la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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" ^CIENS, — ALOQUKNQL<br />
#IM grand homme qui ami cultivé e» lui <strong>de</strong>s facilités<br />
naturelles. Il créa use puissance militaire, à<br />
peu près comme <strong>de</strong> nos jours Frédéric, et prépara<br />
ainsi pour son ils k conquête <strong>de</strong> F Asie en lui soumettant<br />
<strong>la</strong> Grèce. Son armée <strong>de</strong>?lit bientôt redoutable<br />
: elle était composée <strong>de</strong> <strong>la</strong> pha<strong>la</strong>nge macédonienne<br />
, corps d'infanterie qui fut invincible jusqu'à<br />
ce qu'il se fût mesuré contre les légions romaines;<br />
et <strong>de</strong> <strong>la</strong> cafalerie thessalienne, <strong>la</strong> meilleure que Fou<br />
connût alors, et qui dans <strong>la</strong> suite it remporter à<br />
Pyrrhus sa première Yictoire sur les Romains. Il<br />
forma <strong>de</strong>s généraux qui furent comptés <strong>de</strong>puis parmi<br />
les meilleurs d'Alexandre, tels qu f Attale et Parmeni©!.<br />
Avec ces troupes, con<strong>du</strong>ites par <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong><br />
ce mérite,bien entretenues et toujours en action9<br />
il se portait rapi<strong>de</strong>ment dans les différentes contrées<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Grèce, suivant les occasions qu'il savait faire<br />
naître, ou attendre, ou saisir; car ce fut <strong>la</strong> politique<br />
encore plps que <strong>la</strong> force qui fit ses succès. Il<br />
trouvait, il est vrai, <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s facilités dans cet<br />
esprit <strong>de</strong> jalousie, <strong>de</strong> défiance et <strong>de</strong> rivalité qui animait<br />
les républiques grecques les unes contre les<br />
autres, et suscitait <strong>de</strong>s divisions continuelles. Philippe,<br />
prodigue <strong>de</strong> serments, <strong>de</strong> caresses et d'argent,<br />
avait partout <strong>de</strong>s ministres et <strong>de</strong>s orateurs à ses gages,<br />
et ils trompaient facilement <strong>la</strong> multitu<strong>de</strong>, qui<br />
n'eit jamais plus asservie que quand elle croit comman<strong>de</strong>r.<br />
Cétait par le se<strong>cours</strong> <strong>de</strong> ces agents mercenaires<br />
qu'il dirigeait <strong>de</strong> loin toutes les résolutions<br />
<strong>de</strong> ces divers États, les uns plus forts, les autres<br />
plus faibles; et quand il les avait brouillés, il ne<br />
manquait pas d'intervenir dans <strong>la</strong> querelle, et, sous<br />
le prétexte <strong>de</strong> secourir fia contre l'autre, il unissait<br />
par dépouiller tous les <strong>de</strong>ux. Cest ainsi qu'il<br />
était parvenu à se faire livrer le passage <strong>de</strong>s Thermopjrles<br />
et le pays <strong>de</strong>s Phocéens, qui lui ouvrait<br />
FAttique; qu'il s'était emparé <strong>de</strong> FEubée, qui, <strong>du</strong><br />
cêté <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer, tenait en respect, par sa seule position<br />
9 tout le territoire d'Athènes ; qu'en!® il avait<br />
prit Amphipolis et beaucoup d'autres villes, soit <strong>de</strong><br />
Thrace, soit <strong>de</strong> Thessalie. Cersoilepte, un <strong>de</strong>s petits<br />
rois <strong>de</strong> Thrace, redoutant ses entreprises, et vou<strong>la</strong>nt<br />
se ménager contre lui l'appui <strong>de</strong>s Athéniens,<br />
avait prit le parti <strong>de</strong> leur cé<strong>de</strong>r <strong>la</strong> Chersonèse, presqu'île<br />
avantageusement située sur l'HeUespont,<br />
et qui pouvait être très-utile à une nation puissante<br />
sur mer, telle qu'était alors Athènes. Gardie, une<br />
<strong>de</strong>s villes principales <strong>de</strong> cette presqu'île, avait refusé<br />
<strong>de</strong> se soumettre comme les autres à <strong>la</strong> domination<br />
athénienne, et s'était mise sous <strong>la</strong> protection <strong>de</strong><br />
Philippe, qui avait dans ce moment une armée dams<br />
<strong>la</strong> Thrace. Athènes, qui avait envoyé une colonie<br />
dans <strong>la</strong> Chersonèse, <strong>la</strong> it soutenir par <strong>de</strong>s troupes<br />
