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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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nom leur médiocrité, nommaient melmmwemmt<br />

ittkieme une simplicité use, prifée <strong>de</strong> tout ornement,<br />

et s'appe<strong>la</strong>ient, connue par eieellenee,<br />

les seuls écrivains attiques; semb<strong>la</strong>bles à cet historien<br />

français qui, persuadé qu'il était <strong>du</strong> très-bon<br />

air <strong>de</strong> prendra Fesprït en aversion, parée qu'on en<br />

a souvent abusé, disait à un homme <strong>de</strong> lettres <strong>de</strong><br />

ses eonfrères, avec use lerté qu'il croyait trèsnoble<br />

f en lui présentant un livre <strong>de</strong> sa composition :<br />

Tarn, mmdmr9 Use* ceto:Mn°f apm d'esprit<br />

là <strong>de</strong>dom*. 11 faut avouer qu'il disait vrai.<br />

L'attitisme consistait dans une gran<strong>de</strong> pureté <strong>de</strong><br />

style, et dans une extrême délicatesse <strong>de</strong> goût qui<br />

rejetait toute recherche et toute enflure, mais qui<br />

n'excluait aucun <strong>de</strong>s ornements convenables au sujet,<br />

aucun <strong>de</strong>s grands mouvements <strong>de</strong> l'éloquence.<br />

Cicéron le prouve par Fexemple <strong>de</strong> Démosthènei,<br />

qui était bien aussi attique qu'un autre, et qui<br />

abon<strong>de</strong> es figures hardies, beaucoup .moins, il est<br />

vrai, <strong>de</strong> celles qu'on nomme figures <strong>de</strong> diction, que<br />

<strong>de</strong> celles qu'on nomme figures <strong>de</strong> pensées. C'est<br />

ce qu'oubliaient ou vou<strong>la</strong>ient oublier ces mauvais<br />

écrivains <strong>de</strong> Eome, qui sentaient bien qu'il était<br />

plus aisé d'éviter <strong>la</strong> bouffissure <strong>de</strong>s orateurs d'Asie<br />

que d'atteindre à l'éloquente simplicité <strong>de</strong> Démosthènes,<br />

mais qui auraient bien voulu que Pun parût<br />

une conséquence <strong>de</strong> l'autre.<br />

Outrai un principe vrai, vous trouverez l'erreur.<br />

Il y a un autre excès opposé à cette faiblesse<br />

timi<strong>de</strong> dont se moque Cicéron : c'est <strong>la</strong> prétention<br />

continuelle au grand, au sublime. Ceux qui croient<br />

que ce vice <strong>de</strong> style a quelque chose <strong>de</strong> noble es<br />

lui-même, et que c'est ce qu'on appelle un beau,<br />

défait, seront un peu étonnés <strong>de</strong>s expressions <strong>de</strong><br />

Gcéroa : elles méritent d'être rapportées; elles<br />

paraîtront peut-être un peu <strong>du</strong>res; mais il les<br />

justifie, et il faut l'écouter. Il vient <strong>de</strong> parler <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux genres, 1e simple et le tempéré ; il passe au<br />

sublime.<br />

et les dams Mitas. Cdni qui compote dans k genre simple,<br />

ANCIENS. — ÉLOQUENCE. sis<br />

I/arrJt peut noua sembler atfèra, tnaia ce sont<br />

les propres expressions <strong>de</strong> Fauteur ; et si nous nous<br />

souvenons que, dans l'éloquence comme dans <strong>la</strong><br />

poésie, <strong>la</strong> convenance <strong>du</strong> style an sujet est <strong>la</strong> cpuK<br />

lité sans <strong>la</strong>quelle tontes les autres ne sont rien , et<br />

que <strong>de</strong> plus il est Ici question <strong>de</strong> l'orateur <strong>du</strong> barreau<br />

t TOUS entrerons aisément dans <strong>la</strong> pensée <strong>de</strong><br />

Cicéron. Voici comme il <strong>la</strong> développe y en prou?ant<br />

que celui qui est toujours dans l'extrême n'est bon<br />

à rien s et ne mérite par conséquent aucune estime.<br />

• L'orateur, dit-il 9 qni joint à <strong>la</strong> simplicité <strong>de</strong> <strong>la</strong> dteUnn<br />

