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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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1S8 COUBS WR UTrmATDBE.<br />

naturel qui se trouve entra le sujet et le style qui liil<br />

convient, entre tel ordre didées et tel genre dédie*<br />

tion. Le principe est vaste et fécond; les détails sont<br />

infinis : nous y entrerons autant qu'il nous sera possible.<br />

Une troisième c<strong>la</strong>ssification pou?ait avoir un objet<br />

plus direct et plus réel : ce sont les parties <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

composition. Elles ont été divisées en invention i<br />

disposition et élocution. £ette division est raisonnable<br />

: elle est bonne dans tout état <strong>de</strong> cause. Il<br />

faut toujours commencer par concevoir son sujet et<br />

les matériaux, qu'il comporte : c'est ce qu'ils appellent<br />

Fin?eatioa. Il faut en disposer les parties dans<br />

un ordre naturel et judicieux; voilà <strong>la</strong> disposition.<br />

Il faut enfin savoir les traiter dans un style adapté<br />

au sujet, ce qui est Fétocnlion; et cette <strong>de</strong>mie»<br />

partie était, au jugement <strong>de</strong> QaiaMîw et <strong>de</strong> Qcéron,<br />

<strong>la</strong> plus difficile <strong>de</strong> toutes. Elle l'est encore<br />

aujounfhni ; car c'est en charmant l'oreille et Firaafiliation<br />

que Ton arrive jusqu'au cœur, et que Ton<br />

par?ieot à éc<strong>la</strong>irer et à persua<strong>de</strong>r.<br />

Les anciens comprenaient dans <strong>la</strong> partie <strong>de</strong> finfanion<br />

| le choix <strong>de</strong>s preuves y les pensées , les exemples<br />

, les autorités 9 les passions à émouvoir, les lieux<br />

communs, etc. Ils comprenaient dans <strong>la</strong> disposition<br />

.cequi est <strong>de</strong> Fessence <strong>de</strong> tout dis<strong>cours</strong>, Fexot<strong>de</strong>, <strong>la</strong><br />

proposition; c'est-à-dire, <strong>la</strong> question ou le Eut, <strong>la</strong><br />

confirmation v <strong>la</strong> réfutation f s'il y a lieu t et <strong>la</strong> péroraison.<br />

Vous sentei que l'examen <strong>de</strong> cet cinq objets acquiert<br />

plus d'intérêt, et <strong>de</strong>vient susceptible <strong>de</strong> plut<br />

<strong>de</strong> développement à mesure qu'il s'agit <strong>de</strong> dis<strong>cours</strong><br />

qui comportent plus d'éten<strong>du</strong>e; car, sans doute, il<br />

ne faudrait pas toujours, dans une assemblée délibérante<br />

, a f astreindra à faire proprement un exor<strong>de</strong>, à<br />

développer une confirmation, et ensuite une réfutation<br />

, et enfin une péroraison. Il s'en faut <strong>de</strong> beaucoup<br />

que toute espèce <strong>de</strong> délibération soit <strong>de</strong> nature à<br />

embrasser toutes ces parties dans l'éten<strong>du</strong>e que l'on<br />

peut leur donner.<br />

Il n'est pas moins vrai que, quelque sujet que vous<br />

traitiez, il est naturel et même essentiel <strong>de</strong> commencer<br />

par prévenir vos auditeurs, soit en votre faveur,<br />

s'il est question d'une cause personnelle ; soit en<br />

faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause pour <strong>la</strong>quelle vous parlez, soit<br />

même contre Favis que vous vonlex infirmer.<br />

L'exor<strong>de</strong>, qu'on peut appeler, en <strong>la</strong>ngage plus familier,<br />

début, exige donc <strong>de</strong> <strong>la</strong> réflexion et <strong>du</strong> choix.<br />

