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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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290<br />

chose a «tinte? Et en eft%tf njmrfîniij qui ne Pappnrave<br />

pas? Qui ne le trouve ps digne <strong>de</strong> leuanp? Qui<br />

se pense pas, «pi ne dit pas tout haut que jamais homme<br />

n'a donné tu peuple romain un plus grand sujet <strong>de</strong><br />

joie? De tous les triomphes que nous âfoni TUS, nul,<br />

j'ose le dire, n'a répan<strong>du</strong> dans ces murs une plos The<br />

allégresse, et n'a promis <strong>de</strong>s avantages plus <strong>du</strong>rables. Je<br />

me f<strong>la</strong>tte, Romains, que TOUS et vos enfants êtes <strong>de</strong>stinés<br />

à ¥©ir dans <strong>la</strong> république les pins heureux changements;<br />

persua<strong>de</strong>!-voas bien que tons ne les Ternes jamais , si Cledlns<br />

vfvait encore. Tout nous autorise à espérer qu'axée<br />

un €0niiil tel que le grand Pompée , cette même aimée Terra<br />

mettre on frets à <strong>la</strong> licence, Terra <strong>la</strong> cupidité réprimée,<br />

les lois affermies ; et ces jours <strong>de</strong> saint que nous attendons y<br />

que! homme assez insensé se serait f<strong>la</strong>tté <strong>de</strong> les voir luire<br />

in TiTant <strong>de</strong> Clodins? Qne dis-je? Quelle est celle <strong>de</strong> f es<br />

possessions domesttqyes dont Tons essaies pu TOUS promettre<br />

une jouissance assurée et paisible ; tant qne ce furieux<br />

anrait nn faire sentir sa domination? Je ne crains pas qu'on<br />

Impute à mes reseemUeaents particnlers île mettre dans mes<br />

accusations pins <strong>de</strong> eMaece que <strong>de</strong> Térité. Quoique j'eusse<br />

plis qse tent antre le droit <strong>de</strong> 1® hair, cependant ma haine<br />

personnelle ne pourrait pas être an-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l'horreur uni»<br />

TerseUe qu'il inspirait... Enfin, Juges, Je TOUS Se <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

f il s'agit <strong>de</strong> prononcer sur le meurtre <strong>de</strong> Cledlua : Isa»<br />

gmesrvoua donc ( car <strong>la</strong> pensée peut nous représenter un<br />

moment les objets comme si Ton en voyait <strong>la</strong> réalité ), imagines-Tons<br />

, dls-je , que Ton me promet d'absoudre Mllon ,<br />

sons <strong>la</strong> cenelllen qne Clodins revivra! Tous frémisses<br />

tons 1 Eh quoi I si cette seule idée 9 tout mort «pli est f Tons<br />

a frappés d'épouvante, qne serait» donc s'il était Tirant ? »<br />

(xxvm, no. )<br />

On regar<strong>de</strong> aisez généralement le péroraison <strong>de</strong><br />

œ dis<strong>cours</strong> comme <strong>la</strong> plus belle qu'ait faite Cicéron.<br />

L'objet le plus ordinaire <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière partie <strong>de</strong>s<br />

p<strong>la</strong>idoyers est f comme on sait , d'exciter <strong>la</strong> pitié <strong>de</strong>s<br />

juges en faveur <strong>de</strong> l'accusé; et cette métho<strong>de</strong> est<br />

celle <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>rnes$ comme <strong>de</strong>s anciens. Si Ton avait<br />

une idée exacte <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice et <strong>du</strong> ministère <strong>de</strong> ceux<br />

qui <strong>la</strong> ren<strong>de</strong>nt, on ne Terrait pas les orateurs <strong>de</strong> tous<br />

les temps et <strong>de</strong> toutes les nations se mettre avec les<br />

accusés, aux pieds <strong>de</strong>s juges, et employer, pour<br />

les émouvoir, tout Fart <strong>de</strong>s supplications, N'est-ce<br />

pas ea effet une espèce d'outrage à <strong>de</strong>s juges $ <strong>de</strong> les<br />

supplier d'être justes? Est-il permis <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à<br />

<strong>la</strong> compassion ce qu $ on ne doit attendre epe <strong>de</strong> l'équité;<br />

<strong>de</strong> faire parler ses pleurs comme si Ton se<br />

défiait <strong>de</strong> ses raisons ; d'oublier enûn que le ministre<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi 9 celui dont le premier <strong>de</strong>voir est d'être<br />

impassible comme elle , ne doit point ? cage? l'innocent<br />

parce qu'il le p<strong>la</strong>int, mais parce qu'il le juge?<br />

Yoilà ce que pourrait dire une philosophie rigoureuse.<br />

Mais l'éloquence a trop bien enten<strong>du</strong> ses intérêts<br />

pour les fon<strong>de</strong>r sur une perfection presque<br />

absolument idéale. L'orateur a pensé que, si <strong>la</strong> philosophie<br />

