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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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cette règle lorsque a dit, en par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s soldats <strong>de</strong><br />

Pompée :<br />

» Bout plus <strong>de</strong> ta moitié pHtmêmmî étale<br />

Use Indigne ewrés au Tantotra <strong>de</strong> Piaraaie*<br />

Le mot <strong>de</strong> curée offre une image qui dégoûte et<br />

que rejette le style noble ; piteusement n'est pas une<br />

igure 9 mais lie défait pas non plus entrer dans une<br />

tragédie : il ne confient pas an style soutenu. En-<br />

Inf quand <strong>la</strong> métaphore aurait toutes les qualités<br />

requises, il ne faut pas <strong>la</strong> prodiguer; car alors on<br />

retombe dans l'affectation et <strong>la</strong> monotonie, <strong>de</strong>ux<br />

mortels défauts en tout genre. _<br />

L'allégorie, considérée comme igure <strong>de</strong> style,<br />

et dans le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong>s rhéteurs» s'est proprement<br />

qu'une métaphore continuée; car elle consiste à dire<br />

une chose pour en faire entendre une autre. Quand<br />

le sens est parfaitement c<strong>la</strong>ir, et que les rapports ne<br />

sont ni trop multipliés, ni appelés <strong>de</strong> trop loin , cette<br />

figure peut être d'un bon effet dans l'éloquence et<br />

dans <strong>la</strong> poésie. Dans <strong>la</strong> tragédie <strong>de</strong> Rome mwéei<br />

Catillna dit, en par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> Cicéron :<br />

Sur Se miiseâû publie ce ploie égaré<br />

Présente è tôt» les vents lia f<strong>la</strong>nc mal ann.ee ;<br />

D t'agite an hasard f à Forage 11 l'apprêtef<br />

tau savoir §eaJagitaif d'où vient» <strong>la</strong> tanpêtt.<br />

H n'y a pas H une seule eipresslon api ne mit<br />

employée dans un sens détourné. Le ? aisseau , c'est<br />

<strong>la</strong> république; le pilote, € 9 est Cieéroi; les vents<br />

sont les ennemis <strong>de</strong> l'État ; li tempête, c'est <strong>la</strong> conjuration<br />

: cette suite <strong>de</strong> métaphores forme ce qu'on<br />

appelle une allégorie. On sent combien il est essentiel<br />

qu'elles soient tontes bien cohérentes : une seule<br />

qui s'écarterait <strong>de</strong> <strong>la</strong> première idée établit gâterait<br />

tout. C'est un défout trop fréquent dans les Épttres<br />

<strong>de</strong> Rousseau:<br />

Incontinent vmm l'allés ¥©Sr s f eni«r<br />

De tout te vent que peut M» soufflert<br />

Dans Ses fonrneat» d'une taie échauffée,<br />

Fatuité sur sotffat grugée.<br />

Dans les trois premiers vers, <strong>la</strong> métaphore, quoique<br />

forcée dans l'expression, est m moins suifie<br />

dans les objets, IM fourneaux d'une tête sont une<br />

ignre peu naturelle ; mais on conçoit <strong>du</strong> moins que<br />

le vent souffle dans tes fourneaux; ce qu'on lie<br />

peut pas conce?oir, c'est qife <strong>la</strong> fatuité greffée sur<br />

ta sotUsefmse souffler k vent. Ici <strong>la</strong> justesse <strong>de</strong>s<br />

rapports physiques est détruite : elle l'est encore<br />

pins dans les a en sel? aata <strong>de</strong> <strong>la</strong> même épttre : a<br />

Cest feapàiilipe et burlesque éta<strong>la</strong>ge<br />

D'en faux sublime mié iar FassemMagi<br />

De cet grands moisf eiimqm&mi île for a£s@n ,<br />

Bi$0êêée®mi9 et irMes île raison.<br />

La métaphore est triplement manfaise, parée<br />

qu'elle change trois fois d'objet. Yoilà le mbUme<br />

COBtS DE IITTÉRATDRK.<br />

enté Sur <strong>de</strong> grands mots qui sont do 'eUmqmmt :<br />

comment peut-on être enté sur <strong>du</strong> clinquant f Le<br />

premier ne peut se rapporter qu'aux arbres; le second<br />

qu'à <strong>de</strong>s compositions métalliques; et puis,<br />

comment <strong>du</strong> clinquant peut-il être enflé <strong>de</strong> vent?<br />

c'est encore un troisième ordre <strong>de</strong> choses. Il ne faut<br />

pas se dissimuler combien ce style est ?i<strong>de</strong>nx : il est<br />

d'autant moins excusable que Fauteur; en ce même<br />

endroit, ?eut donner <strong>de</strong>s leçons <strong>de</strong> goût et tombe<br />

pricisément dans les défauts qu'il reproche aux autres.<br />

Ce n'est pas que$ pour être en droit <strong>de</strong> reprendre<br />

<strong>de</strong>s fautes 9 il faille absolument n'en commettre<br />

aucune; car, en ce cas, qui oserait jeter <strong>la</strong><br />

première pierre au mauvais goût f Mais il est bien<br />

malheureux et bien ma<strong>la</strong>droit <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> Yen,<br />

Entés <strong>de</strong> ¥ent et ¥liles ie ratM» i<br />

en même temps qu'on en donne l'exemple. Prenonsen<br />

,un tout contraire dans un grand poète qtie<br />

Rousseau, aveuglé par ta haine, attaquait dans<br />

cette épttre, et fou<strong>la</strong>it particulièrement désigner.<br />

La Henria<strong>de</strong> ? a nous offrir un modëe <strong>de</strong> ces métaphores<br />

continuées qui forment l'allégorie : elle y<br />

est soutenue pendant dix vers, sans <strong>la</strong> moindre apparence<br />

d'effort ni le moindre défaut <strong>de</strong> justesse,<br />

mérite en ce moment le plus remarquable pour<br />

nous, indépendamment <strong>de</strong> tous les autres. Il fal<strong>la</strong>it<br />

peindre Henri III ( à l'instant où ja ligue commence<br />

à éc<strong>la</strong>ter contre lui) 9 faisant un effort passager pour<br />

sortir <strong>de</strong> son indolence, mais démê<strong>la</strong>nt mal ses intérêts,<br />

apercevant à peine ses dangers, et bientôt<br />

oubliant tout pour se replonger dans le sein <strong>de</strong>s<br />

p<strong>la</strong>isirs et <strong>de</strong>-<strong>la</strong> mollesse. Yoilà le propre; voici le<br />

iguré.<br />

Yabb M féweMIa <strong>du</strong> sein <strong>de</strong> son Ivraie :<br />

Ce brait 9 set appareil f m danger qui le §eass«f<br />

Ouvrirait aa moment ses yeux «f gmantls $<br />

Mali ia Jour importun f» regard* éblouis<br />

Me distinguèrent point, an fort <strong>de</strong> <strong>la</strong> tempête,<br />

Les fondra menaçants qui grondaient sur ntete;<br />

Las, et se rejetant dans les bras dn sommeil,<br />

Entre tes favoris et parmi les datées t<br />

Trampll<strong>la</strong> ; 11 s'endormit m l»fd <strong>de</strong>s péelpta*»<br />

Le tableau est achevé : et comme toutes les conlea»<br />

en ont gra<strong>du</strong>ées 1 comme les nuaneet sont bien marquées!<br />

Cette césure qui coupe le vers à <strong>la</strong> première<br />

syl<strong>la</strong>be Jet,

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