la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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COU1S DE LITTÉ1A1UEE.<br />
le déranger. Entrez, mirez, lui dît gaiement Vol mon dmwmmais pris dans toison éten<strong>du</strong>e, mais<br />
taire, je ne fais que <strong>de</strong> <strong>la</strong> vite prose, Qmné on <strong>de</strong>eeluiqui€mise<strong>la</strong>kmieetpro<strong>du</strong>Ukrîdi€Mk(Y).<br />
étage au mérite <strong>de</strong> <strong>la</strong> «<strong>la</strong>ine, on conçoit aisément C'estavoir, cerne semble, très-bien saisi l'objet prin<br />
quelle valeur il faut donner à cette p<strong>la</strong>isanterie. cipal et le caractère distinctif <strong>de</strong> <strong>la</strong> comédie. L'ex<br />
A l'égard <strong>de</strong> <strong>la</strong> comédie 9 voici le peu qu'en dit<br />
Aristote :<br />
périence a justiié Je légis<strong>la</strong>teur toutes les fois qu'on<br />
a YOUIU attaquer dans <strong>la</strong> comédie <strong>de</strong>s vices odieux,<br />
» On sait par quels <strong>de</strong>grés et par quels auteurs <strong>la</strong> tra plutôt que <strong>de</strong>s travers et <strong>de</strong>s ridicules. L'auteur <strong>du</strong><br />
gédie s'est perfectionnée. H n'en est pas <strong>de</strong> même <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gtorteux a échoué dans l'Ingrat. Ce n'est pas que<br />
comédie 9 parce que celle-ci n'attira pas dans ses commen Tartufe m le soit % et d'une manière horrible ; mais<br />
cements Sa même attention : ce fut même asseï tard que les grimaces <strong>de</strong> son hypocrisie et ses expressions<br />
les archontes en donnèrent le divertissement an peuple. dévotes, mêlées à ses entreprises amoureuses, don<br />
On y rayait figurer <strong>de</strong>s acteurs votontaires qui n'étaient ni nent à son râle une tournure comique, qui en tem<br />
au* gages ni aai ai lires <strong>du</strong> gouvernement Mais quand une père Fatrodté'et <strong>la</strong> bassesse ; et c'est le chef-d'œu<br />
fois elle eut pris une certaine forme y elle eut aussi ses auvre<br />
<strong>de</strong> l'art <strong>de</strong> l'avoir ren<strong>du</strong> théâtral.<br />
teurs qui sont resommés. Ou sait que ce fut Éplcharme et<br />
Plierais qui commencèrent à y mettre une action. Tons Après ces ?ues générales, Aristote commence à<br />
<strong>de</strong>ux étaient Siciliens : ainsi <strong>la</strong> comédie est originaire <strong>de</strong> considérer <strong>la</strong> tragédie, qu'il paraît avoir regardée<br />
Sicile. Chez Ses Athéniens, Cfratès fut le premier qui abur comme l'effort le plus grand et le plus difficile <strong>de</strong><br />
donna l'espèce <strong>de</strong> comédie nommée personnelle parce tous les arts <strong>de</strong> l'imagination. 11 <strong>la</strong> dé<strong>la</strong>i!<br />
qu'elle nommait les personnes et représentait <strong>de</strong>s actions « L'imitation d'une action grave, entière*, d'une certaine<br />
réelles. Ce genre d'ouvrage ayant été défen<strong>du</strong> par les ma éten<strong>du</strong>e ; imitation qui se fait par le dis<strong>cours</strong> dont les ornegistrats,<br />
Cralèa fut le premier qui prit pour sujets <strong>de</strong> ses ments concourent à l'objet <strong>du</strong> poème, qui doit, par <strong>la</strong> ter<br />
pièces <strong>de</strong>s noms in?entés et <strong>de</strong>s actions imaginaires (Y). » reur et <strong>la</strong> pitié, corriger en nous les mêmes passions (f ). »<br />
Tout ce ajaa Ton peut observer ici! c'est l'usage<br />
Je m'arrêterai d'abord sur le <strong>de</strong>rnier article <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s anciens, <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s représentations théâtrales<br />
cette définition, parce qu'il a été mai interprété, et<br />
une solennité publique. Parmi les archontes, pre<br />
qu'en effet il était susceptible <strong>de</strong> l'être. U n'y a<br />
miers magistrats d'Athènes, il y en a?ait un chargé<br />