Ensuite il sera essentiel, avant <strong>de</strong> passer à <strong>la</strong> con­<br />

firmation ( et ceci peut s'appliquer aussi à Féloquence<br />

déiibérative) f <strong>de</strong> bien déterminer Fétat d'une question<br />

quelconque, et <strong>de</strong> poser le principe auquel cette<br />

question est applicable. Avec ce procédé <strong>de</strong> logique t<br />

tout esprit juste est sir d'arriver à une démonstration.<br />

Après <strong>la</strong> confirmation vient naturellement <strong>la</strong> réfutation<br />

<strong>de</strong> Favis contraire ; et, à regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> péroraison<br />

ou récapitu<strong>la</strong>tion, elle consistera à résumer et<br />

à présenter en peu <strong>de</strong> mots les points les plus décisifs<br />

qui doivent déterminer l'assentiment.<br />

En revenant sur chacune <strong>de</strong> ces parties, nous<br />

trouverons que Fexor<strong>de</strong> doit être ordinairement <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> c<strong>la</strong>rté, <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> simplicité,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> netteté, à moins que l'occasion ne<br />

vous présente un mouvement heureux ; ce que les anciens<br />

appe<strong>la</strong>ient Fexor<strong>de</strong> èm mèmpiô, par lequel<br />

vous Commencez à heurter impétueusement ou un<br />

sophisme révoltant, ou une proposition totalement<br />

illégale et insensée. Qoand vous avex cet avantage<br />

ves Fattaquer <strong>de</strong> front, sans préparation »•••• ménagement,<br />

sans vous donner même le taap dtf»<br />

guisar vos armes. A moins <strong>de</strong> cette circonstance, il<br />

est toujours util et préférable <strong>de</strong> s'assurer d*un début<br />

qui puisse vous concilier l'auditeur et attirer son<br />

attention.<br />

L'orateur peut faire entrer dans son exor<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

réflexions qui lui sont personnelles, <strong>de</strong>s retours sur<br />

lui-même : rien n'est plus naturel dans le judiciaire,<br />

rien n'est plus délicat dans <strong>la</strong> délibération. Communément<br />

ces retours sur soi-même sont susceptibles<br />

<strong>de</strong> quelque apparence d'amour-propre; et à moins<br />

que l'apologie ne les ren<strong>de</strong> nécessaires (car Fon pardonne<br />

tout à celui qui est obligé <strong>de</strong> se justifier), il<br />

ne faut guère se prmettre cette espèce d'exord© personnel<br />

: il vaut mieux employer <strong>de</strong>s exor<strong>de</strong>s généraux,<br />

qui présentent quelques vérités applicables au<br />

fait dont il s'agit. L'avantage <strong>de</strong> ces exor<strong>de</strong>s est <strong>de</strong><br />

vous assurer une prévention avantageuse dans Fesprit<br />

<strong>de</strong>s auditeurs, qui s'aperçoivent que vous êtes<br />

capable d'embrasser ces vérités universelles, ces<br />

principes lumineux auxquels tous les cas prtieuliers<br />

viennent se rejoindre. Généralement, en toute matière<br />

à délibérer, on ne peut trop se hâter i*m venir<br />

à <strong>la</strong> question : ainsi <strong>de</strong>ux ou trois phrases i'exordt<br />

suffisent ordinairement.<br />

Les questions sont générales ou prtfealières :<br />

si elles sont générales, c'est le cas on <strong>la</strong> logique doit<br />

triompher; si elles sont particulières, s'il s'agit <strong>de</strong><br />

tel ou tel indivi<strong>du</strong> t c'est là ou <strong>la</strong> louange ou le Mime,<br />

tout ce que les anciens appe<strong>la</strong>ient les ressorts <strong>du</strong><br />

genre démonstratif, doit se déployer. Yoye» G#é»<br />

ron contre Pison, Yatinius; Démosthèeet 4Mntrt<br />

Eschiue, etc.<br />

A Fégard <strong>de</strong> <strong>la</strong> péroraison ou récapitu<strong>la</strong>tion, dit<br />

ne peut guère s'appliquer avec quelque éten<strong>du</strong>e

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