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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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ANCIENS. — POÉSIE.<br />

birtMM : îtediffèrêiit es €S que l'un dit «fi<strong>la</strong> été Ml;<br />

tmîttf ce qui a pu ©a dû être fait C'est pour ce<strong>la</strong> que <strong>la</strong><br />

poésie est plus philosophique et plus instructive que l'histoire<br />

: celle-ci se pelât que les iadlfiiiM, l'autre peint<br />

fîmmm, (ibid.) »<br />

Peut-être cette disparité n'est-elle pas absolument<br />

exacte, car i est difficile <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ire bien tes personnages<br />

<strong>de</strong> rbistoire sans qu'il en résulte quelque<br />

connaissance <strong>de</strong> l'homme en général. Mais ee passage<br />

sert à faire voir que les anciens considéraient<br />

<strong>la</strong> poésie sous un point <strong>de</strong> îme plus sérieux et plus<br />

imposant que nous ne faisons aujourd'hui ; et cependant<br />

Mmkëfmi et M Menrêa<strong>de</strong> ont pu nous apprendre<br />

ee que <strong>la</strong> poésie pou?ait faire en morale.<br />

Aristote distingue <strong>la</strong> tragédie fondée sur l'histoire,<br />

et celle qui est <strong>de</strong> pure intention, et il approuve<br />

l'une et l'autre : mais il ne nous reste point <strong>de</strong> tragédies<br />

grecques <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier genre. Celui qu'il<br />

triante formellement, c'est le pure épisodique.<br />

« J'entends* dit-il, par pièces épfsodiquês, celles dont<br />

tes parties ne sont liées entre elles 9 ni. nécessairement , ni<br />

tnisemUaMemott ; ce qui arrive aux poètes médiocres par<br />

leur faute y et 101 bons par celle <strong>de</strong>s comédiens. Pour faire<br />

àceu*d <strong>de</strong>s râles qui leur p<strong>la</strong>isent ; m étend une fable<br />

M <strong>de</strong>là <strong>de</strong> M ptirtée; les liaisons se rompent, et<strong>la</strong>contiinité<br />

a f j est pies. (JMrf.) »<br />

On ? oit que ee n'est pas d'aujourd'hui que Ton<br />

• , e$t p<strong>la</strong>int <strong>de</strong> l'inévitable tyrannie qu'exercent sur<br />

un artiste CCHï qui sont les instruments uniques et<br />

nécessaires <strong>de</strong> son art.<br />

A fegard <strong>de</strong> <strong>la</strong> suite et <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong>s événements<br />

qui doivent naître les uns <strong>de</strong>s autres % il en<br />

donne une eieellente raison.<br />

« €f cet y dit-Il s que toit.ee qui parait avoir un <strong>de</strong>ssein<br />

pro<strong>du</strong>it plus d'effet que ce qui semble l'effet <strong>du</strong> hasard.<br />

Lorsque 9 dans Argos , <strong>la</strong> statue <strong>de</strong> Mytls tomba sur celui<br />

qui avait tué ce. même Mftis f et f écrasa su moment qu'il<br />

b cccsMétaft 9 ce<strong>la</strong> It une gran<strong>de</strong> impression , parce que<br />

ceb iemli<strong>la</strong>M renfermer un <strong>de</strong>ssein. (Jftirf.) »<br />

Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si Fon peut choisir un exemple d'une<br />

manière plus ingénieuse et plus frappante.<br />

11 distingue les pee.es simples et les pièces linf<br />

<strong>la</strong>ies (x). Il faut entendre par les premières celles<br />

où tous les personnages sont connus tes uns <strong>de</strong>s<br />

autres; par les secon<strong>de</strong>s, celles où il y a reconnaissance.<br />

