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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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COURS DE UTTÉMTU1E.<br />

qu'ils s'y sont essayés, os confient que leurs progrès<br />

y ont été médiocres.<br />

^ Pour ee qui nous concerne, Amyot et Montaigne<br />

qui n'attendirent pas pour écrire que leur <strong>la</strong>ngue<br />

Et formée, et qui imprimèrent à leurs écrits un<br />

caractère que le temps n ? a pu effacer, étaient <strong>de</strong>s<br />

hommes très-versés dans <strong>la</strong> <strong>littérature</strong> ancienne. Les<br />

écrits <strong>de</strong> Montaigne sont enrichis partout et même<br />

chargés <strong>de</strong>s dépouilles <strong>de</strong>s anciens; et Amyot ne<br />

•'est immortalisé qu'en tra<strong>du</strong>isant uahistorien grec,<br />

précisément à <strong>la</strong> mime époque où Ronsard s'efforçait<br />

si ridiculement <strong>de</strong> .transporter en français le<br />

grec et le <strong>la</strong>tin. La vogue passagère <strong>de</strong> ee poème put<br />

égarer un moment ceui qui auraient peut-être été<br />

capables <strong>de</strong> contribuer aux progrès <strong>de</strong> leur propre<br />

lingue : mais cette contagion fut <strong>de</strong> peu d'effet et<br />

<strong>de</strong> peu <strong>de</strong> <strong>du</strong>rée, puisqu'un moment après, Mal*<br />

herbe découvrit notre rhythme poétique : d'oà il<br />

soit que Malherbe eut assez <strong>de</strong> génie pour bien sentir<br />

celui <strong>de</strong> sa <strong>la</strong>ngue, et que ce génie manquait à Ronsard<br />

et an autres poètes qui composaient alors ce<br />

qu'on appelle <strong>la</strong> Pëtadêfrançaki»<br />

Je me résume, et je conclus <strong>de</strong> l'examen <strong>de</strong>s <strong>la</strong>its<br />

qui doivent gui<strong>de</strong>r tons les raisonnements et éc<strong>la</strong>irer<br />

toutes tes spécu<strong>la</strong>tions, que les hommes supérieurs<br />

, en France et en Italie, qui les premiers dégrossirent<br />

le <strong>la</strong>ngage encore brut, lui donnèrent les<br />

premières beautés d'expression, les pfemières fort<br />

mes heureuses, les premiers procédés réguliers, nonseulement<br />

ne trouèrent pas d'obstacles, nais trouvèrent<br />

même <strong>de</strong> grands se<strong>cours</strong> dans l'érudition.<br />

Sans doute ils faisaient exception par rapport au<br />

reste <strong>de</strong> leurs contemporain! f qui étaient si loin<br />

d'eux : les bons oui rages ne parurent en foule, surtout<br />

parmi nous, que lorsque <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue se forma.<br />

C'est une iérité reconnue qu'a rappelée mon collègue,<br />

quand il a dit avec Condil<strong>la</strong>c que le génie <strong>de</strong>s<br />

écrivains ne se déploie tout entier que dans une<br />

bague qui est déjà fiée» Mais pur arriver jusquelà,<br />

je persiste à croire que l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>la</strong>ngues-anciennes,<br />

non*seulemeiit n'a pu nuire à ce progrès,<br />

mais y a été utile et nécessaire ; que le génie n'étend<br />

ses ?ues et ses moyens qu'autant qu'il a <strong>de</strong>vant lui<br />

un grand nombre d'objets <strong>de</strong> comparaison ; que fétu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s tangues, qui ne paraît d'abord que celle<br />

<strong>de</strong>s mots, con<strong>du</strong>it, par une .suite naturelle, à celle<br />