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chargées d'observer Philippe. Btopithe, qui les commandait,<br />
regardant avec raison comme une hostilité<br />
<strong>la</strong> protection que ce prince accordait aux Gardiens,<br />
se jette sur les terres qu'il possédait dans <strong>la</strong><br />
Thrace maritime, les pille s les ravage, et remporte<br />
un riche butin qu'il met en sûreté dans <strong>la</strong> Chersonèse.<br />
Philippe, trop occupé ailleurs pour en prendre<br />
vengeance, porte <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>intes aux<br />
Athéniens, sous prétexte qu'il n'y avait point entre<br />
eux et lui <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> guerre. Il réc<strong>la</strong>me les<br />
traités qu'il avait violés le premier, et ses créatures<br />
s'empressent d'appuyer ses réc<strong>la</strong>mations et s'emportent<br />
contre Biopithe. Os <strong>de</strong>man<strong>de</strong> qu'il soit<br />
rappelé, qu'on envoie même contre lui un autre général<br />
pour le forcer à <strong>la</strong> soumission en cas <strong>de</strong> résistance,<br />
et que Philippe reçoive <strong>de</strong>s satisfactions.<br />
Cette lâcheté-insensée <strong>de</strong>vait révolter Démosthènes.<br />
Il <strong>mont</strong>e à <strong>la</strong> tribune et parle ainsi :<br />
« Il faudrait, Athéniens , que caox qui parlent dam celte<br />
tribune i tous également exempts <strong>de</strong> comp<strong>la</strong>isance on d'àaimosiié,<br />
ne songeassent qu'à énoncer ce qui leur parait le<br />
meilleur à faire, surtout quand nous stwm à délibérer sur<br />
<strong>de</strong> grands intérêts publics. Mais paisqîM piraii les «rateiirg ,<br />
il en est qui se <strong>la</strong>issent con<strong>du</strong>ire , soit par un esprit <strong>de</strong> contention<br />
et «le jalousie, soit par d'autres motifs personnels ,<br />
c'est à vous <strong>du</strong> moins <strong>de</strong> mettre <strong>de</strong> côté tontes ces ceasl»<br />
dérapons particulières, pour ne vous occuper qu'à résoudre<br />
et exécuter ce que vous croiras utile à lIÉtat<br />
« De quoi s'agit il aujourd'hui? De k Chersonèse menacée<br />
par Pliiilppe9 qui <strong>de</strong>puis casa mois est dans <strong>la</strong> Thrace<br />
avec use armée. Et <strong>de</strong> quoi vous partent vos erstears?<br />
Des opérations et <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> Diopithe. Ponr moi ,<br />
j'attache fort peu d'Importance aas aciaisatlcas intentées<br />
contre im <strong>de</strong> vos généraux» que vous peaseaf quand vous<br />
le voudrez, pcarsalere ans termes <strong>de</strong> k loi, soit tout à<br />
l'heure, soit dans nu astre temp, peu importe; et je ne vois<br />
pas pourquoi, ni moi9 ni qui qne ce soit ici, nous nous<br />
échauflêrions sur nn pareil sujet. Mais ce que cherche à<br />
nous en<strong>la</strong>cer Philippe, notre ennemi, Philippe, dont les<br />
troupes couvrent les bords <strong>de</strong> IHelespaat; ce que vous<br />
ne pourrez plus' ni réparer ni ressaisir,- si vous en manqua<br />
l'occasion; voilà ce qui est pressant, voilà sur quoi il fsat<br />
statuer sur-le-champ , sans permettre que <strong>de</strong> vaines et tumultueuses<br />
altercations vous le fassent perdre <strong>de</strong> vue.<br />
« Je n'entends pas sans étonneaient, je l'avoue, bien<br />
<strong>de</strong>s choses qui se disent dans vos assemblées. Biais rien<br />
ne m'a plus surpris qne ce qui s'est dit <strong>de</strong>vant moi dans le<br />
sénat 9 que quiconque se proposait <strong>de</strong> vous parler dans tes<br />
circonstances acttiallea <strong>de</strong>vait déc<strong>la</strong>re? formeUemeiît s'il<br />
vous conseil<strong>la</strong>it k guerre ou k pais. Non f ce n'est plus là<br />
que nous en sommes. Si Philippe se tenait tranquille, s'il<br />
n'avait pas violé les traités # ravi vos faaaiessîens; s'! ne<br />
soulevait pas, s'il n'armait paa.eaatre vous Ses peuples en<br />
même temps qu'il se les attache, sans contredit 9 M ne tiendrait<br />
qu'à vous <strong>de</strong> rester en paix; et pour ce qui vous «mcerné!<br />
je vous j vois aussi disposés qu'il est possible <strong>de</strong> l'être.<br />
Mais si d'un côté nous avons sons les yeux les traités qn'O a