Il y met une autre différence : Ceiks, dit-il,<br />

dont tmciimt est continue, et celles où il y a péripétie<br />

. Ce mot signifie ré?©lotion, changement <strong>de</strong><br />

situation dans les principaux personnages. Mais<br />

comme je ne conçois pas qu'une pièce <strong>de</strong> théâtre<br />

puisse se passer d'une péripétie quelconque, il<br />

p'est impossible d'admettre cette distinction. '<br />

| indique avec raison les reconnaissances et les<br />

péripéties i comme <strong>de</strong>ux grandi moyens pur exciter<br />

<strong>la</strong> pitié ou <strong>la</strong> terreur (x, xiii, xv). Il cite,<br />

comme <strong>de</strong>s modèles en ce genre, <strong>la</strong> situation d'Iphigénie<br />

reconnaissant son frère au moment où elle<br />

va le sacrifier, et celle <strong>de</strong> Mérope prête à tuer son<br />

propre ils en croyant le venger. De ces rleni sujets ,<br />

Yoltaire a rejeté l'un, parce qu'il croyait le dénoAment<br />

impossible, et Guimond <strong>de</strong> <strong>la</strong> Touche, moins<br />

frappé <strong>de</strong> <strong>la</strong> difficulté que <strong>du</strong> pathétique <strong>de</strong> ce sujet,<br />

l'a traité d'une manière si intéressante, qu'on lui a<br />

pardonné le défaut inévitable <strong>du</strong> dénoûment. Quant<br />

à Mérope, on sait quel parti Yoltaire a tiré <strong>de</strong> celle<br />

<strong>de</strong> Maffei ; combien il l'a surpassé dans l'ensemble,<br />

en lui empruntant ses traits les plus heureux ; enfin,<br />

comme il est parvenu à en faire <strong>la</strong> plus irréprochable,<br />

<strong>la</strong> plus c<strong>la</strong>ssique <strong>de</strong> ses pièces, celle qui peut<br />

le mieux soutenir le parallèle avec <strong>la</strong> perfection <strong>de</strong><br />

Racine.<br />

A ces <strong>de</strong>ux moyens d'intérêt t tirés <strong>du</strong> fond <strong>de</strong><br />

Faction même, Aristote en ajoute un troisième, le<br />

spectacle, c'est-à-dire tout ce qui frappe les yeux<br />

comme les meurtres * tes poignards, les combats,<br />

Fappareit <strong>de</strong> <strong>la</strong> scène. Mais il remarque très-judicieusement<br />

que ce moyen est inférieur aux iem<br />

autres, et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> talent poétique.<br />

• €ar$ dit-il, il faut que <strong>la</strong> fable soit tellement cempesee,<br />

qu'à n'en juger que par l'oreille ; on soit ému 9 comme on<br />

l'est dans l'Œdipe <strong>de</strong> Sophocle. Mais ceux qui nous offrent<br />

l'horrible et le révoltant f mu Heu <strong>du</strong> terrible et <strong>du</strong> touchant<br />

ne sont plus dans le genre ; car <strong>la</strong> tragédie ne doit pas donner<br />

toutes sortes d'émotions, mais celles-là seulement qui<br />

lui sont propres (nu). »<br />

flous le trou?ons donc ici Y ce grand principe qui<br />

nous occupait tout à l'heure, et pur lequel Aristote<br />

a répon<strong>du</strong> d'avance, il y a <strong>de</strong>ux mille ans, à ceux<br />

qui croient avoir tout dit par ce seul mot, Ce<strong>la</strong> esi<br />

dam Im mmimee; comme si toute nature était bonne<br />

à <strong>mont</strong>rer aux hommes rassemblés, comme si les<br />

spectacles et les beaux-arts étaient l'imitation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

nature commune, et non pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature choisie.<br />

Au reste, nous aurons occasion <strong>de</strong> revenir à ce sujet,<br />

quand nous réfuterons spécialement quelques-unes<br />

<strong>de</strong>s principales erreurs contenues dans les poétiques<br />

mo<strong>de</strong>rnes. •<br />

Nous voilà déjà bien avancés dans celle d'Aristote,<br />

dont je ne vous ai présenté que les idées sommaires,<br />

en écartant tout ce qui est particulier aux<br />

accessoires <strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie grecque-, et m'arrêtant<br />

à tout ce qui peut s'appliquer à <strong>la</strong> nôtre. J'ose même<br />

quelquefois s'être pas tout à fait <strong>de</strong> son avis, ce qui<br />

pourtant est infiniment rare. Il dit, par exemple :<br />

35<br />

* Ne présentes point <strong>de</strong> personnages vertueux qui; d*heu

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