvantés <strong>du</strong> bruit <strong>de</strong> ses fureurs, mit<br />

<strong>la</strong> famine sur <strong>la</strong> flotte, et l'aurait mise dans sa province,<br />

s'il l'eût gouvernée plus longtemps Et c'est<br />

ainsi que, parmi BOUS, l'opulent commerce <strong>de</strong> Lyon,<br />

<strong>de</strong> Nantes, <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux 9 <strong>de</strong> Marseille, etc., qui faisait<br />

envie au reste <strong>de</strong> l'Europe, a été anéanti par<br />

ceux qui avaient proscrit le ûégociantisme, crime<br />

aussi nouveau que le terme, et le seul crime <strong>de</strong> ces<br />

hommes <strong>la</strong>borieusement utiles y dont l'active in<strong>du</strong>strie<br />

approvisionne un empire, qui généralement ne<br />

peuvent s'enrichir qu'en faisant <strong>du</strong> bien, ne peuvent<br />

établir leur crédit que pr une réputation <strong>de</strong> probité,<br />

ne peuvent gagner qu'en raison <strong>de</strong> ce qu'ils<br />

risquent; dont <strong>la</strong> profession et les talents sont honorés<br />

partout, encouragés partout où l'on a les premières<br />

notions <strong>de</strong> gouvernement ; qui d'ailleurs sont<br />

naturellement les premiers amis <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté et <strong>de</strong>s<br />

lois, puisque <strong>la</strong> liberté et les lois sont les premiers<br />

appuis <strong>de</strong> leur commerce et <strong>de</strong> leurs travaux ; enfin,<br />

qui, dans tous les temps et chez toutes les nations v<br />

ont été mis par <strong>la</strong> philosophie au nombre <strong>de</strong>s bienfaiteurs<br />

<strong>du</strong> genre humain.<br />

Cicéron n'a pas dédaigné <strong>de</strong> faire mention d'un<br />

Sestius 9 d'un geôlier <strong>de</strong>s prisons <strong>de</strong> Yerrès, d'un <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>rniers satellites <strong>du</strong> préteur; et pourquoi? C'est<br />

qu'il savait que le caractère <strong>de</strong>s commandants <strong>de</strong>vient<br />

celui <strong>de</strong>s subalternes, et qu'on peut juger <strong>de</strong>s uns<br />

par les autres. 11 y a dans l'esprit <strong>de</strong> tyrannie une<br />

bassesse naturelle, une abjection -particulière qui<br />

peut dépraver jusqu'aux bourreaux; et un homme<br />

qui n'aurait vu que nos échafauds et nos prisons aurait<br />

pu juger alors <strong>de</strong> notre gouvernement..Mais<br />

Cicéron ne parle que d'un Sestius, et nous en avons<br />

eu <strong>de</strong>s milliers, dont l'histoire ne dédaignera pas<br />

non plus <strong>de</strong>.faire mention. Et combien ils ont surpassé<br />

Sestius 1 ce misérable rançonnait l'infortune,<br />

il est vrai, il Élisait payer <strong>la</strong> sépulture; et ce genre<br />

<strong>de</strong> commerce était interdit à nos Sestius, puisqu'il<br />

n'y avait plus même <strong>de</strong> sépulture parmi nous : mais<br />

onne nousditpointqu'ilsefitfun <strong>de</strong>voir et un p<strong>la</strong>isir<br />

d'insulter à tout moment le sexe, <strong>la</strong> vieillesse, le besoin,<br />

<strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, l'agonie, les cadavres.... Que <strong>de</strong><br />

détails affreux que je ne fais qu'indiquer à vos souvenirs<br />

'et à vos réflexions! Ici je n'es dois pas faire<br />

davantage; je connais <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> mes fonctions et<br />

<strong>de</strong> mes paroles. Hais ces détails ne sont pas per<strong>du</strong>s<br />

pour l'instruction <strong>de</strong> <strong>la</strong> postérité. Mon, ils ne le seront<br />

pas, j'en jure s par l'humanité outragée comme<br />

elle ne l'avait été jamais; et si <strong>la</strong> nature a donné<br />

1 On croît* sans petit que m s'est pas pat amotir-prep»<br />

que Je rappelle ici les acc<strong>la</strong>mations mmttipllés qui<br />

suivirent ce serment prononcé aux écoles sonna!» et au<br />

lycées. De l'amour-propro, bon Dieu! dans un ptreU sujet<br />

1 ftittêiâfi niunanUé, et nramanlti me vtpûmtait<br />

quelque force à mes crayons, ri un profond sentiment<br />

<strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l'homme peut suppléer à ce qui<br />

manque au talent, tous ces traits, toujours divers<br />

et toujours les mêmes, épars jusqu'ici dans quelques<br />

feuilles accusatrices, seront rassemblés et coloriés<br />

pour en former un tableau d'horreur et <strong>de</strong> vérité,<br />

où les yeux ne s'arrêteront pas sans <strong>la</strong>isser tomber<br />

quelques <strong>la</strong>rmes. Ces <strong>la</strong>rmes ne seront pas inutiles :<br />

