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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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.ANCIENS. — ÉMIQUENCE.<br />

<strong>de</strong> plus extraordinaire que leur longue impunité.<br />

Vous vertes que ce Clodius était <strong>du</strong> moins en braire<br />

scélérat, marchant à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> bandits 'déterminés<br />

comme lui 9 aeeontumés aux combats , qui risquaient<br />

tout en osant tout, attaquaient, les armes à <strong>la</strong> main ,<br />

<strong>de</strong>s gens armés, et exposaient leur fie en menaçant<br />

celle d'autrui. L'asile domestique ne fut jamais<br />

fiole » le sexe, l'enfance, <strong>la</strong> vieillesse Y ne furent pas<br />

même insultés. Clodius sa<strong>la</strong>riait <strong>de</strong> vieux soldats<br />

<strong>de</strong>venus brigands, <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>diateurs <strong>de</strong>venus assassins;<br />

mais il ne s'avisa-pas <strong>de</strong> mettre en œuvre un<br />

bataillon <strong>de</strong> femmes pour proc<strong>la</strong>mer le massacre et<br />

le pil<strong>la</strong>ge au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté; il n f eut pas re<strong>cours</strong><br />

à ce lâche moyen, pour que <strong>la</strong> force répressive, ménageant<br />

<strong>la</strong> faiblesse <strong>du</strong> sexe , même dans celles qui<br />

ont per<strong>du</strong> tous ses droits en l'abjurant , permit au<br />

désordre et à <strong>la</strong> révolte <strong>de</strong> s'aeeroître f <strong>de</strong> s'enhardir,<br />

et d'essayer sans danger m qu'on serait capable<br />

<strong>de</strong> supporter. Quand les lois sont sans pouvoir, <strong>la</strong><br />

. pire espèce <strong>de</strong> scélérats n'est pas celle qui put tout<br />

braver; c'est elle qui ne rougit <strong>de</strong> rien. Mais aussi<br />

c'est <strong>la</strong> plus facile à réprimer dès que <strong>la</strong> loi reprend<br />

son g<strong>la</strong>ive. Ceux qui se vantent d'avoir fatigué leurs<br />

bras à tuer <strong>de</strong>s malheureux sans défense, ne croiseraient<br />

pas le fer contre le fer; et ceux qui boivent<br />

<strong>du</strong> sang ne risquent guère le leur ; 011 plutôt ce n'est<br />

pas <strong>du</strong> sang qui est dans leurs veines, c'est <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

boue : dès que <strong>la</strong> force publique les signale et les<br />

environne, elle n'a pas même besoin <strong>de</strong> les frapper ;<br />

<strong>la</strong> mort nedoit les atteindre qu'à réchafaud.<br />

Toutes les violences <strong>de</strong> GCMMUS n'empêchèrent<br />

pas le retour <strong>de</strong> Cicéron Y parce que l'autorité légale<br />

se rendit bientôt asses forte pour rétablir l'ordre,<br />

et en imposer à CWiss. Mais ce forcené eut l'impu<strong>de</strong>nce,<br />

un an après, <strong>de</strong> faire accuser Sextius <strong>de</strong><br />

pêôkrnœ (ée wi) par Albinovanus, un <strong>de</strong> ses affidés,<br />

tamis que lui-même se prépaît à accuser Mien*<br />

11 n'en eut pas le temps, et périt misérablement,<br />

comme il le méritait : mais auparavant il eut encore<br />

<strong>la</strong> douleur <strong>de</strong> se voir arracher par Cicéron une vie*<br />

time qu'il n'avait pu égorger <strong>de</strong> son propre g<strong>la</strong>ive,<br />

et qu'il vou<strong>la</strong>it faire périr par celui <strong>de</strong>s lois. Si jamais<br />

Cicéron panât égaler <strong>la</strong> véhémence impétueuse<br />

<strong>de</strong> Bémosthèoes, c'est dans cette harangue, et sur-'<br />

tout dans l'endroit ou il rapplle le combat qui pensa<br />

être si fatal à Sextius. 11 peint <strong>de</strong>s couleurs les plus<br />

vifes un tribun <strong>du</strong> peuple percé <strong>de</strong> coup, et n'échappant<br />

à ses meurtriers que parce qu'ils le croient<br />

mort.<br />

«Et c'est 8est§asfe*est lui qui mîmmsê <strong>de</strong> violence!<br />

Pourquoi ? quel est son crime ? €f est <strong>de</strong> vivre encore. Ésis vue jamais entourer cet tribunaux. Si f dans <strong>la</strong> EmmËmme<br />

