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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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ANCIENS. — ÉLOQUENCE.<br />

à sa forte logique f a été pour lui l'affaire d'un moment,<br />

ne craint point <strong>de</strong> risquer un avis qu'il sait<br />

bien n'être point <strong>du</strong> goût <strong>de</strong> <strong>la</strong> plnpart <strong>de</strong>s Athéniens;<br />

mais aussi s'est-il réservé, pour le soutenir,<br />

les moyens les plus puissants f eeux qu'il va tirer<br />

<strong>de</strong>s affections morales d'un peuple qu'il âfâit bien<br />

étudié. Il te connaissait sensible à <strong>la</strong> honte, jalon*<br />

<strong>de</strong> sa réputation et <strong>de</strong> ses lumières, très-sujet à<br />

se <strong>la</strong>isser tromper par négligence, mais aussi trèsirascible<br />

contre ceux qu'il voyait convaincus <strong>de</strong> IV<br />

iroir trompé. Ce sont autant <strong>de</strong> leviers dont l'orateur<br />

va se servir pour mettre en mouvement cette multitu<strong>de</strong><br />

indolente et inattentive. Il a fait briller l'évi<strong>de</strong>nce;<br />

il va faire tonner <strong>la</strong> vérité, et vous verrez<br />

comment un citoyen parle à un peuple. On n'avait pas<br />

imaginé dans Athènes, non plus qu'en aucun endroit<br />

<strong>du</strong> inon<strong>de</strong>, <strong>de</strong> donner ce titre <strong>de</strong> peuple à un<br />

ramas <strong>de</strong> brigands- Ceux-là, il faut bien les f<strong>la</strong>tte :<br />

comment ne pas f<strong>la</strong>tter <strong>de</strong>s complices ? Ceux-là, il<br />

faut bien les appeler" un pm^hessentielkmmi bon;<br />

c'était le refrain <strong>de</strong> nos tyrans. Mais Bémosthènes<br />

savait comme les Athéniens, que, si les hommes<br />

étaient mseniidlemeni bm$3 ils n'auraient pas besoin<br />

<strong>de</strong> lois ;• il par<strong>la</strong>it à un véritable peuple, très-susceptible<br />

d'erreurs, <strong>de</strong> faiblesse, <strong>de</strong> prévention, mais<br />

qui avait une patrie, une religion, une morale et<br />

<strong>de</strong>s mœurs sociales, et à qui l'on pouvait es conséquence<br />

<strong>mont</strong>rer impunément <strong>la</strong> vérité, mais <strong>la</strong> <strong>du</strong>re<br />

; vérité, <strong>la</strong> vérité poignante, pourvu qu'il fût sûr <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

' bonne foi-et <strong>de</strong>s intentions <strong>de</strong> l'orateur. Ceux qui ne<br />

sontpasfamiliarisésavecles anciens, et qui ne connaissent<br />

que cette vile a<strong>du</strong><strong>la</strong>tion sans cesse prodiguée<br />

parmi nous à <strong>la</strong> plus vile multitu<strong>de</strong>, cet abject<br />

popu<strong>la</strong>risme, nommés! improprement popu<strong>la</strong>rité,<br />

ne concevront rien à <strong>la</strong> véracité hardie et_ véhémente<br />

<strong>de</strong> Bémosthènes, à ces reproches amers et<br />

violents dont il frappe ses concitoyens pour les<br />

éveiller et les éc<strong>la</strong>irer ; et ils seront encore bien plus<br />

surpris <strong>de</strong> l'accueil qu'on fit à ce dis<strong>cours</strong>, et <strong>du</strong><br />

succès qu'il obtint.<br />

« papes ces <strong>la</strong>ite et ces réflexions, mon avis est 4ue,<br />

Mea Ma <strong>de</strong> licencier l'armée que Diopithe s'efforce <strong>de</strong><br />

ftiaiiitofiir pour le service <strong>de</strong> <strong>la</strong> république , il faut au contraire<br />

lui fournir <strong>de</strong> nouvelles forces, <strong>de</strong> l'argent et <strong>de</strong>s<br />

aiaiàiMmiL En effet, sa l'on <strong>de</strong>mandait à Philippe ce qu'il<br />

aimé le mieux, que tes troupei <strong>de</strong> Dtopithe (<strong>de</strong> quelque<br />

espèce qu'elles soient; je ne veux disputer là-<strong>de</strong>ssus avec<br />

personne ) sa<strong>la</strong>nt autorisées, honorées, renforcées par le<br />

peuple d'Athènes, ou dispersées et détruites par <strong>la</strong> malvettSânee<br />