<strong>mont</strong>rer tout ee qu'a pu faire l'immoralité popu<strong>la</strong>irement<br />

érigée en principes dans un <strong>la</strong>ngage nouveau f<br />

c'est avertir l'homme <strong>de</strong> ne jamais dénaturer les expressions<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> morale sous peine <strong>de</strong> tout dénaturer<br />

à <strong>la</strong> fois. Quelle leçon contre les brigands et les oppresseurs<br />

qui ont fait <strong>de</strong> ee travestissement monstrueux<br />

une arme si terrible., grâce à l'ignorance et<br />

aux vices <strong>de</strong> <strong>la</strong> multitu<strong>de</strong> ! Et c'est bien en vain qu'ils<br />

prétendraient arrêter <strong>la</strong> main capable <strong>de</strong> les présenter<br />

au mon<strong>de</strong> entier dans toute leur épouvantable<br />

difformité. Le g<strong>la</strong>ive même <strong>de</strong>s assassins viendrait<br />

trop tard : le tableau déjà tracé repose dant<br />

l'ombre en attendant le jour <strong>de</strong> toutes les vérités,<br />

et si le peintre n'est pas à l'abri <strong>de</strong> leurs coups,<br />

l'ouvrage est à Fabri <strong>de</strong> leurs atteintes.<br />

Vous mm app<strong>la</strong>udi avec transport, dans le beau<br />

p<strong>la</strong>idoyer pour Archias, le magnifique éloge <strong>de</strong>s<br />

lettres et <strong>de</strong>s arts, digne <strong>du</strong> sujet et <strong>de</strong> Cicéron :<br />

et vos app<strong>la</strong>udissements étaient une sorte d'hommage<br />

expiatoire que vous leur rendiez après le règne<br />

<strong>de</strong> l'ignorance et <strong>de</strong> <strong>la</strong> barbarie. Mais quand<br />

Cicéron, dix-huit siècles avant le nétre, par<strong>la</strong>it avec<br />

tant d'intérêt et d'élévation <strong>de</strong> ce respect universel<br />

pur les talents <strong>de</strong> l'esprit, comme d'un caractère<br />

naturel à toutes les nations policées; quand il citait<br />

<strong>la</strong> poésie en particulier comme l'objet d'Une espèce<br />

<strong>de</strong> consécration, même chez <strong>de</strong>s peuples barbares;<br />

quand le mon<strong>de</strong> entier attestait <strong>la</strong> vérité <strong>de</strong> ces<br />

paroles, si on lui eût dit qu'au bout d'une longue<br />

suite <strong>de</strong> siècles, et dans un temps où cette lumière<br />

<strong>de</strong>s arts, alors renfermés chez les Grecs et les<br />

Romains, se serait répan<strong>du</strong>e dans l'Europe entière,<br />

ces mêmes arts, ces mêmes talents chei une nation<br />

qui en aurait porté le goût et <strong>la</strong> perfection plus loin<br />

qu'aucune autre, seraient solennellement déc<strong>la</strong>rés<br />

un titre <strong>de</strong> proscription, dévoués à f opprobre s aux<br />

fers, aui supplices; leurs monuments foulés aux<br />

pieds « traînés dans <strong>la</strong> boue, mutilés par le fer, livrés<br />

aui <strong>la</strong>mmes, dans toute l'éten<strong>du</strong>e d'un grand empire,<br />

sans <strong>la</strong> moindre réc<strong>la</strong>mation ; qu'aurait-il pensé<br />

<strong>de</strong> cette prophétie? ne l'eût-il pas regardée comme<br />

unechimère'qui ne pouvait jamais se réaliser, à moins<br />

que <strong>de</strong>s extrémités <strong>du</strong> globe il n'arrivât quelque hor<strong>de</strong><br />

sauvage et dévastatrice qui mft tout à feu et à sang<br />

ôhes cette nation subjuguée, ou que <strong>la</strong> colère <strong>du</strong> ciel

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