, dans sm spécu<strong>la</strong>tions, peut sans risque ne<br />

CÛU18 DE OTTÉ1ÂTO1B.<br />

voir dans les jogn que <strong>la</strong> loi vivantè^il était bien<br />

plus sûr pour lui et pour sa cause <strong>de</strong> n v y Toir autre<br />

chose que les hommes. 11 s'est souvenu qu'il est<br />

dans notre nature d'aimer à n'accor<strong>de</strong>r que comme<br />

une grâce ce qu'on peut exiger comme une jus*<br />

tice, qu'on se rend à <strong>la</strong> conviction comme à <strong>la</strong> force,<br />

mais qu'on cè<strong>de</strong> à l'attendrissement comme à son<br />

p<strong>la</strong>isir ; qu'un peu <strong>de</strong> sensibilité est plus facile et plus<br />

commun que beaucoup d'équité et <strong>de</strong> lumièrai ; que<br />

l'on dispute contre son coeur beaucoup moins que<br />

contre sa raison;et que, quand tous les<strong>de</strong>ux peuvent<br />

déci<strong>de</strong>r <strong>du</strong> sort <strong>de</strong> l'accusé, le défenseur ne petit<br />

mieux faire que <strong>de</strong> s'assurer tous les <strong>de</strong>ux*<br />

C'est cequeCicéron entendait mieux que personne*<br />

mais ce que le caractère et <strong>la</strong> con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> M Mon rendaient<br />

trèfrdifflcil%l ne fal<strong>la</strong>it pas que l'avocat parât<br />

en contradiction avec son client; et le 1er Mtlon,<br />

intrépi<strong>de</strong> dans le danger, n'avait rien fait <strong>de</strong> ce qu'a*<br />

valent coutume <strong>de</strong> faire les accusés pour se rendre<br />

leurs juges favorables. 11 n'avait point pris le <strong>de</strong>uil t<br />

n'avait fait aucune sollicitation, ne témoignait aa-^<br />

eaae crainte. Il y avait là <strong>de</strong> quoi déranger beaucoup*<br />

le pathétique d'un orateur vulgaire : le nôtre s'y<br />

prend si bien, qu'il tourne en <strong>la</strong>veur <strong>de</strong> son client<br />

cette sécurité qui pouvait indisposer contre lui, en<br />

ressemb<strong>la</strong>nt à l'orgueil.<br />

« Que me reaîe-t-1 à faire f si ce n'est dlmplorar en fk*<br />

veur ds plus courageux <strong>de</strong>s hommes <strong>la</strong> pitié que <strong>la</strong>keénae<br />

ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> point, et que Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> même malgré M?<br />

Si vous ne l'aves pas vu mêler une <strong>la</strong>rme à tontes celea<br />

qu'il vous fait répandre; ai vous n*a?ei remarqué aucun<br />

changement dans sa contenance ni dans ses dis<strong>cours</strong>, vous<br />

ne <strong>de</strong>ves pas pour ce<strong>la</strong> prendre moins d'intérêt à son sort ;<br />

petiêêîre même est-ce une raison pour lui en <strong>de</strong>voir da-<br />

Tantage. Si, dans les combats <strong>de</strong> g<strong>la</strong>cllelen.r8, quand il<br />

s'agit<strong>du</strong> sort d@ces hommes <strong>de</strong>là <strong>de</strong>rnière c<strong>la</strong>sse, nous<br />

ne pouvons nous empêcher d'avoir <strong>de</strong> l'avenu* et ces né -<br />

pris pour ceux qui se <strong>mont</strong>rent timi<strong>de</strong>s et suppliants , qui<br />

noua <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>la</strong> Tie; si, au contraire, nous nous intéressons<br />

au salut <strong>de</strong> ceux qui font voir un grand courage,<br />

et s'offrent hardiment à Sa mort; si nous croyons alors<br />

<strong>de</strong>voir notre compassion à ceux qui ne l'Implorent pas 9<br />

combien cette disposition esl«ele encore plus juste et<br />

eufeoi p<strong>la</strong>cée quand il s'agit <strong>de</strong> nos nieilenrs riteyena I<br />

Pour moi Je l'avoue, je suis pénétré <strong>de</strong> douleur quand<br />

j'entends ce fieMUun me répète tons les jours, quand<br />

j'entends les adieux qu'il adresse à ses concitoyens. Ôe'M§<br />

soient heureux, me ditil ; qu'ils vif eut dans <strong>la</strong> paix et <strong>la</strong><br />

sécurité; que <strong>la</strong> république soit florissante; elle me sera<br />

toujours chère, quelque traitement que j'en reçoive SI je<br />

ne puis jouir avec elle <strong>du</strong> repos qne je lui ai procuré,<br />

qu'elle en jouisse sans moi et par moi. Je me retirerai,<br />

Je m'éteignerai, content <strong>de</strong> troaTer un asile dans ta première<br />

cité libre et bien gouvernée qne je reaiaaatrersl sur<br />

mon passage. © travaux anales et mal récompensés !<br />

a^ecrte-Mii ée^etatacajstrempeuMl ê trop viipespcn-

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