<strong>de</strong> vos orateurs, qui doute que ce <strong>de</strong>rnier parti<br />

se fût ce<strong>la</strong>i qu'il préférât? Ainsi, ce que notre ennemi souhaiterait<br />

le plus au mon<strong>de</strong>, c'est précisément ce que vous<br />

veulei faire!... Et vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rai encore pourquoi<br />

nos affaires vont si mal !... Je vais vous le dire nettement,<br />

249<br />

Athéniens; Je vais mettre sorts vos yeux et votre situation<br />

et votre con<strong>du</strong>ite : en <strong>de</strong>ux mots, sous ne voûtons<br />

ni combattre si payer. Nous voulons attirer à sous les<br />

<strong>de</strong>niers publics; sous refusons à Dtopithe cens qui lui<br />

étaient assignés légalement, et nous te chicanons encore<br />

sur ceux qu'il se procure et sur l'emploi qu'il en fera :<br />

c'est ainsi que nous nous con<strong>du</strong>isons en tout, et que nous<br />

persistons t ne jamais nous charger <strong>de</strong> nos propres affaires.<br />

Nous louons, il est vrai, tant qu'os veut, ceux qui élèvent<br />

<strong>la</strong> voix pour l'honneur <strong>de</strong> te patrie; mais dans te<br />

<strong>la</strong>it, sous agissons comme si nous étions d'accord avec ses<br />

ennemis. Vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>* à ceux qui <strong>mont</strong>ent à cette tribune<br />

ce qu'il faut faire; et moi, je vous interroge à me®<br />

tour, et je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ce qu'il fout vous dire; car, je<br />

vous le répète, si vous ne voules servir l'Étal ni <strong>de</strong> votre<br />

personne si <strong>de</strong> votre argent; si vous se voules ni faire<br />

passer à Diopithe les fonds qui loi sont <strong>du</strong>s, ni permettre<br />

qu'il en tire d'ailleurs; m un mot, si vous se voulei pas<br />

faire vous-mêmes vos suaires, Athéniens, je n'ai point <strong>de</strong><br />

conseils à vous donner.<br />

« Eh î <strong>de</strong> quoi serviraient-ils, quand vous souffre! que<br />

<strong>la</strong> licence <strong>de</strong> <strong>la</strong> calomnie aille au point <strong>de</strong> poursuivre Diopithe<br />

, son pas seulement sur ce qu'il a frit, mais même<br />

sur ce qu'il fera? Et c'est Sa ce que vous enten<strong>de</strong>* patiemment,<br />

Athéniens!... Mais m faut-il que vous dire ce qui<br />

es arrivera? Oh ! pour ce<strong>la</strong> <strong>du</strong> moins je vous te dirai, et<br />

avec toute liberté; car il s'est pas es moi <strong>de</strong> parler solrement.<br />

« Soyes sers d'abord (et f? engage ma tête) que tous<br />

vos commandante <strong>de</strong> vaisseau, quels qu'ils soient, ne<br />

font pas autrement que Diopithe, et tirent <strong>de</strong> l'argent <strong>de</strong><br />

nos alMés, <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> éhio, d'Erythrée, enis <strong>de</strong><br />

tous les Grecs <strong>de</strong> llonie et <strong>de</strong>s Iles, les uns plus, les autres<br />

moins, selon le sombre <strong>de</strong>s bâMmente qu'ils comman<strong>de</strong>nt<br />

Et pourquoi les peuples fournissent-ils ces contributions?<br />

Croyez-vous que ce soit gratoitemeat? Nos, ils ne sont<br />

pas si insensés; c'estaflsqee vos amiraux protégeât leur<br />

commerce et leurs possessions : ils achètent à ce prix <strong>la</strong><br />

sûreté <strong>de</strong> leurs navires et <strong>de</strong> leur territoire; ils se mettent<br />

à l'abri <strong>de</strong>s pirateries maritimes et <strong>de</strong>s viotesœs <strong>du</strong> soldat,<br />

quoique» assurent, comme <strong>de</strong> raison, que tout ce<br />

qu'ils es font n'est qse par zèle et par attachement pour<br />

vona : peuvent-ils donner us autre nom à ces <strong>la</strong>rgesses<br />

intéressées? Et doetef-vous que Diopithe ne fasse comme<br />

les autres? Oui, les peuples lui donneront <strong>de</strong> l'argent; car<br />

«sfk, s'iln'ena pas, et si vous ne lui en esfoyes point,<br />

où voutea-vous qu'il prenne <strong>de</strong> quoi payer ses eoUale?<br />

Pot lui viendrait-il <strong>de</strong> fargest? <strong>du</strong> ciel? Il vit et il vivra<br />

sur ce qu'il pourra prendre et sur ce qu'il pourra se procu­<br />

rer par tous les moyens, soit dons, soit emprunte, il ninv<br />

BorteTlfeis que font aujourd'hui ceux qui l'accusent auprès<br />

<strong>de</strong> vous? Ils avertissent tout le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> ne ries<br />

donner à us général que vous, allés mettre en justice, et<br />

sourie passé, et pour l'avenir. Voilà on ten<strong>de</strong>nt tous ces<br />

discoure^j'enteiids : M preném <strong>de</strong>s vUlm, U zzpme<br />

et tmhU les Grées.... Car vous verres que ces discoureurs<br />

prennent un grand intérêt aux Grecs dAsie, et<br />

qu'ils Lt fort empressés à défendre les autre,>,ew qui<br />

1 se songent pas à détendre leur propre palne. lia P«seM

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