CM» m peut pu même le lui reprocher. S'il vit 9 c'est <strong>de</strong> tontes les casses* quand le sénat me amatall tant<br />

qu'un ne lui a pis pilé If damier eotip, teêoup qui <strong>de</strong>- d'attacheneiit, tons les bon* dtojtejii tant <strong>de</strong> lèSe et<br />

iiî<br />

•ait être mortel. A qui Un prends-tu, Ctediee? kmmm<br />

doue k sjadkteur Lentidisg, qui s'a pat frappé oà âl fal<strong>la</strong>it.<br />

Accuse ton stteUite Sabmms <strong>de</strong> Mette y qui cria si<br />

lienretiseineiii, si à propos pour Sextius : Il est mort!<br />

Mais lui, que lui feproehes-fa ? S'est-il rafosé tu g<strong>la</strong>ive?<br />

Ne l'a-t-il pas reçu dans ses flânes, craime les g<strong>la</strong>diateurs<br />

<strong>de</strong> arque à qui l'on ordonne <strong>de</strong> recevoir <strong>la</strong> mort? De quai<br />

âme est-il coupable ; Humains? Est-ce <strong>de</strong> n'avoir pu iww*<br />

rir ? d'avoir couvert <strong>du</strong> sang d'an tribu les marches <strong>du</strong><br />

temple <strong>de</strong> Castor ? Est-ce <strong>de</strong> ne pas s'être fait reporter sur<br />

<strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce lorsqu'il fut ren<strong>du</strong> à <strong>la</strong> vie f <strong>de</strong> se s'être pas remis<br />

sous Se g<strong>la</strong>ive? Mais je vous le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, Montais f §11<br />

eût péri dans m maUiem^ si cette troupe d'assassins eût<br />

mit ce qu'elle vou<strong>la</strong>it faire, si Sextius, que Feu crut mort,<br />

fat mort en effet, n'auriei-voas pas tons pris les armes<br />

pour venter le sang d'un magistrat dont k penesse est<br />

iariekMe et sacrée , pour venger <strong>la</strong> fépeltlfae <strong>de</strong>s attentats<br />

d'un brigand ? Yerriei-vees tranquillement CWiaa<br />

paraître <strong>de</strong>vant votre tribunal ? Et celui dont <strong>la</strong> mort vous<br />

cet fait pousser ni cri <strong>de</strong> vengeance, pour peu ipe vous<br />

vous fussiez souvenus <strong>de</strong> vos droits et <strong>de</strong> vos ancêtres,<br />

peut-il craindre quelque esose <strong>de</strong> vous quand vous mm<br />

à prononcer entre fa victime et i'assassm? » (xxxva-<br />

XXXVM.)<br />

On a plus d'une fois mis en question (car ces<br />

grands événements nous intéressent encore comme<br />

s'ils Tenaient <strong>de</strong> se passer) si le parti que prît Cicé»<br />

ron <strong>de</strong> quitter Rome lorsqu'il lut poursuivi par Clodius<br />

était en effet le meilleur ; si, se voyant soutenu<br />

pr tout le sénat qui avait pris le <strong>de</strong>uil, par tout le<br />

eorps <strong>de</strong>s chevaliers qui avait pris les armes, il <strong>de</strong>vait<br />

abandonner le champ <strong>de</strong> bataille. Sans doute,<br />

s'il n'avait eu à le disputer qu'à Clodius, il eût pu<br />

compter sur le succès ; mais lui-même va nous faire<br />

entendre assez c<strong>la</strong>irement ce qu'op aperçoit en lisant<br />

l'histoire avec un peu <strong>de</strong> réflexion, que Clodius<br />

n'était pas pour lui l'ennemi le plus à craindre.<br />

César, prêt à partir pour les Granits, était aux portes<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> file avec une armée ; et si 9 dans ces circonstances<br />

, le carnage ait commencé dans Rome, si<br />

l'on eût versé le sang d'un tribun, peut-on douter<br />

que César ne se fil bientôt mêlé <strong>de</strong> <strong>la</strong> querelle $ et<br />

n'eût saisi une si belle occasion <strong>de</strong> prendre les armes<br />

et <strong>de</strong> se rendre maître <strong>de</strong> <strong>la</strong> république ? Rome<br />

eût été asservie dix ans plus têt Voilà le danger dont<br />

<strong>la</strong> préserva le généreux dévouement <strong>de</strong> Cicéron 9 qui<br />

s'app<strong>la</strong>udit avec raison f dans cette harangue, d'avoir<br />

sauvé <strong>de</strong>ux fois <strong>la</strong> patrie. Il faut l'entendre luimême<br />

nous développer ses motifs*<br />

• « Je vais vous rendre compte, leonfus» <strong>de</strong> ma aendatte<br />

et <strong>de</strong> mes pensées f et je ne maiiqiierai pas à ce qu'at­<br />

tend <strong>de</strong> moi cette assemblée y <strong>la</strong> plus nombreuse que fa»

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