personne qui ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'abord ce que f eat dire<br />
spécialement <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>s spectacles. Il ache<br />
corriger, purger (car c'est le mot <strong>du</strong>. texte grec) <strong>la</strong><br />
tait les pièces <strong>de</strong>s auteurs, et les faisait jouer aux<br />
terreur et <strong>la</strong> pitié en les inspirant. Dans le siècle<br />
dépens <strong>de</strong> l'État. Cet établissement <strong>du</strong>t pro<strong>du</strong>ire<br />
<strong>de</strong>rnier, où tous les critiques s'étaient accordés à<br />
<strong>de</strong>ux effets : il empêcha que Fart ne fit perfectionné<br />
vouloir qu'il fût <strong>de</strong> l'essence <strong>de</strong> tous les ouvrages<br />
dans toutes ses parties f comme il Fa été parmi nous,<br />
d'imagination d'avoir avant tout un but moral, on<br />
où l'habitu<strong>de</strong> d'un spectacle journalier a exercé<br />
crut retrouver cette préten<strong>du</strong>e règle dans le passage<br />
davantage l'esprit <strong>de</strong>s juges, et les a ren<strong>du</strong>s plus<br />
dont il s'agit. Toutes les explications se firent en con<br />
difficiles; mais, d'un autre côté, cet établissement<br />
séquence. Voici celle <strong>de</strong> Corneille, qui est <strong>la</strong> plus<br />
prévint <strong>la</strong> satiété, et s'opposa plus longtemps à <strong>la</strong><br />
p<strong>la</strong>usible dans ce sens, et <strong>la</strong> mieux énoncée :<br />
corruption <strong>de</strong> Fart : <strong>du</strong> moins ne ? oyons-nous pas<br />
que les Grecs, après Euripi<strong>de</strong> et Sophocle, soient « La pitié d'un malheur où nous voyons tomber nos<br />
tombés i comme nous, dans Foubli total <strong>de</strong> toutes<br />
semb<strong>la</strong>bles nous porte à <strong>la</strong> crainte d'un pareil pour nous 9<br />
cette crainte au désir <strong>de</strong> l'éviter, et ce désir, à purger 9 mo<br />
les règles <strong>du</strong> bon sens. C'est au .temps <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<br />
dérer, rectifier et même déraciner en nous <strong>la</strong> passion qui<br />
grands hommes, et surtout par leurs ouvrages, plonge, à nos yeux 9 dans ce malheur les personnes que<br />
que <strong>la</strong> tragédie fut portée à son plus baut point 4e nous p<strong>la</strong>ignons ; par cette raison commune, mais naturelle<br />
splen<strong>de</strong>ur.<br />
et in<strong>du</strong>bitable, que pourôter l'effet, il faut retrancher <strong>la</strong><br />
« Après divers changements , dit Aristote , elle s'est fixée cause. » (Premier dis<strong>cours</strong> sur kpùëwe âmwmUqwe* )<br />
à b forme qu'elle a maintenant, et qui -est si véritable Cette logique est fort bonne; mais si c'était là ce<br />
forme; mais d'examiner si elle a atteint os non toute M qu*Aristote vou<strong>la</strong>it dire, il se serait fort mal expliqué<br />
perfection, soit re<strong>la</strong>tivement au théâtre , soit considérée en dans <strong>la</strong> chose <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> <strong>la</strong> plus simple; car alors il<br />
elle-même, c'est une autre question (iv). »<br />
n'y avait qu'à dire que <strong>la</strong> tragédie corrige en nous,<br />
11 ne juge point à propos d'entrer dans cette ques par <strong>la</strong> terreur et <strong>la</strong> pitié, les passions qui causent les<br />
tion, que peut-être il traitait dans ce que nous malheurs dont <strong>la</strong> représentation poursuit cette ter<br />
avons per<strong>du</strong>. Au reste, cette réserve à prononcer reur et cette pitié. Mais ce n'est point <strong>du</strong> tout ce<br />
* marque un esprit très-sage, qui ne peut poser ni qu'il dit : il dit en propres termes, purger, tempérer,<br />
les bornes <strong>de</strong> Fart ni celles <strong>du</strong> génie.<br />
modifiai (car le mot grec présente ces idées analo<br />
11 définit <strong>la</strong> comédie unéHmitation <strong>du</strong> marnais; gues) <strong>la</strong> terreur et <strong>la</strong> pitié; et c'est précisément pour