<strong>de</strong>s choses; qu'en un mot f l'érudition, si elle n'entre<br />

pas communément dans le temple <strong>du</strong> goât, <strong>du</strong><br />

moins en ap<strong>la</strong>nit le chemin et en ouvre le vestibule.<br />

L'antiquité a donc été et a dû être notre véritable<br />

nourrice : son <strong>la</strong>it est fort et nourrissant; et il<br />

m fini pas 8 f étoiUMf si tiaa hommes d'une consti­<br />

tution faible ne pouvaient pas le digérer ; aussi in»<br />

meurèrent-ib <strong>la</strong>nguissants et Inirmes; mais <strong>de</strong>s<br />

nourrissons d'un tempérament plus heureux y ont<br />

puisé <strong>la</strong> santé, <strong>la</strong> force et <strong>la</strong> beauté. El qui^peut<br />

ignorer que Port-<strong>Royal</strong> « cette fameuse école, héritière<br />

<strong>de</strong>s anciens, où se formèrent Pascal, Racine,<br />

Despréaux, fut celle qui, parmi nous, commença<br />

le règne <strong>du</strong> bon goât ? le sais que êm hommes supérieurs,<br />

en France et en Italie, s'étaient élevés<br />

seuls au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> leur siècle, comme <strong>de</strong>s jets hardis<br />

et abondants qu'une végétation spontanée pousse<br />

quelquefois dans un sol inculte et désert ; mais dans<br />

l'ordre général, il fut que le long travail <strong>du</strong> défrichement<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture dompte le terrain, le<br />

fécon<strong>de</strong> par <strong>de</strong>grés pour en faire sortir cet réeoltea<br />

régulières, ces riches moissons qui nourrissent <strong>de</strong>s<br />

peuples entiers, et ces forêts soignées et renaissantes<br />

qui préparent d'éternels ombrages à une loupe<br />

suite <strong>de</strong> générations.<br />

Yoyons maintenant ce dialogue, qui a été «te<br />

Ici à l'occasion <strong>de</strong> <strong>la</strong>'question élevée sur <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong><br />

démarcationentre les anciens et les mo<strong>de</strong>rnet ; question<br />

qui n'en est pas une pour nous, puisqu'à notre<br />

égard les anciens sont évi<strong>de</strong>mment les Grecs et les<br />

Latins, dont nous avons tout appris et tout emprunté.<br />

le dois remercier mon collègue <strong>de</strong> tn'avoir rap­<br />

pelé ce dialogue, et <strong>de</strong> nfavoïr donné par là l'oooar<br />

sion <strong>de</strong> te relire; car je l'ai relu avec un tvèa-grand<br />

p<strong>la</strong>isir, I n'est pas complet, il y a <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cunes; et<br />

ce que nous en avons, fût regretter ce que noua avons<br />

per<strong>du</strong>. Les uns l'attribuent à Quintilien, les autres<br />

à Tacite : l'opinion <strong>la</strong> plus générale fa <strong>la</strong>issé a m<br />

<strong>de</strong>rnier ». Mais <strong>la</strong> question qui regar<strong>de</strong> les mmmm<br />

les mo<strong>de</strong>rnes n'y est traitée qu'épisodiquement et<br />

sous un point <strong>de</strong> vue tout autre. On y compare les<br />

Romains aux Romains, et un âge <strong>de</strong>s lettres <strong>la</strong>tines<br />

à un autre âge; comme nous pourrions comparer<br />

le siècle présent au siècle <strong>de</strong>rnier, ou bien le siècle<br />

<strong>de</strong>rnier à celui <strong>de</strong> Marot, <strong>de</strong> Montaigne, <strong>de</strong> Ronsard.<br />

Ce dialogue présente quatre interlocuteujrs,<br />

un amateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie, un amateur <strong>de</strong> l'éloquence,<br />

un détracteur <strong>de</strong>s anciens, représenté comme un<br />

homme qui fait <strong>de</strong> ses opinions ifî jeu d'esprit, et<br />

un quatrième, Messa<strong>la</strong>, qui vient vers le mineu <strong>du</strong><br />

dialogue, et qui se range <strong>du</strong> côté <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premiers.<br />

Mon collègue, qu'apparemment sa mémoire a<br />

trompé, nous disait que <strong>la</strong> question inci<strong>de</strong>mment<br />

traitée dans ce dialogue n'y était pas résolue. 11 m'a<br />

* MonMnf à <strong>la</strong> ttto <strong>de</strong>- s* trténettôii fruste, piMMe<br />

m ifcn, attribue cet ©uirrige à Hâterons, en <strong>de</strong>s Interlocuteurs<br />

fin Élâlofpe. Yuyes «asti sur eetto ftwstioi»<br />

ta mlMNlMi m M. MOIM, MUta êê bripstok., im

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