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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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280<br />

lotit coule <strong>de</strong> source et va au but. Ils s'ont point<br />

<strong>la</strong> misérable prétention d'écrire pour <strong>mont</strong>rer <strong>de</strong><br />

l'esprit; ce qui f comme a si Mes dit Montesquieu ,<br />

e$i Mm peu <strong>de</strong> €kme« lis nous occupent toujours<br />

<strong>de</strong> leur objet, et jamais <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> Fauteur. Ce<br />

. ne sont point <strong>de</strong> cei éc<strong>la</strong>irs multipliés semb<strong>la</strong>bles à<br />

ceux <strong>de</strong>s feux d'artifice, qui , après aient ébloui un<br />

moment , ne <strong>la</strong>issent après eu que l'obscurité et <strong>la</strong><br />

fumée; c'est <strong>la</strong> lumière d'un beau jour qui p<strong>la</strong>ft aux<br />

yeux sans les fatiguer, qui éc<strong>la</strong>ire sans éblouir, et<br />

s'épanche d'elle-même sans s'épuiser.<br />

Si le talent <strong>de</strong> <strong>la</strong> parole est un g<strong>la</strong>ise contre le<br />

crime, c'est aussi le bouclier <strong>de</strong> l'innocence; etCicérea<br />

sa sait se servir <strong>de</strong> l'un et <strong>de</strong> l'autre arec <strong>la</strong><br />

mime force et le même succès. Mous l'avons vu<br />

poursuivre <strong>de</strong>s scélérats : il faut le voir défendre <strong>de</strong>s<br />

citoyens purs et courageni. Au reste, les ieni espèces<br />

<strong>de</strong> guerref l'offensive et <strong>la</strong> défensive, se confon<strong>de</strong>nt<br />

souvent dans Fonfee civil et politique,<br />

comme dans <strong>la</strong> science militaire ; et il faut être également<br />

prêt à l'une et à l'autre quand on a dévoué<br />

son talent à <strong>la</strong> cause commune : car l'ami <strong>de</strong> <strong>la</strong> vertu<br />

est nécessairement l'ennemi <strong>du</strong> crime, et celui qui<br />

croirait pouvoir séparer <strong>de</strong>ux choses si inséparables<br />

m trompetait beaucoup, et les méconnaîtrait toutes<br />

<strong>de</strong>ux. Qui ne hait point asses le crime n'aime p<strong>la</strong>t<br />

asscs <strong>la</strong> vertu ; c'est un axiome <strong>de</strong> morale. Et c'en<br />

est un autre en politique, qu'il n'y a point <strong>de</strong> traité<br />

avec les méchants, à moins qu'ils ne soient absolument<br />

hors d'état <strong>de</strong> nuire. Jusque-là leur <strong>de</strong>vise<br />

est toujours <strong>la</strong> même : « Qui n'est pas pour nous<br />

est contre nous. » Yoilà leur principe; et kur con<strong>du</strong>ite<br />

y est conséquente. On peut être sir que ,[dès<br />

qu'ils se croient les plus forts, ils n'épargnent pas<br />

plus Fhomme faible qu'ils méprisent que l'homme<br />

ferme qu'ils redoutent. La faislêsse, tfaiiears (qu'il<br />

faat bien distinguer <strong>de</strong> <strong>la</strong> prudtnee : Fone est l'absence<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> force' , l'autre n'en est que <strong>la</strong> mesure );<br />

<strong>la</strong> faiblesse, on ne saurait trop le dire, soit dans<br />

factorisé publique soit dans le caractère particulier,<br />

est le plus grand <strong>de</strong> tous les défauts et le plus<br />

mortel <strong>de</strong> tous les dange». Voltaire Fa caractérisée,<br />

citas «sers :<br />

Tjms cul cakes sa criâtes et détruit toi vertus.<br />

COURS DE UTTÉHATCHE.<br />

ceaspcetica ; mais Cicéron <strong>du</strong> moins ne fut'jamais<br />

faible comme homme public ; il ne le fut que comme<br />

prticulier. Aussi ses fautes ne nuisirent guère qu'à<br />

sa gloire, et celles <strong>de</strong> Bratus et <strong>de</strong> Caton nuisirent<br />