<strong>la</strong> ûnesse <strong>de</strong>s pensées, p<strong>la</strong>tt par <strong>la</strong> «taon et <strong>la</strong> sagesse ; l'orateur<br />

dont le style est orné piaf t par fagrésmt : mais ca<strong>la</strong>i<br />

qui vent n'être que mWàsm m paraît même pas rafeesnable.<br />

Que penser en effet d'en homme qn| ne peut traiter<br />

aacuae matière d'un air tranquille, f tiî M sait mettre dans<br />

son dis<strong>cours</strong> ni métho<strong>de</strong>, ni définition, ni variété, ni douceur»<br />

ni enjouement 9 qnaad sa cause <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à être traitée<br />

<strong>de</strong> cette manière en tout on en partie? que penser <strong>de</strong> lui<br />

s§, sans avoir préparé les esprits, il s'enfemme dès le coin*<br />

mêneement? Cest absolument un frénétique parmi <strong>de</strong>s<br />

gens <strong>de</strong> sens rassis; c'est sn homme ivre parmi <strong>de</strong>s gesa<br />

à jeun et <strong>de</strong> sang-froid. » (xxviu).<br />

Au reste , il ne faut pas s'étonner <strong>de</strong> trouver Cicéron<br />

si séf ère.<br />

« Je suis, dit-il, si difficile à contenter, que Bémotthènei<br />

même ne me satisfait pas entièrement. Non, ce Démôsfjièses,<br />

qoi a ef<strong>la</strong>eé tons les' autres orateurs f's'a pas toujours<br />

<strong>de</strong> quoi répondre à tonte mm atteste et à tons mes désira,<br />

tant je tuas, en Bût d'éloquence, avi<strong>de</strong> et comme insatiable<br />

<strong>de</strong> perfection. • (ïïïîï.)<br />

11 ne s'épargne pas lui-même sur les pro<strong>du</strong>ctions<br />

<strong>de</strong> sa première jeunesse, et sa séf érité est d'autant<br />

plus louable, que les faites qull reconnaît pott-<br />

? aient lui paraître justilées par le succès. Mais Cicéron<br />

n'était pas <strong>de</strong> ces hommes qui croient qu'on<br />

n'a rien à leur répliquer lorsqu'ils ont dit : J'ai été<br />

app<strong>la</strong>udiY donc j'ai raison. Cicéron nous dit au contraire<br />

, en homme qui aime encore mkm i'art que<br />

son talent : J'ai été app<strong>la</strong>udi, et j'avais tort. Il rap.<br />

pelle un morceau <strong>de</strong> son premier p<strong>la</strong>idoyer, prononcé<br />

à Fâge <strong>de</strong> vingt-quatre ans, pour Ren<strong>du</strong>s<br />

•H a <strong>de</strong> l'esprit, <strong>de</strong> Sa isesse f <strong>de</strong> Sa délicatesse, sans cherciier<br />

rien au <strong>de</strong>là, peut passer pour on bon orateur. CeJaf<br />

qui travaille dans te genre tempéré , pourvu qu'il ait suffisamment<br />

<strong>de</strong> cette sorte d'ornements qui lui conviennent,<br />

m peut courir <strong>de</strong> grands hasards; €ar,ld» même qu'A sera<br />

inférieur à toi-même, §1 ne tombera pas <strong>de</strong> très-hast. Mais<br />

«M qui prétend «a premier rang dont il s'agit ttits f d'Amérie, et que nous avons encore. Ce discourt f<br />

quoique très-inférieur à ce qu'il It <strong>de</strong>puis, annonçait<br />

déjà tout ce qu'il pouvait faire : il fut eitrémement<br />

app<strong>la</strong>udi, non pas tant', dit l'auteur, i cause<br />

<strong>de</strong> ce qu'il était»-qu'à cause <strong>de</strong> ce qu'il promettait,<br />

n y eut surtout un endroit qui eicita beancoupv<br />

ll veut<br />

d'acc<strong>la</strong>mations f et qu'il condamne formellement,<br />

toujours être vif, ar<strong>de</strong>nt, impétuet»; si son génie le porte<br />

toqua» as-grand, s'il en firft son unique étu<strong>de</strong>, s'il ne<br />

comme une composition <strong>de</strong> jeune homme, qu'on<br />

a*caam

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