à <strong>la</strong> chose commune. Je ne connais qu'une occasion<br />

où Cicéron, pour avoir eu un moment <strong>de</strong> pusil<strong>la</strong>nimité,<br />

perdit <strong>la</strong> cause d'un citoyen générant, d'un<br />

<strong>de</strong> ses meilleurs amis, <strong>de</strong> Milon. S'il y eut <strong>mont</strong>ré<br />

autant <strong>de</strong> fermeté que dans celle <strong>de</strong> Seitius , il eit<br />

triomphé <strong>de</strong> même. Ce sont ces <strong>de</strong>ux causes qui<br />

vont nous occuper aujourd'hui.<br />

Un <strong>de</strong>s plus beaux p<strong>la</strong>idoyers <strong>de</strong> Cicéron est celui<br />

qu'il prononça pur le tribun Seitius. Qu'on<br />

juge s'il <strong>de</strong>vait se porter à sa défense avec chaleur :<br />

c'était en quelque sorte sa propre cause qu'il p<strong>la</strong>idait.<br />

H satisfaisait à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong>ui sentiments trèslégitimes<br />

9 sa haine pour Clodiusf le plus furieux <strong>de</strong><br />

tous ses ennemis 9 et sa reconnaissance envers Seitius,<br />

l'un <strong>de</strong> ses plus ar<strong>de</strong>nts défenseurs. 11 faut se<br />

rappeler que Cicéron 9 quatre ans après son con­<br />

su<strong>la</strong>t, éprouva le sort qu'il avait prévu. 11 fut obligé<br />

<strong>de</strong> cé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> faction <strong>de</strong> Clodius, soutenu asses ouvertement<br />

pr César, qui vou<strong>la</strong>it dompter <strong>la</strong> liberté<br />

républicaine <strong>de</strong> Cicéron s et secrètement par Pompée<br />

lui-même, qui était jatoui <strong>de</strong> <strong>la</strong> réputation et <strong>du</strong><br />

crédit <strong>de</strong> l'orateur. 11 prit le parti <strong>de</strong> s'éloigner, et<br />

fut rappelé seise mois après, avec tant d'éc<strong>la</strong>t, qu'on<br />

peut dire qu'il <strong>du</strong>t à sa disgrâce le plus beau jour<br />

<strong>de</strong> sa vie. Mais il en ccita <strong>du</strong> sang pour obtenir son<br />

retour. Quoique alors tous les ordres <strong>de</strong> FÉtat<br />

fussent réunis en sa faveur, quoique toutes les puissances<br />

<strong>de</strong> Rome se déc<strong>la</strong>rassent pour lui , le féroce<br />

Clodius, que rien n'intimidait, s'étant mis à <strong>la</strong> tête<br />

d'une troupe <strong>de</strong> g<strong>la</strong>diateurs sa<strong>la</strong>riés et <strong>de</strong> brigands<br />

échappés à <strong>la</strong> déroute <strong>de</strong> Catïlina, assiégeait le forum,<br />

et prétendait, à force ouverte, empêcher les<br />

tribuns <strong>de</strong> convoquer l'assemblée <strong>du</strong> peuple, où<br />

<strong>de</strong>vait se proposer le rappel <strong>de</strong> Cicéron. Milon et<br />

Seitius f voyant qu ? il fal<strong>la</strong>it absolument repousser <strong>la</strong><br />

force pr <strong>la</strong> force, se mirent en défense, et bientôt<br />

les rues <strong>de</strong> Rome et <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce pbliqut <strong>de</strong>vinrent te<br />

théâtre <strong>du</strong> carnage. Dans une <strong>de</strong> esa reasscasteaja l»<br />

multueiises, Seitius fiit <strong>la</strong>issé pour mort, et fa «set<br />

icCïceftsa castrat risque <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie.<br />

Tarai juges par là quelle espèce <strong>de</strong> désordre aaar-<br />

T^rmn est une expression juste; car <strong>la</strong> faiblessef chique s'était intro<strong>du</strong>it dans Rome <strong>de</strong>puis les guer­<br />

comme <strong>la</strong> tyrannie, anéantit les droits naturels <strong>de</strong> res <strong>de</strong> Marins et <strong>de</strong> Syl<strong>la</strong>, et imposait <strong>de</strong> temps ea<br />

l'homme y et lui été ses facultés. Cicéronv qui fut teasp silence aux lois. J'en indiquerai tout à l'heure<br />

généralement très-pru<strong>de</strong>nt, fut aussi quelquefois <strong>la</strong> cause, quand je parlerai <strong>du</strong> procès <strong>de</strong> Milon. Mais<br />

faible ; il est si naturel et si commun d'avoir le dé* on peut observer dès ce moment que ces querelles<br />

faut qui est le plus près <strong>de</strong> nos bonnes qualités! sang<strong>la</strong>ntes ne ressemb<strong>la</strong>ient en rien à ces horreurs<br />

Caton et Bratt» commirent <strong>de</strong>s fautes par un eicès <strong>de</strong>s premières journées <strong>de</strong> septembre, qui, parmi<br />

d'énergie, et Cieéron en commit pv un eicès <strong>de</strong> ek- tant <strong>de</strong> mwmmêîmmê infanaginiMes, n'offrent rien

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